Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 45 dimanche 22 septembre 2013, 02:35:21

CAHIR

Il s’était adossé contre le mur, tenant ses côtes endolories. Le sang s’y échappait lentement, alors qu’il devait reprendre son souffle. Ce maudit garde ne l’avait pas loupé, et il en restait encore en haut. À tout moment, ils pouvaient descendre, et Cahir n’était clairement plus en état de se battre. Il respirait lentement, et ses pensées étaient tournées vers Adelyn, obnubilées par cette dernière. Il devait se remuer, descendre, et la rejoindre. Chaque seconde de perdue les mettait tous les deux en danger. C’est sur cette idée qu’il se mit à avancer. Sa main gauche était posée sur sa blessure, qui se trouvait à droite, afin de limiter la perte de sang, un réflexe humain, relativement inutile en la circonstance, mais apposer sa main apaisait un peu la douleur. Avec la droite, il se tenait contre le mur quand il se sentait tangué, et se mit à avancer. La route n’était pas très longue à parcourir. Il descendit prudemment les marches. Son équilibre n’était pas assuré, et il ne voulait pas tomber sur le sol. Il rejoignit la salle de détente, jonché des quelques soldats qu’il venait de tuer.

*Adelyn, pense à Adelyn !*

Pourquoi voulait-il tant se battre pour elle ? Il se mit à soupirer. Le sentiment qu’il éprouvait pour elle... Cahir avait été marié, mais il n’avait jamais ressenti un tel désir avec sa femme, qu’il avait épousé plus par sens du devoir que par amour véritable. Mais Adelyn...Il sentait que c’était différent. Il s’avançait encore, se disant qu’elle était là, juste en bas, posée sur Tonnerre, n’attendant plus que lui pour décamper de ce château de malheur. La blessure n’était fondamentalement pas si grave. Il y avait, sur Tonnerre, des trousses médicales, accrochées à la selle. Il pouvait se faire un bandage, désinfecter la plaie, et attendre que le corps cicatrice, voire même s’aider d’un élixir. L’Hirondelle lui ferait du bien, et apaiserait la douleur, tout en accélérant la cicatrisation de son corps. Dehors, il entendait des bruits, des voix et des hurlements. Les gardes avaient du réaliser que le corps de garde s’était mystérieusement ouvert. Il fallait qu’il se dépêche ! L’apatride avançait lentement, en boitant presque. Il n’y avait pas que sa plaie béante : ce maudit hallebardier l’avait frappé à plusieurs reprises.

*Tu es un Corbeau Noir, tu as fait partie de l’élite d’Ashnard ! Un guerrier d’exception ! Alors quoi ? C’est un simple petit coup de couteau qui va te mettre à terre ? AVANCE !*

Ses voix internes essayaient de l’encourager, et il atteignit l’escalier, le descendant lentement, claudiquant laborieusement. Remonter ses jambes lui faisait mal, car sa plaie se réveillait brutalement, provoquant des frissons et des élancements dans tout son corps. Des gouttes de sueur roulaient le long de son front quand il rejoignit enfin le corps de garde...

... Pour sentir un carreau d’arbalète frôler ses cheveux, filant juste au-dessus de sa tête, pour rebondir dans un creux.

« C’est eux ! L’apatride et la comtesse !
 -  Arrêtez-les, empêchez-les de fuir !
 -  Ils veulent foutre le camp ! »

Cahir soupira, voyant Tonnerre, juste à côté. L’adrénaline se mit à battre dans ses veines. Le cheval remua légèrement sa crinière, nerveux par les coups de flèches pleuvant autour de lui. Un simple cheval serait déjà parti, mais Tonnerre était un cheval de guerre. Son cheval. Les Ashnardiens savaient les dresser. Cahir soupira, et rejoignit son cheval.

« Allez... On se casse ! »

Il nota qu’Adelyn avait retroussé sa robe pour pouvoir passer. C’était malin. Lui, il aurait utilisé un couteau pour la fendre en deux, mais ça aurait gâché la robe. Les soldats se rapprochaient, mais seuls les arbalétriers étaient au sol. Ils tiraient précipitamment, sous l’effet de la nervosité, et mettaient du temps à recharger leurs armes. Cahir posa un pied sur la selle, et enjamba son cheval, atterrissant dans le dos d’Adelyn, et grimaça. Il attrapa les rênes du cheval, et donna un coup dessus.L’étalon s’é&broua, et se mit à s’avancer.

« Allez, allez, fonce, fonce !! »

Cahir multiplia les coups, et Tonnerre hennit, avant de filer, se mettant à galoper rapidement. Il traversa le pont-levis, alors que, depuis les remparts, des archers se mettaient à leur tirer dessus. Les flèches tombèrent autour d’eux, se fichant dans le sol. Tonnerre était trop rapide pour eux, et rejoignait la ville, dévalant la pente qui permettait d’accéder au château.

« Nous l’avons fait. Vous êtes libre, Adelyn ! » souffla Cahir.



LYRAËL

Cet incendie fatiguait Lyraël, tout en l’amusant. Comme tous les elfes, il méprisait les humains, ce qui ne l’empêchait toutefois pas de travailler pour eux. Si une vermine lui permettait de tuer de la vermine, il n’hésitait pas... Et, si ses missions impliquaient de tuer des elfes, alors il le faisait sans problème. Lyraël ne croyait pas vraiment à la supériorité de la race elfique, à la théorie des Aen Seidhe, les elfes anciens de sang-pur, mais il reconnaissait volontiers que l’humanité était pathétique. Des animaux, des porcs, uniquement préoccupés par le fait de baiser, faisant preuve d’une espèce d’inexplicable hypocrisie en s’efforçant de le nier, alors que toutes leurs actions étaient uniquement dominés par le sexe. Le même scénario, ceci dit, s’appliquait pour les elfes. Les contes et les ballades avaient fait des elfes des êtres purs, d’une bonté et d’une sagesse infinie... Foutaises ! Les elfes étaient arrogants, prétentieux, et les cités elfiques indépendantes acceptaient difficilement le fait que la plupart de leurs villes aient été reprises par les humains. Nexus, la capitale d’un important royaume dh’oine, en était le bon exemple. Pour beaucoup d’elfes versés dans l’Histoire, Nexus était jadis une cité elfique très développée, très cosmopolite, avant que les dh’oines ne prennent progressivement le contrôle, ce qui, du même coup, avait marqué l’âge des hommes, l’âge du mépris et de la faiblesse.

Il était amusé de voir toutes ces vermines grouiller autour de lui pour éteindre les flammes. L’incendie était criminel, ça ne faisait pas l’ombre d’un doute, et il ne pouvait venir que de cette proie que Lyraël devait retrouver. Lyraël n’avait pas directement traité avec Grandchester, mais avec son bras droit, celui qui servait à lui tenir le chibre quand il avait de le soulager. Narcisse le bellâtre... Aussi arrogant et raciste que son maître, mais Lyraël l’était aussi. Traquer ce dh’oine ne lui disait trop rien, mais, la fille... Une [i}]noble[/i]... Une noble ! Voilà qui, indéniablement, le changerait des paysannes qu’il trouvait dans les campagnes et terrorisait pour le compte de cet humain imbécile. Un seul homme ne pouvait l’effrayer. Aussi doué et adroit à l’épée soit-il, il ne pourrait rien faire contre lui.

Lyraël entendit alors le remue-ménage venant de l’extrémité du château. Il fronça son sourcil unique, se demandant ce qui se passait. Le feu l’avait absorbé, lui rappelant le goût joyeux des bûchers qu’il organisait dans les villages qu’il razziait, les hurlements délicieux, les craquements des bûches de bois et des os. Le feu était la purification, et Lyraël était très attaché à cette notion. Purifier par le feu. Il comprit rapidement ce qui se passait. Ayant une très bonne vision, il vit, au loin, un cheval, avec une femme en robe blanche.

« Ne partez pas si vite, voyons, j’ai un cadeau pour vous... »

Lyraël se mit à courir, sans chercher à dégainer son arc, et à tirer. Il était trop loin, et il y avait trop de gens qui couraient autour de lui, gesticulant en tout sens. Il renversa d’ailleurs un page qui était sur sa route. Ce dernier portait un seau rempli d’eau, qui se déversa sur le sol. Sans tenir compte des protestations de ce dernier, le Drow s’avança rapidement vers l’un des escaliers menant aux remparts. Il se mit à courir rapidement le long de cette dernière, en foulées rapides, respirant et inspirant. Le cheval se mit à hennir, il l’entendit très distinctement grâce à ses grandes oreilles, et s’arrêta sur une tour. Il grimpa l’escalier en colimaçon, montant rapidement, et arriva en hauteur, puis dégaina son arc, et se mit à viser. Il était sur le flanc, et voyait le cheval dévaler la pente.

Il pouvait tuer le cheval, tuer la femme, ou le guerrier. Le choix se fit rapidement. S’il tuait el cheval, leur course s’arrêterait, la garde leur mettrait la main dessus, et il ne pourrait pas s’amuser. S’il tuait la femme, il ne pourrait pas s’amuser avec elle, et profiter de sa beauté... Car cette dh’oine était belle, suffisamment pour qu’il se délecte de ses hurlements quand il la torturerait. Or, on ne pouvait pas vraiment entendre les morts hurler. Par élimination, il ne restait donc que l’homme.

Il portait une armure en ébonite. L’erreur classique serait de viser la nuque. L’ébonite était renforcée à cette distance pour éviter des chocs mortels. Sa flèche se briserait, mais Lyraël connaissait ces armures, et leurs points de faiblesse, les endroits où la protection était plus faible, à hauteur du bas du dos. Il nota que l’homme était blessé au flanc, ce qui représentait une autre ouverture possible... Il tenait les rênes à deux mains. S’il atteignait directement la peau, sa pointe havekar ferait des ravages, et ce d’autant plus qu’elle était imbibée d’un poison redoutable, qui augmentait sensiblement, au fil des heures, la toxicité du sang. Les élixirs de soin classique aggravaient encore plus l’état de ce poison, car un élixir augmentait la toxicité du sang.

Il visa soigneusement. Le plus important était de prendre son temps. Le cheval était en déplacement, à bonne distance. S’il y avait eu un peu plus de vent, le Drow n’aurait pas réussi un tel tir, mais l’air était calme. Il tendait son arc, et tira. La flèche s’envola dans les airs, décrivant une courbe furtive, la gravité l’appelant progressivement à elle. Lyraël était un franc-tireur elfe, un virtuose.

La flèche havekar atteignit sa cible, en plein dans le mille.

Il n’avait plus qu’à sortir du château, et retrouver les fugitifs avec ses hommes. À cette idée, un sourire mauvais traversa ses lèvres. Cette femme était vraiment belle.

Il lui tardait de la retrouver.



CAHIR

Il ne hurla pas. La douleur explosa, et coupa sa respiration. Ainsi, au lieu de hurler, il gémit, presque comme s’il toussait... Mais, en éternuant, du sang jaillit de sa bouche, atterrissant près de l’oreille d’Adelyn, alors qu’il sentit tout son corps se raidir.

*Poison !* comprit-il rapidement.

Impossible de s’arrêter, la garde allait les poursuivre. Cahir sentit la panique s’emparer de lui. Un humain normal n’aurait jamais pu réussir un tel coup... Et il comprit de qui il s’agissait quand la pointe de la flèche ennemie s’ouvrit dans sa plaie, formant comme des petits poignards qui lacérèrent son flanc. Il trembla sur place, ses doigts se crispant sur les rênes, son corps venant s’affaler sur celui d’Adelyn, manquant de la faire tomber. Cahir se mit à grogner, serrant ses lèvres, fermant les yeux, sentant une douleur ivre le traverser. Il avait entendu des histoires sur ces elfes qui imbibaient leurs flèches de poisons. Le poison avait une sorte d’effet anesthésiant, et empêchait les victimes d’hurler. Ainsi, une sentinelle ne pouvait pas prévenir les autres par sa souffrance, et se tortillait lentement sous la douleur. Cahir se surprit à pleurer, en sentant des frissons le parcourir. Il entreprit de se redresser, se sentant extrêmement faible.

Tonnerre était un bon cheval, et savait que rester sur la route n’était pas indiqué, car il y avait d’autres gardes. Il s’enfonça dans la forêt sans rechigner, tandis que, peu à peu, Cahir perdait pied avec la réalité. Il voyait les branches se succéder à d’autres branches dans un univers flou. Il avait envie de vomir, mais n’y parvenait pas, comme si tout son corps était en train de fonctionner au ralenti. Il avait très froid, et en même très chaud, et n’arrivait plus à bouger son corps. Tonnerre continuait à mettre de la distance, mais Cahir flottait, inconscient du temps qu’il mit, avant de lentement ralentir, en étant bien éloigné du château. Une minute ? Dix ? Une heure ? Non, il serait déjà mort...

Cahir tourna la tête vers sa plaie, et vit une flèche qui en ressortait... Ainsi que du sang, formant des rivières qui luis emblaient grotesques et énormes. Il tentait de parler, de dire à Adelyn de le laisser là, de fuir, mais il se sentait aussi faible qu’un vieillard sur le pas de la Mort...

« A... A... » marmonna-t-il, avant de défaillir.

