Delta-1 se posa rapidement sur un petit toit longeant une cour de basket déserte. Le Black Hawk restait en hauteur, et les agents du SHIELD descendirent en rappel, atterrissant dans la cour, et avancèrent dans une ruelle menant à la rue. Le chef de l’escouade était en tête, et leva la main, faisant signe aux autres de s’arrêter. Un camion passait en effet sur la rue, et les soldats attendirent tranquillement qu’il s’éloigne, avant de s’avancer vers l’entrepôt. Ce dernier était entouré par une grille, et un soldat se dépêcha de la sectionner à l’aide d’une pince, permettant au groupe de passer. Évitant les caméras de sécurité, ils atteignirent la lourde porte en bois marquant l’entrée de l’entrepôt. En hauteur, Delta-2 s’apprêtait à intervenir.
Les agents de Delta-1 pénètrent dans l’enceinte, parlant peu, et se dissimulèrent derrière des poteaux, des caisses, observant la scène. Sur leur droite, les bureaux apparaissaient. La berline noire était à l’arrêt, et vide. S’exprimant par signes, les agents de Delta-1 s’avancèrent prudemment, courbés, tenant leurs fusils, prêts à faire feu. Ils observaient les lieux, repérant les dispositifs de sécurités mentionnés par Widow. La femme, en revanche, était introuvable.
Dans les airs, Delta-2 se déploya également, descendant en rappel. Ils atterrirent sur le toit, près des grandes fenêtres, et le chef de section de l’unité attendit les instructions du centre opérationnel.
«
Vous pouvez descendre. »
C’était sommaire, mais amplement suffisant. Les agents obéirent, descendant à nouveau en rappel, certains allant se positionner sur des poutres, tandis que le super-héros fila dans le conduit de ventilation. Les agents de Delta-2 se dirigèrent vers plusieurs dispositifs de sécurité... Quand les volets se fermèrent automatiquement. Ils étaient repérés, mais ils ne paniquèrent nullement. D’énormes lampes s’allumèrent en hauteur, et des volets se fermèrent également devant les fenêtres des bureaux, verrouillant ce dernier. Comme prévu, un gaz verdâtre se répandit, mais les masques à gaz du SHIELD protégeaient plutôt bien ce dernier.
Dehors, la police arrivait, bouclant le quartier, et, à l’intérieur, les invités d’Octopus, qui étaient avec lui, dans une grande pièce avec un ordinateur.
«
Que se passe-t-il ? -
Des complications, répondit tout simplement Octavius.
Nous allons voir si votre équipement est aussi fiable que ce que vous m’avez promis, Dr. Pavel. »
Le docteur blêmit, mais n’osa rien dire. Dans un conduit d’aération, Black Widow écoutait silencieusement ce que ces derniers disaient. Intervenir était exclu ; elle ne pourrait rien faire contre Octopus, mais ça ne l’empêchait pas d’obtenir des informations intéressantes. Son regard se porta sur le docteur, qui était paniqué, et tremblait. Assis sur un fauteuil, des gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle l’imaginait travailler dans un bureau, pas être sur le terrain. Octavius, de son côté, travaillait près de son ordinateur.
«
La police cerne le quartier, nota-t-il.
Mais ce ne sont pas de vulgaires policiers. C’est le SHIELD. -
Le... Le SHIELD ?! -
Oui, Dr. Pavel. Ceux qui sont censés empêcher les gens comme vous d’aider les gens comme moi. Ils m’ont retiré mes accréditations pour accéder à leur base de données, et... Je suppose qu’ils ont du me pister. Mais il faut plus que quelques agents et quelques jouets technologiques pour venir à bout du Docteur Octavius. »
Les choses se précisaient... Blake, naturellement, entendait tout ce qui se disait, et comprit avoir affaire à un réfugié terran. Probablement un scientifique tekhan qui avait fui Tekhos pour la Terre. Ces réfugiés n’étaient pas si exceptionnels que ça. Tekhos était un État très sexiste à l’égard des hommes, qui étaient en infériorité numérique flagrante, mais il arrivait parfois que certains hommes soient des chercheurs, des scientifiques talentueux, et n’acceptent pas les politiques discriminatoires tekhanes. Ceux qui connaissaient l’existence de la Terre venaient parfois ici pour revendre leurs talents aux plus offrants. Pavel était donc un client de choix.
