Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Sturm und Drang

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Sturm und Drang

42344 215

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 150 jeudi 02 octobre 2014, 02:34:51

Zweisamkeit.

Il aura sourit en l'entendant prononcer ce mot. Typiquement allemand, n'existant que dans très peu de langues. Il lui caresse la joue, éprouvant ses blessures, sentant un déchirement intérieur à la voir ainsi ramer pour des tâches aussi simples, puis pose ses couverts pour les explications.

-Tu as dû voir que l'allemand était une langue... (il rit) ...« Lego ». Nos mots se construisent et se déconstruisent. Nos poètes, ainsi, peuvent créer des mots, dirais-je, bâtards, ainsi que l'est celui-ci. « sam » et « keit » sont deux suffixes qui servent à indiquer l'état, la nature. Einsamkeit, celui qui est seul, qui est un, isolé. Ce qui permet aux allemands de remplacer le Ein par Zwei, et Zweisamkeit. La solitude, mais à deux. C'est précisément nous. Je t'ai déjà dit que cet appartement était une bulle, c'est un peu ce que cela symbolise. Les balades de couple sur la plage, en forêt, dans toutes ces étendues vides. Le sexe. Ces moments où il n'y a que nous qui existons.

Il reprend ses couverts. La question suivante demande un peu plus de sérieux. Retourner chez Kenneth ? Hors de question. Ils ont peut-être enterré la hache de guerre, mais il tient à la tenir loin de lui, autant que faire se peut. Quant à l'autre option... Elle n'est pas plus séduisante que la première, mais sans doute plus sûre.

-Tarô est un détective. Je l'ai engagé il y a longtemps, pour une affaire juridique. Je n'étais pas encore professeur. Depuis, on est resté amis. Il sait rester discret sur mes basses besognes. Toutes. Il a du réseau, il est efficace. Il travaille à n'importe quelle heure tant que je le paie.

Un instant. Il fronce les sourcils.

-Et c'est pour cela que je n'ai aucune confiance en lui. Les opportunistes cupides sont agréables quand vous avez le compte en banque, mais dès qu'en face de vous apparaît quelqu'un de plus riche, là, il y a un problème. Ecoute... Je vais te noter l'adresse et le numéro de Tarô. Si jamais il y a un problème et que même ton père ne peut rien pour toi, tu lui dis que je rembourse ses charges vis-à-vis de toi. Fais le ménage et la cuisine, et range son bordel. Il t'acceptera sans doute. Mais ne compte surtout pas sur lui pour te protéger s'il devait avoir l'occasion de te vendre pour plus cher que je ne le propose.

Il ira trouver papier, crayon, téléphone sorti, il note les coordonnées, lui montre un court instant, puis va lui mettre dans son sac à main, avec pour consigne de le recopier dans son téléphone au plus vite.

-Pour l'instant, je ne souhaite pas que tu partes. Pour le spécialiste de ton grand-père... Temporise. Tu diras que tu n'as pas eu tes règles depuis un mois, et qu'un test t'a donné positive. Il ne trouvera rien, dérèglement passager, tout va bien, et on avisera avec ton grand-père à ce moment-là.

Une pensée pour Seika. Elle ne voulait pas venir. Elle est pourtant la seule à pouvoir tout arranger. Dieu ait pitié d'Akina en son absence.

Il débarrassera la table, lui conseillera d'aller se reposer. Un massage aurait été bienvenue, mais vu l'état de sa peau, il risque de lui faire plus de mal que de bien. Il lui installera tout ce qu'elle veut : Une chaîne, sa console, lui donnera l'utilisation de son PC si elle veut rester au lit. De temps à autre, elle le verra travailler : Son congé n'est pas infini, à son grand dam.

Tuer Hiranuma. L'idée l'obsède. L'éliminer purement et simplement réglerait tout. Mais Siegfried serait le suspect numéro 1... Alors il faut l'atteindre profondément, de manière à ce qu'il comprenne, et ne se rebelle pas. Que lui-même fasse tout pour abandonner.

Mais maintenant qu'il y pense, il n'y a pas que lui. Akira cherchera peut-être un nouvel époux. Le duo de clowns comiques d'ex-URSS échappés du cirque du soleil sera toujours après elle. Et son père... Hmf. Le vieux Jack est imprévisible.

Il se lève pour attraper son téléphone, et envoyer un SMS à Kitty. Il demande des nouvelles, d'elle et de lui. Avec du détail.

En le reposant, il tombe sur l'arme qui traîne sur l'étagère, qu'il n'a pas rangé. Cette même arme avec laquelle il a tiré sur Akina. Il la prend, constate qu'il manque une balle. Il va falloir financer le remplacement du canapé, et du plancher. Et ça coûte cher.

-Si tu étais morte.

Qu'il dise ça avec une arme dans les mains n'est pas très rassurant.

-Si tu étais morte... Et que j'étais le seul à savoir que c'est faux. Ou au moins, si tu avais disparu. Comme ta mère. On n'aurait plus de problèmes. Enfin... On en aurait de nouveaux. Plus ceux-là. On vivrait... caché. Notre relation, nous serons la seule à la connaître. Hm.

Il repose l'arme et retourne s'asseoir.

Zweisamkeit.
« Modifié: mercredi 08 octobre 2014, 00:30:50 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 151 jeudi 02 octobre 2014, 20:04:18

Base militaire de l'USAAF à Yokata, arrondissement de Tokyo.


« -Capitaine Walker. »

Il a envie de dire : abrège, mais les réflexes militaires ont la vie dure. Le sous-fifre est récompensé par un salut en ordre. Ensuite, ils arpentent les couloirs de l'administration de la base. Walker en tête, l'assistant sur les talons avec une pile de dossiers en main. Leurs pieds foulent allégrement l'insigne de l'Air Force, gravée à même le sol et enjambent leur devise : « Above All. » Jack a toujours dit que c'était vrai, au-dessus de tout : sauf des emmerdes.

« -Vous avez un rendez-vous avec un gars envoyé par le Pentagone.
-Pourquoi ? Et qui ?
-L'ordre de mission ne peut vous être communiqué que par cette personne, question de sécurité. »

Et ils s'arrêtent devant la porte du bureau de Jack, où l'attend le rendez-vous en question. L'officier est intrigué, des consignes de sécurité, ici au Japon ? La bonne blague. Néanmoins, il attend la réponse à sa question suivante :

« -Lieutenant Walker.
-Quoi ? Prénom ? »

Non, parce qu'il n'y a pas de Lieutenant Walker dans la famille. John est Major-Général, dans l'armée de Terre, et le petit dernier, James est encore Sous-lieutenant. Un temps de latence, le soldat de rang se met à lire nerveusement ses petits papiers.

« -Lieutenant Seika Walker de la Tweelth Air Force. »

Il a dû trop boire ce matin. Pas du tout, il est parti à jeun. Kitty l'a bien fait chier à ce sujet, pas une goutte d'alcool avant le service. Ou alors, le troufion est en train de lui raconter des cracs, ouais c'est sûrement ça. Sa poigne féroce saisit son collet.

« -Attends petit con, t'es en train de me dire....qu'il y a ma femme....derrière cette porte ?!
-Je...je ne sais pas, Capitaine...je ne peux pas savoir. »

Le gradé relâche son emprise, fait un signe prompt de dégager et ouvre la porte à la volée.
Elle est là, installée dans l'un des fauteuils rembourrés, mais pas ergonomique pour un sous. Il s'était plusieurs fois plaint de ces sièges atroces : manque de budget pour les remplacer lui avait-on expliqué. Et puis, elle est belle, magnifique, n'a pas pris une ride comme toutes ces salopes de niak. En fait, il ne trouve rien d'autre à dire que :

« -T'es quand même gonflée de te présenter après trois ans, sous mon nom.

C'est pourtant ça qu'il aime le plus chez elle, son audace.
-Jack, Bonjour, sourit-elle en lui suivant du regard. »

A l'image de l'américain, elle porte l'uniforme. Un brassard ceint son biceps, significatif de son appartenance au corps médical. Il lui en veut terriblement. Il voudrait même la congédier tellement sa rancoeur est tenace et lui bouffe les entrailles.

« -Tu m'as manqué, rajoute-t-elle avec ce ton qu'utilisent les femmes amoureuses. Beaucoup.

Toi aussi ma chérie, putain toi aussi.

« -C'est ça, lâche-t-il de manière concise. Alors tu viens prendre le thé ? Réclamer une pension alimentaire. Ah non, c'est moi qui ai la gamine.
-Tu parles de la seule fille qu'on a toi et moi, du symbole de notre amour. De cette merveilleuse petite chose, la meilleure qu'on ait réussi à deux. Et qui va se marier sous la contrainte, avec ta bénédiction ? »

Son sourire persiste sur ses jolies lèvres maquillées. Il a buté sur le mot « amour », se rend compte avec désespoir qu'il en est toujours épris, passionnément. Qu'il lui pardonnerait si elle décidait de revenir vivre avec lui. Cependant, l'orgueil d'un Walker est semblable aux fossiles ancrés dans les roches millénaires.

« -Ecoute Seika. Tu es partie il y a trois ans, sans donner de nouvelles. Tu as détruit tout ce qu'on avait construit, tout ce pour quoi on s'était battu à deux. Je crois pas que tu aies ton mot à dire sur la vie que doit mener la gamine que tu as lâchement abandonnée.
-Tu as raison, mon amour de Jack. Je n'ai pas mon mot à dire, parce qu'Akina.
-Scarlett, corrige-t-il.
-Akina, qu'elle reprend avec insistance, est majeure, adulte et très intelligente.
-Pourquoi t'es partie ? »

Il se relève, ouvre une armoire d'où il extirpe une bouteille de Bourbon et deux petites verres. Il lui en propose, elle refuse poliment et il se sert généreusement.

« -J'ai été réquisitionnée. Pour un projet militaire. Que tu me crois ou non, je n'ai pas eu le choix. Ils ont menacé de réduire ta carrière à néant, de nous enlever Akina, de....

Sa gorge se noue à cause de l'émoi suscitée par le ressassement de tous ces douloureux souvenirs. Un voile de tristesse s'abat sur ses beaux yeux bleus.

« -Ce que j'ai fait était la meilleure solution.
-On dirait que non, ton père est devenu totalement fou.
-Je sais. Enfin, nous savons comment il est. Pourquoi n'as-tu pas donné une chance à Akina et Siegfried de se battre comme nous l'avions fait.
-Tu as vu où ça nous a mené ?! Je vais pas laisser ma fille croire à cette saloperie d'amour. »

Hop, une gorgée d'alcool, il ne tient plus. Si Kitty le surprenait, il finirait découper au hachoir à viande. Seika pousse un léger soupir, elle écarte un pan de sa veste et déloge d'une poche intérieure ce qui ressemble vaguement à une enveloppe qu'elle lui tend.

« -Tu donneras ça à mes parents, veux-tu.
-J'ai la tête d'un postier ? »

Elle insiste du regard et il finit bien par céder, lui arrachant le papier des mains.

« -Tu pourrais réintégrer les cadres d'opération tu sais.
-Impossible, je suis foutu c'est le toubib qui l'a dit.
-Le toubib c'est moi. Je pourrais t'ausculter et transmettre un dossier impeccable à l'Etat-Major. Tu piloterais de nouveau, irais sur le terrain. En échange, je te demande juste d'aider Akina.
-Tu reviendrais à la maison ?
-Jack, s'il te plaît.  Etre ici, me complique déjà les choses.
-Il y a quelque chose que tu pourrais faire, ma chérie. »

Il abandonne son verre déjà bien entamé, et contourne le bureau pour se mettre face à elle. Cette dernière, assise, redresse son minois sur la silhouette de son ancien mari, interloquée.

-T'as intérêt à faire ça bien, si tu tiens à l'avenir de notre fille.

Quand il déboucle la ceinture de son uniforme, elle fronce les sourcils.
Cinq minutes plus tard, elle est étendue sur le bureau, échouée au milieu des papiers. Ses cuisses écartées accueillent les assauts furieux de Walker. Elle crie faiblement, gémit de nombreuses fois, le supplie de lui en donner encore, plus vite. C'est bien mieux qu'un parloir conjugal. Et elle se rappelle pourquoi, après toutes ces années, elle avait placé Jack au-dessus de tous.


Résidence Kanzaki, deux jours plus tard.


A l'heure du dîner, Kanji-san avait apporté une lettre sur un plateau d'argent, accompagné d'un coupe-papier élégant. C'était un cadeau de l'ambassadeur allemand à son père, en avril 1943. Il tranche l'enveloppe, libère son contenu et congédie son intendant avant de lire la lettre à voix haute, pour que son épouse puisse en apprendre la teneur.



« -Papa, Maman,

Je sais que je vous ai énormément déçus dans cette vie.
Il y a eu mon engagement dans l'armée américaine, et puis Jack et enfin mon divorce et mon départ, sans explications. Alors que vous m'aviez accordé tous les caprices susmentionnés. J'aimerais vous demander pardon, mais je ne regrette rien. J'aime Jack, j'aime mon métier. Ma disparition est une méprise sur laquelle je peux difficile m'exprimer. Par-dessus tout, j'aime ma fille. Je la veux heureuse, comme je l'ai été.

Monsieur Von Königsberg m'a retrouvé, pour elle. Il y est arrivé là où tout votre amour parental, votre argent et vos vieilles valeurs ont échoué. Il l'a fait pour la sauver d'une vie malheureuse et je suis sûre qu'il a pris des risques.

C'est la dernière chose que je vous demanderai, la dernière qui ira à l'encontre de vos traditions d'un autre âge. Laissez ma fille tranquille. Laissez-la choisir. Lui, c'est un homme très charmant. Je lui donnerai Akina sans hésiter une seule seconde, ils ont ma bénédiction.

Réconciliez-vous avec Jack, il a pris soin de moi toutes ces années durant lesquelles vous avez fait défaut parce que votre orgueil nobiliaire était affecté. Ma disparition n'a en rien été causée par lui, il a souffert de mon départ tout autant que vous.

Enfin, ne punissez pas Akina à ma place. Elle ne le mérite pas.

Je vous aime.

Seika
. »

Akira rejette la feuille devant lui, non loin de son assiette et échange un regard avec Akiko dont les yeux pleurent en silence.


Appartement Von Königsberg.


Citer
Siegfried.
Nous allons bien. Je veux dire, lui et moi. Il arrête de boire, même si c'est difficile.
Aujourd'hui, il m'a avoué qu'il avait revu sa femme. Il était en pleurs, je ne l'ai jamais vu comme ça. Elle est repartie qu'il m'a dit et il ne risque plus de la revoir un jour. Enfin ce sont ses mots.
Je fais toujours la pute, chez Thompson, au bar où va Jack de temps en temps. L'américain m'a proposé d'y travailler.

Ce n'est plus Radio Londres, mais Radio Moscou décidément. Le SMS est écrit en cyrillique. Elle n'a pas pris la peine de le rédiger en anglais, un message qu'elle fait ainsi subtilement passer à Siegfried.  Bien qu'ils ne se doutent pas que l'intervention de Seika les ait sorti d'affaires, presque définitivement, le couple a lâché du leste ces temps-ci. Après quelques jours, la convalescence de Scarlett touche à sa fin. Evidemment, des marques persistent, comme les traces de fouet dans son dos, une ecchymose à sa gorge, et la trace de coupure à sa cuisse. Toutefois, sa mâchoire ne l'élance plus et ses lèvres sont rétablies. Par internet, elle a réussi – au prix de nombreux casse-têtes à se réinscrire à l'université de Seikusu et à quitter celle de Londres. En échangeant plusieurs mails, Alfred Miller et Chris Reuters ont finalement accepté une co-tutelle pour la poursuite de son mémoire. Elle resterait ainsi en partie affiliée à Londres, mais c'est un détail. L'air de rien, Miller est un professeur reconnu qui ferait très bien sur son CV universitaire.

Le plus étonnant demeure la proposition de Reuters pour un poste d'assistante. Wadamoto a donné sa démission et changé de faculté. Elle préfère se consacrer exclusivement à la médecine. Par conséquent, il s'est tourné vers son premier choix. Kenneth a été assez sympathique pour lui transmettre les cours qu'elle aura loupé, et qu'elle s'empressera de potasser au lit durant son repos forcé. Le seul inconvénient étant qu'il a insisté pour la voir et qu'il a fallu le tenir éloigné tout en le rassurant : ils se reverront en cours, il ne doit pas s'inquiéter. Sa longue absence s'explique par un décès dans la famille, etc. Ils ont également échangé au sujet du montage dont elle a presque oublié l'existence.


Enfin, il a été question de sa bague de fiançailles. Elle a préféré la retirer avant que Siegfried finisse par remarquer qu'elle la portait tout le temps au doigt, davantage par habitude que loyauté envers Hiranuma. Au vu de sa valeur, elle ne la jette pas à la poubelle, et la range au fond d'un tiroir de commode où elle prendra la poussière comme sa brève histoire avec l'avocat.

« Berlin me manque, » fait-elle remarquer gentiment alors qu'elle débarrasse la table après un souper commandé chez l'indien. Le blond de ses cheveux a viré au platine, nouvelle coloration, plus blonde que la précédente. Elle met en évidence ses traits occidentaux et la luminosité de ses yeux, tout comme son sourire. « En fait, je ne vous ai jamais dit sur quoi je travaillais pour mon mémoire. Le vieillissement des cellules. C'est vos injections qui m'ont aidé à trouver le sujet. »

Elle consulte ensuite les résultats des tests effectués en laboratoire au sujet de l'allemand.

«Certaines recherches scientifiques ont réussi à inverser le processus de vieillissement de souris. En effet, on a augmenté la dose d’une molécule, le nicotinamide adénine dinucléotide, abrégée NAD, permettant de rajeunir les muscles des cobayes. Selon certains chercheurs, e NAD est un coenzyme qui, lorsqu’il diminue en concentration dans la mitochondrie, la centrale énergétique des cellules permettant de fabriquer de l’ATP, ou adénosine triphosphate, provoque comme un manque d’oxygène chez la cellule. Le mécanisme énergétique s’altérant, la mitochondrie mime le vieillissement. En rajoutant du NAD, vous allez lui redonner sa capacité de reproduire l’énergie nécessaire. Cela équivaut à décrasser le carburateur. Ce mécanisme est très similaire chez l’humain, avec tout de même des différences 
Les gens à qui l’on donne du NAD voient leur performance musculaire s’améliorer, de même que, et surtout, leur capacité à récupérer.  Et votre génome est altéré par une quantité exceptionnelle de cette molécule. En fait, cette quantité permet de réparer les télomères, ce sont des morceaux d'ADN situés en bout du filament du chromosome de la cellule. Chaque fois que la cellule se divise, un morceau de cette mèche est coupé par une enzyme. Quand il n’en reste plus, le processus s’arrête: la cellule ne se divise plus. Le tissu garde alors les mêmes cellules, il ne se régénère plus, il vieillit »


Elle s'exprime sur le sujet avec une aisance prodigieuse, rappelant ses facultés innées pour le domaine de la biologie. Au terme de ses explications, elle referme le dossier contenant les analyses de Siegfried et rajoute modestement.

« Je dois encore en parler avec Takagi. J'espère que ça ne vous dérange pas d'être mon sujet d'étude ? C'est le meilleur hommage que je puisse vous faire.»

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 152 dimanche 05 octobre 2014, 01:44:40

La lecture de l'ancienne langue de Constantin est une plus grande peine que son parler. Il traduit comme il le pourra, et lèvera un sourcil. « Sa femme », il a bien lu « Sa femme ». Seika a parlé à Jack. Il sait qu'elle a réglé l'histoire, ou du moins que c'est en chemin. Il imagine donc qu'elle a fait le même travail auprès d'Akira. La moitié de ses problèmes sont donc effacés.

-Tu n'auras pas besoin d'aller chez le gynéco, je crois.

Le téléphone est tendu pour qu'elle puisse lire. Akina ne regarde qu'un instant, avant de rabattre ses yeux vers son maître, l'air plus que blasé, accusateur d'une étourderie confinant presque à la naïveté. Il mettra quelques secondes à comprendre ce qu'elle veut dire : Elle ne parle pas russe. C'est peut-être pour cela qu'elle n'a pas saisi l'impact majeur de ce qui y est écrit. Il lui fait signe de se mettre à-côté d'elle, il va lui lire.

« Il a besoin de toi. Je sais que c'est difficile, mais tu peux l'aider.
J'ai des amis de confiance en Ukraine. La situation n'est pas géniale, mais je t'y trouverais un asile quand tout sera fini. Je te le jure.
Si tu as besoin d'un autre travail, je peux t'aider à chercher. Tu ne devrais plus faire ça. Surtout pas dans ce coin-là.
 »

En russe, mais en alphabet latin, parce qu'il ne faut pas déconner. Il aura eu besoin d'internet pour deux trois mots, et s'en cachera bien.


Il ne s'y attendait pas, non. C'est un peu comme une claque dans la rue, une tasse qui tombe sur le pied, un ballon de baudruche qui éclate inopinément.

Elle lui donne un cours de science.

D'une traite, comme ça, elle l'abreuve de son sabir qu'il devra s'efforcer de démêler au rythme de l'oraison pour comprendre. Il se demande si les SMS en russe ne sont pas plus simples à avaler. À réfléchir, c'est la première fois qu'elle lui donne à voir cette facette d'elle-même : Il l'avait vue travailler en laboratoire, certes, et l'oral de bioéthique était plus du droit et de la philosophie que de la sciences. Il a de quoi la trouver sexy, à lui raconter ainsi qu'il n'était pas divin, simplement un mortel un peu améliorer. La science a créé l'Untermensch et sa maîtrise permettra à Scarlett de le tuer.

-Il y a d'autres choses. Je sais qu'il n'y avait pas qu'une... molécule. Keller et Wanka étaient sur des projets totalement différents, et je sais qu'ils m'ont tous les deux fait bouffer de leurs merdes... Quoique, on n'a jamais trop su ce qui a marché sur la durée. Niveau respect des protocole, Becker fonctionnait comme un militaire. Enfin, je ne vais pas te parler de cela des heures.

Elle lui a annoncé qu'il était son sujet d'étude, par dérivation. Un hommage ? Mérite-t-il vraiment un hommage ? N'est-elle pas encore bien trop bercée d'illusion, à penser qu'il a fait ça pour elle, et non pour lui, parce que ça lui plaisir de soumettre des biches innocentes ? Qu'il n'avait aucune pitié, aucune tendresse, et qu'au final, elle comprendra un jour qu'elle serait sans doute mieux sans lui ? Dans ces pensées, il fixe le sol un moment, avant de lui sourire. Pour de faux.

-J'en suis honoré.

En vérité, il est surtout triste pour elle. Elle dénie toujours ce qu'il est réellement.


-Professeur !

Siegfried s'arrête dans le couloir quasi-désert, dans l'aile réservée aux enseignants. Le professeur Takagi presse quelque peu le pas pour le rattraper.

-Mes respects.
-Alors... C'est quoi ?
-...Quoi ?
-Votre secret.
-De ?
-Vous avez pris un congé dès la rentrée. Mademoiselle Walker est de retour. Mademoiselle Wadamoto est partie. Les rumeurs sur vous se sont tues, et d'autres, sur plusieurs professeurs, ont jailli. Le directeur de l'université m'a même dit qu'un garçon, extérieur à l'université, était venu le voir pour lui dire qu'il était à l'origine des rumeurs sur vous, qui sont fausses, et qu'il en est désolé. Lui qui cherchait à prendre des sanctions contre vous.


Siegfried en reste coi. Il est peut-être à l'origine d'une moitié de l'histoire, mais l'autre...

-Vous pensez que c'est moi qui ait fait tout ça ?
-Soit c'est vous, c'est le destin vous aime.


L'occidental semble désemparé. Il ne sait pas quoi répondre face à ces accusations.

-Ecoutez... Non, vraiment. J'ai juste fait revenir Akina. Quant au reste...
-Vous avez changé de situation ?
-Avec elle ? Non
.

Il soupire, sans doute de désapprobation.

-Elle est intelligente. Elle sait faire la part des choses. Je n'interférerai pas de toute façon dans ses affaires à l'université.

Il y a un silence, pendant lequel le plus jeune des deux regarde ailleurs, gêné, tandis que l'autre le fixe derrière ses petites lunettes.

-Ma femme vous a trouvé charmant.
-Vous la remercierez pour l'accueil.
-Et mes élèves aussi. Les oraux se sont apparemment bien passés.
-Ce sont des bons étudiants, pour la plupart.
-De janvier à juin, vous auriez une plage horaire pour moi ? La bioéthique aux deuxième année. Si je pouvais déléguer, ça m'arrangerait.
-Je me tiens à votre disposition. Quand vous voudrez. Nous planifierons ça si vous êtes sûr de cette décision.




-Monsieur ?

