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C. Evans (Valawdé !)

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Clayton Evans

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C. Evans (Valawdé !)

mercredi 23 juillet 2014, 18:33:46

- Peuh. Gaï-jin.

Mamoru pesta en retournant enfourner le riz qu'il restait dans son bentô, pendant que Tashigi suivait de loin l'homme qui disparaissait vers le bureau du lieutenant Hirano. Comme le reste des pompiers présents dans la caserne qui couvrait le district du quartier de la Toussaint, Tashigi et Mamoru s'étaient intéressés à l'arrivée de l'américain pour s'en faire leur idée. Ca démangeait tout le monde, depuis qu'il avait été annoncé comme étant la prochaine mutation ! Rares étaient les non-japonais à pouvoir officiers en tant que combattants du feu professionnels et il fallait bien avouer qu'on ne se battait pas pour rejoindre les casernes de Seikusu. La ville était terriblement agitée ("Vous savez, toutes ces histoires bizarres", comme on disait sur les lieux des sinistres pour expliquer l'inexplicable) et la Toussaint l'était trois fois plus. Pourtant, ce gaï-jin avait exprimé son désir de rejoindre cette caserne précise. De quoi le faire passer pour un putain d'allumé, dont on avait prit soin d'éplucher le dossier et les antécédents pour s'assurer qu'il n'allait pas risquer de se taper un sale trip au cœur d'une intervention déjà compliquée. Rien que d'excellents états de service qui avaient poussé le lieutenant Hirano à prendre l'amerloque sous son aile.
Bref, une véritable curiosité.
Tashigi avait décelé de la jalousie dans la voix de Mamoru, un pompier efficace mais qui ne parvenait pas à se démarquer. L'Etranger connaissait son boulot et avait du galon mais jouissait aussi d'une belle petite gueule carrée... Et d'un corps tout à fait attirant, comme elle s'en était fait la réflexion en le regardant s'éloigner, son cul bien cintré dans son jean délavé.

La jeunette était également retournée à son bentô une fois le ricain disparu au détour d'un couloir, se penchant vers l'autre mascotte féminine de l'équipe de combattants du feu pour pouffer avec elle. Mamoru n'en grogna que de plus belle avant de commencer à s'épandre en blagues vaseuses avec ses collègues, qui trouvèrent très drôle de tailler à costard au nouvel arrivant. Sans avoir lâché un mot, il faisait déjà beaucoup parler de lui.
Tashigi et son amie cherchèrent son nom, d'ailleurs. Ce n'était pas quelque chose comme...


******


- Clayton Evans, 32 ans, célibataire et sans famille au Japon. Arrivé il y a... six mois. L'intégration se passe bien ?

- Je n'ai pas eu le temps de m'y attarder trop, lieutenant. Il gratta sa joue mangée d'une petite barbe. J'ai dû passer mes requalifications pour bosser ici, sans compter l'obtention des papiers nécessaires. Mais j'ai eu l'occas' de voir jouer les Yomiuri Giants, quand même.

Le lieutenant afficha un large sourire. Lui parler base-ball était une bonne méthode pour marquer des points, d'autant que les Yomiuri étaient une de ses équipes préférées. Avec les Tokyo Yakult Swallows, bien que Clayton ignorait les deux informations. Il s'était contenté de parlé et avait eu de la chance, tout en sachant que le sport aux battes était une chose des plus populaires au Japon; et les bridés n'étaient pas mauvais, comme l'avait agréablement constaté Evans depuis les gradins du Tokyo Dome.
Hirano reprit.

- Votre dossier médical est excellent, sans compter vos états de service. Votre officier à la caserne 722 de New York m'a appelé pour m'assurer que je ferai le bon choix en vous intégrant à mes gars. Je veux bien le croire, mais je ne pige pas ce que vous voulez branlez dans mon district.

- Juste faire mon boulot, Lieutenant.

- Vous êtes à Seikusu depuis un mois au moins, ce qui est largement suffisant pour savoir ce qu'est la Toussaint. Et n'importe quel type un tant soit peu malin ne réclamerait pas une affectation ici. Il croisa ses mains sur son bureau, détaillant Clayton.

- C'est dans ce district que vous avez le plus besoin d'hommes, lieutenant. Et je connais ce genre de terrain : la 722 couvrait une partie du Bronx. Si mon expérience peut aider, ben j'en serai content. Et comme ça, je suis sûr que pas rester à m'emmerder. Il paraît que vous avez la bougeotte, dans cette caserne.

