Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Inaccessible... (Terminé)

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Jessica Hale

Invité

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Re : Inaccessible...

Réponse 15 lundi 30 août 2010, 20:42:06

La longue jambe qui sortit de la berline grise, passe-partout, qui venait de se garer devant le restaurant semblait indemne. La même peau nacrée, à la belle couleur pâle, impeccable... Quelque part, c'était mieux ainsi. Compte tenu de son mètre vingt, voire plus de jambe, les médecins n'auraient su la plâtrer correctement en cas d'accident. Heureusement pour elle, elle n'en était pas là. Elle en était même tellement loin que son pied, menu, était chaussé d'escarpins griffés du plus grand couturier Italien. D'un joli bleu pâle, évidemment à la hauteur vertigineuse, ils s'accordaient avec un tailleur à la jupe courte volante, faisant paraître plus longues encore les jambes interminables qu'ils chaussaient, et à la veste élégamment cintrée, coupée de biais et refermée par de beaux boutons, simples, d'une couleur de fer ouvragé. Le tout était d'un goût très sophistiqué. On retrouvait d'ailleurs lesdits boutons sur le côté de ses escarpins, comme une assurance que les deux faisaient bel et bien partie du même ensemble. Omniprésent sur la jeune femme de par le fard à paupière qu'elle portait et la couleur de ses iris, il restait un contraste très doux à l'oeil avec les cheveux roux flamboyants de la jeune femme ainsi que ses lèvres pulpeuses. Parachevant le tout, un sac à la hanse métallique de la même couleur que les boutons, et dont le tissu travaillé était de la même couleur que le tailleurs et les escarpins, pendait à l'épaule de la chanteuse dont le regard était dissimulé par de grandes lunettes noires épaisses. Point de flash, point de journalistes. Ils n'avaient pas l'autorisation d'approcher de cet endroit à moins de cent mètres pour ne pas indisposer la clientèle, souvent éminente, du restaurant.

C'est donc de sa démarche féline et gracieuse, particulièrement à l'aise, que Jessica Hale pénétra dans le lieu du rendez-vous qu'elle avait fixé avec cet avocat. Ce qu'elle voulait? Quelque chose de très précis bien évidemment. Ses talons claquèrent discrètement sur les quelques marches qu'elle devait monter pour entrer dans le restaurant, on lui ouvrit la porte et elle fut à son tour prise en charge et guidée jusqu'à la table réservée par l'avocat Dolan. En traversant la salle de réception, elle retira ses lunettes teintées et les rangea dans son sac. L'environnement était agréable et protégé, et Jessica n'avait pas pour coutume de jouer les stars pourries gâtées en gardant de grosses lunettes pour des déjeuners comme celui-ci. Bien sûr, elle aimait le luxe et profitait honteusement du système. Mais il y avait toujours eu certains principes, certaines limites, auxquels elle n'avait jamais déroger. Celui de regarder quelqu'un dans les yeux quand elle s'adressait à lui ou elle en particulier, en faisait partie. Arrivant près de la table où l'avocat étant déjà, la chanteuse jeta un coup d'oeil à sa discrète montre bracelet. Elle était à l'heure, c'était donc qu'il était en avance et qu'elle n'avait pas à s'excuser de l'avoir fait attendre. Quoique... Question de politesse?

Quoiqu'il en soit, sa chaise lui fut tirée puis rapprochée de la table alors que ses longues jambes se pliaient afin que ses fesses rencontrent le coussin. Point d'instant à perdre, elle croisa sa jambe droite sur sa jambe gauche.

"Bonjour Maître Dolan. Veuillez pardonner mon retard, et accepter ma gratitude quant à votre présence ici aujourd'hui."

A son tour, on lui demanda si elle voulait boire quelque chose. Elle commanda un Mojito et sortit fume-cigarette et cigarette de son sac, l'un tel quel et l'autre d'une boîte stylisée, peut-être en argent massif. Elle tapa légèrement sa cigarette sur ladite boîte et la combina à son accessoire.

"Vous permettez?"

Elle s'en passerait si William n'appréciait pas la fumée de cigarette bien évidemment et ne demandait pas cela uniquement pour la forme. Elle se doutait qu'il n'était pas venu de gaieté de coeur, sans doute avait-il accepté par curiosité. Mr Dolan était donc hypothétiquement curieux. C'est important, Jessica releva cette possibilité, tout en attendant un assentiment ou un refus de la part de l'homme de loi.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Inaccessible...

