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Until The Last Back (Terra Hero Team)

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Rinako Yukimitsu

Humain(e)

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    Description
    Humaine,Celkhane, dans l'armé pour luté contre l'esclavage

Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 120 lundi 24 décembre 2012, 16:42:46

Je m’effondre. Mastermind a relâché la pression, enfin je pense. Je suis au radar et j’ai encore la tête comme un conduit d’échappement de navette. Je sais que c’est un bordel noir autour de moi mais je n’arrive pas à m’y remettre. J’entends Nika me dire quelque chose alors que je me relève, et je me fais plaquer au sol. J’ai comme un blanc, soudain. Je me relève difficilement et regarde autour. Il fait sombre, la nuit, je suis dehors. Je ne reconnais pas cet endroit encore flou.

« Décidément vous êtes pleine de ressources, sergent. »

Je me retourne beaucoup moins vite que je le voudrais. Mon arme a disparu. J’écarte les bras pour enflammer mes mains.

« T’es un homme mort !
- De toute évidence. »

J’envoies deux boules de feu qui se percutent et éclatent, mais le temps que les flammes disparaissent Mastermind n’est plus là. Soudain on m’attrape les poignets, par derrière. Cet enfoiré est dans mon dos et il me bloque. J’en appelle encore aux flammes mais rien n’y fait. Il force mon poignet à passer devant mon visage, et je vois les flammes qui meurent sans raison apparente.

« Ici tu ne peux rien contre moi, petite peste.
- Tu crois ? »

Un bon coup de talon sur le pied, je rue en tournant les poignets pour me soustraire à une étreinte qui a déjà disparu, tout comme mon adversaire.

« Une vrai sauvage, pas étonnant quand on sait d’où tu viens.
- Le coup de la voix désincarnée, ça fout pas franchement la trouille ! J’te prends d’une main sous dymérite, si tu veux !
- Regarde plutôt ce qui se passe autour de toi ! »

Soudain tout se clarifie et s’anime. Je suis sur une crête, en contrebas se trouve une grotte aux abords jonchés de cadavres. Autour de moi des Celkhanes sont au combat. Elles tiennent la position pour couvrir le vaisseau derrière nous. Mais ces Celkhanes ne sont pas n’importe lesquelles. Pas encore de balafre, mais je reconnais très bien Rayka. Elle est encore plus jeune que dans les visions de la ferme. Swedan aussi est là.

« Sergent ! Bougez-vous le cul ! On va se faire déborder !... Ok ! Couvrez la sortie ! Elles arrivent ! »

Je ne sais pas trop à quoi tient cette opération mais elle se passe mal. Qu’est-ce que ça va être, cette fois ? Je vois de loin une soldate qui sort de la grotte pour se poster et commencer les tirs de suppression. Puis d’autres soldates sortent avec un groupe d’esclaves. Soudain une pluie de roquette s’abat sur la colonne. Armure ou pas tout le monde vol en morceau sous les yeux de Swedan et son groupe.

« Pour ça aussi, je m’en veux. »

Rayka. Elle est juste à côté de moi, debout les larmes aux yeux.

« Désolée, Rinako.
- Sergent ! Répondez ! Sergent Yukimitsu ! »

Yukimitsu ? C’est mon nom, ça ! Et celui de... ma mère ? Mais comment elle aurait pu mourir à cette époque ? La voix désincarnée de Mastermind ne se prive pas de répondre.

« Elle n’est pas morte ce jour-là. En fait elle n’a même pas dû être blessée. »

Le décore change, un couloir large taillé dans la pierre. On doit être dans une sorte de château. Rayka est encore là, et elle se mordille la lèvre sans oser me regarder en face. Alors son maître reprend.

« Rayka s’est fait une raison. Le sergent Yukimitsu, première du nom, n’avait pas eu de chance. Et il fallait se venger des méchants rebelles tekhans qui l’avaient tuée. Rayka se torture encore avec cette histoire, comme avec toutes les autres depuis. Mais ce n’est pas à elle que tout cela s’adresse. »

Bien sûr que non, c’est à moi. Je vois Rayka et une autre soldate débouler au fond du couloir. Équipement léger, suppresseurs fixés : ça sent l’élimination à plein nez. Elles approchent à pas rapides et silencieux, l’arme à l’épaule. Ne sachant trop quoi faire je les suis, mais l’autre Rayka me retient par le bras.

« N’y va pas, Rinako ! »

Mais j’y vais, presque malgré moi. je les suis à travers les couloirs jusqu’à une grande porte. Elles se postent, échangent un regard, puis entrent ensemble. Une chambre, grande et luxueuse. Au pied du lit une femme est affalée par terre, une Neko allongée avec la tête sur ses jambes. Elles sont nues toutes les deux, elles portent des marques de coup et du sperme dégouline encore par endroit. Penchée sur sa compagne, la femme lui caresse la tête, penchée sur elle pour murmurer des mots que je n’entends pas. Mais mon cœur se serre. Rayka étouffe un juron avant de les rejoindre. Bizarrement, quand elle relève la tête de l’esclave, elle a l’air aussi choquée que moi.

« Sergent Yukimitsu ? »

Ma mère. Je ne peux pas le croire, je ne veux pas. C’est encore un mensonge, forcément. Pas ma mère, pas ici, pas dans cet état. Jamais. Les larmes aux yeux elle scrute les traits de Rayka avant de baisser la tête.

« Elle veut pas se réveiller. »

Elle ne se réveillera plus, Rayka en a la confirmation en tâtant son pouls. Mais ma mère continue de la caresser.

« Debout, ma chérie. Ça y est, on s’en va.
-   Sergent...
-   Elle va se lever.
-   Non, Elle va pas se lever.
-   Elle est juste un peu paresseuse.
-   Elle est morte, sergent ! »

J’ai beau lutter cette scène ne peut être que réelle. C’est sans doute un mensonge, encore un coup bas de cet enfoiré de Mastermind. Il a enfin trouvé dans quel sens tirer le levier. Ma mère fond en larme en étreignant le corps sans vie de la Neko.

« Non ! T’es pas morte ! Réveille-toi !
-   Sergent ! On doit filer !
-   Réveille-toi, Rinako ! Ma chérie ! Je t’en supplie ! Ouvre les yeux !
-   Rayka ! On doit dégager !
-   Désolée, sergent ! »

Et là-dessus la jeune soldate fait ce que n’importe quelle soldate ferait : elle emmène de force l’esclave en état de choc malgré ses pleurs et ses cris. J’entends d’ici Mastermind qui se frotte les mains. Rinako... Il n’y a pas que mon nom qui trouve son explication ici. Rayka est ferme, mais elle fait aussi attention à ne pas bousculer le ventre de ma mère... Son ventre trop gros pour être vide.

La scène change encore, sans personne pour me faire la transition. Caelestis, un bureau de l’état-major où Swedan et ses soldates sont au garde à vous devant une générale. Leurs rapports sont sur la table.

« Vous avez fait un excellent boulot, mesdames. Mais vos rapports ont été modifiés pour tenir compte de la présence du Sergent Yukimitsu. Vous direz que son extraction était un objectif de la mission.
-   Pardon ?
-   Lochtis, ferme-la !
-   Cet objectif a été brillamment rempli. Le sergent Yukimitsu était en mission d’infiltration et sa couverture a été compromise. Tout est déjà archivé.
-   Mais...
-   C’est un ordre, mesdames. Nous avons une réputation à défendre auprès du peuple et de nos ennemis. Vous avez foiré en beauté, sur toute la ligne ! Yukimitsu s’est faite passer pour morte afin d’infiltrer les réseaux ennemis, et vous l’avez sortie de ce guêpier. Vous êtes des héroïnes, alors foutez le camp de mon bureau avant que je vous colle toutes au frigo à vie ! »

Je n’ai pas le temps de tout encaisser que Mastermind revient à la charge. Il se présente devant moi alors que tout s’efface autour de nous. Il n’a pas peur, bien au contraire.

« Alors, qu’en dis-tu ?
- Conneries.
- Je t’assure que non. Nous ne sommes ni dans ta tête ni dans la mienne. Ces souvenirs sont ceux de Rayka, et je n’y ai touché que pour te les montrer.
- Vous mentez. »

J’arrive à peine à souffler. J’essaie de cacher que je suis complètement effondrée, même si je sais que ça ne rime à rien.

Terra Hero Team

Légion

Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 121 mardi 25 décembre 2012, 15:12:47

Les cris. Les hurlements. La douleur. Les larmes. Nika courait dans des couloirs sombres, blessée, essayant de fuir une menace invisible et omniprésente. Elle courait dans des dédales sinueux et sombres, avant de se retrouver dans une ville en ruines. Probablement une cité tekhane, à en voir les autres tours. Mais la cité était en miettes, ravagée par les flammes. On entendait des hurlements terrifiés. Elle s’avançait le long d’une cour en ruines, passant près de débris jonchant le sol. Le ciel était pourpre, composé d’énormes nuages écarlates. Des éclairs déchiraient parfois ce dernier, s’abaissant sur les toits de gratte-ciels, faisant tomber ces derniers. Ils tombaient comme des châteaux de cartes, s’effondrant sur eux-mêmes. Killer s’avança lentement, passant à travers une brèche dans un mur, et aperçut une bretelle d’autoroute. Un pont avec de nombreuses carcasses de voiture. Il y avait de la poussière partout, obscurcissant parfois sa vue. Nika descendit lentement, le long d’un petit gazon. Elle arriva sur la route à trois voies, et sentit la structure trembler sous ses pieds. Il y avait ici et là des trous dans la voie autoroutière, d’épaisses crevasses et des failles. Nika regarda autour d’elle.

« Mais où est-ce que je suis ?
 -  Tu es une guerrière, glissa alors une voix, sans qu’elle ne puisse savoir d’où elle venait, comme une espèce de voix off. C’est donc en tant que guerrière que tu dois mourir.
 -  Je t’emmerde, connard ! »

L’homme ne répondit pas. Ce n’était pas nécessaire. Nika entendit alors des cris venant d’en haut, des grognements. Levant la tête, elle vit des espèces de formes noirâtres, d’immenses oiseaux ressemblant à des ptérodactyles, fondre sur elle. Elle ouvrit le feu depuis sa position, et rebroussa chemin, courant rapidement vers les carcasses des voitures, afin de se protéger des redoutables créatures, qui s’approchaient rapidement. Ces bêtes étaient affamées, Killer le savait. Et particulièrement dangereuses. Se retournant, elle se mit donc à courir vite, jusqu’à rejoindre un bus rouillé qui traînait au milieu de la route. Nika bondit à l’intérieur, et tira à travers une fenêtre. Elle abattit l’un des monstres ailés, qui se mit à perdre rapidement de l’altitude, mais ce fut son seul exploit de sa piètre résistance. Les ptérodactyles atterrirent ensuite sur le toit du bus, et elle les entendait croasser, tout en tentant, avec leurs serres, de déchiqueter le toit du bus.

