Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sturm und Drang

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Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 135 vendredi 26 septembre 2014, 14:31:18

-Je ne savais pas qu'ils ouvraient les terrasses en pleine soirée, s'étonne agréablement Scarlett.

Ils boivent un café à la lueur d'une lanterne. Deux bougies parfumées se consument sur la table. Ils sont seuls, ou presque si on ignore les allées et venues d'un garçon de salle. Après un court moment d'hystérie, Franz a décidé de rester digne et l'a invité au café de l'Hôtel, à l'arrière du bâtiment et devant les jardins.

-Ils ne le font pas. Je l'ai expressément demandé. Vous savez, quand on travaille dans la diplomatie
 -Mh, mh. Que vouliez-vous savoir sur Marisol ?

Elle souffle sur sa boisson chaude, goûte du bout des lèvres et grimace, car c'est encore trop chaud.

-Vous avez grandi ensemble ?

La question lui pince le coeur et un flot de souvenirs ressurgit en elle. Grandi? Un bien grand-mot. Une partie de son adolescence, quand son père a été muté dans une base au Texas pour quelques années. Le père de Marisol travaillait au Ranch Walker, c'était un genre de cow-boy hispanique. Elles ont fréquenté le même lycée. La latine était moins intelligente, disons moins portée sur les matières scientifiques. Elle préférait le théâtre, les activités où elle pouvait s'engager au corps. De fil en aiguille, malgré leurs différences physiques et caractérielles, les deux adolescentes s'étaient plu.  Sa mémoire est douloureuse, et elle croit entendre Marisol qui l'appelle, au milieu des chevaux dont les ancêtres ont fait la Conquête de l'Ouest.



-AKI ! Une course ! Celle qui gagne....emporte Bryant.

Bryant, le capitaine de l'équipe du football du lycée. Alors qu'elle verse un seau d'eau dans l'abreuvoir de l'enclos, Akina fronce les sourcils, amusée. Sa copine sautille déjà partout à l'idée d'être pendue au bras de Bryant pour le bal de fin d'année.

-Qu'est-ce que vous racontez encore, chicas ? La silhouette de Guillermo a fendu le troupeau de bêtes pour les rejoindre. Il tient une scelle sur son bras.
-Papi, por favor....queremos montar a caballo, por favor ! Para echar una carrera ! Supplie la jeune Marisol.

L'hispanique hésite. S'il leur arrivait quelque chose, Abraham Walker lui indiquerait la porte à l'aide de cartouches bien senties dans le derrière. D'un autre côté, il avait été leur instructeur d'équitation durant les étés au Ranch et c'étaient pas des filles bêtes.

-Si mi nina...pero...

N'allez pas trop loin, ne dépassez pas les limites des vergers. Akina pourrait monter Lincoln, un étalon à la robe sombre, mais au caractère tempéré. Quant à sa propre fille, elle aurait les rennes de Patton, un cheval bien plus fougueux. Il aurait préparé les scelles, les mors et les brides, dispensé ses dernières recommandations. Il les guide jusqu'aux vergers et de là, supervisera le départ de la course.

-Prépare-toi à perdre, chérie ! s'exclame Marisol.
-Je ne crois pas !

Et Scarlett lance sa monture au galop avant même le signal du départ, sous les rires de Guillermo.

- Ah la garce ! Carajo !!

Bientôt, au regard du paternel mexicain, elles ne sont plus que deux cavalières en furie qui filent à l'horizon, entre les orangers. Une heure plus tard, elles reviennent couverte de poussières, car elles auraient bien évidemment dépassé les limites imposés par l'hispanique. Elles ont couru encore au-delà des vergers, vers les plantations de coton. Plusieurs ouvriers agricoles reconnaîtront la petite-fille du patron et la couveront d'une oeillade protectrice avant de les saluer. Les chevaux sont épuisés une fois qu'ils rentrent à l'enclos. Qui a gagné ? S'informe le cow-boy. Oh, elles ne savent plus trop, répondent-elles dans un sourire entendu.


-Miss Walker ?
-S'il te plaît. Nous allons pratiquement faire partie de la même famille. Tu peux m'appeler Akina. Je suis contente que Marisol ait rencontré quelqu'un pour prendre soin d'elle.
-Et...tu n'as pas peur qu'elle puisse coucher avec ton...petit ami ?

Petit sourire gêné. Si évidemment, elle est morte de peur à l'idée : horrifiée même. La jalousie est en train de l'étrangler. Vite, une gorgée de café. Elle se calme, bien que nerveuse.

-Si ça doit arriver. Marisol a toujours été comme ça avec mes petits copains.
-Et c'est moi le fataliste ?
- Merci pour les informations. Elle préfère changer de sujet, celui-ci l'irrite un peu. Le pathétisme atteint des sommets. Elle, en compagnie du fiancé de sa meilleure amie qu'elle a laissé là-haut, faire la gringue à Siegfried. Non, elle ne veut pas se justifier.
-Pardon ?
-Quand Marisol t'a parlé des Von Königsberg, merci de lui avoir transmis les informations.
- Oui, enfin. Il se penche vers elle pour lâcher sur le ton de la confidence, tu es quand même au courant que même si un mec est interdit de territoire pour crime de guerre ses enfants sont toujours les bienvenus. Regarde Ben Laden, ou même moi.
-Oui, je sais. Je vais y aller.
-Déjà ?
-Oui, je commence à avoir froid.
-Prends ma veste.
-Non, ce ne sera pas nécessaire. Passez tous les deux à la maison, enfin chez mon père, Marisol a l'adresse. Ne repartez pas sans nous dire au revoir.

Elle sort de la monnaie de son sac, paie les consommations sous les vives protestations de l'autrichien. Et elle quitte avec précipitation, regagne la rue devant l'hôtel. Après une courte vérification dans son porte-feuille, elle remarque qu'il lui reste de quoi prendre un taxi ; Elle en hèle plusieurs sans, résultat. Alors qu'elle se résigne à marcher pour atteindre l'arrêt de bus le plus proche, elle croise Marisol, complètement chose. Face aux portes d'entrée, gênant les rares passant, elles discutent brièvement.

« - Tu repars déjà ? Viens boire du champagne avec nous, suggère la latine. Scarlett vient à peine de remarquer sa robe noire, terriblement sexy grâce à ses dimensions courtes qui laissent suggérer la sculpture du corps de son amie. A côté, sa robe de dentelle rouge, même un brin transparent, la ferait passer pour une bonne soeur.
-Oui, Franz t'attend, je pense. J'espère que tu n'as pas fait de bêtises, c'est un homme bien.
-Je sais. En revanche, ton homme, je suis pas sûre qu'on puisse en dire autant. Tu arrives à le satisfaire ?
-Hein ?

Oui HEIN ? Quoi ? Satisfaire, euh sexuellement ? Bien sûr, pas savoir s'il apprécie ses bons petits plats. Merde. Elle lève les yeux au ciel.

- Oui, je crois...
- Il a l'air demandeur...te connaissant...tu devrais faire attention. Ce genre de mec bouffe les petites filles comme toi.

Hop, une main réconfortante qui passe sur sa joue et Akina abonderait volontiers dans le sens de Marisol. Néanmoins, elle secoue la tête. Finalement, malgré les contradictions, elles s'étreignent avec amour. La distance et le temps, pas plus que la rivalité, n'ont aucun effet sur leur amitié et n'en auront jamais. Walker est contente de la savoir en bonne forme, faisant face à un avenir radieux. Le sien est plus discutable, mais pas si sombre au final. Elles bavardent encore, au sujet de la cérémonie. La blonde lui rappelle qu'elle est invitée chez Jack, avant son départ à Tokyo. Et la brune rétorque qu'elle verrait ce qu'elle peut faire. Un SMS met fin aux prolongations. Dernière étreinte, et elles se quittent.

Sur la route, elle aura le temps de réfléchir. Un peu trop, comme à son habitude. Sa conscience en profite pour battre le fer tant qu'il est chaud. « Marisol n'a pas changé, mais toi en revanche. Ma pauvre fille, t'es à prendre en pitié. Si c'est ça être une baronne et bien, j'ai franchement, mais franchement PAS envie d'en être la conscience. » La ferme, ben tire-toi alors. Un mendiant l'arrête en route, elle lui offrira un petit pécule et attendra le bus une grosse demi-heure. Mince, elle devrait répondre à Anton, lui dire qu'elle est en chemin pour ne pas qu'il s'inquiète. Au passage, juste avant d'écrire le SMS, elle consulte son profil sur un social network lambda. Fait défiler le fil d'actualité.

« Merde ! »

Son pouce presse l'écran sur une photo. C'est un montage d'elle. Enfin, le portrait de sa photo étudiante avec vulgairement écrit dessus : Pute du boche. Le bus arrive. Elle est tellement choquée qu'il repart sans qu'elle n'ait pu faire signe ou réagir. Elle est bonne pour une nouvelle demi-heure d'attente. Ensuite, elle consultera ses mails pour découvrir une note urgente de Takagi.

Citer
 Walker-san, nous devons parler, j'ai reçu ça ce matin. C'était épinglé sur la porte de mon bureau. Nous nous verrons demain, à mon bureau, à midi pile.


En pièce jointe, le même montage avec une phrase rajoute : Votre assistante couche avec un professeur. Impossible de décrire l'état dans laquelle le mail l'a mise. Un nom lui vient bien sûr : Wadamoto. Cette sale....du calme. Elle aurait dû prévoir. Bon, pas un mot à Siegfried. Le second bus est bondé, elle devra se frayer une place. C'est horrible, elle a l'impression que tout le monde la regarde. Tous ces inconnus. En réalité, personne ne fait attention à elle, mais ses états d'âme lui dictent une méfiance désagréable. Tu n'as rien fait de mal, se persuade-t-elle. Non, évidemment. Mais à la faculté ?

Elle doit sonner, elle n'a pas les clefs. Ni même un double. Elle n'a jamais osé le demander. Ils se sont toujours arrangés avec les horaires de l'autre. Dès qu'il ouvre, elle ne dit rien, reçoit un baiser sur le front, peut-être une étreinte qu'elle ne rendra pas et jettera son sac à terre, se débarrassera de sa blouse blanche. Il se fait un café, elle aussi ? Non, un thé. Non pas un thé, un verre d'eau. Avec une aspirine s'il a.
« Modifié: vendredi 26 septembre 2014, 14:45:41 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 136 vendredi 26 septembre 2014, 22:00:16

Il l’avait attendu un long moment, dans une certaine angoisse. A lui de flipper. Seul, sans un joli minois pour l’aguicher et lui faire penser à autre chose, il se met à imaginer tout et n’importe quoi. Quand enfin il arrive, c’est un pur soulagement de la voir nette et droite. Elle semble chafouine, mais c’est un détail. Probablement est-elle inquiète de ce qu’il a pu faire.

Il va faire son thé, pour lui un café. Il s’assied près d’elle, se voulant rassurer.

-Je n’ai rien fait avec elle. Enfin... Juste un petit jeu pervers. Je lui ai dis que si elle voulait quoi que ce soit de moi, il faudra ta présence. Je ne tiens pas à t’être infidèle.

Elle sourit vaguement. Est-ce qu’elle ne le croit pas ? Sans doute la soirée a été éprouvante pour elle. Il lui demande si Franz a fait quelque chose : Elle répond que non, il a été plus que correct. Bon. Hem. Moment de flottement. Il lui demande si elle va bien. Elle répond que oui. Il n’y croit pas. La presse. Lui rappelle l’honnêteté qu’ils se doivent l’un envers l’autre. Elle hésite, et cède, en sortant son téléphone.

Il lira tout ce qu’elle lui montre, et lui restera de glace. Il tend sa main.

-Je te l’emprunte.

C’est un ordre. L’appareil est remis dans sa paume. Il se souvient du mot de passe qu’elle avait tapé la première fois qu’ils se sont mêlés l’un à l’autre. Il lui prend ensuite la main.

-Tu t’en fous. Je gère. Dans quelques jours, tout sera oublié. Tu as juste à te laisser aller et me faire confiance. Je te l’impose. Tu as su obéir à tout ce que je t’ai demandé, tu vas devoir continuer. Dans cet appartement, rien ne peut t’arriver. Tu es dans une bulle absolue. Quoiqu’il arrive dans ta vie, je serais là pour te sauver. Tu as juste à te laisser porter. Compris ? Sois normale. Aucune inquiétude.

Il embrasse sa main et se lève pour allumer son PC. Un arrêt brusque en chemin, cependant.

-Tu devrais cependant considérer l’option de ne plus sortir avec moi. J’accepterai volontiers que tu me remettes ton collier si tu penses que ça... assainira ta vie.

Il s’échappera ensuite. Il a des coups de fil à passer, des recherches à faire.


-J’ai besoin de toi.
-Hrmmmgnéquelleheure ?
-Même pas minuit. Tu dors déjà ?
-J’ai pas tes horaires de fonctionnaire.


Touché.

-J’ai besoin de toi.
-Maintenant ?
-Je te paie.
-Je suis crevé Sieg...
-Cher. C’est urgent. Je te le demande en ami.
-T’as pas d’amis.


Deuxième fois.

-Sérieusement. Je te paierai tout ce que tu veux. C’est important pour moi.
-Ca concerne le sexe ?
-Non. L’honneur.


Il marque une pause. Le son crisse dans le téléphone.

-Bon. Tu veux quoi ?
-T’as un papier et un crayon ?
-J’allume mon ordinateur.



Ce qu’il y a de bien avec les organisations criminelles, c’est qu’elles ne dorment pas. Bien au contraire.

Sa montre marquait deux heures du matin. Il avait pris un shoot, par pure nécessité. Il ne comptait pas dormir de si tôt.

Ce club était dans les quartiers bien pourris de Seikusu. La nuit, il valait mieux éviter d’y traîner. Femme ou homme. Forcément, Siegfried ne s’y rendait pas. Il envoyait une «connaissance» du milieu, lui-même accompagné de deux amis. Il rentrait dans le club, chopait la première serveuse venue, demandait où se trouvait Wadamoto. On lui montrait une arche menant vers une autre partie du club. «Tu lui veux quoi ?» «Ta gueule» répondra le japonais. Il la trouvera grâce à une photo chopée sur le réseau social.

-C’est toi, Wadamoto ?
-T’es qui ?
-Me chauffe pas. Tu me suis.
-Non ! Je travaille ! Dégage !


Un employé, yak’ aussi, approche.

-Tu fous quoi là ? T’es pas sur ton territoire.
-On prend la fille.
-Va te faire foutre !


Ca commence à chauffer. Des armes sont montrées. Les trois amis de Siegfried reculent lentement. Ils ne veulent pas faire plus de vague.

Lorsqu’une heure plus tard elle sortira, on vérifiera que la rue est tranquille pour qu’elle puisse partir.

Au détour d’une ruelle, elle se fera attrapée et jetée dans une petite citadine en lambeaux.


Un peu plus tôt, on frappe à son appartement. Une post-adolescente coréenne ouvre. Le japonais montre une photo. Elle dit qu’il est là, l’appelle. La coréenne est menacée d’une arme sur la tempe. Le petit délinquant se fera emmener. Plus que la vie de sa coloc, il ne veut pas se prendre une balle. Il imagine que grâce au code d’honneur des yakuza, il s’en sortira sans mal.


-Vous ne faites plus le fond de la rivière ?
-Non. Le béton reste une valeur sûre. Et toi, tu ne veux pas qu’on l’attache à la grue comme le précédent ?
-Hmm... Non. Ca c’est bon pour le spectaculaire. Moi je veux juste qu’elle en particulier s’en souvienne.
-Oh, d’ailleurs. Tu peux payer maintenant ? Shinbe-sama va me tuer sinon.
-Je peux te payer en deux fois ? J’ai que ça sur moi.


Une petite liasse entourée d’un élastique change de main. Il fait compter par l’un de ses hommes, qui annonce un chiffre.

-C’est pas assez. Il n’y a même pas la moitié.
-Tu me fais confiance ?
-Moi, oui. Shinbe-sama n’a confiance en personne.
-Il a raison. Hm... S’il te plaît. Je ferais ce que je peux. J’en ai besoin.
-Ecoute, je te couvre sur ce coup-là, mais c’est bien la dernière fois. Shinbe-sama n’aime pas les blancs, tu sais.
-Je rappelle qu’il n’a pas payé ses deux dernières procédures pénales grâce à moi.
-Je lui rappellerai.


Le yakuza avait cessé d’hurler. Wadamoto en revanche continuait de pleurer.

-Il est mort ?
-Non non. Il a juste perdu connaissance.
-Foutez-le dans le béton.


Wadamoto hurle. Ils n’ont plus le choix, vu le travail fait.

-Et la fille, finalement ?
-Siegfried ?


L’allemand se lève de sa chaise, demande s’il peut emprunter une arme. Il met un mouchoir sur sa paume pour le prendre, et s’avance vers l’étudiante, qui commence à crier à son tour, et demande pitié. Ses joues sont rouges des pleurs, mais aussi des nombreuses tartes qu’elle s’est prise. Siegfried pointe l’arme sur elle. Elle crie plus fort.

-Tu veux mourir ?
-Non !! Non !!
-Tu vas retirer ces photos.
-D’accord !! Tout ce que vous voulez !!
-Je n’entendrais plus parler de toi. Sauf peut-être pour tes prochains oraux, que je superviserais avec plaisir.
-Oui !!
-Calme-toi.


Elle sanglote toujours, suffoquante. C’est dur quand on est du mauvais côté du canon.

-Quand tes copains se plaindront de la disparition de leur ami, tu diras que tu ne sais rien.

Elle acquiesce nerveusement. De sa main libre, d’une poche, il sort les papiers d’identité de la jeune femme, avec un papier plié, qu’il lève à hauteur de regard.

-Père : Satoshi. Mère : Masako. Ton frère est dans un collège spécialisé à Tokyo. Il a des problèmes ?
-Non... C’est pour les filières d’excellence...
-Oh, un petit génie. Comme toi. Ce serait bête qu’ils finissent au fond de la mer, n’est-ce pas ?
-Non... Je vous en prie...


Elle repart dans ses pleurs. Il lève les yeux au ciel, puis va rendre l’arme au criminel à qui il l’a pris.

-Tu vas lécher les pas d’Akina comme si c’était de l’or, désormais. Je te jure que si elle me rapporte ne serait-ce qu’un regard de travers de ta part, tu files le rejoindre.

Une grosse machine se met à tourner. Le béton à prise rapide coule. Le corps encore vivant est lentement noyé dedans. Le cadre de chantier est idéal : On a une belle vue sur les étoiles. Il regarde le ciel un long moment, discutera de cette poésie particulière avec l’autre yakuza. Typiquement japonais, fait remarquer le germain : Son interlocuteur rigole.

-Je te jure que tu dois tout faire pour que tout le monde oublie cette affaire. Si dans une semaine l’université parle encore de moi et d’elle, je prendrais des sanctions physiques vis à vis de toi.


7 heures du matin passés. Siegfried n’est toujours pas fatigué. Il toque à une porte, dans un quartier résidentiel tranquille.

Une femme, la cinquantaine largement passée, lui ouvre prudemment. Fatiguée.

-Madame Takagi ?

Un occidental. Elle se méfie.

-Que puis-je ?
-Je veux voir votre mari. Je suis un collègue.
-C’est grave ?
-Ca dépendra de lui.



-Vous me décevez...
-Je suis un étranger. Je suis condamné à décevoir les vôtres.
-Ne soyez pas si réducteur.


En peignoir type léopard, Takagi s’asseyait en donnant une tasse à Siegfried, qui le remercie avec dignité et froideur.

-Je vous le demande comme un service. Ne prenez pas de sanction.
-Vous êtes déjà en train d’outrepasser nos règles morales en cherchant à intercéder...
-C’est la seule fois. Je vous le promets. Je vous demande de faire comme s’il n’y avait rien entre elle et moi. Je suis venu devant vous pour vous le dire honnêtement. Je veux faire preuve de bonne foi. Vous pouvez me demander n’importe quoi.
-Elle aurait pu le faire elle-même. Pourquoi venir ?
-Parce que...


il réfléchit.

-Probablement parce que je me sens responsable de tout ça.

Mme Takagi vient s’asseoir avec eux. Elle aussi carbure au café. Les habitudes s’occidentalisent, et Siegfried trouve ça beau et con à la fois.

-Tout ça est une chance pour elle. Elle a tout eu sans moi. Sa note était honnête. J’ai pu juger de ses talents à plusieurs reprises.
-Ses talents...
-Non, je suis sérieux. Elle a envie. Elle mérite d’avoir ce genre d’opportunités. Et vous lui avez proposé parce que vous savez que j’ai raison.
-Siegfried-san...
-Je vous demande d’y réfléchir. Je refuse d’être la cause de son malheur. Je m’en voudrais.
-Pourquoi ne pas la quitter, alors ?
-Vous lui demandez de choisir entre Charybde et Scylla.
-Qui ?


...

-Elle est perdante sur les deux tableaux.
-Il faut faire des sacrifices dans la vie, Siegfried-san. Vous n’en avez jamais fait ?
-Si. Et des gens ont fait des sacrifices pour moi. Je sais que vous savez ce que c’est. Et comme moi, vous voulez éviter de faire subir ça aux gens que vous aimez.


Il soupire. Il dit qu’il y réfléchira. Le café fini, l’allemand rentrera chez lui.


Quand il rentre, elle allait partir. Il ne saura pas si elle a dormi. Il se contente de la serrer dans ses bras.

-Piqûre. Clope. Je vais profiter que tu t’en ailles. Tu sauras t’en sortir aujourd’hui. Je vais appeler ton réseau social pour qu’ils fassent retirer toute trace. Hm...

Il commence par s’allumer une cigarette. Même si elle n’aime pas ça, il a la sale impression d’un avoir besoin. Si le malt est un pur plaisir, la cigarette est sa petite addiction.

-Je ne te dirais pas spontanément ce que j’ai fait cette nuit. Je te le dirais si tu me le demandes, mais tu dois être sûre d’être prête à l’entendre.

On frappe à la porte. Il se saisit de son arme avant d’ouvrir prudemment. C’est son détective préféré.

-Mon paiement.
-Déjà ?
-J’ai des dettes. Et tu me dois deux semaines de travail.


Il porte un costume bon marché, est mal coiffé, mais a l’air tout à fait sympathique. Il sourit à Akina en s’inclinant devant elle.

-C’est vous, la métisse ? Ravi.
-Lui répond pas, Scarlett.


Tonne-t-il depuis la chambre. Il revient avec quelques billets. A vue de pied... On doit dépasser le salaire d’Akina. Le détective aura ri à la remarque.

-Y a combien ?
-Beaucoup plus. Y en a pour 25 heures de travail. Je t’en dois même pas 13, si on compte cette nuit.
-Bon. Ca va.


Ils se font l’accolade. Le japonais sourit à la blonde.

-Au plaisir, mademoiselle.
-Si tu l’approches, je te tue.


L’autre rit, et sort.

-Je vais prendre une douche. J'ai cours bientôt.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 137 vendredi 26 septembre 2014, 22:55:51

-Non, non bien sûr. Je sais que vous n'avez rien fait avec elle, Anton, sourit-elle tristement en lui flattant la joue. Malgré son état inquiétant, ses yeux fuyant et sa voix brisée, elle est sincère. Et puis les questions commencent. Elle ne sait pas trop quoi répondre, si ce n'est la vérité au départ. Concernant Franz, il a été correct, un brave homme. Elle goûte au thé, le trouve très bon mais n'ose pas le signaler. Evidemment, avec l'insistance du SS, ses beaux discours sur l'honnêteté, elle ne tient pas longtemps. En fait, elle souhaitait lui épargner cette sordide affaire. Toutefois, il est impliqué au même titre qu'elle. Ce serait malhonnête de lui cacher en espérant l'épargner.

