[Fini] Tzimische et succube, what else ? [Valian]

Tessia soupira doucement tandis que la jeune Rin Tohsaka lui présentait d'experts coups de langue ses progrès en fellation. L'élève du lycée de Mishima ne faisais partie de ses "élèves particulières" que depuis une semaine, mais celle-ci faisait partie des plus enragées à obtenir des "heures de retenues" le plus souvent possible auprès de sa senseï. La succube n'avait pas eu à faire grand-chose dans ce cas, la jeune Rin fantasmant déjà bien avant de la rencontrer sur ces femmes dotées de pénis que l'imagination populaire avait baptisée "futa", même si dans le cas de la démone, ce n'était qu'un simple changement d’apparence de son vaisseau charnel.

Outre sa tenue rouge déjà très sexy pour une élève de dix-sept ans, la demoiselle avait été parée par sa senseï d'un monogant et d'un bandeau, entravant ainsi sa vue et ses mouvements. Autour de son cou, un collier de cuir faisait tinter son grelot à chaque mouvement que la demoiselle faisait en suçant avec application la verge de son institutrice. À genoux entre les cuisses de la démone, son soutiens-gorge était tiré vers le bas, révélant sa poitrine et lui permettant de faire balloter librement les pinces à seins lestées qui pendouillaient de ses tétons rougis par le contact cruel des instruments. Enfin, afin de parfaire le tableau, Tessia avait parée la jeune fille d'un serre-tête avec des oreilles de chien d'une couleur assortie à ses cheveux, donnant l'illusion que les oreilles étaient vraiment les siennes. Pour compléter le tout, un plug avec une courte queue de chien tortillée à la manière des husky et de la même couleur que le serre-tête dépassait de son anus, y vibrant doucement pour la garder sous excitation constante.

Les mains sur la tête de sa jeune esclave sexuelle, la succube la guidait dans son devoir de la contenter. Elle-même portait une tenue de latex qui ne laissait pas grand-chose à l'imagination quant à ses attributs dont elle usait avec bonheur sur son élève.

La démone finit par jouir dans la bouche de Rin qui s'empressa d'avaler jusqu'à la dernière goutte du plaisir de sa maitresse avec des halètement satisfaits. Souriante, Tessia se retira de la portée de la jeune fille, la laissant un instant trembler sur le lit don son enseignante avant de la contourner et de poser ses mains sur ses hanches. La jeune brune trembla un peu, mais sourit en anticipant la suite, se penchant en avant pour offrir plus ouvertement sa croupe.

- Merci pour le repas, lui chuchota la démone dans l'oreille en s'enfonçant dans l'intimité dégoulinante de l'élève.

Celle-ci se contenta de pousser un long gémissement en guise de réponse et Tessia commença non seulement à rouler des hanches, mais posa également un doigt sur le petit sceaux à la base de la nuque de la demoiselle. Celle-ci, conformément à ses instructions, avait fait deux gros repas avant de venir la voir, si bien qu'elle débordait littéralement d'énergie vitale.

La croyance populaire voulait que les succubes tuent à coups sûr tous les humains sur lesquels elles se nourrissaient, mais ce n'était pas totalement vrai. Les démones pouvaient en effet prendre à un humain tout son énergie vitale en une fois et terminer avec une simple momie desséchée entre les mains, mais Tessia préférait de loin ne prendre que de petits bouts de gauche à droite entre plusieurs hôtes. Si en plus elles avaient bien mangé ou avaient des réserves à brûler, c'était toute cette énergie en plus qu'elle pouvait leur prendre. C'est pourquoi, avant d'attaquer les années de vie d'un de ses victimes volontaire, elle attaquais toujours leurs forces actuelles. En plus, avantage indéniables pour de jeunes élèves comme mademoiselle Tohsaka, ça avait tendance à brûler les kilos en trop de manière assez dramatique et plus efficace que le plus draconien des régimes.

Tessia prit donc son dû, puisque c'était la condition pour mademoiselle Tohsaka de pouvoir la voir si souvent ces derniers temps.

Celle-ci poussa un gémissement bien plus fort et plus orgasmique en sentant sa maitresse drainer ses forces car lors de la création du lien, non seulement ses émotions, mais aussi les sensations étaient partagées et Tessia redirigeait en ce moment même le plaisir que lui procurait la pénétration de la jeune fille vers cette dernière qui se senti alors à la fois baisée et en train de baiser en même temps, incapable de faire la différence entre les sensations de sa vulve distendue et de la verge compressée de Tessia. La jeune demoiselle ouvrit la bouche sur un sourire absent et bava dans les draps, son cerveaux submergés de merveilleux sentiments de jouissance qu'aucun mortel ne pourrait jamais lui procurer. À ce rythme, il ne lui fallut que quelques minutes pour jouir et son orgasme se prolonges bien au-delà de la normale jusqu'à ce que sa maitresse se déverse à son tour dans son intimité, la faisant presque hurler de jouissance pour la deuxième fois en moins de dix minutes.

Tessia relâcha sa prise, elle-même se sentant bien plus satisfaite après, ses forces astrales en grande partie reconstituées. Elle se retira de la jeune fille, faisant ensuite disparaître son membre masculin dans son corps, le remplaçant par la vulve de sa forme féminine ordinaire.

Il fallut plus d'une demi-heure à Tessia pour enlever sa tenue de latex malgré le lubrifiant dont elle avait enduit son vaisseau charnel et ensuite relâcher son élève qui n'aspirait qu'à une chose : Dormir jusqu'au jugement dernier. Mais avec de petits sourire est des commentaires sur ce que penseraient ses parents si leur fille restait dormir chez son institutrice, elle réussit à guider la jeune fille à la salle de bain où elles prirent ensemble une douche qui permit à la demoiselle de remettre un peu ses idées au clair et détendit ses muscles. Elles se rhabillèrent ensuite, Tessia de ses habits qu'elle aimait porter pour être à l'aise et Rin de la tenue de sortie qu'elle avait enfilée chez elle avant de venir à son "cours particulier", rangeant ses dessous sexy dans un sac de sport.

