Gare au retour de flamme... ( Keepa )

Environ trois heures après la tombée de la nuit, à l'entrée d'une taverne, Nexus.

Xalya franchit d'un pas léger les portes battantes de la taverne. A peine était-elle entrée que de nombreuses discussions se turent immédiatement, tandis que des visages se tournaient en sa direction. Quiconque remettant en cause la beauté de la déesse aurait été de bien mauvaise foi, et l'arrivé d'une femme aussi séduisante dans un tel lieu, qui plus est sans être accompagnée, relevait d'une occasion en or pour les nombreux hommes qui caressaient l'espoir de passer la nuit en si charmante compagnie. La déesse s'avança, fière, sans leur accorder le moindre regard, et s'assit dans un coin relativement tranquille de la taverne, d'où elle avait une vue d'ensemble sur le reste de la large salle.

Contrairement à ce qu'ils pouvaient bien penser, elle n'était pas là pour trouver un compagnon avec lequel s'envoyer en l'air cette nuit. D'autant plus que, d'après ce qu'elle avait pu voir, personne ici n'aurait été en mesure de combler ne serait-ce qu'un dixième de ses attentes. La déesse était relativement exigeante dans ce domaine... Non, si elle était là ce soir, c'était simplement pour faire de la taverne le terrain de son jeu favori : manipuler les esprits. Et l'ivresse rendait leur réactions encore plus amusante ! Entre le vandalisme, les disputes, ou le sexe, elle avait un éventail assez large pour manipuler ces pantins et lui offrir un spectacle aussi divertissant que savoureux...

* Non, laisse moi tranquille ! Laisse moi, laisse moi...pitié... à l'aide... pitié, que quelqu'un me vienne en aide... Ô Xalya, ma déesse, si seulement vous pouviez être là... *

Cette voix, légère et lointaine, qui résonnait dans sa tête, elle aurait juré la reconnaitre... Mais si bien sûr ! Il s'agissait d'Éléonore (ici et là) ! Une fort ravissante succube qu'elle avait rencontré il y a quelques mois déjà, et qu'elle avait prise sous son aile. Malgré sa nature démoniaque, elle était aussi douce et innocente qu'un ange, ce qui lui avait valu d'être reniée par les siens. Elle avait une personnalité qui surprit beaucoup la déesse, et cette dernière s'était mise en tête de lui accorder une seconde chance, se disant qu'elle pourrait éduquer cette jeune ingénue, et faire d'elle une prêtresse exceptionnelle...

Mais pour l'heure, sa prêtresse semblait avoir de sacrés ennuis ! Fermant les yeux, elle se concentra quelques instants sur la voix qui l'appelait, déterminant sa provenance, et en un clin d'oeil elle parvint à se téléporter sur les lieux. Elle ne savait pas exactement où elle venait de débarquer, la déesse voyait seulement qu'elle se trouvait dans une ruelle assez étroite et sinueuse, à peine éclairée, et on ne peut plus déserte. La seule présence qu'elle décelait en ces lieux était Éléonore, et ce qui semblait être son agresseur, avec lequel elle lutait tant bien que mal. La déesse courroucée marcha dans leur direction d'un pas rapide, claquant vivement ses talons contre les pavés, son regard fulminant dardant dans leurs direction, jusqu'à arriver à leur niveau, s'exprimant d'une voix calme mais forte, qui ne tolèrerait aucune insubordination.

« Relâche cette jeune femme. Sur le champ. »

Les pas du Rodien l'avait une nouvelle fois mené jusqu'aux bas-fonds de Nexus. L'endroit recueillait toute la lie de la société développée dans cette ville. Il espérait trouver là quelque petite greluche vierge à offrir à Mélinda. Enfin, à son Harem, plus exactement... Et il était d'ailleurs tombé sur une ravissante petite Succube qui semblait avoir les qualifications requises.

-- Salut toi !
-- Bonsoir...
-- Tu attends quelqu'un ?
-- Non, pas spécialement pourquoi ?
-- Et bien... Je me disais que toi et moi, on aurait pu faire connaissance...
-- Désolée monsieur, mais ça ne m'intéresse pas.
-- Allez... Sois pas si prude... Tu es pucelle, ou bien ?
-- Ca ne vous regarde pas !
-- Oh que si que ça me regarde ! J'ai bien envie de t'ajouter au Harem. Et tu viens avec moi !

