Théme :
http://www.youtube.com/watch?v=U8D9xCBcfzw« Par moi on va dans la cité dolente.
Par moi on va dans l’éternelle douleur.
Par moi on va parmi la gent perdue.
Justice a mû mon sublime artisan,
Puissance divine m’a faite,
Et la haute sagesse, et le premier amour.
Avant moi, rien n’a jamais été crée qui soit éternel
Et moi, je dure éternellement.
Vous qui entrez, laissez toute espérance. »
Ces paroles de couleur sombre
Je les vis écrites au-dessus d’une porte. »
( Chant III, l’Enfer, Dante )
Il y a des choses qu’on ne prononce pas.
Si vous entrez, vous savez à quoi vous attendre, n’est-ce pas ?
Vous attendiez-vous à ce qu’une comtesse vous accueille, en bas
De ce château d’un fort vieil âge, mais en bon état ?
Il faut dire que cette femme prend soin de tout ce qu’elle porte en son cœur.
Mais qu’elle noie ceux qui lui déplaise et l’écœure.
Cette femme se nomme Muse, c’en est effectivement une. Empreinte de grâce, dans chacun de ses mouvements, elle retranscrit toute la poésie qui l’entoure. Elle vit, pour tout vous dire, dans une demeure bien vieille, un manoir qu’on jure hanté.
Légende ? Fable ? Qu’importe. Elle est y vit, et compte bien y rester.
Dans chaque pièce est noté, habilement, de sa main, un chant de l’Enfer. Qu’elle récite et connaît par cœur, obligation dû à ce qu’elle est.
Car oui, cette femme, c’est la muse de l’Enfer. C’est elle qui conserve les mots, les rapièce, les analyse. C’est elle qui va voyager dans ces bas-fonds - elle est presque une habituée des Enfers, et connaît tout les dieux comme de vieux amis - pour ensuite venir inspirer tout ces poètes, écrivains, artistes et cinéastes qui veulent connaître cette univers secret.
Physiquement, est est à part.Elle n’a pas d’âge, mais elle est belle. Son âge est, certes, celui des livres et de l'écriture, mais elle est loin d'être en lambeaux, couvertes de rides. Sa peau est pâle, ses yeux profonds. Elle est, à elle seule, un contraste complet : Peau de pêche, blanche comme neige, et cheveux et habits noircis, comme si l'écriture avait un visage. Voyez-là, on la croirait sortie de la bourgeoisie des bas-fonds.
Oh, elle est belle ! Je n’ose pas en dire le contraire. C’est une beauté glaciale, brûlante, imprévisible. Même ses yeux reflétent l'Enfer, et sa voix, s'exprimant en vers, nous fait trembler, frissonner, tant elle l'utilise bien.
Mais quelle beauté !Ce serait un crime de ne pas la chanter. Elle possède une chevelure lisse, et noire, comme de l’encre. Elle ne porte que des tenues aristocratiques, bourgeoises, bien tenues et élégantes. Elle possède tout ce que, mesdames, vous convoitez.La taille fine, la voix douce et attirante. jamais vulgaire, toujours douce et empreinte d'une grâce, si exquise qu'on a croirait sortie d'un ancien livre. Elle est inspiration, expiration, création et imagination. Certes, elle fait peur, par sa stature et ses mouvements.Mais ce n’est que façade, et une fois que vous saurez comment la retenir, la contenir, et la découvrir, vous serez apte à la voir enfin vous sourire, d'un sourire si charmant que vous sourirez de même.
Elle est un trésor, un bijou,
Et encore ces mots ne sont pas assez fous
Pour définir ce qu'est vraiment ette femme
Au regard aussi doux qu'une lame.Son caractére est verglacé.Certes, oui, elle effraie. J’avoue que, même moi, elle me fait trembler. Dissimulée derrière un éventail ou un loup, elle vous surprend, se glisse derrière vous. Elle adore ça, je pense, surprendre et effrayer, vous raconter des histoires aussi douces que tranchantes, et admirer cet éclat dans vos yeux, qui reflétent votre inquiétude .Son seul plaisir est d’ainsi vous contrôler .Non pas sadique, je dirais joueus, amusante, aimante, pour qui sais savourer ce genre de courtisane si étrange et curieuse, devant laquelle il est impossible de se contrôler. Mais ne baissez pas la garde, elle est dangereuse.Elle contrôle les mots, et je vous jure qu'elle n'hésitera pas à griffer vos souvenirs, étrangler vos pensées si vous osez l’offenser.Même les dieux craignent ce qu’elle est, et même eux se doivent de la respecter, sous peine de subir une avalanche de mots désastreux, atroces, torturés, affreux, noyés , écorchés. Elle est un livre, mais n’espérez pas la lire facilement,
Elle peut se renfermer à tout moment,Ou vous croquer d’un grand coup de dents.Elle parle bien, danse bienMange bien et se conduit bien.
Elle n’est pas humaine, ne possède pas d’identité,
Juste des pouvoirs, une énergie, des clés,
Pour ouvrir toutes les portes qui l’empêche de continuer.
Et aucune ne pourra lui résister … Ne vous arrêtez pas à son étrangeté, Ou je vous jure que vous regretterez de l'avoir manquée.
Car son histoire, mes amis, n'est que courte à conter.En même temps que le livre, elle est née. Elle a parcourue des lieues de ses fins pieds, pour connaître le monde en entier, le parcourir, le recenser. Elle illustre l'Enfer, et produit elle même l'encre et les idées qui serviront à décrire ces contrées lointaines. Si vous pensez à l'Enfer, elle apparaîtra, et comme Virgile, sera votre guide et vous ménera sur les traces de Dante, et d'autres curieux auxquels le danger n'a pas fait froid aux yeux. Ainsi, voilà que la muse est née, et que chaque soir, elle se niche à mes pieds,contre moi,et, moi, je lui dis, " Conte-moi !" Parle-moi et régale-moiDe ton savoir et de tes connaissances, de tes découvertes, mémoires et histoires "
Alors, sans un bruit, elle allume l'encens,danse dans la fumée en chantonnant, puis se pose sur le sol, et, me regardant, me raconte tout, posément, les mots prenant vie, s'animant dans la fumée qui l'entoure .Oh, je la sais infidéle !Je sais que d'autres poétes que moi on eut la grande joie de l'entendre leur murmurer des contes, de se faire emmener dans ces contrées inconnues. Je ne suis pas jaloux, non, je me contente de savourer ce qu'elle m'offre quand elle est à mes côtés. Même si j'aimerais la posséder, elle s'évanouit souvent dans la fumée ...
Ainsi je vous l’aurait présentée.
Je m’en vais doucement me reposer.
Ma muse câline me tends déjà ses bras,
Pour m’y blottir, m’y cacher, je suis si las …
Je vous laissez faire plus ample connaissance
Avec ma muse, ma vie, ma musique et ma danse.
Mais ne me la cassez pas
Malheureux ! N'y pensez même pas !
Laissez-la vous envahir, vous étourdir, vous noyer,
Elle est douce, tendre, vous verrez ...
Acceptez-la, savourez-la,
Ecoutez donc, je vous prie, sa tendre voix.
Et vous verrez qu'elle vous emménera
Là où jamais vous n'auriez pensé aller ...