Elle s'est rhabillée en quatrième vitesse en passant ses jambes nues dans un jean et son buste dans un pull à col roulé Pour le reste, elle a à peine eu le temps de prendre ses affaires : son sac à main et son PC. Un dernier baiser volé aux lèvres de son amant et elle s'est empressée de rejoindre la rue, les cheveux au vent. Dans sa hâte, elle emprunte la mauvaise ligne de bus et perd une heure de trajet à rectifier son erreur.
C'est tout emmêlée qu'elle arrive devant le pavillon américain, les bras tremblant autant que les jambes. Elle frappe plusieurs fois, sans réponse puis pousse la porte. Déverrouillée. Ses affaires sont lâchées avec soulagement et Akina se dirige vers le salon où elle rencontre son père à moitié affalée sur le sofa, une bouteille de bourbon à la main et le regard vitreux. Il est ivre, comme il l'a rarement été ces temps-ci, et elle se met à avoir peur ; à craindre le retour des coups, des cris, des horreurs du quotidien.
« Akina..C'EST TOI ??! Fais-moi de la bouffe », braille-t-il alors que ses doigts suant pressent plusieurs boutons sur la télécommande. « Kitty est partie, cette grosse pute. Et j'ai faim ! »
Les mauvaises habitudes font un retour fulgurant sur le devant de la scène. Encore sonnée par les événements arrivé au domicile du prussien, elle met du temps à comprendre ce que lui veut son paternel. Finalement, elle prend le partie d'ignorer son ordre, troublée par l'annonce du départ d'Ekaterina. Partie où ? Elle va revenir ? Oui ? Non ? En grimpant les marches de l'escalier, elle est abasourdie. De nouveau seule avec son père. Un véritable cauchemar se constitue autour d'elle et elle regagne sa chambre avec en bouche, l'amer goût de l'ironie du sort. Elle claque la porte derrière elle, enclenche le verrou flambant neuf et s'étale au milieu de son lit afin de se dépressuriser l'esprit. Trop d'émois, enchaînés trop vites. Il faut qu'elle digère. Oui, c'est ça, sinon elle risque l'indigestion.
Une heure plus tard, elle a son PC sur les cuisses, et travaille soigneusement sa biochimie à travers différents logiciels. Parfois, elle se laisse distraire par une annonce sur son réseau social, ou par la vidéo totalement inutiles de chatons rigolos. Ca lui fait oublier Tsoukanov, la mafia et tout le reste. De temps en temps, elle capte un bruit provenant du rez-de-chaussée. Son père s'est fait la malle dans l'allée devant la maison. Elle l'a aperçu crier et s'agiter dans la rue avant qu'un voisin ne tente de le calmer. Du coup, elle n'osera pas sortir de l'espace restreint qu'offre sa chambre. Et aux alentours de 22:30, elle y est toujours : à se rompre le cou sur sa biométrie. Le programme de simulation plante à tour de bras, épuise ses nerfs déjà mis à rude épreuve au cours de la soirée. Elle passera bien un coup de fil à Kenneth,qui excelle dans la matière mais tombera désespérément sur sa messagerie. Qu'il ne décroche pas, ça la vexe.
Le capot de l'ordinateur claque sèchement. Elle en a marre. Sa patience vient de s'user jusqu'à disparaître complètement. Tant pis, elle expliquera à Okamura qu'elle a eu un mauvais rhume et qu'elle attraperait cet exercice un autre jour Que de toute manière, l'homme n'était pas prêt à abandonner sa carte bancaire au profit d'un paiement par signaux bioélectriques.
Sur le chevet, son téléphone s'agite. Elle se jette dessus pour lire avec soulagement des nouvelles d'Anton.
Siegfried : 22h37
Je ne vais pas rentrer ce soir. Ne m'attend pas. Excuse-moi auprès de ton père et de Kat
Ah misère. Son père n'est pas en état de recevoir des excuses et Ekaterina a mis les voiles. Décidément, la soirée vire au drame absolu. Et s'il était toujours poursuivi par les russes, ou les japonais ? La panique lui déchire les tripes, et ses doigts vont et viennent frénétiquement sur le clavier tactile :
Akina: 22:40
Pourquoi? Vous êtes où? Vous allez bien? Ou irez-vous? Je suis morte d'inquiétude
Les minutes s'écoulent sans qu'elle ne réussisse à calmer son angoisse. Puis, elle se rend compte qu'elle lui pose souvent trop de questions et qu'elle a toujours peu de réponses. Perdue au milieu d'un déchaînement de réflexions contradictoires, elle n'entend pas tout de suite l'alerte SMS de son iPhone.
