Tel est pris qui croyait prendre ! [pv Adramelech]

La chasse avait recommencé pour Anéa, mais cette fois-ci, elle allait se faire différemment. Rencontré un soir dans la fameuse auberge du Coucher de Lune, l’ange déchu avait fait la connaissance d’un bien curieux personnage. Nommé Bucolus, c’était quelqu’un d’assez connu dans le coin. C’était un jeune homme, d’une trentaine d’années, anciennement sataniste, il s’était écarté de ce chemin obscur pour aider les autres. Anéa avait eu vent de cette réputation. Même si apparemment, le jeune Bucolus ne faisait plus rien en rapport avec les démons, l’ange guerrier s’était approché de lui, tapant la discute. Une longue conversation avec celui-ci se termina sur un rendez-vous chez l’homme dans la soirée.

Mais qu’allait faire Anéa dans les bas fonds avec cet inconnu ? Et oui, une chasse, d’un tout autre genre. Elle avait suivi Bucolus dans les rues, jusqu’à atteindre une petite maisonnée, pas très accueillante. L’inconnu fit entrer la demoiselle, bien galant, avant de refermer la porte derrière lui. Il emmena la jeune femme dans une sorte de cave. Il y avait un autel satanique, cela se voyait. Il prit une grosse craie et commença à dessiner un pentacle au sol. Pendant ce temps, Anéa observait autour d’elle sans vraiment faire attention. Le plan, c’était que Bucolus appelle un certain type de démon qui, piégé par le pentacle, sera éliminé par l’ange. Ce démon en question était Focalor, un être démoniaque aux ailes de griffon. Mais avant tout, c’était un général des Enfers, haut placé, et ainsi prisonnier par le dessin en craie, il serait facile à tuer. Cela provoquerait bien des choses aux Enfers s’il venait à disparaître. Le plan était parfait…

L’homme finit le dessin et invita la jeune femme à sortir une arme hors de son fourreau. Chose qu’Anéa fit, son sabre araba à la main. Bucolus, lui, s’installa un peu plus loin du pentacle, près de la porte de la cave en fait, sur une chaise et commença une prière satanique. Tout allait bien jusque là. L’ange attendait impatiemment le démon pour lui trancher la tête. Ce ne serait qu’un en moins, mais pas un des moindre. Mais quelque chose clocha dans la prière. Même si Anéa ne comprenait rien aux paroles, elle pouvait au moins entendre le nom du démon. Mais non, rien. Ce fut un autre qui avait été appelé. L’ange, en rage (ce qui arrive peu souvent), dupée, se dirigea vers l’homme priant encore et lui trancha la gorge. Ce n’était pas l’habitude de la jeune femme de s’attaquer à des humains et encore moins de les éliminer. Sauf que cette fois-ci, il avait fait capoter tout un plan. Alors qu’il avait la carotide ouverte, la dernière chose que fit Bucolus, c’est sourire. Un sourire sadique était né sur son visage. Et il mourut.

Quand Anéa vit les derniers instants de l’homme, elle prit soudainement peur. Qui avait-il invoqué ? Son instinct lui disait de partir, s’enfuir, courir ! Mais quand elle se précipita vers la porte, elle fut projetée au sol violement. Elle ne comprenait pas. Elle refit la même chose dans tous les sens. Pareil, elle finissait au sol. C’est alors qu’elle vit un autre pentagramme, celui-ci dessiné au plafond de la cave…Mais celui-ci n’était pas destiné aux démons, mais aux anges, et Anéa était tombée dedans sans le voir…Quelle idiote !

Adramelech était affairé aux enfers quand il perçu un appel. Un appel bien précis qui signifiait qu'une personne quelque part l'invoquait. Il se devait d'y répondre, d'ailleurs les démons étaient obligé de répondre aux invocations des sorciers, du moins quand ceux ci réussissaient leurs offices.

- Que me veux t on encore ?

Malgré la lassitude, il y avait toujours une certaine curiosité sur l'identité de l'invocateur mais aussi une excitation à l'idée de pouvoir piéger par quelques moyens que ce soit, le demandeur en question. Un portail s'ouvrit non loin de lui, portail qui le mènerait directement face à la personne qui avait réalisé l'invocation.

Ce fut alors une fumée noirâtre qui apparut à l'intérieur du pentacle. Deux yeux rouges et un sourire carnassier ressortait de cette fumée. D'abord diffuse, celle ci se densifia pour former une silhouette plus humaine. A peine était il apparut que Adramelech ressentit que le lien qui le reliait à l'invocateur fut coupé. Il vit ce dernier s'effondrait à terre dans une mare de sang qui continuait à s'écoulait de sa gorge. Une jeune femme armée d'un long sabre sanguinolent lui faisait face.

La fumée noire qui l'entourait et le masquait, disparut. Il portait un pantalon noir ainsi que des chaussures en cuirs de la même couleur, une chemise blanche, un veston rouge et une cape rouge de fourrure et de plumes de paon, attaché au centre par une fibule en or. Il portait son collier en or, maintenant une pierre en rubis, taillé en forme de pentacle. Deux cornes de taureau ressortaient de son crâne, sombre comme l'ébène. Ses oreilles s'effilaient, taillé en pointe et ses yeux rouges luisaient malicieusement.

- Tu n’es pas l'invocateur ! Qui est tu ?

Tentant de percer son âme, il ressentit une énergie qu'il connaissait bien. Un type d'énergie que lui et ses comparses haïssaient plus que tout, celle des anges, mais néanmoins plus sombre pour celle ci.

Il aperçut ensuite un pentacle au dessus de la jeune femme, qu'il reconnut aussitôt. Un sort d'emprisonnement pour les créatures célestes, voila qui était le bienvenue. Il ne put s'empêcher de sourire. Le sorcier sans doute méfiant, avait pris ses précautions, même si pour lui cela n'avait servi à rien.

- Je vois, tu es un ange et te voila toi aussi piégé !!!

Un ange qui était armé ? Elle devait être une chasseuse de démon et c'est pour ça qu'elle avait du demander au sorcier de l'invoquer, lui, pour pouvoir ensuite le tuer. Mais avec ce pentagramme, ce serait désormais chose impossible.

Bon ce n'était pas tout ça mais il fallait qu'il sorte de son pentacle. Il examina ce dernier sur le sol ainsi que les inscriptions et signes cabalistiques. Il avait bien fait de prendre pour épouse une puissante sorcière. Celle ci avait considérablement augmenté ses pouvoirs et lui avait révélé un sort permettant de s'échapper d'un pentacle démoniaque.

Il releva ses manches avant de mordre sa chair au niveau de ses avant bras. Puis, il laissa couler le sang sur le sol en récitant une formule. Avec son sang il dessina un cercle à l'intérieur du pentacle avant d'inscrire des glyphes et des symboles mystiques. Recouvrant ainsi une partie de ses pouvoirs, une aura mauve l'enveloppa. Il se releva avant de continuer son incantation. Le pentacle se mit à briller avant de prendre feu, la terre trembla pendant un bref moment avant que le sol ne se fissure, ouvrant ainsi le pentacle. Il libéra son énergie faisant éclater la terre que le pentacle recouvrait.

- J'ai bien fait d'écouter les conseils de Mélisende

Il essuya une goutte de sueur sur son front, sentant la totalité de sa puissance lui revenir. Il traversa ensuite les restes de pentacle se dirigeant vers la jeune femme. Il s'arrêta à quelques mètres d'elle.

- Es tu une tueuse de démon ? Tu voulais m'abattre c'est ça ? Ton plan à semble t il échouer et tu vas me servir de jouet maintenant. Mais ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te tuer tout de suite, je vais faire en sorte que sa dure le plus longtemps possible…

Emprisonnée dans cette prison invisible, Anéa s’était déjà heurté aux limites du pentagramme, la projetant au sol. Plusieurs fois, elle se releva et essaya de sortir de ce cercle anti-angélique. Mais à chaque fois, elle ré-atterrissait au sol, les fesses les premières. Son pantalon s’était maculé du sang de Bucolus, ainsi que ses mains et un peu de ses bandelettes qui couvraient le haut de son corps. On ne pouvait pas dire que ce n’était pas elle qui avait tué le sataniste !