Réponse 16 mardi 31 août 2010, 18:47:54

       La curiosité est de mise lorsque l'on est intrigué par une affaire qui ne nous concerne pas, mais qui pourrait s'avérer profitable. Alors oui, William était dévoré de curiosité et c'est pour cette raison qu'il avait accepté ce rendez-vous. Miss Hale avait donc parfaitement raison de supposer la curiosité car c'était la seule chose qui motivait l'avocat pour l'instant.

       Dolan avait entamé son deuxième Martini lorsqu'il entendit des talons claquer sur les dalles de la terrasse. William jeta un coup d'œil à la ravissante jeune femme qui s'approchait de lui. D'un même mouvement, il referma son ordinateur portable et saisit son attaché-case pour l'y ranger. Lorsque la table fut débarrassée, il se leva et ne se rassit que lorsque la dame fut installée à sa place. Il ne la détailla pas de haut en bas cette fois. Ce petit rituel allait bien pour la première fois, mais à force, ce n'est plus de la politesse, c'est du vice.
       L'avocat afficha un sourire poli alors que miss Hale le saluait. Ses manières étaient impeccables. Une chose que William estimait beaucoup.

       -Bonjour mademoiselle Hale, fit-il à son tour. Ne vous excusez pas. Vous êtes pile à l'heure. Et c'est un plaisir de vous revoir.

       Voilà. Les politesse d'usages venaient d'être échangées. William se tut et attendit que miss Hale parle la première. Il ne comptait pas lui faire la conversation puisque comme il l'avait découvert à ses dépends dans sa loge, il s'agissait d'une femme pragmatique qui ne prenait pas plaisir aux parlotes. Ainsi soit-il. Ça ne le dérangeait pas vraiment.
       La jeune femme commanda une boisson et commença à sortir ses accessoires pour fumer. Elle lui demanda si ça le gênait? Pure rhétorique. La fumée de cigarette ne le dérangeait pas tant qu'elle ne lui était pas soufflée à la figure. Et admettons que ça le dérange, il n'allait surement pas refroidir l'atmosphère en lui priant de bien vouloir ranger son attirail. Il acquiesça donc de la tête avec le même sourire poli qui semblait incrusté sur son visage. En voyant le tabac se mettre à bruler, William se rappela qu'il avait oublié de faire semblant d'être préoccupé par l'attentat que miss Hale avait subie.

       -Je suis ravi que vous soyez indemne, mademoiselle Hale, dit-il en fixant le foyer rougeoyant. J'espère que vous me croirez sur parole si je vous dis que je ne savais rien de ce plan.

       S'il y a bien une chose que William appréhendait, c'est que la diva pense qu'il était de mèche avec le Yakuza. Cela ferait de lui son ennemi. Une chose qu'il voulait éviter dans la mesure du possible, car il jugeait que c'était inutile. Il semblerait toutefois que son invitation soit un signe encourageant qui l'amènerait à penser que ce n'est pas le cas.

       -Soyez assurée que les hommes qui ont commis ce forfait seront exclue définitivement de la société japonaise. En effet, je ne compte pas les défendre.

       "Exclue définitivement de la société japonaise" était un doux euphémisme pour désigner la peine de mort ou la perpétuité, évidement. William prit une gorgée de son verre, sans donner l'impression qu'il se rendait compte de l'arrogance de ses propos. Pourtant, il annonçait simplement un fait établi. S'il lui venait la folle envie de se mêler de cette affaire, les quatre Yakuzas sortiraient de prison. Si miss Hale ne le croyait pas, ce n'était pas son problème. Il n'avait rien à prouver après tout. Cependant, il avait évité d'adopter un ton qui ferait penser que William lui faisait là une faveur. Officiellement, cela n'avait rien à voir avec elle. Il ne voulait simplement pas se mouiller dans une affaire qui génèrerait peu de profit.

Jessica Hale

Invité

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Re : Inaccessible...