Il tangua sur la gauche, et n’arriva pas à se retenir. Cahir glissa, et tomba lourdement sur le sol, s’écrasant sur le dos. Son pouls battait nerveusement, hurlant dans sa poitrine, et il tentait d’aspirer de l’air. Son front était étonnamment blanc, et il était agioté de spasmes nerveux. Tonnerre s’était arrêté, alors que Cahir voulait lui dire de partir. Il connaissait les effets de ce poison. On ne pouvait rien faire pour lui, à moins de le conduire devant un guérisseur chevronné... Mais ce genre de personnes n’existait pas en pleine forêt, à moins de tomber sur une vieille sorcière hirsute... Est-ce qu’Adelyn lui parlait ? Il ne l’entendait plus, comme si un voile le recouvrait. Il se mit à éternuer, crachant encore du sang.

Le poison se répandait dans tout son corps, augmentant la toxicité de son sang, jusqu’à un stade critique. Dans son état, Cahir n’avait pas pu entendre les bruits de pas se rapprocher... Et, même s’il n’avait pas été empoisonné, il ne l’aurait probablement pas senti, car l’individu qui s’approchait était quelqu’un qui connaissait la forêt, et qui veillait à faire le moins de bruit possible. Alors que Cahir gisait sur le sol, l’être se rapprocha entre les buissons, voyant un cheval vigoureux, qui attendait patiemment, une femme dans une belle robe, et un chevalier en armure noir, une flèche plantée dans le flanc. La créature estima rapidement qu’ils ne présentaient pas une menace, et s’avança.

« Ton homme est en train de mourir, femme, annonça-t-elle. Moi et mes sœurs vous prenions pour des éclaireurs venus nous traquer pour nous chasser, mais il semblerait que vous soyez plutôt des fugitifs. »

La femme qui venait de parler, dans le dos d’Adelyn, portait une longue épée en acier à sa main droite, des tatouages sur le corps, s’appelait Danaé, et était, entre autres choses, une Amazone.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 46 lundi 30 septembre 2013, 14:41:41

*Tandis que les flammes léchaient les murs du domaine avec une inlassable avidité, les flèches venant de divers archers et arbalétriers fusaient en direction d’Adelyn, affolant sa monture qui s’agitait de plus en plus. La jeune femme sentait sa poitrine vaciller, son cœur battant à un rythme bien trop soutenu tant la peur la transportait. Son regard tergiversait à bien des endroits, cherchant d’avantage Cahir que la venue des gardes qui semblaient grouiller comme des fourmis dans sa direction! Ses mains qui tenaient fermement rênes devinèrent moites, tremblantes sous la tension de sa futur arrestation.

Mais que faisait-il bon-sang ! Il mettait trop de temps à revenir et cela ne rassurait guère notre douce demoiselle qui commençait à croire qu’une catastrophe venait de se dérouler. E…Et si en voulant retourner jusqu’au portail, son chevalier s’était fait abattre pars l’un des soldats ? A cette idée, sa gorge se nouait, les larmes prêtes à se déverser une dernière fois… Car si Cahir ne revenait pas, elle tiendrait tout de même sa promesse, celle de ne pas l’abandonner. Pourtant, il était quasi certain qu’il n’aurait voulu se sacrifier pour rien mais elle était tout simplement dans l’incapacité de se mouvoir, comme si ses membres s’étaient raidis au point qu’elle ne puisse plus les commander ! La comtesse était tétanisée, complètement perdue, ses pensées s’entremêlant et l’empêchant de prendre une décision raisonnée.

L’espoir qu’il ne revienne s’estompait un peu plus à chaque instant mais, soudain, Cahir apparu en bas des escaliers, se tenant douloureusement les flancs et boitant…*

« Cahir! Dépêchez-vous! »

*Elle voulut descendre immédiatement de la selle pour aider son compagnon mais celui-ci ne lui laissa pas l’opportunité de faire quoique ce soit, la rejoignant rapidement malgré ses plaies. Il grimaçait à certains moments, inquiétant cruellement la jolie rouquine qui restait muette face à ses blessures et son assurance. Il la prenait toujours de cours et, après s’être installé derrière son dos d’un bond, il prit les rênes, donna un coup de talon sur les flancs de l’animal et fit galoper l’étalon, évitant de justesse quelques flèches qui filèrent vers eux.

Le cheval filait à une vitesse étonnante vers le pont-levis, guidé par la main experte de son maitre, tandis que la jeune femme tentait de se retenir sur la selle, son dos se planquant contre le buste de Cahir. Elle sentait son souffle près de son oreille, une respiration saccadée à cause de l’effort. Cependant, même si la belle enfant n’avait pu observer attentivement les blessures du guerrier, cette dernière soupçonnait fortement que celles-ci puisse être la véritable cause à son épuisement. Et pourtant, il ne se plaignait pas, se concentrant sur son unique objectif, celui  de se retrouver en dehors des remparts. Un but qu’il venait d’atteindre à l’instant.

L’apatride s’exclama de joie, ou de soulagement, en sentant le parfum de la liberté et le fit remarquer à Adelyn qui n’arrivait pas à se concentrer sur ce fait.

A vrai dire, avant qu’il n’ait pu l’apercevoir, la comtesse déchue s’était « déconnectée » de la réalité, son corps n’obéissant plus à aucune émotion. Elle ne s’était même pas rendu compte qu’ils avaient franchis le portail, tout son corps tremblant. E…Elle ne parvenait pas à y croire et sa vision s’obstruait, décontenancée par l’enchainement explosif des évènements et surtout, en état de choc. Y…Y-étaient-ils réellement arrivé ou bien n’était-ce que l’illusion que leur offrait un démon en mal de souffrance ?

Soudain, un gémissement sortit la demoiselle de sa torpeur, plus précisément la plainte de son compagnon qui venait de se raidir, écrasant légèrement la belle entre ses bras. Mais ce n’était pas le plus dérangeant… Elle venait de sentir quelque chose sur sa joue et, lorsque d’un mouvement brusque elle retira la trace de ce qu’elle pensait être un postillon, remarqua une marque rouge se dessiner sur sa peau… Immédiatement, malgré sa position assez incommode, tourna son visage vers Cahir et put voir de ses prunelles d’opaline qu’il y avait une flèche plantée au sein de la plaie béante de son partenaire, lui procurant une douleur certainement insoutenable !*

" CAHIR ! "

*Elle n’avait pu s’empêcher de crier son nom, complètement paniquée par ce qu’elle pouvait voir ! Elle restait figée, incapable de réagir face à ce qui se déroulait sous ses yeux affolés…*

" A..ARRÊTEZ-VOUS ! J…Je vous ordonne de vous … "

*Mais rien à faire, le chevalier ne semblait même pas l’entendre, soucieux de partir le plus loin possible de la demeure de Grandchester. La jeune femme le voyait tanguer, tremblant de tous ces membres, n’arrivant même plus à supporter son propre poids qui vint donc s’affaler sur ses frêles épaules. Dépourvue de force, elle n’était arrivée à supporter leur deux masses que grâce à son appuie sur la monture, étant à deux doigts de chuter. Il émit un nouveau gémissement, suivit d’un grognement qui illustrait assez bien à quel point cette meurtrissure le faisait souffrir.

Le voir dans un tel état inquiétait la jolie rouquine qui était de plus en plus tendue, comprenant qu’il ne servait à rien de crier pour le remettre sur la voie de la raison. Il ne s’arrêterait pas, même si sa vie en dépendait. Devant une telle impuissance, elle se mit à trembler à son tour, complètement affolée. Que devait-elle faire, dire, penser… ? P..Pourquoi l’avait-on visé lui plutôt qu’elle ?!
Subitement, elle sentit le poids de Cahir se défaire de son dos, celui-ci basculant vers la gauche, n’ayant plus la force de se retenir… Avant même que cela puisse surprendre Adelyn, celle-ci faillit également tanguer n’ayant plus les bras du chasseur qui l’enlaçaient en tenant les rênes pour la retenir. D’un réflexe inouï, elle se rattrapa tant bien que mal, ne subissant pas le même sort que son « gardien » qui s’était lamentablement écrasé contre le sol terreux de la forêt ! Sans attendre, elle stoppa la monture dans sa course sans trop de soucis, s’élançant par terre d’un bond ! La candide demoiselle n’avait pas pesé le contre de sa réaction subite, salissant sa robe au passage lorsqu’elle trébucha dans la boue et se faisant un peu mal à la cheville. Mais qu’importent les robes, l’hygiène et les petites blessures futiles. Rien ne comptait plus à ses perles bleutées que de retrouver l’être qu’elle aimait, qui gisait sur l’humus. Elle se jeta sur lui, prenant tout de même garde de na pas toucher la plaie…*

" CAHIR !!! "

* Peu lui importait à présent d’agir de manière spontanée, n’ayant plus de barrières qui la retenait loin de l’apatride. La belle posa ses mains sur ses épaules, le secouant frénétiquement en voyant ses yeux se fermer, son regard plongé dans le néant. Sans pouvoir retenir d’avantage des larmes naissantes du sein des portes de son Âme, ses lèvres tremblotaient alors que ses mains se resserraient d’avantage sous les émotions.*

" CAHIR ! J.. Je vous en supplie ! R..Restez avec moi ! Je vous en conjure ! Ne me laissez pas ! N..Ne m’abandonnez pas ! "

*Sa voix criarde trahissait tous ce qu’elle pouvait ressentir, sanglotant nerveusement. Elle ne savait plus quoi faire, complétement désespéré. Elle… Elle voyait l’homme qu’elle aimait s’éteindre sans qu’elle ne puisse agir. Elle ne voulait pas ! Il ne pouvait pas la laissez après l’avoir délivré de sa prison, ça ne pouvait pas se terminer ainsi ! Elle refusait d’y croire et pourtant, elle le voyait défaillir… Il s’en allait. Devant une telle évidence, un gémissement s’arrache des lèvres fines de notre pauvre aristocrate. Alors que quelques secondes à peines s’étaient écoulées, elle n’agissait non plus de manière violente en la bousculant pour le voir revenir mais se faisait plus douce, comprenant qu’il n’y avait plus d’espoir, à moins de rencontrer un shamane.*

" C..Cahir… N...Ne me laissez pas… "

*Elle le suppliait bien que se fut inutile, ne s’imaginant à aucun instant de vivre dans un monde sans lui. La délicate rousse avait toujours ses mains posées sur les épaules de l’apatride et approchait son visage du sien, déplaçant doucement l’une de ses mains afin de caresser sa joue comme s’il s’agissait d’une poupée de porcelaine, l’effleurant de ses doigts. Ses larmes glissaient le long de ses joues pour s’échouer sur celles de son sauveur alors que dans un murmure, elle avoua pour la première fois ce qu’elle ressentait pour lui.*

" J…Je t’aime Cahir… N…Ne pars pas… J..J’ai tant besoin de toi… "

*Pour la première fois, Adelyn venait de le tutoyer, tant bien même qu’il n’était plus conscient que pour l’entendre. Ses pleures se firent plus intenses et, sans comprendre pourquoi, elle ne put se retenir de déposer un chaste baiser sur ses lèvres, non pas parce qu’elle croyait qu’il allait se réveiller miraculeusement comme dans les contes de fées, mais parce qu’au contraire, elle savait que c’était surement la dernière fois qu’elle aurait l’occasion de le faire.

Son cœur tambourinait dans sa poitrine et sa gorge se nouait… Mais alors qu’elle allait se remettre à pleurer à chaudes larmes, une voix féminine l’interrompit, une voix qui semblait à la fois proche et lointaine. Le belle rouquine se retourna lentement, écoutant les paroles funestes de cette inconnue qui ne lui apprenait absolument rien. Ses prunelles rougeâtres et humides observèrent cette mystérieuse personne, la détaillant rapidement du regard. A n’en pas douter que c’était une guerrière vu son équipement et sa tenue de combat. M..Mais que faisait-elle au beau milieu d’un bois appartenant à Grandchester ?

Avant qu’elle ne puisse lui poser une quelconque question sur son identité, la jeune femme se présenta vaguement comme étant une fugitive qui fuyait les terres du lord qui était à sa poursuite, comme elle. Ce n’était donc pas une ennemie mais pour autant, la considérait-elle comme une alliée ? Qu’importe à présent, son seul vrai « ami » s’effaçait de la surface de Terra, mourant devant ses yeux embrumés.

Dans une autre circonstance, la jolie rousse aurait été aimable, se présentant avec une courtoisie exacerbée. Mais ici, elle n’avait plus la force de se mentir à elle-même et la seule chose qu’elle arriva à prononcer à cette étrange inconnue fut un message de détresse, sa voix faiblarde s’étouffant dans quelques sanglots.*

" Y…Y-a-t-il un moyen de le sauver…. ? J..Je vous en prie… Q..Qui que vous soyez, je… Je vous donnerai tous ce que j’ai pour l’aider…"


*En répétant cette phrase, Adelyn avait relevé son visage et ses prunelles pétillaient, fixant cette femme venue de nulle part, gardant un dernier espoir de sauver Cahir bien que sa mine semblait plus pâle qu'elle ne l'avait jamais été.*

Les Amazones

Légion

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 47 mardi 01 octobre 2013, 01:59:49

Danaé, Charis, et Sonia formaient un trio d’Amazones qui, depuis une semaine, se reposaient dans les grandes forêts du domaine de Sire Grandchester. Elles étaient arrivées ici, en allant vers le Temple d’Elua, une ancienne divinité qui, de manière fort curieuse, n’avait pas encore été déclarée comme divinité païenne par l’Ordre. Elles y allaient pour répondre à une demande aide que la Horde avait reçu. Elua était une Déesse proche de la Déesse-mère des Amazones, et il était fréquent que des Amazones blessées ou épuisées se rendent auprès des sanctuaires d’Elua pour se reposer. Visiblement, les prêtresses d’Elua avaient peur du seigneur local, et craignaient que ce dernier ne cherche à les assiéger. Les trois Amazones étaient arrivées il y a environ une semaine, et n’avaient pas rejoint immédiatement le temple, préférant d’abord surveiller les environs. Elles avaient ainsi remarqué que le peuple, sans abhorrer Grandchester, ne l’aimait pas particulièrement. Elles avaient appris qu’ils appréciaient surtout son père, et qu’ils vouaient globalement une haine commune aux non-humains, ces derniers étant fréquemment attaqués par des bandes d’elfes sauvages de la Scoia’tael, un important mouvement terroriste non-humain qui œuvrait à Nexus et dans les royaumes environnants.