Le téléphone passe de sa main à celle du prussien et elle ne regrettera rien. Il mérite d'être au courant. Elle, elle n'a pas le courage de réagir, pas les moyens non plus. Bien qu'elle ne veuille pas se reposer sur son amant, elle constate que dans cette histoire, c'est elle qui est désignée du doigt. Cependant, elle craint pour lui. Bientôt, elle va fondre en larmes, s'excuser A la place, elle l'écoute avec ferveur, opine de temps à autre : un sourire pâle figé sur ses lèvres. Ciel qu'elle aime cet homme. Aimer n'est peut-être pas assez fort d'ailleurs, elle l'adore. Et c'est pour ce genre de sentiments irraisonnés, ceux qui vous mènent à une guerre sanglante la fleur au fusil, qu'elle n'envisagerait jamais la solution de le quitter. Il doit passer ses coups de fils, partir ensuite. La peur s'immisce en elle. Non, Siegfried attends. Elle le retient par la manche, prend son visage émacié entre ses deux mains de femme pour l'embrasser. Et au travers du baiser sont filtrés plusieurs sentiments : la passion trône au-dessus d'eux tous.

Minuit passé de cinq minutes. Elle fait les cent pas dans l'appartement. Les haut-parleurs de l'ordinateur crachent du Haendel. Elle ne s'y fait pas à cette musique et change pour Brahms. Voilà, c'est plus joyeux, plus vivant. Respire Akina. Que va-t-il faire ? Rien d'inconsidéré, elle espère. La bonne blague. La dernière fois qu'elle lui a demandé de ne rien faire d'inconsidéré, il se l'appropriait contre une télé. Le souvenir lui arrache un faible rire, le seul de la nuit. Elle s'encourage à aller dormir, car elle aurait besoin de courage pour affronter Takagi demain.


La sonnerie du téléphone interrompe ses pensées. Elle hésite à répondre, et décroche à la hâte.

« -Oui ?
-Akina, c'est ton père. »

Oula pas bon. Il ne manquait plus que ça. Elle tente de calmer les chevrotements dans sa voix, et va se caler près d'une fenêtre d'où elle surveille l'activité dans la rue.

-Putain sans déconner, Akina, tu devrais ramener ton cul.
-Et pourquoi ? Je veux dire...il est tard...
-Discute PAS ! Ton....(Il baisse d'un ton.) connard de grand-père est là et il est furieux. Dépêche-toi de venir avant que je lui foute un pain de forain PUTAIN ! T'as 10 min. »

Elle enfile une laine histoire de braver le froid nocturne. L'été indien tire lentement à sa fin, et les nuits se font plus froides, moins accueillantes. Sac pris, clefs de voiture aussi. Elle appuiera sur le champignon, effrayée à l'idée que Jack s'en prenne à son grand-père. D'ailleurs, elle va mourir d'inquiétude. La dernière fois qu'Akira s'était déplacé à Seikusu, c'était pour la disparition de sa fille et le divorce. Qu'on veuille le croire ou  non, Kanzaki avait voulu faire pression juridiquement pour annuler le divorce. Que sa fille épouse un étranger, d'accord. Qu'elle reconnaisse son erreur des années plus tard, encore mieux. Mais un divorce dans la famille, c'est un échec et on accepte pas l'échec chez les Kanzaki.

Dix minutes plus tard, elle remonte l'allée de la maison, se dépêche d'entrer sans s'annoncer. Les éclats de voix dans le salon la guident tout de suite. C'est Ekaterina qui l'aperçoit en première et fonce sur elle pour l'isoler dans le couloir. Elles se saluent rapidement.

« - Akina, oh ma pauvre...chérie. Ecoute...tu n'es pas obligée d'y aller. Tu devrais partir, je vais tenter de....régler ça.
-Mais régler quoi ?! »

Elle repousse la russe et émerge soudainement dans le salon. Jack est assis sur le divan, il se tord nerveusement les mains. Frapper le démange. Akira est debout, bien droit, une tasse de thé à la main près de la porte-fenêtre menant au jardin. Elle approche de la table basse, près de son père et découvre la même affiche sur sa liaison avec Siegfried. Elle croit mourir de honte et ferme les yeux. Ils remarquent enfin sa présence.

« - Akina...
-Non, non Akira, putain, c'est ma fille, je règle ça.
-Non ! Et vous savez pourquoi, Walker. Parce que j'ai des relations haut placées dans MON pays. Et que j'ai reçu ca ce matin. A mon bureau, au ministère de la santé où je suis conseiller. Que des....collègues l'ont reçu, qu'il est clairement indiqué que c'est mon héritière. Je vous laisse deviner pour quoi je suis passé. Que mes adversaires politiques vont sortir ça dans la presse.
-On s'en fout....merde !
-Akina, assise. Tout de suite.
-Tu donnes pas d'ordre à ma fille.
-SI ! »

Akira qui hausse le ton, c'est impressionnant. Elle se dépêche de s'asseoir.

« - Je vais devoir intervenir. J'apprécie ton...amant, je t'aime. Mais il y a trop en jeu et ce que je vais faire, je le fais pour vous deux. Pour sa carrière à lui, pour ton avenir. Tu pars pour Londres, ce soir.Tu rejoins Hiranuma-san...
-Quoi....souffle-t-elle, complètement perdue. Elle a une toute petite voix innocente, ose à peine s'indigner. Ca lui paraît surréaliste.
-Non, non écoute-moi, chère héritière. Là-bas, il te demandera en mariage et tu vas accepter. Tu as déjà une place à l'université.
- C'est une BLAGUE ? S'écrie Jack en se redressant. Au passage, il cogne la table du pied pour se dégager un passage vers Akira. Ce dernier est droit, digne : un vrai japonais, un authentique noble. Face à la fureur de Walker il oppose son autorité naturelle et sa prestance. Aucune peur.

-Walker. Demandez-vous ce qui est mieux pour votre fille. Etre...la maîtresse d'un personnage obscur, risquer sa réputation, son avenir. Ou bien, devenir riche, avoir un mari qui pourra....rembourser le prêt de votre maison. Voulez-vous d'une deuxième Seika dans cette famille OUI OU NON ? »

L'américain reste pantois. Pour une fois, il est sobre. Avec Ekaterina dans les parages, la boisson alcoolisée s'amenuise. Il en plein sevrage, c'est difficile, mais la petite russe sait y faire. Et puis le souvenir de Seika. Sa douce Seika, l'amour de sa vie. C'est douloureux. Affreusement. Il préfère abandonner. Oui, qu'ils se démerdent.

« -Non papa....supplie Akina alors qu'elle comprend qu'il n'interviendra pas. Je t'en prie. C'est ridicule...nous sommes américains.
-Non, non Akina, putain, non. Je le suis, pas toi. Ton grand-père a raison, tu es une bâtarde. Tu me fais penser à ta mère. D'ailleurs, t'as fait comme elle, non ?
-Quoi ?
-Tu m'as abandonné pour ton boche. »

Elle ferme les yeux, encaisse comme elle peut ce revirement, cette trahison. Kanzaki approuve sobrement. 

« - Je ne renoncerai pas à lui !» s'exclame-t-elle « Vous comprenez ça ?! »
«  - Et cette rumeur qui va casser ta carrière ?
- Je m'en FICHE ! J'irai dans une autre université, à Tokyo ! Je suis pas la seule étudiante qui couche avec un prof, merde!
- Mais tu es la seule étudiante assez bête pour que ça se découvre! Tu as perdu la raison, ma pauvre fille, poursuit Akira. Tu te rends compte l'état de ta grand-mère quand on a reçu cette horreur à la maison. »

Ouch, l'argument. Elle est décontenancée, manque de défaillir. Il n'est pas sport.

« - Je t'ai laissé le choix. Maintenant, c'est terminé. Tu seras heureuse avec Hiranuma. Et tu as de la chance que sa famille veuille toujours de toi, malgré cette histoire ! Akina, si ce soir tu n'es pas à l'aéroport, pour ton vol, j'envoie la Police te chercher chez lui. A regret, je lancerai des poursuites contre lui, pour t'avoir séquestrée, je te ferai interner. Une petite-fille folle, c'est toujours moins déshonorant qu'une prostituée. Et ca me ferait de la peine, car c'est un homme que j'admire. Mais vous n'avez pas fait les choses correctement, et vous le payez maintenant. »

Elle n'écoute plus son grand-père et se tourne vers Jack, implorante, les larmes au bord des yeux.

« - Papa...je t'en supplie. C'est...c'est un ancien de l'armée, comme toi. Tu as donné ta bénédiction.
-Bordel, bordel, bordel.... »

Il se relève, prend sa fille par le bras et la traîne dans la cuisine afin de lui parler à voix basse, loin des oreilles d'Akira.

« - Akina. Je suis désolé pour la dernière fois. Ecoute...j'y vois plus clair maintenant. Un peu. Tu vas à Londres, tu attends que les choses se calment ici et tu reviens. Ton boche il t'attendra bien.
-Mais on veut me marier ! Comment tu peux permettre ça, au nom des lois de l'Amérique, du libre-arbitre....
-Moi tu sais, je n'ai jamais été libéral que pour les armes alors, le reste. Plus tu résistes, plus j'ai envie de foutre une trogne à pépé niak. Si je fais ça, c'est la prison directe pour moi, armée américaine ou pas. Alors, laisse-toi faire, reviens quand c'est fini.
-Maman ne te le pardonnera jamais.... »

VLAN, la claque est partie brusquement. Il a rompu le contrat. D'ailleurs, il cogne sa fille une seconde fois. Ekaterina et Akira accourent rapidement pour le séparer d'elle.


« - Ne me parle pas de ta mère BORDEL ! Elle aurait accepté MERDE, FAIT CHIER ! Lâchez-moi !
-Walker, du calme ou j'appelle la Police !
-Laisse-moi Akira ou je t'en colle deux aussi !
-WOW Jack arrête ! Hurle Kitty. »

Il réussit à se libérer de leur poigne, pointe sa fille de l'index.

« - Je t'ai trop laissé faire comme tu voulais, je me suis dit que ça allait te rendre moins ingrate. J'étais pas d'accord pour ce foutu mariage de merde arrangé. Mais putain qu'est-ce que tu le mérites. Je me suis occupé de toi après le départ de ta mère, t'as manqué de rien NON ? REPONDS ? »

Réfugiée contre le plan de travail, elle ne dit rien. Parce que tout est faux, elle a travaille pour se nourrir, payer ses frais d'université, et les factures. Lui, il était trop occupé à boire et maintenant qu'il se réveille, elle se demande si elle ne préfère pas le Jack d'avant, l'alcoolique.

« - Ce soir, tu prends cet avion. Tu dis rien au boche, je m'en occuperai. On lui dira que...tu ne veux plus de lui, que c'est ton choix. Akina, si tu lui dis UN MOT, je te jure que tu ne remettras plus les pieds ni en Amérique, ni au Japon. »

Kanzaki fouille dans la poche intérieure de sa veste et tend un billet aller simple pour Londres. Elle hésite à le prendre, les larmes coulent toutes seules.

« -Je ne peux pas...murmure-t-elle, sous le choc.
-Tu crois que tu lui apporteras quelque chose dans la vie à ce garçon ? Ma fille, il faut te réveiller. Revenir dans le monde réel.  »

Il insiste, et elle attrape le billet sèchement, retient un sanglot grave et se précipite vers la sortie. Les deux hommes ennemis se regardent, et Jack finit par sortir dans le jardin en claquant méchamment la porte de la véranda. Vodianova s'est déjà jetée à la suite d'Akina.

« -Attends ! »

La métisse ralentit le pas.

« -Je lui dirai moi. Je lui dirai que tu n'as pas voulu, qu'on t'y oblige. »

Scarlett hésite, la main sur la poignet de porte, effarée.

« - Jack ne te laissera pas faire. Il va surveiller tes déplacements.
-Je lui mettrai des somnifères dans son seul verre autorisé de la journée et j'irai. Je ne pourrais pas avant ce soir, ce serait trop suspect de lui proposer ce verre avant l'heure prévue, moi qui suis intransigeante là-dessus, mais je le ferai. Promis. »

Akina ne répond pas, ouvre la porte.

« -Attends ! Entre nous, ils n'ont peut-être pas tort tu sais. A Londres, Tsoukanov ne te retrouvera pas.
-Tu dis ça pour moi ou pour toi ? »

Et elle repart. Elle mettra du temps avant de démarrer, effondrée sur le volant, pour pleurer de rage. Sur le siège passager, son billet de départ. Elle le range furieusement dans la boîte à gant. Merde. Elle frappe sur le tableau de bord, prend une grande inspiration et allume le contact.

Il est 3h quand elle retrouvera le domicile de Siegfried. Comment va-t-elle faire ? Prendre ses affaires ? Faire ses valises ? Non, elle va tout laisser. Il comprendra peut-être par là qu'elle n'a pas choisi. Elle croit dur comme fer que son grand-père mettra ses menaces à exécution. Et si Jack découvre que Siegfried a menti,qu'il n'a jamais été dans l'armée américaine, ce serait encore plus difficile de revenir. Elle s'assoit sur le lit, pleure encore.

Avant de se coucher, elle vérifiera que les coups de Walker n'ont pas fait de marque. Sa joue est rouge, mais rien qui ne s'estomperait pas avec du maquillage. 7H, le lendemain, elle retrouvera un semblant de sourire. Un faux bien sûr. Elle se doute qu'Anton rentrera bientôt, enfin elle l'espère. Avoir passé la nuit sans lui a été une véritable épreuve. Oh si elle part à Londres, elle va haïr Hiranuma-san, le détester de tout son être. Du calme. Elle se prépare, se maquille, force un peu que d'habitude sur le fond de teint. Elle finit de boutonner son chemisier quand l'allemand revient. Et elle se jette volontiers dans ses bras, l'étreint de ses maigres forces.

« - Tu...tu t'es donné assez de mal...comment vas-tu ? »

Oui, elle le tutoie. Elle est troublée. Confuse. Il faut vire corriger ca avant qu'il se mette à la questionner, la presser comme hier.

« -Evidemment que je veux savoir ce que vous avez fait cette nuit...ce ne sera jamais aussi grave que d'avoir tué des centaines de civils... »

Ca, c'est très malin Akina. C'est peut-être la dernière journée que tu passes avec lui. On s'annonce à la porte. C'est un japonais qui a l'air de connaître Sigfried. Tandis que ce dernier file vers la chambre, elle s'apprête à rendre le salut mais se ravise sous les ordres de son maître. Elle sent bien que l'inconnu la dévore du regard, dans l'encadrement de la porte. Elle se sent affreusement gênée et finit par lui tourner le dos. Ils règlent leurs affaires, elle préfère ne pas écouter, salue poliment quand il faut dire au revoir.

Elle entend le détective rire, voudrait bien savoir pourquoi, mais elle ne se sent pas bien. Sous son maquillage, elle est toute pâle. C'est vrai qu'elle n'a pas mangé la veille, son corps réclame justice. Un nouveau sourire pour Siegfried. Un sourire de baronne. Elle se remémore ce qu'il lui a dit sur l'honnêteté, la confiance. Mais si ces deux-là le mettent,lui, en danger. Si Kanzaki décide d'entrer en guerre contre l'allemand, il a les moyens pour, les relations et s'il s'allie à Jack, c'est pire.

« Bonne douche et bonne journée, mon amour. »

C'est la première fois qu'elle l'appelle ainsi. Sa voix en vibre d'émoi. Elle regrette, au final de ne pas l'avoir appelé ainsi plus souvent.

« Je vois Takagi a 12h et puis...j'ai cours, jusque 18h, si je suis en retard ne m'attendez pas pour souper. »

Elle se rapproche de la porte de la salle de bain.

« - Je vous aime, mein Herr. Je ne vous l'ai jamais dit parce que....ca me paraît bizarre mais, je suis heureuse d'être votre propriété. Votre baronne. D'ailleurs, je porte mon collier aujourd'hui. Prenez soin de vous. »

Arrête, pourquoi tu fais paraître ça comme des adieux, tu es folle ! Elle réajuste le foulard autour de son cou, celui qui dissimule le collier de cuir.




«  - Vous comprenez qu'avec tout ça, je ne peux pas vous garder comme assistante. Ce ne serait pas sérieux. Mon laboratoire a eu une réputation à tenir. Les petites coucheries entre étudiants, ça va. Mais un professeur. Et surtout, vous laissez prendre avec lui. »


Elle aurait dû s'en douter. Remarque, ce n'est pas la pire nouvelle de la journée et c'est peut-être mieux ainsi.

« - Vous savez l'amour...
-Entre nous, Walker-san. Siegfried est un professeur doué, un collègue presque irréprochable. Mais il a sa réputation. Etes-vous sûre qu'il est capable d'aimer ? Depuis son arrivée ici je ne l'ai jamais vu fréquenter la même femme. Quoique c'est sa vie, je ne lui reproche rien, mais....vous êtes mon assistante.
-Mais moi je l'aime, c'est suffisant, Takagi-sensei, mais étiez-vous satisfait de mon travail ?
-Oui très, vous êtes encore novice mais. Vous ferez une belle carrière si vous vous reprenez.
- Pourrais-je vous demander un service ?
- Je vous écoute. »

Sa main farfouille dans son sac et elle lui tend une petite farde qui contient la lecture de la séquence ADN de Siegfried.

« - Vous êtes plus grand spécialiste que moi, j'ai eu à analyser des échantillons assez étranges lors de mes recherches, pourriez-vous me dire par mail ce que vous en pensez ?
-Mais absolument, Walker-san, je suis heureux de vous voir toujours aussi impliquée. Bien sûr, j'accepte toujours de superviser votre mémoire. Le professeur Reuters comprendra bien aussi. 
-Merci »

Elle s'incline poliment, tourne les talons mais :

« - Une dernière chose. Il est venu me voir. Pour...me convaincre de vous garder.
- Quand cela ?
- Tôt ce matin, très tôt. Je me suis peut-être trompé sur son compte, vous savez. Après tout, on ne peut pas prétendre connaître un homme.
- Non, vous avez raison. Faîtes attention à lui, voulez-vous. »

Le souci étant qu'elle commençait à connaître Anton, que rien ne changeait. Dans les couloirs de la fac, elle marchera d'un pas très lent. Quelques regards se posent sur elle, critiques. Elle s'en fiche, n'a plus le coeur à se soucier des autres. Pour la première fois de sa vie, les cours lui paraîtront n'avoir aucun sens. Elle ne prend pas de note, s'isole dans un coin de l'amphithéâtre. Elle surprend une discussion entre deux étudiantes : « Moi aussi j'ai déjà couché avec un prof, mais il faut juste savoir rester discrète. » En remarquant Akina tout près, elles se taisent.  Soupir. Agacement. Colère. Elle devrait prévenir Kenneth de son départ. Mais non, tout est de sa faute, s'il ne t'avait pas balancé à Wadamoto. Oublions l'irlandais alors.



A 18h30. Elle est déjà dans le terminal. Pour bagage, elle n'a qu'un sac à main. Son passeport qui ne la quitte jamais, par mesure de prudence et son billet. Elle observe les enfants courir dans l'espace d'attente, capte les différents messages vocaux qui sont diffusés à l'adresse des voyageurs. Plusieurs fois, elle menace de repartir, de rentrer à la maison. Chez Siegfried. De se déshabiller pour lui, de toute oublier sous la violence de sa passion. Peut-être qu'elle mettrait du Strauss, pour danser encore.
« Modifié: vendredi 26 septembre 2014, 23:38:08 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 138 vendredi 26 septembre 2014, 23:50:33

Il ira donc en cours. Drogué, évidemment. Son sérum fonctionne à plein dans ses veines. Il se sent un peu sous tension, agressif, nerveux. Sans sommeil pour se purger, il accumule les effets du venin. La fatigue qu'il dissimule sans vraiment la guérir se terre dans un coin, et aggrave son mal. Et les événements de la veille n'aident pas à son calme.

Il enchaînera deux cours le matin, un repas, puis un amphi. Une élève, qu'il n'a pourtant jamais baisé, vient le voir à la pause, et lui parlera sur le ton de la confidence de ce qu'elle a vu. Il l'informe qu'il est au courant. Qu'il n'en parlera pas, ça ne mérite pas. Elle partira pas convaincu. Tant pis.

Le téléphone vibre en plein cours. Sans s'arrêter de parler de l'optimisation fiscale des pays du tiers-monde, il consulte son écran. C'est son détective. S'il se permet d'appeler pendant « ses horaires de fonctionnaire », c'est probablement que c'est plus urgent que pour réclamer quelques billets.

-Deux secondes, les enfants. Oui ?
-Tu fais quoi ?
-Je donne un cours à de charmants étudiants étonnamment attentifs.
-Y a un billet enregistré au nom de ta nana.
-... Un billet ?
-Oui, un billet d'embarquement, un truc d'avion quoi !
-Au nom de... ? Ah !


Gros soupir de soulagement. Siegfried a eu peur. L'ascenseur émotionnel redescend.

-C'est rien. C'est pour l'Europe ?
-Euh. Oui.
-Tout va bien. Un mariage, dans quelques semaines.
-... Quoi ? Non, c'est pour ce soir hein.
-Comment ça ?
-Ce soir. Enfin cette après-midi. 19H et quelques.


Douche froide. Brusque remontée. Dépressurisation. Mesdames et messieurs, notre appareil traverse... etc.

-Qui l'a payé ?
-Euh... Attends, bah, c'est un truc à la con. Rah j'l'ai plus... Le prénom ressemble au sien.
-Merci.


Siegfried a déjà raccroché. Il regarde un moment le sol. Il a oublié où il était l'espace d'un instant.

-... On rentre ainsi pile dans le champ de cette loi. Les recettes fiscales non-déclarées au Japon, mais dans ces pays-là, seront donc désormais... comment dire... Attendez, j'ai mélangé mes phrases. Pardonnez-moi, j'ai changé mes notes récemment. Bon. Hm... OK, on va juste passer au plan. Premier paragraphe, les mécanismes d'action directe.


Akina n'aura qu'à se laisser porter par le fabuleux courant des transports en commun. Une horaire est indiquée, avec un lieu. La foule s'y déplace. Elle suivra, tout simplement, surveillée par le chauffeur de son grand-père. Elle passera les portiques et les vérifications de titre. D'ici-là, elle ne peut plus faire marche arrière. Direction l'avion. Aller simple.

Alors qu'elle marche, un gros éclat de voix derrière. Serait-ce Siegfried qui l'appelle ?... Non. Pas du tout. Il y a juste un début de bagarre entre deux personnes, juste à côté du chauffeur qui, tout raide, alterne son regard entre la rixe et Akina, pour être sûr qu'elle ne fasse pas demi-tour. Petit homme noble et raide, sans grande envergure mais probablement plein d'honneur. Les deux hommes sont vites séparés par des passagers, prennent des chemins différents.

Akina ne doit pas avoir d'espoir. Il faut qu'elle le comprenne maintenant.



Derrière le chauffeur, pourtant, un homme dépasse nettement. Un costume noir, des cheveux noirs, et deux têtes de plus. Un blanc. Pas plus blanc que lui dans ce pays. Siegfried est là, juste derrière. Le conducteur ne l'a pas vu. Il croise le regard d'Akina, au loin. Nul besoin de courir. Il ne semble pas vouloir la retenir. Il a compris. Il n'y a rien de plus à dire. Il se contente de lever la main en guise de salut, digne. Juste après, cette même main va s'enfermer sur son cou. Elle sait qu'il signifie son collier. Elle ne sait peut-être pas qu'une nouvelle-fois, il se désigne comme lui-même enchaîné.

Il tourne les talons. Disparaît dans la foule.



Revenu chez lui, il aura cassé une chaise. Pur besoin primaire. Il hurlera, aussi. Sa haine est sans limite. Il n'a pas envie de briquer comme un malade jusqu'à ce qu'on puisse faire un banquet d'aristocrate à même le sol. Il veut tuer, faire mal, encore et encore. Rien ne lui paraît plus bandant. Il sait que si Akina était à portée de main, elle prendrait très cher, se ferait salement dégrader, et finirait avec quelques bleus sans doute. Mais si Akina était là, il n'aurait pas une telle rage. Les larmes coulent sur ses joues, mais ce n'est pas une simple peine : C'est de la haine pure et simple qui déborde. Agenouillé, il porte un coup violent contre le plancher. Le bois craque. Ses doigts avec. Le sang gicle en une petite étoile autour de l'impact, huit points de profondeur divergente. Il hurle encore.