- C'est rien de le dire.

Hirano s'attendait à cette réponse et savait qu'elle ne le satisferait qu'à moitié. Evans était une tête brûlée, le genre de grande gueule qui avait quand même la qualité d'assumer ses paroles et de les transformer en actes. Un peu péteux d'après son ancien chef, mais d'une efficacité qui n'était jamais à remettre en doute. Surtout lors des incendies, interventions durant lesquelles Clayton brillait particulièrement et ce même dans les situations les plus périlleuses. Un addendum de qualité à la caserne, qui risquerait de faire des étincelles avec ses nouveaux collègues. Le dernier point faisait évidemment tiquer Hirano, qui avait déjà assez de mal à tenir l'excitation de ses hommes, endurcis par la vie de la Toussaint. Ajouter un supplément de tension là-dessus, même en échange d'un équipier efficace, était-ce vraiment utile ?

Le gradé détailla l'américain. Evans était un solide gaillard d'un mêtre quatre-vingt dix qui accusait une centaine de kilos tout en muscles. L'entraînement des pompiers et leurs différentes activités ne taillaient pas des tas de graisse, après tout. Il était tatoué de têtes de mort et autres peinturlurages tribaux agressif sur les bras et probablement le torse ainsi que le dos, portait les cheveux rasés et la barbe de trois jours. Le bouffeur de burgers était imposant, peu amène et portait le poids d'un passé qu'on devinait agité. Pourtant, sa gueule carrée inspirait une sympathie diffuse et sa voix chaude achevait de le faire passer pour un type fondamentalement fréquentable. Même si ses fringues délavées et sans fantaisie l'improvisaient plus routier que pompier, ce qui était un détail une fois sa combinaison de feu revêtue.
Hirano savait que l'aspect ne faisait pas le pompier et n'arrêta pas son choix final à la seule inspection physique. Le Lieutenant se targuait d'avoir un sixième sens efficace pour juger les gens en les écoutant parler et, une fois encore, il allait y faire appel.
Revenant au dossier ouvert devant lui, il fouina dans les lignes à la recherche de quelques éléments.

- Vous êtes un combattant du feu depuis toujours, Evans. Qu'est-ce qui a motivé ça ? Vous n'êtes pas le premier à faire carrière dans notre domaine et vous ne serez certainement pas le dernier. Mais chez vous, on dirait que ça tourne à l'obsession. Vous êtes un des pompiers américains de votre génération les plus aguerris au feu. Pourtant, c'est un domaine délicat. Et vous avez réclamé à l'affronter plus d'une fois, passant certaines de vos périodes de vacances affecté à une autre caserne. Ce n'est pas louche, c'est... intriguant.

On lui avait déjà fait la remarque. Plus d'une fois, même. Clayton n'était pas sans savoir que son rapport particulier avec la redoutable bête Feu avait de quoi inquièter un peu ceux aux côtés de qui il la combattait et ne répondait qu'en redoublant toujours d'efficacité, se livrant à quelques tests psy lorsqu'on lui demandait de le faire, "dans le doute". Jusque là, personne n'avait trouvé quelque chose à reprocher au soldat du feu Evans. Il espérait que ça se confirme une fois encore auprès d'Hirano.
Se redressant un peu dans sa chaise, l'américain se passa une main sur le crâne. Ce qu'il allait dire risquerait de le faire passer pour un pyromane potentiel mais il espérait que sa force de conviction (et ses élogieuses actions sur le terrain) aiderait à dissiper les doutes. S'humectant les lèvres, il commença alors.

- Et bien... Depuis tout petit, je proche du...


******


I - FIREBORN

- ...feu ! Putain Dolly, tu l'as laissé s'en approcher ! T'es vraiment la dernière des connes !

