« Sur la scène politique, le Parlement Européen a été rythmé aujourd’hui par une forte mobilisation de la part de différents groupes civils. Les militants protestaient contre la prochaine adoption d’une convention qui porterait atteinte aux libertés individuelles... »
Félicia poussa un soupir. La situation était terriblement cocasse... Il fallait essayer de se représenter le tableau. Deux super-héros (s’ils méritaient encore ce titre, Félicia ne s’étant jamais vraiment considérée comme telle, et Spider-Man étant un fugitif en cavale) qui se faisaient à manger, le mec cuisinant, et la fille regardant la télé. En fait, sans leur costumes, on aurait presque pu les prendre pour un couple normal. Peter semblait concentré, et Félicia se mit à espérer qu’il ne ferait aucune casse. Il lui demanda où étaient les œufs, ce qui la fit sourire.
« Dans le frigo... Là où on range les œufs. »
Elle se reporta à la télévision, et changea de chaîne. Elle bascula sur la radio locale, en ayant assez des actualités nationales. Il n’y avait rien de bien intéressant. Elle atterrit ainsi sur une chaîne musicale, où elle tomba sur un clip assez curieux. Le nom s’affichait en bas de l’écran. Poets of the Fall. Le morceau s’intitulait Locking Up The Sun (http://www.youtube.com/watch?v=V9vHb2WRlwI). Du rock moderne, avec un clip... Étrange. Un ring de boxe où le chanteur affrontait un clone de lui, et où le public se résumait à des hommes en costume avec des plots sur la tête. Félicia avait l’impression de voir un troupeau de Pinocchio, et se dit que ce clip devait sûrement avoir un sens profond. Elle était malheureusement un peu trop claquée pour s’y intéresser, et écouta distraitement les paroles :
« They're locking up the sun, the light of reason gone,
n' hope has been succesfully undone »
Félicia se laissa délicieusement porter par la voix du chanteur, se disant que le nom du groupe lui disait quelque chose.
« Le dîner de Miss Hardy est avancé. »
La Chatte Noire se redressa, baissant le son de quelques décibels. Elle s’attendait à aller manger sur une table, mais il déposa l’assiette sur ses genoux, avant de se poser face à elle. Sans son masque, Peter était comme nu. Elle le vit loucher sur sa poitrine, et rosir légèrement. Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert, et comprit que les hormones du Tisseur devaient le travailler. Félicia était une femme, donc naturellement plus douée que les hommes pour dissimuler ce genre de choses.. Et, à dire vrai, elle aurait encore menti si elle avait prétendu avoir uniquement fait un peu glisser sa fermeture pour la chaleur. Dans son enceinte technologie, elle avait la climatisation. Ce bref regard confirmait ce qu’elle pensait.
*Il ressent toujours du désir pour moi... Un désir physique, au moins...*
Elle s’humecta brièvement les lèvres.
« Plat de pâtes carbonara agrémenté de ciboulette, de parmesan et d’un peu de gingembre, avec un oeuf. »
Léger sourire. Félicia répondit rapidement :
« Voilà au moins un repas que tu n’auras pas massacré... »
Ça avait l’air bon, en effet, et Félicia sentit d’ailleurs son appétit de féline revenir. Son estomac se mit à gargouiller alors que Peter venait se mettre juste à côté d’elle... Si proche... La Chatte Noire sentit son cœur bondir lentement dans sa poitrine, et porta son attention sur la seule chose qui pouvait encore lui permettre de se calmer : le clip à la télé.
« Is there a hero somewhere, someone who appears and saves the day
Someone who holds out a hand and turns back time »
Mouais... Elle était encerclée. Peter était proche d’elle, leurs costumes se frôlant presque. Il était toujours aussi rouge, et elle se demandait si ce n’était que l’excitation. Son costume avait l’air de le coller... Et... N’avait-il pas dit qu’il était nu dessous ? Félicia se surprit à loucher sur sa poitrine, se demandant s’il avait une érection...
« Tu m’en diras des nouvelles ! » lâcha-t-il alors.
Elle hocha la tête, et commença à manger. Elle prit une bouchée, et secoua la tête. Ça faisait du bien ! Son estomac gargouilla à nouveau, et elle sourit, sentant ses joues s’empourprer légèrement. Elle le regarda alors, une lueur de plaisir dans le regard.