Alors qu’elle se releva une énième fois du sol pour disparaître de ce lieu, un battement de son cœur manqua de la faire tomber. Respirant fortement, cela était un signe avant-coureur de ce qu’il allait venir. Un petit « pschiiii » se fit entendre, suivi de l’apparition d’une épaisse fumée noire dans le pentacle satanique. Cela ne présageait rien de bon. Dans cet écran brumeux et sombre, Anéa pouvait néanmoins apercevoir des yeux rouge sang, ainsi qu’une paire de dents…Pires que chez un requin ! Le visage de l’ange se fit blanc. Alors elle n’avait pas réussi à tuer Bucolus à temps. Il avait eut le temps de finir son invocation et un démon était en train d’apparaître sous les yeux de l’ange. Et c’est vraiment après qu’elle eut confirmation d’un être démoniaque. La brume s’effaça petit à petit et laissa place à une créature, un homme d’apparence mais…Sa peau n’était en rien humain, ses yeux rouge, et ses cornes d’ébène. Un frisson parcourut le corps entier de la déchue. Elle avait réussi à sentir son aura. Et elle était puissante, bien plus puissante qu’elle.

Elle ne savait pas comment se sortir de ce pétrin alors que le démon commençait déjà à poser des questions sur l’identité de la jeune femme. Mais si elle ne pouvait pas sortir de ce pentacle, lui aussi était prisonnier ! Enfin, c’est ce qu’elle croyait jusqu’à ce que…Jusqu’à ce qu’il se morde les avant-bras, laissant couler son sang. Il s’abaissa, dessinant moult choses au sol, tout en récitant quelque chose, sûrement en langue démoniaque. Mon dieu, qu’était-il en train de faire ? L’ange ne tarda pas à avoir la réponse. Le pentacle de craie qui entourait le démon s’enflamma et la terre se secoua quelques instants, ce qui surprit grandement la déchue. Elle se força à fermer les yeux quelques secondes, puis les rouvrit, mais non. Tout cela était bel et bien réel. Et le démon s’avança vers la jeune femme, s’arrêtant non loin du pentacle.

- Es-tu une tueuse de démons ? Tu voulais m'abattre c'est ça ? Ton plan a semble-t-il échoué et tu vas me servir de jouet maintenant. Mais ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te tuer tout de suite, je vais faire en sorte que ça dure le plus longtemps possible…

- Les démons, tous les mêmes…

Ce n’était qu’un murmure, mais elle savait pertinemment que le démon l’entendrait. Mais quelque chose intriguait la jeune femme. Il ne possédait pas les ailes de griffons. Ce n’était donc pas Focalor, un des généraux des Enfers. Alors qui était-ce ?

- Tu n’es pas Focalor, alors, qui es-tu ?

Néanmoins, cela restait un démon puissant. Cela se sentait, et s’était vu juste avant, quand il avait réussi à détruire le pentagramme satanique juste avant. Anéa n’avait pas de pouvoir et non plus la possibilité de fuir. C’était peut-être déjà trop tard. Mais elle se refusait à être la poupée d’un démon. Une fois, pas deux ! Elle s’abaissa, ramassant son sabre arabe encore couvert de sang, et l’essuya d’un geste rapide sur son pantalon. Elle ne prit pas son arme comme à l’habitude. Légèrement accroupie, en position de combat, son sabre était positionné tel qu’il longeait son avant-bras, le tranchant de la lame vers l’ennemi, et la pointe du sabre au niveau du coude (plutôt de l’épaule au vue de la longueur de l’arme). C’était un peu comme si elle combattait avec ses dagues.

- Et tu crois que j’vais me laisser faire ?

Pour sûr, elle ne partait pas vainqueur. En même temps, son champ de bataille était limité à un malheureux cercle invisible qui, au moindre contact, la projetait au sol. Mais ça, c’est sûr, elle n’allait pas se laisser faire. Quitte à y laisser sa peau…

Elle lui demanda s’il était le démon Focalor, démon qu'il ne connaissait pas vraiment, juste croiser quelques fois, rapidement. Il savait juste qu'il était un général de l'armée démoniaque, commandant de plusieurs légions. Il se demanda s’il était prudent de lui répondre. Après tout, une chasseuse de démon devait bien savoir quelques sortilèges pour renvoyer les démons aux enfers. Cependant, le fait qu'elle soit prisonnière du pentacle créé par le sorcier le rassurait. Il hésita un instant, avant de lancer un sort vers le pentacle au plafond. Ce dernier brilla un instant avant de se densifier.

- Voila, au moins comme ça maintenant tu n'as plus aucune chance de te libérer ni d'utiliser l'un de tes pouvoirs. Je suis Adramelech, chancelier démoniaque et président du grand conseil des hauts princes.

- Tu croyais pouvoir invoquer Focalor ? Le sorcier t'a trompé, même si je n'aurais pas dit non pour l'exécution de cet imbécile.

Le démon se rapprocha de la jeune femme qui se trouvait maintenant bloqué dans un pentacle plus restreint. Cette dernière réussissait tout de même à brandir son sabre, se mettant en garde. Cette pose lui indiquait une certaine prudence et il s'arrêta. Il se doutait bien que son arme effilait devait être magique et spécialement créait pour tuer des démons, c'est pourquoi il préférait pour l'instant garder une certaine distance.

- Et toi dis moi, quel est ton nom ? Et qui t'envoie ? A moins que tu ne sois un ange déchue, car je sens une certaine noirceur émanant de toi.

Le démon, bien qu'ayant l'ascendant sur la jeune femme restait très prudent. Il avait eu quelque fois affaire à des chasseurs de démons et ces derniers réservaient toujours des surprises, même aux plus puissants. Il se rappellerait toujours de l'assassinat d'un prince démon qui avait capturé un chasseur de démon. Ce dernier, fier de son trophée avait négligé sa sécurité et fait évacuer sa garde personnelle. Grave erreur, car le chasseur de démon n'était pas assez bien prisonnier des sorts des démons sorciers. Le résultat fut la mort du prince démon, un chasseur dans la nature et une guerre de succession.

- Tu sembles bien te débrouillais avec ton sabre, il est rare de voir des chasseurs maniait une telle arme.

Il réfléchit un instant aux pièges ou aux différentes façons de mourir qu'il pourrait lui préparer. Mais peut être que finalement cette chasseuse pourrait le servir.

- J'ai une proposition pour toi, soit tu acceptes de me servir en tant que assassin aux enfers, soit tu refuses...et tu meurs, c'est simple. Pour chaque assassinat je te paierais gracieusement, tu auras une résidence privé et je te fournirais le matériel nécessaire pour exécuter tes cibles. Qu'en penses-tu ?

Anéa était désormais en position de combat, sabre au bras, prête à attaquer si jamais. Mais elle qui avait déjà un espace réduit au cas où bataille il y aurait, elle vit le pentacle au-dessus d’elle se rétrécir et être plus marqué. En effet, les traces de craie au plafond de la cave ressemblaient maintenant à de la peinture indélébile. Bizarrement, ceci fit sourire l’ange. Aurait-il peur d’Anéa pour avoir changé le pentagramme ? Par contre, lorsque le démon, si bien sapé, se présenta, les yeux de la déchue se firent tous ronds. Un chancelier ? Encore plus haut gradé que Focalor. Et l’ange ne put s’empêcher de dire certaines choses, tellement surprise par la nouvelle.

- Oh…Bah merde alors. Un plus gros poisson encore…

- Tu croyais pouvoir invoquer Focalor ? Le sorcier t’a trompé même si je n'aurais pas dit non pour l'exécution de cet imbécile.