Dolly Evans, née Tisch, n'était pas une boxeuse mais avait l'habitude de se bouffer des mandales. Elle en encaissa une nouvelle, balancée du revers de la main par son mari, le délicat Bud Evans. La blonde péroxydée manqua de tomber de sa chaise de jardin d'un blanc délavé et se rattrapa à la table assortie, le choc envoyant voler la bière de son tendre époux. Un filet de sang perla à son nez quand elle se releva, hagarde. Ce gros con de Bud avait le môme dans les bras et vociférait contre elle, prêt à lui décoller une seconde tartine bien sentie. Le poids du gosse de trois ans l'en empêchait, ce qui le tourna vers ce dernier.
Clayton s'était attardé de trop près au barbecue qui brûlait dans l'arrière-cour dégueulasse qui tenait lieu de jardin au mobil-home des Evans, attiré par la beauté des hautes flammes qui dansaient dans le bidon éventré qui faisait cuire les steaks. Cette conne de Dolly, qui devait le surveiller, avait préféré descendre son whisky plutôt que de faire gaffe à son gosse et Clayton était parvenu à mettre la main dans le brasier.
Vraiment.
Si profondément qu'il était prêt à saisir une braise à mains nues quand son père avait hurlé après lui avant de le récupérer sous le bras. Tant pis pour la belle braise brillante, qui avait tant attiré l'oeil du garçonnet.
Dans sa fureur contre Dolly et son envie d'aller finir sa bière fraîche, Bud n'avait même pas pensé à vérifier les doigts de son gamin. Heureusement, le mécano n'aurait eu aucun soin à prodiguer : le feu avait simplement léché la main de Clayton, comme pour le caresser doucement.

De ce jour et pour tous ceux qui viendraient ensuite, le marmot développa une obsession pour le feu. Beau et attirant, l'élément orangé fascinait le jeune Evans. Mieux, les flammes lui prodiguaient la tendresse que le foyer familial lui refusait obstinément. Il la ressentait invariablement près d'une source de chaleur et ce sentiment ne se dissipa jamais au fil des années. Heureusement pour Clayton, qui trouva toujours un erzast de réconfort dans la lueur d'une allumette quand ses parents envisagaient de se cogner dessus et de temps en temps de lui en coller une bonne dans la foulée sous couvert d'éducation.
Jamais il ne sut d'où venait cette affinité et jamais il ne pensa à poser la question. C'était son petit secret et Clayton se garda bien d'en parler. De toute façon, ça lui paraissait tout à fait naturel. Merde, les pigeons se posaient-ils la question de savoir pourquoi ils chiaient ? Non, ils se contentaient de lâcher leur merde sur votre capot et n'y cherchait pas une vérité philosophique.

Dolly Evans aurait pourtant trouvé de quoi lui répondre, si elle y avait pensé.
Invoquer le Diable entre copines après une soirée alcoolisée, même pour rire, ça laissait des traces quand on avait de bonnes dispositions avec la sorcellerie et qu'on était enceinte.


II - IGNITION

Quand Dolly et Bud Evans passèrent de vie à trépas, leur rejeton avait 16 ans et était déjà pompier volontaire dans leur petit bled paumé du Connecticut. Clayton avait passé le plus clair de son enfance à traîner dans les pattes des hommes de la caserne et n'avait pas eu de mal à devenir l'un d'eux. Il n'était qu'intérimaire mais faisait ses preuves pour pouvoir prétendre à un poste à plein temps une fois majeur, activité qui lui prenait la plus grande partie de son temps.
Clayton avait une vie morne, rythmée par le seul bruit des claques et des coups de poing que s'échangeaient ses parents. Enfant forcément difficile, Clay aurait put très mal tourner si son attirance pour le feu ne l'avait pas envoyé vers les combattants du feu. Il s'était éloigné de la maison de cette façon et avait échappé de peu à l'incendie qui avait ravagé le mobil-home.

Ses parents avaient bu plus que d'habitude, ce soir là. Dolly s'était couchée la clope au bec et la couverture avait prit feu, embrassant la maison qui s'était transformée en torche de napalm dans la nuit. Clayton ne faisait pas partie de la brigade qui avait géré les dégâts, cette fois là. Il n'avait put que constater le sinistre et n'avait même pas pleuré. Plus que de la peine -Clay en avait pourtant un peu- c'était le soulagement qui l'avait envahi. Ses vieux s'apparentaient davantage à un boulet qu'à une famille et leur perte n'avait été dommageable qu'au vu des papiers qu'il avait eu à remplir.
Le dernier Evans n'avait pas put s'empêcher de se dire que le Feu l'avait libéré. Que l'accident n'en était pas un mais davantage un acte délibéré, issu d'une volonté élémentale qu'il ne comprenait pas vraiment mais dont il savait juste qu'elle était là, à veiller sur lui.

Son affinité avec les flammes s'était amplifiée avec le temps et à l'aube de ses dix-huit ans, prendre des braises à pleines mains au coeur d'un feu crépitant était pour Clay tout aussi naturel que de respirer. L'adolescent se jouait des flammes et de la chaleur sans mal, y évoluait avec aisance et plaisir. Le jeune pompier n'était pas stupide au point de croire que c'était normal et s'en accomodait pourtant. Avoir des pouvoirs, c'était plutôt cool. Comme dans les comics, Clay s'imaginait comme la Torche Humaine.
Cependant, Johnny Storm ne voyait certainement pas de visage humain danser dans les brasiers ni n'entendait de mots parfaitement audibles dans le crépitement des combustibles. Evans aurait presque trouvé ça dommage pour le héros fictif : le feu ne faisait qu'en devenir plus attachant.

