"Vous ne pouvez pas, mais vous voulez me revoir ... Attendez vous quelqu'un ? Ou bien quelqu'un vous attend-il déjà dans votre chambre ?"
Quoi ? Il a la prenait pour une fille facile ? Voir même pour une pute ? Après tout c'était sûrement l'image qu'elle donnait, à cet instant... Cette idée lui fit comme un électrochoc : elle ouvrit la bouche d'un air outré, et dans un sursaut d'amour propre, recula sur sa chaise pour échapper au pied de l'énergumène. Mais à peine avait elle réalisé son esquive que l'homme c'était déjà levé pour s'approcher d'elle. Il avait rempli son verre et se penchait sur elle pour murmurer ;
"Quoique vous ayez à faire ou qui vous ayez à voir, pensez vous que ce sera plus agréable que les heures à venir ?"
Elle sentit son souffle sur son oreille, qui la chatouilla délicieusement ; elle frissonna de plaisir. Sa présence, si proche, l'attirait comme un aimant ; elle aurait voulu fermer les yeux et le laisser étendre son emprise sur elle, tant chacun de ses gestes dégageait une autorité bienveillante. Il n'hésita pas d'ailleurs, à se saisir du poignet de la jeune femme, qui se laissa guider, comme une marionnette ( une marionnette tremblant d'angoisse et d'excitation ), jusqu'à l'entre-jambe du mâle. Elle pouvait sentir, sous ses doigts, la toile de son pantalon déformée par un sexe imposant. La jeune femme le pressa légèrement, du bout des doigts comme si elle cherchait à en évaluer la vigueur.
Qu'est-ce qu'elle faisait? Elle perdait complètement la tête ? Mais pourquoi s'arrêter ? Pourquoi résister ?
Elle s'était, sans s'en rendre compte, penchée vers lui, la tête au niveau de l'épaule de son conquérant, et devait lever les yeux pour le regarder. La main toujours posée son son sexe, qu'elle caressait maintenant au travers du tissu, elle le fixait, pleine d'envie, la bouche entrouverte qu'elle si elle ne parvenait à croire ce qui arrivait.
"Vous pouvez débuter ici si vous voulez, ou je peux vous raccompagner jusqu'à votre chambre ..."
Débuter ici ? N'importe qui pouvait passer par ici, à tout instant, on pouvait les apercevoir par les fenêtres... elle retira vivement sa main et se redressa. Non non non non... elle n'allait pas se faire attraper ainsi, comme la dernière des trainées. Elle attrapa à nouveau son verre et y bu, silencieusement, pendant quelques secondes.
"Vous savez je... j'ai un don que je ne peux utiliser que... qu'en période d’abstinence." tenta-t-elle de résumer d'une voix tremblante.
Elle lui lança un sourire timide, et posa une main sur son bras ; elle ne voulait surtout pas qu'il se sente repoussé et se détourne d'elle. Elle reprit une longue gorgée de son verre, le vidant une seconde fois. Combien cela faisait-il ? Deux ? Deux et demi ? Elle le re-re-remplit immédiatement et le porta à ses lèvres dans la seconde : elle avait besoin de se donner du courage... bien qu'elle n'ait pas d'idée précise de la manière dont elle l'utiliserait. Peut être arriverait-t-elle a s'exprimer sans gêne devant cet inconnu une fois que l'alcool l'aurait rendue plus hardie, ou peut être qu'elle serait enfin capable d'ignorer les conséquences de ses actes... son sens logique s'était quelque peu déréglé de puis quelque minutes, de toute manière. Elle avala son vin d'une traite et posa le verre, avant de s'approcher à nouveau du marchand, décalant sa chaise, jusqu'à ce que leurs genoux et leurs épaules se touchent
"Vous êtes... vous me plaisez... mais j'ai vraiment besoin de mon don."
Tout en parlant, elle semblait vouloir le dévorer des yeux, et le ton de sa voix faisait sonner cette phrase comme une supplication. Si cet homme insistait pour la prendre le soir même, elle savait qu'elle ne lui résisterait pas, mais elle espérait qu'il se montre compréhensif...