Le Grand Jeu

Plan de Terra => Territoire de Tekhos => Discussion démarrée par: Rinako Yukimitsu le jeudi 17 mai 2012, 02:04:23

Titre: Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 17 mai 2012, 02:04:23
Je suis une soldate. Je suis une combattante. Je fais partie de l'élite. Je protège les faibles de Terra contre toutes les menaces qui les guettent. Je me suis entraînée neuf ans pour ça. Je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur. Je rouvre les yeux et soudain le peu de calme que j'ai réussi à rassembler est bien malmené. Le vaisseau tremble de toutes parts, ses moteurs rugissent, le métal de son blindage claque et gémit. Il tinte même parfois, signe que les projectiles passent près. Un petit appareil de transport à court rayon d'action, rapide, blindé, faiblement armé. À l'extérieur ce doit être l'enfer, et nous ne sommes même pas encore posées.

Je suis la seule debout dans cette soute, je me tiens d'une main ferme à la poignée qui tremble dans ma main. Les pilotes font danser le vaisseau mais je reste droite comme un "i". Tout mon corps est tendu à l'extrême, il n'attend que de se déchaîner. Ma main libre est déjà posée sur la poignée de mon pistolet. Mais vu la situation je risque de ne pas beaucoup l'utiliser. Une sortie massive d'extra-terrestres a été signalé par la surveillance satellite. Une véritable armée de monstruosités vomie par la Fourmilière. Tekhos n'a pas perdu une seconde pour mobiliser toutes ses troupes du secteur, et bien sûr Caelestis a aussi déclenché ses plans d'alertes.

Une telle incursion ennemie est rare et il faut y réagir rapidement. Moins d'une demi-heure a passé et la bataille fait déjà rage. Devant moi, sanglées sur leurs sièges, les troupes d'Infanterie Aéroportée n'ont pas l'air rassurées. Certaines tentent de se calmer comme je le fais en ce moment même, d'autres cherchent sur le regard des autres le courage qui leur manque encore. L'une d'elle attire mon attention, la plus jeune. Elle serre les dents, le regard fixe devant elle et les larmes aux yeux. Ses doigts se crispent sur son arme.

" Deux minutes ! "

Tout le monde a entendu l'appel de la co-pilote mais quasiment personne ne réagit. Je lève la main pour appuyer sur ma broche.

" Qu'est-ce que vous voyez en bas ?
- C'est le boxon, sergent !
- Forces ennemies ?
- Nombreuses ! De l'infanterie de contact ! "

Autrement dit des monstres hérissées de cornes, de griffes, de mandibules, de crochets ou de dards. Sans doute carapacés. J'aurais du mal à passer le blindage avec mon pistolet, il faudra sans doute que je les fasse cuire avec la magie. J'aime autant : ça défoule plus que de presser une détente.

" Forces aériennes ?
- Nulles ! Trop d'artillerie ! Des Seeders ! "

Ça explique tout. Les Seeders sont une plaie : de grosses bestioles pondeuses qui ne quittent quasiment jamais les tunnels de la Fourmilière. Ces saletés sont lentes et massives, mais elles sont lourdement blindées. Elles fécondes des embryons par centaines et les éjectent un à un dans de grandes pièces. Les œufs sont souples, couvert d'une matière extrêmement poisseuse qui sèche à l'air libre pour les faire adhérer aux murs des souterrains. Mais ils sont chargés de méthane très concentré et volatile, quelques secondes sous un beau soleil et ils explosent. Une vrai artillerie de campagne, et une DCA cauchemardesque.

Je sens que le vaisseau se stabilise. Impossible de trop s'approcher sans récolter un œuf en pleine poire.

" Je descends.
- Quoi ? On est pas encore posées ! "

Mais cette unité n'est pas la mienne, je suis là en touriste. Et je n'ai pas encore assez d'expérience du terrain pour m'intégrer à une troupe inconnue. Je relâche le bouton de ma broche et tire la poignée d'ouverture. La porte blindée s'ouvre, laissant entrer un souffle violent qui m'expulse. Je me retrouve en chute libre mais ça j'en ai l'habitude. Je n'ai qu'à jouer jouer des bras des mains pour me retourner et glisser à plat ventre sur le vent. Mes années d'entraînement ont payé, je descend lentement vers la ligne de front.

Il fait un soleil radieux, pas étonnant que les œufs de Seeders explosent en pleine course. Loin devant moi j'aperçois la silhouette déchiquetée de la Fourmilière dépassant de son cratère cyclopéen, qui s'étend presque sur tout le longueur de mon champ de vision. Ça va mal. Je ne vois même pas les premières lignes tant les secondes sont bombardées. Le tir de barrage des Seeders est court, moins de trois cent mètres... Ils ne sont pas loin mais il va falloir forer un passage jusqu'à eux, sous le feu et à travers une marée de bestioles assoiffées de sang.

Le sol finis par être beaucoup trop près à mon goût. Je lance mes bras devant moi dans un mouvement souple pour créer un courant d'air qui me ralenti, puis je me laisse déposer comme une plume. Mes pieds touchent à peine le sol que je dégaine mon pistolet, le pouce près à désenclencher la sécurité. Et je me mets à courir vers les troupes à couvert derrière les buttes ou les rochers de cette région désertique.

" Sergent Yukimitsu ! Où est l'officier responsable ? "


***

Seeders : http://www.trooperpx.com/Database/RSTCorig/PlasmaBugX.jpg
Infanterie : http://www.trooperpx.com/Database/RSTCorig/SpiderBugX.jpg
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 17 mai 2012, 15:18:50
Personnel utilisé

 - Killer Boom (Nika) (http://img75.xooimage.com/files/9/3/f/shadowrun-2f2217c.jpg) ;
 - Redemption (Rozalia) (http://img78.xooimage.com/files/2/1/b/redemption-rozalia--33f51c7.jpg).


La Fourmilière Galactique était, et de loin, l’un des endroits touristiques les moins réputés de la zone tekhane. Pour être entièrement honnête, compte tenu du fait que les Formiens utilisaient les Tekhanes pour se reproduire, les touristes n’étaient pas vraiment autorisés à se rapprocher de la Fourmilière. Et, de toute manière, personne n’était normalement suffisamment taré pour s’approcher d’une zone de guerre. Il existait néanmoins toujours des dingues pour aller s’aventurer dans la région. La région était hautement militarisée. A bonne distance de la Fourmilière, l’armée tekhane avait dressé de nombreux camps et bases militaires, afin de surveiller l’activité formienne, et pouvoir se préparer lorsqu’un Annexien déciderait d’envoyer une Horde.

« J’ai ordonné un repli ! » fulminait la Commandante Ursule.

Ursule était une femme. Du moins, c’est ce qu’on pouvait déduire de son absence de virilité entre les jambes, bien que, sur Tekhos, cet élément ne soit pas forcément déterminant. Néanmoins, chez Ursule, c’était probablement le seul élément physique qui soit en mesure d’affirmer qu’elle appartenait au beau sexe. Parler de « beau » sexe avec Ursule, c’était d’ailleurs faire un bel oxymore. Ursule avait en effet tout du garçon manqué. Elle était moche, et ça, c’était un fait incontestable. Une affreuse cicatrice décorait son visage, coupant ce dernier en deux. Massive et grosse, Ursule était également chauve, et vociférait comme une poissonnière.

« Les communications ont du mal à passer, Madame ! lâcha l’un de ses subordonnés.
 -  Je ne veux pas d’excuses, Soldat ! Nous allons pilonner toute la zone ! Et je ne veux pas faire sauter nos hommes ! »

Ursule se tenait dans la principale base de la région. Elle avait de nombreuses responsabilités, et la principale était de stopper la Horde qui fondait droit sur eux. Dans le centre de commandement, elle avait le regard rivé sur une énorme carte holographique montrant la progression de la Horde. Une multitude de points rouges jaillissant d’un énorme cercle rouge, représentant la Fourmilière. Il y en avait bien quelques milliers, et on pouvait voir plusieurs lignes de points bleus, qui ressemblaient, vu comme ça, à des espèces de murets qui se feraient balayer très rapidement.

Il était impossible d’envoyer pour l’heure une aviation. Plusieurs Seeders, représentés sur la carte par des carrés rouges, se trouvaient dans le coin, et empêchaient tout bombardement. Pour cette raison, la stratégie d’Ursule consistait à utiliser leurs canons pour bombarder les Seeders, mais il y avait malheureusement des troupes à eux dans la zone de déflagration. Ursule ne comptait en effet pas utiliser de petits canons, mais faire pleuvoir les feux de l’Enfer sur les Formiens.

« Vous êtes sûre de vos informations, Éclaireur ? » lâcha alors Ursule.

La femme en combinaison (http://img78.xooimage.com/files/0/d/7/recon-349b429.jpg), qui portait comme nom de code « Recon », hocha la tête. Recon faisait partie d’une unité de Scouts qui avaient été parmi les premiers à alerter le haut commandement d’une attaque formienne. Les Formiens avaient pris le haut commandement par surprise, ces derniers ne s’attendant pas à une attaque. L’équipe de Recon n’avait toutefois pas réussi à sortir sans dommage la Fourmilière, et Recon avait été la seule à être rapatriée par un hélicoptère, peu de temps avant que les Seeders et autres créatures abominables ne sortent de la Fourmilière.

« Affirmatif, M’dame !  Les Seeders sont bien concentres dans cette zone ! Comme je vous l’ai dit, avant d’être repérée, j’ai réussi à marquer l’un des Seeders. »

Chaque Seeder ressemblant, dans le fond, à un autre Seeder, il n’avait pas été difficile, avec la technologie tekhane, d’étendre la signature énergétique du marquage de Recon à d’autres Seeders, permettant ainsi de les géolocaliser.

« Excellent, Éclaireur. Navrée pour la perte de votre unité, je vous recommanderai au haut commandement. Bordel, mais ordonnez le putain de repli !
 -  Les communications continuent à déconner, Commandant ! Il faut envoyer une équipe au poste avancé. De là, les hauts-parleurs feront le reste. »

Ursule contempla à nouveau la carte. Les Seeders étaient massivement regroupés près d’un avant-poste tekhan qui était en train de se faire submerger. Lorsque les canons tireront, toute la zone sera pulvérisée. Pour percer la coque des Seeders, leur épaisse carapace, il fallait larguer du gros. Ursule réfléchit donc.

« On ne peut pas se permettre d’attendre. Et on ne peut pas se permettre non plus de sacrifier nos troupes à l’avant. »

Si on attendait trop, les Formiens seraient bien trop avancés.

« Combien de temps un véhicule blindé mettrait pour rejoindre l’avant-poste ?
 -  Bien trop longtemps, Commandant.
 -  Il faut envoyer des hélicos, alors...
 -  Hein ?! Mais vous êtes tarée !
 -  Cadet Thompson ! le sermonna Ursule.
 -  Navrée, Commandant, mais les Seeders sont bien trop nombreux ! Si on envoie directement des hélicoptères dans l’avant-poste, ils vont se faire pilonner !
 -  Je le sais très bien. Il faudra juste les envoyer à proximité. »

Ursule pointa alors du doigt une espèce de structure abandonnée qui semblait assez proche du centre de communication de l’avant-poste. C’était une ancienne usine, qui avait été désaffectée le jour où une météorite géante s’était écrasée à proximité. Une ville fantôme, en somme. Autour de l’usine, de nombreux bâtiments avaient été dressés.

« Nous allons envoyer l’équipe ici. Dans cette ville.
 -  Nous avons un garage militaire, avec des Jeeps, des...
 -  Je sais très bien ce que nous avons ici, Cadet Thompson ! Fermez-là, maintenant, ou je vous fous aux latrines ! »

Ursule s’écarta alors un peu de l’écran, et donna ses instructions, en rentrant en contact avec une autre femme.

« D’ici trente minutes, les canons entreront en action. Toute cette zone, fit-elle en désignant du doigt un cercle qui venait de se tracer sur la carte, et qui englobait les Seeders et une bonne partie des Formiens, sera pulvérisée. Une fois que l’artillerie aura tiré, nos avions bombarderont toute la région. Votre mission, Lieutenant Williams, consistera à rejoindre le centre de communication, et à ordonner aux divisions avancées de se replier dans des positions sécurisées et des bunkers. Vous avez trente minutes pour le faire ! Passé ce délai, ce sera comme si les feux de l’Enfer s’abattront sur la région. Réunissez rapidement une équipe, et prenez le premier oiseau. Rompez ! »

La saluant, le Lieutenant Ashley Williams (http://img84.xooimage.com/files/0/7/c/ashley-williams-349b5ea.jpg) se dépêcha de sortir, fière que le Commandant lui donne une mission si cruciale. En quittant le centre de commandement, elle jeta un bref regard vers les canons. De la base, on ne pouvait pas les voir, car ils étaient juchés sur des montagnes, mais elle savait que leur puissance de feu était considérable. Le plan du Commandant lui semblait bon. Les armes conventionnelles de l’armée étaient généralement insuffisantes contre les Formiens. Alors qu’Ashley se ruait vers l’héliport, Recon la poursuivit.

« Lieutenant !
 -  Je suis pressée, Soldat !
 -  Je demande la permission de vous accompagner. Je sais me battre, j’ai une bonne connaissance de terrain, et...
 -  Vous venez de quitter cet enfer, et vous voulez y retourner ?!
 -  Je n’ai pas fini de faire mon devoir, Madame. Et, si vous me le permettez, j’aimerais éviter que d’autres de mes camarades tombent sous els assauts de ces enculés de bestioles. »

Un léger sourire traversa les lèvres d’Ashley, qui acquiesça la requête, avant de courir vers l’héliport. Toute la base était en effervescence. Depuis des positions arrières, des renforts arrivaient constamment : chars d’assauts, camions blindés, Jeeps, sans parler des hélicoptères transportant des troupes. L’aviation se rongeait les ongles, attendant que le ciel soit dégagé pour balancer tout un déluge de bombes surpuissantes. Ashley, de son côté, atteignit l’héliport, et ne tarda pas à trouver deux coucous en état de marche. Des hélicoptères petits, afin de pouvoir se déplacer plus vite, et éviter les tirs des Seeders. Elle réunit les premiers soldats qui passaient, soit des hommes, mais aussi deux autres femmes.

Ces deux autres femmes n’étaient nullement des militaires tekhanes, mais elles en avaient l’apparence.

« Caporal Spänje ! Sergent Rozalia ! Voici vos ordres de mission! »

Les deux femmes hochèrent la tête. L’équipe d’Ashley comprenait ainsi quatre femmes : elle-même, Recon, Killer Boom, et Redemption. Qu’est-ce que deux Héroïnes faisaient dans tout ce bordel, c’était une question qui apportait une réponse compliquée. Les deux hélicoptères ne tardèrent pas à décoller, filant vers la zone de guerre. Depuis sa position, Nika eut un bref aperçu. Une énorme plaine dévastée, avec plusieurs bunkers, des successions de tranchées, des soldats tirant, et, au loin, une grosse masse noire qui se rapprochait inexorablement. Plusieurs fantassins formiens étaient en avant, affrontant les soldats tekhans, mais ces derniers ne pouvaient pas faire grand-chose. Les Seeders balançaient des jets de plasma rapides et violents, et les deux hélicoptères choisirent donc de rapidement rejoindre la ville abandonnée, une ville où de nombreux soldats allaient.

Compte tenu de l’attaque subite des Formiens, les communications n’avaient pas tardé à être surchargées, entre les messages des médias, des civils, et ceux des militaires, rendant l’ensemble très compliqué. La plupart des unités se trouvant en première ligne fonçaient ainsi vers la ville, de même que les Formiens, et, contrairement à l’habitude des Formiens, cette Horde ne faisait pas de prisonniers. Aucune femme n’était emmenée, elles étaient massacrées. Les hélicoptères débarquèrent dans une ruelle, ayant évité les tirs des Seeders, et Ashley fut la première à se poser :


(http://nsa29.casimages.com/img/2012/05/17/mini_120517015820871144.jpg) (http://nsa29.casimages.com/img/2012/05/17//120517015820871144.jpg)

« Allez, on se remue les fesses ! » hurla-t-elle.

Nika et Rozalia furent les dernières à descendre, méconnaissables dans leurs uniformes, et parlèrent rapidement entre elles.

« On fait quoi ? demanda Rozalia.
 -  Pour l’heure, on les suit, et on ne fait pas griller notre couverture » répliqua simplement Nika.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 17 mai 2012, 21:56:44
En tant que Celkhane, j'ai la Fourmilière en travers de la gorge depuis ma plus tendre enfance. La vermine de Terra capture les gens pour en faire des esclaves sexuels, mais ces saloperie d'aliens en font des incubateurs. Même avec la technologie et les moyens impossible d'entrer pour libérer ne serait-ce qu'une pauvre femme de cet enfer. Et c'est bien pour ça que Caelestis a répondu présent aujourd'hui : pour revenir au score. Mais visiblement les Forrmiens n'ont pas envoyé leurs armées grouillantes pour trouver de nouvelles mère-porteuses. La Horde est sortie pour tuer.

Je n'ose pas imaginer la boucherie qui doit se dérouler à moins de trente mètres devant moi, de l'autre côté du tir de barrage des Seeders. J'en ai des frissons. Bien sûr le bombardement fait trembler le sol, mais je ne suis pas assez arrogante pour ignorer ma propre peur. Ni ma propre rage. La première ligne doit être en train de se faire tailler en pièces en espérant des renforts qui n'arrivent pas. Et pas moyen de mettre la main sur un officier dans tout ce boxon. La moindre tranchée est bondée de soldats qui attendent l'ordre de sortir.

Et apparemment les communication sont brouillées. Conclusion logique après qu'un cinquième caporal m'ait annoncé pour cinquième fois que le QG était muet. Le scanner de fréquence de ma broche tourne en boucle sans arriver à se fixer. Et il y a pire, car le cinquième caporal m'a dit la même chose que les autres : je suis la plus haute gradée de la zone... Et j'ai même pas trois semaines de service à mon actif. Je sais pas quoi faire. D'une seconde à l'autre une marée de bestioles peux passer la ligne de feu pour plonger dans les tranchées et faire un massacre. Aucun vaisseau ne peut arriver jusque là, il n'y a pas assez de véhicules en état de marche pour ramener tout le monde. Et surtout il n'y a pas moyen de demander du renfort ou des ordres. Le reste du périmètre qui entoure la Fourmilière est peut-être aussi pris d'assaut. Si d'autres lignes ont déjà commencé à reculer sans qu'on le sache, l'ennemi va nous prendre de flanc et nous balayer. Si les autres lignes tiennent toujours impossible de se replier sans ouvrir de brèche.

" Sergent ! On fait quoi ? "

J'aimerais bien le savoir. Il faut passer la ligne de feu des Seeders pour aller renforcer la première ligne avant de la perdre, mais foncer tête baisser n'aura pas de meilleur résultat que si je dis à tout le monde de dégoupiller une grenade et de la garder à la main. En restant sur place on ne fera que donner à l'ennemi d'avancer encore, et de nous piéger à notre tour entre les mandibules en face et les tirs d'artillerie dans le dos. D'une façon ou d'une autre on courre droit au massacre.

" Toujours pas de contact avec le QG ?
- Silence total !
- Moi j'ai quelque chose. "

La voix est plus calme et plus concentrée que celle de l'officier des communications. Une sniper Celkhane agenouillée au bord de la tranchée, et qui braque son fusil à lunette en direction des lignes arrière.

" La colline à huit cent mètres, près des structures désaffectées. Je comprend rien à ce qu'elle raconte mais c'est urgent.
- Faites voir ! "

Elle se relève et décroche la lunette de son arme pour me la tendre. Je n'ai pas à chercher longtemps pour voir une femme en combinaison de combat standard de Tekhos. Elle gesticule, mais sûrement pas à cause d'une crise d'hémorroïdes. Le code gestuel c'est vraiment pas de la tarte, surtout dans une situation pareille avec un soleil de plomb. Je dois la fixer une bonne dizaine de secondes avant de commencer à comprendre, et je murmure pour être certaine de tout retenir.

" Comm. H.S. - Périmètre compromis - Avant-poste isolé - Repli général...
- Repli ?
- La ferme ! C'est pas fini ! "

Bordel, ça doit vraiment être la folie au QG si toute les communications sont mortes. Si j'ai tout compris les guetteurs aux alentours de l'avant-poste sont la dernière source d'information sur le terrain. Leur base avancée est submergée par la Horde, ce qui veut dire qu'elle a progressé de près d'un kilomètre derrière la ligne qu'on est sensés contenir. La dernière rotation des vaisseaux de transport, qui m'a amenée ici, n'a fait qu'amener plus de viande fraîche dans la cage aux fauve qui va se refermer sur nous.

Le point positif c'est que les patrouilles isolés de l'avant-poste ont pris position dans les fameuses structures dont la sniper a parlé. Le seul endroit assez grand et couvert pour servir de point de ralliement aux lignes avant. Encore faut-il y arriver. Je rend la lunette à sa propriétaire, qui l'enclenche sur son arme. Puis je me tourne vers la tranchée.

" Faites passer le mot ! Repli général sur les bâtiments là-bas, derrière la colline ! Et au pas de course ! L'ennemi peut nous prendre de flanc d'une minute à 'autre ! "

Inutile de préciser qu'on l'aura aux fesses pendant un sprint de presque un kilomètre. Alors que les soldats sortent de la tranchée pour filer, je reste en arrière pour les couvrir. Très vite une véritable vague humaine se met en route alors que mon ordre est relayé. Je suis le mouvement, de façon à rester parmi les dernières. Mais je m'en mord vite les doigts.

Le bombardement des Seeders cesse soudain. La horde surgit du silence et de la fumée, toute griffes dehors. Au moins je n'ai pas de scrupule à avoir pour la première ligne. Je n'ai pas non plus à donner d'ordre pour que tout le monde tire à volonté. Je dégaine mon pistolet pour commencer à tirer. Finalement mes petites billes d'acier font du dégât alors que les armes à plasma doivent d'abord corroder les carapaces pour vraiment blesser les créatures. Mais la route va être longue, et les premiers Seeders doivent être en train d'avancer.

J'espère qu'une fois dans cette usine, on pourra au moins se défendre.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 17 mai 2012, 22:41:56
Le groupe d’intervention dirigé par Ashley n’était pas tout seul dans la ville abandonnée.

« Soldat, au rapport ! »

Le ton du Lieutenant avait fusé à l’encontre d’un caporal.

« Ils sont partout !
 -  Nous avons besoin d’accéder au centre de communications !
 -  C’est sans espoir ! »

Ils se tenaient dans une petite cour ensablée, près de la sortie. Un gros mur entourait la ville, et Nika, en penchant la tête, put voir des positions d’artillerie le long du mur. Des tourelles automatiques, et des canons légers que des soldats tenaient. D’après ce que le caporal disait, le centre des communications était attaqué par les créatures, et l’un des Seeders avait envoyé une boule de plasma dessus, en pulvérisant une bonne partie.

« ’Fais chier ! commenta Williams.
 -  Comment allons-nous ordonner un repli ?
 -  Je ne sais pas... lâcha Ashley. Laissez-moi y... »

Ashley fut soudain coupée par les hurlements du caporal. Ce dernier leva son fusil d’assaut, et ouvrit le feu, accompagné par d’autres soldats. Les Formiens débarquaient du ciel. Une colonie de Hopper (http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20081022215943/aliens/images/1/11/Hopper_Bug.jpg) fonçaient en effet droit sur eux, et les pattes crochues d’un Hopper s’emparèrent brutalement d’un soldat, le soulevant en l’air, avant que la tête insectoïde de la bestiole ne le décapite. Les Hopper faisaient bien plusieurs mètres, et Ashley se replia en leur tirant dessus. L’un des Hopper l’avait pris pour cible, filant droit sur elle, son dard luisant s’apprêtant à la transpercer. Killer Boom ouvrit le feu, se concentrant sur le dard, dont la peau était bien moins résistante que le reste du corps. Le Hopper grogna de douleur en sentant les balles s’enfoncer dans sa peau, et d’autres tirs se concentrèrent sur lui, finissant par le tuer. Il y en avait néanmoins bien d’autres, et les soldats tekhans avaient fort logiquement assez peur.

« Du nerf, soldats ! hurla Ashley. Repoussez ces saloperies ! »

Ashley ouvrait le feu, en compagnie d’autres soldats, tandis que Recon avait monté un escalier longeant un immeuble, grimpant sur le toit, utilisant de là ses lunettes de visée et son fusil de précision. Chacun de ses coups faisait mouche, transperçant les dards des Hopper. Les véhicules blindés ne tardèrent pas à arriver. Des chars d’assaut (http://img85.xooimage.com/files/0/a/5/tank-34a028f.jpg) qui décochèrent des salves meurtrières, atteignant les Hopper grâce à des systèmes de guidage extrêmement précis, les artilleurs utilisant les puissantes mitrailleuses des blindés pour pulvériser les énormes parasites.

Nika, de son côté, réfléchissait à un moyen d’alerter les militaires de fuir. Son regard se portait sur les énormes cheminées rouillées de l’imposante usine. Elle se tourna ensuite vers Rozalia. Les deux femmes avaient choisi de s’abriter dans une ruelle.

« Tu crois que le système d’alarme fonctionne encore ?
 -  Je... Qu’est-ce qu’on en a à foutre ? s’exclama Rozalia.
 -  Si les militaires l’entendent, ils comprendront peut-être qu’il faut se regrouper ici,a fin de fuir dans le bunker ! »

Un Hopper jaillit soudain, mettant un terme à leur conversation, et fondit sur Nika, essayant de la planter. D’une habile roulade, Nika l’évita, et Rozalia réagit en courant vers le Hopper qui tentait de s’envoler. Elle roula sur le sol, évitant ses pattes acérées, et s’empara de son poignard, le plantant dans la peau du monstre. Du sang vert se mit à gicler sur la combinaison de Salvation, tandis que le monstre, blessé, se mit à gémir en s’envolant dans les airs. Le dos de Rozalia heurta un mur, mais elle parvint à tenir prise, faisant glisser son poignard le long du dard, élargissant la blessure, faisant glisser un tas d’organes. Finalement, Rozalia arriva à la pointe du corps de la créature, et lâcha prise, allant s’écraser sur un toit. Le Hopper agonisa, avant de s’écraser quelques pâtés de maisons plus loin.

Depuis le toit, Rozalia regarda Nika.

« Va allumer cette putain d’alarme ! »

Hochant la tête, Nika se mit à courir le long de la ruelle, filant vers l’usine. Rozalia, quant à elle, se dépêcha de chercher une sortie, mais d’autres monstres volants fondirent sur elle. S’emparant de son arme, elle se mit à ouvrir le feu, mais ses balles étaient bien impuissantes contre de tels monstres. Rozalia utilisa son agilité pour éviter une nouvelle attaque d’un parasite, mais en perdit son arme, qui tomba sur le sol. Désarmée, elle vit trois Hopper tourner autour d’elle, avant qu’une série de coups de feu mortellement précis ne vienne la sauver. Recon avait encore fait parler de sa dextérité. Ses balles perforantes fauchèrent les Hopper.

Nika atteignit rapidement une longue cheminée, et s’agrippa aux barreaux rouillés de l’échelle, se mettant à grimper. D’autres monstres ailés lui tournaient autour, mais l’échelle filait droit dans la cheminée, les pans en acier la protégeant donc... Du moins, au début, car ils étaient très affaiblis, et les frappes répétées des monstres ouvrirent des brèches. Pestant, Nika s’empara de son arme personnelle, son bon vieux Desert Eagle, et vit une plaque de tôle être arrachée, révélant la gueule hideuse d’une créature.

« Va gueuler ailleurs, saloperie ! »

Visant sa sale tête, Killer Boom ouvrit le feu. La détonation résonna furieusement dans cet espace clos, faisant siffler les oreilles de la jeune femme, mais elle eut le résultat escompté. Plusieurs balles vinrent s’écraser sur la gueule du Hopper, faisant voler à chaque coup une partie de sa tête, jusqu’à le faire tomber comme une pierre. Satisfaite, Nika continua à monter rapidement. L’échelle se mit à grincer, et elle sentit plusieurs barreaux très instables.

« Bordel de merde ! Okay, okay... Du calme, Nika, vas-y doucement… Je savais qu’accepter cette mission était une erreur… »

Killer Boom continua à grimper. En contrebas, Rozalia avait réussi à redescendre, rejoignant Ashley. Elle expliqua rapidement au Lieutenant le plan de Nika, et cette dernière hocha la tête, satisfaite. Elle n’eut cependant pas le temps d’en dire vraiment plus, car le sol se mit à trembler autour d’elles.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Des lézardes se formèrent sur le sol, de profondes crevasses, et Ashley poussa soudain Rozalia en s’avançant, évitant ainsi que cette dernière ne tombe dans un trou immense. Le sol s’affaissa, et on entendit des grognements vicieux. Des arachnides (http://images3.wikia.nocookie.net/__cb20070228044125/aliens/images/thumb/9/95/Warrior.jpg/789px-Warrior.jpg) débarquèrent du trou en bondissant, et plusieurs soldats furent fauchés.

« Ouvrez le feu ! Ouvrez le feu, bordel ! » hurla Ashley.

Cette dernière sortit une grenade, et la balança dans le trou. Elle vit l’un des chars d’assauts se faire submerger par les monstres. L’artilleur perdit la moitié de son corps sous la gueule du parasite, et la bestiole fit claquer ses dents à l’intérieur. L’explosion de la grenade faucha plusieurs arachnides, mais ne combla pas le trou. Elle laissa néanmoins aux soldats le temps nécessaire pour se regrouper près de l’un des hangars de la grande cour.

« On ne pourra pas tenir la position bien longtemps, Sergent ! hurla un soldat.
 -  Ta gueule ! vociféra Ashley. On doit tenir la ligne jusqu’à ce que les soldats arrivent ! Il faut protéger l’accès au bunker ! Alors, tu te la fermes, et tu butes ces saloperies ! »

Nika, de son côté, avait réussi à atteindre le sommet de l’échelle, et s’approcha d’une espèce de cabine. L’usine était entourée par une espèce de long pont de maintenance circulaire. Les Hopper continuant à la harceler, elle se mit à courir, ouvrant le feu au jugé. Un Hopper fit alors cracher de sa gueule un long tentacule, et parvint à attraper la cheville de Nika. Surprise, cette dernière lâcha prise, s’écrasa sur le sol, et manqua basculer dans le vide, lâchant son Desert Eagle. Elle parvint à s’agripper avec l’une de ses mains au garde-fou de ce pont circulaire, surplombant le vide, mais elle avait toujours un tentacule autour de la cheville, et le monstre tirait dessus. Avec son autre main, elle tâtonna, et réussit à attraper le flingue.

« Va chier, saloperie ! »

Visant la base du tentacule, Nika ouvrit le feu. Il y eut de nouvelles giclées d’un sang verdâtre guère encourageant pour le monstre, et il finit par tomber dans le vide. Nika entreprit alors de se redresser, tout en sentant le garde-fou trembler. Il peinait à supporter son poids, mais elle parvint à se rétablir. Retournant sur le pont, elle atteignit la cabine, et vit un gros bouton rouge. Comme dans les films. C’était presque trop beau pour être vrai. Remarquant alors qu’elle avait sur une joue un peu de sang vert. Sans en tenir compte, elle écrasa avec le poing le gros bouton, et une sonnerie ne tarda pas à se répandre.

Regardant le champ de bataille, Nika constata que les militaires entreprenaient tous de se replier. C’était le bon point de ce plan.

Le mauvais point, c’est que la sonnerie allait également attirer tous les Formiens. Mais tout en pouvait pas être parfait, après tout.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 18 mai 2012, 16:38:16
Ce repli est un vrai cauchemar éveillé. On courre, on s'arrête, on couvre tant que faire se peut les autres avant de repartir. Malgré ça les bestioles avancent et à chaque mouvement de la troupe un peu plus de nos soldats se font avoir. Mais la première ligne a du leur en faire baver car elles n'avancent pas en masse dense. Des groupes de cinq ou plus foncent vers les tireurs les plus isolés pour les réduire en charpie. Je ne sais pas si c'est du à mon grade ou à mon charme mais je suis bien entourée, et tout le problème est là.

" Couvrez les flancs ! Je peux me débrouiller !
- Mais sergent...
- C'est un ordre, soldat ! Repliez-vous ! Je vous couvre ! "

Je sais très bien ce que tout le monde se dit, je me dirais la même chose à leur place. Il suffit de me voir pour penser que je n'est rien à faire là. Toute petite et toute frêle, pour ainsi dire à poils avec un petit pistolet, les cheveux roses et de grands yeux bleus pour achever le ridicule de la scène. Il est vrai qu'avec mon arme je ne risque pas de repousser un groupe de monstres, et que s'ils arrivent assez près ils n'auront aucun mal à tailler à travers le peut de vêtements que je porte.

Mais justement je ne compte ni sur mon flingue ni sur ma tenue de combat. Mes meilleures armes et mes plus sûres protection sont autour de moi, si je veux les utiliser il vaut mieux que j'ai de l'espace. Je me retourne pour décocher quelques balles. Sous les mandibules, à la base des pattes pour estropier ces saletés. Quand j'ai le bon angle je vise l'abdomen pour percer les organes internes. Des attaques handicapantes, voire mortelles à moyen terme. je ne peux pas faire mieux. Les armes à plasma ont l'avantage de faire fondre les carapaces pour brûler les entrailles de leurs cibles. Des munitions à cartouches ne peuvent pas percer du premier coup, mais quand elles entre leur éclatement transforme les coques insectoïdes en pots de bouillie. Les petites billes de pistolet ne font que cogner ou se planter, à peine de quoi ralentir les cibles.

Je dois sortir le grand jeu, ce qui risque de me laisser sur les rotules.

" Vous deux : à droite ! Vous trois à gauche ! Laissez-moi dix mètres et m'attendez pas ! Go ! "

Alors que mon petit groupe éclate selon mes instructions je me retrouve seule dans ce qui ressemble beaucoup trop à une faille dans notre ligne de repli. Et les bestioles n'hésitent pas à se précipiter vers la proie facile que je semble être. D'autant que mon arme est de retour à ma ceinture et que je ne courre plus vraiment. Je prend un peu d'élan et bondit, tournant sur moi-même pour retomber accroupie, une main au sol face à l'ennemi. Mon premier pas de danse, qui a provoqué un courant d'air tourbillonnant au sol. Je bondis à nouveau, vers l'avant. Je lance mes bras en arrière pour les faire remonter derrière ma tête. Je retombe jambes fléchies, bras tendu en avant, paumes vers le bas. Un souffle puissant envoie un nuage de sable poussiéreux qui surprend les bestioles.

Mais je vais devoir faire beaucoup plus et ça demande un peu de préparation. Je recule à nouveau, je danse et virevolte pour déchaîner un peu plus les vent de seconde en seconde. Je dois trouver le rythme pour lancer les bons courants et les amplifier. Les petites tornades se multiplient, soulevant plus de poussière, mais elles se dispersent au bout de quelques mètres. À peine de quoi gêner les montres qui sont de plus nombreux à se ruer sur moi. J'ai du mal à me concentrer, chaque fois que je retourne vers notre point de ralliement quelque chose m'inquiète un peu plus.

Le repli semble suivre son cour mais ce n'est pas réjouissant pour autant. notre "zone de sûreté" est prise d'assaut par des Hoppers. Contre ses saloperies volantes, ma maîtrise du vent serait plus efficace que contre la piétaille. Mais il va déjà falloir que j'arrive là-bas. Heureusement j'ai un plan, je dois juste laisser les autres prendre encore un peu d'avance... Et vite me convertir à une religion parce que le plan dont je parle est tout simplement suicidaire. Mais le terrain n'a que peu d'avantages dont je peux tirer parti. La poussière pour aveugler, le vent pour la rendre agressive.

La chaleur est l'arme à double-tranchant. Sous ce soleil de plomb ma magie du feu n'aura pas de mal à s'exprimer, mais il me faudrait de l'air froid pour empêcher les flammes de suivre les courants ascendants. La seule solution rapide au problème se trouve loin au-dessus de moi : les tirs des Seeders. Ma danse n'a déjà qu'un but : retourner contre l'ennemi sa propre puissance de feu. Mes courants d'airs finissent par s'amplifier, et bientôt un nuage de sable à peine brumeux se répand sur les forces ennemies. Ils n'en font pas grand cas et tente toujours de prendre de vitesse mes esquives. Ils approchent toujours un peu plus, inconscients de ce que je leur réserve.

Le nuage enfle, il commence à s'élever à plusieurs mètres du sol. Ce n'est pas parfait, mais je n'ai pas le temps de faire mieux. Je change de rythme pour guider ma danse. Mes mouvements deviennent plus vifs, mais aussi plus fluides. Je bondit soudain droit vers une bestiole qui me charge. J'atterris d'une roulade pour bondir à nouveau, et passer au-dessus. Mes dons me portent comme une feuille et font jaillir de mes bras des traînées de flammes denses qui viennent frapper la créature. Sa carapace se met à grésiller alors que la bête est prise se spasmes. mais ce n'est qu'un début. Après ce court vol plané je retrouve le sol pour onduler et tourner sur moi-même.

La magie du feu est considérée comme très instable, et à raison. Il y a plus d'une façon de la maîtriser, la mienne consiste justement à ne pas chercher la maîtrise. Je ne dresse pas de murs de flammes, je ne prend pas non plus le temps de concentrer l'énergie pour la projeter sous sa formes condensée. Je ne fais que la libérer et tout comme le vent chaque nouvelle vague pousse un peu plus les précédentes. Le soleil de plomb, qui doit être une vraie plaie pour les autres, me sert de tremplin.

C'est la deuxième fois que je tente un tel déferlement. Le première fois n'était qu'un entraînement visant à déterminer mes limites, et j'étais si concentrée qu'il a fallu noyer tout le bâtiment de mousse de carbone pour m'arrêter. Aujourd'hui personne ne m'arrêtera, reste à savoir si je saurais voir mes limites. Les flammes en les vents que je déchaînes ne font pas que suivre mes mouvements, ils les amplifient. Ils me poussent, me rendent plus rapide et insaisissable alors que je ravage la horde. La plupart des bestioles commencent à me fuir, à reculer. Mais ce n'est pas encore à elles que je m'en prends.

J'enchaîne les bonds, de plus en plus longs et hauts. La colonne de chaleur que je suis en train d'ériger ne tardera plus à atteindre les embryons des Seeders et le résultat vaudra bien un bombardement au napalm. Je ne sais pas de quoi ça a l'air vu de l'extérieur, mais de l'intérieur c'est l'enfer. La poussière est cuite par les flammes, les grains de sable surchauffés balaient tout ce qui se trouve sur leur chemin. Mais je ne vais plus tenir longtemps. Je ne suis pas encore à la moitié du chemin, je n'ai plus personne pour me couvrir, et d'une seconde à l'autre la chaleur commencera à faire éclater en vol les embryons de Seeders, noyant les environs sous une pluie de fluides enflammés.

Si je veux dégager en vitesse il va falloir que je m'envole, et ça c'est la tasse ! Je sais planer, je peux décoller de quelques mètres, mais je n'ai pas plus d'ailes que de réacteur entre les fesses. Même avec de tels courants ascendants je vais avoir du mal à rejoindre le point de ralliement. Sans comtper que là-bas je ne pourrais plus me battre aussi efficacement, d'abord parce que je ferais autant de mal dans mon camp que dans l'autre, et ensuite parce que je serais sans doute à peine capable de tenir sur mes jambes. Même avec le soutien du vent et de la chaleur, mon style de combat est trop physique.

Soudain quelque chose explose au-dessus de moi. J'ai réussi ! Les premiers cadavres d'embryons nimbés de flammes commencent à pleuvoir, escorté des débris de leurs coquilles. Et bientôt ça se met à éclater comme du pop-corn, là-haut. Merde, j'ai réussi ! Je vais prendre aussi cher que les bestioles en bas, il faut que je dégage et vite ! En plein vol je continue de lancer des flammes, mais cette fois vers le bas. il me faut de la chaleur, de l'air bien chaud qui monte pour me porter. Et surtout il faut que je mette autant de distance que possible entre moi et les Horde, qui ne sera pas stoppée bien longtemps. J'espère au moins que les troupes qui se replient ont pris de l'avance, sinon j'aurais fait tout ça pour rien.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 19 mai 2012, 00:18:10
Depuis sa position, Nika avait une vue plus que suffisante sur le champ de bataille. Les soldats avaient du mal à se replier, et on pouvait les comprendre. Il y avait des bestioles tout autour d’eux, leur fonçant dessus, les piétinant, les massacrant, les dévorant. Elle regarda sa montre. Le temps continuait à défiler, et chaque instant qui passe voyait l’heure du bombardement massif se rapprocher. Killer Boom aperçut alors un curieux spectacle. Des espèces d’étincelles qui semblaient s’enrouler autour d’un soldat... Fronçant les sourcils, elle utilisa ses lunettes pour zoomer, et vit ainsi une femme à moitié à poil qui se mettait à danser au milieu d’une bande de Formiens, balançant des ondes de feu et de sables, créant une espèce de petite tempête qui l’enveloppait, et qui faisait flamber les ennemis, laissant ainsi à bien des soldats le temps de s’enfuir.

*Une magicienne ?! L’armée tekhane recèle bien des surprises, décidément...*

Cette soldate avait pourtant l’air bien jeune. Ce n’était pas dans les protocoles de l’armée d’envoyer de si jeunes recrues en première ligne, même si elle ne manquait pas de courage... A moins que ce ne soit une témérité suicidaire, tout simplement. La jeune femme se rapprochait en effet d’un Seeder, utilisant sa magie pour essayer, d’après ce que Nika arrivait à comprendre, de le faire exploser. Une stratégie astucieuse, qui ralentirait la Horde.

Nika chercha alors un moyen de s’enfuir, de descendre en contrebas. L’échelle était compromise, bien trop risquée, et bien trop instable. Les Hopper s’étaient provisoirement détournés d’elle, et elle ne tarda pas à trouver, le long du pont circulaire, une série de câbles métalliques. Se dépêchant, Nika courut le long du pont, cherchant, en contrebas, le toit du plus grand immeuble. Elle finit par en trouver un qui convenait. Entre elle et cette surface, il y avait environ une dizaine de mètres. Si elle sautait, elle se tuerait à coup sûr, mais elle comptait se servir des câbles à bon escient.

En contrebas, la situation n’était pas très reluisante. Les premiers soldats approchaient, épuisés, pour constater que la partie était encore loin d’être jouée. Ashley et ses hommes se focalisaient à repousser une nuée de fantassins qui sortaient d’un trou, mais d’autres venaient également depuis les profondeurs de la ville. Ashley faisait preuve d’une rage assez impressionnante, et, si on ordonnait aux soldats tekhans de filer dans le couloir, les femmes, elles, restaient pour repousser les araignées.

« Des unités lourdes approchent, Madame ! » hurla une femme.

A la bonne heure ! Elle tourna brièvement la tête vers la grande porte d’entrée, et aperçut en effet des armoires à glaces marcher lentement vers eux. Ils portaient les armes les plus efficaces dans ce combat : des lance-flammes et des gatlings. Les munitions commençaient à manquer, et de simples fusils d’assauts peinaient à repousser cette nuée. Très rapidement, les fantassins finirent par comprendre que débarquer en plein milieu de la mêlée humaine n’était pas très recommandée. Ils n’avaient pas le temps de se préparer, de s’organiser, et les prochaines attaques devinrent un peu plus organisées, dans la mesure où les Formiens débarquèrent depuis d’autres zones de la ville, plongeant sur les humains.

Rozalia, de son côté, peinait à se servir des fusils d’assauts. Elle abandonna donc son arme, et préféra en sortir une qui lui parlait mieux : son arc. Elle le pointa vers l’une des bestioles, et décocha avec une extrême précision une flèche. Si elle n’était pas elfique, Rozalia avait au moins le talent légendaire de ce peuple pour le maniement des arcs, et sa flèche alla se planter dans la gorge du monstre. Ce ne fut pas suffisant pour le tuer, loin de là, mais il poussa des petits couinements.

Nika, quant à elle, parvint finalement sur un toit, en se servant d’un long câble métallique pour s’y accrocher. Elle atterrit un peu violemment, mais n’eut pas vraiment le temps de s’appesantir sur son sort. Elle fila par un trou dans le plafond, et dévala rapidement les marches. Le temps continuait à défiler, et elle jeta un énième regard sur sa montre.

Dix minutes.

« Bordel, bordel, bordel ! »

Nika atterrit dans le rez-de-chaussée, traversa un couloir, et défonça la porte d’entrée d’un coup d’épaule. Pas de Formiens. La chance semblait lui sourire, et elle se dépêcha de rejoindre le hangar militaire. Ce hangar était à l’entrée d’un énorme couloir menant à des escaliers et à un grand ascenseur, conduisant vers un bunker souterrain. Nika fut alors attaquée par une araignée. La bête frappa derrière elle, et les mandibules acérées du monstre ne manquèrent Killer Boom que de justesse. Cette dernière avait vu l’ombre de la bête, et avait plongé sur le sol. Elle entreprit de se retourner pour ouvrir le feu, mais la bête fut plus rapide. Ses deux pattes acérées se levèrent, et une flèche s’enfonça alors dans sa gorge, déstabilisant le monstre. Une seule patte frappa, éraflant l’épaule de Nika. Ce fut douloureux. Assistant à la scène, Ashley ouvrit le feu vers l’araignée, et Nika la rejoignit, tirant avec son pistolet.

Les gatlings se mirent alors en marche, répandant un feu mortel. Une pluie de balles s’abattit droit sur les monstres. Des balles énormes, qui les fauchèrent comme des épis de blé.

« Il en vient sans cesse... nota Nika, dont l’épaule était ensanglantée.
 -  C’est ça, les Formiens, ma chère répliqua Ashley. Ouvrez le feu ! »

Malgré tous leurs frères tombés, les Formiens ne se décourageaient pas, les arachnides continuant à fondre sur eux. Nika ouvrit donc le feu avec son Eagle, qui semblait ridiculement puissant face aux mitrailleuses lourdes des blindés en arrière, et aux gatlings, répandant un feu infernal, assourdissant. Il y avait des corps partout dans la cour. Une véritable boucherie de sang verdâtres, de membres découpés, de corps éclatés, de morceaux crevés. Des escouades continuaient à se replier, et les Hopper choisirent alors de revenir à l’assaut, menant des attaques coordonnées avec les parasites au sol.

Le sol trembla à nouveau, et Nika comprit que les attaques des Formiens ne consistaient pas qu’à envoyer le plus grand nombre de troupes se faire massacrer en attendant que les Tekhans rechargent. Une fissure énorme se forma sur le sol, et un immense monstre apparut.

« Un Tanker ! » hurla quelqu’un.

Le massif tanker (http://images.wikia.com/starshiptroopers/images/a/a1/Vlcsnap-9094.png) se positionna rapidement, et un souffle de feu acide jaillit de sa bouche, fauchant instantanément cinq soldats. Les balles ricochèrent sur sa carapace, et Nika réalisa que les monstres se focalisaient essentiellement sur les unités lourdes. Les Hopper tuèrent ainsi, en sacrifiant une bonne partie de leur effectif, les forces lourdes, ne laissant plus que les mitrailleuses des véhicules blindés.

Difficile de savoir sur qui tirer, entre les Hopper, le Tanker qui faisait trembler le sol, et les fantassins qui affluaient dans tous les coins. Ashley ne tarda pas à ordonner un repli général.

« Nous avons encore des hommes ! protesta un soldat.
 -  Que Dieu leur vienne en aide ! » répliqua Ashley en filant dans le couloir.

Ledit couloir était énorme, très large, et le groupe afflua vers l’ascenseur... Qui était en train de remonter. Quant aux escaliers, des boules de plasma larguées par les Seeders les avaient condamné.

Une minute.

« Ouvrez le feu ! Vite ! »

Tous les survivants se retournèrent. Ils étaient au fond du couloir, et les balles rugirent, résonnant entre les murs, fauchant les araignées. La plupart des soldats piégés dehors se faisaient dévorer par les arachnides, n’en laissant qu’une petite partie passer entre les mailles du filet. Ils rampaient alors rapidement, priant pour ne pas se recevoir une balle perdue. Nika vit trois soldats jaillir dans l’entrée du couloir, avant d’être fauchés par le souffle de feu du Tanker.

Trente secondes.

L’ascenseur arriva enfin, et ce fut d’autant mieux que Nika n’avait plus de balles. Elle se rua à l’intérieur, entendant dehors un véritable enfer de pattes qui avançaient.

*Quel foutu cauchemar...*

Nika regarda pour la énième fois sa montre.

Dix secondes.

Les portes de l’ascenseur commencèrent lentement à se refermer.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 21 mai 2012, 01:57:38
Ça va mal, et plus j'essaie de ne pas y penser plus je sens que ça va mal finir. J'ai réussi à prendre assez de hauteur pour planer sans trop me fatiguer. Vu d'ici toute la région est envahi par une masse grouillante et cauchemardesque. Si le commandement se doute seulement de la situation la suite n'est pas un mystère : tout le théâtre d'opération va être vitrifié. D'abord des tirs d'artillerie, puis si les communications sont rétablie des drones, des missiles guidés et tout ce qui peut voler et tirer en même temps. À peine arrivée sur le terrain j'ai déjà du me donner à fond pour retarder le carnage. Autant dire que je n'ai plus la force de fuir. Quand je toucherai le sol mon destin sera scellé.

Et le pire dans l'affaire c'est que je me suis condamnée toute seule. Mes colonnes de flammes aspirent les courants d'air chaud, et moi avec. Je dois lutter de toutes mes forces pour avancer, et je ne parviens pas à rattraper les troupes qui se replient à pied. je n'ai plus que ma volonté pour moi mais elle vacille. Si je plonge ce sera au sens propre, de plusieurs dizaines de mètres droit sur le sol sec et poussiéreux. Au moins, la chute me tuera avant les Formiens.

Je vois la colline, et les bâtiments derrière. La "zone de sûreté" est prise dans une mêlée féroce. Les troupes en pleine retraite doivent se battre pour la traverser. Je n'aurais pas la force de les suivre mais je dois quand même essayer. Je suis une Celkhane ! Je fais partie de l'élite ! Je n'ai pas le droit de renoncer ! Difficile de rester assez détendue pour vraiment faire corps avec mon environnement. Mais j'avance mine de rien. Et si en arrivant au sol je ne suis plus en état de marcher, je pourrais au moins continuer de couvrir la retraite avec mon pistolet.

Soudain un courant froid me tombe littéralement sur les épaules. Il me pousse vers le sol, me fait prendre de la vitesse. Je suis foutue... Non, je suis sauvée ! Mais ça va être coton. Je me laisse glisser, prenant de la vitesse. C'est tellement simple que je me sens conne de ne pas y avoir pensé. Ma colonne de flammes pousse l'air chaud vers le haut, logiquement l'air froid descend. Mais ces dépressions filent droit vers le sol cuit par le soleil, et une véritable marée de courants ascendants doit être en train de tout balayer. Ça monte et ça descend en vagues, je n'ai qu'à me laisser porter.