Réponse 17 mardi 31 août 2010, 23:57:37

"Un plaisir de la revoir" avait-il dit. Si elle n'avait pas été mieux élevée, Jessica aurait ri face à cette politesse. Elle avait les faux semblants et l'hypocrisie en horreur, ce qui était plutôt difficile à assumer dans un milieu comme le sien. Par contre, il fallait être clairs. Jessica ne considérait pas l'avocat Dolan comme étant un fieffé menteur, parasite uniquement motivé par l'intéressement, pas du tout. C'était évident que la chanteuse Hale n'avait rien, absolument rien, à lui apporter ou digne de susciter son intérêt. Le fait est qu'elle trouvait le terme "ravi" quelque peu exagéré. Si elle se doutait qu'il n'avait pas vraiment de réticences à la voir,  elle se doutait aussi qu'il n'en était pas particulièrement enchanté. Raison pour laquelle la femme rousse avait prévu d'écourter ce déjeuner autant qu'elle le pourrait, uniquement dans le but d'épargner à l'homme de loi de trop perdre son temps. Gardant le fruit de ses réflexions pour elle, elle lui répondit poliment tout de même que tout le plaisir était pour elle, Jessica ou l'art et la manière de sauver les apparences, et une fois ces quelques amabilités passées, elle pu se mettre à fumer posément, puisque William le lui permettait.

Il n'avait pas à s'inquiéter, Jessica ne lui enverrait pas la fumée dans le visage, ça n'était pas son style. Preuve en était puisqu'elle détournait la tête pour exhaler la fumée, et prenait soin de mettre la cigarette de telle sorte que le vent ne porte ladite fumée dans sa direction.

L'avocat eut ensuite l'idée de lui parler de l'incendie de la veille. Elle ignorait s'il était physionomiste ou pas, mais qu'il le soit ou non ne changerait rien. Tout ce qu'il pu percevoir de Jessica pendant qu'il lui assurait son contentement de la voir indemne et son empressement à se disculper de possibles accusations qu'elle pourrait lui prêter fut un intérêt poli pour ses paroles. Pas de tristesse, de colère ou même de suspicion. La raison à cela étant qu'elle ne pensait pas l'avocat capable de participer à quelque chose d'aussi grossier. Aussi brève leur entrevue fut-elle, Maître Dolan était apparu à la chanteuse comme un homme aux grandes capacités intellectuelles mais surtout avec un certain goût pour la subtilité, qui si elle ne se trompait pas, s'avérait être partagé. De ce fait, un incendie avec des sbires grossiers... Non.

Aussi, elle se permit un sourire. Plutôt amusé il fallait l'avouer, par la situation.

"Maître Dolan, votre sollicitude me touche énormément mais je ne crois pas avoir suffisamment d'importance pour vous pour que vous refusiez de défendre des hommes de votre employeur. De ce fait, pardonnez-moi mais je ne vois pas très bien en quoi le fait que vous refusiez de les défendre puisse me concerner, ou encore leur peine m'inquiéter. Pour en rester sur un sujet vous concernant vous, je crois que vous ne les représenterez pas parce que vous n'en avez pas envie. Soit parce que vous vous en moquez, soit parce que vous savez qu'ayant été pris la main dans le sac, vous n'aviez que peu de chances de leur épargner la peine capitale, sans vouloir douter de vos talents de juriste."

Marquant une pause dans sa tirade, elle tira une bouffée de nicotine et évacua la fumée, se disant qu'il faudrait qu'elle arrête bientôt par soucis de conservation... Avant de reprendre.

"Je sais que vous n'étiez pas au courant pour l'incident d'hier soir. Vous saviez qu'Hatori se vengerait, mais vous ignoriez le moyen. Hier soir nous étions à égalité, et maintenant... Nous ne le sommes plus. Je ne vais pas tourner autour du pot. J'aimerai que vous me donniez l'adresse personnelle d'Hatori, et obtenir aussi vos conseils puisque vous le connaissez d'avantage que moi, ainsi que les pratiques nippones, que je porte en horreur soit dit en passant. Accepteriez-vous ou préférez-vous écourter notre tête à tête ici? Vous avez parfaitement le choix bien entendu, et contrairement aux Yakuzas, je ne risque pas de tenter de vous faire assassiner pour avoir pris congé de moi si prématurément."

Son humour serait peut-être perçu comme déplacé, mais ça lui était égal. C'était sa façon d'être et elle ne comptait pas se renier pour les beaux yeux d'un avocat, peu importe le besoin de lui qu'elle avait. Elle écrasa sa cigarette entièrement consumée dans le cendrier mis à disposition pour elle et sourit d'un air aimable à William. Il n'était pas faux ni hypocrite, preuve en était que ses paroles n'avaient rien d'ironique ou de menaces voilées. Il était vraiment libre de choisir.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Inaccessible...

