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Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]

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Alecto Nemed

Humain(e)

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    Description
    ~Esclave de Thiana Gian~
    Petite, passe inaperçue. Cicatrices, ou traces de brûlures sous les bras, près du cou, bref, un peu cachées.
    Crédule, extrêmement pieuse, facilement impressionnable et très discrète, elle va rougir si vous continuez à la regarder ainsi !

Re : Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]

Réponse 45 dimanche 12 septembre 2021, 11:14:06

La frustration avait creusé les entrailles d’Alecto toute la journée. Elle ruminait, certes discrètement, pour elle-même alors que ses pas suivaient machinalement ceux de son Maître. Il était dérangeant de songer ainsi pour elle ; La joie immense, indescriptible, de savoir Damascus éveillé et en vie aurait dû surpasser la colère que les moqueries anodines et habituelles avaient provoquée en elle. Allié à l’arrêt de ses attentions dont elle raffolait, dont elle avait besoin désormais même, le Petit Corbeau sentait maintenant en elle une boule qui grossissait, tout autant dans son esprit que dans son ventre.

Damascus décidait pour elle, à peine quelques minutes après son réveil, décidait quand, comment et où elle devait prendre plaisir, et s’octroyait le droit de le lui refuser si bon lui chantait. Un frisson gelé la pétrifia dans sa marche, en osant à nouveau réfléchir à cela. Pourtant, n’était-il pas légitime de ressentir cette frustration ? Pire, elle avait de plus en plus cette petite voix de rébellion qui lui chuchotait à l’oreille ; Si elle s’était tut ces jours derniers, au vu des péripéties qu’ils avaient traversées, remplacée par l’instinct de survie sans possibilité de songer à rien d’autre, désormais elle revenait en force.

Démon ou pas, Alecto avait été libérée de sa Maîtresse. Valait-elle moins que lui ?
Oui. Bien sûr que oui ! Ses paupières se fermèrent, elle manqua de tomber en se prenant les pieds, mais l’élan de sa jument qui suivait l’Etalon la remit sur les rails tranquilles d’un parcours automatisé. Suivre Damascus. Poser ses pas dans les siens. Accueillir ce qu’il voulait bien donner. Et s’en féliciter. Elle avait la chance de le servir, et alors qu’elle observait son dos, ses cheveux sombres, les muscles qui roulaient au rythme de ses pas, ses lèvres s’étirèrent en un sourire radieux mais timide, secret, à la dévotion plus puissante encore que l’amour.

Cependant, à mesure que changeait le décor dans lequel ils évoluaient, ces préoccupations s’envolaient pour laisser pleine conscience à sa perception, et évidemment, à la crainte.

« Oui Messire. » Souffla-t-elle tout bas à son ordre, son conseil ? Le Petit Corbeau regrettait déjà la forêt millénaire, en sortant sa petite aiguille de son fourreau. Un sursaut la fit hoqueter en entendant siffler les traits se fichant dans le cuir de son Maître, et poussa un cri aigu en voyant se ruer vers eux les petites créatures grises et agressives. Ces masques étaient un présage terrifiant qui la faisait frissonner, d’abord amorphe.

En serrant la garde dans sa paume à la peau abimée, le sentiment de devoir protéger son Démon la submergea soudainement, raffermissant sa prise sur le pommeau de son arme, et elle fit un bond de côté pour éviter une petite fléchette dans un réflexe essentiel. La petite voix lui demanda alors sournoisement ce qui arriverait si elle gardait l’une d’elle, et l’administrait au Démon… Aussitôt, un haut-le-cœur la fit réagir, Alecto fronça les sourcils et tailla sans réelle distinction dans quelques petits hommes. Les petits cris stridents indiquaient qu’elle tranchait la chair de leur dos, mais sa lame n’était pas faite pour les découper. Ils ne tombaient pas.

Courant avec plus de vigueur, mus par l’instinct de survie sans doute, ceux qu’elle avait frappés tournèrent dans sa direction pour fondre sur elle, dans des sons étranges, comme des claquements de dents sous leurs masques funestes. La panique faisait gonfler sa poitrine, l’Esclave ne recula cependant pas, consciente qu’elle ne pouvait ni fuir, ni se cacher, clouée sur place par deux d’entre eux. Et se coller à sa monture était une idée dangereuse, vu la fureur des bêtes quant à leurs assaillants.

Lançant son coude en arrière puis dans un élan rendu net par l’injonction de Damascus, la rapière perfora net un ventre, en ressortit, puis passa de nouveau au travers d’une cage thoracique. Un coup de pied écarta une créature qui maintenait son genou pour la faire basculer, glapissante, et la lame perça son épaule au hasard. Des filets carmin tâchaient sans distinction le gris des peaux et la terre. Un cri s’échappa de sa gorge en sentant une vive douleur au mollet, provoquée par la pointe d’une lance, et elle bascula en arrière, lâchant son arme dans sa chute.

Son dos cogna mollement, en écrasant un petit homme blafard qu’elle avait tué, écartant le brouillard comme un nuage morbide, alors que celui qui restait accroché à elle en profitait pour l’escalader davantage en espérant la maintenir au sol.

« Lâche moi ! Lâche-moi ! »

Hurla le Petit Corbeau, les yeux ronds d’une rage explosive, en repoussant avec vigueur le visage masqué de l’agresseur, et agrippant de l’autre la touffe filasse de cheveux ternes qui dépassait, tirant de toutes ses forces, en grognant. L’être fut projeté sur le côté en poussant des feulements, et elle eut à peine le temps de rouler sur elle-même, la face dans la poussière, pour se saisir de sa rapière et l’embrocher alors qu’il lui sautait à nouveau dessus.

Sans y réfléchir, elle saisit une fléchette tombée près d’elle, la fourra dans une poche. En se relevant, Alecto était plus sale encore qu’avant, mais son visage exprimait une détermination folle. Les pupilles dilatées, la Servante se fraya un chemin jusqu’à son Maître, sans le lâcher des yeux, à coup de lame et de pieds, trébuchant sans s’arrêter pour autant.
"Alecto bordel! Tue!" Une horrible pensée la faisait trembler, acheminant ses pas sans discontinuer comme un automate. "Alecto bordel! Tue!" Plus la silhouette du Démon s’approchait et découpait la brume, s’échinant à trancher les pygmées enragés, plus le cœur de la Petite Poupée Docile tambourinait. "Alecto bordel! Tue!"


Oui.
Elle marchait comme un fauve en repoussant les moustiques sur ses jambes et en oubliant les piqûres de leurs lances.

Elle était à deux mètres de Damascus, il venait d’en découper littéralement un en deux parties en éclaboussant d’un sang visqueux son gant sombre. L’odeur déjà lourde devenait macabre. Alecto avala sa salive sans difficulté. Sa poitrine lui faisait mal, le glyphe brûlait sans qu’elle ne puisse en avoir conscience.

Et pourtant, alors que ses doigts serraient la garde de sa rapière, si fort que les jointures blanchissaient et la faisaient souffrir, le sifflement d’une aiguille de sarbacane lui perça les tympans. La trajectoire était nette, et le Démon trop occupé à lacérer de petits corps gris qui lui sautait jusqu’au torse en claquant des dents de manière lugubre…

« Damascus ! »

Sans réfléchir, Alecto se jeta sur son Maître en hurlant, couinant sous la piqûre de la pointe empoisonnée qui venait de percer la peau de son cou, sous l’oreille si bien dégagée par la punition capillaire infligée jadis par le Démon. Le Petit Corbeau tomba à genoux et machinalement, se saisit de la fléchette, le visage tordu par la douleur.  La piqûre n’était pas si brutale, songea-t-elle étrangement, dans un état bizarre où les sons de l’assaut autour d’elle semblait s’apaiser, mais son cou s’engourdissait, puis elle dû lâcher la rapière tant les fourmis parcourait ses mains. Ses jambes lui semblèrent lourdes et elle perçut cependant comme des morsures à ses chevilles. Comme si son corps ne répondait plus exactement à ses ordres, les yeux d’Alecto cherchèrent le Démon, paniquée à l’idée qu’il soit éloigné soudainement.

Il n’avait pas été blessé.
C’était un soulagement.
Ses paupières bâtèrent rapidement, comme lorsqu’on lutte pour ne pas s’endormir.