En restant près du château principal, les Amazones estimaient qu’elles avaient de meilleures chances de protéger les prêtresses d’Elua. Elles se nourrissaient en braconnant dans la forêt, où la chasse était interdite sans une autorisation du seigneur, et interdite par défaut dans les terrains où l’homme chassait. Elles avaient eu vent de la fête que Sire Grandchester organisait en l’honneur de son alliance prochaine avec les Crawford. Il cherchait sans doute à raffermir son autorité, ce qui expliquait pourquoi il attaquait Elua. La religion était un contrepoids du pouvoir séculier, et, si l’Ordre n’avait pas encore supprimé Elua, c’était probablement parce qu’elle exerçait encore, ici et là, une bonne influence. Elua était une divinité ancestrale, une Déesse, ce qui faisait que son culte était féminin. Naturellement, l’Ordre Immaculé ne pouvait tolérer une telle chose, mais, bien qu’il soit puissant, l’Ordre ne pouvait pas encore supprimer l’intégralité des anciens cultes.

Danaé avait entendu le cheval arriver, et avait vu, au loin, l’incendie dévorer le château. Elle était alors juchée au sommet d’un vaste arbre, profitant du couvert de la nuit pour surveiller les abords de leur campement. En voyant les hautes flammes, elle avait compris que quelque chose avait dérapé au château, et avait envisagé de se rapprocher pour en savoir plus. Finalement, c’était le château qui était venu à elle. Elle s’était déplacée sur une branche en voyant le cheval se rapprocher. Un destrier de guerre, qui avançait rapidement. Le cheval l’avait dépassé, mais pas de longtemps... Elle avait ainsi eu le temps de voir un homme en armure, ainsi qu’une femme à la beauté époustouflante, et dont la belle robe blanche laissait entendre qu’elle n’était pas une servante.

*Sa beauté correspond à la description que j’ai entendu de l’épouse de Grandchester...*

En se rendant dans les villages, elle avait entendu plusieurs paysans, dans une auberge, discuter de la Crawford. Certains des serfs allant au château juraient l’avoir vu, et certifiaient qu’elle était d’une beauté fulgurante, avec une magnifique chevelure rousse, et un corps qu’on aurait dit façonné par les Anges. Maintenant que Danaé la voyait, même avec la crasse, la sueur qui plaquait quelques mèches de cheveux sur son visage, et la panique dans son corps, elle savait que cette femme devait être la Crawford... Adelyn Crawford. L’homme, en revanche, ne lui disait rien, mais elle identifia rapidement son armure.

*De l’ébonite ?! Ici ? Impensable !*

L’ébonite était un matériau extrêmement rare, qu’on ne récoltait que dans certaines mines, généralement détenues farouchement par les nains, et qui permettait, en étant travaillée, de permettre d’avoir des armures redoutables. L’ébonite était la spécialité ashnardienne, et les armures de leurs soldats d’élite étaient forgées en ébonite. En croiser un par ici tenait du prodige... Un vulgaire mercenaire n’aurait jamais du se payer un tel équipement, et Crawford semblait désespérée devant l’état de son chevalier. La flèche qu’il avait reçu n’était pas dans un endroit sensible, et le fait que le cheval n’ait pas décampé signifiait qu’il était éduqué, dressé. Il restait près des deux individus, et Danaé finit par intervenir, quand elle fut convaincue qu’il n’y avait personne qui les poursuivait.

*Ils étaient en train de fuir... Et je n’ai pas vu de mouvements dans les villages suggérant une révolte... Cependant, on disait que Miss Crawford cherchait à échapper à son mari... Cet homme a du l’aider.*

Ceci n’expliquait pas l’incendie ou l’armure en ébonite, mais la curiosité de Danaé avait été piquée à vif. Elle s’était donc rapprochée, sortant de l’ombre. En l’entendant, la femme s’était retournée, et, dans ses yeux, Danaé put y lire une détresse sincère. Qu’on puisse à ce point éprouver du chagrin pour un mâle était un concept assez difficile à saisir pour une Amazone comme elle. Les hommes avaient fait d’elle une esclave avant qu’elle ne rejoigne les Amazones, et, même si elle savait que des femmes étaient aussi des esclavagistes, pour elle, ce monde était un monde d’hommes, de mâles. Si la Déesse-mère avait estimé que seules les femmes pouvaient être des Amazones, ce n’était pas sans raison.

« Y…Y-a-t-il un moyen de le sauver…. ? J..Je vous en prie… Q..Qui que vous soyez, je… Je vous donnerai tous ce que j’ai pour l’aider… »

Danaé regarda la femme, sans rien dire, avant de finalement parler, au bout d’une dizaine de secondes :

« Tu n’as pas l’air d’avoir grand-chose, femme. La seule chose que tu pourrais décemment offrir est ton corps. Mais je ne suis pas marchande des corps. »

La prudence imposait de les laisser là, mais les Amazones n’étaient pas des lâches. Cette femme pouvait avoir des renseignements sur Grandchester.

« Je ne peux rien faire pour ton mâle, je ne suis qu’une guerrière. Cependant, ma sœur Sonia est chamane, et elle pourra peut-être l’aider. Tu vas devoir m’aider à porter ton mâle. »

Une armure en ébonite était plutôt lourde, et Danaé ne restait qu’une femme, bien qu’elle soit robuste. Elle attrapa Cahir par une épaule, et le souleva avec l’aide de la femme. Son campement n’était pas éloigné, et elle savait que le temps leur était compté. Les Amazones étaient des femmes de voyage, et l’hospitalité faisait partie de leur culture. L’hospitalité était entendue au sens large. Le duo se mit à s’avancer, s’enfonçant entre les arbres. Il leur faudrait quelques minutes pour rejoindre le camp, et, en approchant, Danaé s’arrêta alors, et poussa un hululement. Un curieux cri ressemblant à celui que ferait une chouette, et qui consistait en fait à alerter les autres. C’était un message codé. Le hululement signifiait qu’elle ne rentrait pas seule, et avait besoin d’aide pour quelqu’un d’autre. D’autres messages codés transmettaient des messages différents : des ennemis approchaient, elle rentrait seule, elle était blessée, etc...

« Nous approchons, femme. »

Son mâle ne disait rien, mais Danaé pouvait entendre son pouls battre, et voyait parfois ses paupières remuer légèrement. Il était toujours en vie. Rapidement, les deux femmes rejoignirent, au milieu des arbres, une sorte de butte surélevée avec un feu de camp crépitant autour de deux petites tentes. Deux autres femmes étaient près du feu, et se redressèrent lentement quand Danaé s’approcha.

« Que se passe-t-il, ma sœur ? » demanda Charis.

Danaé ne répondit pas sur le coup, et avança encore un peu, jusqu’à pouvoir coucher Cahir sur une sorte de couchette de fortune.

« Ce mâle a besoin de soins... Et cette femme, si je pense ne pas me tromper, est la fiancée de Grandchester.
 -  Vous êtes bien loin de votre château, femme, nota Charis. Et lui ? Il est habillé comme un Ashnardien... »

Charis, contrairement aux autres Amazones, venait de Terre, et non de Terra. Elle avait cependant réussi à très bien s’accommoder à ce mode de vie. Sonia, qui était en train de faire cuire un gros poulet que Charis avait récupéré au poulailler d’une ferme, se releva, et se rapprocha. Elle remarqua la flèche, et Danaé s’écarta, tandis que Sonia, tout en se frottant les mains, s’assit devant l’homme. Elle tâta des doigts son pouls.

« Du poison », nota-elle rapidement.

La magie se mettait à irradier autour d’elle.

« Retire la flèche, Danaé. »

Danaé obtempéra. Le corps du mâle n’émit même pas un soubresaut. La flèche se retira, et Danaé repéra la pointe en grimaçant.

« Havekar. Je ne suis pas étonnée, j’ai vu des corps dans les cimetières des villages environnants. Ils avaient été tués par des flèches similaires.
 -  Il faut retirer l’armure. »

Sonia parlait rapidement, et Danaé obtempéra. Charis restait en retrait, observant silencieusement Adelyn, tout en surveillant le poulet, qui tournoyait sur sa broche. Une armure en ébonite était composée de plusieurs morceaux savamment reliés entre elles, et les Amazones retirèrent les appuis.

« Le haut suffira. »

On ôta le haut de l’armure, révélant une sorte d’élégant vêtement noir. Il était indéniablement de facture ashnardienne. Sonia le retira également. La vision qu’il y avait sous le vêtement était sinistre. Les veines de Cahir étaient noircies, ressortant de son corps, formant, sous sa peau, des tracés sinueux faits d’encre. De grosses plaques pâles recouvraient son corps, et on pouvait désormais mieux voir que l’homme suait abondamment.

« Diable... Le poison a bien avancé. Je vais avoir besoin de travailler seule... »

Danaé comprit, et aida la femme à poser le mâle dans l’une des deux tentes. Danaé se retourna ensuite vers Adelyn.

« N’aie pas peur, femme, ton mâle est entre de bonnes mains. »

Danaé essayait de se faire rassurante, mais elle connaissait le poison que les Havekars distillaient. Rares étaient les humains à y survivre, mais elle avait pu voir, sur le corps de l’homme, quelques lointaines cicatrices. C’était un guerrier, un homme costaud, quelqu’un qui avait déjà flirté avec la mort. Peut-être serait-il assez fort pour y survivre ?

« Je m’appelle Danaé. Elle est Charis, et celle qui soigne ton mâle ashnardien est Sonia. Je me doute que tu ne dois avoir qu’une envie, mais tu ne peux pas rentrer dans cette tente. Pour soigner ton mâle, expliqua Danaé, Sonia va établir un lien magique entre elle et lui, et ta présence pourrait perturber ce lien. Tu peux rester auprès de nous, tu as l’hospitalité des Amazones. »

Charis continuait à regarder Adelyn d’un air légèrement soupçonneux. Elle était très certainement curieuse, comme Danaé, mais il suffisait de voir cette femme pour constater qu’elle était troublée, sur les nerfs, et qu’elle tenait beaucoup à cet homme... Probablement autant qu’une Amazone tenait à ses propres sœurs.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 48 jeudi 17 juillet 2014, 01:27:42

*Un silence quelque peu oppressant s’était installé à l’instant où elle avait supplié cette étrangère de porter secours à Cahir, ne connaissant rien de cette personne ni de ses intentions. La jeune femme qui observait calmement Adelyn pouvait à tout moment la laisser tomber ou pire, exploiter son malheur pour en tirer profit d’une quelconque manière. Cela aurait traversé l’esprit de n’importe qui, sauf celui de notre jolie rouquine qui n’agissait non plus avec prudence mais plutôt avec une inconscience déconcertante pour quelqu’un qui venait de subir autant de mésaventures en si peu de temps. À croire que l’état aggravé de son gardien lui faisait perdre pied avec toutes notions de sécurité. De toute façon, si cette inconnue avait eu de mauvaises intentions, rien ne l’empêchait d’agir vu la précarité de nos deux protagonistes.

Lorsque la dite inconnue lui répondit, notre demoiselle se crispa, avant de rougir furieusement de sa candeur exacerbée. En lui promettant de donner tout ce qu’elle avait, elle pensait surtout à son collier et sa boite à musique également qui pouvait couter son pesant d’or, mais certainement pas à sa propre personne. Elle n’arrivait pas à se faire à l’idée d’être sujette à l’esclavage et trouvait l’idée peu appréciable ! L’avantage était que son interlocutrice ne semblait pas en proie à vouloir marchander son corps, s’aguichant de la lourde tâche d’aider deux fugitifs hautement recherchés sans la moindre monnaie d’échange… Surement n’avait-elle pas eu vent de ce qu’il venait de se passer au sein du fort de Grandchester, ne pouvant donc même pas deviner l’identité de notre jolie rousse.

Cette dernière trouvait la guerrière extraordinairement charitable pour ainsi aider deux vagabonds dont l’un grièvement blessé. Peut-être était-ce dû à son côté combattante ? Cela se voyait qu’il ne s’agissait pas d’une simple chasseuse, vu les armes qu’elle avait en sa possession, mais notre Lady avait tout de même demandé un certain soutien, n’ayant guère d’autre choix. C’était une triste réalité mais il faut le dire, elle n’avait aucun rudiment dans tout ce qui était combat mais également en matière de soin. Après tout, la belle n’avait rien connu d’autre que la tranquillité de son petit domaine, la sérénité de sa chambre et les injuries de sa sœur ainée. Elle avait des connaissances mais en bien des futilités telles que la danse ou la calligraphie… Toutes des choses qui concrètement, ne lui servaient à RIEN ! Alors, qui que soit cette étrangère semblant venir du ciel ou de la terre, ce bel oiseau de paradis aventuré loin de son nid, elle ne pouvait que mieux connaitre ce genre de situation que notre désinvolte petiote.