« Effectivement... Ce repas-là, tu ne l’as pas massacré. »
La Chatte Noire continua à manger, son estomac prenant le pas sur ses questions et ses interrogations. Il était là... Juste à côté d’elle ! Cet homme qu’elle avait eu envie de gifler mille fois ! Elle s’était jurée qu’elle le ferait quand elle le reverrait, mais, étrangement, cette idée ne la tentait plus du tout. Est-ce qu’elle était faible à ce point ? Ou est-ce que Peter était une exception ? Elle continua à manger dans un léger silence, et termina ses pâtes assez rapidement. Elle essuya ensuite ses lèvres avec une serviette, et posa l’assiette sur la table basse. Le son de la télévision avait encore été coupée, et elle tourna sa tête vers lui, se calant contre le canapé, lui offrant une vue plongeante sur son décolleté. Elle savait très bien que Peter était attiré par elle, tout comme elle savait qu’il n’oserait pas franchir. Elle se rapprocha donc de lui, posant une main sur son épaule, et une jambe entre les siennes.
« Tu sais, Peter... »
Félicia réfléchit rapidement, et décida de se lancer, puisqu’elle avait déjà commencé :
« Quand tu m’as largué, je t’en ai voulu à mort. Mais, avec le recul, je comprends... Je pense que c’est pour ça que je n’ai jamais réussi à te sortir de ma vie pour de bon... Je n’ai jamais eu l’occasion de te remercier. »
Le remercier, oui, car il l’avait aidé à ouvrir les yeux sur sa vie. Elle approcha son visage du sien, ses seins frôlant contre sa poitrine, avant de lentement s’y enfoncer, et l’embrassa. Ce fut un bref et simple baiser, où les lèvres se contentèrent de se presser, de se caresser. La Chatte Noire retira rapidement son visage avec un sourire espiègle, et se remit debout.
« J’avais presque oublié... Tes lèvres sont toujours aussi craquantes. »
La police ne resta pas trop longtemps à la poissonnerie. Le propriétaire des lieux n’avait pas envie de porter plainte, invoquant une fuite de gaz. Il était le premier à ne pas y croire, tout en affirmant qu’il n’y avait pas eu d’« individus costumés ». Le chauffeur de bus ne s’était pas mêlé de ces histoires, ayant préféré se conforter à la version du restaurateur. Une fuite de gaz avait envoyé valdinguer une partie du mur contre le bus, qui roulait bien trop près du trottoir. Le chauffeur assumerait le prix de réparation du bus, ne voulant surtout pas d’ennuis avec les Triades. Être chauffeur de bus, c’était un métier particulièrement risqué, car les lignes passaient par la Toussaint, par des quartiers dangereux où il fallait savoir se concentrer uniquement sur la route. La police laissa donc là la situation, retournant à ses activités normales. Les policiers savaient également qu’il ne fallait pas trop chercher les Triades, et laisser tout cela à des brigades plus importantes : la criminelle, ou la brigande antigangs. De simples flics de patrouille en service, qui s’occupaient de violences conjugales, n’avaient pas le cran nécessaire pour embêter la puissante mafia chinoise.
Après le départ des flics, le vieux magicien, Wung, ordonna à ses lieutenants de venir à la poissonnerie pour une réunion extraordinaire. Félicia et Spider-Man, pendant ce temps, se déplaçaient de toit en toit pour revenir chez elle. On ne disait pas non à la Tête de Dragon. Wung était originaire de Hong Kong, et était un très vieux criminel. Il ne se considérait d’ailleurs pas comme un criminel. Comment aurait-il pu le faire, alors que son propre gouvernement lui avait décerné des médailles, et qu’il était ami avec plusieurs pointures du Parti communiste ? Il faisait partie des « bons », pour reprendre le terme de Deng Xiaoping en 1982, des « patriotes », selon Tao Siju. Mais le « patriote » avait un problème sur les bras. Une femme costumée comme une pute occidentale, et un clown en pyjama. Or, Wung n’était pas venu chez les Japonais, dans cette île qu’il détestait, pour que des échappés de l’asile viennent, non seulement le narguer, mais également atteindre son repaire. A cause d’eux, son interrogatoire d’un Yakuza avait échoué.
Wung n’était donc pas content, et demanda à ses lieutenants qui étaient ces deux comiques. L’Éventail de papier blanc n’en avait jamais entendu parler, et se contenta d’hausser les épaules. Le Bâton rouge, prudent, n’osa pas dire ce qu’il pensait, à savoir que ces deux imbéciles n’étaient pas une menace prioritaire. Il savait que Wung l’aurait laissé entre les mains des deux Genkyô s’il s’amusait à dire une telle stupidité. La Sandale de paille, qui avait en charge les affaires extérieures de la mafia, indiqua qu’il s’agissait de super-héros venant des États-Unis.
« Un super-héros ? s’étonna Wung.
- Un genre de policier privé précisa le lieutenant.
- Je puis vous assurer, Messieurs, que Spider-Man ne collabore nullement avec la police. En revanche, en ce qui concerne sa partenaire... Elle a toujours été plus insaisissable. »
La voix avait jailli dans le dos de Wung, forçant les différents lieutenants réunis autour de la table à se tourner. Wung, de son côté, serra ses longs doigts, ne tenant pas compte des regards impressionnés des individus en voyant des espèces de tentacules métalliques sortir de l’ombre. Les Genkyô n’avaient nullement bronché. Wung fit la moue.