Damascus

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Re : Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]

Réponse 46 lundi 13 septembre 2021, 19:41:10

C'était un véritable carnage. L'épée du démon fauchait, taillait, pourfendait les rangs des petits parasites qui piaillaient d'excitation malgré les ravages qui décimaient leur nombre. La faible qualité de leurs défenses dérisoires ne valait rien face à du bon acier frappé. Ils mourraient l'un après l'autre, souvent étripés par le même coup. Mais il en arrivait toujours plus, comme si la terre avait décidé de se purger de cette vermine en la vomissant de ses entrailles. Ils étaient partout, insupportables, piaillant et poussant des cris aigus, encourageant leurs congénères à monter au massacre.
Damascus s'escrimait non plus à les repousser mais à les arracher de ses jambes. L'un d'eux le mordit au gantelet et resta pendu à la seule force de ses mâchoires. Damascus le secoua sans succès avant de faire glisser sa lame le long de son avant-bras pour le décapiter. les membres et les têtes volaient, les entrailles des créatures se répandaient en monceaux infects et puants. Autour des chevaux qui piétinaient ces petites choses irritantes, la terre humide  se mélangeait à une bouillie immonde de corps fracassés par les sabots des montures. L'étalon noir se cabrait, battant des fers et pulvérisant les crânes. De son côté, la jument d'Alecto ruait à tout va, nettoyant l'espace autour d'elle. La cacophonie du combat résonnait dans la ravine. Alecto ...

Elle venait d'hurler son nom, toute proche, derrière lui. Un gnome agrippa le démon par ses longs cheveux noirs et tira pour le déstabiliser. Damascus le happa et le broya contre un tronc maigre et mort depuis longtemps. Une tâche claire attira son attention dans sa vision périphérique, une tâche à terre. L'espace d'un instant, le visage du démon pâlit plus qu'il ne l'était déjà. Alecto gisait à ses pieds, une fine fléchette plantée dans son cou. Elle s'était effondrée entre le tireur et lui. Au nombre des projectiles criblant ses cuirs, c'est bien lui qui était visé, elle s'était où interposée où malheureusement déplacée là au moment du tir. Connaissant sa petite intrépide, Damascus opta pour la première option. En trois enjambées, il parvint au petit être gris qui rechargeait sa sarbacane et le fendit en deux. Ces engeances étaient les plus dangereuses. Abandonnant Alecto, il se déchaina, de rage, et s'adonna à une sauvagerie sans nom. Qu'importe le nombre maintenant, il tuait, i avait besoin de massacrer. Sa nature démoniaque émergeait, catalysée par la chute de sa compagne, et il ne s'arrêterait qu'une fois tous les parasites éliminés. Une multitude de petites entailles superficielles marquaient sa cuirasse légère. Sa ronde mortelle accéléra et devant cette furie, le troupeau de survivants décida que cette cible était bien trop coriace. Aussi rapidement qu'elle avait attaqué, la horde s'enfuit en hurlant, masse grise et compacte s'enfuyant entre les racines pourries. Leurs cris se dissipèrent dans l'humidité de la combe et bientôt, le silence redevint maitre des lieux. Le démon se traina à genoux jusqu'à Alecto, il peinait à avancer dans cette boue rougeâtre, plus collante au centre de l'endroit où ils avaient résisté.


"ALECTO?"

Elle était froide, tremblait déjà et transpirait d'une sueur glacée. Autour de la pointe de la fléchette, une auréole putride s'était formée sur la peau pale de son cou. Un poison à n'en pas douter. Les chevaux se rapprochèrent de leurs maitres et la jument souffla des naseaux contre la joue de la jeune femme. Le démon se dépêcha de récupérer leurs armes, il fallait quitter cet endroit au plus vite. Il n'avait pas le choix, il souleva Alecto et la passa en travers de la selle de la monture docile, puis prenant les chevaux par la bride, il franchit le ruisseau pour s'aventurer sur le versant opposé au leur et remonter la pente glissante de la colline. Il glissait, jurait, se blessa un genou en heurtant une pierre. Les chevaux s'efforçaient d'ancrer leurs sabots dans la glaise et dérapaient eux aussi. Quand ils atteignirent la crête, ils étaient épuisés. Damascus vomit de fatigue et inspira longuement, l'air redevenait plus léger. Une centaine de mètres plus loin, la forêt millénaire avait reprit ses droits et ils foulèrent à nouveau un sol sec couvert de feuilles odorantes. Il faisait nuit, il trébuchait sur des racines qu'il ne voyait pas. Il fallait s'arrêter et s'occuper d'Alecto maintenant qu'ils avaient quitté la ravine maudite. Les rôles s'inversaient à présent. Damascus trouva un creux dans le tronc massif d'un arbre et posa son lourd manteau au sol pour y allonger Alecto. Elle se rigidifiait, comme si elle passait la porte du paradis ... où des Enfers. Le démon s'affaira à déchirer sa chemise poisseuse et versa de l'eau sur la plaie purulente. Sa petite poupée avait le visage cireux et des cernes noirs pochaient ses yeux clos. Ses lèvres avaient prit une teinte cyanosée, le poison œuvrait rapidement. Un feu était nécessaire à présent et Damascus en alluma un très vite, se moquant de pouvoir révéler leur position. S'il fallait défendre Alecto, il le ferait jusqu'au bout. Jusqu'au bout? Cette pensée lui brûla l'esprit. Il se ressaisit. Il avait besoin d'elle pour accomplir sa quête, c'était tout et il devait s'en persuader. Son essence de démon n'était pas de nature à accorder une place à un quelconque sentiment. Pourtant, en la voyant si fragile et mourante, une sourde angoisse lui nouait les tripes. Damascus n'avait pas peur, il était trop puissant et trop fier pour ça mais ...
Il n'avait qu'une solution, qui ne l'enchantait pas car il ne voulait pas corrompre Alecto plus qu'elle ne l'était déjà. Néanmoins, il devait recourir à des pouvoirs anciens et maléfiques pour neutraliser l'effet du poison. Il retira une fléchette plantée dans le cuir de la selle de son étalon et l'examina. la pointe était fine, sans crochet. Sans hésiter, il pressa deux doigts sur le cou d'Alecto, enserrant la fléchette et tira dessus précautionneusement. Elle sortit sans qu'il ait à forcer et aussitôt il apposa une braise ardente sur la plaie qui grésilla. Elle était cautérisée. Il s'apprêta ensuite à incanter, décidé à user de sa magie démoniaque quand un craquement subtil, derrière lui, le fit pivoter et saisir son arme. Les chevaux n'avaient pas bougé et attendaient paisiblement en le regardant. Une petite créature se tenait à l'entrée du creux et les regardaient avec attention. Damascus glissa sa main vers la poignée de la dague accrochée à son ceinturon. Ca recommençait ...

L'être avait une ressemblance avec les gnomes de la ravine mais était dodu. Sa peau avait une teinte verte et il ne portait pas de masque. Son visage était comique et joufflu et il était complètement nu. Aussi petit que ses frères gris, il se dandinait d'un pied sur l'autre, son pénis lourd et curieusement disproportionné  ballotant au gré des mouvements. Il tenait un bâton dans lequel était enchâssé une pierre bleue. La créature piailla d'un trille doux et rassurant. Elle huma l'air et fronça ses sourcils, soudainement courroucée. L'être paraissait âgé. Il s'approcha en boitillant d'Alecto et la toucha du bout de son bâton. Il hulula une exclamation triste et sans se soucier de Damascus, fit le tour du corps froid pour s'approcher de sa tête. Le démon le laissa faire, la créature n'avait rien de dangereux, il restait sur ses gardes mais escomptait un miracle. A l'extérieur, dans la nuit, une douce mélopée s'éleva des ombres. L'Ancien, c'était peut être un chaman, renifla la plaie fraiche et hoqueta, babillant un flot de sons incompréhensibles. Il se tourna vers Damascus et d'un doigt autoritaire, lui imposa de reculer. Ensuite, il se campa les jambes écartées devant la jeune femme et sans attendre, pissa longuement et consciencieusement sur la blessure, prenant soin de bien viser le point d'impact de la fléchette.


"Tu dégages de là ..."

La lame du démon vint aussitôt se posé sur sa gorge et le petit être, d'un geste négligé, fit disparaitre l'arme comme si elle n'avait jamais existé. Une force douce et inexorable ramena Damascus à sa place et après lui avoir lancé un regard de reproche, l'Ancien s'agenouilla et incanta doucement, les mains tendues au dessus d'Alecto ...

Une torpeur lourde s'empara du démon, il tenta bien de résister, s'aperçut qu'une foule de petits êtres verdâtres s'était avancée dans la lueur chantante des flammes mais un instant après, il était plongé dans un sommeil profond.

« Modifié: lundi 13 septembre 2021, 21:36:56 par Damascus »

Alecto Nemed

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Re : Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]

Réponse 47 mardi 14 septembre 2021, 00:03:15

La clarté perçait la fine peau de ses paupières.
La température de son corps était idéale et elle se sentait confortablement installée, sans pouvoir deviner sur quoi elle était allongée. Était-elle réellement allongée ? Sa perception de sa propre personne lui paraissait étrangement floue, mais la seule pensée qui l’étreignait était un bien-être serein. Aucun son ne distrayait ses oreilles, aucune odeur ne chatouillait ses narines.

Alecto percevait un silence véritable, lui rappelant le petit Sanctuaire où elle avait grandi. Et cette sensation s’imposait à elle comme un bienfait reposant.

Était-elle au Paradis ?