Débarassé de ses parents et presque arrivé à l'âge légal qui ferait de lui un adulte, Clayton se donna corps et âme à la lutte contre le feu.
Même si il préférait parler de "calmer l'appétit d'un pote trop gourmand", pour sa part. Parce que, merde, qui voudrait lutter contre la meilleure chose qui pouvait lui arriver ?

III - FIREPROOF

Si Clayton avait trouvé son bonheur à Woodsborrow, sa petite ville natale du Connecticut, ce n'était pas uniquement grâce à son job de pompier. Ce dernier, d'ailleurs avait commencé à le frustrer. Après plus de trois ans passé dans les rangs des combattants du feu de son comté, Evans s'était aperçu qu'il lui fallait voir plus large. Il ne se passait que peu de choses excitantes à Woodsborrow et dans ses environs, sans compter que les pompiers ne luttaient pas contre énormément d'incendies. Clayton était toujours animé de la même passion, pourtant. Simplement, il aurait voulu que son appétit pour elle soit rassasié et ne faisait que ronger son frein. Le feu lui parlait avec plus d'insistance que jamais, malgré tout, et Evans s'arrangeait comme il pouvait pour profiter de sa compagnie. Tout était bon pour allumer un foyer ardent et y plonger une partie de son corps afin d'entendre les flammes crépiter, afin de saisir leurs caresses maternelles sur sa peau. Il avait conscience que ce comportement n'était pas sain mais s'en moquait : il estimait bien se contrôler et ne pas être un danger, bien que l'idée d'allumer un énorme feu pour s'y baigner tout entier l'avait démangé une paire de fois.
Cependant, l'appel du feu devait en combattre un autre, bien plus naturel celui-là. Clayton avait commencé à s'intérésser aux femmes et sa sexualité à découvrir lui faisait troquer sa pyro-addiction contre une fuck-addiction. Il sortait autant qu'il pouvait dans le seul espoir de baiser, jouant sur sa belle gueule, son corps puissant et le fantasme de l'uniforme... On mouillait beaucoup pour les pompiers à Woodsborrow comme ailleurs, après tout.

Ce fut lors d'une de ces soirées aussi luxurieuses qu'alcoolisées que Clay fit la connaissance de Jenna. Elle était belle, Jenna : son argent de poche était passé dans les salles de sport et les opérations esthétiques qui lui avaient artificiellement gonflé les nichons et les lèvres, ce qui l'avait rapproché de ces filles qu'on couchait sur papier glacé. Ils se plurent rapidement et contre toute attente (les deux étaient des noceurs invétérés et des baiseurs compulsifs) restèrent ensemble.
Il s'avéra que Jenna, malgré les apparences et les préjugés, n'était pas idiote. Certes, elle n'avait pas inventé le botox et prenait plus ou moins le show d'Oprah pour une émission culturelle, mais la brunette avait assez de jugeotte pour parvenir à aller au bout de ses études de secrétariat, accompagnée dans ses efforts par un Clayton sur son petit nuage.
Un jour -et non sans avoir remué convenablement du cul devant qui de droit- Jenna apprit à Clay qu'elle avait décroché un petit boulot à New York. Le parfait prétexte de quitter leur bled paumé et d'aller vivre à la grande ville, désir qu'ils entretenaient tous les deux. Ils firent donc leurs bagages et quittèrent Woodsborrow sans se retourner, satisfaits de savoir qu'ils avaient tous les deux trouvés un travail avant même d'arriver. Clay avait réussi à se faire affecter à la caserne 722 non loin du Bronx, tandis que sa compagne irait elle bosser pour la Foxblue Insurances, au 82ème étage de la tour nord du World Trade Center. En ce mois de juillet 2001, les amoureux avaient toute la vie devant eux.