Réponse 18 mercredi 01 septembre 2010, 12:53:18

       Quel esprit! Mais quelle arrogance... Miss Hale avait immédiatement conclue que William essayait de lui faire croire qu'il ne voulait pas défendre ses hommes parce qu'elle avait de l'importance pour lui. Avait-il essayé de la duper? Non, il avait simplement dit qu'il ne participerait pas au procès, sans en donner les raisons. L'imagination de la diva avait fait le reste. Mais peut-être avait-elle envie de partager ses déductions avec l'avocat. Quoiqu'il en soit, elle avait bien fait car cela permettait de voir miss Hale sous un autre jour. Sa logique était limpide et sans sophismes. Elle éludait toutes les solutions, puis choisissait la meilleure. Le juriste appréciait ce mode de déduction, car c'était également le sien ; avancer sur les bases d'hypothèses les plus probables et en déduire la solution.
       Pour cela, William lui accorda la victoire et lui décocha un petit sourire qui lui confirmait qu'elle avait vue juste. Il s'effaçait, bien entendu, devant la dame, car cela ne blessait pas son ego.

       Le juriste se permit de rire suite à la plaisanterie de la diva. (C'en était une n'est ce pas?). Tout d'abord, il était satisfait que miss Hale ait déduit d'elle-même qu'il n'avait rien à voir avec l'attentat. Il saluait une nouvelle fois l'efficacité de son esprit qui lui était favorable cette fois. Quand à sa demande... On dirait qu'il s'agissait d'une requête lancée à l'aveuglette, comme si elle n'avait aucune chance de trouver une réponse favorable. Pas d'arguments ni de propositions. "Aide-moi ou casse-toi". C'était le résumé qu'il faisait de la deuxième tirade de la jeune fille. Sans parler du commentaire sur les pratiques nippones qui aurait pu vexer William s'il avait été originaire du Japon. Malgré la formulation de la demande, le sourire de l'avocat n'avait pas vacillé une seule fois. Il comprenait tout à fait... Jessica Hale était en colère. Elle ne le montrait pas car son statut ne lui permettait pas, mais elle était furieuse contre Hatori et sa vengeance injuste qui provoquait des dommages collatéraux intolérables.
       Comprendre la colère d'une dame et ne pas faire attention aux maladresses de ses propos étaient une chose. Trahir Hatori en était une autre. Comme il l'avait déjà remarqué dans le discours de la jeune fille, elle n'avait rien dit quand à un quelconque bénéfice que William pourrait tirer d'une alliance avec elle. Même s'il y en avait forcement, elle avait choisie de ne pas en parler. Pensait-elle qu'il les trouverait tout seul ou bien avait-il l'air d'un bon samaritain? S'il s'agissait de la deuxième solution, c'était plutôt ennuyeux.

       -J'aimerais vous poser une question avant de donner ma réponse mademoiselle Hale, osa l'avocat. Si j'acceptais immédiatement comme vous semblez me le demander. J'aimerais savoir ce que vous penseriez de moi. Quelle serait votre réponse à la question: Pourquoi l'avocat d'Hatori Enzo accepte-t-il de m'aider aussi facilement?

       C'est ça qui intriguait Dolan. Il soupçonnait d'ailleurs qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'il accepte, car dans ce cas, accepter de trahir un Yakuza sans raison sonnerait faux et serait plus que suspect. Par sa question, William voulait mettre en évidence que la demande de miss Hale n'avait pas de bonne réponse. Réponse A: elle quittait le restaurant sur le champs. Réponse B: il perdait sa confiance.

Jessica Hale

Invité

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Re : Inaccessible...

Réponse 19 mercredi 01 septembre 2010, 19:30:53

Le rire de Dolan sonnait un peu trop flatteur pour pour être sincère, et si c'était bien évidemment une petite plaisanterie, Jessica s'était attendue à ce qu'elle le fasse sourire tout au plus. De la à rire... Soit l'avocat avait la rate qui se dilatait aisément, soit elle se découvrait des talents de comique. Ce qui serait peut-être une veine à exploiter s'il s'avérait qu'elle possédait bel et bien ces talents. Elle en doutait énormément cependant. Donc... Est-ce que William cherchait à être excessivement poli ou bien cherchait-il autre chose?