Un long moment, incalculable, le Petit Corbeau le cru. Elle se sentait libérée des chaînes invisibles qui la contraignait, et pour la première fois de sa vie, se sentait réellement bien. La jeune femme se rendit compte qu’elle ne ressentait aucune culpabilité, qu’elle ne se questionnait pas, qu’elle était vide de ces émotions qui la parasitaient depuis toujours.

Bien qu’il soit souvent interdit d’y songer, l’Esclave avait toujours imaginé le Paradis ainsi. Apaisée de ses fardeaux.

Après un long, long moment, la curiosité s’imposait pourtant à elle, et Alecto ressentit l’envie folle de découvrir, visuellement, à quoi ressemblait la vie céleste. Elle avait espéré et œuvré toute son existence pour être digne de ce lieu, et une joie folle l’envahissait à l’idée d’avoir été à la hauteur des épreuves du Très Haut. Tout ceci en valait la peine, pensa la Petite Poupée, tous ces sacrifices, toutes ses peines endurées sans sourciller, de bon cœur, en tendant l’autre joue… Elle avait toujours su qu’il s’agissait du bon chemin, le plus dur, mais le Bon.

Sa Peine s’était achevée.

Avec une lenteur extrême, ses paupières se soulevèrent doucement, et elle dut les refermer derechef, éblouie par la lumière sur son visage. A nouveau, Alecto prit de longues minutes encore pour s’habituer, ouvrant étape par étape les yeux, avant de discerner ce qui ressemblait à un ciel blanc. Immaculé. Sans pouvoir se contrôler, des larmes s’écoulèrent du coin de son œil, roulant sur ses joues jusqu’à son cou. Mais ses membres lui paraissaient bien trop mou pour essuyer le sillon laissé, qui sécha doucement.

En fixant l’immaculé, Alecto bénissait les Cieux de l’avoir accueillie. Elle était débarrassée de la Haine des Hommes, de leurs guerres, de leurs vengeances. Libérée des Maîtres Mortels.

Alors que le silence apaisant avait jusqu’alors tranquillisé son esprit, des sons commencèrent à lui parvenir. Flous, lointains. Irréguliers ou plutôt, confus. Une petite mélopée se dessinait au creux de ses tympans, c’était agréable, le Petit Corbeau sourit tendrement. Les yeux toujours grands ouverts à admirer la perfection laiteuse comme un voile lumineux devant son regard, les sonorités changèrent, et à quelques notes de musique se mêlèrent comme des voix.

D’abord indistinctes, il lui fallut encore longtemps avant de réaliser qu’il s’agissait d’un langage étranger au sien. Parlait-on plusieurs langues au Paradis ? Sans que cela ne la choque de prime abord, la Servante tourna la tête, à droite, puis à gauche, pour tenter de suivre les voix, mais où que se posent son regard, le ciel d’ivoire s’étendait à perte de vue. Ce fut en prenant une profonde inspiration par réflexe qu’Alecto se rendit compte qu’elle commençait à percevoir des effluves étranges. Jusqu’alors privée d’odorat, il lui semblait reconnaître un parfum boisé, terreux. Le Jardin Originel ?

L’étrange sérénité qu’elle ressentait commençait bizarrement à se dissiper, sans qu’elle ne puisse expliquer comment, ni pourquoi. Les conversations, les litanies et les odeurs qu’elle redécouvrait semblèrent soudainement bien trop réelles. Le Paradis devait être constitué de choses familières aux Elus, pensa-t-elle, et toute contrariété abandonna son esprit…

Elle s’éveilla plus facilement cette fois, ouvrant délicatement les yeux. Les voix n’avaient pas cessé, mais étaient moins nombreuses. Elle en dénombrait trois inconnues. Non. Deux. La troisième lui était étrangement familière. Le ciel blanc prenait encore toute la place dans son champ de vision, impossible de voir qui parlait… Mais elle comprenait quelques bribes de paroles, désormais qu’elle y prenait attention. Un timbre rugueux, une tonalité posée, lente. Cela disait « Cécité » pourtant, Alecto était persuadée qu’il ne s’agissait pas de la Langue Commune.

Une voix la fit sursauter.
Un grognement plutôt, plus qu’un mot. Ses cils battirent l’air fébrilement en réalisant connaître parfaitement ce son.

Damascus.
Non. Impossible, les Démons n’allaient pas au Paradis.

Soudainement, le Petit Corbeau trouva étrange de n’avoir aucune conscience de son corps et voulut bouger les bras, en vain. Et un contact la fit suffoquer. Quelque chose venait d’entrer en contact avec son épaule, sans violence, cependant. Peut-être une main qu’on pose pour apaiser ?
Et pourquoi ne voyait-elle que ce blanc immaculé partout ?! Un sentiment bien connu monta insidieusement en elle. La Peur. Le Doute. Où était-elle ?

Son cœur battait vite, trop vite pour quelqu’un de mort. La voix étrange répétait « Cécité » et « Aide » et « Gris », sans cesse, en vocalisant davantage, comme s’il espérait se faire comprendre du Démon. Le parfum d’humus lui explosa aux narines d’un coup, la faisant hoqueter, et la jeune femme  perçu sa propre voix de manière extrêmement forte. Ce qui l’effraya. Damascus pesta, le contact sur son épaule se fit plus fort.

Prisonnière de son corps qui refusait désormais ses ordres, l’Esclave entendait la voix rugueuse articula posément, sans une once d’agacement une phrase qu’elle comprit parfaitement. « Cécités partir quand Guerrier donner son Aide contre Frères Gris. »

Ses paupières papillonnèrent à l’entente de cette phrase. Cécité ? Son attention tout entière se concentra sur le voile blanc devant ses yeux, dans l’espoir d’y déceler le moindre détail, le contour d’une silhouette, alors qu’elle tournait la tête vers la direction où devait se trouver celui qui venait de parler. Il parlait d’elle. Il parlait de ses yeux. Était-elle paralysée, aveugle ? Son cœur s’emballa et elle manqua d’air, et autour d’elle, l’air bougeait, on se déplaçait, du cuir frottait rapidement, mais tout mouvement se stoppa soudainement, alors que de nouveau se faisait entendre la mélodie entendue jadis.

En s’éveillant, elle ouvrit immédiatement les yeux, tendit l’oreille. C’était silencieux, mais cette fois, loin d’être apaisant. Son corps basculait lentement… Et Alecto se dit qu’elle devait être sur une toile tendue, un hamac ? L’odeur était bourrée de terre et de feuille, l’air sur ses joues lourd. Était-elle sous terre ? Du blanc à perte de vue… Pourtant, cette fois, ses orteils bougeaient, et ses doigts également ! Un large rire lui explosa les tympans. Le sien. Soulagée d’avoir repris le contrôle sur ses membres, même sommairement, l’Esclave tourna la tête et décela une respiration proche de la sienne. Elle pouvait la reconnaître entre mille… Son Maître dormait près d’elle. Sa main tâtonna, mais ne trouva rien d’une sensation rugueuse de tissu tendu sous sa paume.

Elle sursauta en entendant la voix familière s’élever d’un peu plus loin, et fut toujours aussi étonnée de comprendre vaguement le sens de ses paroles. Le Démon avait été endormi parce qu’il avait été violent. Alecto ne put s’empêcher de pouffer de rire. Ce n’était pas étonnant de lui, et si elle avait bien perçu, Damascus ne comprenait pas cette langue. La voix continua de lui parler lentement, longtemps, lui expliquant posément les détails de son plan…

Ils étaient en sécurité depuis des heures, dans leurs galeries sous-terraines.
Ils étaient propres, nourris et protégés.

Elle était sauvée de la Mort.
Mais il faudrait payer le prix.

« Laissez-moi parler à mon Maître. » Souffla-t-elle, du moins était-elle persuadée d’avoir murmuré, mais cela résonna dans sa tête. Aussitôt, des mains la frôlèrent, la redressant dans ce qui tenait désormais davantage lieu de balançoire. Sous ses pieds nus, à intervalle régulier et doux, un sol moelleux de mousse sans doute… Les douleurs du voyage étaient effacées, sa mâchoire ne faisait plus mal… Son pied heurta une masse plus dure, et Alecto sursauta en comprenant qu’il devait s’agir du Démon, endormi au sol. Le tableau immaculé lui refusait toujours de percevoir quoi que ce fut.

« Maî… Messire ? »

Elle n’était pas au Paradis.
La douleur lui serrait la gorge, mais l’absence de souffrances physiques alanguissait étrangement sa peine. La respiration de l’Infernal s’accélérait, signe qu’il se réveillait… La Servante ressentit un étrange pincement à ne pas pouvoir se rassurer en voyant son visage.

« Ecoutez-moi Messire. Il va falloir aider ces gens. Ils vous ont vu vous battre contre les hordes de créatures grises. Combattez pour eux, soyez leur Champion, et ils me rendront la vue. »

Pour Alecto, fidèle et dévouée, cela ne faisait aucun doute ; Son Maître accepterait ce marché pour qu’elle soit de nouveau en pleine possession de ses sens.

