Le harem de Mélinda était un grand établissement, un immeuble divisé en plusieurs zones. Les derniers étages abritaient les chambres les plus luxueuses, celles réservées à Mélinda, aux hôtes de marque, et aux clients fortunés. Les chambres étaient de véritables suites, grandes, avec plusieurs pièces, et de beaux balcons permettant de voir toute la capitale. Mélinda se rendit précisément dans son bureau, dans l’un de ces étages, et passa le reste de l’après-midi à s’occuper des affaires de son harem. Son établissement était une entreprise, et, partant de là, elle avait de nombreuses responsabilités. Si elle n’avait pas de conseil d’administration (c’était une société au fonctionnement très particulier), elle avait une comptabilité à tenir, des courriers à écrire, des responsabilités à prendre. Elle passa donc l’après-midi le nez dans les papiers, tâche fastidieuse, mais, hélas, indispensable pour permettre à son entreprise de fonctionner. Elle vérifia notamment le planning de ses filles. Comme le harem ne devait jamais fermer, il fallait bien faire tourner le personnel, répartir les filles disponibles entre celles d’astreinte, soit celles qui, sur une plage horaire, feraient office de courtisanes pour les clients, celles de repos, et celles chargées des tâches annexes, comme le ménage, le rangement, ou assurer le service dans son restaurant. Elle avait plusieurs services spécialisés s’occupant de tous les problèmes complexes : un service comptable, qui avait fort à faire, entre les achats du harem, les cadeaux offerts aux filles de la Terre (quand elles voulaient acheter des jeux vidéos, des livres, des fringues, c’était l’argent du harem, reconverti sur Terre en une monnaie connue, qui était utilisée), et les excentricités de Mélinda, un service juridique, souvent occupé à rédiger des actes juridiques ou à résoudre les litiges entre le harem et d’autres rivaux, et un service administratif, dont la principale responsabilité était l’organisation des roulements, du planning, et l’organisation globale du harem. Pour toutes ces raisons, et en sachant que Mélinda était en train d’étendre son activité, elle embauchait des personnes externes, personnes qui n’avaient pas le statut d’esclaves, mais de salariées. C’était, en somme, toute une vaste organisation, mais les bilans comptables étaient globalement positifs. Le chiffre d’affaires progressait, même si, pour l’heure, les investissements récemment entrepris par Mélinda, comme l’achat et la restructuration d’une guilde, avaient mis certains chiffres dans le rouge.
Après ce passage sur les chiffres, Mélinda se rendit dans les premiers étages, où il y avait une partie publique, et une partie privée, abritant les quartiers de ses esclaves. Des salles communes, un réfectoire, et, notamment, un grand dortoir, abritant des rangées de lits superposés. Les esclaves de Mélinda n’étaient pas forcément tendres entre elle, et, en chemin, Mélinda put ainsi voir que l’une de ses esclaves en humiliait une autre, en lui fouettant les fesses, faisant hurler la petite soumise. Voilà le fonctionnement que Mélinda aimait, celui d’un harem où les esclaves dressaient les autres esclaves, ce qui permettait à la société de fonctionner, en évitant qu’elle passe tout son temps dans le dressage. Il lui avait fallu des années pour aboutir à un tel fonctionnement, mais elle était bien contente du résultat.
Mélinda se rendit dans une salle de détente où plusieurs filles jouaient à un poker spécial, les perdantes devant filer sous la table pour sucer des queues ou lécher des vagins, sans aucune interruption, ce qui permettait aux participantes de ne pas se lever de table. Si elles avaient envie d’uriner, leurs toilettes vivantes se tenaient sous la table. Le genre de jeux que Mélinda tolérait volontiers.
« Informez-moi quand Lucie sera arrivée, j’ai une cliente qui souhaite la voir... »
Elle parlait du jeune homme au féminin, et les femmes acquiescèrent. La journée se terminait lentement dehors, ce qui, pour le harem, signifiait un accroissement de clients, ainsi que pour le restaurant, qui se trouvait à quelques blocs à proximité.
Pour l’heure, il ne restait plus qu’à attendre le retour de Lucie, et ses retrouvailles avec sa sœur...