Si Clay et Jenna ne se croisaient pas beaucoup, eu égard à leurs activités respectives, ils s'en portaient très bien. Leur couple restait solide et chacun se plaisait dans son poste : la brunette espérait rapidement servir autre chose que les cafés et faire les photocopies en remuant du cul et Clayton avait trouvé dans les missions du NYCFD 722 tout ce qui lui manquait à Woodsborrow. L'action était omniprésente et les incendies incomparablement plus nombreux que dans son patelin d'origine et le "bouseux" de l'équipe s'était vite taillé une réputation de dur à cuire sur le terrain, l'expression s'avérant bien plus juste que ses collègues ne pouvaient le penser. Evans était sur tous les fronts, affrontait tous les incendies qui tombaient dans son district et s'en tirait à merveille. Il y avait longtemps qu'il savait que son corps tout entier était bien plus ignifugé que n'importe quelle combinaison de feu, ce qui lui permettait de réaliser des exploits hors du commun que personne ne semblait remarquer. Peut-être Clayton était il assez doué pour camoufler ses actes, peut-être simplement qu'il y avait tellement de super-héros à New York que personne ne s'intéressait à un "simple" pompier juste un peu plus à l'aise dans les flammes que les autres. Allez savoir.
Toujours était-il que Clayton vivait ce qu'il considérait être une vie de rêve, bientôt couronnée par son mariage avec Jenna. Le pompier lui avait demandé sa main et elle avait dit oui en hurlant presque, ce qui avait finit d'enterriner ce qui était destiné à être une relation des plus durables.

III - ONIBI

Jusqu'à 08h46, ce matin du 11 septembre 2001.
Clayton ne pourrait pas se souvenir des trois jours qui suivirent cette heure fatidique, même si il le voulait à s'en faire exploser le lobe frontal. Non pas qu'il ait vécu le drame du World Trade Center comme dans un rêve (les pompiers furent tellement mis sur la brèche, lui y compris, qu'il lui avait fallu se concentrer comme jamais il ne l'avait été), mais simplement parce que quelque part, il avait choisi d'occulter les évènements. D'après Evans, il n'y avait que peu de choses à retenir de tout ça mais ces dernières étaient gravées au fer rouge dans son âme : l'incroyable puissance littérale et figurée qu'avaient eu les impacts de Boeing, pour commencer. Vous pouvez penser avoir tout vu, estimer que rien ne saura vraiment vous suprendre que vous aurez toujours tort un jour ou l'autre. C'était plus ou moins la pensée de Clay jusqu'à ce qu'il assiste à la folie des hommes, qui s'écrasait furieusement contre une tour de verre dans un bruit qui résonnait plus puissamment que le tonnerre du Seigneur lui-même.
Il s'était souvent comparé jusque là lors de ses départs en intervention à une sorte de chevalier montant le destrier rouge et chrome d'une nation du Bien : l'image lui passa dans la tête quand le camion qu'il occupait se rua vers les lieux du sinistre, tout en sachant que le preux chevalier n'arriverait jamais à temps. Ce fils de putain de vilain ogre avait attaqué le château et tué la princesse, ne laissant au héros que des ruines fumantes et des corps sur lesquels pleurer.

Aussi curieux que cela pouvait paraître, Clay n'avait pas pensé à Jenna. Pas dans l'immédiat, du moins. Trop choqué pour ça, sûrement. Qui ne l'avait pas été, à New York ? Il avait d'abord pensé à son travail et aux gens à secourir, ce qu'il l'avait amené à sa fiancée. De là, son cerveau bloqua tout. Et l'Ignifugé fouilla les décombres avec rage, ne se reposant pas et ne ménageant ni ses efforts ni même son petit secret. Ses dons furent à l'origine de mains sauvetage, maints secours qui n'auraient jamais pu être apportés sans lui. Le feu était partout, rugissant à son oreille. Plusieurs fois Clayton perçu dans les flammes une écoeurante satisfaction, une jouissance odieuse qui festoyait des corps calcinés. Elevé dans une tradition pseudo-chrétienne, le pompier avait toujours sut que les flammes étaient l'étendard du Diable.
En ce jour funeste, il en eut l'étourdissante certitude.

Des femmes qui furent sauvées d'une façon ou d'une autre ce jour là, aucune ne s'avéra être Jenna. D'après un de ses collègues survivants, la brunette avait tenté d'échapper aux flammes en sautant par la première fenêtre venue. Stupide réflexe de survie. Incroyable courage face à une mort certaine. Clay la pleura ouvertement, comme il pleura ses copains qui tombaient autour de lui, fauchés par les décombres, les éboulements et les explosions incontrôlées.