Quoique soit cette "autre chose" hypothétique, Jessica ne semblait pas prédisposée à faire don de quoique ce soit. Et puis au-delà de ça, l'avocat se fourvoyait du tout au tout. La chanteuse n'était pas en colère, elle était excédée, déçue et agacer. Sa colère se serait exprimée d'une façon beaucoup plus violente, Jessica étant une femme extrêmement passionnée et passionnelle. Si elle avait été en colère, comme le présumait Dolan, elle n'aurait pas fait montre d'une telle patiente. Elle se serait débrouillée par des moyens beaucoup plus détournés et beaucoup plus rapide d'obtenir ce qu'elle voulait, à savoir l'adresse privée d'Hatori, sans avoir recours à l'avocat pour aller exprimer le fond de sa pensée au yakuza dans les plus bref délais et lui coller une balle entre les deux yeux. Et oui, elle était ainsi. Sous ses dessous de femme du monde, Jessica Hale était parfaitement capable d'abattre un homme l'ayant contrariée de sang froid. Sans doute le fait qu'elle soit américaine, allez savoir. Et encore une fois, ses aptitudes de tir n'étaient pas à négliger. A l'instar de cette héroïne de série télévisée à succès, Bree Van de Kamp, Miss Hale savait viser. Juste. De ce fait, n'importe qui connaissant un peu Jessica saurait que la colère n'était pas un état émotionnel à provoquer chez elle. Quant à la maladresse de ses propos, elle n'en avait cure puisque ce n'était point de la maladresse mais des insultes délibérées. "Dolan" n'étant pas un nom japonais, elle ne prenait que peu de risques de l'offenser et ce peuple aux coutumes si extrémistes venait de lui faire vivre des instants particulièrement pénibles. De ce fait, elle se réservait le droit de les insulter, eux et leurs envies suicidaires déplacées.

On lui apporta sa commande, interrompant le regard scrutateur que portait la chanteuse sur l'avocat, après la très juste question qu'il venait de lui poser. Elle remercia le serveur bien sûr et s'humecta les lèvres avant de répondre.

"Pour être honnête, je ne me serai même pas posé la question. Le fait que vous soyez venu me prévenir la veille au soir dans le but de me mettre en garde contre les tentatives d'Hatori m'a laissé supposer, sans doute à tort vu la question que vous me posez, que vous étiez un homme avec certains principes. Je sais ce que vous faites, je ne vous en blâme pas, vous faîtes votre travail, mais ça ne vous a pas empêché de venir me trouver hier jusqu'à ma loge et je doute vraiment que vous soyez venu uniquement pour mes beaux yeux. De plus, je ne voyais pas vraiment votre coopération comme une trahison, du moins pas plus que votre mise en garde de la veille, puisque je ne comptais pas vous impliquer dans ma démarche au-delà de quelques renseignements. Donc pour répondre à votre question, ce que je pense de vous, c'est que vous êtes un homme pragmatique et intelligent, mais avec une conscience dont les limites sont connues de vous seul. C'est ce que je pense maintenant et ce que je penserai ce soir, quoiqu'il puisse arriver. De ce fait, j'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur d'essayer de deviner où se trouvent ces limites."

La chanteuse lui adressa un petit sourire en coin, plutôt charmeur, et prit une gorgée de Mojito. Il passait plutôt bien, Jessica adorait les cocktails. De plus, William s'était aussi trompé concernant les motivations de la jeune femme, quant à ses motivations pour abréger leur tête à tête. Elle n'avait parlé de séparation prématurée uniquement parce qu'elle supposait que l'avocat était un homme très occupé et qu'une fois qu'elle lui aurait exposé les raisons de sa venue dans cet endroit, il préfèrerait s'en aller plutôt que de déjeuner avec elle. De ce fait, ça n'était en aucun cas un ultimatum. Jessica n'avait pas recours à ce genre de pratique.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Inaccessible...

Réponse 20 jeudi 02 septembre 2010, 14:09:15

       William avait capté le sourire qu'elle lui lança et en fut légèrement déconcerté. Il était impossible qu'elle ne sache pas quel était l'effet de ce sourire sur les hommes. Surtout venant d'une femme magnifique comme elle. Et ce n'était pas parce que William l'avait remarqué et qu'il se demandait le but réel du rictus, que cela n'avait pas eut d'effet sur lui. Inconsciemment, l'avocat s'adoucit...