« Merde, merde, merde, merde ! »

Si c’était un rêve, il était terriblement réaliste ! Elle se mit à ouvrir le feu à travers la carlingue, essayant de faucher les monstres. Mais ces derniers continuaient à hurler, et Nika devenait de plus en plus paniquée. Elle reculait en tirant, écrabouillant la gâchette de ses doigts moites. Et puis, les coups de canons de son Eagle devinrent de faibles gémissements quand la culasse tapa dans le vide. Clic. Clic. Clic. Clic. L’arme n’était plus chargée, et Nika n’avait aucun chargeur. Au-dessus sa tête, les plaques du bus s’arrachèrent, révélant les longues têtes triangulaires hideuses des monstres. Elle regarda autour d’elle, cherchant quelque chose, n’importe quoi. Mais on n’était pas dans un jeu vidéo, il n’y avait pas de fusil à pompe abandonné sur un siège, ni de boîtes de munitions. Prenant ses jambes, Nika se mit à nouveau à courir, filant de l’autre côté du bus, sautant par une vitre brisée, et zigzagua entre les voitures, sentant les monstres la poursuivre. Ils volaient derrière elle, la traquant avec rage, et elle en sentit un se rapprocher, ses serres luisantes s’apprêtant à la déchiqueter. Pour l’éviter, Nika sauta sur le sol, roulant dans un très faible espace entre deux voitures. Les serres claquèrent dans le vide, mais un autre ptérodactyle se posa sur les deux voitures, sa tête hideuse fondant alors sur Killer. Elle l’évita en roulant sur le côté, et chercha un objet contondant sous une voiture. Les pattes du ptérodactyle s’enfonçaient dans les véhicules ancestraux, et elle ne vit rien. La gueule du ptérodactyle se releva, et d’autres se rapprochèrent. Il attaqua à nouveau, et son bec s’enfonça dans le ventre de Nika.

Ensuite, ce fut le trou noir.

« Tekhos a une grande importance pour toi... Sans doute parce que tu y es née... C’est un bon début... »

A quoi fabriquait-il ? Que cherchait-il ? Nika entendait une voix lui parler dans son sommeil, voyait des images défiler devant ses yeux à toute allure, comme si la pellicule était enrayée. Les couleurs se confondaient, et ce fut une sirène d’alarme qui la sortit de son songe.

« ALERTE ! ALERTE ! LE VAISSEAU EST ATTAQUÉ PAR LES SKULLS ! ALERTE ! ALERTE ! LE VAISSEAU EST ATTAQUÉPAR LES SKULLS ! TOUT LE PERSONNEL DE COMBAT DOIT IMMÉDIATEMENT SE RENDRE AU PONT PRINCIPAL ! JE RÉPÈTE...
 -  Officier Spänje, réveillez-vous, vite ! »

Et l’officière rouvrit les yeux. Elle se tenait dans sa cabine, et l’alarme lui vrillait les tympans. Les Skulls ? Impossible ! Pourquoi les attaqueraient-ils ? Ce vaisseau n’était pas un cargo militaire, juste une vulgaire péniche commerciale qui transitait d’un système à un autre. La soldate de 2ème classe Penelo lui gueulait dessus, mais à juste titre. Nika entendit des hurlements d’agonie dans le couloir, et Penelo se retourna.

« Ils sont là ! Bordel, ils sont en train d’attaquer un vaisseau commercial, c’est une déclaration de guerre ! La Fédération ne laissera pas passer ça !
 -  Pour l’heure, Soldat, les considérations politiques de la Fédération ne me préoccupent que peu. Les Skulls attaquent une péniche commerciale, et j’entends bien sauver autant de civils que possible ! »

Elle ouvrit le tiroir de sa table de chevet, et en sortit son pistolet. C’était un ZEB-Hyperion 0.13, le nouveau modèle. Elle se rapprocha lentement de la porte, faisant signe à Penelo de se taire, en posant un doigt sur ses lèvres. Elle s’approcha du couloir, entendant des hurlements et des coups de feu. Nika avait, en tant que Capitaine de la garde, une chambre spéciale dans l’aile des passagers, et elle vit que les Skulls, comme à leur habitude, se comportait en vulgaire pillards, tuant les passagers, les pillant, ou les violant. Nika en vit trois rentrer dans une chambre, forçant la porte d’un violent coup de pied. Elle fit alors feu, tirant avec une précision légendaire, abattant les Skulls. D’autres, surpris, sortirent des chambres où ils se trouvaient, et Nika tira sur eux. Elle en abattit un autre, mais les pirates restants ouvrirent le feu à leur tour. Les balles sifflèrent autour d’elle, la forçant à se cacher dans une chambre. Un couple en train de faire l’amour avait été abattu sauvagement. Elle nota que le mari était dessus, et qu’il lui manquait la partie de la tête.

Les balles pleuvaient autour d’elle, et Nika répliqua. Le modèle 0.13 présentait l’avantage d’être fiable par rapport aux anciens modèles, et de proposer plusieurs modes de tir très complets. Elle sélectionna la balle explosive, et en tira une seule. Le projectile heurta le sol, et créa une violente explosion qui pulvérisa les Skulls, les démembrant sauvagement. Sans prendre le temps de souffler, Nika se mit à courir. Devant l’urgence, elle n’avait pas son uniforme, simplement des vêtements civils. Elle débarqua dans le living room du quartier, et vit l’ascenseur monter. Elle s’abrita derrière un fauteuil. Sa priorité était de rejoindre le pont de commandement afin de retrouver sa sœur, et de la protéger. Elle entendit alors du bruit sur sa droite, et vit la soldate Penelo, contre un canapé.

« Je vous avais dit de rester en arrière ! la sermonna Nika.
 -  J’ai senti que vous auriez besoin d’aide... » tenta de se justifier Penelo.

Nika faillit bien lui dire de retourner en arrière quand les battants de l’ascenseur s’ouvrirent, livrant passage à plusieurs Skulls. Bénéficiant de l’effet de surprise, Nika ouvrit le feu. Son premier tir atteignit la tête d’un des bandits, l’envoyant s’écraser sur le sol. Les autres répliquèrent en tirant sauvagement, et Nika plongea de côté, continuant à tirer. Ce fut comme si le temps défilait au ralenti. Les trajectoires des balles tournoyaient autour d’elle, creusant des sillons dans l’air. Ses tirs atteignirent un Skull à l’épaule, à la jambe, et au thorax. Nika atterrit ensuite sur le sol, et continua à tirer, atteignant la jugulaire d’un troisième bandit. Penelo en profita alors pour se redresser, faisant feu avec son fusil d’assaut. Malheureusement, elle eut moins de chance que Nika, car une balle vint l’atteindre à la gorge.

« NON ! » hurla Nika.

Poussant un cri de rage, elle sortit de son abri précaire, un meuble, et ouvrit le feu, abattant les autres Skulls, puis s’approcha de Penelo. Elle était morte sur le coup, et, avant que Nika ne puisse se relever, elle sentit son appareil radio crépiter dans son oreillette.

« Nika... ‘Suis... Submergée...
 -  Ryouka ? Ryouka, j’arrive !
 -  Non.. Trop tard... Communications... Brouillées...
 -  Arrête de dire des conneries, okay ? Il n’est jamais trop tard !
 -  Balle... Hémorragie imminente... Croiseur de combat... Fenêtre... »

Curieusement, Nika comprenait clairement ce que la voix fatiguée de sa sœur était en train de lui dire. Elle s’approcha de la vitre d’observation du salon, et vit, à proximité de leur vaisseau, un croiseur de guerre skull. Le doute n’était plus permis : les Skulls avaient rompu les pourparlers diplomatiques entre la Fédération et leur empire colonial. Elle vit que les Skulls étaient en train de se replier, et comprit ce qui allait se passer. Le croiseur fit feu sr la péniche, l’écartelant en deux, avant d’utiliser leurs surpuissants canons de combat pour pulvériser les différents morceaux de la péniche qui flottaient dans le vide.

Et ce fut le trou noir.

« Être soldate... Tu affirmes détester l’armée, mais, toi et moi, nous savons que ce ne sont que des mensonges. Tu as été façonnée par la violence. Et les rêves ne mentent pas. »

Elle avait envie de lui dire d’aller se faire foutre, mais rien ne sortait. Elle flottait dans un abîme noirâtre, sans comprendre ce qui lui arrivait, sans être en mesure de le repousser.

« Il veut savoir qui nous sommes, lâcha alors une autre voix dans sa tête. Il sonde ton inconscient, mais l’esprit humain est comme une forteresse. Même lui ne peut s’immiscer dans tes pensées profondes sans difficulté. Ne le laisse pas faire, car il n’est que l’envoyé d’une autre menace. »

Elle ignorait qui était cette voix, mais elle avait des accents chaleureux, réconfortants.

« Tu n’as jamais été en mesure de protéger qui que ce soit... Plutôt paradoxal, quand on sait les serments que tu as fait sous le regard de la Lune, un soir de nuit étoilé. Tu peux cacher la vérité aux autres, tu peux même la cacher à toi-même, mais, dans le fond, toi et moi, nous savons tous les deux. »

Elle voulait qu’il se taise, que cette voix horrible, méchante, railleuse, s’éloigne. Elle voulait que l’autre voix revienne, mais elle restait désespérément muette. Elle se sentait tomber, mais n’avait pas l’impression de chuter. Elle flottait dans un espace noir, une zone-tampon où il n’y avait rien, rien d’autre que des questions et des interrogations. Qui es-tu ? Que fais-tu là ? Réalises-tu quelque chose d’important ? As-tu l’impression que le monde irait mieux sans toi ? Qu’il serait différent ? Ou n’es-tu qu’une poussière au milieu des étoiles ? Un atome vide, une coque sans coquillage qui, du fond de sa propre arrogance, estime avoir une quelconque importance ?

« Par rapport à qui t’identifies-tu ? La vie n’a de sens que parce qu’elle est collective. »

Ryouka... Ryouka, sa sœur. Perverse, coquine, désinvolte, mais tellement fragile, bien plus sensible et plus romantique qu’elle n’osait se l’avouer. Sa perversion était un bouclier masquant ses fractures, comme pouvait l’être le sang bouillant de Nika.

« Tu as toujours été une soldate, une exécutrice. S’intéresse-t-on à l’épée du chevalier, ou au chevalier ? Peut-on définir l’identité d’une épée, d’un outil, sans parler de son artisan ?] »

De belles ailes blanches se formaient dans l’esprit de Nika. Des ailes pures, avec des plumes magnifiques, tendres, chaudes, soyeuses. La bonté et la grâce en personne. Et le décor, peu à peu, apparut. Une ruelle sombre. Elle, le flingue à la main, un uniforme de policière sur les épaules. Un voyou était à ses pieds, terrorisé. Elle l’avait frappé sur le sol avec la crosse de son arme, afin qu’il lui donne la planque d’un violeur notoire. A Tekhos, le viol d’un mâle sur une femme était l’une des infractions les plus graves du droit pénal. La peine de mort était généralement admise dans ce genre de situations. Il faisait nuit, et elle envisageait de plus en plus d’éclater le cerveau de ce type, de lui tirer une balle. Personne ne le saurait, sauf elle. Et ce minable, indéniablement, ne méritait pas de survivre. Elle s’était relevée, le doigt sur la gâchette, prête à ouvrir le feu... Quand elle avait senti le vent remuer autour d’elle.

« Penses-tu que sa mort changera les choses ? » avait alors demandé une voix magnifique.

Levant la tête, Nika avait alors aperçu une étincelante forme blanche, avec de longues ailes, descendant lentement du ciel.