Son chemisier était beaucoup trop serré. Enfin... Non, c'était sa poitrine qui était trop ample pour elle. Un bouton défait montrait un certain côté polisson. La jupe lui semblait plus courte que celle de ses camarades. Et son sourire... Ugh.

-Oui, miss... Je ne sais pas encore votre nom, j'en suis navré.
-Vous pourriez m'aider ce soir ? J'ai du mal avec tout ça.
-Ce soir ?... Je préfère faire ça le mardi.
-Je finis tard mardi... S'il vous plaît. Juste des précisions. J'ai vraiment... vraiment besoin de vous.
-Hm... D'accord. Je serais dans cette salle à 18h. Nous verrons si elle est libre.




Siegfried avait dit qu'il devait rentrer vers 18h30. Il avait promis qu'il ramènerait des pâtisseries d'Europe, faisant un crochet par l'expensif et goûteux boulanger suisse qui avait pignon sur rue dans le quartier blanc, non-loin de chez l'allemand.

Il était 19h quand on frappait à la porte.

L'oeilleton de la porte était masqué. Etrange.

On frappe de nouveau. C'est insistant.

Si elle regarde par les persiennes fermées, l'appartement de Siegfried étant surélevé, elle pourra voir un japonais nerveux qui fait le guet dans la rue, une batte dans le dos.

Un aperçu de ceux qui sont devant la porte. Trois autres types, deux nippons et un blanc massif au visage carré, à l'air patibulaire et avec une braguette toute gonflée – par un flingue.

Troisième fois. « Ouvrez ! C'est urgent ! » crie une voix.

Si dans trois secondes la porte n'est pas ouverte, ils défonceront la serrure pour entrer.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 153 mercredi 08 octobre 2014, 17:02:58

A cette heure-ci, la bibliothèque est relativement calme. Les examens n'arrivent que dans deux mois et les étudiants songent davantage aux fêtes d'automnes qu'aux révisions. Voilà qui tombe bien pour Akina. Ayant recouvert un poste d'assistante auprès du professeur Reuters, elle possède de nouveau les badges d'accès aux laboratoires. Elle pourrait y travailler tranquillement, mais préfère l'ambiance studieuse et archaïque d'une bibliothèque ; celle de la Seikusu Université n'a pas été entièrement rénovée et à certains étages, le mobilier date encore d'avant-guerre., et certains livres aussi. Il paraît que le Conseil d'Administration tente de récolter les fonds pour un ravalement de façade et d'intérieur total. Sauf que le financement est lourd, les mécènes rares et que certaines facultés ne deviennent plus rentables, comme celle de sociologie que la fermeture menace. Enfin, ce ne sont pas  trois pécores au pull moutarde qui vont se plaindre. Au pire, ils iront à Tokyo.

Sur sa table repose son ordinateur portable, quelques livres de références incontournables comme des dictionnaires scientifiques, des articles de revues et tout le nécessaire à écrire, surligner, dessiner – sans oublier le fameux téléphone qu'elle consulte à brûle-pourpoint quand elle pense à son maître. Du calme, tu ne l'as quitté que ce matin. Certes, mais cela fait quelques heures de trop. Ne pas y songer, se concentrer sur la biométrie, le fameux cours de biométrie dont elle ne sait pas si elle en apprécie le contenu, ou en exècre la teneur. Et puis ensuite. Elle feuillette quelques pages d'un syllabus. L'exposé de biologie moléculaire. Inexorablement, l'exposé la ramène à Kenneth. Le professeur les a fourré ensemble pour d'obscures raisons de timing, de logistique humaine.

« Je savais que je te trouverai ici... »

Quand on parle du loup. L'irlandais jette son sac au sol et s'empresse de s'installer face à la métisse, tout sourire. Elle relève les yeux pour lui sourire, amusée par sa hâte.

« -Prête pour l'exposé ?
-La bioch' comme sujet, ça va, réplique-t-elle en s'attardant sur lui.
-Mais c'est qu'elle n'est pas QUE mignonne, la petite dame. Enfin, tu sais bien que je galère en biochimie. Des cours particuliers ? »

Là, elle roule carrément des yeux, ce qu'il peut être cavalier parfois. Au final, elle se montre hésitante sur la réponse alterne sourire et grimace avant de lâcher en un murmure :

« -Pourquoi pas. Si tu es sage.
-Toujours, Miss Walker ! »

Et sur ce, il déballe ses affaires parmi lesquelles se trouve un PC portable, et quelques syllabus dont Scarlett va vérifier les notes. Il écoute toutes ses explications avec attention, les prunelles figées sur le décolleté de sa camarade et plus rarement, sur son visage angélique. Il se fait même la réflexion qu'elle est terriblement sexy en blonde.

« -Tu te souviens comment on s'est rencontré ?
-Quoi ? Lui souffle-t-elle
-Toi et moi, comment ça a commencé, tu t'en souviens ?
-Ken...pas maintenant....qu'elle supplie en se mordillant la lèvre inférieure, embarrassée
-Ne me dis pas que tu as oublié.
-Non ! C'était....ici même, en première année de biologie...

C'est surtout aussi clair que si était arrivé la veille. Elle était attablée quelque part dans la bibliothèque en compagnie de Wadamoto, elles devaient rendre un rapport en commun sur des manipulations en laboratoire. Parce qu'elle était encore une étudiante studieuse, Walker avait mis des boules quies pour se concentrer plus facilement et Kenneth, depuis longtemps attirée par elle, s'était invité à leur table de façon inappropriée, avait piqué l'un des stylos d'Akina sans sa permission et s'était permis de la draguer ouvertement. Agacée, elle avait fini par l'éconduire en haussant la voix Résultat des courses : ils avaient tous deux été renvoyés de la bibliothèque ce jour-là.  

« -Mais...je ne vois pas en quoi ça regarde notre exposé, précise-t-elle d'un ton réprobateur.
-Tu vis plus chez ton père, je sais bien. Quand t'étais...à Londres, je suis passée et y'a la meuf à ton daron qui m'a dit que t'habitais plus là. T'es où maintenant ? Chez ce connard ?
-C'est comme les protéines solubles...

Il fronce les sourcils, son cerveau s'active à toute vitesse.

-Elles sont esclaves de l'eau, oui, déclare-t-il, mais je ne vois pas où tu veux en venir.
-Je vis avec lui, oui.
-Mais enfin, tu es complètement folle !

Un « Shhh » retentit quelque part dans la salle. Il maîtrise ses émotions et s'exprime en chuchotant.

« -Si Reuters l'apprenait ou d'autres....tu ne peux pas !
-Je m'en fiche vraiment, vraiment, vraiment ! »

Sous le coup de la colère, elle casse la pointe de son critérium. Elle a appuyé trop fort sur sa feuille de schéma et jure à voix basse. L'irlandais lui saisit brutalement le poignet et la contraint.

« -Kenneth, arrête.
-Je croyais que t'aimais ça quand c'était brutal, quand on te mettait à genou, c'est ça que tu veux ?!
-Putain, Ken, tu déconnes ! Tu déconnes, merde ! » s'exclame-t-elle en forçant pour se soustraire à son emprise.

L'étudiant ramasse soudainement ses affaires, furieux et la pointe d'un doigt accusateur.

« -Non, c'est toi qui part en couille, Aki. C'est toi. Tu sais que je dirais rien, mais ca finira par se savoir, ENCORE. Et ne compte plus sur moi pour protéger vos culs quand ce moment arrivera, OKAY ? »

Puis il la plante après ces mots incisifs, la laissant en état de choc. Deux autres étudiants, travaillant plus loin, ont les yeux braqués sur elle et elle force un sourire. Elle commencera l'après-midi dans le bureau de Chris Reuters, afin de préparer son premier cours face à des premières années. Il tente de la rassurer, tant bien que mal, qu'elle serait merveilleuse en le secondant sur le chapitre des nanoparticules et des risques cancérigènes. Il lui dit que ce sont des étudiants en médecine, qu'elle devra y aller mollo sur les explications trop théoriques. Il lui suffira simplement de faire correctement le lien avec le milieu médical. Elle va consciencieusement prendre notes de ce qu'il lui raconte, toute pâle.

« -Akina, ça va ? Remarque-t-il.
-O..oui, je suis un peu fatiguée.
-C'est encore cette histoire avec...l'autre professeur ?
-Ce n'était pas très agréable, en effet.....avoue-t-elle.
-Je le comprends, vous savez. Je veux dire, je ne vous blâme pas. Mais....vous devez simplement me dire la vérité, s'il advenait que vous le voyez encore. Je pourrais bien fermer les yeux là-dessus à condition que vous soyez honnête. A contrario, s'il vous a forcé à quoique ce soit.
-Non ! Non, il ne m'a pas forcé, Monsieur Reuters. C'est de ma faute, je veux dire, je l'ai fait en mon âme et conscience, se défend-elle avec ardeur. »

Elle ne lui confiera pas entretenir encore une relation avec Siegfried, car elle a cette impression que le monde entier n'est pas obligé de le savoir et qu'ils ont légitimement droit à leur intimité. De plus, l'allemand ne prenait en charge aucun cours de la faculté de Sciences. Lui aurait-on fait tant de drames si elle couchait avec un professeur de littérature à Kyoto ? Non, et voilà qui la révolte. Ils clôturent sans peine le dossier sur les cours du premier semestre, s'entretiennent au sujet du futur mémoire de Miss Walker, bavardent de son exposé en biologie moléculaire. Enfin, la discussion s'enligne sur des propos convenables et encore une fois, Chris fait preuve d'un paternalisme à toute épreuve. Elle l'aurait embrassé.


Retour à l'appartement aux alentours de 17:30, après une longue heure dans les transports en commun. Sa voiture est tombée en panne, le coût des réparations exhorbitant, elle attendra donc sa première paie de l'université afin de pouvoir s'octroyer le luxe de se déplacer en charrette. Sitôt arrivée, sitôt installée. Ses sacs sont jetés sur le divan, puis ramassés en se rappelant de la crise que lui ferait Siegfried s'il assistait à cette mise en bazar. Elle prend donc soin de les ranger dans un coin. Le temps de prendre une douche, il est 18:55. A peine est-elle sortie de la salle de bain, en sous-vêtements et les cheveux trempés qu'elle entend les coups à la porte. Anton est là ? Il a dit, 18:30, il est en retard. Et s'il y a bien une chose qui est réglée correctement chez le prussien, c'est l'horloge. Par prudence, elle aligne sa pupille dans le judas pour découvrir des visiteurs inopportuns. L'occidental lui fout franchement un coup de panique : un russe ?!

L'étudiante se précipite à la fenêtre. Un trait de lumière, dessiné par les persiennes, illumine son regard qui scrute le bas de la rue Un type louche, avec une batte. Totalement décalé. Okay, elle a compris. Les emmerdes s'annoncent. Il faut qu'elle réfléchisse. L'allemand lui a déjà parlé de ses planques d'armes dans l'appartement. Elle va en retourner une pour dégoter un fusil à pompe. Elle court dans le couloir. Merde, non ! La porte de la chambre. Demi-tour, la porte claque, une clef est tournée dans la serrure puis cachée précipitamment dans un pot d'épices quelque part sur une étagère de la cuisine.

Qu'est-ce que tu fous, ma fille, putain qu'est-ce que tu fous ?

Ouvre que l'autre guignol ordonne, c'est une urgence. Elle vérifie que la chaîne de la porte d'entrée est bien placée et entrebaille l'ouverture. Le russe et ses japonais aperçoivent une partie d'Akina, en sous-vêtement et qui braque un canon sur eux. Bonjour, je suis une Walker, texane d'origine et j'aime franchement pas qu'on m'oblige à ouvrir une foutue porte.

« Laisse-nous entrer ma mignonne. Tu vas pas tirer ici, hein ? Qu'est-ce qu'ils vont dire les voisins ? Et la police ? »

Il a pas tort.

« On veut juste parler, ma chérie.
-Vous êtes qui ?! »

Parce qu'il faudrait savoir. Les japonais parlent japonais, pas de souci. Mais le russe se coltine un accent dégueulasse quand il blablate en anglais.

« -Moi, je suis Lavrov. L'avocat d'Aleksei Tsoukanov
-Un avocat avec un flingue, tu te paies ma tête ? Et eux ? Ce sont quoi des greffiers ?!
-Sale petite...enfoncez-moi la porte vos autres, putain. »

Bam, la chaîne craque. Le retour de porte dans la figure d'Akina lui arrache un petit cri de frayeur. Heureusement, elle garde le fusil en main et recule pour les voir débouler un à un dans le salon. Le dernier referme l'entrée, ils sont maintenant à huis-clos, alignés devant elle tandis qu'elle les tient en joue.

« -Tu vois, pauvre pute. T'es mal tombé avec ce type. Parce qu'il a enchaîné les conneries.
-Ouais PUTAIN, il a buté Poï-Poi ! Et il a massacré la gueule de Wadamoto, merde ! Je vais le défoncer ! S'écrie un yakuza.
-Et il a un peu trop forcé sur les négociations avec le fils du patron. Mais on est pas con, on a compris que peut-être.... »

Les mains de Scarlett tremblent, pas bon ça. L'un des mafieux a commencé à casser du mobilier. Elle le pointe du canon, mais ne sait plus quoi faire. Le russe parle, un autre se rapproche : elle alterne ses cibles, dépassée.

« -Peut-être qu'il a fait toutes ces emmerdes pour toi. Alors on vient faire le procès de ta jolie gueule.

-Sortez !
-On a même pas encore fini d'entrer. Quand on en aura fini ma puce, on sera rentré dans tous tes putains de trous, avertit le russe. Il aimerait rajouter quelque chose, mais s'interrompe.

Elle vient de retourner le canon contre elle-même, sous sa mâchoire et le doigt est sur la détente. Il paraît hésiter. Tsoukanov veut cette salope vivante. Il a été clair là-dessus. L'allemand, les Yakuza en feraient ce qu'ils veulent, mais la gonzesse : vivante.

« - A quoi ça va te servir ? HEIN ? Tu vas te buter, on va partir, la police va débarquer...l'appartement de ton mec, tu t'imagines les emmerdes qu'il va avoir ? En prison, les potes Yakuzas vont bien le recevoir. »

Hop, elle abaisse l'arme.

« -C'est bien, gentille fille. »

Les bruits de fracas continuent. Ils sont deux maintenant à retourner l'appartement de fond en comble. Ils ont par encore terminé le salon. Elle se mordille la lèvre inférieure. Elle pense à la chambre,et à ce que le SS y cache, s'ils arrivent jusque là. Malgré le verrou, ils ont de quoi s'introduire de force dans la pièce. Ca vire au cauchemar.  Le slave s'avance encore. Là, elle agite clairement le bout du fusil.

« -Pas un pas de plus où je te bute !On peut parler non ?! Dis à tes gorilles d'arrêter de tout fracasser.
-Parler ?
-Oui, pourquoi Tsoukanov t'envoie ?Y'a aucun rapport avec l'allemand.
-On va le défoncer !
-Non, non ne faîtes rien ! Je ferai tout ce que vous voulez mais ne lui faîtes pas de mal ! On peut régler ça entre nous , panique-t-elle à l'idée de voir Siegfried entré et tombé dans un guet-apens.
-Lâche ce fusil pour commencer. »


Et elle obéit, pour pacifier la situation. Elle dépose son fusil à terre, et immédiatement l'ordre est donné aux deux japonais de la saisir par les bras. Lavrov termine son avancée et lui octroie un bon coup de poing dans l'abdomen ce qui la fait tomber à genou, le souffle coupé.

« -Les femmes, putain. Toujours aussi compliques. »

Il se fait ramener une chaise qu'il installe devant elle et s'assoit.

« -Les japonais veulent le boche, les russes veulent l'américaine. Tu piges ça ?
-Non...
-HEY Lavrov, regarde ce que j'ai trouvé ! »

Elle détourne le regard et constate avec une sourde horreur que l'un des asiatiques a mis la main sur son collier de chienne. Il l'apporte au russe qui examine le bijou, un fin sourire moqueur aux lèvres. Il se penche et l'attache à la jeune femme, jusqu'au dernier cran. Elle sent l'air manqué, les mouvements pour respirer deviennent pénibles et elle voit flou. Une gifle la somme de rester consciente.

« -Pars pas maintenant, salope. Mon patron est venu te soumettre un contrat spécial, ma jolie. »

Il fouille la poche interne de son veston, y retirer des papiers qu'il déplie devant elle. Il y a deux colonnes, une en cyrillique et l'autre en anglais. Elle déchiffre celle dont elle comprend la langue, laborieusement.

« -Tu dois signer, tu signes et tout rentre dans l'ordre. »

L'avocat va jusqu'à se pencher pour chuchoter à son oreille.

« -Tu signes, et hop je bute ces putains de niaks, ton mec est tiré d'affaires.
-Et...et moi dans tout ça... ?
-Tu as pas bien lu le contrat, poupée ? Le château, il sera à toi. »

Hein, quoi ? Nouveau coup d'oeil au papier. Ah le château de Königsberg Tsoukanov lui cède, à elle, si elle accepte de venir en Russie et de « travailler » pour lui. Elle est horrifiée par la double-trahison que cela représenterait. Non seulement, elle rafle la bâtisse à Anton, et en plus elle s'offre à Tsoukanov. Finalement, elle signe : en crachant sur l'exemplaire du contrat ce qui irrite passablement le russe

« -Tu fais une belle salope ingrate tu sais ça ? »

Il froisse les papiers dans sa poche.

« -On te forcera à signer, ma chérie. C'est ton sang que tu vas cracher pour écrire ton accord avec.

Elle a toujours du mal à s'aérer, le collier serre, son ventre est douloureux à cause du coup et sa position agenouillée est plus qu'inconfortable. Il se redresse, semble énervé, fait quelques pas et revient vers elle pour la gifler férocement. Elle en perd l'équilibre et s'étale de tout son long au sol.

« -Putain, Lavrov, j'arrive pas à ouvrir la chambre !
-Va demander à ton connard de pote en bas de nous ramener un pied de biche. »

Rien ne va comme il le veut. Pour passer sa fureur, il expédie un coup de pied dans le ventre de sa victime ; elle en gémit de souffrance. Puis il l'oublie afin de s'entretenir avec ses associés japonais sur la démarche à suivre. Est-ce qu'ils emmènent la fille, ou ils restent là ? Les jap' s'en calent, ils veulent se farcir le pédé qui a tué Poï-Poï. Enfin, s'ils peuvent quand même tirer un coup dans la nana, ils diront pas non. Pendant qu'ils délibèrent à l'image des ogres qui se chamaillent sur la manière de cuisiner leur proie, elle rampe jusqu'au fusil à terre qu'ils auront simplement éloigné du pied quand elle l'a relâché. Elle se dresse sur ses jambes tremblantes, et quand les deux mafieux l'avisent dans le dos du russe, il est trop tard. Elle vient de déposer le canon à l'arrière de son crâne, prête à tirer : la rage au ventre.

« Modifié: mercredi 08 octobre 2014, 17:13:58 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 154 mercredi 08 octobre 2014, 18:20:32

-On va arrêter là, je pense.
-Vous êtes sûr ?


Son sourire est plus qu'équivoque. Elle n'est décidément pas venue là pour rattraper ses lacunes en fisca', GROSSES lacunes par ailleurs. Il avise la porte, cherche son téléphone dans ses poches. Il ne sait pas où il l'a foutu. Probablement traînant au fond de son sac, ou dans sa veste abandonnée un peu plus loin. Il lui fait signe de se lever : Elle le retient par la manche.

-Monsieur... Vous savez... Je n'osais pas vous le dire mais...

Elle glousse, gênée, puis détourne le regard, son petit poing serré devant sa bouche comme pour se cacher derrière.

-... Vous me plaisez beaucoup...
-Ecoute, je ne touche pas à mes étudiantes.


Oh. Le choc. Pour lui, surtout : Il ne pensait pas dire ça un jour et le penser sérieusement, sans que ce ne soit une manœuvre. La pauvrette semble désemparée, et tandis que Siegfried essaie de s'éloigner, elle réaffirme son emprise sur son bras.

-S'il vous plaît, monsieur !... Je ne le dirais à personne... Vous êtes si beau, si gentil, si intelligent...
-C'est le costume qui fait ça. Je dois y aller, j'ai des obligations.
-Non !


Elle a presque hurlé. Elle aussi s'est levée, et commence à ouvrir son chemisier. Siegfried tente – avec succès – de regarder ailleurs.

-J'ai dit non.
-Je dirais que vous m'avez violé.


D'accord, il ne rigole plus. L'allemand la fixe avec cette tête d'incrédulité qui confine à la sourde colère. Le chemisier est complètement ouvert, avec une vue sur un mignon petit soutien-gorge rose à dentelles et rubans. Elle l'écarte pour qu'il ait pleine vue dessus, et relève quelque peu sa jupe. La culotte, de la même teneur, commence à être baissée.

-Avec tout ce qui se dit sur vous, on me croira.
-Tu rêves.
-Je rêve de votre corps, monsieur... je veux que vous me fassiez l'amour... sinon...

C'est le moment où Siegfried doit avoir un plan. Il se rend compte d'à quel point il est dépendant de son portable au moment où il en élabore deux, qu'il élimine vite parce qu'il ne trouve pas son appareil. Le troisième sera le bon : Il ne nécessite qu'un peu de charme.

Il sourit. Se rapproche. Elle pense avoir gagné. Il la serre contre lui, rajuste sa chevelure avec romantisme.

-Je ne peux pas ce soir. Je suis pressé. En revanche... Si tu m'obéis, je serais ravi de te baiser quand tu le voudras. Donne-moi cette culotte.
-Non.


La réponse est cinglante. Elle le prend par la cravate, murmure qu'elle veut être sautée tout de suite. Il n'y a plus de jeunesse. Elle le répète encore tandis qu'elle s'assied sur le bureau : « Faites-moi l'amour. ».

Elle se touche. Il bande ostensiblement. Un quatrième plan jaillit à son esprit, et nécessite lui aussi l'utilisation d'un téléphone. Merde. Un cinquième, vite...


Dans la cour, on l'appelle. L'étudiante le rattrape, elle s'est visiblement rhabillé en hâte. Elle s'excuse de l'avoir ainsi menacée, lui dit qu'elle le désire bien trop, qu'elle le rend folle. Elle peut flatter son orgueil tant qu'elle veut, il reste inflexible. Elle veut l'inviter à boire le thé chez elle. Il refuse. Elle le traîne néanmoins vers la sortie de l'université, lui disant qu'elle veut traîner avec lui.

À la sortie se trouvent quatre types, qui se raidissent et s'organisent lorsqu'ils voient l'allemand. Vu le peu de gens traînant encore dans le coin à cette heure-ci, il se méfie, et s'arrête. Il a besoin de trouver son téléphone. La fille, pendue à son bras, lui demande pourquoi il s'arrête. Il ne répond pas. Elle regarde le groupe de garçons, puis Sieg, puis les garçons, lui dit de venir. Ca fait tilt dans la tête de l'européen.


Il n'est pas sûr, s'il lui a juste mis une clé de bras pour lui coller la gueule sur le béton, ou s'il n'y a pas eu une gifle dans l'action. Peu importe. Il a emprunté une autre issue, et avait pressé le pas, voire même couru, pour choper un bus.

Il ne s'arrête pas à sa station. Par prudence, il reste dans le transport, passant devant son appartement. Tiens. Un type fait le guet devant, un autre sort de son appartement pour venir lui parler.

Akina. Akina.

Il descend à la prochaine. Il va falloir la jouer fine. Il est fatigué de toutes ces conneries. Il bifurque, remonte sa rue, la tête baissée. Une cigarette pour se motiver. En attrapant le paquet, il capte son iPhone. Tiens, il ne le met jamais là-dedans. Trois mails, deux messages, deux appels manqués. Tarô dans le lot. Il commence à lire.

Un type le croise, et lorsqu'il lève les yeux, il croit reconnaître celui qui faisait le planton devant son appartement. Il marmonnait quelque chose. Il ne l'a pas vu. Il s'arrête et se retourne pour l'interpeller.

-Hep ! T'as pas du feu ?
-Euh ? Nan, nan.


Le japonais allait reprendre la route, puis fronce les sourcils.

-Mais t'es...


La paume pour enfoncer le nez jusqu'aux yeux, puis le mur dans la gueule. Facile. Il aura récupéré la batte que le type avait rangé dans un petit sac en toile. C'est léger comme arme, mais il n'a pas pris son glock aujourd'hui. La parano d'un contrôle inopiné par les flics, vu ce qui lui arrive ces temps-ci. Clope allumée, il prend son temps pour en tirer une bouffée, et la garde entre les lèvres.

La porte est ouverte à la volée, batte brandie.

-NE TIRE PAS !

… Il ne s'attendait pas à ce qu'elle s'en sorte aussi bien. Il sourit.