Dans l’entrepôt, les agents du SHIELD commençaient à ouvrir le feu, tirant contre les défenses, s’abritant derrière des caisses ou des piliers. Des bras tentaculaires jaillissaient de certaines structures, fondant vers les soldats. Un agent de Delta-2 vit ainsi sa cheville se faire emprisonner par un tentacule. Dès lors, le tentacule envoya l’agent s’envoler au loin. Son corps se fracassa lourdement contre le mur, et il s’écroula, inerte, sur le sol. Son uniforme avait du le protéger de la mort, mais pas d’avoir quelques os brisés.
«
Visez en priorité les tourelles de défense ! Restez à bonne distance des tentacules ! »
Jaillissant des murs, des espèces de mitraillettes fixes ouvraient violemment le feu, leurs tirs se répercutant contre les murs de l’entrepôt. A l’intérieur des bureaux, le Tisseur avançait, ayant réussi à passer derrière une herse de sécurité, lorsqu’il tomba sur l’un des assistants mécaniques d’Octopus. Ce n’était pas un drone, mais plutôt un robot de combat qui émettait des lueurs énergétiques bleuâtres, et qui regarda l’intrus :
Le robot se mit à parler d’une voix mécanique, industrielle :
«
Mode : observation. Intrusion non autorisée détectée. Mode : destruction. »
Le robot tendit l’une de ses mains vers le Tisseur, et un rayon d’énergie mortel en sortit, filant droit sur lui. Le rayon rencontra le mur en provoquant une violente explosion, et le robot fonça vers le Tisseur, utilisant ses espèces d’ailes au-dessus de sa tête pour s’avancer rapidement, lévitant.
Dans l’entrepôt, les drones venaient de débarquer. Ils étaient petits et concentriques, et crachaient également des balles, forçant les agents du SHIELD à s’abriter et à se déplacer, et à répliquer. Un tentacule supplémentaire jaillit du mur, et s’enroula autour d’un agent de Delta-1, le soulevant du sol pour lui broyer les os en l’envoyant s’écraser contre le mur. Il en fallait plus pour décourager les agents, qui continuaient à ouvrir le feu, détruisant des drones et des tourelles, filant entre des étagères industrielles pour s’abriter.
Quant à Spider-Man, il devait rapidement constater que ce robot de combat était particulièrement dangereux. Impossible de le blesser ; son armature en acier le rendait très résistant, et les toiles qu’on lui balançait ne le retardaient que peu, ce dernier les arrachant. Il se servit ainsi d’un filament pour tirer l’Homme-Araignée vers lui, étant bien plus puissant, et balança ce dernier à l’autre bout du couloir, avant d’envoyer un autre rayon d’énergie. Un panneau sur son ventre s’ouvrit alors, laissant apparaître une lumière rouge vive. Un panneau de ventilation s’ouvrit alors d’en haut, et une femme en jaillit, avant d’ouvrir le feu, visant le voyant rouge.
«
Il faut atteindre qu’il surchauffe ! Il ouvre alors ses volets pour que son noyau principal refroidisse ! »
La femme n’avait guère le temps de se permettre quelques familiarités.
Black Widow ne pouvait atteindre toute seule la salle du générateur, et avait besoin du Tisseur pour y arriver. Il fallait encore réussir à neutraliser ce robot de combat, dont les décharges énergétiques étaient mortelles. Les tirs de Widow firent crépiter ce dernier, mais son volet se referma, protégeant le noyau.
«
On est trop exposés dans ce couloir ! »
Elle ouvrit d’un coup de pied une porte sur sa gauche, débarquant dans une ancienne salle abandonnée. Il y avait une table en bois au centre, des placards, et des fenêtres, condamnées par des volets en acier. Black Widow fila par là, et se laissa tomber au sol, évitant ainsi une autre décharge d’énergie qui pulvérisa le mur, et faucha la table en bois, qui s’envola pour s’éclater en mille morceaux contre le mur.
«
Ravie de te revoir, sinon ! »