Mais justement : ça monte et ça descend. Je n'arrive à attraper la première vague qu'à trois mètres du sol. La vitesse de ma chute me catapulte en avant quand je viens surfer. Mon corps fatigué a du mal à encaisser tout ce remue-ménage, j'ai l'estomac qui fait du yo-yo. Et il y a un autre problème : l'atterrissage. J'arrive à peine à maintenir ma trajectoire. Si la vague d'air froid prend trop d'avance je n'aurai pas de soutien pour ralentir. Et ça ne va pas tarder.

J'arrive au niveau de la colline, qui est noire de monde. Entre la fatigue et la poussière je larmoie tellement que je distingue à peine une masse grouillantes aux couleurs de Tekhos. Non seulement je vais me ramasser, mais je risque aussi de blesser ou tuer beaucoup de monde. Je voudrais crier pour les prévenir mais je n'ai plus assez de souffle.

" Maintenant ! "

Soudain je suis stoppée nette. On m'attrape par la cheville et je tombe. Il faut avoir porté de très grandes échasses et s'être cassé la figure avec pour savoir ce que ça fait. Juste le temps de savoir qu'on tombe et qu'on va se casser un os, mais pas assez pour deviner lequel. Mais ça fait moins mal que prévu. Des mains me rattrapent, elles sont nombreuses. Je me retrouve au sol avec près d'une dizaine de soldats qui se relèvent. L'un d'eux Me prend par le bras et me charge sur ses épaules pour se mettre à courir. Mais il a bien fait une quinzaine de mètres quand je réalise ça, et il me fait passer à un autre.

Je profite de ce répit tout relatif pour m'essuyer les yeux. Autour de moi c'est le chaos, les soldats courent en tirant dans tous les sens. Les ailes des Hoppers vrombissent au-dessus, les cris perçants des arachnides nous menacent. Il pleut de sang et des douilles. Foutus pour foutus, certains attaquent à la grenade. Finalement on me repose au sol, mais je tiens à peine debout. Une militaire vient me soutenir d'une main sous l'épaule, et de l'autre me tient la mâchoire pour me regarder dans les yeux.

" Ça va ? Vous pouvez marcher ? "

Mon oreille interne est en pleine panique, j'ai l'impression que le monde tourne autour de moi. mais je hoche la tête. Elle passe sous mon bras pour me traîner jusqu'entre les bâtiments. Puis la foule devient trop dense pour avancer. Alors que je me dis que tout est joué ma sauveteuse me lâche pour me pousser dans les bras d'un grand gaillard. Il passe son bras dans mon dos pour m'entraîner sur quelques mètres, puis soudain il me jette au sol. Je me retourne juste à temps pour voir un jet d'acide brûlant balayer la rue, ce type et une dizaine d'autres soldats.

Je me relève tant bien que mal, tremblante de tous mes membres. Et je met difficilement un pied devant l'autre. Je vois flou, les sifflement dans mes oreilles étouffent le fracas de la bataille qui m'entoure, mettre un pied devant l'autre est une épreuve de force. Sans compter que je ne suis déjà plus qu'un fantôme dans cette foule en panique. On me bouscule, on me pousse. je me retrouve à longer un mur sans lequel j'aurais fini au sol.

" Que Dieu leur vienne en aide ! "

Une femme brune se retourne soudain et me pousse dans un couloir. Étrangement je dois ma survie à mon piètre état. Aussi prise au piège que les autres je suis un poids mort. Plutôt que de m'abattre pour la simple raison que je suis entre eux et l'ennemi, on tire, on me pousse, on bouscule. je me fais balloter le long du couloir, talonnée par les rugissement ennemis et le tonnerre assourdissant de la fusillade. Puis soudain plus de place. Je me retrouve tassé comme une sardine en boîte.

J'arrive à jeter un regard par-dessus mon épaule. Deux portes coulissent lentement, mais elles ne font que couper le groupe compact en deux, et la deuxième moitié se fait souffler par un jet d'acide brûlant. Finalement les portes arrivent à se refermer. Mais l'attaque du tanker est arrivée jusqu'à elles. L'air confiné de l'ascenseur est chargé de vapeurs toxiques, brûlantes et de la puanteur de la chair calcinée. Je sens qu'on commence à descendre. Et soudain je me déteste. Si j'ai survécu jusque là, c'est parce que d'autre ont préféré sauver ma peau que la leur, à la force des bras. Alors que moi avec toute la puissance de ma magie, je n'ai fait que prolonger leur agonie de quelques minutes.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 21 mai 2012, 22:13:50
Le plasma du tanker se chargea d’achever les derniers retardataires, et le monte-charge commença à descendre, dans un antique grincement, guère encourageant. Le décompte était du reste arrivé à zéro. Est-ce que cela suffirait à venir à bout de cette Horde ? Nika avait envie de le croire, mais son intuition lui disait que ce ne serait pas aussi simple. En tout cas, dans la précipitation, le corps d’une demi-portion avait atterri entre ses bras. Une naine aux longs cheveux roses, à moitié à poil, qui ne devait pas dépasser les 160 centimètres, à vue d’œil. Nika la tint entre ses bras en fronçant les sourcils.

« Toi, ma belle, tu as du te tromper de régiment...
 -  C’est une Celkhane ! lâcha un soldat terrorisé. Elle nous a sauvé ! »

Nika fronça les sourcils. La magicienne qu’elle avait aperçue tantôt... A cause de la distance, Killer Boom n’avait pas pu voir avec précision son visage, mais, si elle était vraiment une magicienne, ça expliquait sans doute pourquoi elle avait une armure aussi... Inexistante. A moins que les Celkhanes ne soient tout simplement fauchées, mais Nika n’y croyait pas trop.

« Repose-toi, ma petite » conseilla Nika.

Le monte-charge trembla alors, et on commença à entendre les bombardements.

Bom. Bom. Bom. Bom.

Comme une espèce de sinistre musique. De la poussière leur tombait dessus. On entendait les bombes et les missiles exploser dans l’air, ou au contact du sol, par le biais de secousses et de violentes vibrations dans les murs. Des tremblements se mirent à agiter le monte-charge, et, en levant la tête, Nika put apercevoir des volutes de poussière qui tombaient. Fronçant les sourcils, elle modifia le mode de vision des lunettes. Dans ce long conduit noirâtre, il était difficile de voir à plus de quelques mètres, et elle vit ainsi une image qui lui glaça le sang. Les bombes qui s’abattaient avec rage sur la région ne négligeaient pas cette ancienne usine, et le sommet de la cage était victime également des bombes. Les câbles allaient lâcher ! D’énormes lézardes, de profondes crevasses, se dessinaient dans le béton, et des blocs de béton ne tardèrent pas à tomber vers le monte-charge.

Redemption fit un bond de côté, évitant ainsi un bloc de pierre qui s’écrasa sur le monte-charge, faisant trembler ce dernier, mais d’autres continuaient à tomber. Ils étaient faits comme des rats, et, alors que Nika s’attendait à ce que le monte-charge s’effondre, les rochers explosèrent soudain au contact d’une espèce de bouclier translucide. Comme si un sort de protection venait d’être ouvert.

« Vous avez bien des talents, Recon ! » nota Ashley.

Recon avait levé les mains. Des mains qui scintillaient, signe d’une activité magique intense. Recon tourna sa tête vers Rinako, et lui adressa un léger sourire.

« La magie n’est pas l’apanage exclusif des Celkhanes, Lieutenant. »

Les câbles se rompirent, et le monte-charge se mit à descendre bien plus rapidement. Il n’y avait, fort heureusement, que dans les films qu’un ascenseur pouvait tomber comme une pierre. Des freins de sécurité se mirent en place, raclant contre la paroi, produisant des myriades d’étincelles, mais parvenant à ralentir la chute du monte-charge, le ralentissant en tout cas suffisamment pour éviter de s’écraser avec force contre le sol. Il descendit néanmoins assez rapidement pour renverser l’équilibre de tous ses passagers, sauf de ceux qui réussirent à s’accrocher aux grilles entourant ce dernier.

Après une descente qui avait pu sembler interminable, le monte-charge arrêta sa course. Un soldat vomit dans un coin, et les grilles s’ouvrirent. Des voix se mirent à résonner :

« Que tous les blessés se rendent sans plus tarder à l’infirmerie ! Que tous les validés se rendent au mess ! Lieutenant ! Vous irez immédiatement au centre de commande ! Remuez-vous le fion, bande de tapettes ! »

C’était une voix de femme, mais qui ébranlait sérieusement le mythe de la doucereuse voix féminine. Forte et tranchante, elle avait l’air d’appartenir à une autre poissonnière en puissance. Les soldats entreprirent toutefois de se relever, et Nika vit alors le dos de Rinako, qui était strié ici et là de quelques hématomes et ecchymoses. Utiliser la magie, surtout la magie de Feu et du Vent, c’était une arme à double tranchant, si personne n’était là pour vous protéger. Nika avait également quelques blessures résultant de ses péripéties pour allumer l’alarme.

Ashley Williams s’écarta en compagnie de Recon, et Nika aida Rinako à se redresser.

« Viens avec moi, petite... »

Difficile pour Nika de croire qu’une si jeune femme, qui avait l’air d’être une adolescente, avait pu participer au chaos qui avait lieu là-dessus... La majorité celkhane devait probablement être l’une des plus basses de tout Terra. Sortant de l’ascenseur, et tenant fermement la main de Rinako, Killer Boom écarta plusieurs soldats, et suivit le chemin vers l’infirmerie. Comme on pouvait s’y attendre, cette dernière était bondée, et il y avait des blessés qui étaient dans un état bien plus sérieux que Nika ou Rinako : des mutilés, des types qui pissaient le sang. Aucun infirmier ne vient même s’occuper des deux femmes, et Nika s’empara donc, dans un coin, d’un flacon.

« Je ne sais pas pour toi, mais cet endroit me donne envie de vomir... »

Ça hurlait partout, on entendait des alarmes, des gens qui bougeaient à droite et à gauche, des opérations chirurgicales rapides. Une espèce de chaos général qui conduisit Nika au mess. C’était le réfectoire du bunker, un coin éclairé, avec des tables, de nombreux soldats, et un écran plasma géant contre le mur, où on voyait des images satellites. Nika s’assit sur un banc, et commença à ouvrir le flacon, qui contenait un produit qu’elle promena sur le dos de Rinako.

« Je vais soigner tes blessures... »

Tandis qu’elle s’exécutait, les soldats regardaient en direct un impressionnant bombardement. Les médias s’en donnaient à cœur joie, et un hélicoptère survolait la zone... Ou, du moins, le prétendait. Il se trouvait en réalité dans les hauteurs, au-dessus du camp militaire principal, et filmait avec une caméra disposant d’un puissant zoom une espèce de gros nuage orangé. Des traits lumineux filaient depuis les montagnes et les falaises en continu, transformant toute la région en une espèce de succursale de l’Enfer. Des images aussi belles que terrifiantes, envoûtantes et mortelles, défilaient devant les yeux :

(http://nsa30.casimages.com/img/2012/05/21/mini_120521010226194462.jpg) (http://nsa30.casimages.com/img/2012/05/21//120521010226194462.jpg)

Dissimulés sous des espèces de toiles, les canonniers étaient ainsi protégés du sable, ou d’éventuelles attaques, tandis que les innombrables canons transformaient, sous les applaudissements des soldats, la zone en antichambre de l’Enfer.

« Alors, dis-moi, petite... Qu’est-ce qu’une jeune femme comme toi fait sur un champ de bataille ? Ta place devrait être... Hum... A cette heure-là, tu devrais être dans un lit, entre deux femmes que tu ne connais pas, et avec une cuite monumentale dans la tête... Ce que font tous les jeunes, normalement. »

La curiosité de Killer Boom avait bien des explications. Rinako, pour commencer, était mignonne. Et la nature humaine était naturellement attirée par ce qui était beau. Pour poursuivre, elle était aussi une redoutable magicienne, et Nika était naturellement attirée par ce qui était puissant. Pour conclure, elle était une Celkhane, et Nika savait que sa sœur, Ryouka, adorait ce peuple. Nika avait l’occasion de discuter avec une autochtone ; c’était une occasion qu’il ne fallait pas rater !
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 22 mai 2012, 01:21:01
La descente est un véritable supplice. La fumée a beau s'élever je sens que mon petit déjeuner veut revoir l'air libre. J'ai trop donné trop vite, mais avais-je le choix ? Je n'aurais pas atteint cet ascenseur, ni cette femme qui me tient dans ses bras. Je ne répond même pas quand elle me charrie un peu, par contre je veux bien me reposer. Le problème c'est que j'ai bien cru mourir crashé il n'y a pas si longtemps, être sur une grille de métal surchargé qui descend sous un bombardement ne me réussit pas. Et les endroits clos ne sont pas ma tasse de thé. Pas de terre, trop peu d'air pour faire du feu. Je me sens vraiment toute nue.

Mais je serre les dents sur la nausée qui me vient, malgré les tremblement le tonnerre qui se déchaîne là-haut. la cage d'ascenseur commence même à s'effondrer sur nous. Heureusement je ne suis pas la seule à posséder des dons.

" La magie n’est pas l’apanage exclusif des Celkhanes, Lieutenant. "

Je m'efforce de répondre à son sourire, qui me rassure un peu. Quand les câbles finissent par lâcher je ne peux pas retenir un sursaut paniqué. Je lève les bras pour agripper la femme qui le soutient pendant une seconde. Je les rabaisse en même temps que la tête, un peu gênée de ma réaction. Et quand je relève les yeux vers son visage, ça ne m'aide pas à faire passer cette dernière décharge d'adrénaline. Malgré les circonstances, ou peut-être à cause d'elles, être dans les bras de cette beauté me donne un agréable frisson.

Au moins ça m'a donné un coup de fouet, assez pour que je me prive de mon appui. Quand le monte charge s'arrête brutalement à destination, nous secouant assez pour élever un nuage de poussière de sable et de gravats, je m'écarte d'elle. On ne m'a que trop soutenue, et ça : j'ai vraiment du mal à le digérer. Au moins on peut souffler. À peine sortie je me trouve un mur pour laisser la cohue se dérouler tranquillement. J'ai juste besoin de me reposer un peu, et surtout de boire. Sous le soleil, la magie du feu : ça donne encore plus soif.

Ma "baby-sitter" revient me chercher, et je la suis sans discuter. L'infirmerie est une vrai boucherie, ce qui est raccord avec ce qui se passait là-haut. C'est une chose d'avoir vu les films et les photos, d'avoir lu les rapport et appris les bases de la médecine. C'est la même chose d'avoir déjà tué et vu des morts au combat, même si pour moi l'expérience est encore récente et ne concerne que des ennemis. Mais c'est une toute autre de chose de voir un tel carnage, d'être coincé au milieu aussi inutile que choqué. Je me le dis et je ne m'en cache : ça aurait pu être moi, et ça me colle une trouille monstrueuse.

" Je ne sais pas pour toi, mais cet endroit me donne envie de vomir...
- Si je vomis je vais être encore plus mal. "

je n'ai pas beaucoup desserré les dents pour dire ça. En plus de l'odeur, des bruits, des cris, et de la tension du spectacle macabre, il y a mon petit tour de force de tout à l'heure. Si j'ai quelque chose dans l'estomac ça doit y rester. On est peut-être pas sortis d'affaire, je ne peux pas gaspiller mon énergie aussi bêtement. Finalement on s'en va, avec de quoi s'occuper un peu de nos blessures. J'attrape une gourde au passage avant d'arriver au mess. De la boucherie je passe au salon, où tout le monde est assis devant la télé. Ça discute, ça commente et ça réagit. D'après les images la Horde prend cher, mais pas encore assez à mon goût.

Je trouve une place pour m'asseoir sur une pile de cantines. Ça et là des groupes de soldats partagent une cigarette. Deux mètres devant moi une homme et une femme sont assis dos à dos, à même le sol, endormis, le fusil posé en travers des cuisses. Le balle soldate passe dans mon dos pour s'occuper de mes petits bobos.

" Alors, dis-moi, petite... Qu’est-ce qu’une jeune femme comme toi fait sur un champ de bataille ? Ta place devrait être... Hum... A cette heure-là, tu devrais être dans un lit, entre deux femmes que tu ne connais pas, et avec une cuite monumentale dans la tête... Ce que font tous les jeunes, normalement.
- Je fais mon devoir. "

Un peu sec pour quelqu'un qui est en train de me soigner, d'autant qu'elle a plus l'air de vouloir me changer les idées que vraiment me rabaisser. Mais difficile de trouver une juste de milieu dans ma condition. J'ai l'air beaucoup trop faible et fragile, je dois me montrer forte et dure à outrance pour qu'on arrête de me voir comme une gamine. Il n'y a que les autres magiciennes Celkhane qui peuvent comprendre ça. Elles aussi ont du faire leurs preuves malgré l'un des entraînements les plus précis et éprouvants des armées modernes. Mais c'est le jeu, et on sera bien obligé de remonter à un moment ou un autre. Rien ne dit que la Horde ne remettra pas le couvert à ce moment.

" J'ai jamais pris une cuite. "

Pas que ça à faire ! Ou plutôt pas le temps. Et pour les deux femmes non plus. Je dois dire que cette partie là m'a agacée, et gênée. Mais je préfère ne pas suivre sur ce sujet.

" J'ai un don pour la magie, un don rare... Quand une fille comme moi est repérée à Caelestis, elle est immédiatement prise en charge sur les ordres du Conseil... Pour exploiter au mieux notre potentiel, on doit commencer à s'entraîner très jeune... Comme on est destinées à rejoindre l'armée, on fait nos classes par la même occasion... Et on entre en service actif dès qu'on est jugées prête. "

Devant moi, sur le grand écran, des troupes sont en mouvements. Une percée qui se prépare pour venir nous sauver ? Ou un simple renforcement du périmètre pendant que les bestioles sont bloquées par l'artillerie ? La stratégie de notre commandement opposée à la force brute des Formiens. Les décisions doivent être rapide, mais elles sont toujours lourdes de conséquences. Et les conséquences, ces grosses têtes qui nous gouvernent en connaissent un rayon. J'arrive au moins à sourire de ça, même si c'est plutôt ironique.

" On est des magicienne militaires... Quand on se tourne les pouces trop longtemps on peut devenir dangereuses. "

C'est du moins ce que certaines se disent, et la raison pour laquelle on nous envoie au feu le plus vite possible. Ça peut paraître assez parano de la part de notre gouvernement, voir carrément lâche. D'un autre côté nous sommes des atouts stratégiques inestimables. Et je ne veux même pas imaginer une autre vie. Je suis utile, j'ai un but, des gens dépendent de moi et je dépend d'eux. Face à l'ennemi il n'y a pas d'étrangers, on l'a tous prouvé aujourd'hui et ça m'a sauvée.

Pas d'étrangers, et parfois un peu de temps pour faire connaissance. Quand ma compagne a enfin fini de me masser le dos et de penser mes égratignures, je me lève et me retourner vers elle. Je lève les yeux vers ses lunettes de soleil, d'ailleurs pas très règlementaires, et lui tend la main.

" Sergent Yukimitsu Rinako. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 22 mai 2012, 11:21:52
« Je fais mon devoir. »

Cette assertion arracha aux lèvres de Nika un sourire amusé. Le devoir... Ce qu’on pouvait faire au nom du devoir ! Un bien grand mot, dans la bouche d’une si petite femme. Sans rien dire, Nika continua à caresser son dos. Elle avait une peau très fine, très douce, très chaude. Nika promenait ses mains sur les blessures. Ça devait être bien moins agréable qu’un câlin, mais c’était nécessaire. La magicienne avoua ensuite n’avoir jamais pris une cuite... C’était ce qui s’appelle inverser les rôles.

« Il faudra donc que je te forme pour ça... » plaisanta Killer Boom.

Le devoir était visiblement l’obsession de Rinako. Une soldate parfaite, presque une fanatique. Dommage... Elle avait de si beaux cheveux... Et un corps très agréable. La Celkhane lui expliqua alors pourquoi elle était si jeune. En gros, Caelestis entraînait sur le volet les mages, ce qui pouvait se comprendre. Quand on associait la technologie tekhane et la magie terrane, le résultat pouvait être sensationnel. Rinako devait être une sorte de prodige, qui, outre discuter, regardait également le grand écran. On voyait des troupes se déplacer au sein du QG, tandis qu’une journaliste hurlait dans le champ de la caméra :

« ... Les bombes tombent en continu sans relâche ! C’est assourdissant ! La poussière est si forte qu’elle s’insinue même dans le campement ! Vous pouvez voir les soldates tekhanes qui se préparent à prendre possession du champ de bataille une fois que l’artillerie et l’aviation auront cessé leurs tirs. Là, comme vous pouvez le voir, les bombardiers tekhans se tiennent prêts à décoller pour bombarder le secteur après les canons. Le haut commandement ne veut rien négliger ! »

Ce fut tout ce que Nika réussit à capter, car Rinako, rétablie, s’était retournée, et se présenta. Nika hocha la tête, et lui répondit avec un léger sourire :

« Nika Spänje. »

Elle omit volontairement de présenter son grade, car, après tout, elle n’était pas vraiment une soldate. Elle lui fit un autre sourire charmant, et lâcha tout de go :

« Quand tout ça sera terminé, Rinako, je t’offrirai ta première cuite ! En attendant, sois prudente. Je suis sûre que tu meures d’envie d’épater les Tekhans, mais tu n’as pas une peau en acier. Et il serait regrettable qu’une si belle femme finisse estropiée. »

Réalisant qu’elle était un brin maternel, Nika se redressa alors. La bataille était terminée. Pour elle, du moins. Une fois que les bombardements auront cessé, d’autres troupes prendront d’assaut les plaines. Des Tekhanes endurcies, et non ces piètres soldats terrorisés. Quant à elle, elle n’était pas venue pour suivre une formation militaire, et ce même si elle avait la chance de discuter avec une Celkhane. Rinako n’aurait toutefois pas le temps de s’ennuyer, car plusieurs soldats tekhans vinrent la féliciter.

« Vous m’avez sauvé ! Je ne pourrais jamais assez vous remercier !
 -  Nous vous recommanderons pour la Silver Star ! »

Nika s’écarta. Elle n’était pas une militaire, et voir une jeune femme soldate, pour être franche, ça l’écœurait. Même si elle était talentueuse, une femme aussi jeune ne devait pas risquer sa vie ainsi.

*Je ne suis vraiment pas faite pour la vie militaire... Et cet uniforme m’étouffe, d’ailleurs...*

Nika s’isola dans les couloirs du dortoir, et, s’assurant qu’elle était seule, elle se déshabilla. Elle tira sur la longue fermeture Éclair de sa combinaison, et l’ôta. Sous cette dernière, Killer Boom ne portait pas des sous-vêtements, mais ses vêtements civils. Elle se sentit donc naturellement bien mieux en se séparant de cette combinaison infâme. Elle entra alors en contact avec le centre de contrôle, caressant pour cela ses branches complexes, pressant certaines fibres pour envoyer un contact radio. Les joies de la technologie... Sur l’écran de ses lunettes, plusieurs inscriptions ne tardèrent pas à se former : «
CONNEXION EN COURS... ». Une phrase plutôt encourageante. On se trouvait après tout dans un bunker, mais l’endroit avait été aménagé, avec des câbles qui filaient le long de la roche pour rejoindre des bornes et autres satellites.

« Je crois que tu as le don de m’appeler dans les situations les plus délicates, ma chère sœur... » lâcha la voix de Ryouka dans ses oreilles.

Nika se tenait alors dans un dortoir, et sourit lentement, avant de répondre :

« Je t’ai encore dérangé dans la douche ?
 -  Non... Mais ça restait malgré tout intime. Enfin, j’imagine que tu ne me contactes pas pour savoir ce que je fais de mes journées.
 -  Ce serait passionnant, j’en conviens, mais j’ai d’autres priorités. Nos suppositions étaient exactes. Cette Horde n’est pas comme les autres.
 -  Ah ? Comment ça ? demanda Ryouka après un petit moment, signe qu’elle devait boire quelque chose.
 -  Normalement, les Hordes formiennes sortent de la Fourmillière pour faire le plein de jeunes femmes. Ils massacrent les hommes, mais capturent les femmes, afin qu’elles s’accouplent avec des dizaines de Formiens pour que leur Fourmillière grossisse. Cette Horde-ci a au moins fait preuve d’un peu d’égalité. Elle massacrait tout le monde, hommes comme femmes.
 -  Curieux, en effet... Leur Annexien est peut-être un cinglé fanatique. Ça existe aussi, chez les Formiens...
 -  Peut-être... Mais j’en doute. C’est une Horde très puissante, Brain’, et je ne crois pas que...
 -  Vu ce que les images montrent à la télé, je crois qu’on peut employer le passé pour désigner cette Horde, non ?
 -  Justement, non. Je les ai vus. Ils étaient organisés. S’ils étaient simplement motivés par la rage et la fureur, ils n’auraient pas essayé de nous couper toute voie de retraite. Ils cherchaient à nous massacrer, mais le faisaient de manière méthodique. Le haut commandement tekhan affirme que ce ne sont qu’une attaque de bêtes formiennes enragées, mais je crois qu’il y a quelque-chose d’autre là-dessous.
 -  Et tu crois qu’ils le savent ? Ou elles, plutôt...
 -  Redemption est en train d’essayer d’obtenir des informations supplémentaires, mais ça ne t’empêche pas de faire des recherches, toi aussi, non ?
 -  Bien sûr, mais je ne crois pas qu’on trouvera grand-chose... »

Nika haussa les épaules, et, avant de fermer la communication, lâcha :

« Ah, au fait... Il y a une Celkhane parmi nous. Mignonne comme tout.
 -  Ce n’est pas étonnant, tu sais. Caelestis est très proche de Tekhos, et iuls ont des programmes militaires communs qui...
 -  Elle a seize ans, elle se déplace avec une culotte et des bottes, et est une puissante magicienne. Et, comme je sais que tu adores les Celkhanes, essaie de me trouver quelques informations sur elle. Vu que tu as réussi à nous obtenir de faux papiers pour faire de moi et de Redemption des soldates, j’imagine que ce ne sera pas trop dur d’obtenir le curriculum vitae de cette petite poupée.
 -  Et cette perle a un nom ?
 -  Rinako Yukimitsu. Elle te plairait ; elle est aussi timide que ton chat.
 -  Je me débrouille pour te trouver tout ça. Recontacte-moi dès que tu pourras. »

Fin de transmission.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 25 mai 2012, 00:36:19
Nika Spänje. Elle ne précise pas son grade, ce que je trouve plutôt cavalier de sa part maintenant qu'elle connaît le mien. Mais elle n'est pas Celkhane, sa chaîne de commandement n'est pas la mienne. En revanche, même avec cette excuse ce qu'elle dit ensuite me fige de surprise, et de gêne. Elle pourrait être ma supérieure que ça ne l'autoriserait pas à m'appeler par mon prénom. Maintenant que j'y pense ça ne l'autorise pas non plus à me tutoyer comme elle le fait depuis le début. D'accord nous venons de frôler la mort, tous autant que nous sommes dans ce bunker. Et j'ai l'habitude qu'on me parle comme à une gamine. Mais il y a des limites au laisser aller ! Je suis quand même sous-officier ! Et le peu de terrain que j'ai fait jusqu'ici prouve que je n'ai pas volé mon grade !

La seule chose qui m'empêche de lui envoyer tout ça à la figure c'est son compliment. Depuis des années je fais l'impasse sur mes permissions, je me suis toujours efforcé d'être une soldate au lieu de la jeune fille que j'étais et la jeune femme que je suis devenue. Je n'ai pas l'habitude qu'une inconnue me parle aussi franchement, surtout une inconnue aussi belle et confiante dans une situation pareille. Et je n'ai pas le temps de lui répondre que des soldats et soldates viennent se regrouper autour de moi pour me remercier. Nika Spänje en profite pour s'esquiver. Je suis tellement sollicitée que je ne peux pas voir dans quelle direction elle s'en va.

" Vous m’avez sauvé ! Je ne pourrais jamais assez vous remercier !
- C'était rien je...
- Nous vous recommanderons pour la Silver Star !
- Non, ne... "

Et ça continue. Deux, puis quatre, puis huit. Bientôt je me retrouve cernée par des hommes et des femmes qui jouent des coudes pour m'atteindre et me remercier. Ils sont vite obligés de crier pour couvrir les commentaires des journalistes et les voix des autres. J'ose à peine élever la voix en m'efforçant de sourire mais on ne me laisse pas le temps d'en placer une. Ça me fait paniquer. Après les monstrueux efforts physiques et psychique que j'ai du fournir mon instinct prend cette attroupement pour une nouvelle agression. Il n'y a vraiment pas de quoi me remercier. Combien m'ont portés alors que je ne tenais plus sur mes jambes ? Combien m'ont pousser à l'écart au lieu d'esquiver la mort ? Il se trouve que j'ai des pouvoirs magiques et que j'ai pu m'en servir pour couvrir les autres, la différence s'arrête là.

Mais pas moyen de leur expliquer. Et tout ses gens qui se pressent autour de moi n'arrangent pas mes angoisses. On est dans un souterrain, je ne sais combien de mètres sous la surface. Je viens d'une île volante, les tunnel me foutent une trouille bleue. Et c'est bien beau de dire que j'ai sauvé tout le monde mais si les bestioles arrivaient soudain en crevant le mur : je ne serai même pas capable de me sauver moi-même. Je ne pourrai pas faire appel à mes pouvoirs dans ce milieu clos, et même si je pouvais je ferais plus de mal chez les miens que chez l'ennemi. De toutes façons la question ne se pose pas. Je sens déjà les larmes qui roulent sur mes joue, j'ai du mal à respirer. Je vais sans doute m'évanouir d'une seconde à l'autre, ou plutôt j'espère que je vais m'évanouir, pour échapper à ce cauchemar.

" Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? "

Soudain mon horizon s'éclaircit. Tout le monde s'écarte pour laisser approcher une femme brune en combinaison de combat bleu. Elle a de la voix, et des galons de lieutenant.

" On voit entend beugler depuis le centre de commandement !
- Lieutenant Williams, c'est elle qui...
- C'est elle qui beuglait ? Vous vous foutez de moi ?
- Non, mon lieutenant. C'est la magicienne Celkhane qui a couvert le repli. "

Elle baisse son regard noir vers moi pendant une seconde. Et c'est bien le frisson qu'elle me donne qui me pousse à me redresser. Mais elle m'oublie tout aussi vite.

" Justement ! Laissez-la se reposer au lieu de lui sauter dessus ! On est guerre ! Et vous êtes des soldats ! Alors reprenez vos armes, posez vos culs dans coin et attendez les ordres ! "

Un silence hésitant plane pendant une demi-seconde, et pour le Lieutenant Williams ça semble être une demi-seconde de trop.

" Exécution ! "

Tout le monde a sursauté, même moi, et je panique toujours autant. Moi j'ai ma seule arme à la ceinture, je reste plantée comme une courge sans savoir quoi faire. Le Lieutenant a l'air énervée, et c'est moi la cause de tout ce tapage. Quand je trouve enfin le courage de me retourner pour fuir vaillamment à pas de loup sa voix me retient.

" Une seconde, jeune fille. "

Je me retourne face à elle, aussi droite que possible. Son regard est déjà moins dur, mais sa façon de me détailler des pieds à la tête ne me met pas plus à l'aise. Pourtant je dois faire front, au garde à vous comme toujours.

" S-Sergent Yukimitsu ! À vos ordres, mon lieutenant !
- C'était vous la tempête de flammes ?
- Affirmatif !
- Il y a un dortoir par là. Allez vous allonger un moment, vous avez l'air d'en avoir besoin.
- Merci, mon lieutenant. "

J'ai à peine le temps de détourner la tête qu'elle me rappelle à nouveau.

" Sergent ! "

Son visage s'est encore adouci, ou du moins il n'est plus aussi dur.

" Vous avez assuré là-haut. "

De tous les remerciement et les félicitations dont je viens d'être bombardée, c'est de loin celui qui me touche le plus. Pour un peu j'en pleurerai encore. Mais c'est un luxe bien trop cher pour moi, surtout alors que la bataille n'est pas finie.

" Merci. "

Cette fois c'est elle qui se retourne la première. Je la regarde partir, distribuant au passage quelques remontrances bien senties. Des femmes comme ça je n'en connais pas beaucoup, mais je pense savoir les reconnaître. Le genre qu'on serait prêtes à suivre jusqu'en enfer, et qui seraient prête à tout pour nous en faire revenir. Elle me rappelle le lieutenant Tetsuhiko, en plus grande, plus âgée et moins glaciale de prime abord. Mais elle a raison, j'ai bien besoin de me reposer. Je lance un dernier regard à travers la pièce, pour sourire à celles et ceux qui m'ont si maladroitement remercier de mon tour de force.

Et direction le dortoir. Rien que d'y penser j'ai les yeux qui se ferment tous seuls. Je ne tombe pas de fatigue, c'est l'entraînement qui veut ça. Ne jamais manquer une occasion de manger ou de dormir, avec son arme à portée de main. Mais alors que le longe le couloir j'entends une voix qui s'échappe d'une chambrée.

" ... Essayé de nous couper toute voie de retraite. "

Cette voix... Nika ? Mais avec qui elle parle ? Et de quoi ? Je m'approche à pas feutrés pour la découvrir seule dans une chambrée. Elle discute par radio et elle a quitté sa combinaison de combat pour une tenue moins... réglementaire. Même si elle est belle et gentille, j'en sais trop peu sur elle pour ne pas suivre mon instinct. Je pose la main sur la poignée de mon pistolet, prête à dégainer. Et j'écoute.

" Ils cherchaient à nous massacrer, mais le faisaient de manière méthodique. Le haut commandement tekhan affirme que ce ne sont qu’une attaque de bêtes formiennes enragées, mais je crois qu’il y a quelque-chose d’autre là-dessous... Redemption est en train d’essayer d’obtenir des informations supplémentaires, mais ça ne t’empêche pas de faire des recherches, toi aussi, non ? "

Soudain elle hausse les épaules en se retournant. Je recule derrière la mur du couloir.

" Ah, au fait... Il y a une Celkhane parmi nous. Mignonne comme tout. "

C'est pas le moment de rougir mais plutôt de dégainer. Je fais les deux, tenant mon arme à deux mains pointée vers le sol. Je ne vois pas de qui d'autre elle pourrait parler, et très vite la question ne se pose plus.

" Elle a seize ans, elle se déplace avec une culotte et des bottes, et est une puissante magicienne. Et, comme je sais que tu adores les Celkhanes, essaie de me trouver quelques informations sur elle. Vu que tu as réussi à nous obtenir de faux papiers pour faire de moi et de Redemption des soldates, j’imagine que ce ne sera pas trop dur d’obtenir le curriculum vitae de cette petite poupée. "

Je crois que le pire dans l'histoire, c'est qu'elle ne parlerait pas différemment si elle savait que je suis là.

" Rinako Yukimitsu. Elle te plairait ; elle est aussi timide que ton chat. "

Merci bien ! Poupée, chat, à quoi d'autre elle compte me comparer ? De toutes façons j'en ai entendu assez. Je ne sais pas à qui elle communique ces données stratégique mais ce n'est certainement pas le QG. Elle a cité mon nom et surtout elle court-circuite la hiérarchie pour se renseigner sur moi. En temps normal ce serait bizarre, au beau milieu de la plus grosse excursion formienne de la décennie : c'est alarmant. Je surgis soudain en braquant mon arme droit sur elle.

" Plus un geste ! "

Je vise son ventre pour minimiser les risques de la tuer si elle me donne une raison de presser la détente. Je dois la garder en vie, parce qu'elle a un tas de choses à me dire.

" Nom, grade, ordre de mission ! Mais d'abord vous allez prendre votre arme entre le pouce et l'index, de la main gauche ! Vous allez la sortir, la tendre devant vous, et vous accroupir lentement pour la poser au sol !... Maintenant, et tout doucement. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 25 mai 2012, 01:46:08
Après la conversation avec Ryouka, Nika comptait bien mener ses petites investigations. L’hospitalité de l’armée tekhane était agréable, mais elle ne trouverait rien dans ce bunker, et surtout pas ce qu’elle cherchait. Ayant mis fin à cette brève communication, elle hésita une demi-seconde à prendre une cigarette, quand elle perçut du mouvement derrière elle. Nika eut à peine le temps de se retourner qu’elle vit la Celkhane aux cheveux roses, Rinako, pointer sur elle une arme.

« Plus un geste ! menaça-t-elle.
 -  Je ne suis qu’à moitié surprise... » répliqua Killer Boom avec un léger sourire amusé.

Rinako l’avait-elle suivi ? Ou tout ceci n’était-il qu’un simple hasard ? S’était-elle doutée de quelque chose ? Nika avait pourtant l’impression d’avoir été parfaite dans le rôle de la petite soldate, mais on ne pouvait jamais être vraiment sûre, avec des soldats... Surtout une magicienne. Nika la regarda, nullement impressionnée. Elle visait le ventre de la femme, mais Nika ne doutait pas de sa détermination. Elle était jeune. Les jeunes sont toujours des idéalistes désireux de faire leurs preuves.

« Nom, grade, ordre de mission ! Mais d'abord vous allez prendre votre arme entre le pouce et l'index, de la main gauche ! Vous allez la sortir, la tendre devant vous, et vous accroupir lentement pour la poser au sol !... Maintenant, et tout doucement. » aboya Rinako.

Même si elle avait une petite voix agréable, elle parlait sur un ton impérieux. Souriant légèrement, Nika obéit, ne voulant pas se recevoir une balle dans le ventre. Elle avança lentement sa main gauche vers sa ceinture, et prit l’arme par la crosse, la soulevant très lentement, la mettant bien en évidence devant elle. Son Desert Eagle. Elle fléchit ensuite les genoux, lentement, mais ses lunettes glissèrent alors sur son nez. Avant de les remettre, Nika veilla à relâcher son arme, et ses doigts glissèrent le long des lentilles lorsqu’elle se releva, avant de croiser les bras.

« Hum... Tu es sexy quand tu portes une arme, ma belle... Je suis Nika. Nika Spänje, comme je te l’ai dit. Quant à mon grade... Disons que c’est confidentiel. Quant à mon ordre de mission... Et bien, je suis là... Pour accomplir mon devoir, tout comme toi. »

Nika se lança alors dans une parabole, ayant toujours les bras croisés :

« Le devoir est une notion typiquement militaire, tu ne trouves pas ? Il n’y a que les militaires pour assurer avec aplomb qu’ils font ce qu’ils font ‘‘par devoir’’. Mais, tu sais, pour moi, le devoir est une notion creuse et difficile à cerner. Le devoir, c’est rendre service à son pays. Dès lors, on peut considérer que le simple boulanger qui, chaque matin, produit son pain, accomplit son ‘‘devoir’’. Que la femme qui accouche fait son ‘‘devoir’’. Partant de là, chacun fait son devoir, ce qui, finalement, revient à considérer que le devoir ne signifie rien. Tu ne penses pas ? »

L’Héroïne alla ensuite s’asseoir sur une chaise.

« Pas la peine de braquer ton arme sur moi, trésor. Tu es trop belle pour que je te frappe, et, dans un sens, j’ai besoin de toi. »

Elle tendit alors une main vers l’une de ses poches intérieures, et précisa rapidement :

« Je sors juste un paquet de cigarettes. Rassure-toi, je ne t’en proposerai pas. »

Nika sortit son paquet, l’ouvrit, et en sortit une cigarette. Technologie tekhane aidant, elle frotta la cigarette contre le rebord du paquet, déclenchant un mécanisme incandescent qui mit feu à cette dernière. Nika inspira une bouffée, avant de lentement la recracher, et croisa les jambes.

« Il serait trop long de t’expliquer ma présence ici, Celkhane. Pour résumer, disons que je crois que cette Horde formienne dissimule quelque chose, et que quelqu’un cherche à déclencher une guerre totale entre les Formiens et les Tekhans. Donc, tu vois, nous sommes dans le même camp, toi et moi... Et puis, ma sœur me tuerait de ses propres mains, si je faisais du mal à une Celkhane. »

Killer Boom tira une bouffée, et nota ensuite la présence d’un petit téléviseur mural sur la gauche.

« Je peux allumer la télé ? Histoire de suivre les actualités ? Et, tant que j’y suis... Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi es-tu vraiment ici ? Qu’est-ce qui t’incite à te battre ? Pression familiale ? Une ancienne petite amie qui t’a trompé ? La propagande militaire ? Pense-y, Rinako ; si ta seule raison de te battre est pour faire plaisir aux femmes qui te dirigent, alors tu n’es rien de plus qu’un vulgaire pantin qui n’hésiteront pas à te sacrifier. »

Nika parlait sur un ton dur, qui exprimait profondément son côté antimilitaire. Elle avait déjà fait partie des forces de sécurité tekhanes, et elle avait été limogée parce qu’elle choquait l’opinion publique. Dans l’échiquier militaire, les soldats n’étaient que de vulgaires pions. Personne n’était irremplaçable.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 25 mai 2012, 03:38:04
Elle se moque de moi avec son sourire et ses grands airs. Mais je me fous bien de l'impressionner. Au moindre geste suspect ou un peu trop vif je tire, on verra bien ce qu'elle en pense. Quand elle croise les bras en me lançant du "confidentiel" au visage je reste sur le qui-vive. Quand elle dit être là par devoir je veux bien la croire. Quand elle se met à insulter l'armée et son sens du devoir j'ai bien envie de tirer juste pour qu'elle la ferme. Mais si elle dit vrai j'aurai à me justifier. Et puis tu ne le ferais pas, pas vrai maman ?

Je ne réplique pas, ni avec mon arme ni en paroles. Qu'elle pense ce qu'elle veut, je ne suis pas venue pour un débat de philosophie de comptoir. Tout ce qui m'intéresse c'est ce qu'elle est venue faire ici en usurpant un grade. Je la suis sans baisser mon arme alors qu'elle rejoint une chaise. Je me plante devant son arme, puis je m'accroupis pour la ramasser. Un vieux modèle mais je sais comment il marche.

" Pas la peine de braquer ton arme sur moi, trésor. Tu es trop belle pour que je te frappe, et, dans un sens, j’ai besoin de toi.
- Drôle de façon de demander mon aide. "

Une pression du pouce et je libère le chargeur de son gros flingue. Je le passe ensuite sous mon poignet armé, tirant le chien qui éjecte la balle et se bloque en position ouverte. Puis j'envoie l'arme déchargée sur un lit, et ma main droite rejoint la gauche. Elle n'a pas de grade, elle est juste une civile qui n'a rien à faire là. Je la laisse sortir son paquet de cigarettes et s'en allumer une.

" Il serait trop long de t’expliquer ma présence ici, Celkhane. Pour résumer, disons que je crois que cette Horde formienne dissimule quelque chose, et que quelqu’un cherche à déclencher une guerre totale entre les Formiens et les Tekhans. Donc, tu vois, nous sommes dans le même camp, toi et moi... Et puis, ma sœur me tuerait de ses propres mains, si je faisais du mal à une Celkhane. "

J'écoute et je comprends la logique. Mais je remarque autre chose. "Celkhane" ? Je ne suis déjà plus son trésor ou une mignonne petite poupée ? Quelque part ça me vexe, mais vu que je continue de la braquer je ne suis pas étonnée. Mais elle n'a pas à se plaindre. J'aurais déjà du appeler du renfort. Et son petit discours condescendant aurait bien mérité une balle dans le pied, ou dans la gorge pour être sûre qu'elle la boucle. En plus j'ai... J'ai les yeux qui piquent. Chaque fois que je cligne des paupières ma vue se brouille un peu plus. Et je commence à renifler. Il faut que je respire, que je me calme.

" Je peux allumer la télé ? Histoire de suivre les actualités ? Et, tant que j’y suis... Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi es-tu vraiment ici ? Qu’est-ce qui t’incite à te battre ? Pression familiale ? Une ancienne petite amie qui t’a trompé ? La propagande militaire ? Pense-y, Rinako ; si ta seule raison de te battre est pour faire plaisir aux femmes qui te dirigent, alors tu n’es rien de plus qu’un vulgaire pantin qui n’hésiteront pas à te sacrifier. "

Voilà qu'elle remet ça. Mais pour qui elle se prend ? Et pour qui elle me prend ? J'inspire profondément et fais un gros effort de volonté pour rengainer mon arme. Mais mieux un gros effort dicté par la moral qu'un petit effort sous le coup de la colère. Parce que je suis en colère, comme jamais je ne l'ai été dans ma vie. Les esclavagistes, les monstres, les Formiens : je peux gérer ces horreurs là. Et jusqu'ici les descendre ne m'a jamais posé de problème de conscience, ils ne méritent pas mieux.

Mais cette femme qui me débite ces horreur et traîne dans la boue ce qui représente toute ma vie : ça je n'ai jamais appris à gérer. Je serre les poings pour empêcher mon corps de bouger. Il veut danser, déchaîner le vent et les flammes sur cette sale bêcheuse. Je n'arrive pas à imaginer assez d'horreurs que je pourrais lui dire pour me défouler. Mais je n'ai envie que d'une chose : courir me trouver un coin isolé où je pourrais tranquillement fondre en larme. Mais à part ces dortoirs je ne vois pas trop où.

Si on me voit dans cet état on va venir m'assommer de tendresse. On va me traiter comme la pauvre petit gamine, qui s'est comportée admirablement comme une grande. Mais une gamine quand même, qui craque tout naturellement après tant d'émotions.

" Je ne suis pas une gamine ! "

Je suis bloquée avec elle, et je ne peux plus prendre sur moi. Je distingue à peine la silhouette assise devant moi, je sanglote presque, j'ai peur que mes jambes me lâchent. Mais je serre les poings.

" Je suis pas là pour faire plaisir ! Et personne ne va me sacrifier ! Je me suis sacrifiée en rejoignant le programme militaire ! Avec cinq ans d'avance ! Et ces cinq ans tout le monde croit que je les ai en retard ! Je me suis défoncée pendant des années pour être la meilleure ! Et je me défonce encore pour me battre avec les meilleures ! Personne m'a forcé la main ! J'ai fait tout ça parce que je le voulais ! Et je le mérite ! "

Je prends une grande inspiration et m'essuie les yeux d'un revers de la main. Je pourrais aussi lui parler de ma mère, qui est morte en faisant son devoir. De toutes les larmes que j'ai versées sur son corps tiède et ensanglanté, quand ses sœurs d'armes l'ont débarqué sur une civière. Des clous ! Je ne veux pas donner à cette harpie autre chose à salir, ni me donner une autre raison de la trouer de plomb. Et elle ne mérite pas de connaître cette histoire. Mais je ne peux pas m'empêcher de saisir ma broche, quitte à m'arracher les cheveux au passage. Je la serre dans ma main comme pour la protéger du venin de cette peste. Au moins ça m'aide à retrouver un peu de contenance.

Je fusille Spänje d'un regard noir. Je ne crie plus, ma voix est glaciale.

" Remballez vos salades et allez les servir au mess ! Là-bas tout le monde vous répondra... Et pour ma première cuite : merci, mais non merci. "

Un peu insipide sans doute. Mais à quoi bon l'insulter ? Elle répondra sans doute à tout ce que je pourrais dire. Je suis venue repousser une invasion formienne, pas me pourrir la tête à cause de cette vipère. D'ailleurs il y a aussi ça.

" Et si vous avez besoin de moi, prévenez-moi quand vous en saurez plus sur cette horde. "

Là-dessus je tourne les talons et je pars vers la porte. Tant pis si je passe pour une gamine ou une guimauve. Si je reste une minute de plus dans la même pièce qu'elle, ou si elle s'avise d'ouvrir sa grande gueule : je la flingue.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 25 mai 2012, 18:17:55
La crise de colère de Rinako laissa au début Nika totalement différente, avant de l’agacer légèrement. Elle n’ajouta rien à ce que la jeune femme disait, ne se sentant nullement coupable de quoi que ce soit. Finalement, Rinako finit par partir, semblant sur le point de pleurer. Nika accueillit son départ par une calme bouffée, avant de se retourner vers l’écran. Rinako étant partie, elle monta le son, et alla récupérer son arme. Cette petite peste lui avait pris son chargeur, mais Nika avait, heureusement, des rechanges. Elle en glissa un nouveau, l’arma, mit le cran de sécurité, puis se tourna vers l’image du téléviseur, augmentant le son.

Visiblement, l’artillerie avait fini de bombarder la région, et, à bord d’un hélicoptère, une journaliste parlait de vive voix. Le champ de bataille ressemblait à un énorme nuage de poussière, et Nika s’assit sur le rebord du lit, écoutant distraitement ce que la journaliste disait :

« Comme vous pouvez le voir, l’artillerie de notre armée a totalement dévasté la zone. Et je peux vous dire que l’arrêt des canons est un soulagement pour les oreilles ! Un épais et dense nuage de poussière recouvre la zone. On ne voit pas ce qu’il y a en dessous, mais, de toute manière, on se doute déjà de ce qu’on y trouvera : des cadavres déchiquetés et pulvérisés. »

L’image revint alors sur le plateau de télévision, où une présentatrice avec un beau décolleté annonça avec un sourire aimable qu’une sénatrice était en train de parler, commentant ce qui s’était passé. L’image afficha alors immédiatement une salle de conférence. Derrière un pupitre, une élégante sénatrice avec une longue robe se mit à parler :

« Aujourd’hui, les Formiens ont lancé une nouvelle attaque contre notre population. C’est une attaque d’une particulière puissance, qui nous amène à vanter les capacités de notre système militaire défensif. Notre stratégie s’est avérée payante, en contenant cette Horde, et... »

Quelqu’un entra alors. Tournant la tête, Nika reconnut Rozalia, qui s’adossa contre le mur, lui faisant un léger sourire amusé, en la regardant fixement. Grognant, Nika coupa le son, et regarda, exaspérée, sa partenaire :

« Quoi ?!
 -  Je me demandais quel serait le cataclysme le plus terrible qui puisse s’abattre sur Terra : que Tekhos se décide à attaquer l’Empire d’Ashnard, ou qu’on te clone. Je ne sais pas quel fléau serait le pire.
 -  Je t’emmerde », répliqua Nika en se relevant.

Quand elle avait rehaussé ses lunettes, Nika en avait profité pour ouvrir un contact radio avec Rozalia, permettant à cette dernière d’entendre l’échange entre elle et Rinako. Redemption se permettait donc de petits commentaires, et se décolla du mur, tandis que Nika jeta sur le sol sa cigarette, l’écrasant du talon, avant de sortir dans le couloir.

« J’ai réussi à surprendre les conversations au centre de commandement, commença Rozalia. Elles n’ont aucune idée de ce qui se passe. L’armée a l’air de vraiment croire que cette Horde est normale.
 -  L’armée tekhane n’est pas aussi naïve.
 -  Alors, tu proposes quoi ? »

Nika ne dit rien, s’arrêtant de marcher, avant de regarder Redemption.