-Tu es vraiment... vraiment la meilleure. Garde-le en joue.

Il s'approche tranquillement. Les japs sont tendus, sachant très bien qu'ils ont leur cible à quelques mètres d'eux. Ils ne sont que deux, c'est suffisant. L'un d'eux avait la main sur la poignée de sa chambre, et il se rend compte que celle-ci est verrouillée. Encore un regard à sa soumise. Il ne la mérite pas, se dit-il.

Il avise l'arme à la ceinture du russe.

-Prends doucement ton flingue. Au moindre geste brusque, elle te bute. Magne.

Il fait « non » de la tête. Les japonais attendent un moment d'inattention pour attaquer.

-Ecoute. Tu devrais voir ce que j'ai dans ma poche avant de faire quoique ce soit d'imprudent.

Son accent pue la vodka et le marxisme. D'accord, le lien est vite fait. Sixième plan : Déménager de Seikusu. Déménager du Japon. Il va falloir sérieusement considérer la chose.

-T'as quoi dans ta poche ?
-Un contrat. Je suis avocat. Je viens vous offrir quelque chose.
-Ne l'écoutez pas !


C'était de l'allemand. Il n'y en a qu'une qui parle allemand ici, hormis lui. Siegfried la regarde un instant, puis lui fait signe de se taire.

-Tout ce que vous pouvez m'offrir, c'est de nous foutre la paix définitivement.
-C'est le sujet. Prenez.


Il lui montre sa poche. Sieg s'approche prudemment, en retire les documents. Rapide lecture. C'est limpide. Akina pourrait prendre le château... Et elle lui donnerait.

Et il ne l'aurait plus.

On sent parfaitement que l'idée lui traverse l'esprit, lorsqu'il la regarde après avoir fini le survol des lignes abjectes. Le russe en sourit d'ailleurs. L'allemand lui fait ravaler sa sale expression de rat en lui collant les papiers entre les dents. Il le rangera d'une main calme.

-Ecoute. Soit je te tue et je fais passer ça pour de la légitime défense, soit tu m'obéis. Prend. Ton. Arme.
-Quand je l'aurais dans la main, vous pourrez me tuer et faire passer ça pour de la légitime défense.
-Oui. Mais si tu ne l'as pas, je m'arrangerais pour. Dans tous les cas t'es baisé, autant que tu prennes l'option éventuelle où je suis un type honnête et que je ne lui demande pas de te faire sauter le crâne.


Le russe s'exécute après de longues secondes. Le flingue lentement saisi, dirigé vers le bas.

-Tue ces deux guignols.

Il ne bouge pas.

-C'est soit vous trois, soit eux deux. Et nous savons tous les deux que t'iras pas en taule de toute façon.

Le baron dit vrai. L'arme est levée, et malgré les vives et soudaines protestations des petits délinquants de bac à sable, il les abats froidement. L'idée de retourner le canon contre Siegfried, ou Akina, est séduisante, mais il s'y refuse.

-Tu vas tirer deux balles dans le plancher. Et une dans le canapé.

… ?

Moment d'incompréhension. L'allemand répète. L'autre s'exécute. Bam, bam. Puis : Bam.

-Merci. Je cherchais un moyen de faire jouer l'assurance.

Et chtok, la batte dans le crâne.


-Maître ?
-Lieutenant... M'appelez-pas comme ça ici.
-Je ne vous vois qu'en tant qu'avocat d'habitude. Et d'ailleurs, on se voit trop souvent ces temps-ci.
-Hm... Je suppose que défendre des yakuza n'est pas de tout repos.
-Je connais peu d'avocats qui sont autant sous les feux des projecteurs.


Il y a un moment de silence entre eux – relatif, vu la grosse agitation alentour.

-Vous comprenez qu'on va devoir garder votre appartement un moment ?
-Oui. Tant pis.
-Vous avez un endroit où aller ?
-Je pense.
-Vous avez pris des affaires ?
-Je vais le faire.


Avant même que le moindre flic ne se soit pointé, Siegfried avait traîné deux grosses malles qu'il avait laissé dans une ruelle adjacente, puis jetée dans une large poubelle. Alors qu'il discutait sur le perron de la porte, il voyait, quelques mètres plus loin, Tarô, avec un bleu de travail et une casquette, charger avec grand-peine les malles dans sa camionnette, sans que personne ne se doute de rien.

-Toujours seul ?
-Hm. Des filles vont et viennent, parfois.
-Vous avez raison de ne pas être en couple. La famille, ça offre des cibles faciles pour ces gens-là.


Moment de flottement. Un inspecteur arrive, fait signe à Siegfried de le suivre au poste.

-Désolé, les formalités.
-Non, non, c'est normal. Je vais m'y plier. On se reverra sous peu, je suppose.
-Sans doute.


Retourne chez ton père, lui avait-il dit, avant de l'embrasser une dernière fois, et de la faire courir pour qu'elle ne soit pas là lorsque les forces de l'ordre arrivent. Il inventerait un scénario où elle ne serait pas là. Elle n'a pas à supporter cette charge.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 155 samedi 11 octobre 2014, 21:58:09

Elle s'est rhabillée en quatrième vitesse en passant ses jambes nues dans un jean et son buste dans un pull à col roulé Pour le reste, elle a à peine eu le temps de prendre ses affaires : son sac à main et son PC. Un dernier baiser volé aux lèvres de son amant et elle s'est empressée de rejoindre la rue, les cheveux au vent. Dans sa hâte, elle emprunte la mauvaise ligne de bus et perd une heure de trajet à rectifier son erreur.

C'est tout emmêlée qu'elle arrive devant le pavillon américain, les bras tremblant autant que les jambes. Elle frappe plusieurs fois, sans réponse puis pousse la porte. Déverrouillée. Ses affaires sont lâchées avec soulagement et Akina se dirige vers le salon où elle rencontre son père à moitié affalée sur le sofa, une bouteille de bourbon à la main et le regard vitreux. Il est ivre, comme il l'a rarement été ces temps-ci, et elle se met à avoir peur ; à craindre le retour des coups, des cris, des horreurs du quotidien.

« Akina..C'EST TOI ??! Fais-moi de la bouffe », braille-t-il alors que ses doigts suant pressent plusieurs boutons sur la télécommande. « Kitty est partie, cette grosse pute. Et j'ai faim ! »

Les mauvaises habitudes font un retour fulgurant sur le devant de la scène. Encore sonnée par les événements arrivé au domicile du prussien, elle met du temps à comprendre ce que lui veut son paternel. Finalement, elle prend le partie d'ignorer son ordre, troublée par l'annonce du départ d'Ekaterina. Partie où ? Elle va revenir ? Oui ? Non ? En grimpant les marches de l'escalier, elle est abasourdie. De nouveau seule avec son père. Un véritable cauchemar se constitue autour d'elle et elle regagne sa chambre avec en bouche, l'amer goût de l'ironie du sort. Elle claque la porte derrière elle, enclenche le verrou flambant neuf et s'étale au milieu de son lit afin de se dépressuriser l'esprit. Trop d'émois, enchaînés trop vites. Il faut qu'elle digère. Oui, c'est ça, sinon elle risque l'indigestion.

Une heure plus tard, elle a son PC sur les cuisses, et travaille soigneusement sa biochimie à travers différents logiciels. Parfois, elle se laisse distraire par une annonce sur son réseau social, ou par la vidéo totalement inutiles de chatons rigolos. Ca lui fait oublier Tsoukanov, la mafia et tout le reste. De temps en temps, elle capte un bruit provenant du rez-de-chaussée. Son père s'est fait la malle dans l'allée devant la maison. Elle l'a aperçu crier et s'agiter dans la rue avant qu'un voisin ne tente de le calmer. Du coup, elle n'osera pas sortir de l'espace restreint qu'offre sa chambre. Et aux alentours de 22:30, elle y est toujours : à se rompre le cou sur sa biométrie. Le programme de simulation plante à tour de bras, épuise ses nerfs déjà mis à rude épreuve au cours de la soirée. Elle passera bien un coup de fil à Kenneth,qui excelle dans la matière mais tombera désespérément sur sa messagerie. Qu'il ne décroche pas, ça la vexe. 

Le capot de l'ordinateur claque sèchement. Elle en a marre. Sa patience vient de s'user jusqu'à disparaître complètement. Tant pis, elle expliquera à Okamura qu'elle a eu un mauvais rhume et qu'elle attraperait cet exercice un autre jour Que de toute manière, l'homme n'était pas prêt à abandonner sa carte bancaire au profit d'un paiement par signaux bioélectriques.

Sur le chevet, son téléphone s'agite. Elle se jette dessus pour lire avec soulagement des nouvelles d'Anton.

Siegfried : 22h37
Je ne vais pas rentrer ce soir. Ne m'attend pas. Excuse-moi auprès de ton père et de Kat

Ah misère. Son père n'est pas en état de recevoir des excuses et Ekaterina a mis les voiles. Décidément, la soirée vire au drame absolu. Et s'il était toujours poursuivi par les russes, ou les japonais ? La panique lui déchire les tripes, et ses doigts vont et viennent frénétiquement sur le clavier tactile :

Akina: 22:40
Pourquoi? Vous êtes où? Vous allez bien? Ou irez-vous? Je suis morte d'inquiétude

Les minutes s'écoulent sans qu'elle ne réussisse à calmer son angoisse. Puis, elle se rend compte qu'elle lui pose souvent trop de questions et qu'elle a toujours peu de réponses. Perdue au milieu d'un déchaînement de réflexions contradictoires, elle n'entend pas tout de suite l'alerte SMS de son iPhone.

Siegfried: 22h45
Tout va bien. Tu sais que je suis invincible.
Ne parle jamais de cette soirée par SMS. Compris ?


Alors, ils parleront d'autre chose et la conversation dérape bien rapidement sur une pente libidineuse. Du moins, la concernant. Sa petite culotte est souillée vers 23:34 lorsqu'il lui ordonne de se masturber ; elle hésite à obéir. Enfin, elle hésite toujours quand il n'est pas là. Et cette hésitation l'excite davantage, car elle a le temps de peser le pour et le contre : d'imaginer ce qu'il lui ferait subir si elle se désavoue devant l'un de ses commandement, et ce qu'il lui offrirait en récompense de son dévouement total. Il monte d'un ton, sa raison flanche.

Siegfried: 23h40
Et toi tu m'as défié. Mon âme prussienne tiendra bon.
Tu comprendras maintenant qu'il ne suffit pas de quelques mots pour que je tombe. Considère-toi comme punie. Plus de SMS jusqu'à nouvel ordre.
Je te souhaite une bonne nuit, ma Scarlett.

Il faut obéir, elle sait bien le plaisir incroyable que lui apporterait l'obéissance et la soumission. Toutefois, elle finit par conclure la conversation sur une note amère, typique des femmes vexées ou des chiennes délaissées à qui l'on retire toute attention.

Akina: 23:41
Mauvais joueur
Et mauvais perdant.
Je vous souhaite donc une bien mauvaise nuit, Anton.

Et encore, elle aurait pu le tutoyer. Elle espère franchement que cela serve de leçon à l'allemand. Une âme prussienne ? Pff, rectifie-t-elle, un orgueil prussien oui. Le téléphone est éteint et elle s'arme de courage pour quitter sa chambre car elle est torturée par la soif et la faim. Dès la porte ouverte, elle tombe nez à nez avec le paternel. Jack Walker se tient difficilement dressé sur ses deux jambes. Avant même de parler, il la gratifie d'une claque cinglante. Il grogne quelques mots :

« Et ma bouffe, petite conne ?! 
-Non mais ça va pas ?! S'écrie-t-elle, une main plaquée sur son visage douloureux. »

Oui, on l'a bien entendue. Elle n'est plus prête à se laisser faire. Ces derniers mois sans être battue par l'autorité d'un père alcoolique ont été une virée au Paradis, elle ne veut plus céder, ni rétrograder. Elle tient méchamment à ses nouveaux acquis. Peu habitué au droit de réponse de sa fille, Walker cligne des yeux à plusieurs reprises, stupéfait. C'est le calme avant la tempête. La seconde suivante, il entre dans une rage folle :

« -TU OSES ?! TU OSES répondre à ton père putain ?!
-Laisse-moi ! Je vais appeler la Police ! »

C'est la menace de trop. Il jette sa bouteille d'alcool à la figure d'Akina qui esquive de justesse. Elle entend distinctement le bruit du verre qui éclate en dizaine de morceaux contre le mur derrière elle. Pas le temps d'être distraite, l'américain a déjà fondu sur elle. Malgré ses réflexes malmenés par l'éthanol, il réussit à lui attraper fermement la chevelure. Elle aura eu le temps d'une dernière réplique, un coup de poing expédié directement dans le nez de Jack. Le sang jaillit, éclabousse son joli minois. La fureur du militaire est décuplée. Il va la traîner dans les escaliers, sans se soucier des marches qui cognent le dos fragile de Scarlett, et profère des insultes.

« -Je vais te buter, merde. Te buter. Tu m'entends ?! »

Arrivés au bas de l'escalier, il la contraint à s'agenouiller face aux premiers degrés et la tenant toujours par les cheveux, il heurte le visage angélique de sa fille contre l'arête d'une marche. Trois longues et puissantes fois. A la deuxième, elle est assommée salement et gît sans conscience. A travers sa vision floue, il distingue le sang s'écouler lentement du front de l'étudiante. Ensuite, ses yeux tombent sur le décolleté et les jambes faiblement écartées. Ca le rend dingue. Il se met à genou également, débraguette son jeans. Ses mains tremblent. Il a vaguement idée que ce qu'il s'apprête à faire des doublement mal : le coup de l'inceste, et du viol. Cependant son cerveau n'alimente plus sa raison, ou par  bribes désordonnées. Il baisse rageusement le pantalon de sa victime, écarte sa lingerie.

« Dis quelque chose... » ordonne-t-il les dents serrées.

Ses doigts caressent l'entrejambe dénudée, dérapent à l'intérieur pour une partie.  Il râle de satisfaction. L'attouchement prohibé lui tire un gémissement. Douloureusement, elle émerge. Sa tête l'élance. Elle est allongée au sol, le buste calé entre deux marches d'escaliers. Elle voit et sent l'hémoglobine. Sur ses joues. Pas à elle. A son front, et sa tempe. A elle. Par terre, sur l'escalier. A elle, celui-là aussi. Elle se sent étonnamment détachée de la situation quand elle comprend qu'elle pourra pas s'échapper.  Elle subi le va-et-vient sans trop broncher; ça ne fait plus mal.  De toute façon, elle a échoué à résister, alors aussi bien accepter son sort. Elle parcourt le ciel des yeux – visible au travers d'un velux ouvert au plafond de l'étage, et n'y trouve nul réconfort. Si au moins il avait plu, elle se serait permis des larmes pour ses rêves brisés. Mais le ciel était sec. Comme ses yeux. De temps en temps, elle perd encore conscience, puis se réveille. Il n'a pas fini. Elle entend ses râles de plaisir, et quand elle n'entend plus : elle sent les pénétrations expéditives lancées entre ses cuisses. Elle ne lui fait pas le cadeau de crier, de pleurer ou de supplier ce qui énerve davantage Walker. Elle est là, inhumaine jusqu'à ce qu'il s'achève cruellement en elle. Pour simple consolation, il flatte son crâne blond d'une caresse appuyée et se relève.

« Je vais t'amener à l'hôpital. T'avise pas d'en parler. »

L'Hôpital : c'est la base militaire d'Atsugi. Le docteur Dawson étant un bon ami des Walkers, il ne posera aucune question et se contentera de coudre la plaie au front. Il n'y aurait pas de cicatrices, mais mieux valait qu'elle reste la journée à se reposer ici. En revanche, il se sent obligé de parler à Jack au sujet des anciennes marques de coups dans le dos et le cou de sa patiente.

« -Je sais que t'es un bon gars Jack, mais ta gamine, elle se fait cogner.
-Ouais, c'est son petit ami. Je vais lui en toucher deux mots. »

Sur le trajet retour, assise à l'arrière de la vieille Chevrolet familiale, elle ne pipe mot, enterrée dans un mutisme glacial. Il tente bien de faire la conversation, comme pour se dédouaner, mais elle l'écoute à peine, le regard plongé au travers de la vitre où un paysage urbain, celui de la banlieue de Tokyo, défile sans arrêt jusqu'à Seiksu. Il répète sans cesse qu'elle doit « fermer sa gueule » à propos de l'incident, que de toute manière, elle avait aimé ça mais refusait de le dire. Si elle avait eu un flingue à portée ? Oui, elle aurait tiré:sans hésitation. Cet homme n'est plus son père. Et elle s'en veut terriblement d'en faire le constat que bien trop tard. Son père est mort, deux années auparavant. Toutes les Seika, les Kitty et les Siegfried du monde entier ne pourront le ramener.

« Monte dans ta chambre. »

16:25, elle découvre un SMS. Son téléphone n'a presque plus de batterie, elle est obligée de le brancher afin de pouvoir faire plusieurs relectures. Elle est morte de honte, de douleur, de remords. 

Siegfried: 15h43
Tiens le coup. J'ai renvoyé Kitty chez toi.


Akina: 16:25
Désolée pour le délai, je viens de sortir.
Ah? C'est bien...comment allez-vous?

Répondre, ce fut difficile. Elle n'a le coeur à rien, l'esprit vide. Toutefois, il y a un certain réconfort à savoir qu'Anton ne l'a pas oubliée. Finalement, elle cède et raconte l'hôpital, les points de suture. Un accident. Il n'y croit pas évident. Oui, Jack l'a frappé : elle finit par le reconnaître.Juste ça. En fait, elle n'était pas au courant qu'il existait pire que les coups. Elle passe la soirée dans son lit, encore une fois. Jack est sorti, elle a perçu le bruit de la porte d'entrée qui claque. Entre deux SMS échangés avec son maître, elle termine enfin sa biométrie. Progressivement, elle relègue le viol aux tréfonds de son cerveau, hors d'atteinte de sa mémoire. Se persuade même que ce n'est jamais arrivé. Plusieurs fois, le scénario est reconstruit dans sa tête : c'était une soirée ordinaire, il a trop bu, il a cogné.
Oui, c'est mieux.
Elle se détend enfin

Les messages avec Siegfried s'enchaîne. Elle goûte de nouveau au manque de ne pas l'avoir près d'elle et se soumet, peut-être pour se faire pardonner son impertinence passée.

Siegfried: 21h54
Satisfais-toi seule. Sois heureuse que je ne sois pas d'humeur à te priver de ça, même si tu le mérites.
Merci. Quand il sera 22h, tu t'enfermeras et resteras deux heures dans la même position que l'autre fois. Que rien ne te fasse bouger, hormis ton père.
Reprends-moi à minuit. Et ne failli pas, je compte sur toi.

Elle n'aura jamais la force de se soumettre à un plaisir solitaire. Le téléphone est déposé, et elle quitte la chambre pour la salle de bain où elle prend une douche brûlante. Sa peau rougit, elle se frotte, particulièrement entre les cuisses, s'impose une toilette intime brutale pour chasser la souillure de la veille. Qu'elle disparaisse avec les souvenirs, délavée dans une eau sale qui périrait au creux des égouts et finirait noyés dans la mer. Une fois propre, elle consent à obéir à son propriétaire. Face au miroir, appuyée d'une main sur le lavabo, elle pratique une masturbation lente : redécouvre le plaisir d'une sensation pleinement consentie. Éprouve des remords à en tirer tant d'extase alors qu'elle songe à l'allemand, à sa manière de la prendre, à ses cent années d'expérience dont il la remplit à chaque intromission. Et elle s'entend lui dire oui, d'accord Mein Herr. Encore. Hélas, elle s'arrête avant le coup fatal de l'orgasme.

Puis, entièrement nue, elle regarde sa chambre et s'astreint à la discipline ordonnée. Elle s'agenouille, comme lorsqu'il l'avait puni à l'appartement, deux heures durant. Sitôt le glas de minuit, qu'elle rapport consciencieusement à son maître, son obéissance :

Akina: 00:10
J'ai obéi, Mein Herr. Je suis restée agenouillée deux heures. J'ai imaginé que vous me fixiez comme la dernière fois, mes cuisses étaient humides, car je m'étais masturbée. Mais je me suis empêchée de jouir, je n'ai lu que vous m'y avez autorisé.

Siegfried: 00h24
Je t'autorise à jouir.
En public uniquement. Si tu veux un orgasme, des gens doivent pouvoir te voir ou t'entendre. Attend demain. J'ai hâte de savoir ce que tu vas en faire.
Si, on pourra, peut-être pas demain, mais on pourra. Le lieutenant m'a promis qu'ils feraient ça vite.

Elle se penche à son chevet, agrippe un crayon à papier et griffonne une note sur un petit calepin. « Jouir en public pour son maître. » Et retombe ensuite contre ses oreillers, soupirant d'aise. Plus tard, alors que leur conversation sms atermoie, elle bloque sur un simple message. Son échine se glace :

Siegfried: 00h35
C'est une question de survie.
Si tu veux rester longtemps avec moi, il va falloir te hisser à un certain niveau. Ca veut dire écraser tout ce qui te dépassera, ne serait-ce que d'une tête.
Et moi, je crois que tu en es capable

Ecraser les autres ? Impossible, elle le sait. Son échec d'hier le prouve. Non, il n'y a pas eu d'échec hier. Les mots d'Anton lui font l'effet d'une bombe amorcée en plein cerveau. Son coeur palpite.

Il a raison.

En écrivant une réponse, c'est son corps entier qui tremble de colère.

Bon sang, il a raison.

Quand elle finit par s'endormir, follement éprise de son SS, c'est avec un sourire aux lèvres. Malgré la blessure à son front, elle paraît toujours aussi angélique grâce à la pâleur de sa peau et à la blondeur de sa crinière. Un sommeil sans rêve l'accueille. Morphée lui fait grâce d'une nuit courte, mais aux ténèbres reposant.


Akina: 13:02
Je suis au poste de Police.
Atteinte aux bonnes moeurs, il paraît.

Siegfried: 13h04
Je trouve ça drôle, et je suis désolé que ce soit ma faute.
Les risques de la chose.
Abandonne ton téléphone, il ne vaut mieux pas que tu l'utilises. Eteins-le. Ils n'ont pas le droit d'y toucher.
Reprends-moi quand tu es sortie.
Je t'aime, mon esclave.

Siegfried: 13h05
Et essaie de trouver Wadara, dis-lui que je suis ton avocat.
Je ne suis plus à ça près

« Miss Walker ? Nous allons devoir vous séparer de votre téléphone.
-Vous pouvez.
-Et de toutes vos affaires personnelles, votre sac, vos poches, poursuit le brigadier en tendant une petite boîte dans laquelle, elle se résigne à tout déposer. »

La garde à vue est une épreuve assez désagréable. Elle partage la cellule avec deux autres femmes ramassées sur le trottoir. Elles dorment, comme ont l'habitude de faire celles qui travaillent toute la nuit. Plusieurs fois, à travers les barreaux, elle tente d'appréhender un gardien pour réclamer Wadara – sans succès. Deux heures s'écoulent dans une attente pénible. Quand on vient la chercher, c'est pour la mener directement au bureau du Lieutenant. Comme quoi, il était inutile de s'être tuée à le voir. Il la fait encore patienter, lui réclame les coordonnées de son tuteur légal. Je suis majeure. Oui, mais vous êtes une femme semble penser trop fort Wadara. Il corrige plutôt le terme tuteur pour garant. Car il faut payer une caution.

« -Akira Kanzaki, il est joignable au....
-C'est un numéro du ministère, s'étonne le policier.
-Oui..de la Santé. »

Il compose le numéro devant elle.

« -Kanzaki-sama, excusez-moi de vous déranger. Ici le Lieutenant Wadara, de la police de Seikusu. J'ai en face de moi votre petite-fille...
....
-Non, non rien de grave. Elle est poursuivie pour attentat à la pudeur. Elle m'assure que vous pourrez la caution. 
...
-Mh, mh....mh, mh...d'accord, merci Kanzaki-sama. Désolé pour le dérangement, oui à bientôt. »

Aouch. Akira doit être furieux. Enfin, en l'état, c'est le dernier de ses soucis. Il a accepté de payer, évidemment. Wadara lui explique la procédure. Elle sera libérée, mais devra comparaître suite à un courrier envoyé à l'adresse. Quelle adresse ? Pas celle de Jack, pas celle de Siegfried. Chez les Kanzaki, oui. Trèèèèèès bien ! Donc, le courrier lui sera adressé là-bas, et elle devra se présenter devant un juge. Pure formalité. Il consulte ensuite son casier judiciaire.

« -Ah, une habituée des fêtes chez Yamata. Ah ?
-Oui ?
-Votre nom apparaît dans l'affaire de la tentative de suicide de Maître Siegfried. Vous le connaissez ?
-Bof, pas plus que ça. »


Elle essaie de paraître très naturelle, avec un sourire de potiche en prime.