Tessia la conduisit ensuite à la porte et déposa un doux baiser sur ses lèvres avant de lui souhaiter un bon retour.

Hélas, le baiser fut tout ce qui manqua à la jeune fille pour attraper son bus et celle-ci pesta car le temps que le suivant vienne, elle aurait eut le temps de rentrer à pieds de toute façon. Même si elle mourrait d'envie de retourner réclamer l'hospitalité de son institutrice, elle savait que ce ne serait pas une bonne idée. Elle prit donc le chemin pour rentrer chez elle, malgré l'heure tardive et la nuit tombée. Et la nuit, de nombreuses choses pouvaient rôder à l'extérieur, comme le prouvait l'ombre dans une ruelle adjacente qui avait assisté à la tentative ratée de prendre le bus de la jeune fille.

Sous le clair de lune, le vampire soupirait. La lumière blafarde se reflétait dans les vitres des immeubles et des habitations alentours, mais ne révélait pas âme qui vive. Pourtant, Valian n'était pas sorti pour rien : il voulait chasser. Enfin, c'était quelque peu réduire ses pensées que d'en arriver directement au but.

La veille, il avait utilisé une grande quantité de sang, pour des travaux pratiques : la modification d'un corps, humain, qu'il avait dû renflouer en fluide vital. Malgré cela, le sujet n'avait pas résisté à ses différentes modifications, et force était de constater qu'il y avait une limite au nombre de bras que l'on pouvait greffer sur un même corps. Ce faisant, il se retrouvait à présent assoiffé. Il lui fallait donc trouver une proie, et sans l'avoir prévu auparavant, il devait se montrer un peu moins regardant qu'à l'habitude. Mais même en baissant ses exigences, le sort s'acharnait sur lui puisqu'il n'avait croisé personne mis à part des groupes qu'il ne pouvait décemment pas attaquer tout seul.

Depuis une heure, il errait dans ce quartier, mais la fine pluie du début de nuit avait fait fuir les rares passants. Et maintenant, même si l'averse était passée, les noctambules n'étaient pas encore de sortie. Un soupir s'exhala de sa bouche, formant un peu de buée sous la condensation et le froid. Un grincement ranima soudainement l'espoir en lui. Ce n'était pas loin, une vingtaine de mètres tout au plus. A pas de loup, il se fraya un chemin dans la ruelle sombre qu'il traversait, juste à temps pour voir une jeune fille courir en vain après un car. Et le rater donc.

Le bruit de l'autobus disparaissait déjà, et l'inconnue semblait désemparée. Typiquement ce qu'il attendait. Finalement, son choix n'avait pas été si mauvais de chasser dans le coin. La demoiselle se remit en marche, sûrement résignée à devoir faire son trajet à pied. Parfait. Telle une ombre, le vampire se fondit dans la rue, marchant à quelques distances d'elle. Ses pieds semblaient frôler le sol sans faire de bruit, si bien que petit à petit il reprenait son retard sur elle. Lorsqu'elle sentit enfin quelque chose, il était trop tard : Elle pivota, prise d'une sensation désagréable d'être épiée, mais ce fut le moment choisi par Valian pour s'en prendre à elle.

Sans s'affoler, une main se posa sur la bouche de l'inconnue, pendant que son autre bras l'enserrait et qu'il la tirait vers la ruelle la plus proche. Il sentit sous sa main le cri étouffé empli de terreur de sa victime. Elle s'attendait à se faire violer, il en allait tout autrement. Il ne prit même pas la peine de lire dans l'esprit de la demoiselle. Elle semblait faible, incapable de lutter alors même qu'il ne s'employait pas fortement à la retenir. Une fois à l'abri des regards, le repas commença.

Penché sur elle, la main toujours sur la bouche, les dents déchirèrent avec une étonnante facilité la peau au niveau du cou. Une légère entaille, une douleur, puis le plaisir. C'était la caractéristique des gens de sa race, la morsure était comme une jouissance pour les humains. Souvent, s'ils ne vidaient pas complètement leur victime, les vampires laissaient un souvenir improbable à ces dernières, entre honte, peur et plaisir. Le liquide chaud commençait à couler dans la bouche de Valian, et il sentait à nouveau l'air expulsé contre sa main. Mais cette fois, il s'agissait d'un gémissement de plaisir. Sans même le voir, il savait ce qui se tramait sous la tenue impeccable de la lycéenne : ses tétons pointaient durement, sa chatte devait dégouliner de cyprine brûlante. Elle lâchait son sac, ce dernier atterrissant au sol dans un bruit mou. Petit à petit, il la sentait se détendre, totalement à sa merci. Il était difficile de refuser la morsure, tant le plaisir en était profond. Puis, mince changement mais non des moindres, les jambes de l'humaine flageolèrent, menaçant de la faire tomber. Valian la soutenait, l'empêchant de s'effondrer. Elle n'allait plus tenir longtemps. D'abord les points blancs qui dansent devant les yeux, puis les vertiges, l'évanouissement et la mort, s'il allait trop loin.

Il passa une bonne dizaine de minutes à se délecter du sang chaud, à le boire avidement. L'inconnue venait de fermer les yeux, ou plutôt de sombrer dans l'inconscience. Il pouvait décider de s'arrêter, et elle se remettrait. Ou bien continuer, et la vider totalement. Il optait plutôt pour cette option, et continua à aspirer goulument entre ses lèvres.

Tessia Avait dû faire un peu d'ordre après le départ de mademoiselle Tohsaka. Après tout, elle se servait de son lit pour dormir aussi, pas juste pour y déboiter les hanches de ses partenaires. Et dormir dans des draps sur lesquels la demoiselle avait abondamment déversé sa cyprine et elle-même laissé couler une bonne quantité de semence aussi bien que de sa propre mouille avant de se doter d'un organe masculin plus tard dans les ébats ne lui parlait absolument pas. Elle avait donc fourré sa literie dans sa machine à laver et installé une nouvelle literie quand elle senti son lien avec la jeune Rin se réactiver, réagissant à une peur soudaine. Et pour que le lien du sceau s'active, ce n'était pas juste un peu de peur qu'il fallait, il fallait que la jeune fille soit littéralement terrifiée.