« Vous êtes en retard, Docteur. Je veux bien vous pardonner votre retard si vous avez des informations intéressantes à me communiquer. »
Le docteur Otto Octavius, plus connu pour être le Docteur Octopus, s’aventura hors de l’ombre. Qu’est-ce qu’Octopus fichait avec l’une des familles du 14K, c’était une grande question, mais la réponse ne viendrait pas tout de suite. Il se contenta d’un léger sourire. Octopus savait où vivait Félicia Hardy, et il savait que l’Homme-Araignée s’y trouverait aussi.
« Je peux les tuer dès ce soir, Monsieur Wung... »
Le Chinois hocha lentement la tête.
« Faites-le... Et vous aurez à disposition cette augmentation de votre budget que vous me réclamez tant. »
Otto hocha lentement la tête, en signe d’acquiescement, et partit sans plus tarder, laissant les murmures entre les différents lieutenants. Les Triades ne faisaient guère confiance aux Occidentaux, et Wung comprit que son autorité était en train de vaciller, qu’on allait remettre en cause ses décisions, qu’on allait le critiquer, le considérer comme sénile, et fomenter une rébellion. La paranoïa, dans ce genre de milieu, était souvent un très bon allié. Ce dernier leva la main, et tendit un doigt. Un rayon enflammé en jaillit, fendant l’air, et transperça le cœur d’un de ses lieutenants. Il avait choisi au hasard, ils étaient tous mauvais de toute façon. Le Maître des Encens de sa mafia se tortilla sur son siège, et mourut assez rapidement, son corps se calcinant de l’intérieur. Sa peau se déchiqueta, se fendit, le feu le dévorant, mais sans se répandre. Sa tête livide, rouge, épluchée comme une espèce de grotesque orange, tomba sur la table.
Wung venait de reconquérir le respect de sa mafia, et espérait que ces deux gêneurs allaient vite mourir. Il avait d’autres priorités, et bien d’autres problèmes en tête. Quant à Octopus, il avait également d’autres priorités, mais l’opportunité de se venger de cet arrogant Peter était trop tentante pour qu’il ne la saisisse pas. Octavius avait beau être un scientifique, il était aussi un homme. Et il avait vu en Peter le fils qu’il n’avait jamais eu, et était sûr que Peter, un jour, aurait pu voir en lui ce père qu’il n’avait jamais eu. Il avait fallu que Peter choisisse de devenir un super-héros bariolé, négligeant ainsi sa carrière scientifique. Et portant atteinte à sa famille déjà meurtrie. Si Peter aurait été son fils, Octavius n’aurait vu en lui qu’un gâchis. Un gâchis qui avait coûté la mort de May Parker... May... A cette seule pensée, le cœur d’Octavius se serra, renforçant sa détermination. Elle était morte par sa faute. Elle... May Parker, l’incarnation de la douceur et de la tendresse, une perle rare qu’Octopus avait juré de protéger. Il avait échoué. Et il allait la venger. Il savait où vivait Félicia. Un pur hasard. Les deux étaient affiliés à la même banque. Au Japon, Octavius n’était pas considéré comme un criminel. A dire vrai, il n’était plus considéré comme un criminel depuis qu’il avait rejoint les Thunderbolts. Officiellement, il était sous les ordres de Luke Cage, mais le S.H.I.E.L.D. était dans un tel état, après les agissements de Norman Osborn, qu’il était très indépendant. Quand il avait remarqué que Félicia vivait à Seikusu, il était remonté dans les bases de données personnelles de Luke Cage, et avait ainsi appris que Félicia faisait l’objet d’un programme de protection des témoins, et avait été placée dans un studio minable de Seikusu. Les fiches de Cage n’étaient plus à jour, et, en enquêtant, Octopus avait trouvé la nouvelle, adresse de cette petite chatte qu’il avait un jour manqué tuer. Il se rendait précisément vers cette nouvelle adresse.
*Une erreur que je compte rectifier... Prépare-toi, Peter, car ce sera, cette fois, bien différent... Je ne suis plus le même...*
De son côté, Peter avait la tête plongée dans les seins de Félicia, qui en vibrait de plaisir. Aoki l’avait souvent comparé à un « sex toy grandeur nature », en raison de ses vibrations. Il s’agissait de ronronnements, un attribut félin assez typique. Malgré tout le respect qu’elle était censée devoir à Mary Jane (mais Félicia ne l’avait jamais aimé), Félicia était follement heureuse que Peter soit revenu vers elle. Elle ne pouvait plus lui offrir son amour, car elle l’avait confié à quelqu’un d’autre, une femme (les hommes et leur lâcheté l’avaient bien trop déçu)... Mais elle pouvait toujours lui offrir son affection. Il s’attaquait à ses tétons, et elle ferma les yeux, soupirant de plaisir... Lorsque Peter releva la tête. Ce fut comme si on arracha Félicia à un rêve brutal. Elle vit le regard de l’Homme-Araignée se durcir, et fronça les sourcils.
