« Ouais, t'as raison, on devrait aller jeter un coup d'oeil, mais tout le monde devait être aussi beurré les uns que les autres alors bon, je suis pas sur qu'une cuite générale nous donnera beaucoup d'infos… enfin, qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ? »
Calliope hocha la tête. Mais le moindre indice pourrait être un début, expliquer pourquoi il y avait une arme dans son sac, et du sang dessus. En y repensant, elle avait aussi du sang sur les jambes, au moment d'aller à la douche. Il s'était sûrement passé un truc louche.
Quand on sortit de son appartement, il jeta un oeil autour de lui. Suivant son regard, la rousse tomba sur des trous dans une boîte aux lettres. Oh merde, pensa-t-elle. Son regard balaya ensuite le sol, où le blond se penchait pour ramasser quelque chose de planté par terre. Son couteau. Elle écarquilla les yeux. Tout ça, ça puait. Sévèrement.
« Ah, j'ai retrouvé mon couteau ! Un problème de moins... »
Elle rit légèrement, mais son esprit resta préoccupé. Qu'avaient-ils fait la nuit dernière, qui mérite ce genre de petites "attentions" ?
« Oh putain… on est marteau... »
Il la tira de ses pensées, attirant son attention sur la selle de la moto. Des traces blanches. Le rouge monta aux joues de la jeune femme, quand elle vit ces traces. Un flash remonta. Elle se revoyait assise, dos à la route, face au beau blond. Ses cuisses étaient écartées. Il la prenait. Il roulait en même temps, et pas à une allure modérée. Il l'assaillait de coups de reins, au même titre qu'elle. Elle se surprenait à se tenir au réservoir, avançant le bassin, entrechoquant leurs corps. Et c'était bon. Le vent derrière elle la poussait vers lui. Et l'inverse se produisait également, à intervalles irréguliers.
Ils avaient joué, sur la moto, en roulant. Calliope se mordit la lèvres. Oui, ils étaient vraiment tarés. Ils avaient aussi un coup dans le nez. Ils étaient fait pour s'entendre, non ?
« Si j'étais toi je m'accrocherai mieux que cette nuit…. »
Un rire la secoua à nouveau. Elle l'observa s'installer, et fit de même. Elle se colla contre son dos, venant caler ses mains sur le réservoir. Tout près de l'entrejambe de son amant de la nuit. Une bouffée de chaleur la prit, et elle cala sa tête contre le dos de l'homme. Ce qu'elle aimait faire de la moto... Sans casque, c'était bien mieux, d'ailleurs.
Mais en repensant au vent, elle se redressa un instant. Elle fouilla dans sa pochette, et en sortit un élastique à cheveux. Rapidement, elle noua sa crinière rousse en chignon, et serra la pochette entre ses seins et le dos de Gabriel. Puis elle se réinstalla.
« Dis moi quand tu te sens prête… »
Elle s'assura d'être bien mise, resserra sa prise, et elle hocha la tête.
« En avant toutes ! »
Ses pieds, posés sur les cale-pieds, ne risquaient pas de bouger. Elle serra les cuisses autour de son amant, et un grand sourire orna ses lèvres. On, ce qu'elle avait hâte !
Il démarra enfin. A fond ! Comme elle aimait. Elle avait bien fait de nouer ses cheveux. L'air s'infiltra entre ses cuisses, chatouillant son antre mise à nue. L'air vint également dans son décolleté, durcissant malgré elle ses tétons contre le dos du motard. Elle se sentait libre, et à l'excitation de la moto s'ajouta les courants d'airs qui jouaient contre son corps souple.
Elle se penchait dès qu'il se penchait, collée à lui pour suivre ses mouvements. Elle apprécia la conduite sportive bien plus qu'elle ne l'aurait dû. Mais tout à une fin, et le bar apparut. Il fallut s'arrêter devant, et en descendre. Dommage. Calliope se consola en se disant qu'elle pourrait remonter dessus tout à l'heure. Un sourire éclaira ses lèvres, et elle détacha sa crinière, laissant les boucles cuivrées cascader dans son dos.
Elle était on ne peut plus indécente, mais elle passa outre les regards mécontents. Elle préférait ceux, insolents, de Gabriel.
Elle entra la première dans le bar. Ils étaient en train de faire le ménage. De remettre tout en place. Quand son regard accrocha celui du barman, il lui fit un grand sourire.
« Tiens, miss sexy. Pas trop mal à la tête ? »
Calliope hocha la tête de façon négative. Le mal de crâne s'en était allé après la ballade en moto. Elle lui demanda s'il se rappelait ce qu'elle avait fait la veille, et si elle les avait vu sortir, elle et Gabriel, seuls. Le barman, un japonais typé, mais très sympathique, secoua la tête. Il confia l'avoir vu boire plus que de raison. Mais il n'avait pas remarqué si quelqu'un les suivaient, quand ils étaient sortis.
« Merci pour ton aide. »
Le remerciant, Calliope se détourna. Le barman lança quand même une dernière phrase, s'adressant à Gabriel.
« Alors, la suite était à la hauteur de la petite gâterie qu'elle t'as faite sur la banquette, hier ? »
Il avait un sourire en coin. Calliope, dos à lui, rougit brusquement. Ils avaient donc été vus ?