Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[Terminé] Encore foiré! [Alecto Nemed]

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Alecto Nemed

Humain(e)

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    ~Esclave de Thiana Gian~
    Petite, passe inaperçue. Cicatrices, ou traces de brûlures sous les bras, près du cou, bref, un peu cachées.
    Crédule, extrêmement pieuse, facilement impressionnable et très discrète, elle va rougir si vous continuez à la regarder ainsi !

Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 75 samedi 06 juin 2020, 23:17:55

A chaque centimètre qui s'enfonçait en elle, Alecto manquait de défaillir. Elle sentait son corps engourdi de plaisir, qui n'eut pas le temps de retomber, tellement ce membre chaud et palpitant la rendait déjà submergée de désirs. Quoi qu'elle ait pu ressentir de négatif, si par hasard une pensée fugace lui soufflait qu'elle se trahissait avec lui, qu'elle était un transfuge, désormais, elle le chassait avec énergie. Cette énergie de totale appartenance à son Roi.

Elle se refusait de quitter ses yeux à mesure qu'il la pénétrait, elle voulait voir son visage et imprégner pour toujours dans sa rétine ce regard magnifique qui la rendait folle. Folle, oui. Démente. Elle aurait du avoir honte de songer qu'elle avait envie de lui sans aucune retenue, qu'elle raffolait de la sensation de sa chair s'écartant pour qu'il se glisse en elle, profondément. Oh. Oui. Elle le voulait si profondément en elle... C'en était intenable.

Quel miracle avait fait le vin... Elle enserra son bassin de ses jambes, sans souplesse néanmoins, mais avec passion. Entre ses seins, son médaillon vibrait et se soulevait à une vitesse effarante, tant elle suffoquait, le souffle court. L'attente était agaçante, presque, un sentiment qu'elle ne ressentait que peu. Elle s'impatientait et Serenos jouait de ses nerfs, s'enfonçant lentement d'abord, jusqu'au fond. Il lui arracha même un grognement avide. Qui eut cru qu'un visage d'ange comme le sien pourrait exprimer une telle fièvre, une telle envie primale.

Repliant au mieux ses jambes pour intensifier leur valse, leurs deux corps ne faisaient désormais plus qu'un. Elle lâcha un soupir de plénitude, comme une bénédiction, une communion totale avec Son Roi.

"Oh, Oh... Mon Roi..." Gémit-elle, en le sentant commencer ses mouvements de va et vient, sentant sous ses talons les muscles de ses fesses se contracter en rythme.

Alecto ne pouvait que bénir cette position, classique, certes, mais où elle pouvait pleinement vivre le mariage harmonieux de leurs corps. Elle pouvait se perdre dans la contemplation de son visage, se noyer dans le bleu de ses yeux, recueillir ses râles. Incapable de rester inactive, cette fois-ci, son bassin débuta de langoureuses ondulations, essayant maladroitement de s'accorder à ses mouvements. Mais elle avait toutes les peines du monde à se concentrer sur ses gestes, tant son entre-jambe irradiait d'un plaisir qui annihilait tout le reste. 

Prenant peu à peu ses marques, comme un instinct naturel bien enfoui qui reparaît, elle valsait désormais avec Serenos, en se laissant aller aux vocalises qui lui venaient sans les contraindre. Elle était, finalement, plutôt bavarde, comme on peut l'être lorsque l'on découvre quelque chose de totalement nouveau, et glissa sa main moite de sueur le long de son buste, pour frémir en le caressant, en agrippant sa peau marquée, en enfonçant, même, ses ongles légèrement.

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 76 dimanche 07 juin 2020, 00:16:06

Il sentit bien clairement le bassin de la jeune femme se muer sous lui alors qu'ils faisaient enfin un, tout autant qu'il était loin d'avoir raté l'opportunité, assurément rare, de l'entendre se plaindre de frustration et de désir, même sous la forme d'un grognement. Il y avait donc également ce genre de sentiments cachés au fond d'elle. Le souverain en était visiblement ravi, encore plus lorsque les jambes d'Alecto se refermèrent sur lui, se resserrant et l'attirant contre elle, le forçant à se presser un peu plus et s'enfoncer plus profondément en elle.

Alors que les mouvements débutèrent, il remarqua toujours son médaillon sur sa poitrine, remuant au rythme de leurs mouvements, et il se pencha sur elle. Peut-être que la voir le porter lui donnait un sentiment de légitimité, autant que ses propres paroles. Il prit doucement la main de sa belle, posée sur son torse, et lui asséna des coups de rein plus fougueux, la regardant gémir et vocaliser, comme si elle était une cantatrice qui lui offrait sa plus belle performance, puis relâcha sa main, venant plutôt glisser la sienne sous le dos de la jeune femme pour le supporter et la soulever légèrement pour faciliter les mouvements de son membre en elle. Les yeux de Serenos quittèrent alors le collier, remontant vers les yeux, dans lesquels il se perdit.

Pour comprendre comment Serenos se sentait, il fallait savoir que Serenos n'avait que rarement fait cet acte que l'on appelait "l'amour". Il avait eu des aventures, certes, et il avait consommé les femmes et les hommes selon ses envies, bien que, grandissant, l'allure féminine devint sa favorite, au point de délaisser les hommes virils, favorisant ces jeunes personnes qui cultivait une apparence et une attitude féminine au point de s'y méprendre avec le charme féminin, mais il n'avait que rarement senti son cœur battre pour ces femmes ou personnes. Si la passion charnelle ne manquait pas, son cœur restait constant, voire distant et froid, au point qu'il apparentait parfois ces ébats comme un duel entre lui-même et la personne devant lui, à savoir qui serait celui qui rendrait les armes le plus vite. Dans le cas d'Alecto, ce n'était pas seulement son corps qui avait soif d'elle; son esprit et son cœur ne cessaient de l'appeler, bien qu'elle soit son opposé physique et psychologique. Évidemment, leur moralité restait similaire; tous deux recherchaient le bien et le bon, mais là où il le recherchait à travers sa raison, elle le recherchait au travers de sa Foi.

Il s'affala alors doucement sur elle, plaquant son torse contre sa poitrine, et commença un mouvement plus passionné, remuant l'entièreté de son corps d'homme contre le sien, usant de la main qui supportait son dos pour la caller contre lui et la serrer avec force contre lui. Le plaisir du Roi grimpa encore, et finalement, à la voix de la jeune femme se mêla, occasionnellement, la respiration rauque du Roi, et ses grognements profonds, qu'il tut en venant les étouffer dans le cou de la jeune femme, où il posa des baisers amoureux. N'ayant désormais plus besoin de se soutenir, le Roi posa une main sur la poitrine de sa belle et entama des caresses tendres, caresses bien rapidement accompagnés des pincements de ses doigts sur les tétons durcis de la jeune femme, lui accordant d'autres sensations. Et plus le plaisir du Roi et de sa compagne augmentait, moins le Roi ne voyait de raisons de se contenir, s'enfonçant encore plus profondément en elle, pressant son membre contre le col de son utérus, et augmentant encore plus la cadence de leurs mouvements.

Une autre chose qui l'attisait dans tout cela était la notion de l'interdit, notamment pour Alecto. Il était le Roi, elle n'avait ni titre ni terre à lui apporter à travers leur union. Beaucoup désapprouveraient de leur relation, et nombres s'y opposerait, et il y était préparé. Que viennent les nobles avec leurs armées, que viennent ceux qui se disaient plus méritant de ses attentions, le Roi ne laisserait pas Alecto lui filer entre les mains. Elle en valait, du moins en son cœur et son esprit, la peine, et ce bien largement. Du côté d'Alecto, elle s'adonnait aux plaisirs de la chair alors que les dogmes de sa Foi stipulaient que seuls des époux, unis par les liens sacrés de l'institution maritale et par leur Foi, avaient le droit de s'unir dans la bénédiction de leur Seigneur Tout-Puissant. Aucun prêtre ne leur pardonnerait leurs transgressions, et aucun n'accepterait cette union entre un Païen, un hérétique, avec une femme de sa Foi, même si ce même hérétique était un Roi, simplement parce que les ordres du Grand Pontife, qui avait excommunié cet homme, étaient au même grade que la parole même du Sauveur. Dans les faits, Alecto partageait en ce moment même sa couche avec ce que l'Église qualifiait d'engeance. Un monstre.

Mais encore une fois, les gémissements de celle-ci chassèrent de l'esprit du Roi ces pensées sombres, et il reprit de plus belle, empalant la jeune femme sur sa verge avec une passion grandissante. Il se pencha alors sur la jeune femme et murmura à son oreille.

"Griffe mon dos, Alecto… Enfonce tes ongles dans ma chair."

