Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sturm und Drang

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Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 165 dimanche 19 octobre 2014, 23:01:05

Son idéal. Elle est son....idéal ?

Tout à coup, elle hésite, abaisse la Kalach' et se mordille la lèvre inférieure. Oh, oh : Akina revient au galop. Elle aimerait tant le libérer, le flatter : Pardonnez-moi Mein Herr, je suis à vous, prenez-moi. « Non, mais tu rêves »  veille encore sa conscience revancharde. « J'ai jusqu'à minuit, je compte bien utilisée jusqu'à la dernière minute pour te faire retrouver ta putain de dignité. D'ailleurs, regarde-le, il fait le malin, mais tu as lu cette étincelle rebelle dans les yeux ? »

Doucement, la métisse se laisse polir par sa conscience, et sa soif de pouvoir. Elle redevient une femme libre et surtout, supérieure.

Bam. Deuxième coup de crosse dans la figure. De l'autre côté cette fois-ci, pour ne pas risquer de lui briser la mâchoire. Le sang jaillit jusqu'à elle. Elle a encore frappé sans se mesurer. Non pas qu'elle possède une force surhumaine, mais une crosse en bois de Kalachnikov, ça doit claquer. Et si elle s'en veut particulièrement d'abîmer la belle gueule de l'avocat, elle se remémore soudainement le pourquoi du second coup :

« Mein husar, si tu souhaites te révolter, si tu penses une seule seconde à me maîtriser. Je te brise les doigts un à un, compris ? Ca sera difficile ensuite d'espérer t'en sortir. Je ne veux plus voir cette expression au fond de tes yeux. »

En fait, c'est l'explication superficielle. Au fond d'elle, l'étudiante commence à avoir peur. Peur de se venger, de rendre Justice à des mois d'un amour plein de désillusion, de lui faire payer pour ne jamais l'avoir aimé comme elle l'aurait souhaité. Elle relève son arme, prête à asséner un troisième coup : vise le front, mais renonce finalement, le cœur fendu. Elle ne pourrait pas. C'est au-dessus de ses forces.

« Excuses acceptées. »

Le ton s'est radouci, sans toutefois qu'il puisse se considérer sorti d'affaire. Finalement, elle dépose son fusil d'assaut sur la table, et redescend afin de s'éclipser, sans un mot de plus. Qu'il en profiter pour recracher le sang qu'il a dans la bouche et se remettre de la douleur. Ses jambes galbées gravissent les marches d'escaliers lentement et elle ouvre la porte de leur chambre avant de se diriger vers la partie du dressing qu'elle a généreusement octroyée à Siegfried. Elle commence par faire les poches de tous ses costumes, pantalon et veste au départ. Elle trouve enfin après plusieurs minutes d'investigation, bien rangée dans la poche intérieure d'un veston qu'il a porté hier. Il n'aura pas eu le temps de la transférer, ou aurait oublié ? Personne n'est infaillible Quel dommage, car elle repose tranquillement entre les plis d'un mouchoir en tissu brodé.

La Croix de Fer.


Lorsqu'elle regagne le salon, elle triture la médaille entre ses doigts fins. Elle va même s'asseoir sur les genoux de son amant entravé, prenant bien soin à ce que son fessier épouse parfaitement le bassin du mâle. Et là, à la seconde où elle prend place, il peut constater la distinction manipuler grossièrement.

« C'est pour ce petit bout de métal que vous m'avez abandonnée, Anton ? » minaude-t-elle en allemand, sur un ton caricatural ce qui fait revenir Maria durant un court instant. « C'est pour ce petit bout de métal que... tu as tué des centaines de camarades ? » change-t-elle brusquement d'intonation, recouvrant son rôle d'officier soviétique. « Ce sera donc à ce petit bout de métal de payer, non ? »

Elle se redresse, fait quelques pas comme si elle cherchait un moyen.

« Mh....que devrais-je en faire d'après toi ?»

Elle tire la langue et la médaille reçoit une longue lèche, bien appuyé. La question est rhétorique, elle n'attend aucune réponse, et n'en veut aucune. Puis, elle laisse tomber l'objet avec mépris. Le métal résonne lourdement contre le carrelage. La chute est immédiatement accompagnée du talon de sa botte qui écrase le cœur de la Croix, sans pour autant l'abîmer. D'un coup du pied, elle l'envoie glisser plus loin où elle restera à terre, comme un vulgaire déchet. Elle retire ensuite sa petite culotte qui échoue le long de ses jambes enserrées de cuir sombre, puis grimpe sur la table, toujours face à lui.

« Mon beau soldat, il est l'heure du repas. »

Elle soulève sa tenue, il suffit d'un rien, pour dévoiler son intimité et elle se penche pour chercher le visage de son allemand, l'attrapant par les cheveux pour qu'il s'exécute. La position est inconfortable, à cause des mains dans le dos, et l'exercice périlleux car les coups de Kalach' doivent encore résonner dans sa mâchoire, mais peu importe le sang, la douleur, elle le fera aller jusqu'au bout. Et elle ne comprend pas pourquoi elle ne lui a jamais réclamé, puisqu'il réussit à la mener jusqu'à un orgasme terrassant qu'il en devient douloureux. Les coups de langue se succèdent sans qu'elle ne puisse contrôler l'arrivée de sa jouissance

« Han...Anton....je vais...non, Anton...

Finis les surnoms rabaissant, parce que : putain, il mérite. Elle renverse sa propre tête en arrière et hurle  d'extase échouant sur le dos, complètement allongée sur la table. Elle cligne plusieurs fois des yeux, essoufflée par le plaisir, et les prunelles brillantes. Elle ne sait même plus où elle est. Et elle le déteste davantage, d'avoir réussi à la soumettre malgré son statut d'esclave. Toutefois, elle ne peut rien lui reprocher : il a obéi. Finalement, elle se relève et quitte la table.

« Merci d'avoir préparé le terrain » sourit-elle en lui tapotant la joue, comme on flatte un chien.

Et elle retrouve la Croix de Fer qu'elle ramasse à terre. Entre ses cuisses, sa cyprine coule abondamment et elle profite de ce lubrifiant naturel pour enfoncer la médaille dans ses chairs intimes. Les branches la coupent un peu, elle grimace de douleur, mais elle réussit à tout rentrer, le plus profondément qu'elle peut. Marcher est une vraie torture avec ça dans le con.

« Tu viendras la récupérer à minuit. Espérons qu'elle ne rouille pas. »

La culotte est également récupérée et remise, au cas où la distinction décide de se faire la malle, bien qu'elle soit coincée entre ses parois féminines. Après avoir cherché un couteau dans la cuisine, elle libère les mains de son serviteur.

« Tu as été très sage. Je vais te soigner, va t'asseoir sur le canapé. »

Pour sa part, elle se dirige dans la cuisine, où elle prépare un verre de soda frais, et fouille l'armoire à pharmacie pour trouver compresse et alcool. Quand elle revient pour s'asseoir près de lui, elle dépose le verre sur la table basse et entreprend de nettoyer les plaies occasionnées par les coups. Ses gestes sont très doux, elle prend soin de ne pas lui faire mal, réellement inquiète en voyant les blessures malgré leur superficialité.

« Bois un peu, s'il te plaît. » dit-elle en désignant le verre. Sitôt qu'il termine sa gorgée, ou qu'il décline s'il n'aime pas le soda, elle glisse sa main dans le pantalon tâché de sang. Ceinture et braguette ne sont pas défaites, et elle masturbe le professeur à travers le tissu de son sous-vêtement par pressions régulières, puissantes, son coup de poignet est efficace. Elle branle comme les putes, et on aurait dit que, comme pour la fellation, elle s'est astreinte à cette pratique toute sa foutue vie. Toutefois, elle arrête avant qu'il ne jouisse de ce traitement.

« Nous n'avons pas fini notre petit tour d'horizon, reste-la. »

Encore une fois, elle disparaît à l'étage, non sans avoir ramassé la Kalach. Entre les murs de la chambre, elle abandonne complètement l'uniforme rouge et enfile l’ersatz d'uniforme de la Waffen-SS que Honda lui avait fait mettre pour un show, et qu'elle a tout de même repris. Il y a les jarretelles noires, le porte-jarretelles de la même couleur, les cuissardes toujours présentes, un mini-short gris, un corsage noir par-dessus lequel, elle enfile une veste d'uniforme gris  au col bardé de la tête de mort d'un côté, d'un galon de l'autre. Bien sûr, le brassard est enfilé.

Il est toujours sur le canapé, il a intérêt à l'être au moment où elle réapparaît.

« Alors, Hauptsturmfürher. Vous comprenez pourquoi on vous a retiré votre médaille ? Vous êtes en soi, la honte de la Waffen-SS....vous avez échoué sur le front russe. Alors que vous auriez PU avoir cette victoire ! »

Elle s'accroupit face à lui, tout en retenant une petite grimace d'inconfort à cause de son sextoy improvisé qui commence franchement à la blesser.

« Regardez-moi bien quand je vous parle, abruti. Il n'y a jamais eu d'ordre de retraite, JAMAIS. C'est une excuse que vous vous êtes inventé pour couvrir votre lâcheté et votre incompétence. »

VLAN, une gifle expédiée du revers de la main. Tiens, pour la retraite. La belle se redresse, sa longue crinière blonde s'agite faiblement quand elle entame les cent pas devant lui. VLAN, second claque.

« Dire que vous n'êtes même pas aryen. On aurait jamais dû vous engager. »

Troisième claque ? Non, elle lui crache à la figure. Ah ouais, carrément. C'est vite fait envoyé. La salive, rejoint feu les traces de sang, les ecchymoses, etc. Puis, elle le charge pour le prendre en cou et l'embrasser férocement : déclarant entre deux souffles : « Vous auriez dû rester dans votre petite baronnie, à engrosser votre pute de baronne, et à parodier dans la Werhmacht.. » Nouveau baiser méprisant. Un déclic se fait entendre. C'est une arme, calibre 9mm. Le canon froid presse la tempe du prussien tandis qu'elle continue d'abuser de ses lippes.

En se dégageant finalement de lui, elle prend place sur un fauteuil en face, le pistolet posé sur ses cuisses.

« Je vais devoir éponger votre incompétence, soldat. Retourner au front à votre place, récupérer Königsberg. Tuer du russe. »

Elle reprend le 9mm, inspecte le canon, presque professionnelle.

«Si ça vous plaît de jouer les avocats d'opérette et d'enseigner loin de la Patrie. Vous ne méritez plus de porter l'uniforme, vous ne l'avez jamais mérité. Méditez là-dessus. »

Soudain, la grande horloge du salon sonne le premier coup de minuit. Elle dépose un regard surprise sur Anton, et se précipite à l'étage au pas de course, malgré les talons, referme la porte de sa chambre derrière elle, sans enclencher le verrou. En bas, le dernier coup de minuit vient de sonner. Elle lâche un petit cri de souffrance, entre ses jambe, deux minces filets de sang s'écoule, c'est la Croix de Fer qui venge son maître. A force de marcher, s'agiter avec ça dans la chatte, elle a fini par se blesser. Elle doit serrer les dents.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 166 lundi 20 octobre 2014, 02:54:48

Se faire frapper par son esclave, c'est ce qu'il déteste le plus au monde. Bon, il garde néanmoins en tête que c'est lui l'esclave présentement, qu'il n'a qu'à se taire, encaisser. Ca fout un coup à son ego néanmoins, parce qu'il ne peut pas s'empêcher de la penser intrinsèquement autrement qu'à ses pieds. Tout cela n'est qu'un rôle, qu'il doit assumer, qu'il a voulu assumer même, ça n'en reste pas moins difficile. Elle peut bien l'embrasser, lui dire des mots doux, ça reste sa belle petite chose qui lui met un coup dans la gueule, et plus elle frappe, plus ça fait mal.

Elle s'absente de nouveau. Même pas le temps de profiter de ce qu'elle lui offre. Une nouvelle attente lui est imposée, et bien évidemment, elle sera encore plus difficile que la précédente. Il osera un regard vers l'ordinateur, toujours ouvert, la vidéo figée sur la dernière seconde : Akina, nue, la main tendue vers l'objet qui la filme, probablement pile au moment où elle éteint le logiciel caméra. Terriblement belle, même si il ne peut toujours pas se permettre une érection. Il a mal, il tâche encore plus sa chemise et son froc de sang, il avise l'AK-74 et se dit qu'il pourrait se détacher, la manipuler et lui faire fermer sa gueule.

Et encore une fois, l'idée s'évapore dès sa réapparition.

Elle n'a pas changé de tenue, alors il y a autre chose. La question n'était probablement pas de le faire poireauter avec son désir et sa douleur. Lorsqu'elle s'assied, il comprend.

Là, il y a motif de protestation. Sa bouche s'est même ouverte, puis il a serré les dents. Non, pas ça... Les mots, OK, ça va, mais les choses restent. Si elle l'abîme, l'atteinte continuera post-jeu, et il lui fera payer, oh oui, putain, non, pas les souvenirs, pas l'honneur, pas la gloire, pas le passé, on ne touche pas à sa croix !

Elle le sentira peut-être nerveux, agité. S'il elle voulait le faire réagir, c'est gagné. Il s'impatiente. Le temps ne passe décemment pas assez vite. Elle s'amuse de lui, le menace. Sa colère grimpe, il ferme sa gueule. Que faire de la croix ? REPOSE-LA, SALOPE !

-Ce que vous voudrez, Prinzessin. Je n'ai pas mon mot à dire.

Et il regrette dès la chute. La chaise sur laquelle il se trouve a bougé, emporté par lui, de quelques centimètres. Elle l'écrase ensuite. Il ferme les paupières. Brusque expiration nerveuse. Il essaie de reprendre sa contenance, mais il n'y arrive pas, quelque chose creuse son buste, tiraille ses tripes. Dans ses chaussures, ses orteils remuent, puisqu'ils sont cachés, à eux de supporter tous ces sentiments pendant que le reste ne peut pas se permettre de manifester la moindre émotion.

L'heure du repas ? Ce sera sa revanche. Étonnamment, il ne trouvera rien d'autre comme idée pour se venger que de lui bouffer la chatte comme jamais il ne l'a fait – comme jamais personne ne lui a fait. Et merde, il voudrait être détaché pour pouvoir faire ça dans les règles de l'art. Tant pis, elle aura un serviteur dévoué et vorace, à sa hauteur donc : La gueule plaquée entre ses jambes, manipulant de sa langue et de ses lèvres toute son intimité sans se permettre la moindre pause, malgré la douleur qui tiraille sa mâchoire du côté droit particulièrement, il prendra bien soin d'elle jusqu'au terrassement final, se rendant compte que sa chaise tient sur deux pieds, l'ayant un peu basculé pour bien la servir. Il se rassied tout droit lorsqu'elle bouge. Sa colère est redescendue. Par contre, c'est fini : Il ne peut plus s'empêcher de bander comme un cheval.

-Jawohl, Prinzessin.

Dans sa chatte. Il ne sait pas si c'est véritablement une humiliation ou si il adore ça. Il n'arrive pas à juger. Il a couvert de foutre la médaille du papy, ça valait bien ça.

Lorsque ce sera au tour de Mademoiselle de prendre soin de lui, il n'en revient pas. Il sait qu'elle va revenir à la charge avec son cortège de violences, mais il profite néanmoins de ces moments. Ne dira mot lorsqu'elle fera l'infirmière ; boira ; bandera encore. Ses mains sont efficaces, lui donnent envie de venir sur-le-champ. Il sait que sans ordre, il doit se retenir. Il ne pourra empêcher un léger gémissement, la regardant droit dans les yeux. Pas de défi. Il a juste envie de plus.

Tout cela laisse place à la frustration – encore plus pendant la longue attente qu'elle lui inflige de nouveau, puis son retour. Toujours aussi excitante. Peu importe ce qu'elle porte, de toute façon, il aura toujours envie de la sauter.

Et elle en revient à l'humiliation. Pourquoi ? Pourquoi lui rappeler Karkhov, Prokhorovka ? Pourquoi le harceler avec ça ? Il peine à respirer normalement, tant il sait qu'elle a raison. Il se dit assez ces choses-là chaque jour. Qu'elle le frappe, qu'elle le souille, ce sera toujours moins douloureux que d'imaginer ce moment où il a tout simplement accepté son ordre de repli. Même ses plaies à vif qu'elle réveille à chaque coup, oui, lui font moins mal.

Pute de baronne, petite baronnie, parodie de Wehrmacht. Tout y passe. Il va gerber tout le contenu du calice, à fort. Jusqu'à l'arme. Là, on ne décolle plus. Et pas n'importe où : Pile à l'endroit où lui-même a tiré, il y a quelques décennies. Pérennes tels la roche et l'eau, les souvenirs remontent violemment à la surface. Dire qu'il n'y avait pas encore pensé. Même ses lèvres n'arrivent pas à l'apaiser.

Et tout est terminé. Il est censé redevenir autre, celui qui est au-dessus, imperméable aux sentiments. Il la regarde partir et ne parvient pas à bouger. Finalement, ça aura été plus dur pour lui que pour elle. Il se dirige calmement vers la salle de bain, se lave sommairement le visage, avant de monter sans impatience les escaliers, pour l'y trouver. Il reste dans l'entrée un court moment avant d'enfin constater le sang sur ses cuisses, qu'elle n'avait pas en partant. Il n'en est pas sûr. Puis comprend. Du soulagement, il passe à l'exaspération.

-Qu'est ce que tu as fait, bon sang...

Il fond sur elle, la fait s'asseoir au bord du lit, la fait s'agenouiller au sol. Elle doit s'en remettre à lui et n'a pas d'autres solutions. Il lui fait ôter calmement ses vêtements pour être libre de tout mouvement, puis ses cuisses sont écartées. Il salive abondamment sur ses doigts pour les plonger doucement en elle. Il sent le métal. Il voit le sang. Bordel... Comme un hameçon, il a peur que ce soit pire à retirer qu'à mettre. La seule idée qui lui vient est de lécher son clitoris. Quitte à bouffer le sang. Il lui donnera même l'autre main à lécher, histoire qu'elle ait quelque chose en bouche, avant de plonger deux de ses doigts de l'autre main avec les premiers. Ils emprisonnent la croix. Pas assez gros. Il continue de la lécher, de la pénétrer doucement. Espère qu'elle ne souffre pas trop. Essaie de rendre le moment correct. Il rentre ensuite les deux annulaires en plus. La croix est plaquée entre ses doigts, elle ne la sent même plus. La retirer est maintenant un jeu d'enfant.

Il constate maintenant le sang sur ses doigts, sur ses fesses. C'est léger, ça ne semble pas grave.

-Tu es folle.

Il lui fourre les doigts de l'une de ses mains en bouche, qu'elle goûte à ses fluides. Il nettoiera l'autre main de la même manière, mais entre ses propres lèvres.

-Je reviens. Ne bouge pas, ma baronne.

Un tour dans la salle de bain pour nettoyer la médaille, puis il prendra le matériel de soins laissé en bas pour essuyer le sang qui la tâche honteusement, puis il RE-nettoie sa décoration, par sécurité. Elle va devoir doubler ses sous-vêtements avec du coton si elle ne veut pas avoir l'impression d'avoir ses règles en permanence, dit-il.

Parce que le manque commence à se faire sentir, il se piquera ensuite.

Pour finir, il lui demandera très gentiment de le sucer. Et la prendra dans ses bras, en lui disant que les commentaires attendront. Il se contentera d'un « Tu aurais pu faire pire, mais tu as été formidable quand même », peu avant de dormir.



Le lendemain, il était parti tôt. Il voulait récupérer son appartement. Il avait passé des coups de fil aux assureurs. Pour le plancher, pas de problème ; pour le canapé, ça allait être un peu plus long. Il se demande quelle est cette étrangeté, probablement des règles administratives différentes au sein des entreprises, balaiera l'absurdité sur le chemin des cours.

Un élève plus brave que les autres demandera pourquoi les pansements au visage. Siegfried dira sur le ton de la plaisanterie que les procureurs sont parfois très virulents quand on empêche des innocents d'aller en prison, sur quoi on lui demande si c'est une blague. Il se contentera de commencer le cours.

Un œil sur ses comptes. Il a pas mal dépensé ces temps-ci. Il n'a pas envie de toucher au pactole récupéré en 46, la seule solution pour avoir un peu d'argent de côté serait de rendre plus de services aux yakuza... Ou de faire l'avocat, un petit peu, pour de bon. Il sort un fichier très usé, plastifié, une liste de tableaux. Certains sont barrés au marqueur indélébile. Il consulte via Tor des estimations de prix de certains. Le troisième sera le bon. Il le note sur un post-it, l'accroche sur son PC, y pensera sous peu.

Il demande finalement à ces demoiselles ce qu'elles ont de prévu ce week-end. Départ de la nuit de vendredi à samedi, destination la Thaïlande.