Le Rodien la tira par le bras de manière un peu brusque.

-- Non, laisse moi tranquille ! Laisse moi, laisse moi...pitié... à l'aide... pitié, que quelqu'un me vienne en aide... Ô Xalya, ma déesse, si seulement vous pouviez être là...

La Succube se débattant, le Rodien la frappa dans l'estomac pour la calmer et la balança sur son épaule comme un sac à patates en riant.

-- C'est une belle prise... Mère sera surement heureuse d'avoir un spécimen aussi rare dans son Harem.

Il commença à marcher vers sa charrette, quand il entendit une voix de femme derrière lui.

-- Relâche cette jeune femme. Sur le champ.

Le Rodien balança la femme dans l'espèce de cage montée sur la charrette. Et se tourna vers l'autre femelle.

-- Ben voyons ! Et perdre l'opportunité de gagner quelques centaines de pièces d'or que son joli petit cul me rapportera ? Tu rêves éveillée, femme !

Le Rodien s'avança vers elle, après avoir fermée la cage à clef.

-- A moins que tu ne veuilles la rejoindre ? Deux pour le prix d'une... Mère sera satisfaite de mon travail !

La déesse se doutait bien que le malfrat n'allait pas abandonner une aussi belle proie si facilement, et c'est sans surprise qu'elle considéra son refus. Au contraire, même, son insubordination lui plaisait, facteur de désordre qui restait rarement sans conséquence. Elle fixait toujours l'insectoïde verdâtre, un large sourire profondément sadique étirant peu à peu ses lèvres. Oser s'en prendre à l'une des ses prêtresses, à elle, la vénérable Xalya ? La considérer comme une vulgaire esclave et penser s'en tirer sans égratignures ? Ça jamais.

« Très bien mon garçon, tu l'auras voulu... mais tu risques fort de retourner dans les jupons de ta mère en pleurant. »

Féline, la déesse bondit sur le rodien pendant que celui s'avançait, avec une vivacité digne de la déesse qu'elle était. Elle s'agrippa à lui, et ils tombèrent tous les deux en un rude roulé-boulé au bout duquel elle finit à califourchon sur le dos de son adversaire, ce dernier se retrouvant allongé sur le sol et face contre terre. Elle en profita pour lui infliger une insolente fessée, comme à un canasson.

« Et ton petit cul à toi, tu penses qu'il vaut combien, hein ? »

Elle attrapa alors ses antennes et les tira en arrière, s'approchant pour pouvoir lui chuchoter à l'oreille, d'une voix étrangement calme.

« Tu n'imagines même pas à qui tu as affaire, misérable insecte... Vois-tu, j'apprécie le travail des esclavagistes tels que toi, car j'estime que ces troubles-fêtes sont dans un certains sens bénéfiques à mes affaires. Mais là, en osant t'en prendre à la mauvaise personne, tu viens de t'attirer les foudres d'une irascible déesse... »

Elle avait en effet une certaine considération pour les esclavagistes, au même titre que pour les guerriers, voire les politiciens corruptibles, car leurs agissements étaient à même d'être un facteur de troubles, ce qu'elle appréciait grandement. Elle releva quelques instants la tête, en direction de sa prêtresse. La pauvre succube était au fond de sa cage, blottit contre elle même, terrorisée. Xalya se calma un peu, lorsqu'une une pensée lui traversa l'esprit. L'état dans lequel Éléonore était... elle pouvait très bien s'en servir pour poursuivre son éducation, elle serait en effet plus réceptive à ce que sa Déesse pouvait lui dire, son esprit était plus malléable, ce qui l'arrangeait assez bien. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle se montrerait plus clémente avec cet homme, qui avait tout de même menacer de faire de la déesse une esclave !

-- Très bien mon garçon, tu l'auras voulu... mais tu risques fort de retourner dans les jupons de ta mère en pleurant.
-- T'as qu'à y croire, tiens...