Quand le calme sera revenu, il aura pris le bus. Pas pour aller voir un professionnel des planchers amochés, mais pour débarquer chez Jack. Il tentera de rester le plus calme possible, mais l'américain montera vite en pression. Sieg s'en fout. Il envoie chier le sujet d'Akina après s'être énervé dessus pendant dix bonnes minutes. Il peut le traiter d'enculé de boches qui a humilié sa fille, il s'en carre. Il demande quand était la dernière fois qu'il a vu Seika. … OK, là, Jack le prend comme une attaque personnelle, comme si l'allemand faisait le rapprochement avec Akina. Comme cette dernière en a fait mention juste avant, c'était plausible.

Jack se jette alors sur lui. Le poing levé. Comme dans une scène au ralenti, Siegfried a le temps de le voir arriver. Et il en ressent un profond soulagement. Il ne bouge pas. Ne pare pas. N'esquive pas. Il accepte sciemment de se prendre un pain en pleine gueule.

En fait, c'est sans doute pour ça qu'il est venu ici, en premier lieu.

Le coup l'envoie deux mètres plus loin. Il a de l'impact, ce fils de pute. Ekaterina essaie de retenir Jack. Siegfried se relève et lui demande de s'éloigner. « S'il te plaît. On règle ça entre hommes ».

La suite sera cinq minutes d'une violence inouïe. Tandis qu'il s'amochent salement, visant peu la gueule mais tentant pas mal de s'enfoncer la cage thoracique, le bide, et se tordre les membres, Siegfried lui balance tout. Ouai, tout. Non, j'ai pas été Marine. Armée allemande mon con. J'ai vaguement menti sur mon nom. Tout ce que je voulais c'était t'empêcher de frapper ta fille. Tu sais quoi ? J'me suis même pris d'affection pour toi. J't'aime bien connard d'américain de merde. Et ta fille, je l'aime. Non seulement je l'aime mais en plus, j'en ai la propriété. Et tu me l'as retiré, putain, t'as osé. T'as osé. Je l'aime.

Ca se finira avec une violente clé de bras où Jack fini la gueule au sol, complètement paralysée. Siegfried saigne du nez. Ca coule sur son adversaire. Ekaterina est terrifiée.

-Je veux savoir où et comment tu as vu pour la dernière fois ta femme. Je veux que tu me dises qui, si ce n'est ce vieux con d'Akira, pourrait savoir où elle se trouve. Ne serait-ce qu'un indice.

Siegfried s'écroule au sol. Il en avait tellement besoin. Il se sent mieux. Putain, il a mal aux hanches, au bras gauche et au genou droit. La gueule, ça va. Jack sait y faire. Il peste. Grogne.

Il explique qu'il a baisé l'enculé qui a fait ça à Akina. Qu'il a baisé sa meuf. Qu'il a tué pour elle, qu'il recommencera. S'il faut tuer le grand-père, la grand-mère et le prétendant, il le fera. Même toi, Jack : Si j'ai besoin, je te bute. Mais on va me la rendre.



Il aura le nom d'un avocat. Il passera une bonne demie-heure avec lui. Il était tellement à cran, sur la fin, qu'il était sur le point de sortir son arme pour lui foutre sur la tempe. Mais...

-... Ecoutez. Je vais voir ce que je peux faire. Je vous recontacte dans une semaine, sans faute.

Sans faute ? Sans faute. Il voudrait l'embrasser. Il part.

De la semaine, il aura fait cours. Strictement cours. Il arrive à l'heure pile, il part à l'heure pile. Il ne voit plus grand-monde. Il s'accorde parfois une heure supplémentaire pour ceux qui veulent rester dans l'amphi, lui poser des questions et avoir des précisions sur le cours, comme il lui arrive de le faire souvent. Il rentre ensuite chez lui, se terre avec de la musique, un film, fait la cuisine. Sa vie lui paraît désespérément terne. Mais il n'a rien envie de faire.

C'est en préparant un filet de poisson qu'il se rend compte qu'il revient à sa vie précédente. Celle loin avant Akina. Celle où il était seul. Il faisait un travail alimentaire, se shootait avec des produits récupérés et presque frelatés pour survivre, rentrait, ne voyait personne et ne faisait rien. Du tout où il se demandait ce qu'il était, et pourquoi. Avant qu'il n'essaie d'être normal. Enfin... De donner l'impression au monde entier qu'il était normal.

Quatre mails non-lu. Il saute directement sur l'un d'eux.

Citer
Je ne sais pas si...si je suis autorisée à vous écrire. Peut-être, mais quelle importance. Nous sommes loin l'un de l'autre. Je peux vous dire, maintenant, que ce n'était pas ma décision. Je déteste avoir l'impression de me justifier. Toutefois, pardonnez à mon père et à me grand-père. Même si je leur en veux énormément. Je crois que, chacun a voulu faire pour le bien de l'autre. Voilà où mènent les sacrifices.

Anton. Mein Herr. Mon aimé. Vous me manquez terriblement. A mon arrivée, il y a trois jours, je suis tombée malade. Je quitte peu le lit, selon le médecin c'est une mauvaise bronchite. Il fait si froid ici, pour un mois de Septembre.

Hiranuma-san a fait sa demande. Ses parents étaient là. Je crois que j'ai dit oui, je ne me souviens plus. Peut-être que c'est mon défaut au final : d'obéir. A mon grand-père, à vous. Je me sens tellement incomplète sans vous.

Votre Scarlett.
Qui vous adore.

Elle est géniale. Putain. Il en pleurerait de nouveau. Il le lira, encore, et une troisième fois. Et prendra la décision de ne pas lui répondre.

C'est plus dur pour lui que pour elle.


Le téléphone sonne. Il se jette dessus.

-Maître ?
-C'est moi.
-Je suis désolé. Je n'ai rien pu faire.
-Vous n'avez rien pour moi ?
-Rien de ce que je vous ai dis de plus. Elle est probablement aux Etats-Unis. Si vous tenez toujours aux poursuites, il va falloir laisser faire la justice américaine qui se chargera de la retrouver pour nous.
-Justement. Vous avez compris qu'on ne peut pas leur faire confiance, sur cette affaire. Les enjeux sont nationaux. Le gouvernement japonais est impliqué.


Siegfried est désespéré. Purée. Pourquoi. Pourquoi !? Après un long silence, l'avocat, la voix hésitant, le relance.

-Par contre.
-Quoi !?
-J'ai pensé à quelque chose. J'ai été réglé après le divorce. Le virement venait des Etats-Unis.


Lumière dans la nuit.

-Je n'en ai théoriquement pas le droit... Mais j'ai contacté Maître Hirotada. Il m'a dit que vous étiez quelqu'un de confiance.

Oui, putain, oui !

-Je peux vous faire parvenir l'acte.



Le temps était gravement compté.

Le jour même, il avait reçu un autre message, qu'il avait dévoré avec empressement.

Citer
Je me suis rétablie, première journée de cours à Londres. J'ai porté votre collier. J'ai eu envie, terriblement envie de vous. Grand-papa m'a dit au téléphone de vous oublier, mais je n'y arrive pas. Hiranuma-san m'a certifié qu'il ne me toucherait pas avant notre mariage, qu'il me laissait du temps. Je vais devenir malade si je dois partager la même couche que lui.

Alors, je me suis dit que le mieux était de penser à vous, à ce que vous me feriez. Je ne sais pas si je devrais vous le dire. Toutefois, je rêve de nous, souvent. Vous me menez à l'autel, dans votre uniforme de SS, je suis en robe de mariée, nous passons devant le pasteur et...devant tous les convives, nous consumons notre union à même la chaire des sermons. Vous m'y besognez si rudement que je me réveille d'un coup, humide d'excitation. Je suis obligée de me masturber pour me soulager, et je gémis votre nom.


Votre Freifrau.

Et il s'était astreint à ne pas répondre, une nouvelle fois.

Le pénal n'était pas sa véritable spécialité. Quand bien même défendait-il souvent sur le terrain du criminel, il avait retrouvé une soudain passion pour le droit bancaire. Huit jours de bataille intensive. Il pressait tous ses interlocuteurs. Au Japon, aux Etats-Unis, en Allemagne. Quand le mail d'un inconnu russe atterrit sur son mail, il exulte.

C'était une banque aux Etats-Unis. Le compte avait changé de main, était désormais domicilié ici. Ce n'était pas celui de Seika, non : Il portait le nom d'un militaire.

Re-coups de téléphone, re-mails, re-déplacements. Le lendemain, il a sa réponse. Une base. On continue à tracer. Il déploie des trésors d'ingéniosité. Les quelques mails reçus l'aident.

Citer
J'aimerais savoir que vous allez bien.
J'ai écrit à Takagi-sensei, et il m'a dit ne pas vous avoir vu depuis un moment.

J'ai besoin de vous. 

Votre Scarlett.

Citer
Une date a été arrêté pour le mariage. Pour dans dans trois mois. Il se fera au Japon. A Tokyo.
Hiranuma m'a embrassé pour l'occasion, j'ai cru que....et puis, j'ai fait comme si c'était vous.

Dîtes-moi,vous savez, un mot de vous et je laisse tout tomber, je prends la fuite. J'ai encore de l'argent de côté. Donnez-moi une ville, et je m'y rendrai.

Votre Scarlett.

Elle est merveilleuse. Il doit tenir.


Le bail d'une maison a changé de main pile deux semaines avant la disparition de Seika. Trop facile.

Il n'y a plus qu'à rentrer aux Etats-Unis. Grosse maladie. Il s'amochera volontairement la mâchoire avant de consulter. Comment fait un prof qui ne peut pas parler ? Il demande deux semaines d'arrêt. Jackpot. Un billet pour le Canada. Quel beau pays, le Canada.



-Bonjour.

L'inconnu était mignon. Probablement pas un américain, au vu de l'accent.

-Excusez-moi de vous déranger. Je cherche, euh...

Il regarde gauchement sur une carte, qui s'envole à cause du léger vent chaud.

-St James.

La personne tenant le volant lui sourit, puis lui fait signe de monter, un peu blasée, elle peut bien faire cette concession. Elle y habite. Coïncidence ! Génial ! Il monte alors dans la voiture. Merci, madame, merci. Sans vous j'aurais continué à marcher... Purée, le Nevada. On ne l'y reprendra pas.

-Vous venez d'où ?
-De loin. Trop loin. Et vous ?


La conductrice fronce les sourcils, se renfrogne visiblement.

-De même.
-Ca se voit. Japonaise ?... J'ai visité le Japon. C'était... quelque chose. On m'y a raconté une histoire. Je peux ?


Elle acquiesce, sans conviction, tandis que l'étranger consulte ses mails. Il en a reçu un il y a quelques temps. Il regarde la date. Merde. Ca presse. Deux secondes, demande-t-il. Il lit le mail... Oh.

Citer
Si cela veut dire que je dois arrêter de vous écrire, que vous m'en voulez.
Très bien.

Je vais ai joint dans ce mail, un dernier cadeau. Profitez-en, ca me fera plaisir, j'ai pris plaisir à le confectionner en tout cas. Je ne vous importunerai plus de mails après cela.

Votre(?) Scarlett.

Pièce Jointe : Vidéo004 (Durée, 10 minutes. Décrivant Scarlett dans une chambre d'ancien style, en train de se déshabiller, et de fil en aiguille, danser, se toucher. Elle porte son collier de cuir)

Il voudrait s'arrêter, maintenant, le lire, se branler, peu importe, putain. Il se contient.

-Je disais. C'est l'histoire d'un type qui... enfin, un type, ou une nana, peu importe. Bref. Un jour... Un jour, rien ne va plus dans sa vie. Alors il, ou elle, plaque tout. Presque obligé, vous voyez. Et... Hm. Il doit reconstruire une identité. Et plus cette personne avance dans la vie... Comme moi dans ce désert, 'voyez, et plus la personne se rend compte qu'elle n'arrive pas à ne pas regarder vers le passé. Quoiqu'elle fasse, quoiqu'il lui arrive, c'est son « avant » qui reste gravé. La personne regrette, normal. Elle se dit qu'elle aurait dû se battre plus. Mais... Non, au final, la personne se résigne. C'aurait été inutile de se battre plus. Des choix ont été faits, il faut s'y tenir. Cesser de regarder vers le passé, et se tourner vers l'avenir.

Une pause. Il tapote un peu sur son téléphone, puis la regarde de nouveau. Il lui tend un papier, qu'elle lira nerveusement en tenant son volant, sans prendre en compte la route, une longue ligne droite de toute façon.

« Je suis le petit ami de votre fille. Elle m'a été enlevée. Je veux qu'elle me revienne. Aidez-moi. »

-Hm... Ouai. Enfin. Bon. Je sais pas pour vous... Mais j'ai jamais été fan des histoires à morale.


Quelques secondes avant, Akina avait reçu un mail d'une adresse inconnue. Elle pensera sans doute au Spam, et c'est légitime.

Citer
Veronalfrompetropolis@gmail.com

Subject : Where am I born ?

« L'exploit de Magellan a prouvé, une fois de plus, qu'une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables. »

- From Wikiquote
« Modifié: samedi 27 septembre 2014, 10:55:52 par SSiegfried »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 139 samedi 27 septembre 2014, 18:00:22

A la fin de la lecture du message, la conductrice donne un coup de volant brusque, se déporte sur la bande d'arrêt d'urgence et freine brutalement. Décidément, mère et fille aurait bien la même conduite : suicidaire. Elle rejette le mot sur le tableau de bord,passe une main dans son propre dos, au niveau de la ceinture afin d'extirper un Beretta, du calibre de ceux qu'utilisent les militaires américains. Elle le pointe sur Siegfried, alors qu'ils sont toujours dans le véhicule.

« - Descendez. Faîtes semblant de regarder le pneu arrière droit. Au moindre faux geste, je laisse votre cadavre sur le bord de la route. ».

Il se sera exécuté qu'elle le suit en quatrième vitesse. Elle contrôle d'un regard les alentours puis tire dans le pneu. Oups une crevaison, ce charmant autostoppeur peut bien l'aider à réparer. Ils pourront parler. La quarantenaire range l'arme de service dans sa ceinture, sous son chemisier pâle. Elle ne ressemble pas à Akina, enfin si : le regard, clair, grand et quelques mimiques peut-être. Et elle songe à sa fille tandis qu'elle extirpe du coffre, une roue de secours.

« - Je n'ai pas le droit de vous parler, et surtout pas de ça. »

Passons sur le comment l'a-t-il retrouvée. Elle a un devoir de réserve, une interdiction stricte de ne plus retourner à ses affaires passées. Elle a signé, c'est dans le contrat. Propriété du gouvernement américain. Toutefois, merde, il s'agit de sa fille. Dont elle n'a plus aucune nouvelle depuis trois années, bientôt quatre. Et voilà que son petit ami débarque ?

« Que se passe-t-il avec Akina? Elle va bien ? Elle est en danger ? »

L'instinct maternel refait immédiatement surface, elle va mourir d'inquiétude si elle n'a pas d'explication dans les secondes à venir.


Trois semaines plus tôt.

Elle aborde l'Europe pour la première fois de sa vie. Les douaniers sont assez formels, elle passe les portes de sortie avec une foule d'autres voyageurs. C'est Takeshi qui l'attend de l'autre côté, il la reconnaît tout de suite. Elle est belle, radieuse même mais trop peu vêtue pour la saison anglaise. Galant, il se débarrasse de son imperméable et le dépose sur les épaules dénudées d'Akina.

« -Heureux de te voir. Bienvenue à Londres. »

Il n'y tient plus et lui embrasse le front.

« - Tu as fait bon voyage ?
-J'ai faim...
Oui, une voiture nous attend, mais on peut faire un détour par...un fast-food, tu aimes ça ? »

En l'état actuel des choses, elle mangerait n'importe quoi ou presque. La tenant toujours par les épaules, il la guide vers un petit restaurant dans la galerie commerciale de l'aéroport. Elle avale tout ce qu'il aura commandé : le sandwich, les frites, et même un cupcake au chocolat.

« - Grand-papa t'a tout raconté je suppose ?
-C'est pas comme si je ne savais pas que tu couchais avec cet enfoiré.
-Je ne te permets pas de parler de lui comme ça, s'agace-t-elle rapidement.
-Mais tu vas être ma fiancée, maintenant. Ma chérie, il va falloir accepter que l'idée de te partager m'est insupportable. Viens, la voiture nous attend. »

L'air humide et frais du Londres pollué agresse ses poumons. Elle est frigorifiée même dans l'imper' prêté. Hiranuma pressera le pas pour qu'elle puisse se réfugier dans la voiture. Hélas, le mal sera déjà fait. Le soir même, un médecin est dépêché d'urgence dans un hôtel particulier londonien, là où loge Takeshi. Il examine la patiente, lui diagnostique une bronchite, mauvaise acclimatation, rien de grave. Du paracétamol pour la fièvre, du sirop pour la toux. Pas besoin d'antiobiotiques pour le moment, elle va s'en remettre. Mais au lit, pour quatre jours au moins. La température la fait délirer, plusieurs fois elle réclame Anton. Anton ? C'est qui ? Le jeune avocat décide d'ignorer les délires de sa promise, la veille quand il le peut. Comme première arrivée, il espérait mieux.

Deux jours plus tard, elle est pratiquement remise. Acculé par son travail, le japonais a temporairement engagé une infirmière à temps plein pour s'occuper d'Akina. Il y a bien une domestique aussi, une pure anglaise : vieille et rêche qui ne lui parle presque jamais. Le soir même, elle doit rencontrer les parents de Hiranuma-san au cours d'un dîner. On lui aura acheté une robe de soirée afin d'être présentable au Ritz de Londres. Elle a encore un peu de fièvre, mais la gouvernante l'a pressée, coiffée, habillée, forcée à avaler une cuillère de sirop.

Elle sera un peu perdue en demandant la table réservée au Hiranuma. Mais bien sûr, Mademoiselle, par ici je vous prie. Sa robe couleur beige traîne au sol et le serveur l'installe aux côtés de Takeshi, face à ses futurs beaux-parents. Le front d'Akina brille un peu. Elle a chaud.

La demande sera impeccable, genou au sol, discours romantique, bague coûteuse, applaudissement de la haute-bourgeoisie venue souper.

Non.

« Oui... » soupire-t-elle d'une voix tremblante, un sourire contraint aux lèvres avant que le japonais ne lui passe le bijou au doigt.


« -Alors, Akina-san, vous allez reprendre vos études de biologie ici-même ? Demande le père.
-Oui...
-Vous ne mangez rien chère fille, s'inquiète la mère en ayant lorgné sur l'assiette encore pleine et froide.
-Euh...non... »

Walker n'aura pas beaucoup de conversation ce soir-là. Entre l'amertume et la bronchite, elle tousse plusieurs fois dans sa serviette, le plus élégamment possible. Quelle malédiction. Finalement, elle exigera de rentrer à la maison, elle ne se sent pas bien, s'ils veulent bien l'excuser. De retour à l'hôtel particulier, on leur sert du thé qu'ils prennent dans la bibliothèque qui fait également office de bureau à Takeshi. C'est là, explique-t-il, qu'il reçoit ses clients. Il n'a pas voulu remeubler l'endroit de manière moderne, le style victorien rassure les britanniques qui passent s'offrir ses services. Assise sur un fauteuil, toujours en robe de soirée, elle sirote le breuvage en silence, l'écoutant parler.

« - Mais, rajoute-t-il, je vais bientôt acquérir un manoir dans le Yorkshire, nous nous installerons là-bas, loin de la ville et ses tracas.
-Et mon travail ?
-Pardon ?

Une quinte de toux retarde sa réponse, et elle s'exprime d'une voix enrouée :

-Je compte travailler après mes études.
-C'est de cela dont je voulais te parler. Tu n'en auras pas besoin. Tu pourras t'occuper, jardiner dans le parc, être ma secrétaire, nous serons une équipe.
-C'est une plaisanterie ? »

Il ne plaisante pas. Elle dépose la tasse de thé sur une petite table, se redresse afin de prendre congé de lui. Il essaie de la retenir, mais non. Elle en a trop entendu. La porte claque derrière elle, les murs ont tremblé. Puis elle monte les escaliers jusqu'à sa chambre privative, le seul endroit où il n'entre pas, défait son chignon, quitte sa robe coûteuse et s'effondre dans le lit. Siegfried lui manque terriblement. Elle se promet de lui écrire le lendemain, car il est impossible de faire sans. Ces trois derniers jours sont éprouvants. Elle a dû en premier lieu prévenir Marisol qu'un colloque scientifique à Londres l'a empêché d'être présente avant leur départ pour Tokyo. En échange, elle reçoit les dates pour le mariage à Vienne, parfait.



« Je suis le professeur Alfred Miller, spécialiste en nanobiologie et protéomique. J'ai reçu votre dossier de l'université de Seikusu, vous n'avez que d'excellentes recommandations. Je connais bien Chris Reuters, un vieux camarade de fac. Je vous souhaite la bienvenue. Niveau administratif, ce sera compliqué, nous n'avons été prévenus de votre arrivée qu'il y a quatre jours. Il va falloir être patiente... »

Et le discours se poursuit sans qu'elle n'y soit totalement attentive. Elle finira par regagner le haut de l'amphithéâtre et le cours débutera sur les connexions intercellulaires dans l'organisme humain. Deux ou trois camarades vont tenter de l'intégrer, mais elle prétexte avoir du travail ou un rendez-vous chez le médecin ; elle déteste l'Angleterre. Hiranuma n'a pas souhaité qu'elle prenne les transports en commun, elle a un budget pour les taxis et doit s'en servir. Les trajets se résument à la faculté et au domicile du notaire.


« - J''ai parlé à tes grands-parents. Nous nous marierons en hiver, en Janvier après le Nouvel An. »

Ensemble à table, ils prennent leur petit-déjeuner, face à face. L'annonce ne lui fait pas grand-chose ; extérieurement, elle demeure de marbre bien qu'à l'intérieur une foule de sentiments s'agitent. D'un autre côté, Anton ne répond pas à ses mails, elle se sent seule et isolée. Elle se fatigue à lutter.

« -Où donc ?
-Tokyo. Selon les rites shintoïstes, je ne suis pas fervent, mais Akira-sama semble insister.
-Mh. »

Elle est protestante, mais qui s'en préoccupe ? Elle avale une bouchée de toast à la confiture, qu'elle accompagne d'une gorgée de café.

« -Tu ne dis rien ?
-Parce que mon avis intéresse encore quelqu'un ? Rétorque-t-elle de manière assez désagréable.
-Tu devrais changer de ton, Akina. Beaucoup de femmes rêveraient d'être à ta place, tu sais.
-Alors je leur laisse ! S'écrie-t-elle en froissant sa serviette pour la jeter sur la table, excédée. »

La chaise est repoussée et la métisse prend le chemin de la sortie. Toutefois, Takeshi est plus rapide. Il lui saisit fermement le bras pour la retourner face à lui et l'embrasse. Sous le baiser, elle suffoque, le repousse avec un regard consterné avant de fuir dans le salon. Elle a du travail et ne préfère pas être dérangée.



Après une heure de route, ils atteignent le domicile de Seika. Une petite maison à St-James, au porche fleuri. Elle vérifie que l'accès est libre et invite Siegfried à la suivre. Elle referme aussitôt la porte derrière eux, toute pâle. Un verre d'eau est proposé au prussien. Elle s'en excuse, elle n'a qu ça. Elle devait faire les courses ce matin, mais un contre-temps l'en a empêché. L'intérieur de la bâtisse est impeccable, un peu trop : on croirait à une maison témoin.

« -Venez, asseyez-vous. » propose-t-elle en lui indiquant un siège dans le salon. L'ex-femme de Jack, elle, s'installe sur le canapé en face de lui. « Je ne peux pas revenir. Même si, je ne m'attendais pas à ce que....papa puisse aller aussi loin. Pauvre Akina, c'est de ma faute. Je la pensais assez grande pour s'en sortir. Et Jack...» Elle plaque une main contre sa bouche, retient un sanglot d'émoi avant de se reprendre.  La japonaise va se pencher pour atteindre la main d'Anton, la serrer dans la sienne.

