Dieu a créé l'humain vulnérable, sensible à la douleur, fragile même. Alors, pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi ne pas tester cette couverture de chair pour voir jusqu'où on peut aller ? Roxane aimait plus que tout cette douleur mêlée au plaisir. C'était pour elle une caresse, un doux nectar, une sensation jouissive. Alors, oui, elle était ce qu'on l'on nommait une perverse. Mais depuis quand étais-ce mal ? Elle ne nuisait à personne d'autre qu'à des êtres trop imprudents après tout. Et ce qu'elle aimait ne regardait personne d'autre que sa propre personne. Oui, Lucie était profondément égoïste, égocentrique et dangereuse. Il était rare qu'elle s'occupe et pense à autre chose qu'à elle-même en fait. Peu importe. Elle pouvait donc traiter son corps et celui des hommes comme bon lui semblat et aujourd'hui, elle avait encore envie de plaisir. Ah si elle avait pu aller chercher elle-même ses proies et se baigner dans un océan de plaisir chaud...
C'est ce qu'elle imaginait, les yeux fermés, tandis que le l'orage et le vent malmenaient les contrées du chaos déjà si abimées. Nue sur son lit, elle se caressait. La tête légèrement rejetée en arrière, ses lèvres rouges entre-ouvertes, elle profitait de toutes les sensations le long de son corps et exprimait son plaisir par des soupirs et des gémissements. Pour sublimer le tout, il faisait un froid splendide dans cette pièce et presque pas de lumière. Rien n'aurait pu plaire davantage à notre dame beaucoup trop occupé à profiter du moment présent pour faire attention à cet individu qui approchait de la tour.
Puis elle entendit le grincement et le claquement d'une vieille porte que l'on ferme. Roxane cessa tout mouvement, mais ne sursauta pas. Elle ne connaissait pas la peur, pourquoi aurait-elle donc pu être surprise ? Lentement, elle laissa descendre le bras qui guidait son œuvre le long de son corps. Il n'est pas très recommandé de déranger Lucie dans ce genre de plaisir et cet inconnu venait de commettre une erreur, c'était certain. Elle soupira doucement de lassitude cette-fois-ci et se leva pour enfiler un simple peignoir de soie rouge sang.
Qu'était venu chercher cet intrus ? En tous les cas, cela mettrait un terme à sa solitude, c'était déjà pas si mal. Son regard bleu était glacial et plein d'animosité, mais aussi pétillant d'excitation. Ce visiteur n'était manifestement pas conscient de ce qui vivait en ces lieux. Elle l'entendait avancer lentement mai sûrement quelques étages plus bas. Patience, il allait venir jusqu'à lui.
Roxane se dirigea vers le vieux miroir brisé et observa son reflet dans les parties qu'il restait. Difficile de faire un choix. Quelle apparence prendre ? Quel rôle jouer ? Elle réfléchit quelques secondes, puis sourit. Elle avait trouvé.
Alors, lorsque le jeune inconscient pénétra dans la chambre, il fit face à une scène des plus étonnantes. Au milieu de la pièce, non loin d'un superbe lit à baldaquin, se trouvait une jeune femme apparemment en réelle détresse, des larmes coulant sur ses joues.
http://img11.hostingpics.net/pics/253171IzhabyGENZOMAN.jpgSe tournant vers l'individu, elle lâcha alors d'une voix suppliante et sanglotante :
- Que les Dieux soient loués... vous êtes venu me sauver ?Elle jouait parfaitement son rôle. Cette proie allait sans nul doute tomber dans ses filets. Pour en être certaine, elle créa un vent violent qui claqua la porte derrière la jeune homme. Celle-ci était désormais mystérieusement verrouillée. La jeune femme feignit la surprise et sursauta, un air désespéré et paniqué sur le visage.