Siegfried dit avoir « des affaires à y faire », il est donc naturellement heureux d'emmener la Russe se dépayser ne serait-ce que deux jours, elle pourra tenir compagnie à sa bien-aimée Akina lorsqu'il sera occupé. Levés à 3h du matin, partis à 4 ; vers midi, on les déposait dans un somptueux hôtel dont chaque nuit valait probablement la peau des rouleaux du roi Fahd, où ils déposeront leurs maigres bagages. Il leur laissera passer l'après-midi seules dans Bangkok, leur disant qu'elles pouvaient se reposer ou sortir tout de suite, leur abandonnant de l'argent à dépenser. Consigne : Dans le restaurant de l'hôtel à 20h. Puis disparaîtra.

Elles ne le reverront qu'à l'heure dite, et même un peu en retard. Il arrive d'un pas pressé, s'assied, appelle nerveusement le serveur. Il y a comme un léger sourire qui peine à quitter ses lèvres malgré ses efforts. Il fait le tour des malts, jusqu'à ce que l'asiatique prononce le nom d'un Balvenie de trente balais, ce qui convient tout à fait à l'amateur de qualité. La bouffe, on verra après.

-Dites-vous qu'on a commencé à mettre cette boisson en fût avant votre naissance. Et encore, sachant que l'âge d'un whisky est celle du dernier sorti, il est encore plus vieux que ce qui est annoncé. Une fois j'ai goûté un Glendronach de 19... 67, ou 68, probablement 68. Une merveille. Même si l'âge ne fait pas tout... les texans l'ont mieux compris que quiconque.

Plus un mot sur son péché mignon, promis, il se contentera de manger tranquillement, de les écouter parler de la ville, leurs découvertes, ce qu'elles ont acheté. Lui dira qu'il s'est « baladé, a fait deux trois petites affaires », et rien de plus. Évasif, ça lui correspond.

Après le dessert, il demande à la russe si elle peut les laisser un instant. Celle-ci comprend, accepte, file dans leur chambre – ils la partagent, en effet. Il prend la main d'Akina, de sa belle Scarlett, regarde le sol.

-Ich... liebe... dich.

Seule parole en allemand. Il reprend en anglais, le plus sérieusement du monde, parlant avec difficulté, comme écrasé par le poids de la gravité de ce qu'il raconte.

-Puisque tu as accepté que je te forme pour être ma baronne, je veux bien être ton petit-ami. Pour de vrai. Voire... ton mari. Hm.

Un serveur passe, délivrance, il l'intercepte et lui demande un café, ça lui permet de décompresser, juste deux secondes, avant de reprendre.

-Je n'ai pas de bague, pas eu l'idée ces temps-ci. En rentrant, ce sera fait. Enfin, l'idée, je veux dire, j'ai pas réussi à trouver ce qui serait bien pour toi. Conceptuellement, pas physiquement. Mais... Bon... Voilà...

C'est là qu'il se rend compte qu'il n'est pas doué pour ce genre de choses. Il la relâche, se concentre sur le fond de crème de fraise vivotant tranquillement au fond de son assiette ovale.

-Ecoute, dans ces conditions, dans l'absolu, je ne peux pas t'imposer de continuer à être ma chienne. Mais en même temps... Enfin, bon. Je suppose qu'il faut faire des sacrifices. Si tu ne veux plus que je te considère ainsi... Ainsi soit-il.

On sent la tristesse, dans son ton, dans son regard fuyant. Ou peut-être est-ce juste de l'appréhension. Quoiqu'il en soit, le café est déjà là. Il aime quand les larbins sont rapides.

Un sucre. Il soupire d'un oppressant soulagement.

-Dire que j'ai cent ans et que... Bon, j'ai fait d'autres choses plus étranges dans ma vie.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 167 lundi 20 octobre 2014, 21:01:10

Ce fameux soir, quand la Croix de Fer lui aura été retirée de sa matrice, comme si elle accouchait du Reich entier, elle aura eu l'impression d'une relative victoire. Il ne l'aura pas punie, aura tout juste réclamé une fellation qu'elle s'est empressée de lui offrir avec dévotion et amour, parce qu'elle devait se faire pardonner son attitude antérieure : malgré le contrat passée, malgré la légitimité qu'il avait donné à ses actes. Et puis, en soi, tout ce sang déversé entre ses cuisses, et la douleur palpitante, sont autant de punitions.

S'endormir dans ses bras, en revanche, a été son seul véritable triomphe, accompagné de réconfort. Le lendemain, pour une fois, il part avant elle. Ce jour-là, elle n'a pas cour : il faut bien, si elle espère avancer, sur son mémoire que l'université aménage des temps de repos propices aux recherches. Direction le laboratoire du professeur Reuters donc, afin de poursuivre des manipulations sur des cellules  de souris. Elle aurait bien demandé un nouvel échantillon de sang à Siegfried, mais préfère pour le moment temporiser. Elle travaillerait sur des cellules animales à qui elle injecterait du produit miracle. Dans la petite bibliothèque du laboratoire, elle s'isole loin des autres mémorants et chercheurs pour finir de taper ses notes, un gros mug de thé vert dormant aux côtés de son ordinateur.

A midi, elle retrouve les filles de Mishima, au Gymnase. Elle aura été obligée de se présenter à la direction , toutefois et expliquer qu'elle reprend peu ou prou le club des cheerleaders en main. Le directeur lui octroie un feu vert par pure formalité, d'ailleurs est-il seulement au courant qu'un tel club existe dans son établissement ?! Rina l'accueille avec son empressement habituel. Elles ont changé depuis hier. On remarque que Moeki s'est teinte en blonde et Reira en rousse avec une permanente en prime. Les conseils ont été suivis à la lettre et elles sont toutes en tenue d'entraînement, cheveux attachés et concentrées. Merveilleux. Deux heures de chorégraphie durant lesquelles, elles vont suivre les mouvements d'Akina en plein gymnase.

Le reste de l'après-midi, elle regagne la maison familiale. Kitty jardine bien que l'automne avance, elle sème quelques graines. La métisse a un petit pincement au coeur en remarquant qu'elle a emprunté le tablier et les gants de jardinages ayant appartenu à sa mère. Les souvenirs sont encore tenaces, du temps de sa jeunesse où Seika s'occupait de ses fleurs et de son potager à l'arrière de la maison, sous un soleil d'été brûlant. A ces mémoires précieux où elle se revoyait cueillir les fraises, ramasser un escargot, ou simplement bronzer en lisant un bouquin sous les éclats de rires familiers de sa mère.

Au soir, ils sont tous réunis dans la pièce de vie, sur le sofa. Scarlett se fend la poire devant une revue scientifique, Kitty vernit ses ongles et Anton, fidèle à lui-même travaille entre les deux. Au fur et à mesure  que l'étudiante tourne les pages du magazine, elle désespère et finit par le rejeter sur la table basse, excédée. L'allemand perçoit son désespoir du coin de l'oeil et s'adresse à elles au sujet du WE. Heiiin ? Ca intéresse tout de suite Walker ! Un départ ? Pour ? Voyage ? Où ? Suuuper ! Elle supplie Ekaterina de dire oui. Vendu.

Mais attendez, Vendredi, c'est demain ! Elle agite ses jambes de joie, et s'empresse de quitter le divan pour choper Kitty et la faire monter à l'étage. Un WE ? Peu de bagages ? C'est mal connaître Akina. Ensemble, elles choisiront quoi mettre dans leur valise, à l'abri du regard prussien. Toutefois, la russe doit reconnaître, avec la sagesse qu'ont les aînées, que la métisse compte emporter un peu trop d'habits pour  juste une fin de semaine. D'accord, d'accord.


A Bangkok, l'hôtel est somptueux et émerveille toute de suite les yeux d'Ekaterina. Walker s'en sort avec une remarque agréable, elle a eu sa dose de luxe durant ces derniers mois entre les fantaisies de Hiranuma et celles du mari de Marisol, elle a été servie. Kitty, elle, a beau avoir endossé le rôle de catin luxueuse auprès de Tsoukanov qu'elle a le sentiment de vivre un conte de fée. Tout ça elle peut en profiter librement. En découvrant la piscine, sur les pas d'Anton, elles sautent toutes les deux joie. Finalement, elles ont bien fait de prendre leur maillot de bain. La Thaïlande est un pays exotique, impossible de ne pas s'y balader à moitié nues !
En fait, elles s'expriment à peine quand il annonce devoir s'absenter. Elles sont DEJA en train d'enfiler leur bikinis derrière un paravent typiquement Thaïlandais et tandis qu'il les prévient au sujet des modalités (l'argent qu'il leur laisse, le souper à 20h), il peut admirer leur silhouette féline se déshabiller. D'ailleurs, en redescendant dans le Grand Hall, il se mangera sans doute une remarque grivoise sur les deux charmantes demoiselles qui bardaient ses flancs quelques minutes plus tôt, de la part d'un autre client. Un jeune russe pour changer, mais celui-là est gentil. Enfin, c'est juste un touriste. Et il lancera même « Vous êtes un genre de James Bond allemand ? » Peut-être, ayant servi dans le SD, PEUT-ETRE.

Le Soleil rayonne peu après midi, et les deux inséparables femmes grillent sous ses rayons : lunettes de soleil, chapeau à larges bords, cocktail posé sur une petite table entre leur deux transats. Les rumeurs de l'agglomération bouillant de Bangkok leur parviennent lointainement, car elles profitent de ce moment exquis presque au sommet d'une tour. Quand l'un des membres du personnel les prévient sur les points d'intéret à proximité, elles s'enthousiasment à l'idée du Centre Commercial Siam Paragon, il leur suffirait d'emprunter le train aérien et cinq minutes plus tard, elles y seraient. Gé-nial.

« On prend l'argent de Siegfried ? Demande Ekaterina.
-Non, nooon ! J'ai été payée, on va prendre le mien. J'ai un peu de scrupules à lui prendre son argent pour faire du shopping, tu sais. Tiens, remets-le dans ses bagages et pas un mot hein ? ! »

Promis, miment les lèvres de la jolie russe. Et deux minutes après, elles courent sur le parvis de l'hôtel, carte douteuse à la main. Finalement, la station de train sera rapidement trouvée et les voilà embarquée pour le rste de la journée au Centre Commercial. Juré, demain elles feront du tourisme culturel, pour alléger leur conscience. En attendant, à elles les talons hauts, les parfums, les bijoux, le maquillage. Elles ne reviennent que quatre heures plus tard, exténuées, des paquets pendus aux poignets. Un groom propose gentiment de les aider, mais il est court-circuité par le russe qui attrape instantanément les affaires d'Ekaterina, tout en s'adressant à elle en russe :

« -Laissez-moi vous aider... »

Elle se braque doucement, n'étant pas à l'aise avec les russes et loin d'être rassurée par l'emploi de sa langue maternelle, elle se met à la craindre. Le jeune homme, d'un blond clair, et aux yeux d'airain dévore l'ancienne prostituée du regard.. Scarlett, elle, pressent immédiatement le coup de foudre et donne un coup de coude discret à son aînée pour la réveiller de sa torpeur méfiante.

« -Oh ! Euh ! Ah, merci ! Sourit-elle.
-Je m'appelle Boris, et toi ? 
-Ekaterina, répond-elle alors que Boris s'occupe poliment des affaires d'Akina.
-Joli prénom, ça sonne comme le pays. D'où tu viens? »

Il veut dire, d'où en Russie.

« -Je viens de Koursk à la base et toi ?
-St-Petersbourg. Je travaille dans la Police là-bas.J'y suis inspecteur

Magnifique. Est-ce à son tour de dévoiler sa profession ? Enchantée, moi j'étais une pute. Ahm, ahm, non. Bien que Scarlett ne comprenne rien à la discussion, elle la sauve de ce mauvais pas.

« -C'est à la résidence Yama. » Et en anglais s'il vous plaît. Le policier approuve dans un sourire et les escorte jusqu'à la porte de la grande suite.
« -Merci, précise Kitty.
-Ce n'est rien, Ekaterina. Si jamais tu as besoin de quelque chose, je suis à la chambre 123. »


Dès que les portes se referment, la slave chute dans un fauteuil, toute troublée.

« Wouaaah ! Il te mangeait des yeux, s'amuse Walker.
-Avec mon horrible cicatrice à la joue ? Tu plaisantes. Et puis, c'est peut-être un espion de Tsoukanov
-Il est inspecteur de Police ! Ca m'a l'air d'être une honnête profession. Mon radar a mafieux ne s'est pas manifesté en tout cas !
-Parce que tu as un radar à mafieux ? Soulève la blonde, moqueuse.
-Tout à faaait ! »

Toutes les deux, elles font ensuite le tour de leurs achats. La plus jeune ne s'est pas ruinée, et elles ont fait de bonnes affaires.

« -Et puis relativise, poursuit Akina, depuis quand tu ne t'es pas envoyée en l'air avec un homme ? Je veux dire hors....relation tarifée..
-Trop longtemps, et puis je préfère les femmes.
-Vraiment ? »

Scarlett devient toute rouge. Elle repense à Marisol et Siegfried, et à son inactivité ce jour-là. L'homosexualité est tabou chez elle, bien qu'elle ne s'y soit jamais penchée. Enfin, elle a bien échangé un baiser ou deux avec Marisol, comme toutes les adolescentes en quête de sensations fortes, mais coucher avec une fille...

« -Mh, mh, tu aurais été à mon goût d'ailleurs, provoque la russe en jouant sur la confusion de sa comparse.
-Tu penses que ça plairait à Siegfried ? Déglutit l'autre, les mains fébriles
-Quoi donc ?
-Bien....coucher avec moi, pendant que je couche avec toi ? Déballe rapidement la scientifique, le regard fuyant tant elle a honte. »

Eclat de rire du côté d'Ekaterina.

« -Je crois que ça lui plairait.
-On pourrait essayer ce soir ? »

Sitôt, elles échangent un regard. La mi-japonaise est rouge pivoine, ce qui lui donne un petit air innocent qui plaît à Kitty. Cette dernière comprend aisément pourquoi l'allemand a succombé aux charmes de sa métisse. Bien évidemment, entre Tsoukanov, Jack et les problèmes récents, la russe n'a jamais pris le temps de songer à une éventuelle relation charnelle avec son ancienne collègue. Soudainement, elle détourne ses pensées vers autre chose, elle vient de tremper sa culotte.



Le souper se déroule le plus normalement du monde, et Akina en profite pour goûter à la cuisine Thailandaise la plus raffinée. La remarque sur le Malt lui aura tiré un sourire poli, mais avenant. Elle adore quand Siegfried explique des choses, et elle se rend compte qu'il doit faire un excellent professeur. Elle regrette même de ne l'avoir eu qu'en examen. Bon sang, ce jour lui semble si lointain avec sa pauvre figure brisée, son sujet de merde, les notes qu'il écrivait en allemand, les cent pas qu'il effectuait alors qu'elle tentait de se concentrer. Et le café proposé selon un stratagème digne d'un Jupiter en pleine chasse à la femelle. Cette pensée fait qu'elle conserve longtemps son sourire.

Puis, Ekaterina est congédiée après le dessert. Euh, pourquoi ? Que se passe-t-il ?
Sa main est prise et Akina ouvre grand ses yeux de biche pour les braquer sur son amant. Elle décèle ainsi son trouble et s'inquiète, peu habituée à le voir ainsi.

La déclaration d'amour, la première en allemand, suspend le temps autour d'elle. Les bruits de couverts, les discussions alentours, les éclats de rires sont occultés. Il ne reste plus que lui. La suite, c'est vague pour elle.  Elle aura même le réflexe tout pourri de regard à gauche et à droite, l'air de dire : Ai-je bien entendu ? Minute, elle ne sent même plus les battements de son coeur. Ils se sont accélérés un temps et puis maintenant, plus rien. Non, ils sont simplement suspendus aux lèvres de Siegfried qu'elle vient d'embrasser comme une forcenée, se penchant sur la table jusqu'à s'y allonger sans songer à la vaisselle et aux regards des autres clients.

Toujours à moitié allongée sur sa table, salie de toute part par les desserts inachevés, elle attrape la figure du prussien entre ses mains tremblantes. Les yeux dans les yeux, comme la première fois qu'il l'a baisée sur ce plan de travail dans la cuisine des Walker.

« -Oui....pour tout. Je veux être votre femme, et je veux surtout continuer d'être à vous, votre chose,  votre propriété. Le premier n'aurait pas de sens sans l'autre. Alors ne soyez pas triste. Vous me rendez heureuse, Mein Herr.»

Ces histoires de bague attendront. La demande en soi  est un énorme choc émotionnel qu'elle encaisse avec facilité, aux anges. Etre demandée en mariage, par un ancien SS de cent années à Bangkok ? Rien. de. Plus. Normal. Pour une jeune fille de 22 ans. Elle goûte au café, mais n'a plus du tout le coeur au repas. Il l'avertit alors qu'il finit son Malt et qu'il la rejoint dans la chambre. Un ultime baiser volé aux lippes allemandes et elle remonte.

« -Siegfried n'est pas avec toi ?
-Au bar, je crois....
-Mais...Mon Dieu, Akina, tu pleures ! Il y a eu un problème 

Non,elle aurait voulu lui dire que NON, que c'était le plus beau jour de sa vie mais à la place, ses pleurs redoublent. Ils ont commencé dans le Grand Hall, puis se sont intensifiés dans l’ascenseur. Elle laisse aller toutes ses émotions, c'est comme une délivrance, un verrou qui saute, une grande bouffée d'air. Elle pleure et se sent invincible.

Cinq minutes plus tard, elle est calmée. La pression est redescendue, elle profite pour prendre un bon bain qu'Ekaterina aura eu l'amabilité de faire couler pour elle et au terme duquel, elle propose à sa protégée :

« -Tu veux essayer ?
-Mh ?
-Avant qu'il revienne, voir si ça te plaît ? »

Alors qu'elle termine d'attacher ses bas de dentelle brune et d'agrafer son soutien-gorge de la même matière, la slave s'approche dangereusement et ravit sa bouche dans un baiser passionnel. La pure occidentale à de l'ascendance,  chaque main sur une accoudoir, encadrant Walker qui est calée au fond du fauteuil, prise au piège de l'appétit charnelle d'une déesse blonde. Elle se cambre, irrémédiablement appelée par le corps sulfureux de la russe et lui rend son étreinte, tout aussi affamée. Akina se rend vite compte que Vodianova est aussi dominatrice que ne peut l'être Siegfried. Elle a déjà l'une de ses mains vernis dans la chevelure métissée, la maîtrisant d'une poigne d'acier.

La porte se serait ouverte, Anton aurait pénétré la suite qu'il tomberait directement sur le spectacle. C'est Kitty qui le remarque en premier. Elle en profite pour faire mettre Scarlett à genou, les doigts toujours ancrés dans sa crinière lumineuse, et guidée par la douleur de son cuir chevelu, l'étudiante n'a pas le choix que de suivre la progression de sa dompteuse, à quatre pattes. Devant les jambes de l'allemand, elle est relevée, à genou de nouveau.

« Tu vas être très gentille, Aki. » exige Kitty en embrassant l'oreille de son ancienne collègue.

La concernée opine deux fois du chef, les yeux relevés sur son Maître. Ses paumes échouent contre la braguette et la ceinture. Ekaterina la gifle sèchement : Aouch.

« Et la politesse ? Demande la permission. 
-Est....est-ce que je peux, Mein Herr ? »

Dès l'autorisation accordée, la belle chienne montre à son propriétaire tous ses talents oraux, sous les yeux inquisiteurs de la slave qui flatte sa chevelure durant la fellation. Peu importe qu'il soit encore debout, encore habillé, au milieu de la chambre. Elle savoure la queue germanique à pleine bouche, en salive abondamment, et bientôt Kitty apporte sa pierre à l'édifice lubrique et force la tête de la japonaise à des mouvements plus secs qui lui empalent littéralement la gorge sur la hampe dure. De l'autre main, elle est déjà en train d'investir l'intimité trempée de sa cadette à l'aide de deux doigt ; un regard entendu est envoyé vers le germain.

Qu'il prenne ça pour un enterrement de vie de garçon.


SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 168 lundi 20 octobre 2014, 23:39:57

-Je vais juste goûter une dernière fois à leur Balvenie.

En vérité, ses mots sont : « Je vais m'isoler histoire de digérer ce que j'ai réussi à faire », mais il ne peut pas le dire ainsi. Ils s'embrassent et il file dans une salle annexe, au bar de l'hôtel. Ambiance jazzy, loin d'être thaïlandaise. La plupart des clients ont néanmoins l'air d'être des natifs ; probablement n'ont-ils pas de chambre ici, se contentent-ils de boire dans un endroit hype.

