Le pacte était scellé. Aucune cérémonie à faire, visiblement. Rayne ne dit rien, tout en regardant Tinuviel, qui s’était redressée, pour lui glisser qu’elle souhaitait que Rayne revienne tout de même de temps en temps, afin de ne pas inquiéter Lyrinda. La Dhampir eut un léger sourire amusé, et embrassa Tinuviel.
« Je crois qu’il n’y aura pas que Lyrinda qui devra être rassurée... » glissa-t-elle, légèrement espiègle.
Elle se retourna ensuite, s’écartant un peu de Tinuviel. Quel était son statut, maintenant ? Elle avait du mal à se dire qu’elle s’était mariée, dans la mesure où il n’y avait eu aucune cérémonie, ni rien de ce genre. Elle s’appelait toujours Rayne Kagan, même si elle se refusait à ce qu’on l’appelle ainsi. Les femmes du harem n’avaient pas l’air d’être mariées à Tinuviel. Aucune ne s’était présentée comme une Madame Lastrim, après tout. Rayne haussa les épaules, décidant de remettre ça à plus tard. Pour elle, elle n’était pas mariée, mais simplement une forme d’amante... C’était bizarre et curieux, mais, si ça lui permettait de pouvoir se reposer auprès de belles femmes sans craindre de problèmes, elle n’allait pas s’en plaindre.
Avant de partir, il lui restait encore quelques tâches à accomplir. Elle se retourna vers Tinuviel, étant maintenant à quelques mètres d’elle, et la remercia pour ce qu’elle avait fait. Elle lui assura qu’elle reviendrait, car, après tout, elle avait passé un bon moment ici. Elle sortit ensuite. Les discours les plus courts étaient les meilleurs, et elle rejoignit Lyrinda. Avec la Drow, ce fut un peu plus long, mais Rayne était convaincue que la belle femme noire était partiellement heureuse que Rayne s’en aille. Les Drow, après tout, n’aimaient pas trop s’attacher, et concevaient l’amour de manière bien différente que les autres... Et Rayne mentirait si elle prétendait ne pas être également un peu (un peu, seulement) heureuse de se séparer d’une femme qui comptait de plus en plus à ses yeux. L’attachement était quelque chose de dangereux, elle le savait. Rayne sortit ensuite du harem, réussissant à obtenir un cheval et une carte pour rejoindre plus facilement la civilisation. Elle regarda une dernière fois le harem, se retourna, éperonna son cheval, et décolla.
*Un ‘‘au revoir’’ n’est pas un ‘‘adieu’’. Ne vous en faites pas pour ça, je reviendrais...*
Ici ou ailleurs, elle avait le sentiment d’avoir lié une partie de son âme à cette femme, et à ce harem atypique. Peut-être bien que Terra n’était pas une planète aussi dangereuse que cela, après tout... Elle y songeait encore en suivant des montagnes le long d’une gorge, suivant les consignes de la centaure pour rapidement quitter la zone et rejoindre la plus proche ville. Elle reviendrait, elle en avait la certitude... Et peut-être même plus tôt que prévu.