« Nika, non ! Tu dois penser à autre chose !
 -  Qui... Qui êtes-vous ?!
 -  C’est donc là que tout a changé... Ou, du moins, que tu croyais que tout avait changé... Mais tu sais ce qu’on dit, pas vrai ?
 -  Rien qu’une simple femme... Comme toi, Nika.
 -  Il n’est qu’un messager ! Ne le comprends-tu pas ? Tu dois INVERSER les choses !
 -  Il faut que tout change pour que rien ne change.
 -  Comment connaissez-vous mon nom ? Est-ce que vous m’espionnez ?!
 -  On n’accuse pas une Ange d’espionner, ma chère. Je te surveille, en réalité.
 -  Vous vous prenez pour ma mère ?
 -  Je laisse cette fausse prétention aux Dieux. Je ne suis qu’une modeste gardienne.
 -  Elle t’a menti. Elles t’ont toutes menti. Personne ne se soucie de toi. Tu n’es qu’un outil utilisé dans une bataille dont les enjeux te dépassent.
 -  Déclinez votre identité, ou j’interpréterai votre silence comme une menace qui me placerait dans une situation légitime pour faire usage de violence !
 -  Mon identité ? Toi-même, sais-tu qui tu es ? Une identité, ça ne se résume pas à un nom, pas à un vulgaire bout de papier ou à un numéro d’identification sur une plaque. Une identité, Nika, c’est une âme, et la tienne est en peine.
 -  Tu es une femme forte, Nika... Tu l’as toujours été ! Tu DOIS me faire confiance. Cet homme n’est qu’une interface, mais son esprit est relié à celui qui est derrière toute cette histoire. Il a pénétré ton esprit, afin de dévoiler nos secrets, mais tu peux inverser la tendance. Grâce à moi, tu peux rentrer dans son esprit, Nika.
 -  Tu n’as toujours été qu’un outil au service des autres, une femme sans valeur, sans importance. N’as-tu pas envie de vivre ta vie pour une fois ? De pouvoir réellement choisir ? D’avoir une importance dans le monde ? »

C’était le croisement. Il n’y avait plus qu’elle... Elle, et ce voyou allongé devant elle. Elle pointait son flingue sur sa tête, et hésitait. Le doigt était sur la gâchette.

« Laisse-le partir !
 -  Tire ! »

Elle hésitait. Le canon de l’arme tremblait... Mais le coup de feu, jamais, ne vint. Elle ferma les yeux, et entendit alors les vrombissements d’un train. Quand elle rouvrit les yeux, elle se tenait désormais dans un métro, et avait son uniforme de policière. La station, souterraine, était éclairée par quelques néons blafards. A droite, Nika vit le plan des lignes suburbaines, et fronça les sourcils. C’était probablement le plan le court qu’elle ait jamais vu, puisqu’il se composait d’une seule ligne avec quelques rares stations :


Nika n’eut pas le temps de vraiment faire attention à ce rapide plan. Elle regarda un écran d’indication qui clignotait en-haut. Il était brisé, éclaté, mais ça n’empêchait pas des affiches d’y figurer. Elle les lut lentement, en s’avançant :

Avez-vous déjà essayé un safari dans les Malterres de la Discorde ? Pensez à prendre la navette spéciale ! Des tarifs exceptionnels y sont assurés par Blaine, chauffeur émérite !

Pensez à acheter votre lotion pour vous protéger des Tommyknockers. Lorsqu’ils frapperont à votre porte, il sera trop tard !

Une envie particulière ? Allez voir Leland Gaunt ! Vous trouverez ce dont vous avez toujours rêvé !

Vous êtes actuellement à la station des Méandres et du Regret Infini. Le prochain train est à l’approche.

Nika vit, à sa droite, un escalier qui montait. Il y avait une lumière vive, mais l’escalier était barré par un grillage de sécurité. Elle s’avança le long de la rame, et vit alors un taggueur. Il dessinait avec des bombes rouges quelque chose sur le mur.

« Hey, vous ! Il est interdit de tagguer dans les lieux publics ! » hurla Nika.

L’homme tourna la tête, mais termina de tracer ses lettres, avant de se mettre à courir.

« Poursuis-le ! »

Elle se mit à courir, tandis que le train approchait. Toutes ses lumières se mirent à briller furieusement

« Tu penses pouvoir infiltrer mon esprit sans te faire remarquer ? Tu n’es qu’une débutante ! »

Killer Boom entendit de nombreux bruits de pas, et le grillage de sécurité de l’escalier s’ouvrit. Elle s’intéressa alors au tag, et fronça les sourcils. Il était... Très particulier. Elle voyait une espèce de curieux œil rouge menaçant, le fond de la pupille ressemblant à la longue queue d’un serpent :


Le métro arriva alors, et Nika vit qu’il était rempli de commandos lourdement armés, avec des chiens. Elle poursuivit alors son taggueur, tandis que les balles se mirent à exploser autour d’elle. L’homme était parti dans un couloir sombre sur sa droite, et elle s’élança à sa poursuite, filant devant de nombreuses affiches publicitaires concentrées autour d’une femme : Miranda. Il s’agissait d’affiches publicitaires romantiques, amoureuses, où Miranda était à chaque fois le modèle. Elle voyait le taggueur courir au loin, avant de se réfugier dans les toilettes. Derrière Nika, une armée lui courait aux fesses, et elle fila dans les toilettes, ouvrant la porte d’un solide coup de pied, et tira sur le fugitif. Le taggueur se rua dans une cabine, et elle le poursuivit. Il n’y avait pas de toilettes à l’intérieur, mais un énorme tableau... Représentant une tour immense. Elle y pénétra.

Plus rien n’avait ici d’importance. Le ciel était en sang, d’un rouge sombre. Il y avait du vent ici, et, dans son dos, elle pouvait voir un immense château flotter dans le ciel, sur une montagne qui semblait elle-même flottée dans les airs, retenue au sol par de colossales chaînes noirâtres. Ce château était très éloigné, et elle sentit un indicible frisson de terreur s’emparer d’elle en voyant cette structure maléfique. Et, devant elle... Une construction iconoclaste, insolite, se dessinait. Une immense tour noire. Une tour sombre massive, colossale. Un feu semblait brûler à son sommet. La Tour semblait plantée devant un immense océan. Nika ignorait totalement ce qu’était cette structure, mais la Tour se mit alors à s’illuminer. Une lueur violette remonta le long des étages, se mettant à irradier, et le feu qui brûlait à son sommet devint également violet, tandis que le sol se mettait à vibrer dangereusement.

« Il est dit que celui qui sera au dernier étage de la Tour sera Dieu. Pas ‘‘un’’ Dieu, mais Dieu. »

Nika se retourna. Mastermind était derrière elle, mais son corps était en train de se désagréger, de disparaître.

« On ne peut pas l’empêcher. Il arrive. Son messager est en marche. »

La Tour continuait à luire, et la porte, alors s’ouvrit. Il y eut une surpuissante explosion magique, qui se mit à tout englober. Nika ferma les yeux, son hurlement mourant dans la tempête magique qui déferlait tout autour d’elle.

*
*  *

« Nika ! Nika ! Réveille-toi, merde ! »

Elle cligna des yeux. Les sons lui revenaient, ainsi que le toucher, et elle réalisa qu’elle était allongée sur le sol, dans la poussière. Nika releva la tête, et vit, à travers ses yeux brouillés, le vaisseau de Mastermind. Une forme la retourna alors, et elle vit Rozalia. Redemption l’avait finalement retrouvé, mais, sur le coup, Nika ignorait totalement où elle était, et ce qu’elle fabriquait ici. Elle tenta de parler, mais n’entendait pas ce qu’elle disait. Rozalia lui hurlait dans les oreilles.

« La bombe va exploser dans une minute ! Tu es la seule à savoir piloter ce vaisseau avec Rinako ! Réveille-toi ! »

La bombe ? Rinako ? Une minute ? Le vaisseau ? Les souvenirs affluèrent alors rapidement dans l’esprit de Nika. La Fourmillière, la bombe à neutrons, la Celkhane nerveuse... Mastermind ! Où était-il ? Une minute.... Une minute ? Ceci sembla réveiller Nika, qui se releva. Les moteurs du vaisseau vrombissaient, répandant de la poussière partout, et elle vit, sur le sol du vaisseau, le cadavre de Mastermind, trois flèches plantées dans le corps. Titubant lentement, Nika rejoignit le vaisseau, et rampa à l’intérieur. La vitre avait été explosée, il y avait du sang sur le fauteuil et les commandes, des voyants d’alarmes clignotaient dans tous les sens. Elle rejoignit le fauteuil en cuir, agissant plus par instinct qu’autre chose. Rozalia, de son côté, était partie récupérer Rinako, lui aboyant les mêmes ordres. Nika tremblait, et appuya sur plusieurs boutons. Les moteurs étaient chaudes, mais la coque avait souffert.

*Mais qu’est-ce que je fous là ?*

Rozalia, de son côté, déposa Rinako, mais sentit alors une main s’agripper à sa cheville. En se retournant, elle vit qu’un corps était à moitié enseveli dans la poussière. Elle tendit ses mains, et sortit le corps affaibli de Rayka, montant également sur le vaisseau, qui se mit alors à décoller. Il tanguait dangereusement vers la droite.

« Rinako ! hurla Nika, du sang s’échappant de ses lèvres. Aide-moi à faire sortir ce tas de boulons de ce trou ! »

Elle avait besoin d’un copilote pour stabiliser le vaisseau. Nika appuya sur d’autres commandes, et une image hologra   phique apparut, montrant une caméra du dessus, permettant de se diriger en évitant les éclats. Des morceaux de roches tombaient du sol, alors que le trou, leur seule lumière de sortie, était en train de se refermer progressivement.

« Dépêchez-vous ! s’exclama Rozalia. Les Formiens déboulent en masse ! »

Utilisant son arc, Rozalia envoyait de nombreuses flèches faucher les Formiens. Elle prenait plusieurs flèches par poignée, une flèche entre chaque doigt, et les balançait à la chaîne. Nika avait la désagréable impression de sortir d’une longue cuite.
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Rinako Yukimitsu

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 122 dimanche 30 décembre 2012, 16:37:28

La réalité me revient en pleine poire, version violente. La grotte est en train de s’effondrer et Rozalia me hurle dans les oreilles de me bouger. La vague d’adrénaline repousse au fond de mon esprit tout ce qui ne concerne pas ma survie immédiate, moins l’angoisse des dégâts que ça fera en revenant.

« Arrête de gueuler, bordel ! »

Je file dans le cockpit avec la peur au ventre et les doigts qui tremblotent. On doit s’arracher, rien d’autre ne compte. Mais le cadavre de Mastermind ne m’aide pas à faire le tri. Impossible de chasser la question : a-t-il disparu de ma tête quand Rozalia l’a planté, ou bien avant en sachant que le mal était fait ? Je rage en me jetant dans le siège de copilote pour attaquer le tableau de bord. Forcément c’est Nika qui pilote alors que j’ai un brevet de pilote de l’armée Celkhane. Et encore elle rame en hurlant aussi.

« Tire sur le manche au lieu d’raconter ta vie ! »

La carlingue en prend pour son grade, et mine rien j’ai fait du dégât.

« Fonce ! Ça tiendra pas longtemps. Le circuit d’admission du réacteur gauche va lâcher, si le vaisseau se coupe pas en deux avant. Alors met la gomme ! »

Je suis pas le genre de magicienne qui fait léviter les épaves, si on fonce pas le plus vite et le plus loin possible on est mortes. Si on explose en vole on aura au moins échappé à la bombe. Je fais courir mes doigts sur le tableau de bord pour tenir tant bien que mal ce tas de ferraille en l’air. On éclate méchamment la peinture en s’arrachant à la faille, mais une fois à l’air libre le vaisseau peut tracer sa route. Ça tremble de partout, l’appareil tombe en pièces. Heureusement un convoi de véhicules est aussi en train de s’éloigner de la Fourmilière. J’affiche le radar sur l’écran holographique.

« Y’a un plat à environ six cent mètres, là ! On devrait pouvoir se poser en cata. »

J’attrape la radio en scannant un maximum de fréquences.

