La prof venue des étoiles [PV Marine] [Terminé]

Zynarys, sur les conseils de sa coéquipière, avait donc décidé de se trouver un emploi afin de gagner de l'argent. Son choix se porta sur l'enseignement car elle pensait que le meilleur endroit pour observer et comprendre les humains était cette micro-société qu'était l'école.

Grâce à ses pouvoirs de Green Lantern (et aussi les quelques indications d'Hotaru), elle avait pu trafiquer différentes bases de données informatiques et se fabriquer ainsi un faux diplôme d'une bonne université du Japon. Avant d'embrasser la carrière proprement dite, elle devait faire un stage afin de savoir si cette profession lui convenait ou non.

Elle évita les écoles maternelles et primaires - pas qu'elle n'aimait pas les enfants mais elle avait un peu de mal avec les petits bouts de chou - et porta son choix sur un lycée. Au cours de l'inscription, elle choisit le sport car c'est ainsi qu'elle pourrait jauger le potentiel physiologique et psychologique des humains.

Le premier jour, en compagnie d'un autre professeur, elle fut présentée à la classe qu'elle allait côtoyer durant deux semaines. Les élèves et plus spécialement les garçons, se mirent à commenter de manière flatteuse mais peu courtoise son anatomie :

- Putain, quel canon !
- T'as vu la paire de nichons qu'elle a ?!
- Elle est vachement bien gaulée !
- Avec elle c'est EPS : Education Physique et... Sexuelle !
- Je me la ferais bien !
- Moi aussi !

Ce que ne savait pas Zynarys, c'est qu'elle était tombée sur la pire classe du bahut, ceux de la section O : une bande de branleurs et d'irrécupérables avec qui donner un cours correct relève de la gageure ou du miracle.

La jandarienne sentit la moutarde lui monter au nez...

VOS GUEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUULES !!!!!!!!

Ces deux mots roulèrent comme un coup de tonnerre dans les airs, résonnant dans tout le lycée et calmant instantanément les élèves; médusés par la force de cette gorge féminine. C'était la même voix que Zynarys utilisait durant les différentes batailles qu'elle avait mené par le passé, sonnant haut et clair à travers l'espace.

Dans les salles de cours, plusieurs têtes s'étaient collées aux fenêtres pour savoir d'où était venu ce cri prodigieux. Sur le terrain c'était la consternation et Zynarys attendit une bonne minute avant de parler, calmement cette fois :

Bien, maintenant que j'ai votre attention, le cours de sport peut commencer...

Marine, adossée au bureau, donnait son cour de philosophie à une classe de dernière année. Les élèves restaient relativement attentifs au discours de la jeune femme pour deux raisons qui divergeaient selon les élèves. En effet, soit la crainte, soit l’intérêt, guidait leur attention. Ils savaient qu’à la moindre incartade, ils se retrouvaient avec des heures de colle et une dissertation à faire. Cette rigueur permettait à la jeune femme de maintenir l’ordre dans les différentes classes où elle enseignait.

« L’ataraxie est donc un principe qui se retrouve à la fois dans le stoïcisme, l’épicurisme et le scepticisme. L’ataraxie est devenue le principe du bonheur dans ces différents courants de pensée. On peut la définir comme… »

« VOS GUEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUULES !!!!!!!! »

Le cri retentit dans la pièce mais semblait venir de dehors. Les élèves se précipitèrent vers les fenêtres pour trouver la source de ce cri. Marine n’y fit pas exception. Elle alla jeter un coup d’œil à la fenêtre. Elle cru comprendre que le cri venait du terrain de sport et que c’était la prof qui venait de hurler ainsi. La jeune femme fut un peu déstabilisée d’entendre une de ses collègues parler ainsi. Elle qui détestait jurer. Elle considérait cela comme un manque de self control total.

« C’est bon ! Ça suffit ! Le spectacle est terminé, retournez à vos place ! »

Le ton était ferme et ne souffrait d’aucun refus. Les élèves retournèrent à leurs tables respectives tout en échangeant quelques propos.

« Bien, reprenons à présent ! »

Le cours se poursuivit mais lorsque la cloche retentit, les élèves ne se privèrent pas de lancer un certain nombre de remarques sur la prof qui avait criée sur ses élèves. Marine, elle, ramassa ses affaires comme ses élèves et quitta la salle. Elle ne se rendit pas en salle des professeurs. Il était midi et vu le beau temps, elle préférait déjeuner dehors. De plus, elle détestait discuter avec ses collègues. Elle ne trouvait rien de stimulant ou d’intéressant dans ces discussions stériles selon elle.