« Qu... ? »
Il la poussa alors, refermant sa fermeture Éclair, tandis que tout se mit à exploser autour d’elle. Le mur sur lequel Peter se tenait s’ouvrit en deux, révélant une espèce de truc en argent avec des crochets. Les baies vitrées explosèrent alors, et Félicia se retrouva sur le sol. Elle tourna la tête, ne comprenant rien, et vit la silhouette d’Octopus... Dans sa situation, elle se revit alors dans le repaire du Hibou, au cœur d’une sanglante guerre entre les hommes d’Otto et les hommes du Hibou. A cette époque, le Docteur Octopus rêvait de devenir le chef de la pègre new-yorkaise. Il avait déjà fait plusieurs tentatives pour y arriver, mais avait toujours échoué. Il s’était heurté à bien des ennemis, comme Hammerhead, et, en ce jour fatidique, s’était heurté au Hibou. Félicia Hardy était alors avec Spider-Man pour tenter de calmer le jeu, et avait failli mourir. Difficile d’oublier ça... La douleur avait été terrifiante, l’envoyant dans le coma.
Ne parvenant pas à comprendre ce que le Doc fichait ici, Félicia mit un temps à relancer son cerveau, et, pendant ce temps, l’un des tentacules d’Octopus vint se serrer contre sa taille, la soulevant du sol, serrant à lui en briser les reins. La douleur réveilla Félicia, qui serra les dents, et laissa le mégalomane parler. De son côté, elle se contenta de regarder les murs, et vit ce qu’elle craignait. Les détecteurs d’alarme émettaient de petits voyants rouges. Félicia était sous liberté surveillée, en ce sens qu’elle faisait toujours partie d’un programme de protection géré par le S.H.I.E.L.D. Quand elle avait du quitter son studio, elle avait été voir Norman, son agent de liaison, et lui avait demandé si elle pouvait déménager. Norman avait accepté, mais sous quelques conditions. Étant donné qu’elles étaient plutôt avantageuses pour la Chatte, cette dernière n’avait pas refusé. Octopus avait ravagé son salon, mais elle ne s’en faisait pas vraiment pour lui. C’était Peter qui l’inquiétait, car elle savait qu’il allait vouloir jouer au chevalier servant, alors qu’il devrait s’enfuir. La cavalerie arrivait, et le S.H.I.E.LD. recherchait toujours l’Homme-Araignée.
Elle tenta de se débattre, et vit les autres tentacules se rapprocher. Ce fut à ce moment que Spider-Man intervint, parvenant à libérer Félicia. Il empêcha un autre tentacule de la perforer, et lui suggéra d’aller mettre ses chats à l’abri... Ces dernier savaient déjà foutu le camp. Elle secoua la tête.
« Pe... »
Félicia ne put en dire plus, car un tentacule fondit sur elle. Elle bondit en arrière, et ce dernier pulvérisa sa table basse.
*Enfoiré d’enculé de merde, mon appartement !*
Elle secoua la tête, incrédule. Ce dernier était ravagé.
« Tu ne la tueras pas, Oc’ ! C’est pour moi que tu es venu ! Je ne te laisserais pas lui faire du mal ! Plus maintenant ! »
Spidey était résolu, et parvint à envoyer Doc Ock sur la terrasse, avant de l’aveugler avec sa toile. Octopus grogna en tentant de tirer sur la toile qui lui obstruait la vue. Surpris, Octopus se reçut de la part de Spider-Man un uppercut qui le fit trébucher, manquant le faire tomber.
« T’as pris du bide depuis la dernière fois, gros lard. Ca se ressent sur ta rapidité ! »
Octopus répliqua à l’aide d’un tentacule, qui frappa Spider-Man au ventre, le faisant décoller du sol. Ce dernier s’envola sur la terrasse supérieure, là où il y avait la piscine. Félicia jaillit alors, et vit un tentacule filer sur sa gauche. Elle bondit, s’appuyant dessus avec l’une de ses mains, et s’envola dans les airs. Elle fondit sur Octopus, mais savait qu’un tentacule viendrait le protéger. Elle rebondit donc sur ce tentacule, et en vit un jaillir sur sa droite. Le troisième tentacule la loupa de peu, et elle atterrit derrière le docteur, qui tenta de se retourner...
« Trop lent, mon vieux ! »
Félicia fléchit les genoux, évitant un tentacule, et s’appuya sur ses bras pour renverser Octopus, se servant de ses jambes. Le Docteur tomba sur le sol, et elle bondit sur lui, se mettant à califourchon sur son ventre, et le frappa au visage.