La guerrière utilisait un vocabulaire assez spécifique pour désigner Cahir qui perturbait la jeune femme… Un « mâle »… ? Cela ne se sentait pas dans le timbre de sa voix mais à utiliser ce genre de mot indiquait à notre pauvre enfant que sa nouvelle coéquipière ne semblait pas apprécier les hommes. C’était peut-être juste une mauvaise interprétation de ses paroles mais c’était ainsi que sonnait ces paroles à ses oreilles. Enfin, ce n’était qu’un détail car après tout, elle venait d’accepter d’aider le chasseur qui gisait au sol, ayant l’idée de l’amener chez sa sœur qui pouvait peut-être le soigner. Ce « peut-être » terrifiait notre comtesse déchue mais au moins, il y avait un petit espoir que celui qui faisait palpiter son cœur, que celui qui venait de lui offrir la liberté puisse s’en sortir vivant. C’était tout ce qui importait à présent et si la délicate donzelle n’était débrouillarde, elle était prête à n’importe quel sacrifice pour le revoir sur pied.

L’heure n’était pas aux présentations et même si la question de savoir à qui elle s’adressait lui brûlait les lèvres, Adelyn obtempéra et se releva maladroitement, les yeux encore rougis par les larmes. Il fallait amener Cahir jusqu’au campement de sa salutaire rencontre et ça n’allait pas être de tout repos pour la jeune femme qui était effroyablement faible. Si ses jambes étaient un peu plus robustes grâce à la pratique de la danse, elle n’avait hélas pas beaucoup de force dans les bras et les exercices d’endurance comme celui qu’elle allait devoir accomplir étaient un véritable supplice, sans parler de l’état de fatigue dans lequel elle se trouvait. Cela faisait maintenant plusieurs jours qu’elle était sujette aux insomnies et ne dormait qu’une fois sa limite d’éveille franchis. À ce rythme effréné d’activités, il était normal qu’elle s’affaiblisse et que par conséquence, porter l’apatride sans s’effondrer relevait du miracle. Mais encore une fois, il fallait qu’elle trouve cette énergie en elle sans vraiment en avoir le choix. C’était ça ou bien voir mourir son preux chevalier.

Tandis que la belle guerrière soulevait son compagnon d’un côté, notre rouquine s’efforça de se redresser sur ses jambes en attrapant l’autre épaule libre, le relevant et suivant les pas de sa guide. Cahir était véritablement mal en point et du sang s’échappait de sa plaie ouverte alors que sa respiration saccadée était la seule chose qui pouvait rassurer notre petiote. C’était l’unique détail qui lui permettait de savoir qu’il était encore en vie, bien qu’il ne soit plus conscient.

La jeune femme à la chevelure flamboyante titubait, se rattrapant à chaque instant sur ses pas un peu gauches, observant avec inquiétude le visage du mercenaire. Pour la première fois depuis qu’elle l’avait rencontré, aucun de ses regards n’étaient là pour la réconforter, ces prunelles closes. Elle voulait à nouveau se plonger dans ses yeux turquoises, voir cette lueur qui lui donnait sans savoir pourquoi des frissons. Elle voulait à nouveau sentir ce sentiment qui lui avait permis de s’enfuir de sa prison dorée… Celui d’être aimé. Elle était presque certaine qu’il ne ressentait pas la même chose qu’elle mais au moins, il était sincère avec elle et l’appréciait vraiment, sans quoi il ne se serait jamais mis en danger pour sauver sa vie… Elle lui devait tant…

C’était ces pensées qui la firent avancer, s’engouffrant plus profondément dans les bois malgré l’exténuation qui se lisait sur son visage. Des perles de sueurs glissaient le long de son front tandis que des mèches rebelles se collaient à sa peau, sa respiration essoufflée. C’était une bonne raison que pour garder le silence et continuer à marcher sans parler. Qu’aurait-elle pu dire à cette personne qui prenait la peine de la secourir sans savoir les conséquences d’un tel acte ? En y repensant, notre lady s’en voulait de n’avoir rien dit sur sa condition mais elle n’avait eu ni le temps, ni l’envie… Elle voulait oublier son passé, ne plus jamais repenser à ce qu’il venait de se dérouler…. Elle n’était ni comtesse ni gitane, elle n’était à présent plus qu’une ombre qui devait se matérialiser pour redevenir quelqu’un dans ce monde. Pour ça, il fallait d’abord oublier la personne qu’elle avait été, reprendre tout depuis le commencement. En serait-elle capable ? L’avenir lui dira…

Soudain, un étrange bruit l’extirpa de ses réflexions, un cri d’oiseau qui semblait extrêmement proche. Immédiatement, Adelyn tourna son visage vers celui de la jeune femme qui l’aidait à porter Cahir, comprenant avec surprise que le hululement venait  d’elle. Était-ce un message codé pour ne pas se faire repérer ? Ça pouvait sembler évident pour la plupart des gens mais notre protagoniste n’avait encore jamais vu en vrai de telles choses… Comment arrivait-elle à faire un tel son ?

Pressant le pas, la pente qu’elles surmontèrent n’était franchement pas forte mais se fut suffisant que pour épuiser les dernières forces de notre comtesse dont la respiration se faisait beaucoup plus lourde. Mine de rien, l’apatride avait un certain poids et l’armure qu’il portait n’arrangeait rien à cela !

Lorsqu’elles furent arrivées en haut de la butte, notre petiote était lessivée tandis que deux nouvelles personnes firent leur apparition. Elles se trouvaient près d’un feu de camps et semblèrent intriguée par la curieuse compagnie de leur consœur.  En temps normal, la jolie rousse se serait présentée et aurait montré une certaine gêne à les importuner de la sorte mais il faut le dire, elle n’avait pas la tête à ça ! Cette dernière était bien trop préoccupée par l’état de Cahir que pour commencer à discuter avec des inconnues comme si de rien n’était, elle ne pouvait tout simplement pas faire les choses ainsi.

Rapidement, elle assista celle qui l’avait aidé, posant délicatement le chevalier sur une surface plus ou moins confortable, s’affaissant à ses côtés tant sa fatigue se faisait sentir. Il fallait qu’elle reprenne son souffle et surtout, qu’elle se calme. Contrairement à ce que pouvait laisser montrer le visage éreinté de la demoiselle, celle-ci ressentait une énorme pression, ses mains ne pouvant s’empêcher de trembloter. Toutes ces choses nouvelles, la peur de perdre un être qui lui était cher… Elle ne savait plus ni comment penser ni comment agir. Perdue au milieu de nulle part avec une femme guerrière et ses acolytes, même ses songes les plus fous ne s’étaient pas imprégnés d’idées aussi grotesques et farfelues ! Si sa paume tremblante ne touchait pas Cahir à l’instant, surement aurait-elle douté de l’authenticité de cette situation.

Mais alors qu’elle restait aux côtés de l’ancien soldat, l’une des phrases que venait de prononcer la belle guerrière sortie tout droit d’un rêve. La pétillante lady se tourna vers ses  « hôtes », ses prunelles d’opaline fixant ces dernières avec une certaine frayeur. E…Elle savait depuis le début qui elle était et pourtant, elle avait accepté de l’aider ? E..Était-elle folle ou simplement inconsciente ? Savait-elle le risque qu’elle encourrait en venant à sa rescousse ? Sa comparse ne semblait non plus inquiétée, s’étonnant juste de la présence de la comtesse en ces lieux. Notre belle enfant ne savait que répondre, ses lèvres se figeant tant elle était surprise que cette étrangère dont elle ne connaissait rien puisse tirer de telles conclusions rien qu’en l’ayant un peu observé ! Ce n’était pas très rassurant mais en fin de compte, c’était un poids qui se dégageait des frêles épaules de notre pimprenelle.

Ensuite la troisième femme, jusqu’alors restée distante, s’approcha d’Adelyn et de Cahir, prenant hâtivement le pouls de ce dernier, son expression faciale n’annonçant rien de bon…. Ni même le mot qu’elle venait de formuler.

O..On leur avait tiré des flèches empoisonnées ?! C’était quelque chose qu’elle ignorait (comme beaucoup de choses, à vrai dire) et savoir que ce n’était non pas la blessure mais le poison qui tuait à petit feu son cher et tendre chevalier lui noua la gorge, complètement chamboulée par cette information. Déjà qu’une simple blessure pouvait avoir de graves conséquences, si en plus on mettait du poison…  A.. Y-avait-il une réelle chance de survivre ? Les minces espoirs de la jolie rouquine sombrèrent en elle, se rendant à l’évidence qu’une guérisseuse ne suffirait pas sans contrepoison. Elle serrait des poings, sa détresse surmontant toute la détermination qu’elle avait cumulée en rejoignant la guerrière.

Elle voulait pleurer mais… I..Il n’était pas encore mort. Elle ne pouvait pas se permettre de verser des larmes alors que celui qu’elle aimait était en vie, luttant contre le mal qui le rongeait petit à petit ! Il fallait qu’elle garde confiance, même si toutes ses attentes étaient dirigées vers la shaman dont l’aura mystérieuse l’imprégnait d’une étrange sensation. La comtesse ne laisserait pas tomber Cahir… J..Jamais.

Mais alors qu’elles retirèrent la flèche et les effets personnels du blessé, la délicate jeune femme  se pétrifiait de plus en plus, sous le choc. Qu’était-ce que ces « Havekars » aux flèches meurtrières… ? E. Était-ce ces elfes qu’elle avait vus aux abords du château ? Qui étaient-ils pour que Grandchester puisse solliciter leurs aides ?

Le plus inquiétant fut lorsque ses yeux embrumés observèrent pour la première fois le torse nu de l’Ashnardien, découvrant les dégâts de la toxique sur son organisme. Elle plaça ses mains sur sa bouche, étouffant ce qui se rapprochait d’un petit couinement. Surement était-il un très bel homme en temps normal mais les marques pâles qui arpentaient la surface de sa peau et les veines sombres qui ressortaient de son épiderme gâchaient tout du spectacle. Des perles de sueurs recouvraient tout son corps mais malgré cela, notre douce lady avait envie de le prendre dans ses bras comme on pourrait le faire à un malade sauf qu’elle ne ressentait nulle pitié, au contraire. E…Elle se sentait coupable et aurait préféré se retrouver à sa place plutôt que de le voir agonisant, trouvant cela injuste qu’il pait pour ses fautes à elle.

Pendant tout ce temps, elle n’avait pas bougé d’un millimètre, complétement perturbée par cette vision d’horreur. Son corps ne réagissait plus, perdant peu à peu le contrôle de ses mouvements. Adelyn ressentait une sensation assez désagréable, son ventre se nouant et ses membres se contractants sans raison apparente.  Des nausées lui prenaient l’estomac mais bizarrement, rien ne sortait… Que se passait-il… ?

Puis, un instant seulement, son esprit fut assez attentif pour comprendre qu’on emmenait celui qui était à la base de toutes ces réactions insolites de sa personne. Sa main s’était enlacée dans celle de Cahir, par réflexe, comme si elle avait peur de ne pas le revoir si elle le lâchait. Ses prunelles brillèrent, complétement perdue.

P..Pourquoi ne pouvait-elle pas le suivre dans cette tente ! P..Pourquoi ces femmes l’empêchaient de soutenir la seule personne qui ne lui avait jamais fait de mal, qui fut là lorsqu’elle avait besoin d’aide !? Qu’allaient-elles lui faire !? P..Pourquoi ceux qu’elle aimait devaient-ils partir d’une manière ou d’une autre !? Non, elle ne voulait pas se défaire de sa main, il fallait qu’elle le sente car après tout, s’il n’était plus, pourquoi donc existerait-elle ? Elle n’avait ni chemins, ni destin… Tous ce qu’elle avait connu, il fallait qu’elle le bâcle sans plus jamais se retourner pour apercevoir les chimères de son passé et, dans sa tête, Cahir était la clef pour lui permettre de réussir cette épreuve…

Et pour ça, fallait-il encore qu’il survive.

C’est en comprenant cela et après avoir entendu les paroles de la chasseresse qu’elle lâcha sa prise, restant assise. Lorsque sa main laissa filler celle de l’apatride, elle ressentit soudain un grand vide, un sentiment de solitude qu’elle n’avait jamais connu auparavant. À vrai dire, elle aimait se retrouver seule. Pourquoi donc avait-elle changé..? Était-ce une bonne chose que… Que de s’attacher réellement à quelqu’un ? Pour notre petiote, s’était la pire torture qu’on ne lui avait jamais fait subir… Son cœur semblait brisé, ne battant que par dépit.

Malgré ses sombres réflexions, la pauvre demoiselle restait en alerte, écoutant tout ce qu’on pouvait lui dire bien que son visage restait imperceptible. Mais étant donné qu’on lui avait toujours appris à regarder ceux à qui on parlait, son regard bleuté contempla la dénommée Danaé.