Cela avait quelque chose de symbolique pour le Roi. Son dos était couvert de cicatrices, qui ont toutes été infligées par des gens qui lui voulaient du mal. Il souhaitait qu'Alecto le purifie, en un sens, comme elle seule pouvait le faire, de ces souvenirs qui lui donnaient l'impression de n'avoir que des mauvais souvenirs. Il voulait que, si le destin lui ravissait Alecto, qu'il ait une cicatrice d'elle, pour qu'il ne l'oublie jamais. Oh, certes, maintenant qu'ils étaient ensemble et qu'elle était sa compagne, si elle devait partir sans crier gare, il la pourchasserait jusqu'aux confins de Terra, mais s'ils devaient être séparés parce que son destin l'appelait loin de lui, elle resterait à jamais gravée dans la tapisserie de sa chair.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 77 dimanche 07 juin 2020, 09:35:01

Les mots du Roi furent comme un électrochoc pour Alecto. Certes, elle manquait largement d'imagination, mais s'il y avait bien une chose qu'elle savait faire à merveille, c'était obéir aux ordres...
Entendre la voix de Serenos fit vibrer ses tympans, cela décupla son plaisir en une seconde, ouvrant les yeux plus ronds et gémissant de délice tant ces sons étaient envoûtant.

Sans se faire attendre, sa Compagne pressa ses doigts plus fort qu'avant contre ses épaules, jusqu'à son dos. Ses ongles appuyèrent davantage en perçant la peau de son amant, se rendant compte à quel point cet ordre intimé par Serenos lui donnait des frissons, qu'exécuter ses demandes la rendait frénétique et accentuait ses sensations. Ses ongles marquaient légèrement le dos du Roi en y inscrivant son emprunte au milieu des cicatrices, des constellations diverses, sans deviner les intentions de Serenos.

Ses cuisses accentuèrent alors la pression autour de son bassin, tant ses coups de rein devenaient sauvages, comme si elle voulait s'agripper et raffermir sa prise. Comme si elle ne pouvait qu'essayer de suivre ce rythme endiablé qu'il imposait. Les simples mots, et quelques râles de Serenos, avaient élevé le ton de sa voix, elle criait presque à chaque fois qu'elle sentait son membre entrer totalement en elle et lui envoyer des décharges électriques de l'intérieur.

"Encore ! Encore !"

L'alcool l'avait métamorphosée, ou peut-être simplement, retiré toutes ses contraintes.
Pendant qu'elle griffait ses omoplates, son autre main se plaqua contre sa fesse musclée pour accompagner avec maladresse ses mouvements de bassin, alors qu'elle ondulait toujours sous lui pour accentuer leur union. Ce nouvel angle la fit sursauter et les vibrations la gagnèrent à nouveau en contractant tous ses muscles de manière anarchique, enlaçant son Roi dans ses bras et le serrant avec toute la force dont elle était capable.

Désarçonnée par autant de plaisir, elle lacéra son dos des deux mains bien involontairement, et sa bouche se perdit dans le creux de son cou en le brûlant de mille baisers frénétiques pour éviter de lui hurler dans l'oreille. Elle se sentait à la merci de ses sensations, à la merci de Serenos, esclave de son plaisir. En inspirant sa peau rendue salée par la sueur qui les recouvrait, Alecto songea qu'elle était au paradis.

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 78 dimanche 07 juin 2020, 12:06:46

Encore une fois, Alecto surpris le Roi de Meisa en obéissant à ses demandes. Elle ne posa pas de question, elle ne se sentit pas non plus dépassée par cet ordre pourtant très simple, et surtout, elle ne protesta pas. Docilement, mais passionnément, ses doigts se pressèrent dans le dos du Roi, l'agrippant fermement, et il perçut ce picotement intense lorsque la douleur se manifesta, lui arrachant un râle de plaisir, un plaisir qui lui causa de se montrer d'autant plus passionné dans les mouvements de son corps contre celui de sa compagne qui, non contente de seulement le marquer, lui intima un ordre simple; elle en voulait encore plus. Ses cris grimpèrent en décibel au creux de l'oreille de Serenos, pour son plus grand plaisir, ce qui l'encouragea à faire encore mieux.

C'est donc avec ses deux puissantes mains que le Roi enlaca sa belle et la souleva lentement du matelas pour la plaquer contre la tête de lit en bois. Cette partie du mobilière, du haut de son mètre et demi, avait été sculpté et ouvragé sur ordre spéciale du Roi, et les reliefs ciselés par un artisan de sa connaissance représentaient un sombrechant, l'oiseau que Serenos avait choisi comme non seulement son étendard mais aussi comme la composante majeure de ses armoiries royales, les ailes bien ouvertes dans toute leur majesté. Alors que le bois qui composait l'oiseau était de l'ébène, tout le reste était en pin blanc, avec des petites décorations dorées. Par quel procédé l'artisan avait réussi à intégrer l'ébène au pin sans laisser une grande trace de découpage derrière était complètement inconnu du Roi, mais il ne détectait aucune magie derrière, donc il ne pouvait qu'être épaté. Il ne put s'empêcher de remarquer, néanmoins, que de son point de vue, il lui sembla un instant qu'Alecto était munie d'ailes noires, complétant un portrait d'ange que le Roi trouvait tout simplement exquis.

Les mains de Serenos vinrent alors se poser sous les fesses d'Alecto, et, sans plus d'égard pour sa délicate personne, en dehors des mesures nécessaires pour qu'elle ne soit pas blessée dans sa fougue, le Roi reprit ses coups de rein, reprenant un rythme endiablé et passionné dans ses va-et-vient. C'est alors que le souverain ressentit le raffermissement des cuisses contre lui, mais également cette étreinte qui manqua presque de lui couper le souffle, lui rappelant alors qu'Alecto restait sa compagne, et donc, pour s'assurer de son bien-être, il posa un baiser contre sa nuque, sa joue, comme s'il s'excusait, mais par ce geste lui demandait, ou plutôt la suppliait, de tenir bon encore un peu. Il sentait bien que leur plaisir allait bientôt atteindre son paroxysme, et pour cette raison, il ne voulait pas s'arrêter maintenant.

Les coups de butoir continuèrent encore quelques minutes, avec les râles et la respiration du Roi gagnant en intensité, autant que la sensation de brûlure dans son dos, sur lequel quelques gouttes de sang, causées par les ongles enfoncés dans sa chair, coulaient. Le Roi se sentait brûlant, fiévreux, et son corps était couvert de cette fine couche de sueur qui se mêlait à celle d'Alecto, comme si leurs corps cherchaient à se mélanger par ce procédé. Après quelques bonnes minutes, le souverain donna ses ultimes coups de rein et sa respiration halta pour une ou deux secondes. Pendant ces deux secondes, son esprit fut submergé, complètement, par une sensation extrême qu'il n'avait pas ressentie depuis fort longtemps, ce moment de parfaite limpidité où une personne se rendait compte de ce qui se passait dans son corps; une vague, partant évidemment de la région intime, qui se propageait dans l'entièreté du corps, atteignant bien vite le cerveau. Le Roi se laissa aller à cette sensation extrême de plaisir, et répandit sa semence dans le ventre accueillant et potentiellement fertile d'Alecto.

Le Roi regarda alors sa compagne avec des yeux brillants et intenses, avant de se pencher sur elle et de l'embrasser tendrement.

"Alecto… Ma tendre, ma bien-aimée, mon Alecto…" dit-il dans son dialecte étrange.

Même si elle ne comprenait peut-être pas la langue, elle pouvait comprendre que ces mots étaient prononcés avec un profond respect et amour pour elle. Tout pour elle et rien que pour elle.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 79 dimanche 07 juin 2020, 13:58:41

La tête lui tournait, tellement, qu'elle ne comprenait plus les mots du Roi. Elle ne réalisa pas le changement de langue, totalement inconsciente de ces choses là, uniquement bercée par le flou autour d'elle, et la plénitude, en elle. Alecto embrassa le Monarque, comme étourdie, cillant lentement. Elle entendait mal les sons autour d'elle, tant son propre battement de cœur était remonté dans ses tympans, et ses tempes vibraient encore de pulsations fortes.

C'était incomparable. Ce sentiment de bénédiction totale qu'elle ressentait, après ses dévotions religieuses, ne pouvaient pas rivaliser... Car elle avait la conviction viscérale d'avoir communier avec Serenos de la façon la plus intense qui soit, la plus physique, aussi. Ils avaient atteint les sommets du plaisir en symbiose totale, et les paroles du Roi, même si elle ne les comprenait pas, résonnait au loin comme de douces déclarations.

Comme elle l'aimait à cet instant. Ce visage était celui de son Maître, le seul qu'elle se soit choisi. Alecto était prête à se damner pour lui, à parjurer et à se donner corps et âme à cet homme. L'ivresse retombant, l'enivrement de l'extase prenait sa suite pour embrumer son esprit et la laisser comme sur un nuage.
Un nuage de sueur et du parfum de leur valse frénétique, un nuage bouillant, humide, moite. Ses forces l'abandonnèrent, la Compagne se laissa mollement choir en haletant.

Ses joues étaient en feu et sa gorge la brûlait trop pour qu'elle arrive à parler. Il lui semblait même qu'elle était enrouée, à force de crier. La boisson la laissant peu à peu consciente, Alecto reprit ses marques, redécouvrant la chambre du Roi comme si c'était la première fois. Elle vint l'embrasser, hagarde, et ne put s'en défaire. Elle voulait sa bouche, sur la sienne, se sentir aussi vivante dans ses bras, vivante et vibrante comme jamais.

Sa gorge douloureuse la força à s'éloigner un peu, mais elle plongeait son regard clair dans l'océan de ses yeux. Comme ils étaient beaux... Les rides d'expression qui les entouraient étaient autant de route vers ses sentiments. Elle embrassa sa pommette, puis le bord de sa paupière, puis sa mâchoire barbue. Comment ne pas l'aimer avec passion ? Quelles femmes ne lui offriraient pas son cœur sans rechigner ? Pour Alecto, Serenos était l'homme idéal. Elle l'aimait. Non, elle le vénérait.