« Tu sais très bien ce que nous devons faire... Entrer dans la Fourmilière, c’est là-bas qu’il se terre. »

Rozalia roula des yeux, comme si l’idée lui semblait être complètement absurde. Elle répliqua, affirmant qu’Overlord avait refusé une telle initiative, car elle présentait trop de risques. Mais Nika ne voulait rien savoir. Dans ce bunker, elles ne sauraient rien sur l’homme qui les manipulait, ou, plutôt, sur la manière de le stopper. Rozalia opta alors pour un autre angle d’attaque, revenant sur le cas de Rinako :

« On aura besoin d’elle... Ses sorts magiques sont terriblement efficaces.
 -  Ce serait du suicide, riposta, d’un ton catégorie, Nika. Si c’est bien lui, elle ne survivra pas à une rencontre ! Il a suffi que je la charrie un peu pour qu’elle se mette à chialer. Elle a beau se persuader d’avoir un mental d’acier, ce n’est qu’une adolescente ! Et je ne tiens pas à ce qu’elle se retourne contre nous ! »

Rozalia se contenta d’hausser les épaules :

« L’âge n’a rien à voir là-dedans. Ne te cherche pas d’excuses, Nika. Pas devant moi. Ce n’est pas lié qu’à elle. Tu n’admets pas qu’on puisse envoyer des adolescentes à la guerre, et...
 -  ... Et je l’admettrai toujours ! la coupa Nika.
 -  Le fait est que ton flingue, aussi efficace soit-il, sera inutile dans la Fourmilière, si toutefois je suis d’accord pour qu’on aille à l’intérieur. »

Nika ne trouva rien à ajouter, et Rozalia s’écarta alors.

« Tu vas où ? lui demanda Killer Boom.
 -  Réparer tes conneries. »

Killer Boom soupira, et choisit de se diriger vers les générateurs du bunker. Quant à Rozalia, elle n’eut aucune réelle difficulté à trouver la Celkhane, qui s’était enfermée dans une cabine. Devant la porte, Rozalia appuya sur un bouton, lui permettant de communiquer à l’intérieur de la cabine, et lâcha, sur un ton militaire :

« Sergent ? J’aimerais m’entretenir avec vous, si vous n’y voyez pas d’inconvénients. »

Rozalia était généralement plus psychologue que Nika, et resta sur le pas de la porte. La cabine avait été verrouillée de l’intérieur. Il n’y avait qu’à espérer que Rinako soit en état de bien vouloir parler avec elle. Contrairement à Killer Boom, Redemption voyait avec un grand intérêt les pouvoirs magiques de la Celkhane. Infiltrer la Fourmilière était complètement suicidaire, mais, s’il fallait le faire, avoir une magicienne ne serait pas du luxe.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 27 mai 2012, 18:49:04
Cette grande perche m'a vraiment mis les nerfs à vif. Parce qu'elle a quelques années de plus elle sait tout sur tout. Toujours pareille avec les vieilles. Ouais : vieille ! Avec un gros cul et des gros seins qui tombent ! Quand elle commencera à avoir des rides on verra bien qui c'est qui viendra se moquer de l'autre ! Et ça arrivera d'autant plus vite si elle prend des cuites : bien fait pour elle ! En attendant j'ai besoin de me défouler. J'ai beau être fatiguée mes pouvoirs doivent encore s'exprimer, c'est physique. Quand je m'énerve je dois faire un malheur sinon je part au quart de tour. Et comme la bataille n'est pas finie je garder le contrôle.

Pour commencer je remet ma broche en place. Rien ne me ferait plus de bien que d'activer l'hologramme pour voir le visage de ma mère, et entendre sa voix. Mais pas ici où on peut me surprendre à tout moment. Je me suis assez donnée en spectacle pour aujourd'hui. Vu que je suis dans un bunker il va falloir trouver un endroit bien isolé pour me défouler. Il ne manquerait plus que je me mette à ravager le matériel ou blesser des gens. Je ne tarde pas à trouver quelque chose. Une rangée de cabines à peine plus grandes que des cellules. C'est petit mais ça ira, et au moins les portes sont épaisses.

J'entre et je m'enferme. Mieux vaut que j'évite les flammes, une alerte incendie ne serait pas du plus bel effet en ce moment. Je me plante au milieu de la petite pièce. Si je me mets à danser je vais me casser quelque chose contre les murs, une fois encore je dois me faire violence. Je reste droite comme un piquet et commence à agiter les mains. Le système d'aération risque de ne pas aimer, mais il supportera le courant d'air. Ça commence déjà à souffler, doucement.

Les petits moulinets de mes mains et les notes que je semble jouer du bout des doigts ont vite de l'effet. Il ne faut que quelques minutes pour faire naître un lent tourbillon, qui accélère autour de moi. J'écarte un peu les bras pour amplifier le mouvement. Ce genre d'exercice plus mental que physique a au moins le mérite de me vider la tête. Et il me prépare aussi : en cas de blessure je ne pourrais plus danser, je n'aurais que ma volonté pour me défendre. Mon flingue aussi, mais je n'aime pas m'en remettre à une arme. Je me concentre, j'appelle et je laisse venir. l'air tournoie de plus en plus vite, bientôt ce sera une vraie petite tornade.

" Sergent ? J’aimerais m’entretenir avec vous, si vous n’y voyez pas d’inconvénients. "

D'un seul coup le courant magique se disperse. Je ne vois pas d'inconvénients, mais ça risque de ne pas être réciproque. Une boule de feu dans la poire, ça compte comme inconvénient ? Je respire un grand coup alors que l'air se remet à stagner, mollement poussé par le système d'aération. Puis je me retourne pour ouvrir la porte. La femme que je découvre derrière est une grande brune, très belle. Mais rien qu'à son arc je devine qu'elle doit avoir un rapport avec Spänje.

Ça ne me rend pas des plus agréable. Avec elle non plus je n'ai pas à suivre le protocole. Je pars m'adosser au fond de la cabine, l'air renfrogné.

" Qu'est-ce que vous me voulez ? Je vous préviens, si c'est pour me faire la leçon comme votre copine : vous feriez mieux de sortir. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 27 mai 2012, 19:53:14
La porte ne tarda pas à s’ouvrir, et Rozalia comprit rapidement que la Celkhane était de mauvais poil, et qu’elle venait d’utiliser sa magie. Rozalia n’était pas une magicienne, mais elle était plus réceptive que Nika à la magie. Elle avait, après tout, une dague magique, et un léger sourire se contenta d’éclairer son visage. Rinako avait fait connaissance avec Nika, et l’Héroïne avait été fidèle à son surnom. Ce fut donc assez sèchement que Rozalia fut accueillie :

« Qu'est-ce que vous me voulez ? Je vous préviens, si c'est pour me faire la leçon comme votre copine : vous feriez mieux de sortir. »

La leçon... Rozalia dirigeait une équipe de cinglées hystériques qui détestaient qu’on leur fasse la leçon. Elle laissait ces petits plaisirs à Overlord. Pour sa part, Redemption avait d’autres soucis en tête. Elle ne dit rien, se contentant d’entrer. Inutile de respecter le protocole militaire, mais Rozalia tint quand même à la vouvoyer, puisque Rinako l’avait vouvoyé.

« Je ne suis pas venue vous... Vous ‘‘faire la leçon’’. Disons que je suis venue en paix. »

La porte de la cabine se referma derrière elle, et elle alla s’asseoir sur un lit, regardant la jeune femme. Elle était belle, en effet, mais sa petite taille ne l’attendait pas. Rozalia se mordilla les lèvres, et mit rapidement fin à un silence qui pouvait commencer à devenir pesant, en réunissant ses idées :

« Nika et moi faisons partie d’un groupe, expliqua-t-elle. Mais je suis plus ancienne qu’elle, alors, quand on a du l’admettre, chacun des membres a du se prononcer. Au début, j’étais contre l’idée de la faire rentrer dans le groupe. Nika est... Hum... Très impulsive, ce qui explique pourquoi elle a été renvoyée de la police tekhane. Il m’a suffi de lui parler deux minutes avant d’avoir envie de lui envoyer une flèche en pleine tête. Elle est agaçante et chiante, mais c’est comme ça qu’elle exprime son amour. »

Rozalia réalisa qu’elle était en train de la défendre, ce qui était assez incroyable, mais elle n’avait pas spécialement le choix. Rinako était forte.

« Nika ne doute pas de vos capacités, mais elle est comme ça... Que ce soit avec vous, avec moi, et c’est encore pire avec sa soeur. »

Rozalia haussa les épaules, et regarda la cabine. Elle constata alors que la couverture était légèrement défaite, et que quelques livres traînaient par terre, renversés d’une bibliothèque. Se penchant, Rozalia récupéra un manuel militaire, qui reposait à côté d’un essai philosophique sur la guerre.

« La magie est forte en vous, Celkhane. Je peux la sentir. Vibrante... Permettez... »

La belle brune s’était rapprochée de Rinako, et prit doucement ses mains entre ses doigts, caressant avec le pouce les tendres paumes de la femme. Leurs regards se croisèrent alors, et Redemption se permit un léger sourire, continuant à caresser ses paumes :

« J’ai beaucoup de respect pour Caelestis, mais, à ce que je sais, l’Archipel a toujours eu du mal à bien gérer ses magiciennes potentielles... Je ne vous apprendrais rien, mais la magie est intimement liée aux émotions et aux sentiments. Pouvoir la maîtriser avec autant de talent à votre âge, Sergent, c’est admirable. Vous avez un fort potentiel magique. »

Elle se leva alors, et s’écarta de Rinako, croisant les bras, avant de lui parler à nouveau, venant, cette fois-ci, directement au vif du sujet :

« Comme Nika a du vous l’expliquer, nous pensons que les Formiens vont attaquer à nouveau. Comme vous le savez sûrement, la Fourmilière comprend de nombreuses Hordes, et chaque Horde a un chef, un Annexien. Néanmoins, il est inhabituel qu’une Horde vienne ainsi massacrer les Tekhans. Généralement, une Horde cherche juste à capturer des femmes pour se reproduire, mais  pas celle-ci... Nous pensons que cet Annexien est différent des autres, ou qu’il est manipulé par quelqu’un d’autre. Même si vous avez toutes les raisons du monde de ne pas me faire confiance, Sergent... Savez-vous quelque chose à ce sujet ? Vous êtes une Celkhane puissante. Le nier serait absurde. Pourquoi le Conseil aurait-il envoyé l’une de ses plus jeunes et efficaces recrues affronter des Formiens, s’ils ne se doutaient pas de quelque chose ? Hum ? »

Rozalia ne s’attendait pas vraiment à avoir une réponse, mais elle voulait obtenir un dialogue avec Rinako. Comme Nika, elle avait le pressentiment que cette dernière leur serait indispensable.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 28 mai 2012, 19:52:38
Elle est donc avec Spänje, mais à la fois plus formelle et plus aimable. C'est bien grâce à cette attitude que je lui laisse le bénéfice du doute et que j'écoute ses histoires. Et je veux bien admettre que la brunes aux lunettes de soleil en ait gros sur le cœur si elle a servi dans la police tekhane. À ce qu'il paraît on peut y voir des choses vraiment horrible, qu'on doit supporter avec le poids des procédures. Chez nous, les Clekhanes, les choses sont plus simple : ordre de mission, intervention, rapport. Les horreurs auxquelles nous sommes confrontées sont celles de la guerre car nous sommes des soldates. On sauve tous ceux qu'on peu sauver, on fait les prisonniers qu'on peut, on liquide les autres. Rien à voir avec les psychopathes sanguinaires et les trafics de Metropolis, que la technologie n'a rendue que plus abominables.

Finalement Rika n'est peut-être pas si différente de nous : veut agir avant tout. Mais ça n'excuse pas sa façon de traiter tous ceux et celles qui battent sans elles. On est toutes les deux dans le même camp, et pour le coup dans le même bateau. Elle aurait pu faire effort pour être moins chiante et agaçante, même si c'est sa façon de... Je ne peux pas m'empêcher de détourner les yeux quand j'entends la grande brune parler d'amour. Et bien sûr je garde mon air énervé pour ne pas la laisser voir que ça me touche. Avec mes instructrices j'ai appris à deviner ce qui se cache sous l'armure. elles n'étaient dures que pour nous rendre dures, et nous donner plus de chances de survivre. mais elles avaient l'excuse du règlement, elle n'avaient pas le droit de s'attacher.

" Que ce soit avec vous, avec moi, et c’est encore pire avec sa soeur.
- Parce qu'il y en a une autre comme ça ? "

Une idée qui fait froid dans le dos. Mais la belle inconnu qui me parle semble déjà penser à autre chose. Elle n'est pas magicienne, ou du moins je ne l'ai pas remarqué, pourtant elle a l'air de s'y connaître. Et alors que j'aurais tordu le poignet de sa copine, je la laisse me prendre par les mains. ce contact me fait frissonner, mais pas autant que son regard quand je lève les yeux. Je n'ai pas l'habitude d'une telle proximité avec une inconnue. Une part de mois s'en méfie comme de la peste, mais une autre se raccroche désespérément au réconfort qu'elle m'apporte.

Je lui donne au moins raison sur un point : Caelestis a encore beaucoup de mal avec les magiciennes, surtout celles qui sont aussi douées que moi. Nos émotions sont notre plus grande force, mais elles peuvent coûter cher. L'amour, la haine, le bonheur, la tristesse et tout le reste : ce qui nourri nos pouvoir menace de nous rendre folles à la longue. Et le soutien psychologique ne fait que nous rendre plus instables en cherchant à nous brider. C'est pour ça que je danse au lieu de m'en remettre à ma seule volonté. Je devrais répondre, sans doute la contredire ne serait-ce que par principe, mais je n'y arrive pas.

Quand elle lâche mes mains un nouveau frisson me prends, comme si un coup de vent glacé avait surgit de nulle part. Mais je me ressaisis pour écouter ce qu'elle a encore à me dire. je savais déjà que les Hordes étaient nombreuses, et qu'elles avaient chacune leur tête pensante. Que celle-ci soit différente je l'ai logiquement deviné. Mais qu'un Annexien puisse être sous le contrôle d'une autre créature, hormis le légendaire et peut-être inexistant Overmind, ça c'est nouveau. Et ça fait presque aussi peur que d'imaginer une deuxième Nika. Comme elle me le dit je n'ai aucune raison de me fier à elle, mais s'il y a la moindre chance que quelqu'un fasse oublier leurs plans aux Formiens je n'ai pas le choix.

" Savez-vous quelque chose à ce sujet ? Vous êtes une Celkhane puissante. Le nier serait absurde. Pourquoi le Conseil aurait-il envoyé l’une de ses plus jeunes et efficaces recrues affronter des Formiens, s’ils ne se doutaient pas de quelque chose ? Hum ? "

À mon tour de parler. Je prend quand même une seconde pour respirer, et oublier un peu ce que j'ai ressenti quand elle m'a touchée. Je redevenir la soldate dont elles ont besoin.

" Le Conseil ne m'a pas envoyée. Il y a eu une alerte générale et j'ai sauté dans le premier transport en partance. "

Je me décolle du mur. Maintenant que j'y pense j'aurais peut-être dû attendre. Mais personne ne m'a contacté alors que dans ce bunker les communications ne sont pas un problème.

" Si j'avais été envoyée je ne serais pas venue seule. Et on aurait peut-être pu renverser la tendance là-haut. "

Ça peut paraître arrogant mais ce n'est pas impossible. Toutes réunies, avec nos équipes et nos vaisseaux, nous valons bien mieux qu'un pilonnage d'artillerie. Bien sûr la bataille n'aurait rien eu d'une balade de santé. J'évite de regarder la grande brune en face de peur de me mettre à rougir. c'est vrai qu'elle est belle, et je me rend compte qu'elle a réussi à me calmer.

" Je suis d'accord avec vous : je n'ai aucune raison de vous faire confiance. Mais si quelqu'un peut changer les habitudes de Formiens j'ai toutes les raisons de lui barrer la route. S'il peut faire sortir une horde pour faire un carnage, qu'est-ce qui l'empêche de recommencer ? Et d'en envoyer plus d'une ? Alors je suis avec vous, mais à deux conditions. "

Je pourrais sans doute pousser un peu plus, mais en tant que soldate je dois faire avec le minimum.

" Dites à Spänje que si elle recommence à me rabaisser lui crame les cheveux... Et... "

Je devrais pas être gênée de le demander mais c'est plus fort que moi. J'ai beau être jeune je ne suis pas naïve : quand quelqu'un me rend toute chose je sais ce que ça cache. Ce n'est ni le lieu ni le moment de penser à ça, donc je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Pourtant ma question n'a rien de spécial, elle est même d'une banalité affligeante.

" Comment vous vous appelez ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 29 mai 2012, 02:42:49
Ce fut au tour de la Celkhane de parler. Elle avait beau tenter de dissimuler son trouble, Rozalia n’était pas née de la dernière pluie. Quand on était à la tête des Héroïnes, on savait percevoir les émotions des autres, et Rinako, après tout, était jeune. Elle était troublée, et lui expliqua qu’elle avait agi sur sa propre initiative, confirmant qu’elle était brave... Ou « inconsciente », aurait dit Nika. Rozalia retourna s’asseoir. La perspective d’avoir affaire à quelqu’un capable de contrôler un Annexien inquiétait énormément Rinako, car cela suggérait que cette personne pouvait corrompre d’autres Annexiens. Toutefois, pour Rozalia, rien ne prouvait qu’on avait affaire à ce scénario. C’était la théorie de Nika, mais elle avait suffisamment inquiété Overlord pour que cette dernière décide d’envoyer les deux enquêter.

*Pour le moment, rien ne vient corroborer la théorie de Nika... Un Annexien un peu plus fanatique que les autres, c’est pour l’heure plus crédible que ses hypothèses...*

Rinako voulait bien se joindre à elles, mais y joignait deux conditions. Les deux firent sourire Rozalia, qui se releva de la couchette. Elle ne tarda pas à lui répondre, n’ayant aucune raison de lui cacher la vérité.

« Rozalia. Quant à Nika, je ne peux rien te promettre. Elle est du genre incontrôlable, mais je pense qu’elle a compris que tu n’aimais pas qu’on te considère comme une gamine. »

Rozalia tendit ensuite sa main vers la Celkhane, comme pour l’inviter à la serrer.

« Partenaires ? »

Après cet échange, Rozalia retourna s’asseoir sur la couchette, plongée dans ses pensées. Elle repensa alors à une remarque de Rinako, et enchaîna :

« Au fait... La sœur de Nika n’a rien à voir avec elle. A vrai dire, je crois que tu l’adorerais... Mais nous avons effectivement dans l’équipe une femme qui est pire qu’elle. »

C’était Striker, qui, fort heureusement, n’était pas là. Mettre Nika et Rozalia ensemble sur une même mission était suicidaire. Autant que faire se peut, il fallait les séparer. De plus, Rozalia était une ancienne raider qui était recherchée à Tekhos, ce qui l’excluait de la plupart des missions ayant lieu sur le territoire tekhan. Rozalia sortit de la cabine, indiquant à Rinako qu’elle se rendait au mess, afin d’en savoir plus sur l’état des opérations. Elle avait un mauvais pressentiment, l’impression que les Formiens n’allaient pas tarder à débarquer à nouveau en masse.

Dans le mess, l’ambiance était un peu plus calme, et il y eut une salve d’applaudissements quand la fumée se dissipa suffisamment pour voir un champ de ruines et de désolation. D’énormes cratères décoraient le sol, et des carcasses de nombreux Formiens gisaient par terre. Des pattes éclatées, des corps massacrés et pulvérisés. La caméra survolait le champ de bataille, et les soldats étaient réjouis, tandis que la journaliste commentait.

« Est-ce la fin de cette Horde ? Tout porte à le croire, en tout cas. C’est une véritable hécatombe ; l’artillerie n’a laissé aucun espoir à la Horde, qui a manifestement été annihilée sur place. »

Rozalia était légèrement plus sceptique quant à cette affirmation. Elle resta debout, bras croisés, et envisagea de s’adresser à Nika. Elle se demandait ce que cette dernière faisait, espérant surtout qu’elle ne ferait aucune autre bêtise. Redemption attendit que Rinako la rejoigne pour lui parler :

« Je crois que... »

Et ce fut à cet instant que les lumières se coupèrent, et que l’écran se tut, plongeant la pièce dans le noir, avant que le générateur de secours ne s’allume. Quelques faibles lumières vinrent éclairer le plafond, avant qu’une lumière rouge blafarde ne se mette à clignoter furieusement.

« Alerte de sécurité ! crachota une voix métallique. Brèche des murs dans le secteur 7. Alerte de sécurité ! Brèche des murs dans le secteur 7. Intrusion repérée ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 29 mai 2012, 17:21:54
" Partenaires ? "

Je baisse les yeux vers sa main avant de la serrer, relevant un regard décidé. Rozalia semble satisfaite avant d'aller s'asseoir sur la couchette. Je reste plantée au milieu de la petite pièce. Je veux bien croire que la sœur de Nika soit plus sympa, ça n'a rien de franchement difficile. Quant à l'adorer ce sera pour le jour où je la rencontrerai, si ce jour arrive. Pour le moment rien ne garantie qu'on va survivre, et la possibilité invraisemblable d'une intelligence capable de détourner les Formiens ne compte pas dans la colonne des "pour". J'espère qu'elles se trompent et que l'Annexien de cette horde est seulement plus sanguinaire que les autres. Ça reste grave, mais ce n'est pas tellement pire que d'habitude.

Soudain Rozalia semble troublée, et je le suis aussi. Quelque chose me gêne qui n'a rien à voir avec sa présence. Où je commence simplement à me dire que tout est calme depuis trop longtemps ? Je la suis hors de la cabine mais elle marche trop vite pour moi. J'arrive au mess juste à temps pour saisir les propos rassurants de la journaliste. Je retrouve Rozalia les bras croisés, toujours aussi préoccupée.

" Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je crois que... "

Soudain tout le mess se retrouve plongé dans l'es ténèbres. Par réflexe ma main droite file sur la poignée de mon pistolet, et la gauche se lève pour s'embraser et apporter un peu de lumière. Mais j'étouffe les flammes en refermant le poing au bout d'une seconde, quand le générateur de secours se met en marche.

" Alerte de sécurité ! Brèche des murs dans le secteur 7. Alerte de sécurité ! Brèche des murs dans le secteur 7. Intrusion repérée ! "

Tout le monde saute sur son arme, les sections se reforment et certaines filent déjà dans les couloirs. La voilà cette sensation dérangeante : les bestioles approchaient. Et comme il n'y a que du béton armé autour de moi je ne les ai pas senties venir à travers la terre. À peine le temps de souffler et on tombe de Charybde en Scylla. Le monte-charge est foutu, si l'ennemi arrive jusqu'à cet endroit on sera tous piégés. Il doit bien y avoir d'autres sorties mais j'ignore où elles sont. J'espère que Rozalia les connaît, en tous cas je ne compte pas la lâcher d'une semelle.

Très vite des coups de feu se font entendre dans les couloirs. Les échos des cris et de la fusillade arrivent déjà jusqu'ici, mais les soldats ne se découragent pas pour autant. Ils se massent dans les couloirs, près à en découdre. Au milieu d'une telle foule mes pouvoirs seraient trop dangereux à utiliser, et mon pistolet ne serait pas d'un grand secours. J'imagine que l'arc de Rozalia non plus ne se prête pas à ce genre d'affrontement.

" Qu'est-ce qu'on fait ? "

Je me sens bien conne de demander ça, même si je suis plus énervée que paniquée.

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Formiens/La Horde le mardi 29 mai 2012, 20:33:43
Avaient-ils peur ? Avaient-ils senti la terreur les envahir quand ils avaient vu les feux de l’Enfer leur tomber dessus ? Quand les chasseurs étaient devenus les proies ? Quand la mort leur était tombée dessus sans leur laisser une seule chance de répit ? La réponse était simple. Ils ignoraient la peur, tout comme ils ignoraient la joie et le plaisir. L’émotion était un concept que le Guide avait annihilé, ou presque. La rage. La fureur. La haine. Voilà les seuls sentiments qu’ils éprouvaient, et c’était pour eux amplement suffisant. Ils ne réfléchissaient pas, ils n’en avaient pas besoin. Ils suivaient la Voix, et le Guide leur avait dit quoi faire. Il leur disait où agir, où frapper. Pourquoi auraient-ils peur ? Ils avaient été conçus pour détruire, pour tuer. Ils ne pensaient pas ; ils en étaient incapables. Tout comme la peur leur était interdit, la douleur était quelque chose qu’ils ignoraient. On avait beau briser l’une de leurs jambes, ils n’en étaient que toujours autant agressifs, voire même plus, car ils se sentaient handicapés, et compensaient donc en devenant encore plus sauvages. Quand la mort les saisissait, ils ne se rendaient pas, mais faisaient preuve d’une rage renouvelée. Le Guide leur disait quoi faire, et ils agissaient.

Quand le Feu du Ciel était tombé, ils n’étaient plus là. Beaucoup des leurs étaient tombés afin de leurrer les Cibles, ou tout simplement parce qu’ils n’avaient pas eu le temps de rejoindre les trous que les Frères avaient fait. Sous terre, le Feu du Ciel n’avait pas réussi à percer, et ils avançaient. Silencieux. Froids. Mortels. Le Guide leur avait ordonné de tous les massacrer. Mâles comme femelles, ils n’étaient que des Cibles. En temps normal, les Formiens avaient des pulsions sexuelles, qui les amenaient à prendre les femelles en vie. Mais la rage annihilait tout le reste., corrompait tout. Ils n’éprouvaient qu’une haine noire et indescriptible, qui n’avaient pas de raison d’être, qui n’avaient pas d’objectif. Ils étaient innombrables. Ils étaient légions, et allaient déferler sur les nids souterrains des Cibles. Ils n’auraient aucun espoir.

Ils affluaient de partout, suivant les conseils du Guide. Les premiers à attaquer firent fondre un mur en crachant de l’acide depuis leurs gueules, avant d’attaquer. Les premières Cibles n’eurent pas le temps d’hurler que les Frères leur sautaient dessus, les déchiquetant. Les balles les chatouillaient, les effleuraient. Ils regardaient les Cibles, et, en les démembrant, en les éviscérant, en répandant leurs viscères sr les murs, en plantant leurs queues dans leur ventre pour les projeter contre le mur, répandant des traînées écarlates sur des dizaines de mètres, ils ressentaient le plaisir. Le plaisir sexuel, naturellement.

Les Cibles ne comprenaient pas. Leurs alarmes les agaçaient. Ils s’étaient enterrés sous terre. Dans leur tombeau. Des herses en acier s’abattaient dans les couloirs pour les retarder. Du gaz nocif se répandait dans les couloirs, et les Frères commencèrent à tomber. Là où un tombait, dix le remplaçaient. Le Guide les conseillait. Il avait totalement annihilé en eux les souvenirs du Faux Prophète. Il était la Voie, le Chemin à suivre. Avec lui, ils se sentaient forts, invulnérables. Mais c’est parce qu’ils l’étaient. Ils auraient pu recommander aux Cibles de prier, si la prière signifiait quelque chose pour eux. Ils avaient une stratégie, et suivaient les plans du Guide, qui les dirigeait tous.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 29 mai 2012, 20:34:14
« Qu'est-ce qu'on fait ? »

C’était la question à un million de crédits, ça. Rozalia tenait sa dague dans la main, et regarda Rinako, ne sachant pas quoi lui répondre. Pour poser une telle question, la Celkhane devait être inquiète, comme la plupart des soldats. Les alarmes de sécurité continuaient à rugir, et la brèche dans le secteur 7 ne fut bientôt plus le seul souci des signaux d’avertissement. Les soldats étaient épuisés après le combat dans les hauteurs, mais étaient pour autant prêts à en découdre.

« Évacuation ! Évacuation ! Évacuation ! lâcha soudain la voix mécanique. Annulation de tous les précédents ordres de mission. Évacuation ! Le site est compromis ! Vous devez rejoindre les tunnels de sortie A et B le plus rapidement possible. Autodestruction du complexe dans dix minutes. »

Rozalia regarda Rinako.

« On fout le camp, voilà ce qu’on fait ! »

Les soldats hurlaient entre eux, tandis que les Formiens progressaient. Le système de sécurité se mettait en place, et Rozalia remarqua alors, en sortant du mess dans un couloir, que d’énormes herses de sécurité, de gros murs en acier, s’abattaient dans le couloir, cloisonnant ce dernier, probablement afin de limiter les Formiens. C’était la panique, et Rozalia suivit le mouvement, essayant de rester près de Rinako, tout en se faisant bousculer. Elles arrivèrent à un embranchement, et Rozalia tourna la tête en entendant des hurlements de douleur entrecoupés de coups de feu et d’explosions.

« Fuyez !
 -  Pit... AAAAAAHHHH !
 -  Ils sont trop nombreux ! Repliez-vous ! »

Les ampoules d’urgence étaient systématiquement brisées, et Rozalia vit une herse commencer à s’abattre, tandis qe trois Tekhans couraient en tirant derrière eux à l’aveugle. Les Formiens devaient sûrement les poursuivre, mais, étrangement, Rozalia n’entendait pas les cliquètements si caractéristiques des espèce d’insectes arachnides qui les avaient attaqué là-haut. L’un des trois fugitifs s’écroula alors, comme s’il avait trébuché, et poussa un hurlement. Son collègue essaya de l’attraper par la main, mais le malheureux fut alors tracté dans l’obscurité, tandis que le soldat qui avait tenté de le sauver fut transpercé au niveau du torse par une espèce de queue noirâtre et pointue, qui l’envoya s’écraser contre le mur. Le dernier faillit réussir à s’échapper avant qu’une créature que Rozalia n’avait pas vu ne jaillisse du plafond, et ne s’écrase sur lui dans une gerbe de sang. Un peu de sang gicla sur le visage de Rinako.

La créature regarda brièvement les deux femmes. Elle était noire, immense, et avait tout d’un monstre issu d’un mauvais film d’horreur. C’était un abominable Xénomorphe (http://dontdropthebanana.net/wp-content/uploads/2010/02/alien01.jpg), qui ouvrit sa gueule, et cracha un jet verdâtre. La herse se ferma toutefois au même moment, et quelques rares gouttes passèrent, touchant le sol, le faisant fondre.

« Putain de vacherie de bordel de merde ! » s’exclama Rozalia.

L’expression résumait plutôt bien la situation. Rozalia regarda Rinako. Le sang avait été jusqu’à tacher ses longs cheveux, mais Rozalia n’avait pas le temps de lui faire sa toilette. Elle reprit sa course vers les tunnels d’évacuation. Tout le site était un grand dispositif militaire comprenant de nombreux bunkers, ce que Rozalia réalisa en s’approchant d’une espèce de carte qui clignotait furieusement, et qui représentait le système de défense souterrain, qui ressemblait à ça, leur bunker étant indiqué en rouge clignotant :


(http://img81.xooimage.com/files/f/4/6/plan-34ff1a5.jpg)

Une installation complexe, chaque bunker étant relié par des tramways. Après avoir brièvement regardé ce plan, Rozalia décida de se rendre vers les quais, en compagnie de Rinako et des autres soldats qui fuyaient. La scène était bordélique au possible, et elles empruntèrent une cage d’escaliers remplie. Un soldat glissa sur une marche, trébuchant, et s’affala contre la rambarde. Rozalia tendit la main pour qu’il se relève, quand on entendit des hurlements.

« Là-haut !
 -  Au secours !
 -  Nous sommes faits comme des rats !
 -  Tirez ! »

D’autres Xénos étaient depuis les sommets de la cage d’escaliers, et se mirent à plonger sur leurs proies, dans un enfer de balles, de hurlements, et de membres qui s’envolaient. Rozalia vit le garde qu’elle avait aidé à se redresser se recevoir une queue pointue dans la tête, avant de s’envoler pour s’écraser comme une boule de bowling sur d’autres soldats, les renversant. Elle réalisa alors que les Tekhans faisaient plus de dégâts entre eux que les Formiens. Les Xénomorphes avaient brisé les lampes, plongeant la cage dans la pénombre.

*Un abattoir... Cet endroit est un coupe-gorge !*

Attrapant Rinako par le poignet, afin de la décourager de jouer aux héroïnes, Rozalia tenta de se replier, de retourner vers les couloirs.

« On ne peut rien pour eux, Rinako ! » hurla-t-elle pour que sa voix porte par-dessus les hurlements d’agonie et les rafales.

Rozalia sortit la première, mais un Xénomorphe les avait vu, ou avait senti la signature magique de Rinako. Toujours est-il que sa lourde queue frappa la frêle Rinako sur les flancs, le bout cinglant la jambe de Redemption. Cette dernière tomba par terre tandis que le Xénomorphe ouvrit sa gueule, faisant pointer sa curieuse langue en forme de tube, qu’il pouvait utiliser pour la planter dans le cerveau de Rinako, et ainsi, outre la tuer, absorber sa cervelle (NdA : les Xénos de base, si je ne m’abuse, n’absorbent pas la cervelle de leurs victimes, mais on a bien le droit d’innover !). Tout se déroula pour Rozalia presque au ralenti. Basculant en avant, avec une blessure à la jambe, sa main gauche s’écrasa sur le sol, et elle s’en servit pour appuyer dessus, s’élançant dans les airs, décrivant une espèce de roulade. Son arc glissa de son dos, tandis que la salive du Xénomorphe tombait autour de Rinako. La main droite Rozalia attrapa une flèche, tandis que la gauche se relevait, les jambes de Rozalia retournant sur le sol, derrière sa tête. Elle décrivit une espèce de glissade, et lâcha sa flèche, avec une rapidité et une dextérité qui auraient fait pâlir n’importe quel elfe sylvestre.

La flèche se planta dans la langue du Xéno, qui se mit à couiner de douleur en se reculant, laissant ainsi à Rinako l’opportunité de l’achever avec son feu. Rozalia récupéra alors son transmetteur pour appeler Nika :

« Nika ? Nika ?! Tu es où, bordel ?! »

Aucune réponse. Rozalia jura, et, se reprenant, elle se dirigea vers une porte, l’ouvrant pour débarquer dans une espèce de petite armurerie. Elle referma la porte derrière Rinako.

« Je crois qu’il faut prendre un autre chemin. Merde... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 29 mai 2012, 21:57:47
Des xenomorphes. De toutes les saloperies qui grouillent sous ce maudit astéroïde, il fallait que ce soit des xenomorphes. Je me souviens que quand j'étais petit ma mère m'en avait parlé, et j'en ai fait des cauchemars pendant des années. Des nuit entière figée de terreur dans mon lit, la couverture remontée jusque sur le nez, à fixer les bouches d'aérations de me chambre et guetter le moindre bruit. Ces horreurs sont la chair à canon par excellence, nombreuses et aussi dangereuses vivantes que mortes à cause de son sang acide. Du moment où je vois la créature à celui où la herse de sécurité tombe devant moi, mon cœur s'arrête de battre. Et quand il repart je sens comme un électrochoc, je m'engueule intérieurement. Espèce de gamine incapable ! J'ai même pas été foutue de lever mon arme pour lui planter une balle ou deux !

" Putain de vacherie de bordel de merde ! "

J'aurais été encore moins polie. Mais je profite des quelques secondes qu'il faut à Rozalia pour inspecter le plan de l'installation pour me ressaisir et calmer mon souffle. Je m'essuie le front d'un revers de main, où je découvre vite une trace de sang. Pas le mien, celui du pauvre gars qui s'est fait massacré à moins de trois mètres, derrière la herse. J'enrage encore plus de n'avoir pas réagi. Mais ce n'est pas le moment de se disperser, je file à la suite de la grande brune, avec les soldats en débâcle, pour atteindre une cage d'escalier.

C'est le chaos intégral, pour un peu les soldats se piétineraient les uns les autres pour s'en sortir. Devant moi Rozalia aide un homme à se relever. Soudain ça crie au-dessus, et ça se met à tirer. Je lève mon arme avant de me raviser. À quoi bon stopper les xenos si c'est pour se retrouver sous une pluie d'acide concentré ? D'autres ne s'arrêtent pas à ce genre de considérations. Les corps en charpie et les monstres furieux se mettent à pleuvoir au centre de la cage d'escaliers. La plupart des bêtes se brisent le corps en percutant les rambarde.

J'arrive à un palier, poussée par la foule, quand l'une d'elle tombe juste à côté de moi. Le xenos parvient tout de même à se rattraper à le rambarde. Il n'a pas le temps de se hisser que j'abats une main nimbée de flamme sur chacune de ses pattes, lui faisant lâcher prise. Les Formiens ne connaissent ni la peur ni la douleur... Mon œil ! Le feu : ils connaissent et ils craignent. Si je n'étais coincée dans cette foule c'est moi qui leur donnerait des cauchemars !

Soudain Rozalia m'attrape par le poignet.

" On ne peut rien pour eux, Rinako ! "

Je me retiens de lui répondre. Elle me croit conne ou aveugle ? Même en abandonnant tout le monde on ne pourra sans doute rien pour nous-mêmes. Malgré sa taille elle est plus douée que moi pour se faufiler dans la foule, et j'agrippe son poignet comme si ma vie en dépendait. C'est d'ailleurs le cas. Mais soudain quelque chose de gros me percute sous les côtes, m'envoyant bouler contre un mur. Un Xenos se rue sur moi la gueule grande ouverte. Je relève les jambes in extremis et ses épaules viennent cogner sous mes genoux. Ça fait mal, mais quand sa langue vient claquer ses petites mâchoire à trois centimètres de mon visage je me dis que ce n'est pas cher payé.

Soudain une flèche se plante en travers de la langue qui se rétractait. La créature tressaille et j'en profite pour la repousser d'une bourrade des deux pieds en plein torse. Puis je dégaine et tire jusqu'à ce qu'elle tombe à la renverse par-dessus la rambarde. Je me relève alors que Rozalia appelle Spänje. J'espère qu'elle va bien, où qu'elle soit. Puis on file toutes les deux par la première porte qui vient.

Soudain le vacarme du combat, ou plutôt du carnage, est feutré. Hormis cet affreux bruit de fond seules nos respirations sont audibles dans la pièce. Je me retourne vers la porte close. J'aimerais ne pas oser imaginer la boucherie derrière, mais les sons étouffés que j'entends font naître des images sanglantes dans ma tête. La plupart s'inspirent de ce que je viens de voir de mes yeux.

" Je crois qu’il faut prendre un autre chemin. Merde... "

Un autre chemin. Il y a une porte au fond de la pièce. Je coure l'ouvrir avec l'espoir d'y trouver un couloir, un autre escalier, ou même une cage d'ascenseur. Mais il n'y a qu'un réduit lui aussi rempli d'armes. On est vernis : sans doute assez de balles et de chargeurs pour faire un sort à toutes les bestioles qui infestent cette base. Mais si elles passent cette porte nous serons mortes en moins d'une minute. D'ailleurs je sursaute en entendant le premier que les xenos donnent pour défoncer l'entrée.

Je jette un rapide coup d'œil autour de moi, et tire une grosse mallette rangée en bas d'une étagère. Je l'ouvre : bingo ! Des mines à fragmentation, de quoi nous faire gagner une bonne seconde et demi. C'est toujours ça. Le temps d'en placer trois dans la pièce, je me rend compte que la porte va bientôt céder. Je file à nouveau dans le réduit. C'est pas possible ! On ne peut pas être piégées ! En levant les yeux je découvre qu'on ne l'est pas, et ma mine se déconfit à vue d'œil.

" Non... Pas ça... "

Cette fois je n'ai pas honte d'avoir gémi comme une gamine. Notre seule échappatoire est un conduit de ventilation...
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 30 mai 2012, 00:37:30
La partie, déjà compliquée, se complexifiait encore plus. Les queues de plusieurs Xenos frappaient contre la porte, qui ne résisterait pas longtemps. Rozalia n’avait qu’un arc et sa dague magique, des armes qui paraissaient bien faibles face aux monstres. Les Xénomorphes tapaient rageusement contre la porte, et Rozalia entendit soudain un choc derrière elle. Se retournant, elle vit que Rinako avait sorti des mines à fragmentation, les positionnant sur le sol. La sortie était condamnée par les monstres, et il n’y avait aucune sortie. Redemption leva la tête en même temps que la Celkhane, apercevant une bouche d’aération. La perspective de passer par là n’avait pas l’air de faire plaisir à Rinako, mais ce n’est pas non plus comme si il y avait une autre alternative. Les Xénomorphes continuaient à frapper contre la porte, et la serrure était en train de tomber en miettes.

« Non... Pas ça... »

Elle était inquiète, et Rozalia posa ses mains sur les épaules de la Celkhane, fermement, et croisa son regard. Le temps allait sérieusement leur manquer, mais il était important que Rinako ne panique pas, que sa peur, naturelle, ne se transforme pas en une irrationnelle terreur.

« Tu n’as pas à avoir peur, Rinako. Je suis là, ne t’en fais pas. »

C’était bien mince, mais elle n’avait après tout pas le temps de faire un discours. Rozalia se redressa ensuite, et utilisa un pistolet, tirant sur les vis qui retenaient la grille, les faisant sauter. La grille tomba alors, et Rozalia utilisa son agilité et sa souplesse pour s’accrocher à la paroi, se hissant pour filer dedans, avant de tendre sa main pour que Rinako l’attrape. Rozalia la hissa, et la porte s’écrasa alors, livrant passage à deux Xénomorphes. Le détonateur des mines enclencha alors ces dernières, et Rozalia se mit à ramper rapidement, le long d’un étroit conduit. Le temps que les mines s’actionnent, elle se retourna, laissa passer la Celkhane, et sortit son arc. Comme elle s’y attendait, un Xénomorphe bondit dans le conduit, et se reçut une flèche qui le surprit. Piaillant, le Xéno tomba par terre, manquant s’écraser sur son partenaire.

Le petit conduit grisâtre menait à un autre conduit rouge, plus grand, où on pouvait se redresser. C’était du moins le cas pour Rinako, qui était plus petite que Rozalia. Cette dernière devait baisser la tête. Les mines explosèrent alors, fauchant les deux Xénormorphes, et la déflagration se répandit dans le conduit grisâtre que Rozalia et Rinako avaient emprunté. C’est donc de justesse que Rozalia ne se mit pas à flamber. Il y avait de gros tuyaux dans le conduit, et Rozalia choisit de passer devant.

« Okay... On avance tranquillement... Et on reste prudentes... »

Pendant plusieurs minutes, Rinako marcha le long du conduit, évitant de s’aventurer dans les différentes ouvertures à gauche comme à droite. Elle avait peur, mais elle ne devait surtout pas le montrer, car elle savait que Rinako devait être encore plus effrayée qu’elle, et se raccrochait à elle. Rozalia en avait l’habitude. Attentive au moindre bruit suspect, Rozalia avançait donc, jusqu’à entendre des coups de feu sur la gauche.

« Allons voir ce qui se passe par là... »

Les deux femmes s’engagèrent dans un conduit un peu plus petit, jusqu’à trouver un cadavre... Ou plusieurs, elle ne savait trop. Les corps avaient été traînés dans le conduit, qui était repeint d’un rouge sanguinolent. Une écœurante odeur de puanteur se dégageait de la zone, donnant envie à l’Héroïne de vomir. Elle vit une tête livide, et un corps qui ressemblait à de la bouillie, ses tripes enroulées autour des barreaux d’un ventilateur, remuant lentement. Rozalia s’avança, marchant sur des os brisés, et éclata un cœur. Fermant les yeux, elle continua à avancer, utilisant une lampe pour s’y repérer. Elle finit par voir une grille d’aération arrachée, et pencha lentement la tête. Des toilettes. Vide. Ou presque.

« On descend... J’en peux plus de ces putains de conduits... »

Rozalia sauta au milieu d’un autre massacre, et reçut Rinako entre les bras, avant d’essayer de la relâcher dans un coin des toilettes qui n’était pas couvert de sang ou d’organes. Elle vit des projections de sang filer vers la porte de sortie, arrachée de ses gonds. La pièce était plongée dans l’obscurité. Les miroirs avaient éclaté, et la plupart des cabines avaient été défoncées. Elle vit le corps d’une femme encastrée dans le mur, une autre dont la carcasse avait été « empilée » dans la cuve des toilettes. C’en fut trop pour Rozalia, qui s’approcha d’un lavabo, et vomit. Elle cracha ses tripes, et tourna ensuite le robinet, faisant jaillir de l’eau. Rozalia était blême, livide, et s’en passa sur le visage. Elle récupéra son communicateur, tentant, encore une fois, de contacter Nika :

« Nika... Nika, bordel, tu es où ?! »

Il n’y eut encore aucune réponse, et Rozalia serra les dents. Killer Boom devait sans doute être occupée. Rozalia éteignit à nouveau les communications, et fit signe à Rinako de poursuivre. Elle sortit des toilettes. L’odeur était bien moins insupportable dehors. Une alarme tournait silencieusement dans le coin, et elle vit un cadavre de Xéno sur le sol, ainsi que des tâches dans le sang. Et un indicible grognement venant des toilettes pour hommes... Un grognement sourd et persistant, entrecoupé de bruits de mastication. Rozalia posa un doigt sur ses lèvres à destination de Rinako, et s’avança lentement, sur la pointe des pieds, entrant dans les toilettes pour hommes. Une lampe clignotait faiblement, répandant une triste lueur. Rozalia vit une projection de sang sur le sol, et aperçut un cadavre. Un cadavre qui se faisait dévorer par une espèce d’énorme... D’énorme espèce de chien marron qui leva la tête en grognant, voyant Rozalia.


(http://nsa29.casimages.com/img/2012/05/30/mini_120530120356308661.jpg) (http://nsa29.casimages.com/img/2012/05/30//120530120356308661.jpg)

Ce n’était indéniablement pas un Xénomorphe. Un autre Formien. Un gros chien affamé qui n’avait pas d’oreilles, ni de yeux, ni de queue, ni de poils, mais une belle rangée de dents. Rozalia sortit son arc, et le gros chien démoniaque courut vers elle. Elle lâcha la flèche, qui le frappa en plein visage, mais sans lui faire mal. Le chien était énorme, ressemblant à vrai dire plus à une espèce d’insolite croisement entre un ours et un chien. Pour l’éviter, Rozalia sauta de côté, et le flanc du monstre le heurta au corps, lui faisant lâcher son arc.

« C’est un vrai festival... » soupira l’Héroïne.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mercredi 30 mai 2012, 01:45:40
Bordel, c'est vraiment l'horreur complète dans ce bunker. Je sens que je vais péter un câble et ce sera pas beau à voir. Déjà le petit conduit étroit m'a fortement compressé les neurones, alors les odeurs et les viscères dans lesquelles on patauge : c'est le pompon ! Rozalia me couve mais je n'ose pas la rembarrer. Et quelque part ça me fait du bien de sentir que je peux me reposer sur elle. Mais c'est elle qui coure le plus de risques dans l'histoire. Bien sûr j'ai la nausée, et une trouille pas croyable. Une horde de monstres est en train labourer tous ces tunnels, qui ne vont pas tarder à sauter. J'ai envie de m'écraser dans un coin pour pleurer, me replier sur moi-même tellement fort que ça me ferait disparaître. C'est un vrai cauchemar éveillé, le pire de ma vie car celui-là ne se finira pas au chaud dans mon lit.

Rozalia est la seule chose qui m'empêche de craquer, et elle ignore à quel point c'est loin de ce qu'elle imagine. Si je craque je vais perdre le contrôle et déchaîner mes pouvoirs. En un mot : je vais la rôtir. D'ailleurs je sens qu'il fait chaud dans le conduit qu'on vient de prendre en entendant les coups de feu. Cette chaleur vient de moi, et rend la puanteur encore plus insupportable. Chaque grande respiration que je prends me retourne l'estomac un peu plus. Ce que je vois autour de moi manque de me faire perdre la tête à chaque seconde. Du sol au plafond on croirait que ce tunnel est fait de chair, de sang et d'os. Je n'arrête pas de me repenser à l'infirmerie pour me convaincre que je peux encaisser.

" On descend... J’en peux plus de ces putains de conduits... "

Chapeau ! Je ne sais pas comment elle arrive à desserrer les lèvres sans vomir. En tous cas je ne m'en sens pas capable. Je me laisse glisser à sa suite, elle me rattrape. Et ça me fait un bien fou de sentir ses mains qui me soutienne ce court instant. Nous sommes dans des toilettes. L'odeur de viande est toujours présente, mais moins étouffante. Pourtant le spectacle est encore plus abominable. Je n'ose pas imaginer la violence du choc qui a encastré ce corps dans le mur.

Soudain je vois Rozalia porter une main à sa bouche, prise de nausée. Quand je découvre ce qui la met dans cet état je ne peux pas me retenir plus qu'elle. En fait je suis la première à vomir, directement par terre. De toutes façons je tiens à peine sur mes jambes, je ne serais pas arrivée au lavabo. Je crache une dernière fois avant de serrer les dents.

" Bordel ! Qu'est-ce qu'ils ont dans la tête, ces putain de monstres ? "

Je n'ai pas à me forcer pour parler comme une grande. Malgré la terreur c'est bien la colère de la soldate qui domine. Mais ce n'est pas forcément un bon signe. Je profite que Rozalia tente un nouveau contact radio pour rejoindre à mon tour un lavabo. Je me passe rapidement un coup d'eau sur le visage, je me rince la bouche, et malgré la nausée je me force à boire un peu. Ça aussi ça fait du bien, surtout après tout ce qui s'est passé de la surface jusqu'ici.

" Nika, bordel, tu es où ?! "

Je lève les yeux vers elle, et je me dis quelque part au fond d'elle il y a aussi une gamine terrorisée par tout ça. Je la prends par la main et lève un regard décidé vers le sien.

" On va la retrouver. "

Ça vaut ce que ça vaut, et j'espère que ça suffit à au moins alléger un peu son fardeau. J'en doute fortement. Il me manque quelques années pour sortir ce genre de phrases de façon convaincante. Quelques années, quelques dizaines de centimètres, une bonne quarantaine de kilos et un gros flingue.

L'air s'éclaircit encore un peu quand nous sortons dans le couloir. Je suis Rozalia en silence, la main sur la poignée de mon arme. Mais dans la pièce d'en face, les toilettes pour hommes, il y a quelque chose de vivant. Au bruit ce n'est certainement pas de notre côté. Rozalia me fait signe de garder le silence, mais je dégaine mon arme et la tient à deux mains pour la pointer vers le sol. Son arc n'est pas automatique, s'il lui faut plus d'une flèche elle aura besoin d'une couverture.

Je la suis de près et entre dans les toilettes juste derrière elle. Une espèce de grosse saloperie de monstre lève la tête d'un cadavre pour grogner dans sa direction. Elle décoche, elle touche, mais ça ne suffit pas. Le monstre charge et l'envoie bouler. J'ai beau lâcher plusieurs tirs, les billes de métal se plantent dans le cuir épais de la bête, qui me remarque et se tourne vers moi en grognant. Je laisse mon arme m'échapper des mains, prise d'un soudain sursaut de panique.

Mais la panique passe aussi vite qu'elle est arrivée. Je me campe, le pied droit en avant, alors que le monstre arrive face à moi en grognant et bavant.

" Amène-toi ! "

Avec un rugissement, ce gros clébard obéit... Et signe son arrêt de mort. Je tends les bras devant moi pour libérer deux gerbes de flammes. Frappé de plein fouet le monstre s'arrête en pleine course, et tente de fuir autour de la pièce en lâchant des geignement caverneux. Mais je le poursuis sans relâcher la pression. Ses plaintes et ses mouvements de plus en plus faibles et saccadés font monter le long de mon dos un frisson grisant. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en grillant cette monstruosité formienne.