Siegfried: 22h45
Tout va bien. Tu sais que je suis invincible.
Ne parle jamais de cette soirée par SMS. Compris ?
Alors, ils parleront d'autre chose et la conversation dérape bien rapidement sur une pente libidineuse. Du moins, la concernant. Sa petite culotte est souillée vers 23:34 lorsqu'il lui ordonne de se masturber ; elle hésite à obéir. Enfin, elle hésite toujours quand il n'est pas là. Et cette hésitation l'excite davantage, car elle a le temps de peser le pour et le contre : d'imaginer ce qu'il lui ferait subir si elle se désavoue devant l'un de ses commandement, et ce qu'il lui offrirait en récompense de son dévouement total. Il monte d'un ton, sa raison flanche.
Siegfried: 23h40
Et toi tu m'as défié. Mon âme prussienne tiendra bon.
Tu comprendras maintenant qu'il ne suffit pas de quelques mots pour que je tombe. Considère-toi comme punie. Plus de SMS jusqu'à nouvel ordre.
Je te souhaite une bonne nuit, ma Scarlett.
Il faut obéir, elle sait bien le plaisir incroyable que lui apporterait l'obéissance et la soumission. Toutefois, elle finit par conclure la conversation sur une note amère, typique des femmes vexées ou des chiennes délaissées à qui l'on retire toute attention.
Akina: 23:41
Mauvais joueur
Et mauvais perdant.
Je vous souhaite donc une bien mauvaise nuit, Anton.
Et encore, elle aurait pu le tutoyer. Elle espère franchement que cela serve de leçon à l'allemand. Une âme prussienne ? Pff, rectifie-t-elle, un orgueil prussien oui. Le téléphone est éteint et elle s'arme de courage pour quitter sa chambre car elle est torturée par la soif et la faim. Dès la porte ouverte, elle tombe nez à nez avec le paternel. Jack Walker se tient difficilement dressé sur ses deux jambes. Avant même de parler, il la gratifie d'une claque cinglante. Il grogne quelques mots :
«
Et ma bouffe, petite conne ?! -
Non mais ça va pas ?! S'écrie-t-elle, une main plaquée sur son visage douloureux. »
Oui, on l'a bien entendue. Elle n'est plus prête à se laisser faire. Ces derniers mois sans être battue par l'autorité d'un père alcoolique ont été une virée au Paradis, elle ne veut plus céder, ni rétrograder. Elle tient méchamment à ses nouveaux acquis. Peu habitué au droit de réponse de sa fille, Walker cligne des yeux à plusieurs reprises, stupéfait. C'est le calme avant la tempête. La seconde suivante, il entre dans une rage folle :
« -
TU OSES ?! TU OSES répondre à ton père putain ?!
-Laisse-moi ! Je vais appeler la Police ! »
C'est la menace de trop. Il jette sa bouteille d'alcool à la figure d'Akina qui esquive de justesse. Elle entend distinctement le bruit du verre qui éclate en dizaine de morceaux contre le mur derrière elle. Pas le temps d'être distraite, l'américain a déjà fondu sur elle. Malgré ses réflexes malmenés par l'éthanol, il réussit à lui attraper fermement la chevelure. Elle aura eu le temps d'une dernière réplique, un coup de poing expédié directement dans le nez de Jack. Le sang jaillit, éclabousse son joli minois. La fureur du militaire est décuplée. Il va la traîner dans les escaliers, sans se soucier des marches qui cognent le dos fragile de Scarlett, et profère des insultes.
«
-Je vais te buter, merde. Te buter. Tu m'entends ?! »
Arrivés au bas de l'escalier, il la contraint à s'agenouiller face aux premiers degrés et la tenant toujours par les cheveux, il heurte le visage angélique de sa fille contre l'arête d'une marche. Trois longues et puissantes fois. A la deuxième, elle est assommée salement et gît sans conscience. A travers sa vision floue, il distingue le sang s'écouler lentement du front de l'étudiante. Ensuite, ses yeux tombent sur le décolleté et les jambes faiblement écartées. Ca le rend dingue. Il se met à genou également, débraguette son jeans. Ses mains tremblent. Il a vaguement idée que ce qu'il s'apprête à faire des doublement mal : le coup de l'inceste, et du viol. Cependant son cerveau n'alimente plus sa raison, ou par bribes désordonnées. Il baisse rageusement le pantalon de sa victime, écarte sa lingerie.