« Mayday ! Mayday ! Appel à la colonne Tekhane dans le secteur 12, du Sergent Yukimitsu !
-   Ici le Lieutenant Williams ! On vous reçoit, Sergent !
-   Lieutenant ! On est dans le tas de ferraille qui va tomber à une demi-borne de vous !
-   On passe vous prendre.
-   Avec quelques pansements ce sera pas du luxe. »

Je ferme le canal et... Et voilà. À moins d’éclater en l’air on est sauvée. Plus rien pour faire diversion, tenir à l’écart ce que le tas de viande à présent morte à l’arrière m’a montré et fait comprendre. Des mensonges, encore, des illusions, de la manipulation, des conneries ! Forcément ! Mais me penchant pour jeter un regard à l’arrière je vois Rayka. D’où elle sort ? Qu’est-ce qu’elle fout là ? Elle me fixe avec un regard qui me pétrifie. Mon cœur rate un battement avant de partir au galop, un frisson horrible me laboure la nuque et l’arrière du crâne. Pas d’erreur possible, on pense bien à la même chose. Je sais déjà que mes espoirs sont vains, qu’elle ne sera pas crédible si elle me raconte que tout était faux.

« Est-ce que...
-   Rinako... Je suis désolée... »

Elle est en train de claquer sous mes yeux. Je ne sais pas vraiment comment mais ça se voit. Son nez pisse le sang, ses oreilles à peine moins et son regard se voile. Je sens ma gorge qui se serre et je n’arrive à rien d’autre que remuer poussivement la tête pour marquer mon refus en la suppliant du regard.

« Kross... Trouve... Kross... »

Ses paupières ne tiennent déjà plus ouvertes quand elle soupire ce nom. Sa tête penche lentement alors que son corps s’affaisse sur le fauteuil. Puis plus rien, adieu Rayka Lochtis... Je suis complètement perdue, tout à coup. Tout s’est effondré, et je n’ai plus personne à blâmer ici et je ne sais ni pourquoi ni comment blâmer quiconque. Tout ma vie vient de partir en miettes.

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 123 mardi 01 janvier 2013, 20:45:10

L’appareil tremblait de partout. Nika en avait mal aux bras, à force de maintenir le manche. Il y avait des alarmes qui hurlaient partout, et des messages d’erreur qui s’affichaient sans cesse sur le tableau de bord, avec des voyants d’alerte qui clignotaient. Rien à voir avec les simulateurs aériens de Ryouka. Nika maintenait fermement le manche, essayant d’empêcher que l’appareil ne s’écrase contre le mur.

« Fonce ! Ça tiendra pas longtemps. Le circuit d’admission du réacteur gauche va lâcher, si le vaisseau se coupe pas en deux avant. Alors met la gomme !
 -  Huurrmpffff... grogna Nika. Et moi qui comptais rester pour leur demander des autographes. »

Les rochers tombaient sur le toit du vaisseau, le fissurant. Nika poussait le vaisseau dans ses ultimes retranchements, et ce dernier, tant bien que mal, parvint à sortir de la faille. Cette dernière se referma ensuite, et Nika put décoller. Elle était en sueur, son visage était maculé de croûtes, de poussière, et de gouttes de sueur, l’ensemble plaquant ses cheveux sur sa tête. L’appareil décolla, et elle put voir une scène chaotique en contrebas. Il y avait des milliers et des milliers de Formiens qui se ruaient vers les tranchées tekhanes. Depuis leur position, Nika vit les Formiens jaillir depuis d’énormes trous dans la Fourmilière, trous qui se refermaient ensuite, jusqu’à cracher de nouveaux monstres. C’était toute une légion de monstres qui fonçait sur le sable. Elle vit alors, dans un coin, un convoi qui fuyait la Fourmilière, en affrontant des hordes de Formiens.

*C’est sûrement Ashley...*

Nika était ravie de voir qu’elle s’en était tirée. Rinako inspecta la carte, et ne tarda pas à trouver une zone plate dégagée, tout en appelant des renforts. On allait probablement déployer des hélicoptères pour les prendre. Killer soupirait. Est-ce que ce cauchemar était terminé ? Elle vit Rinako se rapprocher de Rayka, qui était assise contre la carlingue, juste derrière elles. Rozalia, elle, se tenait au fond, sur un siège, le corps de Mastermind à ses pieds. Ce n’était pas une illusion, cette fois. L’illusionniste avait rendu l’âme. Et Nika avait incroyablement mal à la tête. Rinako tenta de parler avec Rayka, qui répondit faiblement. Nika était trop concentrée sur son pilotage pour tenir compte de ce qui se disait. Elle vit les lèvres de Rayka remuer lentement, murmurant quelques mots, mais, avec les moteurs du vaisseau, Nika n’entendit rien. Rayka s’affaissa, sa tête penchant sur le côté. Nika lut dans le regard de Rinako une sorte de résignation silencieuse, d’indicible souffrance.

« Positive, Rinako, on s’en est... »

Nika n’eut pas le temps d’achever. Il y eut une explosion souterraine, un terrifiant vrombissement. Pendant un bref moment, surréaliste, tout sembla se taire. Plus aucun son ne vint les agiter. Ce fut comme si le temps lui-même s’était suspendu. Dans un sursaut d’horreur, Nika comprit que la bombe des Tekhanes venait d’exploser. Elle vit le sol s’affaisser en contrebas dans un premier temps, puis une explosion souterraine, d’une puissance incommensurable, envoya tout voltiger en l’air. La bombe à neutrons venait d’exploser, et, en quelques secondes, des dizaines d emilliers de Formiens furent fauchés par l’impact. Regardant la Fourmilière, Nika vit cette dernière se désagréger, et crut entendre un hurlement d’agonie, comme si de smillions d’âmes venaient de périr. Un champignon sembla se former, et il y eut ensuite une surpuissante onde de choc. Le vaisseau n’était malheureusement pas assez éloigné. Tout ce que Nika vit fut les couches extérieurs de la Fourmilière s’écrouler. Ensuite, le sable et la terre se répandirent n’importe où. Les alarmes rugirent, mais le sifflement du vent les noya. Le sable s’insinua dans la bouche de Nika, lui irritant les yeux, s’enfonça dans ses narines, ses oreilles, et le vaisseau partit en vrille, tournoyant follement dans l’air.

Puis il n’y eut plus rien.

*
*  *

« ...’Bi... »

*
*  *

« Elle émerge ! »

Ryouka ? Que faisait-elle ici ? Où était-elle ? Nika vit des flashs lumineux, une lumière éblouissante. Elle voulut gémir, mais n’entendait rien.

« Il est encore trop tôt... »

Et elle sombra à nouveau.

*
*  *

« ...Réussite totale. Selon les autorités, les Formiens n’ont jamais été autant affaiblis. L’état-major tekhan espère mener une contre-offensive qui... »

Elle tenta de rouvrir les yeux. Ses paupières étaient infiniment lourdes. Ce fut trop difficile.

Et, encore une fois, elle sombra.

*
*  *

« Je ne l’ai jamais vu dans cet état... Il s’est passé quelque chose là-dessous, c’est sûr...
 -  J’aurais du venir plus rapidement... »

Cette voix... Striker ? Nika se mit à s’agiter. Où était-elle ? Elle entendit alors une série de bips nerveux, agressifs. Des machines étaient en train de s’affoler.


BIP ! BIP ! BIP ! BIP !

Et les voix, immédiatement, revinrent.

« Merde ! Elle s’agite !
 -  Elle fait une tachycardie ! Laissez-moi faire ! »

Cette voix douce et sensible... Elaine ? Mais où était-elle ? Que se passait-il ici ? La panique explosait en elle, mais elle sentit quelque chose s’emparer d’elle, une espèce de douce mélopée, de douce lumière noirâtre, qui la fit sombrer.

*
*  *

Ce fut la musique qui vint la tirer de son sommeil. Avant même qu’elle ne puisse ouvrir les yeux, elle sentit une musique qu’elle connaissait bien. Phil Collins. Phil fucking Collins, comme elle la surnommait.

« No you'll never change her, so leave it, leave it
Get out quick cos seeing is believing
»

« Tu vois, Elaine, c’est comme ça qu’on danse dans les boîtes... Essaie de suivre le rythme ! Allez, remue-toi ! »

Nika commença à ouvrir les yeux. Une sensation de vertige. Tout était flou, mais elle discerna, au bout de quelques secondes, un néon blafard, avec des carrés blancs sur le plafond.

« Allez, Elaine, ouais, comme ça ! Ah non, tes ailes, attention ! »

BOONG !!!

« Oops...
 -  Bah, c’est pas grave. Tape dans tes mains, et chante avec moi. Sheeeee’s an eaaaasy looooveeer...
 -  Raah putain, fermez-là... »

Son cri ne fut rien de plus qu’un râle, et elle se mit à remuer la main, jusqu’à renverser quelque chose. Immédiatement, les deux femmes se retournèrent.

« Elle est réveillée ! » s’exclama Elaine, avant de bondir vers Nika.

Nika ne tarda pas à voir une énorme tête devant ses yeux, et leva les mains en signe de protestation. Ce n’est pas que le beau visage d’Elaine était désagréable à voir, mais elle était un peu trop fatiguée. Elle tourna la tête sur sa gauche, et vit Ryouka.

« Bordel... Mais qu’est-ce que je fous là ?
 -  Toujours aussi grognon... Je dirais que tu es rétablie ! »

Nika soupira, fermant les yeux.

« Nous sommes à la base. C’est une longue histoire...
 -  Rozalia ? Rinako ? Où... ?
 -  Rozalia est rétablie depuis cinq jours... Enfin, elle est sortie du coma. Elle est consignée au bunker, le temps de se remettre de ses multiples blessures.
 -  Multiples blessures ? Cinq jours ? Mais que... ?!
 -  Repose-toi, Nika... Tu as le front tout chaud. Je suis sûre que tu dois avoir une migraine...
 -  Ma frangine a toujours des migraines. C’est une vraie cocotte-minute là-dedans !
 -  La ferme...
 -  Et elle est tellement aimable ! Parfois, je me demande si ton père ne serait pas un Orc, Nika, ça expliquerait bien des choses. »

Nika soupira à nouveau. Inutile de se battre avec Ryouka, c’était une vraie peste.

« Et Rinako ?
 -  Elle était aussi amochée que toi... Vous avez dormi plus longtemps que Rozalia, car Mère vous a maintenu en léthargie, le temps de guérir vos séquelles mentales. Elle a passé beaucoup de temps dans ton esprit à tout remettre en ordre, Nika...
 -  Mais je me demande si elle n’a pas loupé quelques trucs...
 -  Rinako est allongée ici. Si tu t’es réveillée, elle ne devrait pas tarder. »

Nika tourna la tête sur sa droite et vit, sur un autre lit, la petite Celkhane. Elle sentit une onde de soulagement la traverser, et ferma lentement les yeux, sereine.

« Tu m’avais pas menti ! Elle est terriblement sexy ! Tu crois qu’elle acceptera de me faire une visite guidée de son Archipel ?
 -  Tu n’auras qu’à lui demander quand elle ouvrira les yeux... »
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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 124 vendredi 04 janvier 2013, 13:28:49

Il fait noir, mais il y a du bruit. Je suis vivante ? Je pense bien : je serais pas aussi défoncée si j'étais morte. Ça veut dire que j'y couperais pas. J'espérais vraiment crever quand le vaisseau est tombé, pour échapper à ce que je venais d'apprendre. Je me souviens de tout, on ne pourra plus me mentir. Je suis dans l'armée depuis si longtemps que ça coule dans mes veines, et malgré tout ce que j'ai pris dans la gueule ces derniers jours c'est ancré, enraciné en moi plus profond que jamais. Tant que j'ai des forces, jusqu'au dernier souffle, je dois me relever.

Alors je me redresse, et j'ouvre les yeux. Je dois serrer les dents parce que je suis vraiment assommée. je suis dans une chambre d'hôpital, je crois. Il fait sombre, une télé allumé éclair un peu une femme aux cheveux courts endormie dans un fauteuil, et une autre qui dort dans le lit voisin. Je vire le masque à oxygène qui me dessèche les lèvres depuis je sais pas quand. Exit la perfusion aussi. Je me traine hors du lit, puis à travers la chambre en titubant dans le noir. Je veux pas les réveiller, je veux voir personne pour l'instant.