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 80 lundi 08 juin 2020, 00:04:14

Le souverain de Meisa lui rendit chaque baiser alors qu'il la reposait doucement dans leur lit. La voyant ainsi satisfaite et épuisée, il ne put s'empêcher de se sentir un peu coupable, comme s'il en avait trop fait. Fort heureusement, sa compagne sembla capter son inquiétude et lui donna plusieurs baisers, ou alors elle était encore prise avec des vagues de passion incontrôlable. C'est presque à contrecoeur qu'il se retira de se retira d'elle. Son membre était étonnamment, enfin pour le Roi, toujours droit et prêt à en découdre, mais il savait qu'il n'était pas bon d'abuser des bonnes choses. Il se pencha sur elle, lui rendant ses baisers, avant de l'attirer contre lui, allongés l'un contre l'autre.

À ce moment-là, le Roi se sentait en paix. Il se sentait serein. Lorsqu'elle lui réclamait d'autres baiser, il les lui accordait avec plaisir, ses bras se refermant sur la fine silhouette de sa bien-aimée, l'attirant contre son cœur et lui murmurant des douceurs au creux de l'oreille. Tout d'un coup, il ne se sentait plus de sortir de cette chambre, d'aller faire la fête. Il serait heureux de simplement se laisser aller, là, contre elle, sans jamais penser à autre chose qu'à la faire sourire, à lui faire plaisir.

Bien sûr, le monde ne fonctionnait pas ainsi. Il savait qu'à tout moment, les serviteurs allaient entrer, les tirer du lit, les habiller de gré ou de force pour les envoyer jouer les jeux de la noblesse, comme les Rois l'ont fait pendant des générations et des générations. Du coup, il savait qu'il devait apprécier ce moment tant qu'il le pouvait encore. Donc, il embrassa sa belle, la serrant contre lui avec tendresse, les bras enlaçant sa fine silhouette, comme s'il souhaitait la protéger du reste de la journée, la protéger du temps qui passait.

Après un moment, il regarda également la jeune femme à son tour, avant de lui prendre doucement le visage de ses mains, avant de poser son front contre le sien et lui adresser un véritable sourire, un sourire d'amour et de chaleur. Alecto sentit graduellement l'énergie du Roi passer en elle, bien qu'elle ne put probablement pas déterminer l'origine de sa nouvelle vitalité. D'un coup, elle était moins enrouée, sa gorge était moins douloureuse, mais son ivresse sembla s'alourdir un brin.

Le Roi se redressa un peu, puis se laissa glisser jusqu'à ce que sa tête se pose sur le ventre d'Alecto, où il s'y reposa, les yeux clos, et se permit une sieste.

***

À l'insu du Roi et de sa nouvelle compagne, tout n'était pas aussi rayonnant, car à l'autre bout du monde, sur le continent, un homme attendait, dans le noir de sa demeure, et se mordait les doigts avec un mélange de rage et de protestation alors que ses yeux étaient rivés sur un miroir de voyant. Du sang coulait dans sa bouche, mais l'homme n'avait cure; sa rage ne cessait de grimper. Alecto. Alecto. Comment osait-elle se donner à cet hérétique? La belle Alecto, le cadeau du ciel. Il n'aurait jamais dû la laisser lui filer entre les doigts. Elle était sa promesse au salut, il ne se sentait près du paradis, du Seigneur, que lorsqu'elle versait ses larmes d'amour, ses cris d'adoration que pour lui, griffant ses draps. Oh, elle cherchait souvent à échapper à sa prise, dans sa jeunesse, mais ce n'était que pour l'attiser, pour qu'il mérite les promesses du paradis charnel qu'il trouvait dans son corps de jeune fille. Et la voilà qui chantait de plaisir pour ce monstre abject. Il ne le lui pardonnerait pas. Non. Bien sûr qu'il lui pardonnerait. Ce n'était pas sa faute, pas sa faute du tout. Elle était juste naïve. C'était la faute de ce corrupteur, de ce monstre. Les femmes sont ainsi, elles sont faibles devant les hommes. Non, elle ne se donnait pas à lui. Il la violait. Ce démon tentait de la souiller, mais il n'y arriverait pas.

L'homme se leva de son siège, repoussant le jeune serviteur dans lequel il avait déversé son péché alors qu'il observait les ébats de la belle Alecto et de ce monstre pêcheur et hérétique. Le jeune homme avait les yeux révulsés, faute d'oxygène, mais une fois libéré, il réussit à reprendre son air, éclatant bien vite en sanglot et se couvrant alors que l'homme revenait avec un fouet, et il se mit à fouetter la chair du jeune pêcheur. Il fallait faire sortir le pécher. Il entrait blanc, mais il ressortirait rouge. Le fouet claqua, le jeunot hurla, et la purification démarra. Il lui asséna aisément une trentaine de coups, sans ménagement, car le Tout-Puissant ne pardonnait pas le pêché s'il n'était pas sincèrement repenti, et seulement la douleur donnait le vaisseau nécessaire à l'expiation.

Malgré sa douleur, le pénitent se mit à le remercier, comme il se devait; après tout, ne le sauvait-il pas de l'enfer? Il ne demanda pas grâce non plus, comme un bon fidèle, car aucun homme ne pourrait espérer entrer au paradis s'il était alourdi par le pécher. Après le dernier coup de fouet, l'homme massa son 'déshonneur' et déversa de nouveau le péché de sa chair sur le pénitent, poussant un grand râle. Le blanc et le rouge se mélangea, jusqu'à ce qu'il déverse sur lui un grand seau d'eau salée. Il hurla de nouveau, mais rien de bien différent.

Il se détourna alors du jeune homme, et s'habilla, avant de poser sur sa tête la coiffe de l'Ecclésiaste, souriant alors qu'il passait devant une soeur. Sa prochaine destination avait été décidée; Meisa. Il sauverait Alecto de ce démon qui essayait de l'emmener vers le péché, et la ramènerait à sa place, au sein de la sainte Église de l'Ordre Immaculé, et elle serait placée à son service, pour le reste de ses jours, jusqu'à ce que Dieu les accueille dans sa béatitude, où elle serait sienne pour toujours, puisque la mort le libèrera de ses voeux. Fini, les flagellations, fini les cilices, fini les séances de purification pour obtenir le pardon du Seigneur; Il avait servi toute sa vie, et Alecto serait sienne dans l'après-vie. Si, par malheur, elle était déjà conquise par le démon, alors il la purifierait lui-même avant de l'envoyer vers le Seigneur de sa propre main.

Pour son bien.

Pour lui éviter la damnation.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 81 lundi 08 juin 2020, 14:36:35

Alecto était épuisée, il est vrai, mais elle se sentait à la fois chamboulée et extrêmement consciente. Chaque détail de la peau de son amant lui parut nettement, et elle vint caresser ses cheveux ébouriffés alors qu'il embrassait son ventre, puis s'y reposait comme sur un moelleux coussin. Il lui sembla qu'elle pourrait y passer des heures entières, observant le très haut plafond décoré, peint et sculpté, pendant qu'elle câlinait la tête du Roi avec tendresse.

Elle n'aurait jamais cru pouvoir rester ainsi contre un homme... Au Monastère, jamais cette idée ne lui serait venue, trop jeune. Puis, au Temple dans cet environnement plus urbain, l'adolescence lui avait bien chatouillé le cœur, mais elle s'était donnée corps et âme à l'apprentissage pour devenir Sœur. Elle ne vivait que pour Dieu, et avait facilement récité mille fois des vœux de chasteté, de pauvreté, d'obéissance à l'Ordre, en attendant le jour béni où elle pourrait les clamer haut et fort, quand elle pourrait les prononcer véritablement, officiellement.

Tout s'était brisé lorsque l'homme à l'origine de tous ses malheurs avait jeté son dévolu sur elle. Il avait anéanti à jamais au moins l'un de ses vœux, entraînant par la suite une série d'événements l'amenant ici, et maintenant.

Dans sa très grande miséricorde, Alecto était tentée de remercier le Ciel d'avoir un jour détruit son existence, et de la faire renaître aujourd'hui dans les bras de Serenos. Son cœur s'emballa, et alors qu'il dormait paisiblement contre elle, sa Compagne caressa délicatement sa joue en murmurant "Je t'aime, mon Roi." d'une voix à peine audible.

Mais elle ressentait le besoin viscéral de gagner la Chapelle. Il fallait qu'elle se confesse, qu'elle communie avec le Trés-Haut comme pour réaffirmer sa Foi et la totale obéissance à Ses lois. S'extirpant doucement, avec difficulté, de dessous son amant, elle posa ses pieds nus au sol, et sur la pointe des pieds se dirigea vers la grande porte de la chambre. Marina la prit de court et l'ouvrit pour entrer juste devant elle... Comme si elle savait. Alecto devint rouge, nue devant la servante, qui lui souriait avec un mélange de taquinerie et de douceur.