Une fois dehors, elle se dirigea vers la cafétéria où elle acheta un sandwich et une bouteille d’eau. La jeune femme rousse se dirigea vers les tables de pique-nique disposées sur l’herbe. Elle s’installa à l’une d’elle et commença à se restaurer tout en relisant certains de ses cours.

Suite à ce "rappel à l'ordre", le cours de sport se passa dans la joie et la bonne humeur : Zynarys fit faire à ses élèves 20 pompes et 20 abdominaux (pour commencer doucement !) pour ensuite enchainer sur une course d'endurance, histoire de voir ce qu'ils avaient dans les jambes.

Donc, tandis que la section O courait autour du stade, Zynarys espérait que son coup de gueule de tout à l'heure n'aurait pas des répercussions trop graves sur son stage... De toute manière, c'est fait ! dit-elle en haussant les épaules. Observant les jeunes gens, elle trouva que c'était quand même une sacrée bande de schlomoks* ce qui ne l'empêcha pas de leur dire, à la fin du cours : c'est pas mal tout ça ! Vous êtes pas taillés pour faire le marathon mais il y a du potentiel !

Elle ne voulait quand même pas les humilier, pas par crainte d'éventuelles représailles (elle était capable de casser en deux un seul de ces gaillards avec deux doigts) mais parce que ce n'était pas le but de la manoeuvre. Si elle avait une certaine rudesse de manière, elle était quand même suffisamment fine pour savoir quand il fallait ou non réprimander.

Quand les élèves regagnèrent les vestiaires, les commentaires allaient bon train :

- Putain, je suis vanné !
- M'en parle pas, je suis bon pour avoir des courbatures toute la semaine...
- J'ai dû perdre 2 kilos facile !
- Elle était dans l'armée avant ou quoi ?!
- Comment elle a gueulé tout à l'heure, j'ai failli me pisser dessus !

etc...

Vers midi, Zynarys choisit d'aller déjeuner dehors car il faisait beau temps et elle ne se lassait pas de contempler le ciel de cette planète qui était d'un bleu magnifique, tellement différent du ciel violet de Jandar.
Elle avait acheté son repas à la cantine et allait s'installer sur l'une des tables de pique-nique quand elle vit une ravissante rousse déjà attablée à l'une d'entre elles. L'examinant, elle vit qu'elle était trop âgée pour être une élève ; il y avait donc des chances pour qu'elle soit professeur.
Se portant à sa hauteur, elle lui dit d'une voix amicale :

Bonjour, puis-je m'assoir à côté de vous ?

Bon, comme entrée en la matière, c'était un peu abrupt mais Zynarys n'était pas une spécialiste ès relations humaines.

* Voir lexique sur ma fiche

Marine était plongée dans sa lecture quand elle entendit une voix féminine.

« Bonjour, puis-je m'assoir à côté de vous ? »

La jeune femme leva les yeux de ses feuilles et vit une jeune femme brune, de grande taille, et aux formes bien définies. Elle semblait avoir dans les 25 ans. Il s’agissait probablement d’un professeur et certainement d’un professeur de sport au vu de sa tenue.

« Oui, bien sûr. Je vous en prie, asseyez-vous ! »

D’un geste de la main, elle l’invita à s’asseoir. Marine remarqua qu’elle ne l’avait encore jamais croisée dans l’enceinte du lycée. Elle avait une excellente mémoire, elle se serait surement souvenue d’elle si elle l’avait déjà vu.

« Vous êtes surement nouvelle ici. Je m’appelle Marine et j’enseigne la philosophie. Et vous ? »

La jeune femme se doutait de la manière enseignée mais elle préférait laisser la nouvelle venue le dire. Elle avait fait le choix d’engager la conversation ce qui était plutôt rare chez elle mais être nouvelle n’était pas évident. Et puis, Marine essayait de se sociabiliser un peu plus et cette nouvelle venue était un excellent « exercice ».

La rouquine défit l’emballage du sandwich et commença à le manger. L’ombre donnée par l’arbre les protégeait du soleil direct. Heureusement car le tenue de Marine n’était pas vraiment faite pour le beau temps et le grand soleil. En effet, les tenues victoriennes (jupe longue noire, chemisier à jabot blanc et manches longues, corset noir brodé) devenaient de vrais saunas en plein été.