Heureusement qu'il y a une salle de bain. La lumière m'aveugle et relance une vilaine douleur qui me transperce le crâne. Je me traine devant le miroir, et c'est seulement là que je vois la tête que j'ai. Mon visage sort du flou, une marque encore violacée autour de l'œil gauche et un pansement autour de la poitrine sous ma blouse. Pas de trace de ma broche, mais je l'aurais jetée si je l'avais vu sur ma tête. Me voilà seule face à moi-même, vraiment seule. Est-ce que j'ai toujours été aussi différente de ma mère ? Est-ce que je tiens vraiment rien d'elle ?

Elle m'a menti, elles m'ont toutes menti. Je me le suis dit à la seconde où j'ai vu clair dans le jeu de cet enfoiré. J'aurais pu mourir avec cette idée, j'ai bien cru que ça s'était produit. Je ne sais pas combien de temps je suis restée sur ce lit mais ça a été suffisant. J'ai passé et repassé tout ça dans ma tête, dans mes cauchemars. Je suis réveillée, maintenant. Mon esprit s'est remis en route. D'abord confirmer mes infos, ensuite : la cible. Kross... Je sais pas qui t'es, je sais pas ce que t'as fait, mais ton nom est tout ce qui me reste.

Je laisse tout monter, jusqu'à sentir l'envie de hurler me brûler la gorge et les larmes se tasser au bord de l'explosion. Puis je serre les dents et je ravale tout. C'est difficile, je manque de craquer une ou deux fois. Mais je tiens, parce que je n'ai rien d'autre. On m'a dépouillée de tout le reste. Je suis seule, j'ai toujours été seule. J'ai toujours été une étrangère et l'éclairage a changé sur ma vie. J'enrage. Toutes ces années à encenser cette femme, l'aimer en gobant ses mensonges. Et toutes ces salopes que j'appelais "tata" quand j'étais gamine, et qui m'ont laissée tomber comme une merde après l'enterrement. Il était temps que la gentille fille bien élevée aille rejoindre le fantôme de sa mère.

Un coup d'eau sur le visage, puis je me fixe dans les yeux. En fait c'est assez libérateur. Je n'ai plus de compte à rendre à personne.

Ça n'a pas fait passer le calmant, mais au moins je ne fonds pas en larmes. C'est sans doute Nika ou Rozalia qui dort à côté. Après tout, elles ou d'autres, ça n'a plus d'importance. Je ressors pour aller m'allonger au bord de mon lit. J'ai assez dormi pour l'instant.



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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 125 vendredi 04 janvier 2013, 21:31:47

Nika était partante pour aller tout de suite à l’entraînement. Son corps l’était moins, et, des deux, c’est son corps qui gagna. Ryouka partait peu. Elle qui avait l’habitude de s’enfermer dans son antre, devant son énorme ordinateur, à faire la grande geek, avait visiblement été ébranlée par ce qui se passait. Chez les Spänje, il était rare qu’on manifeste de la tendresse et de l’amour. Comme toute sœur qui se respecte, il fallait lire à travers les gestes. Mais Nika connaissait suffisamment sa sœur pour savoir qu’elle avait eu de grosses frayeurs. Le soir s’installa dans l’infirmerie, puis la nuit, et Nika dormait à poings fermés. Ryouka était également affalée sur le fauteuil. Elle dormait fréquemment ainsi, puisqu’elle passait parfois des journées entières devant son ordinateur. Une geek hardcore, qui avait déjà passé 34 heures d’affilée à programmer. Quand Rinako se leva pour aller dans une salle de bains, elle ne réveilla aucune des deux Spänje. Nika émergeait de temps en temps, mais était trop fatiguée pour pouvoir réellement réussir à se maintenir.

Pour autant, la nuit de Rinako ne fut pas solitaire, car, au bout d’un certain temps, la double porte de l’infirmerie s’ouvrit en coulissant, livrant passage à une femme. Avec ses longues ailes de plumes rouges, Elaine était facilement reconnaissable. Elle venait de terminer sa méditation magique, et faisait son examen quotidien. Sur le coup, elle ne remarqua pas que Rinako était réveillée, et commença par Nika. Elle promena lentement ses mains le long de son corps, ses paumes se mettant à émettre une vive lueur blanche. Yeux clos, Elaine laissait la magie la guider. Nika était guérie. Il fallait juste attendre que son corps reprenne des forces. Elle n’avait rien à faire, mais restait consciencieuse. Elle avait passé des heures et des heures à la recoudre, se débrouillant pour ne laisser aucune cicatrice. Elle était plutôt fière de son œuvre. Elaine s’avança ensuite lentement vers Rinako, et, en se penchant vers elle, elle constata que la jeune femme était réveillée.

« Oh ! s’exclama Elaine, surprise. Bonsoir, Rinako ! Je suis Elaine... C’est moi qui t’ait soigné. »

Pensant que la Celkhane devait se demander où elle était, Elaine s’empressa de faire quelques précisions :

« Je suis l’une des amies de Nika. Tu n’as rien à craindre, tu es entre de bonnes mains ici. »

Elaine pencha lentement la tête sur le côté :

« Comment te portes-tu ? »

L’Ange avait une voix douce et fluette, avec l’accent mélodieux des anges. Elle avait aussi d’autres raisons, plus personnelles, de s’intéresser à la Celkhane, mais elle ne comptait pas l’embêter avec ça pour le moment. Pour l’heure, elle restait dans son travail. Sans connaître les détails, elle savait que l’aventure dans la Fourmilière avait été douloureuse. Il suffisait de voir l’état de leurs corps pour le réaliser. Il était donc, à son sens, normal qu’elle cherche à savoir si Rinako allait bien.
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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 126 samedi 05 janvier 2013, 13:37:38

Même si je voulais dormir je ne pourrais pas, pourtant je suis assommée. Après ce que je viens de traverser, et ce que je traverse encore, je ne devrais pas m'étonner d'être une épave. En fait il vaudrait mieux que je m'y habitue parce que je vais avoir du mal à remonter cette pente-là. Pour le moral c'est mort, de ce côté-là je suis bien au-delà de mes limites. De toutes façons je vais avoir besoin de la meilleure condition physique possible pour me faire réintégrer rapidement. Hiérarchie des priorités. Si je rentre à la maison pour pourrir tout le monde en exigeant des réponses c'est la catastrophe assurée.

Je ne sais pas combien de temps je passe à somnoler sur mon lit, trop faible pour me redresser, trop méfiante pour me laisser sombrer. Pendant un moment j'ai un gros doute. Je vois une femme aux mains qui font de la lumière, avec deux grandes ailes dans le dos, en train de peloter la femme dans le lit voisin. J'émerge un peu mieux quand elle s'approche. Au moins elle est réelle. Elle est belle, c'est indéniable. Une Ange, visiblement gentille, peut-être un peu nunuche. Il y a deux jours je lui aurais souri dans la seconde, aujourd'hui j'en suis incapable.

Mais je m'inquiète pas, ça non. Je crois que plus rien ne peut vraiment m'inquiéter. J'arrive tant bien que mal à me redresser assise pour répondre.

" Elle a des tonnes d'amies, Nika. "

Ça sent pas la joie de vivre. Je ferme les yeux et je souffle un coup.

" Merci. "

Simple politesse. J'ai une fâcheuse tendance à en vouloir à tout le monde. Elles auraient dû me laisser mourir là-bas, pour ce que ça aurait changé. Je vais pas être facile à vivre dans les temps à venir. Comment je me porte ?

" J'ai mal partout, je suis complètement desséchée et je meure de faim. "

Je suis aussi crevée, je sens que je pourrais exploser d'une seconde à l'autre en me foutant royalement des victimes que ça ferait. Mon corps est trop mal en point pour l'exprimer, mais j'arrive encore à cacher la boule de rage et de haine qui bouillonne au fond de moi. Le seul soleil qui me reste. Et merde, tant pis.

" Je peux contacter Caelestis ? "

Ces femmes ne dépendent d'aucune autorité, elles font ce qui leur chante et en savent sans doute long sur les sales petits secrets tekhans et celkhans. Je dois trouver et remonter une piste plus vieille que moi, et ici je n'aurais de compte à rendre à personne. Si j'arrive à me coller seule à un terminal je pourrais peut-être trouver quelque chose concernant Kross. Mais alors que je me lève, une idée bizarre me vient... Ou plutôt une envie.

" Rayka Lochtis... Vous avez son corps ? "

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 127 jeudi 10 janvier 2013, 17:19:36

Elaine le sentit assez rapidement ; la petite Celkhane était d’humeur bougonne, troublée... Comme si quelque chose la hantait. Elle pouvait sentir le trouble, la confusion, et une certaine forme de colère briller dans ses yeux. Red Armor n’était pas une Ange très maligne, elle était plutôt naïve, mais elle savait plutôt bien voir les sentiments des autres.

« Elle a des tonnes d'amies, Nika.
 -  Nous sommes un peu une famille » acquiesça  Elaine avec un léger sourire.

Elle resta à côté de Rinako, sachant qu’elle devait l’examiner. Comme il faisait nuit, elle n’allait pas prévenir les autres, mais en référerait à sa mère dès qu’elle serait levée... Ainsi qu’à leur invitée. Rinako, de son côte, signala, sans réelle surprise, qu’elle avait faim. Elle remercia Elaine, mais l’Ange avait clairement l’impression que c’était plus par simple souci des convenances, que vraiment pensé. C’était un peu frustrant. Elle avait passé des heures sur le petit corps brisé de la Celkhane, elle avait dépensé beaucoup d’énergie pour la soigner, et avait le sentiment que la Celkhane était complètement déprimée. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer dans cette Fourmilière ? Certes, Elaine était une Ange, soit un individu désintéressé, mais, même pour un individu désintéressé, lire de la reconnaissance dans les yeux des autres faisait toujours plaisir. Rinako semblait complètement atterrée.

« Je peux contacter Caelestis ? » demanda alors la jeune femme.

L’Ange hocha rapidement la tête. Contrairement à son habitude, Elaine parlait peu, car elle était surprise, et même doublement surprise. D’une part, Rinako était réveillée, et, d’autre part, elle semblait presque malheureuse d’être encore en vie.

« Et bien... Oui, ça l’est, mais il faudra attendre demain... »

Il faudrait passer par Ryouka, et cette dernière dormait sereinement dans son fauteuil. La Tekhane agitée ressemblait à un adorable petit bébé quand elle dormait. Si seulement elle était moins perverse, Elaine aurait adoré dormir avec elle. Elle sortit de telles pensées de sa tête. Rinako revenait peu à peu dans le monde des vivants, et lui demanda si le corps de Rayka était ici. Elaine hocha rapidement la tête.

« Nous avons essayé de la soigner, mais... Son esprit était trop fragmenté pour que ma mère arrive à recoller les morceaux.. Quoiqu’il en soit, je ne peux pas vous autoriser à vous lever. Rallongez-vous ! »

Elaine l’aida même, la poussant gentiment.

« C’est moi qui vous ait soigné, et vous êtes encore trop affaiblie pour vous déplacer. Reposez-vous... »

C’était dit sur un ton aimable, mais assez ferme. Elaine ne plaisantait pas avec ses patientes.

« Nous vous avons récupéré, tous les cinq, avant les Tekhanes. Vous, Nika, Rozalia, Rayka, et Wallace. Vous le connaissiez sous l’acronyme de Mastermind, mais je pense qu’il est préférable d’appeler les gens, surtout les défunts, par leurs noms d’origine. Rayka avait, comme vous, de graves blessures physiques, mais, comme vous et Nika, d’importantes lésions spirituelles. Ma mère a travaillé jour et nuit sur vos esprits, pour les recoller, les reconstruire, mais elle vous expliquera ça mieux que moi. En revanche, elle n’a pas réussi à soigner Rayka... »

Elle n’était pas morte, mais dire qu’elle était vivante était un peu excessif. Elaine haussa ses ailes, et se redressa.