Damascus

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Re : Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]

Réponse 48 vendredi 17 septembre 2021, 22:40:34

Pour peu qu'un démon ai jamais eu un sommeil doux et réparateur, Damascus fut, ce jour là, peut être le premier de sa race à vivre cet état de grâce. Il était bien, conscient de sa béatitude endormie, et son rêve étrange lui offrait un cocon duquel il n'avait pas envie de sortir. Son corps lui paraissait souple et léger, reposé et purgé de toute impureté. De toute impureté .... Cette pensée lui fit ouvrir les yeux et il ne comprit pas où il était. Ses souvenirs jusqu'au dernier  étaient intacts et il revoyait le regard lourd de sagesse du petit être qui l'avait corrigé. L'air sentait la terre propre, brassée. L'endroit était sec mais aéré. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était étroite, basse de plafond mais confortable. Elle n'avait pas de porte et il pouvait voir qu'un corridor tranquille y débouchait. La lumière douce et tamisée était diffusée par un lichen épais accroché en grappes au murs bruts. Il devina qu'ils étaient dans un terrier, ou quelque chose dans ce genre là, sûrement le repaire de leurs nouveaux hôtes. A ses côtés, Alecto dormait paisiblement et elle affichait un sourire doucereux. Tout allait bien. De toute impureté ... Il y repensa et tendit le bras pour approcher la main de la poitrine de la jeune femme. Il fut soulagé de constater que le glyphe vibrait encore de son énergie à lui, plus faiblement certes, altéré par la magie de guérison de l'ancien, mais toujours là. Damascus reposa sa tête sur une masse tendre et se rendormit immédiatement.

Elle lui parlait. Elle lui parlait comme elle le faisait toujours, avec prudence et respect. Durant le combat, elle lui avait donné du 'Damascus' et à y repenser, il en avait sourit. Là, c'était à nouveau du Alecto précautionneux. Le guerrier se redressa sur les coudes. Il était nu. Un examen rapide lui indiqua que plus aucune cicatrice ne marbrait son corps parfait et qu'un regain de vitalité coulait dans ses veines. Il la regarda tandis qu'elle parlait. Elle le contemplait sans le voir et ne s'en plaignait pas.


"Viens!"

Accompagnant la parole, il la prit dans ses bras pour la serrer contre son torse. Elle était si légère. Elle sentait bon. Les petits êtres les avaient lavés, leurs affaires reprisées et propres étaient posées sur un petit meuble rustique. Damascus ne doutait pas que leurs chevaux vivaient aussi les plus doux moments de leur existence.

"Ne me refais plus jamais un coup pareil Alecto ... J'en perdrai toute envie de vivre."

C'était exagéré mais elle aimerait l'entendre. C'était exagéré mais moins que ce qu'il aurait admis. Il fallait quand même qu'il reprenne la main sur cet environnement auquel il n'était pas habitué.


"J'ai très envie de te baiser maintenant" lui glissa t'il à l'oreille en insinuant ses doigts entre ses cuisses pâles.

Un couinement courroucé lui ôta l'envie d'aller plus loin dans son exploration. A l'entrée de la pièce,  l'Ancien babilla un monologue rapide en le désignant d'un doigt accusateur.

"Quoi? Même ça faut ta permission?"

L'autre ne s'offusqua pas, haussa les épaules et lui fit signe de le suivre dans le corridor. Ah oui ... tout ça n'était pas gratuit, elle lui avait expliqué. Il pouvait refuser mais se coltiner une aveugle, même bien baisable, là où il se rendaient, c'était hors de question. Aussi, il s'habilla, s'équipa et rejoint l'Ancien qui l'attendait avec une troupe de sbires en armes. Ils représentaient vraiment l'exact opposé de leurs frères gris. Ils respiraient la bonté et la gentillesse. S'ils étaient en guerre contre leurs cousins, ça ne devait pas être facile. il arpenta un dédale de galeries propres, escortés par son groupe de protecteurs. Devant eux,  des femelles et des mioches détalaient sur leur passage, disparaissant dans des galeries annexes. Des rires résonnaient, aigus et contagieux. Ils remontèrent une pente légère et s'arrêtèrent devant une porte en bois solidement gardée par une escouade d'êtres plus épais que les autres. Ils portaient une armure d'écorce et brandissaient des piques pointues. Un ordre fusa et la porte s'ouvrit. La lumière du jour investit les lieux et Damascus plissa les yeux. Ils émergèrent à quelques mètres du renfoncement dans lequel il s'étaient réfugiés la veille au soir. La veille? Peut être plus, il n'en savait rien. Les chevaux attendaient là, gardés et bichonnés, heureux et repus. Les cuirs des équipements étaient comme neuf, les sacoches pleines, et des bottes d'herbe fraiche attendaient d'être emballées. L'étalon noir tourna la tête vers son maitre et le nargua d'un hennissement provocateur avant de se laisser gratter à nouveau par une créature consciencieuse.

"Toi mon vieux, tu vas finir comme une carne de parade." La monture ignora superbement le démon.

L'escorte s'impatientait. L'Ancien le poussa en avant. Apparemment ils feraient le chemin inverse à pied car ils prenaient clairement la direction de la ravine. Damascus ronchonna. Il n'avait aucune envie de retourner dans ce bourbier tant il avait eu du mal à en sortir. Il traina un peu, toujours aiguillonner par un sifflement ou une injonction du petit vieux. L'air doux de la matinée se fit plus âcre. Ils approchaient. L'ancien passa devant, huma l'air et dit quelque chose à ses troupes qui les effraya. L'escorte se dispersa, les petits êtres cherchant refuge derrière des racines ou des rochers. Leurs lances pointaient vers la grisaille de cette partie malade de la forêt et ils ne firent plus un bruit. L'Ancien se tourna vers Damascus, psalmodia et fit apparaitre devant lui un glyphe doré scintillant. D'un souffle léger, il le poussa vers le démon et le signe magique fut absorbé par sa poitrine. Une chaleur bienfaisante se diffusa dans son corps. Une protection sûrement. Quand il releva la tête, l'Ancien avait disparu. Derrière lui, ses gardes toujours maladroitement cachés, attendaient qu'il commence sa descente.

Retrouvé la scène du carnage fut aisé, il suffisait de descendre en ligne droite vers l'endroit où l'odeur était la plus insoutenable. Dans le fond de la ravine, la Mort avait repris ses droits et les vers dévoraient la chair putride des créatures qu'ils avaient abattues. Par les Enfers! Que ça puait! Le démon mesurait le ridicule de la situation. Seul à nouveau contre une horde de termites hurlantes. Alecto lui avait dit qu'il devait les exterminer. D'ailleurs ... Comment les comprenait-elle? Il avait oublié de lui demander. Mais maintenant qu'il y était, autant aller jusqu'au bout. Il se remémora les affres du combat et retrouva la piste par où la horde s'était enfuie. Il la remonta prudemment, tous ses sens en alerte, jusqu'à ce que des falaises de glaises, hautes de plusieurs mètres, l'encadre. Le ruisseau y coulait et il n'eut d'autre choix que de le remonter en son centre. L'eau fusait, acide contre ses bottes qui brillèrent d'une lueur dorée. Le glyphe œuvrait pour le préserver. Il marcha un moment, suivant les traces de la bande désorganisée qu'ils avaient vaincus. Le démon arriva enfin devant une grotte sombre d'où sortit un hurlement de rage. Il dégaina et se mit en garde. Ils devaient être des milliers là-dedans à se préparer à l'assaillir. Au lieu de ça, un être gris, purulent, semblables à ceux qui les avaient attaqués, sorti de l'ombre et l'apostropha violemment. Il était bien sûr ridiculement petit et particulièrement laid. Il s'avança et derrière lui, un flot compact de petits guerriers suivit, haranguant leur chef. Car il s'agissait bien du plus puissant d'entre eux ... Pour faire bonne mesure, et limiter les risques face à ce géant qui les avaient déjà massacrés, les êtres gris exhibèrent leurs sarbacanes et le criblèrent de fléchettes. Aucune ne fit mouche, écartées du démon par l'aura lumineuse qui scintillait à chaque piqure. Il s'en félicita, sinon son corps aurait pourri dans cet antre immonde. Hurlant de rage, le petit chef vainquit sa peur, leva sa lame rouillée et se rua sur son adversaire. Damascus le cueillit au cou, d'un mouvement souple et sec, le décapitant net et envoyant sa tête rouler aux pieds de ses congénères. Un 'OOOOOHHHH' surpris et aigu l'accueillit avec déférence mais pas un être ne bougea. Au contraire, leurs corps se voilèrent, se dissipèrent sans plus un bruit et disparurent en volutes grises. Quoi? C'était tout? Damascus venait de mettre fin à une guerre millénaire d'un coup d'épée? Il rit pour lui-même, esquissa quelques pas en se baissant dans la grotte d'où ne sortait pas un son. Il haussa les épaules et en vainqueur, retourna rejoindre les créatures vertes en haut de la butte. Il ramenait la tête du chef qui seule restait e cet étrange moment. Les gentils petits guerriers applaudirent, chantèrent, crièrent de joie, propageant la nouvelle aux animaux de la forêt et à leurs pairs. Le retour fut triomphal mais loin d'être simple, tous voulant le toucher, lui cirer ses bottes où le tenir par le doigt. Seul l'Ancien restait digne mais un sourire heureux barrait son visage. Le retour au havre de paix de leur demeure fut salué par un concert de flutes et de tambourins et quand il fut amené à Alecto, il avait hâte que cela se termine. Dehors un festin se préparait déjà.