- Le sataniste ? Noooooon, sans blague. J’avais pas remarqué tiens !

Et hop. De quoi énerver le démon un petit peu. Elle fit signe de la tête, provocatrice, histoire qu’il se rapproche un peu plus du pentacle. Non, elle ne pouvait en sortir. Elle n’en avait pas les pouvoirs, ni la force nécessaire. Néanmoins, le chancelier démoniaque avait rétréci le champ d’action de l’ange, et s’était arrêté d’avancer vers elle, encore bien loin de la demoiselle. Mais c’était à son tour de poser les questions. Qui était-elle ? Pour qui travaillait-elle ? Une fois encore, les yeux d’Anéa se firent ronds, en ajout d’un visage légèrement blanc. Elle se redressa soudainement, quittant ainsi sa position de combat. Elle était troublée par ce qu’Adramelech avait réussi à déchiffrer en elle. Déchue, oui, c’en était une. Mais qu’elle possède de la noirceur en elle…Elle se figea de colère, de rage aussi. C’était de la faute d’un démon qu’elle était une déchue. Non, elle ne pouvait qu’être une bonne personne ! Elle se mit à serrer son poing droit, tellement fort, qu’elle se planta les ongles dans la chair, laissant s’y coller quelques légères coulées de sang. Un vague frisson parcourut le corps de l’ange. On pouvait voir son sabre trembloter dans sa main guerrière. Mais Anéa se ressaisit vite. Ré-adoptant sa position de combat, elle répondit avec de la colère dans la voix.

- Anéa…Et je ne travaille pour personne !

Son regard azur posé sur le démon était froid, même glacial. Elle s’était promis de retrouver sa place angélique. Elle avait toujours travaillé pour ça. Merde ! Merde ! Merde ! Elle n’était pas mauvaise ! Elle pouvait donc n’être que lumière…La mâchoire serrée, Anéa expirait fortement. On pouvait sentir la tension autour d’elle. Celle de la haine, de la vengeance. Mais alors qu’elle pensait que le chancelier satanique allait s’approcher d’elle, celui-ci ne fit rien. Même, il la complimentait sur son art de porter une arme. Cela démontrait apparemment qu’elle était une bonne guerrière. Mais ce n’est pas cela qui l’interpella le plus. Adramelech fit une proposition à la jeune femme. Soit elle travaillait pour lui, tout frais payé gracieusement, soit elle mourait. La réponse d’Anéa ? Elle se mit à rire, un peu trop fort quand même. Mais on pouvait sentir dans le ton de sa voix que c’était nerveux.

- Alors tu n’es pas assez puissant pour te débarrasser de tes adversaires tout seul ? Pitoyable. Et je ne serais jamais ton larbin, ou même celui d’un autre démon. Je suis là pour vous éliminer, et toi, tu m’proposes de me rallier à toi ? Inconscient. Oh oui.

Le cherchait-elle encore ? Oui sûrement. Mais peut-être pas forcément à ce qu’il s’approche du pentacle. Avec ses pouvoirs, le démon pouvait la cramer sur place, sans bouger un doigt ou un orteil. Une certaine folie la prenait. Ce n’était pas à son habitude d’être si…insolente. Mais qu’importe, elle avait devant ses yeux un démon plus que puissant, et bizarrement, mourir semblait ne rien lui faire. Rabaissant sa garde, elle fit mine de compter sur ses doigts, sans pour autant laisser son arme.

- Alors, voyons voir…Me faire salir par un démon, c’est fait. Tuer des démons, fait aussi. Mourir de la main d’un démon, jamais arrivé pour l’instant. Mais cela ne saurait tarder…

Sur les dires d'Adramelech, La jeune femme alors si combattante, parut presque sans défense, alors qu'elle rendait complétement sa garde. Le démon n'en fut que plus satisfait. Mais alors qu'il sentait qu'il l'avait presque en son pouvoir, elle se ressaisit, reprenant son sabre. Elle prenait maintenant un ton arrogant.

- Anéa ? Je ne connais personne de ce nom...

Elle refusa sa proposition, il fut un peu déçu, même si il s'y attendait. Il préférait toujours essayait de convertir ses ennemis à sa cause, ou plutôt les faire travailler pour lui, quand il les tenait entre ses mains. En somme, une dernière chance avant de mourir.

- Tu refuses ? je m'y attendais. Bien dommage pour toi, je ne le fais pas tous les jours, pourtant.

Elle fit montre d'un culot sans limite, allant jusqu'a le railler et et sous entendre qu'il n'était qu'une mauviette. Voulait elle mourir en le provoquant ? Il ne le savait, mais il ne pouvait pas laisser passer cela. Il ouvrit les mains en signe de bonne volonté de sa part.

- Inconscient, dis tu ?

Ce ne fut que pour mieux discipliner cette impertinente, alors que des éclairs jaillissaient de ses mains pour traverser le corps de sa proie, toujours retenu à l'interieur de son pentacle, prisonnière, comme un oiseau en cage. Il se rapprocha un peu de la jeune femme, alors qu'il continuait de lancer des puissants éclairs.  Son visage affichait un mélange de hargne et de plaisir démoniaque à faire souffrir la jeune femme alors que ses dents en pointe se serraient. Aprés plusieurs dizaines de secondes à l'avoir torturé, il s'arrêta. Il avait pris soin de ne pas employer le sort à pleine puissance, pour ne pas la tuer, mais assez pour la faire souffrir le martyre.

- Arrogance, arrogance, je n'aime pas que l'on me manque de respect. Restons tout de même courtois. Ne tiens tu donc plus à la vie ?

Il aurait pu la tuer avec des sorts bien plus puissant mais il comptait s'amuser un peu.

- Ne vois tu pas que tu fais parti des banni ? Nous sommes dans le même camp tous les deux. Qu'esperes tu donc ? Retrouver un jour ta place parmi les êtres celestes ? Personne n'est jamais revenu dans leurs rangs, la faute est définitive et impardonnable. Tu devrais t'y résoudre, un jour nous reviendrons pour les balayer definitivement.

- La solitude est un poids bien trop grand pour d'aussi frêles épaules. Joins toi à moi et je te montrerais comment libérais toute cette colère et cette rage, contre qui de droit.

Il comptait semer le doute en elle, car il sentait son aura anciennement celeste, devenu sombre et noire. Les ténébres était assez grande en elle, le désir de vengeance primait. La colère, la haine des démons suivait ensuite. Des sentiments instable, mais qui une fois maîtrisé demeurait un atout précieux et augmentait considérablement la puissance de l'être.

- Je suis moi même un ancien ange, déchu il y a bien longtemps lors de la grande guerre, maintenant devenu démon...

Cela n’étonna guère la jeune femme lorsqu’Adramelech fit comprendre qu’il ne connaissait personne du nom d’Anéa. Il est vrai que ce prénom est peu commun. Moqueuse, provocante, culottée, arrogante, insultante même…Anéa s’était montrée tout cela à la fois. Face à un démon, de cette envergure en plus, l’ange déchue n’y allait pas de mains mortes. Elle avait également refusé la proposition du démon, qui le prit un peu mal. Être son « homme à tout faire » ? Jamais de la vie ! Sa vie, elle ne semblait plus trop y tenir. Et sa provocation avait exacerbé le chancelier démoniaque.

