« Ben voyons. Voilà comment ça va se passer. D'abord, menacez-moi encore une seule fois et je vous jure que vous finirez putain à Moscou, car vos amis, je les connais et bon nombre me doivent leur carrière, à moi ou l'ami d'un ami, d'un ami. Enfin bref, vous voyez bien le topo… alors inutile de me menacer, cela ne sert strictement à rien, d'autant que je pourrai mettre en l'air leur carrière sans trop de soucis… ensuite, j'allais justement demander à ces deux braves hommes de vous conduire au même endroit de la dernière fois. Vous avez dix minutes après quoi ils entreront et se chargeront de vous les mettre eux même, et croyez-moi, ils en meurent d'envie… »
Calliope retint un petit ricanement moqueur. Elle doutait fort que Brava connaisse les gens qu'elle connaissait. Elle avait en tête un incube très sexy, qui devait sûrement avoir quelques relations parmi les démons de la vengeance, et si elle devait passer un pacte avec lui, pour qu'il la mette en relation avec un de ces démons, elle le ferait avec joie.
Mais dans l'immédiat, elle se contenta de foudroyer le russe du regard, serrant la main de Gabriel. Elle réprimait avec beaucoup de peine la haine qu'il lui inspirait, ce mafieux à la manque.
Elle voulut se dégager de l'emprise de l'homme de main de Brava, mais la poigne était ferme. Alors elle se contenta de rester près de son amant, y puisant un étrange réconfort. Elle sentait qu'il essayait de lui dire qu'elle n'était pas obligée, mais, d'un sourire, elle le rassura. Si c'était pour lui, elle voulait bien jouer la mule. Dans d'autres circonstances, ils se seraient certainement très bien amusés.
« Tu sais, je ne veux pas que tu fasses ça pour moi, ce connard, et je m'en tape, mais je t'en parlerai plus tard si tu le souhaites. Dans tous les cas, ne te force pas, tu n'es pas obligée… je te le jure… j'ai encore des marques de ses coups... »
Son sourire s'étira, et elle cala son épaule contre celle du policier, le rassurant quant à sa détermination. Certes, bosser pour Brava n'était pas reluisant. Mais dans son malheur, elle aurait pu tomber sur pire compagnon que Gabriel.
« Mais merci quand même…. Je sais que ça te révulse, mais faute d'avoir plus de temps, je te promets une chose, tu vas apprécier… c'est le moins que je puisse faire... »
Dès qu'ils furent seuls dans la pièce, et que le loquet fut abaissé, Gabriel entreprit de la mettre à l'aise, la poussant contre le mur en l'embrassant. Elle répliqua immédiatement, le goût de ses baisers s'imprimant au fer rouge dans son âme.
« Si on avait plus de temps, je t'aurai promis le septième ciel, et sans me planter, mais là, ça va être juste... »
Un petit rire silencieux secoua ses épaules, réussissant à la détendre un peu. Il acheva de la détendre complètement par ses baisers, ses caresses, et sans même avoir eut le temps de former une pensée cohérente, la rousse se retrouva à quatre patte. Une position qu'elle affectionnait particulièrement, en temps normal. Elle frémit sous les cajoleries du policier, fermant à demi les yeux pour profiter de ce petit moment plaisant avant la suite des événements.
« Allez, je vais y aller... »
Elle lâcha un petit soupir au contact des lèvres du blond contre son intimité, et plus encore quand il aventura un doigt curieux sur le contour de sa rondelle. Elle ne savait pas comment il s'y prenait, mais pour la détendre, ça la détendait. Le plaisir commença à la faire s'échauffer, passant des braises éteintes à de belles flammes qui lui faisait contracter son bas-ventre.
« J'espère que tu vas aimer tout ça.. »
Un petit gémissement lui répondit, alors que l'irlandaise appuyait son front contre ses avant-bras, savourant la délicieuse sensation qu'il faisait monter en elle. Elle n'était pas contre la sodomie, et y trouvait un plaisir différent, tout particulier. Alors, sentir le doigt aventurier de son amant ne la choqua pas, achevant de l'exciter, si besoin en était.
« Si il y avait plus de temps, c'est autre chose qui aurait pu entrer dans ton joli petit cul qui m'a l'air joliment serré... »
Un petit rire lui échappa, à moitié étranglé par un gémissement, et elle cambra doucement le dos, offrant toute latitude à Gabriel pour préparer son petit trou. L'idée du policier en elle, à cette endroit précis, lui fila des frissons de désirs. Et bientôt, les flammes au creux de ses reins enflèrent, jusqu'à ce qu'un brasier dévastateur fasse perdre la tête à la jeune femme. Elle perdait la notion du temps, et ses gémissements se firent plus forts, plus audibles pour les curieux qui ne manquaient pas d'écouter à la porte.