Sur le zinc, il redemande donc le verre qu'il venait chercher. Séparée de lui par deux hommes en costume débraillé qui discutent à voix basse de swaps et de warrants, se trouve une jolie jeune femme, sans aucun doute thai, dans une robe franchement osée, bleue marine, ras la salle de jeu, pas grand-chose dans le décolleté mais c'est assez plongeant pour y piquer une tête. Rabattant délicatement la mèche qui glisse sur son front, elle regarde autour d'elle, capte Siegfried, s'en approche, s'assied à ses côtés.

-Vous m'offrez quelque chose ?
-Ca dépend. Vous êtes chère ?


On aurait pu s'attendre à ce qu'elle s'étrangle d'être si vite découverte, et pourtant, pleine d'assurance, elle se contente de sourire et de se pencher vers lui.

-Si vous êtes ici, c'est que vous pouvez vous le permettre.

Siegfried sourit, prend une gorgée de malt. Celui-ci lui semble particulièrement puissant, comme whisky, il ne regrette pas son choix passée. Elle se rapproche quelque peu, tente d'être charmeuse.

-Venu seul ?
-Non. J'ai ma fiancée et une pute avec moi. Elles m'attendent là-haut.


La nana est refroidie. Le comprenant, l'allemand sourit et tourne enfin son visage vers elle pour la regarder de haut en bas, comme on le ferait d'un bout de viande. Elle est une marchandise qui se met à disposition, et il en profite.

-Baisable.
-Viens essayer.


Il fini le verre d'une traite, ce qui lui arrache un soupir rugueux, mélange de douleur et de satisfaction. Tape pour appeler le barman.

-On peut en avoir une bouteille ? Ca me fera un souvenir local.
-Désolé, monsieur, il faut voir ça à la réception.
-Evidemment...


Il paie sa conso, clin d'oeil à la pute, et partira sans se presser.


Il vient de demander une fille en mariage, pense-t-il en remontant le couloir. C'était inédit. C'était mal fait, aussi, niveau formalisme on a vu mieux. À cent ans, un ancien soldat de l'armée nazie prie une américano-japonaise encore étudiante à s'unir avec lui. Il profite qu'il n'y ait personne dans le corridor pour s'arrêter et s'appuyer contre un mur. Est-ce qu'il ne fait pas une erreur ? Il sait que s'engager est dangereux. Il veille soigneusement, partout où il passe, à pouvoir partir quand il le souhaite. Il sait, pourtant, qu'il n'est pas un homme pour lui, mais c'est elle qui reste aveuglée par une vision idéalisée qu'elle a du SS. C'est les débuts, ça. Ca finira par lui passer. Elle finira d'elle-même par rompre les fiançailles. Si elle ne le fait pas, alors probablement qu'il vivra heureux quelques années de plus.

C'est sur ces pensées pessimistes qu'il ouvre la porte, et tombe sur elles. Sa mâchoire manque de se décrocher. Il oscille entre la joie excessive d'être spectateur d'une scène si excitante, et la ferme envie de se foutre dans l'une de ses colères du siècle à hurler des mots comme « salopes », « infidèles » et « sacs à foutre pour dégénérés rouges ». Pas le temps de réfléchir, Akina est foutue au sol comme une bonne chienne. Il pense comprendre.

Veste calmement enlevée, abandonnée sur un meuble tandis qu'on la fait approcher. La pute est dans un rôle de dominatrice. Il ne sait plus bien s'il a déjà touché un mot de tout cela à Akina, mais si ce n'est pas le cas, elle a visé en plein cœur de ses désirs.

Seul problème : Il n'a rien dit, pas une permission. Quand Kitty se mettra à ravager l'esclave sur sa queue, il est peut-être aux anges – en fait, pour dire la vérité, il bande comme rarement ça n'a été le cas, et il voudrait déjà lui remplir la face de sa semence – mais il ne tolère pas longtemps ce traitement. L'une de ses mains emprisonne celle de la Russe, tandis que l'autre saisit sa gorge. Le temps se fige dans un de ces moments de flottement entre la violence et la violence, et où tout pourrait méchamment basculer dans le sanglant. Dans un pesant silence de quelques secondes, boche et ruskov se toisent mutuellement. On entendra juste au bout d'un moment une toux douloureuse, suivie d'une large expulsion de salive. Akina supporte sans faillir la grosse queue de Siegfried dans sa gorge depuis qu'ils se sont arrêtés, et trois poignes l'empêchent de s'en défaire : Les deux d'Ekaterina et l'une de son Maître.

-Tu es au courant que tu touches à ma propriété sans ma permission, petite slave ?
-Tu veux que je supplies ?
-Tu ne me tutoies pas.


De nouveau, silence. Akina pourra reculer de quelques centimètres sa tête, reprendre son souffle par le nez quelques instants, faire redescendre sa nausée. Puis les forces conjointes de ses bourreaux la font s'empaler de nouveau sur sa queue, plus loin qu'avant encore. « Ta langue », l'entend-on murmurer en sa direction.

-Tu veux...

Elle s'interrompt. Akina devinera, par un son d'étranglement, que l'allemand a refermé sa main sur sa gorge en guise de menace.

-Vous voulez que je me soumette à vous ?

Elle est prête à tout arrêter. Marre d'être le jouet des hommes, oui. Etrangement, Siegfried parlera en russe cette fois-ci, ne se faisant pas comprendre de l'américaine. Kitty déporte son regard vers Akina, et sur ce bras puissant qui mène à un allemand, sans aucun doute séduisant selon les critères hétérosexuels. Elle lâche la chevelure d'Akina d'une seule main pour prendre le poignet du SS.

-Laissez-moi dresser votre chienne pour vous... « Mein Herr ». Laissez-moi vous servir, et l'utiliser pour qu'elle vous serve. Je vous en prie.

Quelques secondes, et enfin, Siegfried relâche les deux femmes, Ekaterina fait de même, Scarlett peut enfin libérer sa bouche de cette imposante verge, se reposer une instant en arrière, récupérer son souffle. À celle qui est debout, il pose une tendre main sur son cou, pour la mener doucement à lui. Il veut visiblement l'embrasser. Réticente, elle accepte néanmoins. Il l'embrasse pas si mal, et malgré ses gestes de bourrin, ses lèvres restent douces. Quelques baisers sur sa joue, filant jusqu'à son oreille. Il lui murmure un « Merci. » des plus sincères, et la relâche.

-Punis cette salope pour avoir osé fermer la bouche en ma présence.

En effet, la jolie blonde avait les lèvres closes en les observant, grave erreur. Alors que Siegfried défait calmement les boutons de ses manches pour les redresser jusqu'à ses avant-bras, Ekaterina se met face à elle, lui demande de se dresser face à elle, et lui assène une violente claque.

-Demande-lui pardon.
-Pardon, Mein Herr...


Seconde claque.

-Mieux que ça, petite chienne.
-Je suis désolé, Mein Herr, je ne voulais pas fauter, je serais exemplaire ce soir, par pitié...


La dominatrice avise Siegfried, qui soupire.

-Tu ne portes pas ton collier.
-Je n'ai pas pensé, Mein Herr. C'est dans mon bagage.


Il fait une grimace entendue à Vodiavona en s'éloignant, tandis qu'il enlève sa montre, et entendra ce bruit si particulier d'une main s'abattant sur une joue, qui ne fait que gonfler sa trique. Tandis qu'il fouille, la russe remplit son rôle.

-Qu'est ce qu'on dit ?
-Pardonnez-moi, je suis étourdie mais je suis votre chienne... fidèle... je vous servirai toujours... Mettez-moi mon collier, utilisez-moi, je ferais tout pour vous...
-Encore une, pour qu'elle comprenne.


Quatrième baffe, à revers, comme la seconde. Chaque joue d'Akina brûle, et ses pensées doivent être brouillées. Siegfried sourit enfin. Bingo. Il s'approche, Ekat soulève la chevelure blonde, de quoi lui accrocher aisément le collier, sans la moindre gêne.

-Je devrais t'avoir plus souvent comme assistante.

Ils se regardent, l'un l'autre,grosse proximité, tout sourire, et hop, dernier cran de serrage, le seuil critique, celui qui manque de tuer Akina à chaque fois.

Aussitôt, il plongera de nouveau dans sa gueule. C'est plus qu'une simple envie : C'est une nécessité impérative. Il explique à sa chose qu'il doit jouir en elle, qu'elle lui fait trop envie, comme à chaque fois. Qu'il veut se purger une première fois pour être un peu plus libre de toute cette luxure qui l'étouffe. Il ordonnera à Ekaterina d'être plus perverse. « Humilie-la », rajoute-t-il. Alors elle n'hésite plus : Elle la fait s'empaler, la fesse, lui crache même dans sa gueule ouverte lorsqu'elle ne suce plus, et osera même – prise dans le feu de l'action – emprisonner la base de la queue de Siegfried pour la branler dans sa bouche.

L'orgasme sera foudroyant. Siegfried perdra conscience quelques secondes, se répandra sur sa langue, dans ses joues, sur son palet par litres. Interdiction d'avaler, parvient-il à murmurer dans sa salvation divine. Kitty n'arrête pas ses mouvements, Akina encaisse tout le foutre, doit tout garder en bouche. Un ange passe. Siegfried parvient à récupérer son âme après un long silence, rouvrant les yeux. Il semble redécouvrir les lieux, et les visages qui l'observent.

-Tu avaleras quand je te le dirais. Quand à toi, tu me prépares son cul pour la suite. Sa chatte... On verra si elle est prête pour ça.
-Tout de suite.


Akina est alors menée sur le siège, y monte, agenouillée. L'autre se met derrière elle pour un échauffement en règle. Siegfried allait s'allumer une clope, quand on frappe à la porte.

Moment de flottement. Il regarde ses deux soumises, et, d'un ton impératif, leur indique qu'elles n'ont pas reçu l'ordre de s'arrête. Il se refroque, et ouvre la porte en grand. L'employé de l'hôtel est stupéfait. Siegfried, lui, fait l'air de rien.

-Oui ?
-... Vous avez demandé une...
-Balvenie, trente ans d'âge, ainsi que des coupelles de votre dessert à la pomegranate dont j'ai totalement zappé le nom.


Du plateau, il lui offre une boîte en bois finement gravée, que Sieg prend avec un grand sourire, puis le plateau est pris, et menée sur une petite table. Fouillant dans sa veste, il lui tend un bon billet. Clin d'oeil. Signe de garder le silence. Et il ferme la porte.

-À nous.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 169 mardi 21 octobre 2014, 21:34:38

Akina est renversée au sol, et il écarte ses jambes pour lui manger la chatte. C'est juste le temps de reprendre ses esprits, être sûr qu'il peut repartir, et la repréparer. Peu importe ce qui coule autour de son cul. Il vire le foutre du doigt, récupère le sang de la langue. La russe se voit ordonnée de chevaucher son visage, ce qu'elle fera, se plaçant au-dessus d'elle. Pas de répit pour Scarlett. La gueule tartinée de foutre, elle doit encore plaquer sa gueule sur de la cyprine, et y mettre de la dévotion.

-Puisque tu vas être ma femme, salope... Tu porteras... mon enfant !

Et, violemment, il pénètre sa matrice. Les deux paumes tenant fermement ses hanches, il la bourre avec
violence. Elle est prête, de toute façon. Quant à Ekaterina, ça ne lui convient pas non plus. Il fait renverser celle-ci en avant, qu'elle soit à quatre pattes, et l'oblige à appuyer fortement son bassin sur Akina. Plus fort, plus fort ! grogne-t-il. Il profite de cette vue pour lui fourrer deux doigts dans la chatte. C'est cadeau. Puis ces deux-même tenteront de prendre son cul, tandis qu'annulaire et auriculaire de la même main retrouve son con. Et il la fesse, de temps en temps, sort d'elle pour l'obliger à étouffer Akina avec sa chatte, la sodomise à trois doigts, claque la métisse, lui fait manger ses doigts, et retourne s'occuper de la belle pute.

Sa sauvagerie, que ce soit celle de son bassin, de ses doigts ou de ses mots, trouve son paroxysme lors d'un putain d'orgasme qu'il s'arrache au prix d'un effort physique surhumain. Il leur ordonne de jouir, à elles aussi, ce qu'elle n'auront aucun mal à faire, l'une après l'autre. Trois morts instantanées.


Pendant un long moment, ce sera le calme plat dans la chambre. Les trois nus (presque, quant à Kitty) gisent au sol. Il trouve la force de se lever en premier. Il a besoin d'une douche, rapide. Lorsqu'il revient, elles sont redressées aussi, un peu groggy. Un besoin urgent de se coucher. Mais il propose ses desserts. Akina est réticente, son estomac étant toujours secoué, avant de penser à ce qui l'attend. Kitty accepte. Tous trois s'assied en rond au sol, Siegfried avec une serviette autour de la taille. Il regarde Akina manger.

... Merde, l'envie le reprend.

Elle savoure la glace du bout des lèvres. Du sperme suinte encore de sa chatte et de son cul, voilà maintenant qu'avec le dessert, c'est sa bouche qui en est remplie. Elle n'ose pas dire un mot, le visage souillé par les divers crachats, le maquillage défait, le rouge de l'effort. On y décèle vraiment que ses grands yeux, doux et sages, qui temps à autre fixent Anton.

Yeux de chienne.

Enfin... Elle ne s'en rend pas compte, sans doute. Mais ce regard innocent est propice à réveiller ses instincts, les plus bas, ceux qui se trouvent dessous la ceinture. Et sous une serviette, assis en tailleur, il est très difficile de masquer son érection naissante. Il rajuste ses cheveux mouillés, soupire.

-Ca te plaît de manger mon foutre, mon amour ?

La question est loin d'être innocente. Il lui sourit, puis se redresse. La serviette montre une bosse qui ne cesse de vouloir s'imposer un peu plus. Il vire donc le tissu-éponge.
 
-Une dernière fois. Je vous laisse pour les six mois à venir, après ça.

« Oui..ca me plaît...beaucoup. Merci, Mein Herr

Oh, on retrouve Akina des toutes premières pages, comme si ce déchaînement de violence l'avait remise à zéro. Elle ressent de nouveau la honte, la culpabilité. Sa conscience tonne, bien sûr. Toutefois, elle continue de manger le foutre mêlé à la glace fondue, jusqu'à la dernière cuillère. Aussitôt, lorsqu'elle constate l'érection, et qu'elle comprend qu'il souhaite remettre ça, elle déglutit.
Elle va mourir.

C'est à son tour, à elle, de péter un câble. Foutue pour foutue, de toute manière. Elle fond sur Ekaterina et l'embrasse, reprend le dessus un court instant. On entend la slave gémir, et se plaindre au moment où Akina la mord violemment. Elle finit par repousser la métisse, énervée en remarquant que sa lèvre saigne.

« Sale garce ? Tu en veux encore ?! »

Oui, Siegfried ne rêve pas. Elles se battent littéralement, à moitié nues. S'empoignent les cheveux, roulent l'une sur l'autre. Ce sont deux tigresses à ses pieds. Par expérience et force, Vodianova remporte rapidement la victoire et présente sa prise à l'allemand, comme un chat ramène le fruit de sa chasse. Elle déniche la ceinture de Siegfried, non loin et alors qu'elle jette Scarlett face contre sol, elle lui octroie deux coups de ceinture dans le dos, du côté de la boucle. La vaincue hurle sa douleur avant de se faire ligoter les poignets aux creux de ses reins. Prise par la tignasse, elle est dressée à genou, face à l'érection de son Maître.

« Je vais t'étouffer avec sa queue. Essaye de le mordre, lui, pétasse. »
 
La russe la contraint d'une main à ouvrir la mâchoire et bam, elle cogne salement la tête d'Akina contre
le bassin du mâle présent. La queue s'enfonce d'une traite. Et une nouvelle fellation forcée débute.

« Fais. Le. Jouir. » ordonne froidement Kitty tandis qu'elle maîtrise la cadence.

La métisse n'est plus qu'une poupée désincarnée qui se fait ravager la gorge. On pourrait même la croire morte, simple marionnette entre les mains de la slave. Mais elle est bien vivante comme en témoigne son regard de chienne battue dirigé sur Anton.  Pressentant la jouissance du professeur, Kitty retire la face de sa protégée et prend l'allemand en bouche pour qu'il se finisse sciemment entre ses lèvres. Coup dur pour Akina à qui on a retiré sa crème favorite. Pas d'inquiétude néanmoins, car Ekat revient lui renverser la tête en arrière et lui commande d'ouvrir encore la bouche. Le spectacle est mis en évidence, Scarlett reçoit sa récompense car Vodianova relâche lentement et doucement une partie du foutre reçu sur la langue tirée de la soumise. La semence coule vers sa gorge. Mais, l'aînée en garde la moitié pour la cracher au sol et plaque soudainement le minois de l'étudiante à terre.

« Lèche. »

Et elle s'exécute en léchant comme une forcenée le plancher, nettoyer le sperme, l'avalant sitôt récolté. Une fois la dernière goutte ingurgitée, la jeune japonaise s'effondre, éreintée. Ekaterina échange une œillade avec Siegfried et ce dernier ira porter sa fiancée au lit où elle trouvera un sommeil de plomb, sans rêves, ni cauchemars. Son corps se remet de cette activité sexuelle intense.

Étrangement, elle est levée la première. Aux petites heures du matin, elle s'extirpe des bras d'Anton et file à la salle de bain sur la pointe des pieds. Là-bas, elle recouvre ses esprits, ses souvenirs de la veille, et ses bras en tremblent franchement alors que l'eau de la douche glisse sur ses courbes. Son cou est marqué d'un ecchymose violacé, comme si on a cherché à la stranguler ; le moindre mouvement de tête lui fait connaître une douleur éphémère. Elle tresse ses cheveux encore humides, et enfile une robe d'été achetée hier, moulante et assez courte qu'elle agrémentera de sandales compensées qui lui font gagner cinq centimètres de plus.

Elle crève de faim, aussi. Un coup d'oeil à l'horloge : 9:00. Parfait, le petit-déjeuner est encore servi. Et elle va se dépêcher. A l'accueil du restaurant, elle annonce le nom de leur suite, et elle sera dirigée vers la table attitrée. Merci – bon appétit, parfait. Elle avale d'abord une immense tartine de confiture aux fruits locaux. Magique. Ca lui remplit le ventre, à défaut du foutre de la veille. Pour boisson, elle choisit un jus de fruit frais, puis change d'avis quand elle apprend que c'est du coco. NON. Elle va vomir, un simple jus d'orange fera l'affaire.

« -Bonjour ! »

C'est Boris. Il est pimpant dans un costume à la tenue décontractée, manches relevées sur les coudes, négligence du port de la cravate, quelques boutons de chemise ouverte. Elle remarque un tatouage qui recouvre son avant-bras gauche, et se demande ce que c'est. Il s'installe, pas gêné.

« Euh....bonjour... » souffle-t-elle.
-Ekaterina n'est pas avec toi ? Demande-t-il dans un anglais approximatif.
-Je vais bien, merci. Corrige Scarlett, avec une petite moue dubitative.
-Oula...qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Fait soudainement le russe en observant la gorge blessée de son interlocutrice.
-Ekaterina ne va pas tarder.

Et elle prie pour avoir raison. Le destin semble être de son côté aujourd'hui, la belle Vodianova apparaît rayonnante aux côtés de Siegfried. A les voir tous les deux, la métisse éprouve un pénible sentiment de jalousie qui va lui étreindre le cœur. Elle repense à hier, sa tête lui fait mal. Pendant qu'ils s'installent, Ekaterina se sent obligée de faire les présentations entre Boris et Anton qui se sont vaguement croisés la veille.

« -Hey, James Bond, lance-t-il vers l'allemand, assortissant le tout d'une bonne poignée de main, bien franche, bien occidentale.
-Nous l'avons rencontré hier, poursuit Kitty, un peu mal à l'aise.
-De vraies croqueuses de diamants, elles avaient des paquets à ne plus en finir, plaisante-t-il.
-Oui bon....s'agace Walker. » En quoi ça le concernait ? Elle dispose de son argent comme elle l'entend.

En fait, le trouble-fête compte bien s'inviter toute la durée du petit déjeuner. Il n'a d'yeux que pour la blonde de son pays, fait peu cas des deux autres si ce n'est pour sortir une petite blague ou une anecdte croustillante sur son métier du policier. La plupart du temps, il parle russe quand il s'adresse à la slave. Siegfried comprendrait sûrement, mais l'américaine est totalement larguée. Entre deux gorgées de café, Vodianova se détend et rit même à certaines calembours du jeune homme. Tout compte fait, quand il lui propose de visiter la ville avec elle, en tête à tête, elle n'a pas le coeur à refuser.

« -Promis, je vous la ramène avant le coucher du Soleil, ici même. » vers le prussien, un large sourire aux lèvres.