Il tendit ses paumes vers l’ange, d’où en sortaient des éclairs. Cette foudre vint traverser le corps entier d’Anéa. Elle ne pouvait l’esquiver, réduite à quelques pas par ce maudit pentacle, rétréci juste auparavant. La jeune femme lâcha prise sur son sabre, qui tomba hors du pentagramme malheureusement. Elle essaya de résister quelques instants. Mais le pouvoir du démon était bien trop grand. Le corps de l’ange se contracta, une, deux, trois secondes, comme victime d’électrochocs, avant de finalement tomber à genoux sous les assauts électriques du démon. Le regard azur de la demoiselle se noyait dans le sol de la cave, sol Sali par le sang du sataniste. Son cœur détraquait, détonant à un rythme irrégulier. Sa respiration se saccadait davantage, les poumons opprimés par l’attaque du chancelier. Elle ne hurlait pas, ne criait pas, ne gémissait pas de douleur. Elle ne le pouvait pas. C’est à ce moment-là qu’Anéa commença à paniquer. Non, au fond d’elle-même, elle ne voulait pas mourir. Elle se l’interdisait. Elle avait encore tout un tas d’êtres démoniaques à éliminer.

C’est alors que son supplice prit fin. Elle qui pensait avoir subi la foudre durant toute une demi-heure, il ne s’était passé en réalité qu’une petite, ou deux minutes pour ce calvaire. Anéa fixait toujours le sol, les yeux apeurés. Son corps tremblait de long en large. Une vraie feuille. Ou Parkinson. Son cœur se mit à rebattre normalement, mais tout de même à une allure assez rapide. Libérés de la foudre, ses poumons se dilatèrent tellement qu’elle en toussa très fortement, qu’elle en cracha du sang. De sa main, et désormais de sa bouche, s’écoulait ce liquide carmin, se mêlant à celui tâchant déjà le sol.

Toujours à genoux, mains au sol et tête entre les épaules, engourdie par le mal fait, l’ange ne pouvait s’empêcher d’écouter les paroles d’Adramelech. Des souvenirs apparaissaient tels des flashs dans la tête d’Anéa. Souvenirs douloureux de sa descente aux enfers, de son bannissement du Paradis…Et le démon face à elle était en train de lui dire, de lui confirmer tous les doutes qu’elle avait sur son « avenir ». Le démon pouvait très bien mentir ; ils sont champions pour cela. Néanmoins, la jeune demoiselle ne put s’empêcher de penser qu’il avait raison. Malgré tout son travail, elle ne réintégrerait jamais le Paradis. Cela faisait déjà bien des années qu’elle se donnait du mal pour expier sa faute auprès des Hauts-Anges, et rien ne changeait. Les yeux de la déchue se brouillèrent, sa mâchoire se crispant de dégoût envers elle-même, et de colère. Elle se releva juste un peu, crachant encore, pour finalement se rabaisser avec violence. Ses poings fermés, elle explosa le sol. Deux magnifiques trous s’étaient formés à ces endroits. Anéa tremblait, ne sachant pas d’où elle tirait cette puissance.

- Je ne suis pas…Dans votre camp ! Les démons, je ne me rallie pas avec ! Je les élimine.

Non, elle en était persuadée. C’était peut-être une déchue, mais c’était quelqu’un de bien. Enfin, elle n’en doutait pas un instant jusqu’à ce que le chancelier démoniaque lui dévoile qu’avant d’être un démon, il était un ange. Déchu, il était devenu un banni. Une ruse pour attirer la jeune femme dans ses filets ? « Menteur. », disait-elle doucement. Plus il parlait, et au plus cela énervait la demoiselle. Tout ce pour quoi elle s’était battue, s’effondrait…Alors, elle se releva difficilement, mais ainsi debout, fit face fièrement devant Adramelech.

- Alors quoi ? Je suis condamnée à devenir comme toi ?

Elle n’osait le concevoir, pourtant, elle savait la chose possible. Soutenant son corps droit, elle put remarquer que la foudre qui avait traversé son corps avait légèrement brûlé, non en totalité, les bandelettes de sa poitrine. Le reste de ses vêtements eux était légèrement abîmé. Dagues et katana avaient chauffé, cramant légèrement sa peau au niveau des cuisses. Elle sortit donc ses dernières armes de dessous son pantalon, afin de les poser au sol, prenant soin de les laisser dans le pentagramme. Il faut que les armes refroidissent, s’il y a lieu de s’en servir après. Qui sait ?

La voyant encore fumante, tel un morceau de bacon passé à la poêle, il se rapprocha d'elle avant de s'agenouillait.

- N'en fais pas trop, je m'en voudrais d'avoir cassé mon nouveau jouet, c'est tellement rare de réussir à attraper un ange vivant, même déchu.

Il saisit l'arme de la jeune femme qui s'était échappé du pentacle. Il l'examina, passant légèrement son doigt sur le tranchant. Une perle de sang s'échappa du bout de son doigt, coulant, sur sa paume.

- Une bien belle arme, surement forgé par un grand maître. Elle sera parfaite dans ma collection.

Il se releva avant de se diriger vers le malheureux sorcier. Il pointa la lame en direction de son cou, avant de couper la tête d'un geste rapide. Puis il piqua la tête avec la pointe de la lame, l'empalant dessus. Il regarda la tête coupé avec un sourire.

- Il avait vraiment une sale gueule, tu ne trouves pas ? Tu as eu raison de t'en débarrasser, sa ma éviter de le faire.

Il enleva ensuite le trophée de l'épée d'un geste vif, envoyant valdinguer la tête contre un mur, avant de déposer le sabre à terre. Il revint ensuite vers la jeune femme qui reprenait ses forces et réussissait même à se relever.

- Bien, tu es résistante, c'est un sort qui en aurait tué plus d'un.

Il n'avait jamais compris ces anges déchus qui s'entêtaient à vouloir revenir dans les rangs des anges après avoir étaient humilié. Pour certain, s'en était même devenu le but de leur vie ! Quelle pitoyable existence à vivre éternellement comme un reclus, un pestiféré renié de tous.

- Ha ha ha ! Eh bien vas-y si tu le souhaites tant ! Tue moi si tu le peux !

Il la regardait, peinant à se tenir sur ses jambes. Il ne savait que trop bien l'horrible sensation que procurait l'électricité, quand elle parcourait le corps. Il en avait fait les frais lui même, lorsqu'il était jeune, face à un ange. Il n'avait jamais pu effacé de sa mémoire, la douleur insupportable que cela infligeait. C'est pourquoi, il avait décidé d'apprendre à manipuler cet élément, qui aujourd'hui, n'avait plus de secret pour lui et ne lui faisait plus rien. Il sentait juste comme un frisson ou un chatouillement lorsque l'électricité parcourait son corps.

- Ma pauvre enfant, te voila bien avancé...sans armes...à moins que tu ne caches d'autres jouets dans tes vêtements, ce dont je ne douterais point, pour une tueuse.

Elle lui demanda ensuite d'un air désabusée, mais se tenant fièrement et vraisemblablement avec courage devant le démon, si elle devait devenir comme lui.

Il fit apparaitre un siège, à coté de lui, Il s'asseya ensuite dessus, s'adossant au siège, toujours en face de la demoiselle.

- Oh je ne dis pas, tu as le choix; nous avons toujours le choix de notre destin. Cependant je te l'ai dis, tu ne retourneras jamais parmi les anges, même en accomplissant des actes héroïques, le pardon n'est bon que pour les humains. C'est aussi pour cela que nous nous sommes révoltés, la préférence des humains par rapport aux anges qui leurs étaient supérieurs dans tous les domaines. Et même avec cela nous devions, malgré tout nous soumettre à eux. Quelle connerie !


Il se rapprocha encore, à la limite du pentacle. Il se doutait bien, qu'elle devait disposer de plusieurs armes de courte portée comme des dagues ou des couteaux.

- Il te reste donc deux choix ! Soit tu te joins a moi et comme je te l'ai dis, tu auras ta place parmi nous, j'y veillerais personnellement. Tu auras tout ce que tu désires, la richesse, la puissance, l'amour, le respect, la sécurité, la connaissance, la maison que tu désires, les armes que tu voudras, tu pourras décupler tes pouvoirs et obtenir ta vengeance.