Mais la peur sembla se calmer dans la minute, ce qui fit que Tessia cessa de s’inquiéter. Une peur qui finissait si vite était probablement due à un sursaut ou une mauvaise surprise qui avait passée ensuite. Cependant, Tessia était du genre à se méfier de tout ce qui sortait un peu de l'ordinaire concernant les demoiselles qui acceptaient de lui servir de réserve d'énergie aussi se tourna-t-elle vers son téléphone pour appeler son élève. Tombant sur le combox après une minute de sonnerie, elle appel directement les parents de la demoiselle, estimant que si elle avait pu prendre son bus elle devait être arrivée.

- Allo, domaine Toshaka ? Répondit une femme que Tessia identifia comme la mère de Rin.

- Bonsoir, Tessia Alexanders, je suis l’institutrice de Rin, elle a dû vous prévenir qu'elle prenait un cours de soutiens auprès de moi ce soir ?

- Oh oui, tout-à-fait madame Alexanders. C'est si gentil à vous de vous investir autant dans l'éducation de Rin.

Si tu savais à quel point je "l'éduque"... Sourit Tessia pour elle-même.

- De rien, c'est un plaisir de voir une élève si appliquée. Cependant, je crois qu'elle a oublié un cahier chez moi, serait-il possible de lui parler ? Avec son bus, elle devrait déjà être chez vous non ?

- Non, elle n'est pas encore arrivée, elle a probablement dû rater son bus, commenta sa mère. Mais c'est très gentil d'avoir appelé, je lui dirais de vous rappeler en rentrant.

- Très bien merci, bonne soirée, termina la succube qui ne souriait plus.

La seconde d'après, elle senti une chose qui acheva de confirmer ses doutes : Le déclin des constantes vitales de la jeune fille.

- HA NON ! ÇA IL N'EN EST PAS QUESTION ! Tonna-t-elle en alimentant le cercle démoniaque de son appartement.

Elle venait de recharger ses batteries, alors elle pouvait se permettre de dépenser de l'énergie à profusion. Les runes infernales s'activèrent et, sous son action, tissèrent le sort de rappel qu'elle plaçait pour les cas d'urgence sur ses soumises. Il y eu un claquement sec dû au changement de pression ainsi qu'un appel d'air frais venant du dehors et Rin Toshaka apparut en plein milieu de son salon... Avec une sorte de sangsue à figure humaine agrippée à son cou et l'air un peu surpris.

Un Caïnite, c'est bien ma veine...

- Vous avez exactement jusqu'à hier pour relâcher MON calice, enfant de Caïn, Dit Tessia d'un ton froid comme un iceberg en faisant crépiter l'air autour de sa main des reflets rougeâtres d'un feu démoniaque. Sinon je vous garanti que même la police scientifique ne pourra pas reconnaître vos cendres quand j'en aurais fini avec vous.

La sensation chaude et poisseuse du sang coulant dans sa gorge l'apaisait, le rendait heureux. Un bonheur simple, la nourriture du corps, même si elle était différente de celle des humains. Ses sens entrèrent en alerte alors que la pression de l'air changeait. Le passage était brutal, d'une atmosphère ouverte et fraîche à cette plus confinée d'une pièce. Immédiatement, le vampire relâcha sa proie qui s'affaissa mollement sur ce qui semblait être du parquet. Plus vraiment l'asphalte de la ruelle. Tandis que la voix de la succube arrivait à ses oreilles, il avait déjà tourné son visage vers elle, entre étonnement et méfiance. Il ne réalisait pas encore qu'il venait de subir une téléportation, chose qui dans son référentiel était impossible. Et pour l'instant, il n'avait bien évidemment aucune idée de comment il était arrivé là, ni du pourquoi. Il se refit une contenance en fixant l'étrangère, un sourire muet sur les lèvres. Elle le menaçait, et ce qu'elle venait de faire n'avait rien d'anodin. Elle était dangereuse, et il n'était pas du genre à prendre cela par dessus la jambe.

Pour mieux comprendre ce qu'il faisait là, Valian activa ses sens et ses pouvoirs d'Augure. Bien mal lui en prit : un mélange entêtant de luxure et de danger lui emplirent les sens. Ca ne dura pas car il rompait déjà son estimation, il en avait déjà bien assez vu. Qui était cette femme, pour que son appartement soit si dégoulinant de sexe et de stupre ? Un point qu'il avait noté dans la courte expérience sensorielle qu'il avait tenté était que l'inconnue que le menaçait n'était ni humaine, ni caïnite. En fait, elle n'était d'aucune espèce qu'il ait déjà croisé. Il avait déjà rencontré des loups garous et des mages, mais non, elle avait une aura résolument différente. Et cela éveillait sa curiosité.

Votre calice ?

Il haussa un sourcil, comme s'il ne comprenait pas. Bien évidemment, c'était le cas. Le long manteau qu'il arborait cachait son corps, mis à part son visage d'une grande beauté. Bien trop pour que ce soit humain en fait. Le genre de beauté dérangeante, où l'on cherche un défaut sans le trouver. Restant à distance de l'inconnue, Valian reprenait petit à petit consistance. En un geste fluide et rapide, il s'agenouilla pour reprendre le contrôle de la pauvre lycéenne inconsciente. Il laissa apparaître ses dents, proches de la jugulaire de cette dernière. Une entaille, et il en serait fini du calice.

Vous avez l'air de savoir beaucoup de choses sur moi. La réciproque n'est pas vraie, et je dois dire que je renâcle à obéir quand on me laisse dans l'ignorance.