La rousse invita Zynarys à s'assoir et cette dernière la remercia d'un sourire.

« Vous êtes surement nouvelle ici. Je m’appelle Marine et j’enseigne la philosophie. Et vous ? »

Marine ? Que joli nom. pensa-t-elle. Quant à la philosophie, je me demande bien ce que c'est... Ah oui ! Ca me revient : c'est le truc qu'enseignent les vieilles barbes dans certaines écoles ou dans certains cercles de Jandar. Un truc vraiment inutile !

Elle avait assisté une fois à un cours théorique sur "la condition d'être pensant dans l'univers et le rapport avec le divin" et non seulement elle n'avait rien compris mais elle s'était endormie au bout d'un moment. Les seules choses qu'elle avait retenues de tout ça c'était le titre (d'ailleurs Zynarys se demandait comment elle avait réussi à le mémoriser) et que la philosophie était un excellent soporifique.

Ce doit être passionnant ça, la philosophie. dit-elle d'une voix évasive. Quant à moi, je m'appelle Sei Sakuraoka et je suis prof stagiaire. Spécialité : sport.

Tout en parlant, elle avait déballé son sandwich et avait commencé à manger ; les quelques rayons du soleil qui filtraient à travers le feuillage des arbres renvoyaient des reflets verts sur son Anneau.
Zynarys l'observa à la dérobée et trouva sa tenue vestimentaire plutôt étrange mais assez élégante. Je me demande si une tenue pareille m'irait...

Et ça fait combien de temps que vous êtes professeur ? demanda-t-elle entre deux bouchées.

« Ce doit être passionnant ça, la philosophie. Quant à moi, je m'appelle Sei Sakuraoka et je suis prof stagiaire. Spécialité : sport »

Un très léger sourire s’étira sur les lèvres de la demoiselle. Peu de gens aimaient la philosophie. Et cette demoiselle ne faisait, semble-t-il, pas perdue des élus. C’était une chose que Marine comprenait tout à fait. Le fait qu’elle adore cette matière ne signifiait nullement que tout le monde devait en faire autant.

Sei déballa son sandwich et commença à manger, imitant ainsi la jolie rousse. Cette dernière remarqua l’étrange bague qu’elle portait. Marine ne portait jamais de bijoux considérant ça comme inutile et futile. La couleur de la bague était particulière, elle était d’un vert soutenu. C’était étrange, les femmes préféraient les bagues en or ou en argent. Cependant, elle ne s’y attarda pas plus longtemps.

« Et ça fait combien de temps que vous êtes professeur ? »

Marine prit le temps de bien mâcher le morceau de sandwich qu’elle avait dans sa bouche. Elle se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir lui raconter. La vérité probablement mais une toute petite partie. Il était inutile de parler de son passé guerrier.

« Depuis quelques semaines tout au plus. Cela ne fait pas très longtemps que j’enseigne »

Elle poursuivie tranquillement son repas en espérant que sa collègue ne cherche pas à en savoir plus sur elle.

« Depuis quelques semaines tout au plus. Cela ne fait pas très longtemps que j’enseigne »

Hum, je vois... fit-elle. Manifestement, cette Marine n'était pas très bavarde et ne souhaitait pas s'étendre davantage sur la question. Mais Zynarys était d'une insatiable curiosité et entendait bien lui tirer un peu les vers du nez car elle sentait que cette belle rouquine avait l'air d'être plus qu'une simple prof de philo.

Nouvelle bouchée avant de demander : et vos élèves, ils vous font pas trop des misères ? Je veux dire par là, qu'ils vous tiennent des propos salaces, des trucs de ce genre... Parce que c'est pas pour dire mais ceux à qui j'ai eu affaire tout à l'heure n'avaient pas la langue dans leur poche. Heureusement qu'ils se sont vite calmés parce que sinon...

Elle n'acheva pas sa phrase car la suite était facile à deviner : Zynarys aurait balancé un pain dans la gueule à deux ou trois d'entre eux, histoire de leur apprendre les bonnes manières. Oh ! La jandarienne n'était pas un parangon de politesse mais elle avait quand même un minimum d'éducation et savait quand il fallait la boucler et quand il fallait parler. Sinon, il y a belle lurette que les Gardiens lui auraient retiré son Anneau...