« - Vous m'avez parlé du mariage de Marisol à Vienne, oui je pourrais y aller. Ici, personne ne fera le rapprochement. C'est moins risqué que si je retournais au Japon. »


« -Akina ?
-Oui, désolée vous disiez Lord Flintshire ? reprend la métisse après avoir délaissé son téléphone de côté. Elle espérait avoir une réponse de Siegfried, à la place, elle n'a reçu qu'un courriel spam, assez étrange d'ailleurs. Elle était sur le point de le supprimer, mais Hiranuma vient de la rappeler à l'ordre. Ils sont en plein souper avec Flintshire, ça peut attendre ses histoires de mails, non ?

-Je disais que l'oeuvre de Zweig est...considérable. Dommage qu'il soit autrichien.
-Pardon, Zweig ?
-Ah vous êtes une scientifique, Lady Hiranuma, vous ne pouvez pas être littéraire....c'est. ;.
-Euh, excusez-moi, mais je ne suis pas encore mariée, mh. Miss Walker suffira. »

Regard noir de Takeshi qui soupire.

« -Oui, pardonnez. Zweig est un auteur de grande renommée. Il est mort à Pétropolis, suicide au Véronal. Ainsi meurent les grands talents je suppose.
-Lord Flintshire est passionné de littérature, complète Hiranuma.
-Ah oui...oui... »

Et la soirée se poursuit sur, ce qui paraît être aux yeux d'Akina, des futilités. Les deux hommes échangent des banalités, parlent affaires. Le décès de la duchesse untel a marqué l'aristocratie britannique, et ses héritiers sont déjà sur les dents. Ce serait un bon contrat. Alors, elle se remémore le petit-déjeuner chez les Kanzaki, quand Siegfried avait rétorqué défendre la veuve et l'orphelin. Elle se surprend à sourire : défendre la veuve et l'orphelin, c'est tellement son genre à Von Königsberg. Peut-être qu'elle n'a jamais pris la peine de le voir sous un autre angle, au final. Qu'elle lui a volontiers prêté plus de vices qu'il n'en possède. Elle se trouve injuste.

Au moment du coucher, après que la gouvernante ait terminé de préparer sa chambre et que Hiranuma lui ait souhaité une bonne nuit à travers la porte, elle relit le mail étrange. La citation est très belle ; l'adresse de l'expéditeur finit par attirer son attention. Veronal, Petropolis. Elle fronce les sourcils, saute hors du lit et effectue une recherche sur le navigateur web de son iPhone. La citation est bien de Zweig. Où suis-je né ? Vienne.

Vienne.

Le mariage de Marisol. Elle écarquille les yeux, puis fond en larmes. C'est lui, Anton. Il lui a écrit le message. A tout le monde, elle veut y croire. Un dernier message lui sera envoyé :

Citer
« Es war einmal ein treuer Husar,
Der liebt' sein Mädchen ein ganzes Jahr,
Ein ganzes Jahr und noch viel mehr,
Die Liebe nahm kein Ende mehr.

Der Knab' der fuhr ins fremde Land,
Derweil ward ihm sein Mädchen krank,
 Sie ward so krank bis auf den Tod,
Drei Tag, drei Nacht sprach sie kein Wort. 

Und als der Knab' die Botschaft kriegt,
 Daß sein Herzlieb am Sterben liegt,
 Verließ er gleich sein Hab und Gut,
 Wollt seh'n, was sein Herzliebchen tut »

Elle fredonne en même temps qu'elle écrit, son accent est un peu trop haché. C'est l'émotion. Elle ne sait pas trop où elle a découvert cette chanson, au détour d'une recherche internet sans doute.


« -Tu sais, Takeshi. Ma meilleure amie, Marisol se marie dans une semaine. Je suis sa demoiselle d'honneur.
-Vraiment ? Quelle bonne nouvelle. Où ça ? »

Il lui parle sans la regarder, les yeux rivés sur le journal quotidien. La table est garnie d'un petit-déjeuner à l'anglaise auquel ils n'ont pas encore touché.

« -Vienne. Répond-elle timidement. Elle compte sur moi.
-Nous réserverons un billet alors.
-Je préfère y aller seule, elle ne te connaît pas et je n'ai pas envie qu'elle soit mal à l'aise. Je serai avec elle.
-Ton grand-père a été clair, tu ne voyages pas seule.
-Je t'en prie, Takeshi. J'en ai besoin, si tu veux m'épouser c'est que tu m'aimes non ? Siegfried aurait fait ça pour moi, lui. »

Et le poisson mord à l'hameçon. L'idée qu'il puisse être comparé à l'allemand frappe son orgueil. Il replie le journal, se sert du café puis sourit à sa promise.

« -Parfait, tu auras un vol demain pour Vienne. Tu pourras passer la semaine avec ta meilleure amie. Mais à ton retour, j'attends un peu plus de reconnaissance et d'enthousiasme de ta part.. »

Sitôt l'accord passé, elle se dépêche de prévenir Marisol. Oh c'est génial, exulte l'hispanique. Tu pourras dormir chez les parents de Franz qui nous accueillent. Et Siegfried ? Merde. Et bien, Siegfried, il la rejoindrait plus tard. Il prendrait un hôtel, enfin bref. La mannequin gobe les explications peut claires, précise à son tour qu'une voiture viendra chercher Akina à l'aéroport. Elle fait bien de venir à l'avance, pour l'essaye des robes des demoiselles d'honneur. Les trois autres sont autant de copines d'enfance qu'elles ont côtoyé. D'anciennes cheerleaders, américaines également.


SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 140 samedi 27 septembre 2014, 21:10:12

Il aura réussi. Il a eu le malheur de douter. Et pourtant... Pourtant. On lui a toujours inculqué, de tout temps. « Les Von Königsberg n'ont jamais échoué dans les tâches qui leur ont toujours incombé, mon fils ! », « Un prussien, Herr Anton, a la réussite comme unique but. C'est pour cela que nous sommes plus durs, plus exigeants, plus rigides : Pour arriver à tout ce que nous entreprenons. », et, évidemment, « Un SS doit vaincre, ou mourir. Il n'y a pas d'entre deux, Junker. »... Il s'était pris à douter, néanmoins. La culture du succès lui avait échappé un moment, il s'imaginait échouer, ne plus jamais la revoir, devoir échafauder un autre plan, quelque chose de plus sophistiqué. Finalement, à force de sueur, de fatigue, et d'hormones nazies, il aura réussi.

Il lui explique tout. Seika est la seule à pouvoir tout changer, tout réorganiser. Rappeler qu'Akina a une vie propre à elle. Sinon, que lui arrivera-t-il ? Elle finira comme Seika, point. Jack a besoin de Seika, Akira a besoin de Seika, Akina... n'en parlons pas. Par conséquence, Siegfried a besoin de Seika.

Il restera un moment avec elle, lui parlera et l'écoutera. Il se renseigne sur sa vie, elle fait de même. Elle veut savoir si Akina va bien, naturellement, ce que devient Jack, etc. Il ne tarit pas d'éloge sur la première ; il nuancera la vérité pour le second.

Il lui demandera ensuite s'il peut dormir avec elle. Pardon, chez elle. Une correction hâtive d'une faute involontaire, ou presque. Il lui dit qu'il veut faire la cuisine, ce qu'elle refuse évidemment : Elle est son hôte. Non, il a envie, s'il vous plaît.

Evidemment qu'il la drague, même sans le vouloir. C'est la mère d'Akina, ce qu'il y a de plus proche d'elle, et quand bien même elle ne lui ressemble pas, elle est plutôt attirante. L'âge n'est pas une limite. Au contraire... Peut-être répond-elle à cette légende (qui n'est vraiment qu'une légende) comme quoi la quarantaine serait l'âge d'or de la luxure. Et plus il est avec elle, plus la pression inhérente à sa délicate mission redescend... et plus il redevient lui-même. Un clébard à l'affût du moindre cul. La cuisine à deux (puisque c'est le compromis trouvé) sera son prétexte pour de nombreux contacts et allusions. Il parle bien anglais... Mais se débrouille mieux en japonais. Il passera donc dans cette langue. Sans doute Seika sera-t-elle ravie de pratiquer de nouveau, si elle n'en a plus l'habitude.

Son portable vibre pendant qu'il découpe des tomates. Il demande à l'exilée de le sortir de sa poche pour l'examiner. « Un mail », dit-elle en lui montrer l'écran. D'une phalange, il tape son code pour le déverrouiller. Akina. Akina. Akina. Il passe vite ses mains sous l'eau et les essuie pour récupérer son téléphone, et lire le message.

Cette chanson. Il la connaît évidemment. Les chants de soldat se transmettent de générations en générations, et même la Waffen-SS a pu récupérer les rengaines de l'armée régulière, d'autant plus que la première génération de SS avait pour obligation d'avoir servi dans l'uniforme vert avant de prétendre au noir.

Il doit conjurer l'histoire, et la retrouver avant qu'elle ne soit mortellement malade. Il ne sera pas le hussard de cette chanson.

Ils mangent sur un canapé, dans une ambiance plus intimistes qu'à table. Il lui reprécise la date du mariage. Elle dit qu'elle posera des congés en urgence, et qu'au pire, elle prétextera une saturation du travail, un besoin de vacances. Elle lui propose ensuite son lit, pendant qu'elle dormira sur le canapé. Il refuse. Elle insiste. Non. Il lui rappelle qu'il est un ancien soldat, qu'il a galéré depuis le Canada pour venir ici, qu'il a vécu pire. Elle lui dit que c'est justement une bonne raison pour accepter un lit. Il reste catégorique. Il ne bougera pas. Elle non plus. Hm.

Elle a sans doute l'impression de perdre les pédales. Peut-être le frisson de retrouver sa vie passée qu'elle pensait avoir définitivement enfouie. Une joie inhabituelle l'anime en précise d'un étranger complet. Elle est assaillie par le doute, aussi : Et si tout était faux, et que c'était un test de son travail ? Elle panique un instant. Lui dit qu'elle accepte de prendre le lit. Ils regarderont un peu la télé en parlant, et elle ira se coucher. Il est claqué. Elle aussi.

En pleine nuit, une présence le réveille. C'est elle. Elle est dans une nuisette – il est sûr d'avoir déjà vu Akina dans une nuisette similaire. Elle s'assied près d'elle. Pris de court, mal réveillé, il ne trouve que ça à dire. Elle lui sourit, un peu gênée, et lui dit qu'elle l'a mise exprès pour ce soir, et que ce ne peut pas être une coïncidence. Il croit rêver. On dirait une adolescente qui flirte. Elle a perdu la tête. Elle s'allonge, dos à lui, ramène le bras nu du capitaine sur elle. « Comment vous appelle-t-elle ? » Il demande précision. « Dans l'intimité. Comment vous appelle-t-elle ? » Elle s'attend peut-être à un joli qualificatif, bébé, amour, trésor, mais lui ne peut que dire la vérité.

-Mein Herr. Ca signifie « Mon Seigneur ». Plus rarement, elle m'appelle Maître.

Seika est soufflée, mais comprend vite. « Ainsi, vous êtes... » elle ne termine pas sa phrase, se contente de coller son bassin au sien, en le remuant doucement. « Dois-je vous appeler Mein Herr aussi ? » Il répond que non, sans trop de conviction. Elle soupire d'aise, et s'amuse à le taquiner. « Tout va bien, Mein Herr ? » Il ne peut contenir son excitation. La suite sera floue. Il croit se souvenir de l'avoir caressée, puis prise dans la même position. Elle aura ensuite finie en-dessous de lui, complètement allongée, pour subir ses assauts violents, pour il aura continué en lui mettant la face au sol, besognant le reste sur le cuir. Elle aura ensuite été couchée sur le tapis pour prendre son foutre dans la bouche, pendant qu'il la caressait intensément entre ses cuisses grandes écartées.

Elle dira dans ses bras qu'elle n'avait pas fait ça depuis longtemps. Le sexe, parfois, ça lui arrivait. C'était jamais grandiose. Peut-être était-ce parce que ses émotions étaient mises à l'épreuve qu'elle avait été autant excitée. Elle lui redira qu'elle est un amant exceptionnel.

Et il s'était rendormi, assommé.

Réveillé par une main sur son épaule, avec une solide érection par ailleurs.

-Debout, jeune homme.
-Hmmm...


Il est sur le côté, la couverture est en place. Non, il n'a pas couché avec cette nuit. C'était juste un produit de son imagination. Il a fantasmé sur la mère de son esclave. Tout... tout va bien.

-Je peux vous faire confiance pour garder la maison ? Ne touchez pas au téléphone, n'utilisez pas le wifi. Je ferme à clé. Si vous sortez, mieux vaut passer par une fenêtre à l'étage et sauter. Evitez de fouiller.

Il promet. Il saura s'occuper sagement.

-À ce soir, Mein Herr.

Elle rit, puis sort. Lui restera coi un bon moment, essayant de se remémorer ses souvenirs. Il n'a pas pris son injection hier soir, et, comme d'habitude, sa mémoire déconne complètement, et son sens des réalités est altéré. Est-ce qu'il l'a sauté ? Est-ce qu'elle vient vraiment de dire ce qu'elle vient de dire ? Il est temps de se piquer. En vitesse.

Et de regarder cette vidéo qu'Akina lui a envoyé. Il déborde de désir, il faut qu'il se purge.


Il passera une semaine avec elle. Il a vraiment l'impression qu'elle flirte. Lui reste sur ses gardes, jouant avec elle comme elle joue avec lui, sans jamais aller trop loin. Il pense qu'elle veut qu'il se jette sur elle, pour voir. Il refuse de faire quoi que ce soit de déplacé.

Elle lui aura triomphalement annoncé qu'elle avait son congé. Il part au bout de quatre jours. Lui dit qu'il l'attendra dans un lieu précis de Vienne. Si elle peut se permettre un direct Etats-Unis > Europe, lui doit retourner au Canada. Elle lui prêtera de l'argent, il est à court. Il dit qu'il espère la voir au jour prévu. Au moment de partir, il fout son gros sac de voyage sur l'épaule, se rapproche d'elle, et l'embrasse.

Vraiment. Sur les lèvres.

Pur réflexe. Il se recule avec gravité, explique que c'est à cause d'Akina, qu'il ne voulait pas, balbutie comme un gosse. Elle se contente de le fixer, puis se moquera de lui. Il part avec la ferme impression que la mère est un sacré specimen, et que la gamine, au vu de ses deux ascendants, a sérieusement de qui tenir.


Au lieu dit, ils se retrouvent. Il est ravi de la voir. Il a l'invitation transmise par Marisol avant qu'il ne parte. Un trésor, cette nana. Si ce n'est le message quelque peu équivoque qui accompagnait le carton. Ca l'aura au moins amusé.

Il avait gardé dans son sac un costume de circonstance... plus ou moins. Le costume allie l'ancien et le nouveau : Il a la coupe ajusté des productions modernes, allié à quelques éléments franchement datés, tel le plastron old school ou le col à l'ancienne. Il aura raidit sa coupe de cheveux sur le côté. Un chapeau panama gris foncé complète le style années 30.

Il arrivera au mariage. Petite sauterie très enlevée, parfait. Seika a mis une robe magnifique. Il est fier de l'avoir à son bras. Deux heures avant, il avait envoyé un mail de son adresse fantôme :

« Time to leave now, get out of this room, go somewhere, anywhere; sharpen this feeling of happiness and freedom, stretch your limbs, fill your eyes, be awake, wider awake, vividly awake in every sense and every pore – Stefan Zweig. »

Il montre son invitation. Elle est nominative. L'employé lui fait remarquer. Il précise que cette charmante lady est la mère de la demoiselle d'honneur, et que c'est une surprise. L'autre concède et les laisse entrer, précisant qu'il doit prévenir Monsieur. Non. Non, vraiment, non. Un billet aidera à le convaincre. Et ils entreront.

-Nous devons rester discret. Si il y a la famille d'Akina dans le coin... Je me fais tuer. Et j'aimerais bien lui faire la surprise. Je suis un fanatique de la mise en scène. Venez... On va vous trouver un coin tranquille, et je vais m'arranger pour la dénicher.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 141 samedi 27 septembre 2014, 23:31:41

Le lendemain, son avion est à 7:00, elle n'a pas beaucoup dormi. Sa valise est préparée par les bons soins de la gouvernante anglaise qui, toujours sans un mot, l'accompagnera à l'aéroport. Après un vol de quelques heures, l'appareil atterrit enfin à Vienne où un chauffeur la prendra complètement en charge. Il a d'ailleurs fait une faute à Walker sur sa pancarte, en écrivant Valker. Peu importe, elle le remercie tandis qu'il prend ses bagages. Sur le trajet, il annonce que Monsieur et Madame d'Auersperg habitent encore le palais construit par leurs ancêtres. Elle ne s'attend pas à découvrir un château en plein Vienne. En descendant de voiture, son minois se lève sur l'imposante bâtisse qui n'a pas pris une seule ride, témoin du passage inéluctable du temps. Plusieurs véhicules sont garés dans l'allée : principalement des fournisseurs, traiteur, fleuriste et beaucoup d'employés s'activent à décorer l'entrée principale du palais.

Elle arrivera dans leur indifférence générale. Le chauffeur patiente avec elle au milieu du grand hall jusqu'à ce qu'une voix soit émise depuis la galerie de l'étage.

« AKI ! »

C'est Marisol qui dévale les escaliers à grande vitesse, manquant de se rompre le cou. Elle s'engouffre aux creux des bras de sa meilleure amie, soulagée de la voir. Franz et ses parents suivront décemment. Ils saluent la jeune métisse à tour de rôle.

« Mademoiselle Walker, soyez la bienvenue. » introduit la mère Auersperg, dont la blondeur des cheveux – virant au platine, est définitivement plus naturelle que celle d'Akina. Elle porte un tailleur élégant assorti d'un chapeau à larges bords. Son époux paraît plus sévère, comme tous les époux au final et ressemble à son fils. « Nous vous avons préparé la chambre verte au premier étage, dans l'aile des femmes. Ce soir, nous organisons une réception en l'honneur du mariage. Nous ne manquons jamais l'occasion de faire la fête. »

Oh non, par pitié, pas encore une soirée. Elle en a assez soupé à Londres. Walker supplie Marisol d'un regard et cette dernière, comprenant la détresse de son amie hausse les épaules avec un air navré. Elles n'y réchapperont pas.

«Vous serez des nôtres ?
-Mais absolument...soupire-t-elle en souriant. »

Avec le temps, se faire une façade agréable et mentir devient un peu comme une seconde nature.

« -Merveilleux. Bien, nous vous laissons. Un vernissage nous attend. Bonne journée. »

Et la maîtresse des lieux repart avec Monsieur, faisant – au passage, quelques remarques aux ouvriers sur l'emplacement des fleurs. Franz leur fausse élégamment compagnie, sur le prétexte d'une réunion à l'ambassade, embrasse la main de sa fiancée pour disparaître ensuite. Alors celui-là, pense Scarlett, est encore plus louche que d'habitude.

« - J'ai prévu une sortie shopping ! »

Au moins Marisol, elle, ne changerait jamais. Elles passent donc la journée entre filles, comme au bon vieux temps. Les magasins, les restaurants, les rires et les bavardages insouciants. C'est une véritable bouffée d'air pour la métisse. Évidemment, elle évite habilement toutes les questions dont Marisol la presse à propos de Siegfried. Pourquoi ne sont-ils pas venus ensemble ? Et cette bague là, à son doigt, c'est de lui ? Mais non, que va-t-elle s'imaginer, la rassure Akina. C'est une bague de sa grand-mère, offerte à l'occasion d'un anniversaire de famille. D'ailleurs, elle aurait dû enlever cette foutue bague de fiançailles avant de regagner Vienne, mais le risque que Hiranuma s'en aperçoive, ou la gouvernante était trop important. Elle compose avec maintenant.


La salle de bal du palais est bondée ce soir-là. Un buffet a été dressé au fond, les convives se ruent déjà autour. Que l'on soit riche ou pauvre, l'appel du ventre est toujours une constante. Les futurs mariés sont le centre d'attention de tous. On les prend en photos, les questionne:même la presse spécialisée dans les affaires de noblesses est là pour interroger l'héritier d'Auersperg au sujet de sa dame, les circonstances de leur rencontre. Et dans son coin, Scarlett rit à l'idée que Franz puisse enjoliver la version des toilettes de l'aéroport.

« Pourquoi riez-vous, Mademoiselle ? »

La voix vient de s'élever dans son dos. Elle ravale soudainement son rire et se retourne pour découvrir le portrait agréable d'un jeune homme de son âge, blond comme les blés, avec un regard qui lui paraît familier. Elle en rougirait presque si ce n'est son fard à joue qui cache efficacement son trouble. Il parle parfaitement anglais, langue dans laquelle il s'est adressé à elle.

« - Je...je pensais à quelque chose. Rien d'important.
-Moi qui trouvais cette soirée ennuyeuse, j'espérais trouver là une opportunité de....me divertir. »

Il lui tend alors une coupe de champagne qu'elle accepte allègrement, en le remerciant. Ils trinquent sans même savoir le nom de l'autre, entérinent la chose d'une gorgée. Elle avise l'uniforme qu'il porte, sensible à son port. N'étant pas grande connaisseuse des accoutrements militaires, elle pensera tout naturellement à un officier autrichien. Il la complimente poliment sur sa tenue ainsi que sa coiffure valorisée par un diadème brillant. En réalité, il rendra surtout hommage à ce corset rigide dont les baleines compressent outrageusement la poitrine de son interlocutrice. Toutefois, il gardera cette remarque dans ses yeux. 

« - Merci, c'est très aimable. »

Franz s'approche alors, enfin libérée de ses devoirs médiatiques. Il aura laissé Marisol s'en charger seule, plus à l'aise que lui devant un objectif photographique. En apercevant l'autrichien, Scarlett et le bel inconnu s'éloignent l'un de l'autre pour l'accueillir.

« - Ah ! » s'adresse-t-il à Scarlett. « Je vois que tu as fait la rencontre du Kapitan Aleksei Tsoukanov. C'est un vieil ami d'université, quand j'étudiais à Moscou. »

Blanc. Froid. Horreur. Elle manque de lâcher son verre de champagne, se rattrape de justesse.

« - Aleksei, tu connais ma convive ?
-Non, du tout Franz. Je m'apprêtais à lui demander son nom. »

Elle n'entend plus, ou plus très bien. Son coeur bat trop fort, ses battements puissants couvrent leur voix masculine.

« - Et bien, je te présente Mademoiselle...
-Scarlett ! Le coupe-t-elle vivement. Scarlett Kanzaki. »

Les bras de Franz lui en tombent. Il fronce les sourcils, s'apprête à lui demander pourquoi, mais son père le réclame. Le hasard fait bien les choses. Le russe en profite pour se rapprocher d'elle, lui cueillir délicatement la main, y déposant un baiser galant.

-Et bien, Mademoiselle, vous ressemblez davantage à Scarlett qu'à Kanzaki. Métissage ?
-Oui...

Enfin, le bal débute. L'orchestre, après avoir accordé ses instruments, débute l'air d'une valse. Akina a une faible impression de déjà vu.

« -Oh. Ecoutez. Du Shostakovich. Me feriez-vous l'honneur ? 
-Je...j'aimerais beaucoup, mais je ne sais pas valser, ment-elle en cherchant un échappatoire du regard.
-Un refus est un échec, Scarlett. Et je supporte mal l'échec. »

Sur ce, il l'entraîne : une main sur la taille, l'autre contre la sienne. Dans les yeux. Et elle comprend  pourquoi ces prunelles lui semblaient si familières : les même que son père. Tandis qu'ils suivent le rythme, se mêlant aux autres danseurs, elle en profite :

« - Vous êtes venu seul ?
-Est-ce une façon subtile de vous renseigner sur mon état civil, Scarlett ? Sourit-il. »

Et elle se déteste de trouver ce sourire si beau.