- Ou alors... rester toute seule, banni des anges et recherché par les démons, toujours en fuite et traqué par les deux camps, vivre dans le court terme, rester dans la solitude, le regret, le rejet et la non reconnaissance des humains. Seule la vaine espérance guidera tes pas, mais tu ne seras qu'un fantôme pour toujours ! La seule trace qui restera, sera celle d'une traîtresse, quelle tristesse...

Il reprit ses aises, se ré adossant dans son siège. Il sortit un cigare de sa poche de veste avant d'allumer son doigt comme un briquet, d'ou une flamme jaillit. Il l'alluma, avant d'éteindre la flamme. Il inspira plusieurs bouffées, avant d'en faire ressortir la fumée quelques secondes plus tard.

- De toute façon, ta quête est vaine, Tu auras beau exterminer le nombre de démons que tu veux, il en nait toujours des centaines, voir des milliers par jours. Et puis un jour, tu tomberas sur un démon très puissant, plus puissant encore que moi, mais avec moins de patience et de tolérance....et... TU MOURRAS !!! Ha ha ha ha ha ha ha ha ha

Pendant qu’Anéa récupérait doucement de cette attaque foudroyante, Adramelech s’était emparé du sabre de l’ange. Il s’amusait à toucher le tranchant de la lame, et la testa même sur le sataniste mort. Il le décapita, enfourchant la tête du cadavre au bout du sabre arabe. Il comptait garder cette arme pour sa collection personnelle. Ah non, mais non ! La déchue comptait bien la récupérer !

La jeune femme ne voulait pas se rallier au démon, lui annonçant qu’elle n’était là que pour les éliminer. Cela fit rire le chancelier démoniaque, la provoquant pour qu’elle le tue. Il y avait de quoi rire. Elle ne pouvait rien faire, enfermée dans ce pentacle anti-anges, si petit. Elle en serra les dents, ruminant son incapacité à se sortir de ce mauvais pas, et aussi de remettre à sa place ce démon.

Adramelech avait raconté à Anéa qu’il était lui aussi, il y a bien longtemps, un ange déchu. La demoiselle n’osait le croire, mais cette possibilité lui faisait peur. Deviendrait-elle comme lui, un démon ? C’était la question qu’elle lui avait posé. Et comme un prince, il fit apparaître un siège devant le pentagramme où était prisonnière la déchue. Il s’adossa dessus et répondit finalement à l’ange. Ce qu’il racontait était l’histoire même d’Anéa. Celle-ci frissonna d’ailleurs. Alors, tous ses efforts étaient vains ? Apparemment, oui. Des anges naissent et disparaissent tous les jours. Il en est de même pour les démons. Et encore, ils étaient bien plus nombreux que les êtres du Paradis.

Toujours assis dans son siège, le chancelier démoniaque fit apparaître un cigare, qu’il alluma facilement de son doigt démoniaque. Avala quelques bouffées, il se moqua de l’ange, la provoquant encore une fois. Elle tomberait sur plus fort qu’elle, comme maintenant, et un jour, à force de jouer les héroïnes, elle périrait. Fumante de rage, elle se retourna, s’abaissa pour ramasser son katana, et d’un geste extrêmement rapide, elle trancha le cigare du démon en deux, sur toute sa longueur. Cela lui avait pris un millième de secondes, mais rien que cela, la magie du pentacle lui provoqua une vive douleur dans le bras tenant le katana. Elle se retourna une nouvelle fois, faisant dos au démon. Elle posa ses fesses au sol, se tenant l’épaule et le bras blessé.

- Pourquoi ne m’as-tu pas encore tué ?

Elle resta ainsi, dos au chancelier démoniaque. Elle n’attendait pas vraiment une réponse, enfin pas orale. Une autre attaque foudroyante allait-elle venir ? Cette fois-ci, elle n’en saurait pas surprise. Alors qu’elle se tenait le bras, elle avait remarqué que quelques bandelettes s’étaient effritées, tombant en miettes. Elle les retira sans aucune délicatesse, offrant désormais un grand décolleté. Ce qu’elle n’avait pas pensé, c’est que les bandelettes retirées dévoileraient son secret inscrit dans le dos…

Le démon ne prit pas garde et se retrouva soudain avec deux morceaux de cigares au bout des lèvres. Ainsi elle avait tout de même osé l'attaquer, malgré le pentacle. Il ne pensait pas qu'elle aurait franchi la protection. Bien entendu l'effet ne se fit pas attendre et la jeune femme se prit une deuxiéme décharge. Le démon cracha ses bouts de cigares.

- Ce n'est pas sympa, ça; un cigare tout neuf !

Il savait le douloureux effet que produisait les pentacles de protection, même les plus grands démons ne pouvaient y échapper, excepté ceux comme lui qui connaissait le moyen de s'en échapper.

- Es tu stupide a ce point ? Si tu continues à jouer  à ce petit jeu tu vas y laisser la vie, ce serait dommage, tu me gâcherais le plaisir de t'achever.

La jeune femme lui tournait le dos, comme un prisonnier de guerre attendant le moment de son execution. Le démon réfléchissait justement à cela quand il aperçut un drôle de tatouage sur l'épaule dénudé de sa prisonnière.

- Qu'est ce que c'est que ça ?

Il se leva avant de se rapprocher prudemment. Un sorte de symbole avec une inscription dans une langue qu'il connaissait puisqu'il s'agissait de la langue des démons. Cependant elle différait un peu de la langue courante, on aurait dit une forme plus ancienne. Il reconnaissait ce symbole, Il ne pouvait s'agir que d'une marque déposé par un démon, mais pas n'importe lequel, il n'y avait qu'une personne en ce monde qui possédait ce symbole.

- Voila qui est interessant, comment se fait il que tu portes la marque de Samaël, venin de Dieu ?

Oui, il ne pouvait s'agir que de lui, mais pourquoi donc ? Elle avait parlé precedement de banissement du à un démon, peut être s'agissait  il d'un petit cadeau de la part de Samaël ?

- En possédant cette marque, tu possédes la marque du démon. Sais tu qu'avec cela tu disposes également de pouvoir caché ? Bien sur tu ne peux le percevoir, car ils ne sont pas activés.

Qu'allait il faire, il pouvait activer ce pouvoir, mais il n'était pas sur du résultat et surtout de la forme qu'elle aurait au final. Une transformation en démon comportait des risques. Si le corps de l'hôte était trop faible, il pouvait se transformer en un amas de chair sanguinolente et horriblement déformé. Cependant dans ce cas, il y avait moins de risque, car elle ne serait pas démon à part entière.

- Je ne vais peut être pas te tuer au final. Passons un marché, j'active ton pouvoir et tu obtiendras une plus grande puissance, en échange je te demanderais d'éxécuter quelques contrats pour moi.

Il avait peut être ainsi trouvé un moyen de retourner la jeune femme. De plus, l'activation de ses pouvoirs décuplerait son coté sombre, ce qui n'était pas déplaisant. Et puis on ne sais jamais, peut être que son apparence ne serait pas désagréable à regarder.

Anéa avait réussi à passer outre le pentacle durant un court instant, même pas une seconde, pour couper le cigare en deux du démon. Mais voilà une chose qu’elle pouvait regretter d’avoir fait, car même si elle avait osé porter ce coup, bouclant un instant le bec à Adramelech, elle devait désormais supporter les effets secondaires du pentacle. Une vive douleur lui paralysait le bras et l’épaule. Aussi, elle attendait une autre décharge électrique venant du chancelier démoniaque. Elle en serait moins surprise qu’avant.