« Vous avez été nourrie par intraveineuse. Ce n’est pas très nourrissant, mais on ne pouvait rien faire d’autre. Je vais aller vous chercher un peu de soupe, et de l’eau... Et ne bougez pas ! »

Elaine sortit à nouveau, et revint un quart d’heure après, avec un bol de soupe chaude, et de l’eau. Elle les déposa sur un plateau coulissant, comme dans n’importe quel lit d’hôpital, et laissa Rinako se restaurer.

« Vous avez eu beaucoup de chance, vous savez... C’est presque un miracle... Et... Pour Caelestis, ne vous inquiétez pas. Ma mère a prévenu vos autorités que vous étiez là. Le Conseil a même envoyé l’une de ses représentantes, afin de discuter avec vous de ce qui s’est passé ici... Et je crois qu’il était aussi question de vous remettre une décoration pour vos agissements. »

Encore une fois, Elaine pensait que, si Rinako cherchait à contacter les Celkhanes, c’était pour leur rassurer sur son état de santé, pour qu’elles ne pensent pas qu’elle était morte.
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Rinako Yukimitsu

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 128 vendredi 11 janvier 2013, 23:45:17

Je commence à comprendre Nika, mais ce n'est pas à cause d'elle que je regrette d'avoir porté ma mère aux nues. Je grogne en regagnant le lit, je n'ai pas la force de me débattre. Je pourrais essayer mais ce ne serait pas bien malin, d'autant moins vu que je compte squatter leur réseau sans en traitre. J'écoute donc la bonne doctoresse qui arrête pas de parler de sa vieille. Mais je suis peut-être trop méchante, si ça se trouve la sienne ne l'a pas noyée dans le miel pour lui cacher qu'elle était la fille biologique d'une crevure. Wallace ? Bin il avait raison de se faire appeler "Mastermind", même si ce genre de nom vous fait passer pour un bouffon prétentieux une fois mort. Bien fait pour sa sale gueule !

En revanche Rayka est foutue. Je m'y attendais mais ça ne compte pas vraiment, elle en a dit assez. Ce n'est pas pour l'interroger que je veux la voir. En fait je ne sais pas vraiment ce que je veux, peut-être quelque chose pour me dire que je commence à repartir après tout ça. une nouvelle base, un nouveau repère que j'aurais choisi seule. Quelque chose d'autre que la broche posée sur ma table de chevet. De nouveau seule je fixe le plafond. Kross... Cross ?... Kroth ?... Je trouverais bien le moment venu. Homme ou femme, en fait ? Trouver ce ou cette Kross ne sera sans doute qu'un début de piste. Et encore : si ce nom va bien avec une personne ! Ça peut aussi bien être un nom de code ou une merde complètement vide de sens bourrinnée dans nos cervelles par l'autre espèce d'enfoiré. Si la grande nunuche m'avait annoncé qu'il était vivant, elle aurait eu du mal à me remettre sur ce plumard.

Enfin, elle revient avec de la soupe et de l'eau. Tant mieux, je sais pas si j'aurais eu la foi de mâcher trois plombes de la bouffe solide. Je me redresse dans le lit et recule pour m'asseoir et la laisser apporter le plateau. Je sais pas si ça vient de moi mais je la trouve amère, cette soupe. une chance ? je crois que j'aurais eu plus de chance si une horde de Xénos m'avait gaulée éclaté la tête dans le bunker. Quand je pense au nombre de fois où j'ai défié la mort depuis le début de cette aventure merdique. Je l'ai combattue, frôlée, appelée, repoussée : une vrai danse. Et je m'en sors pour ça. Caelestis et le Conseil peuvent crever, mon rapport ne fera pas état de tout et personne ne pourra le vérifier. Et la médaille...

Je sais pas pourquoi, c'est quand elle en parle que je manque de recracher ma dernière gorgée de soupe. Je repose le bol en essayant de ne pas en renverser, mais c'est pas un succès. J'ai la gorge serrée, comme obstruée. Une grosse pointe de rage, mais j'en suis pas encore au point de maudire cette pauvre femme qui dégouline de gentillesse. En fait je suis sur le point de fondre en larme en lui sanglotant de me prendre dans ses bras. Mais pour une raison ou une autre je baisse la tête et m'obstine à essayer de tasser le trop-plein d'émotions qui me fait trembler.

" Je... fatiguée... "

Putain t'es une actrice née, Rinako ! Sauf que c'est pas sensé être la scène où tu larmoies en perdant ton souffle ! Je me glisse à nouveau sous la couverture, maladroitement vu que je manque de renverser le plateau en remuant les jambes en-dessous. Je tourne le dos sans trop savoir ce que je veux, que cette nouvelle inconnu vienne me câliner comme une gamine ou qu'elle me laisse craquer comme une grande. Mais c'est Nika qui pionce à côté, et je veux surtout pas qu'elle me voit comme ça. Elle me connaît déjà trop, elle ne me croira peut-être pas si je dois remettre ça sur compte des saloperies qu'elle m'a vue combattre.

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 129 dimanche 13 janvier 2013, 11:50:15

« Je... fatiguée... » murmura-t-elle, fuyant la conversation.

Et, sans plus de cérémonie, Rinako se retourna, lui présentant son dos, tapant sur le plateau. Elaine agit rapidement, attrapant le bol, et le posa sur la table de chevet, puis replia le plateau, l’éloignant. Elle n’était pas complètement stupide, et avait clairement vu que quelque chose troublait profondément la Celkhane. En tant qu’Ange, Elaine pouvait percevoir ça, et, en tant qu’adepte de la magie blanche, elle le sentait encore plus. Rinako était perturbée. Ce n’était pas physique, et ce n’était pas non plus lié aux attaques mentales de Wallace. De même, ce n’était pas non plus lié au fait qu’elle ne soit pas chez elle. Savoir que Caelestis allait la décorer ne lui faisait ni chaud, ni froid. Or, de ce qu’elle en savait, Rinako était une militaire, et les soldats appréciaient ce genre de décorations. Qu’est-ce qui pouvait donc la tracasser à ce point ? Elaine ne pouvait que supposer, car elle ne pouvait pas lire dans les pensées, et ne voulait de toute façon pas le faire.

Red Armor aurait pu s’en aller, la laisser, mais elle sentait bien que quelque chose n’allait pas. Le moral de la Celkhane était au plus bas, elle avait pu le voir dans ses yeux. Elaine s’assit alors délicatement sur le rebord du lit, penchant la tête de côté. Les anges, malheureusement, pouvaient parfois être insistants.

« Tu es fatiguée, oui, mais je crois que ce n’est pas le sommeil qui luttera contre cette fatigue-là... »

Elaine parlait de sa voix douce et calme, et poussa un léger soupir, en secouant la tête.

« Toi, Nika, les autres... Vous passez votre temps à jouer les grandes, à prétendre que tout va bien. Malheureusement pour toi, Rinako, tu es ma patiente, et je prends ce genre de choses très au sérieux. »

Elle tendit lentement une main vers Rinako. Cette dernière se mit à luire, et elle la posa doucement sur son épaule, fermant les yeux, inspectant l’état de son corps. C’était la petite analyse qu’elle faisait, tout simplement. Elle vit ainsi que le corps de Rinako était parfaitement cicatrisé, et lui relâcha l’épaule. Ce contact n’avait pris qu’une poignée de secondes.

« Physiquement, tu es en excellente santé, Rinako. Mais je suis quelqu’un qui croit que le mental influe sur le physique, et réciproquement. »

Elaine était du genre agaçante, car elle ne lâchait pas l’affaire. Elle ne cherchait qu’à aider, mais avait compris que les humains fonctionnaient de manière très paradoxale, pouvant aussi bien rejeter de l’aide que l’accepter. L’Ange restait sur le rebord du lit, sachant pertinemment que Rinako l’écoutait, et essaya de choisir avec soin ses mots :

« Je ne prétends pas comprendre ce qui te traverse l’esprit, Rinako, mais je sais que parler aux autres fait beaucoup de bien. Tu dois le voir à mes ailes, je suis une ange... Et, de ce que je sais de ton pays, vous appréciez beaucoup les Anges. Tu n’as pas de crainte à avoir, Rinako. Ce que tu as du vivre dans la Fourmilière devait être très éprouvant. Et, même si Nika ne voudra jamais le dire, je sais que son esprit a été violemment marqué par ce qui s’est passé. Ne sois pas aussi bornée qu’elle, car, quand bien même Nika est adorable... Parfois, elle est quand même sacrément chiante... Du moins, c’est mon opinion. »
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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 130 lundi 14 janvier 2013, 17:07:22

Elle va pas me laisser dans mon coin, logique avec les ailes qu'elle a dans le dos. Un ange. Depuis le temps qu'on bassine avec ces créatures il faut que je m'en prenne une maintenant ! Même si je ne voulais pas taire ce que j'ai sur le cœur par sécurité je n'aurais pas envie de tout lui vomir dessus. je ne veux pas lui mentir non plus. Je pleure pour de bon mais je résiste d'une certaine façon, espérant qu'elle se lasse et décide de me laisser encaisser toute seule. Je ne vais pas tenir bien longtemps et elle ne fait qu'accélérer ma chute. Je la sens s'asseoir derrière moi, je sens sa main qui diffuse un frisson moins douloureux que les autres. Et sa voix... Je me fous de ce qu'elle dit mais sa voix est tellement douce.

J'ai trop besoin de craquer, et de sentir que je ne suis pas complètement seule. Je prends un grande inspiration et roule sur le dos. Au travers des larmes elle n'est qu'une silhouette brumeuse dans la pénombre. Un ange. Avec un petit gémissement plaintif je me redresse pour me coller à elle, m'accrocher de toutes mes faibles force. Et je chiale de plus belle, comme une gamine. J'en crève de honte. Pas de pleurer ou de passer pour une fillette, ça je m'en fous royalement. Ce que j'ai sur le cœur et que je défoule par mes sanglots et tellement mauvais, tellement sale. J'ai l'impression de souiller de ce parangon de vertu en me blottissant contre elle.

Je ne sais pas si c'est tout ce que j'ai pris dans la tronche à la Fourmilière mais ça fatigue de pleurer. Je ne sais pas combien de temps ça prend mais je reprend doucement le contrôle presque malgré moi. Mes spasmes se calment peu à peu, ma gorge se desserre.

" Ma mère... me manque tellement... "

Ça au moins ça surprendra personne, et ça brouillera les pistes. Mais c'est sincère. Je lui en veux comme j'aurais jamais cru lui en vouloir. Pourtant si elle passait la porte je sais que je lui pardonnerais tout dans la seconde. Pour une Celkhane ce genre de sentiments est à se foutre en l'air, et je réalise seulement maintenant pourquoi ça ne pouvait coller avec personne, pourquoi je n'ai jamais vraiment eu envie de me lier avec les autres. Je n'ai donné mon amour qu'à une personne et je l'ai fait sans compter, sans rien retenir. Dès mes plus jeunes années j'ai appris à aimer aveuglément, absolument, sans rien demander en retour. Prête à tout encaisser, tout pardonner et oublier pourvu qu'elle m'aime aussi.

