Leur étreinte n’avait cessé que quelques minutes à peine, le temps de retrouver cette sensation fraiche de l’air qui pénètre ses poumons sans altération magique. De nouveau à la surface, au chaud sur la fourrure qui caressait son dos, sa peau claire se frottait de nouveau contre celle du Roi, plus burinée par le soleil de Meisa.
Ce dernier semblait insatiable, et étrangement, Alecto ne se sentait ni épuisée après les efforts qu’elle avait grandement fait, ni rassasiée non plus. L’eau avait lavé toute espère de sueur de leurs corps, mais dès que son mari s’introduisit de nouveau en elle, relevant sa cuisse pour accentuer bien plus la profondeur de ses coups de reins, elle sentit déjà la moiteur les entourer.
Lui rendant des baisers éperdus et fougueux, furieux, même, la jeune femme soulevait son bassin pour aller au-devant des assauts du Roi, pleine active sous lui, sans se ménager. Chaque pénétration du Monarque était une décharge d’électricité qui résonnait dans tous ses membres et enflammait ses entrailles. Chaque choc entraînait un feu d’artifices d’émotions et ses sens étaient bouleversés.
Malgré leur retour à l’air libre, il lui semblait qu’elle manquait de souffle, haletante, ses perceptions faussées par l’amas d’excitation et des délices qu’ils se prodiguaient ensemble. Son époux était un amant redoutable, infatigable, et leurs valses lui semblait durer des heures entières. Sans qu’elle ne puisse se l’expliquer, elle se nourrissait de l’énergie qu’il dégageait pour tenir, en vouloir toujours plus, sentir toujours le désir étreindre son ventre et son antre le réclamer, toujours plus. Tantôt avec brusquerie, ses coups de butoir plus animal, tantôt langoureux et profonds, devenus plus intenses.
Avec un acharnement dément et sensuel, Alecto gardait le plus possible son Roi contre elle, le ramenant vers son corps humide et bouillant dès qu’il se redressait, n’en déplaise à d’éventuelles courbatures ou crampes. Elle lui souriait souvent, le regard emplit d’une admiration qu’elle n’offrait aux idoles, en contemplant son visage magnifié par le plaisir. Ses mots d’amour résonnaient longtemps après qu’il eut fermé la bouche, à ses oreilles, transformant les simples phrases en des émotions magiques qui la soulevait pour qu’elle étreigne encore plus fort.
C’était incroyablement intense, et pourtant, si sauvage, instinctif. N’importe quel spectateur pourrait assurément voir la profonde affection qui les unissait, malgré leurs ébats passionnés cachés dans cette caverne. Il ne manquerait pas non plus d’écouter le récital que la jeune femme scandait au rythme de ce membre épais et dur qui fermement la transperçait avec bonheur. Se laisser aller à s’exprimer véritablement, sans entrave, sans craindre d’être épiée, jugée, malmenée ensuite, était un pur délice. Aucune contrainte ne les enfermait, ils étaient libres.
Elle voulait ça toute la vie. Comment pourrait-elle revenir à une vie normale après cela ? Le plaisir la submergea encore, plusieurs fois, la surprenant toujours, et la faisant hurler son amour. Toutes les petites particules luminescentes entendirent crier le nom de Serenos des dizaines de fois, mais garderaient leur secret.
Comme un flash lumineux, Alecto cilla soudain, et elle voulut s’assurer d’une réflexion qu’elle avait eut alors que le Roi l’avait retournée sur le ventre, sous l’eau. Jadis, les individus qui l’avaient prise ainsi étaient des brutes, ne pensant qu’à leur bon plaisir, la possédant comme on monte une chienne, sans aucune considération. Elle avait toujours détesté cela, se sentant humiliée au point de retenir des haut-le-cœur. Mais sous l’eau, Alecto avait été stupéfaite de trembler de désir lorsqu’il l’avait recouverte ainsi, au point que cela avait alimenté des visions fantasmées durant leurs ébats, ensuite.
Prenant les mains de Serenos, l’ancienne esclave les posa sur ses tempes, et son regard plongea dans le sien avec conviction. Elle murmura, ondulant toujours son bassin.
« Lis. »
Elle voulait qu’il perçoive sa demande, comme elle était encore peu assurée à le lui réclamer, mais songeant que le Mage pourrait facilement visualiser dans son esprit ce qu’elle avait en tête, et qui faisait augmenter son désir depuis un moment.
Dans le chaos des pensées d’Alecto, Serenos put deviner de manière très floue, et magnifiée, deux petites silhouettes qui ressemblaient à la jeune femme et lui. Elle, elle se voyait visiblement plus petite qu’elle n’était réellement, plus effacée, bien moins jolie, dénuée de charme. Sa poitrine était étrangement plus grosse qu’en réalité, sans doute puisqu’Alecto la considérait comme un handicap, une honte, un fardeau lui attirant des ennuis.
Serenos, lui, était plus grand, plus musclé, même, et ses cicatrices floues semblaient danser sur son corps nu. Alecto devait vraiment glorifier cet homme, car dans son esprit, il irradiait d’une lueur divine, presque auréolé d’une grâce surhumaine. Ses cheveux en bataille tombaient sur son front et sa nuque avec des mouvements typiques des songes, et tous deux luisaient d’une sueur bien plus élégante que dans la réalité.
Dans son fantasme, le Roi assaillait son épouse, à genoux, en la pénétrant profondément, son ventre son ses reins, une main agrippant fermement une hanche, et l’autre pétrissant sa nuque, son cou, son épaule. Dans ses rêves, il avait des mains puissantes et larges, qu’on devinait cependant douces et évidemment agiles.
C’était confus, et très approximatif, mais Serenos pouvait tout de même entendre leurs deux râles de plaisir mêlés, alors qu’ils gémissaient tous les deux des déclarations enflammées. Même les fantasmes d’Alecto restaient emplis d’amour, naïvement.
Lorsqu’elle fut sûre que son amant ait vu ce qu’elle voulait qu’il devine, elle pinça les lèvres, peut-être un peu gênée, mais ce ne fut pas long, leur complicité la rassurait. Le poussant aussi sagement que son instinct pulsionnel le pouvait, et avec une force minime vu son gabarit, l’épouse du Monarque le fit doucement sortir d’entre ses cuisses, avant de se tourner, et de lui présenter son fessier, à quatre pattes. Elle imaginait cette scène depuis qu’ils étaient sortis de l’eau, elle le voulait encore, elle voulait confirmer son ressenti et savoir si, véritablement, cette position lui semblait être l’une de ses préférées, grâce à lui.