Il la menaçait à son tour. Que pouvait-il faire, tuer cette humaine, et après ? Il ne saisissait pas l'importance de cette dernière. Peut-être la fille de l'inconnue face à lui ? Un lien sentimental ? Ou alors, c'était lui qui était visé, et la demoiselle n'était qu'un prétexte à chercher à le faire venir ici. Dans tous les cas, il ne pouvait que se suggérer des hypothèses, sans aucune vérité à en déduire. Restait un solide problème, et le plus réel du fait de la situation : il était en danger. Certes, si elle tenait à cette lycéenne, elle n'allait pas s'en prendre à lui frontalement. Mais vu qu'elle l'avait fait apparaître ici, dans un appartement inconnu, elle devait être en mesure de lui causer des soucis. Il allait donc devoir se montrer vigilant s'il espérait sortir d'ici vivant.

Je n'ai que faire d'une pauvre humaine, elle n'est que nourriture pour moi. Laissez moi deviner, c'est ...

Il allait dire "votre fille". Il l'avait sur le bout de la langue, mais au dernier moment, il changea d'avis, mettant en place une partie des pièces du puzzle qui s'offrait à lui.

Votre petit jouet. Vous avez peur de le perdre ?

Il y avait toujours un part d'incohérence dans son raisonnement, dû au fait qu'il ne connaissait pas la réelle identité de la femme campée face à lui. Ca ne collait pas qu'on protège ainsi un jouet sexuel. En l'état, c'est ce qu'il voyait, ce qu'il sentait. Les effluves de sexe qu'il avait reniflé ne le trompait pas, que cela viennent de l'appartement ou de la jeune femme. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas ressenti de sentiments humains, mais peut-être que cet être ressentait de l'amour pour la lycéenne ? Valian ne savait pas à quel raisonnement se fier.

- Vous avez l'air de savoir beaucoup de choses sur moi. La réciproque n'est pas vraie, et je dois dire que je renâcle à obéir quand on me laisse dans l'ignorance. Entama le vampire, surprenant Tessia qui s'attendait plutôt à ce qu'il tente de se carapater. Je n'ai que faire d'une pauvre humaine, elle n'est que nourriture pour moi. Laissez moi deviner, c'est ... Votre petit jouet. Vous avez peur de le perdre ?

- Espèce de petit insolent... Siffla la succube en sentant sa colère monter en elle.

Les flammes dans sa main gagnèrent gentiment en intensité alors qu'elle bouillait intérieurement, mais il avait un point pour lui, ce genre de sorts n'était pas connu pour être d'une précision redoutable. C'était même plutôt une technique de nettoyage de larges zones. Mais elle était bien plus intimidante que nombre d'autres qu'elle avait en stock. Tessia devait cependant admettre qu'en l'état, si la jeune fille Toshaka devait venir à rencontrer une issue fatale dans son appartement, elle aurait de gros soucis, surtout avec tout le matériel génétique provenant de l'attribut masculin de la démone qu'elle avait encore dans son ventre et les nombreuses traces d'un acte sexuel intense et récent, sans compter les marques de lanières sur la peau de la jeune fille provenant de leurs jeux. Pour beaucoup, ça ressemblerais à un viol s'étant soldé par la mort de la victime.

- Elle m'appartiens et j'en fais ce que je désire. Et je déteste par-dessus tout qu'on me pique mes affaires ! Alors oui, on pourrait la qualifier de "jouet", mais ils sont suffisamment dur à trouver que je ne souhaite pas avoir à le remplacer. Cependant, je t'encourage aussi à considérer cela. Tues-là, et je te garanti qu'aucun trou de souris, aucun abysse océanique, aucune cheminée de volcan éteint menant au centre de la terre, ne te mettra à l’abri de mon courroux. Tues-là, et c'est la tienne que tu signes. Ce rempart de papier que tut tiens, je préfère encore le détruire moi-même plutôt que de te le laisser. Alors pense clairement tes prochain actes. Soigne tes prochains mots, car sinon, je te garanti qu'ils seront les derniers...

Ce disant, Tessia activa plus avant son cercle, recouvrant petit à petit les murs, les surfaces et autres plafonds de flammes pourpres, une odeur de souffre envahissant gentiment la pièce qui semblait petit à petit glisser à l'ombre d'un volcan vomissant souffre, cendres et mort. La pièce semblait soudain de taille continentale tout en en distinguant difficilement les contours et les bords. Les pentacles luisant en cercle autours d'eux, garantissant une fuite impossible pour l'hôte indésiré.

- Je suis très ouverte à un règlement pacifique de la question, précisa Tessia d'une voix en deux ton, l'un étant celui de son vaisseau charnel, l'autre celui de la gorge de sa vraie forme infernale. Puisque tu sembles t'inquiéter de ne pas savoir à qui tu as affaire, je propose un échange. Je t'autorise dix questions auxquels je serais forcée de répondre en échange de cette demoiselle saine et sauve immédiatement. À prendre, ou à laisser...

La vie - ou plutôt la non-vie - du vampire tenait à la jeune femme inconsciente entre ses bras. Le feu ne quittait pas la main de l'inconnue, et s'il n'avait rien reçu, c'est qu'il avait en partie vu juste, elle ne voulait pas risquer d'abîmer son jouet. Valian voyait peu d'issues favorables à ce conflit. La première aurait été qu'elle le laisse filer, mais elle semblait en colère de ce qu'il avait fait à la lycéenne. La seconde serait de combattre et de vaincre l'étrange femme, chose on ne peut plus douteuse quand à l'issue vu ce qu'elle déployait face à lui. La troisième et dernière possibilités était la fuite : en passant en forme de "flaque", il pouvait fuir en s'immisçant entre les lames du parquet et lui échapper. Néanmoins cette option comportait plusieurs problèmes : la fuite ne réglerait pas le problème si elle souhaitait le poursuivre, et il avait horreur de recourir à cette transformation.

