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Matt ? Je peux te poser une question ?-
Je crois que c'est déjà fait commandant, me répond mon second en esquissant un sourire amusé.
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Mouais... Grogne-je sarcastique.
Pas faux... C'est quoi ce truc qui clignote là, du côté de la console du mec qui est parti chercher un café ?Matt se tourne et décroise les bras en se penchant sur la console, sourcils froncés.
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C'est le système de communication qui a intercepté un appel... Me répond-t-il avant d'enfoncer une série de touches.
Je me redresse dans mon siège, intéressé par ce que nous pourrions bien trouver. Une voix s'élève de la consol quand Matt lance l'enregistrement.
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Mayday ! Ici le village de Cosapernik, nou sommes attaqués par les formiens ! Je répète ! Nombreux contacts Formiens en approche ! Il nous faut des renforts !Je me tourne vers Matt tandis que le sielnce tombe sur la passerelle, les têtes de quelques officiers de vol s'étant tourné vers nous.
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Casopernik ? C'est où ce patelin ? Demande-je.
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Une petite localité fermière un peu à la frontière entre Tekhos et Ashnard, mais plutôt côté Tekhan. Elle est située à environ une centaine de kilomètres d'ici... Répond Matt d'un ton songeur.
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La caserne la plus proche est à combien ? Demande-je en faisant mes petits calculs
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Environ deux cent kilomètres... Mais ils sont plus à l'est, de l'autre côté de la montagne. Même si leurs navettes partaient maintenant, elles devraient faire le tour du pic.-
Et elles ont répondu ? Demande-je à moitié sûr de la réponse.
- Pas pour le moment, elles doivent encore évaluer si ça vaut la peine qu'elles tentent une intervention j'imagine...
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Alors cap sur Casopernik ! Grogne-je.
Préparez-vous pour une intervention musclée !-
À vos ordres ! Acquiesce Matt avant de se tourner vers l'équipage pour donner ses ordres.
En moins de temps qu'il n'en faut pour dire "ouf", l'Hypérion passe en branle-bas de combat et les alertes commencent à faire résonner leurs échos lugubres à travers tous les ponts du cuirassé. Je quitte la passerelle en sachant qu'une centaine de kilomètres à bord de ce joujou, c'est quelques dizaines de minutes, tout au plus. On dira ce qu'on voudra sur les Tekhanes et leur sexisme, mais au moins quand il s'agit de construire pour la guerre, elles s'y entendent ces connes. Avec ses mile quatre cent mètres de long, ses vingt-six ponts et son blindage de quatre mille millimètres, l'Hypérion est un monstre d'alliages métalliques capable de se payer une montagne en pleine poire et de faire couiner la montagne plutôt que sa structure. Même si faut pas abuser non plus, on va pas le planter dans une montagne pour tester.
Je descend à l'entrepont retrouver mes marines en train de se préparer et de se faire enfiler leurs armures par les systèmes automatiques embarqués.
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J'y retrouve
Johnson, un humain à la peau couleur d'ébène ayant plus ou moins mon âge, l'un de mes meilleurs amis et mon meilleur second sur le champ de bataille.
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Quoi d'neuf mon pote ? Lui demande-je en fermant le poing pour le plaquer contre le sien.
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La routine commandant. Quand les hommes n'ont rien à faire, ils se plaignent de la routine, et quand c'est la merde ils se plaignent que la routine c'était mieux, ricane mon vieux compagnon en collant un cigare à l'odeur infecte au coin de sa bouche.
J'esquisse un sourire. Quoi qu'il arrive, rien ne semble pouvoir dérider Avery Johnson. Je l'ai déjà vu insulter un Formien qui tentait de le broyer dans son armure en lui disant qu'il serrait comme une fillette.
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Bon, dis-je en avant de siffler pour attirer l'attention des marines présents dans le vestiaire.
Il y a un peu de tout qui tourne la tête vers moi. Aussi bien des hommes que des femmes, des Terranides, des ESPer et tout un tas d'autres créatures aussi divers que varié, ex-esclaves, combattant de la liberté de tous horizons, sympathisants et même troupes d'alliés qui nous ont été "prêtée" dans le cadre de soutiens de nations étrangères. Le tout est un mélange des plus hétéroclite qui s'étale sous mes yeux.