La domestique lui prit la main et, sans un mot afin de ne pas éveiller le Roi, elle entraîna la Compagne Royale jusqu'à un baquet d'eau, où elle la toiletta avec ce même petit sourire... L'ancienne Esclave ne pouvait s'empêcher d'être honteuse en songeant "Elle SAIT. Elle a tout entendu." Mais jamais Marina n'eut l'indélicatesse de dire quoi que ce soit. Rendue propre, dépourvue de sueur, parfumée, les cheveux tressés, et bientôt fardée, la servante noua une robe légère, et élégante, brodée d'oiseaux sombres aux ailes déployées, rehaussés d'argent et sertis d'hématites qui étincelaient.

Marina sembla l'admirer, ce qui augmenta encore la gêne de la jeune fille, mais la servante souriait tant, que cela dissipait un peu son malaise. Alecto se sentit jolie, quand on lui présenta son reflet dans le miroir... C'était rare, à croire que les mots doux de son Roi avaient trouvé leur place dans son esprit ? Elle prit le temps de tourner sur elle même, de se sourire, de s'incliner comme pour s'entraîner à ce qui l'attendait d'ici peu de temps.
La fête... le Bal... Elle sursauta.

"Il faut que ... que j'aille à la Chapelle..." Balbutia-t-elle à la servante, qui la laissa faire, puisque telle était la volonté de la Compagne Royale. D'un pas rapide, Alecto traversa la pièce dans les tintements et le vol des tissus aériens de sa tenue, pour se retrouver dans les couloirs. Seule. Pour la première fois.

Ce labyrinthe l'intimida à nouveau. Elle marcha un petit instant, perdue, en essayant de ne pas avoir l'air idiote, mais à chaque fois qu'elle croisait quelqu'un... Elle se sentait peu à sa place. On la regardait bizarrement, certains chuchotaient sur son passage. Quelle était la bonne attitude à adopter, lorsque l'on est Compagne Royale ? Elle l'ignorait et se contenta de sourire à quiconque croisait son regard, timidement.

Après avoir fait plusieurs dois demi-tour, elle trouva enfin la Chapelle, où elle s'engouffra. Un sentiment de soulagement envahit tout son être et elle se jeta au sol, le front contre le dallage, dans une posture de totale soumission.

"J'ai péché. Seigneur, Père de Toute Chose, Très-Haut parmi les Sages, pardonne la pécheresse qui se prosterne devant ta Puissance Infinie."

Elle récita plusieurs prières, appelant le pardon divin, face contre terre, en pleurant. Cependant, elle se sentait étrange... Il n'y avait en elle aucun regret. Aucun remord. Elle demandait la miséricorde divine, mais ne regrettait pas ce qu'elle venait de faire. Oh, non. Elle ne le regrettait en rien. Consciente de sa faute, elle se releva à la fin de ses litanies, souleva sa robe jusqu'au nombril, en saisissant un cierge, et laissa la cire la brûler, encore et encore, en psalmodiant les yeux fermés, les sourcils froncés par la douleur.

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 82 lundi 08 juin 2020, 16:15:41

À son réveil, Serenos remarqua immédiatement l'absence d'Alecto sous lui. Encore à moitié endormi par sa sieste, ses mains cherchèrent le lit, comme si elle pouvait se cacher dans le pli des draps. Constatant que, dans ces plis, elle n'y était pas, le souverain ne put s'empêcher d'apprécier l'ironie de la situation; tel était le traitement qu'il lui avait infligé au matin même. Eh bien, c'était donc maintenant de bonne guerre. Néanmoins, le Roi n'était pas fâché, il était simplement inquiet. Le palais était immense, pour les récentes arrivées, et s'y aventurer sans prendre les mesures appropriées était une excellente façon de se perdre définitivement dans les méandres du palais. Ce qui le rassura, néanmoins, c'est qu'une Sœur de Guerre l'empêcherait d'accéder aux endroits dangereux du palais, comme les catacombes, la salle d'arme ou la bibliothèque, cette dernière ne lui était pas strictement interdite, mais elle ne pouvait pas y entrer sans y être accompagnée, de peur qu'un autre incident comme celui de la veille ne lui tombe dessus sans que personne ne lui vienne en aide.

"Selene?"

La seconde servante, jusque là sans nom pour Alecto, entra, comme si elle avait entendu la voix de son Roi au travers de la porte d'argent et d'onyx. Comme à son habitude, elle approcha le Roi. Celui-ci se tira du lit et, avec une éponge ainsi qu'un seau d'eau tiède, la jeune femme s'affaira à nettoyer le Roi, de la tête aux pieds, retirant cette fine couche de sueur séchée sur les muscles du Roi, puis frotta son membre pour le nettoyer, presque impassible, sinon un brin rougissant, devant cette tâche.

De nulle part, le Roi sentit ses jambes se dérober et il tomba sur ses genoux. La servante eut un cri, avant d'essayer d'aider le Roi. Celui-ci la repoussa.

"Non. Ne me touche pas!"

Le Roi resta ainsi, prostré, pantelant.

"Va chercher Aldericht. Vite."

Sans demander son reste, la jeune servante détala, fonçant dans les couloirs pour aller trouver le prince.

Entretemps, Serenos sentait cette gangrène, cette Corruption, lui monter le long du bras et du flanc, ces taches plus brûlantes encore que des flammes, qui se répandaient sur sa peau, formant d'horrible cloques noires sur sa chair. Pris de douleur, le Roi se tint le bras et rugit de souffrance alors qu'il sentait ce feu grimper le long de ses muscles et de ses os, se tortillant à même le sol. Et le pire, c'est qu'il n'y avait rien à faire pour empêcher cette souffrance, et il avait tout tenté; bloquer ses nerfs magiquement n'y faisait rien, les brûler, et de ce fait s'infliger une douleur sans nom, non plus. Rien n'allégeait son calvaire, ni la magie, ni la science, ni l'alcool. Tout ce qui lui restait, c'était de souffrir et d'attendre que son fils n'arrive.

Évidemment, une fois convoqué, Aldericht ne perdit pas une seule seconde pour se manifester dans la chambre du Roi. Constatant magiquement de son état, le prince aveugle agrippa l'épaule du souverain et le poussa sur le lit avant de lever les mains et de les plonger dans son père, ses mains disparaissant dans les flammes. Contrairement à son père, qui absorbait la Corruption, le prince, lui, ne pouvait que lutter à ses côtés. Après quelques minutes d'intenses souffrances à protéger la psyché de son père, la douleur s'estompa et les cloques noires disparurent.

"Comment vous sentez-vous, père?
-Fe me fuis morgu 'a 'angue, grommela le Roi en crachant une petite dose de sang sur le sol.
-Je parlais en général.
-Fe fe 'aiffe gevi'er."

Roulant de ses yeux aveugles, le Prince aida son père à se redresser, s'assurant que les séquelles ne restaient pas, usant de sa propre magie pour assister le souverain en soulageant au mieux ses nerfs.

"Les crises sont de plus en plus fréquentes, commenta Aldericht.
-F'ai remarqué.

Un autre roulement des yeux, mais Aldericht était capable de comprendre que le Roi souffrait intensément de ces crises. La Corruption, comme toujours, était une terrible affliction. Incurable, douloureuse et souvent léthale, avec seulement un pratiquant de la magie sur plusieurs dizaines de milliers qui en mourait tous les jours, et rare étaient ceux qui vivaient aussi longtemps que le Roi. Le simple fait qu'il ne soit pas devenu simplement fou en raison de la douleur tenait du miracle en lui-même. Cette corruption n'était pas qu'une simple maladie; elle était une conséquence une façon pour la magie de montrer à tous qu'être un magicien et utiliser son pouvoir pour de mauvaises raisons n'était pas sans risque. Cela commençait souvent par une simple sensation de brulure, et des points noirs apparaissant sur un membre, ou deux, plus fréquemment sur le bras dominant, celui qui était le plus souvent utilisé pour exécuter proprement les mouvements nécessaires aux sortilèges, puis plus le temps passait, plus les taches grossissaient, se répandant sur le corps comme si elle cherchait à le consumer.

Fort heureusement, le Roi avait un esprit et une volonté de fer; même si Aldericht n'avait pas été là pour l'aider, il s'en serait certainement sorti sans trop de mal, ce qui ne voulait pas dire que le Roi était immunisé, pas du tout. Il savait que les crises allaient arriver, peu importe à quel point il voudrait les éviter. Il ne savait jamais quand, ou où, ou même s'il ne serait pas en séance de doléance et forcé d'agir comme si de rien n'était alors que son corps était baigné dans une douleur plus intense que les flammes de l'enfer. Il savait simplement qu'il n'y avait aucune façon d'y échapper, et cela, juste de savoir cela, suffisait à rendre certains mages complètement fous et dangereux.

Selene revint alors et vêtit son Roi en sanglotant, terrifiée et embarrassée de ne pas pouvoir aider son seigneur. Une main du Roi se posa alors sur sa tête et frotta doucement ses cheveux, comme pour la rassurer, ou pour l'assurer qu'il était satisfait de son travail. Ce n'était pas sa faute, et il était important qu'elle le comprenne, sinon, cela lui pèserait. Il le savait. Comme le bal approchait, il savait qu'il était nécessaire qu'il enfile quelque chose de plus adapté, donc il se fit apporter une tunique blanche décorée de ses armoiries et d'un pantalon noir. À ses poignets, on passa des bracelets d'argent, alors que son cou, on lui passait des colliers de platine, ainsi qu'un petit pendentif qui miroitait celui qu'il avait offert à Alecto.