« -Enfin Mademoiselle, ne recommencez plus hein. Signez ici, et ici. »

18:15, enfin de sortie. Elle meurt de faim, de soif et sitôt ses effets personnels récupérés, se précipite au premier fast-food venu. Elle commande pour un régime et s'installe à une table isolée afin de consulter ses SMS.

Akina: 18:15
Je suis enfin sortie, je meurs de faim!
Ils m'ont demandé qui ils devaient appeler, et j'ai donné le numéro de mon grand-père, je crois
qu'il a réglé ma sortie. J'ai parlé au Lieutenant Wadara, mais pas de vous. Ils ont changé les
charges, Attentat à la pudeur. . Argh. Je vais quand même comparaître, par pure formalité, mais
merde. Ils m'ont commis un avocat d'office. Et il est moins mignon que vous.

Siegfried: 18h17
Tu me donneras son numéro. Je me fais une spécialité de faire sauter les charges, je te passe les
détails.
Comment était-ce ?


Akina: 18:20
Parfait.
Euhm, j'ai réussi à jouir avant l'arrivée des flics. J'étais dans un magasin et...je me suis ruée
dans une cabine d'essayage, j'ai retiré ma culotte, au départ j'ai voulu la mettre dans ma bouche
mais....je me suis rappelée que vous souhaitiez qu'on m'entende, alors j'ai gémi tout en me
touchant
Akina: 18:21
Et puis, j'ai crié un "Mein Herr", non plusieurs. Je crois qu'une vendeuse a alerté la police à ce
moment-là, ca m'a excité davantage. Et j'ai joui.

Un morceau de sandwich est avalé en même temps qu'elle tape sur son téléphone, amusée au souvenir de son shopping qui a viré au drame. Les flics sont arrivés pour l'embarquer gentiment, ramassant sa petite culotte encore à terre. Maintenant qu'elle y pense, le sous-vêtement est encore chez eux et elle se balade en  jupe sans rien dessous.
Magnifique.

L'agacement s'efface vite au profit de l'intérêt pour leur échange de SMS. Elle le chauffe sciemment, elle a soif de pouvoir sur lui. Elle lui en veut terriblement d'être éloigné, et se venge sous la bénédiction d'une Némésis inspirante. Sauf qu'il n'a pas l'air joueur. A côté, une table de jeunes écervelé s'esclaffe, la déconcentrant. Elle leur envoie un regard noir et expédie enfin son message auquel succès une réponse.

Siegfried: 18h32
Je crois que je vais te laisser, ce serait mieux pour mon intégrité sociale
.

Akina: 18:32
Laissez-moi Mein Herr, mais vous le faîtes, je vous promets. Non, je vous jure, que vous ne me toucherez pas avant des semaines.

Siegfried: 18h33
Tu outrepasses tes droits.
Je prendrais ce que je désire. Ne m'oblige pas aux menaces.


Elle n'a plus faim. Du tout. Pas de pain du moins, mais d'autre chose. Maudit soit-il. Il est temps de quitter le restaurant. Tout le long du trajet, elle ne quitte pas l'écran des yeux. Sur son minois s'alternent sourire, et micro-expressions de type contrariété, colère ou amusement.

De retour chez Jack, elle découvre Kitty qui s'affaire dans la cuisine. Elle coupe des légumes. Jack, assis sur le fauteuil du salon, devant la télé paraît bien silencieux. Il ne prend pas la peine de la saluer. La russe, en revanche, se précipite dans les bras de son ancienne collègue pour la réconforter d'une immense étreinte, presque maternelle.

« -Ah, Akina ! Je suis désolée d'être partie si longtemps. Ton WE s'est bien passé ? Viens, raconte-moi. »

Et elles montent dans la chambre où elles papotent de longues minutes. En fait, elles ne se disent rien d'intéressant. Chacune blessée, chacune soucieuse de ne pas ennuyer l'autre. Elles sont assises au bord du lit.

« -J'ai appris pour Lavrov.
-Ah
-Ecoute, Aki. J'ai un truc. Tu sais, Tsoukanov n'a pas que des amis. Y'a un russe qui cherche à régler ses comptes avec lui depuis longtemps. Il pourrait t'aider. Il m'a aidé à venir au Japon, raconte Vodianova sur le ton de la confidence.
-Je ne crois pas que Siegfried... »

D'ailleurs, elle répond à Kitty tout en SMSant à Anton. Un exercice périlleux, où elle manque de concentration à l'oral. L'autre blonde fronce les sourcils en observant le téléphone.

« -C'est lui ? »

Siegfried: 22h09
La demoiselle trois sièges devant moi est très jolie. Elle a l'air seule

Quoiiii ?! Quelle demoiselle ?! Elle panique, s'énerve. Si bien qu'elle oublie la question de sa camarade.

« -Akina !
-Oui ! C'est lui !
-Allez, viens au Casino, il sera content de te rencontrer. Les ennemis de Tsoukanov sont ses amis ! Insiste Ekaterina, de manière assez étrange. Pourquoi ne lui a-t-elle jamais parlé de ce soi-disant....et puis il y a Siegfried, qui ne serait pas d'accord. Siegfried qui commence à l'énerver avec ses histoires de coeur solitaire, de demoiselle appétissante. Bon, elle cède à Kitty. Tant pis pour lui. »

Akina: 22:16
Je vais au Casino avec Kitty

« -Très bien, Kitty, allons-y.
-Prépare ta plus belle tenue, ma chérie. »

Siegfried: 22h23
Je veux quelque chose de nouveau. Ne serait-ce qu'un petit bonus.
J'aime beaucoup quand tu fais marcher ton imagination.
Je t'abandonne. Je vais me reposer un peu avant l'arrêt.
On se voit demain
.

Elle reçoit cette dernière réponse alors qu'elle se maquille dans la salle de bain sous l'oeil inquisiteur d'Ekaterina. Non, mets plus de khôl, plus de rouge à lèvres. Le blush, c'est un peu trop. Qu'est-ce qu'il te dit encore ?

« -Il veut que je l'impressionne.
-Au lit ? Sourit la slave.
-Oui...je ne sais pas quoi faire, j'ai l'impression d'avoir tout essayé.
-Si tu acceptes d'entendre ce que mon ami te dira, jusqu'au bout. Alors, je t'aiderai à faire en sorte que Siegfried soit totalement soufflée. »


Marché conclu.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 156 samedi 11 octobre 2014, 23:24:29

22h21                              
Je peux squatter chez toi
?                            

                             22h32
                              Ce soir ?


22h33                              
Pour la nuit
.                              

                             22h34
                              Il y a du monde chez moi, mais si tu veux venir, je t'héberge.


22h35                              
J'arrive
.                              

En arrivant, il tombait sur un match. Ils étaient 5, trois garçons et deux filles. Le plus vieux de la bande, la trentaine pas passée, faisait entrer Siegfried, tandis que sa nana lui prenait sa veste pour l'accrocher sur un cintre qu'elle suspendra à l'entrée. Il les salue tous les deux, puis s'avance vers le salon.

-C'est quoi ?

Tous se retournent. Tous allemands. Ils sont étonnés d'en voir un qu'ils ne connaissent pas.

-Wolfsburg contre Augsburg. C'est une rediff de tout à l'heure. On s'est assuré qu'aucun de nous n'avait vu le résultat encore.
-Y a des paris ?
-Si t'as un billet de 5000 à faire tomber, la mise est par là.
-5000, sur Wolfsburg.
-Bonus si t'as le score exact.
-2-0.


L'hôte écrivait le résultat sur l'ardoise non-loin de l'entrée, puis amenait une chaise pliante pour que Siegfried puisse s'asseoir à côté du fauteuil où lui-même trônait. Ils s'asseyaient tous. On lui désigne les cochonneries pour apéritif, il se servira volontiers dans les cacahuètes. Il n'a rien mangé encore, tout juste pris son shoot avant d'arriver. À boire ? Il cherche. Il n'y a pas de malt. Il prendra du jus d'orange, donc.

-Alors, les affaires habituelles ?
-Ouai. Il faudra que je m'occupe de ça sérieusement.
-On en parlera.


Ils suivront le match assidûment. Sur les 6, seuls Siegfried ainsi que le couple d'hôtes se réjouirent lorsque Jung sert un ballon maladroit à Naldo, qui récupère et marque. Soulagement, après que l'équipe noire ait mené tout le long, particulièrement le redoutable Werner et sa magnifique frappe, un poil trop haute. Ils en resteront jusqu'à la fin du match sur ce 1-0. Siegfried ne récupère que 7 500, la compagne de Matt récupère 15 000, et Matt 7 500 de même. Ils finiront à discuter de ce qu'il se passe en Allemagne ces temps-ci, Siegfried cherchant à se tenir au courant. Il reste consciencieusement accroché à son téléphone, répondant aux messages d'Akina. Ils cherchent ensuite à sortir, les invitent. Siegfried décline, ses deux hôtes aussi. Ils resteront tous les trois.

-Alors ?
-Alors... Je vais peut-être bientôt bouger. Disparaître. Je sais pas.
-Tu veux qu'on te file de la réserve ?
-Je repasserais pour ça, si tu veux bien. Je vais devoir monter un peu dans le pays, je repasse demain ou après-demain. Ces temps-ci je me fais traquer par des russes.

-Des russes ?

Il jurerait que la demoiselle qui vient lui resservir à boire n'avait pas un décolleté aussi plongeant tout à l'heure. Il détourne le regard vers la télévision, mise en sourdine, qui diffuse les 4 buts que le Bayern a infligé à son adversaire.

-Toujours premier du classement ?
-Ouaip.
-Qui est deuxième ?


Il grimace.

-Hoffenheim. Ils ont battu Schalke.
-Wo. Et Dortmund ?
-13ème du classement. Perdu contre Hamburger, les tout-derniers.


Gros soupir. Comme quoi, même les meilleurs peuvent plonger au fond.

-Il faut le temps à Kagawa de se remettre dans le bain.
-Hm.  Il me faut une arme.
-Bien sûr. Tu veux quoi ?
-Ce que tu auras à me donner.
-Tu peux aller chercher un Beretta mon cœur ? Et quelques munitions.


Elle acquiesce, se lève, s'éloigne.

-Tu restes dormir ?
-Si ça ne te dérange pas.
-Bah. C'est petit ici. Je vais te déployer le canapé, si ça te convient encore.
-Pas de problème, Matt. Pas de problème.



Il sera réveillé peu après. Pas par son téléphone, ou un mauvais rêve... Mais une sirène s'approche de lui.

Elle portait un débardeur et une culotte, rien d'autre. Prudemment, elle s'approche, et vient s'allonger près de lui. Il pense immédiatement à Seika. Est-il encore à cheval entre le délire et la réalité ?

-Ca fait longtemps.
-Tu t'es mise avec lui, depuis. J'ai besoin de dormir, Zina.


Elle caresse sa joue, embrasse doucement son menton.

-Tu me manques.
-S'il te trouve là, on se fait tuer tous les deux. J'ai besoin de lui.
-Tu diras que je t'ai forcé. Tu veux que je t'attache ?...


Elle lui monte dessus, les deux mains sur son torse. Bon dieu, il DETESTE qu'on le tutoie dans ces moments-là. Il voudrait la remettre à sa place, rien que pour cette erreur. Elle s'allonge, ondule contre lui. Elle reste prude néanmoins. Le SS, dormant habituellement nu, a fait l'effort du caleçon vu qu'il découchait. Il a bien fait.

-Ecoute, t'es la quatrième qui tente de me baiser aujourd'hui, je suis fatigué. J'ai dû repousser les trois autres, ce sera pareil pour toi.
-Pourquoi ?
-J'ai quelqu'un.


Elle se redresse soudain, d'abord visiblement irritée, puis ricane, prise par l'incrédulité. « Toi !? » s'exclame-t-elle, puis s'aperçoit que le son de sa voix est bien trop haut. Elle se rapproche de nouveau de lui.

-Personne ne sera au courant. Tu aimais bien quand je t'embrassais là.

Elle s'obstine à enfouir ses lèvres dans son cou, caressant son torse puissant avec envie. Bordel. Il a une frustration accumulée qui commence à devenir difficilement soutenable. Il aurait dû emmener son innocente amante avec lui, pour décharger le trop plein de luxure qui met à mal sa raison.

Il devrait l'avoir constamment avec lui, en fait, en guise d'assistante de vie. Il pourrait baiser quand il veut.

-Zina, si tu ne me lâches pas, je vais devoir être méchant.

Elle dégage son emprise après l'avoir fusillé du regard. Bon sang, il déteste ça. Maintenant, il est en porte-à-faux avec elle. Il n'a d'autre choix que d'attraper sa main lorsqu'elle tente de s'éloigner.

-Attends. Reste.

Il lui avait fait promettre de ne rien dire. Il avait rajouté que si elle voulait plus, elle irait voir son mec et lui offrirait la baise de sa vie. Cuirassant son esprit de toute pensée déplacée, tentant d'agir avec le mental d'un chirurgien, il s'était appliqué à la caresser et l'embrasser de haut en bas. Il avait failli lui arracher un orgasme rien qu'avec ses doigts, mais s'était arrêté avant. Il lui avait dit de filer, et de ne pas regretter. Elle aura d'autres occasions, il le promet. Elle veut le soulager de la tenace érection qu'il tient depuis un quart d'heure. Il refuse, embrasse sa chevelure. Elle disparaît avec une frustration solide qu'elle va immédiatement faire passer dans la chambre à côté. Siegfried entendra tout. Sa masturbation, en regardant la vidéo d'Akina, l'énervera encore plus. Il veut la baiser. Il a une envie féroce de baiser son esclave. C'est tout. Il s'arrête avant de jouir, contenant sa rage. Il tentera ensuite de s'endormir.


Le lendemain, il avait convoqué Kitty. Il avait pour ce faire retardé son départ. Ce n’était qu’un billet de train. La russe, selon Akina, avait quitté le domicile de Jack, le laissant dans son état de loque humaine. Triste. Lui qui était en train de reprendre un chemin correct, le revoilà sur la mauvaise pente.

Dans un Kawai Café dégueulant de rose et de chatons, il l’avait convaincu de rester auprès de l’américain, moyennant rémunération. Il l’avait même convaincu de baiser avec lui, après qu’elle lui ait dit qu’il eut tenté de se la faire. Jack a besoin de ça, probablement. Kitty doit être un peu plus qu’une pute à ses yeux, il faut en profiter.

«Tu sais qu'il bande sur sa propre gamine? Qu'il se branle le soir en murmurant son nom,tu le sais? Ce type est foutu

Hmm. Ouai. Il se souviendra probablement toujours de cette première fois où il l’a vu, le pantalon tâché de blanc, devant une vidéo d’elle faisant un strip-tease. Il avait tout de suite vu le profil. Néanmoins, malgré les coups, il l’avait jamais été plus loin, du moins pas à sa connaissance. Le type est déglingué, comme le serait Sieg s’il avait eu une autre éducation. Jack lui ressemble beaucoup trop pour qu’il se contente de l’abandonner.


Kitty est abandonnée. Elle promet de rentrer à Seikusu. Quant à Sieg, il prend le train dans l’autre sens, vers le nord du pays. Il a rendez-vous avec d’autres personnes.


C’était cosy, japanisant, sans doute un peu trop. A vouloir en revenir aux sources, on verse dans le cliché. Il avait l’impression de rentrer dans le temple de l’Empereur, il y a cinq-cent ans. Même la maison du traditionaliste Akira était moins chargée de préjugés.

Il avait attendu une bonne demie-heure dans un genre de petit salon d’attente, avec un employé assis en face qui lui parlait de tout et de rien - politique, sport, impôts, et deux autres qui gardaient une porte. Arrivera finalement le gros Sugegasa, accompagné d’un homme de main. Il s’arrête à hauteur de Sieg, qui se lève pour s’incliner avec respect.

-Voilà le sale petit blanc.

Regard blasé. Soupir.

-Où avez-vous mis vos trente kilos ? Il a fallu retailler tous les costumes ?
-Aaaah ! T'as vu ça ? C’est comment ? Vingt-trois kilos, en fait. J’en ai sué. Viens, suis-moi.


Tous se pressent dans le bureau du patron, dont la baie vitrée donnait sur la mer. Du neuvième étage, la vue était grandiose. Siegfried s’y attardera un court instant avant d’aller s’asseoir sur une chaise, en face du bureau. Les larbins autour s’activent, vont et viennent avec quelques papiers.

-J’ai appris que Miku t’avait fait crédit. Il a été sanctionné pour ça.
-... J’en suis désolé. Je n’avais juste pas ce qu’il faut sur moi, et un aller-retour chez moi aurait été risqué.
-Peu importe. Tu lui présenteras tes excuses si tu en as envie. Bon... T’es venu demander quelque chose ?
-Oui. J’ai un problème avec des russes.
-J’ai appris ça. Ils sont pas avec moi. Je traite pas avec les russes. Les européens ça va, mais les russes, c’est une sale race.
-Je sais, chef Sugegasa. Je venais vous demander si vous pouviez faire quelque chose.


Son cul est posé sur une chaise, enfin, alors qu’il ouvre un magazine de motos pour le feuilleter tout en parlant. Siegfried remarque au passage ses trois doigts manquants : Deux à une main, le troisième à l’autre.

-Ecoute. Je vais pas faire le larbin pour ton cul de blanc alors que j’ai d’autres problèmes à régler avec les autres clans.
-Justement. J’ai pensé à quelque chose qui pourrait vous aider.
-Tu te fous de ma gueule ? Tu comptes être celui qui m’aide à écraser les autres syndicats ?
-Non. Mais je peux vous aider à trouver un statu quo avec eux, ne serait-ce qu’un temps.


Il s’arrête sur une Yamaha de luxe. Le moteur a été revu à la hausse. Les caractéristiques font rêver. Il voudrait se le payer, mais, même riche à millions, il n’a pas envie de dépenser dans un objet futile, qu’il n’utilisera jamais.

-C’est quoi ton miracle ?
-Liguez-vous contre les russes.


Il recevra en guise de réponse un rire sonore.

-Essayez de m’écouter : Le russe qui s’était allié avec eux, c’est lui qui a buté les deux yakuza avec lui. Pas moi. Si vous fouillez dans l’enquête des flics, vous verrez que c’est clair et limpide. Il suffit ensuite de dire que je suis juste un type qui a des embrouilles mais à qui il faut foutre la paix. Avec cette information, vous faites en sorte que l’autre clan se retourne contre les russes. Vous pouvez même réunir les autres clans pour faire en sorte que les soviet’ soient évincés du coin. Un peu comme Le Parrain, quand son fils meurt. V’voyez ? Du coup vous arrêtez de vous battre avec eux, vous me protégez, et je vous offre six mois de contrat en plus.
-Six mois ?
-Hm hm.
-Et un transit en Europe en plus.
-OK.


Siegfried avait dit oui sans même réfléchir. Il est prêt à tout. Sugegasa semble perplexe.

-Tu sais, je ne crois pas que les autres vont faire la paix, même temporaire, pour une broutille pareille.
-Et si vous mettez tous les morts à mon actif sur le dos des russes ?
-Pas possible. Crois-moi.


Il réfléchit.

-Donnez-moi l’adresse d’un serviteur d’un clan tiers. Je l’abattrai moi-même. Vous direz que c’est un russe. Vous n’avez qu’à inventer deux des vôtres qui sont morts aussi. Un ennemi commun, les russes sont des traîtres, etc. Une sale race, pas vrai ?
-Ouai. Une sale race.



Sugegasa avait demandé à ce que les services de Siegfried soient dressés contractuellement ; en attendant, ils iraient prendre un hammam dans une source chaude factice, non-loin. Un rendez-vous pour les criminels et les notables du coin.

Et Akina s’amusait à l’exciter un peu plus. Sale chienne. Il sentait particulièrement son manque de sexe lors de ses injections, où ses pensées se tournaient exclusivement vers la purge de sa luxure.

La convention signée, il repasse en urgence chez Matt et Zina, prendre quelques boîtes de seringue et rendre le Beretta dont il n'a pas eu besoin. Il rentre à Seikusu vers une heure du matin, demande à squatter chez Tarô. Il lui dira où se trouvent ses affaires, avec la clé du garage qu’il a loué pour les stocker. Puis l’allemand s’endormira comme une masse dans son salon.


-C'est quoi, votre secret ?

Deuxième fois qu'il entendait cette question. Wadara bâillait, et un autre flic avant lui venait de le faire. Sale contagion.

-Secret pour ?
-Être en forme. Je ne vous ai jamais vu fatigué. Même levé à 3h du matin pour une rixe entre bandes, tard le soir, ou là comme ça le matin... Vous vous droguez ? Il va falloir que j'enquête.
-Jamais pris de stupéfiant.


S'il savait ce qui coule dans les veines du propre et bien mis juriste.

Le lieutenant rentrait encore quelque chose. Un auxiliaire lui apportait un café, et un second pour Siegfried. Remerciement cordiaux. Trois jours qu'il n'en a pas vu. Trois jours qu'il n'a pas baisé.

-Bon... J'étais censé vous montrer quelque chose mais... J'ai eu une note de la hiérarchie. L'enquête va peut-être prendre un peu de temps.
-Pas trop, j'espère. J'ai besoin de mon appartement.
-Je ne peux pas vous dire en l'état actuel des choses.


Il se gratte doucement l'oreille, tapote lentement sur son clavier, d'une main, soulève une chemise verte avec quelques kanjis écrits dessus que Siegfried n'arrive pas à lire tant il a été vite, avant de lever les yeux vers l'allemand.

-Akina Walker, ça vous parle ?
-Une étudiante. Pourquoi ?
-Hmmm... Pour rien.


Il sait pourquoi la question, mais se taira. Il ne souhaite pas parler des faits d'exhibition avec le flic, ça pourrait élever des soupçons. Et Akina lui en parlera mieux.

-Vous maintenez votre version précédente des faits ?
-Vous savez que la question est superflue.
-Hm hm.


Siegfried regarde le mur, le plafond, le sol, les papiers. Son inactivité rythmée par les claquements des touches de l'ordinateur.

-Le fait qu'il y ait eu deux morts dans votre appartement ne semble pas tant vous affecter que ça.
-Rien à en redire. Les gens meurent. Particulièrement les criminels.
-Oui. Mais dans votre appartement.
-Ici ou ailleurs
.

Quelques tapes de plus sur ce foutu clavier. Siegfried a l'impression de perdre son temps, et le flic aussi.

-Vous pensez toujours que le motif de l'intrusion est une embrouille avec les yakuzas, par rapport à votre métier ?
-C'est vous qui avez pensé ça. Je n'ai rien dit.
-Evidemment...


Une pause, il se gratte encore l'oreille, feuillette son dossier.

-Il semblerait que vous ayez fâché le gouvernement russe.

Remarquable et fulgurant haussement tranquille d'épaule du juriste.

-Mafia et gouvernement, pour moi...
-Vous êtes avocat, oui, je sais, je connais le couplet.


Il croyait être libre lorsqu'enfin le lieutenant refermait le dossier.... mais c'est pour mieux en ouvrir un autre, chemise violette cette fois-ci, et recommencer à taper sur son clavier.

Il n'a pas pu retenir son soupir, cette fois.


C'était Kitty qui venait lui ouvrir. Il entendait un « Qui c'est !? » très masculin venant du fauteuil. « Siegfried », répond la russe. Pas de réponse de la part de l'américain. L'allemand ne peut que sourire, amusé par la situation. Rien ne change ici, murmure-t-il à son espionne.

Il voit que celle-ci a préparé des pancakes, qui sont déjà froids. Elle propose de les lui réchauffer. Il refuse, en prendra un en l'état. Akina ? Pas descendue. Elle est rentrée tard. Il sort de sa poche quelques billets, qui changent de main. L'acompte. Lorsqu'elle se saisit de l'argent, il lui rattrape le poignet. Sa face a changé d'expression. Cachés dans la cuisine, elle commence à sentir un frisson familier la parcourir.

-Je sais ce que tu es en train de te dire. Tous les mêmes. Tous violents. Tous à vouloir le pouvoir. Je m'en fous. Tu es libre de partir, d'accord ? Je ne t'obligerais jamais à rester contre ton accord, ou à t'imposer de faire quelque chose qui te répugne. Mais si tu te tires encore une fois comme ça, sans même me prévenir, alors que j'ai confiance en toi... Hm. Je n'aimerais pas avoir à te faire des menaces.

Seulement après, il la relâche. Elle est crispée. Elle ne sait pas vraiment quoi penser du speech, et il ne lui en laisse pas le temps.

-Que tu ne le supportes plus, je comprendrais. Mais je vais te dire. J'ai laissé Akina ici en pensant que tu serais là. J'ai appris que Jack l'avait frappé en mon absence. Je t'en tiens pour responsable. Si j'avais su, je lui aurais trouvé un autre refuge. T'as merdé.