Il n'y a plus qu'à espérer que Von Königsberg ne soit pas déçu de passer le reste de la journée seul avec sa protégée. Cette dernière a d'ailleurs pris soin de réclamer l'un des dépliants de l'Office du Tourisme afin de passer en revue les potentiels centres d'intérêts de la Ville. Et il y en existent beaucoup trop, des choix devront être faits. Elle en sélectionne donc trois et ira courir les rues de Bangkok pendue au bras de son amant.

Tout d'abord, ils visitent le Marché aux amulettes, très célèbres pour ses petites étales pressées les unes contre les autres. Ils y flânent parmi les touristes et les bonzes venus chercher des décorations pour leur Temple. Le Marché s'étend à l'extérieur du notoire Wat Mahathat qui est le principal centre d'études bouddhiques de l'Asie du Sud-Est, avec en son cœur une université bouddhique où se forment des moines laotiens, cambodgiens et Vietnamiens. Les pièces présentées que le couple peut admirer, s'apparentent à de véritables bijoux de collection ce qui explique leur prix coûteux. Ils y passent une bonne heure trente, à commenter telle ou telle amulette, à tenter de communiquer avec les vendeurs.

Ensuite, Akina le guide jusqu'à un autre marché, celui de Pahurat en plein coeur de l'agglomération thaïlandaise. Il est situé dans le quartier indien, et transporte les deux occidentaux au sommet de la culture indienne et pakistanaise. Au travers des étoffes colorées et soyeuses, des montagnes d'épices odorantes, ils poursuivent leur ballade : main dans la main. Quelques marchands à la sauvette tenteront bien de leur refiler des babioles Made in China à grands renforts de sourires, de blabla approximatifs, mais seront tous déclinés poliment sous les yeux amusés d'Akina. Cette dernière fait tout de même halte devant un stand de henné où une vieille dame tatoue les mains des passantes en échange d'une modique somme. Elle accueille la belle métisse avec un sourire authentique et lui demande de tendre ses mains sur un petit coussin de soie. La faiseuse de motif avise ensuite Siegfried du regard et commence son ouvrage, utilisant une seringue (propre, on espère) pour injecter la texture végétale sur la peau blanche. Dix minutes plus tard, Scarlett repart avec du coton entre les doigts et sur le dos de la main, car il faut laisser sécher et retirer ensuite la croûte verdâtre de henné pour en dévoiler la rougeur agréable.

Enfin, ils terminent leur journée en sirotant un verre sur une terrasse où un saltimbanque comme il s'en trouve des milliers dans les rues de Bangkok, leur présente son petit singe. Et l'animal se fait un malin plaisir d'escalader les épaules du prussien dont il se lie d'affection pour de courtes minutes.


A l'hôtel, ils retrouvent Ekaterina et Boris qui discutent dans le Hall, en russe évidemment.

« -Je passerai à St-Petersbourg, promet-elle d'une voix douce en relâchant immédiatement la main du policier dès qu'elle aperçoit ses deux amis.
-Que ce ne soit pas trop long, où je serai obligé de venir au Japon te chercher, sourit-il, moqueur avant de saluer les autres. Comme promis, Katyusha en un seul morceau. Prenez soin de ma petite amie. »

Il dépose un baiser sur les lèvres de sa douce, empressé et se dépêche de rejoindre un groupe de russes réunis vers l'accueil. Kitty leur expliquera bien que ce soit d'autres policiers, comme lui, et qu'ils ont organisé ce voyage pour décompresser.

« Eh ben..commente Walker, hyper surprise.
-Non. Non, pas de commentaire. »

Ils se dépêchent de réunir leurs affaires et Siegfried découvrira à quel point, elles ont eu la main lourde sur les achats de la veille. Elles lui font un sourire angélique, comme deux petites filles innocentes à qui on ne doit rien reprocher. Akina aura quand même le culot de demander à ce qu'il puisse porter le surplus. Les deux femmes se changent rapidement, prévoyant qu'à leur arrivée au Japon, le temps automnal serait moins clément que le soleil équatorial. Les jeans sont enfilés à la hâte, les pulls aussi et on fait appeler un taxi pour l'aéroport où l'attente sera indéfiniment longue.

Vodianova profite d'un aller de l'allemand aux toilettes pour questionner sa comparse.

« -Vous allez vous marier ?
-Hein ? Émerge Scarlett, perdue dans la lecture d'un magazine passionnant sur les nouvelles technologies.
-Hier, il a dit que tu allais devenir sa femme, c'est pas le genre de chose qu'on dit sur le coup de l'excitation....
-Et avec Boris ?
-Ca va, j'ai compris. »

En fait, l'étudiante aurait adoré lui raconter la demande en mariage un peu étrange, certes, mais elle préfère qu'Anton se charge de l'officialisation, lui qui aime tellement tout contrôler.

Le retour à Seikusu s'effectue sous la pluie,glaciale en cette presque fin du mois d'Octobre. Les bagages sont chargés dans la vieille Chevrolet Akina les reconduit jusqu'à la maison des Walker.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 170 lundi 27 octobre 2014, 18:37:53

C'était un dimanche, et le téléphone avait sonné au manoir des Hiranuma. Peu réveillé vu l'heure précoce, il s'extrayait difficilement de son sommeil, mais au vu du nom qui apparaissait sur l'écran, il semblait électrisé, tout de suite prêt au service.

-Hiranuma.
-C'est Henriet.
-Sir Henriet... Que puis-je pour vous ? Une urgence ?


Évidemment, crétin, on ne réveille pas les gens à 8h un dimanche pour leur parler de la pluie et du beau temps. Il lui demandait de venir, en personne. Ca ne peut pas être fait au téléphone ? Non, venez. Très bien.

Lorsqu'Hiranuma se pointait dans l'austère demeure londonienne de monsieur et madame Henriet, il était accueilli plutôt froidement. Une lettre lui était tendue.

-Vous m'expliquez pourquoi c'est un coursier qui m'apprend ça plutôt que mon conseil ?

La lettre faisait état d'une impossibilité d'acquisition, quelque chose qu'Hiranuma comprenait sans vouloir comprendre.

-Donc ?
-Il semblerait que quelqu'un bloque notre opération...
-Ca, je sais. Mais vous m'aviez assuré qu'à la fermeture de vendredi, c'était fait, et que le changement de propriétaire serait acté à la réouverture de demain matin.
-Oui, hm... C'est plus compliqué que ça.
-En quoi ?
-Il y a plein de possibilités...
-Ecoutez. Je vous ai confié mes actifs parce qu'on m'a dit que je pouvais vous faire confiance. Tachez de vous en rendre digne.
-Je vais régler cette histoire maintenant.


C'était une erreur de dire ça. Un dimanche, il était peu probable de régler quoique ce soit. Un tour au bureau, une chance que certains avocats travaillent même le jour du Seigneur, dont plusieurs personnes dans son cabinet. Il avait fait lever sa secrétaire exprès. Elle avait pour consigne de trouver d'où ça venait, comment, pourquoi. Le cabinet dudit Coupland, responsable du courrier, ne répondait qu'à partir de 9h. À cette même heure, il n'était pas disponible, il était en repos. En cas d'urgence, il était possible de le trouver aux environs de dix heures près de l'église St Bartholomew the Great. Hiranuma dit qu'il y a sera à 10h, la secrétaire lui rétorque qu'elle transmet instamment.

10h12, sort du lieu de culte un vieil avocat, bonne soixantaine, petit bide mais forme olympique. Il salue son confrère, qui attaque directement avec la lettre.

-Oh. Ca. Et bien... L'acquisition est impossible.
-Pourquoi ?
-Nous avons acquis 5,7 % des parts de l'entreprise de Lord Oakworth. C'est plus qu'il n'en faut pour un veto visant à empêcher le rachat.


Après avoir fait quelques pas dans la cour avant de l'église, il s'assied sur un banc, sous un peuplier perdant ses feuilles, allume une cigarette. L'anglo-nippon reste debout face à lui.

-Mon client est prêt à négocier votre vote.
-Pas le mien.


Ca sentait mauvais. Hiranuma le savait : Il n'était de toute façon pas dans son élément. L'achat de l'entreprise était censé être une formalité. Il savait, il savait qu'il aurait dû refiler le bébé à l'un de ses confrères.

-Dites à votre client que mon client peut proposer le rachat de ses parts avec une marge substantielle.
-Je vous ai dit : Non. Mon client ne veut pas vendre ses parts.
-Attendez... C'est juste pour bloquer l'acquisition ?


L'autre avocat ne dit rien, se contente de fourrer la cigarette dans sa bouche et de lui sourire sous son épaisse moustache grisâtre, dont les pointes jaunissent quelque peu par l'effet de la clope. Les petites lunettes rondes sont rajustées.

-Vous avez l'obligation de transmettre à votre client ma proposition.
-Je sais. Je lui dirais. Et je sais aussi qu'il sera péremptoire à ce sujet.


Hiranuma allait partir, quand, soudain, quelque chose le frappait.

-Vous les avez acheté quand ?
-Lundi.
-Pourquoi je n'ai pas été prévenu en premier ?
-Ce n'était pas nécessaire.
-Tous les actionnaires cédant leurs parts doivent en avertir les co-actionnaires dans les trois jours ouvrés. C'est dans les statuts de la société.
-Il n'y a qu'une personne qui peut se permettre d'éviter les formalités de publicité immédiate, et de reporter celles-ci à un délai discrétionnaire. Il le fera quand il le souhaite.


Lord Oakworth, créateur et principal actionnaire de la société.


Il était 18h quand, enfin, Oakworth pouvait recevoir. Il fallait aller en bordure de Londres pour le trouver dans un manoir fort mal éclairé. Une tempête s'était déclaré.

-Vous buvez ?
-Non, merci.
-Vous faites une erreur. Macallan, 25 ans d'âge. Un cadeau récent.


Le vieux s'en servait un verre avant de s'asseoir dans son fauteuil. Hiranuma était invité à prendre place sur l'autre, à ses côtés, face à la cheminée.

-Vous avez vendu 5,7 % de vos parts ?
-En effet.
-Pourquoi ? Vous étiez d'accord pour l'acquisition globale de vos magasins. Vos parts devaient finir dans les fonds du...
-Je me suis bien renseigné et je n'ai rien fait d'illégal.
-Si. Vous rompez des négociations bien avancées, déjà.
-Faites-moi condamner pour ça. Je n'ai rien signé, uniquement donné des accords de principe.


Et on ne peut pas poursuivre son propre client face à un autre. Il se sentait bloqué.

-Pourquoi... pourquoi avez-vous fait ça ?
-Qu'allez-vous faire de mes magasins ?
-Cela... n'est plus de votre ressort, une fois la vente actée.
-Oui, vous me l'avez déjà dit. Un homme est venu ici. Il m'a demandé quels étaient mes rêves quand j'ai repris l'entreprise à mon père. Il m'a fait réaliser que ce n'est pas parce que je ne suis pas en état de m'en occuper, et que je n'ai personne parmi mes héritiers qui peut la reprendre, que je dois la laisser se faire dépecer par des charognards.
-Sir Henriet n'est pas un charognard.
-Si. Et vous aussi. Mais... pas du même genre. Votre côté japonaise, sans doute. Enfin bref. C'est fini, je ne vends plus. Je vais trouver un successeur. Je lui donnerais les fonds nécessaires pour racheter les parts des autres. Il fera ce qu'il faut, lui.
-Vous n'êtes plus rentable. Vous n'avez pas d'autre choix que de tout abandonner pour qu'on recrée de nouvelles choses, sur des fondations stables.
-Je crois que je préfère me ruiner en tentant de ne pas faire souffrir mes idéaux. Encore moins ceux de mon père. Nous en avons fini, je ne reviendrais pas dessus.



Lendemain, 7h. Comme annoncé, la vente avait été annoncée nulle pour bloquage. Trois appels de Sir Henriet, qui avait mal dormi. Il avait acheté des parts dans une société qui perdait de l'argent, il ne savait pas qu'en faire, et s'il n'y avait pas acquisition, il changerait d'avocat. Mais la secrétaire avait aussi une bonne nouvelle : Elle avait trouvé qui avait acheté les parts ; du moins, elle pensait avoir visé juste. Les fonds provenait d'Allemagne. Un laboratoire pharmaceutique allemand. C'était à n'y rien comprendre. Aussitôt, le japonais pensait que c'était Siegfried qui le torturait, et puis, se disant qu'il était idiot de faire de telles corrélations, il se remettait au travail.

Mauvaise journée. Quatre clients, parmi les plus riches, appelèrent ce jour pour signifier une demande de renégociation de contrat. Hiranuma était mis « en test », cela signifiait qu'il était mis en concurrence par rapport aux autres avocats, qui allaient devoir présenter des clauses plus favorables. Il savait que le déluge n'était pas anodin. Il y avait quelqu'un là-dessus.

Mardi, deux autres firent de même. Ils eurent enfin une réponse dudit laboratoire pharmaceutique allemand, réponse en allemand d'ailleurs : Ils refusent de répondre à leurs questions. Le japonais fait remarquer qu'ils auraient pu répondre en anglais, au moins, ce à quoi un associé fait remarquer « Tu leur as envoyé ton courrier en anglais, après tout, c'est normal qu'ils te répondent dans leur langue. Ce sont des allemands, il ne faut pas se voiler la face. Peuple fier. »

Une septième personne mettait Hiranuma en tant qu'avocat sur la sellette. Il s'empressait de le prendre au téléphone, celui-là, lui demandant pourquoi il faisait ça. L'autre disait que c'était courant, ce à quoi Hiranuma répond qu'il est le septième en deux jours. L'autre balbutie qu'il a « eu des offres plus intéressantes et qu'il est bon de ne pas se reposer sur quelques lauriers ».

-Ce ne serait pas un certain Coupland qui vous a fait des propositions ?

C'était une idée lancée comme ça, au hasard.

Touché.


Il fonçait dans sa Ford pour se faire conduire jusqu'au cabinet Coupland & Landau, occupant les quatrième et cinquième étages d'une tour de bureau à la City. Il débarque furieux dans le bureau du premier.

-Vous débauchez mes clients !?
-Non.
-Non !? Oh que si ! Certains m'ont donné votre nom !
-Oh oh oh. Vous vous méprenez, mon cher. Vous ne venez pas en demandant si je débauche vos clients. Vous venez en demandant si je débauche vos clients parce qu'ils sont vos clients. Comme si c'était personnel. Ce à quoi je répond : Non. Vous voyez, nos activités comprennent la gestion de patrimoine, et il est intéressant de relancer notre carnet clientèle. Nos atouts sont nombreux. Je suppose qu'ils sont intelligents et savent ce qu'ils font.
-C'est illégal !


L'autre perd son sourire avenant, et se penche sur son bureau.

-Ecoutez, jeune poussin. Je fais ce travail depuis plus de trente ans. Jamais je n'ai été en-dehors des clous. J'ai toujours rempli mes obligations dans la plus grande déontologie, et ce n'est pas un gamin sans envergure ni talent dans l'exercice de la loi qui me fera la leçon. Portez encore une fois une accusation envers moi, et nous reparlerons de cela devant des personnes plus compétentes. Sortez.

Il ne sortait pas, restait planté là, presque abasourdi, sa rage ne se taisant pas.

-Il y a quelqu'un derrière tout cela, qui vous donne des directives, je le sais.
-Et maintenant, vous accusez mes clients. Je ne tolérerai pas un mot de plus de votre part. J'appelle la sécurité si vous ne vous en allez pas.


-Le feu était ?
-Vert pour nous.


Gros sac de glace sur la tête. Hiranuma, au poste de police, déposait sa plainte contre la voiture qui lui était rentrée dedans. Il avait un peu de sang sur son costume : Son oreille droite avait morflé. Un flic passait dans le bureau déposer quelques papiers.

-Dites, ils sont en cellule ?
-Qui ça ? Ceux qui vous sont rentrés dedans ? Ah... Non, pas possible. Voiture diplomatique. L'ambassade allemande.

En entendant la nationalité, Hiranuma se sentait toute vie quitter son corps. Le policier dans son bureau a dû s'en apercevoir, puisqu'il tente de le rassurer immédiatement.

-Non mais ne vous inquiétez pas, généralement les allemands n'hésitent pas à faire un petit chèque de dédommagement. Ils sont conciliants, vous devriez leur faire confiance, nous avons de bonnes relations avec eux.


Skype sonnait. C'était rare, chez Siegfried, vu le peu de contacts qu'il avait. Et pourtant.

-Vous voulez que je vous laisse, Mein Herr ?
-Non, tu peux rester, ça te concerne. Salut, Coupland.
-Bonjour, von Königsberg.
-C'est le soir chez nous. Alors, vous venez me donner des nouvelles de notre client ?
-Il semblerait qu'il ait eu un accident, hier. Vous êtes au courant ?
-Du tout. C'est grave ?
-Apparemment non.
-Bon... Tant mieux. Alors, sa clientèle, dites-moi tout.


Jamais il ne sera mentionné le nom d'Hiranuma, mais Akina pourra peut-être s'en douter. Kitty, passant derrière, abandonne une petite assiette avec quelques gâteaux et un café à Sieg, faisant de même pour Aki. Elle s'enquiert du sujet de la conversation auprès d'Akina, celle-ci répondant que l'interlocuteur était un avocat, anglais au vue de l'accent, et qu'elle n'en savait pas plus. Mensonge ou pas, peu importe. En tant cas, Siegfried semblait très content de tout ce qui se disait.

PC éteint. On verra le travail plus tard.

-On mange quoi ce soir ?
-Aucune idée. Il y a des restes à faire chauffer. Peut-être reste-t-il quelques légumes au frais...
-Commandez ce que vous voulez. Chinois, indien. Je paie. Akina, je suis libre à partir de 15h30 demain. J'aimerais qu'on aille trouver une bague, si tu peux.


Il prétendait ensuite aller se dégourdir les jambes dehors. Il serait de retour dans un petit quart d'heure. Il laisse quelques billets, au cas où.

De plus en plus, marcher seul dans la rue le soir lui semblait plaisant. C'était typiquement son genre d'occupation après une dure journée de travail, à Berlin.

Sa vie lui apparaissait comme de moins en moins étrange. Et c'est en cela qu'il la trouvait plus étrange encore.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 171 mardi 28 octobre 2014, 22:50:39

Elle ne sait plus trop pourquoi elle a acheté des fleurs. En souvenir du bon vieux temps sans doute, passé au Ranch quand Jack apprenait à Akina comment tirer au 22 Long Rifle dans l'immensité du désert texan, sous l'oeil avisé du vieux Abraham. A ce dernier, on avait fait comprendre que la bâtarde était sa seule descendance pour le moment, qu'il fallait faire avec. Elle est protestante au moins ? Avait été sa seule question. Trois garçons vigoureux, pour en arriver à une unique petite fille. C'était à en pleurer. Oui, Scarlett souhaite rendre hommage à ce père-là, fils de la patrie américaine, époux épris et soldat irréprochable ou presque.

L'hôpital l'a personnellement contacté pour lui signifier le réveil du paternel. Bien sûr, elle a préféré conserver l'exclusivité et ne pas en toucher mot à Siegfried, de peur qu'il réagisse mal, ou bien. Toutefois, le comité d'accueil devant la chambre du patient se montre à la hauteur. Deux soldats de l'armée américaine encadrent la porte et osent même exiger l'identité de la jeune femme.

« -Akina Walker....soupire-t-elle, mécontente en tendant un passeport américain.
-Excusez-nous, Miss Walker, mais le protocole....
-Ouais, ouais.. »

Elle les bouscule un peu pour entrer dans la pièce. Loin d'être intimidée par un uniforme qu'elle a côtoyé depuis sa naissance, elle impose sa présence avant de la regretter. Au chevet du blessé, elle reconnaît vaguement John et James Walker, respectivement le cadet et la benjamin de la portée texane. Le premier en uniforme de cérémonie, galonné jusqu'aux yeux, le second en simple treillis et une cigarette au bec malgré l'interdiction expresse mentionnée par un panneau indicateur. A la différence de leur aîné, ils ont tous les deux hérité de la blondeur de leur mère, Scarlett Walker. Le premier est veuf, femme assassinée dans une sordide affaire de moeurs. Le second, on ne sait pas trop. Il approche de la quarantaine et ne semble pas vouloir s'engager autrement que pour son pays.

« -Aki ?
-Oncle John, salut. Que...
-On a été prévenu par le commandement de la base. On a pas pu venir plus tôt désolé, mais pourquoi tu nous as rien dit putain ?!
-Je...je comptais le faire....balbutie-t-elle, soudainement paniquée.
-Quatre semaines après, bordel....renâcle James en tirant une bonne taffe sur sa clope. Il a bien morflé le frérot. T'as vu l'enculé qui lui a fait ça ? »

Okay Akina, respire. Par le nez, voilà Souris maintenant, fais l'innocente, tu es la gentille petite nièce. Merde.