« Ça, c’est pour mon appartement ! »
Elle le frappa à nouveau, l’empêchant d’utiliser ses tentacules, sachant qu’il les utilisait mentalement. Elle frappait sur sa joue gauche.
« Ça, c’est pour m’avoir envoyé dans le coma ! »
Elle arma à nouveau le poing, et frappa, fissurant les lunettes noires d’Octopus.
« Ça, c’est pour gâcher mes retrouvailles ! »
Un nouveau coup de poing jaillit, accentuant les fissures sur les lunettes d’Otto. Ce dernier cracha du sang, et tourna son visage vers elle, avant de lui offrir un sourire rougi, rougi par le sang qui s’échappait de ses dents.
« Et ça, sale enfoiré, c’est pour ta sale gu... ! »
Octopus tendit alors l’une de ses mains, et un éclair en jaillit. Félicia poussa un hurlement de surprise et de douleur, et fut propulsée en arrière. Elle s’écrasa sur un transat, le pulvérisant sous son poids. De la fumée s’échappa de son corps, et elle bondit par réflexe sur la gauche, évitant un autre éclair. Ce ne fut qu’à ce moment que Félicia remarqua que quelque chose avait changé chez le Docteur. Outre ses tentacules, deux espèces de tubes longeaient ses bras, partant de son épiderme jusqu’à ses mains. Sentant Spider-Man approcher de lui, il envoya une décharge électrique supplémentaire, touchant le Tisseur, l’envoyant s’écraser au sol, et ne laissa pas le temps à Peter de se ressaisir. Un tentacule vint s’écraser lourdement sur son dos, et un autre l’attrapa à la gorge, le soulevant du sol.
« J’accomplirai ma vengeance, Peter ! »
Il poussa un rire de dément, et Félicia dansa alors sur sa terrasse, tentant d’éviter les tentacules... Mais échoua. Un tentacule l’atteignit à l’estomac, l’envoyant rouler sur le sol. Son corps fut arrêté par le garde-fou, et un tentacule l’attrapa à la jambe, la soulevant, la tête vers le bas.
« J’ai été faire des emplettes, expliqua Octopus. Cette ville est fascinante, Peter, et donne accès à des ressources technologiques infinies. J’ai pu me confectionner un générateur bien plus puissant pour mes tentacules, si puissant que j’ai pu me doter de quelques éléments supplémentaires. »
Octopus rit à nouveau, et serra son tentacule autour de la gorge de Peter, l’étouffant.
« Je vais te tuer, Peter, mais, avant cela, je vais la faire souffrir... Regarde bien... »
Le tentacule qui retenait Félicia s’éleva en l’air, et cette dernière se protégea le visage avec les bras. Il la souleva en l’air, et l’envoya avec violence s’écraser sur le sol. Félicia sentit ses bras craquer, et une douleur fulgurante résonna dans tout son corps. Le sang jaillit de sa tenue déchirée, de plaies nombreuses aux bras et sur le visage. Un bout d’os ressortait de l’un de ses bras. Octopus lui avait brisé la moitié du corps, et elle était comateuse, revivant un vieux cauchemar.
« C’est dommage, Peter... Tu aurais pu être tellement mieux... Spider-Man n’a fait que te faire échouer. Il est temps d’oublier ta vie passée. Je vais t’aider. »
Félicia se sentit à nouveau soulevée. Des points noirs grossissaient sur ses yeux, et elle sentait des frissons parcourir tout son corps. Chacun des tentacules d’Octopus pouvait soulever jusqu’à huit tonnes. Il aurait pu broyer la gorge de Peter instantanément, s’il l’avait voulu.
Ce fut à ce moment que Félicia vit des lumières et entendit des vrombissements puissants. Un vent violent se leva, et de puissants projecteurs vinrent les englober. Derrière eux, un petit vaisseau aérien venait de débarquer, éclairant à l’aide de puissants projecteurs la terrasse.
« Vous êtes en état d’arrestation ! Veuillez vous rendre immédiatement, ou nous serons obligés d’ouvrir le feu ! »
Le vaisseau était trop stable pour être un hélicoptère de police. Octopus tourna la tête, guère impressionné par ce gêneur, et envoya un tentacule vers le projecteur, le pulvérisant, tout en s’accrochant au vaisseau. Huit tonnes... Il se mit à tirer, déstabilisant le vaisseau. Il était noir, et un logo apparaissait sur le nez de l’appareil, juste sous le cockpit noirâtre :
(http://img89.xooimage.com/files/1/2/4/logo-36e3811.jpg)
C’était l’aigle doré du S.H.I.E.L.D. Les renforts de Félicia. Après l’attaque d’Octopus, le vaisseau réagit instantanément, faisant pointer deux tourelles de défense sous son ventre. C’était un vaisseau de transport, et des balles spéciales jaillirent. Les tirs atteignirent Octopus, qui perdit alors l’usage de ses tentacules. Des éclairs fusèrent sur son harnais, et Félicia se sentit libérer. Elle s’écrasa mollement sur la terrasse, tremblant, pâle et livide.