"Est-ce que je t'ai manqué?"

Il lui prit le menton pour lever son petit visage de porcelaine vers lui.

"Maintenant tu vas dire au petit vieux qu'on va baiser jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout."

Alecto Nemed

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Re : Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]

Réponse 49 vendredi 21 janvier 2022, 22:26:50

Être dans les bras de Damascus.
Sentir sa peau lisse, douce. Sans aucun défaut. Elle la savait pâle, sans avoir besoin de la voir présentement. Parfaite.
Son Paradis n’était pas celui qu’elle croyait mais… Une bouffée étrange colora ses joues, et dans sa poitrine, son cœur vrombit lorsque le Démon lui ordonna de ne plus jamais agir ainsi. Ne plus lui faire peur ? Il était inquiété pour elle ?

Mensonge ou pas, pour le Petit Corbeau, les mots de l’Infernal étaient des vérités intouchables. Elle rêvait de les entendre, et, privée de la vision idéale de son visage si raffiné, sa voix mélodieuse n’en demeurait pas moins la chose la plus plaisante au Monde. Son Monde.

« Oui mon Maître… »

Collée à lui, à son corps nu, une chaleur irradia son buste, le glyphe les liant paraissait plus fort que jamais. Le murmure à son oreille réveilla immédiatement en elle un tourbillon de désir. La Servante avait oublié où elle était, ou s’ils étaient entourés. Le tambour dans sa poitrine résonnait dans ses tympans comme sous un orage puissant… Elle avait envie de lui, son corps le réclamait, et aussitôt cette main glissée entre ses cuisses la fit défaillir.

La chute fut brutale, comme on sort trop vite d’un rêve, et l’air autour d’elle changea. La tension érotique entre eux se dissipa, aussi vite que passe l’averse, laissant la petite Esclave bouche bée. La jeune femme baissa les yeux, honteuse, en sentant son Maître se lever, la laissant choir ainsi, pour suivre l’Ancien.

Vainement, Alecto tourna la tête de part et d’autre de la pièce où elle se trouvait… Seule ? Un sursaut la fit couiner en se rendant compte qu’on la touchait, avec respect, et peut-être même une pointe de timidité. De petites mains -elle en perçu quatre- la redressèrent, et dans un silence étrange, on l’habilla. Ses vêtements sentaient bon. Le cuir ne crissait plus de crasse, de terre, de sang. Ses bottes étaient sèches et les trous dans ses semelles avaient disparus. Sans pouvoir se retenir, un sourire, même un rire, accompagna ces révélations…

- Je la garderais bien avec moi.
- Si le Guerrier échoue, tu n’as qu’à la demander à l’Ancien, mais elle ne sert pas à grand-chose, si elle ne voit pas.
Un ricanement guilleret résonna.
- ça m’arrange un peu qu’elle ne puisse pas me voir…
Et les deux petites voix rirent ensemble.

Alecto n’osa pas souligner tout haut qu’elle avait compris leurs mots. Mais cette conversation anodine avait serré son estomac : Damascus était parti combattre les hordes de petites créatures grises et hargneuses, et sa vie était en danger. La peur étreignit son cœur. Et la petite voix rebelle dans sa tête murmura… «
Et s’il était tué dans la bataille ? » Elle cilla. « Tu serai libre. »

Non.
Elle ne voulait pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. A l’idée qu’un immonde petit gris puisse blesser le Démon, le Petit Corbeau se sentait envahie d’angoisse, et d’une colère sourde. Le tonnerre grondait dans son crâne. Et soudainement, elle réalisa que, s’il mourrait, s’il échouait dans cette épreuve imposée par ces créatures si douces et frêles, sa première pensée serait de se venger…

La Docile Alecto serrait le poing, à cette pensée. L’Ancien lui paierait cela, aveugle ou non, ce n’était pas une priorité. Elle était convaincue qu’elle pourrait vivre sans yeux, mais pas sans Damascus. Elle… perdrait… toute envie de … vivre.

Une fois habillée, on la réinstalla dans ce hamac étrange qui lui donnait l’impression de flotter lentement. Les deux petites choses qui l’avaient apprêtée lui apportèrent à manger, la texture ressemblait à des champignons, sucrés et salés à la fois. Une boisson fermentée piqua ses narines, et par politesse, la jeune femme accepta un verre, puis deux. Une langueur s’empara de son corps, l’anxiété, qui perturbait toutes ses pensées, accaparait tout son esprit, fut légèrement calmée. Elle se demandait si le liquide n’était pas alcoolisé, mais n’en percevait pas le goût.

Le temps ne passait pas rapidement, mais son état paraissait supportable. Ses pensées vagabondèrent… Que faisait son Maître ? Quoi qu’elle regarde, où que se porte ses yeux, un voile blanc opaque lui refusait toute distraction. Alors ne lui resta que son imagination. Rêveuse, à demi-allongée, se balançant légèrement, la Servante goûtait à l’oisiveté. Comme c’était … reposant.

Mais du bruit brisa sa quiétude. Se redressant comme après un doux songe, tournant la tête de toute part dans l’espoir de percevoir quelque chose, un indice, quoi que ce soit… Les clameurs étaient indistinctes, et Alecto crut d’abord à une très mauvaise nouvelle. Fallait-il fuir ? Où était son Maître ? La peur écarquilla ses yeux aveugles, la panique la submergea… Où était son Maître ? Tout s’agitait autour d’elle, elle entendait des pas, des murmures puis des petits cris. Ca courrait. Sa main se posa sur la garde de son aiguille, tremblante.

Pourtant, bientôt, la liesse se fit plus nette. Certains mots étaient faciles à comprendre, instinctivement. «
Victoire ».
L’Espace lâcha sa rapière, sauta sur ses pieds, chercha en vain quelque chose dans l’immaculé de sa vision. Les sons venaient vers elle, on hurlait, on chantait, on scandait des Hourras. Il y avait comme une odeur de feu et de viande qu’on fait rôtir au loin. Et bientôt, un autre parfum prit toute la place dans son esprit. Envahissant ses sinus, l’aura du Démon perfora ses pensées égarées. Son visage se tourna immédiatement en direction de lui, sans le voir, et les pas rapides, maîtrisés, puissants de son Maître s’approchèrent d’elle. Elle ressentait l’allégresse autour de lui, mais ne la percevait pas chez ce Guerrier Victorieux. Il y avait quelque chose de … déterminé.

Le contact de sa main sur son visage lui briller un sourire éclatant.

« Chaque seconde loin de vous est un déchirement. » Lança-t-elle sans réfléchir, avec une franchise déconcertante d’adoration. Instinctivement, ses lèvres cherchaient déjà les siennes.

Les mots qu’il prononça l’électrisèrent immédiatement. Cependant, nul besoin de donner d’instruction au Sage qui devait se trouver non loin, car elle l’entendit parfaitement ricaner, et articuler un calme «
Récompense », avant de se retirer.
Un calme étrange suivit le départ des Créatures, une seconde floue, hors du temps. Le visage d’albâtre de la Petite Poupée n’avait pas suivi les pas qui l’éloignaient, elle semblait chercher du regard les yeux du Démon, chercher sa bouche, sans y parvenir.

Il avait combattu, il en avait l’odeur, mais ne paraissait en rien éreinté de bataille. Elle supposa que viendrait le temps de lui conter ses aventures, comment il avait vaincu toute une armée de pygmées gris et hostiles, mais en cet instant, cela lui importait peu. Ils étaient en vie, et ses doigts graciles montaient déjà, à l’aveugle, jusqu’au ventre protégé de cuir de son Maître. Sa vue absente rendait ses mouvements délicats, elle devait se concentrer pour chercher, mais tâtonna jusqu’à sa ceinture. Elle avait mille fois dû dévêtir ses anciens Propriétaires, c’était un geste éculé, mais cette fois, Alecto était tremblante, certes, mais d’impatience.

Son pouls s’était accéléré, elle ressentait au creux de son ventre un puissant brasier. Le désir brûlait sa poitrine, alors qu’elle se hissait à ses lèvres pour l’embrasser. Une seconde, la petite voix lui souffla qu’il allait l’arrêter, encore, comme au beau milieu de la forêt, qu’il allait la torturer et faire d’elle ce qu’il voulait. Ses sourcils se froncèrent, et avec conviction, son baiser s’empara de cette bouche démoniaque avec appétit, pendant que ses doigts faisaient abdiquer la boucle de ceinture, qui tomba lourdement sous le poids des armes.