       De toute évidence, Jessica Hale ne saisissait pas la portée de ce qu'elle lui demandait. Suite à son discours, William se mit silencieusement à pianoter sur la table. Son regard se fixa sur un point immatériel alors qu'il réfléchissait sur l'opportunité que lui offrait la jeune fille. Comment transformer un service en réelle aubaine? Il lui manquait encore un élément pour décider. Il fallait qu'il connaisse les plans de miss Hale. Ça ne semblait pas si difficile puisque pour une raison inconnue, elle semblait lui faire confiance. Une folie selon lui, mais il n'allait surement pas s'en plaindre.

       -Les mœurs occidentales et orientales sont décidément très différents, s'étonna-t-il au bout d'un moment. Le simple fait que je sois assis juste en face de vous est une trahison envers monsieur Hatori, alors ne parlons même pas du fait que je vous ai prévenu ou même que je vous donne des informations à son sujet.

       Voilà qui avait le mérite de clarifier les choses. Il prenait des risques en acceptant de la rencontrer et si cela parvenait aux oreilles du Yakuza, les relations qu'ils entretenaient avec lui risquaient d'être plus que tendues. Dolan pourrait toujours user de son bagou mais le mal serait fait quand même. Il avait simplement voulu le rappeler à la diva pour éviter tout malentendu.

       -Si je m'engage avec vous je le ferai jusqu'au bout, affirma-t-il. Je ne prend pas moins de risques en vous aidant un petit peu plutôt que totalement, donc si j'accepte je ne ferais pas que vous donner un plan et l'heure à laquelle il part faire son golf. - William fit une pause et jeta un regard éloquent à la diva pour être bien sûr qu'elle saisissait - J'ai besoin de savoir, avant de m'engager, jusqu'où vous comptez aller.

       William ne révéla pas pourquoi il lui demandait cela car il ne voulait pas influencer sa réponse. L'avocat ne pouvait accepter qu'à condition que Jessica aille jusqu'au bout. Il ne pouvait pas se permettre de se faire un ennemi d'Hatori et ne pas le détruire. Il fallait qu'il sache jusqu'où allait la motivation de la star.

       L'avocat but une gorgée de son Martini et secoua la tête comme s'il se rendait compte après coup d'un manque de tact de sa part. Il posa ses mires vertes sur la jeune fille et la gratifia d'un sourire d'excuse.

       -Je suis désolé si je vous importune avec toutes mes questions, mais je ne suis qu'avocat, j'ai besoin de précisions avant de m'attaquer à quelque chose de beaucoup plus gros que moi, s'excusa-t-il platement.

       Ça, c'était la séquence théâtre... ou humour. Ça dépend de comment on prend la chose. Dolan en train d'essayer d'avoir un peu d'humilité pouvait être perçu comme une boutade, car, bien entendu, il n'en pensait pas un mot. Maitre Dolan ne se sentait pas du tout inférieur à Hatori Enzo, même s'il travaillait pour lui (entre autres), et même si ça avait été le cas, son ego était trop développé pour qu'il s'en rende compte. Oh, bien sûr, William ne voulait pas se moquer de la diva. Disons simplement qu'il possède un humour assez particulier.
« Modifié: jeudi 02 septembre 2010, 17:35:40 par William Dolan »

Jessica Hale

Invité

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Re : Inaccessible...

Réponse 21 jeudi 02 septembre 2010, 17:52:36

Théâtre ou humour, tout dépendait de la façon de prendre la chose a-t-il été écrit plus haut. Et qu'en était-il lorsqu'on ne prenait pas du tout la chose, tout simplement parce qu'on s'en moquait? Ce qui était le cas de Jessica Hale. Que l'avocat pose ses questions était une chose, qu'il trouve une réponse en était une autre. Il croyait avoir sa confiance? Il n'en était rien. Elle ne lui avait pas dit d'où elle venait, elle ne lui avait pas précisément dit ce qu'elle ferait. Elle lui avait simplement demandé quelques renseignements. Ce qu'elle voulait en faire ne regardait qu'elle et l'idée de mêler l'avocat à la partie ne lui avait jamais traversé l'esprit. Elle ne comptait pas l'emmener avec elle, elle ne comptait pas lui confier quoique ce soit et encore moins "vivre une aventure palpitante" en l'ayant comme partenaire. Elle voulait en finir rapidement avec cette histoire, avec ou sans Mr Dolan. Si lui prenait des risques en acceptant de la voir, elle-même prenait des risques en ayant formulé le désir de le voir. Après tout, elle ne savait rien de cet homme, sauf quelques petites choses, déduites pour la plupart donc si probables, elles restaient néanmoins hypothétiques.

