Il n’y croyait pas. Il ne croyait pas que j’avais fait de la vraie magie, il était persuadé que ce n’était qu’un tour de prestidigitation, une vulgaire arnaque de charlatan. J’aurais pu me sentir vexée, mais il était de la Terre, et de Tokyo en plus, pour lui la magie n’avait strictement aucune raison d’exister. Il riait, convaincu que j’avais fait un peu de passe-passe.
Mais, voyant que j’étais sérieuse, il se calma et sembla réfléchir un peu.
"Ecoute, je suis navré, mais je ne sais pas comment te croire... Ouais, ok, tes tours de magie étaient impressionnants... mais... putain, comment t'as fait ?"
"Tu veux vraiment le savoir ?"
Il m’assura de son silence quant à ce qu’il venait de voir. Il perdait pied, il commençait à douter. La fatigue mentale le gagnait.
"Il n’y a rien à piger. C’est de la magie. De la vraie magie, pas des conneries de magicien de cirque. Je comprends que tu aies du mal à l’admettre, ceci dit. Ici à Seikusu, la magie n’est pas courante mais pas rare non plus. Et là où je travaille, il y en a partout. J’imagine que c’est là-bas que j’ai « appris » à invoquer des armes. Comme le poignard de tout à l’heure, d’ailleurs. Tu sais, celui que je ne suis pas allée récupérer ?"
Je me redressai et tentai de remettre un peu d’ordre dans mes cheveux, que j’avais complètement emmêlés.
"Prends ton temps pour assimiler ce que je t’ai dit. Et si tu as une question, pose-la, mais ne pars pas du principe que tout n’était que de la poudre aux yeux."