« -Arrêtez d'emmerder ma fille, les gars. Je vais bien.
-Papa....sourit-elle, un peu gênée alors qu'elle avise son chevet où elle dépose les fleurs.
-Merci pour les roses, dit-il d'un ton un peu bourru, les médicaments sûrement dont on le gave à longueur de journée par perfusion.
-C'est rien....comment te sens-tu ?
-Ca va, le toubib a dit que je serai dehors demain.
-Il est réaffecté en Irak, précise John, la casquette sous le bras, très sérieux.
-Quoi ?
-Je pars pour Diego Garcia dans deux jours oui.
-Ah...c'est soudain.... »

Puis, elle n'entend plus le reste. Les trois frères échangent quelques mots, des banalités sans doute ou des choses importantes. Elle demeure scotchée dans ses souvenirs d'enfance, quand sa mère restait auprès d'elle durant les longues missions du père. A ce jour d'anniversaire où papa était revenu dans un paquet cadeau exprès pour fêter ce jour spécial avec sa progéniture adorée. Mais aujourd'hui, le meilleur cadeau qu'il peut lui faire est de partir, loin vers des terrains inconnus et dangereux d'où il ne reviendrait peut-être jamais.

« -La Police va retrouver cet enfoiré, brotha, t'inquiète pas, rappelle James après avoir jeté son mégot dans le vase de fleurs rempli d'eau. Enfin, pas la Police niak, tu vois. La nôtre.
-C'est pas nécessaire, mec. Je l'ai eu je te dis, insiste Jack un brin irrité. Alors, ferme-là, okay. Eh bien, gamine, tu racontes quoi ? Il a dû s'en passer des choses durant ma convalescence.
-Oui..
-Ton boche va bien ? »

Étonnant comme question. Elle hoche vivement la tête, toute émue.

« -Oui...nous allons nous marier....
-Quoi ?! Putain l'emmerdeur de première, il aurait pu me demander avant.
-Tu vas te marier, petite ? S'étonne James, un sourire moqueur en coin.
-Ouais....je vous en ai parlé l'été dernier nan ? Elle est avec un boche, il a fait l'armée aussi.
-Laquelle ? Demande John, dubitatif.
-Aucune idée, bordel.
-On vient d'arriver, on peut pioncer chez toi ? Ils ont plus de place à la base.
-Non ! »

Oups.

« -Non, je veux dire il y a eu une fuite...inondation. Mais je connais un super hôtel.
-Aki, putain fais un effort, s'agace le père en fronçant les sourcils. »

Un petit coup d'oeil à sa montre, 15:15. Elle a rendez-vous à 35 au quartier marchand de Seikusu, dans la galerie des joailliers pour cette histoire de bague. Et vu le temps qu'il faudra pour braver les embouteillages, elle est déjà en retard. D'où la nécessité d'expédier le dossier rapidement :

« -D'accord, d'accord, venez à...19:00, mais pas avant. Kitty vous accueillera, si elle est là.
-Kitty ?
-Laisse, c'est une copine. Pas de connerie avec elle James, avertit Jack.
-Hm.
-James, putain
-Okay, okay, je le jure sur la tête de maman. »

Elle embrasse son père sur la joue, ses oncles lui baiseront tendrement le front et elle se précipite en courant vers la sortie sous la demande des infirmières de ne pas courir dans les couloirs. Trop tard, elle grimpe dans sa vieille Chevrolet qui hésite à démarrer. Merde, merde, fais un effort, supplie-t-elle au moment où le moteur se met enfin à rugir. Marche arrière, manœuvre faite à l'arrache et la voilà qui file en excès de vitesse sur les grands axes de la ville. Sortant de ses cours du matin, elle n'a pas eu le temps de se changer et a même conservé sa blouse blanche ayant omis de la quitter. Dessous, elle traîne un un jean sombre, moulant, et un pull à col roulé, sans parler de sa petite culotte Hello Kitty et de son soutien-gorge rose fluo. Elle espère franchement que Siegfried lui pardonnera cet aspect trop casual pour le choix d'une bague de fiançailles. Au moins, elle aura fait l'effort d'un maquillage qui met ses traits occidentaux en valeur et d'un chignon bien attaché.

Elle déniche une place royale au sein d'un parking souterrain un peu miteux, entre une voiture tunée et une petite citadine. Elle éteint le moteur et vérifie l'heure. 15:31. Elle s'octroie encore quelques secondes pour poser le front contre le volant et soupirer. Soudain, elle retire les clefs du contact et prend une grande inspiration. Elle contrôle sa figure face au miroir de courtoisie, troublée. Le sac à main est rattrapé, la blouse retirée et elle s'élance.

Il est là. Elle a deux minutes d retard. Deux minutes, c'est largement suffisant pour allumer une cigarette et la fumer en toute nervosité. Dès qu'elle l'aperçoit, la belle métisse accélère le pas, jusqu'au trot et se jette dans les bras de son Maître sans se soucier qu'il puisse être déséquilibré. Elle l'embrasse à en perdre le souffle, faisant fi du goût de nicotine. L'amour, sûrement. L'insouciance, peut-être.

La minute d'après, ils visitent une première bijouterie. La seule en fait, car ni lui, ni elle ne se montrent véritablement à l'aise. Malgré la joie, le bonheur qui illumine les grands yeux d'Akina, la bague ne sera pas choisie durant de longues heures de tergiversation. La bijoutière leur propose plusieurs modèles, s'évertue à vanter les qualités d'un style sobre, apprécié de la jeunesse. Première bague. Non. Deuxième non plus Troisième, ça ne va pas.

« -Je crains que nous avions fait le tour....se catastrophe la vendeuse, une fois le catalogue passé en revue.
-Et bien.... »

Ils s'apprêtent à sortir, sans doute en espérant contracter meilleure chance auprès d'une autre boutique quand le regard d'Akina tombe sur des bijoux de seconde main, présentés dans un coin d'ombre à l'arrière de la vitrine. Sur un écrin de velours vieilli, elle remarque la brillance d'un anneau d'or blanc serti d'une pierre rougeâtre, un rubis poli. Ancien style.

« -Celle-là.
-Mais Mademoiselle, c'est un bijou qui date de plusieurs dizaines de décennies. Il fait partie des bijoux anciens, ce n'est....
-Je veux celle-là, insiste clairement Scarlett.
-1930, style Art Deco....mais le prix.... »

A voir avec Siegfried. La bijoutière commence à justifier le prix coûteux. Le rubis est pur, il est serti de diamants et l'or blanc est authentique. C'est une bague ayant appartenu à la femme d'un riche industriel allemand des années 30 qui avait fait affaire au Japon. Ca suffit. C'est bon, il paiera, mais qu'Akina la porte tout de suite, puisqu'elle l'a tant désirée. Quand ils quittent enfin le magasin, il s'est mis à pleuvoir. La moitié d'américaine escorte Siegfried jusqu'à la Chevrolet et lui annonce la couleur. Ses oncles sont de passage, il va falloir serrer les dents. Toutefois, elle promet qu'ils ne créeront aucun problème, mais la famille c'est sacrée chez les Walker.


17:30, enfin à la maison. Kitty est absente, elle a encore laissé un mot. Une audition l'attend dans un club de Jazz afin d'être interprète de quelques chansons trois soirs par semaine. Heureusement, le ménage est fait, et la baraque impeccable. Seulement, il va falloir contenter le ventre des américains. Elle s'essaie péniblement à la recette d'un gratin et d'une dinde farcie. Thanksgiving approche à grand pas après tout. Les ingrédients sont là, mais pas le talent hélas. Elle jure, s'essouffle et finit par abandonner préférant expliquer à Anton le caractère des deux hommes. Elle a davantage connu John, un type bien avant la disparition de son aimée. Le chagrin l'a brisé, et contrairement à Jack, il a noyé sa peine dans le travail et la politique. Pur républicain. James, lui, est un peu le sauvageon de la famille. Abraham a fondé de grands espoirs pour que le benjamin reprenne les affaires familiales. Seulement, James est un têtu, il aime faire la guerre. Certaines mauvaises langues diront qu'il aime surtout côtoyer des hommes, malgré son succès auprès de la gente féminine. Ah, il a fait un peu de prison aussi. Toutefois, elle n'a jamais su pourquoi.

Parler l'a requinqué, et elle se remet à dépecer la volaille, un sourire aux lèvres.

« - James a peur de mon père. John est plutôt solitaire, mais c'est le plus raisonnable des trois. Ils risquent de vous provoquer un peu, mais ne prenez rien au pied de la lettre, surtout s'ils boivent »

Elle arrête, passe le revers de sa main sur son front en sueur, dégageant plusieurs mèches et se remet au travail en découpant les légumes pour l'accompagnement.

« Je leur préparerai l'ancienne chambre d'amis. Elle est condamnée depuis le départ de ma mère, mon père y a enfermé tous les souvenirs qu'il n'a pas eu la force de détruire. La clef doit être quelque part. »

Et elle termine sa tâche en fredonnant un air, songeuse. Et plutôt optimiste.



James Walker ne connaît pas l'utilité d'une sonnette. Il annonce leur arrivée à grands coups de poing dans la porte. La nièce, qui avait profité d'un moment d'accalmie pour offrir une fellation dévouée à son Maître, agenouillée entre ses jambes, son collier de cuir lui cintrant la gorge et les cheveux défaits par une poigne impitoyable est obligée de s'arrêter net. Elle se dégage manu militari de la pression qu'il exerce sur son crâne, rajuste le pull qu'il a relevé pour dévoiler sa poitrine et attrape une étole afin de couvrir son collier de chienne. Elle se frustre de ne pas savoir goûter à la jouissance de son fiancé, elle qui a prévu le coup pour le remercier de la bague.

« Désolée, Mein Herr. Ils...ils seraient capables de... »

Bam. La porte, qui heureusement était déverrouillée, douille sous le coup de pied de James.

« Forcer l'entrée. »

« -C'est comme ça qu'on accueille son tonton, gamine ! » crie-t-il en remontant le couloir jusqu'au salon où le couple se trouve.
« -Calme-toi James, modère son aîné alors qu'il dépose leur bagage à l'entrée du salon.
-Je suis calme, OKAY ? Alors, il est où mon futur beau-neveu ? J'ai apporté du whiskey pour fêter ça ! Putain, on est en territoire américain ici! J'allais pas apporter du saké de merde.»

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 172 mercredi 29 octobre 2014, 01:19:12

Le prix énoncé est exorbitant, atteint presque le million. Un million ; c'est précisément ce que Siegfried a pris en liquide. Ca évite les formalités relatives aux autres moyens de paiements. La vendeuse est ravie de voir les billets : Comptabilité direct, pourvu qu'ils soient vrais.

Dans ses poches intérieures de veste, deux liasses, cent billets avec la face d'Ichiyo Higuchi dessus. Le premier paquet est posé directement sur le comptoir ; quant à l'autre, il faut compter minutieusement les billets de 5000 un à un jusqu'aux prix exact.

Il allait balancer un « gardez la monnaie », bon prince, avant de faire preuve de son légendaire pragmatisme : Il se retrouve avec une cargaison de billets de 5000 à écouler. Non, finalement, je veux bien la monnaie, c'est moins suspect à écouler.

Il aura été distant, presque froid pendant toute l'inspection. Pas de quoi décourager Akina d'avoir fait son choix. Tout cela est trop... étrange, pour lui. Et étranger, aussi. Pas un monde qu'il connaît, non... Et pas un monde qu'il souhaiterait connaître. L'achat de bijou a une fonction matérielle habituellement, et n'a rien à voir avec un engagement prétendument sacré.




Il lui fallait s'arrêter sous un porche, en fait, le toit de tissu déployé pour couvrir les étalages du fleuriste de la pluie. C'était nécessaire à l'allemand, impératif, et immédiat ; d'une main, il saisissait Scarlett, et la stoppait net.

-Écoute.

Le genre de « écoute » qui ne sent pas bon. D'autant qu'il n'a pas l'air de rayonner, le boche. Tout chafouin, il peine à trouver ses mots. On sent un effort considérable pour parvenir à matérialiser oralement sa réflexion confuse. Lui-même n'est pas sûr de ce qu'il veut exprimer.

-Je suis désolé, d'accord ?

Pourquoi « d'accord » ? Est-ce nécessaire lorsque l'on s'excuse ? Niveau rhétorique, on repassera. Il s'exprime comme un enfant ; cent balais, et il doit reprendre des cours d'expression.

-Je t'ai manipulé, c'est tout. Je veux dire... Bien sûr que je voulais te sauter depuis le début.

Bon, ça, c'était au cas où elle ne s'en doutait pas, qu'elle pensait encore que l'allemand avait des pensées pures.

-Je veux dire, oui, j'ai voulu faire le chevalier servant, j'étais sincère quand je disais que je voulais te tirer des griffes de ton père, dès que je t'ai vu. Et j'ai fait ça sans but. Mais ça n'empêchait pas que je voulais te baiser depuis la première seconde. Je suis comme ça.

Un passant, nippon, fera les gros yeux et baissera la tête en les contournant. Il a entendu distinctement « I wanted to fuck you », et il est choqué. Putain d'occidentaux. Siegfried le remarque, bien entendu : Son regard est fuyant, il fait tout pour ne pas rester ancré dans celui d'Akina, alors il parcourt nerveusement les alentours entre deux oeillades qui lui sont adressées, capte des tas de détails, parce que son cerveau tourne à plein régime dans les moments de stress, merci les hormones SS, et c'est aussi pour ça qu'il n'arrive pas à parler normalement : Son corps est en situation de combat.

-Et je suis désolé de t'avoir... transformé... en une esclave sexuelle... C'est pitoyable de ma part. J'ai profité de ta détresse, de ton besoin, de mon aura. Je ne sais faire que ça. Je le fais tout le temps. Je ne suis pas humain, d'accord ?... Je suis une création. Je devrais être mort, comme tous les autres.

On leur demande d'aller plus loin pour discuter, s'ils ne veulent pas acheter. Siegfried va se coller contre le mur, à peine protégé de la pluie, à deux mètres de là.

-Ecoute, je te dis tout ça parce qu'un jour tu seras malheureuse. C'est immuable. Tu te rendras compte de tout ça, tu me haïras pour ce que j'ai fait. Je suis désolé d'avance. Vraiment. Essaie de ne pas trop m'en vouloir. Souviens-toi ce jour-là que c'est ma nature.

Plissant les yeux, il lève son visage au ciel. Les gouttes frappe son front, ses joues, ses paupières. Il la fera taire avant qu'elle ne parle de nouveau.

-Il y a quelque chose que je ne pardonne pas, c'est la superficialité. Je veux dire... Je suis superficiel aussi. Mais j'ai été élevé dans une sobriété presque... ascétique ? Au final, je t'ai cassé tous tes petits rêves de princesse. Les gamines de ton âge veulent qu'un homme les aiment, leurs tiennent la main dans la rue, leur offre des cadeaux simples, qui viennent du cœur... elles veulent quelqu'un de leur âge, elles veulent... je ne sais pas, du sexe normal, elles veulent des demandes en mariage solennelles... Elles veulent être tranquilles, paisibles... Elles veulent tutoyer leur petit ami, je suppose, aussi. Et non seulement je n'ai pas eu de scrupules à t'enlever ces choses, mais en plus, je ne crois pas... pouvoir... te les donner. Enfin... Je ne me comprendrais pas. Tu vois.

Il voudrait parler allemand, pour éviter d'avoir à brider son langage par la traduction. Si son anglais est parfait, c'est parce que ses mots sont choisis. Mais il sent que tout n'arrive pas à l'oreille d'Akina de la façon qu'il voudrait le dire, et c'est une véritable douleur.

-Donne-la moi, donne moi ça.

Il lui prendra la main pour enlever soigneusement la bague. Elle prend peur – c'est naturel. Lorsqu'il s'éloigne du mur, il se rend compte que la pluie tombe plus dru à l'écart. Elle s'est intensifiée. Le béton au sol porte cette fine couche humide qui soulève des brumes épaisses lorsque les voitures passent. Sur l'avenue, face au centre commercial où se sont massés sous les colonnes de nombreuses personnes, il attend avant de traverser la rue. Se ravise, se précipite vers le fleuriste qui les a gentiment rabroué auparavant. Il sort de la liasse bien ordonnée dans sa poche un billet, qu'il tend. Gardez la monnaie. Point d'ikebana sur l'échantillon choisi : Simplement un assemblage de fleurs, à deux teintes dominantes, rouges et blanches, avec quelques discrètes nuances. Il le tend alors à Akina, puis retourne sur son bord de trottoir, sous la pluie. Il laisse passer une voiture beige, et s'engouffre sur l'asphalte. Traverse-t-il ? Non. Il s'arrête en plein milieu de la voies, et se retourne vers elle. Le genou est posé (à regret, propret qu'il est) sur le bitume trempé ; Lanneau est levé, bien haut, de sorte qu'elle y engouffre son doigt si l'envie lui en prend ; la voix est haussée, et muée en japonais.

-Je suis la pire personne que tu n'aies jamais connu de ta vie. Tu veux m'épouser ?

Deux étudiantes passent en uniforme. Département littérature, elles n'ont jamais vu Siegfried de leurs vies, le jeu des répartitions des spécialités dans les ailes sans doute. Elles s'arrêtent, remarquent devant quoi elles passent. Des dizaines d'yeux rivés sur une demande en mariage sous la pluie, un mois frais d'octobre. Et l'une d'elle de remarquer Akina, sur le trottoir, à quelques mètres de son prétendant.

-Si vous dites non, j'accepte de prendre votre place.




-Je te dois une autre confession, au fait.

Il la regardait cuisiner en souriant, mangeant gâteau de riz en pot d'aluminium, assis sur le plan de travail.

-Tu dois savoir comment j'ai payé ta bague. Et pourquoi je t'ai emmené en Thaïlande. Hm... En 1931 dorment dans la réserve d'une galerie de Prague trois tableaux non-identifiés. Du temps où les allemands étaient encore amis avec leurs voisins. Bref. Un expert allemand passe par-là, il fait le tour de ce qu'il pourrait acheter pour ramener à Düsseldorf, et il voit ces tableaux. Il achète pour une misère. De retour chez lui, il expose gaiement ces trois œuvres, non-signées mais identifiées comme étant des originales de Horst Liopold, romantique autrichien dont presque tout le travail a disparu. Il ne nous reste, encore aujourd'hui, que 20% de ses tableaux : Les 80 autres sont des croquis préparatoires ou observatoires, réalisés après, donc, et on attend patiemment d'en retrouver les peintures. Bref.

Il prend une gorgée de jus de pomme, et enchaîne dans son histoire, visiblement amusé.

-Bon, tu t'y attends peut-être : Les trois tableaux sont saisis en 35. L'expert qui a exposé était juif, bête pour lui. On rafle tout, et on questionne au passage. Le juif dit l'avoir acheté à Prague, et il dit que le praguois dit les avoir acquis avec des dizaines d'autres tableaux d'auteurs inconnus à un négociant norvégien, lui-même disant l'avoir acquis de bourgeois russes qui vendaient leurs biens dans les années 20. Impossible de remonter plus loin, dit le juif. On se demande ce que foutent les œuvres de Liopold en Russie, sachant qu'il n'a passé sa vie entre Wiesbaden et Strassburg. Bref, peu importe ces considérations. Les tableaux finissent dans un coffre, un gradé ou un fonctionnaire passe par là, ratisse, entrepose. Il meurt, un autre prend tout. Ca fini dans un coffre du Reich. Je sais où était ce coffre, vu que l'Anhenerbe auquel j'appartenais en a eu temporairement la garde, à but d'inspection des nombreuses pièces qui s'y trouvaient. J'ai tout pris à mon tour, j'ai mis de côté, sous bonne garde, entretenu. En Thaïlande, un type m'a acheté les trois pièces de Liopold 160 000 euros le tout. En euro, oui. Plus avantageux que le dollar pour lui, et pour moi aussi, ça tombe bien. Je t'expliquerai un de ces quatre les joies des divergences entre valeurs monétaires. Oublie tout ça. J'ai renfloué mes comptes pour les mois à venir.

Il murmure en s'éloignant qu'il savait que ce n'était pas moral, mais il s'en fichait. Il n'y a plus de propriétaire, autant que ça serve à quelqu'un. Ca paie le sang versé, la vie brisé, la famille déchirée. Ca paie pour le bonheur d'Akina, de Kitty aussi, mais surtout d'Akina ; et rien d'autre ne compte.




Vous voulez crisper Siegfried ? Bon. Prétendez être communiste. Pourquoi pas, bonne idée. On peut insulter l'Allemagne aussi, souligner sa décadence, sa défaite, accumuler les clichés sur la bière et les saucisses. Ah, ça marche bien, les saucisses.
Et lui interrompre ses petits plaisirs.

Voir Akina se dégager lui donnait des envies de violence soudaine, alors qu'il était si calme depuis qu'ils étaient rentrés. Il se refroquait nerveusement, et se rasseyait aussitôt. Pas envie. Gamin boudeur à qui on a pris la sucette – pour de vrai. Hmf. Il reste renfrogné un moment, avant de descendre. Il faut se forcer à être sympathique, souriant, avenant. Il se l'est promis : Il paraîtra être l'époux I-DE-AL.

