« Maître...pardonnez mon audace mais...qu'êtes-vous ? »
Il ne répondit pas, il n’en voyait pas l’utilité, elle le saurait bien assez tôt. Et puis il était le maître, il n’avait pas à répondre s’il ne le désirait pas. Le vampire sourit juste, tout en dent, dévoilant des canines proéminentes. Il se contenta de continuer à lui caresser les cheveux. Il avait eu une idée la concernant, et sa faculté étonnante était très intéressante. Il comptait profiter de tout ce dont elle faisait preuve actuellement, même cette impression étrange de chaleur, qu’il n’avait pas ressenti depuis plus d’un jubilée.
Et alors qu’elle était sur le point de s’endormir il déposa un baiser sur son front. Avant de fermer les yeux, non pas pour dormir, il en aurait été incapable, le sommeil était une notion qu’il ne comprenait plus que théoriquement, c’est dire ! Après, au-delà de ça, il aurait aimé retrouver cette capacité qui lui était désormais interdite. Il se contentait juste de savourer ce regain de chaleur, chaleur dont il ne comprenait pas la provenance, oh il connaissait la source de chaleur, non, en fait c’était le pourquoi cette chaleur était ressentie alors qu’il pouvait prendre des braises dans sa main sans rien éprouver de plus qu’un léger picotement et l’odeur de la chair brûlée. Donc il était assez surpris, dans le sens positif du terme. Oui, il avait de grands projets pour elle au sein de sa maisonnée. Elle allait lui être utile, et ce, bien plus qu’elle ne le pensait.
La route défila donc ainsi devant lui, puisqu’elle dormait, il l’avait gardée dans ses bras durant toute la durée du trajet, c’était si appréciable, il redécouvrait la vie mortelle, tout bêtement. Enfin, il pensait qu’elle dormait. Il ne la réveilla pas, ordonnant juste d’un coup sec sur le plafond du fiacre au cocher d’avancer plus vite que ça, il ne voulait pas lambiner en route, il avait des affaires à régler, mettre fin à une punition, et en donner de nouvelles. Il se contenta donc de laisser le trajet se passer.
Bientôt, le manoir, ou du moins, les murs de pierre magiquement polis et noirs comme la nuit, effet de magie à nouveau, une magie qui absorbait la lumière alentour, un peu comme si les murs étaient la luxure la plus noire que les ténèbres pouvaient engendrer. Mais peut-être était-ce cela au fond, qui rendait ce lieu si particulier, il n’y avait rien de joyeux à regarder cette demeure, elle était aussi sombre que l’âme de son possesseur, si l’on avait su qu’à l’origine elle était faite en pierres blanches contre la falaise, on ne l’aurait jamais cru, la falaise avait bien reculée, mais elle était toujours là, juste à une dizaine de mètres derrière le manoir, et les sous-sols de celui-ci menaient à des salles secrètes dont le roc était percé de part en part. C’était une véritable forteresse inexpugnable.
« Allez, debout, nous sommes arrivés ! »
Et, peu importe qu’elle soit sur ses genoux ou pas, il se leva alors et descendit du fiacre, l’entrainant avec lui par la main, de manière à ce qu’elle le suive, ne lui laissant pas le temps de réfléchir ou d’observer ce qui l’entourait. Non, il emmena directement sa nouvelle chose jusqu’à la blanchisserie. Là, il lui sourit et lui présenta le lieu.
« Voilà, ici, c’est la blanchisserie, voici Marie, elle est là pour fournir aux esclaves tout ce dont ils ont besoin pour se vêtir, c’est elle qui te donnera donc ta tenue et ton nouveau collier. »
Ce faisant il prit le collier à deux mains et en forçant dans deux directions opposées, il l’arracha d’un coup sec. Pas de simple cuir pour elle, non, pas après ce qui s’était passé dans le fiacre.
« Désormais, tu verras bien vite que tu as de la valeur, tu seras bien traitée en général, et normalement, personne ne cherchera à s’en prendre directement à toi, je dis bien directement car peu de monde appréciera qu’une nouvelle esclave arrive à un si haut échelon, et encore plus si c’es une terranide. Mais cela n’empêchera pas bien évidemment que tu devras le respect à tout le monde, rappelles-toi bien que sii personne n’a le droit de te faire de mal ou de te punir, hors permission exprès de ma part bien évidemment, tu n’es qu’une esclave, en dessous des ardes et des domestiques, et des invités… »
Il sourit nouveau et lui ébouriffa les cheveux avant de se tourner vers la vieille femme qui semblait choquée de telles paroles, non, il ne devait pas penser sérieusement, pensait-elle, et pourtant, si, il le confirma d’ailleurs en prenant à nouveau la parole.
« Collier d’or et vêtements de rang spécial, grade un ! »
Elle sembla s’étouffer avant de s’incliner.
« Bien maître. Dois-je faire venir Aenetelia ? »
Il sourit avant de nier d’un mouvement de tête.
« Non, je tioens à préserver l’état de mon acquisition…tu entends ma grande, évite de t’approcher d’Aentelia, elle est trop dangereuse, et parce que tu pourrais la concurrencer, elle tentera de te faire du mal, elle mettra beaucoup de choses en œuvre pour ça avant de comprendre à qui elle a à faire, mais un conseil, si elle agit, répond au coup par coup, faut pas laisser trainer les choses où ça risque de s’envenimer sévèrement. E si ça dépasse les bornes, tu m’en parles. N’oublie simplement pas qu’avec son collier de nacre et son rôle d’intendante, elle reste ta supérieure hiérarchique, et c’est la seule à pouvoir te donner des ordres à part moi. »
Marie tendit alors une tenue entièrement noire, une robe très simple, fendue sur le côté, à la mode chinoise, bordée de vert feuille. Et avec était un collier de cuir noir brodé de fils d’or, preuve de son statut.
« Si tu as quoi que ce soit à me dire, ne te gêne pas, je ne punis pas la sincérité, mais bon, demander si tu peux dire ce que tu penses, pourrais être préférable à chaque fois, mes accès de rage ou de colère sont assez…violents…allez, change toi ! »
Il n’y avait rien pour se changer de manière dissimulée, pas le moindre recoin, pas le moindre paravent. Si elle voulait se changer,e lle allait devoir le faire ici et maintenant, devant les regards de Marie et de son nouveau maître