Il ne fallait pas croire qu’Alice n’avait pas réfléchi à la situation. Elle était effectivement entre deux chaises : d’un côté, elle appréciait beaucoup l’idée d’être soumise aux autres, surtout à de belles femmes autoritaires et expérimentées ; de l’autre, elle était destinée à gouverner un peuple. Deux situations qui étaient radicalement incompatibles entre elles. Si le peuple apprenait que leur Reine se faisait fouetter le cul par une elfe, les gens n’auraient plus confiance. C’était encore plus vrai à Sylvandell, qui était un royaume guerrier par excellence. Le souverain se devait d’être une personnalité charismatique et forte, afin de pouvoir s’imposer dans les négociations et les tensions diplomatiques. S’il était connu de tous que le souverain aimait marcher à quatre pattes avec un collier autour du cou, ledit souverain n’impressionnerait personne, et ceci impacterait sur l’intégralité du royaume. Alice avait donc sérieusement réfléchi, et, pendant des semaines, elle s’était dit qu’elle ne reverrait plus Tinuviel, que le risque était trop grand... Mais, la nuit, le souvenir de l’elfe rouge revenait la hanter de manière récurrente. Elle avait donc décidé de ne pas lutter contre ses aspirations profondes, mais, plutôt, de trouver un moyen de les encadrer. La jeune blonde partait du principe qu’il ne fallait pas se voiler la face, qu’il fallait accepter ce qu’on était, et de vivre avec ça. Elle aimait la soumission, elle aimait l’idée d’avoir un maître ou une maîtresse lors des ébats, elle aimait l’idée d’être guidée, mais, en même temps, elle accordait aussi une grande importance à ses fonctions royales.
Tinuviel accepta ça, tout en lui caressant les fesses. Elle la traitait comme une sorte d’objet, et Alice en ressentait de violents frissons de plaisir. Oh, comme elle aimait ça ! Ceux qui la connaissaient intimement, comme Cirillia, Melendil, ou encore Mélinda, savaient comment la Princesse fonctionnait, tout comme ils savaient qu’elle se refusait à afficher ça en public. Si on tentait, on risquait de voir la Princesse lourdement s’opposer, vous rappelant ainsi que la nature humaine était faite de paradoxes et de contradictions, et que rien n’était jamais clair ou simple.
« Cependant ma petite Alice, je te demande en échange que tu viennes me voir de temps en temps. Je ne veux pas que lorsque tu auras pris le trône, tu abandonnes ta maitresse. »
Posant ses mains sur les épaules de l’elfe, Alice hocha lentement la tête.
« Naturellement, je ne l’entendais pas autrement... répliqua-t-elle d’une voix quelque peu éreintée par le désir. Tu... Vous êtes un peu comme une drogue, Maîtresse. Si je reste trop longtemps sans profiter de votre expertise, je vais me languir de vous. »
Il y avait un peu de flatterie, mais aussi un certain fond de vérité. Certes, la vie sexuelle d’Alice n’était pas un long fleuve tranquille. Elle n’avait pas une montagne d’amants, mais, entre Melendil et Cirillia, elle était plutôt bien occupée... Sans compter ses visites régulières dans le manoir de Mélinda, qui étaient toujours l’occasion de profiter du lit de la vampire, ou encore les fois où sa femme dormait avec elle, Alice avait une vie plutôt bien remplie... Cependant, elle n’en avait pas oublié Tinuviel, et le charme des elfes. L’elfe rouge était très douée, et c’était bien cet élément qui faisait pencher la balance en sa faveur.
Alice restait contre elle, sentant Tinuviel la prendre dans ses bras, et elle posa ses mains sur ses épaules, sa bouche allant lécher sa nuque, embrassant tendrement sa belle peau. Visiblement satisfaite, la Maîtresse lui donna alors ses premiers ordres : montrer ses progrès... Si tant est qu’on puisse appeler ça un ordre, par sa généralité. Alice réfléchit un peu, étudiant la proposition. Quand Tinuviel l’avait rencontré, Alice était encore relativement naïve et insouciante. Si elle avait toujours, en elle, un fond de naïveté, elle savait aussi faire preuve d’une certaine lucidité. Elle réfléchit un peu, restant blottie contre le corps chaud et doux de Tinuviel, puis finit par trouver une idée... Elle allait faire sa provocatrice.
Elle mordilla alors la nuque de Tinuviel, tendrement, léchant sa peau, et l’embrassa remontant vers son oreille, en soupirant cette dernière.
« Hum... Maîtresse, je crois que vous risquez d’être surprise... »
Tout en parlant, elle fit descendre ses mains, et empoigna, à travers le tissu de la robe, chacun des seins de la femme, avant de la pousser d’un coup. Tinuviel se retrouva ainsi couchée sur le dos, avec Alice au-dessus d’elle, les cheveux de la Princesse descendant en cascade. Elle embrassa alors l’elfe sur les lèvres, un tendre baiser, tout en continuant à malaxer ses seins. Ce simple frottement de lèvres s’accentua assez rapidement. Mélinda lui avait appris à embrasser, en lui expliquant qu’un baiser, ce n’était pas qu’un simple frottement des lèvres. Il fallait aussi tenir compte d’autres facteurs, allant jusqu’au frottement du bout du nez à celui du menton. Il y avait le baiser « idiot », où on se contentait de plaquer les lèvres l’un contre l’autre, que Mélinda appelait aussi le baiser « bouche-à-bouche », et un autre baiser, le baiser « vrai », qui consistait à transmettre sa passion à sa partenaire. C’est ce genre de baiser qu’Alice fit.
Ses deux lèvres mordillèrent la lèvre inférieure de Tinuviel, tirant dessus, et elle releva alors sa lèvre supérieure, qui s’était alors glissée entre celles de Tinuviel, creusant ainsi un trou, par le biais duquel elle put enfouir sa langue. Elle avait les yeux clos, consacrée à sa tâche, soupirant faiblement, le corps parcouru d’agréables frissons, et, tandis qu’elle jouait avec la langue de sa Maîtresse, et glissait le long de ses dents, elle remuait lentement, très lentement, son visage, faisant frotter le bout de son nez contre celui de Tinuviel, le titillant. Ses mains, elles, continuaient à presser les seins de la femme, les pouces glissant sur les tétons, perceptibles à travers la robe.
Elle prenait les devants. Tinuviel pouvait estimer qu’Alice allait au-delà de ses attributions en tant qu’esclave, ou pas. L’un dans l’autre, tout conviendrait à la petite Princesse.