Ainsi donc, il s’agissait d’Amazones… La comtesse déchue en avait entendu parler mais c’était bien la première fois qu’elle en voyait une pour de vraie. Enfin, trois pour le coup ! De ce qu’elle savait, il s’agissait de femmes braves et fortes mais assez mal vu par les hommes de l’aristocratie. Pour ces derniers, il était impensable que des femmes puissent prendre le fer et combattre comme des hommes ! Savoir qu’elle était tombée sur ces dites femmes aurait dû l’apaiser, lui assurant qu’elles ne travaillaient au nom d’aucun lord, d’aucun prince ou monarque de pacotille. Pourtant, rien n’enleva de l’esprit la représentation du corps de Cahir meurtrit à la fois par sa blessure et par ce poison... Elle aurait dû se réjouir d’être enfin à l’abri… P..Pourquoi cela la laissait-il indifférent ?

Cependant, quoique fusse ses inquiétudes, il fallait au moins remercier ces femmes qui faisaient leur possible pour l’aider. Adelyn observait brièvement ses interlocutrices, s’attardant un instant sur la fameuse Charis avec qui elle échangea un regard. Elle était jolie, comme ses deux autres « sœurs » à vrai dire, et semblait plus discrète que les autres membres de la bande. Mais ce n’était pas le plus étrange… Elle portait en effet une tenue bien particulière, une sorte de… Blouse ? Et un pantalon au drôle de coloris. Peut-être que cela se faisait chez les paysans ? Tant bien même, cela n’avait pas vraiment d’importance.*

" E…. Enchantée Danaé… Et Charis. Comme vous l’avez deviné, je fus en effet la « fiancée » du Lord Grandchester. "

*Sa voix était peu confiante, toujours bouleversée, un brin trop faible peut-être ? Elle avait dit les derniers mots avec un timbre beaucoup plus dur, presque dégoutée par la signification de ce qu’elle venait de prononcer. D’un seul coup, l’image d’Eric l’embrassant dans la cave, de ses yeux lubriques la dévorer du regard tandis que ses mains caressaient sa poitrine… Immédiatement, ses prunelles se baissèrent, sentant la honte lui monter aux joues. Ses interlocutrices ne pouvaient pas deviner ce à quoi elle pensait mais notre délicieuse rousse avait l’impression d’avoir été sali, qu’on pouvait voir ce qu’il s’était passé rien qu’en la fixant. Elle poursuivit difficilement ses maigres paroles.*

" Je fus… Je ne suis pas sûre de le devenir un jour même si je me retrouve entre ses mains. M..Mais s’il vous plait… A…Appelez-moi Adelyn. "

*Elle laissa échapper un soupire avant d’enfouir son visage entre ses genoux, ne prenant même pas gare à l’accoutrement dans lequel elle était vêtue. Celui-ci était maculé de boue et n’était plus trop présentable… Un détail, certes, mais qui autrefois avait de l’importance pour elle.*

" J..Je vous remercie de m’aider tout en sachant qui je suis… "

*Elle avait murmuré ses paroles, s’efforçant de le dire suffisamment fort pour que les Amazones puissent l’entendre.*

Les Amazones

Légion

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 49 vendredi 18 juillet 2014, 01:58:13

Elles ignoraient toutes les trois qui était cette femme, mais ça n’empêchait nullement les trois Amazones d’avoir déjà des opinions variées sur elle. Danaé, la plus perverse des trois, se voyait déjà l’engrosser. Elle avait toujours aimé détrousser les nobles, et cette fille, avec sa beauté naturelle, avec sa belle robe blanche, et avec ses manières terrorisées, et la manière exaspérante qu’elle avait de s’accrocher à son chevalier, avait tout de la noble pure souche... Danaé était sûre qu’elle était vierge, ce qui l’excitait davantage.

Charis, de son côté, venait de la Terre, et elle se disait que cette femme était sortie d’un de ces contes pour enfants dont on adorait les gaver pendant l’enfance. L’Amazone avait eu une enfance très difficile. Sa mère avait été capturée par des esclavagistes, et avait tellement été torturée qu’elle en était morte. Charis était une survivante, et elle ressentait envers cette Adelyn des sentiments très contradictoires. D’un côté, elle avait pitié d’elle, de sa solitude, de sa peur à l’idée d’être mariée de force à un individu qui avait l’air répugnant. Cependant, d’un autre côté, elle se disait que cette femme devait s’endurcir, qu’elle tendait le dos pour se faire battre. Les Amazones avaient beau faire jouer la solidarité féminine, et aider toute femme dans le besoin, Charis ne supportait pas les femmes faibles et incapables de se défendre. Ce monde était un monde de brutes, un monde sauvage, rempli d’individus et de prédateurs voulant faire du mal aux femmes. Les Amazones le savaient, et, plutôt que de chercher des chevaliers servants qui finissaient par s’écrouler, elles se défendaient elles-mêmes.

Sonia, enfin, venait de revenir de la tente, et trouvait qu’Adelyn était fatiguée, et avait besoin de dormir. L’Amazone était aussi une Chamane, une guérisseuse, et, comme toutes les guérisseuses, elle avait prêté serment, devant la Déesse-mère, de défendre des vies, surtout des femmes, qu’elles soient Amazones ou non. Son serment impliquait aussi les hommes, mais, en priorité, les devoirs de Sonia impliquaient de sauver une femme par rapport à un homme. Elle venait de limiter l’empoisonnement dans le corps de cet homme, et elle s’assit face à Adelyn, autour d’un feu de camp. Cette dernière venait de se présenter, toute discrète, toute timide, presque effacée, semblant totalement écrasée face aux trois femmes.

La fiancée de Lord Grandchester... En silence, les Amazones digéraient cette information.

« Ce n’est pas un hasard que nous nous soyons rencontrées, Adelyn, intervint alors Sonia. La Déesse-mère t’a mise sur notre route, mais... Si tu veux un conseil... Si tu veux qu’on t’entende, parle à voix haute, et de manière intelligible. Nous ne te ferons aucun mal. »

Sonia adoptait un ton bienveillant et apaisé. Danaé et Charis étaient assises un peu plus loin, et le feu crépitait autour d’elles. Sonia, cependant, savait ce qui tracassait Adelyn. Elle connaissait mieux le reste du monde que Charis et Danaé, de pures Amazones qui étaient rarement sorties des rangs de la Horde. Sonia, elle, avait du voyager dans des temples et dans des académies pour parfaire ses talents.

« Ton mâle est robuste et fort, reconnut Sonia. J’ai pu limiter l’infection, mais il a besoin de repos... »

Elle avait été impressionnée de voir qu’il portait une armure en ébonite, ainsi qu’une épée en verredragon. Ce n’était pas de simples objets qu’on trouvait dans une forge classique, et ceux qui les portaient n’étaient pas de vulgaires marchands. Il y avait quelque chose de spécial chez cet homme, et elle l’avait compris. C’était un guerrier d’élite, un Corbeau Noir ashnardien... Mais que faisait-il si loin de l’Empire ? On n’avait signalé aucun contingent ashnardien à proximité. Est-ce qu’il avait cherché à négocier avec Grandchester ? On disait que ce dernier n’était pas spécialement loyal envers la Couronne nexusienne, et qu’il faisait affaire avec de sinistres mercenaires.

« Il y a un temple hors de la forêt, jeune Adelyn, intervint Danaé. Nous avons pour mission de se rendre dans ce temple et de le protéger contre les hommes de ce Lord Grandchester. Apparemment, il aimerait se débarrasser de ce temple. »

De ce que les Amazones avaient appris, Lord Grandchester était un tyran, qui avait réinstauré chez lui des droits seigneuriaux ancestraux, des abus, comme celui de la première nuit. À chaque mariage, il invitait la mariée chez lui, et lui ôtait sa virginité. Si elle n’était pas vierge, alors c’est qu’elle avait couché avant le mariage, et que, par conséquent, elle était impure, et devenait alors une esclave. C’était un homme cruel et abject, et plusieurs révoltes paysannes avaient déjà éclaté dans le pays. Il avait le soutien du prêtre local, et le bailli, qui était censé représenter la justice, était grassement payé pour fermer les yeux. Le prêtre, un pervers, se réfugiait derrière les Écritures pour justifier ce droit de première nuit. Elles avaient assisté à ces noces, elles avaient vu, la mort dans l’âme, des séances de flagellation publique sur des catins. Lord Grandchester régnait par la terreur, et le temple de la Déesse-mère à proximité l’énervait. Les femmes à l’intérieur n’hésitaient pas à défier l’autorité de l’église, ainsi que celle du bailli, soignant des femmes, ou les recueillant. Il y a quelques semaines, les hommes de Lord Grandchester avaient tenté d’attaquer cet endroit, mais avaient été repoussés par les talismans magiques sacrés protégeant cet endroit, ainsi que par la foi de la prêtresse-mère. Cette dernière avait ensuite envoyé un corbeau aux Amazones, et la Reine y avait répondu, en envoyant trois éclaireuses. S les faits étaient avérés, elles devraient prévenir les autorités compétentes, mais ne surtout pas déclencher une guerre. La Reine-mère ne voulait pas que la Horde se heurte davantage à Nexus, et, surtout, à l’Ordre Immaculé.

En somme, la situation était sous tension, instable, et les Amazones erraient dans la forêt, cherchant des camps de brigands, essayant de sécuriser la région. C’est ainsi qu’Adelyn était arrivée près d’elles. Superstitieuses, elles ne croyaient pas à une coïncidence.

« Tu iras voir ton mâle plus tard, Adelyn, intervint Charis. Pour l’heure, il te faut manger, et nous dire qui tu es. La Déesse-mère t’a envoyé à nous pour que nous te protégions, et quelque chose me dit que tu en as bien besoin. »

Charis s’était relevée, jaugeant Adelyn d’un air soupçonneux. Elle se rapprocha du feu. Les Amazones avaient installé des bouts de bois solides tout autour, et y avaient fait des brochettes de viandes. Elles avaient chassé des animaux sur les terres de Grandchester, faisant du braconnage. Charis balança à Adelyn une écuelle en bois, tout en continuant à parler.

« Sais-tu manier l’épée ? La dague ? Non, je le vois. L’arc ? Non plus. Te battre ? Encore moins. Et, si tu crois que Lord Grandchester est une exception dans ce monde, alors tu es bien sotte. Nous vivons dans un monde d’hommes, un monde cruel, où les mâles nous voient comme du gibier de potence. »

Elle lui tendit la brochette, et se rassit alors. Elle était sévère, sûrement la plus stricte des trois. Danaé l’aurait été aussi, si elle n’était pas aussi perverse.

« Ici, tu es en sécurité, confirma Charis. Mange, et ne te préoccupe pas de ton mâle. Si la Déesse-mère le veut pour te protéger, il vivra. Mange, et dis-nous qui est ce Grandchester. Dis-nous pourquoi tu étais avec lui, et ce que tu envisages de faire... »

Des questions très précises, qui avaient pour but de forcer Adelyn à réfléchir, à utiliser ses méninges. De cette manière, elle aurait quelque chose sur laquelle penser, et elle éviterait de continuer à penser à Cahir. Sonia, de son côté, était en train de préparer une petite potion.

Une mixture destinée à Adelyn, qu’elle lui verserait en temps utile.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 50 lundi 21 juillet 2014, 17:12:58

*Adelyn restait recroquevillée sur elle-même, dans sa coquille vide, qui ne laissait plus la moindre place pour des sentiments autre que la culpabilité, la peur et la tristesse. Malgré la présence des deux Amazones, notre désirable demoiselle se sentait seule, épuisée et n'arrivant tout simplement pas à se retirer Cahir de la tête, son corps meurtri et étrangement, ses prunelles turquoises. De perles scintillantes qui lui avaient offert la plus belle chose au monde... La compassion. Certes, Cahir n'avait pas été un chevalier exemplaire au départ de leur récente rencontre mais... Il s'était largement fait pardonner et c'était à elle, de le sauver.

Mais ici, elle était inutile, comme d'habitude. Ne sachant ni soigner, ni se battre, à quoi pouvait-elle être bonne? À servir d'agréable compagnie, tel un objet ou un chien que l'on promène avec soi? La comtesse déchue aspirait pourtant à être quelqu'un, à être autre chose qu'un fardeau ou une décoration dans un château. Quand cela lui serait-il possible? Quand serait-elle autre chose que la jeune fille fragile qui a besoin d'être dans un cocon pour survivre?

Perdue dans ses réflexions, il fallut l'arrivée de la shaman du groupe pour l'en extirper. Immédiatement, notre jolie rousse regarda en sa direction, ses iris bleutés l'observant intensément. Comment se portait Cahir? Avait-elle réussi à stopper le poison qui rongeait le seul être qui importait dans sa misérable existence?  Elle voulait savoir mais aucun son sortit d'entre ses lèvres, tant la nervosité habitait tout son être. La peur de peut-être entendre des mots qui lui annoncerait la mort de l'Ashnardien était telle qu'elle en oubliait presque toute les questions qu'elle s'était posée sur sa propre vie, oubliant également la présence des deux autres guerrières qui l'examinaient.