«
Dis quelque chose... » ordonne-t-il les dents serrées.
Ses doigts caressent l'entrejambe dénudée, dérapent à l'intérieur pour une partie. Il râle de satisfaction. L'attouchement prohibé lui tire un gémissement. Douloureusement, elle émerge. Sa tête l'élance. Elle est allongée au sol, le buste calé entre deux marches d'escaliers. Elle voit et sent l'hémoglobine. Sur ses joues. Pas à elle. A son front, et sa tempe. A elle. Par terre, sur l'escalier. A elle, celui-là aussi. Elle se sent étonnamment détachée de la situation quand elle comprend qu'elle pourra pas s'échapper. Elle subi le va-et-vient sans trop broncher; ça ne fait plus mal. De toute façon, elle a échoué à résister, alors aussi bien accepter son sort. Elle parcourt le ciel des yeux – visible au travers d'un velux ouvert au plafond de l'étage, et n'y trouve nul réconfort. Si au moins il avait plu, elle se serait permis des larmes pour ses rêves brisés. Mais le ciel était sec. Comme ses yeux. De temps en temps, elle perd encore conscience, puis se réveille. Il n'a pas fini. Elle entend ses râles de plaisir, et quand elle n'entend plus : elle sent les pénétrations expéditives lancées entre ses cuisses. Elle ne lui fait pas le cadeau de crier, de pleurer ou de supplier ce qui énerve davantage Walker. Elle est là, inhumaine jusqu'à ce qu'il s'achève cruellement en elle. Pour simple consolation, il flatte son crâne blond d'une caresse appuyée et se relève.
«
Je vais t'amener à l'hôpital. T'avise pas d'en parler. »
L'Hôpital : c'est la base militaire d'Atsugi. Le docteur Dawson étant un bon ami des Walkers, il ne posera aucune question et se contentera de coudre la plaie au front. Il n'y aurait pas de cicatrices, mais mieux valait qu'elle reste la journée à se reposer ici. En revanche, il se sent obligé de parler à Jack au sujet des anciennes marques de coups dans le dos et le cou de sa patiente.
« -
Je sais que t'es un bon gars Jack, mais ta gamine, elle se fait cogner.-Ouais, c'est son petit ami. Je vais lui en toucher deux mots. »
Sur le trajet retour, assise à l'arrière de la vieille Chevrolet familiale, elle ne pipe mot, enterrée dans un mutisme glacial. Il tente bien de faire la conversation, comme pour se dédouaner, mais elle l'écoute à peine, le regard plongé au travers de la vitre où un paysage urbain, celui de la banlieue de Tokyo, défile sans arrêt jusqu'à Seiksu. Il répète sans cesse qu'elle doit « fermer sa gueule » à propos de l'incident, que de toute manière, elle avait aimé ça mais refusait de le dire. Si elle avait eu un flingue à portée ? Oui, elle aurait tiré:sans hésitation. Cet homme n'est plus son père. Et elle s'en veut terriblement d'en faire le constat que bien trop tard. Son père est mort, deux années auparavant. Toutes les Seika, les Kitty et les Siegfried du monde entier ne pourront le ramener.
« Monte dans ta chambre. » 16:25, elle découvre un SMS. Son téléphone n'a presque plus de batterie, elle est obligée de le brancher afin de pouvoir faire plusieurs relectures. Elle est morte de honte, de douleur, de remords.
Siegfried: 15h43
Tiens le coup. J'ai renvoyé Kitty chez toi.
Akina: 16:25
Désolée pour le délai, je viens de sortir.
Ah? C'est bien...comment allez-vous?
Répondre, ce fut difficile. Elle n'a le coeur à rien, l'esprit vide. Toutefois, il y a un certain réconfort à savoir qu'Anton ne l'a pas oubliée. Finalement, elle cède et raconte l'hôpital, les points de suture. Un accident. Il n'y croit pas évident. Oui, Jack l'a frappé : elle finit par le reconnaître.Juste ça. En fait, elle n'était pas au courant qu'il existait pire que les coups. Elle passe la soirée dans son lit, encore une fois. Jack est sorti, elle a perçu le bruit de la porte d'entrée qui claque. Entre deux SMS échangés avec son maître, elle termine enfin sa biométrie. Progressivement, elle relègue le viol aux tréfonds de son cerveau, hors d'atteinte de sa mémoire. Se persuade même que ce n'est jamais arrivé. Plusieurs fois, le scénario est reconstruit dans sa tête : c'était une soirée ordinaire, il a trop bu, il a cogné.