« Qu’est-ce que... ?! »
Le vaisseau se déplaça au-dessus de la terrasse, et des cordes jaillirent, laissant tomber des soldats armés en rappel. Félicia se retrouva rapidement avec Peter, et tourna la tête vers lui, soufflant :
« Va... Va-t-en, Peter... Ils... Ils vont essayer de t’arrêter... »
Pour l’instant, les agents se focalisaient surtout sur Octopus, tirant sur lui des balles spéciales, des balles IEM qui court-circuitaient son système électrique. Ce dernier pesta, et entreprit alors de s’enfuir, ses facultés mentales lui permettant encore de diriger les tentacules.
« Po... Pose-moi un... Un traceur, et... Et je l’activerai quand... Quand... »
Félicia cracha un peu de sang.
« A-allez... Fous le camp ! »
Parker réfléchit assez vite. Qu’il ait débarqué sur Seikusu en ignorant tout des facultés de cette ville était une coïncidence stupéfiante, et Norman ne voyait pas pourquoi Spider-Man lui mentirait. Le Tisseur ne lui faisait pas confiance, mais il savait qu’ils travaillaient ensemble, contre un ennemi commun. Norman ne dit rien, laissant M. Parker en venir à ses conclusions, tandis que le point jaune, sur l’écran, s’était arrêté dans un entrepôt depuis plusieurs minutes. Sûrement son repaire. Il n’était pas difficile d’imaginer Octavius diagnostiquer l’état de ses tentacules, de son générateur... Savoir ce que l’ennemi pensait, c’était essentiel quand on traquait des criminels, Norman le savait. Il imaginait un Octavius revanchard, furieux, mais aussi inquiet. Inquiet de voir que de simples agents avaient réussi à le mettre en déroute, et inquiet de voir que tout son système de combat s’était révélé inefficace contre des charges électriques.
« Vous m'avez dis vouloir éviter à Félicia de se sentir impliquée en ne lui disant rien. Mais son appartement a été détruit par Octopus, et elle connait le S.H.I.E.L.D. C'est une femme intelligente, elle doit savoir que vous l'avez laissé partir. Ne la sous-estimez pas, même si je crois ne pas avoir besoin de vous le dire... »
Norman sourit lentement, et répondit, pour le coup, assez rapidement :
« Je tiens à éviter à ce que Félicia ne surestime ses capacités, et ne retourne affronter votre ennemi en étant encore en convalescence. Je la tiendrais au courant, quand le moment sera venu. Pour l’heure, mieux vaut la laisser se remettre. »
Norman s’approcha ensuite d’un ordinateur, et appuya sur quelques touches. L’image satellite disparut, montrant un schéma représentant l’équipement d’Octopus :
(http://www.marvel-world.com/contents/encyclopedie/biographies/d/docteur-octopus-le/docteur-octopus-le_6.jpg)
« Comme je vous l’ai dit, M. Parker, nous apprenons vite. En temps normal, tout l’équipement du docteur repose sur un générateur thermoélectrique. Octavius a changé ce générateur, pour en obtenir un plus performant... Un générateur que nous ne savons pas encore concevoir, mais que certains habitants de Terra, ce monde parallèle, sont capables de faire. »
Norman était encore parti pour un long monologue, mais il y avait, encore une fois, beaucoup à dire :
« Sans qu’on ne puisse encore se l’expliquer, Seikusu est le seul point de la Terre permettant de rejoindre cette autre planète. J’ignore depuis combien d’années exactement ces... Ces portails existent, mais ils commencent à poser de plus en plus de problèmes. Ce n’est pas un hasard si le S.H.I.E.L.D. a des agents ici. Notre objectif est d’empêcher que la merde terrane ne vient se mélanger à la merde terrienne, ce qui n’est pas particulièrement facile. Les améliorations qu’Octavius a obtenu lui ont été offertes grâce à des criminels terrans. Mais ces criminels ne se contentent pas que d’armer des super-vilains. En réalité, ils sont en contrat avec un individu que vous avez croisé... »
Norman afficha une nouvelle image, et Peter put apercevoir le vieux papy qui lançait des dragons enflammés. Norman lui présenta cet homme comme s’appelant Wung. Un vieux Chinois né à Hong-Kong, qui travaillait pour l’une des plus célèbres Triades chinoises, la 14k.