« Et vos élèves, ils vous font pas trop des misères ? Je veux dire par là, qu'ils vous tiennent des propos salaces, des trucs de ce genre... Parce que c’est pas pour dire mais ceux à qui j'ai eu affaire tout à l'heure n'avaient pas la langue dans leur poche. Heureusement qu'ils se sont vite calmés parce que sinon... »

Marine ouvrit des grands yeux. Ainsi, c’était elle qui avait hurlée tout à l’heure. Elle s’était dite alors qu’elle aurait bien aimé savoir qui avait bien pu crier ainsi. Maintenant, elle avait la réponse. Elle ne put s’empêcher de sourire devant les propos de la prof de sport.

« Non, je n’ai pas eu de propos salaces comme vous dites. Quelques remarques sur ma tenue ou sur mon âge mais rien de plus. De toute façon, je ne leur ai guère laissé le temps de continuer. Une ou deux remarques et ça c’est vite calmé. Bon en même temps, je n’ai pas la chance d’avoir votre plastique parfaite »

La jeune femme était sincère. Sei avait un physique parfait. Les élèves étaient toujours sensibles à ça. Et d’ailleurs cela ne devait pas se limiter qu’aux élèves.

« S’ils se sont calmés, c’est l’essentiel. Et puis, c’est les premiers cours les plus difficiles. Il faut se montrer intransigeant au départ sinon c’est fichu. Les élèves finissent par prendre le dessus. Mais si l’autorité est posée dès le départ, après ça va tout seul en général »

Marine reprit alors tranquillement le cours son déjeuner. Elle se demandait comment une jolie jeune femme pouvait jurer ainsi. Elle pouvait élever la voix mais n’aurait jamais insulté les élèves ainsi. Ni les élèves, ni quelqu’un d’autre d’ailleurs.

« Vous ne devriez pas perdre votre calme devant les élèves, sinon certains se feront une joie de vous énerver juste pour le plaisir ! Pour certains c’est carrément un sport »

...Bon en même temps, je n’ai pas la chance d’avoir votre plastique parfaite.

Zynarys la regarda avec une expression étonnée puis regarda d'un oeil critique son corps avant de passer à celui de Marine. Elle va quand même pas me dire qu'elle est mal fichue quand même ?! Elle a un corps bien fait et un joli minois, sans compter qu'elle est souple comme un schlivazz* et doit avoir une sacrée force : ces choses là se sentent...

... Mais si l’autorité est posée dès le départ, après ça va tout seul en général.

Ah ça, je ne vous fais pas le dire ! dit-elle en riant. Elle ne pensait pas à l'évènement de ce matin mais à un autre, plus ancien : lorsqu'elle était arrivée pour la première fois sur Oa, elle avait rencontré bon nombre de Green Lantern provenant de divers secteurs de l'univers ; l'un d'entre eux, un natif de Fizar, dans le secteur 57, lui avait carrément mis la tentacule aux fesses en frétillant et en émettant des bruits de succion significatifs. La réaction de la jandarienne fut immédiate : elle lui balança une droite dans la matière molle et visqueuse qui lui servait de tête et depuis, personne ne s'était avisée de lui manquer de respect...

...sinon certains se feront une joie de vous énerver juste pour le plaisir ! Pour certains c’est carrément un sport.

Nouveau rire. Vous en faites pas, j'en ai vu d'autres. J'ai maté plus coriace que ça... Elle songeait à Darkseid, le terrifiant maître d'Apokolips qui fabriquait et écoulait des armes terrifiantes à des criminels endurcis ; Zynarys avait débarqué dans son antre et, suite à une lutte terrible, lui avait administré une raclée monumentale, avant de détruire une bonne partie de ses installations.

Et puis, je ne pense pas qu'ils auront envie de recommencer. Vous auriez dû voir leurs expressions quand j'ai été obligée "d'élever un peu la voix" : ils étaient blancs comme des albinos !

* Voir lexique dans ma fiche.

*Blanc comme des albinos ? En voilà une expression !*

Marine trouvait la jeune femme plutôt amusante. Pas amusante dans le sens de se moquer, amusante dans le sens où elle se fichait bien du quand dira-t-on. Un peu comme elle en fait. Elle était différente des autres collègues de la jeune femme. Elle était moins précieuse et moins blasée. Rien à voir.

Sa bonne humeur était plutôt agréable pour la jolie rousse. Il était rare que quelqu’un arrive à la faire rire ou à lui plaire. Or la nature et la façon d’être de Sei étaient très appréciables.