Il y avait des super-héros, ce jour là. Clay s'en souvenait. Comme tout le monde, ces prétendus sauveurs avaient été incapables d'empêcher l'inéluctable. Le pompier en avait cogné un dès qu'on lui annonça la découverte du corps de Jenna. Peu lui importait de savoir lequel et dans sa colère, il avait put cogner une femme. Ces gens là étaient sensé voler, non ? Accomplir des miracles, non ? Aucun ne s'était élancé pour rattraper sa compagne afin de la mettre en lieu sûr, aucun ne l'avait soignée. Rien de tout ça. Jenna était morte, comme tout l'amour que Clayton portait au titre de "héros" qu'on lui avait souvent attribué par le passé. Il le discerna volontiers aux volontaires et aux survivants tandis qu'il se le refusait à tout jamais, son cerveau se déconnectant presque de la réalité après la mort de Jenna que pour n'émerger qu'après les funérailles organisées pour les gars de sa caserne que le 11 avait entraîné dans la tombe.
Il ne rentra à Woodsborrow que pour ramener Jenna chez elle, ayant à supporter le deuil de ses parents éplorés.

Quand Clayton revint à NYC, le monde n'avait plus les mêmes couleurs. Plus de Jenna, plus de nombreux copains qui manquaient à l'appel... Et, comme beaucoup d'américain après ça, une plaie béante dans la fierté et l'amour patriotique.
Il resta pourtant en ville encore plus d'une dizaine d'années, menant une vie des plus dissolue. Evans travaillait beaucoup et ne sortait que peu, principalement pour faire la fête et trouver une raison de se noyer dans l'alcool et l'abus de substances qui s'injectaient pour beaucoup directement dans le sang.

Le combattant du feu ne retrouva jamais de régulière; comme le feu qu'il aimait tant, il allumait, consumait et ne laissait que des cendres. Ses relations étaient comparables dans le fond et la forme à une allumette et Clay ne s'intéréssa rapidement plus qu'aux pétasses faciles à baiser et encore plus à jeter, payant parfois quelques putes pour combler les soirs où sa gueule était trop ravagée pour lui permettre de serrer. Comme un fantôme animé d'une flamme vacillante, le petit gars du Connecticul menaçait de s'éteindre au premier coup de vent qui l'aurait soufflé.

Le destin lui épargna toutefois ce sort funeste et décida de mettre sur sa route quelque chose qu'il n'attendait absolument pas : un formulaire d'échanges de pompiers internationaux destinés à faire circuler les hommes et les façons de faire à travers le monde.
Comme toujours quand un papier l'emmerdait, Clayton le fit brûler à même sa paume. Seulement cette fois, le visage qui dansait dans les flammes lui susurra avec insistance que se renseigner sur l'échange pour partir au Japon (cette partie du monde n'intéressait pas les américains, semblait-il) pourrait être une excellente idée.
Le lendemain, Clay demanda à son chef de lui en dire plus et près de quatre mois plus tard il faisait ses bagages pour...


******


- La ville de Seikusu ne vous semblera pas différente de New York, Evans. Nous avons notre lot de bêtes de foire aussi. On a des héros en costume et tout autant de problèmes que vous autres, américains.

- Je m'en suis aperçu, oui. C'est pour ça que j'ai demandé à être affecté à votre caserne, Lieutenant. Je n'serai pas dépaysé, vous comprenez. Clay esquissa un petit sourire.

- Effectivement. Un excellent point pour vous, Evans. Et pour nous, bien sûr.

Hirano hocha lentement la tête à sa seule intention en remettant en ordre le dossier de Clayton, qui décidément lui plaisait bien. Le ricain avait la tête dure et une sacrée grosse paire de couilles, non content de savoir garder la tête froide dans les pires situations. Bien sûr, il était détaché et se montrait distant -il ne voulait pas s'attacher, pas après ce qui s'était passé le 9/11. Le tondu était un bon gars, attaché à ses principes et à un petit côté bouseux patriotique qui faisait de lui presque un cliché. Le lieutenant se retrouva à s'en amuser seul : sûrement aurait-il était considéré de la même façon si il avait rejoint les rangs d'une caserne à l'autre bout du monde. Bon, Clayton risquait de lui causer quelques problèmes aussi. C'était un bagarreur qui avait gardé un petit penchant pour la bouteille (un très léger seulement) et qui n'avait pas la langue dans sa poche.
Quant à sa fascination du feu... Hirano ne s'y attarda pas. Il avait besoin d'un pompier de ce calibre, capable de gérer la redoutable pression qui pesait sur les épaules des hommes de sa caserne. Et puisque Evans n'avait jamais été diagnostiqué comme pyromane potentiel et connaissait admirablement bien les divers comportements du feu, il n'y avait aucune raison de lui refuser sa place.