« -Non, du tout. J'étais curieuse.
-Oui, je suis venu seul. Mon père devait m'accompagner, mais en tant que gouverneur de Kaliningrad, il avait d'autres chats à fouetter.
-Vous parlez bien l'anglais pour un russe.
-J'ai passé la moitié de ma vie aux Etats-Unis. ».

Ah bon, et bien. A la fin de la danse, elle décline la seconde. Heureusement, elle est sauvée par Franz qui la lui réclame. Et en profitera pour s'éclipser juste après, retourner dans sa chambre. Attendre le lendemain. Merde. Elle ne trouvera pas le sommeil.


« -Debout!!!! lui hurle Marisol.

Elle a investi la chambre avec trois autres connaissances du lycée. Scarlett grogne, quelle heure est-il ? 10H et elles sont déjà en retour. Elles doivent se préparer. Les robes ont été apportées dans sa chambre, pas de coiffeuse ni de maquilleuse. Elles sont américaines voyons, elles sauront parfaitement s'en sortir. D'accord, mais laissez-moi le temps de prendre une douche.

« -Pourquoi du noir ? Demande Ellen, texane aussi, jolie rouquine aux beaux yeux verts.
-Parce que...le noir c'est sexy, mesdemoiselles, justifie Marisol avant de soupirer, et c'est une exigence de ma belle mère.
-Ton père est arrivé ? Il te mènera à l'autel ?
-Oh oui, il est arrivé tôt ce matin. Les parents de Franz s'en sont occupés illico. Il viendra me chercher d'ici une heure, alors mettons les gaz ! »

Sitôt affrétées, les demoiselles ont quartier libre, jusque midi trente, heure à laquelle : elles sont attendues à la chapelle du palais.

«  - Surtout, ne disons pas au curé qu'Ellen est juive, Akina protestante et Maddison euhm...athée. Faites semblant de vous signer.
-Oh non....proteste Maddie.
-Les filles, s'il vous plaît. Et ne faîtes pas le signe de la croix à l'envers. Avec un peu de chance, le prêtre ne vous demandera rien. »

Elles promettent, embrassent leur amie sur le front, toutes émues. Les trois américaines préviennent qu'elles profiteront de ce laps de temps pour trouver un cavalier. Scarlett prétexte qu'elle veut prendre un peu l'air. C'est songeuse qu'elle descendra les escaliers du grand hall, foulant de ses escarpins sombres le tapis rouge. De son perchoir, elle avise la silhouette familière de l'allemand. Son coeur s'arrête. Il est là, au milieu des autres invités et il est magnifique. Elle presse un peu le pas, ramasse sa traîne sombre d'une main pour ne pas s'encombrer. Toutefois, alors qu'elle s'apprête à vivre ce dont elle rêve depuis des semaines : les retrouvailles avec son maître, on l'interpelle depuis le haut des marches.

« -Mademoiselle Scarlett ! »

Merde, Tsoukanov. Elle fait semblant de ne pas avoir entendu, attrape le bras de Siegfried. Pas bonjour, pas de baiser, pas d'étreinte. Elle le traîne au sous-sol, dans les cuisines, en espérant semer le Capitaine russe. Les employés de maison s'étonnent de leur présence, mais n'osent pas poser de question. Dans un couloir, entre deux allées et venues de servants, elle finit par embrasser son amant manqué. Doucement, pour ne pas défaire la tenue de son rouge à lèvre, mais avec passion, la main pressée contre sa nuque.

« -Oh...Anton, Mein Herr. 
-Ma Scarlett. Je t'avais dit que je ne te laisserais jamais.
-Je sais...je l'ai toujours su.... »

Elle saisit le visage de son allemand entre ses mains tremblantes, flatte ses joues, ses lèvres, enivrée par son image et son parfum. Elle retient ses larmes afin de ne pas abîmer le reste de son maquillage.

« - Ecoute nous avons un problème...
-Plus tard. Avant les ennuis, le plaisir. J'ai quelque chose à te montrer. C'est très important.
-Non...il faut absolu.... »

Il ne l'écoutera pas. A son tour de la traîner par la main qu'elle serre compulsivement. Ils traversent le grand hall, s'aventurent dans un couloir jusqu'à une porte que Siegfried ouvre pour l'inviter à entrer.

- J'ai une surprise. Cette surprise est derrière cette porte. J'espère de tout coeur que tu vas aimer. J'ai remué ciel et terre pour ça. C'est mon cadeau pour... et bien... pour me faire pardonner de t'avoir abandonné si longtemps


C'est une petit boudoir dont les fenêtres donnent sur les jardins. Une femme est postée près des ouvertures, à contre-jour. En les attendant entrer, cette dernière se retourne et se rapproche, dévoilant son identité.

« - Quoi ? S'affole Akina en reculant. Tout vient de se chambouler. Elle fait brusquement volte-face, souhaite se précipiter vers la sortie, mais sa mère la rattrape pour la contraindre à une étreinte.
-Akina-chan, oh...mon Dieu. Tu m'as tellement manquée, souffle-t-elle contre les cheveux brushés de sa progéniture. »

La jeune Walker la repousse sèchement.

« -Ca s'est vachement vu ces dernières années ! Tu m'as abandonnée !
-Non...non c'est faux !
-Tu n'as jamais été là quand....quand j'en avais besoin !
-Mais si ! Si ! Aujourd'hui, tu en as besoin et je suis là. Je vais t'aider, ma puce. »

Scarlett réfléchit, mais pas trop. L'image de sa mère la harcèle. Elle n'a pas changé, ou presque. Toujours aussi belle, élégante, avec cette force de caractère qui la mène où elle veut, quand elle veut. Et la métisse l'a toujours admiré pour ça. Avant la rupture, c'était son modèle. Finalement, la rancoeur d'Akina abdique et elle va serrer sa mère, d'une longue embrassade. De celle qui lui a manqué durant les moments difficiles.

« -Tu es magnifique, Akina. Commente-t-elle en lui caressant la joue. Tu es devenue une vraie belle femme, je suis fière de toi. En revanche, j'espérais rencontrer ton petit-ami dans d'autres circonstances. Je ne comprends pas pourquoi Jack n'a pas empêché ces fiançailles ridicules.
-Papa....a changé, il t'en a voulu. Et puisqu'il ne pouvait pas te le faire payer, il m'a puni à la place.
-Ca va s'arranger, je te le promets. »

La mère embrasse le front de sa fille, lui flatte une dernière fois les cheveux.

« -Tu devrais y aller. Nous nous retrouverons au dîner. »

L'étudiante approuve, se jette contre les lèvres d'Anton en regagnant la sortie.

De retour dans le Hall, elle retrouvent les autres demoiselles d'honneur. Ensemble, elles rejoignent la chapelle. Ellen et Maddison lorgnent déjà vers les témoins du marié. Parmi eux est présent Aleksei, pimpant et tiré à quatre épingles. Il aura l'unanimité de la part des filles, exceptée Akina.

« -Voyons, tu ne lui trouves vraiment rien ?
-Je préfère les bruns, réplique-t-elle assez sèchement. »

La musique débute, au bout de l'allée Franz admire sa promise arriver au bras de Guillermot qui fait un clin d'oeil ému à Scarlett au passage. Marisol est magnifique en blanc même si sa poitrine est un peu trop mise en valeur. Le prêtre débutera son sermon sur le mariage, les responsabilités de chacun, l'amour et la famille. Au premier rang, la mère de l'autrichien est en pleurs. Les voeux sont échangés par des oui exprimés haut et fort, les alliances scellées et le baiser sensationnel sous les applaudissements de tous. Les mariés invitent ensuite les convives à se réunir dans la salle des banquets, guidés par les majordomes. Chaque témoin mâle vient chercher une demoiselle d'honneur, Tsoukanov préférera Scarlett au grand damn de ses collègues.

« -Le noir vous va bien, » lui souffle-t-il à l'oreille, tandis qu'ils redescendent l'allée à la suite du couple. Au passage, elle avisera Anton et sa mère quelque part dans un rang. Si l'allemand ignore l'identité de l'homme qui possède le bras de sa dame, il peut aisément reconnaître que l'uniforme est russe.


Les places sont nominatives lors du banquet.
Marisol viendra rapidement la trouver parmi le flot d'invités.

« -Tu ne m'as pas dit que ta mère venait !!!! Je pensais qu'elle avait disparu !
-Et bien non...Siegfried l'a retrouvée...
-Quel homme celui-là, écoute j'ai demandé à ce qu'elle soit à votre table. Je passerai l'embrasser plus tard. 
-Merci Mari, tu es radieuse. »

Anton et Akina seront assis côte à côte. Face à eux, Seika est installée aux côtés d'Aleksei. Entre eux tous, quatre autres invités, autrichiens pour la plupart. La table est grande, il est aisé de communiquer avec son voisin, mais dès que l'on tente de parler à ceux d'en face, ou latéralement plus loin : il faut hausser la voix. Avant le début du repas, chacun des mariés fait un discours, principalement pour dresser un portrait élogieux de l'autre. Ils expriment ensuite leurs remerciements et annoncent qu'après le repas, une réception est prévue.

"-Comment allez-vous Mein Herr? Je veux tout savoir, je me suis tellement inquiétée."

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 142 dimanche 28 septembre 2014, 00:33:55

Tout se passera... presque comme prévu.

Presque. D'abord, il y aura les retrouvailles avec Akina. C'était parfait. … Si ce n'est qu'il fallu les faire dans une cave. Mais peu importe, bon sang. Trois semaines qu'il n'avait pas goûté à ces lèvres, étreint ce corps, entendu sa voix. C'était un plaisir sans fin. Ca valait la peine, oui, même si ça pourrait ne pas durer. Il voudra savourer chaque moment près d'elle.

Ensuite, les retrouvailles avec sa mère. Parfait aussi. Si ce n'est... qu'il a failli les séparer en se disant qu'il avait fait le pire choix du monde en la retrouvant. Deux tigresses. Hm... La perspective de coucher avec les deux à la fois prend une certaine ampleur, à les voir s'étreindre. Il taira ces basses considérations qui ne sont pas à la hauteur de la belle situation. Il reste avec Seika. Il doit lui tenir compagnie, ce qu'il fera sans fauter.

Le mariage, puis le banquet. C'est avec joie qu'il accompagne la mère de sa soumise, même si ce n'est pas celle qu'il voudrait vraiment à son bras. Tant pis. Elle est ravissante, et fait tourner la tête de quelques hommes. C'est tout ce qui importe. C'est seulement à ce moment-là qu'il repérera le russe. Oui, il connaît l'uniforme. Oui, ce type est un beau gosse. Oui, Siegfried est jaloux. Pour une fois, on regarde un autre homme plus que lui. … Et ce type est avec Scarlett. C'est presque trop.

-Vous me rendriez un service ?
-Ca dépend du service, mon cher.
-Le blond, là. Si vous me l'occupez, je vous serais redevable.
-Dans quoi vous engagez-vous ? Je pourrais vous demander bien des choses.
-Peu m'importe.


Défi relevé. Un jeu d'enfant. Akina est peut-être la plus belle, mais en terme de charme, Seika l'écrase sans doute. Le privilège de l'expérience, c'est de pouvoir palier à la simple apparence.

Et justement, lorsqu'ils s'asseyent, elle sortira le grand jeu. Elle se dira ravie, sourira, rira, ses gestes se feront enjôleur, elle engagera conversation, complimentera, touchera uniforme ; et quand bien même le regard d'Alexei ne peut décemment relâcher son attention de la belle sur laquelle il a jeté son dévolu (qui est en train de se faire draguer par un autre que lui, et qu'il trouve peut-être plus beau que lui à son tour), la mère saura  lui faire subtilement oublier.

-Mal. Un connard m'a volé le bien auquel je tenais le plus. Manque de bol pour lui, je l'ai prévenu de ne pas le faire. Et quand je fais une menace, je dois la mettre à exécution. Question d'honneur, vois-tu ?

Et il n'y a pas de Malt à disposition. Il le murmure d'ailleurs, cherchant des yeux quelque chose de plus correct que ce qu'on lui offre à boire.

-J'ai dit que je lui arracherai la gorge. En attendant...

Il la regarde soudain. Un sourire, le premier, étire enfin ses lèvres tandis que ses yeux échouent dans son décolleté franchement osé.

-Je m'étais juré de ne pas te toucher, juste pour te prouver que je ne tiens pas à toi juste pour le sexe. Que tu es autre chose pour moi. Mais... te voir dans cette robe de pute... sophistiquée, certe, mais tout de même... Ma belle Scarlett, je n'ai qu'une envie, c'est de te prendre sur cette table. Même devant ta mère. Tes cris voleraient la vedette au mariage de ton amie, mais je retiens mon excitation depuis trop longtemps pour me retenir maintenant.

Et il a l'air sérieux. Il regarde aux alentours. On entend Seika rire, prononcer un mot en russe. Le blond n'a d'attention que pour elle. Parfait. À la table d'honneur, il repère Marisol et Franz qui viennent de s'installer après leur petit speech de convenance.

-Je reviens. Ce n'est pas dans le code, mais je vais les féliciter maintenant. Qui sait si je les reverrais. Si tu... hm. Disons que tu as le choix d'être assise à cette chaise, ou isolée à l'arrière lorsque je reviendrais. Je me laisserais porter par ton odeur.

Il se lève, et s'arrête en plein mouvement, pour murmurer à son oreille.

-Si tu portais ton collier... Je t'aurais déjà tringlé à même le sol.


On commence par Marisol. Normal. Il se poste derrière elle, sans même qu'elle ne l'ait vu, et lui prend la main entre ses deux paumes affectueuses pour l'embrasser avec chaleur. En anglais.

-Ravissante comme jamais. Tu rayonnes. Tout le bonheur du monde, ma très chère.

Puis, vers Franz. Il lui tend la main. En allemand.

-J'espère que vous considérez comme moi que quand deux personnes versent le sang sur le même champ de bataille, même l'une contre l'autre, un lien indéfectible les unit. Croyez en mon profond et sincère respect malgré l'interlude quelque peu... désagréable que nous avons eu. Tout le bonheur du monde.

La poignée de main sera franche. Il adresse ses respects au parent, et va rejoindre Akina d'un pas calme. Il n'est pas pressé. La marche vers la victoire se savoure toujours.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 143 dimanche 28 septembre 2014, 20:25:44

Elle se mordilla la lèvre à plusieurs reprises, nerveuse. C'était l'envie qui revenait bouillonner dans ses veines tenues froides trop longtemps. Tandis qu'il s'éloignait, après lui avoir adressé une dernière remarque. Elle restait sidérée, fixant au loin Franz et Marisol accepter les vœux du prussien. D'ailleurs, elle en avait oublié le manège de sa mère avec Tsoukanov qu'elle appréciait de moins en moins, en dépit de son charme. Elle repoussa sa chaise discrètement, s'excusa auprès de ses voisins de table afin de regagner l'arrière-salle, celle où l'on prévoyait d'organiser la réception. L'attente lui était insupportable, elle tournait en rond, perdait la raison : le souffle saccadé, une main sur le ventre – toute retournée à l'idée de lui ouvrir ses cuisses. Elle était solée, mais les éclats de voix et des couverts engagés lui parvenaient étouffés. Et si quelqu'un entrait, les surprenait. Elle secouait la tête. N'y pense pas, ma fille.

Siegfried arriva dans son dos, pour la surprendre d'une étreinte brutale où il laissa ses mains vagabonder sur les courbes de sa dame. Ses doigts possessifs pressèrent ses seins à travers son décolleté sombre.

« Anton.... » geignit-elle avec l'ardeur d'une jeune vierge.  « Allons à l'étage, dans ma chambre... »

Sa paume brûlante de désir atteignit l'une des mains allemandes pour le traîner à sa suite. Ils montèrent les escaliers menant à la galerie, sans croiser âme qui vive. Les employés de la cérémonie se reposaient en bas, les cuisiniers et serveurs étaient surmenés et les convives avaient tous hâte de manger. La porte fut ouverte à la volée, claquée immédiatement à leur suite. La métisse attrapa son amant par la nuque pour l'embrasser à pleine bouche, au Diable le rouge à lèvres. La pièce était bondée de paquets, de vêtements et encombrée d'un bazar laissé par les quatre demoiselles d'honneur. Durant le baiser, elle avait manqué de trébucher et s'était retenue sans scrupule à Von Königsberg dont elle ravissait vulgairement le souffle.

« -Bitte...bitte Mein Herr... » insistait-elle contre les lippes du SS. « Ich hätte jetzt wirklich gern Sex mit Ihnen. »

Jawohl Meine Dame, ou presque. Le mur heurta durement sa jolie gueule de minette. Ou bien était-ce l'inverse ? Le temps qu'elle se remette de la douleur, sonnée par le choc, il avait eu le temps de retrousser sa robe noire. Elle voulait émettre une protestation, commença par un timide « Aber... ». Trop tard, il s'enfonça en elle avec violence. Et sa petite culotte ? Grossièrement écartée sur le côté, afin qu'il l'enfile à l'image d'une bonne pute : vite et bien. Un premier round pour purger le trop plein, et elle siphonnerait le reste.


Et elle n'avait jamais autant hurlé de plaisir que plaquée à ce mur tapissé. Tout se confondait dans son esprit. Elle entendit des mots durs crachés à son oreille : qu'il aurait aimé faire gicler son foutre sur elle, mais qu'il serait dommage de souiller cette belle robe. Qu'à la place, il se contenterait de lui remplir le ventre : de coups de trique d'abord, de sperme ensuite. Il faisait rougir ses cuisses à mesure qu'il imbriquait impitoyablement leur bassin. Puis, elle le sentit s'énerver sur cette histoire de collier, qu'elle avait commis une grave erreur en ne le portant pas. Et elle avait beau supplier après son pardon, il la châtiait par des pénétrations plus bestiales, envoyant la tête blonde frapper le mur. Et elle criait ; parfois de douleur, parfois d'extase jusqu'à déborder de jouissance autour de lui en acclamant le nom de son amant dans un hurlement grave. Lui-même éclata, grogna son orgasme alors qu'il martyrisait sa crinière dorée.

La semence germanique coulait à peine le long de ses cuisses qu'il la contraignit à s'agenouiller. Ta langue. Elle ouvrit la bouche, tira la langue en dehors, les yeux écarquillés aux pieds desquels gisaient des coulées de mascara. L'officier retrouverait une vigueur honorable dans la gorge de sa chienne. Il entrait, il sortait.  Garde tes mains dans ton dos.

Enfin, la queue du prussien quitta le fond de son gosier délicat pour être aussitôt remplacée par quatre doigts intrusifs qu'elle devait sucer avec dévotion. De son genou, il pressa la poitrine de la métisse. A terre, complètement. Elle s'allongea, cuisses écartées. Son cul est la prochaine destination de la virilité allemand. Et elle ne pouvait pas crier, bâillonnée par les doigts dans sa bouche. Alors qu'il la besognait au fondement, profitant de l'étroitesse du conduit de chair, il pouvait sentir les cris étouffés de sa belle vibrer contre ses phalanges. Il allait l'étrangler, cette pute, s'il ne retirait pas ses doigts. Toutefois, il fallait qu'elle tienne encore quelques longues minutes qui lui paraîtraient être un calvaire. Elle cherchait l'air là où elle pouvait le trouver : nulle part.

Quand il lui inonda la croupe d'une sale jouissance, il ne savait pas trop s'il était morte ou vivante. Non, sa poitrine se soulevait encore, faiblement. Scarlett était étalée au sol, la respiration hachée. De ses intimités visitées s'écoulait un foutre brûlant.

« Anton... » articula-t-elle. « Anton....Wieder.... »

Quoi ? Encore ? Tu es folle !
Des bruits provenant de la galerie détournèrent l'attention de l'ancien nazi. D'une poigne ferme, il redressa la jeune femme. Il constata qu'elle avait un bleu au niveau de la pommette gauche. Rien de grave. La porte de la chambre s'ouvrit d'un coup, sous les rires et les gloussements de Marisol et les trois autres filles. En remarquant le couple, et surtout l'état de Scarlett, elle blêmirent à tour de rôle.

« -Akina !
-Pas d'inquiétude, elle a fait un petit malaise. Trop de champagne je crois. Elle va mieux maintenant.
-Heureusement que ton beau chevalier blanc est toujours là, Aki ! Sourit finalement Marisol, soulagée. Dehors maintenant. Rejoignez les autres en bas, Siegfried. Nous préparons une petite surprise.


Merde, le dîner était déjà terminé ? Il l'avait prise pendant tout ce temps. L'officier embrassa le front de sa protégée et sortit de la chambre. Sitôt disparu qu'elles entourent Walker.

-Marisol a eu une super idée !
-Oui ! Ecoute, j'en ai marre des valses, des réceptions, tout le tralala. J'ai dit que pour la fête après la cérémonie, JE m'en occupais.
-Ah ?

Attendez, il fallait qu'elle remette ses idées en place. Elle alla s'asseoir sur le bord du lit défait.

-Tu te rappelles...notre performance lors des championnats lycéens ?
-Celle où Bryant a triqué pendant tout son match ! Précisa Ellen, les yeux pétillants.
-J'ai ramené nos costumes. On va refaire la même.
-Quoi ?!

Là, Akina était totalement réveillée. L'annonce venait de lui envoyer une décharge en plein cerveau.


6 années auparavant.

Le bureau de la principal Rivers était peu accueillant. Des tableaux aux gueules hideuses et figées inspectaient d'un regard sévère chaque convoqué. En l’occurrence, derrière son office, la directrice avait demandé la présence des quatre filles responsables et de leur professeur de sport.

« - Vous vous rendez compte ?! C'était quoi ce cirque ? Marisol, franchement, ça ne m'étonne pas de toi. Mais toi, Akina, douée , félicitée pour tes résultats scolaires....te comporter d'une telle façon, je suis extrêmement déçue. Vous recevez toutes un avertissement.
-Mais...
-On ne négocie pas ! »

Elles ressortirent du bureau assez maussades, mais acclamées par leurs camarades. Leur danse aux championnat lycéen avait été accueillie d'une standing ovation, faisant hurler les mâles comme les femelles. Néanmoins, la performance avait été jugée trop explicite, vulgaire par la direction du lycée.


Marisol avait ressorti les tenues de cheerleaders, le costume taillé pour leur prestation aux championnats. A l'image de leurs aînées des Cow-Boy de Dallas, c'était un uniforme bleu et blanc, avec un court veston, une chemise exigue improvisée en brassière et un mini-short immaculé. Maddison avait aidé Scarlett à se remaquiller. En bas, les invités avaient été placés sur des sièges face à une scène montée. On guida Siegfried, Tsoukanov et Seika au premier rang non loin de Franz et ses parents. Après une longue attente apparut enfin l'hispanique, un micro en main et sa voix sensuelle résonna dans les haut-parleurs installés aux quatre coins.

« Mesdames et Messieurs. Franz m'a toujours demandé quel genre de lycéenne j'avais été. Même si le coquin doit bien s'en douter... »

Quelques rires fusèrent.

« Je lui ai promis aujourd'hui de me dévoiler. Sachant que j'ai été le capitaine de l'équipe des Cheerleaders au lycée, j'ai préparé une surprise à mon Franz chéri et mes amies....se feront un plaisir de régaler les autres Messieurs. »

Elle rendit le micro. Applaudissement tandis qu'une musique agressive sature la grande salle. Ellen et Maddison débarquèrent sur scène dans un déhanché sulfureux, un charmant sourire aux lèvres. La mariée, elle, avait disparu du champ de vision pour réapparaître deux secondes plus tard : sous le yeux effarés des convives. La belle latina traînait Scarlett par la chevelure. Entre deux sons de basse, le bruit d'une arme que l'on recharge : les deux filles en retrait mimèrent le geste. Dès que le rappeur cracha les premières paroles, emplies de violence, Marisol jeta sa meilleure amie à genou, face au public. Leur jeu d'actrice était particulièrement convaincant, leurs mouvements brusques empreints d'une lascivité indécente. La brune força la blonde à ouvrir la gueule et lui enfonça deux doigts dans la bouche comme l'on y introduirait le canon d'une arme. PAN explosèrent les baffes. La sudiste avait appuyé sur la gâchette. Walker s'effondra alors que ses copines se dandinaient indécemment.