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On a intercepté un appel de détresse d'une bourgade aux frontières. On est les plus proches, c'est presque sûr que les demoiselles de la garnison de Fort Garnik ne lèveront pas le petit doigt. Sauf que ces gens sont sous le feu des formiens. Je n'ai pas besoin de vous dire ce que ça signifie. Je lis dans vos yeux à tous que vous comprenez ce qui attends les survivants. Si tant est qu'il y en aie... Mais bordel, il ne sera pas dit qu'on passait dans le secteur et que nous n'avons rien fait ! VOUS ÊTES AVEC MOI MARINES ?-
HU-HA ! Me répondent affirmativement les personnes présentes en levant le poing vers le ciel.
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Je savais que je pouvais compter sur vous Marines ! Vous êtes tous des gens bien ! Alors enfilez vos petites laines et faite gaffe à pas vous faire refroidir dehors ! Vous me ferez le plus beau des cadeaux en rentrant tous entier !-
HU-HA ! Acquiesce-t-ils encore plus fort, ce qui me fait sourire. C'est l'un des rares avantage à être poussé par un idéal : on travaille avec beaucoup de gens motivés et ça, ça vous fait toujours chaud au cœur.
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Allez sergent, je vais passer mon armure.-
Prenez votre temps surtout, les Zergs vont pas s'enfuir, me raille Johnson.
Je ris en entrant à mon tour dans le caisson qui me prépare en m'enfilant mon armure. L'opération prend trois bonnes minutes avant que je ressorte dans
mon armure de Marines en tenant à la main
mon fusil Gauss.
- Allez les mecs, il est temps de bouffer de la bestiole ! Dis-je en rejoignant le sergent ainsi que son escouade, composée de
Titus Bells engoncé dans son
armure de Maraudeur, ses lances-roquettes à la place des poignets se levant en me voyant venir. Et à côté de lui, la jolie
Tiffany Kiers dans son
armure de médic qui me fait un petit sourire en coin quand elle me voit venir.
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Quand est-ce que vous allez vous pointer à ce check-up que je vous réclame depuis des mois ? Me demande-t-elle en me croisant, faisait lever les yeux au ciel à Titus.
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Quand je s'rais mort, rétorque-je en riant.
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Branle-bas de combat ! Largage par module de débarquement sur objectif dans deux minutes ! Résonne alors la voix de Matt à travers le pont et je m'empresse de suivre vers une capsule où nous nous sanglons tous.
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Rock'n Roll baby ! M'exclame-je en baissant la visière de mon casque.
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Nombreux signaux Formiens sur les scanners monsieur ! Il y a une couverture aérienne de mutalisks plutôt importante ! S'exclama l'officier en charge de la détection.
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Le contraire aurait été étonnant, commenta Horner depuis son pupitre tactique.
Canonniers à vos pièces ! Feu nourrit sur le secteur douze sitôt vos cibles verrouillées par les ordinateurs de visée !Le commandant en second des rebelles retourna à sa projection tactique. L'hypérion avait accéléré à vitesse d'attaque depuis moins de six kilomètres, les amenant à la très enviable vitesse de deux cent quarante kilomètres/heure, mais même ainsi, les mutalisks pouvaient voler à près de trois cent kilomètres/heure pour se maintenir en vol en vitesse d'attaque. Ils auraient largement le loisir de tourner autour du cuirassé pour y chercher un point faible, ou au minimum pilonner ses batteries. Mais l'Hypérion était un vaisseau de guerre, il était prévu pour encaisser de sévères correction et les rendre à l'envoyeur.
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Augmentez la puissance des bouclier frontaux de vingt pourcent, détournez l'énergie des systèmes auxiliaires pour ça !-
À vos ordres ! Acquiesça un autre officier depuis le terminal gérant les écrans de protection du vaisseau.
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Ils nous ont vu monsieur, ils foncent sur nous. Fit remarquer platement l'officier de détection
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Alors envoyez-les en enfer. À toutes les batteries, feu à volonté ! Répliqua Matt d'un ton froid.
