La traversée de cette lande perdue n’est guère fatigante. Mais qu’est-ce que la fatigue pour un être qui n’a ni os, ni muscles, ni même organe ? A part peut-être une profonde lassitude. Un paysage certes magnifique et sans danger alentour. Mais calme, trop calme et vide, bien vide. Ce paysage morne n’offre aucune perspective, des ennemis peuvent venir camoufler. Certes, la dame-plante est à son avantage dans un tel environnement. Mais l’ennui la gagne et elle ne trouve rien pour le combler. A part peut-être une étrange odeur et cette fumée blanche au loin, curieuse, attirée par un insolite qui brisera son ennui et peut-être une rencontre qui égayera son chemin, Akita se dirige vers cette fumée. Tapie dans les hautes herbes, puis au cœur de gros rochers, elle observe des êtres de chair échanger un objet contre le droit de passer et se rapprocher encore plus près de cette étrange fumée. Peut-être est-ce ce qu’il nomme argent ? Certains y accordent beaucoup, parfois plus que celle d’une vie. Étranges que ces êtres qui accordent autant de valeur à quelque chose d’aussi peu utile.
Akita ne peut, ni ne veut passer par l’entrée. Elle n’a pas cet argent et n’a pas envie de côtoyer ces êtres de chairs. Telle un lierre grimpant le long du tronc d’un arbre, elle louvoie au sein des rochers, cachée et contournant facilement l’entrée. Malgré les rochers glissants, ses vrilles lui assurent de bonnes prises entre les pierres. En fait de fumée, il s’agit d’une brume, une brume étrangement chaude. Elle se trouve alors en surplomb d’une étrange nappe d’eau d’où émane cette brume chaude. Un être de chair s’avance, ses cheveux sont jaunes comme le soleil, féminin, mais quelque chose d’étrange émane d’elle. La femme-plante ne saurait dire ce que c’est. Son corps dénudé est vêtue d’une étrange pièce de tissu, mais seulement à moitié. Les yeux végétaux observe la nouvelle venue se dénuder et se plonger dans cette eau chaude surgissant des entrailles de ce monde.
Afin de rencontrer en contact avec cet être étrange, Akita prend sa forme féminine. Son opulente poitrine libre de toute contrainte, ses hanches gracieuses dansant dans ses déplacements, son fessier rebondie et ferme, sa fleur intime et ses pétales délicats surmontés d’un duvet blanc offrent une belle illusion, si ce n’est un corps entièrement vert. L’être végétal se tient au-dessus de cette eau chaude qui lui inspire guère confiance, ses vrilles accrochées solidement aux rochers glissants, lui assure une très bonne assise.
"-Salutations, étrange être."