L'odeur de soufre se faisait plus prégnante, emplissant les narines de Valian et mettant ses sens en alerte. Le feu se propageait, l'air miroitait de chaleur et si cela continuait, il risquait d'y passer. Il allait devoir fuir. Mais les paroles de l'agresseur l'en dissuadèrent : d'abord car elle le menaçait clairement de le poursuivre, ensuite parce qu'elle prit une optique tout à fait incongrue pour lui. Le marchandage qu'elle proposait lui paraissait irréel et attractif. Simplement, une chose était étrange de son point de vue : elle déployait des pouvoirs d'une grande force, mais elle ne voulait pas l'affronter de front, jusqu'à aller à proposer ce deal. Décidément, il y avait trop de zones d'ombre dans la suite d'évènements qu'il venait de vivre. Cela tombait bien, elle lui proposait d'étancher sa soif de connaissance, en compensation de la vie de cette lycéenne. Il était gagnant sur toute la ligne, si tant est qu'elle le laisse réellement partir ensuite.

Cela me paraît tout à fait censé. Mais permettez moi de vous demander de revenir à un décor plus ... Agréable.

En effet, le décorum n'avait rien d'accueillant pour lui, ni même pour un humain. Lentement, il relâcha le corps de la lycéenne et se redressa, la gardant à ses pieds. Il se découvrait un peu, ce qui pouvait le mettre en danger. Enfin, tant que l'inconsciente serait dans la même pièce, il doutait que la femme l'agresse.

Dix questions, cela me convient tout à fait. Qu'êtes vous ?

Forcément, c'était la question la plus importante et la pierre angulaire de la discussion. Avec cette réponse, il allait sûrement pouvoir déduire de nombreuses autres réponses, et en tirer des informations utiles. Il réfléchissait déjà à la question suivante, hésitant entre l'envie de la prononcer et celle d'attendre qu'elle lui ait répondu. Finalement, il se lança avant qu'elle ne prononce quoique ce soit.

Pourquoi ce lieu sent ... Pue le sexe ?

Vu ce qu'il sentait, le verbe puer était plus approprié tant l'odeur prenait jusqu'à la gorge du vampire. Il n'avait senti ce genre de choses qu'une fois auparavant, et pas du tout dans les mêmes conditions. C'était le sang d'une jeune femme, visiblement nymphomane à un point extrême et dont le sang exhalait cette envie insatiable. Il l'avait bu avec frénésie, se délectant de cette sensation et bandant aussi fortement que lors d'une grande excitation. Après avoir baisé et vidé l'humaine, il l'avait laissé exsangue et à peine en vie. Il n'avait jamais essayé de retourner la voir, se méfiant de l'aspect addictif que pouvait avoir ce genre de sensations.

L'inconnue était-elle à l'origine de cette odeur ? Peut-être devrait-il se méfier de cela, de ce qu'il risquait. Le danger n'était pas que dans les flammes : l'ennemi visible était rarement le plus létal. A y réfléchir, et de part les déductions rapides du vampire, l'entrecuisse de l'inconnue était un piège autrement plus dangereux, mais sûrement aussi des plus délicieux.

Tessia suivit le geste du vampire déposant sa victime au sol. Ne quittant pas son indésirable invité du regard.

Cela me paraît tout à fait censé. Mais permettez moi de vous demander de revenir à un décor plus ... Agréable. réclama ce dernier, ce à quoi Tessia acquiesa d'un mouvement de tête, se disant que relâcher petit à petit la pression porterais plus de fruits que de ne rien céder.

La succube relâcha doucement ses sortilèges, les murs se réaffirmant, les cercles s'effaçant, l'odeur de souffre se faisant moins prenante tandis que la caïnite se redressait.

Dix questions, cela me convient tout à fait. Qu'êtes vous ? Demanda-t-il avant d'hésiter. Pourquoi ce lieu sent ... Pue le sexe ?

Tessia eut un sourire en coin.

- Cela fait deux questions. Précisa-t-elle pour éviter tout confusion. Hélas pour vous, ma réponse rendra la seconde futile. Mais donc, que suis-je est votre première interrogation ?

La démone fit un peu la moue, regardant sa protégée au sol.

- Je suis une sorte de résultat indirecte des gens comme vous. Non pas cause, mais symptôme. Dites-moi Caïnite, vous qui défiez la mort, avez-vous la moindre idée de ce qu'elle signifie pour ceux qui n'ont pas la malédiction de votre sang en leur sein ?

Les sorts de la succube cessèrent complètement, rendant à l'appartement son apparence première.

- Cortana, projection au salon de la présentation "Origine", réclama la démone à son assistante numérique à travers les nombreux capteurs disséminés dans son appartement. Fichier situé dans C:User\Tessia\Documents\présentation, dossier caché nommé "Divers" assortis du mot de passe dans tes bases de données.

- À vos ordres maîtresse, acquiesça la voix numérique à consonance féminine à travers les hauts-parleurs de l'appartement.

La lumière du salon décru fortement tandis que la pseudo-IA faisait tourner les stores du salon pour éviter qu'une lumière extérieure ne vienne déranger la projection. Puis le beamer s'alluma, projetant contre le grand mur blanc du salon situé derrière Tessia une image de la terre.

- Voici le monde tel que vous le connaissez fils de Caïn. Et voici moi, le monde que je connais, dit-elle en changeant d'image pour celle toujours ronde d'une sphère creuse dans laquelle s'entassaient neuf niveaux décroissants vers le centre de la sphère.

Elle laissa sa petite annonce pénétrer dans l'esprit de son public pendant quelques secondes avant de reprendre.

- Le rationalisme de cette image voudrait donc que je vive sous terre. Absurde non ? Quel avantage y aurait-il ? À moins que cette image ne soit qu'au sens figuré, enfant maudit, dit-elle en faisant à nouveau changer la projection d'un claquement de doigts pour une image plus connue : Celle de l'enfer selon l'écrivain Dante Alighieri, plus connu sous le nom "d'Enfer de Dante". Je lis dans vos yeux autant de perplexité que de compréhension, constata la succube. Je suis native de cet étage, dit-elle en désignant le deuxième. Ce qui fait de moi une fille de la luxure, cela répondant probablement à votre deuxième interrogation. Quand à mon espèce, s'il est nécessaire de la nommer, avez-vous, fils de Caïn, jamais un jour entendu parler des Succubes et de notre mère à toutes : Lilith ?