" C'est ça ! Crie ! Respire ! Crame-toi les poumons ! "

Après une ultime plainte, le corps de la bête s'affaisse dans un coin de la pièce. Une de ses pattes remue encore faiblement. Son système nerveux dégénéré n'a sans doute pas encore pigé qu'il est mort. Par sécurité je m'approche et fourre une main dans sa gueule d'où jaillit une dernière gerbe de flamme. J'essaie de me convaincre que j'ai fait ça par sécurité, et non pour le plaisir de rendre à une de ces saloperies la monnaie de sa pièce. J'imagine la tête qu'aurait fait Nika en me voyant à l'œuvre, et ça ne fait qu'élargir mon sourire.

Je porte soudain une main à mon front. Merde ! Ça y est, je deviens dingue ! Je prends une grande inspiration pour me calmer. Puis une autre pour calmer l'excitation qu'éveille l'odeur de cette viande formienne calcinée. L'odeur d'une vengeance au moins mille fois méritée, et seulement depuis ce matin. Même folle je n'oublie pas la situation. D'autres ennemis sont peut-être déjà en chemin, attirés par tout ce bordel. Je vais ramasser mon arme avant de rejoindre Rozalia. Elle s'est relevée, et je pense que mon petit tour de force ne l'a pas rassurée. Mais pour être honnête je m'en fous.

" On continue. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 31 mai 2012, 15:20:33
Le gros monstre était plutôt résistant, et costaud. Rozalia avait été boulée contre une cabine, et avait porté la main à sa dague, prête à s’en servir, lorsqu’elle entendit des coups de feu. Rinako venait probablement de lui sauver la vie, mais les balles ne purent pas percer le tas de graisse de la bête. La Celkhane utilisa donc sa magie, et Rozalia assista à un spectacle de flammes et de feu. La peau du monstre brûla bien, et la bête poussa des couinements en sentant le feu brûler sur lui. Elle tenta de s’échapper, se roula par terre, mais sans réussir à étouffer les flammes, heurtant les murs, traquée par Rinako. Rinako se chargea ensuite d’achever la bête. Elle était furieuse, et voyait là l’occasion de se défouler sur lui. Furieuse, mais aussi terrorisée. Elle acheva le monstre en mettant sa main en lui, le faisant flamber.

« C'est ça ! Crie ! Respire ! Crame-toi les poumons ! »

Rozalia, qui était restée assise, s’agrippa à un lavabo pour se redresser. Les gémissements du monstre étaient plaintifs, et de plus en plus faibles. Rinako l’acheva donc, le faisant cramer de l’intérieur, et le monstre, dont la carcasse était noircie, s’écrasa sur le sol. Redemption regardait la Celkhane, légèrement méfiante. La magicienne était dangereuse, et elle commençait à comprendre que la jeune femme était relativement instable, mentalement parlant. La magie était intimement liée aux sentiments, ce qu’elle savait, à force de côtoyer Salvation. Rozalia ne savait pas quoi dire, et Rinako décida donc de passer à autre chose :

« On continue. »

Le ton était assez sec, et Rozalia se permit un dernier regard pour la carcasse, avant d’hocher lentement la tête, et de la suivre. Elle préféra ne pas revenir sur ce qui s’était passé, sur la lueur qu’elle avait cru lire dans les yeux de la Celkhane. La magie... Une arme dangereuse, un outil à double tranchant. La magie n’était pas faite pour les humains. Les deux femmes sortirent des toilettes, et Rozalia suivit Rinako le long du couloir, avant de reprendre le déroulement des opérations.

Elle n’avait toujours aucune nouvelle de Nika, et se rassurait en se disant que la femme devait aller bien. Impossible de savoir où elle était, mais Rozalia connaissait suffisamment l’impulsive Tekhane pour savoir qu’elle n’était pas du genre à mourir facilement. Pour l’heure, il fallait rejoindre les tramways, et quitter ce bunker. Si Nika était encore en vie, c’est probablement par là qu’elle se rendait. Elles avancèrent dans un couloir vide. Plusieurs des lourdes herses de sécurité avaient fondu, et des appareils électroniques brisés, comme des lampes, répandaient dans les coins des étincelles. La silencieuse marche des deux femmes les conduisit néanmoins devant un trou. Une grenade avait du faire un trou. Les impacts de balles dans les murs, les quelques cadavres jonchant le sol, confirmaient cette impression.

Rozalia descendit la première, et longea un autre couloir. Une alarme sonnait faiblement dans un coin, et, alors que la jeune femme se dirigeait vers la lueur rouge, son transmetteur se mit à crachoter.

« Roz... ‘Lia ! »

C’était la voix de Nika, qui semblait venir de loin. Il semblait y avoir des interférences, et Redemption s’arrêta, se bouchant l’autre oreille avec sa main pour essayer d’entendre au mieux.

« Nika ! Nika !
 -  ’Tion... ‘Songe... ‘Pas... ‘Del !!! »

Des coups de feu vinrent résonner dans l’oreille de Rozalia, qui pesta, tandis que la communication se coupait. Elle n’avait rien compris à ce que Nika avait cherché à lui dire, et elle regarda Rinako. Elles étaient dans un couloir plongé dans une relative pénombre, et Redemption mordilla ses lèvres, avant de lui glisser quelques mots :

« Nika nous rejoindra. Je sais que tu ne l’aimes pas beaucoup, mais, dans ce genre de situations, elle est bien plus efficace que moi. »

Rozalia s’avança ensuite, tenant son arc dans sa main, lorsqu’elle entendit du bruit venant d’une pièce à droite. Son arc se tendit immédiatement vers la porte, et elle banda son arc, prête à décocher une flèche mortelle sur le monstre qui en sortirait. Des coups précipités, paniqués. Pas de grognements ni de gémissements. Rozalia s’avança lentement, tendue, vers la porte, qui coulissa à son approche. Des vestiaires. Un corps de Xénomorphe gisait sur le sol, et il y avait contre le mur une projection de sang. Les coups résonnaient dans une allée sur sa gauche. Rozalia rangea son arc. C’était un espace étroit, et l’arc n’était pas le mieux indiqué. Elle sortit donc, à la place, sa dague, et mordilla son pouce avec ses dents. Quelques gouttes de sang perlèrent, et elle les posa sur le tranchant de la lame. Les runes magiques ornant la dague scintillèrent, et une espèce de flamme bleuâtre enveloppa l’arme.

Redemption tourna la tête vers l’origine des coups, et en identifia la provenance. Un casier. Elle perçut alors des sanglots et des gémissements émanant du casier, et vit dedans le cadavre d’un soldat, à qui il manquait les jambes et son bassin. Il baignait dans son propre sang, ses viscères baignant dedans.

« Sortez-moi de là ! Sortez-moi de là ! »

Une voix paniquée. Rozalia se rapprocha. La porte du grand vestiaire était coincée, et elle écarta du talon le cadavre du soldat, avant de l’ouvrir d’un coup. Elle frappa sur la serrure, et la porte s’ouvrit. Un homme hirsute jaillit alors en sortant, poussant un hurlement, et s’écrasa contre la rangée d’en face. Il avait une calvitie prononcée, une chemise blanche avec des tâches de sang et une cravate, et des lunettes... Et le vestiaire était rempli de sang. Blême, celui qui semblait être un scientifique terrorisé se mit à vomir sur le sol.

« Fermez-là ! siffla Rozalia. Tout votre boucan va les attirer !
 -  Je... Je n’en pouvais plus... Mon Dieu... »

Il portait une étiquette sur le devant de sa chemise. Un nom y apparaissait : « TERRY ». Rozalia le regarda.

« Terry... Terry ! »

Terry alla s’asseoir sur un banc, livide. Ses mains tremblaient.

« Il faut rejoindre les trains d’évacuation. Ça va aller ?!
 -  Si ça va aller ? répliqua-t-il d’une voix tremblotante. J’ai vu ma collègue se faire arracher la tête devant moi, j’ai eu son sang sur les joues... C’est idiot, je lui avais acheté une bague... On avait une perm’ de prévue... Alors, oui, je dirais que... Que c’est super, hein ! Ça va d’enfer ! »

Un rire nerveux traversa ses lèvres, et Rozalia pesta.

« Reprenez-vous, merde ! »

Le scientifique passa une main dans ses rares cheveux, avant de soupirer, sa tête heurtant le casier derrière lui.

« J’ai du me planquer dans le vestiaire... J’ai du me planquer pour leur échapper. Ce... Ce monstre, là, il m’aurait tué... Mais des soldats l’ont tué... Mais la serrure était coincée, et... J’ai entendu leurs hurlements, Seigneur... »

Rozalia regrettait plus que tout l’absence de Nika. Elle avait une espèce de don naturel pour faire face à ce genre de situations. Ne sachant pas quoi faire, Redemption s’approcha de Terry, et le gifle. La claque résonna dans la pièce, mettant fin aux sanglots de l’homme, qui tomba par terre.

« On pleurera les morts plus tard ! Pour l’heure, il nous faut foutre le camp ! Vous connaissez le chemin ?
 -  O... Oui, oui... murmura ce dernier en se relevant.
 -  Alors, guidez-nous ! »

Terry se releva, silencieux, baissant les yeux, avant de regarder les deux femmes. Il remua lentement la tête, ses lèvres tremblants, et s’avança, sortant du vestiaire. Le docteur était sur le point de craquer. Il tenait entre ses mains un pistolet, mais, si jamais des Xénos débarquaient, il serait le premier à foutre le camp. Rozalia sortit du vestiaire, et Terry s’avança sur le couloir, quand sa radio crachota à nouveau :

« Redemption ?! »

Nika ! Rozalia en éprouva un soulagement qu’elle ne dirait jamais à la Tekhane, et s’empressa de rapidement lui répondre :

« Nika ! Bordel ! Tu es où ?
 -  Navrée pour le silence radio, j’ai... J’ai voyagé un peu.
 -  On se dirige vers les tramways d’évacuation. Rejoins-nous là...
 -  Évacuer, c’est une bonne idée, mais il y a plus urgent. La petite poupée est avec toi ?
 -  La petite poupée ? répéta Rozalia, surprise. Mais de quoi est-ce que tu... ?
 -  La magicienne susceptible, Rozalia !
 -  Ah ! Euh, ouais, elle est là, mais...
 -  Rejoignez-moi au complexe scientifique. Il y a un truc que tu dois voir.
 -  Mais... »

Impossible d’en placer une ! Nika enchaîna, sans laisser le temps à Rozalia de pouvoir dire quoi que ce soit :

« Je n’ai pas le temps de discuter. Viens. Vite. »

Elle raccrocha alors. Éberluée, Rozalia contempla son transmetteur, avant de croiser le regard de Rinako.

« Et bien... finit par glisser Rozalia. Au moins, elle est toujours en vie... Tu en penses quoi ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 31 mai 2012, 20:48:57
"... Tu en penses quoi ?
- Qu'on devrait pas traîner. "

Je ne peux m'empêcher de fixer le scientifique depuis que Rozalia l'a sorti de son placard. ce type me rend nerveuse, justement parce qu'il est nerveux lui-même. En avançant prudemment jusqu'ici j'ai réussi à calmer ma colère, mais elle est toujours là. En quittant les toilettes empestées par l'odeur de graisse brûlée de la bête, j'avais presque envie de voir une marée d'autre monstres surgir dans les couloirs. Juste pour me défouler, quitte à blesser gravement celle qui m'accompagne.

Je préfère lui laisser voir que je suis inquiète que de refouler plus de choses. Il y a au moins une bonne nouvelle : Nika est en vie. Rozalia n'a pas sauté de joie mais ça la rassure, et moi aussi. Même si du peu que j'ai entendu sa situation n'est pas reluisante. La nôtre ne s'arrange pas vraiment avec ce Terry. D'accord c'est bon de voir quelqu'un d'autre en vie, même un homme. Mais il n'a pas l'air de pouvoir prendre sur lui, et ça ne me rassure pas de le voir armé. Il tremble de partout, un coup à tirer par accident. Et après ce qu'il vient de vivre, et de voir, il ne voudra sans doute pas lâcher son pistolet.

" Prend la tête, je couvre le docteur. "

Une devant, une derrière. Ça suffira peut-être à le rassurer un peu. Et je pourrais le garder à l'œil au cas où il fasse quelque chose de stupide. Pourvu qu'il se maîtrise, on a déjà assez de problèmes comme ça. Sur ce nous nous remettons en route, suivant les indications du docteur. Encore des couloirs sombres, des corps mutilés, des armes et des douilles au sol, la plupart des lumières détruites. Et les échos oppressants d'une alarme qui ne doit pas se trouver à plus quelques embranchements.

Même s'il sursaute presque à chaque pas, le scientifique fait au moins l'effort de parler bas.

" À droite. Les quais sont au fond du coul... "

Il s'interrompt de lui-même, une seconde après l'alarme. Soit elle a fini par lâcher, soit quelque chose l'a faite taire. Le pire étant à envisager je me retourne pour sonder la pénombre. Mais ces saletés de Xenomorphes sont aussi noirs que du charbon, et silencieux quand ils veulent. Un bruit ne tarde pas à attirer mon attention. De petits claquements frénétiques juste derrière mon épaule. Je tourne la tête pour découvrir le scientifique pétrifié de terreur, fixant le fond du couloir. Il tient sont arme devant lui, de ses deux mains tremblantes. je me trompe peut-être mais j'ai l'impression que la peur lui fait carrément oublier de respirer.

Je lève la main et l'amène doucement jusqu'à son arme pour serrer fermement, l'empêchant de trembler et cliqueter. Quand Terry se décide à me regarder, avec une grande inspiration paniquée, je lève mon propre pistolet jusque devant ma bouche pour lui faire signe de se taire. Puis je lève la main de son arme pour lui intimer de reprendre la route. Je reste en arrière encore une secondes. Ils sont là, il approchent, je le sens même si je ne peux pas les voir. Je me retourne enfin pour suivre Rozalia et notre boulet... Enfin, le docteur.

Soudain un crissement métallique au-dessus de moi. Je lève la tête, mon regard croise la grille qui tombe du faux plafond. La tête et le torse d'un Xenomorphe en pendent. La bête s'agite et se plaint, ses cri sont repris par d'autres. Je me met à courir, mais c'est bien trois mètres devant que tombe une seconde grille. La créature qui s'en échappe n'a pas l'air coincée, elle. Je canarde à la volée, sans ralentir, faisant éclater la carapace de la bestiole. À droite, au fond du couloir. Rozalia m'attend mais le docteur coure comme un dératé. J'entends encore les cris derrière moi, d'autres xenomorphes remontent les couloirs dans notre direction. Ils ne prennent pas la peine de se faire discrets.

Je rengaine mon arme et lève les mains. Je les embrase à nouveau et laisse s'élever des flammes denses vers le plafond. Les gaz du système anti-incendie sont toxiques, même pour ces créatures... Sauf que le système anti-incendie est hors-service ! Logique, pauvre cruche que je suis ! Sinon il se serait déclenché dans les toilettes. J'éteins ma main droite pour dégainer à nouveau, et lâche des tirs à la volée sur les tuyaux qui longent les murs.

L'un d'eux laisse échapper un jet gazeux sur lequel je dirige mes flammes alors que je le traverse d'un bond. Il ne réagit pas, et bordel qu'est-ce que c'est ! Mais je continue. Un autre. Toujours pas d'embrasement, mais la vapeur brûlante me donne un choc thermique. Je manque de péter la cheville quand mon pied retrouve le sol. Le bout du couloir, la porte, le docteur, Rozalia, les quais. Plus qu'une poignée de mètres et un nouveau jet de gaz qui jaillit d'un tuyau.

" Dernière chance ! "

Je saute au travers, et c'est la bonne. Une gerbe de flamme m'entoure, dont m'échappe pour passer à travers la porte des quais, que Rozalia et le docteur referment derrière moi. À peine au sol je roule sur le dos et me retourne, mais le son vaut bien l'image. Derrière la lourde plaque de métal le grondement et les cris étouffés en disent assez long : les Xenomorphes sont en train de passer au barbecue. Je me redresse pour souffler un bon coup et me laisser aller à sourire, avant tout pour Terry qui me fixe avec la même terreur que pour les créatures. Il doit me croire folle.

" On a eu chaud ! "

Mon cœur bat encore à trois cent à l'heure, je frissonne encore sous l'effet de l'adrénaline. Mais étrangement je n'ai pas tant de mal à faire comme si de rien n'était. Je crois que je commence à me dire que le danger n'est pas si grand. Après tout on a échappé à toutes les bestioles qu'on a croisé jusqu'ici, ou on les a tuées. On est de taille à affronter la situation. Ça peu paraître salaud à l'égard de tous les morts, mais pour les pleurer il faut encore qu'il leur survive. Mon regard passe rapidement à Rozalia, avant de suivre ma tête vers l'arrière. Il reste une rame à quais.

" Ça va marcher, à votre avis.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 01 juin 2012, 00:11:32
Tant pis pour Nika. Le plan n’était pas de la retrouver, mais de fuir. Rozalia rentra à nouveau en contact avec elle, ouvrant la marche. Devant, elle avança vers les quais, suivant les instructions de Terry. L’homme était livide, et Nika ne se donna pas la peine de répondre. Rozalia pesta, mais elle ne pouvait pas non plus se permettre de se promener dans le complexe. Il y avait un civil à protéger, et Rinako à surveiller. La Celkhane était à bout de nerfs, et, si elle restait une bonne soldate, elle restait malgré tout jeune, guère entraînée pour supporter ce lot d’horreurs. C’était d’autant plus compliqué pour elle que sa magie était puissante, et dévastatrice.

*Ne leur en déplaise, c’est moi qui les dirige... Ce n’est pas spécialement pour me faire plaisir, mais c’est ainsi.*

Ils arrivèrent dans un couloir, quand l’alarme se coupa. Rozalia leva la tête, saisissant sa dague. Ça, c’était pas normal. Se rappelant que les Xénomorphes employaient les conduits d’aération, Rozalia leva la tête, cherchant à les repérer. Terry était paniqué, et, quand le premier Xéno débarque, il se mit à courir en hurlant, allant tout droit, vers les quais. Il fila ainsi droit sous un Xénomorphe, qui envoya sa queue pour le planter. Sortant son arc, Redemption envoya une flèche qui toucha la main d’appui du monstre. Surpris, ce dernier perdit son appui, et tomba par terre. Terry fut ainsi sauvé, et Rozalia se mit également à courir, tandis que Rinako tentait d’utiliser sa magie de feu pour faire enflammer des fuites de gaz.

Une stratégie suicidaire, mais qui était leur seule chance de survie. Rozalia courait en balançant des flèches de temps en temps. Elle avait du mal à viser, et loupa ainsi à plusieurs reprises ses cibles, voulant juste les retarder.

« Rinako ! Dépêche-toi ! »

Redemption atteignit rapidement la porte, et Terry appuya sur un levier. Des pompes s’enclenchèrent, faisant fermer une lourde porte de sécurité. Depuis sa position, Rozalia envoya ses flèches avec une meilleure précision, les Xénos s’acharnant autour de la Celkhane. Le feu se mit soudain à souffler autour de Rinako, et une langue de feu catapulta cette dernière. Rozalia poussa Terry, et s’écarta de l’ouverture dans la porte, dont des langues de feu jaillirent. Rinako déboula à toute allure, et les portes se fermèrent ensuite, enfermant les Xénomorphes dans un enfer de feu.

« On a eu chaud ! lâcha Rinako, en guise de conclusions.
 -  C’est bien résumé. »

Rozalia se retourna ensuite. Le quai était vide, et il y avait plusieurs cadavres, des escaliers menant à des étages supérieurs, et d’autres portes. Un tramway se trouvait là, tous feux allumés. En avançant, Rozalia vit des douilles sur le sol, et fronça les sourcils. Ce n’était pas normal. Son instinct lui soufflait qu’il y avait quelque chose de curieux par ici.

« Ça va marcher, à votre avis. »

La tirade avait le ton d’une phrase déclarative, mais la forme était celle d’une question. Rozalia ne dit rien, tandis que Terry tremblait, toujours aussi blême. Les propos de Nika revinrent à nouveau à l’esprit de Redemption. Qu’avait-elle découvert ? Rozalia prit son transmetteur, envoyant un énièmmessage :

« Nika, on est au tram’ ! Dépêche-toi !
 -  Je t’ai dit de ne pas y aller ! lâcha une Nika agacée.
 -  Je n’ai pas spécialement envie de...
 -  Le complexe a été piraté ! C’est un piège, merde ! On voulait délibérément conduire les hommes vers les points d’évacuations !
 -  Mais de quoi est-ce que tu... ?!
 -  Il y a tout un tas de ces saloperies dans le complexe scientifique ! Ils ont capturé des Formiens pour les étudier ! »

Il y eut des crachotements, et Rozalia regarda Terry. Nika enchaîna sans qu’elle ait le temps de parler :

« Je suppose qu’ils pensaient que le lien entre les Formiens et leur Annexien serait rompu avec leurs drogues, mais ils se sont trompés. Ces Formiens en cage étaient un putain de Cheval de Troie ! Et je crois que l’équipe qui les a infiltré était contaminée.
 -  Tous les protocoles de sécurité ont été suivis à la lettre ! s’énerva Terry. Ils n’étaient pas contaminés !
 -  C’est qui, ce connard ?!
 -  Comment est-ce que vous...
 -  Il s’appelle Terry. C’est un scientifique. »

Tout en parlant, Rozalia s’avançait vers le tramway, et aperçut alors, au milieu du quai, plusieurs cadavres de soldats sur le sol.

« Qu’il ferme sa grande gueule trancha-t-elle. Il n’y a pas d’autodestruction, ni même de plan d’évacuation.
 -  Et comment tu sais ça ?
 -  Parce que je suis dans la putain de salle de contrôle, merde ! Ils ont tous été tués ! Et j’ai trouvé un boîtier de piratage. Les Formiens ne sont normalement pas capables de manipuler les esprits. Nous n’avons pas affaire à une Horde classique, Redemption.
 -  Ça, je l’avais déjà remarqué...
 -  Non... Ça ne peut être que lui, Rozalia ! Fous le camp du quai, tu n’es pas en... »

Rozalia poussa alors Rinako. Elle posa sa main sur l’épaule, et la poussa. Une seconde après ce geste, une balle siffla sur sa joue, laissant une entaille. La balle s’écrasa sur le sol. Aucun bruit. Rozalia avait perçu une légère ondulation. Un sniper. Qui se tenait en hauteur sur le balcon, et disposait d’un camouflage optique.

« Planque-toi ! »

Redemption courut s’abriter derrière l’escalier. Elle avait vu les corps des soldats, et avait compris qu’ils n’avaient pas été tués par les griffes des Xénomorphes, mais par des impacts de balles. Elle avait ensuite regardé la coursive supérieure, accessible depuis les escaliers. Un camouflage optique était visible si on avait de bons yeux, car il ne faisait pas disparaître la matière. Des trois, Rinako était la femme la plus dangereuse, car sa manipulation de la magie faisait d’elle une guerrière redoutable. Partant de là, il n’était pas difficile de comprendre qu’elle allait se faire tirer dessus.

A l’abri derrière l’escalier, séparée de Rinako, Rozalia vit Terry se recevoir une balle en pleine tête. La balle frappa au-dessus de ses deux yeux, et le docteur s’écroula sur le sol.

« Nika !
 -  J’arrive ! »

Impossible de sortir de cet abri précaire sans se recevoir une balle. Qui était ce sniper ? Rozalia se posa la question qu’elle en eut immédiatement la réponse. Recon. La tireuse d’élite qui avait réussi à revenir de la Horde, en apportant de précieuses informations. Si Nika disait vrai, alors elle avait été manipulée. Mais un tel scénario ne tenait pas debout. Si elle travaillait pour les Formiens, pourquoi aurait-elle averti de l’imminence d’une attaque de Formiens ?

*La seule explication, c’est que Nika ait raison... Bon... Je n’ai qu’à attendre qu’elle débarque... Recon est également dans une situation délicate. Si elle s’éloigne trop, je l’abattrais d’une flèche. Il s’agit juste d’attendre.*

Un vieux proverbe affirmait que ce n’est que quand croit avoir touché le fond que le pire arrive vraiment. Des grognements se firent entendre, et Rozalia soupira. Sur le toit du tram, à une quinzaine de mètres des deux femmes, des Xénos avaient débarqué, et remontaient vers elles :


(http://img76.xooimage.com/files/c/a/9/schema-3511253.jpg)

Soupirant, Rozalia se releva. Outre les escaliers, il y avait aussi de grands panneaux publicitaires, des bancs, mais il fallait commencer par se débarrasser de Recon. La situation semblait assez désespérée. Les deux femmes étaient prises entre le marteau et l’enclume. Les Xénos couraient vers elles, furieux. Rozalia décocha une flèche.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 01 juin 2012, 02:43:35
Jusqu'ici je me maîtrisais difficilement, mais soudain c'est un calvaire de retenir mes pouvoir. Peu de Celkhane pratiquent la magie avec mon assiduité, et comme l'a dit Rozalia Caelestis n'est pas vraiment un endroit pour les magiciennes. Pas étonnant que je n'ait pas reçu d'ordre, en fait personne ne doit savoir que je suis ici. Mes supérieures n'auraient pas pris le risque de me mettre dans un tel environnement. Quant à la situation ç'en est tout simplement trop. La plus grande invasion formienne, quelle bande de cons on a tous été. Des expérimentations aussi près de la Fourmilière ne pouvaient pas finir autrement. Et au lieu d'abandonner le complexe dès le départ le commandement a préféré sacrifié des milliers de vies pour sauver ses éprouvettes.

Nika avait raison et ça me démolit de le penser. Plus j'en entends plus j'ai envie de tuer ce gros pétochard de Terry. D'autant qu'il a le culot de se cacher derrière ses procédures. Les Formiens ça s'étudie à des centaines de kilomètres de leurs nids, avec assez d'explosifs fourrés dans chaque trou pour les désintégrer jusqu'à la dernière molécule ! Tout le monde sait ça, bordel ! Pour me retenir je dois m'accrocher de toute la force de ma volonté à la mémoire de ma mère. Mais je ne suis pas certaine qu'elle se serait retenue à ma place. Tous ces sacrifices alors que Tekhos avait déroulé le tapis rouge à l'ennemi.

Je commence à comprendre ce qu'a pu ressentir le Lieutenant Tetsuhiko face Warren. Bien sûr je n'ai pas eu les détails, toute l'affaire a été classée et enterrée à la vitesse de l'éclair. Et les femmes du Lieutenant ne sont pas bavardes sur le sujet. Mais je sais qu'elle a été manipulée, piégée. La connaissant elle a du se débattre comme une folle furieuse entre les mains de l'ennemi, mais rien n'y a fait. Comme pour nous. En croyant nous sauver nous avons foncé droit dans un piège. Pas d'évacuation, pas d'auto-destruction : nous sommes battues d'avance. Autant s'allonger, fermer les yeux et penser à autre chose en attendant que les Xenos viennent nous mettre en pièces.

" Non... Ça ne peut être que lui, Rozalia ! "

Lui ? Qui, Lui ? Qui ou quoi ? Rien à cirer : où Il est ? Je veux savoir dans quel trou Il se planque ! Je veux pas partir sur une défaite totale ! Quitte à apprendre aux Xenos à parler pour qu'ils crachent le morceau ! Toutes ces bestioles sans âme ni volonté, on ne pourra jamais leur rendre tout le mal qu'elles nous ont fait. Mais Lui, si j'arrive à le toucher : j'arriverai à Le tuer.

Mais je n'ai pas le temps de poser la question que Rozalia me pousse. Un souffle puissant me décolle le tympan et me fait trembler le crâne. Je m'écroule derrière des escaliers. J'ai les oreilles qui sifflent, le cerveau qui se met à enfler, une douleur atroce envahit ma tête. Le quais sombre, la rame, le tunnel qui file dans les ténèbres : tout se met à tourner autour de moi. J'ai peur de tomber au plafond et je n'arrive même pas à me remettre à quatre pattes. Impossible de décoller ma joue du béton.

Soudain Terry se lève. Non, il s'allonge devant moi. Il me fixe, la bouche entrouverte, mais il ne bouge pas. Je reste aussi immobile que lui quelques secondes, avant de trouver enfin ce qui cloche : ce petit trou au milieu de son front. Derrière lui je vois Rozalia accroupie. Elle se relève, et je me demande comment elle fait. Ça tourne comme un tambour de machine à laver. Je me sens affreusement fatiguée, ou plutôt feignante. je suis bien là, allongé sur le béton chaud. Mais je fais un effort pour relever les yeux quand je vois ma compagne d'infortune se mettre à tirer des flèches. Des flèches, dans un bunker, contre des Xenomorphes, des arachnides et autres monstruosités génétiques. C'est complètement con, au moins autant que mon petit pistolet.

Je tends quand même le bras pour essayer de tirer sur les monstres, mais je n'ai pas le temps d'en viser un. Quelque chose vient percuter le bout du canon et le choc m'arrache mon arme. Les monstres n'ont même pas l'air de me remarquer, ils avancent vers Rozalia. Je tends le bras en direction de l'espace qui les sépare encore. Une gerbe de flammes jaillit de mes doigts mais s'évapore immédiatement. Puis une seconde. Allez ! Il faut au moins que j'essaie ! Je le dois bien à tous ceux qui sont morts à la surface, ceux qui se sont sacrifier pour me faire gagner un mètre de plus, alors que j'ai laissé crever ceux qui étaient dans la cage d'escaliers tout à l'heure. Dans l'état où je suis je ne me fais plus d'illusion alors autant lui donner une seconde plus, ou au moins une chance de vivre cette seconde.

Et puis je l'aime bien, Rozalia. Elle a fait l'effort de venir me parler, de me dire ce que j'étais pas sensé savoir. Elle m'a traînée comme un boulet dans ces tunnels infestés de cadavres et des monstres qui les avaient démembrés. Elle est gentille, et... Et puis... Et puis je serre les dents. Cette fois les flammes jaillissent pour de bon, je les sans ramper sur mon corps, se glisser entre mes cheveux comme de minuscules doigts apaisant alors que je fibre soudain de rage. Elle est ma seule piste pour Le retrouver ! Lui ! Le mystérieux mec ou truc ! En tout cas l'Enfoiré qui doit se frotter les mains ou les tentacules de tout ce qu'il a fait subir à l'Humanité ! Ce qu'il lui fait encore !

Perdre Rozalia ou me laisser crever ne sont soudain plus des options. Il faut que je me relève ! Il faut que je me batte ! Un Xeno me fonce dessus mais s'arrête soudain : trop chaude pour lui, la gamine ! Je braque mon bras libre dans sa direction pour le noyer dans les flammes. Je donne tout ce que j'ai, mais ça me réveille plus que ça ne me fatigue. Je tire sur mes nerfs. Ma mère ne s'est pas sagement couchée, ça non. Avec une flèche dans la gorge elle a tenu le temps d'abattre deux adversaires. Depuis le temps qu'on me dit que je suis sa digne fille : c'est le moment de le prouver une fois pour toute.

Propulsant toujours un mur de flammes pour couvrir Rozalia j'arrive à me remettre à genoux, puis accroupie. Soudain j'entends un choc près de moi, je tourne les yeux vers la paroi métallique sous la rambarde de l'escalier. Elle est défoncée, crevée d'un petit trou. Il y a quelque derrière qui me veut ? Mais c'est clairement pas le jour me faire chier ! Le brasier qui m'entoure gagne encore en intensité, tout ce qui m'entoure est voilé, embelli, magnifié par un épais rideau de flammes. Voilà pourquoi je me balade en petite culotte ! Et aussi pourquoi je porte une broche grosse comme mon poing alors que deux têtes d'épingles suffiraient à remplir sa fonction. Un matériaux qui tiens une telle chaleur en restant souple et léger : c'est rare, c'est cher et c'est pas fait pour encaisser les balles.

Au travers des flammes je sens l'air froid du tunnel aspiré par la chaleur. Il tourbillonne, faisant de moi l'œil conscient d'un minuscule cyclone. mais tant que mes flammes respire je respire aussi. Je replie les doigts autour de ma paume gauche. Les flammes de ma main sont comme aspirées, étouffée par le CO2. Elles n'aiment pas. Je tend le bras et je les libère un retour de flammes. Un backdraft qui balaie le quai devant moi pour déferler sur la rame de tramway, les Xenos se font fauchés.

Je profite du souffle pour laisser mourir le brasier qui m'entourait. Après sa douce caresse l'air me semble glacial, presque agressif. Le sol est brûlé autour de moi. Le corps de Terry et ses vêtements ne sont plus qu'un monceau charbonneux à la forme vaguement humaine. Mais Rozalia est toujours en vie. Cette fois c'est elle qui a eu chaud, mais pas trop. Une seconde balle vient crever la plaque de l'escalier à deux doigts de ma tête. Un sniper, sous contrôle ennemi si j'ai bien compris ce qui se disait avant que je ne flanche. Les snipers, même à Tekhos, sont des femmes. la rame et quai sont encore la proie des flammes mais ça ne durera pas, il faut agir vite.

" Faut dégommer cette pute ! "

Je concentre de nouvelles flammes dans mes main, et les étouffe à nouveaux. Ça va faire mal au plafond.

" Plante-la  ! "

Je me retourne me redresse d'un bon, libérant le souffle de ma main droite. L'explosion arrive à me couvrir mais elle n'est pas dissipée que je libère la deuxième... En espérant que Rozalia, elle, ne ratera pas son coup.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 01 juin 2012, 19:14:00
Avec ses flèches, Rozalia n’arriverait jamais à repousser la horde xénomorphe. Ils étaient bien trop nombreux, mais Redemption ne se permit pas de se décourager. Ces monstres n’hésiteraient pas à les tuer s’ils en avaient l’occasion, à les mettre en charpie. La fuite n’était pas une option. Rozalia lâcha de nouvelles flèches. Elle ne mourrait pas sans se battre. Elle n’avait même pas le temps de regarder Rinako, qui avait l’air sonnée, et préférait se concentrer sur les Xénos. Les monstres fondaient sur elles, quand Rinako déchaîna sa colère. Elle semblait entourée de flammes mortelles, et les balança sur les ennemis. Le feu fondit sur les Xénos, et Rozalia fut épargnée, tandis qu’une espèce de mur de feu s’avançait dans le quai, carbonisant les Xénomorphes. Un spectacle impressionnant, qui rappela à Rozalia les agissements de Penelo, quand elle-même utilisait ainsi sa magie ainsi. Penelo rentrait alors, pour reprendre ses propres termes, en « transe ». Une espèce de danse élémentaire, où le feu, la foudre, la terre, les éléments, se déchaînaient.

Repoussés, les Xénomorphes survivants s’enfuirent, mais Rozalia savait que ce n’était que partie remise. Ils reviendraient. L’Annexien qui les dirigeait annihilait en eux la sensation de peur, et ils ne se repliaient que pour attaquer à nouveau. Rinako et Rozalia s’attaquèrent alors à Recon.

« Faut dégommer cette pute ! » lança une Rinako survoltée.

Cette assertion amusa Rozalia, qui se dit que Rinako ressemblait bien plus à Nika qu’elle n’aurait osé l’avouer. Néanmoins, elle n’avait pas tort. Recon était cependant difficile à repérer, et s’amusa à envoyer des grenades. Rozalia lança alors des flèches, atteignant les grenades à la volée. C’était comme du tir au pigeon. Les grenades explosèrent en l’air, provoquant des déflagrations hypnotisantes. Le souffle d’une grenade renversa Rozalia, et les Formiens revinrent alors à l’attaque.

Rozalia les entendit, sentit le sol vibrer. Des pattes. Des milliers de pattes. Elle avait en tout cas cette impression, et regarda vers le tramway. Une armée toute entière affluait vers elles. Les araignées insectoïdes qu’elles avaient affronté à la surface. Fuir n’était plus une option, c’était une nécessité absolue.

« Plante-la  ! »

L’ordre de Rinako fit sortir Rozalia de ses pensées. Elle balançait des boules de feu en l’air, provoquant de violentes explosions, et Redemption se releva. Des portes s’ouvrirent alors en hauteur, livrant passage à de nouveaux Xénomorphes, qui débarquèrent depuis la cachette de Recon, sautant sur les escaliers, avant de frapper avec leurs queues. Rozalia évita une queue de justesse, le bout rebondissant contre la rambarde de l’escalier, mais la queue revint à l’assaut, et la frappa au ventre. Rozalia tomba sur le sol, et le Xéno bondit sur elle, toutes griffes dehors. Rozalia ne songea même pas à fermer les yeux.

*BANG !*

Quelque chose avait explosé à gauche de Rozalia, qui vit le Xéno s’envoler dans des gerbes de sang acide, avant de s’écraser sur le sol. Tournant la tête, elle vit...

« Nika ! »

Armée d’un fusil à pompe, Killer Boom avait ouvert le feu presque à bout portant, soufflant le Xénomorphe comme un fétu de paille. Rozalia soupira, restant allongée.

« Tu as mis le temps !
 -  La cavalerie arrive toujours en retard, ma belle. C’est plus héroïque !
 -  La cavalerie ?! »

Depuis les portes latérales, Rozalia vit alors de nombreux soldats jaillir, ouvrant le feu sur les Xénomorphes.

« Flinguez ces enfoirés ! » hurla alors une voix que Rozalia reconnut entre mille.

Ashley Williams. Le Lieutenant débarquait avec tout un bataillon. Les balles se mirent à pleuvoir, et Nika agit également, ouvrant le feu avec ses chevrotines sur les Xénomorphes. Soupirant, Rozalia se releva, voyant des jets de feu émanant de lance-flammes, des mitrailleuses cracher des salves mortelles sur les monstres. Surpris, les Xénos tentèrent vainement de se battre, et l’un d’eux bondit vers Ashley, qui visa soigneusement, et vida son chargeur sur sa gueule, l’envoyant s’écrouler sur le sol. Assez rapidement, les soldats éliminèrent les Xénomorphes, mais Rozalia constata que Recon avait réussi à s’enfuir.

Les soldats n’eurent toutefois pas le temps de se féliciter, car chacun pouvait désormais entendre le grondement qui enflait depuis les profondeurs du métro.

« Il faut foutre le camp ! Soldats, dans le tram’, vite ! hurlait Ashley. On évacue ! »

Les soldats obtempérèrent, se ruant vers le train.

Dans les profondeurs de la ligne de métro, les pattes se rapprochaient. D’ici quelques minutes, tout le bunker risquait d’être submergé.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 03 juin 2012, 14:10:24
Le peu de répit que je nous ai gagné ne va pas servir à grand-chose : de nouveaux Xenomorphes arrivent, et de la direction du sniper. Ils cavalent le long des passerelles et des rampes pour me foncer dessus. L'un d'eux bondit dans ma direction et je n'ai que le temps de mes jeter en arrière pour l'éviter. Du coin de l'œil je vois Rozalia se faire balayer par un coup de queue. Je ne me suis pas redressée qu'un monstre fond sur elle. Cette fois je ne peux rien pour elle.

" Rozal... "

Le monstre est fauché en vol, coupé en deux par Nika. Cette sale bêcheuse ! Je suis tellement contente de la voir que je voudrais la prendre dans mes bras, mais dans mon état je risquerai de la transformer en torche humaine. Soudain des griffes l'enserrent les bras et me plaquent face au sol de béton. Je me tortille des pieds à la tête et ça me sauve. La langue d'un Xenomorphe vient écraser une mèche de mes cheveux, je l'ai sentie frôler mon oreille. Le sursaut de panique me fait littéralement exploser.

La créature s'échappe en geignant, non sans me laisser quelques entailles aux bras en guise de souvenir. malgré tout ce qui s'est passé depuis ce matin, c'est la première fois que je suis blessée. La première fois qu'une de ces horreurs arrive à atteindre ma chair. L'instinct est sans appel face à ce genre d'agression. Soudain tout s'efface, les notions de mesure ou raison disparaissent purement et simplement. Ma vie est menacée et c'est tout que mon esprit est capable de comprendre. L'espace d'un instant je deviens un animal aux aboies, aussi agressif que les Xenomorphes qui déferlent sur moi.

Mais eux n'ont que crocs, griffes et dards. Moi j'ai l'air et le feu. Je ne réfléchie même pas au point de me dire que le sniper qui me menaçait il y a une minute aurait déjà du m'abattre. Je bondit droit entre les escaliers, déversant mes flammes agitées par le peu de souffle que j'arrive à tirer de l'air du tunnel. Je reprends pied au milieu d'une masse chaotique de monstres paniqués. S'ils se jetaient tous sur moi ils n'auraient aucun mal à m'abattre, mais eux non plus ne pensent pas aussi loin.

Soudain la tempête éclate dans mon dos. Des tirs, des rafales, le rugissement caractéristique du gaz enflammé craché par des lance-flammes. Un gros renfort que je n'hésite pas utiliser en faisant tournoyer les vents. Les Xenos se tournent à peine vers moi que je bondis à nouveau pour les laisser éclater au sol sous l'effet de la chaleur. Portée par l'air brûlant j'attrape la rambarde de la passerelle. Le tireur était là, une porte grande ouverte face à moi doit être sa voie de repli.

L'arrivée des renforts m'a remis les idées en place, mais juste assez pour que j'y repense à deux fois. J'ai bien envie de foncer tête baisser par cette porte et advienne que pourra. Mais c'est sans doute la pire idée à suivre. Je suis encore capable de faire des ravages mais pas de me contrôler, ou de me montrer assez prudente pour traquer une ombre dans des tunnels aussi obscurs. Je dois me reprendre, je dois me calmer. En baissant les yeux je réalise à quel point j'en suis encore loin.

 La rambarde métallique est chauffée à blanc, elle commence déjà plier sous mon faible poids. Je baisse les yeux vers le tapis de carcasses éclatées et d'acide enflammées en dessous de moi. Si je n'avais pas le feu pour filtrer tout ça je serais en train de suffoquer dans les vapeurs toxiques. J'ai besoin de calme, et surtout d'air frais. Un dernier regard au couloir sombre et je me jette en arrière. je n'ai aucun mal à rejoindre le quai où les soldats finissent de disperser les Xenos.

C'est plus respirable ici, l'air froid du tunnel m'aide au moins à maîtriser le feu qui m'enserre comme une seconde peau. Et alors que je fais quelques pas nerveux pour finir de reprendre contenance, je panique à nouveau.

" N'approchez pas ! "

Un soldats portant sur le casque la croix rouge des médecins. Il a vu mes entailles et a voulu me porter assistance. Moi je voulais simplement lui faire signe en le prévenant, mais je n'ai pas pu retenir une dernière gerbe de flammes. Au moins il n'est pas touché. Peu de gens comprenne ce que je ressens au quotidien. Les autres soldats n'ont qu'à poser leurs armes, moi j'ai le doigt sur la gâchette à chaque seconde. Quand je tremble aucune sécurité n'empêche le coup de partir. À moins d'un mètre près j'aurais peut-être fait une victime dans nos rangs.

" Désolée... "

Je continue de marcher, m'efforçant de me détendre et de trouver du soutien autour de moi. Rozalia est encore entière, Nika s'en est tirée et a amené des renforts. Même le Lieutenant Williams est là, toujours aussi inébranlable. Je ne risque plus rien, la menace est écartée pour un petit moment.

" Il faut foutre le camp ! Soldats, dans le tram’, vite ! On évacue ! "

Les autres filent se tasser dans le wagon. Je respire profondément. Je ne peux pas les suivre si je ne me calme pas, et ils ne peuvent pas m'attendre sans mettre leur vie en danger. Si je suis encore trop tendu quand le dernier passera la porte : je filerai dans les couloirs sans leur laisser le temps de me poursuivre. Je ne veux pas en arriver là, ça non, mais le quai se vide et je continue de bouillonner. Le cauchemar n'en fini pas.

Soudain je me fige. Quelle conne je fais ! À force de jouer les grandes j'ai encore oublié que je ne le suis pas tant que ça. Je détache ma broche, l'active et la porte à mon oreille, fermant les yeux pour mieux me laisser aller. Quand une petite fille fait un gros cauchemar, qui mieux que maman peut la réconforter en lui chantant une berceuse ? Ça me rend triste, ça me fait mal d'entendre ta voix. Tu me manques tellement ! je regrette presque d'avoir empêché tout ces monstres de m'envoyer te rejoindre.

" Sergent ! "

La voix du Lieutenant Williams m'arrache à ma douloureuse rêverie. Je suis la dernière sur le quai, mais je pense pouvoir les suivre sans transformer le wagon en fourneau. J'éteins le lecteur de ma broche et la remet en place en rejoignant le tramway. Puis on démarre. Le toubib est encore méfiant de la frousse que je lui ai faite, mais il vient bander mes entailles en disant qu'elles sont superficielles. Bonnes nouvelle, mais je suis quand même au bord des larmes.

Je ne peux plus cachée que je suis trop jeune pour tout ça. J'ai besoin de quelqu'un qui me prenne dans ses bras, juste un petit moment. Rozalia serait sans doute d'accord, mais c'est justement pour ça que je ne lui demanderai pas. J'ai honte rien que d'y pensé mais je veux une soldate, quelqu'un qui ressemble à ma mère. Une râleuse, en combinaison avec une arme à feu. Ne pouvant pas imposer ça au Lieutenant Williams ça ne me laisse qu'une option.

Je viens me planter devant Nika, le temps d'hésiter encore un peu. Et je passe les bras autour d'elle pour me coller contre son corps. Mon cœur bat tellement vite et fort. Je voudrais m'excuser, mais j'ai peur de sangloter si j'ouvre la bouche.

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 03 juin 2012, 21:00:01
L’enfer approchait. Avec des milliers de pattes. A l’arrière du train, des soldats activaient de puissants projecteurs, et on pouvait voir une marée noire s’avancer. Le bunker était perdu. Il restait encore des troupes isolées dans le bunker, mais on ne pouvait désormais plus rien faire pour eux. Des renforts viendraient sans doute plus tard pour tenter de reprendre le bunker, mais, pour l’heure, il fallait surtout fuir. A l’avant du long train, plusieurs soldats mettaient en marche les machines, faisaient chauffer les moteurs, tandis que Rinako, perdue, restait sur le quai. Elle avait visiblement du mal à contrôler sa magie, et triturait sa broche.

« Ils approchent ! Il faut foutre le camp ! Vite ! » lâcha un soldat.

Ceux à l’arrière commençaient déjà à ouvrir le feu, fauchant les insectes géants les plus avancés, et le train commençait à démarrer. Les portes se refermèrent, mais Rinako était toujours sur le quai ! Rozalia vit toutefois que le Lieutenant Williams avait coincé la fermeture automatique des portes avec son fusil d’assaut. Rinako sembla alors se réveiller, et courut vers eux. Elle se faufila dans le train, et les portes se refermèrent, tandis que le train se mit à filer dans l’obscurité réconfortante du tunnel.

« Arrivée estimée dans environ vingt minutes, Lieutenant !
 -  Repos, soldats ! » ordonna Ashley.

Rozalia était assise sur l’un des sièges bleus du train qui filait dans un immense tunnel. Nika, elle, était contre le mur, quand Rinako s’approcha d’elle. Nika décroisa les bras, et eut alors la surprise de sa vie, quand la petite Celkhane alla se coller contre elle, lui faisant... Un câlin. Rozalia avait remarqué que Rinako était psychologiquement à bout. Sans rien dire, Nika posa une main sur la tête de la Celkhane, et caressa ses cheveux. Ashley les regardait silencieusement, et son regard se tourna ensuite vers Rinako :

« Vous ne faites pas partie de l’armée tekhane... » lâcha-t-elle sur un ton réprobateur.

Redemption aurait pu nier, inventer tout un tas d’histoires plus ou moins crédibles, mais il lui suffit de regarder Ashley pour rejeter cette idée. Elle ne le montrait pas, mais elle était aussi épuisée que Rinako, et n’avait nullement envie de se livrer à une joute verbale.

« En effet, répondit-elle simplement.
 -  L’usurpation d’identité militaire est un délit susceptible d’une peine d’emprisonnement les sermonna Ashley. La procédure standard exige que je fasse un rapport à mes supérieures et que je vous arrête, mais... J’emmerde la procédure. »

Nika eut un léger sourire, et entreprit de s’asseoir. Elle glissa une main sur l’une des jambes de Rinako, et s’en servit pour la soulever, la faisant atterrir sur ses cuisses, enfouissant la tête de la Celkhane contre son cou. Il y avait autour d’elles plusieurs soldats, qui les observaient silencieusement de temps en temps, avant de parler entre eux, ou d’essorer leurs armes.

« Tu as du avoir peur, ma belle lança Nika à voix basse. J’aimerais te dire que ce bunker n’est pas fait pour les fillettes, mais, en réalité, je crois que ce que tu as vécu n’est fait pour personne. »

Nika faisait preuve d’une douceur inattendue. Killer Boom était loin d’être une grande psychologue, mais elle savait quand faire la pitre, et quand se calmer... Elle faisait ainsi preuve d’une agréable tendresse envers Rinako.

« Mais je dois admettre que tu t’en es sortie comme une chef... Tu dois être la fierté de l’armée celkhane... »

Ashley cessa de regarder ce spectacle, reprenant sa conversation avec Rozalia :

« Qui vous envoie ?
 -  Ni Ashnard, ni Nexus... En fait, nous n’appartenons à aucune puissance étatique. Nous sommes... Une bande de mercenaires indépendants agissant pour notre propre compte.
 -  Voyez-vous ça... » lança une Ashley sceptique.

Rozalia se releva, et regarda à travers l’une des vitres en croisant les bras.

« Je me fous que vous me croyez ou pas. Nous avons un ennemi commun.
 -  Les Formiens, je sais...
 -  Non. »

La voix venait de derrière Ashley. Elle émanait de Nika, qui n’avait pas hésité à la couper. Ashley se retourna vers elle, pour lancer :

« Pardon ?
 -  Les Formiens sont manipulés reprit Nika. Et je pense que votre armée soupçonnait quelque chose... Ceci explique pourquoi les bunkers souterrains comprennent des complexes scientifiques et des données de recherches où des scientifiques travaillaient sur les carcasses de Formiens capturés.
 -  De quoi est-ce que vous parlez ?! »

Rozalia répondit alors, enchaînant sur autre chose, tandis que le train continuait à avancer :

« Il y a quelques mois, Tekhos a été victime d’une série d’accidents menés par des robots militaires, entre autres. Les rapports officiels ont attribué ces accidents à...
 -  ...Des dysfonctionnements liés à l’intelligence artificielle et aux algorithmes de fonctionnement, la coupa Ashley. Je connais ces faits divers. Quel est le rapport avec... ?!
 -  Il ne s’agissait pas de simples accidents, mais des agissements d’une organisation criminelle souterraine qui visait à affaiblir Tekhos. »

Rozalia parla, sans évoquer tout. Elle leur parla d’un complexe souterrain dissimulé sous Tekhos, qui avait été financé par divers capitaux : un groupement industriel tekhan spécialisé dans le domaine militaire, ExCorp, et l’Empire d’Ashnard. Redemption ne parla pas du S.E.R.F., cette organisation robotique militaire tekhane qui les avait assisté dans cette opération difficile.

« Les Ashnardiens agissaient pour tenter de s’emparer des recherches militaires tekhanes afin de renforcer leurs armées. Quant à ExCorp, il agissait avec le soutien de quelques sénatrices pour obtenir des contrats juteux de la part du gouvernement. Ce qu’ils ignoraient, c’est qu’ils étaient manipulés par quelqu’un d’autre. Un individu obscur et mystérieux qui les utilisait pour provoquer la destruction de Tekhos Metropolis. »

Le train continuait à avancer, et Rozalia avait monopolisé toutes les conversations. Bras croisés, Ashley l’écoutait. Cette histoire était bien trop complexe pour être un simple canular.