Calmement, elle reposa son verre et laissa ses yeux suivre son mouvement avant de se porter à nouveau sur l'avocat. Sa moue était clairement dubitative. Elle ne croyait rien de ce qu'il lui disait, pas plus ses paroles qui voulaient qu'il soit avec elle pour peu qu'elle aille "jusqu'au bout" que sa petite tirade d'excuses. Les hommes comme William Dolan, avec un port aussi droit et des vêtements aussi coûteux que les siens ne s'excusaient pas. Elle le savait pour en avoir déjà fréquenté un certain nombre.

"Pardonnez-moi, mais je dois vous avouer que c'est à mon tour de m'interroger."

Elle marqua un petit temps de pause durant lequel elle glissa ses doigts dans ses cheveux roux et les remit délicatement dans son dos.

"Vous dîtes maintenant que m'aider un peu revient au même que m'aider beaucoup. Si on considère comme une aide le fait que vous soyez venu me prévenir, vous avez trahi Hatori dès hier au soir. Alors à quoi rimait votre question précédente et pourquoi vous sentez vous obligé de faire plus que ce que je vous demande? Je n'en aurai guère l'utilité. N'en soyez pas offensé, mais je n'ai pas l'habitude de m'encombrer de liens superflus. Vous êtes un homme charmant au premier abord, mais la seule chose que vous pourriez m'apporter sont les renseignements que j'espère obtenir de vous. Ainsi, ma motivation ne vous concerne pas directement. Si c'est cela qui vous inquiète..."

Un sourire amusé se dessina sur son visage tandis qu'elle se penchait légèrement dans sa direction, arborant des airs conspirateurs.

"Je ne dirai pas au vilain Yakuza que vous l'avez poignardé dans le dos, comme un vulgaire voleur."

La dernière petite pique était gratuite, surtout que la trahison allait dans son sens, mais comme dit précédemment, Jessica s'en moquait. C'était un trait d'humour, grinçant certes et dur, pourtant ça n'était rien de plus. Le fait est qu'aussi agréable soit William Dolan, Jessica Hale ne semblait pas disposée à considérer son offre, ou considérer l'évolution des évènements qu'elle avait prévus d'une façon différente que celle qu'elle avait imaginée. Tant pis pour elle.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Inaccessible...

Réponse 22 jeudi 02 septembre 2010, 18:54:20

       Le chaos est favorable seulement pour un groupe très restreint de personne. Miss Hale lui donnait l'opportunité de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière. Hatori discrédité, ou mis hors d'état de nuire, et c'était tout un système instable qui sombrait dans le chaos le plus total. Ce système instable, c'était le milieu de la pègre évidemment. Lorsqu'on coupe la tête de l'hydre, deux autres se mettent à pousser. Cependant, ça ne la rend pas plus forte car ses têtes se mettent à s'entredévorer pour le contrôle du corps. C'est là que Dolan profitait de la situation. Les familles s'entredéchiraient et il était là pour offrir ses services aux malheureux qui se faisaient happer par le monstre qu'est la justice. S'il jouait bien, il pouvait même favoriser des familles Yakuza pour leur facilité l'accès au pouvoir. C'était un jeu que William appréciait beaucoup. Si miss Hale acceptait de lui offrir ce jeu sur un plateau.

       Mais voilà, le problème c'est justement ce "Si" qui vient tout gâcher. Peut-être que Jessica Hale n'avait absolument pas envie de faire tomber Hatori. Peut-être se fourvoyait-il complètement et dans ce cas, il allait droit dans le mur. C'est pour cela qu'il avait besoin de savoir où elle allait.

       William n'eut pas vraiment de réaction durant le discours de miss Hale. Si elle se sentait capable de faire ce qu'elle prévoyait toute seule, il n'avait alors pas son mot à dire. Il s'en fichait tant que le résultat est là. L'avocat pensait tout naturellement qu'elle avait besoin de son aide puisque comme elle le disait elle-même, elle ne connaissait absolument rien aux mœurs nippons. Ce qui n'est pas une tare lorsqu'on se contente de chanter et de résider dans un hôtel. Par contre, cela devient beaucoup plus gênant lorsqu'on veut s'attaquer aux Yakuzas et qu'on n'a aucune idée de comment ils fonctionnent. En fait, l'aide de Dolan s'imposait d'elle-même et il ne pensait pas l'offusquer en la proposant. Il s'était simplement trompé. Il acquiesça donc lorsqu'elle lui demandait de ne pas être offensé. Il comprenait tout à fait.