Peu à peu la situation se détendait. Les effets de magie de l'inconnue se dissipaient et elle se détendait tout comme le vampire. Ils n'allaient pas s'entre-tuer, même si ce dernier continuait à se méfier d'elle. Que pourrait-il faire si elle changeait d'avis ? A dire vrai il ne voulait pas le savoir, ou faire quelque chose qui puisse l'amener à le faire. Écoutant les réponses de l'inconnue, il tiqua légèrement quand elle demanda l'aide d'un système intelligent : Valian avait beau avoir rattrapé une bonne partie de son retard en technologie, il y avait toujours un certains émerveillement à ce qui était désormais accessible.

Il écoutait religieusement les explications de la démone quand à sa nature et sa provenance. Elle lui fournissait plus de réponses que ce qu'elle aurait dû, mais il n'allait pas s'en plaindre. Il regrettait d'avoir été trop prompt à formuler deux questions, car effectivement la première réponse répondait à ses deux interrogations. Soyons franc et honnête, Valian n'avait aucune connaissance sur les démons, et encore moins sur leur monde. La seule information qu'il avait été une histoire de seconde main : alors qu'il était un jeune vampire, au coeur du moyen-âge, il avait discuté avec l'un de ses congénères, qui lui avait assuré avoir croisé la route d'un Baali. Ce clan vampirique était censé être lié aux démons, et de fait avoir accès à des pouvoirs ayant trait à cette engeance. Valian n'ayant eu aucune preuve sous les yeux avaient toujours considérés cela comme des vantardises sans fondement. L'époque se prêtait à ce genre de mensonge, et trop de gens croyaient en des démons que personnes n'avaient vu. Trop pragmatique, Valian apprenait maintenant qu'il avait eu tort à l'époque. Il aurait eu mieux fait de se renseigner à ce moment là.

Opinant de la tête, il songeait à la situation, aux questions et à ce qu'il pouvait déjà déduire. La lycéenne était sûrement une sorte de calice, une nourriture pour la succube. Était-ce si dur à trouver pour qu'elle la protège ainsi ? Ou elle avait quelque chose de spéciale, qu'elle ne trouvait pas ailleurs. Qu'importe, ce n'était pas son problème.

Je n'en avais entendu que des légendes, que je croyais inventées de toutes pièces, je le concède. J'ai la preuve du contraire à présent.

Restait à choisir les prochaines questions. Il allait mieux choisir ses questions. L'air songeur, il réfléchissait et finit par se décider. Etait-ce la meilleure question ? Il n'en savait rien, mais il ne pouvait pas non plus la faire patienter éternellement.

Est-il possible de goûter votre sang ?

La question était à double sens : il demandait l'aval de la succube, mais il s'enquerrait aussi sur le goût de ce dernier. Il était possible que le sang d'une créature tel qu'elle ne soit pas comestible pour lui. Il préférait donc demander, même si ça ne voulait pas dire qu'elle allait déjà accepter.

Et tant que j'y suis, autant poser ma future question. Je suis d'une nature assez curieuse. Vous n'en avez probablement rien à faire, mais je fais partie d'une caste de vampire aimant expérimenter, tester. Je pousse le vice un peu plus loin en m'essayant à toutes sortes de disciplines et en accumulant le savoir. De fait, seriez vous d'accord pour être mon futur sujet d'étude ? Je veux dire par là me laisser vous observer et comprendre votre race, vos mœurs, tout ce que je pourrai noter.

Là, ça se corsait. La demande en elle même n'était pas compliquée, mais elle n'apprécierait pas forcément d'avoir un observateur derrière elle, et encore moins de dévoiler sa vie. Ca ne coûtait rien à Valian de demander, voir même de proposer une compensation si il le fallait. Dans la mesure du raisonnable bien sûr.

Tessia écouta les propos du Caïnite et apprécia énormément son intérêt pour son petit cours improvisé sur le pouce. Cependant, elle lorgnait aussi sur la jeune Rin aux pieds du mort-vivant.

Il faudrait que j'appelle les parents pour prévenir qu'elle est chez moi et qu'elle a fait un malaise...

Cependant, la démone fur tirée de ses pensée par la question aussi stupide qu'inadmissible du Caïnite et elle le fixa avec une moue désapprobatrice. La proposition qui suivit ne fut pas beaucoup mieux acceuillie par la succube.

- Vous ne voudriez pas me mettre en cage et sous surveillance vidéo aussi tant que vous y êtes ? Siffla-t-elle. Vous me prenez pour quoi ? Une souris blanche ?

La succube croisa ses bras sous son opulente poitrine, l'air vexée.

- Quand à mon sang, vous risquez d'être déçu. Mon vaisseau charnel a exactement le même sang qu'une humaine normale, hormis un puissant potentiel aphrodisiaque. Et si vous insistez pour goûter malgré tout, je réclamerais que vous fussiez enchaîné avant car mon manque d'attrait pour la gente masculine ces dernières décennies ne me donne pas envie de satisfaire tout ce que votre lubricité exacerbée risque de vous donner envie de faire. Ma vraie forme dispose de mon vrai sang, mais à moins que vous ne m'accompagniez en enfer, je puis difficilement la manifester ici.

Ce vampire avait beau se targuer d'être d'une branche de savants, il en savait au final bien peu. Nombre de Baali auraient été plus prudents pour lui proposer ce genre de chose. Et nombre de ses sœurs auraient probablement acceptée dans l'espoir de maudire leurs invocateurs, mais elle-même n'ayant pas été invoquée, elle ne voyait pas de raison de lui cacher qu'il l'attirait autant qu'un hamburger Mc'Donalds.

- Par contre, je vais juste aller coucher cette jeune fille dans un lit avant de continuer et prévenir ses parents qu'elle a fait un malaise, l'informa-t-elle. Ceux-ci ne sont pas du genre très inquiets, mais ni vous ni moi n’avons envie que la police vienne nous interrompre.