"Où est Alecto?"
"Je l'ignore, monseigneur. Avec Marina, je crois."
"Eh bien, nous allons devoir la retrouver… la cérémonie d'intronisation ne va pas tarder."

***

Marina eut un cri soudain, qui fut étouffé par la main d'un homme massif, alors qu'une femme apparaissait dans le cadre de la porte menant à la petite chapelle où se trouvait la jeune Alecto.

"Eh bien, eh bien, eh bien."

Alecto n'aurait aucun mal à reconnaître ce ton hargneux et cette voix; il s'agissait de Patience, la jeune noble qu'elle avait rencontré plus tôt avec Aldericht. Derrière elle, deux grands hommes se tenaient, lèvres cousues ensemble et les yeux bandés. Leurs muscles, cependant, restaient une menace bien réelle; assurément plus grand que le Roi et plus musclés, ils ne portaient des kilts rouges.

"Je ne vous croyais pas assez stupide pour vous aventurer ainsi, seule, dans cette aile inhabitée. Maintenant, il est temps de vous punir. Rogor, Fervanst. Attrapez cette catin."

Les géants, bien que massifs, furent très rapides et pourchassèrent Alecto dans la pièce si elle tentait de se sauver, puisqu'il lui était désormais impossible d'échapper à la pièce en raison du troisième homme qui couvrait la seule porte. Une fois entre les mains de ces hommes, Alecto fut tirée de force jusqu'à Patience. Elle s'approcha alors d'elle et lui plaqua une main dans ses cheveux noirs pour les tirer.

"Le Roi était à moi, sale trainée!"

Elle lui asséna une puissante gifle sur la joue, la laissant tomber au sol, avant qu'elle ne tire sur ses cheveux et ne la redresse de nouveau, la frappant encore.

Le manège dura quelques bonnes secondes, avant que la "noble" dame ne cesse de la frapper, pantelante de rage et de colère.

"Pour ta sanction, tu vas prendre ce que Rogor va te montrer dans ta bouche, sans les dents. Puis, ce sera au tour de Fervanst, puis tu feras Versiren."

Avec un sourire immonde en raison de ses lèvres cousues, Rogor releva son pagne et révéla une verge conséquente. Il lui agrippa alors les cheveux et la plaqua contre son bas-ventre, lui enfournant la tête contre son membre et ses bourses, poussant un ricanement malveillant par le nez.

C'est alors qu'un nouveau grondement se fit entendre, derrière Patience, et finalement Marina poussa un cri, et avec raison; à quelques centimètres de sa tête, une lame écarlate avait jaillit de la poitrine de l'homme nommé Versiren. Elle s'extirpa immédiatement de sa prise pour aller se cacher dans un coin, alors que le colosse s'effondrait, libérant la porte et révélant derrière une silhouette bien familière à Alecto, puisqu'elle l'avait rencontré ce matin; c'était la silhouette du Chevalier nommé Gwyhin. Le blondin regarda les deux autres hommes et Patience, dont le visage se décomposa.

"S… Seigneur Gwyhin! Ce… ce n'est pas du tout ce que vous croyiez! Nous… Erm… Cette voleuse s'est infiltrée dans le palais! Nous allions la p…"
"Silence."

Et Patience se tut.

Gwyhin regarda lentement encore une autre fois les deux colosses, dont l'un relâcha nerveusement Alecto.

"Dame Alecto. Le sort de Patience repose entre les mains du Roi, désormais, mais quel sort attend ces deux brutes?"

La lame du chevalier se tourna lentement, prête à frapper.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 83 lundi 08 juin 2020, 19:33:08

Tout arriva trop vite pour qu'elle puisse dire exactement ce qu'il se passa, dans les détails. La douleur avait dû rendre son ouïe bien moins précise, car elle n'avait même pas entendu entrer les molosses et leur maîtresse.

Désormais, les yeux pleins de larmes et un sentiment abjecte de dégoût qui piquait ses narines et sa gorge, la cire encore chaude coulant sur son ventre sous sa robe qui avait été abîmée par les maltraitances de Patience, Alecto restait à genoux au sol, s'écartant comme elle le pouvait, le plus loin possible du dénommé Rogor.
Elle avait les joues rougies par les gifles, et son cuir chevelu la faisait souffrir, mais aucun son ne sortait de sa bouche, pas même un sanglot. Elle se redressa en se tenant à un prie-dieu, les jambes pesantes. Son regard embué, son visage plein de poussière et de marques de doigts, son attitude... tout exprimait l'abattement, mais surtout, la peine.

Elle regardait Patience avec une profonde pitié, alors que la femme lui lançait des regards haineux. N'osant porter ses yeux sur les mastodontes encore debout, et encore moins sur celui qui gisait dans son sang, la Compagne Royale pinça les lèvres.

"Il ne m'appartient pas de juger ces hommes." Elle avala difficilement sa salive, sentant sa mâchoire douloureuse.

"Mais la prière est source de rédemption." A en juger par leur visage déjà sacrifié, elle n'osait imaginer les épreuves que la vie leur avait imposées, pour en arriver à servir une femme au cœur emplit de ténèbres. S'efforçant de trouver les mots qu'elle aurait prononcé si elle été devenue Sœur, l'ancienne esclave se signa.

"L'Ordre accueille les brebis égarées pour leur montrer la Voie." Relevant les yeux, elle échangea un regard encore hagard et peu sûre d'elle, avec le Chevalier qui venait de la sauver.

"Peut-être... pourrions-nous les faire entrer dans un ordre de Silence afin de servir le Tout-Puissant, car leurs bras sont forts et les labeurs des églises toujours à recommencer."

Fortifier, réparer, labourer, tailler la pierre... Les travaux pénibles nécessitants une musculature telle que la leur ne manquaient pas. Ils les dégoûtaient, certes, et lui faisaient peur. Mais elle ne devait pas les juger pour leurs actes, ils étaient commandés par Patience. Dieu seul savait Ses Desseins.
Elle glissa machinalement la main à son ventre, pour que le tissu soyeux ne se colle pas à la cire, pensant en priorité à ne pas abîmer ses si beaux atours offerts par le Roi. Elle s'approcha de la Noble alors, en déglutissant, anxieuse. Mais, se trouver dans ce lieu saint la rendait plus sûre d'elle. Même si elle marchait au devant de la douleur ou de la peine, Alecto savait que ses pas étaient tracés par Dieu.

"Je vous pardonne, car vous êtes habitée par la haine. Je demanderai au Roi sa clémence pour votre sort." Lui dit-elle, sondant son regard, ne pouvant s'empêcher de se sentir minuscule face à elle... Mais Alecto était convaincue qu'il exploserait dans une soif puissance de vengeance. Cela ne l'empêcherait pas de le supplier.
La présence de Gwyhin la rassurant, cependant, l'arme qu'il brandissait la mettait mal à l'aise. Comme une menace constante.

Que serait-il arrivé s'il n'était pas intervenu ?
Elle frissonna. Mais en son fort intérieur, elle le savait. Elle avait déjà vécu des situations qui y ressemblaient... Cependant, la jalousie aveugle et la rage de Patience, cela, était nouveau. Et terrifiant.

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 84 lundi 08 juin 2020, 20:16:21

"Je ne crois pas qu'il soit possible de les envoyer où que ce soit."

Le jeune chevalier s'approcha du trio.

"Ils savent très bien que tout ce qui les sépare de leur liberté, c'est de me tuer."

Comme si par ces mots, il venait de réveiller ces deux abrutis, les colosses délaissèrent Alecto et foncèrent droit sur le chevalier du Roi. Le premier tenta de l'agripper, mais l'instant suivant, ce fut son moignon sanglant qui se posa sur l'épaulette du soldat; la main qu'il tentait d'utiliser avait été sectionnée par un mouvement parfait, exquis même, de cette lame affutée. L'instant d'après, ce fut sa jambe, puis la lame se planta dans le cœur du Colosse. Le blondin se baissa, fléchissant les genoux pour éviter le premier puis le second coup, exécutant un saut périlleux arrière pour passer au-dessus de son épée et du cadavre du premier adversaire avant de lever sa lame d'un geste brusque, éclaboussant de sang le visage de celui qui se dénommait Fervanst, qui rugit de colère en donnant des coups à l'aveuglette, tentant tant bien que mal de frapper ce garçon, mais il semblait toujours hors d'atteinte.

Pour Alecto, c'était une démonstration du savoir-faire de l'élite militaire de Meisa, et la raison pour laquelle les Trois Royaumes étaient aussi craints; le chevalier ne devait qu'à peine avoir son âge, sinon simplement en avoir l'air, et pourtant il se débarrassait avec aisance d'hommes âgés de plusieurs années de plus que lui. Après un moment à démontrer son talent supérieur, le chevalier mit fin à cette démonstration déplorable et, d'un bond suivit d'un mouvement d'épée fit rouler la tête du dernier homme sur le sol. Une fois que le corps s'effondra sur le sol, un soupir échappa aux lèvres de Gwyhin; il relâchait la tension de son corps, aussi simplement que s'il venait de faire une épreuve de gymnastique ou une démonstration devant un jury. Il regarda ensuite Patience en souriant.