L’ange s’était assise au sol, dos au démon, attendant sa sanction. Mais le démon fut surpris par autre chose. La déchue sentait la présence d’Adramelech près d’elle. Que regardait-il ? Il ne pouvait voir que le dos de la jeune femme. Nom de Dieu ! Son tatouage ! Alors c’était ça ?! Le chancelier démoniaque évoqua le nom de Samaël. Le démon demanda pourquoi Anéa possédait cette marque. Mais elle ne répondit pas, faisant toujours dos. Ses souvenirs refaisaient surface. Ses déboires sur Terre, son amour avec Nayô, sa vraie face démoniaque, Samaël…

Anéa était plongée dans ses pensées, les yeux rivés au sol dans le pentacle. Le démon semblait dire que Samaël avait apposé ce tatouage, délivrant une partie de sa puissance en l’ange. Alors il lui aurait pourri toute sa vie depuis ce fameux jour ? Heureusement pour la jeune femme, elle l’avait éliminé. Cette puissance semblait latente. Et bien, qu’elle le reste ! Finalement, Adramelech n’avait plus l’intention de tuer la jeune femme. Non, il avait bien des projets pour elle. À condition qu’elle le laisse faire au niveau du tatouage. Hors de question…

Les bandelettes d’Anéa tombaient en miettes, du moins, pour ce qui restait. Les chocs électriques répétés du démon et du pentacle les transformaient en cendres. Bientôt, l’ange se retrouverait la poitrine à l’air. Boh, tant pis.

Dans le pentacle, il restait encore son katana et ses dagues. Elle tendit doucement son bras pour attraper l’une de ses dagues et la gardait près de sa poitrine. Toujours cette rage, cette colère bouillonnait en elle. Elle cherchait dans sa tête à se prouver que le démon avait tort. Mais quoique qu’elle pense, le chancelier démoniaque le ramenait à la dure réalité. Mais c’était trop pour elle.

D’un geste brusque, elle se retourna vers le démon. Elle attrapa d’une main la chemise blanche de l’être démoniaque, ses boutons déchirés volant dans l’air. Elle l’approcha pour donner un coup fatal. Juste une seconde, pas plus. La main gauche agrippait le démon, la main droite tenait la fameuse dague. Un coup, rien qu’un seul. Mais elle ne put aller plus loin que l’effleurement de la dague sur le torse à nu du démon. Le pouvoir du pentacle la ramena à la réalité. De nouvelles décharges parcoururent son corps, immobilisant ses deux bras. De nouveau les fesses au sol, elle gémissait de douleur. De plus, elle était en colère contre elle-même. Elle n’avait pas réussi son coup. Elle observait le démon, peut-être encore surpris. Ce n’était qu’une légère coupure, enfin, tout de même assez grande pour y avoir le sang du démon couler, mais ce n’était pas le but premier. La dague aurait du atteindre son cœur, bordel !

Les dents serrées, elle vint enfin répondre au démon, à propos de Samaël.

- Mon histoire ne te regarde pas. Et pour tes contrats, débrouilles-toi tout seul.

Oh, qu’est-ce qu’il rigolerait s’il savait toute cette affaire ? Un ange aimant un démon. La bonne blague…Ce qui devait arriver arriva. Ploup. Poitrine à l’air. Anéa l’oublia, trop penchée sur elle-même, ses bras endoloris. Allez, qu’il l’achève. Au moins, elle en oublierait ce cauchemar éveillé.

L'attaque fut très rapide, le démon, au premier abord ne vit pas venir le premier mouvement. La jeune femme venait de déchirer sa chemise et c'est à ce moment la que Adramelech vit la dague arrivait. Il recula rapidement d'un pas en arrière, juste avant que la dague ne sectionne sa cape qui tomba à terre. Il sentit une vive douleur au niveau de la poitrine, alors qu'il attrapait le poignet de la jeune femme avant de l'envoyer a terre dans son pentacle. Il regarda son torse désormais à nu, balafrait par une longue et fine coupure en diagonale. Du sang s'écoulait de la plaie et il ressentait une sensation de brûlure a ce niveau la. Son arme devait être enchanté, sans aucun doute.

- Sale petite garce !

Il arracha ce qui restait de sa chemise avant d'envoyer une autre décharge électrique sur la jeune femme à l'aide de sa main droite. Il tourna ensuite autour du pentacle avant de lancer un autre sort invisible celui çi.

- Essaie maintenant de ré attaquer, je viens de lancer un sort electro-magnétique, toutes tes armes sont maintenant bloqué au sol.

il essuya le sang qui s'écoulait de sa plaie, recouvrant sa main du liquide rouge. Il la regarda avant de la lécher. la jeune femme était désormais les seins à l'air, une poitrine généreuse que l'on avait envie de prendre en mains, mais ce serait pour après, peut être plus tard.

- Maintenant c'est décidé, je vais te faire devenir démone.

Il commença à réciter une invocation dans une langue étrange. Puis il dessina avec son doigt un symbole de couleur rouge, flottait dans les airs. Puis le symbole en question se dirigea vers la jeune femme, avant de marquer sa chair au niveau du front, comme une marque faites au fer rouge. 

- Te voila marqué de mon sceau, ainsi si tu veux me tuer, tu mourras également, nous sommes liés par ce sceau.

Il continua son incantation et soudain un portail noir apparut au plafond. Ce dernier s'amplifia, tout en gardant le sceau qui retenait l'ange déchu captive. Les bords du portail se transformèrent en mâchoire avant de lentement descendre vers la jeune femme, tel une énorme créature se préparant à dévorer sa proie. Elle continua à descendre jusqu'en bas, avalant littéralement Anéa, laissant une tornade noir que le démon emprunta à son tour. Il prit soin de laisser les armes de la jeune femme bloqué au sol par son sort. De toute façon il avait l'intention de la faire revenir ici, une fois la transformation terminé.

Le portail s'ouvrit dans une endroit complétement différent, laissant les deux êtres en émergeait. Ils étaient sur un sol rocailleux, devant eux, un fleuve rougeoyant, fait de sang, ou flottaient des morceaux de cadavres. le paysage environnant n'était que roche, pierre en fusion, squelette et cadavre jonchant le sol. Au loin un grand palais d'allure gothique se tenait majestueusement en haut d'une falaise. Des plaintes persistantes, des cris de souffrance et de douleur emplissait l'air.

- Nous voici aux enfers !

Il fit disparaitre le sceau de protection qui l'empêchait de partir. De toute façon en ce lieu, le démon disposait de toute sa puissance et les anges au contraire, étaient limité dans l'utilisation de leurs pouvoirs ou même de leurs capacités. Il s'approcha de la jeune femme, avant de la saisir par le bras et de la ramener violemment contre lui. Il en profita pour la peloter un peu. Il fit sortir sa longue langue, léchant rapidement ses mamelons, avant de l'embrasser.

- Tu as bon goût. Mais il est temps pour toi de prendre un bain. Allez, à l'eau !

Il l'envoya dans le fleuve de sang et de cadavres. Puis récita une autre invocation.

- Par Lucifer, l'étincelant, préféré de dieu, prince du Nord, gouvernant l'Air
- Par  Leviathan, le grand menteur, maréchal des mers monstrueux des abysses, prince du Sud, régnant sur l'eau
- Par Satan, le corrupteur, maitre des discordes, prince de l'Ouest, gouvernant la terre
- Par Belial, le crapuleux, sodomite adversaire de l'ordre, prince de l'Est, gouvernant le feu

- O seigneurs maléfiques, je vous offre cette banni en sacrifice pour en faire une des nôtres.

Il continua ainsi son incantation alors que l'eau du fleuve formait maintenant un tourbillon et que la jeune femme s’élevait dans les airs. Elle fut frappé par 4 rayons de différentes couleurs. La métamorphose s'effectua, modifiant son apparence. Des symboles rouges apparurent sur sa peau, alors que sa peau devenait plus grise. Ses ailes apparurent changé en ailes de chauve souris. Cela dura 10 bonnes minutes avant que la jeune femme nouvellement transformé ne soit ramené à terre, nue comme un ver, encore fumante.

- Te voila maintenant mi ange, mi démon

Il la laissa reprendre ses esprits.