« C’est une bonne chose s’ils ne vous embêtent plus au cours suivant. Restez sur vos gardes cependant ! Certes ils n’ont pas une mémoire de poisson rouge mais parfois ils oublient vite, très vite ! »

Marine termina tranquillement son sandwich. Lorsqu’elle eut terminée sa dernière bouchée, elle poursuivit la discussion. C’était rare chez elle, elle détestait parler mais cette jeune femme lui plaisait.

« Et votre stage se passe bien ? Vous vous plaisez ici ? Et le métier ? Ça vous plait l’enseignement ? »

D’habitude, Marine ne posait jamais autant de questions mais son instinct lui disait qu’elle pouvait avoir confiance dans cette fille. De plus, cette dernière l’intriguait. Il y avait quelque chose de particulier, d’étrange chez elle que la jeune femme n’arrivait pas à déterminer mais elle comptait bien essayer de savoir de quoi il s’agissait.

Visiblement, Marine semblait apprécier Sei et c'était réciproque. Elles avaient la même vitalité, la même joie de vivre, le même humour (ça restait à voir) et un peu la même façon de voir les choses.

Signature énergétique émanant du sujet Marine identifiée comme étant "Cosmos" émit la Bague dans le creux de l'oreille de Zynarys tandis que cette dernière remettait en place une mèche de ses cheveux.

Cosmos ?! Qu'est ce que ça peut bien être ? En tout cas, mon instinct ne m'avait pas trompé : cette fille possède bien plus d'énergie que son apparence ne laisse suggérer.

...ils n’ont pas une mémoire de poisson rouge mais parfois ils oublient vite, très vite !

Soyez tranquille, dit-elle en riant de nouveau, je ferais en sorte qu'ils ne l'oublient pas : j'ai un moral de plasmanium*, euh... je veux dire d'acier !

Elle se tut un instant, espérant que son interlocutrice ne fasse pas allusion à la boulette qu'elle venait de faire. Puis elle choisit de poursuivre la conversation comme si de rien n'était :

Mon stage ?! Euh, ben c'est mon premier jour, donc je vous dirai ça au bout de la première semaine. Sinon, je trouve que le lycée est sympathique et que le cadre est joli. Sinon, je pense que l'enseignement peut m'apporter beaucoup de choses.

Phrase un peu bateau qu'elle avait lu ou vu quelque part mais efficace pour meubler la conversation.

Excusez ma curiosité, mais vous mangez souvent seule ?

« Soyez tranquille, je ferais en sorte qu'ils ne l'oublient pas : j'ai un moral de plasmanium, euh... je veux dire d'acier ! »

Marine haussa un sourcil au terme de « plasmanium ». Elle ne connaissait aucune matière ou alliage qui posséderait une telle dénomination. Cependant, elle ne releva pas. Il était probable que Sei utilise un langage typique connu que par un certain nombre de personne comme les patois locaux. La prof de sport semblai peu gênée mais enchaîna quasiment de suite :

« Mon stage ?! Euh, ben c'est mon premier jour, donc je vous dirai ça au bout de la première semaine. Sinon, je trouve que le lycée est sympathique et que le cadre est joli. Sinon, je pense que l'enseignement peut m'apporter beaucoup de choses »

La jeune femme rit de la réponse. Oui, évidement, c’était logique. Il était encore un peu trop tôt pour avoir un avis tranché sur la question. Il ne fallait souvent pas se fier aux premiers cours en bien comme en mal d’ailleurs. Dans une semaine, elle serait effectivement plus à même de porter un jugement pertinent.

« Excusez ma curiosité, mais vous mangez souvent seule ? »

La philosophe se sentit un peu mal. Elle n’aimait pas trop ce genre de question. En même temps parce que cela voulait dire qu’elle passait son temps toujours seule et qu’elle était extrêmement asociale. Ses joues se colorèrent légèrement.

« Oui, je… je mange seule en général. J’ai un peu de mal avec les gens »

C’était une manière courtoise de dire qu’elle était totalement agoraphobe ou presque. Elle se demandait d’ailleurs comment elle faisait pour supporter une classe entière ou les élèves dans la cours du lycée. Peut-être parce qu’elle se concentrait sur s matière et non sur le public. Elle supposait que l’autre jeune femme n’avait certainement pas ce type de problème et qu’elle engageait plus facilement la conversation qu’elle-même. Elle poussa un petit soupir. Non, vraiment les relations avec le commun des mortels n’étaient pas son fort.