"Très bien, nous irons donc devant le Roi et prierons pour sa clémence."
"Non!"

Tout d'un coup, Patience perdit toute sa superbe et tomba à genoux devant cette femme qu'elle haïssait et lui prit les mains.

"Pitié! Pitié! Ne dites rien au Roi! Dites-lui que Gwyhin ment! Pitié, dame Compagne!"

Gwyhin ne se départit cependant pas de son sourire avant d'agripper les mains de Patience. La dame hurla à s'en déchirer les cordes vocales en se débattant de toutes ses forces, mais cela n'eut aucun effet sur le jeune chevalier, qui resta de marbre devant cette démonstration de désespoir. Elle le mordit, lui donna des coups de pieds, tira de toutes ses forces pour arriver à se défaire de lui, mais il la tenait bien. Après un moment, comme il essayait à plusieurs reprises de parler à Alecto, il assomma la criarde d'une gifle avant de la balancer sur son épaule comme un vieux sac de patates.

"Je disais donc que le Tout-Puissant était notre sauveur et notre Lumière, mais que malheureusement, il n'y avait pas de couvents ou d'institutions religieuses dans les Trois Royaumes, donc pour ces deux-là, c'était déjà plutôt certains que leur tête allait rouler… puis avoir osé présenter sa personne inférieure à une Dame Compagne… Ils ne sont pas stupides au point d'espérer en réchapper."

Il s'inclina devant la jeune femme, avant de lui sourire, toujours aussi rayonnant qu'un petit soleil d'été.

"J'espère que le reste de la journée se déroulera sans problème, ô si belle Dame. Je m'occupe d'escorter la criminelle dans les geôles. Oh, et, encore félicitations pour vos fiançailles!"

Sur ces mots, le jeune homme se mit à marcher, tirant les deux colosses de sa main libre pour les jeter hors de la chapelle. Il se tourna vers la servante et lui donna quelques consignes très claires à suivre pour retirer le sang de la dalle, et aussi lui donna des directives pour se débarrasser des corps en accord avec les lois sur les crimes de lèse-majesté. Une fois tout mis en ordre, il s'excusa encore une fois et s'éloigna dans les couloirs… avant de revenir et regarder la Compagne.

"Au fait! Vous avez une très belle peau, vous ne devriez pas la brûler ainsi. Quoi que je doive admettre que cette odeur de chair cuite est tout simplement di-vine."

Et il disparut de nouveau.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 85 lundi 08 juin 2020, 21:21:20

Elle avait essayé d'empêcher le Chevalier de tuer les deux hommes de main de Patience, hurlant "NON !" avec ferveur, mais rien ne put retenir les coups des deux brutes, et de ce fait, leur mort. Lorsque la pauvre femme se jeta à ses pieds pour implorer son aide, Alecto voulut lui répondre qu'elle ne pourrait jamais mentir sur ce tels actes, mais qu'elle ferait son possible pour l'aider à retrouver la Lumière... Cependant, plongée dans sa rage, elle entraîna elle-même sa chute davantage, en provoquant Gwyhin.

Horrifiée par le spectacle du sang qui imbibait le dallage froid de la petite Chapelle, Alecto pleurait, quand le Chevalier était sorti. Il avait ôté la vie à ces trois personnes avec tant de facilité... Terrifiée par cette démonstration de violence, elle cacha son visage entre ses mains, alors qu'une armée de serviteurs s'occupaient de nettoyer le sol et d’exécuter les instructions du Chevalier d'élite. Quand elle s'en rendit compte, Alecto releva la tête, se rendant compte qu'elle était à genoux, et d'une voix étonnement ferme ordonna.

"Non !" Les serviteurs la regardèrent, étonnés, ne sachant visiblement pas ce qu'elle voulait. L'un d'eux était déjà près d'elle pour l'aider à se relever, et lui présenter un châle pour la réconforter. Elle ne bougeait pas, immobile, mais le regard délavé emplit de détresse.

"Je veux nettoyer, partez." Ils n'étaient pas convaincus... Ils n'allaient pas laisser une Compagne Royale faire leur travail... Mais son assurance fit ciller Marina, qui acquiesça, et donna quelques mouvements de mains pour que les domestiques exécutent les demandes de la Compagne Royale. Elle resta cependant, venant vers l'ancienne esclave, lui essuyant le visage encore bien marqué des traces de gifles.

"Pouvez-vous..." La voix d'Alecto était redevenue enrouée, comme peu à sa place. "Pouvez-vous quérir le Roi, s'il vous plait ?"

Marina hocha la tête, avant de sortir. Alecto était à nouveau seule dans la Chapelle. Les seaux d'eau savonneuse, les balais, les brosses avaient été abandonnées par les serviteur qu'elle avait chassé. Retroussant sa robe, elle attacha les torsades et les tresses de ses cheveux, malmenées par Patience, pour qu'elle ne retombent pas dans ses yeux. Puis, remontant ses manches, elle se saisit d'une brosse, s'agenouilla comme une parfaite esclave qu'elle n'avait jamais cessé d'être, et frotta.

Il lui était arrivé de nettoyé du sang, par le passé. Frotter des draps après un accouchement. Laver une écurie après une mise à mort, de retour de la chasse. Nettoyé un parquet après un duel. Elle fut prise d'un haut-le-cœur. Nettoyer cette cuisine après des avortements clandestins, forcés, à chaque fois qu'un Maître engrossait une servante. Mais Alecto frottait, avec force, une force désespérée.
Elle voulait laver le sol de la Chapelle, elle-même, retirer les souillures qu'elle avait causées. Elle était responsable de la mort de trois êtres vivants, dont leur sang profanait ce lieu saint.

Nettoyer lui vidait l'esprit. Mais lui laissait également un goût amer... Elle était dans la forteresse de Meisa depuis moins de deux jours... Elle avait déjà causé tant de malheur. Etait-elle vraiment à sa place ? Quelles autres immondes choses causerait-elle ? Se mettre elle-même en danger était une chose, elle ne craignait ni la mort, ni la souffrance, c'était faite à ces deux possibilités assez jeune. Mais cela pourrait affecter Serenos. Ses enfants. Ses proches. Elle était une source de tracas, de problèmes, de dangers...

Tout en s'acharnant sur les dernières traces de liquide visqueux et odorant, Alecto songeait à ce qu'elle aurait à dire au Roi. Comment le convaincre d'épargner Patience ? Il serait fou de rage. Non. Elle voulait croire qu'il saurait être raisonnable. Serenos était un homme bon, et noble. Un homme d'honneur. Il saurait garder sa raison et la tête froide. En brossant avec une force de démente, la Compagne Royale récitait des psaumes avec dévotion, pour laver son âme autant que le sol.

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 86 lundi 08 juin 2020, 22:37:35

"Seigneur, nous avons trouvé Dame Alecto."

Et il y eut un moment de pause où le Roi fixa le serviteur, qui restait là, comme un idiot.

"… Mais je vous en prie, ne me laissez pas dans l'expectative, dites…" dit le Roi, exaspéré.

"Elle est dans la chapelle… sire, il y a eu un incident et…"

Les yeux du Roi se passèrent du neutre à la panique complète en ces quelques mots et il détala dans les couloirs. Dans son état, utiliser la magie aurait été une erreur, surtout qu'il aurait pris le risque de se retrouver dans une autre contrée. Il était peu avisé d'utiliser la magie lorsqu'on était sujet à une émotion forte, parce qu'elle devenait imprévisible. Cependant, Serenos n'avait qu'une seule image; celle du corps sans vie de Laryë. Non. Non, non et non. L'histoire ne pouvait pas se répéter si vite! Il n'y survivrait pas! Il n'avait même pas eu la chance de savoir s'il était en train de s'éprendre d'Alecto, de se le confirmer à lui-même, elle ne pouvait pas être morte! Ce serait une injustice! Une trahison! Pourquoi ces couloirs étaient-ils aussi longs!? Pourquoi cette idiote de servante passait LÀ, à ce moment précis, pour lui bloquer le passage? Pourquoi est-ce que ces gens essayaient d'attirer son attention? Ne voyaient-ils pas qu'il était pressé?

La rage qui le prenait jaillit de sa gorge comme un tonnerre, se répercutant dans les couloirs.

"Mais vous allez dégager, oui ?! hurla-t-il à plein poumons, causant visiblement le choc dans les yeux de ceux qui l'entouraient, et ils s'arrêtèrent enfin de le houspiller.

Les pas du Roi passèrent de la marche rapide à la course pleine, et il gravit les escaliers quatre par quatre. Il vit le sang dans l'entrée, et le sien se glaça dans ses veines. Il entra dans la pièce et trouva Alecto en train de nettoyer les traces de sang. Sans égard pour le sang et pour ses vêtements, le Roi se jeta sur ses genoux pour l'enlacer et poser sur son visage de nombreux baisers et l'enlacer contre son cœur. Elle put entendre dans sa poitrine celui-ci battre à tout rompre; il avait eu la frayeur de sa vie.

Après un moment, le Roi finit enfin par se calmer, remerciant les esprits et le destin de lui avoir épargné une nouvelle épreuve qu'il n'aurait su affronter, avant d'enfin regarder les environs. Si elle n'était pas blessée, à qui appartenait tout ce sang? Il regarda sa partenaire, posant son front contre le sien, respirant lentement et lui caressant les joues.