-Bonsoir. Siegfried.

Une main tendue à chacun, le regard à peine soutenu. Oui bon ben c'est foiré, il va faire la gueule. Déjà que se taper deux Jack mais en pas pareil, donc en moins gérables, c'était pas cool, mais si en plus il devait supporter sa frustration sexuelle par-dessus... C'était tendu. Il n'a pas envie de les voir, en plus. Il voudrait balancer cash le crime commis par Jack, rajouter que c'est lui qui lui a pété la gueule, et voir le mélange détonnant que ça ferait. Cette idée le fait se bidonner – intérieurement, uniquement.

Akina fait remarquer la bouteille. Siegfried hausse un sourcil, tend la main, avec un « j'peux voir ? » dans l'expression. Ni cher, ni trop bon marché. Approuvé.

-Vous savez me parler.

Ils les font s'installer dans le salon. Tiens, y a pas de télé ?... Pourtant, ce grand emplacement devant les fauteuils... Ah, non, fait remarquer Siegfried. Elle a explosé. Camelote jap', fabriquée en Chine de surcroît, rien à en tirer. Il connaît le genre de discours qu'ils veulent entendre. Ils allaient chercher à connaître le fiancé, lui poser des questions, tout ça, mais lorsqu'Akina propose de manger maintenant, et qu'elle s'éloigne vers la cuisine, il ne peut s'empêcher de la suivre. Trois verres à whisky sont posés sur la la table basse qu'il a ramené de chez lui (vu qu'il a brisé l'ancienne avec le corps de Jack), leur demande de se servir, leur dit qu'il arrive dès qu'il peut.

Hop, dans la cuisine.

-Vous m'aid...

Non. Il lui fait poser autoritairement le plat qu'elle vient de sortir du four, coupe l'appareil. Akina est saisie par les cheveux, mise à terre, la tête contre le meuble. Il sort immédiatement sa queue, qui n'a visiblement pas fini de débander.

-J'aurais dû t'empêcher de t'arrêter tout à l'heure. Ils auraient vu la salope que tu étais, aurait probablement demandé leur part. Je leur aurais obligé à regarder sans te toucher. Peut-être se serait-ils branlés. Je m'en fous. La prochaine fois que tu arrêtes sans demander la permission comme une gentille chienne, je te punis, et ce devant eux. Rattrape-toi. Si tu es trop longue, c'est sous leurs yeux que tu en subiras les conséquences, sale traînée.

Et elle ne se fait pas prier pour prendre sa queue en bouche : Elle n'a pas le choix. Pas le temps pour une protestation, « oui mais ils pourraient entrer », « on n'a pas le temps », « ils vont se douter de quelque chose » « ils vont vous tuer ! » Non, la ferme, mange, pute avide, jusqu'à la garde, rien à battre, sinon son visage, martelé de coups de bassin entre deux séances de gentil suçage, enfin, gentil n'est pas le terme, vu l'ardeur avec laquelle elle s'applique à bouffer sa queue, on parle plutôt de sauvage pipe, elle en mouille, presque à jouir, et lui se permet tranquillement, appuyé sur le plan de travail, de saisir une fourchette propre pour goûter le gratin, dans un coin, le délit discrètement recouvert en rabattant doucement le fromage fondu par-dessus le petit trou créé. Il inspire, expire pour éliminer la chaleur qui envahit sa bouche.

-Sois une bonne épouse et dépêche-toi d'avaler mon foutre.




-Jack nous a dit que tu avais servi ?
-Oui. Armée allemande. Je lui ai dit que j'avais été un marine, mais j'ai menti pour éviter qu'il me colle une balle.


Gros blanc. Akina regarde ses deux oncles, sentant l'orage arriver.

-Il a fait ça pour me protéger. An... Siegfried, tu ne devrais pas dire ça...
-Pourquoi pas ? Au moins, eux ne vont pas t'en coller une si tu dis un mot de travers.


Le repas commençait très, très mal.

-Vous connaissez le KSK ?
-Non.
-Les forces spéciales allemandes. J'ai servi dans un équivalent, avant sa création.
-Jack est au courant que t'as rien d'américain ?
-Oui et non. Mais j'en reparlerai sérieusement avec lui quand on se reverra. Je lui dirais tout ce qu'il doit savoir. C'est une affaire entre lui et moi. Quant à Akina, elle sait prendre ses propres responsabilités.


L'un allait relancer la chose, l'autre le coupe sans s'en rendre compte.

-Forces spéciales, tu dis ?
-Kommando, oui. Maintenant je suis avocat, et professeur.
-T'as connu Akina à l'université ?


Oui. C'était un peu avant que Jack ne la viole, quand il en était encore au stade de la frapper et d'abuser moralement d'elle.

-J'étais de remplacement pour un examen. Un oral. On s'est revu en-dehors de mes attributions.
-T'es plus vieux qu'elle.
-C'est elle que ça peut déranger, pas moi.
-Tu m'étonnes. T'es sûr que t'as pas déjà une femme qui t'attend dans ton pays ?


Bordel. Ils ressemblent à Jack. Ca l'obsède. Il voudrait leur casser la gueule, pour le plaisir de revivre ce moment de folie pure.

-J'en avais une.
-Elle est partie avec un américain, et tu t'venges, c'est ça ?
-Tuée par des criminels.


Gros blanc, encore.

-Que ce soit clair, je ne suis pas ici pour qu'on me fasse la leçon. J'ai tout fait pour aider et Akina, et Jack. Je voulais qu'ils s'en sortent l'un et l'autre. Et vous ne savez pas ce que j'ai fait pour eux. Et je continuerai. Mais je suis pas autour de cette table pour qu'on me les brise. Parlons d'autre chose que de moi, si vous permettez. Comment va votre frère ?

Bon, la réaction est un peu disproportionnée vu le reste de la conversation, mais au moins les choses étaient dites. Il croit entendre Kitty rentrer. Il se lève pour aller l'accueillir. Il doit lui parler quelques secondes, de toute façon, avant qu'elle n'approche des deux molosses.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 173 mercredi 29 octobre 2014, 22:13:16

Les révélations de l'ancien SS ont manqué de lui miner le moral pour le restant de sa vie. En réalité, davantage que la décourager, il l'avait renvoyé au plus grand paradoxe de leur relation. Lui vivrait éternelle, du moins s'il poursuivait le traitement contre-nature, mais pour elle, le temps serait impitoyable : il ravirait sa beauté, puis son physique, puis son mental. Combien d'années avant qu Siegfried ne soit l'époux d'une vieille femme sans avenir ? La pensée lui fout le cafard. Ca ne l'empêchera néanmoins pas de fondre en larmes sur le trottoir face à la demande officielle. Parce qu'elle est amoureuse, qu'au final, elle lui pardonne de l'avoir manipulée puisqu'au fond, c'est ce qu'elle a toujours recherché : son attention. Il est tellement adorable lorsqu'il se montre démuni, et elle aurait souhaité l'aider à parler, mais la requête a tout bousculé. Son « oui » a résonné sous la pluie battante.

En fait, elle aurait compris qu'il ne servait à rien de penser que le Madame devant son prénom changerait quoique soit à sa position dans leur couple. Le sperme est bien passé dans sa gorge brutalisée, et elle a fait de gros efforts pour ne pas gémir ou geindre sa peine. Jusqu'à la garde, c'est cruel et le plan de travail est un traquenard impitoyable. Durant les coups de butoir donnés dans sa bouche, elle a prié pour que ses oncles restent tranquillement attablés. Par chance, ils sont dos à la cuisine américaine et ne semblent pas remarquer l'agitation des futurs mariés. Une fois qu'elle a tout avalé, il l'abandonne pour s'en retourner et elle demeure agenouillée contre le meuble, à reprendre son souffle.

Pendant qu'ils parlent, elle dresse la table, manque de faire renverser les verres au moment où la conversation prend des tournants dangereux.

« - Putain, t'es un connard toi, lâche James en direction du prussien. On te pose des questions si on veut nan ? C'est une Walker que tu baises, c'est pas une promenade de santé hein ?
-James, arrête. Arrête où tu t'en ramasses une. »

Sans doute que l'histoire de l'ex-épouse assassinée aura créé un peu de compassion chez l'officier supérieur, lui qui a perdu la sienne dans les mêmes circonstances ou presque. Enfin, Ekaterina arrive, Akina aussi meurt d'envie de la transformer en prétexte pour échapper à ses oncles. Siegfried l'a devancé et elle ne le remercie pas.

« Aki, Aki t'as merdé avec ce mec putain Il a au moins quinze ans de plus que toi, poursuit le benjamin en retroussant ses manches, Grand-Pa va le détester. Ton irlandais là, que Jack a envoyé à l'hosto, ca c'était un vrai mec.
-Ne l'écoute pas, petite. Ca va bien se passer, puis s'il a fait l'armée, même allemande. »

Et au mot allemande, il donne un regard appuyé à son frère pour bien faire passer un message de TOLERANCE.

« -Abe va l'adorer. Il sait tenir un fusil, se battre, s'il aiment pas les nègres alors ça va. Alors t'as fait quoi ? De la dinde ?
-Je sais que tu aimes ça, oncle John.
-Ouais, on sait surtout que tu sais pas cuisiner, et ça......ça fait peur, renchérit James »

Cette fois, l'autre ne le reprend pas, car il a hélas raison. Le dernier Thanksgiving a viré au drame. Jack, trop bourré, n'a rien su préparer alors il a laissé la gamine faire, puis ils ont tous fini à l'hôpital pour intoxication alimentaire : la dinde n'était pas assez cuite. De fil en aiguille, ils ont compris que l'aîné était un trou à éthanol, qu'il frappait sa fille. Ils avaient vu les marques, mais ils n'allaient rien dire : pas au grand-frère, même si ça leur fendait le coeur.

Quand finalement, allemand et russe viennent dans la salle à manger, la métisse est occupé à apporter le plat principal. Immédiatement, les deux américains se lèvent pour saluer la donzelle. La beauté les a fait se dresser au garde à vous, réflexe typiquement masculin et militaire. James regrette déjà d'avoir juré sur la tête de sa mère qu'il ne ferait rien à cette bombasse. Quoique, maman était déjà morte, il peut bien se permettre de parjurer : qu'est-ce qu'elle risque de plus, la pauvre vieille.


« -Messieurs, dit-elle en anglais avec son fort accent russe. »

Hop, la pression retombe. Une rouge, merde. Elle se penche pour prendre place, gros plan sur son décolleté, le sang ré-afflue immédiatement.

« -Mamzelle....
-Ekaterina, complète-t-elle en avisant de manière suspect la volaille.
-Nous pouvons commencer, bon appétit, se réjouit Akina.
-Bordel, Aki, je te préviens....si ça m'envoie encore à l'hôpital....
-Mais nooon, oncle James....mange ! »

Elle leur découpe à chacun un généreux morceau de dinde farcie. A quoi ? Demandent-ils, on ne sait pas trop. Elle s'est contentée de faire avec ce qu'il restait dans le frigo. Sitôt la première bouchée en bouche, les deux hommes la recrachent. Kitty fera l'effort de l'avaler, mais en souffre comme en témoigne sa grimace de douleur.

« -C'est dégueu putain ! »

Bien sûr, tous auront un regard compatissant pour le futur époux.

Pizza ? Pizza. Scarlett décide d'appeler une pizzeria du coin afin de commander de quoi sustenter le régiment présent chez elle. Plusieurs fois elle s'excuse, peut-être qu'elle a trop salé, ou pas assez.

« -T'as rien compris, c'était pas une histoire de sel ton affaire, rétorque le militaire sans aucun tact. »

Voyant son amie au bord des larmes, Kitty veille à tempérer les choses :

« -Il manquait des épices.
-Ah oui ?
-Mais oui, ma chérie, tu vas t'améliorer.
-Compte pas trop là-dessus le boche, tu vas douiller ou finir au McDo toute ta vie. »

Dès que les pizzas arrivent, ils s'attablent au salon cette fois-ci, entre deux bières, les mets italiens sont avalés. John, le plus respectable sans doute, aura eu la politesse de faire la conversation avec la slave au sujet de son pays principalement, du communisme sûrement. James lui, déjà un peu bourré, tient absolument à montrer ses tatouages à Siegfried.

« -Tu vois, m'fieu, CA, c'est pas un truc de pédé. Irak, 2005. Puis avant Afghanistan 2003. Celui-là, c'était en prison. On m'a accusé d'avoir tué un putain de négro. »

Entre deux dessins douteux trône une croix gammée, sur l'avant-bras droit.

« -Ahaha, » commente-t-il pour celui-là « Petite erreur de jeunesse, enfin erreur, on se comprend. »

Ensuite, il retire son pull afin de laisser les autres admirer son torse et son dos complets. Sur les pectoraux s'étendent deux ailes d'un aigle impérial, sur fond du drapeau américain. On remarquera aussi qu'il est percé aux tétons. Ca aussi, pas un truc de gay : mais oui, mais oui. Il se rassoit, finit sa bouteille de bière japonaise. John a mis le ola direct sur le whiskey.

« - Et....John, putain....tu lui trouves quoi à la communiste ? Elle est mieux gaulée que ta femme, c'est sûr.... »


Silence.

« Répète.
-Atta, mec....on sait tous qu'Anna, elle avait un cul comme une planche à pain.
-Enculé ! »

Et l'aîné se jette sur le cadet poings en avant. Le plus jeune réplique évidemment et le salon se transforme en ring de boxe.. Après les premiers coups échangés, ils se font face, comme des hommes. Malgré la bonne quarantaine de John, il a réussi à faire saigner la lèvre de son frère.

« -He ! He ! He ! S'inquiète Akina, sans s'étonner.
-Ne me parle plus jamais d'Anna, compris ?!
-On sait tous qu'elle s'envoyait Arn.... »

BAM !

« -OH ! Hurle-t-elle en allant les séparer au risque de se prendre des coups. »


SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 174 vendredi 31 octobre 2014, 18:06:19

-Tu veux combien de liasses contre une excuse pour me tirer de là ?

Elle penche la tête au-dessus de son épaule, discrètement, constatant la présence des invités, puis s’éloigne déposer ses affaires.

-Ils n’ont pas l’air si affreux que ça.
-Ce sont des américains, par défaut, ils sont affreux.


Elle rit, et approuve d’un mouvement de tête, avant de nuancer la chose.

-Tous les hommes sont affreux. Même les allemands.
-Les allemands moins que les autres.
-C’est ça...


Il la regarde enlever son manteau, puis l’attention est détournée vers la salle. Il n’entend pas la teneur de ce qui paraissent être des murmures, mais il sait pertinemment ce qu’ils disent : Il n’est pas à la hauteur, il a de la chance que Jack soit à l’hosto pour éviter de lui en coller une, et il a pas l’air super sympa, etc. Akina de le défendre, plus ou moins vivement. Mouai. Kitty le dépasse pour aller rejoindre les autres, mais il l’arrête.

-Il faut qu’on parle de ce qui s’est passé à Bangkok.

Elle regarde sa main sur son bras. Ce que cette emprise physique qu’il prend sur elle à chaque fois l’irrite. Elle ne dit rien, réprime les remarques qui brûlent sa langue.

-Il n’y a rien à dire. C’est mon travail, de base. On va dire que je rend service.
-Tu n’as pas fait ça comme un travail.


Là, elle rit, et l’éclat s’entendra jusqu’aux convives.

-Tu rêves. Tu es comme tous les autres, aveuglé. Vous croyez tous qu’on adore ça. C’est ce que vous aimeriez, mais non. Même toi, tu t’y laisses prendre ? Tu me déçois.

Plein coeur. Ce n’est pas de ça qu’il voulait parler, mais peu importe, ils n’ont pas le temps, et il n’a plus l’envie. Son ego vient d’en prendre un coup. Oui, elle n’est qu’une pute, et lui un genre de client. Pas d’illusions.


A l’arrivée du plat, grand silence de sa part. Il laisse faire les autres d’abord, et les voit tous surréagir fort négativement à la goûtée du plat. Lui reste perplexe. Doit-il s’y aventurer ? Alors que les remarques fusent, il se tait, se sert. Pendant que chacun parle, lui avale bouchée après bouchée la dinde servie. Une bonne moitié de tranche avalée comme si de rien n’était, avec sa fierté de baron, droit et maniéré comme à la table de l’Empereur. Lorsqu’il abandonne ses couverts, Kitty constate jusqu’où il a été. Regard d’admiration.

-J’ai un estomac à toute épreuve.


La suite lui semblera ennuyeuse à mourir. Les tatouages de James ? Pas intéressé. Il voudrait disparaître avec sa fiancée, peut-être avec Kitty pour éviter qu’elle ne se fasse troncher de force par ces deux immondices partageant le sang de l’autre enculé. Il voudrait que la maison s’écroule, qu’une voiture défonce la façade pour rentrer dans le salon, une invasion de sauterelles, un missile nucléaire iranien, peu importe pourvu qu’il ne soit plus dans la même pièce qu’eux.

Il dira que non, il n’a pas de tatouage. Il ment évidemment. Le «A» à l’intérieur de son biceps est une preuve à charge, d’autant plus que le rhésus n’apparaît pas. Avec un livre d’histoire, on fait vite le rapprochement. D’ailleurs, même la croix gammée ne lui fait ni chaud, ni froid.

Au final, l’un d’eux se montre plus agréable que l’autre. Dans ses yeux luit la flamme des SS, celle des vrais hommes qui se battent en vrais soldats, et non celle des bourrins sans manière qui ont envahi l’Allemagne.

Quand le ton se durcit, il ne peut s’empêcher de sourire. Bien calé au fond du canapé, un verre presque vide de whisky en main, il semble visiblement amusé, attend impatiemment la suite... Et quand enfin ça pète, il est aux anges. C’est vers Ekaterina qu’il se tourne.

-On rigole bien avec les ricains.

Il prendra donc son temps, regardera les autres se débattre, avant qu’Akina ne lui jette un regard  appelant à sa pitié. Il se décide à se lever, enfin, et ira choper James pour l’éloigner de l’autre. Choix stratégique : Il laisse le plus raisonné et le moins alcoolisé à sa donzelle, qui risque moins de s’en prendre une.

-Lâche-moi, Jerry !

Et le coude part. Presque involontaire. Tant et si bien qu’il n’aura pas senti grand-chose, sinon un picotement à l’intérieur de la bouche. Mais il faut réparer l’affront, et il n’attendait que ça. Le militaire est donc retourné, et le poing de Siegfried, violent au possible, s’abat sur son ventre, le pliant en deux. Il le pousse ensuite, et l’étranger va s’écrouler dans le canapé.

Aussitôt, son col est saisi. John est sur lui, le poing levé.

-C’est le moment où je suis censé t’en coller une. You hit my brother.

Pause.

-Brothers.

Ow ow ow. Akina lui attrape le bras, mais ça ne suffira pas.



Un miroir de poche en main, il tamponne doucement sa blessure sur le côté de la mâchoire. Il est content de savoir que ce sera refermé demain : Le rasage aurait été une foutue galère, sinon.

John se présente à la porte, fait un signe à la jolie jeune femme, qui vient l’embrasser.

-Bonne nuit, gamine. Sieg’.

Il le salue de loin, sans un sourire. Akina demande où est l’autre, on lui répond qu’il est déjà au pieu. Et il part. Enfin au calme. Il n’est pas tard, l’allemand veut travailler avant de se coucher.

Et pourtant.

-Tu sais qui va avoir pour ordre d’user ses poumons à hurler son plaisir ce soir  ?
« Modifié: vendredi 31 octobre 2014, 18:13:16 par SSiegfried »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 175 mercredi 05 novembre 2014, 16:04:02


Au final, la bagarre a tout de même mal tourné, John a été capable d'atteindre Siegfried en plein visage. Il a fallu que Kitty et elle-même retiennent l'américain, profèrent des menaces au sujet de la Police, etc. Enfin, la petite Walker a décidé que tout le monde irait se coucher. L'aîné soutient son cadet pour le mener à l'étage. La russe préfère sortir prendre l'air, fumer un peu. Elle a repris cette mauvaise habitude, ce changement de vie l'a complètement soufflé.

Puis les deux fiancés regagnent leur chambre. Des bonnes nuits échangés plus tard, Akina se retourne vers Anton et sourit tout en retirant le châle qui cache son collier de chienne.

« C'est moi. »

Et elle tombe à genou, avant de ramper à quatre pattes jusqu'au siège où est installé son maître. Elle penche sa figure d'ange à la hauteur du pied droit, laisse courir son nez sur le cuir de la chaussure, hume et remonte sa joue contre le tissu du pantalon de costume. Arrivée au-delà du genou, elle baise délicatement l'intérieur de la cuisse du SS, mordillant par endroit les coutures jusqu'à ce que ses lèvres frôlent la braguette. Ses beaux yeux mordorés se lèvent sur le noble.