Il la plante là, sans lui laisser dire un mot de plus. Tout juste glissera-t-il « Je ne t'en veux pas » avant de disparaître. « Salut Jack » abandonné dans le salon. Il prend le sac de voyage, grimpe ensuite les marches.

Sa jolie soumise est dans son lit, paisible. Il n'ose pas la réveiller... Mais il en a besoin. La colère qui bout en lui depuis qu'il est sorti du poste de police, sachant qu'il allait se trouver sur le toit de ce connard, demande à être libérée. Il s'assied près d'elle, elle bouge, ouvre difficilement un œil. D'une main sur son crâne, il constate les points de suture. Sa mâchoire se serre. Putain. Il va faire un malaise. Sérieusement, ses nerfs sont sur le point de craquer. Le manque de sexe n'aide pas, vraiment pas. Elle tente de se redresser, il l'en empêche.

-Tu vas tout me raconter. Dans les moindres détails. C'est lui le fautif, pas toi. C'est lui qui doit payer.
« Modifié: samedi 11 octobre 2014, 23:30:31 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 157 dimanche 12 octobre 2014, 13:48:11

« -On prend la voiture de ton père ?
-Oui. »

Jack s'est endormi devant un talk-show débile d'une chaîne américaine renommée. Elle en a profité pour lui subtiliser les clefs de la chevrolet. De toute manière, demain est son dernier jour de congé. Il en profitera pour dormir très tard, avant d'enchaîner les gardes sans fin à la base. Si Ekaterina lui a emprunté une tenue sobre, composée d'une robe courte à dos nu, Akina a conservé sa tenue offerte à Londres par Hiranuma. La traîne brillante va la gêner pour conduire, mais une fois ses escarpins retirés, elle traverse Seikusu sans problème malgré le caractère capricieux de la vieille voiture.

Le Casino du Quartier de la Toussaint est assez réputé. En raison de ses fréquentations à la fois douteuses et influentes. Même les flics viennent y parier entre deux services. La pègre s'approprie l'arrière-fond qui occulte sans doute un commerce de blanchiment d'argent. On spécule toujours sur le propriétaire : qui assure que c'est un magnat chinois, qui renchérit que c'est un sud-américain obscur. En réalité, on ne saura jamais. Les chiens de garde à l'entrée accueillent les deux demoiselles avec un sourire aux lèvres et un signe de tête. Pas japonais, non plus, ceux-là. Plutôt type caucasien. Kitty la tient par la main pour lui faire traverser le hall grandiloquent, monter des escaliers de faux marbres et appréhender la salle de jeux. Elles se rendent à une table, proche du bar au son des machins à sous, des cris de croupiers.

A ladite table siège une dame, brune aux yeux si clairs qu'ils s'apparentent à du cristal. Akina lui offrirait bien la cinquantaine passée, malgré son maquillage criard et les pattes d'oie qui ornent ses yeux. Elle est surtout attifée à la mode du siècle passé. A ses flancs, deux hommes costumés : grands, européens, l'un blond l'autre brun, confortablement installés sur une banquette.

« -Ah...ah ! Ma belle Ekaterina, assieds-toi, assieds-toi ! Tu as ramené ton amie, comme elle est charmante. Une vraie petite tsarine. » salue l'inconnue, dans un anglais presque parfait. Les deux femmes s'installent sur des chaises en face de leur interlocutrice. Scarlett cache mal son étonnement, elle s'attendait à faire la rencontre d'un énième mafieux viril et se retrouve confronté à une dame élégante.

« -Qu'est-ce qu'on vous sert ? Du Gin ? Du Malt ? »

Vodianova accule Walker d'une œillade insistante.  A elle de répondre en premier.

« -Euhm...ahm, un Coca ? » réplique-t-elle timidement ce qui semble étonnée l'étrangère.
-Et...une Vodka pour moi s'il vous plaît, Miss Feodora.
-On ne change pas les filles du pays, décidément. Est-ce qu tu as dit à ton amie qui j'étais ?
-Non, Miss. Je me disais que vous préféreriez le faire vous-même.»

Petit soupir chez Feodora qui s'évente grossièrement à l'aide d'une main aux doigts boudinés. Elle est en surpoids, et sa poitrine gonflée à bloc cherche désespérément à s'échapper de son décolleté étriqué.

« -Ivan, va nous chercher un coca, et deux vodkas. » ordonne-t-elle en russe à l'homme de droite, puis en anglais vers Akina. « Je suis Miss Feodora. En fait, je suis l'ex-femme de Nikolaï Tsoukanov. Ahaha, je dis cela mais ça remonte au siècle dernier, vraiment. Quand il n'était encore qu'un petit con. Maintenant, c'est devenu un gros connard. Tout ce qu'il a, le pétrole, l'argent, il me le doit. A moi et à ma famille. LES VODKAS CA ARRIVE ? » finit-elle par hurler vers son sbire. Surprise à cause du revirement de ton, Scarlett sursaute. Kitty la rassure en lui pressant la main.

« -Quand j'ai envoyé Ekaterina ici, ma petite Katyusha. C'était pour qu'elle espionne les activités de Tsoukanov au Japon.
-Vous êtes la mère de d'Aleksei ? »

Oups, la question a fusé en même temps que sa pensée. Un silence pensant s'installe, brisé par l'arrivée des boissons. Feodora esquisse un sourire carnassier, admirant le joli visage de l'américaine.

« -Non. C'est le fils d'une pute. Le seul bâtard que Nikolaï ait reconnu, allez savoir pourquoi. Enfin. Je ne vous ai pas faites venir pour que vous dressiez ma biographie.»

Une insulte en russe fuse. Akina s'empresse de noyer son trouble dans plusieurs gorgées de soda.

« -Et ahm...que voulez-vous de moi ?
-Que tu tues Tsoukanov, évidemment. Mon frère cadet cherche la gouvernance de Kaliningrad, mais les Tsoukanov ont une main mise importante. Tu auras tout ce que tu veux pour ça, tout ce qu'il te faut après. Réfléchis-y bien. Et ahm, retrouvons-nous dans trois mois. Je te contacterai. »

Les deux hommes se relèvent pour escorter leur diva jusqu'à la sortie. Au passage, elle en profitera pour embrasser maternellement Vodianova dont les muscles sont légèrement crispés. Walker, elle, demeure sur le cul avec ses questions que l'on juge visiblement trop secondaires. Pourquoi ELLE devrait le tuer ? Cette Feodora n'a-t-elle pas des hommes de mains ? Des tueurs à gage professionnels ? Et Kitty ?

« -Tsoukanov ne se méfierait pas de toi.
-C'est de la pure folie, je refuse.
-Tu as trois mois pour te décider. Feodora a le bras le long, elle te récompensera.
-Pas assez long pour le tuer elle-même.
-Allons jouer un peu.... »

Le ton d'Ekaterina n'est pas empli d'entrain, mais à défaut tant s'amuser. Elles finiront la nuit entre la table de Black Jack et une machine à sous, dépenseront moins que ce qu'elles remporteront Pour le retour, c'est la russe au volant, car Akina dort déjà. Son ancienne collègue l'aidera à monter jusqu'à sa chambre où elle la bordera après l'avoir déshabillée. C'est aux petites heures du matin, et elle décide finalement qu'elle dormira plus tard, le temps d'accueillir Jack à son réveil.



« Mhh.. ? » gémit Scarlett lorsque l'intrus s'assit près d'elle, se retourne encore enchevêtrée dans un sommeil léger. Ses paupières se soulèvent paresseusement, elle croit deviner vaguement la silhouette d'Anton. Une main passe sur son crâne, dégage les cheveux de son front. Le contact l'électrise, elle souhaite se redresser pour embrasser son amant : ou se jeter dessus afin de le couvrir de sa chaleur, de sa frustration. Toutefois, elle en est rapidement empêchée.

Hein ? Pense-t-elle, l'esprit encore embué de confusion. Etendue sur son lit, son souffle s'écourte à l'idée de devoir tout raconter. Ses yeux fuient l'allemand, vont se fixer au plafond quelque part comme si elle assiste à la scène, de nouveau, extérieure à la douleur, à la détresse et à l'horreur.

« -Anton...je ne peux pas... »

Sa voix est enrouée à cause du réveil, mais aussi parce que sa gorge se noue solidement à l'approche des souvenirs. Le verrou de sécurité saute, sa mémoire est envahie.

« -Il m'a....frappé... » narre-t-elle d'un ton monotone, exprimant un détachement au moins aussi horrible que l'acte en lui-même. « Je l'ai frappé en retour. Il était encore....plus énervé. Il m'a pris par les cheveux...traînée en bas des escaliers.... »

Elle s'arrête. Pause. Elle a besoin de respirer. Elle veut hurler aussi, courir loin.

« Il a...cogné ma tête contre une marche, très fort. »

Le son de sa voix n'est plus qu'un murmure, une confidence péniblement expirée. Il doit se pencher sur elle s'il veut l'entendre correctement.

« J'ai perdu connaissance, mais..;je me suis réveillée et il..il.. »

Ses mains fines attrapent le col du chemisier allemand, et elle tire pour que l'oreille de Siegfied se colle à ses lèvres tièdes qui articulent faiblement la sentence passée :

« M'a baisé. C'était comme ça qu'il a fait. Même quand je perdais connaissance, il continuait. J'ai détesté. »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 158 dimanche 12 octobre 2014, 15:37:30

« Il m'a violé ».

Les mots sont distinctement entendus, sans avoir été prononcés. Quand elle raconte les coups, déjà, c'était difficilement supportable. La violence particulière de ce qu'il a osé faire était déjà trop pour lui. Quand elle mentionne le sexe, en revanche, son corps se vide entièrement. Ses organes se sont fait la malle, son sang se vide complètement. Il n'a plus l'impression de penser. Corps mort. Regard vide. Lorsqu'il se redresse, lentement, une vague grimace peu significative anime son visage. Il l'observe et se demande si ça aurait été pire si elle s'était volontairement tapé un autre. La douleur aurait simplement été différente, se dit-il. Un moment de flottement. Elle dit quelque chose, il n'écoute pas. La veste est calmement enlevée. Du sac de voyage, il retire son glock. Il compte les balles. Seize balles dans le chargeur, une dans la chambre. Il a bien compté. L'arme est fourré à la ceinture.

-Retrouve-moi en bas.

Il descend les escaliers. En bas, il s'arrête pour se retourner. Tiens... L'une des marches porte quelques marques. Ici. Ce fut bien nettoyé. Lorsqu'il se redresse, il dépasse Kitty qui l'observe, perplexe. Elle capte l'arme. Elle l'arrête par le bras. Il se dégage de son emprise.

-Il m'en restera pour toi, t'en fais pas, petite pute.

Jack. Jack. Jack. Ce putain de nom tonne dans sa tête, au rythme des battements de son cœur. Ses tempes lui font mal. Il doit desserrer les dents avant de se péter la mâchoire. Face à lui, l'américain prend un temps avant de le regarder.

-Quoi ?

Quoi, quoi, connard !? Il sait ce qu'il y a. Rien qu'à le regarder, il sait qu'Akina a tout balancé. Il voudrait l'insulter, mais il sait que ce n'est pas le moment. Sieg se déporte sur le côté, saisit une chaise, et l'envoie violemment dans la télé. L'annonce du talk-show de ce soir est interrompu, l'appareil explose, on aura entendu quelques grésillements, le verre s'envole, le plastique se brise, le cadre heurte le mur puis tombe au sol, renversant quelques autres objets au passage. Le militaire balance quelques insultes un peu général, putain de bordel, il essaie de se lever, mais Siegfried lui a déjà pris le col, et le fait rasseoir.

-TA PROPRE FILLE, ENCULE !?

Quelques minutes plus tard, il ne saura pas dire s'il a parlé anglais ou allemand. Peu importe : Les poings n'ont pas de dialecte, et le sien fini sur la gueule de Jack. Pourtant, aujourd'hui, il est clean. C'est dommage. Son nez se brise, une dent part, et le corps fini inerte au fond du siège. Pendant quelques secondes, plus rien d'activité cérébrale dans sa carcasse.

-REVEILLE-TOI, FILS DE PUTE ! T'OSES FAIRE CA A TA FILLE !?

Le coup de poing – modéré – sur ses burnes lui fera l'effet d'une décharge. Jack est de nouveau parmi nous. Sans attendre, une nouvelle claque. Siegfried s'en fera mal à la main, mais Jack encore plus. Il n'a même pas le temps de se débattre qu'on le frappe encore. Puis sa gorge est saisie, il est soulevé, malgré son poids considérable, soulevé comme une brindille et jeté sur une table basse. Prochaine cible : Une armoire. Bon, elle était trop près de toute façon, tant pis pour elle. Le coup de poing que lui met Siegfried brise l'un de ses côtés en deux. Les os de sa main sont probablement dans une piteux état aussi. Tant pis. Il tente de calmer sa respiration, puis, voyant bien que c'est inutile, il retourne défoncer la gueule de l'américain.

Il lui fera bouffer son sang, d'abord, traînant son poing sur sa bouche, répétant nerveusement ses « mange, mange, mange » avant de lui recoller un pain. Terrassé, il ne peut que subir.

Siegfried se rend soudain compte qu'il a cessé de réfléchir il y a quelques secondes. Il n'avait plus été aussi violent depuis des semaines. Il a l'impression de subir cette fureur sexuelle, la même qu'avait déchaîné chez lui Akina. Il relève d'ailleurs les yeux et la voit, aux côtés de Kitty. Non, ça ne suffit pas comme punition. Il voudrait lui briser les membres, le pendre, le remettre à terre, le re-pendre, le traîner partout, lui fait bouffer son sang jusqu'à la nausée, arracher ses dents, ses ongles, le dépecer, le castrer, foutre de l'acide dans ses yeux, puis écraser sa gueule avec ses poings. Putain, il a mal à la main droite, ça commence seulement à l'élancer.

-Je te fais retrouver ta femme... Je t'offre une bonniche... Je te file ta putain de télé, je fais tout pour toi, ET TU VIOLES TA PROPRE FILLE, FILS DE PUTE !? CELLE QUI T'A TOUJOURS AIDE !? QUI T'A SUPPORTE DANS TOUS LES MOMENTS, PAUVRE CON !? DIRE QU'ELLE A ESSAYE DE TE DEFENDRE !

L'infarctus n'est pas si loin. Il le sent poindre. Il faut qu'il se libère. Main gauche, donc, qu'il assène nerveusement contre son bide, son torse, une nouvelle fois sur sa gueule. Jack n'a même pas la décence d'essayer de se défendre, il est à la limite du coma. Pourtant, un sursaut de conscience le saisit lorsqu'on le force à ouvrir grand la mâchoire pour accueillir le canon d'une arme.

Et c'est beaucoup moins bandant que la dernière fois qu'il l'a fait.

Sa main tremble. On sent les dents claquer sur le polymère et le métal. Jack se surprend à vouloir qu'il tire. C'en serait fini. Il sait qu'il est une pauvre merde, il n'est plus très sûr d'avoir envie de vivre. C'est aussi ce que se dit Siegfried, de toute façon. Dans leurs regards, il y a comme cette acceptation mutuelle. Le flingue continue de glisser, lentement.

-Le monde va être débarrassé de toi, sale con. Akina va enfin pouvoir vivre une belle vie loin de toi. Abruti, putain. Merde. Dire que je voulais changer ta vie. Te rendre ta femme. Dire que....

Il sait qu'Akina regarde. Il n'est pas sûr qu'il veut qu'elle ait cette image de lui. Ca reste son père. C'est une plaie. Sauf que là, c'est son arme, chez lui, avec des témoins. Ce n'est pas un meurtre habituelle où il peut masquer les preuves. Il y a ses empreintes partout, son sang partout, il a un travail, s'il ne s'y pointe pas on va s'inquiéter, on va finir, la raison revient progressivement dans la tête de Sieg. Le canon s'est un peu trop enfoncé. Jack a un haut-le-coeur, repousse faiblement Sieg, qui s'écarte, et il gerbe sur le sol, parmi les débris de verre, de bois, de plastoc, de métal.

L'arme est pourtant reposée sur son front, près d'une blessure.

-Je vais faire mieux que ça. Je vais baiser ton ex-femme, baiser ta mère, buter ton père. Toi, t'iras en taule. Et pendant ce temps-là je vivrais une longue et belle vie à défoncer ta fille par tous les trous en me disant que t'auras jamais eu quoique ce soit d'elle. T'auras jamais été capable d'avoir été autre chose qu'une larve, Jack. Tu sens la merde, tu ressembles à de la merde, t'es qu'une merde. Tu me dégoûtes.

Il utilise le -shirt du quasi-cadavre pour essuyer le canon de son arme, puis la range. Vile odeur d'urine. Il s'en fout. Il tente de s'éloigner, mais la russe et la métisse sont sur son chemin. À la première, il saisit la mâchoire.

-Je te libère de tes obligations envers lui. Toutes. Mais crois-moi, je n'oublierai jamais. Si tu m'avais prévenu...

Il voudrait lui cracher à la gueule. Un trop-plein de salive et de haine qui veut s'extérioriser. Il en retournera à Jack pour lui balancer son mollard à la gueule. Par la suite, une bouteille de bourbon, dont il jette quelques traits sur ses vêtements.

-Appelle l'ambulance. J'ai pas envie qu'il crève. Je veux qu'il soit en vie quand il recevra les flics pour le viol de sa fille. Et je veux plus aucune arme dans cette maison. Aucune. Vous me les faites disparaître. Hors de question qu'il se tire une balle. Il me faut un café.

Et une clope. Merde, celles-ci sont dans sa veste. Bon motif pour prendre une assiette qui traîne dans l'évier et l'y briser violemment. C'était gratuit. Il fout du sang partout, prendra une serviette pour éviter de tâcher plus le mobilier. L'eau chauffe ensuite. Il attend tranquillement, immobile, devant, sa tasse avec le fond de poudre lyophilisée dedans.

Il n'a pas mentionné sa possession, sa propriété. Ce n'est même pas ça qui lui a fait le plus mal. Ce n'est pas la propre atteinte à ses biens. Juste celle d'Akina.

Il verse l'eau. Un pancake. Rien de ce qui se passe autour de ne peut le distraire de son petit moment.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 159 lundi 13 octobre 2014, 17:21:55

L'automne est déjà bien entamé. Sur le trajet de l'université, les arbres s'effeuillent de leurs couleurs flamboyantes. Les pas d'Akina sont francs, rapides : elle craint d'arriver au premier cours qu'elle dispensera à une amphithéâtre plein de futurs docteurs. Bien sûr, ce n'est qu'un cours où elle assiste Chris Reuters, mais c'est elle qui s'exprimera face au public étudiant. Elle est partie catastrophée de la maison ce matin, n'a presque pas dormi de la nuit et a relu ses notes des centaines de fois afin d'être certaine de bien expliquer les nanoparticules.

A la faculté de médecine, dont les locaux resplendissent de neuf. Dans le bâtiment principal, l'architecte a prévu un simulacre d'atrium romain avec un puits de lumière qui donne sur une fontaine. Le carrelage est en damier noir et blanc. Elle n'y avait mis les pieds qu'à l'occasion d'un examen de biologie moléculaire il y a deux ans. Pour bien faire, elle a enfilé une blouse blanche avec son nom et matricule. Une fois arrivée à l'amphithéâtre où son cours se déroulerait, cinq minutes à l'avance, elle est accueillie par le professeur Reuters qui lui délivre les dernières recommandations. Surtout, elle doit bien parler dans le micro, qu'elle n'hésite pas à lire ses notes (on ne peut pas improviser tout le temps.) Il fait une remarque anodine sur son décolleté, comme quoi elle a été avisée de mettre en avant ses atouts. Cela aiderait sans doute quelques étudiants distraits à se concentrer sur le cours.

Progressivement, la salle se remplit. Les badauds arrivent par petits groupes, dix minutes plus tard et un brouaha relatif s'élève parmi les rangs La métisse tapote le micro du bout des doigts ; le bruit assourdit les jeunes gens dont le silence devient exemplaire.

« Bonjour, je suis l'assistante du professeur Chris Reuters, Akina Walker. Je m'occuperai du cours de nanobiologie ce semestre et de vos examens. »

Quelle étrange sensation d'entendre l'écho de sa voix résonner dans tout l'amphithéâtre et d'apercevoir des centaines de paires d'yeux suspendues à ses lèvres.

« -Nous allons débuter en commentant la définition de la nanoparticule.... »

Et le cours s'achève une heure trente plus tard. Avant même que Reuters ne puisse entamer un débriefing, lui qui était assis au fond de l'estrade, sous l'écran du projecteur, quelques étudiants viennent solliciter des précisions auprès de Walker. Principalement des questions bêtes sur les dates d'examen, la matière exacte à connaître, si des lectures sont obligatoires. La métisse tente de se dépêtrer maladroitement. Heureusement, Chris lui vient en aide et chasse d'un ton autoritaire les curieux et autres angoissés : Ils recevront toutes les informations nécessaires par le biais du secrétariat.

« -Félicitation Akina, il y a eu deux ou trois petites coquilles, mais rien de très grave. Vous auriez juste dû insister davantage sur l'échelle nanométrique et les dispositifs liant la vie à une machine. Mais, vous excellez toujours autant dans la matière.
-Puis-je vous déranger ? Intervient une vois familière dans leur dos. »

C'est avec surprise que l'assistante reconnaît son grand-père, tiré à quatre épingle dans un costume surmesure. Reuters s'incline avec respect.

« -Docteur Kanzaki, je ne pensais pas vous voir à l'un de mes cours, vous avez passé l'âge d'étudier, non ?
-Sachez, Monsieur Reuters, qu'on apprend toujours. Surtout quand c'est ma petite fille qui dispense le cours.
-Oh, Akina, le docteur Kanzaki est votre grand-père ? Quelle surprise, s'étonne le professeur européen en alternant son attention de l'un à l'autre pour chercher en vain une ressemblance.
-Ahm oui...bonjour Grand-Papa, vous connaissez le Professeur Reuters ? »

Comme quoi, le monde est petit. Akira opine modestement.

« -Oui, nous nous sommes croisés lors de plusieurs congrès sur la recherche médicale. Quand j'ai appris que tu donnerais ce cours, je suis venu par curiosité. Je suis satisfait que tu fasses enfin honneur à ta famille. »

Malaise sur les derniers mots. Chris se racle la gorge et prétend une urgence afin de s'éclipser définitivement. Grand-père et petite-fille sont désormais seuls. Akina en profite pour ramasser ses effets personnels, ranger son ordinateur portable tandis que le vieux dragon lui propose d'aller boire un café. Oui, à la cafétéria étudiante. Une fois n'est pas coutume. Ils se dirigent donc au réfectoire, relativement désert à cette heure de l'après-midi. A l'aide de quelques pièces, Scarlett commandera deux cafés à la machine et invitera son aïeul à s'asseoir autour d'une table près d'une immense baie vitrée donnant sur les jardins du campus.

« La blouse blanche ta va très bien, commente-t-il.
-Merci... »

Elle s'exprime avec parcimonie, ne sachant pas encore ce qu'Akira avait en tête. Il est rare que le patriarche du clan se déplace seul, de manière si familière. Surtout pas à Seikusu.

« -Pour la caution....reprend-elle.
-C'est payé et oublié.
-Ah.... »

Silence.

« -Et comment va Hiranuma-san ? Qu'elle s'enquit par simple curiosité, bien que le tout soit déplacé.
-Bien. Mais je ne suis pas venu parler de ça. Je viens te donner ma bénédiction à propos de ta relation avec Monsieur Von Königsberg.
-Même si....nous ne faisons pas les choses correctement ?
-Même si vous ne faîtes pas les choses telles qu'elles devraient l'être. insiste-t-il froidement. »

L'étudiante remarque aisément le coût infligé à Kanzaki-sama d'accepter le couple atypique qu'elle forme avec l'allemand. Elle lui rétorque un sourire reconnaissant qu'il finit par admirer.

« -Tu restes ma petite-fille Akina, ma seule héritière quand...je m'éteindrai, j'emporterai tout un siècle révolu avec moi. Tu auras le manoir, ma fortune, mais surtout le nom. J'aurais aimé qu'il ne s'éteigne pas, ne serait-ce qu'en perpétuant son sang mais, je suppose que toutes les grandes familles ont une fin. » explique-t-il ensuite avec un ton très solennelle, résigné et empreint de noblesse.