Oui, c'est mieux.
Elle se détend enfin
Les messages avec Siegfried s'enchaîne. Elle goûte de nouveau au manque de ne pas l'avoir près d'elle et se soumet, peut-être pour se faire pardonner son impertinence passée.
Siegfried: 21h54
Satisfais-toi seule. Sois heureuse que je ne sois pas d'humeur à te priver de ça, même si tu le mérites.
Merci. Quand il sera 22h, tu t'enfermeras et resteras deux heures dans la même position que l'autre fois. Que rien ne te fasse bouger, hormis ton père.
Reprends-moi à minuit. Et ne failli pas, je compte sur toi.
Elle n'aura jamais la force de se soumettre à un plaisir solitaire. Le téléphone est déposé, et elle quitte la chambre pour la salle de bain où elle prend une douche brûlante. Sa peau rougit, elle se frotte, particulièrement entre les cuisses, s'impose une toilette intime brutale pour chasser la souillure de la veille. Qu'elle disparaisse avec les souvenirs, délavée dans une eau sale qui périrait au creux des égouts et finirait noyés dans la mer. Une fois propre, elle consent à obéir à son propriétaire. Face au miroir, appuyée d'une main sur le lavabo, elle pratique une masturbation lente : redécouvre le plaisir d'une sensation pleinement consentie. Éprouve des remords à en tirer tant d'extase alors qu'elle songe à l'allemand, à sa manière de la prendre, à ses cent années d'expérience dont il la remplit à chaque intromission. Et elle s'entend lui dire oui, d'accord Mein Herr. Encore. Hélas, elle s'arrête avant le coup fatal de l'orgasme.
Puis, entièrement nue, elle regarde sa chambre et s'astreint à la discipline ordonnée. Elle s'agenouille, comme lorsqu'il l'avait puni à l'appartement, deux heures durant. Sitôt le glas de minuit, qu'elle rapport consciencieusement à son maître, son obéissance :
Akina: 00:10
J'ai obéi, Mein Herr. Je suis restée agenouillée deux heures. J'ai imaginé que vous me fixiez comme la dernière fois, mes cuisses étaient humides, car je m'étais masturbée. Mais je me suis empêchée de jouir, je n'ai lu que vous m'y avez autorisé.
Siegfried: 00h24
Je t'autorise à jouir.
En public uniquement. Si tu veux un orgasme, des gens doivent pouvoir te voir ou t'entendre. Attend demain. J'ai hâte de savoir ce que tu vas en faire.
Si, on pourra, peut-être pas demain, mais on pourra. Le lieutenant m'a promis qu'ils feraient ça vite.
Elle se penche à son chevet, agrippe un crayon à papier et griffonne une note sur un petit calepin. « Jouir en public pour son maître. » Et retombe ensuite contre ses oreillers, soupirant d'aise. Plus tard, alors que leur conversation sms atermoie, elle bloque sur un simple message. Son échine se glace :
Siegfried: 00h35
C'est une question de survie.
Si tu veux rester longtemps avec moi, il va falloir te hisser à un certain niveau. Ca veut dire écraser tout ce qui te dépassera, ne serait-ce que d'une tête.
Et moi, je crois que tu en es capable
Ecraser les autres ? Impossible, elle le sait. Son échec d'hier le prouve. Non, il n'y a pas eu d'échec hier. Les mots d'Anton lui font l'effet d'une bombe amorcée en plein cerveau. Son coeur palpite.
Il a raison.En écrivant une réponse, c'est son corps entier qui tremble de colère.
Bon sang, il a raison.Quand elle finit par s'endormir, follement éprise de son SS, c'est avec un sourire aux lèvres. Malgré la blessure à son front, elle paraît toujours aussi angélique grâce à la pâleur de sa peau et à la blondeur de sa crinière. Un sommeil sans rêve l'accueille. Morphée lui fait grâce d'une nuit courte, mais aux ténèbres reposant.
Akina: 13:02
Je suis au poste de Police.
Atteinte aux bonnes moeurs, il paraît.
Siegfried: 13h04
Je trouve ça drôle, et je suis désolé que ce soit ma faute.
Les risques de la chose.
Abandonne ton téléphone, il ne vaut mieux pas que tu l'utilises. Eteins-le. Ils n'ont pas le droit d'y toucher.
Reprends-moi quand tu es sortie.
Je t'aime, mon esclave.
Siegfried: 13h05
Et essaie de trouver Wadara, dis-lui que je suis ton avocat.