« Le Vainqueur des ennemis ancestraux mérite sa Récompense en effet. » Murmura la jeune femme, l’œil vide mais brillant d’une malice nouvelle.

Ses mains s’agitèrent pour faire céder tout tissu qui se trouverait sur sa route, jusqu’à empoigner avec une assurance étrange et fougueuse la trique déjà dressée du Démon. Son simple contact la fit soupirer d’aise, redoublant l’ardeur de ses baisers.

Sans attendre, elle se mit à genoux. Alors qu’elle semblait toujours si déférente dans cette posture, comme si Alecto était née pour courber l’échine, cette posture la rendit plus élégante. La soif de ce corps qu’elle chérissait tant, dont elle avait été trop privée, ce besoin qu’elle osait exprimer réellement, illuminait tout son être. En ouvrant la bouche sur son sexe comme une avaleuse de sabre, le Petit Corbeau souffla un gémissement de soulagement contre la peau brûlante et tendue.

Damascus

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Re : Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]

Réponse 50 samedi 22 janvier 2022, 19:09:00

Qu'elle était loin la petite servante timide qui rougissait sous le moindre regard  un peu trop inquisiteur. Disparue l'ingénue maladroite incapable de prendre une décision mineure s'en s'inquiéter d'en risquer les conséquences. Envolée l'innocence sainte de la pieuse Alecto. le chemin qu'elle prenait était celui de la Dame Noire dont le démon avait besoin à ses côtés, une femme forte capable à terme d'évoluer telle que lui.

Damascus roula des épaules pour faire tomber sa veste à terre. Sa petite sangsue n'avait pas perdu de temps pour le vampiriser et lui avait fait gouter ses lèvres pour des baisers enflammés. Il ne fut pas surpris par cette fougue mais n'eut pas le temps d'avancer que se laver d'abord serait une bonne idée. Bien sûr, elle l'avait pris au mot et s'était jetée sur lui à l'évocation de ce qui allait se produire. Si elle l'avait vu, elle aurait peut être hésité. Il était crotté et n'avait eu que le temps de se rincer les mains avant de vouloir descendre la voir.

Les mains fines d'Alecto s'activaient à lui retirer l'essentiel. Elle n'y voyait toujours rien et tâtonnait pour le dévêtir. Il sourit, c'était ... une vision agréable qu'une personne fasse tout pour extraire son sexe de son pantalon. Celui ci s'en érigea comme une colonne. Damascus avait le ventre en feu et les assauts humides des lèvres d'Alecto entretenaient ce brasier. Ce petit corps à la peau pâle lui avait manqué, leur lien s'affinait, se resserrait et il n'y était pas insensible. Il savait qu'à un moment, son sceau le soumettrait lui aussi à des passions dévorantes, mais n'en ayant jamais vécu, chaque changement le surprenait un peu.

Alecto était tombée à genoux et n'avait fait qu'une bouchée de lui. Il rejeta sa tête en arrière en exhalant et en serrant les poings, le corps tendu à l'extrême. Là aussi, la timidité du petit corbeau avait disparu. Elle prenait ce qu'elle voulait comme elle le décidait. Sa caresse buccale était d'une incroyable précision, tellement passionnée qu'il vacilla avant de se retenir à une paroi de leur petite antre. Alecto suivit son mouvement, se déplaçant à genoux pour ne pas perdre un millimètre de son repas. Elle donnait tout ce qu'elle avait, démontrant son expertise en la matière. Sa langue était partout, virevoltante, ses lèvres verrouillaient hermétiquement tout échappatoire à Damascus, et la profondeur de sa gorge délicate n'avait plus aucune limite. Elle était affamée et prenait la main sur leur plaisir.

Damascus eut un mal fou à se maintenir en condition de réaction. Il ne put retenir quelques râles sourds et saccadés et par deux fois, failli se répandre en elle. Il fit un effort colossal pour se dominer et heureusement un élément perturbateur vint à son aide. Un mouvement près de la porte lui fit tourner la tête. Une dizaine de petites créatures qui avaient du tromper la surveillance de L'Ancien se tenait dans l'encadrement du passage et les observait de leurs grands yeux attentifs. Ils ne commentaient pas mais ne rataient pas une miette du spectacle. le démon aurait pu les chasser mais ne le fit pas. C'était jour de fête après tout.

Une pression plus appuyée d'Alecto le fit sursauter. Elle se l'était emmanché jusqu'au bout  et ses succions semblaient destinées à arracher la fierté du démon. Il lui prit la tête à deux mains et appuya pour qu'elle cesse de bouger. Le délicieux gargouillis qui résulta de ce geste eut sur lui l'effet inverse de ce qu'il avait prévu. La sève monta sans signe avant coureur et il se répandit en grognant au plus profond de la gorge de sa princesse. Son bassin accompagna cette jouissance massive en à coups saccadés et une fois vidé, ses doigts relâchèrent la crinière qu'ils agrippaient.


"Alecto ... tu ..."

Deuxième orgasme! Alecto l'avait laissé glissé hors de sa bouche en creusant sa langue sous son passage. Sensation électrisante. il se déchargea à nouveau, inondant le beau visage de porcelaine de son foutre riche et épais.

"M ... Merde!"

Il glissa  et se retrouva assis face à elle. Elle souriait? le dégustait? S'abreuvait de lui? Son essence démoniaque se rassasiait d'images telles que celle-ci. Sa virilité n'ayant rien perdu de sa superbe, il grogna d'une envie dévorante et se redressa pour repousser Alecto au sol. il s'écrasa sur elle et tandis qu'il farfouillait entre ses cuisses pour se frayer un passage jusqu'à son écrin humide, il l'embrassait comme un fou. il l'embrocha d'une poussée unique, fidèle à lui-même mais avec une passion toute nouvelle, un seuil de son attirance pour Alecto ayant été franchi. Là, il avait besoin d'elle, de son âme, de son corps, de son esprit. En apposant son front contre le sien, il chercha à la pénétrer psychiquement. le résultat fut chaotique mais tellement lubrique que les deux se déchainèrent dans une étreinte presque inhumaine. Il la troussait, elle lui brisait les reins en l'enserrant de ses jambes. Ils roulèrent l'un sur l'autre, donnant autant qu'ils recevaient. il parvint à un moment à l'immobiliser pour la marteler de coups de reins puissants. l'esprit d'Alecto était un petit souffle ordonné, réparti  en parts égales correspondant à ses émotions et à sa manière d'être. celui de Damascus était tout l'inverse, un chaos démoniaque insondable et complètement désordonné. Quand les deux s'étaient brièvement imbriqués, leurs émotions s'étaient élevées à un summum spirituel. Le démon belliqueux craquait pour le petit corbeau et elle pouvait en deviner toute la teneur , tout comme lui lisait exactement ce qu'elle ressentait pour lui. Ils s'emboitèrent physiquement et psychologiquement et encore une fois, Damascus ne put rien faire d'autre que se répandre en longs jets dans le ventre de sa belle. Il s'affala sur elle, transpirant, essoufflé. Ses tentacules n'avaient même pas osé intervenir tant la tension avait été forte.

"Mais qu'est-ce que tu me fais ..." souffla t'il.

C'était le commencement, de leurs retrouvailles à cet instant, mais aussi d'une relation tellement forte qu'elle augurerait de grands changements qu'aucun des deux ne soupçonnaient.

Alecto Nemed

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Donner du plaisir à ses Propriétaires avait toujours été une récompense en soi, pour l’Eslave. Elle avait vécu pour eux, dans le seul but de les satisfaire, bien qu’ils ne lui renvoient souvent qu’une piètre compensation et que peu d’estime. Mais elle n’agissait jamais pour la récompense ou les mots qu’elle pourrait en tirer, mais pour le simple fait de leur être agréable. Cela confortait son âme, fussent-ils les pires ordures que Terra ait portées.

Et pourtant, lorsqu’elle faisait courir sa langue le long de la hampe dure de son Maître, Alecto se nourrissait du bien qu’elle pût offrir à Damascus, en tirant certes satisfaction, mais surtout, un désir piqué de fierté. Cette nouvelle sensation faisait gonfler sa poitrine, lui donnant davantage d’assurance. Elle savait le plaisir qu’elle prodiguait, elle entendait les quelques grognements caractéristiques du Démon, s’en enorgueillit presque. Les spasmes de son sexe l’encouragèrent là où ils auraient dû la freiner jadis, et au lieu de trembler et sursauter lorsque l’orgasme lui gicla dans le gosier, la Petite Poupée se recula et s’en retrouva maculée à nouveau.