       Dolan resta cependant interdit lorsqu'elle eut finie son discours. Il ne réalisait pas tout à fait ce qu'elle venait de lui dire à l'instant. Cela lui semblait si déplacé qu'il dut se remémorer entièrement la phrase pour en avoir le cœur net. Était-ce bien lui qu'elle avait désignée en tant que "vulgaire voleur"? La colère prit aussitôt possession des mires vertes de l'avocat. Cependant, rien d'autre n'était victime de ce sentiment désagréable. Sa mâchoire ne se contractait pas, ses sourcils ne se fronçaient pas.

       -Je vais partir mademoiselle Hale, commença-t-il sur un ton emmitouflé de politesse. Navré de vous avoir fait perdre votre temps.

       Bien que sa voix semblait réellement navrée de ne pas avoir pu l'aider, ses yeux étincelaient toujours de colère. Il faut dire qu'il était furieux, mais il n'allait surtout pas se comporter en goujat et laisser exprimer son ressentiment. Il venait d'être insulté, la discussion était donc logiquement terminée. La bienséance aurait voulu qu'il ne l'abandonne pas aussi vite, mais le self-control avait toute fois une efficacité limitée dans le temps.
       Il attrapa donc son attachée-case et prit congé sans rien rajouter. Il laissa un billet à la réception qui couvrirait largement ses consommations ainsi que celles de la jeune fille – c'est lui qui invitait après tout – et quitta le restaurant. Être parti lui suffisait, il ne voulait garder aucuns mauvais souvenirs de la diva. S'ils se revoyaient, il espérait simplement que les mots qu'ils échangeront seront moins... acide. Oui, c'était le mot. Quoiqu'il en soit, il se devait de suivre de près les évènements futurs. En effet, comme l'avait soulignée la diva, l'aide de Dolan était superflue. L'adresse d'Hatori? Elle est sans doute dans le bottin.

Jessica Hale

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Re : Inaccessible...

Réponse 23 jeudi 02 septembre 2010, 19:29:43

Loin de rougir de son insulte, Jessica l'assuma totalement, de même que se voir délaissée si prématurément. Avec flemme, elle sortit une autre cigarette après que l'avocat soit parti, sans même un "Bonne journée Mr Dolan" de la part de la chanteuse, et minauda en son fort intérieur qu'il n'y avait que la vérité qui blesse. C'était bien joli de montrer du doigt les comportements des autres, mais il fallait voir à balayer devant sa porte avant, ou tout du moins d'assumer ses actes. Elle concédait néanmoins volontiers que le terme "Voleur" était peut-être un peu trop fort, sans doute devait-il dépasser sa pensée. Le fait est qu'elle avait repensé à une chanson... "Rogues do it from behind". Les voleurs tuent dans le dos traduit grosso modo. Si William n'avait pas tué Hatori, il avait tout de même rencontré Jessica par deux fois dans son dos. De ce fait...

C'est en se montrant si susceptible que l'avocat perdit tout crédit aux yeux de la rouquine, qui ne quitta pas le restaurant d'ailleurs. Elle passa plutôt un coup de fil et fut rejointe par un ami, qui lui fit le plaisir de déjeuner avec elle. Un de perdu, dix de retrouvés comme le dit le proverbe.

Ce qui était sûr, c'est que le billet de Dolan ne servit pas aux fins qu'il avait escompté. Jessica le donna en pourboire au serveur qui l'avait informée de ce geste, et son cavalier de remplacement avait galamment payé l'addition dans sa totalité.

Ce qui adviendrait par la suite, évidemment Jessica n'était pas sans l'ignorer. Soit elle jouait à saute mouton si les attentats se poursuivaient, soit elle prenait le taureau par les cornes. Deux perspectives aussi désagréables l'une que l'autre. Quoiqu'il en soit, elle sembla très vite se décider et encore plus vite parvenir à ses fins. Puisque trois jours à peine plus tard, Hatori était retrouvé mort chez lui. Sans plaie visible, sans aucun dommage corporel. Et la chanteuse dans tout ça? Hors de cause évidemment. Quels moyens aurait-elle eu dans un pays qu'elle n'avait pas son pareil pour dénigrer en public?


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