Je ne suis plus à ça près
«
Miss Walker ? Nous allons devoir vous séparer de votre téléphone.-Vous pouvez. -Et de toutes vos affaires personnelles, votre sac, vos poches, poursuit le brigadier en tendant une petite boîte dans laquelle, elle se résigne à tout déposer. »
La garde à vue est une épreuve assez désagréable. Elle partage la cellule avec deux autres femmes ramassées sur le trottoir. Elles dorment, comme ont l'habitude de faire celles qui travaillent toute la nuit. Plusieurs fois, à travers les barreaux, elle tente d'appréhender un gardien pour réclamer Wadara – sans succès. Deux heures s'écoulent dans une attente pénible. Quand on vient la chercher, c'est pour la mener directement au bureau du Lieutenant. Comme quoi, il était inutile de s'être tuée à le voir. Il la fait encore patienter, lui réclame les coordonnées de son tuteur légal.
Je suis majeure. Oui, mais vous êtes une femme semble penser trop fort Wadara. Il corrige plutôt le terme tuteur pour garant. Car il faut payer une caution.
«
-Akira Kanzaki, il est joignable au....-C'est un numéro du ministère, s'étonne le policier.
-Oui..de la Santé. »
Il compose le numéro devant elle.
« -
Kanzaki-sama, excusez-moi de vous déranger. Ici le Lieutenant Wadara, de la police de Seikusu. J'ai en face de moi votre petite-fille.......
-Non, non rien de grave. Elle est poursuivie pour attentat à la pudeur. Elle m'assure que vous pourrez la caution. ...
-
Mh, mh....mh, mh...d'accord, merci Kanzaki-sama. Désolé pour le dérangement, oui à bientôt. »
Aouch. Akira doit être furieux. Enfin, en l'état, c'est le dernier de ses soucis. Il a accepté de payer, évidemment. Wadara lui explique la procédure. Elle sera libérée, mais devra comparaître suite à un courrier envoyé à l'adresse.
Quelle adresse ? Pas celle de Jack, pas celle de Siegfried. Chez les Kanzaki, oui. Trèèèèèès bien ! Donc, le courrier lui sera adressé là-bas, et elle devra se présenter devant un juge. Pure formalité. Il consulte ensuite son casier judiciaire.
« -
Ah, une habituée des fêtes chez Yamata. Ah ?-Oui ?-Votre nom apparaît dans l'affaire de la tentative de suicide de Maître Siegfried. Vous le connaissez ?
-Bof, pas plus que ça. »
Elle essaie de paraître très naturelle, avec un sourire de potiche en prime.
« -
Enfin Mademoiselle, ne recommencez plus hein. Signez ici, et ici. »
18:15, enfin de sortie. Elle meurt de faim, de soif et sitôt ses effets personnels récupérés, se précipite au premier fast-food venu. Elle commande pour un régime et s'installe à une table isolée afin de consulter ses SMS.
Akina: 18:15
Je suis enfin sortie, je meurs de faim!
Ils m'ont demandé qui ils devaient appeler, et j'ai donné le numéro de mon grand-père, je crois
qu'il a réglé ma sortie. J'ai parlé au Lieutenant Wadara, mais pas de vous. Ils ont changé les
charges, Attentat à la pudeur. . Argh. Je vais quand même comparaître, par pure formalité, mais
merde. Ils m'ont commis un avocat d'office. Et il est moins mignon que vous.
Siegfried: 18h17
Tu me donneras son numéro. Je me fais une spécialité de faire sauter les charges, je te passe les
détails.
Comment était-ce ?
Akina: 18:20
Parfait.
Euhm, j'ai réussi à jouir avant l'arrivée des flics. J'étais dans un magasin et...je me suis ruée
dans une cabine d'essayage, j'ai retiré ma culotte, au départ j'ai voulu la mettre dans ma bouche
mais....je me suis rappelée que vous souhaitiez qu'on m'entende, alors j'ai gémi tout en me
touchant
Akina: 18:21
Et puis, j'ai crié un "Mein Herr", non plusieurs. Je crois qu'une vendeuse a alerté la police à ce
moment-là, ca m'a excité davantage. Et j'ai joui.
Un morceau de sandwich est avalé en même temps qu'elle tape sur son téléphone, amusée au souvenir de son shopping qui a viré au drame. Les flics sont arrivés pour l'embarquer gentiment, ramassant sa petite culotte encore à terre. Maintenant qu'elle y pense, le sous-vêtement est encore chez eux et elle se balade en jupe sans rien dessous.