Alors, elle songe immédiatement à Anton. A son centenaire stérile, aux terres des Von Königsberg, à la splendeur passée qui s'effrite et tombe en poussière. Et elle regrette qu'il en soit ainsi, malgré sa soif de progrès et de modernisme, elle se surprend à croire qu'il y a du bon dans certaines traditions. Ils terminent l'après-midi avec leur café, sur des sujets de discussions finalement divers et variés : de la politique au domaine de la science, ils vont se redécouvrir au fil des mots, parfois prononcés à couvert. Parce qu'Akira demeure un homme très réticent à exprimer la moindre affection, toujours dans la retenue infligée par son éducation. Ils se quittent sur une étreinte toute raide, Kanzaki lui rappelle qu'à l'occasion Anton et elle sont les bienvenus au domaine familiale, que sa grand-mère a hâte de la revoir. Elle lui promet qu'ils passeront dès qu'ils en auront l'occasion.


Sur le chemin du retour, elle fait un crochet par l'hôpital de la ville. Jack y est toujours entre la vie et la mort, bien que son pronostic vital ne soit pas engagé. Elle a pris l'habitude, presque chaque jour, de se recueillir devant la fenêtre de la chambre sans jamais oser y entrer. C'est un peu se recueillir devant une tombe, pense-t-elle et au fond, ne préfère-t-elle pas ce brave Jack Walker dans cet état ? Cinq minutes après, elle redescend dans la rue d'où elle regagne le domicile familial : à pied. Sa Honda Civic est définitivement foutue selon le garagiste, la courroie a pété. Misère, investir dans une autre voiture va lui demander beaucoup d'économie. En attendant, elle se contente du bus et à de rares moments, emprunte la vieille américaine du paternel.

« Bonjour ! » salue-t-elle en entrant. Kitty  l'accueille la première, sourire aux lèvres, toujours bien habillée et bien parfumée qui l'escorte jusqu'au salon, rangé et remeublé depuis le drame passé.
« -J'ai préparé du goulash au boeuf pour ce soir.
-Merci, tu sais bien que je suis nulle en cuisine.! Comment avancent les auditions ?
-Pas trop mal....soupire-t-elle. »

Car la belle russe a décidé de se réinscrire au Conservatoire de Musique et chant. Scarlett lui a assuré son soutien moral et financier dans cette reprise de quête. Celui de Seikusu offre de belles possibilités, mais mieux vaut viser Tokyo. Après Moscou, c'est faisable non ? Et puis, elle améliorerait son japonais, qu'elle travaille avec Akina dès qu'elles sont une plage horaire disponible.

-Siegfried est rentré ?
-Non, il a laissé un message je crois, comme quoi, il avait un cours de remédiation ou quelque chose comme ça ? Qui le ferait finir tard.

En passant devant la porte-fenêtre menant à la terrasse, Akina remarque que le jardin à l'arrière de la maison a été modifié. Les mauvaises plantes arrachées, la terre retournée.

« -Tu jardines, Kitty ?
-J'essaie, un peu. On pourrait faire pousser un potager, qu'en pense-tu ?
-Excellente idée ! Je crois que Maman a conservé des graines à la cave, tu pourras toujours jeter un coup d'oeil ! »

Puis, elle se précipite à l'étage sous le son d'un « Où vas-tu ? » auquel elle répond en écho « Je sors ! »

Arrivée dans sa chambre. Enfin leur chambre. L'effluve d'Anton y est encore tenace. Ses affaires sont bien pliées alors que les siennes, typiquement féminines, traînent ci et là exprimant sa précipitation matinale. Elle fouille dans son dressing, parmi ses costumes surtout : ceux qui la propulsaient sur scène quand elle était encore cheerleader. Elle les a tous conservé soigneusement.



Au lycée Mishima, vers 18:00, c'est la sortie des derniers cours. Elle croise les lycéennes et les lycéens en sens inverse, beaucoup sont attirés par son accoutrement. Si elle porte une veste en cuir pour endurer la fraîcheur de l'automne, sa courte jupe bleue et or plissée, ses mi-bas de la même couleur  déclenchent des commentaires tantôt admiratifs, tantôt curieux. On la confond même avec l'une des cheerleaders du lycée, et si c'est le cas on déclare que les nouveaux uniformes sont clairement craquants. Akina va même apostropher gentiment un groupe d'étudiants.

« -Le cours de remédiation en Histoire ?
-Classe 1-A, deuxième étage aile gauche. Mais habillée comme ça, tu devrais plus aller à celui de sport non ?
-Han, mh, mh.
-Ca ne commence pas avant 30 hein ?»

Elle dépose son blouson sur un porte-manteau dans le couloir et frappe trois petits coups avant de s'engouffrer dans la classe. Il est à son bureau, préparant sans doute la séance de remédiation et se serait tourné vers elle, un paquet de copies encore en main. D'une démarche chaloupée, avec ses jolis rubans dans ses cheveux coiffés en couette, elle se rapproche de son amant.

« -J'ai appris que c'était ici qu'on comblait ses lacunes en Histoire, Professeur ? Et j'ai beaucoup, beaucoup de lacunes à combler. » articule-t-elle en se mordant la lèvre.

Les élèves en difficulté arriveraient d'ici une demie heure. Autant profiter qu'ils soient seuls, comme au premier jour de leur rencontre, à un instant proche du crépuscule. Une de ses mains délicates échoue le long du torse allemand qu'elle flatte, froissant le tissu à chaque passage. Elle plaque ses lippes glossées à l'oreille du professeur, souffle chaudement : « Je suis davantage habituée aux vestiaires mixtes qu'aux cours d'Histoire, si vous voyez ce que je veux dire. »

Son autre main, habile, masse déjà la braguette tandis qu'elle poursuit, le souffle faiblement haché : « Histoire américaine. Conquête de l'Ouest. Vous ferez le Cow-boy et moi l'indienne ? »

« Modifié: lundi 13 octobre 2014, 17:50:52 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 160 lundi 13 octobre 2014, 23:21:23

Plusieurs jours étaient passés. Sa rage était vite redescendue, puis évanouie lorsque la dernière plaie s'était éteinte sur sa peau. Les joies de sa vive cicatrisation. Les os continuaient, eux, à faire un peu mal. Pas ambidextre, il avait dû se faire aux tâches de la vie quotidienne de la main gauche.

Il avait la vague impression de vivre dans un ménage à trois, si ce n'est qu'il ne dormait qu'avec l'une des deux. Lorsqu'il rentrait, après un bref repos, il mangeait ce qu'avait préparé la russe ; ils regardaient parfois tous les trois un programme télé via l'ordinateur, puisque la télé était de toute façon en morceau. Le plus souvent, la fausse blonde ne restait pas, du travail à faire, et il restait à commenter ce qui était diffusé avec l'ancienne prostituée. Il avait promis de la soutenir aussi, si elle avait besoin, ce qu'il a déjà promis auparavant, sans faillir. Elle s'était méfié de lui de nouveau les premiers temps, à cause de ses menaces, avant de se rendre compte qu'il disait beaucoup de choses sur le coup de la colère, sans forcément qu'il n'y ait véritable assurance d'exécution. Il tenait à elle, et c'est tout.

Il s'était montré réticent au sexe. Pas par dégoût, comme elle pourrait évidemment le croire, et se sentir rejetée, non... Il voulait juste prendre son temps. Lui qui ne rêvait que de ça en entrant... Il avait prétendu avec poésie, un soir, qu'il lui fallait un peu le temps de reconstruire son sanctuaire, de ne pas y replonger par dépit, par précipitation. Elle avait répondu que le sanctuaire était déjà debout de nouveau ; ce à quoi il rétorquera qu'il voulait être sûr de ne pas le briser en mille ruines en mettant un trop maladroit coup de pied dedans. Il ne se le pardonnerait pas. Il ne demande qu'un peu de temps, et rajoute que ce sera bon pour elle.

Kitty s'en étonne d'ailleurs. Lorsqu'elle se couche, grand silence dans la maison, soir après soir. Elle ne fait que supputer sur ce qu'il se passe.

Le sujet de Jack sera un peu tabou, tout au plus parfois se demandent-ils quand il va rentrer. Le week-end suivant, alors qu'il s'était astreint – avec Akina comme petite assistante dévouée, elle a des cours à prendre après tout – à la cuisine, il avait fait la réflexion devant elles qu'ils étaient tous les trois mieux dans cette maison sans lui. S'était ensuivi un court silence dans la pièce, brisé par la demande de l'allemand d'aller chercher une sauce dans le réfrigérateur. Si les flots sont calmes, la rancune reste.

On le trouvera à l'hôpital. Il avait appelé pour qu'on le prévienne en priorité lors de son prochain moment de conscience, disant que c'était affaire de justice, donc primordial. L'employée de l'accueil ne demandera même pas s'ils sont de la même famille, se disant qu'un blanc demandant à en voir un autre doit nécessairement avoir un lien avec lui : Pas de hasard. À l'étage en revanche, lorsqu'on lui demande pour le laisser entrer s'il est de la famille, il rétorquera juste qu'il est son avocat, et montrera pour cela sa carte. On le conduit jusqu'à la chambre.

Là, il constate qu'une infirmière s'occupe de lui. Ses yeux sont quelque peu ouverts, il fixe la fonctionnaire, puis la fenêtre. Siegfried reste devant, attendant qu'elle ait fini pour entrer, mais il n'en aura pas le temps : Sa contemplation est interrompue par l'arrivée d'une autre femme en blouse doctorale cette fois-ci. Elle lui sert la main. Elle est plus jeune que lui, se dit-il, avant de se faire la réflexion qu'ils sont tous plus jeunes que lui. Non, disons qu'elle a l'air plus jeune que lui, et elle est déjà médecin. Tant mieux pour elle.

Elle lui explique que c'est sérieux. Qu'il a depuis deux jours quelques moments d'éveil mais que les calmants le terrassent vite. Il a de longues périodes d'inconsciences, et que sa conscience reste de toute façon assez morne. Elle ne saurait dire s'il est déprimé ou juste amorphe. Elle dit que les papiers d'admission mentionnent qu'il s'est fait ça tout seul, très imbibé d'alcool, et demande si c'est pour cela qu'il est là : Elle comprend assez peu comment il peut en venir à un tel état sans un coup de poing main extérieur. Il rétorque qu'en effet, il veut tirer ça au clair. Elle demande si elle doit appeler la représentante légale, sa fille. Siegfried dit qu'il n'est ici qu'en tant que conseil de l'hospitalisé, et de personne d'autre.

Pronostic correct. Ils sont en contact avec l'hôpital militaire, savoir s'ils veulent le prendre. Ils ont besoin de l'autorisation d'Akina, de toute façon, et Siegfried dit que c'est tant mieux ainsi. Lorsqu'enfin l'infirmière va sortir, la docteur demande à rentrer avant lui pour essayer de lui parler. Jack ne dira que cinq mots en tout, faiblement. Elle finira par sortir en lui disant que son avocat est là. Il aurait volontiers dit qu'il n'avait pas d'avocat, avant d'apercevoir l'allemand à la porte.

Il rentre enfin, s'assied. Les bras croisés, un long silence s'installe, que Siegfried, fidèle à ses habitudes, brisera.

-Je me demande ce que dirait Seika.

Jack le fusille du regard, enfin, c'est probablement ce qui doit vouloir, c'est difficile à distinguer. Grattage de sourcil de l'allemand.

-Et Akira. Lui, il n'hésiterait pas à te coller en taule. Pas comme moi. Je suis trop faible, j'ai réussi à t'apprécier.

Regard vers la fenêtre. Vers le couloir. Vers Jack. Sourire.

-Et tu ne comprendras jamais pourquoi.

Il rajuste sa serviette en cuir, qui allait tomber au sol.

-Je me fous de la justice. Et je n'ai pas envie de te buter, ça me serait plus préjudiciable qu'autre chose. Mais... Hm. Le truc, c'est que... aussi intelligente puisse-t-elle être, Scarlett... je crois qu'elle t'aime encore. Ne serait-ce qu'un peu. Malgré tout ce que tu lui as fait, malgré le fait que tu aies été... probablement ce qu'une enfant pouvait espérer de pire chez un père. Un vrai cauchemar de plusieurs années.

Il se frotte les yeux. Jack bouge à peine, bandé de partout, perfusé à mort. Son regard reste cependant sur Siegfried. Ce dernier ne saura pas dire si l'américain le maudit ou se maudit, ce qui démontrerait un brin de lucidité. Si seulement son regard était expressif...

-Je pense qu'elle se souvient de quand c'était bien, tout de même. C'est uniquement pour ça que je ne t'ai pas tué. Parce que... j'aurais pas été un héros à ses yeux. J'aurais été celui qui tue son violeur, son bourreau, le type qui l'a torturé et humilié pendant des mois et des mois et qui l'a traitée comme une esclave... Mais j'aurais aussi été celui qui a tué son père. Le mari de sa mère. Le géniteur qu'elle a apprécié, qui lui a appris à être forte, qui l'a élevé. Qui lui a transmis des valeurs, mine de rien.

Sa poche a vibré pendant le discours, un SMS. Il va devoir appeler, ça semble urgent.

-Je crois en la rédemption, Jack. Un jour, je me suis pris une balle dans la tête. Je n'avais plus rien. J'étais mort. Je n'existais plus. Et... Je me suis reconstruit. Akina m'aime, vraiment, je crois. Plus qu'elle ne devrait aimer des hommes comme nous. Je pense que tu t'es pris ta balle dans la tête aussi. À toi de voir pour le reste. Je te laisse, connard.

Une main sur sa jambe, et même un petit sourire.

-Sors de là en état, et redeviens un homme.


La fin des cours avait sonné, mais aucun étudiant ne bougeait. Respectueux, ils savaient pertinemment que ce qui comptait, ce n'était pas le dring de la sonnette, mais le moment où le professeur disait qu'ils pouvaient tous partir.

-En fait, la question de la responsabilité de la guerre c'est assez épineux. J'entends par là que, quel que soit le clan, et d'ailleurs peu importe le conflit, même la seconde guerre mondiale, la responsabilité n'incombe pas  à celui qui a déclaré la guerre, ni même à celui qui l'a déclenchée. Directement ou indirectement. Prenez deux clans qui se préparent à la guerre pendant quinze années, et qui attendent patiemment qu'un soldat de l'un meurt sur le territoire de l'autre, par pure erreur, pour enfin entrer en conflit. Il faut creuser un peu pour reconnaître les responsabilités. Bref. Je vous relâche. Essayez de réviser pour la semaine prochaine, y a pas de contrôle mais ça fait pas de mal.

De toute façon, il a besoin d'un café. On lui dit au revoir, certains le remercient pour le cours. Il restera quelques minutes à ranger ses affaires, faire le point sur ses notes. Vu qu'il récompense l'oral, il doit régler maintenant ce genre de formalités.

La porte s'ouvre, dérangeant sa tranquillité. Il ne s'attendait pas à la voir, et surtout pas dans cet accoutrement. C'est une surprise plutôt agréable. Il se lève pour l'accueillir, avec un baiser, et, bien vite, elle se montre entreprenante. Hmmm... Oui, elle est sa jolie amante, sa clandestine qui vient dans un endroit des plus dangereux pour commettre son crime, et il ne peut mentir : Il adore ça.

-Je préfère l'histoire allemande. Plus d'un millénaire d'invasions, de haine et d'amour avec ses voisins, un Etat créé par une succession de corps à corps sauvages...

Aussitôt, elle est maîtrisée. Pauvre, pauvre Akina, saisie par la nuque et tenue en respect à une distance raisonnable.

-Ma Princesse. Tu viens ici en semblant oublier que je te devais encore une punition. Tu as une chance de ne pas être venue habillée normalement : Je vais tenter de faire attention de ne pas déchirer ta tenue.

Il captera qu'elle a fait l'erreur de venir avec des sous-vêtements. Une pure hérésie, une insulte prétend-il même. Pour ceux-ci il n'aura aucune pitié : Tandis que le corps d'Akina est plaqué sur le bureau, il lui baisse si violemment la culotte qu'on aurait cru entendre une couture craquer. Une fessée est distribuée, en guise de préambule, et il l'abandonne là. En l'absence de clé, une table bloquera la porte.

Il revient vers elle pour lui rappeler la position qu'elle doit adopter, frappe ses fesses de nouveau, ordonne de les remuer pour lui. Après tout, c'était une danseuse, non ? Qu'elle danse ! Il lui fourre deux méchants doigts dans la chatte pendant qu'elle s'exécute, qui iront de plus en plus profondément, le pouce caressant son anus au passage. Son érection est plus que visible, il se caresse à travers ses vêtements. Cessant, il met index et majeur dans la bouche d'Akina. « Que tu aies quelque chose à sucer », s'amuse-t-il. Transpercée de toute part, elle subit ses intromissions de plus en plus pressantes... qui cessent tout à coup. Il regarde sa montre.

-J'ai cours dans vingt minutes. Il faut que je me dépêche. J'ai besoin d'un café. Ne bouge pas.

Et le voilà parti.



-Professeur.
-Ah ! Kenneth.


Et un geste qu'il ne se permet avec aucun étudiant, mais la situation s'y prête tellement : Il lui tend la main. L'irlandais est étonné, mais accepte. Siegfried tient une vengeance de plus dans cette poignée. Puis il récupère le café à la machine.

-Qu'est ce que tu fais ici ?
-Je donne des cours de soutien en anglais.
-Oh. Intéressant. C'est bien payé ?
-Non, c'est pour un projet universitaire. Ca donne des crédits, etc.
-Je vois, je vois.
-Akina va bien ?
-Je crois, oui. Elle aimerait peut-être que tu passes la voir. Pas maintenant, évidemment, mais... à l'occasion.
-J'ai des doutes là-dessus.


Moment de silence.

-Bon, j'y vais. J'ai cours.
-Moi aussi. Je vous laisse.
-Attends. Je te dois quelque chose.


Et il lui tendait quelques billets soigneusement comptés. C'est ce qu'il lui devait. L'irlandais refuse ; Siegfried insiste. L'échange est fait, la dette est remboursée, puis ils se quittent. Le ton était cordial, quoique froid. L'allemand ne peut pas s'empêcher de garder la banane jusqu'à la salle de classe.

En entrant, il bloque de nouveau la porte avec la table. Akina n'a pas bougé. Parfait. Il lui relève la jupette, cueille un peu de cyprine, enfonce ses doigts dans son joli petit cul. « Bonne chienne ». Il lui dit qu'il ne s'est jamais tapé une Cheerleader (Marisol, ça ne compte pas), qu'il les a toujours vu comme des salopes qui n'avaient que pour hobby de faire bander les mecs, et qu'il n'allait pas se gêner. Gorgée de café. Trop chaud. Il le pose sur le bureau, loin d'elle, sort sa queue, et prend sa chatte.

Pas le temps, bordel. Elle est prise à la sauvage, violemment. Cowboy, hm ? Elle a un cavalier à la hauteur. La jument se fait démonter jusqu'à l'os. Une frustration accumulée qui enfin se libère. Il ne contrôle pas grand-chose : Il ne voit que ce cul de métisse, parfaitement formé, à moitié couvert par une jupe plissée, puis, plus haut, des reins à se damner, et une belle chevelure, blonde à souhait, comme il l'aime. Les cris de plaisir finissent d'achever sa raison. Une main la prend par la tignasse pour la soulever, de sorte que seul son bassin ne touche véritablement le bureau. « Tes mains derrière le dos, ma belle pute ». Elle obéit. Elle est disciplinée. Le bras entier passe sous sa gorge, et l'enserre, la maintiennent en position pendant qu'elle se fait défoncer violemment. Ses seins sont découverts. Pour le haut, pas de problème, mais le soutien-gorge en-dessous est vraiment massacré. Tant pis pour elle, elle saura qu'il ne supporte pas ça, surtout quand il n'a pas le temps. Ainsi, il peut la caresser à l'envie, compresser ses seins dans sa main, ou contre son bras. Il la frappera même à cet endroit.

Lorsqu'il sort d'elle, c'est seulement pour la traîner par les cheveux jusqu'à la fenêtre. Une chaise l'aura accompagnée, par simple convenance. Il plaque le buste de la donzelle contre la fenêtre, ses seins offerts à la vue de ceux qui sont encore dans la cour et s'en vont. Dos au bâtiment pour la plupart, ils ne remarquent rien. Siegfried est agenouillé derrière elle. Les minutes défilent trop vite. Tant pis, elle va douiller, mais il en a trop envie, et lui signifie verbalement. Quelques coups de langue entre ses fesses, ses doigts feront le travail. Puis il l'enculent. Doucement, il n'est pas une bête... Cependant, ce constat ne sera valable que pour la première minute : Après, elle sera salement sodomisée, parce qu'au fond, admettons que c'est un monstre, et rien d'autre.

On frappe à la porte, puis celle-ci est poussée. La table crisse, arrête le mouvement. Il regarde l'heure : 18h25. En effet, il va être l'heure.

-Fermez la porte, je finis de ranger. J'arrive !

Quant à savoir comment elle va sortir... Ohohoh. Rien à foutre. Il a juste envie de jouir avec sa belle esclave.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 161 mardi 14 octobre 2014, 14:16:52

Au début, il a ce doigté de virtuose. Malgré l'ardeur impitoyable dont il a usé pour faire valser sa culotte le long de ses jambes, il utilise ensuite ses doigts à bons escients. Des doigts qui, malgré leur brutalité toute relative, la font vibrer : fins et virils ; des doigts de noble, puis des doigts d'officier et enfin ceux d'un juriste. Jamais habitués au travail manuel si ce n'est celui d'envahir les fentes et les orifices de ces dames. Et dès  la gifle sur son fessier, elle émet un premier cri. Elle a oublié à quel point c'est douloureux et jouissif à la fois d'être manipulée par l'envie de son maître.

Remue ton cul de salope pour moi. Et elle s'exécute. Sa croupe rebondit au rythme du balancement de ses hanches, et il en profite pour lui faire goûter la raideur de ses doigts. Elle perd la tête, peine à remuer sans risquer de l'enfoncer elle-même plus profondément. Aucun souci, il s'en charge très bien. Sa longue crinière dorée s'est rabattue devant son beau visage et s'étale sur le bureau, recouvrant les documents divers.

« Han...Maître.. » a-t-elle à peine le temps de gémir avant qu'il immisce index et majeur dans sa gueule ouverte. Et elle suce comme si sa vie en dépendait, terriblement excitée. De ses cuisses écartées coule une cyprine brûlante qui, avant de goutter lentement sur le plancher de l'estrade, lubrifie abondamment les phalanges fichées dans ses intimités étroites.

Tandis qu'il part, elle tente de reprendre son souffle, toujours à moitié allongée sur l'office, la poitrine écrasée sur les cours de Monsieur Von Königsberg. Seconde Guerre Mondiale parvient-elle à lire rapidement l'intitulé du chapitre, ce qui lui tire un sourire plein d'ironie. Elle entend soudainement la porte s'ouvrir et prend peur, inutilement : ce n'est que son amant qui vient finir le travail. Quelques doigts dans son cul, une insulte bien placée et elle est aux anges. Plus de raison, plus de remords, plus de honte ou de culpabilité. Encore, merde : juste encore.

Et elle en aura. De deux coups de pieds dans ses chevilles délicates, il lui écarte un peu plus les jambes. Braguette baissée, hampe dégainée et il la pénètre à plusieurs reprises.

« Aah ! » crie-t-elle, remplie d'extase. Ses mains tremblantes froissent sèchement les papiers qui traînent, tant pis : elle doit se raccrocher à quelque chose si elle ne veut pas perdre définitivement pied parmi ce déluge de coups de queue qui vont la secouer comme une vulgaire poupée. Elle n'a même pas la décence de se mordre les lèvres pour retenir ses exclamations de plaisir. Le son de sa voix ravie déferle aux oreilles du prussien. C'est lui qui mène la musique. Quand il va trop loin, trop puissamment, elle hoquette et semble perdue. Puis il lui saisit les couettes afin de la redresser. La position est moins confortable, plus contraignante : son excitation à son comble.

Tes mains derrière le dos, ma belle petite pute.Tout de suite, ses poignets se croisent au bas de ses reins, obéissante qu'elle est. Privée de ses appuis, elle ne repose plus que sur ce bras cruel qui dérobe son souffle et ses va et vient impérieux qui plaquent son bassin contre le bureau. En revanche, elle ne comprend pas encore pourquoi un tel acharnement à l'égard de sa lingerie. Son soutien-gorge est déchiré. Elle n'imagine pas la force qu'il a dû mettre dans sa poigne enragée pour détruite les agrafes, défaire les bretelles.

« Dou...doucement. » soupire-t-elle, la figure levé vers le plafond, dont les traits déformés par le plaisir trahissent simultanément douleur et satisfaction.

Sa première lacune est entièrement comblée. La grosseur du chibre épouse parfaitement ses parois intimes, à force de la défoncer : sa queue a creusé un passage à sa mesure.

Je vais jouir, putain, pense-t-elle, déraillant totalement. Elle fait l'immense de se retenir, parce qu'elle sait parfaitement qu'elle se prendrait une autre punition si elle explose sur lui sans permission.