Mari attrapa la main de la fausse victime la relève dans un pas de danse vif. La note suivante, Akina s'accrocha à sa nuque, passa ses jambes galbées autour des hanches de sa partenaire avant de se pencher lentement en arrière  jusqu'à ce que sa chevelure claire balaie le sol. Et là, la belle latine simula une pénétration en rythme avec la musique : deux trois coups imaginaires dans la chatte métissée et elle l'aida à se dresser pour l'embrasser avec brutalité. Elles se séparèrent, écartèrent les jambes pour effectuer un nouveau déhanchement.

Et le spectacle se poursuivit. Certaines femmes de la noblesse se scandalisaient et plusieurs mâles s'étaient levées pour encourager les pompom-girls, dont Franz. Les attitudes explicites se multiplièrent durant la chorégraphie, cinq bonnes minutes jusqu'à la dernière note de musique.

A la fin, elles étaient épuisées et essoufflées, mais radieuses. Marisol roula une dernière pelle à sa meilleure amie pour lui glisser ensuite un mot à l'oreille.

« Nous sommes américaines, ma chérie. Ca doit bien servir à choquer les foules. »

Un majordome apporta un bouquet de fleurs à la troupe de majorettes et elles descendirent de l'estrade pour être félicitées, peut-être houspillées. 

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 144 lundi 29 septembre 2014, 14:29:51

-On porte une culotte aujourd'hui ?

Le murmure était adressé à Marisol alors qu'il passait derrière elle, abandonnant Akina à ses bons soins. Avoir dû inventer une excuse pour justifier le désordre dans la tenue de sa belle était un déchirement. Comme cette fois où elle est sortie de sa maison avec du foutre sur la gueule, il aurait voulu leur dire : « Désolé. Quand je saute une salope, je n'ai pas l'habitude de prendre des gants. »

Il lui a dit de rejoindre les autres en bas. Il bande encore sous son costume qu'il a dû refroquer en hâte. Qu'elle lui témoigne d'en vouloir encore, c'était toute la motivation dont il avait besoin, et malgré ses nombreux orgasmes, il est frustré de ne pas avoir pu finir dans les règles de l'art. L'humiliation n'a pas été assez forte. Il ronge son frein, s'éloigne dans le couloir. Il n'obéira pas à Mari, ne rejoindra pas tout de suite la salle de réception. Il passe d'abord aux toilettes se rafraîchir. Il faut qu'il décompresse, retrouve sa prestance. Le costume est arrangé. Il se regarde. Tu dérives du plan, mon beau. Le loisir fait dévier de la mission. Il faut se recentrer.

Il ne baise plus jusqu'à avoir récupéré Akina. Il s'en fait le serment silencieux.

Il retrouve Seika en train de discuter avec Tsoukanov. Il l'attrape au vol pour l'éloigner. L'officier l'interpelle, lui faisant remarquer (en anglais) que ça fait deux fois qu'il lui subtilise sa partenaire. Siegfried répond (en allemand) qu'il faut se battre pour garder ce que l'on désire. Et ils le plantent là.

-Tout va bien ? Vous avez l'air... tendu.
-On va dire ça.
-Vous êtes rouge.
-...


Il a l'impression qu'elle sait. Son petit sourire en coin en dit long. Non, ce n'est pas possible, personne ne peut voir aussi clair en lui. Ce n'est pas parce qu'il s'est isolé avec elle qu'il l'a forcément... si ? Si, apparemment.

-Je ne sais toujours pas quoi faire.
-Je pensais que vous étiez du genre à prévoir.
-J'ai prévu de la récupérer. Deux cas de figure.


Il se place face à elle, un peu isolé par rapport au reste. Il ne voit même plus le fils de soviétique dans la foule.

-Soit je la laisse retourner à Londres et on règle ça à l'amiable, avec vous, Akira, votre mari... pardon, ex-mari, et hm. Très honnêtement, je ne pense pas que l'autre fils de pute qui lui sert de fiancé la laissera partir si facilement. Donc je vais devoir le tuer. Soit je la kidnappe, on rentre ensemble, ou on s'échappe... ailleurs, le temps que tout le monde accepte le fait accompli. Et je tue Hiranuma aussi, pour le plaisir.

Alors qu'il semble un brin nerveux, Seika le regarde avec malice. Presque moqueuse. Il commence à mal supporter cette insouciance qu'elle dégage constamment, avec cette note de mépris. Après cette réflexion, comme si elle l'avait compris une nouvelle fois, elle pose une main sur sa joue. Le geste le rassérène aussitôt.

-Que dit votre instinct ?

De vous baiser salement, ma chère.

-De ne plus la lâcher. Plus jamais.
-C'est une idée. Mettez-lui un collier autour du cou et une laisse.


Il aurait juré qu'avant de détourner le regard, elle lui avait encore adressé cette œillade entendue qu'il ne cesse de voir chez elle, comme si elle savait tout.

On leur demande de s'asseoir. Il parlera bas avec elle de ce qui les attend au Japon. Elle se dit sereine, qu'elle peut tout affronter. Elle a rejeté cette éventualité toute sa vie, mais s'y est néanmoins préparé. Au cas où. Tsoukanov s'installe à côté. Siegfried se redresse, avec un « je vous laisse ».

Lorsqu'enfin elles apparaissent, il sera soufflé. Akina, sa douce Akina... traitée comme de la merde par Marisol. Un meurtre factice, une baise factice. Honteux de la voir ainsi offerte en spectacle.

… Et ça l'excite. Dire que Marisol refuse de baiser Scarlett avec lui. Un tel potentiel...

Beaucoup commentent, s'agitent. Lui reste parfaitement immobile. Jambes et bras croisés, il regarde le spectacle avec un plaisir certains. Le désir agite de nouveau son éminence. Qu'est ce qu'il donnerait pour les approcher, les toucher, les prendre. L'idée de le faire sur scène l'amuse encore. Baiser la mariée... Tiens, c'était le plan, se rappelle-t-il. Une légère érection le saisit. Il va finir par avoir mal.

-Elle est douée.
-Si vous saviez.


Il lève les yeux au ciel. Bordel, comment a-t-il pu dire ça. Elle rit doucement, et en retourne à son russe.


Il se dirige vers Akina, fendant la foule des admirateurs, la félicite. Seika intervient, lui disant qu'elle aimerait lui parler un peu en privé. Siegfried laisse son regard se balader, jusqu'à Marisol. La luxure prend le pas sur sa raison. Akina le remarque.

-Vous comptez aller la voir ?

Il fait un non énergique de la tête.

-Vous devriez.

Et elle disparaît avec sa mère. Franz est avec sa compagne désormais. Dos à lui, il n'arrive pas à savoir si il la sermonne ou pas. Elle aperçoit l'allemand juste derrière, qui lui fait un signe de la tête, montrant l'arrière-scène. Elle n'acquiesce pas, se contente d'en retourner à son mari.


Il attendra dix bonnes minutes. De toute façon, il n'a rien d'autre à faire. Il verra passer quelques employés qui débarrassent les tables. C'est une véritable surprise quand l'hispanique apparaît. Il ne s'y attendait plus.

Sans se formaliser des larbins autour d'eux, elle le mène par la main dans une petite salle, du style réserve. Nombreuses chaises et tables en désordre. Elle le fait asseoir sur une chaise, et le chevauche.

-Et si je te dis que je n'ai rien sous mon short, maintenant ?
-Je n'ai pas changé mes conditions.


Elle l'embrasse. Un court instant, il se laisse faire, avant de se reculer brusquement.

-Elle m'a expressément dit qu'elle était d'accord.
-Soit elle est là et participe, soit on ne fait rien.
-Elle ne veut pas être là.
-Alors c'est clair.


Il cherche à se lever. Elle se maintient à lui, cherchant à le faire rester assis. Pour le convaincre, elle donne quelques mouvements souples du bassin, une main sur son épaule, l'autre s'immisçant entre la chemise et le pantalon, assez fine pour se faufiler malgré la ceinture, et attraper sa virilité. Une brève expression d'étonnement en en sentant la dureté, puis un sourire équivoque.

-Laisse-toi faire... Même mon mari est d'accord.
-Etait. Pas sûr que maintenant que tu aies la bague au doigt...


Elle le masturbe lentement. Ses mouvements lascifs trahissent son envie. Elle ne lui répond pas, comme si elle s'en fichait, comme si elle était sûre d'elle, qu'il craquerait, comme les autres, tous les mêmes, elle, la bombasse latine qui en a fait gicler plus d'une. Elle a toujours eu ce qu'elle voulait.

C'en est trop. Il se lève aussitôt. Elle serait tombée en arrière s'il ne l'avait pas retenue par le cou. Elle se sent flotter en l'air, pendue à sa main, ses pieds ne faisant qu'effleurer le sol. Alors même qu'il parle, sa main se dirige entre ses jambes, appuyant exagérément sur le short. Elle ne mentait pas : Elle n'a pas de sous-vêtement. Il arrive à le sentir malgré la relative rigidité du tissu.

-Tu vas devoir comprendre quelque chose. Je baise qui je veux, quand je veux et où je veux. Ce n'est pas une petite chienne infidèle qui trompe son mari le jour même de son mariage qui me fera flancher. Il n'y a qu'Akina qui peut prétendre à outrepasser ma volonté. En attendant, si tu veux quelque chose de ma part, tu devras supplier, la bouche ouverte, la langue sortie, la mouille sur les cuisses. Et prier pour que j'accepte de te porter attention.

Elle découvre peut-être l'étouffement, ou pas. En attendant, elle se voit étonnamment excitée. Elle en a déjà croisé, des comme lui. Le charme particulier de la domination. Il la relâche enfin. Elle peut enfin poser ses talons au sol, respire un bon moment, sous le toisement sévère de Siegfried.

Sa première parole l'étonnera.

-Je... je dois supplier, c'est ça ?
-Non. Pas d'Akina. Désolé.


Il sort alors de la réserve pour tomber sur Akina, juste derrière la porte.

-... On m'espionne ?
-Mein Herr... Pourquoi ?
-Pourquoi quoi ?


Elle montre Marisol. Merde, il a l'impression de devenir fou.

-Je ne veux pas t'être... infidèle.
-Je suis d'accord. Ce n'est pas de l'infidélité
-Non. Non, je veux dire... Si je le fais sans toi, j'en baise une autre. Si tu es là, avec moi, c'est différent. On le fait ensemble.
-Je ne peux pas faire ça !


Elle a un peu haussé le ton. Marisol et lui la regardent, coi.

-Je ne veux pas partager votre amour. Ni le mien.
-Dites... On peut parler de ça ailleurs ?


Pertinent.

Ils s'était réfugié dans la chambre de Marisol. Luxueuse. Plus que luxueuse. Elle avait fermé la porte à clé.

-Pourquoi tiens-tu tellement à que je fasse ça avec elle ?
-J'ai peur... que vous vous sentiez complètement enchaîné. Ou que vous vous lassiez. J'ai compris que vous êtes le genre à avoir toutes les filles que vous voulez. Vous n'avez que moi depuis des mois. Admettez que vous en avez besoin.
-Je n'en ressens pas le besoin.
-Vraiment ?


Son regard réprobateur l'oblige à réfléchir. Il faut qu'il y pense quelques secondes.

-J'ai naturellement envie. Quand je vois une jolie femme, quand certains mots ou gestes me disent qu'il y a possibilité...
-Vous avez envie ?
-Non. Hm... Oui.


Elle le fixe avec cette résignation qui accable Siegfried de culpabilité, puis elle montre Marisol, vers qui l'allemand se retourne un bref instant. L'hispanique ne sait pas trop où se mettre dans cette scène surréaliste.

-Ecoute, Akina.
-"Scarlett".


Il vient de s'en prendre une en pleine gueule. Elle le corrige pour lui rappeler le rôle qu'ils ont. Il en est presque vexé.

-Scarlett. C'est la première fois que je trouve ça aussi difficile d'accepter une telle proposition, je crois.
-Je vous le demande.
-Mais... Ca ne te soulagerait pas que je dise non, et qu'on parte ?
-Je vous aurais pris une opportunité que vous avez gagné à la loyale. Vous y repenserez.
-Tu ne sais pas.


Elle soupire, puis s'avance pour le serrer contre elle. Il n'a d'autre choix que de la prendre dans ses bras à son tour.

-J'ai deux exigences.
-Quoi donc, Mein Herr ?
-Je veux que tu restes. Que tu sois là. Même si tu ne participes pas.
-Anton...
-Au moins, tu sauras. J'aurais mon honnêteté pour moi.
-Et quelle est votre deuxième exigence, au juste ?
-Quand tu voudras quelque chose. Quoique ce soit. Même... quelque chose que je refuserais en temps normal. Je veux que tu me le demande. Pour racheter ma dette.


Elle se détache de lui, cherche à y réfléchir, mais ça reste flou dans sa tête.

-Je ne vais pas supporter de vous voir faire ça... avec elle.
-Alors je ne le ferais pas.



Ils avaient accepté ce compromis. Siegfried péremptoire fait flancher Akina dans son équilibre précaire ; Akina sentimentale laisse les défenses de Siegfried grandes ouvertes.

Elle s'était approché de lui au dernier moment, et d'une main sur sa nuque, l'avait fait se baisser pour lui laisser en un soupir, dans la langue des teutons :

-Pensez à moi.

Il aura balayé la demande par son évidence.

-Imaginer que tu subis à sa place est ma plus grande motivation.


Au final, c'était Marisol qui n'était plus très sûre de le vouloir, mais à voir Siegfried approcher d'elle, elle s'était rappelé pourquoi il lui faisais envie. Il puait le mâle, tout simplement.


Classique : Il avait commencé par la faire mettre à genoux. C'est un indicateur. Il doit jauger de son talent à ce niveau-là, et de son envie. Tout habillé (comme souvent avec lui), elle avait dû sortir sa queue pour s'en occuper. Il lui a nettement précisé de prendre son temps. Aussi, elle s'était retrouvé à longuement la lécher en la branlant doucement.

-Tu aimes son goût, hm ? Profites-en, c'est celui de ton amie...

Cela ne semble pas la rebuter, et même, sous une impulsion de Siegfried, la voilà qui la fourre dans sa bouche avec envie, fait aller et venir ses lèvres sur son mât. Il ne l'aide pas, tient simplement à évaluer à quel point elle en veut. Visiblement, la chose ne semble pas lui être étrangère.

-De toute façon, c'était ton but. Exciter les mecs. Quatre jolies petites traînées qui ne demandent que ça... Il est normal que tu y passes.

Assez. Cessons les plaisanteries, on passe aux choses sérieuses. Il la fait se relever par les cheveux et lui plaque la tête au mur. Les deux mains sur ses seins, à travers le tissu, tandis que la queue s'est plaquée contre son cul. Il lui ordonne de bouger, ce qu'elle fait, roulant du bassin pour exciter un peu plus son homme d'un soir. Ses seins subissent les attentions particulières de Siegfried, mais le tissu est de trop : Le nœud saute donc, découvrir sa poitrine à nu, pas même couverte par un sous-vêtement. Tant mieux pour elle, sans doute. En découvrir un aurait probablement été source de punition. Vient le tour du short : Il en défait la ceinture, le baisse, juste ce qu'il faut pour découvrir son cul, pas plus. Il tire son bassin en arrière, et, tirant ses cheveux, la fesse une fois.

-Qui es-tu ?
-Ah ! M... Marisol.
-Pas ce soir.

Une nouvelle fessée. Sa poigne vaut bien celle de ses précédents amants.

-Je ne sais pas !
-Mauvaise réponse.
-Ah ! Hmf... Qui suis-je ?...
-Ma pute.
-HmAH ! Oui ! Ta pute !


Correction mentale : « Votre pute ». L'anglais lui laisse le champ libre pour imaginer qu'elle le vouvoie. Il s'agenouille, écarte ses fesses, caresse sa petite chatte, la léchera ensuite. Son cul n'est pas exempt d'attention, et subit le même traitement de sa part. Il alterne entre ses deux orifices, montre une dextérité hors pair lorsqu'il s'attarde sur son clitoris, la pénètre doucement, jouant avec ses chairs intimes, l'anus n'étant lui que cajolé en surface.

-Tu veux que je te prenne ?
-Oui !
-Demande.


L'intromission du majeur jusqu'au fond de son minou lui arrache un long gémissement de plaisir.

-Prenez-moi !
-C'est tout ?


Un léger claquement sur son clitoris. La vive douleur lui transmet une sensation étonnamment agréable.

-Prenez-moi, s'il vous plaît !
-Mieux.


L'index rejoint le majeur au fond d'elle, son cul est fessé par deux fois, la langue contre son anneau précieux.

-Mais pas assez.
-Prenez-moi, s'il vous plaît, Maître ! Je vous en supplie !


Elle pense avoir sorti le mot magique. C'est ce qu'il veut, non ? Qu'elle le traite comme son maître ? T-t-t. Ce n'est pas du goût de l'allemand, qui se redresse immédiatement pour prendre ses cheveux et la retourner, qu'elle lui fasse face pendant qu'il la gronde.

-Je ne suis pas ton maître. Les putes n'ont pas de maîtres. C'est un privilège réservé aux vraies femmes qui le méritent réellement.

Elle fini à terre. Il lui demande de répéter une supplication, qu'elle réitère au mot près, avec l'intonation qu'il faut. Siegfried adresse un regard à Scarlett, presque plaintif, puis devra prendre sur lui pour pénétrer une Marisol qui n'attendait plus que ça.

La suite ne sera qu'un long moment de débauche. Il finira par lui ôter ses vêtements si vite qu'il les arrache presque. Il la prend dans tous les sens, allongée sur le sol, debout contre le mur, suspendue à lui, en levrette contre une chaise, il se montre particulièrement fougueux, encouragé par quelques signes de Scarlett. En effet, loin de laisser transparaître son malaise, sa chienne se plaisait à capter chaque regard de Siegfried pour le provoquer. Une fois, c'était la bouche entrouverte qu'elle le regardait, les sourcils légèrement relevés, sa poitrine se soulevant de fortes respirations, comme si c'était elle qui prenait son plaisir. C'était les cris de Marisol qu'il entendait, mais l'effet visuel était encore plus excitant. Lorsqu'il l'avait fait mettre à ses pieds, lui assis sur le lit, pour qu'elle le suce (et cette fois-ci, c'est lui qui avait les rênes), la jolie blonde portait ses doigts à ses lèvres pour les lécher avec vulgarité. Elle sait qu'il a envie d'elle. Baiser avec Marisol est peut-être sympa, mais le désir qui le tiraille, c'est de voir sa Scarlett les rejoindre pour qu'il puisse s'amuser avec elle. Du coup, elle le frustre. Du coup, il s'énerve. Du coup, l'hispanique prend à sa place.

Le paroxysme sera atteint lorsqu'enfin il sodomise Marisol. Après avoir passé tout ce temps à jouer avec son cul, il était temps qu'il le prenne. Mélange d'appréhension et d'envie. La queue de Siegfried n'était pas des moindres, il fallait pouvoir encaisser. Talentueux, il n'eut cependant pas de mal à rentrer en elle, et, la caressant abondamment, sa partenaire était aux anges.

-Oui ! Une grosse bite qui me fourre le cul... Encore !

Cela faisait quelques minutes qu'elle avait perdu toute inhibition déjà. Une certaine folie la gagnait. Il prenait son temps pour l'enculer, réprimant son envie de lui faire vraiment mal, même si elle-même lui demande d'y aller. Elle reçoit une claque. Si elle veut, elle supplie. Elle commence à vraiment aimer se faire frapper par lui. C'est grisant, toute cette violence. Et finalement...

-C'est tout ? Vous me décevez, Mein Herr.


-Tu le trouves comment ?
-Qui ?
-Le mec d'Akina.
-Ah ! Il est pas mal. Je préfère le blond.
-Ah oui ? Pas sûr. L'uniforme, c'est too much. Les costumes, c'est mieux.
-Son costume faisait daté.
-C'est un style. Ca change des autres pingouins.
-Et elle, elle est où ?
-Qui ?
-Akina.
-Ah ! Aucune idée. Euh. Elle a disparu en même temps que Mari.
-... Et lui aussi a disparu.
-Le blond ou le brun ?
-Le brun.
-Tu penses que...
-Ce serait bizarre.


Un temps de réflexion.

-Bon, pas tellement en fait...

Une voix masculine les interrompt.

-Mesdemoiselles ?
-Félicitations, monsieur le marié.
-Merci... Justement, je venais pour savoir si vous aviez vu mon épouse.


Elles se regardent. Hmm.

-Elle est partie faire un tour. Avec Akina. Un dernier moment ensemble. En souvenir du bon vieux temps.

D'Auersperg est perplexe. Il regarde parmi les convives, dans la foule un peu plus loin, eux étant isolés du reste, sur des marches d'escalier.

-Et je ne vois pas Herr von Königsberg.
-Qui ?
-Le brun, Ellen, le brun.
-Aaah !
-Ils se sont engueulés.
-Ah, oui, exact. Ils étaient là, et ils ont hurlé, et Herr machin est parti tout seul, plus loin.
-Vous êtes sûres ?
-Certaines.


On ne remet pas en cause la parole de deux texanes sans en subir les conséquences. L'autrichien le sait. Il acquiesce, les remercie, puis file rejoindre sa famille.

-Moi aussi je veux participer !
-Hein ?
-J'vois pas pourquoi y a qu'elles qui s'amusent.
-Non mais arrête, on se fait des films, ils sont pas en train de baiser à trois.
-Tu crois ?
-Mais oui. Tu vois franchement Akina prêter son mec ? Surtout un comme ça ?
-Hmmmm... Je m'en fous, je préfère le blond.




Les deux amants regardent Scarlett, qui sourit en coin, bras croisés.

-... Quoi ?
-Je vous pensais plus vigoureux que ça... Je suis très, très déçu.
-Je ne te permets pas...


Elle ricane, moqueuse. Siegfried serre les dents. « Salope », lit-on sur ses lèvres. Une main ferme agrippe les hanches de Mari, l'autre ses cheveux. Son cul devra supporter un véritable assaut militaire, démonté, détruit, brisé, devant le sourire amusé de Scarlett. Il n'a d'yeux que pour elle, elle n'a d'yeux que pour lui, et la mariée a beau se casser la voix dans ses hurlements de plaisir, tandis qu'il malmène sa chatte, sa bouche, ses seins, sa chevelure, son cou et sa taille de ses mains, en vérité, c'est Scarlett qu'il encule.

C'est Scarlett qu'il encule.

Elle finira par crier grâce. Après qu'il l'ait repris dans tous les sens. Ils sont sur le lit, elle est allongée sur le dos. Siegfried tient son bassin à deux mains, buste dressé, et la démonte salement. La moitié supérieure du corps de Mari est en-dehors du lit, sa tête au sol, ses mains cherchant des appuis sans en trouver, sa raison s'étant fait la malle. Elle jouit une nouvelle fois. Elle a cessé de compter. Elle hurle stop. Elle le supplie d'arrêter, elle n'en peut plus, elle a l'impression que son cœur, ses poumons et sa chatte vont exploser. Enfin, il consent à arrêter, et la relâche. Sans la moindre tenue, la pauvresse glisse lentement, puis s'écroule sur le plancher. Kaputt. L'allemand a beau être physiquement à bout, l'envie le fait tenir. Un regard à l'horloge lui laisse penser, vu l'estimation, qu'ils sont là depuis presque deux heures.

-Il jouit pas ton mec ou quoi...  c'est ça son secret...

Si elle savait.

Car, oui, il ne s'est pas laissé aller au moindre orgasme. C'est au moins une chose qu'il réserve à sa belle.

-Ca ne vous a pas plu... Siegfried ?...

Elle peine à parler, essoufflée. Il s'assied au bord du lit pour la regarder avec ce qu'il faut de condescendance.

-Je garde mon foutre pour ma bien-aimée. Vous m'en voyez navré.