« Toute cette histoire a été classée secret-défense et enterrée. Le complexe a été démantelé. Il y avait dedans une usine de clonage, mais aussi d’autres choses. Nous n’avons pas pu tout explorer, mais, avant de partir, et avant que les escouades tekhanes ne débarquent pour s’occuper du complexe, nous avons eu le temps de télécharger tout un tas de données.
 -  Une minute, une minute... lança Ashley. Admettons que je crois à votre histoire digne d’un mauvais film d’espionnage. Qui est ce type ? Celui qui aurait à la fois réussi à manipuler ExCorp et les Ashnardiens...
 -  Je ne sais pas... Tout ce que nous avons de cet homme se compose d’images et d’enregistrements vidéos... Même pas un nom. Ce dont nous sommes sûrs, c’est que c’est un télépathe extrêmement puissant, qui a utilisé le complexe de recherche pour utiliser des machines afin d’amplifier ses pouvoirs psychiques.
 -  Nous l’appelons Mastermind, précisa Nika, à défaut de lui trouver un autre nom... »

Cette fois-ci, Ashley se permit un rire moqueur :

« Mastermind ? Et puis quoi encore ?! Je crois que vous n’êtes que des terroristes qui se sont infiltrées dans notre armée ! »

Rozalia soupira, et Ashley avait sorti son arme. Elle n’avait visiblement pas cru son histoire. A sa place, Rozalia aurait toutefois sûrement réagi de la même manière.

« Vous êtes en état d’arrestation ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 03 juin 2012, 23:43:59
Je pensais qu'elle ne saurait pas quoi faire, qu'elle allait soupirer ou râler, voir même me repousser. Mais Nika fait preuve d'une tendresse et d'une douceur qui me surprendrait presque, bien plus grande que quand elle elle m'a soignée en arrivant au bunker. Elle prend même dans ses bras pour m'asseoir sur ses genoux. Ce n'est plus d'une fillette que j'ai l'air mais d'un bébé, il ne manquerait plus que je mette à pleurer pour un biberon. Ça doit faire jaser dans le wagon, mais je m'en cogne. Je suis tellement bien, serrée contre elle. Le trajet jusqu'au prochain bunker va durer une vingtaine de minutes et je m'en mords les doigts : je voudrais rester comme ça pendant des heures.

Nika me dit encre quelques paroles réconfortante alors que je me blottie contre elle, les yeux fermés.

" Merci, Nika. "

À moins d'un mètre c'est visiblement l'heure des comptes. Je préfèrerais faire la sourde oreille, mais pour sortir de ce piège j'ai intérêt à me tenir au courant. Je profite tant que je peux des attentions de Nika en les écoutant, elle et Rozalia, mettre le Lieutenant Williams au parfum. Que les deux invitées-surprises soient des indépendantes n'a rien de bien surprenant. Qu'elles aient été mêlées aux troubles survenus à Tekhos il y a quelque temps, au fond, ne risque pas de me faire tomber des genoux de Nika. Mais très vite ça devient plus intéressant, beaucoup plus, à telle point que je rouvre les yeux.

Complots, manipulations, Ashnard, Excorp, des sénatrices véreuses... Mastermind. Je laisse Nika sentir un frisson de rage, d'autant plus irrépressible que je goûtait un détente largement méritée. D'ailleurs je ne suis pas la seule à m'énerver : la tension monte entre Williams et les deux "étrangères". Je finis par me relever, non sans remercier Nika d'un sourire affectueux. Je préfère ne pas rester dans leurs pattes si ça se met à gueuler. Je vais m'adosser à la paroi juste à temps pour voir Williams se moquer de leur histoire.

Normal, après tout, c'est plutôt tiré par les cheveux dans le genre. Mais après ce que j'ai vu et entendu, je préfère faire confiance à ces deux femmes qu'aux soldats que Tekhos envoie à l'abattoir au pas de l'oie. J'ai le cerveau qui tourne à fond, si Nika et Rozalia doivent choisir entre se rendre ou combattre, je ne sais pas ce qu'elle vont choisir. Et personne ne pourra les soustraire à ce choix... Sauf moi.

" Vous êtes en état d’arrestation ! "

Je réagis au quart de tour en attrapant Nika par son poignet armé, et en la fixant dans les yeux.

" Range ton arme ! "

Je n'ai pas parlé fort, mais c'était bien un ordre. Pourvu qu'elle comprenne et qu'elle rentre dans mon jeu. Rozalia est plus mesurée, je pense qu'elle ne forcera pas à en rajouter. Mais pour la femme aux lunettes de soleil, et malgré toute le réconfort qu'elle m'a apporté, il faut que j'enfonce le clou.

" Oublie pas pourquoi on est là.
- On ? Vous êtes avec elle ? "

Il y en a au moins une qui commence à marcher. Je tourne la tête et lève les yeux vers le Lieutenant Williams. Ça me fait mal au cœur de bluffer une femme pareille, une grande sœur d'arme, mais je n'ai pas vraiment le choix. Moi je crois à ce qu'elles disent et je ne suis pas décidée à laisser le règlement nous mettre en danger.

" Non, mon Lieutenant. Je fais partie de l'armée celkhane. On m'a détachée comme agent de liaison.
- Sans vouloir vous manquer de respect, sergent, vous êtes...
- Trop jeune ? Trop inexpérimentée ? Trop fraîche dans les rangs ? Trop instable ?
- Entre autre. "

Elle a l'air d'hésiter, ou du moins elle ne donne pas l'ordre de m'arrêter aussi. Quitte à bluffer autant miser gros.

" Justement, mon lieutenant. Je débarque, personne ne sait qui je suis ou de quoi je suis capable. Plusieurs sénatrices sont mouillée avec Excorp. cette mission n'est pas officielle. En fait vous n'auriez même pas du savoir qu'on était là, ou plutôt pourquoi. Mais Rozalia peut pas s'empêcher de dire la vérité : c'est compulsif. "

Désolée ma belle, c'est pour sauver vos fesses. Enfin nos fesses, parce que maintenant je suis dans le lot. Je pousse encore au lieu de laisser à Ashley l'occasion de réfléchir.

" Mastermind a trop de ramifications pour qu'on suive les canaux habituels. Le Conseil ne peut se fier à personne pour lui régler son compte, parce que personne ne peut se fier au Conseil. Je suis chargée d'une mission et ces femmes sont sous mes ordres. De fait on ne dépend pas de votre hiérarchie, donc si on ne représente pas une menace directe vous n'avez pas autorité pour...
- Je sais jusqu'où va mon autorité, sergent ! Et si vous voulez de la menace directe n'oubliez qu'on vient de perdre un bunker fortifié en moins de vingt minutes ! Même avec une brèche dans les murs aucune horde n'aurait pu y arriver sans une aide interne ! Et vous êtes les seules inconnues ici ! "

Elle commence à gueuler. Quitte ou double. Tant pis si ça foire et que je me paie un rapport négatif. De toutes façons, maintenant que j'ai commencé à l'ouvrir c'est réglé. Si je ne gagne pas je me fait virer de l'armée. Finalement Nika me devra bien ma première cuite, au moins. J'entrouvre la bouche pour surenchérir, donc tenter de gueuler plus fort qu'elle. Mais soudain un détail me frappe. Une aide interne, le sniper du quai. Je balaie rapidement les visage autour de moi, tout le monde nous regarde dans le wagon, prêt à nous braquer ou nous maîtriser.

" La sorcière qui était avec nous dans le monte-charge, celle avec le fusil de précision.
- Recon ?
- Elle n'est pas là, vous avez des nouvelles ?
- Non, pourquoi ?
- Parce que j'en ai pas depuis qu'on est sorties du monte-charge. Une sniper nous a attaquées sur le quai. Elle a tué un civil, elle failli me tuer et elle a détalé quand vous êtes arrivés... Et les Xenos lui ont foutu une paix royale. "

Ça c'est de l'aide interne. En tous cas j'espère que ça suffira à la convaincre.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 04 juin 2012, 18:21:00
Lorsqu’Ashley annonça que les deux femmes étaient « en état d’arrestation », la tension grossit encore de quelques crans dans le wagon. Les soldats s’étaient relevés, et Nika avait inconsciemment porté la main à son arme, lorsqu’elle entendit la voix de Rinako, sèche et autoritaire, qui lui attrapait le poignet :

« Range ton arme ! »

Surpris, Nika tourna la tête vers elle. Il fut une époque où c’était elle qui aurait prononcé cet ordre. Nika comprit que Rinako avait un plan, une stratégie quelconque, et elle relâcha la main de la crosse de son arme. Rozalia, elle, n’avait pas bougé. Bras croisés, elle fixait le Lieutenant, comme si elle faisait face à la crise d’une gamine. Rinako parla alors, inventant l’un des plus gros mensonges que Rozalia ait entendue depuis quelques mois. Une histoire comme quoi elles seraient toutes les trois des agents répondant d’une autre hiérarchie, en mission secrète. Dit comme ça, c’était excitant, et Rozalia resta silencieuse, tout comme Nika.

Après l’évocation de Recon, il y eut un instant de flottement. Ashley jaugeait Rinako du regard, et finit par ranger son arme.

« Soldats, sortez de ce wagon glissa-t-elle alors à ses armes.
 -  Mais, Lieutenant... tenta de protester l’un des hommes.
 -  C’est un ordre ! »

Surpris, les soldats obtempérèrent, et les laissèrent seules.

*C’est l’heure de la partouze ?* faillit demander Nika.

Cette réflexion ne traversa jamais ses lèvres. Ashley attendit que les hommes s’éloignent, et croisa les bras en regardant la magicienne celkhane.

« Vous êtes talentueuse, Sergent. Votre histoire était convaincante, mais vous avez encore besoin d’expérience pour savoir mentir comme il le faut. Je suis convaincue que, si je disais à votre Conseil que vous vous trouvez au milieu d’une horde formienne, les Celkhanes nous ordonneraient de vous rapatrier sur Caelestis, plutôt que de vous perdre. »

Rozalia se rappelait que Rinako lui avait dit qu’elle n’était pas là en mission officielle, mais avait rejoint le mouvement. Les Celkhanes utilisant la magie à ce niveau étaient bien trop rares pour qu’on les laisse courir dans la liberté. Rinako avait sûrement eu une période de permission, qu’elle avait décidé de tirer à profit en allant massacrer du Formien. Nika se fit également la même réflexion, ce qui l’amena à dire à voix basse :

« Il faut vraiment qu’on se fasse une cuite, un de ces quatre... »

Ashley la regarda en haussant un sourcil interrogateur, et décida manifestement de ne pas tenir compte de cette remarque, puisqu’elle enchaîna en parlant d’autre chose :

« A ma connaissance, les Formiens n’ont pas le pouvoir de conditionner nos esprits. Or, Recon a toujours été un excellent soldat. Je ne peux toutefois pas me fonder sur des allégations et des suppositions. Bien des choses peuvent expliquer pourquoi les Formiens n’ont pas attaqué Recon, et qu’elle soit leur alliée est la dernière de ces hypothèses envisageables. »

Williams semblait aussi têtue qu’une mule, et Rozalia se décolla du mur, commençant à marcher au milieu du wagon.

« J’ignore quelles sont les motivations de ce Mastermind, et, à dire vrai, je ne pensais même pas qu’il était impliqué. C’est Nika qui avait des doutes. »

Les regards convergèrent alors vers l’intéressée, qui remettait ses lunettes en place. Elle avait caressé les branches, envoyant en toute discrétion un signal vers leur base. Ashley se retourna vers Nika, et lui posa donc une question assez logique :

« Et sur quoi vos doutes se fondaient ? »

Nika regarda à tour de rôle les trois femmes, comme si elle réfléchissait à sa réponse, avant de tout simplement avancer :

« Sur les informations que nous avons recueilli, tout simplement. Les données concernant les Formiens ont été analysées, et montraient que Mastermind s’intéressait beaucoup à tout ce qui traite de l’hypnose, du conditionnement mental, de la télékinésie...
 -  ...Ou, plus simplement, du lien qui unit l’Overmind à la Fourmilière Galactique... »

Une nouvelle voix venait de jaillir du corps de Nika, faisant froncer les sourcils d’Ashley. Soupirant, Nika caressa à nouveau ses branches, afin d’amplifier la portée du signal. La voix était crachotée.

« Je vois... Vos lunettes ne sont pas là pour votre vue... nota Ashley.
 -  Je suis Brainstorm. Rassurez-vous, je ne suis pas une IA, mais une humaine qui s’adresse à vous depuis des centaines de kilomètres par le biais de ces lunettes spéciales. J’espère que la qualité du son n’est pas trop mauvaise, le signal n’est vraiment pas fameux... »

Ashley grogna, ne pouvant s’empêcher de la railler :

« Brainstorm, Mastermind... Mais quel est celui qui est chargé de vous trouver des surnoms ?
 -  Moi, lança Nika en levant la main.
 -  Pourquoi ça ne me surprend pas ?! »

Nika ne répondit pas, et ce fut Ryouka, alias Brainstorm, qui parla, revenant au sujet. Le temps commençait à leur manquer. Le train approchait du bunker, et il valait mieux réussir à convaincre Ashley. Rozalia n’avait nullement envie de finir en prison.

« C’est moi qui ait analysé les données récupérées dans la base souterraine. A vrai dire, je continue encore à les analyser. Elles sont cryptées, complexes, et surtout volumineuses...
 -  Viens-en aux faits la coupa Nika.
 -  Les... ? Ah oui, oui, bien sûr ! Les faits ! Et bien, j’ai découvert que Mastermind s’intéressait de très près à la Fourmilière, aux Formiens, et à la manière dont l’Overmind dirigeait une si grande structure. Ce lien psychique fascinait notre homme, et il avait lu tous les livres traitant de la question.
 -  Et ? » demanda Ashley, impatiente.

Rozalia songeait qu’Ashley et Nika se ressemblaient au moins sur un point : les divagations de Ryouka, son habitude à faire des digressions, leur tapait tous les deux sur le système. Oui, il y avait entre elles un certain nombre de points communs. Plus Rozalia y réfléchissait, et plus cette évidence s’imposait à elle.

« Mastermind désire détruire Tekhos. J’aimerais me dire que c’est par pure haine envers la société tekhane, parce qu’il est un homme et ce genre de choses, mais je crois que ses motivations sont encore plus complexes. Le complot ashnardo-tekhan était son plan A ; je pense que les Formiens sont une espèce de plan B. Son objectif est de supplanter l’Overmind, de prendre sa place, et d’envoyer l’intégralité de la Fourmilière attaquer Tekhos. »

Un silence de marbre s’abattit suite à cette révélation. Ashley fut la première à parler :

« C’est ridicule, aucun humain ne peut...
 -  J’ai de grands doutes sur la dimension humaine de Mastermind. J’ignore ce qu’il est, mais je suis maintenant plus ou moins convaincue que ses capacités sont trop élevées pour qu’il soit originaire de Terra.
 -  Alors quoi ? C’est un Formien ?
 -  Non plus. Mais l’existence de la Fourmilière nous démontre que nous ne sommes pas seules dans la Galaxie. Nous ignorons quasiment tout de la Fourmilière : sa composition exacte, et, surtout, son point d’origine. Il n’est pas impossible de penser que la Fourmilière ne soit qu’un avant-poste d’un Empire galactique avancé qui a été envoyé sur Terra pour la coloniser en quelques mois.
 -  Vous voulez dire que Mastermind serait une sorte de successeur à l’Overmind ? C’est du grand délire !
 -  J’ai d’autres théories, mais, ce dont je suis sûre, c’est de ce qu’il veut faire. Ses motivations, en revanche, ne sont écrites nulle part. Mastermind se trouve dans la Fourmilière, et il se fait passer pour un Annexien. Il a attaqué Tekhos pour bien des raisons : vérifier la solidité de son lien pour commencer, mais aussi pour impressionner le reste de la Fourmilière. Il est comme un virus, et il est probable qu’il a conditionné Recon pour les mêmes raisons. S’il a réussi à conditionner l’esprit aussi inébranlable de cette femme, alors il est capable de manipuler n’importe qui. Pensez au nombre élevé de Tekhanes qui sont, chaque année, capturées par la Fourmilière. Pensez à ces Formiens neutres qui viennent dans Tekhos. Chacun d’eux est potentiellement un traître, probablement sans même le savoir. »

La perspective semblait légèrement paranoïaque. Ashley posa alors une autre question :

« Le conditionnement... Comment s’y prend-il ?
 -  Les esclavagistes ont des méthodes primitives pour conditionner et dresser leurs esclaves. Ils cherchent à annihiler leur volonté, à en faire des loques humaines. Mastermind s’y prend différemment. Comme vous le savez, la plupart des activités centrales de notre esprit sont inconscientes. Mastermind est sur ce point un génie effrayant. Il plonge ses victimes dans une espèce de coma prolongée, et s’infiltre dans les profondeurs de leur inconscient. Néanmoins, Recon est un prototype. Jamais il n’avait auparavant essayé à ce point de modifier les pensées d’un individu.
 -  Soit... Alors, tout ça, c’est de la faute de Recon...
 -  Pas uniquement. L’armée tekhane n’était pas totalement ignorante, et les Formiens que Killer Boom a trouvé dans le complexe scientifique du bunker signifie que vos supérieurs savent qu’il se passe quelque chose d’anormal dans la Fourmilière. Peut-être devriez-vous leur parler pour obtenir des informations supplémentaires... Dans tous les cas de figures, ces Formiens capturés l’ont été volontairement, et ont permis à Mastermind de voir l’intérieur des bunkers, les défenses, les installations. »

Ashley eut un nouveau soupir. Tout reposait sur elle. Ferait-elle confiance aux explications tortueuses de Ryouka ? Elle secoua la tête, puis haussa les épaules.

« Votre histoire est délirante, mais certains faits sont indiscutables. Que ce soit clair : je ne vous fais nullement confiance. Mais il y a effectivement des trucs louches. Je ne promets rien, mais je vais essayer d’obtenir des informations. En attendant, vous êtes toutes les deux sous l’autorité, et sous la responsabilité du Sergent Yukimitsu. »

Un retournement de situation inattendu. Ashley se retourna vers Rinako.

« Nous jouons gros. Ce que je fais est passible de la cour martiale, mais j’ai besoin d’en savoir plus avant de savoir si je dois appeler vos supérieures pour qu’elles vous rapatrient, ou vous faire confiance. Pour l’heure, vous resterez avec moi. Si vous faites un seul truc suspect, vous finissez en cellule. Compris ?! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 04 juin 2012, 20:25:18
Quand le Lieutenant Williams fait sortir tout le monde, je sens qu'elle n'est pas convaincue. Mais elle laisse à Nika et Rozalia une chance d'approfondir. Elle prend aussi le temps de me remettre à ma place, très gentiment vu les circonstances. Je baisse les yeux, tout penaude.

" Pardon, mon lieutenant. "

C'est ça l'armée : quand on se fait attraper on assume, on ne se chercher pas d'excuses. La petite invitation de Nika me met encore plus mal à l'aise, même si je suis contente de l'entendre. Depuis l'alerte dans le bunker je ne peux pas m'empêcher de penser que cette mission sera sans doute la dernière. Au moins quelqu'un fait penser qu'on pourrait s'en sortir. On était des milliers à la surface, voir des dizaines de milliers. Dans ce tramway il ne doit pas y avoir cinquante personnes. Peu importe combien on en tue, les Formiens reviennent toujours plus nombreux. Le calcul est vite fait.

En tous cas c'est le moment de fermer ma grande gueule et d'écouter sagement le briefing. J'ai gobé toute cru l'histoire de Mastermind par prudence. Mais ce que j'entends me colle tellement la trouille que je voudrais revenir au point de vue de Rozalia et me dire que c'est farfelu et alarmiste. Mastermind veut décapiter la Fourmilière, prendre la place de l'Overmind et supplanter Tekhos dans un même temps. Et jusqu'ici il s'en sort très bien. Mais que la Fourmilière ne soit qu'une tête de pont et qu'une intelligence supérieure ait envoyé Mastermind pour prendre le commandement des troupes : ça c'est trop.

On s'en sort déjà pas avec un Overmind, alors s'il y a encore quelqu'un au-dessus autant dire qu'on cavale pour rien. J'essaie de laisser ce point de côté. Il y a d'autres explications possibles. Si je continue à me focaliser sur le pire, vu le niveau, toutes cuites et tous les câlins du monde ne suffiront pas à me remonter le moral. Déjà qu'après le quai rien ne peut contredire leurs théories sur les agents dormants...

Je respire et je serre les poings pour m'empêcher de trembler. Après tout ça pourrait pas être pire. Une crevette mutante de la taille d'un soleil pourrait venir manger Terra, ce ne serait ni plus flippant ni plus incroyable... Quoique... Non, vraiment pas. Et finalement il y a un point positif : maintenant que je sais à quoi m'en tenir je pourrais mieux l'encaisser. Reste espérer que le prochain bunker est encore sécurisé, et à trouver un plan pour faire sortir Mastermind de la Fourmilière. Peu importe d'où il débarque et ce dont il est capable, le plan ne change pas : lui éclater la cervelle.

Finalement Williams nous laisse le bénéfice du doute, au moins le temps de se renseigner. Et elle...

" Hein ?! "

Les yeux grands ouverts par la surprise, je n'ai pas été capable de mieux que lâcher ça comme une débile. Elle place les deux mercenaires sous ma responsabilités ? Elle est folle ou quoi ? Elle compte sérieusement sur moi pour cadrer ces deux femmes ? Quoi qu'il se passe je pense que Rozalia m'écoutera un minimum. Mais Nika...

" Si vous faites un seul truc suspect, vous finissez en cellule. Compris ?!
- À vos ordres, mon lieutenant ! "

Je ne sais pas pourq... En fait si, je sais exactement pourquoi je la sens mal. Si le Lieutenant Williams demande confirmation pour ne serait-ce que la moitié de ce qui s'est dit dans ce wagon : on est cuites, et elle avec nous. Rozalia et Nika vont finir au trou, ou à l'asile. Et dans le meilleur des cas je serais rapatriée de force à Caelestis. Qu'est-ce que je peux faire de toutes façons ? Toute cette histoire est largement trop grosse pour moi. Sans compter que Mastermind est un psychique capable de gruger les Annexiens et l'Overmind. On sera fines si je tombe sous son contrôle mental.

Finalement on atteint le prochain bunker sans plus d'encombres, ce qui est déjà un soulagement. Les autres wagons se vident mais le Lieutenant Williams s'attarde quelques secondes, le temps de nous prévenir une dernière fois du regard. Je me retrouve seule avec les deux mercenaires, à qui j'adresse un sourire mal assuré.

" Bon ! Bin on dirait que c'est moi la babysitter, les filles... "

Non, je peux quand même faire mieux que le boulet, qui suit en sortant une blague pourrie de temps en temps.

" On va voir ce qu'ils font avec leurs Formiens ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 04 juin 2012, 23:19:28
Pour Nika, confier à Rinako la responsabilité de les surveiller était un geste d’inconscience. Une folie totale. Rinako manquait de confiance en elle ; il suffisait de la chambrer un peu sur son âge pour qu’elle s’emporte. Et, même si elle n’osait pas se l’avouer, elle semblait considérer Nika comme une sorte de modèle. Difficile de lui dire « Non » sans paraître ridicule. En somme, pour Killer Boom, Ashley avait fait une erreur tactique qui revenait à laisser les deux femmes en roue libre... Ce qui était sûrement ce qu’elle cherchait, puisqu’elle était ainsi gagnante sur les deux coups. Si Nika et Rozalia réussissaient à faire ce qu’elles voulaient, c’est-à-dire mettre fin à Mastermind, Tekhos en serait gagnante, et, si elles étaient vraiment des rebelles, la responsabilité retomberait sur Caelestis, si Rinako n’arrivait pas à les contrôler.

Pour Rozalia, confier à Rinako la responsabilité de les surveiller était un habile coup de maître. Ashley savait que ces trois femmes étaient un sujet d’embêtement, tout comme elle savait que, dès trois, Rinako était celle en qui elle pouvait avoir le plus confiance, car elle était bien Celkhane, soit une militaire. Jeune, de surcroît. Soit une femme qui voulait faire ses preuves, et suivrait les ordres à la lettre. En les liant, elle pouvait ainsi plus facilement les surveiller. De plus, c’était donner à Rinako des responsabilités qui éviteraient à cette dernière de faire des bêtises, car elle risquait de faire du zèle... Ou pas. Mais elle prendrait sûrement cette tâche au sérieux.

Le train finit par arriver au nouveau bunker, qui était sur le pied de guerre. Dans le hangar, des soldats lourdement armés se préparaient sûrement à entrer au combat, et, sur une autre rame, on était en train d’armer un train, le remplissant de munitions, l’équipant de tourelles de défense, de solides armatures, de lance-flammes, de rangées de lance-missiles... Des drones volaient également dans le quai. L’armée allait visiblement envoyer la grosse artillerie, et, à travers les vitres, Nika vit également d’énormes armures de combat. Des exosquelettes (http://www.igorstshirts.com/blog/conceptrobots/david_chambers_02.jpg) superbes se positionnaient, ainsi que des armures de combat (http://www.igorstshirts.com/blog/conceptships/2010/majkrzak/majkrzak_04.jpg) équipées d’énormes boucliers, et probablement d’une multitude de capteurs. Regardant, fascinée, le spectacle, Nika fut soudain tirée de ses pensées quand Ashley revint vers elles, après s’être entretenue avec ses soldats. Elle tendit à Rinako une espèce de petite radio.

« De cette manière, nous resterons en contact... Cette radio a aussi une puce, pour que je sache où vous êtes. Comme vous le voyez, le haut commandement va vouloir reprendre le bunker de force. Je vous conseille de rester à proximité, je pense qu’on voudra vous interroger. Pas pour vos histoires, rassurez-vous, je conserve ça pour moi, pour le moment... Mais pour obtenir des informations. J’essaierai de vous couvrir, Rinako, mais, si mes supérieurs décident de contacter vos supérieurs, je ne pourrais pas m’y opposer. »

Sur ce, Ashley les laissa, et les trois femmes sortirent. On s’activait dans le quai, chargeant des caisses de munitions, tandis que leur train s’éloignait, laissant ainsi place à d’énormes robots de combat (http://i633.photobucket.com/albums/uu58/evil_chaos_dragon/robotarmor.jpg) qui se positionnèrent sur les quais, mettant en marche des réacteurs dorsaux leur permettant de se déplacer.

« Ça, c’est ce qui s’appelle prendre les grands moyens... »

Nika n’avait toutefois pas encore tout vu. Alors qu’Ashley suivait plusieurs soldats, d’énormes portes livrèrent passage à des machines tonitruantes. D’énormes engins de guerre qui faisaient un bruit infernal. Killer Boom sentit son cœur manquer plusieurs battements en voyant l’un des plus puissants robots de guerre de Tekhos débarquer dans un grondement infernal : le terrifiant Dreadnought (http://www.gamerdna.com/uimage/XOGEOjR/full/dreadnought-jpg.jpg). Le Dreadnought passa à côté des trois femmes, parlant d’une voix mécanique :

« Mourir... Pour l’Empereur... C’est la plus belle façon de vivre ! Les Formiens... Doivent... Mourir ! »

Le Dreadnought était une unité robotique autonome, avec une batterie qui pouvait durer pendant plusieurs jours, et un ordinateur qui lui permettait de traiter les données. Une créature impossible à pirater ou à corrompre, une infernale machine de guerre. Tandis que le tueur mécanique parfait s’éloignait, les trois femmes se rendirent dans un couloir, où Rinako, qui les suivait, se permit une petite plaisanterie, probablement pour détendre l’atmosphère :

« Bon ! Bin on dirait que c'est moi la babysitter, les filles... »

Nika et Rozalia se regardèrent mutuellement, et Rozalia haussa les épaules.

« On dirait, oui... »

Une escouade de soldats passa en trombe dans le couloir. Nika et Rozalia les laissèrent passer sans discuter, et ce fut Rinako qui, en tant que chef d’escouade, proposa quelque chose :

« On va voir ce qu'ils font avec leurs Formiens ? »

Elle n’avait pas l’air très sûre d’elle. Nika la regarda et haussa les épaules.

« Je doute qu’ils laissent entrer n’importe qui dans un complexe de recherche. Et je ne pense pas que ta jolie frimousse sera un argument suffisant pour des instruments de sécurité. »

Rozalia devait bien admettre que Nika avait raison. L’endroit était probablement surveillé, et Ashley devait sans doute garder un œil sur elles. Toute la base était sur le pied de guerre. Nika se mit alors à avancer, cherchant quelque chose, furetant dans les pièces. Silencieuse, Redemption la suivait, jusqu’à ce que Nika finisse par trouver, dans une chambre, ce qu’elle recherchait. Un écran mural de télévision. Avançant, Nika mit les informations.

« Mais tu fous quoi ?! s’exclama Rozalia.
 -  Notre boulot. »

Sur l’écran, on pouvait voir un débat houleux entre spécialistes sur le sujet des Formiens. Changement de chaînes. On traitait de l’attaque. Même scénario sur une troisième chaîne. Quasiment toutes les chaînes traitaient du sujet, mais aucune ne parlait du bunker.

« Ce n’est pas fini. »

Rozalia fronça les sourcils.

« Comment ça ?
 -  Mastermind veut que les deux camps s’entre-tuent. Il ne veut pas qu’un camp gagne sur l’autre, mais que la haine et la rage montent dans les deux, qu’une guerre totale éclate. Et les médias ne parlent pas de ce qui s’est passé. Pour les civils, l’armée a repoussé l’invasion. Il y a donc fort à parier qu’il va attaquer encore.
 -  Et donc ?
 -  Donc, il faut revenir à notre idée initiale : s’infiltrer dans la Fourmilière, et lui botter les fesses. »

Tout paraissait si simple, avec Nika. Malheureusement, si, en théorie, le plan était simple, en pratique, c’était toute une autre histoire. La priorité, pour l’heure, était de sortir de ce traquenard. Mais, pour ça, il fallait déjà commencer par affronter l’armée tekhane.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 05 juin 2012, 19:51:13
Le moins qu'on puisse dire c'est ce bunker est mieux fourni que l'autre. Il leur faudra au moins ça pour reprendre du terrain face aux Formiens. D'un côté le nombre, de l'autre la technologie, et au milieu la force brute. Mes pouvoirs n'auront pas leur place dans ce combat, pas plus qu'un arc et un pistolet, si gros soit-il. Je ne compte pas non plus rester sagement dans mon coin en attendant d'être rappelée à la maison. Je me contente donc de suivre les deux mercenaires en regardant d'un peu plus près la radio que le Lieutenant Williams m'a donnée.

Ce n'est pas une paire de menottes mai l'effet est le même. Avec la balise elle nous tient en laisse, ou seulement moi si mes charmante compagnes de mésaventures décident de me semer. Je pourrais aussi les laisser partir et servir de leurre pour gagner un peu de temps. Au moindre doute un coup d'œil aux caméras de sécurité aura raison du stratagème. Quitte à risquer le coup autant partir toutes les trois. Et je n'ai pas l'intention de les laisser filer pour risquer leurs vies toutes seules. J'ai encore de grosses dettes à payer ici.

Le déploiement de forces sur les quais m'a donné quelques petits frissons d'excitation. J'ai déjà vu toutes ces machines en action, pendant mes classes. J'ai même eu droit à quelques stage de pilotage aussi inutiles qu'amusants. Donc je sais que ce genre de matériel est fait pour la boucherie de masse. Si les Xenos et les Arachnides ne connaissent pas le désespoir, ils vont apprendre douloureusement quand le mur offensif commencera à les piétiner. J'ai presque envie de rester pour voir ça.

Mais j'ai une tête de télépathe à couper, et je ne compte pas la laisser faisander encore plus avant de la rôtir. Donc je continue de suivre mes deux "protégées". Nika a vraiment l'air accro à la télé. Pendant qu'elle zappe je me concentre sur la radio. Je dois pouvoir m'en débarrasser en relayant son signal vers ma broche. Je ne devrais pas avoir trop de mal : ma broche a été vue comme un caprice dès le départ, j'ai du apprendre à en tirer tous les avantages possibles. Et tant qu'on sera toutes les trois là pour répondre le Lieutenant Williams ne perdra sans doute pas de temps à vérifier. Elle a une guerre sur les bras après tout... une guerre devenue secrète.

" Et donc ?
- Donc, il faut revenir à notre idée initiale : s’infiltrer dans la Fourmilière, et lui botter les fesses. "

Je garde la radio à la main. Si je me suis trompée dans mes réglage la partie sera finie avant de commencer. Un larsen ou un écho et le Lieutenant comprendra vite que j'essaie de la tromper. J'active ma broche.

" Lieutenant Williams, vous me recevez ?
- Qu'est-ce qui se passe, sergent ? "

Elle a répondu immédiatement, et au son de sa voix elle est occupée.

" Je voulais juste être sûre que la radio passait. Et vous demander si vous aviez du nouveau.
- Je vous contacterai, sergent. Vous êtes avec elles ?
- Je les lâche pas. Elles sont... "

... En train de me fixer.

" ... en train de râler devant les infos.
- Prévenez-moi si elles font quelque chose de louche. Terminé.
- À vos ordres, mon lieutenant. "

Et pardon une fois de plus, parce que c'est moi qui fait des trucs louches. Mais si Mastermind compte remettre le couvert quelqu'un dois improviser. Je ne suis pas sensée être là, et l'investissement que je représente pour Caelestis je risque un peu moins que les autres. Je rejoins Nika et Rozalia pour pianoter sur l'écran tactile.

" Assez de télé pour aujourd'hui, les filles. Vous avez pas envie d'aller jouer dehors ? "

S'il y a un bon côté dans l'armée, c'est qu'il n'y a qu'à demander. Je n'ai pas à naviguer bien longtemps pour voir les plans du bunker... et les sorties de secours. Des tunnels et des puits de maintenances sont plantés autour du complexe. Certains remontent vers la surface, d'autre vers les hangars supérieurs. Contrairement au précédent, ce bunker est énorme et donne directement sur la surface par des tunnels. Logique, tout le matériel lourd ne tiendrait pas dans des monte-charge.

Je me retourne vers les deux femmes, en espérant que pour une fois j'ai eu une bonne idée.

" J'ai relayé le signal de la radio, avec la balise le Lieutenant croira qu'on est encore ici pendant un moment. Vu que les Tekhans vont se focaliser sur le bunker occupé, les Formiens aussi. Ça devrait faire diversion assez longtemps pour nous laisser remonter à la surface. Et les tunnels que les arachnides ont creusés pour attaquer l'usine devraient être déserts. Ça nous donne une chance d'approcher la Fourmilière discrètement. "

Je me retourne le temps de pointer une pièce sur l'écran.

" On peut aussi emprunter des véhicules, mais niveau discrétion ce sera pas génial. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 05 juin 2012, 23:43:27
Rozalia soupirait. Regarder la télé n’était pas clairement au sommet de ses priorités, mais elle ne savait pas quoi faire d’autre, de toute manière. Ce fut Rinako qui sembla trouver une idée. La jeune femme était en train de jouer avec sa broche. Elle s’adressa alors à Ashley, et Nika, comme Rozalia, la regardèrent, étonnées. A quoi s’amusait-elle donc ? Ashley n’avait visiblement pas que ça à faire, et fut la première à terminer la conversation. Elle allait probablement retourner sur le terrain, en compagnie des armures de combat, des exosquelettes, des drones, et de tous les autres soldats. Rinako expliqua ensuite aux deux femmes qu’elle avait piraté la balise de la radio, probablement à l’aide de sa broche.

*Elle sait cacher son jeu, elle aussi... songea Rozalia. Les apparences...*

Rinako s’était approchée d’un ordinateur intégré, et utilisait l’écran tactile pour obtenir les plans de sécurité du bunker. Plusieurs sorties étaient disponibles. L’idée de Rinako était visiblement de rejoindre la surface, et, de là, de trouver les galeries creusées par les Formiens pour rejoindre la Fourmilière. Cette stratégie reposait sur l’infiltration, et sur la contre-attaque tekhane. Mastermind serait sûrement occupé à diriger ses troupes dans ce qui s’annonçait comme un vrai massacre, ce qui, naturellement, faciliterait l’infiltration des trois femmes. Rozalia réfléchissait à ce plan, tandis que Nika, en se relevant, s’approchait de Rinako.

Sans prévenir, elle lui tapota alors la tête avec sa main, et lâcha :

« Aussi futée que mignonne... Tu as toutes les qualités pour plaire, Sergent. Ce plan me semble bon.
 -  Les tunnels de maintenance sont sûrement surveillés, nuança Rozalia, plus réservée. Il nous faudra passer par les puits. Inutile de s’encombrer d’un véhicule, on nous remarquerait trop vite. »

Nika hocha la tête, avant de s’écarter de Rinako. Elle se devait d’admettre que le plan de la Celkhane était assez intelligent. Bien pensé. Elles savaient maintenant comment sortir du bunker. Il restait maintenant à trouver comment rentrer dans la Fourmilière. Pour cela, Nika décida de contacter à nouveau Ryouka, afin d’obtenir de cette dernière un plan de la région. Ryouka devait pour cela pirater l’un des nombreux satellites tekhans, ce qui n’était pas particulièrement simple. Pirater un satellite militaire était quasiment impossible. On finissait toujours par être détecté, mais elle comptait le pirater pendant un court laps de temps, afin d’obtenir les plans pour entrer dans les galeries. La Fourmilière était entourée de nombreux tunnels, d’avant-postes, de bases formiennes, de ruches, de nids... Un véritable labyrinthe, mais c’était la seule entrée pour y pénétrer sans se faire repérer.

Rozalia inspectait avec Rinako les plans, cherchant le meilleur puits de maintenance. Son doigt finit par toucher l’un des puits. Il se tenait dans une partie assez éloignée du grand bunker.

« Il est sûrement fermé. Mais c’est l’accès le plus solitaire. Près des machines. »

Il fallait se rendre dans la partie industrielle du bunker, avec les générateurs, des couloirs métalliques, de grandes pièces. Les femmes se mirent en place, et partirent. Nika avait téléchargé le plan sur ses lunettes, et s’en servait pour guider le trio. Les soldats étaient pressés, et, peu à peu, Nika réalisa que ce bunker était en fait plus une espèce de petite ville souterraine qu’un véritable bunker. Des camions roulaient sur des couloirs aussi grands que des rues, et de nombreux hommes et femmes se pressaient.

« Ça va chier sévère, nota Nika.
 -  J’ai toujours admiré ta légendaire sensibilité, ce tact si particulier qui te définit. »

Nika lui tira la langue, et les trois femmes reprirent. Pour avancer plus vite dans le bunker, il y avait un monorail interne, et c’est par là qu’elles passèrent. Mis à part quelques techniciens, il n’y avait pas grand-monde dans le bunker. Des messages d’avertissements étaient retransmis depuis des haut-parleurs, en boucle :

« Délai avant attaque : 20 minutes. Toutes les soldates et tous les soldats valables doivent immédiatement se rendre à leurs affectations. Passé ce délai, le bunker sera verrouillé de l’intérieur. »

Ceci impliquait la fermeture des herses automatiques, condamnant ainsi le bunker. Une manière d’éviter une intrusion secrète, sans doute. Le monorail s’arrêta à la station technique, et le trio descendit, s’écartant des quelques techniciens pour rejoindre une partie relativement isolée du complexe. Elles s’avancèrent dans un petit escalier assez sombre, tandis que le temps continuait à défiler. Elles finirent par atteindre une porte fermée.

« Le puits est derrière...
 -  Et nous sommes bloquées par une porte...
 -  Tu es tellement pessimiste, ma belle ! »

Nika sortit de l’une de ses poches une carte magnétique de sécurité, et la passa devant le verrou de la porte, qui s’ouvrit alors. Un courant d’air frais fit alors voltiger les cheveux des trois femmes.

« Comment tu as eu cette carte ?
 -  Nous étions dans la cabine d’une lieutenante ; j’ai fouillé, tout simplement. »

Nika entra alors dans le puits, et leva la tête, avant de soupirer.

« Un puits de maintenance, hein... »

Elle marchait sur un sol grillagé, et on pouvait voir, en contrebas, un générateur. Une turbine chaude, brûlante. Ce n’était pas qu’un puits de maintenance, mais aussi un puits de refroidissement ! D’énormes pales tournaient au-dessus d’elle afin de rafraîchir la turbine, glaçant Nika jusqu’aux os. Elles n’avaient toutefois pas le choix. Nika calibra ses lunettes, et vit que chacun des énormes ventilateurs était alimenté par une espèce de boîtier. Levant son arme, Nika ouvrit le feu, et pulvérisa l’un des boîtiers, faisant s’arrêter l’un des ventilateurs.

« Ils se remettront rapidement en marche. Nika, tu montes devant sur l’échelle. Je fermerai la marche. »

Il n’y avait qu’une seule échelle, et le puits était immense. Il ne leur restait plus que dix minutes, et on avait du mal à apercevoir le bout. Rinako était au centre, car elle était la plus petite, et serait donc mieux protégée des bourrasques de vents qui s’abattraient le long de cette redoutable ascension.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 07 juin 2012, 17:10:40
Le compliment de Nika me fait tellement plaisir que je n'ai pas trop de mal à me retenir de la rembarrer. Elle me prend pour une mascotte ou quoi ? Mais je passe outre, ce n'est pas le pire qu'elle ait fait jusque là, c'est plutôt du côté du meilleur. Et ça m'a redonné la pêche. Entre ma micro-sieste, même d'un œil, et l'électricité dans l'air, je me sens prête à replonger dans le grand bain ! Malgré toutes mes faiblesses et mes maladresses je ne m'en sors pas trop mal et ça me fouette le sang ! Je suis toute excitée, prête à sauver le monde et tout !

Très vite le plan est bouclé, ou du moins la première phase. Par le un puits de maintenance, et ensuite à pied. Il va sans doute y avoir quelques problèmes en chemin, et je nous fais confiance pour en venir à bout. On va s'en sortir : on a pas le choix. Ma détermination ne fait que croître à mesure que nous avançons au milieu des troupes en effervescence. Tout le monde est gonflé à bloc. Nika a beau ne pas être très fine elle décrit à merveille la situation. Pas très fine, mais prévenante. La carte qu'elle a "emprunté" dans la chambre nous ouvre vite toutes les portes.

Premier problème, et non des moindres, le puits ne sert pas qu'à la maintenance. Il est bien plus large que prévu, et surtout encombré de trois hélices de ventilation superposées. Grimper cette échelle en dix minutes, en jouant à saute-mouton avec des hachoirs à viande...

" Ça c'était pas prévu... "

Pas fine du tout, la Nika. Elle éclate sans procès un boîtier d'alimentation pour arrêter de force une des hélices. Et si c'était notre seul problème. Les hélices aspirent l'air de la surface pour le souffler vers le bas, donc contre nous. Et tout en montant à l'échelle aussi vite que mes bras me le permettent, je m'efforce de hurler pour couvrir le vacarme du vent et des machines.

" La sortie doit être fortifiée ! Sinon les Xenos auraient qu'à se jeter ! "

Ces saletés ne sont pas aussi bêtes qu'elles en ont l'air, et elles n'ont pas peur de se sacrifier. Une poignée d'entre elles n'auraient qu'à sauter pour transformer ce piège mortel en pont d'or. À la surface ça doit être bardé de fossés piégés, de barrières électriques et de tourelles automatiques. Je suis tout de suite moins fière de mon plan.

On passe le premier ventilateur, qui ne tarde pas à se remettre en marche. Soufflées par en haut, aspirées par en bas. Si l'un de nous lâches elle n'aura pas le temps de se rattraper. et malheureusement pour Rozalia elle se fera forcément embraquer avec Nika dégaine pour viser le prochain boîtier, mais avec tout ce vent et écrasant et tourbillonnant un seul tir ne suffit pas. Et je dois aussi risquer un bras tendu pour essayer de calmer un peu la tourmente. même avec des pouvoir magique et de la détermination, allez calmer un ouragan piégé dans une boîte de conserve.

Finalement le deuxième boîtier vole en éclat. L'arrêt de la turbine est tout relatif, le courant d'air la maintient en mouvement. Seul son poids la fait ralentir assez pour qu'on puisse se glisser entre les pâles, et ça rogne d'autant plus le temps imparti à notre passage. Nika se perche sur deux pâles pour m'aider à me hisser, puis je me joins à elle pour aider Rozalia. Je la laisse d'ailleurs passer devant moi à l'échelle. Pas le temps de s'expliquer ou d'hésiter que l'hélice repart.

Je ne sais pas pour mes deux comparses mais moi je ne suis pas certaine de tenir plus longtemps. Malgré mes gants, mes mains me font un mal de chien à force de serrer les barreaux de toute leurs forces. J'ai les oreilles qui siffle et mes yeux et ma bouches sont secs à me piquer. Et la seule force du vent sur mes épaules met le reste de mon corps à aussi rude épreuve. Je maîtrise le vent, mais lui aussi peut me maîtriser. Je suis légère, je peux facilement me laisser emporter. Troisième ventilateur, et encore la croix et la bannière pour l'éteindre.

J'ai ma petite idée pour la suite, une idée suicidaire pour ne pas changer. mais il faut déjà que je passe l'hélice suivante. Et sans Nika et Rozalia je perdrais trop de temps. Je commence à me demander si si ça ne va pas être à moi d'offrir ma propre première cuite à Nika. Ça me fait sourire, et ça me relance un peu. J'arrive encore à penser qu'on va s'en sortir malgré les obstacles de plus en plus insurmontables. Au moins on est passée, ça va être à mon tour de faire mon show.

J'espère que ma tête est encore à l'envers parce que sinon on va souffrir. Le sommet est encore loin, et l'horloge a bien tourné. On ne sortira pas à temps avec cette échelle. Quand le bunker va se verrouiller tout va s'éteindre et les épaisses portes blindées vont se refermer. On sera prise au piège et la chaleur du générateur mettra trop de temps à retomber. Elles vont rapidement se déshydrater et suffoquer, s'évanouir, tomber dans le coma puis mourir, tout ça dans le noir le plus absolu. Et moi, si je ne me fais pas broyer quand les pâles repartiront, j'aurais peut-être une chance.

J'espère que le système de secours a une sécurité, sinon je fais tout ça pour rien. Je crochète un barreau de l'échelle avec mon bras gauche et tend le bras vers le bas. Et pour ne surprendre personne c'est encore du feu que je lance, et j'envoie allègrement la sauce. Ce truc est sensé aspiré de l'air froid pour rafraîchir le générateur. S'il se met à aspirer de l'air chaud il devrait au moins s'arrêter... Ou je suis sur le point de faire exploser le générateur et de raser toute cette partie de la base.

Une série de claquements sourds se fait entendre au travers du tumulte Le vent ne tarde pas à souffler moins fort, et s'arrêter bien avant les hélices en dessous. L'air se réchauffe rapidement. Mais l'air chaud : ça monte. Je lâche l'échelle pour me laisser planer sur le courant ascendant, encore faible. J'arrive rapidement à la hauteur de Rozalia, que j'agrippe pour ne pas partir plus haut.

" Attrape-moi par la taille ! "

Avec de l'air assez chaud je devrais pouvoir les tirer jusqu'en haut avant qu'elles ne cuisent, puis les ramener assez près du sol. Je vais peut-être avoir du mal à monter avec tout ce poids, mais redescendre, ça : ça ira vite. Mais Rozalia est un peu trop lourde pour... Trois nouveau claquement, et un ronronnement qui grossit. Les hélices redémarrent ? Déjà ? Merde, on va se faire... Expulser ! Ça repart en sens inverse, un souffle brûlant se met à enfler et menace de m'emporter comme une plume.

" Nika ! Prend-moi au cou ! "

Je vais avoir besoin de mes bras pour la suite, un besoin vital. J'espère qu'elles vont tenir le vent et la chaleur, parce que le souffle infernal me pousse le long du puits comme une balle dans un canon de fusil. Je sens les deux femmes qui se serrent à moi, Nika a crocheté ses bras autour de mon cou et ses jambes croisent les miennes sous les épaules de Rozalia. Elles pèsent une tonne ! Je n'ai jamais volé avec une surcharge pareille. Déjà que porter une personne à l'air libre par vent clame c'est une galère, deux dans une colonne de chaleur en furie : c'est vraiment l'enfer.

Soudain la pénombre du puits laisse place au soleil éclatant. On monte vite, assez haut pour passer le périmètres défensif de la bouche d'aération, même celui des capteurs des tourelles. Mais on monte encore plus haut, beaucoup trop haut. Loin en dessous de nous le sol est tapissé de corps d'arachnides et de soldats. Mais tout est mort. Les bombardements ont cessé pour ne laisser que des cratères charbonneux, des corps carbonisés et d'épais nuages de poussière et de fumée.

Ils ont aussi laissé un immense tapis de ruines et de gravats vers lequel je me dirige en sortant de la colonne d'air. Je serre les dents en réprimant une plainte. Bordel ! En une fraction de seconde Nika et Rozalia se sont encore alourdies, l'air ne me porte plus aussi bien. Et si je ne garde pas les bras étendus pour me diriger on va tomber toutes les trois. Je descends plus vite que je n'avance, et je ne peux pas ralentir. Un avion qui se crashe c'est pas beau à voir, alors une fille qui en porte deux autre...

" Accrochez-vous ! "

J'ai eu du mal à le grogner entre mes dents. Je libère mes pieds et les lance en arrière, appelant un souffle que je tire en ramenant mes jambes en avant. Ça me ralentit juste à deux mètres du sol.

" Lâchez ! "

Elles lâchent. Il y a une petite chose que je n'ai pas pris la peine de leur dire, et qui survient immédiatement. Libérée de leurs poids je part en l'air en comme un ressort. Et je bats des bras en essayant de compenser cette soudaine accélération. mais je finis par me ramasser lourdement. j'arrive à faire une roulade mais j'ai repris trop de vitesse, et je dévale un vrai colline de gravats pour m'étaler à sa base. Je crois que j'ai rien de cassé, mais qu'est-ce que ça fait mal !

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 08 juin 2012, 02:08:57
Viser était impossible, tout simplement. Il y avait bien trop de secousses, même pour Nika. Tout ce qu’elle arrivait à faire, c’était sortir son arme, et tirer sans vraiment viser. Pour court-circuiter les boîtiers, elle utilisait des balles à IEM spéciales. Son Desert Eagle était une arme très complète, et, avant de grimper sur l’échelle, Nika avait pris soin d’utiliser ses lunettes pour marquer chaque boîtier. Les balles à IEM se dirigeaient ensuite automatiquement vers les boîtiers, larguant des charges électromagnétiques qui surchargeaient provisoirement ces derniers. Toute la difficulté était de tirer de manière suffisamment approximative pour atteindre les boîtiers, ce qui était loin d’être simple. Les bourrasques de vent lacéraient le corps de Nika et celui de Rozalia, confirmant que s’enfuir par ce puits de maintenance était une très mauvaise idée.