Contre la vitre d'une grande fenêtre, elle se plie dans une cambrure osée. Akina comprend qu'il s'apprête à lui casser le cul, et avant qu'elle ne puisse répliquer, il promène déjà sa langue autour de l'entrée interdite. Et elle en gémit longuement. Comme à chaque fois qu'il abuse de l'étroitesse de sa croupe, elle souffre des premiers centimètres, remue sans savoir si c'est pour lui échapper ou l'aider à la pénétrer. Durant deux ou trois minutes, elle ne sera plus qu'un trou. Du moins, entre deux secondes de lucidité, c'est l'impression que les méchants coups de reins du boche lui renvoie. Elle est usée, abusée, utilisée et en sens interdit. Elle a beau griffer les carreaux, supplier pour qu'il décélère : elle se complaît dans la douleur d'une violente sodomie. Et quand ses pupilles ne sont pas dilatées par le désir atroce, ses yeux se révulsent tant elle agonise d'extase sous des pénétrations qui lui brisent les reins.  Durant un court instant, elle réussit à capter leur reflet dans la fenêtre. La nuit est tombée comme un couperet et l'obscurité permet à la vitre de se transformer en véritable miroir qu'elle s'efforce d'admirer pour se voir être baisée et elle l'aperçoit, lui. Allemand jusqu'au bout de la queue.
Elle remarque une nouvelle fois sa beauté virile, ses yeux obscurs, son teint pâle et ses cheveux si bien coiffés. Mais surtout, elle fond à la vision de son expression rageuse, de ses dents serrées tandis qu'il jette impitoyablement toute sa virilité au fond de sa soumise. 

Elle arrête de crier uniquement quand elle saisit l'arrivée des élèves. Siegfried qui temporise : des airs de déjà vu. Scarlett espère qu'ils ne l'ont pas entendu hurler. Que la pièce est bien insonorisée.

18:25.
A 29 pile, il jouit en elle.

Durant ces quatre minutes, elle a manqué de flancher:ses jambes ne la supportant plus. A chaque fois, il la ressaisit par les hanches, la force à se remettre sur pied, lui attrape les cheveux ou la gorge.

« Je vous en prie, Maître.... » murmure-t-elle d'un ton implorant. « S'il vous plaît..videz-vous en moi. Salissez-moi, Maître. »

Et elle ferme les yeux, le temps de recevoir ce qu'elle mérite. Ce qui est à la fois une punition et une récompense. Le foutre l'humilie et la comble, elle se lâche également, jouissant contre lui avant de glisser lentement à genou, exténuée. Dans son dos, elle l'entend se rebraguetter et rattacher la bouche de sa ceinture.

Debout.

Elle s'appuie au rebord de la fenêtre et se redresse, les jambes tremblantes. In extremis, elle remonte sa culotte sombre, rabat son pull sur sa poitrine et les premiers élèves entrent.  Par chance, son maquillage n'a pas coulé, et mis à part ses joues rougies par ses émotions charnelles, aucune trace du round précédent, si ce n'est cette semence qu'elle conserve précieusement dans ses entrailles.

« Bonsoir MONSIEUR » s'exclament les cancres et les défaillants tout en s'installant à leur place respective.  Akina en dénombre une quinzaine. Une dizaine de garçons, certains assez âgés, ayant sans doute redoublé plus d'une année Et cinq ou six filles, dont une ou deux matures à l'image de leur homologue masculin. Leurs yeux s'attardent sur elle, surprise de rencontrer une « occidentale » en uniforme de pompom girl en plein cours d'Histoire. Scarlett se dirige vers l'estrade, souhaite récupérer son sac à main. Quand elle se penche pour le ramasser, tous les visages mâles se penchent en même temps pour admirer sa petite jupe se soulever.

« - Vous êtes cheerleader? » demande une fille dans le fond. C'est une lycéenne japonaise typique, sans doute en dernière année, déjà bien formée et au ton timide. Sa frange lui donne des airs innocents, tout comme le port de l'uniforme scolaire.

« -Euh...ahm, oui ? 
-Vous pouvez nous faire une démonstration, s'il vous plaît ?
-Je ne crois pas que.....votre professeur apprécierait et puis....bredouille la métisse.
-Oh Monsieur s'il vous plaît ! Renchérit une autre étudiante. »

Et tout à coup, c'est le branle-bas de combat. Les étudiants s'y mettent aussi Juste cinq minutes. Ils promettent d'être sages en retour, juste après la performance. Avant qu'il ne décide quoique ce soit, Akina cède.

« -D'accord, mais il me faut de la musique.
-Rina, elle a ça dans son téléphone !
-Ouais, confirme ladite Rina en sortant son iPhone.
-Vous n'avez pas de pompoms ? S'étonne la première élève.
-Non, ahm...pour les sports en plein air comme le football américain, on en utilise mais les cheerleaders au Basket par exemple n'en utilisent pas, explique-t-elle très sérieusement.
-Bang bang, ca vous va ?
-Je vais tenter d'improviser là-dessus. »

Premières notes. Elle reconnaît la musique, elle la connaît. Un truc  récent mais qui est déjà passé plusieurs fois dans sa playlist, assez pour qu'elle connaisse les paroles et le rythme. Décidément l'impérialisme américain est tenace, et la jeunesse a toujours aussi mauvais goût. Tout sourire, elle s'improvise un espace entre l'estrade et les premiers rangs avant d'agiter son derrière.



Au son des basses, elle improvise des pas, recule jusqu'à l'estrade, plaquant son bassin contre celui d'Anton que l'on juge être resté debout. Elle se penche en avant, remuant son buste pour mettre en valeur sa poitrine et se redresse vivement. Sous la force du mouvement, ses rubans précaires se défont et l'allemand reçoit la chevelure soyeuse en plein visage alors que les élèves applaudissent de concert. Les mèches lumineuses glissent doucement le long des traits prussiens

«See anybody could be bad to you, you need a good girl to blow your... » Et elle balance ses hanches de gauche à droite, toujours contre le professeur et maîtrise ses gestes de la tête pour faire bouger sa crinière blonde en rythme. Puis elle se détache enfin, souple et agile. Entre deux rangées de table, elle effectue trois roues avant d'atterrir à genou et de se retourner à terre pour remonter l'allée dans un nouveau déhanché, droit vers Siegfried.

« Bang, bang all over you...I'll let you have it. »

Et elle réinvestit l'espace, met en valeur ses courbes sulfureux grâce à des gestes précis. Et la jeune japonaise qui avait commandé cette prestation comprend maintenant pourquoi toutes les cheerleaders n'ont pas besoin de pompom, les cheveux colorés qui sont secoués font largement office d'accessoire. Les garçons sont cois, les filles admiratives et à la fin de la chanson, c'est un peu essoufflée que Walker les salue sous leurs acclamations.

« Mademoiselle ! Mademoiselle ! » l'interpelle soudainement l'étudiante. « Je suis dans l'équipe des cheerleaders du lycée et euhm....on a été un peu pitoyables au championnat ces dernières années. Même les joueurs de l'équipe de basket ne veulent plus de nos performances lors des matches et AHM..nos entraîneuses nous lâchent toujours. Vous viendrez pas nous entraîner s'il vous plaît ?! Juste nous apprendre comment vous faîtes ! »

« Mais...
-Allez s'il vous plaît, supplie Rina. »

Tout le monde approuve et face à la pression, l'américaine cède une nouvelle fois.

« D'accord, que diriez-vous de....demain...à la pause de midi ? Au Gymnase ? Maintenant, je crois que vous devriez écouter votre cours.
-Vous êtes la petite amie de Monsieur ? Interroge un élève, curieux.
-Euuuuuh.....» Intense moment de réflexion. « Non ! »
-Dommage, vous feriez un beau couple ! » 

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 162 vendredi 17 octobre 2014, 18:17:30

Il fallait reprendre contenance en un temps record ; déjà, perdre cette méchante et tenace érection dont il était saisie, afin de ne rien laisser paraître ; à cet effet, il se sera immédiatement bougé vers les tables, les aura réorganisé de sorte de les laisser deux par deux, continuant lorsque les élèves prennent place, leur demande de l’aide. L’afflux de sang dans ses membres fera perdre celui de son membre. Il se dirige ensuite vers son propre bureau, ravi de voir qu’Akina est revenue à la normale. Un discret sourire et il se presse pour effacer le tableau.

La discussion lui fait froncer les sourcils. Sages en échange ? Il allait émettre une légère réserve, mais sa belle lui coupe l’herbe sous le pied. Il dépose le tampon, croise les bras.

Et elle commence par venir frotter son cul à lui. Non, non, non ! Il lui faut un effort surhumain pour ne repartir au quart de tour. Sachant qu’il était en elle, dans cette même position, même pas dix minutes auparavant, l’idée fait vite son chemin. Et elle sait que, lancé, il est une machine de guerre, et qu’un orgasme ne lui suffit pas. Ses cheveux, sa jupe, ses fesses, ses mains, et ses yeux qu’il capte à l’occasion d’un pivot. Il filera calmement s’asseoir pour masquer toute nouvelle manifestation physique désagréable, mais se dit qu’au fond, personne ne le regarde, tous ont le regard sur elle. Il pourrait se toucher sur l’estrade qu’aucun ne réagirait.

Assis, pendant qu’ils discutent, il se saisit d’une feuille et griffonne quelques lignes. Lorsque la question pas gênée est posée, il garde le regard baissé. Probablement qu’un regard d’aigle braqué sur lui aurait pu capter le léger roidissement de ses traits froids.

-Votre attestation, mademoiselle Walker. Sachez par ailleurs que dans «bioéthique», il y a «éthique». On ne danse pas ainsi dans une salle de classe, surtout pour me faire perdre du temps de cours.

Après la paraphe, suivie d’un point qui sera allongé sur le côté, on se demande pourquoi, il tend le papier.

-Et au vu de vos précédents résultats, vous devriez vous concentrer sur vos activités scolaires avant le périscolaire. Je serais intraitable la prochaine fois. Sortez.

Tout dans son ton, dans son attitude ou ses gestes, prouvent que l’impitoyable Siegfried reste impitoyable ; mais le long regard qu’il lui adresse alors qu’elle s’approche pour saisir le document trahit Anton.

Elle ne sera pas partie qu’il aura déjà commencé, ayant repris son café désormais franchement tiède.

-Aujourd’hui, nous allons faire des exercices par deux. Si vous savez rester sérieux, on avancera vite. Je vais vous distribuer des documents que vous étudierez, et chaque groupe...


«S’il n’y avait pas eu ces élèves, je t’aurais prise de nouveau sur le sol même. Ma jolie pute, ma baronne. Pense à la semence que ton Maître a dispensé dans ton cul. Une masturbation et un orgasme t’attendent maintenant dans les toilettes. J’essaie de rentrer tôt. Prend garde à toi.

Anton.»



Un peu plus d’une heure plus tard, il rentrait à la maison. Kitty sera la première personne croisée. Il l’avait déjà vue plus tôt, mais elle aura quand même le droit au petit bisou sur la joue. Oh... La scène lui semble soudain tout à fait étrange. Doucement, Siegfried, tu n’as pas deux femmes.

Il aura mangé vite, puis s’était remis au travail dans la chambre d’Akina, à l’écart. Il y a trois jours, il a reçu un petit dossier dans une grosse enveloppe en recommané, avec ce qu’il faut dedans pour préparer un cas au tribunal. Ca n’avait pas semblé l’enchanter, mais peu importe : Il avait bossé dur dessus dès son temps libre.

Il s’agissait selon lui de remplacer au pied levé un autre avocat indisposé. Il avait expliqué en privé à Akina (Honnêteté oblige) qu’il s’agissait en fait de plaider pour un yakuza, son conseil commençant à être de plus en plus connu des tribunaux pour être crédible. Peu importe. Pourquoi faisait-il ça ? Un service rendu aux mafieux était toujours retourné, tant qu’ils y avaient intérêt. Il avait renoncé, en revanche, à lui expliquer de quoi il s’agissait ; simplement que sur le fond, il était déjà perdant, et dans ce cas, foutu pour foutu, on traque les erreurs de procédure jusqu’à trouver la fatale. Il va néanmoins se battre sur les faits, peu importe. Elle l’avait entendu répéter plusieurs fois dans la salle de bain, et ce, en chantant. Le son couvert par l’eau, elle n’aura pas compris grand-chose.

Et donc, ce soir, comme les soirs précédents, il bossait dessus, tandis qu’elle était sur son ordinateur.

-Demain, 14h30. Tu dois faire en sorte de venir.  Je dois te montrer ce que je disais quand je parlais d’écraser les autres.

Il promettait du grand spectacle. Le stylo sera vite abandonné, le PC éteint. Akina était libérée du sien, et il s’était allongé sur elle.

Pour la première fois depuis un bout de temps, Kitty aura entendu des cris de plaisir dans cette maison.



Lui-même ratait une heure d’enseignement pour être au tribunal. En entrant, après avoir passé les portiques, son téléphone sonne.

-Von Königserg.
-...
-Non, je ne suis pas à l’université, Lieutenant. J’ai une audience.
-...
-Si je vous dis qui, cela ne vous étonnera pas.
-...
-Je commence dans un petit quart d’heure, normalement.


Le kenji était arrivé en dernier, ce qui étonna Siegfried, habitué à voir le ministère public ponctuel. Les juges prennent ensuite place, assistés de leurs assesseurs. Il remarque que le président du tribunal fait franchement jeune, il ne le connaît pas. En revanche, le proc’, oui. Et il lui fait un petit clin d’oeil de loin.

On commence par l’audition du témoin, en l’absence de partie civile. Les faits reprochés sont moches, sans être exceptionnels. Il se borne à répondre court, et calmement. On lui pose quelques questions, mais tous savent qu’ils obtiendront peu de lui. Beaucoup s’en foutent, de toute façon. Ils veulent torcher l’affaire vite et bien.

On appelle ensuite le kenji. A son tour de pérorer. Il fait le travail, prendra cinq bonnes minutes pour charger le prévenu, expliquer que c’est moche d’être un yakuza, que les syndicats du crime sont la plaie du Japon, que les familles vivent dans une terreur permanente. Il demande cinq ans, une grosse amende («que je saurais payée dans l’heure par son boss») et se rassied, drapé dans sa superbe.

On appelle Siegfried. Le juge bute sur le nom, l’allemand le corrige haut et fort. Première bravade. Il se dresse, rajuste la cravate, s’avance.

S’ensuivent douze minutes de pur bonheur pour lui. Il s’amuse, comme en 40, et on le sent. Tous les poncifs y passeront, mais lancés avec brio : Le criminel est d’abord une victime, et regardez celui-ci : Une vie de famille, un besoin de se reconstruire, une promesse de se réinsérer dans une légale stabilité, preuve en est de sa récente recherche de logement près des côtes - Siegfried a obtenu un transfert loin de Seikusu de la part de Sugegasa - puis on passe au procureur, auprès de qui on frôle l’injure vu les termes plus que méprisants. Il fera une remarque sur ses cheveux, se fait rabrouer par le président du tribunal. Peu importe, le mal est fait. Puis, envers les spectateurs, c’est à eux d’être accusés : Vous êtes tous des délinquants en puissance. Le jeu, le sexe, le chômage, vous ne savez pas ce qui peut vous pousser  à commettre un méfait, puis un autre, pour survivre. Le monde est sauvage, c’est une question d’instinct. Il faut protéger ceux que l’on aime, et ne jamais les décevoir. Quitte à enfreindre la loi. Le pathos dans le discours. L’accent allemand et le teint d’occidental fini de charmer ces dames et ces messieurs. Par choix, il garde les nombreuses erreurs de procédure pour la fin. Par feinte, il fait semblant de comprendre : La pression des gradés, la répression à tout prix, la politique du chiffre, là où la justice pénale mérite d’être plus grande d’esprit, plus ciblé. Il termine en disant qu’il faudrait être insensible, voire fou pour condamner un homme ainsi, d’autant plus que les preuves sont bancales. Conclusion sur le fait qu’il n’était qu’un blanc qui venait défendre un innocent «coupable du seul fait d’être ici», mais qu’il avait confiance en la justice japonaise. Un mot à rajouter, kenji ? Non. On sort.

Il discute une petite minute avec son client, puis s’éloigne. Il croise Akina, et le Lieutenant Wadara, assis non-loin d’elle. Ils sortent tous les deux.

-Grandiose.
-Merci.
-Vous savez combien il faut de temps de travail, et combien d’hommes, pour arrêter un type comme ça, j’espère ?
-Probablement autant de temps que j’ai passé sur ce dossier. Match nul.


Akina est avisée du regard. Il lui fait signe d’approcher sans crainte.

-Vous vouliez me parler ?
-En privé. Ca concerne notre affaire.
-Je vous en prie, faites.
-Je ne suis pas sûr...
-Si.
-Bon. Comment vous dire... il n’y a plus d’affaire.
-Plus du tout ?
-Du tout. Votre type n’a rien rajouté de plus, l’Etat Russe a fini par nous le réclamer avec un genre de statut diplomatique bidon. Le commissaire de Seikusu n’est pas le commissaire de Tokyo, c’est pas la peine de protester devant le ministre.
-Et donc ?
-Donc... Vous m’en voyez navré, mais il n’y a rien à faire. Enfin, vous savez peut-être quoi faire, attaquer l’Etat japonais pour entrave à la bonne marche de la justice peut-être, mais moi je n’ai rien à faire.
-Merde.


Ouf.

-Vous comptez faire quelque chose ?
-Et lutter contre l’Etat russe ? Je ne suis pas suicidaire.
-Justement... J’ai des questions à vous poser. Pure formalité.
-J’écoute.
-L’analyse de l’un des tirs dans le canapé ne correspond pas à la situation décrite. Des traces dans le plancher non plus. Et... on a trouvé du .45 ACP dans votre appartement, caché. Le russe est venu avec un GSh18, chambré en 9mm.
-Quelle est la question ?
-Vous pouvez m’en dire plus ?


Siegfried hausse les épaules. Le lieutenant sourit.

-Evidemment. De toute façon, toutes les observations ont été emportées par ma hiérarchie, et probablement détruites.
-C’est malheureux.
-Oui... Malheureux.


Le regard entendu qu’ils s’adressent en disent long sur ce qu’ils pensent tous les deux. Puis le lieutenant regarde Akina, et, là encore, parce qu’il n’est pas con, Siegfried comprend que certains mécanismes se mettent en route dans sa tête.

-Bonne journée, Maître.
-Bonne journée, Lieutenant. Bon courage. Je reste à votre disposition.
-Je sais.


Il salue les deux, et disparaît. Siegfried s’enfonce dans le tribunal de district, vers un genre de cafétéria où on entre sans peine. Il va se prendre un café, et s’isole dans un coin de l’endroit, quelque peu occupé à cette heure-ci.

-Tu vois ? Ils ne savent pas qu’ils ont déjà perdus. Le procureur, le juge, le flic. Ils se rendent compte de ce qui leur arrive quand ça leur atteint la gueule. Même mon client a perdu, il finira probablement par se faire éliminer quand il deviendra gênant, s’il est libéré. Mais il ne le sait pas, il espère encore. C’est pathétique. C’est ça, écraser les gens. Ouvrir sa gueule sert à faire fermer celle des autres.

Avocat s’approche, salue Siegfried, demande comment ça va ; fera de même pour Akina, disparaîtra. Un regard sur sa montre. 16h approche. La pause va être plus courte que prévu, le café va devoir être avalé au plus vite.

-A partir de maintenant et jusque minuit, ce soir, tu es ma maîtresse et je suis à toi. Toutes les fantaisies te sont permises. Rien de ce que tu ne pourras faire ne donnera lieu à sanction de ma part. Il est important que tu apprennes ton pouvoir. Tu es ma baronne, d’accord ? Je t’appellerais de la manière que tu souhaiteras.

Il embrasse chastement sa joue en se levant.

-J’ai encore trois heures de cours à l’université, je rentrerai vite. Je consulte mes messages, vous pouvez m’envoyer ce que vous voulez, Lady Scarlett. My Lady ? Milady ? Ca vous convient ? N’hésitez pas à trouver autre chose.

Il glisse à ses oreilles un «Je vous aime, ma baronne», et marche d’un pas rapide, serviette pendue à sa main, jusqu’à la sortie du tribunal.
« Modifié: vendredi 17 octobre 2014, 18:22:39 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 163 dimanche 19 octobre 2014, 19:22:38

Le petit mot est signé Anton, à défaut de la surprendre : la nuance lui aura tiré un sourire radieux alors qu'elle trouvait des toilettes. Sitôt isolée dans une cabine, sitôt contentée à la seule agilité de ses doigts, motivée par une imagination débordante à la relecture de la note.

Et puis, plus tard, Kitty l'a accueilli avec une légère réprimande. Le goulash est froid et elle s'est inquiétée. A partir de la fameuse crise qui a expédié Jack Walker à l'hôpital, la russe redouble d'effort pour couver Akina, et faire en sorte qu'il ne lui arrive rien. Elle joue sur deux tableaux évidemment. Le premier consiste à éviter les colères potentielles du prussien et le second à conserver la confiance de la métisse afin de la convaincre du bien fondé de servir les intérêts de Feodora.

« Pardonne-moi, Kitty. » déclare l'étudiante en se mettant à table. Le plat slave lui semble délicieux, mais elle n'en mangera pas plus que deux bouchées. Pas faim.
« -Je serai obligée de dire à Siegfried que tu ne manges rien, il se fâchera.
-Tu n'es pas obligée de lui faire un rapport détaillé non ? S'agace-t-elle soudainement, vexée par cet esprit délétère.
-C'est pour ton bien. »

Mon cul, songe-t-elle avant de quitter la table. Elle prend la peine de débarrasser la table, félicite du bout des lèvres la cuisinière et part s'enfermer dans sa chambre où elle rédiger un énième rapport scientifique pour Takagi, cette fois-ci qui a expressément réclamer l'analyse de résultats observés en laboratoire. L'exposé de bioch' attendra, de toute manière elle a les pieds et les mains liés sans Kenneth. Comme à son habitude, elle délaisse le bureau – encombré d'affaires pour s'installer confortablement dans leur lit, défait. Le PC repose sur ses cuisses nues, et elle compose très concentrée, jusqu'au retour de son amant.

Le discours sur le tribunal l'intéresse. Il lui parle si peu de son métier d'avocat. Défendre des Yakuzas ? Pourquoi pas. Après tout, il exerce une profession avec un minimum de rigueur déontologique, au même titre qu'un médecin. Et d'ailleurs, quand on sait qu'il a embrassé les valeurs du National-socialisme allemand, qu'il s'est engagé dans la Waffen-SS et qu'il a, de ce fait, exécuté des centaines de civils dont le seul crime était d'exister, défendre un yakuza, excusez-moi mais ça passe pour du pipi de chat, voire un chemin de rédemption ! Franchement, elle n'en fait pas grand cas, le soutient même d'un sourire charmant bien qu'inutile. Il est courageux, lui dit-elle, de travailler si dur pour une raclure. Elle l'admire pour ça. C'est de l'abnégation. Oui, oui. Scarlett admirative, les yeux brillants devant son héros allemand.

Elle aurait bien aimé lui rendre la pareille. Vous savez, la génétique, c'est passionnant. Mais non. Les chromosomes sont définitivement moins romanesques qu'un procès de Yakuza. Alors, elle explique vaguement qu'elle traite des données de génomes. Exercice  ô combien rébarbatif, qui permet de comparer deux échantillons d'ADN, tout ça vous voyez ? Oui, vaguement. Elle le laisse finalement travailler et complète ses tableaux. Aussi, lorsqu'il lui retire son ordinateur des mains, elle va pour protester mais se ravise, ouvrant immédiatement les cuisses.

Après une moitié de nuit passée à être férocement prise, et l'autre à dormir, elle se réveille in extremis pour son premier cours à huit heures. Pour ne rien changer aux habitudes tenaces, elle sera partie en quatrième vitesse, sans avaler le moindre petit déjeuner et sous le regard réprobateur de Kitty. Une fois n'est pas coutume, elle emprunte la Chevrolet capricieuse afin d'arriver dans les délais impartis. Arrivée à la faculté, elle aura juste le temps d'enfiler une blouse blanche et d'accéder aux laboratoires dirigés par la sévère Madame Okamura.

« Aujourd'hui, » annonce-t-elle de sa voix très aiguë, « On va disséquer un cerveau humain. Mettez-vous par trois. »

Heureusement, on lui épargne l'équipe avec Kenneth. Et elle se retrouve à collaborer avec deux jeunes hommes, supervisés habituellement par Takagi. Elles les connaît donc vaguement pour les avoir déjà croisés au détour du bureau de Monsieur Takagi. Ils lui offrent des sourires mal à l'aise, sans doute que l'affaire avec l'allemand n'a pas encore été oubliée de tous, mais elle réussit à s'affirmer en manipulant le cerveau et ses résultats avec un brio qui les impressionne. Leur groupe obtient d'ailleurs la meilleure note du TD ce jour-là et la polémique prend fin.