« -S'il vous plaît, mein Herr, laissez votre chienne de femme s'occuper de vous, en toute soumission.. »

Et ses petites dents blanches attrapent le bouton du pantalon, sans se soucier de la ceinture. Les poignets de la belle sont immobiles dans son dos, et elle tire sur le bouton pour finir par le délier, peut-être a-t-elle craqué un peu l'étoffe. Entre ses lèvres pulpeuses, c'est la tirette de la braguette qu'elle attrape pour la baisser ainsi et embrasser la forme phallique à travers le sous-vêtement.

« Anton, » soupire-t-elle d'aise.

Son buste remonte et ses seins frottent indécemment contre l'entrejambe allemande puis, elle se penche de nouveau, abaisse l'élastique du boxer toujours à l'aide de sa bouche : assez pour libérer l'érection imposante.

« J'ai faim de votre queue, Mein Herr. »

Elle n'arrêtera pas sa fellation jusqu'à la jouissance inattendue de son amant. Si surprise, qu'elle l'a reçu en pleine face. Le foutre lui dessine d'abord une longue balafre de l'oeil jusqu'au menton, coule sur son décolleté de manière désordonnée et le reste échoue contre ses lèvres qui s'empressent d'aspirer le sperme abandonné.

Le reste, elle ne se l'explique pas. Plus en état de penser, abandonnée au sol, sa petite culotte encore sur les chevilles, à moitié arrachée. Oh, il n'a pas aimé découvrir qu'elle en portait une aujourd'hui. Les claques se sont succédé et elle a crié grâce en s'excusant. Ensuite, il n'a plus répondu de grand chose à vrai dire, pour investir le joli cul de sa fiancée, plusieurs fois, prenant soin d'éviter sa chatte : couverte d'une culotte, cette partie ne méritera rien ce soir. Elle a droit à des Salope, pute, chienne, et une fois  à son prénom américain lorsqu'il s'est agi d'avaler tout le foutre qu'il lui a fait lécher au sol. Petite vérification ensuite : « Ouvre grande ta gueule, ma chienne. », exécution et Siegfried jette un oeil afin de constater qu'elle a bien tout avalé. Parfait, « Suce encore. » Et elle n'a pu s'empêcher de sourire béatement en obéissant, bien trop heureuse de reprendre en bouche la virilité de son fiancé.

Plus tard, Il est temps pour lui de se remettre au travail, du moins, de ce qu'elle comprend. Elle quitte le sol, arrange ses cheveux devant la glace de sa coiffeuse . Plus un bruit dans la maison, à l'autre bout du couloir, dans la chambre d'amis John et James dorment déjà à poings fermés : les émotions, le décalage horaire. Ils n'auront pas perçu les cris de souffrances et de jouissance. Kitty a découché chez une ancienne prostituée, russe comme elle mais qui a réussi à s'en sortir. Il faut croire que tout le monde réussit à s'en sortir, sauf elle. Au téléphone, elle est harcelée de message par Feodora qui lui fait comprendre subtilement qu'elle ne doit pas oublier leur petite affaire.


« Dîtes, Anton.... » commence Scarlett, alors qu'elle vernit ses ongles de rouge sur le lit, habillée d'une nuisette. Son expression est très concentrée sur son ouvrage. Elle s'occupe d'abord de ses orteils. « Je ne vous l'ai pas dit mais....Kitty m'a fait rencontrer une amie à elle. L'ex-femme de Tsoukanov. »

Elle angoisse au souvenir, sa main tremble, elle en fout sur sa peau.

« -Merde... » soupire-t-elle avant de reprendre. « Elle...elle voulait, enfin non....elle veut que je tue Tsoukanov. Elle est prête à tout financer, elle souhaite simplement que je le rejoigne et que je le tue pour permettre à son frère de reprendre le gouvernement de Kaliningrad....je dois lui donner une réponse dans trois mois. »

Ouf. Elle peut expirer.

« J'allais vous le dire, je n'ai pris aucune décision enfin si, j'ai dit non. C'est de la folie. Même si j'ai envie de tuer cet...... » Elle mâche ses mots, finit le dernier ongle du pied droit. «  Bref, je ne peux pas faire ça. Ne pensez pas que Kitty est responsable.... »

Le pinceau trempe dans la peinture rouge et elle referme le petit flacon avant de se redresser pour se diriger vers son fiancé. Elle n'a pas encore pris de douche et sur son minois métissé le sperme sèche à la commissure de ses lèvres. D'ailleurs, elle est parfumée à l'odeur de foutre et de sexe.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 176 vendredi 07 novembre 2014, 14:00:42

L’odeur du vernis est pour lui encore un rappel puissant du passé. Comme beaucoup d’autres odeurs, elle le ramènent à la guerre, aux chars plus précisément. Un parfum de peinture brute, de dissolvant, d’alcool pur, ennivrant, qui monte à la tête. Comme une drogue, il aime baigner dans les vapeurs de vernis lorsque les femmes s’en peignent les ongles, d’autant plus que l’effet psychologique - le partage d’une intimité avec une conscience féminine - reste un vecteur d’allégresse puissant pour lui.

Il flotte dans son petit bonheur olfactif jusqu’à ce qu’elle se rappelle à lui, en se levant. Il n’a pas l’air plus choqué que ça par l’annonce.

-Ca pue le piège, on est d’accord ?

Le constat posé et la question avec, il va pour extraire une cigarette du paquet abandonné au coin du bureau, puis arrête en soupirant, avise sa tasse de café. Il compte s’en refaire un. Elle l’interrompt, pose une main sur son épaule nu, qu’il attrape pour l’embrasser.

-Tu aurais dû m’en parler avant. Je peux le faire.

Il balance ça comme on dirait «ne t’inquiètes pas chéri, j’oublie pas de prendre le pain avant de rentrer».

-Dis à ta Feodora que tu acceptes, mais uniquement quand il vient au Japon. Tu lui diras que les yakuzas ont des troubles avec les russes et qu’il sera aisé de leur faire porter le chapeau. C’est de l’info en or que je te donne là. Et dis-lui bien que c’est toi qui le fait. Ca peut nous être utile, et il faut que je me couvre pendant quelques temps.

Il se redresse, la prenant dans ses bras un instant. Tuer est devenu un acte normal pour lui, ce qui est triste à bien des égards, et sa désinvolture est sidérante.

-Je vais fumer dehors et me refaire une tasse. Tu devrais aller te coucher. J’ai encore beaucoup de travail, j’essaierais de ne pas faire de bruit en tapant.

Il va pour s’éloigner mais s’arrête avant, et la regarde à courte distance. Il lui dit qu’elle est magnifique. Lui prend un nouveau baiser. Lui dit qu’il l’aime, en allemand. Et, l’oeil fatigué, le mug vide en main, il disparaît dans le couloir.


Sous-Acte I : Mein Land.

Le réveil était soudain, et difficile. Elle était saisie, extraite de son lit par deux masses sombres. Elle pouvait hurler, rien n’y faisait. On la plaquait au sol et on la maintenait avec force.

-OLIVER !

L’accent est allemand, sans aucun doute. On hurle encore le nom. Elle parle : On la bâillonne avec un épais chiffon au goût ferreux. Un autre, de la même nature, vient masquer sa vue. Par un genre d’épaisses menottes, on lui noue les poignets dans le dos.

-Oliver arrive.

Ils parlent en allemand. Le verbe est simple, il est naturel qu’elle comprenne.

-Herr Scharführer ?

Le bruit d’une violente claque résonne dans la pièce, puis la grosse voix gueule de nouveau.

-Tu as ramené une pute dans les baraquements !? C’EST INTERDIT !
-Ce n’est pas moi, Scharführer !
-Elle était dans ton lit !
-Je n’ai fait rentrer personne, je n’ai dormi avec personne !


Elle comprend toutes leurs phrases. Ils parlent entièrement teuton sans le moindre accent étranger, et Akina arrive à savoir parfaitement de quoi ils parlent, comme si c’était sa langue maternelle.

-Comment expliques-tu qu’elle soit là !?
-Scharführer...
-Herr Scharführer, je me suis levé avec Oliver ce matin, il n’y avait personne avec lui.
-Posez-lui la question, Scharführer, elle vous dira la vérité.


Il y a un lourd silence, puis des gens sont bousculés, les bottes traînent au sol, désordonnées, et elle entend dans le couloir «Emmenez-la !»



Vingt bonnes minutes plus tard, on lui enlève tout ce qui couvre sa vue. Un gradé SS s’assied à son bureau, juste en face d’où on l’a faite asseoir.

-J’espère qu’ils ne vous ont pas violenté. Mes hommes sont des brutes. On les forme ainsi. De bons guerriers, donc de bons allemands.

Il s’allume négligemment une cigarette, enfile ses petites lunettes, et dépose sa casquette sur son bureau.

-Bien. De ce que j’ai compris, vous êtes une catin. Le soldat nie vous avoir fait entrer, il est donc tout dans votre intérêt de nous dire pour qui vous avez travaillé. Dans le cas où vous nous aidez, la sanction à votre égard sera mineure. A la SS, nous n’aimons pas que nos hommes fassent ce genre de choses dans les locaux. Question d’hygiène... et de discipline.

C’était une pièce de taille moyenne Ils n’étaient pas seuls : Derrière elle, à côtés de hautes fenêtre, il y avait un autre bureau avant ce qui semblait être un sous-grade occupé à taper frénétiquement sur sa machine à écrire. Son bureau déborde de paperasses, contrairement à celui de l’officier auprès de qui elle se trouve. Le plancher craque, un gros tapis quelque peu délavé apaise leurs semelles. Sur l’uniforme de l’interlocuteur d’Akina, de nombreuses médailles ostensibles qui tranchent avec la sobriété du costume. Si Siegfried l’a bien entretenue quant aux instances de la SS, elle est au courant que le «SD» sur la manche est généralement de mauvaise augure.

Portrait d’oncle Adolf au mur, organigramme avec en grosses lettres gothiques les noms de cousin Reinhardt et cousin Heinrich. On y distingue tous les organes de la SS, dont la Waffen, le RSHA et bien d’autres acronymes barbares.

Le drapeau rouge à croix gammée en berne, collé à un autre drapeau noir où l’on distingue le double SS. Ambiance années 40. Rétro.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 177 vendredi 07 novembre 2014, 20:10:11

Elle aurait apprécié prendre une douche, mais la volonté n'y est pas. Trop épuisée par l'arrivée de ses oncles, le remue-ménage occasionné et le fait qu'encore une fois elle mette Siegfried dans une panade qu'on aurait bien pu lui épargner. Elle file sous les couvertures de son lit. Le sommeil mettra du temps à venir. Elle tourne et se retourne au sein des draps frais, fronce les sourcils d'inconfort et soupire plusieurs fois. Toutefois, la métisse aura succombé aux bras de Morphée bien avant le retour de Siegfried.



Akina Walker avait déjà connu meilleur réveil. Comme cette fois où Kenneth lui avait apporté un ersatz de petit-déjeuner au lit, avec une rose en prime. C'était un jour de Saint-Valentin, et elle conservait un bon souvenir de cette sortie de nuit.

Au départ, elle avait cru à un mauvais tour de ses oncles. L'un qui la tirait l'autre qui la bâillonnait. Oui, c'était leur genre de blague. Sauf qu'aucun Walker vivant( et même mort, quand on y repense) ne parlait allemand, du moins pas aussi bien. Et si elle avait fait d'incroyable progrès dans la langue de Goethe, elle s'étonna de comprendre clairement le moindre mot. L'adrénaline parcourait ses veines douloureusement, et la victime n'osa pas croire ce qu'ils racontaient. Scharführer ? C'était une plaisanterie de Yamata ? Ou alors, elle rêvait encore, ce n'était qu'un réveil dans le songe. Pourtant, la souffrance engendrée par les liens autour de ses poignets était trop réel, ses nerfs étaient sur le point de craquer. Elle cria à travers le bâillon dont le goût métallique ne la rassurait pas : du sang ?  

On la fit s'asseoir sèchement sur une chaise, d'une pression autoritaire sur l'épaule. Le bandeau était arraché, la lumière du bureau agressa de courtes secondes sa rétine fragile. Elle était décoiffée, encore en nuisette rouge et cet odeur de sexe qui ne la quittait pas associé à son maquillage défait. Elle respirait fort, soulevant indécemment sa poitrine visible à travers la mousseline de son habit impudique.

« - Je ne suis pas une pute ! Et qui êtes-vous ? » haleta-t-elle tout en regardant autour d'elle. L'officine de la SD lui apparaissait comme un endroit dangereux, peu accueillant. Le décor était terriblement réaliste. « C'est un coup de Yamata ? Pour Halloween ? »

Ouh, pas bon. Le visage neutre de l'officier se froissa d'un agacement revêche, il s'humecta les lèvres pour répliquer avec froideur :

« -C'est moi qui pose les questions ici. Yamata ? Vous travaillez pour les japonais ? C'est quoi cette histoire ? Ecoutez, Fraulein. Si vous n'y mettez pas du vôtre, je vais devoir vous laisser entre les mains de personnages moins conciliants que moi. Votre nom, et ce que vous faisiez dans nos baraquements. A quel bordel appartenez-vous ?
-Akina...Walker.....soupira-t-elle. Dans dos de la chaise, ses mains attachées s'agitèrent nerveusement.
-Alsacienne ? »

Heureusement pour elle, Walker – avant d'être un patronyme anglo-saxon courant, était également un nom de famille répandu en Lorraine et dans la région du Rhin, aux variantes orthographiques aléatoires Walcher, Walckher et qui venait de l'allemand Walke qui signifiait foulage pouur désigner l'ouvrier des moulins à foulon.

« -Akina ? Votre surnom de prostituée ? »

Finalement, elle finit par lever les yeux au ciel. Mal installée sur le siège rudimentaire, elle creusa ses reins et arrangea le positionnement de ses jambes, en vain. Le type du SD avait bien jeté un coup d'oeil furtif aux cuisses dénudées avant de revenir à ses moutons. Il prit son silence pour un oui.

« -Que faisiez-vous dans les baraquements? répéta-t-il.
-Je ne sais pas, souffla la métisse complètement perdue, vous faîtes erreur... »

Pendant qu'elle parlait, l'allemand s'était levé afin de contourner son bureau. Et les beaux yeux de la demoiselle brillèrent de détresse, leur éclat mordoré terni par l'angoisse. L'ombre de l'homme la recouvrit lentement.

« -Je ne suis pas d'ici...j'ai... »

Vlan. La gifle fut magistrale. Elle résonna de longues minutes dans la mâchoire d'Akina qui avait tourné la tête sous l'impact.

« -Ca suffit, ca suffit, lâcha-t-il, sa patience éreintée. Il se retourna ensuite vers le secrétaire qui continuait son travail sans se soucier de la scène. « Va m'appeler le docteur Költz. On va voir si c'est cette pute est une pure aryenne. Auquel cas, on va la caser dans un Lebensborn. Puisqu'elle aime tant le foutre SS. Dans le cas contraire.... »

Elle n'écouta pas la suite. Son cerveau était en ébullition, c'en devenait douloureux. Les petits détails agressaient ses sens : les médailles sur le costume sobre, le drapeau nazi, le portrait d'Hitler. Elle commençait à avoir les jetons, vraiment. L'homme de seconde ligne allait exécuter l'ordre de son supérieur, mais elle s'écria :

« - Non ! Attendez ! Attendez ! Je travaille pour le Hauptsturmführer..
-Qui ?
-Von Königsberg, Anton Königsberg. Cherchez, vous trouverez...Le Freiherr Von Königsberg, il est dans la Waffen-SS, je suis sa fiancée. »

Grand moment de silence.

« -Herr Schulz, intervint soudainement le sous-gradé, Je connais vaguement le Hauptsturmführer Von Königsberg. Il me semble qu'il est marié. »

L'officier de la SD pousse un lourd soupir. Décidément, ce n'était pas sa journée et traiter un cas de pathologie psychiatrique n'était ni dans ses compétences, ni dans ses envies. La donzelle avait beau être belle à se damner, il restait insensible au malheur enduré par ses charmes féminins. Des catins, il en avait croisé des dizaines au cours de sa vie. Certaines plus belles que d'autres, mais elles restaient toutes des putes ; loin du modèle de la mère allemande, ayant moins de valeur qu'un soldat.

« -Vous essayez de diffamer un Hauptsturmführer ? C'était l'un de vos clients ?
-Je ne suis pas une prostituée, arrêtez !
-Finalement, Hans, tu vas l'emmener chez Költz et m'en débarrasser. Si elle ne convient pas, tu sais quoi en faire. Je ne veux plus entendre parler d'elle.
-Très bien. Venez, Fraulein. »

Le dénommé Hans attrapa délicatement l'un des bras de l'américaine pour la faire se relever. Elle remarqua que contrairement à l'officier, il portait un uniforme de la Waffen-SS. Et comme Anton, il en possédait la prestance, aussi jeune qu'elle : il avait un port altier et un regard d'acier qui s'alliait parfaitement à sa chevelure platine. Elle lut rapidement le nom bardé sur sa veste grise : Von Choltitz. Voilà pourquoi il connaissait Anton, sûrement par le réseau de la noblesse prussienne, car lui-même venait de s'engager. Alors que la porte claquait sur leur départ, l'officier de la SD agrippait le combiné d'un téléphone :

« - Oui, passez-moi la Centrale, j'ai besoin de savoir où se trouve le Hauptsturmführer Von Königsberg.... »

En tant qu'agent du SD et gradé de surcroît, il se voyait obligé d'informer l'officier-baron que son nom se baladait impunément sur les lèvres d'une catin fraîchement cueillie dans un baraquement.  


Les couloirs se succédèrent, sans qu'elle ne capte les décors. Les bottes claquaient et les ordres fusaient parfois. Beaucoup d'uniformes, des costumes aussi. Quelques civils aux visages émaciés, qui semblaient porter sur leurs épaules toutes les peines du monde. Pour sa part, elle suivait la cadence imposée par Hans et son pas militaire, il la traînait à ses côtés – toujours par le bras. Ils grimpèrent des escaliers, et après une énième coursive, il bifurqua à sur une porte à droite où une plaque en bronze indiquait le local médical et bureau du Dr. Költz, spécialiste de la question aryenne et eugéniste convaincu. Deux coups furent portés à l'entrée, un bref ordre de rentrer.


Költz était visiblement occupé avec un patient dont il bandait le bras. C'était un homme dans la fleur de l'âge, loin des clichés des vieillards nazillons à la moustache blanchie. Il possédait un début de calvitie et sa blouse blanche était trop grande pour sa carrure fine. Le sous-gradé s'annonça.

« Ah, Unterscharführer Von Choltitz, je suis occupé, repassez plus tard, » grogne le médecin sans même levé un regard sur eux.
-Je suis ici sur ordre de Herr Schulz. Il veut que vous examiniez cette prostituée, savoir si elle est aryenne et si elle peut intégrer un Lebensborn. »

Le médecin termina le pansement et congédia le soldat qui sortit non sans un long regard appuyé sur les formes de Miss Walker. Költz reprend place derrière son bureau, les mains encore tâchées de sang.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 178 vendredi 07 novembre 2014, 22:33:21

Siegfried terminait tranquillement sa cigarette, dans le froid de cette nuit. Un calme tout relatif s'était emparé de la ville, du moins, pour lui. Ce petit quartier lui semblait plus calme que celui où il habitait lui. Etrangement, il n'est pas si inquiet que cela par rapport à son habitation. Vivre chez les Walker lui change. Il fume moins, mais fait moins de sport, et mange moins sainement. Niveau travail, aussi, il a une baisse de régime. L'accumulation des cours à préparer et des devoirs à corriger devient difficilement tenable par rapport à d'habitude où il se trouve seul, de longs jours, nu au rez-de-chaussée du petit immeuble à trois étages où il vit depuis quelques petites années maintenant.

Il boit une gorgée de café, puis rentre, ne manquant pas de jeter le mégot à la poubelle et de prendre un chewing-gum avant de remonter. Il la contemple un instant en remontant.

-J'ai rarement tort, Scarlett. Tu seras vite fatiguée de moi.

Elle ne bouge pas, ne répond pas. Tant mieux. Il se rassied à son bureau, et reprend sa synthèse. La coopération juridique asiatique, ce sujet passionnant.



-HAUPT...

Silence. Panntreffe, fidèle second de son capitaine, courait à plein à travers le camp. Il voyait, devant le baraquement principal, le convoi des officiels qui descendaient. L'un d'eux demandait où était le commandant de la division ; un planton, après avoir salué, montrait une petite cabane de fortune. C'est justement là que le Lieutenant se dirigeait. Il esquive les voitures, accélère le pas.

-Hauptsturmführer !
-Hmmm ?