Keepa sentit le danger arriver mais n'eut hélas pas le temps d'esquiver le corps sexy de la Déesse qui l'écrasa au sol de tout son poids. Malgré la force dont le Rodien fit preuve pour se débattre, ce fut la femme qui prit le dessus.

*Et merde ! Se faire avoir ainsi par un trou... Chiottes !*
-- Et ton petit cul à toi, tu penses qu'il vaut combien, hein ? Tu n'imagines même pas à qui tu as affaire, misérable insecte... Vois-tu, j'apprécie le travail des esclavagistes tels que toi, car j'estime que ces troubles-fêtes sont dans un certains sens bénéfiques à mes affaires. Mais là, en osant t'en prendre à la mauvaise personne, tu viens de t'attirer les foudres d'une irascible déesse...
-- Je suis pas un insecte, connasse !

Passablement énervé par cette insulte, le Rodien se laissa envahir par sa colère et poussa chacun de ses muscles pour se relever, bien que la Déesse se trouvait toujours sur son dos. Keepa avait beau tenter de réfréner ses pulsions de violence assez régulièrement, il n'y arrivait pas toujours quand on l'insultait d'insecte. Et là c'était le cas. Surtout que l'insulte venait d'une femme. Toute Déesse qu'elle était, elle n'était rien de plus qu'une femme pour lui. Et excepté Mélinda, le Rodien considérait les femmes comme de vulgaires objets. Il la tira par les cheveux pour la projeter vers l'avant et la faire s'écraser à son tour au sol. Là il tira une fois de plus de sorte à ce qu'elle soit assise et il la gifla à plusieurs reprises :

-- Je suis pas -claque- un -claque- putain -claque- d'insecte -claque- salope !

Sitôt la dernière claque donnée, il commença à déverrouiller la cage, avec la ferme intention d'y enfermer la Déesse à son tour. Mais celle-ci n'avait pas encore fait usage de ses pouvoirs...

-- Allez, viens par là, pute !

D'une seule main, il la leva et allait la jeter dans la cage quand...

La déesse ne s'attendait certes pas à ce que le rodien se soit volontiers jeté à ses pieds pour demander pénitence, mais elle aurait au moins espéré que cela calmerait les ardeurs de cette homme. Néanmoins, connasse... cette affront fit l'effet d'une claque à la déesse qu'elle était. Et encore, ce n'était qu'un début.

Elle fut en effet projetée en avant, sa chevelure fut durement malmenée, et par dessus tout, l'insecte verdâtre lui assena de nombreuses gifles. Xalya tombait de haut, et ne s'attendait absolument pas à subir un tel affront. Encore moins de la part d'un insecte aussi insignifiant. Pas une divinité. Pas un archidémon. Juste un misérable petit insecte qui gagne sa vie en s'en prenant à de jeunes femmes sans défense. La déesse n'en revenait toujours pas. Et elle était furieuse.

A peine l'eut-il agripper de nouveau, la porte de la cage ouverte, que Xalya déploya violemment ses ailes, projetant férocement le rodien et l'envoyant s'écraser contre le mur le plus proche. Elle vociféra.

« COMMENT ?! TU OSES ME DÉFIER, MISÉRABLE MORTEL ?! »

Entourée d'une aura noire, vibrante autour d'elle, Xalya était folle de rage. Elle invoqua alors à elle deux des démons-soldats les plus terrifiants que les enfers abritaient. Des Ténébreux. Démons des ombres, ils se dissipèrent presque instantanément, invisible, avant de fondre sur le rodien, réapparaissant à coté de lui, et de le plaquer lourdement au sol. Face contre terre, chacune de ses épaules étaient maintenues par l'un des démons, leur genoux écrasant son bras au niveau du coude, avec une force modérée, juste assez pour ne pas le lui briser. La déesse s'approcha, ses bottes claquant vivement contre le sol, puis, une fois à sa hauteur, elle donna un violent coup de pieds sur son visage, de gauche à droite, puis un second, de droite à gauche. Puis, elle agrippa les antennes de Keepa et les tira en arrière, sans aucune douceur.

« Tu aurais mieux fait de ravaler ta fierté quand il en était encore temps. Je ne supporte pas que les cloportes dans ton genre oublie où se trouve leur place. »

Elle posa alors son pied sur la tête du rodien, l'écrasant face contre terre avec sa botte.