Montre en main, elle arrive au lycée de Mishima pile poil pour l'heure de midi. Au Gymnase, elle rencontre l'équipe décimée des cheerleaders. Rina, la première étudiante de l'autre soir et quatre autres jeunes filles. Ce ne serait pas aisé, car dans un squad de pompom girl, il faut au moins une dizaine si ce n'est une quinzaine de figurante. Tout d'abord, elle se présente : Akina. Elle invente qu'elle fait partie d'une classe préparatoire ici, il faut bien puisque Anton a prétexté qu'elle était son élève. Enfin, cela a peu d'importance : elle ne compte pas endosser la veste d'entraîneuse ad vitam aeternam. Chacune à leur tour, elles font le choix de la présentation sommaire : Rina, en dernière année, Moeki, en dernière année aussi, Sayuri, cinquième année, Ema, dernière année, Reira en cinquième année et Hachi, en dernière année.

« C'est pas assez, » qu'elle répète en marmonnant.
« - Je sais Akina-senpai, s'explique Rina, toute penaude, mais.....elles ont déserté les unes après les autres.
-Il va falloir organiser un nouveau recrutement.
-La saison commence bientôt....se plaint Ema.
-Alors il va falloir se dépêcher. Débrouillez-vous pour que les auditions se passent samedi prochain, ici-même. Je superviserai et euh.... »

Rapide coup d'oeil sur leur uniforme : dégueulasse.

« -On va également commander des nouveaux uniformes. »

Autre regard pour elles, cette fois-ci et leur physique de baguette. Elles ont peu de formes, comme la majorité des japonaises et leurs cheveux désespérément lisses et sombres.

« -Ecoutez, il va falloir faire des efforts. Et vous musclez pour développer un peu vos courbes, okay ? Quant aux cheveux, teignez-les et une petite permanente ne serait pas de refus. Ne devenez pas toutes blondes hein, mais c'est pour qu'il y ait un peu de diversité. Concernant les entraînements, vous venez toujours en tenue et les cheveux attachés. Compris ?
-Oui, Akina-senpai, confirment-elles en choeur.
-Allez vous échauffer un peu. »

Et elle les surveille lors des exercices d'échauffement avant d'enchaîner sur une première chorégraphie. Elle aura choisi, de concert avec elles, une chanson japonaise interprétée par les Teriyaki Boyz.. Le truc kéké à souhait, selon Scarlett, mais autant que ce soit les futures vedettes du show qui décident.

Merde, déjà 14:00. Le tribunal. Siegfried. Elle ramasse à la hâte ses affaires, ne prend pas la peine de se changer et cours vers le parking du lycée pour grimper dans sa Chevrolet. Tout au plus aura-t-elle indiqué aux filles qu'elle reviendrait après-demain. Même heure. En ville, elle appuie sur le champignon, désespère à trouver une place non loin du Palais de Justice, et s'énerve rapidement. Au final, elle avise une place libre, mais n'arrive pas à maîtriser son créneau et préfère s'échouer.

L'agent d'accueil l'aperçoit d'un oeil dubitatif. Et lui fait passer trèèèèès lentement les contrôles de sécurité. Elle en profite pour détacher ses cheveux auxquels elle donne un relatif volume. Elle ne se sent pas vraiment à sa place au milieu de ces cols blancs et ces tailleurs alors qu'elle porte des bas noirs, un mini-short de la même couleur et un justaucorps blanc. Le tout trop près du corps, évidemment. Et l'autre qui s'y met : « Pourquoi venez-vous au tribunal ? » Après dix minutes de tergiversation, elle finit par accéder à la salle d'audience, trouvée totalement par hasard malgré les indications qu'Anton lui avait fourni la veille. Elle se taille une place à travers le public, en nombre ce jour-là Beaucoup de journaliste surtout, D'autres ont de sales têtes, des Yakuzas ? Des curieux, ou encore de la famille. Elle croit même repérer un groupe d'étudiants en droit avec leur professeur. Siegfried a du succès décidément. Franchement, ce n'est pas la seule à être en retard. Alors qu'elle découvre une petite place à l'arrière, le Lieutenant Wadara la talonne et s'installe non loin. Échange de regards, petit sourire. La salle n'est pas grande, et malgré sa relégation aux derniers rangs, elle aperçoit clairement les juges, le kenji, son bel amant et le prévenu.

Pendant que le ministère public s'exprime dans un réquisitoire somme toute banal, elle pianote sur son téléphone : distraite. Le droit ne la passionne pas, et puis le ton du procureur japonais de lui plaît pas. Ce n'est que quand Anton prend la parole qu'elle se décide à suivre, les yeux pétillant d'admiration. Il est dans son élément, comme un requin dans l'océan : il a flairé le sang, il piste, il chasse et il exécute d'un coup de mâchoire cinglant. Aucune chance pour les gros poissons. La remarque sur la coupe de cheveux lui tire un rire franc, ce qui lui vaut des regards noirs autour d'elle. Enfin, les étudiants plus loin AUSSI ont ri, bien qu'ils aient été rappelés à l'ordre par leur professeur.

Un rang devant, deux journalistes commentent : « Il est plutôt mignon cet avocat» dit l'une. « Mh, mh, le juge aussi est pas mal. » Akina lève les yeux au plafond dans une prière silencieuse. Toutefois, on devine bien le public acquis à la cause de Maître Von Königsberg. La séance se termine, les juges se retirent, le kenji également, affaire à suivre. Le temps que tout le monde sorte, elle et le Lieutenant  Wadara restent assis jusqu'à ce qu'Anton s'approchent d'eux. Direction le hall. D'abord les deux gentlemen, puis elle qui ne sait plus très bien ce qu'elle fait ici et patiente comme une gentille fille, le sac en bandoulière lâchement placé sur son épaule. Elle capte un signe de Siegfried et ose venir près d'eux :

« Lieutenant, » salue-t-elle poliment, en se faisant toute petite.

Bien sûr, elle est très attentive au discours sur Lavrov. Il s'en sort bien et elle le déplore. En fait, elle boue de l'intérieur de savoir que les Tsoukanov et consorts se tirent systématiquement d'affaire. Elle repense à la proposition de Feodora : tuer ce connard, avoir la paix, et peut-être négocier par là une ouverture pour Königsberg. Ca y est, elle perd le fil de la discussion et le policier s'en va déjà.

A la cafétéria, l'annonce lui fait l'effet d'une bombe.
Comment ? Cinq minutes après le départ de l'avocat, elle reste figée à sa table à l'image d'une Vénus de marbre. Le baiser qu'il a délaissé sur sa joue commence à refroidir, comme son café inentamé. Soudainement, elle a l'impression que tous les regards sont figés sur elle, que tout le monde connaît leur petite secret. Elle en rougit et se dépêche de quitter les lieux.

Elle aura du mal à conduire. Ses mains tremblent sur le volant, elle grille une priorité, se fait rabrouer par un coup de klaxon. On l'arrêtera deux rues plus loin pour un contrôle de routine. Et elle sera rentrée, les jambes en coton. Kitty a laissé un mot, elle ne sera pas de retour avant demain matin, elle est à Tokyo pour les dernières sélections. De tout son coeur, la métisse lui souhaite bonne chance. La maison est entièrement vide. Pas un bruit. Les yeux de l'étudiante croisent leur reflet dans un miroir accroché au mur.

Un premier message arrive sur le téléphone d'Anton lors de sa deuxième heure de cours.

« Ce sera Prinzessin. Pas de Meine, ni aucune marque de propriété. Je ne t'appartiens pas ce soir. En revanche, l'inverse est vrai, mein husar.»


Elle en éprouve de vifs remords, avant de réussir à se détendre. Le rôle commence progressivement à lui plaire. Elle aura écrit le message devant sa coiffeuse, alors qu'elle se maquille lentement. Posé non loin de ses produits cosmétiques, le vieux fer à friser de sa grand-mère qui a, encore une fois, manqué de faire sauter les plombs. Elle aura enfilé une tenue de soirée brillante, assortie de gants lui arrivant jusqu'aux coudes. Elle n'hésite pas à parer ses poignets, ses oreilles et son cou gracile de bijoux étincelants, bien qu'ils ne valent pas grand-chose : c'est pour l'illusion. Une ultime fois, elle s'admire dans la glace, et se satisfait de sa ressemblance presque parfaite avec feu Madame Von Königsberg à qui elle demande sincèrement pardon pour ces fréquentes usurpations d'identité.

« Quand tu rentreras, mon beau soldat. Je ne veux pas un mot, pas un geste. Il faudra être un bon petit serviteur. Ayant perdu la guerre, je suppose que tu sais bien courber l'échine, désormais. Tu iras t'agenouiller au milieu du salon. Les mains derrière la tête, comme lorsque tu aurais dû te rendre lors de la défaite du Reich.»

Elle a failli rajouter un « Je vous aime, c'est pour rire hein. » Mais sa conscience l'en a empêché : 'Putain tu rigoles ma petite, TU RIGOLES. Dégage la nymphomane et laisse-moi gérer. Il va payer mes nombreux décès. » Depuis l'étage, elle tend l'oreille, minute après minute jusqu'à entendre le bruit singulier de la porte d'entrée. Et enfin, les pas du prussien résonnent sur le plancher, il se déplace.

Plus rien.

Oh.
Mon.
Dieu.

A-t-il vraiment obéi ?
Elle meurt d'envie d'aller vérifier. Et si ce n'est pas le cas ? Elle devrait prévoir une punition. Alors qu'elle s'apprête à descendre, elle se ravise afin de vérifier si sa lingerie est bien en palce sous sa robe traînante au décolleté plongeant et au dos découvert. Ses jarretelles sont apparentes, mais peu importe, le fait qu'il lui soit vassal ne signifie pas qu'il n'aurait pas le droit d'être excité.

Scarlett rejoint son amant quelques minutes après le retour de ce dernier. Ses escarpins pourpres battent le sol en rythme avec sa démarche. C'est pleine de surprise qu'elle constate le reddition de l'ancien SS. Elle s'en mord violemment la lèvre inférieure, partagée entre fierté et tristesse. La belle se positionne devant lui. Les yeux de l'allemand arrivent pile à hauteur du bassin féminin. Ils peuvent décrire la soierie rouge pimpante, la dentelle de ses bas.

« Anton.... » soupire-t-elle comme une femme transis. « Anton, je ne vous pardonne pas. »

Elle conserve le vouvoiement pour coller au plus près du personnage de Maria. La douce Maria, aussi douce que le ton employé par Akina. Elle y rajoute cependant un soupçon de douleur et de colère, dose en bonne actrice qu'elle est. Et elle va s'exprimer en allemand, avec un accent prussien, quasi parfaitement, comme si elle avait répété son texte tout l'après-midi. (La joueuse a dit fuck à reverso, alors...vous allez lire en français).

« Vous m'avez abandonnée. Vous avez abandonné notre fille. Vous avez rendu ma vie difficile. On m'a imposé à vous, moi qui étais si jeune, qui rêvais d'amour. De votre vivant, j'ai dû supporter les coups de l'infidélité, votre absence, les affres de la grossesse, la gestion d'un domaine, la douleur de l'accouchement. »

Sa main se balade sur la figure occidentale, et elle capture entre le pouce et l'index la mâchoire du centenaire pour lui faire relever le regard. Ainsi croise-t-il les prunelles accusatrice de sa femme, ou presque femme. Les mots cruels doivent maintenir la frontière floue entre la réalité et le souvenir.

« Même quand vous étiez présent, vous n'étiez pas là. Même si nous avions été en vie, vous n'auriez jamais été là pour moi, ni pour elle. Vous faisiez dès le départ un si mauvais père. Et je parie que vous ne vous souvenez même pas de son prénom. Oh, Anton....je me suis sentie si seule au château, si peu en sécurité. Je vous ai haï, de toutes mes forces. Et je suis partie avec cette haine, le souffle de la bombe m'a brisé la nuque avec cette haine, cette profonde déception. Les flammes ont fini de consommer mon corps froid, que vous ne réchauffiez plus. Et de ma mort, j'entendais les rires des soldats russes. Pauvre femme, qu'ils se moquaient. Et vous avez perdu la guerre, je suis morte pour rien, vous m'avez abandonnée pour rien.

Tout était faux avec vous, Anton
. »

Ca, c'est la première gifle. Bien sûr, la conscience d'Akina a tout inventé. Elle a présumé, supputé sur les aléas de la femme d'un officier SS, condamnée à la mort par une guerre impitoyable. La métisse devine bien qu'avec le temps, l'allemand a dû faire face à toute sorte d'épreuve physique et morale. Alors, elle essaie de percer l'abcès qui fait mal.

La seconde gifle, est bien physique, elle. Cinglante et sèche pour le sortir de son cauchemar, s'il avait eu la malchance d'y tomber. Et s'il avait été insensible à ce ressassement de souvenirs, et bien la claque octroyée aurait au moins eu le mérite d'exister pour le punir de son insensibilité.

« Debout. » ordonne-t-elle froidement. « Suis-moi. »

Elle lui indique la table et grimpe sur le bord, face à une chaise où il est prié de s'asseoir. Un coup d'oeil à la montre, par formalité.. Et elle ne sait pas pour qui ce petit jeu sera le plus long : elle ou lui. Elle dépose ses pieds sur les cuisses de Siegfried, écarte ensuite ses propres jambes pour qu'il ait une vue plongeante sur sa petite culotte de satin sombre.

« Pas d'injection avant minuit. » prévient-elle dans un petit sourire. « Tu me diras quel manque est le plus grand, celui du cocktail qu'on t'impose dans les veines, ou celui de ne pas pouvoir abuser de moi. »  

Puis, elle se penche pour l'embrasser tendrement. Un baiser comme en dispensent des milliers de petites amies à travers le monde. Et un baiser durant lequel, elle rabat les bras d'Anton derrière le dos de la chaise. Elle les y maintient d'une main, tandis que de l'autre, elle déniche du colson de son décolleté. Elle ira entraver les poignets de l'homme avec ce lien.

« J'aime le goût de tes lèvres, Anton. » commente Scarlett. «Sans doute plus que ne devait l'aimer Maria. Je reviens, mais pour te faire patienter... »

Ah ce tutoiement. Elle adore. Une situation normale, somme toute. Tutoyer son petit ami, quoi de meilleur ?

Elle ramène le PC portable devant lui, sur la table et lance une des vidéos qu'elle a tourné spécialement pour lui, celle qu'il apprécie regarder pour se purger. Toutefois, les mains liées dans le dos, il devra se contenter de ses yeux. Le son est monté, il l'entendra clairement gémir « Maître ». Oui, sa petite pute est là, virtuellement, à porté ou presque, et il n'a que son impuissance pour le constater

Quant à Scarlett, elle remonte dans sa chambre où elle se débarrasse du costume de Maria. Elle enfile celui offert par Tsoukanov, le petit bikini rouge et la tenue d'officier russe terriblement courte par-dessus. Elle finit de zipper ses cuissardes, et attrape une kalachnikov qu'elle est allée chercher dans l'armurerie à la cave. Souvenir d'Afghanistan rapporté par Jack. Elle a ostensiblement agrandi le décolleté pour qu'on distingue les insignes de l'Union soviétique sur ses seins. Elle a attaché ses cheveux et rangé sous une chapka , et ne redescend qu'après de longues minutes.

Son premier réflexe en approchant d'Anton est de lui asséner un coup de crosse, directement sur le visage. Oups, elle y est peut-être allée un peu trop fort. Hop, elle dégage l'ordinateur, prend sa place, face à son prisonnier, surélevée et elle adore cette position de supériorité où il est obligé de lever les yeux pour la voir.

« Le coup, c'était pour tous les commissaires que tu as tué. Alors, qu'as-tu à dire pour ta défense, sale petit boche ? »
« Modifié: dimanche 19 octobre 2014, 23:21:48 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 164 dimanche 19 octobre 2014, 20:36:01

-... Au final, la pratique même du droit d'accise est paradoxale. Pour la plupart, on parle parfois de « taxe incitative », puisqu'elles sont censées inciter à la réduction de la consommation sur un produit, alors même que la pratique de la taxe n'a aucun intérêt à voir diminuer son assiette.

Son téléphone vibre. Il s'arrête pour le consulter. C'était la deuxième fois qu'il l'attrapait, presque nerveusement, pendant ce cours. Il avait été déçu par la première fois : Une alerte d'info. Cette fois-ci, c'est la bonne. Il sourit à la lecture. Elle semble décidée à agir comme elle le doit, et ça le réjouit.

-Le droit d'accise nous ramène une nouvelle fois à l'externalité négative... Celle-là même qui... Attendez. Paragraphe 3, l'externalité négative. Comme ça, on ne reviendra pas dessus.

Le téléphone vibre une nouvelle fois un peu plus tard, l'interrompant de nouveau. Il prétexte un jugement attendu au tribunal pour se justifier. Cette fois-ci, il ne sourira pas en lisant.

De. Quel. Droit.

On le voit serrer les dents, perdu dans la contemplation de son écran. Quelqu'un chuchote à son voisin « Vingt ans de prison pour prévarication, la plaidoirie devait pas être bonne », et l'autre sourit. Siegfried rumine sa haine. Mentionner le Reich. C'est bas. Mais il aurait dû s'y attendre. Elle compte jouer sur la défaite de l'Allemagne ? On lui a tellement déjà fait sans réellement savoir qu'il y avait participé, pour une fois, ce sera justifié.

Le cours sera repris, moins animé, plus raide, le temps qu'il se calme et relativise le pouvoir qu'il lui a donné.

« Jawohl, Prinzessin. »

Il ne fera pas remarquer qu'elle a oublié la majuscule à son premier « Husar », comme il serait naturel de le faire pour un nom commun. Soit elle a oublié, soit elle l'a fait à dessein ; dans les deux cas, il n'a qu'à fermer sa gueule.


Il aura une légère appréhension en rentrant chez Akina, craignant le regard qu'elle aura sur lui quand tout sera fini, craignant de ne pas arriver à se contenir, craignant de ne pas y arriver, craignant qu'Ekaterina ne les surprenne... Et puis finalement, une cigarette fumée vite-fait avant de rentrer lui fera tout oublier. Un chewing-gum, un dernier regard sur le téléphone, il rentre.

C'est vide. Pas d'odeur de bouffe, pas d'électricité qui tourne : ni télé, ni four, ni lumière superflue malgré le sombre soleil au-dehors. Il laisse tomber sa serviette, retire sa veste. Il n'ôte pas sa cravate, de peur de faire une erreur fatale, pensant qu'elle aimera sans doute s'en servir pour le manipuler ou l'humilier, le défait juste de quelques centimètres. Il pense à Karkhov, il pense à la piste d'atterrissage à cinq kilomètres de Moscou incidemment, il repense à Karkhov et sa basse soumission face à l'autorité. Il va s'en manger, il le sait. Douce nostalgie qui l'étreint une dernière fois, avant que, dans un soupir, il ne pose ses genoux au sol. Il fait craquer ses doigts en s'étirant en avant, puis plaque ses deux mains jointes derrière la nuque.

Et attend.

Lorsqu'elle arrive, il ne bougera pas. Pas un sourire, par un regard. Il va lui montrer, par défi, qu'il sait être un meilleur esclave qu'elle. Le bootkamp-SS te fait ingurgiter toute la discipline du monde.

Maria. Pourquoi elle ? Pourquoi lui fait-elle cet affront ? Merde, il se prend à regretter d'avoir organisé ça. Il se force de ne pas réagir, c'est au prix d'un effort surhumain – ça tombe bien, il l'est. Mettre ses émotions au placard, sa dignité dans la fosse à purin, ça va, facile. Nuremberg l'a fait pour lui auparavant.

Plus elle parle, plus il se maudit de lui avoir épargné d'avance toute sanction par rapport à ce qu'elle pourra faire. Il veut la punir, maintenant ou plus tard, pour le rôle qu'elle usurpe et les insultes qui lui sont faites. Sa fille, sa femme, la famille qu'il avait fondé, l'Empire qu'il a aidé à construire, envolés. Morts. Un messager avec un papier pour les deux premiers ; le journal pour le dernier, en guise d'annonce. Son éternelle blessure de laquelle il ne s'est jamais vraiment remis. Il lui avait dit qu'il avait fait son deuil, mais il faut apparemment reconnaître qu'on ne le fait jamais vraiment... d'autant plus quand les cercueils sont déterrés, profanés à grands coups de talons qui défoncent le bois moulu et pourrie, et les tissus rongés par le temps et les champignons s'écartant pour faire place à deux squelettes, celui d'une auparavant fort belle aryenne et celui d'une enfant en bas-âge, leurs os noircis du temps passés sous terre, si fragiles, ne résistant pas aux chocs qu'ils encaissent, s'écrasant un à un dans d'affreux craquements qui réjouissent l'hilare américaine.

La frappe picotera à peine. Il avait gardé un regard neutre et inexpressif pour la regarder, soutenant ses yeux lors de ses paroles sans rien manifester de ce qu'il pensait ; alors, qu'elle le tape enfin, au visage par ailleurs, sera comme une délivrance, lui permettant d'émettre une léger grognement, de faire une grimace, comme s'il en souffrait, mais c'est faux : C'est son cœur qui lui fait affreusement mal.

Il obéit, se levant, regardant droit devant lui, se rassied, fera de même. Les yeux au niveau du buste, parce qu'il n'est pas autorisé à regarder quelque part en particulier. Qu'elle écarte les jambes, et sa vision périphérique fait le reste pour lui rappeler ce qu'il manque.

Fais-le, Siegfried. Rien ne t'en empêche. C'est ta chienne, ta soumise. Tu te lèves, tu la frappes, tu la prends, tu la défonces méchamment à même cette table après lui avoir arraché sa culotte, tu te venges, tu déverses toute ta haine quitte à lui faire perdre connaissance. Montre-lui qui est le patron. Elle a déjà dépassé les bornes. Si elle fait un seul pas de plus, déchaîne-toi une bonne fois-pour toute.

-Pas d'injection avant minuit.
-Jawohl, Prinzessin.


Jawohl, jawohl, jawohl... Reprends-toi putain !

-Je sais déjà quel manque sera le plus grand.

Ce n'était même pas du courage. Une simple prévision faite à froid. Il sait – et ELLE devrait le savoir – qu'il peut bien se retenir 4 heures de se piquer, mais pas de la baiser.

Elle l'embrasse, l'entrave, et lui impose un spectacle des plus plaisants. Ce pourrait être un réconfort, s'il ne devait pas s'empêcher toute érection. Salope.


Lorsqu'elle revient, le coup de crosse dans la gueule le réveille enfin. Il redevient lui-même, arrache les colliers de serrage (peu importe la déchirure de sa peau au passage), lui aura collé une violente mandale. La chapka virée, elle est prise par les cheveux, collée violemment sur la table. Il tapera par trois fois sa tête dessus, rageur. Akina est sonnée, se contentant de tenir sur ses jambes molles. Pendant ce temps-là, il défait sa ceinture, sa braguette. Sort sa queue bien bandée, excitée par la vidéo qu'il a regardé.

-Le jeu ne tient plus, sale petite conne.

C'est son cul qu'il investira avec une violence rare, quitte à la blesser grièvement. Il voulait faire passer sa haine pour de bon.


Des pas dans l'escalier. Tout scénario de rébellion s'évapore. Il n'a pas d'érection, peut-être un très léger début. Il a à peine bouger. Elle ne remarquera pas que sa chemise, à l'épaule gauche, a un point d'humidité qui ne se trouvait pas là en remontant. Une larme qui a coulé, rien de grave. Il avait déjà éventualisé qu'elle se ramènerait avec un cosplay de l'armée maudite. L'impact au visage, par contre, il ne s'y attendait pas.

C'était soudain, violent, le privait de ses sens pendant deux secondes. Son oreille droite sifflait, sa mâchoire l'élançait salement. Il n'avait pu retenir un grognement. La tête baissée et penchée sur le côté, il constate une, deux, trois gouttes de sang qui lentement viennent tâcher son pantalon noir. Le pressing, ça va encore douiller.

Probablement moins que la douleur.

Elle s'adresse à lui, il la regarde pour lui répondre, s'étant efforcé de redevenir neutre.

-J'ai servi mon pays, obéit aux ordres et aux lois, Prinzessin. Je vous demande de m'excuser d'avoir cru en un idéal vain.

Elle voulait qu'il se plie, « comme il aurait dû le faire à la défaite », elle était servie. La reddition était faite en bonne et due forme. Il baisse les yeux.

-Je ne suis que votre esclave, votre Husar. Je n'ai plus désormais que vous comme idéal.
« Modifié: dimanche 19 octobre 2014, 20:39:21 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.


Répondre
Tags :