*Ces bunkers sont de véritables forteresses souterraines... Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’on arrive à en sortir sans difficulté.*

Nika n’avait pas que froid jusqu’aux os. Elle devait s’accrocher solidement aux barreaux, et encore plus quand elle utilisait son pistolet pour tirer. Ce plan était tout simplement suicidaire. Elles n’arriveraient jamais à atteindre la sortie avant la fermeture. Nika le réalisa sur un ton fataliste. Faire demi-tour était malheureusement difficile. Les ventilateurs laissés derrière eux tournaient déjà avec rage, et atteindre les boîtiers était impossible. Tournant la tête, entre plusieurs de ses mèches de cheveux qui volaient dans le vent, Killer Boom ne perçut aucune autre sortie. Aucune trappe, aucun conduit. Mourir ici ne l’encourageait que peu, et elle reprit son ascension, se dirigeant vers un ventilateur. Même malgré ses gants, les barreaux étaient gelés.

*Ça m’apprendra à suivre les idées d’une Celkhane haute de trois pommes, tiens... Bordel !*

La situation se compliquait de plus en plus, et Nika n’arrivait même pas à tendre ses mains pour agripper un autre barreau. Le vent l’épuisait bien trop, et ce fut à peu près à ce moment qu’elle sentit les vents se calmer. Rinako était en train d’utiliser sa magie pour stopper les ventilateurs, et se mit à flotter dans le vide, utilisant l’Air, son élément magique, pour flotter, et ainsi pouvoir s’élever. Rozalia ne se fit pas prier, et s’agrippa à elle, Rinako utilisant visiblement sa magie pour se soutenir. C’était un plan aussi farfelu que celui d’entrer dans ce piège, mais Nika n’avait de toute manière aucune autre solution.

Rozalia s’était enroulée sur la taille de la femme, ses pieds flottant dans le vide, et Nika passa sur son dos, essayant de ne pas l’étrangler en enroulant ses bras autour de son cou. Utilisant le vent, Rinako se mit à décoller, et parvint à sortir du puits de maintenance, les ventilateurs se remettant lentement en marche. Pour les arrêter, Rinako avait vraisemblablement du provoquer une espèce de surcharge avec leurs systèmes. Hors du puits, Rinako s’éloigna. Ce dernier était dans un tas de gravats, entouré de mines et de quelques solitaires tourelles. Les portes se refermèrent peu après leur départ.

Néanmoins, Rinako ne pouvait plus vraiment s’aider du vent qui sifflait dans le puits, et qu’elle avait utilisé pour s’envoler. Partant de là, elle se mit à osciller lentement, se rapprochant du sol, et les deux Héroïnes ne se firent pas prier pour la lâcher. Rozalia se reçut élégamment sur le sol, à l’aide d’une roulade, et Nika s’écrasa sur le sol assez douloureusement, roulant par terre. Rinako perdit le contrôle de son corps, et s’envola dans les airs.

« Rinako ! » hurla Rozalia.

Elle se précipita vers elle, suivie par Nika, qui vérifia l’état de ses lunettes. Elles fonctionnaient encore, probablement par un miracle quelconque. Rinako, quant à elle, avait disparu derrière une colline. Rozalia fut la première à s’en approcher, et glissa le long de la colline. Rinako était couchée sur le ventre, prostrée, avec de multiples hématomes et ecchymoses sur le corps, ainsi qu’un tas de poussière. Arrivant près d’elle, Rozalia la contempla.

« Rinako ? Rinako... Je sais que tu veux faire tes preuves, mais tu n’as pas un corps en acier trempé... »

Nika arriva sur le sommet de la dune, et constata que la Celkhane était encore en vie.

« Beau décollage, beau vol, mais les atterrissages laissent encore un peu à désirer, ma belle.
 -  Elle n’a rien de cassé... Il y a eu plus de peur que de mal, en somme. Son corps est résistant... »

C’était un champ de désolation. D’énormes cratères jonchaient ici et là une longue plaine, et de la fumée s’échappait encore par endroit. La ville qu’elles avaient aperçu tantôt n’existait plus, se réduisant à quelques murs solitaires et détruits. Utilisant ses lunettes, Nika vit alors qu’elles n’étaient pas toutes seuls. De nombreux groupes de soldats avançaient dans la région, entourant des véhicules blindés, chars d’assauts, ou des half-tracks. Ils avaient des mitrailleuses lourdes, des lance-flammes, et Nika vit également des Dreadnought entourant les soldats.

Volant dans le ciel, des hélicoptères (http://images3.alphacoders.com/146/146659.jpg) et des vaisseaux de combat (http://images3.alphacoders.com/282/2827.jpg) déployaient des troupes supplémentaires. D’un côté, on pouvait voir les épaisses falaises d’où des légions de canons avaient balayé la zone. De l’autre, on voyait la Fourmilière, au loin. Une espèce de grosse météorite plantée dans le sol, qui semblait inanimée. Le gouvernement tekhan avait déjà essayé à bien des reprises de bombarder la Fourmilière, mais cette dernière disposait de dispositifs impressionnantes, et sa couche externe était impénétrable. Elle avait après tout traversé l’espace stellaire. La briser était impossible.

« Il va falloir se dépêcher, les filles lança Nika.
 -  Les Formiens nous pourchassent ?
 -  L’armée tekhane est dans les environs. De nombreuses patrouilles qui doivent rechercher d’éventuelles spores formiennes pour les détruire.
 -  Nous voilà pris entre le marteau et l’enclume... constata, amère, Rozalia. Brainstorm t’a contacté ?
 -  Pas encore. »

Nika tendit sa main vers Rinako, pour l’aider à se relever.

« Tu as fait du bon boulot, Rinako. Ne t’en fais pas pour tes bleus, on en attrape tous un jour ou l’autre. Ta douce et belle peau guérira vite. Et il faut qu’on marche vers la Fourmilière.
 -  Comment rentrera-t-on dedans ?
 -  On verra sur place. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 09 juin 2012, 23:53:28
" Rinako ? Rinako... Je sais que tu veux faire tes preuves, mais tu n’as pas un corps en acier trempé... "

Assise par terre je reprends mon souffle en laissant Rozalia m'ausculter rapidement. Encore plus de bleus et d'égratignures, quelques coupures aussi. Mon pauvre petit corps aura du mal à se remettre de tout ça, si je survis jusqu'à demain matin je vais en baver. Mais c'était le prix à payer, et j'aurais pu m'empaler sur une tige en fer ou atterrir la tête la première sur un bloc de béton.

" Je devais vous sortir de là.
- Beau décollage, beau vol, mais les atterrissages laissent encore un peu à désirer, ma belle.
- Pas de quoi, c'était un plaisir. "

Je pourrais me justifier par la surcharge, qui devait représenter trois fois mon propre poids. Je suis une magicienne, pas un vaisseau de transport. Pourtant je n'ai pas besoin de me trouver d'excuses. Et même avec le soutien d'un fait indiscutable je n'ai pas envie de dire du mal de deux femmes aussi bien proportionnées. J'ai bien envie que Nika me prenne encore dans ses bras pour me chouchouter, mais ce n'est pas non plus le moment. On a encore un long et pénible chemin à parcourir.

Je reste quand même assise pendant qu'elles discutent. Un peu de repos. Je me relèverai avant que mon corps ne refroidisse et que les douleurs n'empirent. Ce sont encore le dos et les bras qui ont trinqué, surtout les épaules. N'en déplaise à celles qui critiquent ma tenue, mes jambe, mes mains et mes petites fesses sont intactes. Je porte la main à ma broche juste pour être certaine qu'elle n'est pas partie pendant la dégringolade.

Le déploiement de force a commencé en surface, loin en dessus ce doit être l'enfer. Et comme nous n'avons rien à faire là, nous sommes des menaces par défaut. D'autant qu'il y a des soldats sous le contrôle de l'ennemi. Des kilomètres de désert nous attendent. Une longue route à découvert, à tenter d'échapper aux forces tekhanes pour aller jouer à cache-cache chez les Formiens. Et en espérant trouver l'enclave du bon Annexien. Ça donne pas envie de se lever.

Je le fais quand même grâce à l'aide de Nika, et je le paie de méchantes courbatures qui m'arrachent un gémissement mal retenu. Félicitations, commentaire rassurant, un petit compliment un peu frivole : le kit standard pour remonter le moral. Ça fait quand même plaisir et ça vaut bien un petit sourire, même fatigué. Pour achever de retaper ma détermination je remémore les mots de ma sergent-intrustrice pendant les marches forcées. Je sens que je n'ai pas fini de me les répéter.

Reste encore la question cruciale que Rozalia ne manque pas de nous rappeler. La réponse de Nika est bien la seule qui vaille.

" On verra sur place.
- Un pied devant l'autre. "

Avancez jusqu'à ce que la fatigue, la douleur et la peur soient intolérables, puis continuez. Je l'ai dit, je l'ai pensé, je le fait. Mais quand mon pied se pose le sol se dérobe. C'est reparti pour une chute, cette fois en compagnie de gravillons et de morceaux de béton. Je percute une pente raide, de gravats et de poussière de béton et de plâtre. une poutre en métal tordue dépasse de ce monticule, et j'arrive à y agripper une main. La poussière me fait tousser. Je fais un tour d'horizon et analyse rapidement.

Ce que je pense comprendre ne me plaît pas du tout. L'usine n'est pas complètement détruite. Un mur entier s'est couché, maintenu à peu près entier par la ferraille qui armait le béton : le sol sur lequel je me tenais il y a une seconde, et sur lequel Rozalia et Nika se tiennent encore. Pour moi il fait maintenant office de plafond. Dans la pénombre je distingue d'impressionnantes lézardes. Le mur est même crevé par endroit, les grilles de métal qui armaient le béton sont déchirées, tordues, et portent encore des blocs qui ne tiendraient pas sous mon poids.

Mes deux équipières sont en terrain miné, leur chance ne sera peut-être pas aussi insolente que la mienne.

" Bougez surtout pas ! Tout risque de s'effondrer ! "

La bute sur laquelle j'ai atterri, qui se poursuit par la pente sur laquelle je suis allongée en ce moment, semble être le seul endroit sûr. Et encore : elle peut très bien être creuse, elle aussi. Avec notre chance ce ne serait pas étonnant. En plus je n'ai pas de prise pour remonter

" Je suis coincée ! Je vais voir comment ça se présente en bas ! "

Je lâche la poutre et me laisse glisser le long de la pente. Je ne fais sans doute pas plus de trois mètres avant d'attendre le sol... Et de me retrouver nez à nez avec les mandibules grandes ouvertes d'un arachnide. Je reste pétrifiée par la surprise, et la terreur d'une telle vision dans la pénombre. Mais la bête ne bouge pas, figée dans la mort par la passerelle métallique qui écrase son abdomen. Le reste de son corps est intact, couvert d'une épaisse couche de poussière et de gravillons. À croire qu'il attend là depuis des siècles et pourrait soudain revenir à la vie. Je n'ose pas le toucher mais j'ai du mal à me convaincre que cette réticence vient du fait que tout l'endroit est instable.

Je dégaine mon pistolet pour allumer sa petite lampe. Une atmosphère confinée et chargée de poussière ne ferait pas bon ménage avec des flammes. Je balaie les ruines souterraines en quête d'un passage. Le vent que je devrais générer pour remonter serait sans doute trop violent, un coup à nous tuer toutes les trois et nous ensevelir sous des tonnes de métal et de béton. Mais je capte un petit courant d'air que j'aspire un peu de ma main libre. Un passage. Peut-être une sortie vers la surface à quelques pas ? Peut-être un tunnel qui coure sur des kilomètres droit vers une enclave formienne ? Ou même la Fourmilière ?

" Il y a un passage ! Descendez me rejoindre ! Vite avant que tout s'effondre ! "

Tout ne fait que ce répéter. Chaque pas ne fait que nous ramener en sous-sol, et à chaque pas la route s'efface dans notre dos. Nous ne pouvons pas faire marche arrière. Nous ne pouvons qu'avancer, jusqu'à ce que la fatigue, la douleur et la peur deviennent intolérable, puis continuer... Et espérer avoir une chance d'en revenir.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 10 juin 2012, 14:57:31
Il y avait quelque chose de bizarre. Ashley Williams le nota bien rapidement. Les trois jeunes femmes étaient restées dans le dortoir. Soit elles faisaient une partie de baise géante, soit il y avait quelque chose d’anormal. Ashley connaissait ce genre de femmes. Elles ne lâcheraient rien, et n’allaient pas sûrement rester les bras croisés, tandis qu’elles pensaient avoir affaire à une espèce de télépathe surpuissant qui voulait faire monter toute la Fourmilière contre Tekhos. Du point d’Ashley, les divagations de ces femmes ressemblaient à des délires paranoïaques typiques. Il ne se passait pas une journée sans que des illuminés viennent appeler l’armée, ou sans qu’un scribouillard de journaliste ne décident d’avertir le public de l’imminence d’une invasion formienne massive. Les films catastrophes et films d’actions recelaient d’hypothèses de ce genre. Une spore quelconque qui amenait les Formiens à envahir tout Tekhos, un virus... La théorie de ces femmes était la plus originale, et Ashley ne pouvait s’empêcher de demander de quel film elles l’avaient pondu.

*Le fait est que je suis trop naïve... Reste plus fidèle à tes convictions, Ashley, merde ! Sûrement des espionnes... Ou probablement des agents secrets... Elles n’ont pas tort sur un point : les chefs nous cachent quelque chose...*

Ashley avait profité de son débriefing pour faire une brève recherche sur le terminal militaire. Elle y avait trouvé l’état de service du Sergent Yumikitsu, Rinako. Bien que Caelestis soit officiellement indépendant et souverain,  l’Archipel entretenait avec Tekhos de nombreux liens, y compris militaires. Rinako était effectivement une Celkhane brillante, mais qui n’avait visiblement aucune accréditation officielle. En d’autres termes, Rinako n’avait qu’un coup de fil à passer pour que Rinako reçoive l’ordre immédiat de se barrer de ce bordel. Et Rinako semblait trop jeune pour être un agent double... A moins de supposer qu’elle ait été endoctrinée, mais Ashley ne croyait pas à ces conneries de manipulation mentale.

Bien sûr, elle avait entendu parler d’ExCorp et de ce bunker souterrain, ce complexe secret. L’histoire avait fait les gros titres de Tekhos, le Sénat avait organisé de nombreuses conférences, et ExCorp avait subi un procès qui avait profondément affaibli le groupe. La société avait été décapitée, et avait subi de nombreux déboires. Profitant de son temps libre, avant l’assaut, Ashley avait fait des recherches supplémentaires, découvrant qu’ExCorp avait été racheté par une importante holding concernant tout ce qui était lié à la recherche militaire : TransGen Inc. Elle trouva un article d’une revue spécialisée, mais la nouvelle n’avait visiblement ému personne.

La Lieutenante ne poursuivit pas ses recherches très loin, et choisit ensuite d’aller dans la chambre. Elle ne fut qu’à moitié surprise en découvrant qu’il n’y avait personne, et que la télévision était allumée. Ces femmes avaient du trafiquer son transmetteur, mais Ashley ne chercha pas à donner l’alerte. Elle ignorait si elle pouvait croire ou non à leurs histoires, mais il y avait de toute façon plus urgent. Son regard se porta soudain sur la télévision murale, où on pouvait voir des patrouilles avancer à la surface. Un paysage d’apocalypse. Des cratères énormes, des arbres pulvérisés, des volutes de fumée, et, dans cet enfer chaotique de paysages ravagés et massacrés par les feux de l’Enfer, des patrouilles de soldats avançaient, sortes de groupements de la Mort engagés dans une sinistre croisade.

« Comme vous le voyez, la Horde formienne a été annihilée sur place, et il ne reste guère plus que quelques poches de résistance formiennes... Des groupes qui se sont isolés en creusant dans la roche, et que nos valeureuses soldates massacrent sans difficulté... »

Quelques « poches de résistance »... Ashley eut un léger sourire. A ce niveau-là, on pouvait presque parler de propagande militaire. Mais il fallait bien rassurer les masses. Williams considéra brièvement la chambre, puis haussa les épaules. Elle avait d’autres chats à fouetter que s’occuper de deux cinglées et d’une Celkhane naïve.

*
*  *

(http://nsa30.casimages.com/img/2012/06/10/mini_120610042932515403.jpg) (http://nsa30.casimages.com/img/2012/06/10//120610042932515403.jpg)

Journée habituelle à Tekhos Metropolis : dans l’immense ville futuriste aux tours immenses, on se pressait, on avançait, on vivait à cent à l’heure. Des voitures filaient dans tous les sens. La police traquait les délinquants, les femmes d’affaires se pressaient à trente dans d’énormes turboascenseurs faits de verres pour se perdre dans des rangées d’ordinateurs. La journée était donc habituelle, classique, comme n’importe quelle journée... Ou presque. Car les gens n’étaient pas penchés sur leurs ordinateurs, à rentrer des chiffres dans des cases, ou à envoyer des rapports. Tous étaient en train de consulter les nouvelles, toutes les télés des bureaux étaient allumées, et les immenses panneaux publicitaires dans la ville affichaient, non plus leurs sempiternelles publicités sur les nouveaux nanoimplants, mais les informations du front.

Tekhos Plaza était l’une des plus grandes places publiques de Tekhos. Elle se tenait presque au centre de la ville, et comprenait d’énormes jardins, une massive station de métro, et était le croisement de nombreux boulevards, ponts aériens, passerelles, et gratte-ciel vertigineux. Un attroupement anormal se massait devant l’un des écrans géants. On aurait pu croire que c’était la finale d’une saison d’hoverball, ou l’annonce des élections sénatoriales, voire même un discours de la Sénatrice Suprême. Il s’agissait néanmoins de toute autre chose. Les Tekhanes suivaient avec aune certaine appréhension l’évolution des choses. Une Horde formienne les attaquait ! Un spectacle inquiétant... Certes, l’armée tekhane était puissante, solide, et les militaires avaient sûrement des stratégies pour répondre à ce genre de situations, mais ça n’empêchait pas chaque mère de famille de serrer les dents en imaginant les Formiens débarquer. Alors, bien sûr, elles se disaient qu’il n’y avait rien à craindre, mais ça ne les empêchait pas de suivre avec anxiété ce qui se passait.

« Un groupe de Formiens vient de surgir des entrailles de la terre ! »

Un Dreadnought partait à leur rencontre, et les soldats tekhans choisirent de rester derrière. Chaque Dreadnoughtr avait une caméra intégrée, et l’image montra alors le Dreadnought marchant lourdement vers une trentaine d’arachnides. En haut à droite, le mot « DIRECT » clignotait. L’invincible machine de guerre fut heurtée de plein fouet par un arachnide, qui recouvrit le champ de la caméra. Les Tekhanes retinrent leur souffle, mais l’arachnide fut repoussé, et s’écrasa par terre. Le pied du Dreadnought se leva alors, et s’aplatit sur sa tête, la faisant exploser, tandis que ses deux lance-flammes intégrés à son bras gauche se mirent à rugir, crachant un jet de feu qui faucha les arachnides.

« Les Formiens doivent mourir ! » crachota la voix mécanique du Dreadnought.

Un arachnide bondit vers lui, tentant de planter ses pattes, et le Dreadnought leva son bras droit, qui se transforma en une longue foreuse qui traversa la tête de l’arachnide, la faisant exploser, avant de déchiqueter son corps. Les Tekhanes hurlèrent de joie, et le Dreadnought frappa alors au sol, avec sa puissance légendaire, en faisant trembler l’écran. Des lézardes se formèrent sur le sol, et il attrapa les lèvres d’un Formien, et les écarta avec une telle puissance qu’il les arracha.

« Je suis venu vous détruire. »

Immortel, le Dreadnought se tourna alors vers un autre arachnide, et l’attrapa par l’une de ses pattes, le balançant sur d’autres, avant de les enflammer.

« Pour la Sénatrice Suprême ! »

Et les Tekhanes furent soulagées. Comment les Formiens pouvaient-ils venir à bout de l’invincible armée tekhane ?

*
*  *

Loin des affrontements sanguinolents que les Dreadnought offraient, Nika, Rozalia, et Rinako rencontraient un nouveau type d’ennemi : une plaque instable. Rinako était tombée par une faille, mais avait réussi à éviter d’atterrir au milieu de débris tranchants et coupants. Restées en hauteur, Nika et Rozalia se concertèrent du regard, tandis que Rinako leur lançait quelques ordres :

« Bougez surtout pas ! Tout risque de s'effondrer ! »

Avec un léger sourire, Nika baissa la tête, et répliqua rapidement :

« A vos ordres, Princesse ! »

Elle regarda ensuite Rozalia, qui haussa les épaules. Toute la structure semblait en effet très instable, et le poids combiné des deux femmes risquait de la faire se rompre. Profitant de ce laps de temps, Nika tenta de contacter une nouvelle fois Ryouka, sa sœur, mais n’obtint aucune réponse. Connaissant Brainstorm, elle devait probablement être occupée à récolter des informations supplémentaires sur les points d’accès à la Fourmilière.

« Je suis coincée ! Je vais voir comment ça se présente en bas !
 -  Nous, ça va ! On pense faire une partie de bridge en t’attendant. »

Rozalia eut un léger soupir, et commença à avancer l’un de ses pieds autour d’elle, cherchant la partie la plus solide de cette plaque, afin de pouvoir avancer sans trop la perturber. La plaque était très instable. Elle devait reposer sur des supports archaïques, probablement tout un empilement de blocs de bétons pulvérisés. Nika entreprit de faire la même chose.

« Il y a un passage ! Descendez me rejoindre ! Vite avant que tout s'effondre ! »

Rozalia chercha une entrée quelconque, et sauta dans un trou, glissant le long de la pente que Rinako avait emprunté pour se retrouver à côté d’elle. Nika suivit en effet, et la plaque émit ensuite un sinistre grincement en se tordant, et s’effondra pour de bon, condamnant le passage. Les trois femmes se retrouvèrent ainsi dans l’obscurité absolue, jusqu’à ce que Nika fasse à nouveau frotter ses branches entre ses doigts. Ses verres se mirent alors à luire, et devinrent des espèces d’ampoules. Elle tourna ensuite la tête vers Rinako avec un grand sourire :

« Je suis lumineuse, non ?
 -  Prends la marche, se contenta de dire Rozalia.
 -  Lady, yes, Lady ! »

Nika passa devant. Si les contours de ses verres émettaient de la lumière, elle avait activé sa vision nocturne, afin d’y voir quelque chose. Elle avança dans un couloir sinistre, et ne put s’empêcher de marmonner :

« Allons-y gaiement. Vers l’infini et l’au-delà ! »

La galerie était très sombre, mais éclairée par endroits par des espèces de trous dans le plafond qui permettaient de voir la surface. Elle avait tout de la grotte naturelle inaccessible, et, plus Nik avançait, plus elle entendait un égouttement, comme si des gouttes d’eau tombaient. Il y avait de grosses crevasses, d’énormes araignées qui se déplaçaient furtivement dans les coins, et plusieurs cadavres de Formiens. En haut, on pouvait parfois entendre des mouvements rapides, des espèces de chenilles qui faisaient trembler le plafond.

La marche silencieuse des trois femmes finit par les conduire devant un rai de lumière. Elles suivaient une longue galerie après avoir traversé une grande cavité souterraine, et Nika s’avança lentement. Une bombe tekhane avait pulvérisé une partie de la grotte, rentrant probablement dans l’une des crevasses pour faucher plusieurs piliers. Nika allait s’aventurer dans ce passage, quand elle entendit du mouvement. Sa main se leva alors, faisant signer à ses deux partenaires de s’arrêter.

Longeant le trou, une patrouille tekhane avançait. Plusieurs soldates qui entouraient un énorme camion militaire (http://img77.xooimage.com/files/a/7/b/thumbbig-198844-3557402.jpg) rempli de tourelles défensives et de projecteurs latéraux. Les soldates comprenaient également des armures de combat (http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20090227214806/fear/images/6/64/Heavy.jpg) dont les lampes sur la tête permettaient de s’éclairer.

« Parfois, je me demande si nos combinaisons de protection n’ont pas été créés par une quelconque perverse pour satisfaire des fantasmes sexuels... lâcha une soldate.
 -  Qu’est-ce qui vous fait dire ça, 2ème Classe ? répliqua celle qui était probablement la plus haut gradée de la patrouille.
 -  Le fait que ma copine fantasme devant ma tenue ? Ou que les uniformes militaires connaissent un succès fou dans les sex shops ?
 -  Gardez votre vie sentimentale pour vous, 2ème Classe. »

La patrouille jeta de brefs regards vers le trou. Il y avait plusieurs cadavres d’arachnides, écrasés par les rochers, ou soufflés par l’explosion.

« Je hais ces saloperies... »

Nika restait planquée dans la galerie, attendant prudemment que la patrouille passe... Quand des rochers se mirent à tomber d’une autre partie de la grotte. Les soldates tekhanes s’arrêtèrent immédiatement, et braquèrent leurs armes.

« Qui va là ?! » tonna la femme.

Doigt sur les lèvres, Nika intima à Rinako et à Rozalia de se taire. Elles n’avaient rien à faire ici, et, si des soldates les arrêtaient, elles les amèneraient au QG, bien loin de la Fourmilière. Nika espérait de tout coeur que ce qui avait produit ce bruit n’était rien de plus qu’un rat, et non des Formiens supplémentaires.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 11 juin 2012, 14:11:46
Déjà que j'aime pas les bunkers qui se tiennent debout correctement, alors les usine effondrées c'est même pas la peine. Heureusement que Nika et Rozalia sont là, parce que seule j'aurai pété un câble. Une qui blague, l'autre qui reste impassible : deux extrêmes auxquels se raccrocher. On trouve vite un accès à un tunnel formien, ou plutôt une branche du réseau. Leurs techniques ne sont pas si différentes des nôtres : une artère principale autour de laquelle se tressent des tunnels plus petits. Si c'est un gruyère, les rats n'ont pas laissé grand-chose à manger.

Nika nous fait signe de stopper, et le vacarme d'un gros moteur ne tarde pas à se faire entendre. Une patrouille, dans les tunnels ? Sans doute une reco pour dynamiter les tunnels, et condamner à nouveau la zone de quarantaine. Les missiles guidés capables d'évoluer dans des espaces aussi petits sont chers, à l'inverses des soldates capables de poser des charges explosives. En tous cas elles aussi ont l'air d'avoir besoin de dédramatiser.

Alors que je surveille Nika prête à réagir au moindre de ses gestes, les paroles des soldates font un peu descendre mon regard. C'est vrai que les tenues de combats sont plutôt moulante, et que leur fonction de "seconde peau" a souvent l'air d'une excuse. Je me souviens d'avoir feuilleté une thèse universitaire selon laquelle on pourrait théoriquement réduire les captures au combat de 30% par quelques retouches sur les combinaisons de combats. La logique était simple : les Formiens sont poussés par leur instinct de reproduction, et en dissimulant un peu les formes féminines de nos troupes, on réduisait d'autant leur motivation ou leur capacités à les identifier comme femelles. L'ennui étant que les 30% qui échappaient à la capture passaient directement dans la colonne des morts aux combat. Préférable à l'emprisonnement dans la Fourmilière ? Peut-être, peut-être pas. Les avis sont partagés sur le sujet, étant donné qu'une fois mort on ne peut plus être sauvée, mais qu'après être passée entre les pattes des Formiens même les soldates les plus endurcies sont marquées à vie.

Une petite réflexion qui en vaut une autre, il faut bien que je me distraie un peu. Rester sur place me donne l'impression d'être déjà prise au piège. Et je manque de dégainer à nouveau quand j'entends les soldates en contrebas qui s'inquiètent. Elles bougent, puis des cris d'arachnides ne tardent pas à se faire entendre. Mais il n'y en a qu'un. J'entends un rire, pour le moins méprisant.

" Hin hin ! Il doit bien avoir les boules, celui-là. Vous croyez qu'il va se décrocher les pattes ?
- Achevez-le au lieu de vous amuser.
- À vos ordre... Regarde un peu par-là, saloperie. "

Un dernier hurlement du monstre, celui d'un fusil-mitrailleur, puis les échos ne tardent pas à disparaître le long des tunnels.

" On repart ! En formation ! Et faites bien gaffe, il y en a peut-être d'autres qui traînent ! "

Le convoi se remet en route, nous laissant vite le champ libre. En découvrant le cadavre criblé de balle de l'arachnide, je me dis que je l'aurais sans doute fait cuire très lentement. Ses deux pattes droites sont prise dans un éboulement, d'où dépassent des membres de ses semblables morts sur la coup. C'est rare de trouver une de ces sales bêtes piégées comme ça. Ça mérite bien un peu de cruauté, d'autant que le concept lui est plus ou moins étranger. Mais c'est après le cerveau que j'en ai.

Je me retourne vers Nika et Rozalia.

" On dirait qu'on a du renfort, finalement. On les laisse ouvrir la voie ? "

Je n'en montre rien mais ça ne me plaît pas trop de raisonner comme ça. Toute ma vie on m'a répété que la fin ne justifiait pas forcément les moyens. Mais après ce que j'ai vu aujourd'hui je commence à penser que tous les moyens sont bons. Mes instructrices avaient raison : on peut vous apprendre à survivre, rien ne vous prépare vraiment au terrain. J'aimerais espérer que ce convois va continuer un peu, faire tranquillement le ménage, poser ses bombes et dégager sans plus de problèmes.

Mais une partie de moi se dit déjà qu'elles savaient ce qu'elles risquaient quand elles ont signé. Si elle m'entendait penser ça, Nika me collerait sans doute la trempe que ma mère n'est plus la pour me mettre. Et bizarrement je pense que j'en ai besoin autant que je la mérite.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 11 juin 2012, 18:14:30
Un arachnide ne tarda pas à débarquer, et se reçut quelques salves qui le tuèrent sur place. Les soldates semblaient s’amuser, et furent ainsi rapidement sermonnées, avant de descendre dans la grotte au plafond arraché.

« Est-ce un survivant ? Ou un éclaireur ? demanda à voix haute une soldate.
 -  Nos ordres de missions sont d’éliminer les poches formiennes qui se trouvent dans le secteur récapitula la Capitaine. Il est possible que cette galerie mène à une espèce de nid, ou quelque chose comme ça.
 -  J’aime pas les endroits sombres murmura une soldate.
 -  Alors, vous allez devoir vous forcer, Caporale !
 -  Oui, Capitaine ! »

La Capitaine se retourna vers l’énorme camion. Sa présence aurait été bien utile, mais il n’avait pas la place de rouler dans la petite galerie. La Capitaine laissa donc le camion ici, avec son équipage, afin de surveiller leurs arrières, et laissa de même trois Tekhanes sur place, pour les mêmes raisons. Le reste de l’escouade pointa ensuite leurs lampes et fusils d’assauts vers la galerie d’où l’arachnide avait débarqué.

Dans leur coin, Nika, Rozalia, et Rinako, les surveillaient. Impossible de passer par là.

« On dirait qu'on a du renfort, finalement. On les laisse ouvrir la voie ? » proposa alors Rinako.

Rozalia et Nika la regardèrent simultanément. Ce fut Rozalia qui répondit la première :

« Elles ne vont pas jusqu’à la Fourmilière. Elles se contentent de nettoyer le secteur. Je comprends très bien que tu puisses avoir peur, Rinako, mais, si des Formiens se trouvent dans le coin, il est probable qu’ils préféreront s’attaquer à elles.
 -  De toute manière, nous n’avons pas d’autres choix que de les contourner. Ces trois demoiselles bloquent le chemin. »

Les trois Tekhanes s’étaient assises sur des rochers.

« Dire que j’avais une permission cette semaine... se lamenta une Tekhane.
 -  Tu allais revoir Marius ? s’enquit une autre femme en buvant dans une gourde d’eau.
 -  Hum... Lui, et Dale, aussi. Mes deux adorables maris. Hum... A cette heure, je devrais sûrement être dans ma chambre, en train de les filmer faisant l’amour pour mes beaux yeux...
 -  Arrête ! Ce n’est pas le moment de penser à ça ! lâcha une autre soldate. Mais je compatis... Ils sont plutôt bien bâtis, et très endurants...
 -  On trouve des merveilles, maintenant, sur le Net » commenta la principale concernée.

Les laissant à leurs divagations, Nika rebroussa donc chemin, revenant sur ses pas. Elle évita de nouvelles fosses, et partit sur une galerie encore plus étroite, si petite que les femmes devaient passer l’une derrière l’autre, les parois raclant contre leurs corps. Nika évitait les stalactites qui menaçaient depuis un plafond qui était très bas. On entendait l’écoulement d’une rivière d’eau, et Nika sortit à tout hasard son Desert Eagle, tout en diminuant fortement ses ampoules lumineuses. Elle s’approcha au bout de cette étroite faille, qui menait à une fente dans une paroi. Il y avait une énorme grotte avec une rivière souterraine, et elle passa par-dessus la fente, se laissant glisser le long de la paroi pour atterrir en contrebas, avant de réceptionner Rinako, et de poser un doigt sur ses lèvres.

De la tête, elle désigna ensuite d’autres individus. Des Formiens. Ils se tenaient près de la rivière souterraine, buvant visiblement dans l’eau. La rivière était juste après une cascade qui se trouvait dans cette immense grotte. Les Formiens ressemblaient à un sinistre croisement entre une fourmi et une araignée :

(http://nsa29.casimages.com/img/2012/06/11/mini_120611052754629818.jpg) (http://nsa29.casimages.com/img/2012/06/11//120611052754629818.jpg)

Nika eut un léger frémissement. Quel était le malade qui avait inventer de telles horreurs ? Les fourmis arachnides étaient une petite vingtaine, et Nika utilisa ses lunettes pour zoomer. Elles étaient à une vingtaine de mètres, et elle constata alors qu’il y avait entre elles des cadavres. Elles n’étaient pas uniquement en train de boire, mais aussi en train de manger des Tekhanes. Agir était très tentant, mais ceci ferait sauter leur couverture. Serrant les dents, Nika regarda Rozalia. Elles étaient dissimulées derrière des rochers. Rozalia lui fit signe, et Nika soupira, avant de murmurer :

« Elles sont encore vivantes... Sous sédatif, mais encore vivantes...
 - Elles doivent utiliser un venin spécial qui paralyse les muscles. Elles se font dévorer vivantes sans pouvoir réagir... » grommela Rozalia.

Les immenses fourmis s’amusaient, et se battaient entre elles, arrachant ici et là un bras, une tête, ouvrant les torses pour déchiqueter les intestins.

« On ne peut pas les laisser faire ! s’exclama Rozalia.
 -  On ignore combien ces Formiens sont ! objecta Nika. Si on agit, on risque de tomber sur des renforts, et de griller notre couverture !
 -  Tu veux qu’on les laisse se faire dévorer vivantes sans réagir ?! Ceci va totalement en contradiction avec les principes d’Overlord ! »

Nika réfléchit brièvement, fermant les yeux pendant quelques secondes, et se releva, en dégainant son Eagle.

« Et puis merde ! »

Elle sortit de la cachette du rocher, et une fourmi géante tourna la tête vers elle... Avant de se recevoir une balle qui explosa sa tête.

« J’ai une balle pour chacun d’entre vous, enfoirés ! Venez prendre votre raclée ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 14 juin 2012, 14:01:30
Finalement je suis plutôt contente qu'on les contourne. Les discussions de ces femmes me font froid dans le dos. Des hommes, et entre eux... Je leur laisse ce genre de trucs dégoûtants puisqu'elles ont l'air d'aimer ça. Je dois me concentrer. On a une mission, et on est en territoire ennemi. Pas le moment de me disperser. Je suis Rozalia et Nika. Comme à l'entraînement : à pas de loups, en surveillant les coins d'ombre... Comment on peut fantasmer sur des hommes ? Ils ont même pas de poitrine ! En plus paraît qu'ils sont poilus et qu'ils puent ! D'accord, c'est pas parce qu'ils sont génétiquement inférieurs qu'on doit pas être gentilles. Mais de là à coucher avec, ou les mater... Je me félicite d'en avoir jamais vu un tout nu, ça m'évite de me faire des images.

Concentration, mission ! Le seul mec qui m'intéresse : c'est celui qu'on va descendre. Et même si on évite au maximum les confrontations, on arrivera pas jusqu'à lui sans se battre. Je dois garder mon objectif en vue. Une étape à la fois : entrer dans la Fourmilière, trouver l'enclave, tuer Mastermind. Puis rentrer prendre ma première cuite avec Nika. Ma mère n'a pas eu le temps de m'apprendre grand-chose, mais j'ai au moins retenu que ce qui la motivait c'était de rentrer à la maison. Bien sûr c'était par amour pour sa fille, de mon côté je n'ai qu'une biture. C'est loin d'être à ta hauteur, maman, mais je dois bien faire avec.

Laissant derrière nous les espèces de perverses androphiles dégueulasses, nous ne tardons pas à entendre le chuchotement bas d'un cours d'eau. tant mieux, ça veut dire qu'on va sortir de ce boyaux étroit. Même moi, qui suis pourtant le plus fluette des trois, je n'ai pas la place de me retourner. Nika me réceptionne en bas d'une paroi et me fait comprendre que je dois me taire. Je ne tarde pas à réaliser pourquoi : une vingtaine de nouvelles monstruosités pique-niquent tranquillement au bord de la rivière souterraine. Et elles ne se pressent pas pour démembrer les cadavres qui jonchent le sol, en fait elles se bagarrent même pour les meilleurs morceaux.

Nika nous sert d'observatrice alors que je tente de rester calme. C'est femmes tombées dans un piège, nous arrivons trop tard, reste à dégager avant de les rejoindre. Mais quelque chose me dérange, et à vrai dire me fait enrager. Je cherche ce détail que je n'ai pas encor vu et... L'horreur !

" Elles sont encore vivantes... "

Évidemment qu'elles sont encore vivantes ! Pour saigner comme ça il faut que le cœur batte. Laisser une patrouille armée jusqu'aux dents détourner l'attention : c'était pas très moral mais je pouvais gérer. Mais ces femmes sans défenses qui se font déchiqueter l'une après l'autre. Je ne peux pas laisser faire ça, quel qu'en soit le prix. C'est le serment de Caelestis, ma raison de vivre. Même Mastermind ne vaut pas que je sacrifie mon intégrité, et encore moins les vie que je peux encore sauver. Tant pis, je dois dire à Rozalia et Nika de continuer sans moi.

" Et puis merde ! "

Nika se lève pour pour ouvrir le feu et défier les bestioles. Je dois dire que je suis un peu surprise. Je la pensais impulsive, mais pas au point de mettre sa mission en danger pour des dommages collatéraux. Je me ressaisis et sort à découvert pour soutenir son feu. Mes tirs ont moins d'effet que les siens. pas grave du moment que les bestioles s'écartent de leurs proies. Une vingtaine, et le temps de couvrir dix mètres plus qu'une quinzaine. Au contact ce sera beaucoup moins facile. Il faut les empêcher d'approcher, et je ne vois pas cinquante façons.

" J'espère que tu vises bien ! "

Je fonce dans le tas, mais pas bêtement. De près mon arme ne sera pas plus efficaces, et je sais danser donc je pourrait peut-être tenir quelques temps en esquivant. Quand à mes flammes, entre l'humidité de la cascade et la fatigue qui s'accumule ce serait mon dernier assaut. Alors je bondis, poussée par le vent, pour survoler le groupe de bestioles. Ma petite diversion semble marcher, ce qui n'est pas bon pour moi. Je reprends pied près de la patrouille et je fonce vers le premier corps démembré que je vois. Les cris de formiens dans mon dos me pousse à jeter un regard par-dessus mon épaule. J'attrape le premier truc qui me tombe sous la main et je me redresse face à l'ennemi... pour réaliser qu'il n'y a pas de gâchette.

Merde, un sabre d'éclaireur. Trop tard pour en changer, les bestioles me foncent dessus. Je dois les garder à l'écart sinon elles vont piétiner les survivantes dans la bagarre. Je n'ai pas reçu beaucoup d'entraînement aux armes blanche, encore moins à celle-ci. Mais ce ne sont pas des escrimeurs... Juste d'énormes monstres avec des lames aussi grandes que moi à la place des pattes avant ! Je fonce à leur rencontre. Elles ont la force et l'allonge, autant dire que l'assaut frontal n'est pas envisageable. je dois continuer à faire diversion, esquiver en laissant le temps à Nika et Rozalia de les abattre à distances.

La première bestiole arrivent à portée et abat ses griffes. Je stoppe net, et manque d'y laisser mes pieds quand les pointes acérées se plantent dans le sol, à quelques centimètres. Je frappe de taille. Le coup a bien entamé la carapace mais ça ne suffira pas. Et je n'ai plus vraiment le temps de réfléchir. je dois bouger, tourner sur le côté, me baisser, me relever, bondir. Je dois danser entre les lames naturelles qui en veulent à ma peau. je place un coup quand je le peux, sans plus d'effet que le premier. Après une pirouette je me retrouve face à une créature. Elle 'na pas le temps de frapper qu'une flèche lui transperce la tête de part en part. Alors que s'effondre je saute dessus pour gagner une seconde répit, puis je replonge dans le bain de lame.

Je profite de mon élan pour me laisser glisser au sol, juste sous une bestiole qui chargeait. Je frappe au ventre, et j'apprends que la carapace est moins résistante à cet endroit. Je roule sur le côté, couverte d'un sang épais et translucide alors que la créature se met à faire des claquettes en hurlant. Je me redresse ensuite d'un bond avant de finir clouée au sol par les griffe d'une autre bestiole. Puis la danse reprend. Je ne tiendrais pas éternellement, j'espère que Nika et Rozalia vont vite achever ce qui reste.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 14 juin 2012, 16:01:13
La mission était importante, oui, mais Nika avait précisément rejoint les Héroïnes parce qu’elle n’avait jamais réussi à se fier aux ordres, aux procédures, au protocole. Fonceuse et inflexible, elle était du genre à tabasser à mort un kidnappeur pour qu’il donne l’emplacement de l’enfant qu’il avait capturé, quitte à outrepasser ce que la loi autorisait. Elle était une femme de passion, ses sarcasmes naturelles ne formant qu’une espèce de carapace qui la protégeait. Armée de son Eagle, elle se mit à ouvrir le feu sans aucune hésitation. Aucun tremblement de ses mains ne vint dévier ses tirs. Rozalia, quant à elle, décochait des flèches, les deux femmes restant en retrait, tandis que Rinako, dans un jeu dangereux, allait les occuper, servant de diversion. Nika se fit brièvement la réflexion qu’il était assez comique que ce soit la plus jeune qui soit en première ligne. Nika entreprit donc de légèrement se rapprocher. Après tout, elle n’avait pas un fusil de précision, mais un simple pistolet.

Rozalia, quant à elle, comprit rapidement que la tête était le pire endroit où atteindre les fourmis. Elle ne réussit qu’à transpercer la tête d’une seule fourmi, qui s’acharnait sur Rinako, mais il y avait bien trop d’os. La peau était trop solide à cet endroit, et elle lâcha à l’intention de Nika :

« Vise l’abdomen ! »

Nika, qui venait d’exploser la tête d’une fourmi presque à bout portant, tourna la tête vers Rozalia.

« Hein ? »

Rozalia ferma légèrement les yeux, soupirant, et décida d’utiliser le langage Nika :

« Vise leurs culs ! C’est leur faiblesse !
 -  Ah ! »

Une nouvelle flèche jaillit, et se planta dans l’abdomen d’une fourmi. Très rapidement, les quelques fourmis qui mangeaient diminuèrent leur nombre, n’opposant aucune résistance aux Héroïnes. C’était presque une sorte d’entraînement. Redoutables au corps-à-corps, les fourmis géantes n’e menaient pas large contre le pistolet de Nika et l’arc de Rozalia. Malheureusement, cette scène fut, probablement pour une quelconque divinité retorse, l’occasion d’appliquer cette bonne vieille loi de Murphy. Si une chose peut mal tourner, elle va infailliblement mal tourner. Il aurait été possible qu’il n’y ait que vingt fourmis affamées en train de se repaître tranquillement. Il aurait néanmoins toutefois été aussi possible que ces fourmis ne soient pas un petit groupe isolé, et que le gros de la colonie comprenne qu’elles étaient en danger.

La loi de Murphy s’appliqua donc, et des fourmis jaillirent du sol. Nika en évita une de justesse, ses pattes fauchant le vide, et répliqua en ouvrant sporadiquement le feu sur la tête. La première balle explosa une partie de la tête de la créature. Les balles perforantes de Nika défonçaient sans difficulté la boîte crânienne des fourmis, mais de nouvelles fourmis venaient de débarquer, et étaient bien plus nombreuses désormais.

« Saloperie de chiotte !! jura Nika. Je hais les fourmis ! »

Une fourmi se rua vers Nika, qui évita l’une de ses tranchantes pattes en fléchissant les genoux. Elle en perdit néanmoins quelques cheveux, et une autre patte se leva pour la planter. Nika tomba par terre, évitant le coup, et évita une autre patte en écartant les jambes, la patte se plantant dans le sol. Une flèche se planta alors sous la tête de la fourmi, transperçant sa gorge, faisant gicler du sang sur le ventre de Nika. Cette dernière utilisa alors ses mains, les posant à plat sur le sol, et bascula son corps en arrière. Ses jambes se relevèrent logiquement, et frappèrent la fourmi au niveau de sa gueule, tandis que Nika, à l’aide d’une roulade arrière révélant ses talents de gymnaste, se relevait. Elle ouvrit le feu sur la saloperie, et tourna la tête vers Rozalia... Avant de manquer défaillir.

Derrière Rozalia, sur un gros rocher, précisément celui derrière lequel les trois femmes s’étaient initialement planquées, une nouvelle fourmi se dressait, prête à bondir sur Rozalia. Trop absorbée par ses flèches, Rozalia ne nota cette dernière que très tardivement, et ce fut le regard de Nika qui l’alerta... Ou, plutôt, sa posture, vu que ses yeux étaient indéchiffrables derrière ses lunettes. Rozalia se laissa tomber par terre, et pria brièvement tous les Dieux qu’elle connaissait. Le corps de la fourmi s’écrasa sur elle, et ce fut la taille de la fourmi qui la sauva. Elle se trouva dans un petit espace, étroit, entre le sol et le corps massif de la fourmi, qui se mit à glisser la tête sous son corps, et à tenter d’attaquer Rozalia.

Agissant par instinct, Rozalia attrapa sa dague magique, qui se mit à flamboyer, et coupa l’une des pattes de la fourmi, faisant couiner cette dernière, répandant son sang sur le sol. Ayant perdu un point d’appui, la fourmi fut déstabilisée, et tomba sur la gauche, la patte coupée étant à sa gauche. Une sortie se libéra à droite. D’une roulade, Rozalia s’extirpa du corps de la fourmi, se releva, et l’égorgea.

De son côté, Nika s’était rapprochée des Tekhanes. Elles avaient les yeux grands ouverts, et ne pouvaient que les bouger. Sans attendre plus longtemps, Nika régla le mode de son arme pour lâcher des tirs électriques, et largua une salve sur les femmes. Les tirs feraient l’effet d’électrochocs. Elle s’en servait normalement pour étourdir des individus à capturer, mais, en l’espèce, elle espérait que les électrochocs permettraient à leurs muscles de se détracter. Elle s’empara d’un fusil d’assaut, une petite perle, un SCAR-H CQC (http://world.guns.ru/userfiles/images/assault/as70/scar_h.jpg), et contempla avec des étoiles dans les yeux l’arme.

« Toi, je t’aime, mon bébé. »

Ayant pour le coup rangé son Eagle, Nika s’empara du SCAR, et ouvrit le feu. Le fusil sembla rugir comme un dragon entre ses mains. Elle était habituée à tenir un Desert Eagle, et donc à tenir compte du recul et du poids d’une arme. Nika faisait partie des rares tireurs sur cette planète à pouvoir tenir un Eagle à une main. Le SCAR sautillait entre ses mains, tremblait, mais fauchait les fourmis avec une efficacité implacable.

Même avec cette arme, la partie était difficile, car les fourmis commençaient à les submerger. Leurs cadavres commençaient à se multiplier, et Nika finit par atteindre ce détestable moment où, en appuyant sur la gâchette, on n’entendait plus qu’un « CLIC » insupportable. Le son assourdissant des rafales du SCAR-H avait été une espèce de mélodie accueillante, comme une couverture fauchant les ennemis. Nika pesta, et regarda autour d’elle, cherchant la ceinture de munitions de son porteur, tandis que le chargeur, vide, sortait de la culasse pour tomber par terre. Une fourmi en profita pour bondir vers Nika, qui abandonna le SCAR, et évita la charge de la fourmi en se roulant sur le sol, en profitant pour dégainer son pistolet, ouvrir le feu. La première balle faucha une jambe, et les quatre autres percèrent son ventre.

« Nika ! »

Tournant la tête, Nika vit une fourmi foncer rapidement vers elle, et brandir ses pattes. Elle s’était reçue une flèche en pleine patte, mais cela ne l’avait pas stoppé. Les pattes se levèrent, et Nika sembla paralysée sur place... Jusqu’à ce que des chevrotines rugissent sous le ventre de la bête, l’éventrant en répandant ses viscères sur le corps d’une Tekhane. Les électrochocs avaient commencé à faire leurs effets, et les soldates semblaient revenir à elles. Une Tekhane avait récupéré son arme, et Nika la reconnut immédiatement. Un fusil à pompe automatique, un AA-12 (http://4.bp.blogspot.com/-c7CqPKfJsMo/TgUBX4UBC6I/AAAAAAAAARA/Eh7i4ypxyoM/s320/2005_shotgun.jpg), à la cadence de tir (http://www.youtube.com/watch?v=g77sLmw-UcY&feature=player_embedded) terrifiante.

« Mon chéri ! hurla-t-elle en s’emparant de l’arme. Fais-moi rêver, mon joli ! »

Nika ouvrit le feu sur une fourmi se trouvant à côté, et le coup fut si puissant que la fourmi en tomba par terre, trois de ses pattes s’envolant. Killer Boom en aurait presque pleuré tant c’était beau. Rozalia avait, de son côté, un léger sourire, tandis que les Tekhanes revenaient à elles, s’emparant de leurs armes. Elles avaient vu leurs camarades se faire dévorer sans pouvoir réagir. Frustration et fureur étaient les meilleurs moteurs de l’armée. Elles ouvrirent le feu avec rage, formant une espèce de ligne protectrice.

La partie commençait à être remportée quand une espèce d’hurlement guttural, caverneux, et profond, sembla rugir du fin fond de la grotte. Un cri terrifiant, qui ne dura que quelques secondes, et qui amena les fourmis à partir.

« Qu’est-ce que c’était que ça ?! » se demanda Rozalia.

Nika, de son côté, ouvrait le feu sur les fourmis qui fuyaient.

« Revenez, bandes de saloperies ! »

Ce fut à cet instant qu’une Tekhane se tourna vers elle, faisant le salut militaire.

