Les bas-fonds.
Un lieu dans lequel il ne fait pas vraiment bon-vivre, j'en convenais parfaitement.
Cependant c'était ce genre de lieu qui me faisait vivre et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, C'était dans les bas-fonds qu'on pouvait trouver pas mal des aventuriers et mercenaires les plus méprisables qui soient, et qui, donc, me permettait de trouver des individus à amener se faire joyeusement tuer à Mortedame, mais je n'étais présentement pas ici pour cela.
Secondement, il y avait aussi plein d'autres individus qui n'étaient pas des aventuriers qui seraient intéressés pour visiter un donjon, mais qui étaient tout aussi méprisable. Voyous, meurtriers ou trafiquants, toute une horde d'individus dont la mort me rapporterait un petit pécule. Dans ce domaine le plus dangereux ce n'étaient pas les proies bien souvent, mais les autres chasseurs, d'autant plus que si je les éliminais je me retrouvais avec des ennuis plein les bras, et je ne parle même pas de la paperasserie administrative !
Troisièmement, c'était le lieu idéal pour installer une planque. Pour peu qu'on sache où se placer et comment faire pour éviter de se faire fréquemment cambrioler il n'y avait pas meilleur endroit pour organiser une petite planque avec out le nécessaire pour organiser les détails nécessaire à l’accomplissement de mes missions, quel qu'elles soient. Or j'en avais une dans ces lieux, et je devais lui reconnaître deux choses. Elle réussissait l'exploit d'être encore plus vétuste et inconfortable que celles que j'avais pu concevoir en pleine nature, mais il s'agissait aussi de la meilleure quand il s'agissait de récolter des informations sur n'importe qui. Les informateurs fourmillaient en ces lieux, et pour peu qu'on se montrait un tant soit peu généreux avec les mendiants on était certain qu'il n'en serait pas trop dit sur notre compte. Ainsi j'avais pu m'installer sans crainte dans une demeure constitué de bois humide et vermoulue, aussi pathétique à l'intérieur qu'à l'extérieur. L'ameublement se résumait à une planche de bois me servant de lit, à un tabouret miséreux et à un bureau usé, dans lequel je stockais des poignards de jet, du matériel d'entretien pour mes lames et mes protections de cuir, des vivres, de quoi écrire, ainsi qu’une carte de la ville et du pays et du matériel divers, dont une partie était répandue à même le bureau. Il y avait aussi un râtelier avec quelques armes. Ces dernières n'étaient jamais de bonnes qualités, pour que leurs disparitions ne soient jamais une grosse perte, mais il y avait bien des situations ou un armement différent de mes deux épées étaient plus adéquats, bien qu'il restait toujours archaïque selon certains critères.
Quatrièmement, et enfin, un détail mais pas des moindres... Il s'agissait de l'endroit de la ville où il était le plus facile de trouver de l'alcool. Oh bien sûr c'était loin d'être des liqueurs raffinées, mais au moins avais-je toujours les moyens de m'en procurer et les fournisseurs ne posaient jamais de questions, ce que j'appréciais particulièrement. Le seul point regrettable était peut-être la qualité de la compagnie, mais une fois qu'on commençait à boire ça comptait assez peu alors...
Bref, j'étais présentement à la ville-Etat de Nexus, ce n'était pas la première fois, et ça ne serait surement pas la dernière. En même temps, à moins de mourir, cela serait difficile, au vu du véritable carrefour que c'était, ce qui faisait de ce lieu un passage pratiquement obligatoire pour rejoindre d'autres territoires, mais aussi que des plus grandes concentrations de tâches dont un individu comme moi pouvait s'acquitter. Or une d'entre elles m'avait particulièrement intéressé.
Un aventurier avec lequel j'avais travaillé avait mal tourné. Il avait tué son commanditaire, un noble, peu avant le début de la révolution qui agitait présentement la ville, et s'était caché dans les bas-fonds. Or il s'avérait que premièrement, une révolution ne faisait pas oublier les rancœurs, bien au contraire elle les exacerbait, secondement ça permettait aux gens comme moi de travailler sans avoir à se soucier des forces officielles, bien assez occupées comme cela et troisièmement je connaissais exactement son visage, ses habitudes, ses talents et faiblesses, une tâche facile, si ce n'était que les connaissances que j'avais sur lui, il avait les mêmes à mon égard, mais une rapide investigation m'avait appris où chercher, un atout précieux quand on est le chasseur, et qui m'avait permis de le remporter... Et à vrai dire je devais une fière chandelle à cette révolution ! Elle avait rendue mon entrée difficile, et à vrai dire j'avais bien moins pu étancher ma soif que je ne l’avais escompté, mais le trouble ainsi causé m'avais grandement aidé, même si présentement je me retrouvais cloitré dans ma planque afin d'éviter d'être pris dans ces élans de violence qui ne me concernaient pas. Je pouvais déjà m'estimer heureux que ma plaque ait été encore intact quand je l'ai retrouvé.