Siegfried se retourne. Clope au bec – pour changer – casquette, manteau. Il plaisante avec un autre officier, assis sur une table. Voyant son bras droit arrivé, il hausse un sourcil. Celui-ci se précipite vers lui.

-Debout, vous deux.

C'est Panni, il parle comme ça à son commandant, ainsi qu'à un autre supérieur qu'il vient seulement de remarquer. Il lui dit « bonjour », suivi de « heil », sans salut, profite que son Herr soit sur ses deux pattes pour arracher la cigarette de ses lèvres et l'écraser vite au sol, sous l'air scandalisé de Siegfried qui proteste à peine. Il se fait rajuster le col, la casquette est remise droite.

-Staf' Simmel. SD. Amt 4.

C'était une murmure glissé à l'oreille. La porte s'ouvre à cet instant, un soldat rentre, accompagné d'un autre officier. Trois paires de bottes – Panntreffe, Siegfried, et l'inconnu – claquent simultanément. Mains en l'air. Le baron adresse ses respects.

-Standartenführer Simmel. Heureux de vous rencontrer.
-Hauptsturmführer von Königsberg. De même. Vous venez pour moi ?
-Oui... Enfin. Pour vous poser des questions.
-À propos de ?
-Oester.


Silence. Siegfried cache son trouble, se contente de montrer la sortie.

-Nous devrions aller dans mon bureau.
-Non, ici, c'est très bien.


Ils prennent deux chaises. Les autres ? Ils peuvent rester, dit le colonel.

-Je n'ai rien à vous dire à son propos.
-Vous l'avez connu en France ?
-Je lui ai parlé quelques fois. J'ai déjà dit tout ça à un autre lieutenant de l'Amt 4.
-Je ne suis pas un lieutenant.


Siegfried reste froid. Il ne dira rien de ce qu'il sait.

-Vous êtes au courant de ce qu'a Oester au-dessus de sa tête ?
-Une guillotine.
-Vous savez qu'il p...


On frappe à la porte, et un planton entre, un papier en main. Après les saluts d'usage, il veut donner son mot à Siegfried, mais Panntreffe l'intercepte au vol pour le lire à sa place.

-On vous demande, Hauptsturmführer. C'est urgent.
-L'Hauptsturmführer von Königsberg attendra. Je suis venu pour lui.
-C'est Heydrich.


Il brandit le papier négligemment, et le nom de la même façon. C'est le mot de passe magique.

-Heydrich ?
-Il a demandé à vous parler.


Après un regard froid vers le Standartenführer, Siegfried se lève, le salue poliment, s'excuse, dit que c'est remis à plus tard, et s'éloigne. Tandis que tous partent, on retient le bras de Panntreffe par le bras.

-Je peux voir ce mot ?
-Nein. Geheim.
-Comme c'est commode... Je suppose que si j'appelle Heydrich pour confirmer l'appel, il n'y aura pas de problème ?
-Il niera. Pas parce que c'est faux, mais parce que cette affaire vous dépasse. Après tout, vous n'êtes que Standartenführer. Au revoir, Mein Herr.


Dehors, il rattrape vite son supérieur, qui l'attend sagement dehors. Ils s'éloigne du reste de la petite foule, vers le poste radio.

-Que me veut Heydrich ?
-C'est pas Heydrich.
-...Quoi ?


Ils s'arrêtent de marcher.

-Vous avez menti à un Staf du SD ?
-Libre à vous d'y retourner.


Siegfried concède la chose. Il a horreur de se faire avoir par son subordonné.

-C'est une affaire importante, tout de même ?
-Oh, oui. Une pute à SS qui dit être votre fiancée.


Et le nom qui vient à son esprit n'est pas celui d'Akina.



-Jawohl ?
-Hauptsturmführer von Königsberg ?
-Lui-même.
-Hauptscharführer Schulz, SD, détaché auprès de la 5ème milice. J'ai trouvé dans le lit de l'un de mes soldats une... catin, qui disait être votre fiancée.
-Si c'est une accusation...
-Loin de là, au contraire. Je cherche à blanchir votre nom.
-Comment s'appelle-t-elle ?


Angéle. Il sait comment elle s'appelle.

-Akina... Walker.

Vague impression de déjà-vu.

-Non, ça ne me dit rien.
-C'est bien ce que je me disais.


Il regarde au-dehors. Par la fenêtre du petit baraquement, le Standartenführer Simmel est toujours là, près de sa voiture, discutant avec ses hommes. Il n'a visiblement pas envie de partir tout de suite. Panntreffe désigne la sortie de la caserne.

-Je vais venir m'assurer de tout cela moi-même. Vous avez dit 5ème milice, Berlin ?



-Asseyez-vous là-bas. Votre nom ?
-Akina. Akina Walker.
-Nationalité ?
-J... Japonaise.
-Hmmm... Prostituée ?


Elle ne répond pas. Il continue de noter, au rythme où elle parle, et même quand elle garde le silence, il trouve de quoi écrire. Probablement sa conviction est-elle déjà faite. Vu sa tenue, ce ne peut-être qu'une pute, de toute façon.

-Allongez-vous.

Il va commencer par sommairement se laver les mains. Le sang ne part pas, il doit donc, à regret, y mettre plus d'application. C'est ainsi, mains nues et encore humide, qu'il s'approche d'elle. Il y a des rideaux qui pourraient la séparer de l'homme à côté, qui fait semblant de ne pas regarder, mais il refuse visiblement de les tirer.

-Je n'ai pas beaucoup de temps. Posez vos pieds ici. Ecartez les jambes.

D'instinct, elle refuse. Normal. Il fronce les sourcils.

-Ecoutez, soit vous le faites de vous-même, soit je demande aux premiers soldats qui passent dans le couloir de venir vous tenir. Je suis médecin, je sais ce que je fais, et j'ai des patients sérieux à traiter. Faites.

Par dépit, et avec dégoût, elle s'exécute enfin, à reculons. Pas gêné, il porte sa main entre ses cuisses. Le rasage est équivoque, selon lui. Il lui écarte les grandes lèvres, examine l'intérieur. Il ne pensait pas devoir aller plus loin, mais...

-Vous avez eu un client, récemment ?
-... Oui.


La réponse est arrachée avec difficulté, et toute trace de bonheur est définitivement anéantie. Elle a les larmes au bord des yeux, son honneur s'est foutu le camp, tout juste pense-t-elle à Siegfried, qui devrait être le seul à avoir le droit de toucher cet endroit-là. Il grommelle, puis elle sent un objet froid s'insérer en elle. Ce n'est pas douloureux, mais c'est plus que désagréable, extrêmement dérangeant. Il devient difficile de retenir ses pleurs. Anton, son "client".

-Pas de maladie vénérienne déclarée ?
-Non... Non.


Le type écarte même ses fesses, inspecte son anus. Puis il se relève, la fait se redresser. Yeux, dents, langue, dessous de bras, coudes. Il cherche quelques signes avant-coureurs d'une maladie. La nuisette est soulevée. Il murmure quelques remarques sur sa taille, ses seins. Elle n'écoute plus. Elle est ailleurs, du moins, le voudrait.

-Japonaise, vous dites ?
-Oui.
-Vos traits sont assez européens...
-Métisse.
-Une demi-race, donc. Oui... Vos yeux sont très germaniques. Votre mâchoire aussi. Pourquoi vous prostituez-vous ?
-Le devoir d'une femme est de satisfaire les bons allemands.


C'était la réponse qui lui avait semblé la plus naturelle. Elle lui donnait ce qu'il voulait entendre. Peut-être s'imaginait-elle s'en sortir plus facilement ainsi.

-Vous n'avez pas de papiers d'identité ?
-Disparue.
-Évidemment...


Il file reprendre des notes, avant de se saisir d'une règle à niveaux, pour prendre des mesures sur son crâne.

Ca existe vraiment.

-Hmm... Hmmm... Hm hm. Fertile ?
-Jamais été enfantée.
-Quel âge avez-vous ?
-22 ans.
-Ca ira. Vos caractéristiques sont acceptables... Mais il faudra vous soigner. C'est fini d'être le jouet des bas instincts de nos hommes, vous allez devenir une mère allemande. Félicitations. Bon, je finis de m'occuper de ce monsieur et je vous rédige votre dossier.


Alors qu'il va pour reprendre ses instruments, on frappe à la porte. Précédé par Panntreffe, Siegfried entre.

Radieux. Légèrement plus jeune qu'Akina ne le connaît, mais la différence est assez mineure. La même expression froide et rigide, voire même pire qu'au XXIème siècle. Elle tente de reprendre de la décence, assise sur sa table d'examen. Honteuse, encore plus maintenant qu'il est là. Mais c'est fini, tout est fini. Il vient la sauver.

-C'est pour ?
-On m'a dit qu'elle disait me connaître.
-... Et donc ?
-Jamais vue.


Jamais.
Vue.
JAMAIS.

Mange ça, en plein dans la face.

-Elle intégrera un Lebensborn. Vous pourrez peut-être la revoir un jour.
-Hm.


Siegfried fait demi-tour, et alors qu'Akina allait lancer un truc, ne serait-ce que son prénom, le nom de sa femme, le nom de son oncle... Le lieutenant parle avant.

-Moi, je la connais.

Dans l'oeil blasé de Siegfried, lorsqu'il se retourne vers lui, on voit très bien l'incrédulité. Mon cul, semble-t-il lui signifier, et sachant très bien qu'il n'est pas cru, alors il ne le regarde pas.



Après quelques discussions, trois mensonges inventés par Panntreffe que s'empressera de confirmer Akina, n'ayant pas envie d'être une vache à SS, elle fini par être entourée du lourd manteau du sous-officier. Siegfried est déjà loin depuis longtemps.

-Vous me racontez votre histoire ou... Attendez. Je ne veux pas vous sauter, d'accord ? Qu'on soit bien clair. Non parce que... Bon, je veux dire, il serait naturel que je vous sorte de là pour ça, mais c'est pas le cas, d'accord ?

Un joli brun clair, plutôt mignon, le sourire avenant et le parler plein d'assurance. Pas spécialement le profil du SS normal, mais sans doute un bon élément du SD. Pourtant, elle peut constater qu'il n'en a pas l'insigne losangé.

Sortis dans la cour, Siegfried fume près de sa Mercedes, chauffeur patientant debout à côté.

-On devrait peut-être la déposer quelque part ?
-Qu'elle retourne là d'où elle vient, peu m'importe.
-Avant que vous ne fassiez la moindre remarque sur mon insubordination et mon manque de discipline, sachez que je n'ai désobéi à aucun de vos ordres.
(et, dans un murmure, sur le ton de la plaisanterie : ) Il est raide comme une baïonnette mais c'est un mec bien. Je vous le garantis.

Il la fait monter à l'arrière, derrière le chauffeur, puis monte devant. Siegfried s'assied à côté d'elle. La voiture démarre. Avant même qu'elle n'ait pu parler, lorsqu'ils remontent une grande avenue, il lui attrape le coup de sa main gantée de cuir.

-Ecoutez-moi bien... Si jamais vous recommencez à utiliser mon noble nom pour vous sortir de vos ennuis, je me ferais un plaisir de vous égorger moi-même. Comment me connaissez-vous ?

Panni lui adresse un sourire gêné, que Siegfried captera. Il tape sur la tête du siège, en guise d'avertissement.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 179 samedi 08 novembre 2014, 00:14:47

L'examen fut une véritable torture. Et les instruments flirtant avec ses intimités, une véritable atteinte à sa dignité. Au final, le toubib il est gynécologue ou ? Elle ne savait plus et suffoquait sous les questions. La belle prenait conscience de l'ampleur de cette réalité. Non, ce n'était pas une farce. Elle était bloquée en plein Troisième Reich. Comment ? Aucune idée, son esprit scientifique n'arrivait pas à assimiler, trop indigné par les pratiques douteuses du docteur Költz. Ce dernier finit par lâcher le couperet : Ce sera le Lebensborn. Mieux que le peloton d'exécution, si on voulait se rassurer. Mais être forcée à coucher avec des inconnus, être engrossée et mettre bas secrètement : était-ce plus enviable qu'une balle dans le crâne ? Elle pouvait toujours revenir sur ses déclarations : « Je possède toutes les maladies de ce foutu monde ! », mais savait très bien que le médecin ne la croirait pas. Habituellement, les femmes aryennes étaient arrachées par la contrainte à leur foyer, alors celles qui avaient la possibilité d'y échapper pacifiquement essaieraient. Plutôt le bordel que le Lebensborn.


Akina était effondrée sur la table d'examen, complètement anéantie par la nouvelle. Lorsque les deux hommes entrèrent et qu'elle reconnut l'un d'eux, l'espoir rehaussa la beauté angélique de son visage par un sourire soulagé. Elle suivit l'échange, prête à sauter de la table pour se jeter dans les bras de son fiancé.

« Jamais vue. »

Le rêve implosa avant même de commencer. Non, non, non, Anton. Toutefois, les mots moururent dans sa gorge nouée. La déception l'avait clouée au piloris. Et l'autre qui insistait avec le Lebensborn. Ses prunelles se posèrent furtivement sur l'arme à feu abandonnée au coin du bureau. Költz était officier, mais préférait se faire appeler Docteur. Il lui suffirait de quelques pas. Elle les prendrait par surprise, elle aurait le temps de tirer une balle entre les yeux du toubib, puis de s'infliger le même sort. Ou...

« Moi, je la connais. »

Alors, elle remarqua le second qui accompagnait son Siegfried. L'ascenseur émotionnel se prit une véritable décharge électrique, l'espérance remonta douloureusement à son cerveau. Oui, oui, moi aussi le je connais. Elle confirma toutes les excuses sorties par Panntreffe qu'elle remerciera d'un regard brillant de reconnaissance. Le manteau d'uniforme s'avérera trop large, mais elle ne s'en plaignit pas, se contentant de profiter du parfum rassurant de son sauveur. Oh qu'elle en voulait à Siegfried. Sur le coup, elle l'aurait tué aussi, pour l'avoir abandonnée. Aveuglée par sa rancoeur et les émotions successives, elle n'avait pas encore la présence d'esprit de penser qu'à cette époque, il ne la connaissait pas. Et qu'il ne jouait plus un rôle, c'était lui. Le vrai Siegfried, celui qui avait aidé à  façonner le Reich et que le Reich avait façonné en retour.

« Je ne sais pas.... » répondit-elle à l'adresse du lieutenant. « Je vous le jure, je suis innocente, quand je me suis réveillée, ces hommes m'ont attrapé. Je ne suis pas d'ici.... »

Dans la voiture, elle reconnaissait enfin son Maître. La prise sur sa gorge fragile, le ton autoritaire et l colère brute que contenait la froideur de ses yeux sombres. Scarlett pensa à tout lui déballer, la bague, la mort de Maria, les injections, Seikusu, mais le déclic s'actionna enfin. Il ne pourrait pas comprendre. Toutefois, elle devait justifier connaître son nom et son grade. D'un battement de cil, elle redressa ses prunelles claires sur le sourire gêné de Panntreffe ce qui lui redonna un peu de courage.

« - J'ai entendu parler de vous, Mein Herr. Une autre prostituée, j'ai pensé que....je suis navrée... » mentit-elle en s'enfonçant dans le siège, et prit soin de détourner sa figure pour ne pas qu'il puisse deviner ses micro-expressions qui trahissaient son mensonge.

Le chauffeur les interrompit.

« -Où dois-je déposer la femme, Hauptsturmführer ?
-Au Berolina Hotel, le devança Akina.
-Connais pas, s'impatienta le chauffeur, où est-ce ?
-Entre  entre la Weydemeyerstraße et Berolinastraße...se souvint-elle. Comment l'oublier ? Berlin avec Siegfried, c'était gravé à jamais et l'avoir à ses côtés sans pouvoir le toucher...
-Impossible, il n'y a pas d'hôtel à cette place-là. »

Silence. Elle sentit le capitaine s'impatienter, prêt à la débarquer ici-même plutôt que perdre davantage son temps.

« - Vous n'habitez pas un bordel ? Demanda le second. »

Pour la énième fois, je ne suis pas une pute ! voulut-elle hurler.

« -Non....
-Vous savez que racoler dans la rue est interdit ? La Police pourrait vous arrêtez, s'inquiéta-t-il ensuite, Bien, continuons à la caserne. Nous vous trouverons bien de la place au Soldatenbordell. Cette caserne en a un

En gros, c'était comme le Lebensborn, mais avec les enfants en moins.

Ils arrivèrent après quinze minutes à travers la périphérie de Berlin pour atteindre un ancien château nobiliaire transformé en caserne de la Waffen-SS. Les dépendances avaient été aménagées en bordel afin que les soldats, principalement, puissent assouvir leur plaisir sans réclamer sans cesse des permissions à des fins romantiques. Les officiers préféraient les établissements de luxe à Berlin, mais les années 40 étaient signes d'une recrudescence d'activité, avec la guerre approchant, il fallait crouler sous une pile de travail administratif, se voir rogner les permissions également : alors, on allait au plus près.

Débarquée de la voiture, elle fut escortée par le lieutenant aux portes de la maison close. Sans un adieu à Siegfried qui avait déjà pris le pas vers ses obligations. La seule chose qu'elle pouvait espérer était qu'il fasse un tour chez les putes, qu'il la choisisse. Pourquoi n'avait-elle pas parlé ? Et elle souhaita se rétracter : « Non, Anton ! C'est moi Scarlett.... »

« -Fraulein..il faut y aller, lui annonça Panntreffe. Je n'ai pas énormément de temps, je dois être aux côtés de mon Hauptsturmfuhrer. »

Elle hocha du chef. Sur le chemin, plusieurs soldats sifflèrent, malgré l'épais manteau qui recouvrait la demoiselle. Ils savaient tous où elle allait. Son petit minois plaisait. Certains se feraient une joie de l'y retrouver.

Toc. Toc.
Un judas s'ouvrit sur une paire d'yeux  aux prunelles vertes.

« -Pannti ? Tiens, c'est pas souvent qu'on te voit là. Tu connais les heures d'ouverture, et là c'est fermé

La voix était féminine, un peu rêche.

« -Je ne viens pas pour ça. Tu as une nouvelle, Grünn. Occupe-toi d'elle veux-tu ?
-Je fais pas dans la charité, elle va se débrouiller, comme nous toutes ici. »

Le verrou se déclencha, la porte s'entrouve. Akina esquissa un geste pour rendre la veste à son propriété.

« -Gardez-la, ca me donnera une raison de venir voir comment vous allez.»

Et il fait demi-tour. L'autre prostituée l'attira rapidement à l'intérieur avant de refermer sèchement la porte et de reverrouiller. Étonnamment, pas de gardes ici. Grünn, qui n'était qu'un surnom, lui expliqua  que ce n'était pas une raison d'espérer s'évader. Le chef du bordel, c'était le docteur Hohenheim, le contrôle médical était sévère ici, bien qu'elles ne soient qu'une petites dizaines de prostituées. Cinq volontaires et autant de forcées, ramassées à la frontière avec la Pologne. La plus jeune ? 16 ans. La plus vieille, c'était elle : 35 ans. Heureusement, trop focalisée sur sa personne et le métier, elle ne posa pas trop de questions à Akina.

L'établissement étaient une ancienne ferme, les chambres d'un confort plutôt spartiate : pas de séparation entre privé et professionnel : « Tu dors là où tu te fais baiser, point. » Puis, alors qu'elles s'installèrent dans la cuisine, seule pièce où les catins savaient s'isoler en toute tranquillité, elle poursuivit sur les règles de la Maison. Elles étaient payées symboliquement, est-ce à dire : trois fois rien. On ne refusait rien à un SS, et surtout, on ne faisait pas la fine gueule sur la tête du client.

« -Une cigarette ?
-Non merci...
-C'est quoi ton petit nom...
-Akina...
-Exotique, soupira la pute en allumant sa clope. »

Maintenant qu'elle pouvait l'admirer, la métisse remarqua les traces de coups sur le visage et le cou de son interlocutrice. Malgré tout, Grünn restait une belle femme, brune à la carnation très pâle et aux formes généreuses. L'une des préférées des officiers. Captant son regard, l'allemande s'empressa de justifier :

« -Parfois, ça se passe mal. Il ne faut rien refuser, sinon, c'est pire.
-Je ne pourrais pas...non, je dois me cacher..
-Trop tard, ma chérie. Notre service commence dans trois minutes.Je te montre ta chambre ne la quitte pas. »

Et trois minutes après, alors qu'elle poireautait au milieu d'une pièce sans âme, assise au bord d'un lit, elle entendit une cloche retentir. Des rires féminins et des mots bourrus qui provenaient de la pièce principale. Et elle, elle fixait inlassablement la porte, prête à tuer celui qui la franchirait, à mains nues s'il le fallait.
« Modifié: samedi 08 novembre 2014, 00:20:58 par Akina Walker »


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