Ce disant elle s'approcha et se pencha sur ses genoux pour ramasser la jeune brune avant de la soulever.

- Nous en sommes à quatre, prenez un peu de temps pour réfléchir aux six autres et essayez de ne pas être insultant cette fois, termina-t-elle en se relevant et en emportant le corps inerte de la jeune fille.

Allez y, prenez votre temps.

Effectivement, ses choix de questions n'avaient pas laissé la démone dans un très bon état d'esprit. Mais en même temps, il ne faisait qu'étancher sa curiosité, rien de plus. Alors qu'elle prenait le corps, il se détourna pour passer en revue la pièce, et songer à ce qu'il allait pouvoir demander. C'était compliqué, surtout en si peu de temps et compte tenue de tout ce qu'il aurait voulu demander. Il devait se libérer de ce carcan de dix questions pour l'amener soit à parler plus, soit à ce qu'ils se revoient, pour pouvoir l'observer un peu plus en détails. Mais comment, il n'en avait pas la moindre idée jusqu'ici.

Il finit son tour d'horizon et se rappela à la réalité, rejoignant le canapé afin de s'y installer confortablement. Elle n'allait plus tarder, c'était certains. D'ailleurs, un bruit lui fit tourner la tête, et il lorgna sur la succube, restant impassiblement assis.

J'ai du mal à choisir les questions que je voudrai, je le conçois. Ce doit être l'indécision. Je regretterai peut-être celle-là aussi, mais je souhaite tout de même la poser : que recherchez vous, en ce moment et de manière générale ?

Elle avait laissé entendre ne pas se soucier des hommes. Une succube homosexuelle ? Peut-être, pour ce qu'il connaissait de cette engeance, il aurait été bien en peine de parler de leurs orientations sexuelles. Cette question allait hors du cadre de l'envie charnelle. Il voulait savoir ce qu'elle faisait sur terre, et ce qu'elle y cherchait. Il ne la voyait pas s'y complaire juste en s'amusant de lycéennes, et d'attendre que le temps s'écoule indéfiniment. De part ce fait et cette réflexion, Valian voyait là peut-être une opportunité d'offrir un service en retour. Oh, il ne se faisait pas d'illusions sur le fait de pouvoir étudier en détail la succube, elle avait été franche là dessus.

Et pour la prochaine question, ce sera assez simple. Est-ce votre véritable apparence ?

La question était en effet des plus banales. Peut-être gâchait-il une question, mais cela importait à ses yeux de savoir si elle avait le don de changer de formes ou pas, comme lui pouvait le faire. Après cela, il lui resterait 4 questions. C'était bien peu, mais en même temps suffisamment pour résoudre une partie de ses interrogations. Il se redressa à moitié, afin d'ôter sa veste, donnant l'impression de vouloir se poser un peu plus durablement chez elle. Il ne savait même pas où il se trouvait. A 5 mètres de là où il avait disparu ? 1 kilomètre ? Sur un autre continent ? Peut importait en définitive, il trouverait bien une façon de se protéger lorsque le soleil poindrait.

La succube amena la demoiselle dans le lit de la chambre d'amis et la coucha toute habillée sur les draps de soie bleu ciel. Elle en profita pour prendre son poul et sa tension et se désola qu'ils soient si bas. La magie de soins n'était pas son fort, et malgré qu'elle en connaisse les fondements, ceux-ci ne s'appliquaient que dans le cadre d'une intervention sur le propre lanceur de sort, autrement dit elle pouvait se soigner elle, mais pas la demoiselle. N'ayant rien d'autre en stock, Tessia posa délicatement ses lèvres sur celles de la jeune fille inconsciente et lui réinjecta une partie de l'énergie qu'elle lui avait prise plus tôt.

La démone n'était pas médecin, mais il lui sembla que la jeune fille respirait mieux après ça. Elle lui remit les cheveux en place avant de sortir de la pièce, refermant la porte derrière elle.

J'ai du mal à choisir les questions que je voudrai, je le conçois. Ce doit être l'indécision. Je regretterai peut-être celle-là aussi, mais je souhaite tout de même la poser : que recherchez vous, en ce moment et de manière générale ? Demanda ensuite le caïnite d'un ton presque distrait.

Tessia haussa un sourcil surpris face à cette question qui lui sembla assez incongrue. C'était un peu lui demande pourquoi elle existait.

Et pour la prochaine question, ce sera assez simple. Est-ce votre véritable apparence ? continua son interlocuteur ce qui la fit le dévisager avec un air de franche surprise.

- Vous savez, n'importe laquelle de mes sœurs aurait bondit sur l'occasion grosse comme une maison que vous venez de m’offrir,commenta-t-elle d'un ton étonné. Je vous ai dit rien que quelques minutes plus tôt qu'il ne s'agissait là que de ma forme charnelle, que mon vrai corps n'est que très difficilement manifestable hors de l'enfer. Disons que je vais oublier ce petit défaut de concentration de votre part et ne compter que votre cinquième question.

Tessia s'arrêta là pour cette question. Ensuite elle réfléchit un peu plus à la question précédente.

- Quant à ce que je cherche en ce moment... Dit-elle en haussant les épaules tout en prenant place dans un autre fauteuil. Je dirais, des expériences, des souvenirs... C'est ma première incarnation terrestre alors tout est nouveau pour moi. Je souhaite découvrir, rencontrer des gens, les regarder vivre et participer aussi activement que je l'ose dans leurs vies. C'est tout. Ha et délurer la jeunesse féminine de ce pays, mais ça c'est plus un loisir. Répondit-elle au vampire d'un ton neutre.

Remarquant alors que le vampire commençait à étaler ses affaires, elle haussa un sourcil avant de lui indiquer l'entrée.