Les deux hommes discutèrent encore un peu, de choses plus techniques et d'autres plus accessoires. Hirano aiderait Clayton à trouver un petit appart' pas loin de la caserne et irait dans quelques minutes le présenter à ses nouveaux équipiers. Les personnes avec qui il partagerait sa vie et entre les mains desquelles il remettrait la sienne.
La vie était tout de même étrange, d'après Hirano. Qu'un paumé ultra-compétent comme Clayton échoue à Seikusu ressemblait à un incroyable coup du hasard, sorte de bénédiction pour sa caserne qui avait un cruel besoin d'hommes de son envergure.

Mais le lieutenant avait toujours vécu à Seikusu et savait une chose qu'il n'aurait jamais avoué, ou sinon après un bon saké : dans la ville, dans sa ville, le hasard n'existait pas.



SEIKUSU FIRE DEPARTMENT :: SHOUBOUSHO #099


•   •

Commandement :: Hirano Jûshi
Effectif :: +/- 35 combattants du feu
District :: Quartier de la Toussaint


•   •

Pompiers notables :: Taka Mamoru, Ninamaru Jôno-Uchi, Akatagi Ojô, Graham Tashigi (japo-américaine), Clayton Evans.


•   •

Le Shoubousho (caserne de pompiers) n°99 est l'un des arsenals les plus actifs et décorés de la région de Seikusu. Considérée comme un vivier d'excellents éléments, la 99 est également l'une des plus dures : les interventions se font principalement au cœur de la Toussaint et des quartiers limitrophes, ce qui rend l'action des pompiers délicates au vu des habitants du quartier. Les hommes et les femmes du Shoubousho 99 interviennent jusque dans les endroits les moins fréquentables de leur district, ce qui fait qu'ils sont très appréciés des riverains plus "normaux" vivant dans les rues de la Toussaint.
Les pompiers de la 99 sont vus pour la plupart comme des casse-cous et affichent tous d'excellents états de service. Ils sensibilisent les élèves du lycée à la protection contre le feu et forment volontiers toute recrue désireuse de les rejoindre.

A ce jour et depuis les 5 dernières années, le Shoubousho 99 dénombre 18 morts lors d'interventions, le plus triste record de cette partie du Japon.





Clayton Evans entretient un rapport aussi physique que mental avec l'élément Feu : parfaitement ignifugé, l'homme peut résister à absolument n'importe quelle température, même les plus extrêmes. Le feu le soigne dans une certaine mesure et il peut le "dompter" afin de l'utiliser, mais c'est une capacité qu'il n'a jamais cherché à approfondir.

L'américain ressent les sentiments du Feu, qui semble pour lui être comme un individu presque à part entière, et le Feu lui offre une attention presque maternelle. Parfois, il arrive à Clay de voir un visage ou une forme humanoïde dans les flammes.

Notons que si le Feu ne pourra jamais le tuer ou seulement le blesser, Clay reste humain : il mourra d'un étouffement, d'une blessure trop importante, d'un choc violent, etc. Son affinité si particulière semble issue des Enfers même, bien qu'il n'en sache absolument rien et qu'aucun élément autour de lui ou en sa possession se prêtent à faire un lien avec le Monde du Dessous.

[Ces pouvoirs évolueront -ou pas- selon les rp.]
« Modifié: mercredi 23 juillet 2014, 19:23:37 par Sentinel Prime »

Ludya

Boulet

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    Description
    *Depression intensifies*

Re : C. Evans

Réponse 1 mercredi 23 juillet 2014, 18:39:01

Bienvenue j'essayerai de pas mettre le feu partout !

Noble et Honorable métier que celui de pompier !

Et puis c'est original

Et puis c'est assez rare comme métier en rp

Lucrezia.H.Nietzsche

Humain(e)

Re : C. Evans

Réponse 2 mercredi 23 juillet 2014, 18:44:32

aaaah un pompier  ;D

Dans pompier, il y a "pompe"  ::) fufufu !