Immédiatement, le géant de métal se mit à hurler et cracher la mort dans toutes les directions d'où les mutalisk essayaient de l'agresser. Les autocanons de 20 millimètres se mirent à tirer sans discontinuer de leurs batteries quadruples tandis que les plus gros canons de 75 millimètres ouvraient à leur tour le feu, visant le sol pour désorganiser les formations de Formiens et disperser leurs rangs, matraquant sans pitié les groupes sous leurs souffles détonants et les nuages de shrapnels qui déchiquetèrent les carapaces de chitines avec la même facilité que si elles avaient été en papier.
L'hypérion passa en trombe au-dessus de la ville pour attirer l'attention de ses adversaire et briser leurs rangs, ouvrant de larges cratères dans son sillage et poussant les insectes formiens à se concentrer sur la nouvelle menace qui venait de faire son apparition. Dans son sillage,
une flopée de drop pods tombèrent, portés par les ailes de feu de leurs réacteurs de décélération.
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Virez à trente degrés bâbord, attirez leur feu pour permettre aux troupes au sol de rassembler les survivants ! Ordonna Horner tout en se retenant à la table pour continuer à suivre la situation.
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Bien reçu sir ! Répondit le navigateur en s'arc-boutant sur ses commandes de direction.
Allez, vire ma belle !
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Le contact avec le sol est toujours un poil violent, mais quand en plus Matt laisse cet espèce de maniaque qui lui sert de pilote se faire plaisir, c'est toujours nous qui ramassons nos fesses n'importe comment. On est secoué comme des pruniers pendant la phase d'approche et le choc avec le sol doit être assez fort pour faire sauter un plombage mal scellé. Heureusement qu'on a nos armures, sinon on se serait probablement pété un os ou deux.
Ou tous, avec cet empaffé de pilote à la mord-moi-le-noeud !-
ALLEZ ! ALLEZ ! ALLEZ ! TOUT LE MONDE DEHORS ! GO ! GO ! GO ! S'écrie Johnson dès que les pans de la capsule tombent.
Je me précipite en avant, juste à temps pour voir une dizaine de mètres devant nous une sorte de gamin aux cheveux blond et au manteau rouge nous tourne le dos en regardant arriver les formiens qui ont préféré le poursuivre plutôt que de s'intéresser à notre appareil.
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PAR ICI CONNARDS ! M'écris-je en ouvrant le feu tout en chargeant en avant contre les premiers fomriens de la ligne.
Mon fusil laisse tomber une grêle de balles de calibre .50 en direction des zerglings Formiens qui sont déchiquetés par les projectiles à haute vélocité comme s'il étaient fait de beurre mou.
Mais deux d'entre eux parviennent à passer mon tir de barrage et se jettent sur le petit blond. Je suis dépassé par Tiffany qui se jette son bouclier en avant devant le gamin et intercepte le premier formiens qui s'étale contre la plaque d'alliage blindé comme une grosse loque. Le second parvient par contre à attraper le bord du bouclier et s'y rattraper pour tenter de griffer l'armure de la jeune femme par-dessus celui. Avec un bon flingue, il suffirait de deux balles pour l'expédier. Sauf que Tiffany est une médic et n'a pas d'arme pour avoir les deux mains libre sur le terrain !
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Tiffany ! Pull ! S'exclame Johnson en levant son fusil.
Celle-ci soulève alors son bouclier et s'en sert comme d'un tremplin pour catapulter le zergling en l'air. Johnson le plombe l'instant d'après comme si c'était un pigeon d'argile d'entraînement.
Je me précipite vers le petit... Pour constater aux bosses de son débardeur noir que c'est en fait
une petite.
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Rien de cassé ? Tu peux marcher gamine ? Crie-je pour me faire entendre au milieu des détonations et des cris de détresse et de guerre qui résonnent un peu partout.
Je jette un rapide coup d'oeil pour constater que mes hommes ont réussi à constituer un front et qu'ils font reculer les civils pour les mettre à l'abris derrière nos rangs. Tout va bien pour le moment de ce côté-là. Reste plus qu'à espérer que Matt n'aura pas de soucis à être à l'heure pour l'extraction.