Ainsi la traque, était fini, et j'avais empoché mon paiement, que j'avais déjà dépensé à moitié, comme le témoignait les bouteilles, encore pleines, posées sur ce qui me servait de table, et j'escomptais bien leur faire un sort. En fait je comptais bien rester quelques temps ici. Oh pas longtemps, deux, peut être trois jours, mais pour moi c'était déjà beaucoup, mais il me fallait du tmeps pour m'organiser et sortir sans courir trop de risques. Et puis...Ce n'était pas le moment de ralentir, pas maintenant.
Et comme pour me donner du courage, je débouchais une bouteille. Je préférais boire avec autrui, c'était toujours plus gai, mais là j'avais simplement la flemme de me traîner à la taverne la plus proche et j'avais soif alors... Mais à cet instant j'entendis un craquement, tout près, au pas de ma porte. L'avais-je laissé ouverte ? C'était bien possible, mais de toute manière il n'aurait pas été bien dur de l'ouvrir. Bah de toue faon je ne m'inquiétais pas et finissais calmement ma boisson. Ce qu'il y avait de bien avec un bois aussi vermoulu ce que même le plus discret des individus ne pouvaient s'approcher sans se faire remarquer, et s'il me voulait du mal, soit il se serait déjà jeté sur moi, causant un bruit encore plus intense, soit il m'aurait déjà tiré dessus, ou encore se serait-il enfui. Or ce n'était apparemment nullement le cas. L'intrus sembla simplement rester là, et moi je finissais ma gorgée sans sourciller.
Je savourais brièvement l'alcool amer, puis reposais doucement la bouteille sur la table. Je n'avais presque rien bu, mais cela était assez pour que je puisse prêter un peu d'attention à ce nouvel arrivant. Je me levais alors du fragile tabouret sur lequel je me tenais avant de me retourner vers l'ouverture de ma demeure. Une donzelle, nullement adulte apparemment, mais je savais que sur Terra les apparences étaient trompeuses... D'autant plus au vu de son physique. En fait, elle semblait à peu près humaine, mais ses oreilles et sa queue la trahissait. Une sorte de femme couplée avec un animal, c'était assez fréquents ici, même si en la regardant j'avais l’impression que quelque chose ne collait pas, il manquait certains détails, ou il y ne avait trop, je ne saurai le dire.
Je pose alors négligemment mes mains sur les gardes de mes épées, restées à ma ceinture, mais je ne me fais nullement agressif. Je remarque un autre détail, ses habits ne laissent nullement présager qu'elle a l'habitude côtoyer les bas quartiers. Il y avait donc deux solutions, soit elle s'était perdus, soit elle était venue avec une raison bien précise. Et je préférais mettre les choses au clair.
"Hm ? Qu'est-ce qu'une jouvencelle comme toi vient faire ici, surtout par les temps qui courent ? Tu pourrais tomber sur des individus pas vraiment fréquentables. Ah mais qu'est-ce que je raconte ? C'est déjà fait !"
Je riais alors amplement, en effet je ne me considérais pas comme quelqu'un de fréquentable, même si j'aimais bien côtoyer les gens. Il suffisait de voir le nombre de personnes que j'avais mené à la mort, avec un tel tableau de chasse on ne pouvait pas être fréquentable. Je finis néanmoins rapidement par me calmer, lui demandant d'une voix un peu plus calme, mais toujours aussi nonchalante.
"Plus sérieusement, tu veux quelque chose de moi ? Sinon il vaudrait mieux que tu partes. Oh je ne te menace pas, mais si tu me demandes rien ou que tu es venue sans raison tu perds tout bonnement ton temps, après c'est vrai que ceux de ton espèce en ont souvent bien plus que les miens."
Cette remarque n'était pas vraiment anodine. Certes c'était un fait que bien des races humanoïde vivaient plu longtemps que les humains, mais décidément, même si j'essayais de ne pas le montrer, son apparence m'intriguait, et je me demandais si elle allait réagir à ce commentaire, bien que sa réponse à ma première question m’intéressait tout autant.
Après tout en l'espace de deux ou trois jours je pouvais facilement accomplir un nouveau travail.