Fondamentalement, le sexe, ce n’était rien de plus qu’une union devenant une fusion, quand deux corps, en s’unissant ensemble, n’en faisaient plus qu’un, reliés ensemble. Sanguilia était en train de découvrir un plaisir exquis, dont l’intensité devait être sans précédent, car Sha la poussait dans ses derniers retranchements. Pour les deux Déesses, c’était un moment extrêmement fusionnel, à n’en pas douter. Elles forniquaient ensemble depuis des heures, maintenant, et avaient fait sombrer leur Tour dans leur lubricité, leurs phéromones, poussés par leurs puissantes magies amplifiées, s’étant répandues dans toute la zone, imbibant l’esprit de leurs fidèles. Pour s’en convaincre, il suffisait de voir Hector à l’œuvre. L’homme était venu avec l’innocence des justes, en tant que véritable croisé de Sanguilia, et ressemblait maintenant à un puissant démon, labourant le corps de Sha. Et, habituellement, quand Sha adoptait sa forme astrale, elle perdait le lien avec son corps, mais, ici, sous la puissance de la magie, elle était encore liée à ce dernier. Sha était partout ici, ressentant le plaisir de tous ces gens, et s’en servant comme d’une force pour honorer le corps de Sanguilia.
Elle était belle, si belle... Est-ce que Sha était devenue amoureuse d’elle ? La question était honnête, dans la mesure où Sha, en soi, était déjà amoureuse de Kiriko... Mais elle était une Déesse païenne, une femme qui ne croyait pas en les vertus de la moralité chrétienne, et était volontiers polyandre. Après tout, au-delà de Kiriko, elle aimait aussi Açoka... Alors, pourquoi pas Sanguilia ? La redoutable Déesse avait tout pour lui plaire. Belle, forte, corruptrice, perverse, elle était, comme elle, une divinité sombre, et les deux partageaient maintenant un indéfectible lien. Sha sentit Sanguilia atteindre un puissant orgasme, qui sembla traverser tout son corps, et le tentacule phallique planté dans son vagin s’écarta, non pas dans le sens où il partit, mais où il devint translucide, et laissa passer toute cette mouille, qui tomba sur la tête de bien des gens en bas, y compris d’Asilia, comme pour la rassurer. Et, pour les heureux élus recevant cette mouille divine, leurs corps réagirent en les rendant encore plus pervers, encore plus sauvages. Cette orgie était en train de les transformer, de faire d’eux des bêtes purement sexuelles, uniquement animées par leurs bas et primaires instincts. Baiser, baiser, baiser... Ils ne pouvaient plus penser à autre chose.
Sanguilia, après cet orgasme, réunit ses esprits, et Sha vit la silhouette de Sanguilia planer autour d’elle, sa voix résonnant dans son esprit.
« Oui, ma chérie... Je n’ai pas prévu de t’épargner si rapidement, tu sais... »
Sha rendit à nouveau son tentacule opaque, et deux autres s’enroulèrent autour des chevilles de Sanguilia, et les tirèrent en arrière, crispant ses muscles, tendant son ventre vers l’avant, répandant davantage de plaisir et de douleur en son être. D’autres clones de Sha apparaissaient, l’une se positionnant à hauteur de ses fesses, venant les caresser, et, surtout, les embrasser et les mordiller. Deux clones supplémentaires remplacèrent les mains sur les tentacules, et vinrent embrasser les seins, titillant et mordillant les tétons.
« Permets-moi de te retourner le compliment...
- Je n’ai jamais été aussi loin avec mes adoratrices, y compris mes femmes...
- Toi seule peut endurer ce que je te fais subir, Sanguilia...
- Toi et moi sommes appelées à partager un lien spécial, mon amour... »
Une main caressa le ventre de Sanguilia, et, dans l’esprit de cette dernière, Sha partagea son fantasme, en les montrant, toutes les deux, dans un futur hypothétique, fondé sur ses fantasmes... Où Sanguilia avait un ventre plus arrondi, et régnait, non pas en tant que Perséphone, à servir de sac à foutre pour Hadès, mais en tant que Grande Impératrice d’un monde reconverti à sa gloire, dans un palais immense où une orgie perpétuelle était de mise, et où Sha, fidèle à elle-même, soutenait sa femme en se tapissant dans son ombre... L’image était plaisante, mais Sha, étrangement, avait surtout tendance à retenir ce ventre rond, sécrétant l’union divine de deux puissances supérieures. Après tout, Sha avait perdu, non seulement sa famille, mais aussi tout son culte, entre les mains de ses ennemis. N’était-il pas naturel qu’elle ait, inconsciemment, ce désir de fécondité ?
Et, pour l’heure, elle entourait Sanguilia, et la prenait dans tous les sens...