L'aube se leva, sans que la moindre interruption surviennent durant la nuit, mes barricades toujours en place, personne n'ayant même simplement essayé d'entrer visiblement... Et de fait c'était mal réveillé que je dus les retirer et, pour un minimum de politesse tout de même, remettre les divers meubles en place, avant de finir de me préparer, me saisissant des plans annoté que j’avais effectué avant de m'assoupir, ainsi que de mes lames et des cadeaux de la déesse Karuta avant d'enfin sortir de ma chambre. Par réflexes, mon regard porte de par et d'autres du couloirs... Sans qu'il n'y ait personne, m'arrachant une grimace. Je ne comprends pas les gens sur ce point. Beaucoup sont ceux à trouvés plus terrifiant un lieu désert la nuit, moi c'était le jour que ça me troublait. Pourquoi n'y avait t-il personne dans un lieu conçu et en était pour abriter des habitants ? Quoi que là c'était plutôt normal, après tout il faisait jour et les vampires n'étaient pas connus pour apprécier la lumière du soleil !
Peut être ce dernier serait il d'ailleurs notre meilleur arme si nos hôtes venaient à retourner leurs vestes... Enfin, quoi qu'il en soit, ni Nariko ni Kaï était en vue. Probablement étaient elles dans une autre chambre, non loin, mais les chercher serait en vérité une perte de temps plus qu'autre chose. Qu'elle se repose autant qu'elle le devait, on en aurait bien besoin. Cependant, tant que j'étais seul, ma main ne s'éloignait jamais vraiment de ma lame ! Ce fut ainsi avec une relative méfiance que je me mis à marcher à travers les couloirs jusqu'à atteindre l'escalier menant à l'étage inférieur, qu je ne tardais pas à prendre, passant devant les mêmes portes condamnées, les mêmes herses abaissées, de telles façon que les seuls véritables lieux qui m'étaient accessible étaient le grand hall et la cour. Concernant le premier il était désert. La table avait été débarrassé intégralement du festin de la veille, seul y demeurant trois baluchon de provisions, dont un que je pris, et il n'y avait nulle trace de Carmilla, quant à la cour... Elle était bien loin d'être aussi peuplée qu'hier. En effet, alors que je m'avançais vers les portes grandes ouvertes, par lesquelles filtrait un rayon de lumière presqu'aveuglant, je constatais qu'il n'y avait pas le moindre vampire de présent, et les quelques silhouettes présentes dans la cour ou arpentant les remparts étaient des figures décharnées qui ne prêtaient guère attention à ma présence, les servants revenants de notre hôte. Ce dernière nous avait fait un sacré accueil, impressionnant et tout, mais maintenant que sa forteresse était exposé aux rayons du soleil il ressemblait aux plus misérables des antres de nécromanciens, du moins ce fut la pensée qui me traversa l'esprit alors que je m'avançais encore, quittant la forteresse elle même pour fouler la terre battue de la cour et balayer les alentours du regard.
Ce fut alors, en me retournant, que mon regard capta un éclat carmin, luisant dans les ténèbres d'un balcon, appartenant çune silhouette qui m'observait sans s'exposer à la lumière du jour... Sans nul doute Carmilla en vérité, c'était le même balcon que celui sur lequel elle nous avait accueilli, et la silhouette se tenait bien trop droite pour être celle d'un de ces ersatz de chauve-souris qui composait les troupes de la maîtresse des lieux. Oh, en vérité cette dernière devait bien être assez puissante pour ne pas fondre littéralement sous les rayons du soleil, mais ce n'était visiblement pas pour autant qu'elle appréciait s'y exposer, son regard me toisant ardemment depuis les ombres. Bah, qu'elle s'amuse donc à jouer les voyeuses si ça lui faisait plaisir. Pour ma part, je tournais les talons pour emprunter un des escaliers menant aux remparts, prenant tout de même soin de garder une certaine distance entre moi et les revenants, et mon regard fixa un point sur l'horizon... Le repaire de Jobek n'était pas encore visible, mais il était là, quelque part... Je profitais par ailleurs de cette position surélevée pour m’assurer que la carte dont j'avais usé correspondait bien à la région telle qu'elle était aujourd'hui, me repérant aux forêts et aux montagnes. Après tout à travers les siècles les forêts pouvaient être abattus, ou au contraire pousser , et dans une région où un mal ancien sévissait ça n'aurait presque rien surprenant à ce qu'une montagne ait soudainement disparue !
Enfin, heureusement, mon plan correspondait tout de même, et je finis par le ranger, satisfait... Ce fut à cet instant que Nariko et Kaï sortirent à leur tour de la forteresse. je m'empressais alors de descendre du rempart, allant m'adresser à elle, un sourire complice aux lèvres.
"Bon, les filles, j'espère que vous avez prévu vos chaussures de marches, car on va avoir une sacré trotte à travers les montagnes pour rejoindre cette ordure de Jobek ! Enfin, rassurez vous j'ai prévu par où nous pourrons passer. Ce sera une promenade de santé."
Brièvement mon regard glissa de nouveau vers le balcon, et une fois que les filles furent prêtes nous nous mimes en route, vers les montagnes, moi même ouvrant la marche... Mais alors que le soleil achevait de s'élever, ne devant plus être très loin de midi, je changeais soudainement de direction, ne progressant guère plus longtemps vers les montagnes, mais marchant vers la plaine, alors que nous n'étions plus à portée de vue de la forteresse, ce que j'avais bien pour en avoir eu un aperçu... Et je preais alors la parole ,expliquant ce brusque revirement aux donzelles.
"... Même si Carmilla doit s’avérer digne de confiance, je doute que ce soit le cas de tout ses sujets et si j'étais Jobek je m'assurerai d'avoir quelques espions sur place, ou un sortilège d'observation... De fait, même si nous sommes plus exposés dans la plaine, il est plus probable qu'il perde tout d'abord son temps à fouiller les montagnes avant de trouver où nous sommes... Et si je n'ai pas prétendu qu'on allait dans la plaine pour finalement aller à l'abri dans la montagne c'est tout simplement qu'il se serait facilement rendu compte qu'on y était pas alors que perdre de vue et ne pas retrouver la trace de personnes dans la montagne, cela n'a rien de surprenant ! Allez... accélérons maintenant, car ça va être probablement une course contre la montre."
Allongeant alors brusquement le pas, j'affichais un léger sourire en coin, m'amusant moi même de ce savoir que j'avais accumulé en dix ans de mercenariat, cette façon de penser que je n'aurai jamais cru acquérir dans mon véritable monde... Enfin, le sourire s'effaça cependant bien vite, car encore fallait il que Nariko ne s'offusque pas de ces cachotteries et ne se trompe pas quant à la personne dont il fallait se méfier.