"J'ai cru qu'il t'était arrivé malheur, dit-il d'une voix tremblante d'émotion où se mêlait la panique, la colère mais aussi l'incompréhension. Qu'est-ce qui s'est passé?"

Il prit doucement les mains de sa belle et les nettoya d'un mot, causant le sang à tomber dans le seau, avant de regarder autour et de tout faire disparaître sans la moindre trace, avant de regarder la jeune femme. Il ne voulait pas qu'elle s'efforce de nettoyer alors qu'il lui posait des questions. Il sentait qu'elle était nerveuse de lui parler, donc il se leva et s'approcha de la porte pour la refermer, les laissant tous deux dans les ténèbres, avant de faire apparaitre une chandelle entre eux. Le Roi prit place sur l'un des bancs, les yeux posés sur sa compagne, comprenant que ce n'était pas le moment de monter sur ses grands chevaux. Il posa doucement une main de l'autre côté de la chaise, pour l'inviter à s'asseoir et tout lui expliquer.

[HRP: Pardon, un peu court, mais... voilà. ><]

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 87 lundi 08 juin 2020, 23:56:08

Alecto n'aurait su décrire le sentiment de soulagement en voyant Serenos lui fondre dessus et l'enlacer. Mais désormais qu'il fallait lui parler, sa gorge était serrée. Elle prit le temps de dénouer ses cheveux, et essuyer son front où perlait la sueur, pour réussir à avancer vers lui, et s'asseoir. Soucieuse de ménager son Roi, la jeune femme lui prit les mains, et prit une profonde inspiration.

"Je vais bien, rassurez-vous."

Le tutoiement qu'elle avait osé prononcé, ivre de vin et d'amour, n'arrivait pas à être naturel, encore. Alecto baissa les yeux pour observer les mains de son Monarque, et les lui releva pour les embrasser, inspirant l'odeur caractéristique qui le rendait unique.

Elle voulait assurément qu'il n'entre pas dans une colère sourde et froide, pire que les explosions sanguines dont elle savait que certains hommes étaient capables, pour en avoir fait les frais. Alors, encore sous le choc de ce qui venait de se passer bien sûr, la Compagne Royale tenta d'être claire dans ses propos.

"Le Seigneur Gwyhin a empêché Dame Patience de..."

Elle se mordit l'intérieur de la joue, nerveusement.

"De me faire du mal." C'était assez bien résumé. Elle estima inutile de lui en faire le détail, même si ses joues encore rouges, avec les traces de quatre doigts fins, devaient être équivoques.

"Il a occis trois de ses hommes de main, et l'a jetée en prison."

Encore une fois, Alecto s'arrangeait pour ne pas lui mentir, évidemment, puisqu'elle en était incapable, et surtout, qu'elle lui était bien trop loyale pour cela. Le préserver ne voulait pas dire lui cacher la vérité pour autant, et elle savait désormais qu'elle pouvait tout avouer à son Roi.

Un profond sentiment de culpabilité l'accablait, laissant ses épaules basses comme sous un poids accaparant. Elle déglutit, serrant ses mains dans les siennes avec force.

"Pardon de vous avoir causé tant de craintes... Mais." Il lui fallait le lui demander. Elle ne pouvait pas faire autrement. Son regard se releva, très lentement, et elle planta l'azur de ses iris dans ses yeux, l'implorant de tout son être.

"Serenos, je supplie votre miséricorde pour Dame Patience. Soyez bienveillant avec elle, elle se meurt d'amour pour vous, et c'est ce qui dicte ses actes déraisonnables. Le Chevalier Gwyhin a pris trois vies aujourd'hui, sur le sol consacré de la Chapelle, je vous implore de vous montrer clément."

Tout son être respirait la piété pure, alors qu'elle se refusait à juger cette femme, comme ces trois pauvres êtres morts pour les ambitions et la cupidité de leur maîtresse. Au fond, elle en voulait sans doute plus au Seigneur Gwyhin d'avoir souillé le lieu de culte du sang profane, alors qu'elle avait demandé grâce pour eux. Mais même cela, elle était incapable de vraiment le lui reprocher. En son temps, tous seraient jugés, et elle s'efforçait de garder un regard bienveillant sur le monde. Malgré tout.

En repensant à tout ce sang autour d'elle, Alecto sentit à nouveau les nausées monter à sa gorge, et elle avala difficile sa salive, trop acide. Elle restait suspendue aux lèvres, et aux décisions, de son Roi.

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 88 mardi 09 juin 2020, 06:20:10

"Le Seigneur Gwyhin a empêché Dame Patience de... De me faire du mal."

L'espace d'un instant, les yeux du Roi passèrent du bleu au doré luminescent, avant que le regard de sa belle, déjà rempli, ne le force à se calmer. Heureusement, elle lui raconta l'intervention de Gwyhin, et comment il avait disposé des trois hommes de main de Patience. Intérieurement, le Roi remerciait son jeune chevalier, parce que s'il avait été celui qui avait intervenu, il n'y aurait aucune Patience, aucun cadavre, il aurait effacé la moindre trace de leur existence et les aurait retirés de la mémoire d'Alecto, il aurait été le plus loin possible pour s'assurer que la punition soit la plus extrême possible. Il remercia encore une fois le destin d'avoir guidé Gwyhin vers elle.

Elle le supplia alors, et cette fois pour épargner la femme qui lui avait causé ces souffrances. Dans sa naïveté, Alecto ne voyait pas ce qui s'était déroulé devant elle. Elle méprenait les ambitions de Patience pour de l'amour, un amour fou qui l'aurait poussé à voir en Alecto celle qui lui avait volé ses chances d'être avec l'homme qu'elle aimait, mais la réalité que Serenos voyait était tout autre. Patience n'aurait pas agi ainsi si Alecto n'avait pas été une femme du peuple. Si elle avait été une noble de la même classe sociale qu'elle, elle se serait retirée avec grâce et dignité. Non, elle n'était pas triste ou accablée par la décision du Roi d'en avoir choisi une autre, elle était folle de rage à l'idée que Serenos lui préfère cette femme douce, honorable, humble et bienveillante, une femme sans grande lignée pour la mettre sur le phare. Si une femme qui n'avait rien et ne possédait rien était digne de l'affection du Roi, qu'est-ce que cela disait d'elle? À ses yeux, elle y voyait l'insulte suivante; qu'elle avait moins de valeur qu'une roturière.

Cependant, le Roi ne sauta pas dans ce monologue. Alecto n'avait pas besoin que le Roi lui montre à quel point il était capable de se rappeler de chaque erreur qu'une personne faisait. Il regarda un tisonnier, devant lui, qui servait normalement à attiser les flammes dans l'âtre qui réchauffait cette pièce lors des hivers. Si Meisa était béni d'une température clémente en été, il fallait s'attendre à des températures sauvages en hiver, bien que ceux-ci étaient cours. Il se demanda alors ce qu'aurait fait l'Empereur. Qu'aurait-il dit? Qu'aurait-il fait? La réponse était si simple que cela le rendait malade intérieurement; il aurait simplement fait ce qu'il fallait, peu importe ce que cela signifiait. Peut-être se serait-il même ri des réflexions que s'autorisait le Roi, car il n'aurait jamais hésité devant le crime d'une personne.

Le silence du Roi était très lourd, et il ne douta pas qu'il rendait Alecto extrêmement nerveuse, parce que l'absence de confirmation signifiait qu'il y avait quelque chose qu'il n'avait pas encore dit, et cela était encore plus terrifiant qu'une condamnation à mort.

Finalement, il parla.

"Sur l'amour que je vous porte… je consens à ne pas prononcer une sentence royale à l'encontre de Patience."

Cela ressemblait à une bonne nouvelle, mais il poursuivit.

"Cependant, elle a commis un crime en Meisa, dans l'enceinte du palais du Roi. Je remettrai mon jugement entre les mains d'un tribunal qui décidera de l'avenir de cette femme. J'intercéderai en votre nom pour qu'on lui laisse une chance de se repentir, puisque tel est votre souhait. Mais qu'elle soit graciée ou non par le tribunal, elle ne mettra plus jamais les pieds dans ma demeure."

Cela ne semblait guère plus prometteur, mais au moins, il lui promettait de ne pas laisser sa hargne décider du destin de cette femme. C’était déjà beaucoup plus que ce qu'il croyait qu'elle méritait, puisque le Roi avait une imagination assez poussée en matière de punition, surtout puisqu'il en avait fait l'expérience lui-même. Il savait ce qui faisait le plus mal, ou le plus peur. Il pourrait bien lui donner la plus horrible des morts, si Alecto ne l'avait pas supplié en faveur de sa tortionnaire.

Le Roi se leva lentement, puis regarda sa compagne, avant de remarquer sa cuisse. Il se pencha sur sa jambe et posa un baiser sur la cuisse endolorie, puis sa joue. Il ne vénérait pas son Dieu, mais cela ne l'empêcherait pas de la vénérer elle. Il lui caressa doucement la tête, avant de regarder Marina, qui restait derrière la porte, tremblante. Serenos se mit à marcher en sa direction, et voyant son regard, la servante se mit sur ses genoux en pleurant, présentant milles excuses devant le Roi. Celui-ci la regarda un moment, et s'apprêta à lui dire quelque chose, mais finalement se rendit compte qu'il n'y avait rien à dire. Ni encouragement, ni réprimande. Cette journée aurait dû être une belle journée pour lui et pour Alecto, et le monde semblait bien décidé à la ruiner, et le pousser tranquillement, mais sûrement, à montrer ses plus vilains atours à la jeune femme; son pragmatisme, sa mentalité implacable et expéditive, l'étendue de sa colère et ses autres nombreux défauts.