Sentence. Elle l’attendait. Anéa avait tenté de tuer Adramelech, mais ceci se résulta par un échec. Obligatoire. L’ange déchue n’eût le temps que de taillader une fois le torse du démon. Elle, subissait les douleurs de son agissement. Ses deux bras étaient paralysés, souffrant du sort du pentacle au-dessus d’elle. Elle s’était retrouvée au sol, dos au démon, afin qu’il l’exécute sans pourtant voir le coup venir. Ce n’était pas très glorifiant pour le coup. Un guerrier qui ne fait pas face à sa mort…Oui, c’était lâche. Anéa était trop perturbée par tout ce qui se passait. Cela allait trop vite. Elle était un ange déchu, ça, d’accord. Mais qu’elle avait la possibilité de devenir démon ! Mais…NON ! Son esprit se perdait dans moult pensées. Une autre décharge électrique provenant du démon vint parcourir le corps déjà affaibli de la jeune femme. Une nouvelle souffrance qui la faisait se renfermer sur elle-même, comme pour calmer la douleur. Une fois ce supplice fini, elle se mit à trembler, devenue trop faible. Du sang s’écoulait d’entre ses lèvres, crachant de ce liquide pourpre plusieurs fois. Gémissant de douleur, ses yeux à peine ouverts, elle put voir une ombre lui tourner autour. Nul doute qu’il s’agissait du chancelier démoniaque. Elle entendait à peine ce qu’il disait.

Ne pouvant se tenir debout, Anéa restait tranquille au sol, presque inconsciente. Le démon la retira de ses pensées quand il lui infligea une marque sur le front. Comme marquée au fer rouge, l’ange ne pouvait plus attaquer le démon, ni même le tuer, sans en subir les conséquences, c’est-à-dire mourir également. Soudainement, tout devenait noir autour de la jeune femme. Que se passait-il ? Elle était encore sous le choc et ne savait rien, n’entendait rien, ne voyait quasiment rien. Autant dire qu’il y avait toutes les conditions pour paniquer. Paniquer maintenant ? Pas du tout. Anéa savait juste comment allait se finir tout ça : soit elle mourrait, soit elle devenait démon. Elle sentit son corps partir elle ne sait où, la fumée noire emportant le démon également.

La fumée commença à disparaître enfin. Mais Anéa se sentir encore plus mal qu’avant, bien plus faible bizarrement. Elle suffoquait de la chaleur ambiante d’ailleurs. Le sol était chaud et rocailleux. On pouvait entendre des hurlements, des cris de douleur, de désespoir au loin, dans. Tout était sang et mort autour d’elle. Ses yeux s’ouvrirent sur ce qu’elle avait autour d’elle : des cadavres…Partout. Des morceaux humains jonchaient le sol. D’autres corps cadavériques étaient gonflés et démembrés dans un fleuve de sang. Les Enfers…C’est ce qu’Adramelech venait de dire. Alors il ne comptait pas l’éliminer, mais la transformer. Incapable de rien faire, elle sentit le démon la prendre par le bras, la soulever et la coller contre lui. Il ne se gêna guère pour toucher sa poitrine, goûter à ses tétons et à sa bouche. Et Anéa ne pouvait rien faire, affaiblie. Elle fit juste une mine dégoûtée pour la peine.

C’est alors que le chancelier démoniaque la jeta violemment dans ce fleuve carmin. Elle se sentit tomber dans les tréfonds de ce liquide, malaxée par le courant et les cadavres véhiculés par celui-ci. Il y avait tout pour répugner la demoiselle, mais elle ne souhaitait qu’une chose : s’en aller. Par là, je veux dire mourir. La noyade était une bonne idée. Plus de force et plus d’envie. Plus rien. Dans son esprit, tout était noir. Le brouillard complet. Pourtant, elle sentit quelque chose changer en elle. Son cœur s’arrêta de battre quelques secondes, se remettant à battre à toute allure. Ses palpitations la faisaient souffrir. Quelque chose se mit à lui brûler la peau dans le dos, jusqu’à atteindre son bras droit et même son visage. Elle se mit à ouvrir la bouche, comme pour hurler, mais sous le fleuve de sang, elle s’en étouffa presque. N’ayant plus d’air, elle suffoqua et perdit connaissance.

Lorsqu’elle reprit un peu ses esprits, elle était de nouveau sur la terre ferme. Mais c’était une toute autre femme qu’il y avait devant le démon. Nue, elle avait gardé son corps de guerrière. La seule chose qui frappait l’œil, c’était le tatouage couleur sang qui s’était répandu sur le haut de son corps, ses drôles de capsules rouges qui ornait son bras droit et son front. Sa peau était un peu grisâtre. Ses cheveux, noir corbeau, s’ondulaient. Sa lèvre inférieure était piercée. Des ailes de démon, semblables à celles de chauve-souris apparurent dans son dos. Des yeux de glace étaient posés désormais sur Adramelech. La jeune femme se leva, et se dirigea sensuellement vers lui, un fin sourire aux lèvres.

Il n’y avait pas que son physique qui avait changé. Son esprit l’était aussi. Démoniaque, elle l’était devenue. Son esprit n’était plus le même. Elle s’approcha du démon, entièrement nue, caressant la taillade qu’elle lui avait faite du bout de l’index. Elle se sentait irrémédiablement attirée par lui, une odeur particulière émanait de lui. Une odeur…De sang de démon…Elle approcha son visage du cou du chancelier, sa langue se léchant les babines, et s’apprêtait à mordre dans ce cou.

Tout d’un coup, une sensation de martèlement se fit ressentir dans la tête de la nouvelle Anéa. C’était fort, puissant, et elle était encore faiblarde. Elle s’écroula à genoux devant Adramelech, se tenant la tête entre les mains. Elle se mit à gémir de douleur, et marmonner quelques mots comme pour faire partir cette douleur de son crâne. Mais il y avait autre chose. Ses ailes de démon partirent en fumée, comme celle qui l’avait transportée jusqu’aux Enfers. Ploup, plus d’ailes. Enfin si, ses ailes d’ange réapparurent, toujours blanches. Elles se mirent à virer légèrement grises, avec quelques plumes noires aux extrémités.

L’esprit de la jeune femme était tourmenté entre son côté angélique et son nouveau côté démoniaque. Elle était tiraillée de tous les côtés. La transformation n’avait pu donc être complète. Comment allait réagir le démon face à cela ? Et qu’est-ce qu’il allait advenir de cette Anéa ?

Adramelech pensait bien que la métamorphose avait peu de chance d'être complète. Pour devenir un démon, il devait y avoir une réelle volonté de la part de la personne concernée. De plus, la transformation devait se faire selon un rite particulier, exercé par un sorcier expérimenté, assez puissant pour révéler la puissance complète de la personne en question. Enfin, il devait y avoir un pacte établi entre un démon, qui devenait mentor et la créature qui désirait le devenir, qui devenait apprenti. Les deux êtres devaient absorber le sang de l'autre. Pour Anéa, la transformation ne pourrait être complète, car la marque apposé par Samaël, l'en empêchait. Tant pis, il avait tout de même hâte de voir ce que cela donnerait.

La jeune femme, après 5 bonnes minutes passé à constater les changements de son corps, se leva et se dirigea vers le démon.

- Tu es encore plus belle qu'avant, je te préfère comme cela.

Ses yeux étaient d'un bleu tellement clair, qu'on aurait dit un mélange de gris et de blanc. Il admira les formes de la nouvelle démone. Néanmoins, quelque chose le préoccupait, car il ne percevait pas totalement son esprit de démon. Le charme démoniaque faisait son œuvre, les vices exacerbés, longtemps refoulé de la jeune femme sans doute ? Cela n'était pas rare. Soudain le charme semblait comme rompu et la jeune femme s'effondra, reprenant une partie de son apparence précédente.

- C'est bien ce que je craignais, la transformation n'est pas complète.