En bonne salope, elle comptait lui demander de se laisser aller, voulait tenter de le finir, ne serait-ce qu'en remerciement. Mais non, elle sait que son corps ne répondra pas au moindre mouvement. Il l'a tuée.

C'est fini, semble-t-il dire d'un regard à celle qu'il aime.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 145 lundi 29 septembre 2014, 22:11:52

Tsoukanov commence à saturer. Seika est bien charmante, quoique quadragénaire et lui fait une gringue plutôt agréable, mais ce n'est pas elle qu'il veut. Durant le spectacle sulfureux de la mariée et ses demoiselles d'honneur, il se promet d'écourter la conversation avec la japonaise : de manière galante, s'il vous plaît. Il l'aura beaucoup laissé parler et sitôt la performance achevée qu'il s'est précipité vers l'estrade ; essayant de devancer ce foutu allemand. Trop tard. Toutefois, il n'est pas le seul à s'être fait griller la priorité. Franz galère à essayer t'atteindre son épouse, entourée d'invités. Ils se retrouvent comme deux perdants sur la touche.

« - Alors, tu ne repartiras pas seul ce soir, Aleksei, commente l'autrichien en désignant du menton Seika.
-Je crois qu'elle se fout de ma gueule. Elle est avec l'allemand.
-Ah, Herr Von Königsberg. Un sacré emmerdeur celui-là. Mais je l'aime bien. Une sacrée paire de couilles.
-Un Königsberg ? Je pensais qu'il ne restait plus que cette salope de Joanna.
-Faut croire que non.
-Et il fout quoi à ton mariage ? Se contrarie le russe.
-J'aimerais te dire que mes parents l'ont convié puisque c'est un Baron, mais non. C'est le petit ami de Miss Walker.
-Pardon ?
-La fille avec qui tu dansais hier, Akina Walker. Ah ! Une ouverture vers ma femme ! Je te laisse ! »

Le jeune marié retrouve sa compagne rayonnante. Il hésite entre l'admonester et la féliciter, il faut dire qu'elles lui ont toute filé une sacrée trique. Ce sera donc des félicitations, au moins pour avoir fait blêmir sa pauvre mère. Tsoukanov, quant à lui, semble perplexe et s'éclipse discrètement en présentant ses excuses à une vieille comtesse qui aurait apprécié s'indigner avec lui sur les moeurs d'une jeunesse décadente.


Isolés à l'abri du boudoir où elles se sont rencontrées, quelques heures plutôt, les deux Walkers conversent. La plus âgée a fait apporter du champagne. Sa fille en aurait besoin autant qu'elle. Les rayons d'un soleil frais percent calmement au travers d'une grande fenêtre.

« -Akina, je ne viendrai pas au Japon. J'ai laissé penser à Siegfried que ce serait le cas mais...
-Tu préfères m'abandonner, crache l'intéressée.
-Merde, Aki ! Je ne t'ai pas éduquée de cette manière ! »

Encore un peu et c'est la gifle qui résonnait sur la joue de l'étudiante. Cependant, la colère de Seika se tarit rapidement au profit d'une tendresse maternelle.

« -Tu le veux, tu te bats pour. Il n'y a que toi qui puisse leur fait changer d'avis.
-J'ai essayé, se défend Scarlett après une gorgée d'alcool.
-Pas assez, visiblement. »

La métisse le prend comme un affront, mais sa mère a terriblement raison sur ce point. Qu'a-t-elle fait pour repousser Hiranuma, pour faire entendre sa voix ? Rien, ou pas grand-chose. Elle se prend d'une culpabilité douloureuse ; un véritable déchirement. Heureusement, la quarantenaire lui saisit la main avec douceur pour l'apaiser.

« -Tu aimes cet homme ? Bien qu'elle se doute de la réponse, elle préfère la poser.
-Oui. Evidemment !
-C'est une erreur, mais....ça, je peux le comprendre. Tu dois te battre, ma fille. La vie ce n'est pas une boîte de chocolats, et l'amour ne résout rien. Tu dois affronter ton grand-père, comme je l'ai fait. Tu dois arrêter de prendre les coups, il faut les rendre. Et je ne te parle pas uniquement de cette situation, mais de la vie en général.
-Et....comment je fais ? Ils le menacent !
-Et bien qu'ils le menacent, je pense que ce jeune homme a des ressources, non ? S'il est venu me trouver, c'est qu'il en a.
-Où étais-tu tout ce temps 

Tiens, le sujet se rappelle à elle. Subtilement, elle a oublié les principales questions qu'elle a toujours souhaité poser à sa mère en cas de retrouvailles. Pourquoi ? Où ? Comment ? La figure délicate de Seika se fend d'un sourire malicieux.

« - Loin. Je n'ai pas eu le choix.
-Je croyais qu'il fallait se battre.
-Je me suis battue, parfois on perd. Mais j'ai essayé. Toi tu n'as rien fait. »

Touché. Coulé. La brune jette un coup d'oeil à sa montre, son expression se décompose.

« -Je n'ai plus beaucoup de temps. Ne cherche pas à me recontacter, dis à Siegfried de ne pas essayer non plus

Elle se redresse, lui baise le front avec amour et s'éclipse sur un dernier « Je t'aime. » Ne pas pleurer. Commencer à appliquer les conseils maternels. Avant tout, finir cette putain de coupe de champagne, attendre que tout un tas de sentiments contradictoires passent et aller au-devant de la fête, toujours moulée dans son petit uniforme de cheerleader texane. Ses pas la mènent au rez-de-chaussée où elle regagne la salle des festivités. On la salue au passage, et elle campe devant la porte de l'arrière-salle, le coeur battant. « Offrir Marisol sur un plateau d'argent à Anton ? C'est ça te battre ? » Elle ne sait pas ce qu'elle espère. Peut-être qu'il  la remplace, que ce soit moins douloureux pour lui. Ou bien pour elle, même si au fond, ce le sera toujours. Elle le vivrait comme un échec, s'en mordrait les doigts toute sa vie, prouvant qu'en 2014, mourir de chagrin est encore possible. Et selon les paroles d'Ekaterina : le temps pour une femme, ca n'existe pas. Sauf quand elle se regarde dans une glace. Le temps n'y changerait rien.

La porte s'ouvre. Elle n'a pas fini de penser. Le beau visage de Siegfried bouffe sa raison, elle sourit. Bêtement, même si c'est joli. Pourquoi rend-il les choses si compliquées ? A la suite atermoiements, ils conviennent d'un compromis qui ne va satisfaire personne à long terme. Elle a vécu trois semaines de cauchemars, et c'est pour qu'en le retrouvant, il s'envoie une autre femme ? Avec sa bénédiction, elle a insisté. Est-ce une punition qu'elle s'inflige à elle-même ?

Elle n'a plus le luxe d'y réfléchir, l'hispanique est plaquée contre un mur. Alors que Scarlett ravale péniblement sa salive, elle s'installe dans un large fauteuil, toute raide. Raide de désir, d'appréhension, de colère. Elle se crispe un peu lors des premières paroles échangées, lorgne vers la porte, pense à quitter mais ce ne serait pas honnête. Il faut qu'elle assiste au spectacle avec la dignité d'une baronne : celle qui absout son époux de tout crime, de tout péché. Ainsi, ses yeux troublés vont fixer la scène. Mieux encore, elle aura cette idée vengeresse, capturer le regard du SS dans le sien, afin de l'éprouver d'un rappel lubrique la concernant. Akina est là, à portée. Toutefois c'est une autre qu'il baise. Oui, elle complique les choses en s'humectant salement les lèvres, la bouche bien ouverte, en suçant son majeur, en écartant les cuisses. Si Marisol est une excellente partenaire sexuelle, une pute innée : elle ne possède pas la candeur naturelle de Walker, ni son audace ou son expression contrite lorsqu'il s'agit de défier toute morale.

Est-ce qu'elle est meilleure que moi ? La question lui brûle les lèvres. A la place, elle préfère « rendre les coups », comme lui a conseillé sa chère mère et articule une remarque désobligeante sur l'endurance de son amant. Elle trouve un certain plaisir à l'énerver, reprendre le dessus et le voir s'atteler à ravager le fondement américaine avec la rage de l'offensé. Décidément, frapper l'orgueil du prussien, c'est plus concluant que lui balancer une gifle. Oh bien sûr, elle a honte. Elle se demande ce qu'elle fait là, mais elle y voit plus clair en s'imaginant à la place de Marisol. Elle mouille, c'est désagréable dans son short cette cyprine brûlante. Alors, elle serre les cuisses en espérant contenir son excitation, sans que cela ne fonctionne.

Anton, pense-t-elle affolée.

Marisol finit par le supplier d'arrêter.


Scarlett, elle, aurait aimé dire la même chose. Stop, arrête, je ne veux plus. Elle ne peut pas, simplement. Suit leur échange final, apprécierait également avoir le courage de dire un mot ou de sortir. Si bien qu'elle se lève comme un automate quand trois puissants coups sont portés à la porte.

En se déplaçant jusqu'à l'entrée, elle fait signe à Siegfried et Marisol de garder le silence, va ensuite ouvrir un entrebâillement pour découvrir le bel Aleksei.

« -Je cherche Marisol, Franz m'envoie. »

Le ton est assez sec.

« - Elle a besoin de repos. Elle va redescendre dans quelques minutes. »

Et Akina s'apprête à refermer la porte. Le militaire oppose son pied, cherche à forcer l'ouverture. Walker résiste.

« -Je peux au moins lui laisser un message ?
-Elle va venir, je vous ai dit. »

Il a de la force, elle va céder. Il risque d'apercevoir l'allemand et la mariée à moitié nue au pied du lit. Elle agit sans réfléchir, sur le coup de l'instinct, sort en embrassant fougueusement le russe. Le prétexte de cette étreinte inattendue est de le pousser dans le couloir, très loin. Rapidement, ça dérape. Il reprend le dessus, la plaque contre un mur pour terminer le baiser.

« -Vous avez commis une grave erreur, Scarlett. Vous m'avez menti. Et vous continuez de le faire. »

Tsoukanov a attrapé le poignet de sa belle et il le tord jusqu'à ce qu'elle en grimace de souffrance.

« -Est-ce que c'était lui ? Königsberg....c'est lui qui était avec vous, ce soir-là ? Qui a tiré sur un de nos hommes ? Menacer mon père ?
-Je...de quoi parlez-vous... ?
-Réponds ! Presse-t-il à son oreille. »

Elle entend son poignet craquer, la douleur vient après. Un cri est retenu. Aleksei comprend que si les putes effectuaient le plus vieux métier du monde, elles en avaient également les vieux réflexes. Le crachat qu'il reçoit en pleine gueule est cinglant.   

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 146 mardi 30 septembre 2014, 00:23:22

« Donnerwetter », l'entend-on murmurer. Il se redresse, fait signe à Marisol de se plancher, ou quelque chose du genre. Si le type entre, il pourra toujours prétendre être en train de faire l'amour avec Akina, et que, pour le frisson, ils s'étaient réfugié ici. Le type se montre pressant. Il ne s'habille pas, préférant être prêt à bondir pour le repousser vivement, qu'il évite de voir l'hispanique dans ce déplorable état physique.

Et le type se montre franchement pressant. Putain de russe à la con. Enfin, la métisse règle la chose, et Siegfried respire. Il convient cependant de se rendre de nouveau présentable au cas où il chercherait à rentrer de nouveau.

Mais de la porte entrouverte, ce qu'il entend ne lui plaît guère. Il passe un œil inquiet par l'entrebâillement. D'où le connaît-il ?... Et... De quel droit !? Dès la grimace de douleur d'Akina, le sang monte, il se jette sur Marisol.

-Il y a une arme ici !?
-N... Non... Enfin... D'accord, je viens du Texas, mais...


Il l'aura poussé. Peut-être un peu durement. Il enjambe une nouvelle fois le lit, ouvre vite la porte, marche pieds nus dans le couloir. Akina le verra arriver, et son regard fuyant alertera Alexei. Il a tout juste le temps de voir fondre la bête SS sur lui. Crochet du droit, récupération du poignet, clé de bras, balayette. Il l'enchaîne à une vitesse considérable et le russe, malgré des probables talents en systema, la krav maga couplé aux hormones nazies ne peut rien. Il encaisse les chocs un à un jusqu'à finir au sol. Mauvaise réception, gros mal de tête. C'est la faute à Siegfried qui ne l'a pas retenu comme l'exige la pratique honorable d'un art martial. Le genou appuyé sur sa nuque presse affreusement la colonne vertébrale, donnant l'impression qu'elle peut rompre.

-Je devrais te tuer pour ce que tu viens de faire. Te tuer, tu piges ? Akina, c'est qui ce type !?

Il se redresse en tenant ses deux poignets, tordant ses bras en arrière. Même une force herculéenne ne pourrait lutter contre une tenue aussi peu naturelle des articulations, qui répondent à peine aux ordres du russe. Elle lui explique donc toute l'histoire. Les fleurs, etc. Il n'avait pas fait la distinction entre le père et le fils. Tout lui semble soudain clair. … Il est en train de maltraiter le fils du patron de Königsberg, après avoir menacé le père. À chacun d'eux, il leur a volé leur bout de viande.

Il n'y a plus qu'une seule solution viable : Se confondre en excuse. … Et même, lui prêter Akina, pour qu'il assouvisse ses bas instincts, serait une bonne chose. Il est dos au mur. Il sait que toute autre alternative le condamnerait à rester en-dehors de sa chère et bien-aimée baronnie pour les trente années à venir, au moins.

-Ecoute-moi bien, fils de pute. Vous commencez à doucement m'emmerder. Si tu veux Akina, tu la prends à la loyale. Pareil pour ton père. Y a d'autres moyens que de kidnapper,  frapper et menacer comme des sauvages. Ton géniteur a failli la tuer, tu comprends ? Est-ce que tu as le moindre sens de l'honneur, du respect ? Vous me... répugnez.

Il se rend compte qu'instinctivement, il a parlé en anglais. Il remplace aussitôt par du russe. Un employé voit le spectacle, et se recule aussitôt pour appeler la cavalerie. Un homme à poil en agresse un autre en uniforme, c'est flippant.

-Met-toi à ma place, maintenant, et demande-toi si tu ne ferais pas comme moi. La prochaine fois, viens discuter calmement avec moi plutôt que d'agresser ma petite amie.

Il le relâche enfin, s'en retourne vers Akina, l'attrape par l'épaule, se réfugie dans la chambre, verrouille la porte à clé. Le temps de se rhabiller, d'embrasser Marisol sur le front, de lui dire qu'il a beaucoup apprécié et qu'il espère qu'elle ne lui en veut pas, mais son plaisir est un cadeau qu'il ne donne qu'à une personne ; et filera vers la sortie. Il faut trouver Seika, et se tirer d'ici.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 147 mardi 30 septembre 2014, 15:30:57

« Argh ! Allemand de merde ! » s'exclame Aleksei, une fois qu'il avise le sol de manière douloureuse. « Va te faire enculer... » poursuit-il en russe en crachant un peu de sang à terre. Le crochet, c'est ravageur parfois. « On va fouiller, enculé de ta race. Y'aura pas un endroit sur Terre, où tu pourras te cacher avec ta pute. »

Relâché, il expie sa souffrance à terre.

Marisol demande ce qu'il se passe, totalement à l'ouest. Elle ne marche pas très droit, titube un peu et offre un sourire béat à son nouvel amant. Peut-être même qu'elle minaude. Toutefois, ils n'ont pas le temps de s'attarder. Scarlett va étreindre sa meilleure amie avant de s'excuser de leur départ précipité, mais qu'elle l'aime et lui souhaite beaucoup de bonheur. L'hispanique tente de les retenir sans comprendre les raisons de leur hâte. On se reverra bientôt, conclut la métisse.

Ils traversent la galerie au pas de course.

« Merde ! » se rappelle-t-elle en le retenant subitement. « Mes affaires. »

Retour à la Chambre Verte, dans l'aile des femmes. En bas, dans le hall, du monde s'agite. Tsoukanov a alerté les estimés parents Auersperg. Le patriarche familial est d'ailleurs déjà au téléphone avec la Police. Oui, il faut faire vite. Une tentative de meurtre et peut-être de viol sur la mariée et une demoiselle d'honneur. C'est bien malheureux de telles allégations, mais à défaut des poings on utilise la langue. Méthode de lâche, se dit le Capitaine russe, mais nécessaire pour se débarrasser des rats. L'esprit délétère a bien marché sous Staline, non ?

Dès que ses affaires sont emballées, ils reprennent leur fuite. Non, pas par là lui fait-elle remarquer au détour d'un couloir. Plutôt par les sous-sols, avec l'activité qui y règne, on ne risque pas de remarquer leur passage.


« Dernier appel pour les passagers du Vol Lufthansa LH2327 à destination de Berlin. »

L'embarquement ferme ses portes dans cinq minutes. Aux toilettes pour hommes, une porte de cabine s'ouvre . Anton en sort calmement avec sur les talons une jeune blonde un peu décoiffée. Elle a encore du foutre au coin des lèvres qu'elle s'empresse d'essuyer du doigt après une œillade dans le miroir. Une chance pour elle, aucun témoin notable si ce n'est un voyageur en pleine conversation avec un urinoir. Ils auront leur vol in extremis. L'hôtesse les sermonne subtilement à propos de la ponctualité, contrôle leur billet et les invite à monter.  Durant le trajet, il l'interroge sur ses préférences pour leur court séjour au pays teuton. Plus de luxe, insiste-t-elle, un hôtel miteux ferait l'affaire. C'est en souriant qu'elle lui avoue en avoir marre des richesses étalées, et qu'elle préfère en prendre congé : reprendre une vie normale, faite de tracas financiers, de malbouffe, de soirées débiles. Tout compte fait, il y a plus difficile comme baronne.

Au soir, ils déposent leur maigre bagage dans une chambre modeste du Berolina Hotel, au 35 Rankestrasse à Berlin. Siegfried lui indique qu'ils ne sont pas très loin du célèbre Zoo de la ville, l'information lui tire un petit sourire alors qu'elle admire l'activité urbaine par la seule fenêtre de la pièce. Finalement, avant de sortir à la recherche d'un restaurant, elle lui propose de venir prendre une douche avec elle. Ils ne se laveront pas beaucoup puisqu'elle est prise sous le jet d'eau brûlant, dos contre la céramique humide. L'étudiante ne tarde pas à jouir sous les puissants coups de reins dont son entrecuisse est victime. Elle en aurait hurlé à la mort s'il n'avait pas envahit sa bouche d'un majeur conquérant qu'elle s'était mise à sucer avec zèle. Il la seconde en giclant trivialement à l'intérieur ; c'est parce qu'il sera rapide qu'en ce sera humiliant pour la métisse. Il coupe l'eau, elle souhaite poursuivre sa douche : non. Tu sors ce soir avec mon foutre entre les cuisses, comme une bonne soumise. Oui, Mein Herr. Mettre une culotte n'est pas nécessaire., qu'elle soupera au restaurant sans.

Et quand ils quittent la pièce, vers 21:30, le prussien passe une main autoritaire sous la petite jupe d'Akina,caressant sa croupe afin de vérifier qu'elle ne porte aucun sous vêtement. Ils n'ont pas à aller bien loin et restent dans le quartier de la Gedächtniskirche où ils soupent au Ranke 2, un établissement à la duplicité typiquement berlinoise, aux toilettes mixtes et relativement réputé pour faire un tour d'horizon des mets berlinois. Scarlett s'étonne que la carte propose uniquement la langue allemande : en bonne mondialiste, elle aurait préféré que les lieux touristiques prennent le pli de l'anglophilie. Ainsi, elle sollicite plusieurs fois son maître « Et ça, c'est quoi ? Y'a quoi dedans ? » Pour baiser avec lui, l'allemand devient plutôt simple à parler et comprendre, mais dès qu'on touche à un autre domaine : ca y est, c'est compliqué.

Le serveur arrive, ont-ils choisi ?

« Ja, ja.... Hausgemachte Goulaschuppe, » déclare-t-elle en articulant bien, pour être certaine son doigt pointe les plats en question sur la carte.. « Und ein Rothbarsch filet mit Broccoli. Danke... »

L'employé lui sourit, loue l'effort de l'accent et elle le remercie courtoisement. Elle a un bon professeur, précise-t-elle en allemand avec un clin d'oeil pour Anton. Le garçon de salle prend le temps d'allumer une bougie à leur table et après que Von Königsberg ait fait ses choix, sélectionné un vin peut-être, il s'en retourne transmettre aux cuisines. Entre deux bouchées, ils bavardent, de tout et de rien comme ils avaient l'habitude de le faire à Seikusu. Parfois, elle va complimenter la cuisine. Bourrée de préjugés, elle lui avoue volontiers qu'elle ne pensait pas les allemands capables d'une telle créativité en matière culinaire. Enfin, elle ne s'attendait pas non plus à ce qu'un baron vieux de cent ans apprécie faire le ménage et les repas.

Et puis...

« -J'ai apprécié votre manière de maîtriser Aleksei, Mein Herr. » annonce-t-elle d'un ton sensuel, en léchant sa cuillère à sa soupe sans le quitter du regard. « Votre numéro de grand méchant nazi, ça m'excite toujours. »

A-t-elle vraiment dit ça ? « Oui voyons » vomit sa conscience, « On est plus à une aberration près. » Et ? Elle a férocement envie de lui faire oublier Marisol.

Ils rentrent deux heures plus tard après avoir traîné dans les rues avoisinantes, bras dessus, bras dessous. Un badaud a taxé une clope à Sieg  et ils ont repris le chemin de l'hôtel.  Avant de se mettre à genou, elle lui déclare combien elle aime cette ville, que l'Allemagne est pays charmant : elle flatte un peu l'ego nationaliste de son amant. Une boucle est défaite, la ceinture claque doucement près de la joue d'Akina au moment où il la retire. Et si la fellation commence bien, elle dérape complètement quand il finit par la coincer contre un mur pour abuser de sa gorge fragile. Pour jouir, il s'assoit au bord du lit, lui ordonne de rester agenouillée à deux mètres de là, se masturbe énergiquement devant la vision de sa baronne docile. Son orgasme soudain le fait grogner. Plusieurs jets de sperme s'épandent à terre, entre lui et elle. A quatre pattes, la belle avance, centimètre par centimètre la langue au plancher afin d'astiquer ce dernier de nombreux coups de langue. Elle lape sans répit, goûte à la semence de son maître, jusqu'à arriver à ses pieds qu'elle embrasse avec une ferveur sincère, remontant vers lui.


Le lendemain, ils décident d'aller visiter l'un ds nombreux musées de la ville. Au petit-déjeuner, ils avaient fait une liste pour convenir qu'ils n'iraient pas dans les lieux mémoriels, voilà qui réduisait franchement les possibilités. Le musée des Beaux-Arts, c'est bien ça. On risque pas d'y parler de la Seconde Guerre. Et si la bâtiment est éloigné de leur hôtel , ils n'auraient qu'à en profiter pour magasiner en chemin. Vendu !


L'accueil au Musée est agréable. Elle ne s'y connaît pas beaucoup en art, mais l'établissement culturel semble doté d'une collection conséquente. Est-ce à cause des nazis ? Faillit-lle demander. Après tout, son pays paternel ne tournait-il pas des films du type Monuments Men, où l'on apprend que la plus grande concentration d'oeuvres d'art a été entre les mains de méchants allemands. Une guide-conférencière leur annonce qu'il y a un vernissage dans la salle des Antiquités avec entrée-libre. La curiosité les pousse à visiter ce lieu en premier.

« Siegfried !- s'exclame une voix féminine dans leur dos. Ils se retournent et leur fait face une quadragénaire bien entretenue, tailleur strict, chignon sophistiqué et rouge à lèvres éclatant. Elle jauge d'abord Akina du regard avant de commenter : « Charmante ta nouvelle acquisition, tu l'as ramassé où cette fois-ci ? Dire que tu oses revenir à Berlin avec la situation. Nous devons parler. » Encore une œillade pour la métisse et précision s'ensuit : « Seuls. »

Siegfried s'éloigne avec la bourgeoise, et Scarlett se retrouve esseulée au milieu du vernissage. Elle fera l'effort de prendre sur elle, admirer une ou deux œuvres – bavarder avec des amateurs d'art ou des professionnels. Toutefois, elle n'est pas rassurée, jette de fréquents regards sur le couple à plusieurs mètres de là. La discussion semble agitée, au moins du côté de l'allemande.