Il passa donc devant Marina, sans la châtier ou la rassurer, ce qui, au fond, était peut-être pire. La servante se mit à pleurer, accablée d'avoir déçu le Roi.

Faisant son chemin jusqu'aux cachots, Serenos marcha jusqu’à la cellule de Patience, entendant évidemment ses bruyants sanglots. Elle était terrifiée. Bien entendu; il le serait également si il n'était qu'un petit noble d'envergure misérable et qu'il venait de courroucer un homme reconnu dans le monde entier pour le massacre des rebelles et des supporters de sa sœur. Les mains du souverain agrippèrent les barres de fer, et il regarda celle qui était là, recroquevillée dans un coin, sanglotant à chaudes larmes et priant le destin de la libérer.

"Patience, Patience, Patience, répéta-t-il en un long soupir. Stupide Patience, irascible Patience."
-Sire, je vous en prie, ils mentent tous, bêla-t-elle entre ses sanglots. Je suis innocente! C'est… c'est cette petite voleuse qui…
-Ferme ta gueule."

Sa tentative de l'amadouer était voué à l'échec depuis le début, mais ce n'était pas faute de ne pas avoir tenté le coup. Le ton du Roi n'avait pas monté. En fait, c'était limite avec une intonation polie qu'il avait prononcé ces mots, et pourtant, la portée restait aussi puissante que s'il avait hurlé sur elle à plein poumon. La femme de noblesse se tue et se recroquevilla d'horreur en voyant les yeux dorés du Roi, brillants comme deux petits soleils dans les ténèbres, qui la regardaient fixement.

"Tu seras dispensée de la justice du Roi…
-Oh… merci! Oh, sire, je… votre bonté ne connait aucune limite, mon Roi! Vous êtes si grand, si n…
-Ferme ta gueule, répéta le Roi pour l'interrompre, et elle se tut. Je n'ai pas fini. Interromps-moi à nouveau et je te couperai la langue."

Le Roi prit une lente inspiration pour se calmer, avant de ramener les yeux sur elle.

"Tu seras dispensée de ma justice. Je t'aurais tuée, de mes propres mains, pour avoir osé lever la main sur Alecto. Aucune magie, aucun artifice, juste mes mains, autour de ton cou, à regarder la flamme de la vie s'éteindre dans tes yeux. À la place, tu auras un procès. Tu auras l'occasion de faire valoir tes arguments devant le peuple et les nobles. Hoche de la tête si tu comprends bien."

Elle marqua une pause nerveuse, puis elle hocha de la tête, tremblante de partout.

"Dépendant du verdict, tu seras libérée la semaine prochaine, ou escortée au bloc du bourreau. Ou autre, j'ignore ce que le juge décidera. Sache aussi que les fiançailles de Grymauch et de ta cousine sont annulées. Je n'accepterai pas que le sang d'une conspiratrice se mêle au mien."

Il tordit lentement les barres de fer en regardant la femme, pour qu'elle comprenne dans quelle situation elle se trouvait.

"Mais comprends-moi très bien; tu approches Alecto, tu conspires contre elle, tu ne fais que la regarder de travers, et je t'ouvrirai en deux. S'il ne sort de ta bouche, après le tribunal, quoi que ce soit d'autre que des éloges à son nom lorsque tu parles d'elle, je t'arracherai la langue avec des pinces et je la donnerai à manger à mes chiens, puis je retrace toute ta généalogie et je les fais brûler sur le bûcher. Me suis-je bien fait comprendre?"

Patience éclata en sanglots, horrifiée, avant de hocher de la tête, pour signaler qu'elle avait bien compris ce que le roi lui avait dit, et surtout pour qu'il la laisse tranquille. Évidemment, juste entendre ces menaces n'auraient pas eu un très grand effet, mais savoir qu'il le ferait réellement, sans la moindre hésitation ou conséquence suffisait à la faire trembler de frayeur, surtout que l'intimidation du Roi avait fait son œuvre. Relâchant les barres, les doigts ensanglantés parce que sa peau n'avait pas tenu le coup, il s'éloigna d'elle. En remontant, le Roi passa devant un des quelques messagers.

"La fête d'intronisation est annulée. Renvoyez tout le monde chez eux. Faites également escorter Dame Ana hors du palais; elle a pour ordre de ne plus importuner le Prince."

Au diable les conséquences.

Le Roi marcha jusqu’à atteindre les jardins. D'un grognement, il intima à tous les visiteurs qui s'y trouvaient de partir, qu'il désirait être seul. Une fois que les lieux furent évacué, le Roi se laissa choir sur le sol, les doigts se refermant dans l'herbe. Les yeux rivés vers le ciel, il s'attendait, quelque part, à ce que pour combler son malheur, le ciel ne lui tombe sur la tête pour en finir une bonne fois pour toute. Mais évidemment, cet égoïste resta bien accroché à la voûte céleste.

Saloperie de journée qui ne voulait pas se terminer.
« Modifié: mardi 09 juin 2020, 06:29:23 par Serenos Sombrechant »

Alecto Nemed

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    Crédule, extrêmement pieuse, facilement impressionnable et très discrète, elle va rougir si vous continuez à la regarder ainsi !

Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 89 mardi 09 juin 2020, 19:07:36

La Compagne Royale était restée seule... Du moins, privée de la présence de son Roi, sans avoir aucune idée d'où il avait pu se rendre, alors qu'il était sorti dans un silence froid. La servante qui s'était effondré près de lui sanglotait encore, et Alecto se leva pour la rejoindre, et dans un geste d'une compassion naturelle, écarta les bras, et l'enlaça.

Elle n'appréciait pas souvent le contact physique des étrangers, puisqu'en général, elle se sentait intimidée par eux. Et bien que cette femme la mette encore mal à l'aise, Alecto se sentait extrêmement proche d'elle. Après tout, elles étaient toutes deux des servantes, dans le fond. La prenant dans ses bras, en silence, la forçant à ne plus bouger, elle la laissa déverser ses larmes autant qu'il fallait.

L'ancienne esclave pensait que les pleurs n'étaient jamais vains. Marina, après quelques minutes, sembla se rendre compte qu'elle se trouvait dans les bras de la Compagne Royale, et s'écarta, ayant pleuré suffisamment, calmée. Avec un sourire désolé plein d'empathie, Alecto fit un pas en arrière, gênée d'avoir été peut-être trop familière.

N'osant pas lui parler, se sentant coupable de ce qui lui arrivait, la Compagne s'inclina devant la domestique, qui se reprit bien vite, reprenant une posture plus adaptée. Alors que la servante allait ramasser brosses et balais, un de ses collègue vint lui murmurer à l'oreille quelques mots, qu'Alecto ne saisit pas, trop préoccupée par l'absence du Roi. Il s'était montré clément, aussi clément qu'il le puisse, songeait-elle, mais bien qu'il l'eut embrassé et montré des signes d'affection, il s'en était allé, sans un mot.

Était-il fâchée d'elle ? A cette pensée, elle frissonna et son cœur se noua. Elle ne supporterait sans doute pas de lui causer de la peine, et c'était pourtant ce qui était arrivé. Sa simple présence au Palais semblait être la cause de bien des tracas. Quand Marina lui annonça que les festivités en son honneur étaient annulées, par ordre royal, Alecto leva une main à sa bouche, terrifiée. C'était assuré, Serenos ne voulait plus la présenter à ses pairs. Elle avait provoqué sa colère. Les jambes aussi fragiles que du coton, la Compagne se tint aux bancs pour sortir de la Chapelle, hagarde.

Mais Marina, la retint, sans doute effrayée qu'elle s'enfuit encore seule, et ne cause d'autres malheurs... La servante lui révéla que le Roi se trouvait dans les jardins, et avait visiblement fait fuir tous les oisifs qui s'y trouvaient. Respirant avec peine, Alecto pinça les lèvres, et pria la domestique de la conduire auprès de lui. Marina sembla hésiter...

- Le Roi semble désirer rester seul un instant. Dit-elle poliment, se souvenant sans doute du regard qu'il lui avait porté et qui l'avait glacée.

Mais Alecto murmura, l'âme en peine.

"Je ne le dérangerais pas, je vous le promets."

Visiblement à contre-coeur, Marina conduisit alors la Compagne dans les couloirs jusqu'aux jardins, où elle resta éloignée des haies, pour laisser Alecto avancer timidement.

Elle mit un moment à trouver la silhouette sombre de Serenos, tâche noire et morne dans le vert du gazon. Restant à distance, elle n'osa plus bouger, à demi cachée par un arbuste, et l'observa. Elle le vit arracher des brins d'herbes de ses mains, et plus elle l'épiait, plus son cœur se gonflait d'une douleur sourde et coupable. Elle était responsable du mal-être de cet homme, qu'elle aimait... Quel plus triste sort que d'être source de malheur pour celui que l'on aime.


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Tags : romance