« Oui, je… je mange seule en général. J’ai un peu de mal avec les gens »

Oh, excusez-moi, ma question était vraiment indiscrète ! dit-elle sans avoir l'air vraiment gênée.

Zynarys était un peu comme elle : quand elle était sur Oa, elle préférait manger seule, dans son coin, dans la cantine des Green Lantern. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle était asociale et par conséquent n'était pas spécialement dérangée si quelqu'un voulait se joindre à sa table.
Elle se souvint alors d'une mémorable bataille de schlipav au cours d'un repas : le schlipav était une sorte de purée verdâtre fort nutritive mais au goût un peu acide, et l'un des Green Lantern, Karman, du secteur 421 (si elle ne se trompait pas) n'avait rien trouvé de mieux que d'en balancer un peu sur un autre de ses camarades situé à une table voisine. Le résultat ne se fit pas attendre : il en lança à son tour, rata sa cible mais toucha un autre Green Lantern par erreur... Au final, eut lieue dans la cantine une mémorable bataille de schlipav où Zynarys n'avait pas été la dernière à s'amuser.

Plongée dans ses souvenirs, elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle souriait de toutes ses dents...

Sinon, si le professorat ne marche pas, je pense bosser dans l'astrophysique. dit-elle au bout d'un moment, se rendant enfin compte qu'elle avait souri dans le vide.

Ce n'était pas de veines paroles : Zynarys possédait d'excellentes connaissances dans ce domaine. Il faut dire que Jandar avait une sacrée avance dans cette spécialité, par rapport à la Terre, donc obtenir un poste dans cette profession ne devrait pas poser trop de problèmes.

Marine secoua la tête de droite à gauche rapidement pour signifier à sa collègue que ça question n’était pas grave. Elle n’aimait certes pas faire référence à son asociabilité mais elle l’assumait. Elle n’aimait pas se mêler aux autres et les plaisirs simples des autres l’ennuyaient énormément. Elle ne comprenait pas l’intérêt de ses élèves à faire les boutiques ou des batailles de pistolets à eau. C’était des choses qui lui paraissaient totalement inutile, et ce n’était pas faux, et pas drôle du tout pour elle. Un univers incompréhensible pour elle. Cela se résumait par le fait qu’elle ne s’était jamais amusée de sa vie. C’était un concept qu’elle avait bien du mal à définir d’ailleurs. La seule fois durant sa formation où elle avait eu le malheur de rire, ça lui avait coûté cinquante cous de fouet alors elle s’abstenait même maintenant. Elle avait toujours du mal à rire ou sourire. C’était une chose qui était loin d’être naturel chez elle.

« Sinon, si le professorat ne marche pas, je pense bosser dans l'astrophysique »

Marine était surprise que la demoiselle ait autant de compétence. Elle semblait bien jeune pour avoir un tel savoir en ce domaine. En même temps, elle-même était bien jeune pour avoir autant de connaissance en philosophie et ça ne l’empêchait pas d’être professeur malgré ses 18 ans. A sa décharge, sa vie avait été bien loin d’être simple et malgré son jeune âge, sa maturité était plus proche des 30 ans que de la vingtaine.

« Je ne sais pas trop quoi vous souhaitez si ce n’est de trouver votre voie »

« Je ne sais pas trop quoi vous souhaitez si ce n’est de trouver votre voie »

Elle la remercia d'un sourire et garda le silence un long moment. Elle n'osa plus trop lui poser de questions car elle sentait qu'elle n'aimait pas trop ça. Zynarys s'était peut être montrée trop curieuse mais elle avait tellement envie de comprendre les humains, d'en savoir le maximum sur eux.

Elle choisit donc de remettre les questions à plus tard. Un mouvement sur la droite attira son attention et elle vit une créature qui se tenait sur ses quatre pattes et qui les observait de ses beaux petits yeux charmeurs ; Zynarys en avait déjà vu plein de ses bestioles depuis son arrivée sur Terre et elles lui rappelaient les atinaké* de son monde natal : les chats.

Le félin se rapprocha doucement de la jandarienne et cette dernière comprit que l'odeur de poulet de son sandwich l'avait attiré ; souriant, elle en prit un morceau et le donna au matou qui s'empressa de le manger. Elle caressa son doux pelage tout en lui donnant une autre bouchée dès qu'il eut fini la première.

Comme il est mignon ! dit-elle d'une voix douce. Ayant trouvé un sujet de conversation avec Marine, elle lui demanda :

Avez-vous un de ces charmants félins chez vous ?