C'est vraiment pas le moment de réaliser des choses pareilles. Tout me tombe sur la gueule tellement vite et brutalement que je n'ai aucune chance d'y résister. J'en saisi la logique. J'ai déjà vu ça, on me l'a expliqué. Ces filles qui ne tirent aucune joie ni aucun soulagement à être délivrées. Celles qui se défendent sur le terrain quand on veut leur enlever leurs chaines, qui deviennent folles au point de tuer ou attenter à leur vie quand elles apprennent que leurs geôliers sont morts. D'une façon ou d'une autre j'en suis venue à ressentir ça pour la femme qui m'a mise au monde. Qu'elle m'ait menti ne compte déjà plus sachant qu'elle aurait pu avorter ou me confier à l'orphelinat.

J'étais plus qu'une bonne fille, ou pire selon le point de vue : j'étais son esclave. Où se trouve la limite entre la plus obéissante des enfants et une chose désespérément soumise ? Je disais oui à tout, je souriais tout le temps, j'acceptais dans la seconde et je ne me plaignais jamais. C'est la seule façon que je connais d'aimer quelqu'un, une façon qu'on juge malsaine d'où je viens et que tout le monde a pourtant toléré. C'était sans doute plus facile que de voir la réalité en face. Avec un peu de recul c'est même trop clair : je suis la fille d'une esclave et d'une soldate, sur les plans je suis aussi acharnée qu'elle. Personne n'avait besoin qu'on foute la petite Rinako en thérapie, encore moins pour confirmer que le mal s'était glissé jusque sur Caelestis.

Personne sur l'Archipel ne supportera d'être aimée comme ça, du moins pas une Celkhane. Et si quelqu'un s'en rend compte je n'aurais que de la pitié, on me collera à l'asile, on me forcera à changer. Une bande de pétasses en blouses blanches aux poches pleines de médocs viendra me faire la relecture de ma vie. Elles essaieront de me faire accepter un point de vue évident : ma mère était perturbée, traumatisée, elle ne pensais pas qu'à la longue ça ferait des dégâts, elle m'a élevée de son mieux et m'aimait par-dessus tout. Et une fois privée d'elle je n'ai fait qu'aggraver les choses. Mais ça prendra pas, je préfère être l'esclave de mes sentiments et de mon éducation que la leur, à ces salopes de menteuses. Enfermer quelqu'un, le droguer et lui rabâcher ce qu'il doit penser, le garder prisonnier jusqu'à ce qu'il ait tout accepté : c'est pas de l'esclavage quelque part ?

En attendant je suis calmée. Accepter tout ça m'a bien fatiguée, et libérée aussi. Je sais où j'en suis, je n'ai simplement aucune idée d'où je vais. je suis bien, là. Dans les bras d'Elaine, la tête posée sur sa poitrine les yeux fermés. J'en profite encore un peu avec un soupir.

" Merci... "

Je pense que j'ai torché toutes les introspection possibles ces derniers jours. Le reste... Pas maintenant, le reste. Je veux me faire câliner encore un peu, et je me laisse aussi aller. Je me redresse un peu plus pour déposer une bise sur la joue de l'Ange, c'est ma tête que je pose sur son épaule.

" J'avais besoin de me défouler... Ça va mieux maintenant. "

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 131 mardi 15 janvier 2013, 20:39:41

Elle était comme le barrage qui était en train de rompre sous la tempête. Elaine le sentait, le percevait. Elle n’aurait pas su comment l’expliquer concrètement, mais ça se voyait. Qu’avait-il donc bien pu se passer dans cette Fourmilière ? Elaine ne voulait pas se faire trop entreprenante, trop collante. Elle était naturellement tournée vers les autres, car c’était ainsi que sa mère l’avait éduqué. C’était le fardeau commun des Anges, ce qui les singularisait : le détachement. Du moins, c’était la vision de sa mère, Isabelle. Tous les anges ne la partageaient pas forcément. Pour le coup, cette qualité sembla faire ses preuves. Rinako se retourna à nouveau, et, sans qu’Elaine n’ait quoi que ce soit à rajouter, elle se jeta dans ses bras pour pleurer. Red Armor ne dit rien, se contentant de conserver le silence en prenant Rinako dans ses bras, serrant fort son petit corps contre le sien. Ce n’était pas vraiment le genre de choses devant une intéressée, mais sa mère était très sceptique à l’égard de Caelestis, tant pour leurs motivations, que pour la manière dont les Celkhanes œuvraient. Lutter contre l’esclavage en formant d’anciens esclaves, et en envoyant des enfants se battre, c’était, pour Isabelle, très paradoxal. Il suffisait de voir Rinako fondre en larmes comme une madeleine pour comprendre cet état de choses.

Rinako pleurait à chaudes larmes, déversant une tension qui avait du s’accumuler tout au long de cette mission. Le corps presque nu de la Celkhane se serrait contre le sien, et Elaine lui caressait tendrement le dos, remuant ses mains sur son corps désormais propre et bien réparé.

« Ma mère... me manque tellement... » réussit-elle à souffler.

Elaine battit des sourcils. Était-ce là l’origine de sa souffrance ? C’était une question à laquelle Elaine, en l’état, ne pouvait pas répondre. Elle aurait volontiers aimé le faire, en savoir plus sur la Celkhane, mais ce n’était, ni l’heure, ni le moment. Alors, elle se taisait, laissant Rinako se calmer, sans lui demander de se taire, de se contrôler. Elle la laissait écouler ses larmes, car Elaine était du genre à penser que la souffrance devait s’exprimer pour sortir, qu’il ne fallait pas la conserver en soi. Autrement, elle vous rongeait progressivement. Silencieuse, Elaine laissait Rinako se reposer entre ses seins, sa confortable petite poitrine. Elle a cessé de pleurer, respirant lentement, se reprenant peu à peu. Ce sera leur petit secret. Nika était toujours comateuse, et il n’y avait aucune raison qu’Elaine se mette à lui parler.

Rinako vint alors la remercier, faisant légèrement sourire Elaine, qui lui caressait tendrement les cheveux, agissant presque comme une mère le ferait. Elle ne cherchait pas à se substituer à la mère de Rinako, bien sûr, mais, parfois, un câlin, ça ne pouvait faire que du bien. La tête de la Celkhane se mit à remuer, et Elaine sentit ses lèvres se poser brièvement sur sa joue.

« J'avais besoin de me défouler... Ça va mieux maintenant. »

Elaine sourit lentement, et continua à lui caresser le dos, la maintenant contre elle. Elle glissait sa paume le long de son dos, et promenait ensuite uniquement le bout de ses doigts, la grattant tendrement. Rinako devait se sentir bien contre elle. On disait que les anges avaient une peau particulièrement douce, bien plus qu’un humain normal. Et Elaine était une ange relativement calme, ce qui, selon les dires de sa mère, en faisait une très bonne magicienne blanche. Ses sorts curatifs étaient même encore plus efficaces que ceux de sa mère, car elle avait en elle une espèce de paix intérieure.

« Alors, je suis satisfaite, Rinako. »

En soi, la Celkhane n’avait pas à la remercier, car Elaine était une Ange. C’était son rôle, mais, en même temps, ça faisait toujours plaisir. Elle continuait lentement à la caresser. Elaine crevait d’envie d’en savoir plus sur ce qui était arrivée avec sa mère, mais ce serait inconvenant de poser cette question. Elle était d’ailleurs loin de se douter que les troubles de Rinako étaient bien plus profonds que ça.

« Ta mère serait fière de toi, Rinako, lâcha alors Elaine à voix basse. Tu es revenue d’entre les morts, dans les profondeurs d’un des endroits les plus dangereux du monde. Ton esprit a subi une attaque cérébrale qui aurait pu le détruire à jamais. »

La conclusion en était logique, et Elaine l’embrassa tendrement sur le front.

« Tu es une femme forte, Rinako. Ne crois jamais ceux qui prétendront le contraire. »

Red Armor pensait sincèrement ce qu’elle disait, et ne relâcha pas son emprise sur le corps de la Celkhane. Tant qu’elle ne lui demanderait pas, elle resterait là, à la câliner avec toute l’affection dont une Ange était capable.
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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 132 mercredi 16 janvier 2013, 14:43:13

Finalement l'Ange n'est pas si chiante. J'avais peur qu'elle se mette à me cuisiner en profitant de mon état de faiblesse. Même si j'ai fait un petit point je n'ai pas changé du tout au tout en quelques minutes. Je dois digérer ça, ce revirement de ma vision de moi-même qui pose des questions encore insolubles. Je dois trouver comment accorder les deux moitiés si distinctes, à demi-guerrière, à demi-soumise. je me laisse un peu aller à la curiosité, ce qui me distrait du reste. Je vais devoir gérer ça mais il y a bien une chose qui ne change pas : ma mère a été une victime et des gens devront n répondre devant moi. On me rabâche assez que je suis une gamine. Je suis jeune, j'ai tout le temps. Et avec dix-sept ans de retard l'affaire peut attendre encore quelques jours. Ça aussi il faut que ça décante, et la question est plus grave que des angoisses de pucelle.

En attendant je profite. C'est si agréable de jouer les koala contre cette femme, je pourrais y passer la journée. Je me demande si ma mère serait vraiment fière de moi. Pour le combat il n'y a pas à se poser la question, même si niveau prudence il y a des claques qui se perdent. Pour le reste, en revanche... Remarque il n'y a pas grand-chose à dire du reste, rien n'est fait. J'ai juste des idées, beaucoup d'idées, très troublantes pour certaines. Tous mes repères se sont effondrés, tout ce que je devais tenir pour acquis m'a échappé. C'est angoissant, mais grisant aussi. Tout est à revoir, à explorer.

Mais ça aussi, plus tard. Et pas avec elle. Elaine est une championne pour les câlins, mais je ne l'imagine pas avec assez de poigne pour me donner ce que je veux dans d'autres domaines. En fait je ne vois qu'une personne avec assez de poigne, et je lui dois un verre. Donc tout se règlera en temps voulus. Je souris à l'Ange.

" Tout le monde a ses faiblesses, je connais un peu mieux les miennes. "

Je ne sais pas si j'ai raison mais quelque part je pense mieux comprendre ma mère. Après toutes ces années j'ai l'impression d'avoir finalement réussi à être plus proche d'elle, de suivre ses pas ailleurs que dans l'armée. Pour l'instant ça me va de penser comme ça, alors je ne cherche pas la petite bête. Je remues doucement contre le corps d'Elaine pour me gaver encore un peu de sa chaleur et de sa tendresse. Je ne cherche plus ma mère à travers les autres femmes, je n'en ai plus besoin. Et je n'ai pas non plus honte de prolonger gratuitement les câlineries de cette si gentille inconnue. Et je suis toujours bien fatiguée. J'ai fait le ménage dans ma tête, et mon corps s'est chargé du reste. Pour un peu je demanderais à Elaine de s'allonger avec moi, et de me garder dans ses bras jusqu'à se que je m'endorme.

Au lieu de ça je me pends à son cou pour monter lui faire un autre bisou, plus appuyé que le précédent.

" Vous, vous êtes super forte en câlins. "

Ça fait un peu gamine, mais en la relâchant pour tourner les yeux vers le lit voisin ce n'est pas comme une gamine que je regarde la grande brune endormie. Elle a salement morflé aussi, peut-être plus que moi ? Je sors tout doucement du lit, et pose un doigt su mes lèvres pour faire comprendre à Elaine que je vais rester discrète. J'approche à pas de loup le lit de Nika. Avec la plus extrême délicatesse possible, j'écarte une mèche du bout des doigts pour la ramener derrière son oreille. Sa joue dégagée, j'y dépose aussi un petit baiser. Un remerciement aussi, et je suis loin du compte. Elle a fait bien plus que toutes les autres pour moi, sans elle je me serais laissée crever.

Puis je reviens m'asseoir au bord du lit avec Elaine avant de repartir à l'assaut de ma soupe. Elle a pas mal refroidi mais j'ai tellement faim que je m'en cogne. je crois que l'évidence a fini par son chemin dans ma petite tête. On s'en est sorti, on est vivante, et qu'importe ce qui m'attends j'ai bien le droit de m'en réjouir. Entre deux gorgée de soupe tiède, je relève les yeux vers l'Ange.