Sonia, puisqu'elle se dénommait ainsi, s'adressa à notre petiote terriblement angoissée d'une voix sereine et bienveillante, comme s'il s'agissait d'une enfant qu'il fallait réconforter. Ce n'était pas bien loin de la réalité car si Adelyn avait un corps de femme, son esprit était encore bien trop candide, trop juvénile que pour correspondre à celui d'une gente Dame... Oui, malgré tout ce qu'elle venait de subir, malgré qu'elle ne soit plus aussi innocente qu'auparavant, la belle n'en était pas moins plus naïve que la majorité de la population.

Elle écoutait attentivement les paroles de son interlocutrice, filtrant toutes les informations susceptibles de correspondre à ses attentes.  Cette dernière lui demanda de parler de manière plus distinct, de s'ouvrir à elles, qu'elles ne lui feraient aucun mal.

Notre protagoniste hocha de la tête, n'osant pas interrompre la shaman, en guise de réponse. Se faire entendre serait un exercice difficile pour bien des raisons... Déjà, notre demoiselle à la chevelure enflammée n'osait pas s'exprimer... La seule fois où elle s'était affirmée était lorsqu'elle était enfermée dans cette cave, dans les bras de Cahir, lorsqu'elle lui avait crié dessus en prônant haut et fort qu'elle le détestait. Oui, elle l'avait détesté de l'avoir laissé entre les mains d’Éric mais... Elle s'en voulait qu'il ait pu entendre de telles sottises. C'était la seule fois où elle s'était vraiment lâchée et ça ne risquait pas de se reproduire de sitôt!

Deuxièmement, elle était terriblement fatiguée. Tous ces évènement et surtout, le fait qu'elle n'ait presque pas dormi et qu'elle venait de porter Cahir avec son armure lui avait puisé toutes ces forces... Son état était déplorable alors, utiliser ses dernières réserves d'énergie pour parler fort, cela semblait être obsolète. Toutefois, elle ferait un dernier effort, pour cette femme qui tentait de sauver l'apatride...

Puis, enfin, Sonia lui annonça LA nouvelle qu'elle attendait. À vrai dire, elle n'y croyait plus alors, les paroles que venait de prononcer la shaman l'emplissaient d'une drôle de sensation. Cahir avait une chance de vivre, il avait besoin de repos mais... Il pouvait survivre. Le temps d'analyser l'information, la rouquine se remit à trembler et ne put s'empêcher de laisser couler quelques larmes, sanglotant doucement. Elle essayait de se retenir devant la guérisseuse mais, c'était plus fort qu'elle.

Cependant, contrairement à toutes les fois où elle s'était mise à pleurer, ici il s'agissait de larme de joie, de soulagement. Elle avait beau être dans un des états les plus pitoyables au monde, notre protagoniste se montrait adorablement touchante, un sourire s'immisçant sur ses lèvres rosées alors qu'elle hoquetait légèrement sous le coup des émotions. Elle n'avait qu'une seule envie, prendre dans ses bras l'Amazone qui venait de sauver la vie de son bel et tendre, et la remercier.

Mais avant qu'elle n'ait pu faire quoique ce soit pour montrer sa gratitude, Danaé se mise à lui parler, lui expliquant brièvement la raison de leur venue salvatrice. Elle énonça la présence d'un temple sur le Domaine de Grandchester, que ce dernier voulait détruire, et qu’elles devaient protéger. Adelyn était certes la fiancée du Comte, mais elle ne connaissait que trop peu la région, n'ayant jamais grandi dans cet endroit. Cependant, il lui avait semblé avoir entendu parler du temple... Elle ne savait plus à quel moment mais qu'importe, au moins elle savait plus ou moins de quoi parlaient ses "hôtes". Mais que pouvait-elle faire à cela? La comtesse déchue avait certes prouvé son courage en se sortant des griffes de son mari mais, cela ne faisait ni d'elle une guerrière, ni d'elle une révolutionnaire. Déjà changer sa propre existence semblait être un défi volant au-dessus de ses moyens mais alors, changer la vie des serfs du Lord semblait irréalisable.

Charis s'approcha d'elle, lui disant de manière claire et nette qu'elle devait faire abstraction de Cahir. Ce qui gênait légèrement notre jolie rousse était le fait que la jeune femme en face d'elle ait pu dire "TON mâle"...  Pensaient-elles qu'ils étaient... Ensemble? À dire vrai, notre protagoniste n'était pas du tout insensible à lui, l'ayant même avouer alors qu'ils étaient seuls, mais l'entendre d'une autre personne la faisait rougir terriblement... Cahir lui avait prouvé qu'il tenait à elle, qu'elle comptait à ses yeux mais... Ressentait-il cette même affection..? Notre belle enfant ne voulait pas espérer pour rien...

La jeune Amazone à la tenue déconcertante continua à son monologue, lui expliquant qu'elle devait manger, reprendre des forces et expliquer qui elle était. Aussi, pour elle, leur Déesse les avait mises sur son chemin pour l'aider.

Absurde... Pour la rouquine, il s'agissait d'une pure coïncidence car aucuns dieux n'avaient jamais daigné l'aidé auparavant. Pourquoi lui faire subir autant de choses, de mésaventures si c'est pour la sauver en lui envoyant un chevalier, une shaman et deux guerrières? Certes, c'était troublant de voir qu'un tel miracle ce soit produit mais elle ne voulait plus croire en un quelconque dieu...

Charis continuait sur sa lancée, lui envoyant un bout de bois, et lui demandant clairement ses habilités au combat... Avant même de pouvoir lui répondre quoique ce soit, son interlocutrice remarqua allégrement qu'elle ne savait rien faire de tout ce qu'elle avait énoncé. Adelyn baissa son regard au sol, quelque peu honteuse d'être, comme elle venait de le dire, aussi "sotte". Ce sermon lui fit mal mais, l'amazone ne soulevait que des réalités... Cependant, était-ce sa faute si elle avait vécu en tant que noble? Était-ce sa faute si elle était tombée sur un des pires mariages de tous les temps? Finalement, était-ce sa faute si la vie qu'elle voulait avoir été semé d'embuches?

Elle restait la tête baissée, comme une enfant qu'on réprimande, avant que son "instructrice" lui tende une brochette afin qu'elle se nourrisse. Elle la prit doucement, du bout des doigts, regardant la viande, quelque peu déroutée. Ça ne ressemblait en rien aux mets raffinés qu'elle pouvait consommer auparavant mais ça lui semblait... Bon.

La candide demoiselle regardait ces trois sauveuses et voyait qu'elle était la seule à manger. Elle se sentait terriblement observée et n'aimait pas être le sujet des attentions, bien que ce fût normal qu'elle le soit. Que faire? Répondre à leurs questions ou d'abord manger...?

Son estomac répondit à sa place, gargouillant d’une manière peu élégante. Immédiatement, ses joues prirent une teinte rougeâtre, terriblement embarrassée. Peut-être que ces guerrières n'avaient pas les même notions des manières à adopter qu'elle mais entendre ce bruit disgracieux venant tout droit de ses entrailles n'était pas ce qu'on pouvait considérer de "maniéré". Alors, pour stopper ces bruits peu appétissants, la belle commença à manger la brochette, se retenant de ne pas dévorer le tout en une fois. Ben oui, qu'on le veuille ou non, Adelyn avait eu une éducation stricte et manger comme une barbare n'était pas une possibilité envisageable, aussi affamée pouvait-elle être!
Cela lui fit le plus grand bien et malgré l'aspect repoussant de la viande ainsi présenté, ce maigre repas fut des plus appétissants!

Après quoi, la petiote commença enfin à parler, un peu timide mais ayant un volume de voix des plus audibles!*

"E....Encore merci pour ce repas. Il était délicieux!" Dit-elle avec un sourire aux lèvres. "Je vous suis éternellement reconnaissante..."

*Elle soupira, fatiguée par tout ce qu'elle avait vécu. Le sommeil la guettait mais elle comptait bien répondre à ces Amazones, leur devant bien ça! Elle se tourna vers Charis, répondant à l'ensemble de ses questions.*

"C...Comme vous le savez donc... Je suis Adelyn Crawford, Comtesse et par-dessus tout, la fiancée de Grandchester... Comme toutes femmes de l'Aristocratie Nexusienne, les familles de ces dernières sont chargées d'organiser des mariages arrangés pour plusieurs raisons, dont celles de préserver les richesses... C...C'est comme cela que j'ai été promise à cet homme..."

*La jeune femme à la chevelure flamboyante fit une petite pause, ayant du mal à ainsi se livrer. Elle ne comptait pas tout raconter mais, rien que de citer ces évènement la rendait affreusement nerveuse.*

"Suite à cela, j'avais le devoir de retrouver mon futur époux dans sa demeure, afin d'organiser le mariage sur ses Terres. J...Je ne voulais pas de cette vie mais... Que pouvais-je faire d'autres? J..Je ne m'étais pas révoltée, n'ayant absolument rien à dire et ne connaissant rien du monde qui m'entourait. Je connaissais la réputation du Lord Grandchester et j'étais terrifiée... Lorsque je suis finalement arrivée chez lui, il a essayé de...... De me violer avant notre mariage... J...J'étais perdue, je... Je ne savais plus où j'en étais et finalement, j'ai réussi à m'enfuir."

*La belle marqua à nouveau une pause. C'était maintenant que dans l'histoire, Cahir apparaissait... Dire qu'il était là pour la redonner à son bourreau n'était peut-être pas la solution la plus envisageable. Elle préféra donc un peu modifier la réalité...*

"C'est à ce moment que j'ai rencontré Cahir... Il m'a retrouvé et... Et on s'est fait prendre par les troupes qu'avait envoyé Éric, enfin, je veux dire le Comte. Ils étaient nombreux et on a été obligé de les suivre, Cahir se faisant passer pour un mercenaire... Ce qui se passa ensuite, c'est que mon futur mari a voulu me faire payer l'affront que je lui avais porté... Cahir est parvenu à me sauver a temps et... On a réussi à se sortir du château... Il a été gravement touché pendant notre fuite et la suite... Vous la connaissez."

*Elle avait des sueurs froides, tentant d'oublier tout ce qu'elle avait fait... Devoir tout raconter ne lui fit pas vraiment du bien, et même si ça l'occupait, elle avait la gorge nouée, complément abattue.

Adelyn releva ses prunelles bleutées, observant ces jeunes femmes, jusqu'à tourner son regard vers Charis, celle qui avait été la plus dure avec elle... Ses perles cristallines montraient une sorte d'inquiétude mais également une lueur... Un petit reflet nacré qui se mit à pétiller doucement.*

"J... Je ne sais pas me battre... Je n'ai jamais voulu savoir faire ce genre de choses... E..Et je sais bien que le monde est plus noir qu'il laisse paraitre... J..Je n'ai pas voyagé comme vous mais... J'ai suffisamment vécu de choses en un jour de liberté que pour me faire une opinion et seule... Je sais qu'il m'est impossible de survivre... Et pour tout vous dire, je ne sais pas ce que je peux faire maintenant que je suis en dehors de ma prison dorée... J... Je n'ai nul part où aller et ce "mâle", comme vous le dites, est l'unique personne qui me rattache à ce monde... M...Mais une chose est sûre.... C..C'est que pour rien au monde je ne changerais quelque chose à ma décision de quitter mon ancienne vie..."

Les Amazones

Légion

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 51 mardi 22 juillet 2014, 01:24:37

Danaé la trouvait franchement mignonne. Malgré ses airs de sauvageonne, elle aimait bien les aristocrates dans leur belle robe ample, leur corset, et leur corps manucuré. Elles se mettaient du parfum, entretenant leur capital beauté afin de plaire à des outres à vinasses même pas foutues de leur faire plaisir au lit. Adelyn était une vraie caricature. Elle n’osait pas les regarder, rougissant comme une pastèque. Ce n’était pas une femme, c’était une femmelette. Si elle était au sein de la Horde, on se moquerait d’elle afin de l’endurcir. Une vraie petite poupée. Mais elles n’étaient pas au sein de la Horde, et Danaé ne pouvait nier qu’elle aimait bien cette femme, et qu’elle se voyait bien la former. Elle s’attendait déjà au discours d’Adelyn. Une comtesse en fuite avec un beau chevalier ténébreux... Quand elle se mit à parler, Danaé ne fut qu’à moitié surprise. Un mariage arrangé... Quelque chose d’extrêmement classique à Nexus, et dans les États seigneuriaux traditionnels.

Tandis qu’Adelyn mangeait sa brochette avec une lenteur incroyable, les Amazones, elles, plantaient leurs dents ans des chairs juteuses. Charis s’attaquait à une cuisse du poulet, crachant la chair dans le feu, avant de s’y attaquer à pleines dents, se salissant les doigts sans aucune gêne. Adelyn, elle, faisait tout son possible pour ne pas se salir les doigts, et voir sa belle petite bouche remuer pour avaler la brochette était délicieux. Danaé craquait sur elle, s’étonnant elle-même de ce sentiment qu’elle pouvait ressentir pour cette petite poulette.

*Ouais... Je vais la former, ça va être fendard...*

Il n’était pas étonnant de comprendre pourquoi ce Cahir avait volé à son secours. ¨Pour une belle dame, on n’hésitait pas à se sacrifier. Danaé était sceptique, oui, car elle n’aimait pas spécialement les mâles, mais, même malgré ses réticences à leur faire confiance, elle reconnaissait en lui une certaine bravoure. Il avait sauvé cette femme au milieu du fort ennemi, affronté une garnison entière, et s’était même fait blesser... Oui, c’était un brave, un guerrier. Danaé lui reconnaissait ça. Cette pauvre fille était secouée.

