« Il fera froid en Enfer quand deux salopes mal baisées me tueront ! »
Cornell chargea Nariko en hurlant, semblable à une bête déchaînée et hystérique. Le bouclier magique ne restreignait nullement ses mouvements, et la jeune guerrière roula sur le côté, évitant sa charge. Sa lame frappa l’armure du monstre, qui se retourna rapidement, et tenta de la griffer. Nariko leva son épée, et sa lame rencontra les griffes acérées de son adversaire. Elle sentit le poids terrible du monstre s’abattre sur son épée, faisant souffrir ses épaules. Heavenly Sword la protégeait, mais cet être était redoutable. Cornell leva son genou, et ce dernier alla violemment se loger dans le ventre de Nariko, lui coupant la respiration. Elle se reçut ensuite une violente gifle qui explosa son bouclier magique, ce dernier la sauvant d’une mort certaine en encaissant la majeure partie du choc, ne laissant que sur son visage quelques traînées pourpres. Roulant par terre, Nariko se releva rapidement, et, alors qu’elle allait devoir se défendre, Marie attaqua à nouveau Cornell, frappant dans son dos avec sa lame.
Le paladin dément hurla de rage et se retourna, crachant une éblouissante langue de feu, qui inonda la moitié du pont. Pour l’éviter, marie avait bondi dans le vide, s’appuyant au rebord de la paroi. Nariko, qui se massait le ventre, se releva alors, et retourna au combat, envoyant son grappin. Il se figea dans la nuque du monstre, et elle tira dessus, manquant déstabiliser le monstre. Aurait-il été moins lourd qu’il serait tombé. Là, il se contenta juste de relever son museau, puis banda les muscles et se retourna sèchement. Le grappin perdit son appui, et Nariko, sans perdre de temps, poussa un hurlement guerrier en courant vers l’homme, le bout d’Heavenly Sword glissant le long du sol. Elle bondit en hauteur, et tournoya sur elle-même, frappant le monstre au plastron, faisant voler des éclats d’armure. Une fissure se forma, et, furieux, Cornell frappa Nariko sur le revers de son bras, la faisant rouler sur le sol.
« MEURS !! »
Sa gueule s’entrouvrit et une boule de feu fila droit vers la rouquine. Ne s’avouant pas encore vaincue, Nariko, qui sentait du sang s’échapper de ses lèvres, envoya sa lame plonger dans le cœur de la boule de feu, la disloquant instantanément. Seules quelques flammèches vinrent la toucher, mais elle n’eut guère le temps de se féliciter sur son exploit, car son adversaire la chargeait déjà, faisant lourdement trembler le sol. Il bondit en hauteur, faisant un saut prodigieux, et s’abattit de toute sa force sur le pont, brisant ce dernier, le coupant en deux. Cornell se mit à tomber comme une flèche, et Nariko déploya son grappin, s’agrippant à la paroi rocheuse de la mine. Son corps heurta douloureusement le mur.
« Nariko !! » hurla alors Kaï.
L’épaule endolorie, du sang en jaillissant, Nariko voyait trente-six chandelles. En bas, Cornell s’était appuyé à la paroi, ne s’ »avouant toujours pas vaincu, et grimpait le long de cette dernière.
*Merde, ce fumier est increvable !* songea Nariko en crachant du sang.
Kaï hurla encore, tout en visant avec son arbalète.
« Nariko ! Il faut que tu remontes, Kaï va faire twing twang pour te couvrir !
- Oui... Oui, Kaï ! Twing twang, d’accord ?!
- Twing twang ! » répliqua cette dernière sur un ton guilleret.
Nariko entreprit alors de grimper la paroi, s’appuyant sur les appuis précaires qu’elle voyait. Cornell grimpait en bondissant, plantant ses longues griffes. Sa gueule semblait cracher des flammes. Il cherchait à se rapprocher de Nariko, il cherchait à être suffisamment proche d’elle pour la faire frire. Kaï, depuis sa position, le visa, et décocha un carreau qui se planta dans la gueule du monstre quand il l’ouvrit. Poussant un hurlement de rage, Cornell tomba à la renverse.
Quant à la porteuse d’Heavenly Sword, elle se cassa un ongle en grimpant, et continua sa marche, cherchant des appuis stables pour remonter vers la plateforme où se tenaient Deisui et Kaï. Elle ignorait ce qu’il était arrivé à Marie, mais, en l’état, Nariko ne pouvait pas faire grand-chose pour elle. Cornell continuaità nouveau à s’attaquer à la paroi, et, en grimpant, Nariko se fit attaquée par une harpie, qui se mit à la harceler, ses serres lacérant son dos et son visage. Kaï la visa immédiatement, mais d’autres harpies jaillirent alors, l’empêchant de sauver Nariko.
« Nariko !! » s’égosilla Kaï.
Grognant de rage, Nariko tendit une main, et attrapa le cou de la harpie. Surprise, la bête se mit à couiner, et s’écarta, amenant Nariko à lâcher prise. Elle se retrouva suspendue à la harpie, qui était en train de descendre. Nariko la relâcha alors, et déploya son grappin. En pleine chute, elle sentit son grappin transpercer le dos d’une harpie, et se servit de cet appui provisoire pour se balancer en avant. La harpie, mortellement blessée, tomba en pic, et Nariko la relâcha, puis déploya à nouveau son grappin, atteignant une autre harpie, et recommença à avancer, filant de harpie en harpie.
« Vous ne m’échapperez pas !! » tonnait Cornell.
Les appuis provisoires de Nariko l’amenèrent à une plateforme rocheuse très étroite, et elle hurla à l’attention de Kaï et de Deisui :
« Rejoignez le centre de la structure ! Il y a un monte-charges qui nous permettra de monter !! »
Cornell était avec toute son armée, et ils ne pouvaient rien faire. Il fallait opérer une retraite stratégique. Le monstre bondit vers la plateforme ce que Nariko attendait. Elle sauta à son tour, droit sur le monstre, et posa un pied sur sa gueule, s’en servant comme soutien pour se catapulter dans les airs, et planta à nouveau son grappin contre la paroi de la structure centrale. Nariko se servit alors de son grappin comme soutien pour grimper, remontant le long de ce dernier. Ses mains étaient coupées de partout, elle avait plusieurs ecchymoses, mais, pour l’heure, l’adrénaline qui battait dans ses veines l’aidait à tenir le choc, et à continuer à progresser.
Elle faisait confiance à Deisui et à Kaï pour actionner le monte-charges, et elle les rejoindrait en cours de route.