Bref, re-bienvenue (je crois ^^)


Clayton Evans

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Re : C. Evans

Réponse 3 mercredi 23 juillet 2014, 18:49:33

@ Ludya : Toi, je te préviens, on est pas payés au feu éteint... Va pas me saloper mes pauvres journées de repos à enflammer tout, ou je te botte le cul èé 
(Merci ^^ Oui, c'est un beau métier peu représenté. Je pense qu'il y a à faire o/)

@ Lulu : C'toi ma future pompe, prépare la pression à l'aspiration <3
(Bien sûr, que c'est re. C'est pas comme si je l'avais évoqué en rp pas plus tard que cet aprèm... :p)

Catalina Taylor

Humain(e)

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  • FicheChalant

    Description
    Riche veuve, par treize fois, qui s'est exilée à Seïkusu et qui investit dans différents secteurs d'économie de la ville.
    Peu farouche quand elle trouve quelqu'un à son goût, mais secrète quant à son passé.

Re : C. Evans

Réponse 4 mercredi 23 juillet 2014, 18:52:51

Re-Bienvenue !
L'uniforme lui va bien je trouve  :3
Compte en banque blindé.
RPs & Idées.

Evangile selon Sainte Cata 28:11 : "Venez à moi, vous tous qui avez envie de RP, on va s'enjailler grave j'm'en bats les couilles j'vous prends tous"
Evangile selon Sainte Cata 28:12 : "Vous trouverez du repos pour vos âmes en mon sein, à condition que vous soyez un mâle bien membré et prêts à me casser le bassin"

"Elle attire les bites comme le miel attire les abeilles" - Destin.

<3 <3

2eab41 - Paroles de Catalina.

Lucrezia.H.Nietzsche

Humain(e)

Re : C. Evans

Réponse 5 mercredi 23 juillet 2014, 18:54:02

Fait gaffe, je mord aussi  ;D

Et je confirme les dires de ma VDD, très belle avatars ^^


Clayton Evans

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Re : C. Evans

Réponse 6 mercredi 23 juillet 2014, 18:55:48

@ Cata : J'aime bien le tien aussi, d'uniforme  ;D

@ Lulu : Pas grave si tu mords, tu lécheras la plaie :3


Merci pour l'avat, et merci à Connor surtout de l'avoir travaillé et de m'avoir avant ça encore filé l'image :)

Law

E.S.P.er

Re : C. Evans

Réponse 7 mercredi 23 juillet 2014, 19:21:03

Ah c'est Connor qui t'as massacré cet avatar ? Cool ^^

*Connor je te file mon adresse si tu veux jeter des cocktails Molotov*

Bienvenue !

Et validé :3

Ancien Despote, admirateur de Moumou la Reine des Mouettes, président/trésorier/unique membre de l'association des cultistes de Frig, directeur du club des Persos Vitrines, Roi des Bas-Fonds de Nexus, grand-maître de l'ordre du caca masqué, membre des Jmeféchié, médaille triple platine de l'utilisation du Manuel des Castors Juniors, premier gérant de l'association "Cthulhu est votre ami", vénérateur de la cafetière, seigneur de la barbe et des cheveux, chevalier servant de ces dames, Anarchiste révolutionnaire, extrémiste de la Loi.



Je suis pour la réhabilitation des Userbars.
Les userbars sont VOS amies. Elles sont gentilles.
Utilisez des userbars. <3

Cassidy Green

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Re : C. Evans (Valawdé !)

Réponse 8 mercredi 23 juillet 2014, 19:41:59

Bienvenue ;D
Voici mon topic pour découvrir mes autres comptes. Veuillez aussi me contacter sous ce compte pour mes autres personnages, vu que je suis plus souvent connecter avec Cassidy Green qu'avec les autre ;D

Voodoo

E.S.P.er

Re : C. Evans (Valawdé !)

Réponse 9 mercredi 23 juillet 2014, 20:44:15

Bienvenue soldat du feu ^^
(cliquez sur ma userbar pour voir ma fiche)



Mes paroles (Turquoise)
Mes pensées (Indigo)

Kamori Seika

Humain(e)

Re : C. Evans (Valawdé !)

Réponse 10 mercredi 23 juillet 2014, 21:06:08

Bienvenue Evans :)

P.s: ton personnage me fais penser a Jake Muller de Résident Evil 6 ^^

Clayton Evans

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Re : C. Evans (Valawdé !)

Réponse 11 mercredi 23 juillet 2014, 21:08:35

@ Kamori : Ton personnage me fait penser à quelques images hentai que j'apprécie assez... :D

Merci !

Elia Nelyn

E.S.P.er

Re : C. Evans (Valawdé !)

Réponse 12 mercredi 23 juillet 2014, 22:18:06

Re bienvenue monsieur le pompier ! 

Clayton Evans

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Re : C. Evans (Valawdé !)

Réponse 13 jeudi 24 juillet 2014, 12:13:37

Merci :)


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