Adelyn, en tout cas, était résolue à ne plus être un objet, et Danaé hocha la tête.

« C’est une sage résolution, Adelyn Crawford. Tu es une femme, le sexe béni par la Déesse, le sexe qui porte la vie et enfante le monde. Tu n’es pas un objet devant lequel des mâles idiots peuvent se pavoiser en te fourrant pour porter leurs héritiers. Coucher avec une femme devrait être un honneur, et ces mâles arrogants devraient nous supplier de nous ouvrir notre corps, plutôt que de l’assaillir sans notre autorisation. »

Les deux autres Amazones ne pouvaient qu’acquiescer silencieusement devant cette explication, qui était conforme à la philosophie des Amazones. Danaé se rapprocha d’Adelyn. Charis, elle, soupirait silencieusement. Elle comprenait ce que Danaé voulait. C’était une perverse, avec un grand cœur. Trop émotive. Sonia, elle, continuait à préparer sa potion. Danaé, de son côté, posa une main sur l’épaule d’Adelyn en lui souriant, et s’assit à côté d’elle.

« Tu dois apprendre à t’endurcir, Adelyn Crawford. Tu dois apprendre à te protéger sans devoir systématiquement compter sur les autres pour veiller sur toi. Tu es belle, Adelyn Crawford, très belle, même. Seul un fou prétendrait le contraire. »

Danaé appuya son geste en tendant sa main, caressant les joues bouillantes de la prétendue Comtesse, qui se recroquevillait sur place, terriblement nerveuse. Elle avait du avoir une enfance difficile, marquée par la soumission et les brimades. On lui avait enseigné à être un objet, et non à être une femme. Quelle horrible éducation !

« Cette beauté est ta meilleure amie, mais aussi ton pire ennemi, car elle attire à toi bien des gens qui voudront en profiter. Le monde est rempli de pourritures infâmes comme Grandchester qui méritaient qu’on les castre et qu’on leur fasse bouffer leurs propres couilles ! Mais, si ce monde était juste, les femmes le domineraient. »

Danaé restait proche d’elle, et posa alors un baiser sur son front.

« Tu as le droit de pleurer, Adelyn Crawford, et je te promets que plus personne ne te forcera à faire quelque chose que tu ne veux pas...
 -  Bois ! »

Une voix autoritaire venait d’interrompre Danaé, et, quand cette dernière tourna la tête, elle vit la main tendue de Sonia devant le nez d’Adelyn, lui offrant le gobelet. Sonia avait agi pour le propre bien de Danaé, en entendant cette dernière multiplier les bêtises et les absurdités.

« C’est une tisane qui t’aidera à t’endormir. Bois-là. »

Le ton de Sonia ne lui laissait pas vraiment le choix.

Dès qu’Adelyn but cette potion, elle tomba comme une masse, s’écroulant sur l’épaule de Danaé. Cette dernière fut honnête.

Elle ne la viola pas.

Mais elle la déshabilla.



Quand Adelyn devait se réveiller, les rayons du soleil éclaireraient la tente dans laquelle on l’avait posé... Une tente étroite, dans laquelle il ferait une chaleur infernale. Ils étaient en effet deux à dormir dedans. Cahir, couché sur le dos, et Adelyn, posée contre lui, les deux étant nus, sous une légère couverture. On pouvait entendre les oiseaux gazouiller, les bruits de la Nature.

Il n’y avait aucune trace de la belle robe d’Adelyn dans sa tente. Cette dernière se trouvait en réalité dehors, suspendue à un cordon au-dessus d’une petite rivière dans laquelle Danaé était en train de se baigner. Charis, elle, montait la garde dehors, et Sonia, dans un coin, méditait magiquement, assise en tailleur.

Et Adelyn, elle... Et bien, elle était toute nue dans la tente, avec, pour seuls vêtements à proximité, une courte tenue d’Amazone rouge.

Et elle était couchée sur le torse de Cahir, qui semblait profondément endormi.

N'était-elle pas gâtée ?
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 52 jeudi 24 juillet 2014, 16:02:05

* Malgré la précarité de la situation, la jolie comtesse restait égale à son image de petite aristocrate, tandis que les trois Amazones commençaient à manger leur repas d'une manière peu raffinée. Sous ses prunelles d'opaline, elle pouvait « admirer » ce spectacle singulier, abasourdie. N'avaient-elles pas mangé depuis une semaine pour ainsi se jeter sur la nourriture? Malgré sa faim, Adelyn ne pouvait se laisser aller de la sorte, continuant à déguster aussi lentement que possible, comblant petit à petit le vide qui se creusait dans son estomac.

Pendant le repas, elle observait timidement ses trois hôtes, tentant de se faire une idée de leur personnalité. Elle n'était pas très douée dans ce domaine mais cela ne lui coûtait rien d'essayer. Sonia semblait être la plus sage, la plus réfléchie... Peut-être était-ce seulement l'impression qu'elle avait suite au sauvetage de Cahir mais... La shaman avait quelque chose de spécial dans son aura, à la fois apaisant et solennel. Charis, elle, était une véritable énigme aux yeux de notre petiote. L'humaine portait cet accoutrement ne ressemblant en rien à ce qu'avait pu voir la rouquine auparavant et, malgré cette aménité se lisant dans les traits de son faciès, il n'en était rien. Comme elle lui avait démontré, c'était une véritable combattante avec de fortes convictions. Le genre de femme qu'aurait aimé être notre protagoniste, le genre de femme ayant réussi à se distinguer dans ce monde barbare et cruel. Pour finir, ses perles bleutées se posèrent sur Danaé. Cette dernière semblait également être une guerrière avisée mais, contrairement au regard de Charis, le sien était troublant... Le peu de fois où leurs prunelles s'étaient croisées, la jolie rousse avait été extrêmement embarrassée, comme si cette femme la déshabillait de son regard sombre... Oui, c'était assez perturbant, et cela ne faisait qu'augmenter la gêne de notre protagoniste aux joues rosées.

Après qu'Adelyn eut fini son récit, cette dernière resta silencieuse, repensant à nouveau à Cahir... Elle espérait du plus profond de son être que son bienfaiteur ait la force de s'en sortir. I...Il ne pouvait pas l'abandonner... Pas maintenant, pas après l'avoir sorti de cet abîme sans fin. Il ne pouvait pas la laisser seule, elle avait tant besoin de sentir encore une fois ses bras autour d'elle et d'entendre cette voix placide qui arrivait à la rassurer. Quoiqu'il avait pu faire auparavant il méritait, lui aussi, de vivre... Il n'avait cessé de lui répéter cette phrase pour qu'elle ait la bravoure de se libérer de ses chaines qui l'entravait et maintenant, c'était à lui de trouver cette force pour survivre. Il avait beau ne plus avoir de nom, d'avoir été un renégat aux yeux de sa patrie... E...Elle l'aimait. À ses pensées, lui seul comptait...

La gorge nouée et toujours recroquevillée sur elle-même, une voix familière l'extirpa de ses réflexions mélancoliques, la ramenant à la réalité.

La comtesse déchue écoutait les paroles de l'Amazone, rougissant à mesure où elle pouvait entendre l’indécence des mots de son interlocutrice. Déjà qu'entendre cela d'un homme l'aurait gênée au plus haut point alors, qu'une femme puisse les dire sans aucune difficulté, c'était... Insolite! Cela n'aurait pas dû lui faire une grande différence mais, Adelyn avait toujours vécu dans un univers ou la moindre parole déplacée pouvait être châtiée alors, entendre un tel vocabulaire la laissait littéralement sans voix.

Cependant, si elle faisait abstraction des mots et n'en retenait que la signification, Danaé disait des choses qui la réconfortaient dans l'idée qu'elle n'était pas complètement aliénée et qu'après tout, elle avait eue raison de s'enfuir. Cela semblait futile mais, savoir qu'elle agissait d'une manière sensée la rassurait. Tous lui avaient dit que s'enfuir était la pire des choses à faire et voilà qu'une femme arrivait enfin à la comprendre... C'était un réel soulagement mais, lorsqu'elle sentit cette main se poser sur son épaule, elle ne sut se détendre complétement, un peu nerveuse. Elle n'avait su contrôler cette contraction corporelle, ayant trop de fois été leurré par une soit disant sympathie pour après se faire violemment frapper... Sa sœur, sa gouvernante, Narcisse et pour finir, Éric Grandchester. Tous avaient utilisé ce stratagème pour apaiser la demoiselle pour mieux la diminuer par la suite... Elle se doutait que l'Amazone n'allait rien lui faire de mal mais... C'était un réflexe. Son corps en avait trop subi pour pouvoir se détendre... La seule personne capable d'un tel miracle se trouvait dans une tente, luttant pour préserver sa vie.

Danaé continuait à lui parler, lui disant clairement qu'elle devait s'endurcir. La candide demoiselle le savait, ce n'était pas nouveau mais... Ce n'était pas aussi facile qu'elle pouvait le laisser croire. À chaque fois qu'elle avait tenté de se révolter, elle l'avait payé au centuple. On l'avait brimé et la fois ultime où elle s'était défendue, son corps n'avait pas supporté. Oui, elle repensa à nouveau à ce moment dans les sous-sols du château, lorsque le poignard qu'elle tenait en main s'était dans la chair de ce capitaine qui avait lui aussi, tenté de la souiller. C...C'était une légitime défense mais dès cet instant, le corps de notre donzelle avait rejeté tout ce qu'il pouvait, que ça soit en larmes ou par la bouche... Rien qu'à cette idée de devoir renouveler cette expérience, son corps tremblait, malgré la présence de l'Amazone. Son être tout entier refusait de faire du mal et malheureusement, si elle devait se protéger, cela venait à commettre des fautes. Dans sa tête, défilait l'instant où elle pouvait voir la lumière s'éteindre dans les prunelles du soldat, sentir ce liquide pourpre sortir des entrailles de sa victime pour salir ses mains à la peau délicate... C'était abominable. S...Si elle n'avait pas senti le frôlement de l'amazone sur sa joue et si elle ne pensait pas non plus à Cahir, elle se serait remise à pleurer...

Cette douceur sur sa peau, Adelyn la connaissait encore trop peu et cela la rendait agitée, ne sachant pas comment réagir face à cette tendresse soudaine de la guerrière. Elle lui disait qu'elle était belle, très belle même, que c'était une arme qu'elle pouvait utiliser à son avantage mais qui lui causerait également pleins de soucis. La petiote tourna son visage vers son interlocutrice, plongeant ses prunelles dans les siennes, malgré sa gêne apparente. Depuis peu, tout le monde ne cessait de lui répéter qu'elle était jolie mais... Pourquoi donc ne voyait-elle pas cette beauté? Elle avait l'impression d'être tout à fait normale, loin d'être cette créature désirable que tout le monde contemplait. Sa sœur, Gretchen, n'avait cessé de lui répéter qu'elle n'était rien qu'un résidu de l'humanité n'ayant pas la moindre valeur aux yeux du monde. Notre rouquine n'appréciait pas tellement son ainée mais ces paroles l'avaient tourmenté pendant des années, n'ayant comme refuge que les quatre murs de sa chambre. Et voilà qu'un nombre incalculable de personne reniait tous ce qu'elle croyait juste... P...Pourquoi était-elle la seule à ne pas se trouver plaisante, ni même mignonne, à vrai dire..?

Soudain, elle se remit à rougir de plus belle, en entendant ce que Danaé pensait de son ex fiancé. Cette dernière serait surement aux anges si elle savait ce qu'avait pu faire Cahir au Lord. Cela aurait dû faire sourire notre naïve demoiselle mais celle-ci était bien trop préoccupée et surtout, le baiser que venait de déposer l'Amazone sur son front la déstabilisa complétement! P...Personne n'avait eu une réaction aussi touchante avec elle, aussi... Tendre. La belle restait bouche-bée et lorsque Danaé lui fit la promesse de la protéger, elle voulut pleurer à nouveau... Et c'est ce qu'elle fit, sans s'en rendre compte.

La guerrière avait dit exactement les mêmes mots que Cahir, avait réagi de la même sorte que l'apatride. Ces paroles la touchaient tellement que les larmes coulèrent lentement sur ses pommettes, tandis que sa respiration s'accélérait. P...Pourquoi une telle gentillesse...? C'était tellement inhabituel qu'Adelyn ne savait même plus ce qu'elle faisait, fermant ses prunelles en se tenant le visage entre ses frêles mains. C...Comment pouvait-elle être forte si à la moindre émotion, elle se mettait à pleurnicher comme une môme? Elle se sentait si sotte, et aussi stupide que cela puisse paraitre, les paroles de Danaé lui avait fait plus de mal que de bien, lui rappelant Cahir et surtout, la faiblesse qu'elle incarnait. Ce monde qui séparait les trois Amazones de notre comtesse était trop grand. Comment pourrait-elle le franchir, elle n'était pas comme ces femmes, elle ne le serait jamais.

La demoiselle se frottait les yeux, tentant de retenir les larmes et se concentrait sur sa respiration, comme elle avait dû faire pendant des années. Sonia, voyant cela, lui tendit un gobelet contenant, apparemment, une tisane.