Magnifique.
L'agacement s'efface vite au profit de l'intérêt pour leur échange de SMS. Elle le chauffe sciemment, elle a soif de pouvoir sur lui. Elle lui en veut terriblement d'être éloigné, et se venge sous la bénédiction d'une Némésis inspirante. Sauf qu'il n'a pas l'air joueur. A côté, une table de jeunes écervelé s'esclaffe, la déconcentrant. Elle leur envoie un regard noir et expédie enfin son message auquel succès une réponse.
Siegfried: 18h32
Je crois que je vais te laisser, ce serait mieux pour mon intégrité sociale.
Akina: 18:32
Laissez-moi Mein Herr, mais vous le faîtes, je vous promets. Non, je vous jure, que vous ne me toucherez pas avant des semaines.
Siegfried: 18h33
Tu outrepasses tes droits.
Je prendrais ce que je désire. Ne m'oblige pas aux menaces.
Elle n'a plus faim. Du tout. Pas de pain du moins, mais d'autre chose. Maudit soit-il. Il est temps de quitter le restaurant. Tout le long du trajet, elle ne quitte pas l'écran des yeux. Sur son minois s'alternent sourire, et micro-expressions de type contrariété, colère ou amusement.
De retour chez Jack, elle découvre Kitty qui s'affaire dans la cuisine. Elle coupe des légumes. Jack, assis sur le fauteuil du salon, devant la télé paraît bien silencieux. Il ne prend pas la peine de la saluer. La russe, en revanche, se précipite dans les bras de son ancienne collègue pour la réconforter d'une immense étreinte, presque maternelle.
« -
Ah, Akina ! Je suis désolée d'être partie si longtemps. Ton WE s'est bien passé ? Viens, raconte-moi. »
Et elles montent dans la chambre où elles papotent de longues minutes. En fait, elles ne se disent rien d'intéressant. Chacune blessée, chacune soucieuse de ne pas ennuyer l'autre. Elles sont assises au bord du lit.
« -
J'ai appris pour Lavrov.-Ah-Ecoute, Aki. J'ai un truc. Tu sais, Tsoukanov n'a pas que des amis. Y'a un russe qui cherche à régler ses comptes avec lui depuis longtemps. Il pourrait t'aider. Il m'a aidé à venir au Japon, raconte Vodianova sur le ton de la confidence.
-Je ne crois pas que Siegfried... »
D'ailleurs, elle répond à Kitty tout en SMSant à Anton. Un exercice périlleux, où elle manque de concentration à l'oral. L'autre blonde fronce les sourcils en observant le téléphone.
« -C'est lui ? »
Siegfried: 22h09
La demoiselle trois sièges devant moi est très jolie. Elle a l'air seule
Quoiiii ?! Quelle demoiselle ?! Elle panique, s'énerve. Si bien qu'elle oublie la question de sa camarade.
«
-Akina !-Oui ! C'est lui ! -Allez, viens au Casino, il sera content de te rencontrer. Les ennemis de Tsoukanov sont ses amis ! Insiste Ekaterina, de manière assez étrange. Pourquoi ne lui a-t-elle jamais parlé de ce soi-disant....et puis il y a Siegfried, qui ne serait pas d'accord. Siegfried qui commence à l'énerver avec ses histoires de coeur solitaire, de demoiselle appétissante. Bon, elle cède à Kitty.
Tant pis pour lui. »
Akina: 22:16
Je vais au Casino avec Kitty
« -
Très bien, Kitty, allons-y.
-Prépare ta plus belle tenue, ma chérie. » Siegfried: 22h23
Je veux quelque chose de nouveau. Ne serait-ce qu'un petit bonus.
J'aime beaucoup quand tu fais marcher ton imagination.
Je t'abandonne. Je vais me reposer un peu avant l'arrêt.
On se voit demain.
Elle reçoit cette dernière réponse alors qu'elle se maquille dans la salle de bain sous l'oeil inquisiteur d'Ekaterina.
Non, mets plus de khôl, plus de rouge à lèvres. Le blush, c'est un peu trop. Qu'est-ce qu'il te dit encore ?«
-Il veut que je l'impressionne.-Au lit ? Sourit la slave.
-Oui...je ne sais pas quoi faire, j'ai l'impression d'avoir tout essayé.
-
Si tu acceptes d'entendre ce que mon ami te dira, jusqu'au bout. Alors, je t'aiderai à faire en sorte que Siegfried soit totalement soufflée. »
Marché conclu.