Les êtres ainsi transformé, devenait des êtres à deux personnalités, devenant carrément schizophrène, oubliant souvent les actes de leur deuxième personnalité. Il se baissa, avant de saisir doucement le visage de la jeune femme par le menton. Il constata avec déception que ces yeux avaient repris leurs couleurs initiales

- J'ai peut être un remède à cela, mais ce ne sera malheureusement, que temporaire.

Il essuya un peu de sang, qui coulait toujours un peu de son estafilade à la poitrine. Ce faisant, il regarda ses doigts avant de déposer quelques gouttes de sang sur la langue de la jeune femme, la contraignant à ouvrir la bouche. Le liquide rouge et épais, glissait lentement sur la langue de la jeune femme et il la força à avaler. Puis, il approcha son visage du cou de la jeune femme avant de sortir ses dents aiguisés comme des rasoirs et de la mordre. Il avait pris soin de ne pas mordre directement à la carotide. La sachant très faible, effet de la transformation, il ne voulait pas la tuer, suite à une hémorragie. Il sentit le sang de la jeune femme rentré en contact avec sa langue et il en absorba un peu. En fait, l'échange de sang ressemblait beaucoup à celui effectué par les vampires mais bon nombre de créatures pratiquaient ce rituel lorsqu'il y avait métamorphose.


- Tu devrais revenir dans ta forme démoniaque maintenant, du moins pour quelque temps. Il te faudra cependant, absorbait du sang de démon pour garder ta forme démoniaque.

Une fois le rituel d'échange de sang effectué, il essuya sa bouche barbouillait de sang avec sa main. Il lécha ensuite les traces sur cette dernière.

Le démon apposa ensuite la paume de sa main sur le front de sa jeune convertie. Il concentra un peu d'énergie dans sa main, avant de le transmettre à la jeune femme.

- Voila qui est fait, je viens de te donner un peu de mon énergie, histoire de restaurer la tienne. Je sais que le moment de mutation est assez douloureux et consomme beaucoup d'énergie. Tu devrais être en pleine possession de tes moyens, maintenant.


Il rapprocha son visage de celui d'Anéa, avant de l'embrasser, la tenant par le menton. D'abord, juste des baisers, puis il pénétra sa langue dans la bouche de la jeune femme, cherchant la sienne pour les mélanger. Il s'arrêta un moment, la regardant dans les yeux, avant de montrer les dents, puis de la faire basculer violemment vers l'arrière, sur le dos. Il se plaça au dessus d'elle, un  bras de chaque coté, regardant ses yeux gris bleue.

- Désormais tu es mienne ! En tant que démone, tu devras te soumettre à la règle du plus fort. Reste avec moi et je t'apprenderais les règles à respecter de par ce monde, je te présenterais les personnes les plus influentes et je pourrais te faire accéder aux personnages les plus puissants, plus puissants que tu n'es jamais connu par le passé.

Il comptait bien lui donner envie de rester avec lui pour au moins deux raisons : D'une part, pour qu'elle reste l'une de ses amantes mais aussi l'une de ses servantes, ses qualités d'assassin, pouvant lui être bien utile. D'autre part, car cela lui faisait une allié de plus, insoupçonné de tous. Il suffisait qu'elle reste dans l'ombre et elle ferait un parfait agent pour Nergal, son chef de la sécurité, de l'espionnage, du contre espionnage et de l'assassinat. Il lui donna un autre baiser, ayant bien l'intention d'aller plus loin.

Anéa s’était effondrée devant Adramelech. Son esprit était partagé entre son côté angélique et démoniaque. Une sorte de petite bataille se jouait dans sa tête. Le Bien contre le Mal. Son corps était faible, son nouveau tatouage lui brûlait la peau, et ses ailes angéliques lui paraissaient tellement lourdes. La jeune femme sentit le démon relever son menton, et celui-ci l’observa. Elle voyait bien les lèvres du démon bouger mais elle n’entendait bizarrement rien à ce qu’il disait. Son visage était marqué par les douleurs, ses sourcils froncés. Le chancelier démoniaque passa son doigt sur l’entaille sur son torse, récoltant du sang, força l’ange déchue à ouvrir la bouche, pressant sur sa mâchoire. Déposant le sang sur sa langue, le démon la força à avaler, chose qu’elle fit sans broncher. Ce liquide rouge carmin était étrangement acide et elle le sentit descendre le long de son œsophage.

Adramelech se baissa davantage, déposant son visage dans le cou de la jeune femme. Il en mordit la chair pour y aspirer du sang. Anéa serra les dents sur le coup, mais se mit à gémir. Oui, elle commençait à aimer se faire « manger » le cou, comme un vampire. D’ailleurs, elle tendit un peu plus son visage, pour offrir davantage son cou au démon. Ainsi fait, le chancelier s’arrêta, pourléchant ce qu’il avait sur le reste de sa bouche et sa main. La jeune femme se sentait, elle, étrangement apaisée, malgré que le sang s’écoulait encore de la morsure et sur son corps. Son esprit était redevenu calme et sa tête ne la faisait plus souffrir. Même ses ailes d'anges disparurent, tombant en poussière. Enfin, Il déposa sa main sur le front de la demoiselle, sur cette capsule rouge carmin. D’ailleurs, celle-ci, et les autres bien sûr, se mirent à briller légèrement. Anéa soupira longuement, parcourue de frissons. Il lui transmettait de son énergie, et elle se sentait mieux, plus forte.

Le chancelier démoniaque, ayant terminé son affaire, s’approcha du visage de l’ange déchue, pour finalement l’embrasser. Doucement au départ, puis il brisa les limites de ses lèvres, pour former une valse avec la langue de la jeune femme. Elle ne se gêna guère pour en faire de même, et embrasser langoureusement le démon. Puis, d’un coup, il stoppa le baiser, se mit à sourire à pleines dents, carnassier, et bouscula la jeune femme. Elle se retrouva sur le dos, et le démon au-dessus d’elle. Il lui tint un discours où désormais, Anéa était à lui, il lui apprendrait sa nouvelle vie, et il la présenterait aux grands du monde démoniaque. Il se remit à l’embrasser langoureusement mais la nouvelle démone le stoppa quelques instants. La jeune femme se mit à sourire, le regard un peu vicieux.

- Ne serait-il pas préférable de me laisser dans l’ombre ? Il se pourrait bien qu’un jour, je dois éliminer l’un d’entre eux, qui sait ? Et puis, ne serait-ce pas prendre des risques qu’on découvre ma moitié angélique ? Je ne fais qu’émettre des hypothèses. Il serait si dommage de me perdre, n’est-ce pas ?

Le sourire de la jeune femme se fit plus coquin, et passant une main sur le visage du démon, elle vint l’embrasser fougueusement. De son autre main, elle l’obligea à se relever, pour retourner en position fesses-talons, et dans un ton presque lubrique, elle tint ses mots.

- C’est cruel de m’avoir laissé sur ma faim…

Elle se releva doucement, et s’avança à quatre pattes sensuellement vers le démon. Nue, elle se colla tout contre lui. De sa langue, elle lécha par deux fois la blessure au torse d’Adramelech, avant de finalement remontrer jusqu’à son cou. Le sang du démon l’attirait irrémédiablement. Une lèche sur sa peau démoniaque, elle commença un léger suçon. Ensuite, de ses dents, elle en perça la chair pour sentir enfin le sang couler au fond de sa gorge. Il était délicieux, et Anéa continua d’en aspirer, sans vraiment demander l’avis du démon. Histoire de ne pas se faire réprimander, et aussi par plaisir, alors qu’elle continuait son affaire, elle attrapa les mains du démon pour les poser sur son corps. Elle les fit glisser le long de ses courbes, taille, hanches, jusqu’à atteindre ses fesses, et les laissa là. Son corps se mit à doucement frissonner et onduler en imaginant la suite. Elle arrêta son « repas », une coulure descendant de sa lèvre piercée, pour susurrer quelques mots à l’oreilles du démon.

- Peut-être que tes quartiers privés seraient plus appropriés pour « cela », tu ne crois pas ?