« L’objectif de Wung est de s’implanter à Seikusu. Bien que ceci risque de déclencher une guerre des gangs, nous sommes surtout là pour éviter que les Chinois ne se surarment avec un équipement terran, ou n’apprennent à utiliser la magie... C’est là que nous intervenons. Je suppose qu’il existe, quelque part à Seikusu, une sorte de laboratoire ou d’usine qui permet aux Triades de disposer d’un équipement hautement perfectionné. »
Norman se tut, puis regarda encore une fois le Tisseur.
« Je ne vous aime pas beaucoup, M. Parker, mais ceci ne veut pas dire pour autant que je vous considère comme une menace plus grave que ceux que vous combattez. De deux maux, il faut choisir le moindre, et je suppose que vous devez raisonner de la même façon en ce qui nous concerne. Notre équipement est de taille à combattre Octavius, mais nous avons perdu l’effet de surprise. Et vous le connaissez bien mieux que n’importe quel agent de notre organisation. La manière dont il fonctionne, dont il se bat, dont il réagit... Et, comme je suppose que vous avez envie de lui en coller une, je vous propose de faire partie des équipes d’intervention qui iront affronter Octopus. »
Delta-1 se posa rapidement sur un petit toit longeant une cour de basket déserte. Le Black Hawk restait en hauteur, et les agents du SHIELD descendirent en rappel, atterrissant dans la cour, et avancèrent dans une ruelle menant à la rue. Le chef de l’escouade était en tête, et leva la main, faisant signe aux autres de s’arrêter. Un camion passait en effet sur la rue, et les soldats attendirent tranquillement qu’il s’éloigne, avant de s’avancer vers l’entrepôt. Ce dernier était entouré par une grille, et un soldat se dépêcha de la sectionner à l’aide d’une pince, permettant au groupe de passer. Évitant les caméras de sécurité, ils atteignirent la lourde porte en bois marquant l’entrée de l’entrepôt. En hauteur, Delta-2 s’apprêtait à intervenir.
Les agents de Delta-1 pénètrent dans l’enceinte, parlant peu, et se dissimulèrent derrière des poteaux, des caisses, observant la scène. Sur leur droite, les bureaux apparaissaient. La berline noire était à l’arrêt, et vide. S’exprimant par signes, les agents de Delta-1 s’avancèrent prudemment, courbés, tenant leurs fusils, prêts à faire feu. Ils observaient les lieux, repérant les dispositifs de sécurités mentionnés par Widow. La femme, en revanche, était introuvable.
Dans les airs, Delta-2 se déploya également, descendant en rappel. Ils atterrirent sur le toit, près des grandes fenêtres, et le chef de section de l’unité attendit les instructions du centre opérationnel.
« Vous pouvez descendre. »
C’était sommaire, mais amplement suffisant. Les agents obéirent, descendant à nouveau en rappel, certains allant se positionner sur des poutres, tandis que le super-héros fila dans le conduit de ventilation. Les agents de Delta-2 se dirigèrent vers plusieurs dispositifs de sécurité... Quand les volets se fermèrent automatiquement. Ils étaient repérés, mais ils ne paniquèrent nullement. D’énormes lampes s’allumèrent en hauteur, et des volets se fermèrent également devant les fenêtres des bureaux, verrouillant ce dernier. Comme prévu, un gaz verdâtre se répandit, mais les masques à gaz du SHIELD protégeaient plutôt bien ce dernier.
Dehors, la police arrivait, bouclant le quartier, et, à l’intérieur, les invités d’Octopus, qui étaient avec lui, dans une grande pièce avec un ordinateur.
« Que se passe-t-il ?
- Des complications, répondit tout simplement Octavius. Nous allons voir si votre équipement est aussi fiable que ce que vous m’avez promis, Dr. Pavel. »
Le docteur blêmit, mais n’osa rien dire. Dans un conduit d’aération, Black Widow écoutait silencieusement ce que ces derniers disaient. Intervenir était exclu ; elle ne pourrait rien faire contre Octopus, mais ça ne l’empêchait pas d’obtenir des informations intéressantes. Son regard se porta sur le docteur, qui était paniqué, et tremblait. Assis sur un fauteuil, des gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle l’imaginait travailler dans un bureau, pas être sur le terrain. Octavius, de son côté, travaillait près de son ordinateur.
« La police cerne le quartier, nota-t-il. Mais ce ne sont pas de vulgaires policiers. C’est le SHIELD.
- Le... Le SHIELD ?!