- Il y'a une armoire pour les manteaux avec des cintres dedans, signala-t-elle. J'imagine également que vous êtes mon invité jusqu'à la fin de notre contrat, mais il est hors de question que vous fassiez comme chez vous. Continua-t-elle d'un ton neutre. Cela dit, je vous autorise à déambuler dans la maison sauf dans ma chambre et celle de la jeune fille. termina-t-elle en désignant les deux portes de la main.

La succube se montrait étonnamment docile quand aux réponses données aux questions du vampire. Elle aurait pu ne pas lui "rendre" la question gâchée par Valian. Au lieu de ça, elle le laissait en chercher une autre. Confortablement installé, il laissa couler son regard sur elle pendant qu'elle lui fournissait des explications. C'était proprement passionnant, et même s'il aurait pu déduire certaines informations, ça n'aurait été que des supputations, ici il s'agissait d'un récit véritable.

Nous ne sommes pas si différents que cela en somme.

Le caïnite se permit un sourire en disant cela. Ils n'étaient pas de la même race, ils n'avaient pas le même vécu, mais lui aussi cherchait les expérimentations. Il espérait juste qu'elle ne prendrait pas mal la comparaison. Les lèvres du caïnite se pincèrent légèrement. Elle dictait des règles, il suspendit donc sa question, attendant qu'elle en finisse pour enfin reprendre la parole.

Il n'y a aucun problème, je ne comptais pas me montrer indiscret. Enfin, pas à ce point.

En effet, les questions qu'il posait à la succube relevait déjà de la curiosité mal placée. Il continua sur un ton égal.

Y a-t-il une vie après la mort, pour les humains ou des personnes comme moi ?

Voilà une question à laquelle elle pouvait surement répondre, et qu'il n'avait pas eu l'occasion de résoudre. Et probablement jamais. Suspendu aux lèvres de la succube, Valian en attendait la réponse. Une alarme mentale s'enclencha au plus mauvais moment. Quelqu'un venait de rentrer dans son laboratoire, ou tentait d'en sortir. Il conservait certains spécimens en vie, en captivité, et peut-être que l'un d'eux avait trouvé comment ouvrir ses liens. Valian avait disposé de multiples liens mentaux dans tout le laboratoire. Si l'un d'eux se voyait franchi, le caïnite en était aussitôt mis au courant.

De fait, il se redressa d'un coup, perdant son attitude patiente de jusqu'alors. Il maudissait intérieurement le responsable de cette alarme. Reprenant contenance, Valian ramena son regard sur Tessia.

Je ... Je dois vous laisser. Un contretemps, rien de plus.

Sauf qu'il savait qu'il ne pourrait probablement pas revenir avant la fin de la nuit. Et que d'ici là, elle pouvait s'être volatilisée, ou prendre ses précautions pour lui tendre un piège et rompre leur accord. A regret, il ajouta donc.

Et je vais me passer des réponses supplémentaires, vu que je crains que nous ne nous revoyions pas de sitôt. Quand à votre protégée, je veillerai à ne pas l'approcher.

Il reprenait la veste qu'il venait tout juste d'abandonner, pour la repasser sur ses épaules. Il en avait déjà appris bien plus qu'escompté ce soir, et avec un peu de chance, il parviendrait à croiser une autre de sa race. En tout cas maintenant qu'il en avait validé l'existence, cela devenait un sujet d'études intéressant. Il se détourna du canapé, prenant déjà la direction de la porte pour sortir.

Y a-t-il une vie après la mort, pour les humains ou des personnes comme moi ? Demanda le mort-vivant d'un ton intrigué.

La démone réfléchit à la réponse à donner. Car les vampires étant victimes de la malédiction de leur ancêtre commun, le premier de tous, il était impensable qu'on les laisse ensuite gagner le paradis, mais tous ne méritaient pas l'enfer pour autant. Cependant, il fallait avouer qu'ils jouaient sur un fil de rasoir.

Elle ouvrit la bouche pour répondre le plus honnêtement possible quand le Caïnite se redressa soudain, semblant tendre l'oreille vers quelque-chose que seul lui pouvait entendre. Il sembla mécontent et troublé, puis ramena son regard sur elle. La démone se tendit un peu, consciente que quelque-chose avait changé et appela à elle ses pouvoirs pour être prête à réagir au cas où.

Je ... Je dois vous laisser. Un contretemps, rien de plus.

Ce soudain changement la fit hausser un sourcil interrogateur. Sa propre curiosité s'éveillait et elle se demandait ce qui pouvait bien justifier que son hôte réagisse ainsi. Mais la politesse ne voulait pas qu'elle s'intéresse de trop près à ce qui poussait un autre à prendre des mesures drastiques.

Et je vais me passer des réponses supplémentaires, vu que je crains que nous ne nous revoyions pas de sitôt. Quand à votre protégée, je veillerai à ne pas l'approcher.

La démone hocha poliment la tête d'un air surprise, voilà qui était extrêmement généreux de la part du Caïnite.

- C'est fort aimable à vous, dit-elle en se levant du fauteuil où elle s'était assise pour le raccompagner à la sortie.

Elle lui tendit son manteau qu'il enfila promptement avant de sortir.

- Je ne sais ce que cela vaut pour vous, mais je vous pardonne d'avoir tenté de vous en prendre à ma protégée, ajouta la succube d'un ton neutre depuis l'encadrure de la porte. Mais si vous souhaitez un jour plus de réponses à vos questions, n'hésitez pas à passer me voir, nous pourrons simplement déviser...

Elle lui tendit une carte qu'elle avait pris dans l'entrée.

- Mais appelez avant, vu les heures auxquelles vous risquez de passer... Sourit-elle avant de fermer la porte et de laisser le vampire disparaître dans la nuit. Loin de sa vie pour le moment.

Une bien étrange soirée que celle-ci. Finalement, Tessia prit le temps d'un bon thée avant d'aller se coucher et veilla longuement Rin au préalable. Il n'y eut pas de séquelles, elle avait tout oublié au matin. Mais la démone se demanda longtemps ce qui avait poussé le vampire à se sauver ainsi comme un voleur.