« Non mais tu ne te rends pas compte. J'ai eu l'ambassade russe au téléphone. Toutes nos chances de remettre un seul orteil à Königsberg sont compromises. Ils ne veulent plus parler. Tu aurais agressé le fils du gouverneur ? C'est vrai cette histoire ? Tous....tous les efforts qu'on a fourni pendant des années. »

Scarlett est en pleine contemplation d'un tableau évoquant Prométhée enchaîné quand des exclamations agitent le public. Elle fronce les sourcils, se rapproche de quelques pas du centre d'attention. Joanna Von Königsberg, l'une des bienfaitrices du Musée tient sa joue gauche. Plusieurs témoins ont assisté à la gifle qu'elle vient de recevoir. Sans doute excédé, Anton la saisit par le bras pour s'isoler dans une pièce adjacente avec moins de monde.

« - Je te rappelle que je suis ton aîné et à ce titre, Baron de Königsberg, et chef de famille. Je n'ai pas de leçon à recevoir de toi. Alors baisse d'un ton. »

Il la salue ensuite poliment et va retrouver Walker. Assez d'art pour aujourd'hui.


La fenêtre de la chambre est grande ouverte. Une légère brise automnale soulève les rideaux blancs et les rumeurs de la rue s'élèvent timidement. Ils sont nus, lui allongé sur le dos, elle lovée contre son flanc. Il s'est permis d'allumer une cigarette et fume.

« -Qui était cette femme ?
-C'est elle que j'ai baisé quand j'étais en Allemagne. C'est avec elle que j'ai pensé à toi. Quand elle est revenue, après que tu m'aies dit que tu voulais ma fidélité, je l'ai repoussée. Elle ne me touchera plus. Jamais.
-Je n'ai jamais su ce que vous pensiez de tout cela Mein Herr. Mon départ hâtif, mes fiançailles. C'est peut-être notre dernière nuit ensemble.
-Je n'ai jamais autant lutté pour une femme.

Il tend le bras, secoue sa clope pour faire tomber quelques cendres sur le chevet.

“-Je ne regrette pas et je continuerai à me battre. Même si ça me prendra des années, je te retrouverai où que tu sois.
-Pourquoi ce revirement? Comment est-on passé du professeur intègre, droit qui repoussait mes avances dans un restaurant à....Anton Von Königsberg se battant pour retrouver sa baronne?”

Elle remarque qu'il a un petit sourire gêné.

-Tu es exceptionnelle. Je veux dire... j'ai envie de t'avoir pour moi seul. Tu combles tout ce que je désires. Et tu es... tu es plus proche de ce que je cherche chez une baronne que beaucoup d'autres. Je ne peux pas te dire que je t'aime. Pas encore. Mais si je devais n'en garder qu'une sur cette Terre, ce serait toi.”

L'américain fronce les sourcils un court instant, comme si elle ne croyait pas à cette version. D'ailleurs, elle a envie de lui dire familièrement : “C'est....pour me faire marcher non?”. Toutefois, s'il pense le moindre mot prononcé ce soir-là, alors c'est une espérance accomplie pour la métisse : mieux qu'une déclaration d'amour. “N'exagérons rien” intervient la conscience. “Disons que c'est juste un peu en-dessous.” Elle s'appuie sur un coude, se penche pour voler à ses lèvres au goût de nicotine un baiser passionnel.

-Heureusement pour vous, Freiherr Anton Von Königsberg, on ne vous demande pas de choisir d'en garder une sur cette Terre. Peut-être que moi, je vous le demande – mais qui suis-je pour commander à l'impétueux Baron maudit.”

Il y a un peu de moquerie, mais beaucoup de tendresse dans sa voix. Elle se permet ensuite de lui ôter la cigarette des doigts et va l'écraser dans le cendrier.

“-Je n'aime pas quand vous fumez. Vous savez, j'ai bien réfléchi.”

Elle quitte le lit, attrape sa lingerie qu'elle enfile sous les beaux yeux du prussien.

“Je ne vous ferai pas l'affront de vous répéter mes sentiments, Mein Herr. Ils demeurent inchangés. Je vais retourner au Japon, avec vous. A Sendai d'abord, voir grand-papa. Il reviendra sur sa décision, il vous acceptera.”

Le sourire en coin, malicieux, qu'elle lui oppose laisse deviner qu'elle a déjà planifié beaucoup. Elle passe ses jambes dans un jean acheté récemment, couvre son buste d'un pull moulant et attrape son trench.

“Je file au chinois du coin, nous chercher à manger. Pas de bêtises.” avertit-elle théâtralement.


Deux jours plus tard, région de Sendai.

“Kanzaki-sama...c'est Mademoiselle Akina, elle est là, sur le péron avec Monsieur Von Königsberg.” se catastrophe Kanj-san qui a pénétré la bibliothèque des Kanzaki pour déranger le couple âgé en plein dégustation de thé et lecture du journal. Akiko se redresse immédiatement, au même titre que son époux dont le soulagement dépeint la figure. Il avait été averti par Hiranuma de la disparition de sa petite-fille qui avait quitté Londres pour un mariage mais n'était jamais revenu. Au passage, il avait sermonné son futur petit-gendre, en lui expliquant qu'il ne pourrait jamais aller bien loin dans les affaires s'il n'arrivait pas à gouverner sa propre femme. Cependant, le vieux dragon s'était quand même mis à éprouver de l'inquiétude pour sa progéniture. Disparue comme sa mère? Akiko en avait pleuré, sans qu'il n'ait de regret.


“-Faîtes-les entrer, Kanji-san.

Les amants maudits font irruption cinq minutes plus tard, bagages encore en main pour Scarlett. Avant toute chose, elle se précipite sur sa grand-mère pour l'étreindre et la rassurer Mais l'humeur du vieillard n'est pas à la fête. Il adresse un signe de tete assez froid à Siegfried, et paré de sa dignité japonaise annonce :

“-Merci d'avoir retrouvé notre petite-fille, Monsieur Von Königsberg et de nous l'avoir apporté. Nous nous inquiétions et son fiancé aussi. Il vous sera reconnaissant.
-Non! S'exclame Walker en relâchant Akiko. Elle va se placer aux côtés du prussien et lui saisit la main. Je ne retourne plus à Londres. Je reste ici, avec Siegfried.
-Akina, nous en avons...déjà parlé!!
-La donne a changé! Nous allons nous marier. Avec ou sans votre bénédiction. Mais franchement, ce serait mieux avec.”

Consternation. Même l'allemand paraît surpris bien qu'il ne laisse rien transparaître. De toute manière, Akina ne l'a pas mis dans la confidence, de peur qu'il refuse ce mensonge. Selon elle, pourtant, la fin justifiait les moyens.

-Je suis adulte, majeure, vous ne pouvez rien contre cela.
-Monsieur Von Königsberg, vous...vous êtes un homme raisonnable, commence Akira alors qu'il ignore la révoltée.
-C'est inutile grand-papa! Vous comprenez ça? Nous allons nous marier, et je suis enceinte.

Stupeur.
Scarlett presse bien fort la main de son maître. Voilà qui avait marché pour Marisol, espérons que l'honneur des Kanzaki saura accepter ce fait établi. Bien sûr, la grossesse n'est pas vraie – ce n'est qu'un prétexte inventé pour faire flancher son grand-père. Mais ça, personne ne peut le savoir, pas même Anton. Le japonais est blême, il lorgne vers son épouse dont le sourire comblé l'énerve davantage.

“-Vous verriez Hiranuma élever un bâtard? Car si vous m'obligez à l'épouser, je lui dirai que l'enfant n'est pas de lui. Le scandale serait plus ravageur pour vous que des simples fiançailles brisées.
-C'est...
-Un vrai bonheur! Termine Akiko en s'approchant du couple pour saisir leurs mains, émue. Akira-sama, vous ne pouvez plus nier, désormais.
-Que pense Monsieur Von Königsberg pour un futur père décidé à épouser la mère de son enfant, il parle bien peu! Reproche Kanzaki.
-Parce qu'il n'était pas au courant pour l'enfant, il vient de l'apprendre avec vous.”

Akira cède enfin. Il demande à Kanji-san de faire monter du thé et prend congé avec son épouse pour décider de ce qui doit être dit à la famille Hiranuma.

« Modifié: mardi 30 septembre 2014, 15:45:05 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 148 mercredi 01 octobre 2014, 23:32:52

Retrouver Berlin a quelque chose de particulier. L'ambiance n'a pas changé. Cette ville restera un ravissement personnel... Et une déchirure. Pas tant pour la défaite en elle-même que pour ce qu'elle représente : La capitale du monde allemand, et ce depuis la fondation de son bien-aimé royaume de Prusse. Ce royaume que Königsberg était chargé de défendre contre les hordes de l'est ; sa mission échouée. Berlin, là où il gagna sa gloire, cumula les responsabilités, fut reconnu. Berlin, sa gloire perdue.

Il ne connaissait l'hôtel choisi que pour être déjà passé devant. C'était non-loin du bureau de l'Ahnenerbe où Siegfried n'avait passé qu'une petite semaine, avant d'être envoyé sur le terrain. Etrangement, il n'en toucha pas à un mot à Akina. Peut-être parce ce service de recherche était considéré comme farfelu, ou parce qu'il n'a pas envie de mentionner son passé en ces lieux. De la même façon, lorsqu'ils passèrent là où se trouvait auparavant le siège du sinistre SD, il ne dit rien. Un genre de blessure d'orgueil l'atteint lorsqu'il remarque qu'il n'y avait pas une seule plaque commémorative.

L'Allemagne était son sanctuaire, et à ce titre, il craignait d'y emmener Akina. Comme si elle pénétrait là où elle ne devait pas, là où il pourrait toujours se réfugier si le monde s'écroulait autour de lui. Il se sent étonnamment heureux de l'avoir avec lui. Il ne le dira pas, mais sa joie est sans borne lorsqu'elle prétend apprécier la ville.

Et il laissera déborder sa luxure. Là encore, il pensait qu'il pourrait se tenir, juste... être normal. Mais rester près d'elle l'excitait bien trop. Il l'avait souillée, encore et encore. Et cette chienne avait adoré.

Malgré l'incident avec Joanna, il fut satisfait de cette parenthèse, et regrettait presque de partir. Quitter l'Allemagne était d'habitude un soulagement : Il était content d'arriver, et content de s'en aller. Cette fois-ci, il regardait en arrière, s'imaginant y être resté avec Akina.

L'idée lui traverse l'esprit dans l'avion. Quitter le Japon pour se réinstaller en Allemagne avec elle ? Ici, il aurait du travail. Il pourrait lui en trouver, à elle. Elle devra apprendre la langue, mais était-ce si affreux ? Ils seraient loin des japonais, et pas si proches des russes et des anglais. Il ne lui en touchera pas un mot, gardera l'idée en tête. Siegfried construit des plans, des tas, ce n'en est qu'un de plus. Il le fera dans l'ombre.

Lorsque la plupart de l'avion dormira, il aura infligé à sa douce soumise un cunnilingus, planqué sous une épaisse couverture. Il n'acceptera pas de retour.


-...et je suis enceinte.
-QUOI !?


Il n'avait pas hurlé, ses lèvres étaient restées closes, mais dans sa tête, le cœur y était. Il la toisait, s'en retournait vers le couple d'hôtes. Devait-il feindre de savoir. Aussi, il tentera de rester neutre, pour couvrir le mensonge. Bon sang, c'est ça, sa technique pour tout arranger ? Mais quelle... petite... conne !

-Parce qu'il n'était pas au courant pour l'enfant, il vient de l'apprendre avec vous.

Ouch. Ca, par contre, ça ne le rassure pas. Si auparavant il pouvait croire à une simple stratégie, le fait qu'elle dise ainsi la vérité lui laisser penser que c'est vrai.

Un enfant. Un enfant. Un enfant.

Il se tait. Il sait qu'il a trahit une confiance, quelque chose de sous-jacent. Il leur force la main. Il voudrait balancer qu'il a retrouvé Seika, pour contrebalancer l'affront, mais les laissera sortir, yeux baissés.

Il faut qu'il lui parle, dit-il, et sans son autorisation, il la traîne avec une poigne certaine enfermée sur son bras. Une fois isolés, il la colle contre le mur. Il peine à en rester aux murmures.

-Dis-moi que ce n'est pas vrai.
-Ce n'est pas vrai. J'ai inven...
-Chut, chut, c'est bon.


Il ne sait pas s'il doit être soulagé ou non. Le gros avantage aurait été d'en terminer avec toutes ces histoires. Akina enceinte réglait 50% de leurs problèmes.

-Je refuse de leur mentir. J'ai trop de respect pour eux.
-Il va falloir... Sinon... Il n'acceptera jamais.


Il était dos au mur. ELLE l'avait mis dos au mur. Il ne supportait pas ça. Être obligé de passer outre l'une de ses valeurs était un véritable déchirement. À cause d'elle. Il lui précise qu'il n'en restera pas là, qu'il y aura une punition à la clé.

Ils prendront ensuite le thé ensemble, discuteront de tout et de rien. Akira reste relativement crispé. Siegfried, lui, ne décroche pas un mot, répondant monosyllabiquement lorsque l'on s'adresse à lui. Peut-être les deux japonais prendront-ils ça pour de l'humilité, ou de la honte. Comme quoi, il lui reste un peu de dignité, à ce garçon, hm ?


Lorsqu'il se réveillera en pleine nuit, assis dans son fauteuil, le pistolet sur les cuisses, sa soirée passée lui semble presque floue. Il se souvient avoir mis son costume de SS, s'être armé. Il se souvient qu'elle l'a provoqué. À partir de là, ça se mélange. Lui a-t-il vraiment fourré son canon dans la bouche ? Il n'en est pas sûr. Par contre, il sait qu'il a tiré. Il se souvient du voisin d'au-dessus arrivant chez lui, et lui devant justifier en expliquant que son téléphone avait explosé. Si si, explosé. Vous avez entendu parler de ça aux infos, non ? Presque nu, il ira chercher les débris de son téléphone prépayé, qu'il a acheté en Europe et fracassé contre un mur au retour, pour lui montrer. Il ne l'aura pas laissé rentrer, non : Akina est évanouie sur le canapé, dans une position plutôt dégradante. Voilà. Le voisin s'en va. Ca, c'est net. Il avait fait d'autres

Il se lève, pris d'un doute, et va dans son salon. Au sol, il trouve sa dague. Il y a un impact de balle dans le cuir du sofa, deux grosses entailles dans le plancher. Quelques fines traces de sang. Des fluides. Ah, oui. Elle était à terre, et lui debout au-dessus d'elle, quand il lui avait repeint la face. Le souvenir lui fout la trique. Il va constater la salle de bain, remarque qu'une serviette traîne à terre. Et du sang aussi dessus. Merde.

Il se précipite silencieusement jusqu'à la chambre. Elle est là, dort paisiblement, nue. Il s'approche, constate qu'il l'a bandée où elle s'était blessée. Lorsqu'il soulève un peu trop le drap, elle remue quelque peu. Il le repose. Nombreux hématomes. Merde, oui. Il se souvient lui avoir distribué des claques. Beaucoup. Des coups de ceinture dans le dos. Il l'a fessé, peu cependant.

Elle était dos à lui. Il était en train de la tuer, tirant sur son collier. Elle avait demandé à ce qu'elle lui tire dessus. Béate après avoir joui, dans une folie orgasmique.

« Ca sera notre petit secret. »

Et alors qu'il la prenait de nouveau, le canon était sur sa nuque. Il a tiré. Heureusement, sa main avait dévié bien avant. Elle avait joui de nouveau, s'était évanoui. L'air, le plaisir, la peur, la joie, la mort.

Merde. Il avait été trop loin. Il aurait pu la buter, pour de bon, sans même être en état de pleine conscience.

À cette pensée, il s'assied au sol, pris d'une certaine panique. Il se décoiffe nerveusement, grattant de l'autre main le sang séché sur le plancher.

Il se hait.


Le lendemain, dès le réveil, il l'avait fait manger, boire. La maison était propre et rangée, évidemment. Une fois sustentée, il aura voulu l'examiner. Des pieds à la tête. Constatera les nombreuses atteintes qu'il a commises. Il voudrait s'excuser, mais dans son rôle de Maître, il ne le peut pas. Elle méritait cette punition. Ces motifs était légitimes.

La manipulation était donc purement médicale. Application d'une crème, changement des pansements. Il lui rappelle qu'il l'aime. Qu'il n'y avait aucune véritable haine dans ce qu'il a fait. Il lui dit aussi qu'il n'a pas fini de la punir. C'est ainsi. Il n'a pas eu ce qu'il désirait : Qu'elle se rende compte de ce qu'elle a fait, et qu'elle se repente. Magnanime, il lui dit qu'elle aura le choix du moment. Il suffit qu'elle lui dise quand elle est prête. En attendant, du repos. Et pas de sexe. Il faut qu'elle se ménage un moment.

Il s'occupera d'elle, comme si elle était une princesse, le reste de la journée.

Des tas de messages en attente, sur son téléphone qu'il avait laissé là. Dont trois SMS de Joanna, qui ne s'imaginaient pas qu'elle allait payer un tarif fou, pensant que l'appareil était avec son propriétaire, en Allemagne. Cette pensée l'amuse. Elle l'admoneste un premier temps, s'irrite le deuxième, s'excuse au dernier. Il ne répond pas. Elle aussi a besoin d'une leçon.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 149 jeudi 02 octobre 2014, 00:58:42

Avant de quitter le manoir Kanzaki, Akira a insisté pour qu'elle soit suivie par le docteur Mudo ; un ancien collègue – gynécologue de son état et reconnu par ses pairs. Il consulte à Tokyo uniquement, il lui prendrait un rendez-vous pour dans deux semaines, elle n'aurait pas à payer les honoraires et ainsi, les grands-parents seraient rassurés sur la santé de la future mère et de l' enfant. Là, elle comprend qu'elle a vraiment merdé avec ces histoires de grossesses. Si elle se présente devant Mudo, il constaterait bien vite le mensonge, avertirait son grand pote Akira, tout serait fichu. Définitivement fichu.

Elle promet qu'elle ferait de son mieux, les embrasse à tour de rôle. Le patriarche est un peu crispé, mais semble résigné. Il s'incline devant l'allemand, un peu plus bas que d'habitude.

Quelques heures plus tard, ils sont de retour à Seikusu, dans l'appartement de Siegfried. Rien n'a changé, ses affaires à elle sont toujours là comme si elle n'avait jamais quitté. Ce mois passé lui a paru durer une éternité. Il faudrait qu'elle contacte l'université de Seikusu, annule son transfert étudiant à Londres. Oui, d'accord. Ce sera l'une des priorités. Ensuite, appeler le Daily Seikusu, le rédacteur a essayé de la joindre plusieurs fois par mails, téléphone. Il voudrait peut-être encore bien d'elle. Toutes ces préoccupations lui font tourner la tête. Il lui propose du thé, tente de se faire un café. Je dis tente parce que la tasse sensée accueillir le liquide noir finit explosée contre un mur et au sol. C'est le début de l'escalade. Ils ne sont plus d'accord sur rien. Oui, elle a eu raison de mentir. Non, c'était irréfléchi. La tension devient rapidement malsaine, sexuelle et exacerbe leurs sens. Bientôt, ils perdent toute notion de limite et les sentiments qu'ils se vouent mutuellement virent à la poudrière. Elle provoque l'étincelle, il se contentera d'alimenter le brasier. Et elle va s'y consumer lentement, douloureusement : être asphyxiée par les émanations toxiques, sentir sa peau se distendre sous les morsures des flammes.

Après sa perte de conscience, elle sera restée longtemps dans les ténèbres.
Durant la nuit, elle a eu une légère fièvre. Rien d'inquiétant, sûrement le stress et l'angoisse. Au petit matin, elle ouvre enfin les yeux pour découvrir Anton à ses côtés, il tient un plateau de victuailles. Je me souviens de tout, a-t-elle envie de lui dire, il ne faut pas vous en vouloir c'était très bien.

« -Je n'ai pas très faim... »

Sa mâchoire est encore douloureuse, sa lèvre tuméfiée rend déjà tout acte de communication orale pénible, alors mâcher, avaler. Pourtant, il insiste. Elle s'y contraint, parce qu'il a raison : elle doit reprendre des forces, nourrir la maladie comme disait Seika. En réalité, son corps éprouvé est encore sous le choc, même si elle esquisse de nombreux sourires à l'attention du prussien. A de rares reprises, la fourchette échappe de sa main tremblante. Elle a l'impression d'avoir le goût métallique du canon de l'arme en bouche. Elle acquiesce poliment à ce qu'il dit : la punition, enfin le reste du châtiment. Elle choisira le moment.

« J'ai...j'ai très mal au dos, Anton... »soupire-t-elle en fermant les yeux. Se caler contre les deux oreillers dansson dos n'y change pas grand-chose.  Elle lui réclame un anti-douleur, n'importe lequel. Son pauvre cou également est marqué des sévices infligés la veille.

Elle se rendormira ensuite, épuisée, mais ne trouvera qu'un sommeil superficiel où les songes se succéderont. Ce n'est plus Siegfried qui tire, mais Nikolaï : lui ne rate pas sa cible. Une autre fois, c'est son père. Elle hurle le nom de son amant, réclame son assistance. Toutefois, elle est désespérément seule.

Bien sûr, pour se lever, faire quelques pas, il faut négocier avec le patron. Dès qu'elle réussit à quitter le lit, elle enfile un peignoir de soie blanche et le rejoint dans le salon. Tiens, elle reconnaît la musique que diffusent les enceintes de l'ordinateur. Du Brahms. Ca la met tout de suite en de bonnes dispositions. Autour de la table, ils souperont ensemble. Après avoir complimenté la cuisine toujours très réussie du baron, elle enchaîne :

« -Vous étiez très beau dans votre uniforme. Oui, ahm...le noir vous va bien. » Promis, elle nettoiera plusieurs fois sa bouche. « Je regrette. Je n'aurais pas dû mentir, même si je n'ai pas vu d'autres solutions. »

Un temps de réflexion, puis :

« Quand j'ai décidé d'apprendre l'allemand, pour vous épater. »

Vous baiser.

« Et bien, j'ai cherché comment on disait couple. Et je suis tombée sur une traduction étrange. Qu'est-ce que c'était déjà...oui, parce que... »

Son discours est un peu décousu, elle ménage de nombreuses pauses à cause de ses lèvres et de sa mâchoire.

« Parce que, je voulais savoir quelle situation d'avenir nous avions. Et je suis tombée sur un mot, euh...Zweisamkeit. Il y avait plusieurs traductions en anglais, mais celle qui m'a paru la plus convaincante à notre cas était : la solitude à deux. »

Le mot anglais est togetherness, soit l'intimité.

« Enfin, je ne suis pas linguiste et encore moins poète. »

Un petit sourire, suivi d'une faible grimace. Elle se remémore les dernières années avec Jack Walker, et la douleur des coups, les descentes dans les hôpitaux, militaires de préférence, les prétextes idiots : une chute, une mauvaise rencontre dans la rue.

« Ils sauront tôt ou tard que j'ai menti. Je me suis dit que...vous savez, cet homme qui était venu vous voir, le jour de mon départ. »

Ils ont échangé de l'argent, l'un a même ri.  

« Il semble être votre ami, il pourrait m'héberger quelque temps ? Sinon, je pourrais demander à Kenneth, lui il accepterait. Le premier endroit où on viendra me chercher ce sera ici. Vous me punirez quand la situation se rétablira. »

Ses doigts effleurent le pansement à la commissure de ses lèvres, le bandage à son cou : là où le cuir a trop frotté contre la peau. C'est grisant.



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