« Caporal Parker, Madame ! »

La considérant brièvement, Nika fronça les sourcils, et répliqua :

« Repos, soldate.
 -  Toute notre unité a été décimée par les Formiens. Nos ordres de mission sont de nous replier au bunker C.
 -  Vous n’êtes plus à jour, Caporal. Le bunker C a été pris par les Formiens, et le haut-commandement envoie toutes ses troupes lourdes pour le reprendre. Et c’était quoi, ce putain de cri ?!
 -  Ça ne m’inspire pas confiance... Nous devrions continuer, lança prudemment Rozalia.
 -  L’endroit grouille de Formiens, Madame. Nous demandons à vous suivre le temps de trouver un moyen pour nous de rejoindre le haut commandement ! »

Nika considéra Parker silencieusement, comme si elle semblait peser le pour et le contre, et se dit que des porte-flingues n’étaient pas de trop. Parker et les Tekhanes étaient terrorisées. A juste titre, elles avaient failli être terrorisées. Rozalia, de son côté, ne pouvait que constater que Nika était une meneuse d’hommes dans ce genre de situations... Ou de femmes, pour être exact. Elle inspirait naturellement le courage et la bravoure par ses gestes inconsidérés, et cette espèce de chance insolente qu’elle avait au combat.

« Ça va pour moi. Mais pas d’actes héroïques sans notre autorisation !
 -  A vos ordres ! Si je puis me permettre, quels sont vos ordres de mission ? Et votre grade ?
 -  Secret-défense. Nous sommes ici en opération secrète de la part du Conseil. Mais, si la hiérarchie vous inquiète tant, la femme qui nous accompagne, et que nous avons sauvé des griffes formiennes, fait partie de l’armée de Caelestis, et est sergent.
 -  Une Celkhane ? s’étonna la femme.
 -  Vous avez un problème avec les Celkhanes, Caporal ?
 -  Euh... Non, mais...
 -  Tant mieux ! Maintenant, en route ! »

Killer Boom avait un mauvais pressentiment. Elle ignorait qui était à l’origine de ce cri de haine, mais c’était suffisamment dangereux pour faire détaler les Formiens. Mieux valait donc s’éloigner le plus vite possible.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Formiens/La Horde le jeudi 14 juin 2012, 16:02:11
Elles ne comprenaient pas. Comment pouvait-elle comprendre, après tout ? Elles étaient incrédules, parlant dans leurs petits appareils de transmission. Si primitives, si ridicules... Elles n’arrivaient pas à comprendre ce qu’elles voyaient, et contemplaient, indécises, les cadavres massacrés, les cocons explosés, les œufs crevés, les corps éventrés. Elles ne comprenaient rien à sa souffrance. Rien à sa douleur. Car Il était triste. Comment aurait-on pu être joyeux en tuant ses propres hommes ? Car ces cadavres étaient à Lui. Ou, tout du moins, ils auraient normalement dû l’être, s’ils ne s’étaient pas rebellés contre son autorité, et si on n’avait pas tenté de le tuer. Il aurait d’ailleurs dû mourir, mais Il était plus résistant que l’Usurpateur avait semblé le croire. Son lien psychique avec le Grand Créateur était bien plus fort que ce que l’Usurpateur avait cru.

Il était profondément choqué et attristé par ce qu’il voyait. Qu’était-il, désormais ? Un général sans troupes, un Annexien qui avait perdu sa Horde. L’une des plus puissantes Hordes de la Fourmilière, car il était l’un des plus puissants Annexiens. Trônant dans le Triangle de Verre, Il contrôlait sa Horde, son peuple, tel un Dieu veillant sur ses brebis. Jusqu’à ce que l’Usurpateur arrive, et prenne sa place au Triangle de Verre, renversant, l’un après l’autre, les Annexiens qu’il ne pouvait pas briser. Les Traîtres étaient maintenant partout, mais l’Annexien, lui, restait fidèle à son Maître, au Grand Créateur. Et à ses désirs.

Plus Il voyait ses femmes, plus Il avait du mal à se calmer. Il aurait normalement du rester dans l’ombre, les laisser passer. Les humaines n’étaient pas la cible du Grand Créateur, mais le Grand Créateur était affaibli, et ne parvenait que difficilement à communiquer avec ceux qui lui étaient encore fidèles. Il écoutait fidèlement les instructions du Créateur, et ses instructions l’avaient mené loin de la Fourmilière, dans cet endroit, avec ses derniers fidèles, mais Il en ignorait les raisons. Muet, le Grand Créateur ne communiquait plus, et Il avait décidé de s’occuper en tuant les Traîtres... Comme cette petite bande qu’il avait massacré à lui tout seul. Ensuite, ces humaines étaient venues, et Il s’était dissimulé.

En l’absence du Grand Créateur pour le guider, l’Annexien sentait ses plus intimes désirs rejaillir. La Vie et la Mort. La procréation et le carnage. L’odeur du sexe et du sang. Elles restaient là, piaillant, telles de silencieuses offrandes, l’agaçant. Il détestait les humaines, mais il haïssait les Traîtres. Il avait néanmoins tué les Traîtres. Et le Grand Créateur restait muet. Alors, Il passa à l’action. Il fondit sur elles, et elles hurlèrent, ouvrant inutilement le feu. Leurs balles l’agaçaient. Certaines le chatouillaient, mais d’autres lui faisaient mal, l’énervant. Il fondit sur l’une des humaines, l’attrapant par le cou, la décapitant, et en attrapa une autre par la main, enfonçant ses griffes dans sa boîte crânienne, faisant fondre son cerveau entre ses doigts.

L’une des femmes de fer pointa ses lumières sur lui, l’agaçant encore plus, et tira. De longues balles, ressemblant à des espèces de traits, le frappèrent, le faisant couiner. Il ressentit la douleur, mais il n’était pas un stupide subalterne. Il était un Annexien, et il accueillait la douleur avec joie. Il plongea sur la femme de fer, qui n’était qu’une brindille contre lui, la souleva, et tira. Il eut bien du mal à arracher son corps, et choisit donc de se répandre à l’intérieur. Ses cheveux se faufilèrent dans les jointures de l’armure, et il se régala des hurlements de la femme de fer. Il atteignit le corps chaud de la propriétaire, et sentit l’excitation monter lorsqu’il glissa sur sa poitrine. N’y tenant plus, il se faufila dans son intimité, et commença à se nourrir.

Sa nourriture s’interrompit néanmoins vite, car les survivantes continuaient à lui tirer dessus. Il abandonna la carcasse désarticulée de la femme de fer, et se tourna vers les autres. Certaines tentèrent alors de se replier, tirant en arrière, et il bondit sur l’une des femmes restant en arrière. Il caressa avec ses griffes sa belle jambe, mais son corps ne lui convenait pas. Il se contenta de la faire entrer dans sa tête, la dévorant. Une autre courait, et elle, elle lui plaisait. Il avait vu son agréable fessier, son corps endurant, sa longue chevelure. Les poursuivre et les rattraper ne lui prit que quelques secondes. Il les tua toutes, sauf elle. Il lui prit son arme, car les balles l’irritaient de plus en plus. Il se tint devant elle, prostrée sur le sol, gémissant. Les humaines étaient fascinantes. Il l’attrapa par le cou, la regardant. Il n’avait pas de langue à proprement parler, et enfonça l’un de ses membres dans l’intimité de la femme, faisant jaillir un liquide écarlate, et fut satisfait. Elle ne l’ennuyait plus en émettant des sons insupportables.

Alors, Noggaroth, Annexien, prit son temps. Elle n’était qu’un prélude, un échauffement. Il avait repéré d’autres femmes, et Il comptait bien se servir des humaines pour soulager sa frustration. Le Grand Créateur étant silencieux, c’était peut-être après tout cela qu’il attendait de celui qui se considérait comme son meilleur guerrier : qu’Il se soulage en attendant que l’Usurpateur soit chassé.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 18 juin 2012, 18:05:09
Bonne nouvelles : les survivantes se relèvent. Mauvaise nouvelle : les fourmis sortent de partout. J'esquive un maximum, mais je suis aussi obligée de parer pour dévier des coups de de faux. Je manque de ma faire couper en tranches toutes les trois secondes, et il n'y a plus d'arme à feu pour moi. Le sabre que j'ai ramassé doit être complètement émoussé, contre des carapaces aussi dures il ne vaut pas mieux qu'un couteau à beurre. Si je pouvais atteindre les parties moins rigides, mais elles sont en-dessous et je dois rester sur mes pieds pour survivre.

Une fourmi fond sur moi toutes griffes dehors. Je me retourne et part d'une roulade qui me laisse à genoux.

" Sergent ! "

Une soldate, à ma droite. Elle m'envoie un deuxième sabre que j'attrape au vol avant de me retourner. Je croise les lames pour parer un longue griffe dont la puissance me jette au sol. Deux couteaux à beurre, on peut dire qu'avec ça j'ai plus à m'en faire. La bestiole lève son autre griffe, qui éclate soudain. Puis c'est au tour de sa tête. Je me relève encore. La femme qui m'a envoyé le second sabre arme son fusil de précision.

" Tapez au cul ! "

Elle donne un coup sous la poignée de sa propre arme pour imager le conseil. Je ne prends pas le temps de réfléchir. Je fléchie les genoux pour abattre le pommeau de chaque sabre sur une de mes cuisses. Une série de diodes bleues s'allume le long de chacune des lames, qui se mettent à siffler. Une autre fourmi est déjà en train de me foncer dessus. Je fouette l'air, faisant vrombir mes sabres dans un ample balayage. Mes lames métalliques claquent contre celle organique de la bête, dans un craquement cartilagineux qui descend directement de mes tympans à mon estomac.
Je tombe à la renverse et me met à reculer tant bien que mal, sur le sol. La bête frappe. Sa griffe se plante dans le sol et se brise, juste entre mes jambes.

J'ai sous-estimé mes couteaux à beurre. Ils n'ont pas tranché net, mais ils ont assez affaibli la lame naturelle pour qu'elle rompe sous le choc. Tout se renverse dans ma tête. Je suis armée, je peux rendre le coups, je peux même monter à l'assaut. Je sais où mes sabres doivent frapper pour tuer. Debout, ma fille ! T'es plus un boulet ! Je me relève une fois de plus et je charge la bestiole que j'ai blessée. Elle en est encore à se demande ce qui lui arrive. Les extrémités pointues et tranchante sont de la même matière que leur carapace, plus dense et pleines. Elles n'ont pas de nerfs pour dire qu'il manque quelque chose, le tout petit cerveaux de la fourmi doit donc trouver un moyen de compenser.

Mais il n'a pas le temps. Les griffes sont trop solide, mes les pattes qui les portent cèdent comme des brins de paille. En deux coup de sabre la fourmi et estropiée. Puis un coup en ciseaux la décapite. Son corps se met à danser des claquettes, mu par la panique de son système nerveux mourant. Je ne suis plus le bout de viande : je suis la bouchère. Et j'ai une grosse commande à découper. Je ne suis pas non plus imprudente. je vise les pattes autant que je peux pour immobiliser ou ralentir les cibles de mes équipières. Les corps des monstres sont trop large, mais je saisis parfois l'occasion de frapper les jonctions. Et je finis par me rendre compte d'une chose qui me fait sourire, sur le coup : elles vivent plus longtemps sans tête que sans abdomen.

Soudain un hurlement attire mon attention. Je me retourne, prête à frapper.

" Fais-moi rêver, mon joli ! "

Nika. Je ne suis pas la seule à retrouver le moral. La grande brune n'a plus rien à voir avec la femme qui m'a prise dans ses bras. La voir se défouler à coups de plombs me donne un frisson que je réprime en me détournant d'elle. Plus tard, on a encore des wagons de vermines à éradiquer. Mais bien vite un autre cri se fait entendre à travers les coups de feu. Un rugissement monstrueux et lointain dont les échos se perdent dans les ténèbres. Et les fourmis détalent. J'ai à peine le temps de le penser que Rozalia le dit tout haut. Quelle nouvelle horreur se cachent dans ces tunnels ?

On est en sécurité pour une poignée de secondes. On se rassemble. La femme qui m'a donné le sabre et son mode d'emploi s'approche de moi, son fusil l'épaule. Sa combinaison de combat est plus légère que les autres, et elle porte un viseur avec un ATH. Ses galons de caporal confirment ce que je pense : une sous-off des compagnies de marche, sans doute de leurs sections de pointe. L'histoire de Recon me revient immédiatement, mais rien à voir dans le cas présent. Les sections de pointe ne son pas des commandos, elles ne s'éloignent pas de leur compagnie. je fais bien attention en levant mes sabres.

" Comment on les éteint ?
- Sous la garde, sur le dos de la poignée. "

Mes pouces n'ont pas de mal à trouver les petits loquet, qui rappellent des crans de sécurité d'armes à feu. Les sabres redeviennent des couteaux à beurre. Je les fait tourner en revers pour présenter les poignée à leur propriétaire. Elle sourie en me détaillant d'un regard rapide, et commence à décrocher un harnais de sa combinaison.

" Gardez-les, vous en aurez plus besoin que moi.
- Merci ! "

Je sourie comme une gamine. La militaire que je suis est soulagée d'avoir une nouvelle option offensive, et écoute attentivement ce que la caporal Vansen lui raconte. La base des lames est crantée et l'attache du harnais est magnétique, elle comporte une sécurité qui empêche les armes de s'activer tant qu'elle sont fixées. Pas de fourreau, je n'ai qu'à tirer puis reposer. Les diodes sur la lame indiquent le niveau de la batterie, qui se trouve dans la poignée. La lame fonctionne comme une tronçonneuse, sa chaîne est un micro-filament hérissé de pointes en diamants synthétiques. Il y en a plusieurs pour éviter qu'elle se coince. D'un autre côté... J'ai des nouveaux jouets ! Et ils vont trop bien avec ma tenue !

Le temps de faire un petit point et de se répartir, on reprend la route. J'en profite pour taxer une barre protéinée et un peu d'eau à nos compagnes d'infortune. En tant que plus haute gradée je suis au deuxième rang. J'ai assez fait mes preuves il y a deux minutes, et de toutes façon je n'ai aucune idée de l'endroit où il faut aller. Alors je laisse Nika guider la petite troupe. Même si elle joue les têtes brûlées solitaire, cette femme a du charisme. Et depuis qu'elle a ramassé ce fusil elle rayonne littéralement. Les Tekhanes qui nous accompagnent n'ont pas hésité une seconde à la suivre au lieu de se replier. Elles ont toutes peur, mais elles ont toute la hargne de se venger. Sans Nika je pense que la peur l'aurait emporté.

Soudain un nouveau hurlement nous met toutes en garde. Puis des échos de fusillade, de cris.

" Vansen ? "

Plusieurs d'entre nous se tournent vers la caporale et se retrouvent aussi choquée qu'elle. Deux doigts posés sur l'oreillette de son viseur, elle frissonne les larmes aux yeux et le regard fermé. Ce qu'elle entend la pétrifie de terreur, et la voir a le même effet sur nous. quand le silence revient personne ne parle mais tout le monde sait. Quelqu'un vient de se faire avoir par ce monstre. Quelqu'un qui essayé de se défendre, en vain. Mais surtout quelqu'un qui était assez proche pour nous appeler à l'aide à travers la terre et la pierre. La chose est dans le secteur, ce qui la met sur la liste de nos nombreux problèmes. Si l'une d'elle panique ce sera la débandade.

" On le traque. "

Elles me regardent toutes comme si j'étais folle, ou stupide comme la gamine dont j'ai l'air. Ma main gauche va saisir la poignée d'un sabre pour le dégainer. Je ne l'allume pas encore, mais je me tourne dans la direction des rugissements. Je parle d'une voix assourdie par la colère retenue.

" On attend pas qu'il nous arrive dans le dos : on le prend de face. Et le défonce ! "

Ce truc nous traque peut-être déjà, si ça se trouve il fonce droit sur nous dans ces tunnels sombres. Il peut débouler d'une seconde à l'autre. Pour les soldates tekhanes je suis la tête. Je dois leur dire quoi faire et ne pas les laisser hésiter. Je me retourne vers elles pour donner quelques ordres à voix basse.

" Formation éclatée ! On progresse lentement, arme à l'épaule ! Silence total ! Je prends la tête ! Vansen, tu me couvres ! En avant ! "

Pas bien malin de passer devant. Mais on risque de ne pas voir arriver cette chose. Entre les sabres et la magie, je suis la mieux armée pour réagir au corps à corps. j'avance en tenant le sabre à deux mains, prête à l'enclencher et libérer ma main gauche pour mettre le feu.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 19 juin 2012, 02:27:53
Les cris redoublèrent, plongeant les courageuses Tekhanes dans un silence nerveux. Bien qu’elles détestaient les mâles, elles auraient, pour la plupart, bien aimé en avoir sous le bras, afin de les envoyer en reconnaissance. Ces cris bestiaux, inhumains, apparaissaient, non pas comme les cris de rage de la bête, mais plutôt comme des cris de souffrance absolue. La créature à l’origine de ces cris était indéniablement cruelle, et cette perspective foudroyait les Tekhanes. Vansen et les soldates survivantes n’étaient pas de redoutables combattantes, et étaient très légèrement armées. Une patrouille de reconnaissance, qui avait donc des armes légères et des lance-flammes.

« On le traque. »

Rinako avait visiblement pris la tête des opérations, et les Tekhanes commençaient à la suivre. Elles s’avançaient vers une galerie, Rinako en tête, et Rozalia leur fit alors signe :

« Stop ! »

Ayant un léger soupir, Redemption s’avança entre les Tekhanes, afin de regarder Rinako. Cette dernière était sans doute émoustillée par ce récent combat, mais envoyer des femmes au suicide n’était pas une très bonne manière d’effectuer son premier commandement. Rozalia se pencha alors pour lui murmurer quelques conseils, choisissant un langage neutre et professionnel :

« Un jour, Sergent, vous serez appelées à diriger des escouades. Ce jour, vous apprendrez que laisser parler ses émotions est la meilleure manière de faire des erreurs. Analysez le terrain. Nous affrontons une bestiole qui fait fuir les autres, dans un terrain qui n’est pas le nôtre. Vos femmes ne sont pas des combattantes. Dans un endroit clos comme une galerie, elles se feront massacrer. Regardez leurs yeux, elles sont terrorisées. Dès que le monstre attaquera, et en tuera une, elles feront n’importe quoi. Le mieux est de lui tendre une embuscade. »

Redemption regarda Nika, qui haussa les épaules, la laissant faire. Elle parla ensuite sur un ton un peu plus fort, s’adressant au reste de la troupe :

« La bête est par là, fit-elle en désignant une galerie. Et elle nous tend un piège. C’est un grand classique de la stratégie militaire : compter sur les passions de l’ennemi pour les forcer à faire des erreurs. Ces femmes que vous entendez hurler sont mortes ! Il les fait souffrir pour nous forcer à perdre notre sang-froid, et à le suivre ! »

Comme pour appuyer les dires de Redemption, un autre hurlement se mit à jaillir. Une voix brisée, massacrée. Un cri qui faisait froid dans le dos, et qui faisait trembler les Tekhanes. Il était certain que, quand tout ça serait terminé, au moins une moitié chercherait à obtenir une retraite anticipée pour se reconvertir dans la vie civile.

« Que fait-on, alors ?
 -  Nous avons affaire à un Formien, Tekhanes ! Et vous savez aussi bien que moi que ce qui intéresse tant les Formiens, ce sont...
 -  Le sexe... compléta une soldate.
 -  Nika et Rinako iront le chercher. »

Rinako étant presque nue, elle serait un mets de choix pour le Formien. Et Nika... Et bien, il suffisait d’avoir les yeux en face des trous pour voir que Nika était d’une beauté renversante. Certaines Tekhanes rougirent légèrement à cette idée, avant de se reprendre. L’heure n’était vraiment pas indiqué pour ce genre de pensées ! Rozalia continua à exposer sa stratégie.

« Rinako et Killer devront amener le Formien par cette galerie, et l’amener dans la grotte. Nous nous positionnerons dans les coins. Celles qui ont des fusils de précisions se mettront en face, et nous allons placer une mine dans cette grotte. Dès que le Formien entrera, la mine explosera, et le bloquera. Entre-temps, les lance-flammes se positionneront sur les côtés, en s’abritant derrière les rochers. Il faudra bien exciter le Formien pour qu’il ne se doute pas du piège, mais je vous fais confiance pour ça, glissa Rozalia à l’attention de Nika et de Rinako.
 -  C’est trop d’honneur... » la railla Nika.

Le plan était toutefois bon, confirmant bien les talents naturels de Rozalia pour garder son contrôle, et pour élaborer rapidement des stratégies cohérentes. Un nouveau cri jaillit alors de la grotte, et une femme soupira en fermant les yeux.

« Dépêchons...
 -  Killer ! Coordonne la fréquence de tes lunettes avec le casque du Caporal Vansen. De cette manière, nous pourrons vous contacter. »

Nika hocha la tête, et attrapa le casque, faisant un léger sourire à une caporale inquiète, et posa le casque sur sa tête. Il y avait une radio intégrée, et elle tourna la tête vers Rinako, ne pouvant s’empêcher de lâcher :

« Je suis sexy, non ? »

Nika frotta ensuite ses branches, tout en posant les doigts de son autre main sur un petit commutateur, modifiant la fréquence, et parvint ainsi à raccorder les deux. Elle rendit ensuite le casque à Vansen, et fit des tests.

« Allô, Houston ? On a un problème ! »

Un soupir exaspéré traversa les lèvres de Rozalia, et Nika fila rapidement, en poussant Rinako. Les deux femmes s’enfoncèrent dans la galerie, et Nika activa ses lunettes.

« On dirait qu’on ne peut plus se quitter, toi et moi, ma petite perle. Sympa, tes nouveaux bijoux, au fait. Mais rassure-toi, je préfère mon bébé. »

Trouver le Formien ne fut pas dur. Il n’était pas très éloigné, à une petite centaine de mètres, et Nika aperçut les cadavres massacrés des Tekhanes. Un spectacle assez macabre. Le monstre avait une force prodigieuse, ce que Nika nota en voyant la trajectoire d’un corps. Elle avait suffisamment vu ce genre de scènes pour savoir analyser la trajectoire d’un corps. Le corps d’une soldate avait été coupée en deux, et le haut avait rebondi contre une paroi, avant de rouler sur une dizaine de mètres, répandant tripes et viscères. C’était toute une petite caverne, et Nika vit également des poches formiennes, des cocons crevés, et quelques pattes écrasées.

« Ce fils de pute est proche. Contrôle tes émotions, petite fleur. »

Nika se releva, et tenait son fusil à pompe dans ses mains. Elle écrasa un os en marchant, et pesta silencieusement, avant d’entendre de légers sanglots. Une scène surréaliste se présentait bien à ses yeux.

« Mon Dieu... » murmura-t-elle faiblement.

Devant elle, elle voyait une longue silhouette. Un corps massif, gluant et dégueulasse, qui devait bien faire plus de deux mètres, et qui tenait en l’air une Tekhane écartelée par une série de tentacules enfoncés dans son corps. Elle en avait un dans son intimité, un autre dans ses fesses, mais également de nombreux petits dans sa bouche, dans ses narines, et qui ressortaient par endroits. Chaque petit tentacule était ainsi ressorti par ses doigts, les crevant de manière assez grotesque. Les tentacules avaient du se glisser dans tout son corps, le faisant remuer, alors que son corps tressautait. Le corps de la Tekhane, ferme et attirant, semblait se décomposer et se dessécher.

« Madame ! Que voyez-vous ?! s’exclama Vansen dans son communicateur.
 -  Cette horreur... Elle est en train de bouffer. De se satisfaire sexuellement. A vous dégoûter des tentacules.
 -  Des... Des tentacules ?!
 -  Ouais, mais ne fantasmez pas ! Ils sont pointus comme une verge en érection, mais durs comme un putain de bloc de granite. On va essayer de la ramener ! J’ai l’impression que cette saloperie n’a pas de tête... »

Nika se releva alors, s’étant accroupie, et s’approcha du dos du monstre, avant de pointer son fusil à pompe.

« Hey, le gros tas de merde ! Bouffe-moi ça, suceur de glands ! »

Nika ouvrit le feu, et les détonations rugirent dans la grotte. Les chevrotines éclatèrent la peau du monstre, mais ne semblèrent nullement l’endommager. Ce dernier relâcha alors le corps livide de la Tekhane, qui se brisa sur le sol comme une poupée de chiffons, ses os émettant des bruits sinistres en se fracassant. Son corps ressemblait à une espèce de sac désarticulé, tout son corps se liquéfiant. Les tentacules avaient pompé son énergie vitale, et la bête se retourna vers Nika, tandis que les chevrotines tombaient lentement sur le sol, incapables de percer sa peau. Le voyant de face, Nika eut un frisson de dégoût :

« J’ai jamais vu un truc aussi laid... Où est ta sale putain de gueule, enfoiré ?! »

Furieuse, la bête serra le poing, ses deux yeux lumineux se fronçant. Elle était l’incarnation de la laideur, et l’espèce de fumée noire s’échappant de son crâne ouvert était très inquiétante.

(http://nsa29.casimages.com/img/2012/06/18/mini_120618090844969467.jpg) (http://nsa29.casimages.com/img/2012/06/18//120618090844969467.jpg)

La bête considéra Nika et Rinako, et l’un de ses tentacules attrapa alors le corps de la Tekhane. En soulevant le cadavre, tout un tas d’organes gicla depuis son intimité, qui était complètement déchirée, et le corps disparut alors dans cette fumée noire. A son approche, la fumée sembla s’animer, et s’enroula autour du corps de la femme, la faisant disparaître.

« T’as envie de me baiser, hein, enculé ? Allez, viens ! »

Nika lui tira à nouveau dessus, visant ce qui faisait office de tête. Le Formien envoya l’un de ses longs tentacules, et ce dernier frappa le fusil à pompe, l’envoyant voler au loin, renversant Killer Boom.

« Arrête tes conneries, et replie-toi ! » rugit la voix de Rozalia dans son communicateur.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 22 juin 2012, 14:16:58
Je n'arrive pas à croire qu'elle me fasse ça. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire Rozalia me renvoie à la place de la gamine à grands coups leçons. Elle ose m'appeler "sergent" quand elle me dit qu'un jour je commanderai une escouade. Elle sait ce que c'est qu'un sergent, au moins ? Elle croit que l'armée m'a donné ce grade parce que je suis mignonne ? Et si ces femmes ne sont pas des combattantes il va falloir m'expliquer comment elles ont atterri ici armées jusqu'aux dents ! Mais le pire reste quand même de m'utiliser comme bannière pour rallier les troupes, et de voler mon autorité. Après avoir bien emmerdé le monde avec leur indépendance, et après que j'ai mis ma vie et ma carrière sur la sellette pour les aider, si c'est pas un coup bas !

J'ai bien envie de lui renvoyer tout ça dans les dents, et de lui cramer la moitié des cheveux, tant que j'y suis ! Mais on n'a pas le temps de se bouffer le nez, et on peut pas se permettre de se diviser. Ça ne se voit peut-être pas à la façon dont je me mets à faire les cent pas, mais je suis déjà sur la suite. Qu'elle le crache, son plan génial ! Et ça me fait sourire en coin. Alors là je suis bien forcée de reconnaître que sa stratégie vaut cent fois mieux que la mienne. Se planquer sur le territoire du prédateur qui nous traque : c'est pas bidon. Et bien sûr je vais servir d'appât, histoire de me faire déflorer par un monstre avant de me faire bouffer.

En fait j'espérais bien jouer la chèvre, le seul problème c'est de me retrouver avec Nika dans les pattes. Je ne compte pas maîtriser mes émotions ni garder mon sang-froid. Elles n'arrêtent pas de me gonfler avec ça et c'est bien ce que je veux : me gonfler à bloc. La bestiole a l'air capable de cueillir des sections entières comme des fleurs, mais une magicienne en colère : c'est pas encore dit. Je suis peut-être notre arme la plus puissante, à condition qu'on m'utilise bien et qu'on ne me colle pas de trop près. Pour ça je ne peux pas faire confiance à des inconnues. Je ne tempère pas mes émotions plus que nécessaire, juste de quoi m'intégrer au plan de la meilleure façon.

" Les lance-flammes : c'est moi que vous allumée, et quand je vous le dit ! "

Je fais jaillir une gerbe de flammes de ma main libre pour couper les pattes de celles qui voudraient me contredire. Je suis prête à partir comme un missile et je vais exploser à la tronche de quelque chose. Mais je vais encore devoir me retenir. C'est dans le lard du Formien que je veux rentrer, et avec toute la puissance possible. On a que deux lance-flammes. Pas le choix : ça devra le faire

" Je suis sexy, non ?
- Non. "

Forcément c'est le moment de me parler ! On arme pas une bombe pour venir lui chatouiller les fils ! Chacune par se placer alors que le contact de la main de Nika m'électrocute littéralement de l'intérieur. J'ai du mal à me retenir d'exploser en partant d'un pas nerveux. Des tunnels sombres qui peuvent à tout moment se révéler farcis de monstres : juste ce qu'il faut pour me mettre un peu plus de pression.

" On dirait qu’on ne peut plus se quitter, toi et moi, ma petite perle. Sympa, tes nouveaux bijoux, au fait. Mais rassure-toi, je préfère mon bébé.
- Arrête de sourire : on est seules et aux abois. "

Chiantes, ces vieilles. Pas foutues de s'écouter entre elles. On est pas sensée tendre un piège ni faire une randonnée. Elle peut pas faire semblant d'être sous pression ? On doit avoir l'air faibles, paniquées, tendues comme des câbles de remorquage. Les Formiens marchent à l'instinct. On doit le laisser croire qu'il est le seul à maîtriser ce qui se passe, qu'on va craquer ou tenter un actes de bravoure futile dès la première seconde. Qu'il se voit déjà servi avant même d'avoir lu le menu, l'indigestion sera encore pire. Je suis la galerie en gardant la main libre contre le mur, et la terre me dit tout. Je sais qu'il y a des cadavres démembrés et mutilés avant même de les voir. Je sais aussi où sont posé les pattes de la bestiole, je sens le sang de sa victime qui goutte sur le sol. Des sensations feutrées, déroutantes, comme celle d'un membre engourdi. Quelque chose touche, mais quoi et comment ? Il faut le déduire.

J'arrive à gérer la terreur que ça me colle par une nouvelle montée de colère. La terre corrompue des abords de la Fourmilière me paraît presque consciente, et moqueuse en me prévenant de ce qui m'attend quelques mètres plus loin. Une créature lourde, puissante, et le tableau cauchemardesque auquel elle veut nous intégrer.

" Ce fils de pute est proche. Contrôle tes émotions, petite fleur.
- Je fais quoi, d'après toi ? "

Le plus dur va être de ne pas éclater tout de suite, de garder la charge jusqu'à rejoindre les lance-flammes. Si le monstre ne m'en laisse pas le temps, j'essaierai d'en faire gagner à Nika pour se replier. Et si cette saloperie arrive à m'avoir, elle l'aura payé cher. Mes yeux découvrent finalement le carnage et Nika n'a plus l'air si confiante pendant un instant. Je sens que mon estomac a envie de s'exprimer mais je suis verrouillée sur ma cible. Plaquée dos au mur, à un mètre de la grande brune, ne laissant pas le spectacle macabre envahir plus que le coin de mon regard. Les sons répugnants suffisent bien à m'ébranler un peu.

Nika se débrouille pour sauver les apparences en informant les autres qu'on a "débusqué" la menace. Puis elle contrôle ses émotions à sa façon en crachant des insultes et des balles. Je cogne le pommeau de mon sabre contre le mur alors que le monstre réagit. Il bouge vite, peut-être trop pour nous laisser une chance de l'emmener dans le piège. Soudain Nika est désarmée et fauchée par un tentacule. Je bondis de ma position pour renvoyer le membre inhumain d'un coup de sabre. La lame l'entaille à peine, mais elle l'entaille. De ma main libre j'attrape Nika par le bras pour la tirer.

" On s'casse ! "

C'est le moment de courir comme des dératées, et c'est une réaction trop logique pour qu'il découvre le piège. Mais très vite il y a un gros couac dans le plan : il ne nous poursuit pas, ou du moins il abandonne au bout de seulement quelques secondes. Il n'est quand même pas repu ou méfiant ? Ou alors courre moins vite qu'on le croyait ? Je prends encore ça comme un coup bas, mais quand je suis en colère je prends tout pour moi : c'est ce qui me donne la pêche.

En regagnant la salle de l'embuscade je volte pour m'accroupir face au tunnel d'où Nika et moi sortons.

" Bougez pas ! Il nous contourne ! "

Avec une main au sol je n'ai aucun mal à à le suivre. Il est rapide, silencieux, mais il est lourd. Un vrai mâle dominateur, il veut nous tomber dessus et non l'inverse. Chacun de ses pas, que je suis la seule à percevoir, est un chiffre en moins dans le compte à rebours. Je lâche mon premier sabre avant de dégainer le second. Puis soudain.

" Lance-flammes ! "

Je lâche mon deuxième sabre et me relève d'un bond, tournant sur moi-même. Canalisés et amplifiés par mes pouvoirs, les jets brûlants foncent percuter le monstre tentaculaire. Le liquide incendié l'enveloppe, le nimbe de flammes. Une première frappe qui ne suffit pas à le tuer mais qui a le mérite d'ouvrir une fenêtre d'une seconde dont tout le monde profite pour tirer. Tout le monde sauf moi. Une idée vient de me venir mais elle est risquée. Cette saleté semble se nourrir par le haut, l'endroit d'où s'élève une espèce de brume noire : c'est là qu'il faut frapper. Il crame et il se fait fusiller, j'ai peut-être le temps de préparer une bonne attaque incendiaire. Si j'arrive à envoyer une boule de feu directement dedans ça m'étonnerait qu'il apprécie.

Je laisse mes courants d'air se disperser et le liquide des lance-flammes se répandre sur moi. Et je commence à concentrer leur feu et le mien entre mes mains. Je dois agir vite avant qu'il ait le temps de massacrer tout le monde ou de s'en prendre à moi. En tous cas jouer les torches vivantes n'est pas à son goût. Il est en rage et ne sait plus où donner de la tête. De toutes façons il n'a même pas de tête. Ses tentacules enflammées semblent perdre de leur vitesse et de leur précision. Je vois Vansen esquiver une attaque d'une roulade et se replier alors que les autres attirent l'attention du monstre, principalement en lui tirant dessus... Il me tourne le dos. Je charge.

" Couvrez-moi ! "

Je lève le bras droit, armé d'une boule brillante à peine plus grosse qu'une grenade. Du bras gauche je lance un souffle d'air qui me donne l'élan nécessaire pour bondir. Le monstre se retourne alors que je fonds sur lui en portant le coup, il n'a pas le temps de me parer ou de m'esquiver.

" Panier ! "

Ma boule de feu est tombée juste et ses flammes disputent la place à la fumée noire. Ça choque assez le Formien pour me laisser repartir en arrière. Je dégaine mon pistolet pour tirer comme les autres. L'ennemi n'est pas mort, il serait peut-être capable de s'en sortir. On doit lui coller le coup de grâce, mais il ne viendra pas de moi. J'ai fait ce que je pouvais avec mes pouvoirs sans blesser les autres, si je remonte au contact soit je me fait trouer la peau soit je sers de bouclier au Formien. En reculant je m'arrange pour récupérer au moins un sabre, histoire d'avoir du répondant si je me fait choper... Rozalia avait pas parlé d'explosifs ?
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 22 juin 2012, 22:47:43
Rinako était de mauvais poil. Rozalia le savait, tout comme elle savait qu’elle s’attirait ses foudres en refusant son plan, en contestant son autorité. Mais elle n’avait jamais été une franche militaire, de toute façon. Pour elle, quand un plan était stupide, il fallait le dire, et non pas suivre béatement les ordres du Sergent. Rinako était forte, oui, très forte, mais pas les autres. Attaquer le Formien, quand on ignorait tout de lui, et quand on était sur son terrain, c’était prendre trop de risques. Il pouvait aisément tendre des pièges, ou les massacrer.

« Ne vous déconcentrez pas, soldates ! »

La radio du Caporal Vansen crachota alors, et Rozalia, qui tenait fermement son arc, tourna la tête vers elle.

« KRRRR... ‘Lie.... KRRRRRRR... Escou’....!
 -  Ici le Caporal Vansen ! Je vous reçois mal ! Identifiez-vous !
 -  KRRRRRR... Team... KRRRRRRR... ‘Cours... »

Vansen essaya de régler la fréquence, afin de mieux capter les messages radios. Comme l’escouade était tombée, en se relevant, Vansen avait songé, formation militaire oblige, à envoyer un signal de secours, mais, dans ces grottes, il était impossible que le message soit reçu. Néanmoins, après les bombardements qui avaient pulvérisé la zone, les ondes radio devaient peut-être pouvoir passer un peu plus facilement.

« Nous sommes attaquées ! Nous sommes attaquées ! Demande de renforts immédiats !
 -  KRRRRRRR... ‘Ten... KRRRRRRRRRRRR...
 -  Saloperie de machine de merde à la con ! »

Rozalia esquissa un léger sourire. L’effet Nika commençait à se répandre.

Nika, quant à elle, avait également de noter que Rinako était de mauvais poil. Pour Killer Boom, c’était une offre, une invitation. Elle avait eu envie de continuer à la titiller, mais s’était abstenue. Un gros Formien moche et dégueulasse occupait maintenant ses pensées, et elle fut sauvée d’une situation compliquée par l’intervention de Rinako. Les deux n’étaient pas de taille contre cette machine de guerre, et elles se mirent à détaler. Nika suivit rapidement Rinako, et réalisa, comme elle, que la créature ne les poursuivait pas. Avait-elle senti le piège ?

*Elle a affronté des Tekhanes... Elle sait que nous ne fuyons pas aussi rapidement, surtout quand nous voyons les nôtres mortes au combat. Elle nous connaît, et peut-être même qu’elle comprend notre mode de fonctionnement... Elle a senti le traquenard. Bordel !*

Il fallait y retourner ! C’était ce qu’elle était tentée de faire, mais Rinako la tira à nouveau. Rinako, qui faisait la gueule. Rinako, qui était maussade. Rinako, une vraie petite Celkhane, qui masquait sa peur et sa colère en devenant aussi chiante que dix Nika réunies. Si elle y retournerait, Rinako la suivrait. C’était sûr, et ça ne faisait pas partie du plan. Nika suivit donc Rinako, tout en ayant un mauvais pressentiment.

Le Formien ne passa effectivement pas par la galerie, mais les contourna, et débarqua depuis le plafond. Il s’écrasa magistralement sur le sol, et son regard porta sur les Tekhanes. Rozalia fut la première à sortir de sa torpeur, et lâcha une flèche qui se planta dans l’un des deux gros yeux du monstre. Ce dernier vacilla sur place, mais ne cria pas. Il lui aurait été difficile de parler, de toute façon, vu qu’il n’avait pas de lèvres. L’un de ses tentacules retira la flèche, et du sang verdâtre s’écoula de son œil crevé, avant que ce dernier ne revienne. Il fallait rapidement trouver son point faible. Rozalia lança une nouvelle flèche, mais un tentacule vint le briser, tandis que Rinako passait aux choses sérieuses, utilisant les lance-flammes pour envoyer sur le monstre des jets enflammés.

Surpris, le monstre recula, et se reçut une série de balles. Sa peau éclata en plusieurs endroits, et il se mit à trembler. Voilà qui devait faire mal !

« Prends ça, saloperie ! »

Ayant pris des balles explosives, Nika tirait avec rage, en visant son plastron. Les tentacules se déplacèrent à nouveau, et fondirent sur les Tekhanes. Rozalia en vit une se faire pourfendre dans l’estomac, la soulevant, avant de l’envoyer se fracasser contre le mur.

« J’abattrais personnellement la première qui fait mine de s’enfuir ! rugit Vansen. Tuez cette saloperie, Mesdames ! Pour Tekhos ! FEU !!! »

La situation commençait à devenir assez compliquée. Rinako semblait toutefois avoir une idée en tête, et exigeait qu’on la protège. Nika ouvrit donc le feu en essayant d’obtenir l’attention du Formien. Elle visa l’un de ses tentacules, et ouvrit le feu. La bête, qui avait fixé son attention sur la Celkhane, dont les boules de feu devaient l’embêter, tourna la tête vers Nika, et leva un tentacule, l’abattant comme une espèce de fouet sur elle. Nika l’évita en bondissant en arrière, et le tentacule la frôla. Elle roula en arrière, et se rétablit à genoux, et ouvrit à nouveau le feu, continuant à larguer des tirs précis, visant désormais l’espèce de grosse boule centrale. Cette dernière avait l’air assez fragile, et chaque tir faisait cracher du sang verdâtre.

*Ça ne peut être que son point faible...*

Chaque fois qu’elle tirait dessus, les tentacules semblaient se contracter, avant de fondre à nouveau. Une Tekhane fut renversée, et Nika se reçut à nouveau l’attaque d’une pointe acérée, qui lui érafla la joue, laissant une traînée de sang qui la fut hurler de douleur. Une boule de feu atterrit alors dans le corps du monstre.

« Panier ! » s’exclama Rinako, joyeuse.

Nika vit alors une boule de feu rentrer dans le corps, disparaissant dans les flammes noires. Il y eut une solide explosion interne, et des flammèches jaillirent du feu noirâtre. Malheureusement, il semblerait que l’attaque de Rinako, brillante et audacieuse, ne l’avait nullement affaibli. Le feu noir se mit à grossir rapidement, formant une espèce de colonne, et la créature regarda alors Rinako, haineuse, et envoya sur cette dernière ses flammes noires. Ces dernières roulèrent le long de son bras, et fondirent sur la Celkhane.

« Attention ! » hurla Rozalia.

Cette dernière bondit en avant, roula le long d’une butte, et envoya une flèche vers le « cœur », tandis que les flammèches commençaient à lécher le corps de Rinako. La flèche frappa le monstre, et il tourna lentement la tête, envoyant ses propres flammes, vers Rozalia. Cette dernière attrapa Rinako par la taille, et roula à nouveau sur le sol, tandis que le feu noir les poursuivait. Elle pointa son arc, et tenta à nouveau de viser, mais le feu noir atteignit son visage, obstruant sa vue. Ayant du mal à voir, Rozalia baissa la tête, tenta de se protéger. C’était une espèce de feu corrosif, qui attaquait sa peau. Elle sentit cette dernière la démanger, et toussota, jusqu’à entendre Nika hurler quelque chose :

« Flash bang ! »

Rozalia tomba sur Rinako, l’écrasant sous son poids, et l’attrapa par les cheveux, se serrant contre elle. Il y eut une forte explosion lumineuse, et elle se retourna. Sans s’en rendre compte, elle avait écrasé ses seins contre la tête de la Celkhane, et en se relevant, elle vit que les flammes noires avaient reculé. Nika les avait rejoints, et avait vidé son chargeur, avant d’opter pour des tirs en rafale. Les balles explosèrent sur le cœur du monstre, qui continuait à se crever sur place.

« C’était audacieux, Rinako, la félicita Nika. Mais il semblerait que ce feu noir soit son point fort. Et ce muscle proéminent... Ça ne fait que l’affaiblir. Putain ! Saloperie de monstre ! »

Quant à Rozalia, elle avait le visage rougi, légèrement cramé par le feu noir. Nika, quant à elle, ne réalisait pas que la blessure qu’elle avait sur le visage allait profondément s’aggraver. Elle ne savait pas que la pointe des griffes était imbibée d’une espèce de redoutable toxine.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 24 juin 2012, 19:22:34
Pendant une fraction de seconde le monstre me sort complètement de la tête. En fait tout me sort de la tête, parce que ma tête est pressée contre la poitrine de Rozalia. Quand nous roulons sur le côté la réalité me renvient en pleine face, mais la colère et la peur ont du mal à revenir. Je suis complètement larguée.

" C’était audacieux, Rinako. Mais il semblerait que ce feu noir soit son point fort. Et ce muscle proéminent... Ça ne fait que l’affaiblir. Putain ! Saloperie de monstre !
- Hein ? Heu, oui. D'accord. "

Mon cerveaux anesthésié n'a pas fini de comprendre tout ce qu'elle vient de me dire. Je suis à peine assez consciente pour reculer alors que l'attention du monstre est occupée par les autres combattantes. Et la peur vient soudain me tordre les entrailles. Après tout ce qu'on lui a mis ce monstre est encore en état de se battre, et il ne perd pas de temps. Je le vois charger une Tekhane, la saisir pour l'écraser et la tordre entre ses tentacules, et lancer son feu noir contre sa tête. Ce spectacle, qui devrait me révolter et me rendre folle furieuse, me brise de l'intérieur.

Je lui ai foutu le feu, dehors et dedans, il pisse son sang vert partout, son corps est percé, entaillée, cloqué. Pourtant il ne ralentit même pas. Je me suis donnée à fond, j'ai frappé avec tout ce que j'avais dans toutes les failles que j'ai cru voir. Et ça n'a rien fait. Je reste accroupie, prostrée, écrasée par la terreur que m'inspire ce monstre. Plan ou pas on allaient toutes au massacre. Il pas le moindre... point...

Soudain je percute : ce morceau de chair apparemment plus tendre que le reste. Ma volonté se colle elle-même coup de pompe sur coup de pompe. Il a une faiblesse. Il est en train de massacrer des femmes. Je dois l'arrêter. Je dois le crever. Je peux le crever. Je sais où frapper. Reste à atteindre la brèche. Je me relève alors qu'il est à l'autre bout de la pièce, à faire une victime de plus. La colère est là mais mon esprit a besoin de tourner à plein régime pour faire le tri dans tous les éléments. Vent, feu, terre, flingue, sabre, tentacules, espace clos, flammes noirs, effectifs, armement, cible... Tout s'imbrique ou s'oppose pour former des scénarios pour le moins catastrophiques.

La mine. Elle me revient à l'esprit alors que je récupère un sabre. Je dois amener cette grosse merde exactement où on la voulait depuis le début. Avec ses gros panards il ne risque pas de laisser le détonateur indifférent. Mais si je veux frapper juste je ne dois rien laisser au hasard. J'envoie une petite boule de feu pour attirer l'attention du monstre.

" Vansen ! Flash-bang à mon signal !
- Bien reçu !
- Hé ! Le moche ! Tourne ta sale gueule par là ! "

Je continue de le bombarder de flammèches pour l'énerver, visant même son feu noir quand je le peux. Ça ne taille pas vraiment mes réserves, déjà bien épargnées grâce aux lance-flammes. Finalement le monstre se retourne pour me faire face. Je bondis en arrière, m'aidant des mes pouvoirs aériens pour atterrir dans le tunnel.

" Vient me tentaculer, grosse fiotte ! "

Il me fonce dessus, très vite. Je tombe à genoux, les bras repliés devant mon visage.

" Flash ! "

J'espère que Vansen est sur le coup, parce que le monstre marche déjà où il ne devrait pas. La mine explose sous lui, le soulevant du sol pour l'envoyer se cogner au plafond bas du tunnel. Une seconde déflagration, sonique, la flash-bang. Ces deux agressions si proches l'une de l'autre ont dû bien le secouer. Moi en tous cas je ne me contrôle plus, mon corps se nimbe de flammes alors que je me lève et charge. Je n'entends rien à part un sifflement et je vois trouble. Mais je distingue la silhouette courbée du monstre et frappe son ventre d'une estoc rapide avant de dégager mon sabre. Il libère à peine la plaie que ma main libre, enflammée, s'y plonge.

" ... ! "

Je lui hurle de crever, enfin je crois. Je n'entends même pas ma propre voix. En tous cas je sens que je le cuis de l'intérieur et que tout son corps est pris de spasmes. Un effort de volonté : les flammes qui m'entourent refluent vers mon bras qui les injecte dans les entrailles du monstre. Je lève les yeux pour découvrir que le feu noir est devenu orangé. Mon feu. Les muscles du Formien noircissent, enflent, se distendent. Son œil valide éclate. Je prends un malin plaisir à fouiller un peu plus sa blessure. Ses entrailles cuites restent inertes et son sang bouillonnant pétille entre mes doigts. Je regrette presque de porter un gant qui gâche ces sensations.

Il tombe à genoux, glissant de ma main, avant de s'effondrer sur le dos. Finalement Rozalia et Nika avaient vu juste toutes les deux. Le monstre a l'air encore vivant, un tant soit peu, à moins que son système nerveux n'ait pas encore pigé que c'est fini. Ses muscles boursoufflés et ses tentacules ramollis remuent vaguement sur le sol. Je me régale de le voir dans cet état. Je me mordille la lèvre pour retenir l'idée malsaine de m'accroupir sur lui pour retourner fouiller l'entailles charbonneuse qui crève son point faible.

Quelqu'un me tape sur l'épaule. Vansen. J'entends à peine sa voix, trop peu pour comprendre ce qu'elle dit. Elle, par contre, comprend vite quand je prends une grenade à sa ceinture pour la dégoupiller. Les survivantes qui approchaient tourne les talons en courant alors que je m'agenouille. J'enfonce la grenade aussi loin que possible dans la blessure du Formien, puis me propulse en arrière, arrachant la langue de l'explosif à sa blessure. Le corps du monstre gonfle soudain, avant de laisser échapper des souffles de vapeur et de fumée par tous les trous qu'on lui a fait.

Une fois de retour au sol je me bouche le nez et ouvre grand la bouche plusieurs fois de suite pour me remettre les tympans en place. Je frémis de partout, je tuerais pour une douche, un repas chaud et une très longue nuit de sommeil. Mais je suis une militaire, je peux faire sans. Mon audition commence à revenir quand j'arrive près de Nika et Rozalia. La première a une entaille au visage et la seconde une poitrine... Je baisse soudain les yeux en rougissant. Je n'ai pas pu m'empêcher de regarder cette partie de son corps et de repenser à la seconde que mon visage y a passé.

" Je... Désolée de m'être énervée tout à l'heure... Quand je suis en colère je suis plus puissante... Je... Je vous aime bien... Toutes les deux. "

Et je suis encore plus morte de honte de l'avoir dit à voix haute. Je n'ose pas relever les yeux, de peur de regarder encore un endroit gênant. Heureusement un gros bruit me fait me retourner. L'une des porteuses de lance-flamme est en train de remettre une dernière couche au cadavre du Formien. Je balaie la pièce du regard pour prendre la mesure du carnage. Une porteuse de lance-flamme, Vansen, Parker et nous trois. Toutes les autres sont mortes.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 25 juin 2012, 04:51:07
La situation était tout simplement en train de virer à une espèce de sinistre cauchemar éveillé. Le Formien était un véritable char d’assaut sur pattes, balançant des tentacules mortels et un feu noir particulièrement corrosif. Nika continuait à lui tirer dessus, et les Tekhanes se faisaient faucher comme des quilles. Rien à faire. Fuir était impossible. Le Formien les rattraperait et les massacrerait.

*Inutile de paniquer, Nika ! Rappelle-toi l’entrepôt de Korry Splinger. Ça, c’était quelque chose ! Et tu y as survécu, non ? Flingue cette saloperie !*

Increvable, le Formien envoya deux tentacules vers une Tekhane, et chaque tentacule pulvérisa ses seins, la transperçant de part en part, avant de ressortir, de la serrer à la gorge, et de la balancer contre un mur. Rozalia continuait à balancer ses flèches, lançant désormais des flèches dont les bouts étaient explosifs. Les flèches explosaient ainsi au contact de la peau du Formien, et ce dernier les attaqua alors. Utilisant son agilité, Rozalia esquiva un tentacule d’une habile roulade, et un autre fusa vers elle. Elle faillit se faire griffer le visage, et évita de justesse le tentacule en tournoyant sur elle-même. Récupérant sa dague énergétique, elle l’abattit alors sur le bout du tentacule, le tranchant en répandant le sang vert du monstre.