Elle imaginait que Gabriel préparait le chemin pour son engin à lui, et non pour ces petits sachets de drogue. Bientôt, elle devint haletante, les joues rougies par le plaisir tandis que ses yeux se fermèrent complètement. Possédée par le désir, par le plaisir, elle ne tarda pas à se mordre les lèvres, sentant venir la jouissance. Elle alerta Gabriel par des gémissements plus appuyés, par des petits cris rauques, et finalement, l'orgasme la prit, la possédant comme un ouragan de feu, de chaleur. Et non, elle ne sentit pas le petit sachet être insérés dans son être. Elle gémit longuement, ses doigts se crispant sur ses avant-bras. Il pouvait en insérer d'autres, petits sachets. Elle était dans un tourbillon de plaisir, et ne sentirais pas la gêne quand il les introduirait.
Elle souffla le nom de Gabriel, au paroxysme du plaisir, mordillant sa lèvre au point de la faire devenir aussi rouge que ses joues.
Les dix minutes finirent par s'écouler, et le dernier petit sachet finit par rejoindre ses amis, quand le loquet se déverrouilla. Encore embrumée par le plaisir, Calliope ne s'en rendit pas compte tout de suite. Elle se remettait de ses émotions, sans voir les regards lubriques des hommes de main du mafieux.
Mais en redressant la tête, quand elle rouvrit les yeux, elle se figea. Le plaisir finit de se dissiper dans son être, et elle se redressa, mal à l'aise avec la drogue en elle. Aucun souvenir ne remonta dans sa mémoire, alors qu'elle avait dû ressentir la même gêne la veille.
Se redressant totalement, elle saisit la main de Gabriel, venant lui rouler une pelle langoureuse juste pour le plaisir de faire rager les hommes qui se tenaient dans l'encadrement de la porte. Et sûrement, également, pour le plaisir de sentir le flic contre lui. Sentir son excitation contre elle, qu'elle se promit de soulager dès qu'ils seraient libérés de l'emprise de Brava.
« Bougez-vous, grogna l'un des molosses du mafieux. »
Mais Calliope prenait son temps, collée contre son amant, ses mains venant chercher les siennes pour les serrer avec tendresse.
Elle n'arrêta que lorsqu'une main s'abattit sur son épaule. Méprisante, la rousse jeta un regard peu amène au gardien, mais elle lui emboîta quand même le pas, serrant toujours l'une des mains du policier.
D'autres hommes vinrent derrière eux. Calliope souffla alors à Gabriel :
« Ne t'en fais pas. Tant que c'est avec toi, c'est plus que plaisant. »
Un petit sourire en coin souligna sa phrase, et elle se mordit la lèvre en jetant un regard taquin à son amant.
« Je te promet qu'on oublieras ces petits tracas plus tard... »
Son regard était plein de promesses, et son sourire était si doux qu'il ne pouvait que la croire.
Ils revinrent dans la pièce d'où Brava n'avait pas bougé.
« Vous trouverez l'adresse dans le sac des alliances que je vous offre gracieusement, puisque je suppose, étant donné votre réaction, que vous n'en avez plus souvenir. Ne me décevez pas, je saurais vous retrouver. Et cette fois, je ne me montrerais pas aussi clément. »
Fronçant le nez, l'air peu amène, Calliope ignora superbement Brava, et prit le sac du bout des doigts.
D'un signe de tête, le mafieux fit signe à ses chiens de garde de reconduire le couple dehors, ce dont Calliope se réjouit. La présence du Russe commençait à lui sortir par les trous de nez, à défaut d'autre choses.
Une fois dehors, un seul homme resta avec eux. Il semblait garder l'extérieur. Tirant Gabriel avec elle, Calliope revint près de la moto, respirant alors plus librement.
Elle se tourna vers lui, un sourire tendre illuminant ses traits.
« Tu sais, ça n'a pas été si désagréable que ça... »
Un petit clin d'oeil suivit sa réplique, et elle s'assit aussi confortablement qu'elle le put sur la moto, attendant que le policier enfourche lui aussi sa monture. Ses doigts piochèrent le papier avec l'adresse, et elle reconnut la seconde adresse qu'avait donnée Gabriel un peu plus tôt. Elle le lui tendit. Il contenait aussi les instructions. Elle devait retirer les sachets, une fois dans les toilettes de ce qui était apparemment un bar, et les cacher dans le support à papier toilette.
« Bon, acquittons-nous de ce regrettable travail, et nous pourront passer à des choses plus sérieuses, plus... Réconfortantes, sourit-elle. »