Il lui était délicat de décrire le bonheur flou qu’elle sentait parcourir tout son être, alors que face à son regard, l’étendue blanche vibrait sans qu’elle ne distingue quoi que ce soit. Alecto regrettait de ne pouvoir admirer le beau visage de Damascus lorsqu’il avait joui, se contentant d’imaginer ses traits. Ce souvenir lui tira un sourire d’adoration presqu’effrayant, et sursauta en entendant un grognement sauvage annoncer l’assaut de l’Infernal.

Encore essoufflée et gluante, le sol de mousse accueilli son dos mais sa posture où le plancher n’avaient que peu d’importance. Seuls comptaient ces baisers endiablés auxquels elle répondait entrecoupés de gémissements impatients. Il lui était impossible de se contenir, le brasier ouvrait ses entrailles, à tel point qu’un cri plus semblable à un râle s’éleva lorsqu’il la pénétra sans ménagement. Le Petit Corbeau si frêle et si discret trembla en sentant le front empoissé de sueur cogner contre le sien, et une décharge se produisit au moment même où ils ne formèrent plus qu’un seul être inarrêtable.

L’absence de vision formait une bulle autour d’eux, un cocon de magma, et ses autres sens décuplés par la cécité rendaient leurs étreintes plus déchainées que jamais. Pour la première fois de leur histoire, Alecto se sentait son égale alors qu’ils fusionnaient à coups de reins, de feulements et de bruits obscènes. Dès lorsque cette pensée s’éveilla à elle, la Servante se contracta, surprise par un violent orgasme, serrant de plus belle le bassin de son amant contre elle. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre que le Démon l’avait accompagné dans cette apogée, en supportant tout le poids de l’Infernal. La respiration coupée, parcourue de secousses, dégoulinante, à bout de souffle. Il était rare qu’elle ait à se démener ainsi, de si bon cœur, sans aucune menace, en en tirant autant de plaisir… Elle n’avait été ni contrainte, ni forcée pas même par chantage ou par charité. Elle avait décidé de tout ceci.

Ses yeux brillaient, malgré le voile immaculé, et la peau tirait par endroit où le foutre c’était répandu, mais son expression était celle d’une adoratrice. La voix de son Maître la fit clore les paupières, ses doigts vinrent se glisser dans ses longs cheveux noirs, décoiffés.

« Je ne fais que t’aimer. » Murmura à voix à peine audible la Servante. « Le Monde t’aimera. » Continua-t-elle avec un timbre bien plus assuré.

Le Monde devait être à ses pieds, c’était une évidence pour Alecto, et ce depuis sa rencontre avec le Démon. Cependant, cette fois, elle ne s’imaginait plus au sol, aussi basse que tous les sujets légitimes de son Prince. Non, désormais, la petite voix grandissante lui dictait d’être à ses côtés. Assise près de lui, non en dessous.

Dans un lourd instant de silence, le Petit Corbeau fit descendre sa main de la chevelure noire jusqu’à son dos, et effleura une fesse creusée par l’effort. Ce corps était parfait.

« Encore. » Osa-t-elle soudain réclamer, les mots sortis de sa bouche sans qu’elle ne rougisse cette fois, sans qu’elle ne cache sa bouche effrontée, sans qu’elle ne renie ses envies.

Damascus

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Deux trônes d'obsidienne pour deux âmes noires. Le palais de Damascus aux Enfers était inexpugnable. Depuis sa disparition du monde démoniaque, personne n'avait réussit à en passer les portes. L'immense complexe attendait juste son maitre légitime, et protégé par des nuées de sortilèges plus mortels les uns que les autres, il soutenait l'éternité, remplit de trésors et de secrets extraordinaires. Mais la puissance du palais résidait dans ces deux trônes qui siégeaient patiemment. Ils étaient identiques mais l'un d'entre eux paraissait plus patiné. C'était celui de Damascus et le second, celui de sa future épouse. Il avait eu des maitresses par centaines, peut être par milliers, traversant les âges de sa longévité immortelle. Mais jamais aucune n'avait eu l'honneur de s'asseoir à ses côtés. Son élue devrait être parfaite et répondre à des exigences qui effraieraient même une déesse du mal. Leur union clôturerait un cycle voulu par Satan lui-même pour s'assurer une succession idéale.  C'est aussi pour ça que la maitre des Enfers laissait le palais de son "fils" inviolé. Il n'était pas rancunier et avait le temps. L'existence de Damascus n'était qu'un instant fugace dans son éternité à lui. Bien sûr, d'autres démons briguaient ce sublime honneur mais le renégat avait une volonté qui ferait de lui un grand dirigeant du Mal. Il fallait juste le guider un peu mais en attendant cette éducation à venir, Méphistophélès se complaisait à regarder son rejeton forniquer dans ce terrier lointain. Sa présence était indétectable et sa vision ne s'expliquait pas. personne ne la comprendrait. Il savait et voyait, c'était tout.

"Encore."

Alecto ne demandait pas ni ne suggérait. Elle en voulait encore. Superbe dans son dépouillement, son regard aveugle brillait autant que sa peau maculée. Elle sentait son odeur à lui et portait les traces de leur étreinte intense. Damascus répondit par un baiser fougueux tandis qu'il reprenait son déhanchement pour mieux la pénétrer.  Il s'enfonçait dans son écrin chaud remplit de sa propre semence. Ses mains recherchèrent le bombé de la poitrine de la jeune femme pour s'en emparer avec force. Ses caresses augmentèrent en force et en pression. Elle avait les seins sensibles, les tétons érigés et le démon la pétrissait recherchant la plus tendre des sensibilités.

"Tout ce que tu veux ..."

Il feula, le timbre assourdit par l'envie, le désir, l'excitation, la jouissance ... Alecto.

Damascus prit de l'amplitude, ressortant presque entièrement d'elle pour y replonger frénétiquement, passionné dans son acte et l'explorant dans ses profondeurs les plus lointaines. Il atteint une résistance qu'il força et sentit un resserrement contracté autour de son gland. La sensation surréaliste faillit le faire venir et il grogna. Pas maintenant! Il se ficha en elle sans plus bouger, pour se calmer. Si elle tenta de bouger, il verrouilla ses hanches aux siennes et lui saisit les poignets pour ramener ses bras au derrière elle. La jeune beauté était étirée, le ventre creusée et la poitrine haute, cambrée sous lui, parfaite image de la femme soumise et maitrisée ... mais sans l'être. Bien au contraire à cet instant, c'est elle qui dominait la situation. Si Damascus bougeait, il jouirait aussitôt. Elle le tenait prisonnier en elle, le forçant à accepter sa faiblesse soudaine. Là où il aurait normalement dû réagir violemment, il offrit à Alecto l'accès à ce qu'était le pouvoir de contrôler les autres. C'était peut être la première fois que sa Dame vivait cette expérience grisante de manière aussi efficiente et lui-même n'eut aucune honte à la laisser faire.

Quand il s'avéra qu'elle ne le libèrerait pas, il reprit son œuvre, martelant en elle comme elle aimait tant, réduisant ses muqueuses à des vrilles de lubricité. Ils n'étaient plus qu'une entité unie dans un coït euphorique. Tout autour d'eux avait disparu et ils ne vivaient que pour l'émotion fiévreuse de ce moment.
Les petites créatures qui les observaient faisaient cercles autour d'eux, sans un bruit. Leurs commentaires s'étaient éteints dès qu'un halo de volutes sombres avait entouré le couple d'une chaleur bienfaitrice.


Alecto Nemed

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    Petite, passe inaperçue. Cicatrices, ou traces de brûlures sous les bras, près du cou, bref, un peu cachées.
    Crédule, extrêmement pieuse, facilement impressionnable et très discrète, elle va rougir si vous continuez à la regarder ainsi !
Tu le tiens entre tes cuisses et il est à toi.
La voix était triomphante dans sa tête, alors que le silence s’abattait autour d’eux, leurs deux corps presqu’immobiles, seulement soulevés des respirations haletantes, et bientôt, tous deux retinrent leur souffle. Alecto regretta de ne pouvoir plonger ses yeux dans les siens, à cet instant précis, pour lui exprimer toute l’étendue de cette dévotion pure qu’elle lui vouait. Plus Damascus s’enfonçait en elle, plus la Servante se sentait fusionner avec son Maître, et à chaque nouveau coup de bassin, le plaisir la faisait hoqueter.

Souvent, elle s’était sentie dépassée par les tourbillons des assauts du Démon, tout comme des autres qui l’avaient possédée. Mais cette fois, c’était un déchaînement de plaisir pur, et chaque fois qu’il lui semblait arriver le plafond de ce volcan de sensations, Damascus le repoussait.  Elle jouit encore, se pliant en deux, retenue par la poigne de son amant, contractant ses muscles en extirpant des borborygmes indistincts, submergée par l’orgasme qui lui coupa le souffle.