" Elle va comment, Nika ?

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 133 samedi 19 janvier 2013, 10:53:36

Elaine était peut-être douée pour les câlins, mais Rinako avait aussi une peau qui semblait être faite pour eux. La douceur de sa peau était très attirante, et l’Ange adorait y poser ses doigts, la gratter, sentir le corps de cette jeune femme se presser contre elle. Les minutes s’écoulaient délicieusement, et Elaine sentait bien que ce geste affectueux rassurait la Celkhane. Elle se pencha vers elle, et l’embrassa à nouveau sur la joue. Elaine rougit tendrement, clignant des yeux en souriant, puis planta son regard angélique sur Rinako.

« Vous, vous êtes super forte en câlins. »

Elaine sourit lentement, répondant assez rapidement :

« J’ai lu un livre, une fois, qui disait que, si tous les hommes et les femmes de cette planète prenaient plus de temps à se faire des câlins, le monde irait bien mieux... Je te remercie, Rinako. »

Sans être vraiment candide, Elaine était une grande idéaliste, une Ange qui pensait que le monde n’allait pas bien, et qu’il devait aller mieux. Comment pouvait-on espérer s’épanouir dans un environnement où chacun se méfiait des autres ? C’était limpide pour elle, mais elle n’allait pas embêter Rinako avec ça. La petite Celkhane se mit à remuer contre elle, et Elaine comprit qu’elle en avait assez de ce câlin. Il fallait dire qu’elle la frottait depuis de nombreuses minutes. Red Armor la laissa partir, et elle la vit lentement se rapprocher de Nika. Allongée à côté d’elles, l’Héroïne impulsive était en train de dormir, yeux clos. Elaine ne fit rien pour l’en empêcher, car Rinako était détendue. Elle venait de pleurer, d’évacuer sa souffrance, et Elaine l’avait aidé à retrouver (un peu) le moral.

Rinako se rapprocha de Nika, qui continuait à dormir, et lui écarta une mèche de cheveux. La manière dont elle la touchait... Elaine n’était pas naïve. Qu’est-ce que Rinako ressentait vraiment pour Nika ? D’après ce que Rozalia avait indiqué dans ses rapports, Rinako et Nika étaient restées seules assez longtemps, et avaient bravé la mort. Ce genre d’épreuves, naturellement, créaient de forts liens, et ceci semblait être le cas. Rinako embrassa Nika sur la joue, mais cette dernière ne rougit pas, ni ne broncha. Elle continuait de silencieusement dormir, reposant son esprit. Rinako la touchait avec une grande délicatesse, lentement et timidement, comme si elle se tenait devant une espèce d’idole qu’il ne fallait pas fêler. La Celkhane retourna ensuite sur son lit, s’asseyant à côté d’Elaine, devant son aile droite.

La Celkhane récupéra la soupe, qui était probablement devenue tiède, et continua à la boire. Même une soupe, ça n’était pas très nourrissant, mais elle allait devoir s’en contenter, pour le moment. Elle avait été nourrie pendant plusieurs jours sous intraveineuse, et repasser directement à un plat plus nourrissant n’était pas forcément recommandé. L’Ange observait son délicat dos. C’est vrai qu’elle était belle... Elaine se doutait que Nika n’avait pas du s’intéresser uniquement à elle pour ses capacités de combat.

Rinako tourna alors la tête, et lui posa une question qui ne la surprit pas vraiment :

« Elle va comment, Nika ? »

Elaine eut un léger sourire amuse, mais entreprit de rapidement lui répondre, de dissiper ses doutes :

« Après votre crash, vous étiez toutes dans un état assez déplorable. Le souffle de la bombe vous a fait perdre le contrôle de votre appareil, et ce dernier a violemment heurté l’une des nombreuses crevasses provoquées par son explosion. C’est presque un miracle que l’appareil n’ait pas explosé, mais il a fait une série de tonneaux, et... Bon, je suppose que je peux te le dire, maintenant, mais... On vous a retrouvé en plusieurs morceaux... »

L’Ange baissa lentement la tête, se massant la nuque, puis reprit rapidement :

« Ma mère s’est téléportée près de vous, et nous avons commencé à vous soigner. Ce fut épuisant pour moi, mais j’ai réussi à remettre vos corps en place. Cependant, vos blessures n’étaient pas que physiques. Vos esprits étaient aussi dans un état brisé. C’est ma mère qui s’est débrouillée pour vous soigner, et Nika avait un peu plus souffert que toi. Mai, comme toi, elle a été soignée. Il faut lui laisser le temps de se reposer, mais, dès demain matin, elle sera réveillée. Elle a d’ailleurs émergé il y a quelques heures, mais la fatigue l’a emporté. »

Elaine haussa les épaules, remuant légèrement ses ailes, et se rapprocha alors de Rinako, un sourire espiègle sur le visage :

« Mais, sinon, pourquoi Nika te préoccupe-t-elle tant, hum ? »
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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 134 samedi 19 janvier 2013, 18:57:22

Elle a bien refroidi, cette soupe. Mais heureusement que c'est pas du solide, entendre Elaine parler de "morceaux" m'aurait coupé l'envie de mâcher. Je commence à me dire que cette saleté de Fourmilière est vraiment vivante et consciente vu qu'elle a tout fait pour nous retenir jusqu'au bout. En tous cas on en est sorties et je suis pas près d'y remettre les pieds. J'écoute l'Ange qui me raconte tout ça, reprenant mon souffle entre deux gorgées de soupe tiède. Mais alors que je relève le bol une énième fois mon geste s'arrête de lui-même une seconde.

Nika a plus souffert que moi pourtant elle s'est réveillée la première. Elle est plus forte que moi, ça coule de source. J'ai enduré et repoussé toutes les attaques que j'ai pu sans me rendre compte qu'il me pilotait jusque dans ma défense. Et à la fin il n'a pas eu à se fouler pour me mettre à terre. Maintenant que j'ai laissé couler, au sens propre, je peux prendre la mesure de mes erreur. L'habitude des débriefings et des rapports, de se décortiquer soi-même une fois en sécurité. Pour la première fois de ma vie je suis face au vide, et je me trouve anormalement calme devant cet état de fait.

Poursuivre ma petite vie sur Caelestis n'est plus une option, du moins jusqu'à ce que j'y vois plus clair. Quitte à ne pas savoir où je vais autant m'épargner de tirer des plans sur la comète. Je suis pas en état de réfléchir, ce n'est ni le lieu ni le moment, et je suis fatiguée. Pour l'instant je préfère me limiter à ce que j'ai sous les yeux, même si je n'arrive pas à les détacher du visage de la grande brune endormie. je voudrais aller me glisser sous ses draps, tout contre elle. Quel meilleur endroit pour finir ma nuit ?

Encore une mauvaise idée, ça la réveillerait sûrement. Le bol reprend sa lente course vers mes lèvres.

" Mais, sinon, pourquoi Nika te préoccupe-t-elle tant, hum ? "

Heureusement que j'ai pas commencé à boire, je crois que j'aurais recraché ma soupe. Je sens que je rougis et j'espère que je le cache au moins un peu en m'enfilant ce qui reste dans le bol d'une traite. Qu'est-ce que je peux répondre à ça ? Qu'elle m'a sauvé la vie plus d'une fois ? Que lorsqu'il s'est agit de coller deux idiotes dans la merde c'est systématiquement tombé sur nous ? Que j'ai quitté la tente des heures trop tôt pour de mauvaises raisons ? Je prends bien mon temps pour reposer le bol, d'autant que ça me détourne d'Elaine et de son petit sourire. Elle a déjà sa réponse, forcément.

Un dernier regard à la belle endormie, ce qui est une raison de plus de se préoccuper d'elle, et j'en reviens à l'Ange. J'en mène pas large, j'ose à peine lever les yeux plus haut que son menton, mais je ne me cache pas vraiment.

" Elle a promis de m'offrir un verre quand tout serait fini. "

Pas la peine d'en dire plus, j'imagine. Nika ne doit pas offrir des verres à tous bouts de champ sans arrière-pensées. Je suis pas franchement à l'aise de reconnaître un tant soit peu devant un Ange que je me fous pas mal de ce verre. Je suis pas amoureuse de Nika, ou si je le suis je ne m'en rends pas compte. Mais j'ai envie d'elle, envie qu'elle prenne soin de ma première fois. Je qu'elle fasse de moi une femme, elle et aucune autre. Puisque j'en suis à tout remettre en cause je peux bien réclamer ce que je me suis interdit jusque là.

Et puis zut. Dans le fond j'ai rien à cacher. Qu'est-ce que ça a de si grave ? Elaine doit avoir plus que des doutes et elle finira par l'apprendre quand ce sera arrivé.

" Quand on était là-bas, le soir on a rejoint un poste avancé tekhan. C'était le premier endroit à peu près sûr qu'on trouvait depuis le matin. Je me suis retrouvée seule avec elle et je... Je lui ai demandé de... passer la nuit avec moi. "

Mes yeux reviennent à Nika. Je nous revois sous la tente, ses gestes tendres, sa voix douce, ses mots rassurants... et ma connerie.

" Je sentais qu'elle faisait de son mieux. Mais j'étais à bout de nerfs. J'ai sauté sur la première excuse et je suis partie... Si je lui en avais vraiment voulu, je l'aurais virée de la tente... Au lieu de ça j'ai passé la nuit dehors, toute seule avec mon arme. "

Au point où j'en suis, autant aller au fond des choses. Je baisse les yeux, mais cette fois je ne réclame pas de câlin.

" La vérité c'est que je voulais pas revenir, alors ça m'arrangeait bien de l'avoir envoyé chier... Je suis partie toute seule dans la Fourmilière en me convaincant que j'allais réussir toute seule. Mais c'était du suicide et je le savais très bien... Je me suis retrouvée seule, incapable de bouger, les Formiens sortaient de partout. Ça aussi ça m'arrangeait bien... Et... "

Je passe le dos des doigts le longe de ma joue, de la mâchoire au coin de l'œil. Je n'avais même pas senti sortir cette larme. Je ne sais pas si je regrette d'avoir voulu mourir ou d'avoir survécu, sans doute les deux à la fois. Un peu moins le deuxième en fixant à nouveau Nika. Je lâche un long souffle en détaillant son visage endormi, à mille lieues de la résignation qui s'y lisait à ce moment-là.

" Tout à coup j'étais dans ses bras. "

Tout à coup quelqu'un était venu en personne pour me sauver, de moi-même plus que des milliers de monstres qui me fonçaient dessus.

" Je pouvais plus abandonner... Pas comme ça... Alors je me suis relevée, et j'ai balancé tout ce que j'avais pour nous frayer un passage. "

Par réflexe, comme une bête bien dressée. Debout ! Attaque ! J'ai foncé dans le tas sans compter mes forces, je l'ai suivie parce qu'elle était là. Il n'y avait personne d'autre pour me donner une raison, et elle ne m'aurait pas laissée en arrière si j'avais trouvé une excuse. J'en avais déjà trop trouvé pour trop de choses. J'en ai assez des excuses.

Je relève les yeux vers ceux d'Elaine.

" Elle m'a sortie de là... Mais je me suis rendu compte qu'elle s'était préoccupée de moi depuis le début, à sa façon... "

J'étire un petit sourire avant de tourner à nouveau la tête vers Nika.

" Bornée et sacrément chiante. "

Je laisse passer un moment, et je finis par bâiller avant de reculer sur le lit.

" Je devrais me recoucher. "

Les crises de larmes, les introspections et les confessions : c'est déjà fatigant une par une alors toutes en même temps...


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