- Oui, Dr. Pavel. Ceux qui sont censés empêcher les gens comme vous d’aider les gens comme moi. Ils m’ont retiré mes accréditations pour accéder à leur base de données, et... Je suppose qu’ils ont du me pister. Mais il faut plus que quelques agents et quelques jouets technologiques pour venir à bout du Docteur Octavius. »
Les choses se précisaient... Blake, naturellement, entendait tout ce qui se disait, et comprit avoir affaire à un réfugié terran. Probablement un scientifique tekhan qui avait fui Tekhos pour la Terre. Ces réfugiés n’étaient pas si exceptionnels que ça. Tekhos était un État très sexiste à l’égard des hommes, qui étaient en infériorité numérique flagrante, mais il arrivait parfois que certains hommes soient des chercheurs, des scientifiques talentueux, et n’acceptent pas les politiques discriminatoires tekhanes. Ceux qui connaissaient l’existence de la Terre venaient parfois ici pour revendre leurs talents aux plus offrants. Pavel était donc un client de choix.
Dans l’entrepôt, les agents du SHIELD commençaient à ouvrir le feu, tirant contre les défenses, s’abritant derrière des caisses ou des piliers. Des bras tentaculaires jaillissaient de certaines structures, fondant vers les soldats. Un agent de Delta-2 vit ainsi sa cheville se faire emprisonner par un tentacule. Dès lors, le tentacule envoya l’agent s’envoler au loin. Son corps se fracassa lourdement contre le mur, et il s’écroula, inerte, sur le sol. Son uniforme avait du le protéger de la mort, mais pas d’avoir quelques os brisés.
« Visez en priorité les tourelles de défense ! Restez à bonne distance des tentacules ! »
Jaillissant des murs, des espèces de mitraillettes fixes ouvraient violemment le feu, leurs tirs se répercutant contre les murs de l’entrepôt. A l’intérieur des bureaux, le Tisseur avançait, ayant réussi à passer derrière une herse de sécurité, lorsqu’il tomba sur l’un des assistants mécaniques d’Octopus. Ce n’était pas un drone, mais plutôt un robot de combat qui émettait des lueurs énergétiques bleuâtres, et qui regarda l’intrus :
(http://nsa30.casimages.com/img/2012/08/16/mini_120816075609654020.jpg) (http://nsa30.casimages.com/img/2012/08/16//120816075609654020.jpg)
Le robot se mit à parler d’une voix mécanique, industrielle :
« Mode : observation. Intrusion non autorisée détectée. Mode : destruction. »
Le robot tendit l’une de ses mains vers le Tisseur, et un rayon d’énergie mortel en sortit, filant droit sur lui. Le rayon rencontra le mur en provoquant une violente explosion, et le robot fonça vers le Tisseur, utilisant ses espèces d’ailes au-dessus de sa tête pour s’avancer rapidement, lévitant.
Dans l’entrepôt, les drones venaient de débarquer. Ils étaient petits et concentriques, et crachaient également des balles, forçant les agents du SHIELD à s’abriter et à se déplacer, et à répliquer. Un tentacule supplémentaire jaillit du mur, et s’enroula autour d’un agent de Delta-1, le soulevant du sol pour lui broyer les os en l’envoyant s’écraser contre le mur. Il en fallait plus pour décourager les agents, qui continuaient à ouvrir le feu, détruisant des drones et des tourelles, filant entre des étagères industrielles pour s’abriter.
Quant à Spider-Man, il devait rapidement constater que ce robot de combat était particulièrement dangereux. Impossible de le blesser ; son armature en acier le rendait très résistant, et les toiles qu’on lui balançait ne le retardaient que peu, ce dernier les arrachant. Il se servit ainsi d’un filament pour tirer l’Homme-Araignée vers lui, étant bien plus puissant, et balança ce dernier à l’autre bout du couloir, avant d’envoyer un autre rayon d’énergie. Un panneau sur son ventre s’ouvrit alors, laissant apparaître une lumière rouge vive. Un panneau de ventilation s’ouvrit alors d’en haut, et une femme en jaillit, avant d’ouvrir le feu, visant le voyant rouge.
« Il faut atteindre qu’il surchauffe ! Il ouvre alors ses volets pour que son noyau principal refroidisse ! »
La femme n’avait guère le temps de se permettre quelques familiarités. Black Widow (http://img86.xooimage.com/files/d/7/d/marvel---black-widow-372aaeb.jpg) ne pouvait atteindre toute seule la salle du générateur, et avait besoin du Tisseur pour y arriver. Il fallait encore réussir à neutraliser ce robot de combat, dont les décharges énergétiques étaient mortelles. Les tirs de Widow firent crépiter ce dernier, mais son volet se referma, protégeant le noyau.
« On est trop exposés dans ce couloir ! »
Elle ouvrit d’un coup de pied une porte sur sa gauche, débarquant dans une ancienne salle abandonnée. Il y avait une table en bois au centre, des placards, et des fenêtres, condamnées par des volets en acier. Black Widow fila par là, et se laissa tomber au sol, évitant ainsi une autre décharge d’énergie qui pulvérisa le mur, et faucha la table en bois, qui s’envola pour s’éclater en mille morceaux contre le mur.
« Ravie de te revoir, sinon ! »