Le Petit Corbeau dégagea ses poignets de quelques petits coups secs, inconsciente ni de sa force, ni de son manque d’énergie, vidée et secouée de spasmes qui résonnaient le long de ses jambes, lui provoquant des crampes qu’elle ignorait. Ses mains encadrèrent le visage délicat de son Maître, son pouce tâtonna jusqu’à sa bouche, caressa la pulpe de ses lèvres, les yeux luisants, avant qu’elle ne l’embrasse indistinctement.

« Je veux conquérir des Royaumes et faire s’agenouiller les Monarques devant toi. Je veux faire plier la volonté des Puissants et voir dans leurs yeux l’adoration. »

En cet instant, la pacifiste Domestique se sentait capable de lever des armées en son nom, de démener pour faire plier les Seigneur ; mordre, baiser, trahir ou tuer quiconque se mettrait sur le chemin de Damascus. Donner sa vie ne lui semblait pas un sacrifice suffisant pour exprimer l’étendue de son amour.

Son petit corps se tortilla sous le sien, l’incitant à l’aider dans son mouvement, le tournant bientôt maladroitement sur le dos, pour le chevaucher ; Ne pas le voir ainsi lui était un crève-cœur. Elle imaginait les traits fins de son visage tiré par la jouissance, la sueur à ses tempes, ses lèvres rouges de l’avoir embrassée si fort. Ses épaules, Oh Seigneur, ses épaules aux muscles tendus par l’effort, et l’auréole sombre de ses cheveux de ténèbres… Lentement, la Colombe damnée ondula le bassin, dans un rythme si lent qu’ils semblaient presque immobiles. Les sensations accrues la faisaient frissonner silencieusement, et malgré son envie de paraître forte, l’énergie lui manquait largement.

Cependant, poussée par son affection sans borne, Alecto refusait de rompre ce moment si particulier. En quelques mouvements, elle sentit la virilité de son Maître tressauter en elle, la faisant ciller, dans une torpeur, au ralenti, dans une douceur étrange après le chaos de leur ballet. L’air autour d’eux portaient des parfums moites et lourds, et lorsque la jeune femme se courba pour venir de nouveau poser sa bouche sur celle de son Maître, trouvant la direction par instinct, son entre-jambe légèrement surélevé dégoulina des fluides qu’ils venaient d’échanger.

A mesure qu’elle l’embrassait avec une tendresse étrange et peu habituelle entre eux, une sensation étrange la dérangea. Et peu à peu, Alecto se rendit compte que le brouillard immaculé perdait de son opacité, jusqu’à la laisser découvrir les contours de Damascus. Son baiser s’intensifia pour s’éterniser.

Un piaillement autour d’elle, attira son attention, et comme une bulle éclate, l’Esclave tourna les yeux pour constater l’étendue des spectateurs. Tout se brisa. L’assurance, la force. La Petite Poupée chercha du regard les yeux de son Maître, comme si, lui aussi, découvrait qu’ils avaient été honteusement épiés. La gêne piqua ses joues, et au lieu de se réfugier craintivement dans les bras du Démon, la jeune femme se leva d’un bond, faisant s’écarter le cercle de curieux, et avant qu’elle n’ait pu se saisir de sa rapière, les petites créatures indiscrètes avaient déguerpi, certains en ricanant, d’autres en manifestant leur peur.

« Quel culot… » Souffla-t-elle, ahurie par ce qui venait de se passer, et rattrapée bientôt par a faiblesse de son corps, les jambes devenues molles.

Damascus

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Re : Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]

Réponse 54 samedi 29 janvier 2022, 12:15:30

"Quel culot..."

Le démon se redressa sur ses coudes. Alecto l'avait vampirisé comme jamais. Il s'était délecté de cette fougue qui avait extirpé la semence de son corps jusqu'à la dernière goutte. Ils avaient joui ensemble, intensément et Damascus baignait encore dans la torpeur sexuelle qui les avait enveloppé.

"Et quel cul ..."

Alecto se tenait debout devant lui, présentant derrière son expression outrée un joli petit fessier rebondi. Comme toujours après leurs ébats, elle était maculée des plaisirs de son homme et brillait d'une perversité malicieuse qu'elle ne mesurait. Une chaleur envahit à nouveau le bas-ventre du démon, réveillé par la vue de cette croupe qui n'appartenait qu'à lui.

"Alecto ..."

Il grogna, gagné par l'envie de plus se séparer des profondeurs de ce corps délicat. Il se leva et ne mit qu'un court instant avant de mettre sa compagne à quatre pattes. La seconde d'après, il l'embrochait à nouveau, glissant facilement dans la moiteur de son vagin offert. Il la prit par les hanches, y ancrant ses doigts, et se donna une amplitude supplémentaire pour accentuer la puissance de sa pénétration. Elle pouvait crier, il faisait de même tant la sensation folle, la nécessité de la baiser, le besoin de la posséder était intense. Quand il lâchait ses hanches, c'était pour lui saisir les épaules, lui peloter les seins, caresser sa peau, y laisser sa marque ...

Son orgasme vint plus rapidement que le précédent et même s'il ne put lui offrir qu'une rare récompense, il trembla tellement fort qu'il s'effondra sur son dos, le front ruisselant de sueur, posé entre ses omoplates.


"Nous nous sommes retrouvés ..."

Elle voyait à présent. Il avait remarqué la mobilité de ses pupilles quand la vue lui était revenue. Le Vieux avait tenu sa promesse. S'il ne l'avait pas fait, Damascus l'aurait décapité. Autour d'eux, l'atmosphère redevint celle de l'endroit où ils étaient, un simple terrier appartenant un petit peuple bien trop curieux. Comme s'ils n'attendaient que ça depuis un moment, une colonne de petites créatures entra apportant tout ce qu'il fallait pour préparer leurs bienfaiteurs. Damascus et Alecto furent lavés, préparés, coiffés par des dizaines de petites fébriles. Dans un coin, un couple de ces choses s'essaya à reproduire la dernière position de coït du couple mais comme elles avaient les jambes trop courtes, le résultat fut cocasse et termina par une dispute. Ils furent nourris de fruits, noix et d'autres mets qu'ils ne connaissaient pas mais qui leur donnèrent une vigueur nouvelle. Leurs vêtements avaient été lavé et paraissaient comme neufs, une certaine magie y était surement pour quelque chose.

Quand ils furent prêt, ils quittèrent les tunnels pour retrouver le calme de la forêt. Leurs montures les attendaient, parées, et piaffèrent à la vue de leurs maitres. Même le destrier de Damascus vint loger ses naseaux contre la poitrine du démon pour quémander une attention particulière. Le petit peuple grenouillait aux alentours et le Vieux ne lâchait pas Alecto. C'est d'ailleurs elle qui se chargeait de communiquer avec eux. Ils montraient bien du respect à Damascus mais évitaient quand même de le frôler de trop prêt.

Il était temps de partir et les adieux furent longs. De petites mains se tendaient pour toucher la princesse humaine dont l'histoire nourrirait les contes de cet étrange communauté pendant longtemps. Quand ils enfourchèrent leurs chevaux, les créatures formèrent une haie d'honneur et entonnèrent un chant joyeux qui résonna dans la forêt bien après qu'ils les aient perdu de vue.

Assez vite, ils quittèrent les immensités végétales qu'ils arpentaient depuis leur entrée dans la forêt. Les arbres immenses aux racines larges et aériennes laissèrent la place à des spécimens de taille plus conventionnelle, certes toujours hauts mais plus "normaux". En revanche, au sol, les tapis de feuilles sèches furent remplacés par des buissons colorés de fleurs chatoyantes et mouvantes. Il y en avait de toutes les tailles, de toutes les formes et leurs couleurs formaient une onde artistique superbe.  Des quantités d'insectes brillants voletaient pour se délecter des nectars produits par cette végétation riche et servaient ensuite de repas à de jolis oiseaux à longs plumages qui piquaient des hauteurs pour les happer habilement. l'endroit était féérique et la tiédeur des lieux était toujours aussi agréable. L'air embaumait de fragrances lourdes et florales et la luminosité jaillissant de cet ensemble magnifique les changeait des ombres permanentes de la haute forêt.

Ils arpentaient au pas un chemin propre où ils pouvaient chevaucher côte à côte. Ils ne pouvaient pas aller plus vite car il fallait parfois négocier le passage d'un rocher gris barrant le passage où encore suivre un angle raide de leur itinéraire.

A un moment, une sorte de renard à la fourrure dorée jaillit devant eux. Il s'arrêta surpris, un court instant, et bondit de côté pour s'échapper mais ... une fleur géante, superbe avec ses larges pétales irisés, siffla et le saisit par une patte. Le cœur de la fleur s'ouvrit sur trois rangées de dents acérées et le petit animal poussa un cri aigu quand elles se refermèrent sur ses chairs. Il fut broyé et avalé en quelques secondes avant que le végétal reprenne sa position initiale.

L'endroit était dangereux et il ne fallait pas l'oublier.


Damascus se pencha sur Alecto et lui saisit un sein avant de l'embrasser.


"Derrière toute beauté se cache un danger. Qu'en est-il du tien?"


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