Adelyn, fatiguée et complétement à bout, prit la boisson et l'ingurgita rapidement, sans réfléchir. Elle n'avait plus la force de raisonner, plus la force de supporter... En buvant ce breuvage, la fragile enfant eut l'impression de recevoir un coup de masse sur le crâne et, aussi rapidement qu'elle avait cessé de pleurer, le sommeil la gagna, s'écroulant contre Danaé...*

_________________________________

*Une chaleur horripilante harassait le lourd sommeil de notre comtesse qui commençait doucement à émerger, posée contre un matelas chaud. Les yeux clos et encore un peu embrumée, ses mains fines, à la peau onctueuse caressaient sans même le savoir le torse de Cahir. Elle se sentait légère, sans l'ombre d'un voile pour gêner ses mouvements. Pour tout dire, elle avait l'impression de planer, sa tête posée contre les pectoraux de son chevalier servant, alors qu'elle pensait qu'il s'agissait d'un oreiller.

Puis, un moment, ses prunelles s'ouvrirent, bercée par le chant mélodieux des oiseaux et du vent soufflant contre les feuilles des arbres. Elle avait l'impression que sa nuit avait portée conseil, se réveillant après un long cauchemar. Ce dernier restait bien ancré dans sa mémoire mais, ce début de journée commençait si bien qu'elle avait l'impression que les songes du passé ne viendraient pas la tourmenter.

Et là, notre aristocrate put observer où elle se trouvait et surtout... Sur qui.

Elle restait pétrifiée, dans l'incapacité de bouger un seul muscle, tendue au maximum. Q... QUOI!? E...Elle venait de se réveiller, ç... Ça ne pouvait pas être un rêve! M...Mais comment!?

La jeune femme était tétanisée en découvrant sa position. Elle était nue mais surtout, elle était posée contre un homme qui n'était autre que Cahir. Celui-ci avait certes encore des blessures mais sa respiration constante démontrant que son état de santé c'était stabilisé. M...Mais surtout.... Que c'était-il passé!!!!!!!!?

Elle n'avait jamais dormi avec un homme à la base mais alors, se retrouver sous la même couverture que l'ancien mercenaire, en tenue d'Eve... Ce fut amplement suffisant pour qu'elle devienne aussi rouge qu'une tomate. Q..Que devait-elle faire!? L...L'avait-il vu?! Un flot de question la taraudait mais aucune réponse vraiment logique n'arrivait à la combler. Le réveiller? JAMAIS! E.... Elle ne pouvait concevoir qu'il la voit ainsi, ou du moins pas dans de telles circonstances. M...MAIS NON! Il l'avait déjà vu mais... Mais non, elle ne pouvait pas le réveiller! Devait-elle partir comme si de rien n'était...? C..Comment!? Elle n'avait pas d'habits et si elle se mettait à bouger, la demoiselle risquait fort de réveiller son partenaire... Faire semblant de dormir? Non plus! S'il se réveillait, il penserait qu'elle s'est glissé malicieusement dans son lit et la prendrait pour une fille de mauvaise vie.

Adelyn était complétement bloquée, ses joues ne s'arrêtant point de rougir, sa respiration saccadée et son cœur battant à un rythme effréné. Sa poitrine était plaquée contre Cahir et elle pouvait sentir l'une de ses jambes effleurer...... L'entre jambe de l'ancien soldat. À cette pensée, elle arrêta de respirer, comprenant rapidement qu'il était lui aussi, nu comme un ver. ...Mais que s'était-il passé!? L...Le savait-il...? Les Amazones l'avaient-elles drogués au point qu'elle ne se souvienne plus de... De sa première nuit d'Amour?

La jeune femme lâcha un couinement, complétement déboussolée. N..Non, ce n'était pas possible! E...Elle n'avait pas pu faire ça et ne pas s'en rappeler, surtout avec Cahir... Sa chevelure flamboyante était lâchée et glissait le long de son dos, ondulant délicatement comme une cascade enflammée. La belle tremblait, perdue. Un vêtement, juste un seul! Ses prunelles azures cherchaient dans la tente un habit et finalement, virent quelque chose pouvant convenir.

La tâche fut ardue, il fallait qu'elle se lève sans réveiller son partenaire. Alors, elle se releva, retirant sans faire exprès, la couverture qui couvrait nos deux tourtereaux. À ce moment, elle se figea et détourna tout de suite le regard... Si elle cachait le corps de Cahir de sa vue, elle n'avait su empêcher sa mémoire d'enregistrer l'image qu'elle venait d'apercevoir. E...Elle l'avait vu, lui et toute son anatomie... Bon, vous me direz qu'il l'avait déjà bien entre aperçu dans la cave mais... Mais ce n'était pas pareil!  Il n'avait plus cette encre qui traversait tout son torse... Il avait certes encore sa blessure mais il n'y avait plus de traces de poisons, du moins, de traces visibles.

Adelyn ne put s'empêcher de se dire qu'il était un très bel homme et qu'elle se sentait bien, contre lui... Elle restait rouge, suffoquant presque tellement elle était nerveuse! C...C'était quoi ces pensées!? Pourquoi avait-elle aussi chaud?! Tu parles d'un réveil!

La candide demoiselle continuait sa manœuvre, remettant doucement la couverture pour ne pas le réveiller et se dirigea vers les vêtements. C...C'était une tenue de guerrière, très différente de tout ce qu'elle avait pu porter auparavant. Le rouge ne clochait étonnement pas avec sa chevelure et elle l'enfila rapidement, devant à tout prix sortir de cette tente. Elle mentirait si elle disait qu'elle n'avait pas voulu rester blottit dans les bras de Cahir mais... Mais elle ne pouvait pas rester. Comment un homme de sa valeur pourrait aimer une femme aussi fragile qu'elle...? Une femme forte, comme une Amazone, oui, mais une petite noble ayant deux mains gauches, non. C'était mieux qu'elle parte et qu'elle oublie ce qu'elle avait pu voir... Mais... Ça n'allait pas être facile.*

Les Amazones

Légion

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 53 dimanche 27 juillet 2014, 02:45:36

De jour, la forêt était bien plus agréable. Le soleil l’éclairait, permettant de voir une infinité d’arbres s’étendant à perte de vue. Les animaux se réveillaient, les oiseaux gazouillaient, on pouvait entendre les bruits de sabots des biches au loin. Il était alors tentant de se reposer, d’abaisser sa vigilance... Mais ce n’était pas le cas des Amazones. Charis restait éloignée du camp, attentive, montant la garde tout en chassant. Elle savait qu’elles braconnaient sur les terres du comte, et, avec la disparition de son épouse, il allait remuer ciel et terre pour la retrouver. La répression serait terrible. S’il était comme Adelyn le disait, et Charis n’avait aucune raison de douter du contraire, ses séides commenceraient par s’abattre sur les villages. Adelyn n’était pas débrouillarde, Grandchester et ses hommes le savaient, et ils se rendraient nécessairement vers les auberges, en pensant qu’Adelyn et son mâle avaient du s’y réfugier, surtout si le mâle était blessé. Cependant, Adelyn n’y serait pas, et la colère des hommes de Grandchester risquait de s’abattre, et d’entraîner son lot d’exactions. Un royaume de mâles était nécessairement fondé sur la peur et sur la violence. La Nature avait voulu que l’homme soit un être possédant les muscles, une brute épaisse. Il était complémentaire et différent du sexe féminin, mais il ne devrait pas être appelé à régner.

Charis n’en dirait rien à Adelyn. La pauvre était suffisamment éprouvée comme ça par l’idée de sa fuite. Si elle apprenait que des villageois souffriraient en raison de sa fuite, elle risquait de vouloir revenir immédiatement auprès de Lord Grandchester. Cette fille était généreuse, Charis l’avait senti, et c’était bien pour ça que les Amazones lui avaient offert sa protection. Ce qui inquiétait surtout Charis, c’était que les hommes de Grandchester apprennent leur existence. Elles avaient du voir des villageois pour mener leur enquête sur Lord Grandchester, et les villageois savaient qu’il était en guerre contre un temple éloigné, un temple vénérant une ancienne Déesse. Autrement dit, tôt ou tard, Grandchester marcherait vers le temple pour récupérer sa promise, et se venger de l’humiliation qu’elle lui avait subi. En clair, il fallait partir vers le temple le plus tôt possible, mais Adelyn refuserait de partir sans son mâle... Et il n’était pas transportable.

*Je hais cet immobilisme... Chaque jour que nous perdons ici rapproche ces tueurs de nous.*

Danaé partageait le même sentiment, mais était moins nerveuse que Charis. Elles étaient des Amazones, bénies par la Déesse, formées depuis l’enfance à l’art de la bataille. Les mercenaires de Grandchester se reposaient sur la peur, et ils n’étaient pas habitués à affronter de vraies guerrières. De plus, Danaé ne pouvait pas nier qu’elles étaient en train d’accomplir la volonté de la Déesse, en protégeant Adelyn. Irait-elle jusqu’à dire que son récit l’avait touché ? Pas exactement... Il était monnaie courante, dans les familles de nobles, que les mariages soient arrangés. Les Amazones n’aimaient pas le concept du « mariage », qui n’existait pas au sein de la Horde. À quoi servait un mariage, si ce n’est à unir deux familles ? Au sein de la Horde, il n’y avait qu’une seule et unique famille : la Horde. Alors, le mariage ne servait à rien. Sur ce monde, il n’était qu’un leurre, qu’on justifiait officiellement par l’amour... Comme si l’amour avait besoin d’un permis pour exister, comme si une institution pouvait le museler. La Déesse-mère enseignait que l’amour se répandait partout, et qu’aucun carcan ne pouvait l’enterrer, ou l’enchaîner. Il était le cœur de la liberté, son expression la plus pure et la plus insoumise, refusant de se plier à la logique, qu’elle soit sociale ou scientifique.

Tandis qu’elle se baignait dans la rivière longeant le camp, Danaé songeait à nouveau au corps d’Adelyn. C’était elle qui l’avait transporté dans la tente de Cahir. Sonia avait déshabillé intégralement l’apatride pour pouvoir l’ausculter, et elle avait ôté précautionneusement la robe d’Adelyn, pestant contre ces vêtements de nobles. Ils étaient à la fois inutiles et complexes. Difficiles à mettre, et ne protégeant rien... Ils étaient juste élégants et doux au toucher. Danaé avait touché ce tissu à plusieurs reprises. Les Amazones ne brodaient pas de tissus aussi soyeux et tendres. Oh, bien sûr, l’Amazone ne s’imaginait nullement devenir une noble, mais... Elle devait reconnaître que cette robe était de qualité. Elle avait intégralement déshabillé Adelyn, dans la tradition des Amazones, qui était de devenir nue, mais, sachant la pudicité des femmes du monde étranger, elle lui avait donné ses propres vêtements, avant de l’allonger contre son mâle. Comme elle était nerveuse, Danaé s’était dit que se réveiller en sentant le torse chaud et vivant de ce chevalier la détendrait.

Quand Adelyn sortit de la tente, Danaé lui tournait le dos, nue dans l’eau, cette dernière lui arrivant à hauteur du bassin, dévoilant la moitié de ses fesses, dessinant leur ourlet, cette courbe délicate qui plongeait ensuite dans le lit de la rivière. Dos tourné à Adelyn, les longs cheveux de Danaé tombaient en cascade sur son corps. Sonia était sur un rocher en amont, méditant en observant la forêt, en profitant pour dresser ses cercles de perception afin de s’assurer que personne ne cherche à les attaquer.

Il s’écoula quelques secondes avant que, lentement, Danaé ne se retourne vers Adelyn, exposant gêne la vue de ses seins. Elle était évidemment toute nue, le corps ruisselant d’eau, et s’avança vers elle, sortant de l’eau. Bien qu’il y ait des serviettes, Danaé ne jugea pas utile d’en prendre, s’avançant dans toute sa nudité vers la presque jeune comtesse.

« Je vois que ma tenue te va bien... J’espère que tu as bien dormi, Adelyn, mais tu n’aurais pas du t’habiller... Je vois à tes joues que tu es toute rouge. Tu as besoin d’un bain. »

Elle s’était suffisamment rapprochée pour attraper les mains moites d’Adelyn dans les siennes. Danaé était à la fois belle et musclée. Sans ses vêtements, ses tatouages ressortaient sans difficulté : le motif de dragon sur sa jambe gauche, les lignes sur son ventre. La belle brune se pencha vers Adelyn, et l’embrassa sur la joue.

« Je te souhaite le bonjour, en tout cas. J’espère que cette nuit t’a reposé, Adelyn. »

Le sourire sur Danaé pouvait paraître aussi bien chaleureux qu’espiègle. Est-ce qu’elle se doutait que le réveil d’Adelyn avait du être explosif ? Difficile à dire... Mais elle avait sa petite idée.

Elle se retourna alors, et retourna dans l’eau de la rivière. La robe d’Adelyn, elle, était bien là, retenue au-dessus de la rivière, séchant. Charis avait utilisé son arc pour planter une corde, et les Amazones y avaient suspendu la robe d’Adelyn. Après un séjour dan sla forêt, cette dernière avait été salie, et il était donc normal de la nettoyer. Bien que l’argent n’existe pas au sein de la Horde, Danaé savait que c’était un vêtement de valeur... Adelyn devait y tenir, et c’était le rôle des Amazones de veiller aux biens de leur hôte.

« Rassure-toi, dit-elle en retournant dans l’eau, tu peux te déshabiller, je ne me retournerai pas. »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Répondre
Tags :