« Les cloportes comme toi, je les écrase. Sans même leur accorder une pensée. »

Elle releva alors son pied, et dirigea son regard vers la cage de l'esclavagiste. Elle était ouverte, et vide. Éléonore en avait profité pour en sortir, mais était néanmoins restée à proximité. Elle ne bougeait absolument pas, et fixait la scène, toute cette violence avait probablement dû la terroriser. Un sourire malicieux étira les lèvres de Xalya, et elle ajouta.

« Néanmoins, si tu me présente des excuses. De simples excuses. Je songerais peut-être à me montrer plus... clémente. »

[HRP : C'est dingue, j'étais persuadée d'avoir posté alors qu'en fait, j'ai fait mon post offline... Quelle gourde ! *Auto-sbaff !* ]


Keepa sentit alors un grand danger arriver mais n'avait pas la possibilité d'anticiper. Cet étrange phénomène, qui arrivait de plus en plus souvent, était totalement inconnu et incontrôlable. Mais s'en était même parfois flippant. Il n'eut qu'à peine le temps de dire :

-- Oh, merde...

Que déjà les ailes de la Déesse/Démone (?) se déployèrent avec une telle violence qu'il fut projeté contre un mur. Et la furie ne comptait pas en rester là, bien évidemment...
-- COMMENT ?! TU OSES ME DÉFIER, MISÉRABLE MORTEL ?!

Il eut un frisson d'effroi en sentant une drôle de sensation émanant de la Déesse. Elle transpirait tant de mal. Il n'avait jamais été confronté à une telle aura maléfique. Il ne put éviter les deux créatures ténébreuses qu'elle invoqua et qui le mobilisèrent. Et les deux coups de tatane qu'il reçut en pleine face lui fit pisser le sang d'une de ses arcades sourcillières. Il en cracha même de son museau. Sonné, il était incapable de réagir bien qu'il pouvait encore ressentir qu'elle lui tirait les antennes et l'immense douleur qui résultait de cette action.

-- Yaaargl !
-- Tu aurais mieux fait de ravaler ta fierté quand il en était encore temps. Je ne supporte pas que les cloportes dans ton genre oublie où se trouve leur place.
-- Rrrrrah !!!

Sentant le pied sur son crâne, Keepa voyait déjà sa vie finir.

-- Les cloportes comme toi, je les écrase. Sans même leur accorder une pensée.
-- Gaaarg !

Le Rodien était dans un pitoyable état et la douleur lui vrillait le crâne. Pour un peu, il souffrait peut-être d'un traumatisme ?

Elle retira alors son pied et Keepa haleta tentant surtout de récupérer ses esprits. La Déesse lui avait rendue la monnaie de sa pièce, mais le résultat était là : son amour-propre s'était fait la malle dans les égouts. Et par le trou des chiottes, d'une certaine façon. Pourtant... Il ne put se résoudre à abandonner aussi facilement. Son orgueil masculin lui dictait de ne pas se laisser marcher sur les pieds par une femelle.

-- Néanmoins, si tu me présente des excuses. De simples excuses. Je songerais peut-être à me montrer plus... clémente.
-- Arf, arf, arf... Même pas... arf... en rêve... Arf... Jamais... Toute Déesse que tu sois, tu reste qu'une gonzesse... Rappelle tes toutous, le trou, que je te montre qui c'est l'homme ici !

Il était comme ça, Keepa. Il avait beau être dans la mouise, son côté macho l'interdisait de se soumettre à une femme, quand bien même elle tenait sa vie entre ses mains...

-- Tu sais ce que j'aime le plus, chez les putes comme toi ? C'est que quand on vous baise en levrette et qu'on vous claque le cul, vous pouvez pas vous empêcher de couiner comme les sales petites chiennes en chaleur que vous êtes, toutes. Ah ah ah !

Le Rodien se mit à rire, plus par provocation qu'autre chose. Il voulait la pousser à bout, qu'elle entre dans son jeu. Au final, il prouverait ainsi la supérioté du mâle sur le sexe faible, si elle se laissait emporter par la colère.