Ce fut à cet instant qu’une série de boules de feu explosèrent rageusement sur le corps du Formien. Surpris, ce dernier en fut déstabilisé, et tourna la tête, de même que Nika, qui aperçut la silhouette de Rinako.

« Hé ! Le moche ! Tourne ta sale gueule par là ! »

Nika cessa de tirer. Rinako devait sûrement avoir un plan. Dans ce genre de circonstances, il fallait laisser parler l’ingéniosité de la jeunesse. Le Formien se tourna vers elle, et Rinako atterrit dans le tunnel. Rozalia se rappela alors qu’il y avait à l’intérieur une mine, et chercha le détonateur, tandis que le Formien se mit à courir vers elle. Pas besoin qu’on lui dise pour comprendre. La stratégie de Rinako, risquée, était d’amener le Formien sur la mine. Le problème était que la mine avait été conçue pour faire s’écrouler ce couloir. Il n’y avait plus qu’à espérer que la détonation serait moins puissante que prévue. Autrement, Rinako serait écrasée comme une crêpe !

*Mais, si je ne retrouve pas le détonateur, il n’y aura pas d’éboulement !*

Nika, de son côté, passa une main sur sa joue blessée, enlevant un peu de sang, et visa le dos du monstre, mais sans appuyer sur la gâchette. Rozalia, quant à elle, se rapprocha de Vansen, qui tenait dans la main une flash bang.

« Le détonateur ! Où est ce putain de détonateur ?! »

La mine en question n’était pas une mine de proximité, mais une mine télécommandée. Une mine de proximité aurait tué Nika et Rinako. Vansen porta la main à sa ceinture, et ses yeux s’écarquillèrent en ne rencontrant que ses chargeurs.

« Je... Je ne l’ai plus ! Il a du tomber ! »

Pestant, Rozalia regarda autour d’elle. Il y avait des cadavres partout, et, d’ici une poignée de secondes, il serait trop tard. Rozalia sentit un vent de panique la traverser, quand elle vit Nika récupérer un boîtier noir sur le sol, avec un gros bouton. Killer Boom releva ensuite la tête, et appuya avec précision au moment où le Formien atterrit au-dessus de la mine, utilisant pour cela ses lunettes spéciales. Il y eut un petit clic, et un signal fila vers la mine. Des lumières s’allumèrent très rapidement sur cette dernière, et...

BRRRRRRRRRRAAAAAOOOOOOOOOOOOMMMMMMMMMMMMM !!!!!!!!!

L’explosion fut apocalyptique. Rozalia sentit ses tympans exploser, et tomba à genoux. Un sifflement suraigüe vint tout couper, et une massive poussière vint remplir la pièce. Redemption se sentit tousser et éternuer, et pleurait également.

« Rinako ! Rinako ! »

C’est ce qu’elle croyait dire, mais elle n’arrivait pas à s’entendre. Vansen en avait lâché sa grenade étourdissante, et ce fut encore une fois Nika qui l’attrapa, et la lança. Contrairement aux autres, ses précieuses lunettes lui permettaient de mieux voir à travers ce nid de poussière, et elle avait vu le Formien envoyer sur Rinako son feu noir. Rozalia, quant à elle, tomba par terre, et toussa à nouveau. La galerie avait tenu, mais de gros morceaux étaient tombés du plafond. Elle reprenait progressivement ses esprits.

Quand elle fut à nouveau capable de voir quoi que ce soit, elle vit le corps massacré du Formien. Ce dernier était couvert de sang, et gisait par terre, un trou dans le corps, son feu noir dispersé sur plusieurs mètres. Il était en train d’agoniser, et Rozalia eut un léger sourire.

« Co... Comment tu as fait pour trouver le... Le détonateur ? demanda-t-elle à Nika.
 -  J’ai réglé mes lunettes pour capter les signaux électromagnétiques », se justifia celle-ci.

Le bilan était plutôt lourd. Sur toute l’escouade de Vansen, il ne restait que trois survivantes. Rozalia avait presque l’impression d’être dans une espèce de film d’horreur. Rinako n’en avait toutefois pas fini, et s’empara d’une grenade pour la faire exploser. Le corps du Formien disparut en partie, se volatilisant pour moitié, ne laissant plus qu’une chair putride, et un feu noir qui s’envolait en disparaissant. Rinako revint ensuite se reposer, et se rapprocha de Nika et de Rozalia. Nika était en train d’inspecter un fusil d’assaut, et ce fut donc Rozalia qui eut donc la surprise de voir la Celkhane loucher sur sa poitrine.

*Quelle rose pensée vient de traverser l’esprit de l’héroïque magicienne ?* songea Redemption.

Elle se félicita de réussir à pouvoir faire preuve d’humour dans cette catastrophique situation.

« Je... Désolée de m'être énervée tout à l'heure... Quand je suis en colère je suis plus puissante... Je... Je vous aime bien... Toutes les deux. »

Rozalia haussa les épaules, et répondit rapidement :

« Tu étais dans ton droit. Techniquement, je n’avais pas à contredire tes ordres. Je ne suis qu’une civile, dans le fond, et la loi est claire sur ce sujet. »

Nika enchaîna :

« Inutile d’être désolée, ma belle. Tu as explosé un Annexien. Rien que pour ça, tu mérites une médaille. »

Vansen s’était rapprochée du cadavre du Formien, prudente. La moitié de son corps avait disparu, et elle sursauta alors en voyant une curieuse réaction. Le corps de ce dernier, ou, plutôt, ce qu’il en restait, se mit à bouillir sur place, et à se liquéfier... Il disparut ensuite rapidement, ne laissant plus qu’une carcasse informe et dégueulasse, d’où quelques fumées noirâtres s’échappèrent.

« C’était bien un Annexien... commenta Vansen. Tués, ils disparaissent. De cette manière, il est impossible pour les Tekhanes d’obtenir du matériel génétique potable. »

Vansen se rapprocha alors de Rinako, hésita entre la serrer dans ses bras ou un salut militaire, et opta pour la seconde approche, lui faisant un salut respectueux :

« Sergente Yukimitsu, vous venez de sauver la vie des restes de mon escouade ! Je ne saurais jamais assez vous remercier ! »

Assise, Nika ébouriffa alors les cheveux roses de Rinako, ne pouvant s’empêcher de plaisanter :

« Tu entends ça, Rinako ? Tu es une héroïne, maintenant ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 26 juin 2012, 12:12:58
Je suis tellement contente qu'elles ne m'en veuillent pas que je souris jusqu'aux oreilles. Je me retiens à peine de me jeter l'une d'elles pour la prendre dans mes bras.

" Inutile d’être désolée, ma belle. Tu as explosé un Annexien. Rien que pour ça, tu mérites une médaille.
- Merci. "

Je rougis à nouveau, terriblement gênée par l'idée d'être décorée. Pourtant je suis fière comme jamais. Un Annexien ? Je n'y ai pas réfléchi, ce monstre n'était qu'un ennemi de plus. On ne risquait pas de faire causette pour qu'il nous raconte sa vie. Pour autant que je sache il n'y a qu'une trait commun aux Annexiens : ils sont tous extrêmement dangereux. Aucun n'est identique à un autre, chacun a ses forces et ses faiblesses. En abattre un est un tour de force, même pour des vétérans, et j'y suis arrivée. Mais je n'étais pas seule, on a toutes droit à une médaille pour ce qu'on vient de faire.

" Sergente Yukimitsu, vous venez de sauver la vie des restes de mon escouade ! Je ne saurais jamais assez vous remercier ! "

J'ai presque les larmes aux yeux d'entendre Vansen dire ça. Une réaction qui pourrait ne pas sembler excessive mais qui l'est pourtant. Trop de pression et de fatigue, physique ou mentale, qui s'accumulent. J'ai du mal à retrouver le contrôle de mes émotions, d'autant que je viens de les utiliser. Je m'éclaircis la gorge en essayant de retrouver mes moyens. Bizarrement la voix et la main de Nika m'y aident en me rappelant que je ne suis jamais qu'une jeune recrue qui fait ses premières armes.

" Je... Hum... Je n'aurais rien pu faire seule, Caporale. "

La blessure de Nika et le visage encore cramoisi de Rozalia me donnent un prétexte pour remettre tout le monde dans l'action, à commencer par moi.

" On ne peut pas rester ici. Récupérez ce que vous pouvez, on bouge dans cinq minutes maximum. Nika : tu bouges pas. Faut s'occuper de ta blessure, je préfère pas penser aux microbes qui traînent sur ces bestioles. "

En me retournant vers le carnage j'ai l'impression de prendre un coup de poing dans le ventre. Je pars fouiller les corps brisés, mutilés ou démembrés en retenant tant bien que mal la nausée qui me prend. Quand je suis en colère je suis plus puissante, mais également plus fragile. J'espère que les autres ne l'ont pas remarqué, parce que je certaine qu'elles me le pardonneraient. Je ne me le pardonne pas, c'est ce qui rend mes mains nerveuses alors qu'elles fouillent le plastron de la toubib de l'escouade. J'ai été faible, j'ai flanché pendant une poignée de secondes. Tout ça parce que ma tête s'est retrouvée entre une paire de seins. Je suis vraiment une cruche. C'est pas une médaille que je mérite mais une bonne trempe. Mes pouvoirs me mettent au-dessus du lot, parmi l'élite : je n'ai pas le droit de flancher.

La trousse de secours à la main, je me passe une main sur le visage en soupirant.

" Ça va aller... Respire... "

Je souffle un coup et me relève pour rejoindre Nika. Je dois relativiser, même si en tant que soldate c'est loin d'être mon truc. J'ai grandi au milieu des militaires, je sais ce qui se passe quand des conviction qu'on croit inébranlables finissent par céder. Ça casse, tout s'effondre et il faut beaucoup de chance pour s'en relever un jour. Je crois que je commence vraiment à comprendre ce que la Lieutenante Tetsuhiko ressent depuis la très confidentielle Affaire Warren. Aucun exercice n'apprend à vivre avec les conséquences de la faiblesse. La Lieutenante aurait pu ne pas survivre ou perdre des membres de son équipe. Il y a cinq minutes je me suis retrouvée dans la même position, mais moi j'ai vu des femmes dont j'étais responsable se faire tailler en pièces. Je dois m'adapter pour survivre, sinon autant renoncer tout de suite à la traque de Mastermind.

J'arrive devant Nika, cachant derrière un petit sourire la tourmente qui me ravage le crâne. J'ouvre la trousse de secours pour chercher de quoi désinfecter son entaille.

" Râle pas ! Je te laisserai pas faire un choc sceptique pour esquiver la cuite que tu m'as promise. "

Plus ça va, plus j'y tiens. Mais en relevant la tête je dois quand même lui réclamer quelque chose.

" Nika... Tu trouves vraiment que j'ai ass... "

Je m'interromps en remarquant son état. Elle transpire et elle a le souffle un peu court, rien d'extraordinaire vu les circonstances. Mais ça m'inquiète soudain. Les bord de l'entaille qu'elle porte au visage sont rougis, elle a l'air fatiguée.

" Tu te sens bien ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 26 juin 2012, 23:34:15
« Nika : tu bouges pas. Faut s'occuper de ta blessure, je préfère pas penser aux microbes qui traînent sur ces bestioles. »

Nika haussa les épaules à cette remarque.

« Ce n’est qu’une égratignure, mais si ça peut te faire plaisir... »

A dire vrai, elle n’avait pas mal du tout. La plaie cicatriserait bien rapidement. Un simple éclat, et, à vrai dire, Nika ne pouvait pas dire si le coup venait des rochers ou des tentacules griffus du Formien. Elle sortit son Eagle, et vérifia les chargeurs, les remplissant à nouveau. Pour cela, elle appuya sur le bouton permettant de faire glisser le chargeur, et le contempla. Ce dernier était assez complexe, comprenant plusieurs magasins. Le savoir-faire tekhan. Elle sortit ses chargeurs de sa ceinture, et commença à les remplacer. De son côté, Rozalia récupérait ses flèches, et les essuyait. Rinako avait l’air joyeuse, bien plus sereine qu’avant le Formien.

*Elle n’est pas la seule... Ce voyage nous met tous sur les nerfs...*

Comme preuve, Nika en avait à nouveau une migraine ! Elle n’était pas très forte, mais Killer Boom sentait que son aspirine allait lui être bien utile dans les prochaines heures. Grommelant, elle tâcha de se calmer, et vérifia également l’état de ses lunettes. Elle avait bien usé les batteries, et enclencha le chargeur, désactivant ainsi les fonctions spéciales des lunettes, le temps qu’elles rechargent. Rinako, de son côté, revint, et cette dernière semblait... Assez perturbée, malgré son sourire qui se voulait réconfortant. Elle avait du fouiller les cadavres pour trouver de uqoi la soigner, et Nika vit une trousse de secours.

« Râle pas ! Je te laisserai pas faire un choc sceptique pour esquiver la cuite que tu m'as promise. »

Elle eut un léger sourire.

« Cette histoire de cuite t’a vraiment marqué, hein, ma belle ? »

Nika l’avait à vrai dire proposé sans trop y attacher d’importance, mais il fallait croire que la soldate avait envie de décompresser. La discipline et la rigueur n’étaient pas suffisants pour l’épanouissement d’un être humain, n’en déplaise à la doctrine militaire.

« Nika... Tu trouves vraiment que j'ai ass... » commença-t-elle, avant de s’interrompre.

Nika la regarda en haussant un sourcil, et lut une certaine inquiétude dans les yeux de Rinako, qui la surprit. Cette coupure la rendait-elle si laide que ça ?

« Tu te sens bien ? » s’enquit la Celkhane.

Pour une femme qui venait d’affronter un monstre surpuissant, oui, plutôt... Nika la regarda silencieusement. Elle avait effectivement un peu chaud, mais, après tout, l’air ambiant s’était bien réchauffé, avec toutes ces explosions de feu. L’adrénaline redescendait, et Nika s’était sûrement blessée en d’autres endroits de son corps. De plus, il y avait cette fichue migraine qui naissait. Néanmoins, que la Celkhane soit si inquiète amusa et toucha Nika, qui tendit une main pour lui ébouriffer les cheveux, avant de pencher son visage vers le sien... Et de l’embrasser sur le front.

« Pour être honnête, je crois que je suis en manque de câlins, plaisanta-t-elle. Et j’ai une putain de migraine qui est en train de se réveiller. A part ça, ça va, ne t’en fais pas. »

Rozalia revenait vers elles, et s’arrêta en voyant le visage de Nika. Elle avait les joues rouges, et des gouttes de sueur coulaient de son front.

« Tu as beau être héroïque, Nika, n’oublie pas que tu n’es pas surhumaine. »

Rozalia ne s’en faisait pas trop. Nika avait après tout bravé la poussière et la vapeur pour faire exploser la mine. Elle avait du inhaler par mégarde un peu de fumée. Ceci devait expliquer ses problèmes respiratoires. Elle se tourna vers Rinako pour lui expliquer ça, tandis que Nika, en pestant, s’éloigna de ses « nourrices ».

« Ne t’en fais pas, Rinako. Pour faire exploser la mine, Nika a du s’exposer. Elle a du absorber un peu de poussière, rien de plus. Elle a l’air fragile, mais, crois-en mon expérience, elle est aussi dure à abattre que toi. »

Nika toussa alors. Des éternuements rauques, et elle dut se tenir la gorge, avant de s’appuyer son front. Ce dernier était bouillant.

« Nika ?! »

Cette dernière grogna, et secoua la main vers elle.

« Je te l’ai dit... Juste une migraine... »

Elle sortit un petit tube d’aspirine, et enfourna deux pilules dans sa bouche, avant de remettre l’ensemble.

« Il... Il y a une patrouille à proximité. Je sais que vous comptez vous enfoncer encore plus loin, mais ce serait courir à votre perte. »

Rozalia fit la moue. D’un autre côté, il est vrai qu’elles étaient épuisées, et qu’elles ne pouvaient pas avoir Vansen avec elles. Sans être un boulet, cette jeune femme n’avait rien à faire avec elles, et sa présence était bien trop risquée.

« Nous vous raccompagnerons jusqu’à cette patrouille, puis nous reprendrons. Moins nous serons nombreuses, et plus nous aurons de chances de nous infiltrer dans la Fourmilière.
 -  Mouais... Si vous le dites... » lâcha Vansen, guère convaincue.

Nika, de son côté, se mit alors en route, et Rozalia jeta sur elle un regard inquiet. Elle savait qu’elle avait trop souvent tendance à s’inquiéter envers ses Héroïnes, mais quelque chose, son instinct, lui disait qu’il y avait quelque chose d’anormal dans la manière dont Killer se comportait.

*Peut-être que je me fais simplement des films...* tenta-t-elle de se convaincre.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 01 juillet 2012, 02:20:22
J'essaie de me rassurer en me disant que je ne connais pas ces deux femmes, en fin de compte. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que Nika ne va pas bien. Au-delà de la simple compassion, qui me travaille d'autant plus que nos pertes sont élevées, il y a la prudence. Déjà qu'elles ont hésité à prendre une gamine pour infiltrer la Fourmilière, ce qui est compréhensible, une migraineuse ne vas pas être un atout. Sans compter que Nika n'a pas donné dans un registre très discret, du moins jusqu'ici. Les flèches de Rozalia et mes sabres ont une chance de nous laisser dans le feutré, mais les armes à feu de la femme à lunettes...

Ses petites marques d'affection et ses plaisanteries n'ont pas suffit à me rassurer, et je vois bien que Rozalia s'inquiète aussi. En plus elle tousse, et elle est rouge comme un poivron. Les efforts, la douleur, la poussière, les flammes, les explosions : ça suffirait à expliquer son état. Je m'en fait sans doute trop. Quand je repense à l'état dans lequel j'étais en arrivant sur le terrain pour première mission, ça me rassure de voir que je suis encore capable de m'inquiéter pour quelqu'un.

Je récupère mes armes en me disant que je m'inquiète trop, que c'est d'avoir perdu autant de monde qui me met dans cet état. Nika a l'air solide, elle doit juste avoir un coup de barre après ça. Malgré le carnage auquel je viens d'assister, et ses reliefs qui m'entourent, je me force à boire un peu d'eau et grignoter quelque chose en reprenant la route. Il me faut bien tout mon sens du devoir pour arriver à avaler ça. D'autant que je n'arrive pas à me faire avaler mes propres salades. Je suis une militaire, la logique du pire est la seule qui vaille parce que je doit être prête au pire. Alors en marchant je garde un œil sur Nika.

Je ne m'éloigne pas non plus de Rozalia. Je me doute bien qu'elle pense la même chose que moi, même si aucune de nous ne le dit. En arrivant à proximité de la patrouille j'ai bien envie d'essayer de la convaincre de confier Nika aux Tekhanes. L'intention est bonne mais le geste serait irrecevable : nous sommes toutes trois en cavale. Coincées ensemble pour le meilleur et pour le pire, même si on ne verra pas le meilleur avant un bout de temps.

J'amorce à peine un geste pour dégrafer le harnais des sabres que Vansen se plante en face de moi, en tête des survivantes.

" Vous pouvez garder les sabres, sergent. "

Puis sans me laisser le temps de répondre elles se mettent tous au garde-à-vous pour me saluer. Je mets une bonne seconde à leur rendre la pareille.

" Merci, sergent ! "

Son regard passe vers Rozalia et Nika.

" À vous aussi. "

Puis elle revient à moi.

" Merci pour tout.
- Rompez.... Caporale. "

J'ai eu du mal à ne pas bredouiller. Ça me touche. Depuis que je suis arrivée c'est la première fois que je me dis que la journée n'est pas perdu. Tout ces risques et ces efforts auront au moins permis de sauver une poignée de vies. À mes yeux ça compte bien plus que tous les monstres qu'on a tués, même cette saleté d'Annexien. J'en ai la larme à l'œil quand ces femmes me tournent le dos pour filer dans le tunnel, en direction de la patrouille. Me revoilà seule avec ces deux inconnues, pour reprendre la route vers la gueule du loup. Mais je suis étrangement apaisée. C'est peut-être le fait d'avoir accompli quelque chose, d'avoir clos de bout en bout une mission, en quelque sorte.

Préférant ne pas surprendre l'une d'elle à jeter un regard par-dessus son épaule, ce qui me ferait sans doute pleurer un peu, je me tourne vers mes deux compagnes d'infortune. L'état de Nika ne s'est pas arrangé en route.

" On... On continue ? "

Ou comme le suggère ma voix un peu trop hésitante : on regarde la réalité en face et on se dit que le prochain Annexien ne fera qu'une bouchée de nous ?
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 01 juillet 2012, 14:25:09
« État de la situation ? demanda l’une des femmes.
 -  Pour résumer ? Un gros bordel, lâcha, sarcastique, une autre.
 -  Voyons le bon côté des choses tempéra une autre femme. La population civile croit que la situation est sous contrôle.
 -  Et c’est censé nous rassurer ?! s’exclama une femme, ulcérée. Si jamais les civiles apprenaient le désastre qui se passe, nous aurions droit à un mouvement de panique sans précédent. Ces saloperies de Formiens de merde ont pulvérisé en moins de quelques heures l’une de nos plus hautes installations militaires. Un bunker lourdement fortifié !
 -  Que nous avons réussi à reprendre... tint à préciser une autre femme.
 -  Encore heureux ! poursuivit la femme, agacée. Nous avons envoyé dans ce bunker l’élite de notre infanterie. Et le reprendre n’a pas été comme une promenade de santé, soit dit en passant ! On en a chié sévère ! »

Un court silence s’installa autour de la table ovale. Le haut-commandemnt tekhan était en réunion d’urgence. Une cellule de crise suite à l’attaque formienne. Une véritable invasion souterraine. Les Formiens avaient compris qu’ils ne pouvaient pas sortir à l’air libre, à cause de la puissante artillerie tekhane. Partant de là, ils s’insinuaient dans des galeries interminables, labyrinthiques, et les satellites militaires avaient bien du mal à établir des plans. Ceci amenait l’armée tekhane à se disperser, et à perdre à chaque heure le contact avec des patrouilles.

« Que proposez-vous ? » finit par lâcher une générale.

Sa question s’adressait au lieutenant-colonel Caldwell, une femme qui était spécialisée dans la recherche militaire. Caldwell se mordilla les lèvres, et répondit d’un trait :

« Notre stratégie actuelle est dépassée. Les Formiens sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus intelligents. L’armée que nous affrontons est sans précédent, et l’est d’autant plus que, à chaque fois, c’était notre ingéniosité tactique et militaire qui nous permettait de mettre en échec les hordes. Nos solutions sont amoindries. Comme vous le savez, nous accueillons en notre sol bien des Formiens considérés comme non hostiles... Mais qui sont malgré tout des Formiens. »

Il y eut quelques silencieux hochements de tête. Caldwell poursuivit ses explications, croisant les doigts, faisant nerveusement rouler ses pouces entre eux, décrivant des cercles en s’exprimant.

« Notre stratégie est celle dite du ‘‘containment’’, pour reprendre un terme terrien. Nous contenons, nous évitons que la Horde ne se répande en dressant un périmètre défensif autour de la Fourmilière. »

Nouveaux hochements de tête. Assiéger la Fourmilière avait déjà été tentée. On avait tenté de la bombarder, de la pulvériser, de la noyer sous un déluge de feu et d’acier pendant des jours et des jours. Ça avait été l’opération « Hell Bombing », un tapis de bombes, de canons, de roquettes, de missiles, largués depuis des avions et les falaises pendant cinq jours d’affilée. Les images télévisées avaient été les plus commentées de tous les temps, et toute une vaste propagande militaire avait, à l’époque, permis d’obtenir le soutien de l’opinion. A l’aide de schémas, on faisait valoir que la puissante armée tekhane arriverait à percer la coque de la Fourmilière, et à la crever. On balancerait ensuite du napalm en masse dans les trous pour faire cramer les nids formiens. L’opération avait été un échec. Après ces bombardements intensifs, on avait compris que le mur de la Fourmilière se comprenait de plusieurs séries de parois qui se reconstituaient à une vitesse défiant toute concurrence. Les bombarder ne servait à rien. Ou presque. En réalité, après l’opération « Hell Bombing », on avait pu constater que la paroi extérieure de la Fourmilière avait été affaiblie. Les chercheuses avaient ultérieurement établi que, pour réussir à percer pour de bon la Fourmilière, il faudrait lui balancer l’équivalent d’une centaine d’ogives nucléaires. L’explosion qui en résulterait détruirait toutefois aussi Terra. Lors de l’opération « Hell Bombing », les nuages de poussière s’étaient faits ressentir jusque dans les rues de Tekhos Metropolis.

Partant de là, l’arme tekhane avait oublié l’idée de percer la paroi. Envoyer une armée pour l’assiéger avait aussi été étudiée, mais le projet avait rapidement été abandonné. La défense de la Fourmilière était bien trop forte, et, tout ce qu’on avait réussi à faire, c’était à envoyer quelques troupes au sein de la Fourmilière, par le biais des galeries souterraines. La stratégie du ‘‘containment’’ était apparue comme la seule alternative capable de contrer les Formiens. C’était néanmoins une stratégie fonctionnant sur le court terme.

« Je tiens également à vous rappeler les théories des scientifiques Hurton et Rupert sur le développement exponentiel de la Forumilière. Un jour ou l’autre, il est inéluctable que les Formiens nous écraseront. »

Hurton et Rupert étaient deux scientifiques militaires ayant travaillé sur les Formiens. Ils avaient développé une théorie alarmiste dans laquelle ils considéraient que la Fourmilière n’était pas qu’un simple astéroïde-monde géant, mais une espèce de virus planétaire qui se plantait dans une planète, et s’alimentait en se nourrissant de son écorce. Ils avaient ainsi, en filigrane, été jusqu’à estimer que la diversité génétique au sein de la Fourmilière pouvait s’expliquer par le fait que cette astéroïde-monde était une espèce de prédateur planétaire, se nourrissant des planètes.

« Nous savons tout cela, lâcha, agacée, une femme. Venez-en aux faits ! »

Caldwell hocha lentement la tête, et ouvrit alors un attaché-case, en sortant un fin papier plastiqué qui comprenait une douzaine de signatures en bas de page.

« Si je suis arrivée en retard à cette réunion, c’est parce que j’ai tenu à faire un saut au Sénat, et à exposer notre situation aux sénatrices. Comme vous le savez, le pouvoir politique tient en jeu nos décisions militaires, qui doivent être autorisées par le Sénat.
 -  Et ?
 -  Le Sénat a finalement consenti à donner son autorisation à l’exécution du plan N. »

Un léger silence s’abattit dans la pièce suite à cette révélation. Le plan N... Un plan uniquement théorique.

« Vous pensez que ce plan a des chances d’aboutir ? s’enquit une militaire, nerveuse.
 -  Une militaire ne pense pas, rectifia Caldwell. Elle est sûre. Les hordes formiennes sont dispersées dans toute la région, et, depuis le bunker C, nous pouvons rejoindre la Fourmilière. Et vous savez tous que le problème majoritaire du plan N vient de l’infiltration dans la Fourmilière. Si nous envoyons toutes nos forces, ce plan pourra s’exécuter. »

Chacune savait que le plan N était la solution-miracle. Un plan très théorique, mais que le Sénat avait toujours refusé de valider, et ce même après les expérimentations des prototypes, qui s’étaient toutes avérées efficaces. Il y avait bien trop de risques, et le Sénat ne tenait pas à encaisser un nouveau désastre. Mais la perte d’un bunker militaire lourdement défendu avait amené le Sénat à être moins timoré.

« Alors ? demanda Caldwell, tout en connaissant déjà la réponse.
 -  J’approuve.
 -  J’approuve.
 -  J’approuve.
 -  J’approuve. »

Tout était dit. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

*
*  *

Vansen et les survivantes les laissèrent, et Nika et Rozalia, silencieusement, se concertèrent. Du moins, surtout Rozalia, car Nika semblait toujours assez fatiguée. Visiblement, le salut militaire des femmes avait ému Rinako, qui se débrouilla pour ne pas le montrer. Cette scène fit légèrement sourire Redemption, tandis que Nika se mit à secouer la tête à nouveau, attendant que l’aspirine fasse effet.

« On... On continue ? » demanda alors Rinako.

La Celkhane n’était guère rassurée, et Rozalia pouvait la comprendre. Cet Annexien avait été un adversaire redoutable, et elle ne doutait pas qu’il y aurait sûrement des créatures encore plus terribles de l’autre côté. Plus elles iraient vers la Fourmilière... Même si les Héroïnes étaient des têtes brûlées, elles n’étaient pas non plus suicidaires. Rozalia et Nika n’y arriveraient pas, et ce même avec l’aide d’une magicienne impulsive disposant de sorts de feu efficaces. Elles n’avaient croisé que de simples patrouilles, mais la Fourmilière était gardée par des légions immenses.

*Il n’est plus possible de compter sur l’effet de surprise... Pas après avoir tué un Annexien... Il y a néanmoins quelque chose que je ne comprends pas...*

Pourquoi les fourmis étaient-elles parties ? Et, surtout, pourquoi n’étaient-elles pas revenues ? A moins qu’elles ne soient tombées sur un Annexien téméraire, quand ce dernier avait commencé à être blessé, ses créatures auraient normalement du débarquer. Les Annexiens étaient généralement sacrés pour ces monstres. Pourtant, la grotte semblait tout simplement déserte. Rozalia ne savait pas quoi en penser.

« Évidemment qu’on continue grogna Nika. On va pas dresser un putain de feu et roupiller en attendant qu’une horde nous tombe sur la gueule ! »

Nika semblait revenir en force, grognant et jurant comme à son habitude. Rozalia secoua la tête.

« Parfois, Nika, il faut savoir écouter la jeunesse. L’effet de surprise ne joue plus en notre faveur. On ne pourra jamais passer.
 -  Alors, on fait quoi ?! On arrête maintenant, on retourne chez soi, et on attend que Mastermind déclenche son plan ?!
 -  Je... »

Rozalia s’interrompit soudain, entendant des bruits. Elle porta la main vers son arc, mais c’était trop tard. Le temps qu’elle réagisse, une petite pointe en acier frappa dans sa nuque, tout en atteignant également Nika et Rinako. Trois pointes. Trois tirs parfaits. Rozalia s’était faite avoir comme une bleue.

*Qu’est-ce que... ?!*

Rozalia porta la main vers la pointe, et vit une flèche. Ses forces l’abandonnèrent, sa vision se troubla, et elle tomba par terre, s’agrippant avec une main sur le sol, sol qui ne tarda pas à se dérober sous ses yeux. Sa vision devint floue, et elle vit également Nika tomber, lâchant son arme. Tournant la tête, Rozalia vit des individus s’approcher.

*Ne... Ne sombre pas, ne sombre...*

Rozalia sombra. Le sédatif était bien trop puissant.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 08 juillet 2012, 20:15:06
J'ai mal à la tête. Je ne sais pas ce qu'on m'a planté à l'arrière du crâne, mais j'ai l'impression d'avoir le cerveau vrillé par les racines. Et je me sens lourde, écrasée. Mon corps ne réagit pas, je n'arrive pas à ouvrir les yeux. Je n'entends rien. Où je suis ? Et ques'est-ce que je fous là ? Comment je suis arrivée ? Je ne pense pas être dans mon lit, même si je suis tellement à plat que je n'ai rien à dire sur le confort. Mais ça va pas et je le sais. Il faut que j'émerge, que j'évacue le plomb liquide qui m'écrase au sol. Bouge-toi, Rinako ! Reprend pieds ! Je suis pas dans mon lit. Je suis... ailleurs. Je me souviens d'un bunker, d'une armée. Je souviens de deux grandes brunes sorties de nulle part. Je me souviens... Je sais plus. J'arrive pas à étoffer. Et j'ai mal. Je suis courbaturée de partout. Qu'est-ce qui a bien pu...?

Soudain j'ouvre les yeux et me réveille en sursaut. Tout vient de me revenir, L'alerte, la bataille contre la horde, Nika et Rozalia, les bunker, Overmind, les souterrains, Vansen et son équipe, l'Annexien. J'en ai encore plus mal à la tête et je n'arrive pas à retenir un gémissement douloureux. Je me redresse assise, à même le sol, dans une pièce sombre. Je n'y vois rien, mes yeux doivent s'habituer, du moins s'ils le peuvent.

Vansen et les survivante ont rejoint la patrouille, et le temps pour Nika de râler on s'est faites avoir toutes les trois. J'ai senti une piqure et soudain je me suis effondrée, comme Rozalia et Nika. Mais mieux tenu qu'elles : l'avantage de pouvoir augmpenter ma température corporelle. J'ai essayé de me relever mais quelqu'un m'a frappée derière la tête. J'ai lâché le peu de flammes que je pouvais, instinctivement, puis c'est avec une matraque électrique qu'on m'a achevée. J'ai sans doute reçu une dose de plus derrière. En tous cas, pour avoir si mal partout, je ne dois plus être sous l'effet de la drogue.

Je porte la main à mon front, ce qui confirme que je suis menottée. Je découvre que ma broche a disparu. Mais je n'explose pas : je ne sens plus mes pouvoirs. Et je me mets à trembler. Je ne suis plus qu'une gamine désarmée, à moitié nue dans une cellule. Je me laisse retomber au sol. Sans défense, sans aucun moyen de m'en sortir. J'aimerais pouvoir me retenir, mais je pleure.

" Nikaaaaaaaa ! Rozaliaaaaaaaaa ! "

Je souffle à peine un appel à l'aide après leurs noms. Mais si elles ne sont pas avec moi, elles doivent être dans la même situation. Peut-être pire ? je serre les dents et m'efforce de me relever. Je dois analyser la situation, le peu d'éléments que j'ai. Des flèchettes de tranquilisant, dans la zone de rétention, en pleine opération. Si ce ne sont pas les Tekhanes qui nous ont prises, alors qui ? Les Formiens qu'on a croisés jusque là n'étaient pas très enclins à faire des prisonnières. Et ils ont non-seulement accès à une technologie évoluée, mais aussi à du matériel capable de dissiper mes pouvoirs. D'ailleurs ça ne m'aide pas à aller mieux. Plus j'essaie de faire appel à la magie, plus je me sens faible.

Soudain la serrure claque. La porte s'ouvre et me vomit une vive lumière en plein dans les yeux. Je me détourne.

" Bah elle est réveillée ! "

Une voix de femme, que je ne connais pas. On m'attrape et mon me sors de ma cellule. Je vois flou à travers les larmes qui s'échappent encore de mes yeux. la déprime, la fatigue, la douleur, mais surtout l'agression lumineuse. ce que je vois ne me dit rien qui vaille. Ma cellule n'était qu'un conteneur de transport, on me traîne presque à travers une sorte de camp de fortune. Il y a aussi bien des hommes que des femmes, leurs insignes ne sont pas teklhans, ils ont pourtant l'air bien équipés. Des mercenaires. Et je peux enfin voir mes menotte : de gros machins en ferraille dont les bracelets sont sertis de cristaux. Sans doute ce qui bloque mes pouvoirs. Et à part les grignoter je ne vois pas comment m'en débarrasser.

" Vous m'emmenez où ?
- Soit mignonne et ferme ta gueule. "

La femme qui m'a tirée de ma cellule m'emmène de force jusqu'à ce qui ressemble à une tente de commandement, bien que nous soyons dans des tunnels. Elle ne me lâche que devant une table montée sur des tréteaux, au centre de la tente. De l'autre côté une femme au crâne rasé me tourne le dos en consultant un rapport. Elle lâche son datapad en se retournant au bout de presque une minute. Son armure de combat est celle d'une femme, mais à part la barbe il ne manque pas grand chose à son visage être celui d'un homme. Une longue cicatrice barre sa tempe pour descendre jusque sous sa mâchoire. Son sourire est pourtant clairement là pour me rassurer.

" Alors ? Elle va peut-être pouvoir nous dire ce qu'elle faisait dans les galeries pendant notre opération ?
- Yukimitsu, Rinako. Sergent. Groupes d'intervention. Armée Celkhane. "

C'est tellement plus correct que de l'envoyer se faire foutre. Elle soupire.

" Les autres sont réveillées ?
- Je vais voir, commandant. "

La balafrée en revient à moi.

" Va falloir être un peu plus coopérative que ça, sinon on risque pas de s'entendre.
- Yukimitsu, Rinako. Sergent. Groupe d'intervention. Armée Celkhane. "

Décidément ça s'enchaîne depuis ce matin. Les Formiens qui font n'importe quoi, les fausse soldates en mission confidentielle, les méchants manipulateurs surpuissants, maintenant une troupe de mercenaires. Je suis une soldate, pas une espionne. Pas question que je desserre les dents avant de voir ce que Nika et Rozalia vont en dire. Si ça me plaît pas mieux vaudra ne pas m'enlever mes menottes, parce que je crame tout le monde et je me tire.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 08 juillet 2012, 22:01:19
« Nom, matricule, objectifs de mission.
 -  Va te faire enculer par un koala.
 -  Nom, matricule, objectifs de mission.
 -  Va chier, baltringue de merde.
 -  Nom, matricule, objectifs de mission. »

Un soupir traversa les lèvres de Nika. Une nouvelle insulte faillit venir à ses lèvres, quand les individus firent parler les électrochocs qui étaient greffés à son corps par des pinces. Nika serra les dents, sentant la douleur affluer. A nouveau. On l’avait frappé, au début, et elle avait une joue boursouflée, avec de shématomes. Les mercenaires avaient toutefois rapidement arrêté, privilégiant les électrochocs.

« Nom, matricule, objectifs de mission. »

Imperturbable, la voix masculine répétait sempiternellement la même litanie. Privée de ses lunettes, Nika se retrouvait assise sur une chaise, dans une pièce sombre. Ses jambes avaient également été liées, et elle avait bien compris qu’elle ne pourrait pas se libérer toute seule. En soi, elle aurait tout à fait pu divulguer à ces types ce qu’ils demandaient. Mais elle était de trop mauvaise humeur pour ça. Sa migraine avait explosé.

« Va... Te... Dromadaire... »

Il n’était pas bien difficile de deviner les mots manquants. Un soupir sembla traverser les lèvres de celui qui posait les questions, et les ondes électriques, à nouveau, revinrent. La puissance fut telle, la douleur si immense, que Nika en perdit conscience, s’évanouissant dans un cri muet.


*
*  *

« Yukimitsu, Rinako. Sergent. Groupe d'intervention. Armée Celkhane. »

C’était la deuxième fois. Un léger moment de silence plana, avant que la commandante ne se relève de son siège. Outre son affreuse balafre, elle portait un débardeur et un treillis militaire, avec un pistolet visible à la ceinture. Elle fit un signe discret de la tête à des formes derrière Rinako, et cette dernière se retrouva avec des espèces de pinces sur ses avants-bras.

« Tu sais, je pense que tu aimerais te dire que j’éprouve des scrupules à blesser une fille aussi belle et aussi jeune que toi... Une Celkhane, hein ? Je suppose que l’armée doit tout signifier pour toi. Tu as été briefée, je suppose ? L’honneur de la patrie, les conneries comme ça... Soyez fière d’être des militaires, la nation vous aime, et vous soutiendra toujours ! »

La Commandante fit un nouveau signe, et, dans un coin, quelqu’un tourna une commande. Immédiatement, le courant électrique se diffusa dans le corps de Rinako, amenant cette dernière à se tortiller sur le siège. Silencieusement, la commandante l’observait, et fit signe d’arrêter.

« Je peux régler la puissance des ondes. L’une de tes copines vient de subir une décharge maximale, et est tombée dans les vapes. ‘Pas sûr qu’elle se réveille... La grognasse... Toi, tu n’as découvert qu’une petite intensité. Niveau 2 sur 10, en quelque sorte. Tu dois bien comprendre une chose, Sergent Yukimitsu. L’armée n’envoie des renforts que pour une capitaine au minimum. Et encore. Toi, t’es rien d’autre qu’une trouffione de base que tes chères supérieures hésiteront pas à laisser crever la gueule ouverte. Et moi, j’aurais aucun scrupule à te faire crever. »

Vu son ton, il était évident que cette femme n’était pas une fervente admiratrice de l’armée, qu’elle soit tekhane ou celkhane. Même malgré son hideuse balafre, elle n’était pas un canon de beauté. Elle avait une discrète poitrine, des cheveux coupés courts et en carré, et une lueur de haine dans le regard. Elle semblait prête à massacrer n’importe qui.

« Mais bon, t’as fait l’effort de te présenter, alors je suppose que je peux en faire autant. Je suis... Rayka Lochtis. Ça te dit quelque chose, Celkhane ? »

Comment aurait-il pu en être différent ? Rayka était une criminelle de guerre dont la tête était mise à prix par Tekhos et par Caelestis. On disait qu’elle s’était réfugiée chez les Ashnardiens, et était en partie responsable des fuites d’informations technologiques qui avaient permis à certains laboratoires militaires ashnardiens de moderniser leur armement. Le comble du malheur était que Rayka était une ancienne Celkhane, qui avait été déchue de sa nationalité quand sa trahison avait été avérée, et qu’elle avait abattu sa supérieure, ainsi que deux militaires celkhanes. L’affaire était mal connue, protégée par le secret défense, mais avait concerné la traque d’une cellule d’activistes terroristes dans une jungle tekhane. On ignorait exactement comment ça s’était passé, mais tout le monde s’accordait sur ce point : Rayka avait tourné casaque, et avait rejoint la cause des terroristes en abattant froidement plusieurs de ses collègues. Deux soldates avaient survécu au massacre qui avait eu lieu dans une ferme où les terroristes avaient pris en otage la famille. Ces terroristes faisaient alors partie d’un mouvement terroriste revendiquant l’égalité des sexes, et qui se composaient essentiellement de mâles.

Rayka eut un léger sourire, et sortit une cigarette, se mettant à fumer. Elle extirpa une bouffée, et reprit, se fiant au regard de Rinako :

« Ouais, je crois bien que t’as du entendre parler de moi. Rayka la Monstre, la Traîtresse, recherchée morte ou vive. A ta place, j’en passerais pas moins, et je me regarderais sans doute avec ce regard de tueur. T’es si naïve, ma poulette. »

Rayka la Monstre, qui avait massacré sa propre unité, qui avait soutenu les terroristes massacrant les fermiers, Rayka la Traîtresse, qui avait vendu des armes aux Ashnardiens, qui avait jeté un sérieux froid diplomatique entre Caelestis et Tekhos. Une militaire surdouée, qui, comme Rinako, était devenue soldate très jeune. Une guerrière aguerrie, à la détermination de fer, chaudement recommandée par toutes ses supérieures. Elle était presque un cas d’école.

« Comme tu vois, je suis à mon propre compte, maintenant. Ou presque... Tu es sûre de n’avoir rien d’autre à dire que ton grade, et ton nom ? Tu sais, je ne suis pas ton ennemie. L’ennemie, ma petite, ce sont les cinglées pour qui tu travailles. »

Elle prononça avec une rancœur et un mépris tel qu’on pouvait être sûrs que sa version des faits qui l’avaient conduit à trahir l’armée était sensiblement différente de la version officielle.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 10 juillet 2012, 23:45:24
Des mots de ce genre m'ont durement touchée. Après une bataille perdue d'avance, une retraite désorganisée, en urgence, et de la part d'une femme bien particulière. Mais avec des menottes aux poignets, de la part d'une femme qui je tuerais de mes mains à la première occasion, et qui se prétend officier, c'est moins blessant. C'est même pitoyable. Il faut bien une décharge électrique pour adoucir mon regard, ou au moins le voiler. Je serre les dents, même si ce n'est pas volontaire. Mon corps n'a jamais connu une telle agression. Il se tend, se cambre, mes muscles tirent en se bandant à l'extrême parce qu'ils y sont forcés. La douleur appelle la peur en vain, ce sont la colère et la frustration qui réponde. Ma volonté et mon corps hurlent. Sans ces menottes j'aurais déjà nettoyé les environs, j'aurais purifié la zone par le feu.

Elle se croit impressionnante ? Et fine d'en remettre une couche ? Cette femme, qui qu'elle soit, ne mérite pas que je m'abaisse à donner encore mon nom et mon grade. Si elle veut me briser je lui souhaite bien du plaisir. Elle n'y arrivera pas avec des mots, et en plus de ses tortures il lui faudra du temps. Ce temps, je le passerais à guetter une faille. Depuis que je suis entrée en service actif j'ai eu de nombreux doutes, la plupart depuis ce matin. Je sais que certains sont fondés, que je n'ai pas toujours agi comme tu l'aurais fait, maman. Mais je sais aussi que tu ne t'es pas laissée faire. Je sais que tu as résisté et que tu t'es battue jusqu'au bout. Personne n'a pu t'enlever ça. Personne ne me l'enlèvera non plus. Si je dois te rejoindre, tu auras au moins cette raison d'être fière de moi.

Ça ne va pas plus loin dans ma petite tête, pas la peine. Elle sait que je suis Celkhane et elle me grille. Elle est mon ennemie. Si elle ne fuit pas et s'il ne me tue pas : c'est moi qui la tuerais. Pour l'instant c'est hors de ma portée. Je suis affalée sur ma chaise avec ces saloperies de pinces qui me cisaillent les bras et me coupent la circulation. Je sens à peine mes mains, dont je remue lentement les doigts pour m'assurer qu'il sont toujours vivants. Tout mon corps me fait souffrir et pourtant s'engourdit. La douleur qui me vrille le crâne est atroce. Je dois passer la main sur mes lèvres pour les refermer et retenir ma salive. Je vois flou à cause des larmes. Mais j'entends.

Rayka Lochtis. Un nom haï à Caelestis, maudit par celles qui croient à ces choses-là. Rayka qui s'est parjurée, qui a tué dans le dos ses sœurs d'arme, et qui a fui comme une lâche. Rayka qui s'est vendue à l'ennemi, dont l'existence coûte encore des vies à l'armée celkhane, et permet aux Ashnardiens d'en détruire d'autres, innocentes. Mais Rayka qui a raison, comme toutes les ordures de son espèce. Et qui me prend de haut comme toutes les vieilles qui me donnent des règles depuis ce matin. Rayka dont la mort ne pèsera certainement pas sur ma conscience, encore moins si je la tue moi-même. Et qui me donne encore plus hâte d'en arriver là, en venant me souffler son venin et sa fumée à la tronche.

" Comme tu vois, je suis à mon propre compte, maintenant. Ou presque... Tu es sûre de n’avoir rien d’autre à dire que ton grade, et ton nom ? Tu sais, je ne suis pas ton ennemie. L’ennemie, ma petite, ce sont les cinglées pour qui tu travailles. "

Je lève doucement mes mains menottées à hauteur de mon visage, en soutenant son regard. Et j'applaudis, lentement, une tape par seconde, grand maximum. Je m'arrête au bout de quatre coups, déjà marre.

" Bravo, vous m'avez convaincue. Encore dix minutes à vous écouter et je m'étouffe avec ma propre langue pour échapper à l'ennui... Pardon, la honte d'être aussi naïve. "

Du mépris elle passe à la colère, et ça semble jouer sur la confiance qu'elle a en ses talents d'oratrice. Un signe de la main, et je me tords à nouveau de douleur sur ma chaise. C'est pire, je ne sais pas de combien mais c'est pire. Et bien involontairement je ne passe pas loin de mettre ma menace à exécution en avalant ma langue. Quelqu'un derrière moi doit me retenir pour m'empêcher de tomber de ma chaise. Rayka me tourne le dos. Qu'elle me laisse deux minutes pour récupérer et j'attaque.

" T'es une vraie petite dure à cuire, toi.
- T'as pas idée... "

Je déguste, ça s'entend. Je voudrais m'effondrer raide morte pour échapper à ça. Elle se retourne. Je fixe sa balafre en me forçant à me demander de quoi elle aura l'air quand je la brûlerais. Je pense vengeance et violence, pour ne pas craquer.

" Toi t'es une connasse débile et bornée. "

Je fais un signe de tête vers l'arrière, là où il y a le bouton du plaisir.

" Vas-y, donne-moi raison. "

Son regard suit la direction que j'ai indiquée, puis revient sur moi. Elle sourit, elle me trouve amusante et m'en remerciera bientôt avec un palier d'intensité en plus. Mais avant ça elle veut jouer. Je profite des neurones qui me restent pour me poser la question : qu'est-ce qu'elle fout là ?

" T'as l'air à peine moins conne que je le pensais, ma poulette. Je suis sûre que tu te trouves même des raisons d'espérer un sauvetage. Visiblement tu fais partie des meilleures, ou du club de strip-tease de la garnison. Sergent à ton âge ça sent le gros investissement, le genre à protéger. Mais tu te goures. "

J'ai rien écouté. Je me concentre pour la fixer méchamment, qu'elle ne voit pas que je réfléchis. Et je réfléchis assez poussivement, je dois bien avouer. Je vois pas. Qu'est-ce qu'elle cherche dans le coin ? Et surtout comment elle a pu pénétrer la zone de quarantaine formienne avec autant de personnel et de logistique ? Ashnard ne devrait pas être capable d'organiser ça, en tout cas pas sans qu'on le sache. Et si Caelestis ou Tekhos avait mis la main sur elle ça n'aurait pas été pour lui proposer du boulot. Du moins pas officiellement. Donc soit il y a un plan encore plus pourri que je le croyais, soit elle est avec Mastermind.

Dans tous les cas j'essaierais de me souvenirs de l'interroger un peu avant de la buter. En attendant elle me gonfle.

" Ouais, bon ! On va pas non plus y passer la nuit ! "

Je lève ma main droite, ce qui entraîne immanquablement la gauche au bout de la chaîne.

" Un de mes derniers souvenirs avant que tes copains nous tombent dessus c'est : cette main dans les entrailles encore vivante d'un Annexiens. Alors je t'emmerde. Je suis une soldate, pas une gamine qui joue à la guerre. Et une des conditions de base pour être soldates c'est le sens du sacrifice... De soi, j'entends. "

On dirait que j'ai réussi à la mettre sur le cul. Je sens que ça va bientôt se payer alors j'enchaîne.

" Si tu veux tout savoir mes copines et moi on est là pour tuer autant de Formiens qu'on pourra. Mes supérieures sont pas au courant de ma présence, donc ton petit baratin sur les renforts : il me fait rigoler plus que toi. Mais pour être certaine que ça va bien faire le tour de ta cervelle ramollie : les cinglées pour qui je travaille n'ont rien à voir là-dedans. Je suis venues ici en permission, pour me défouler. Je suis une bonne petite soldate. J'entends l'alarme : je fonce. "

Elle va tout faire pour que je regrette cette tirade. Je serre déjà les dents. De toutes façons l'électricité va me faire serrer les mâchoire à les briser. Mais ce n'est à coups de mâchoires que je compte prendre ma revanche. Et une fois à la maison on pourra me retaper, on a la technologie.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 11 juillet 2012, 00:47:30
*Peur... Crainte... Voix... Communion...*

C’était une cacophonie de sons, d’images, de voix discordantes. Nika avait l’impression de tomber dans un puits d’images, d’être observée par des yeux immenses et énormes. Elle nageait dans un océan noirâtre, et avait conscience de rêver... Et, tout ce qu’elle voulait, c’était se réveiller. Elle tombait sans pouvoir s’arrêter, voyant des étoiles, des astéroïdes, des planètes,, et des visages, des formes indistinctes qui l’observaient.

« Peur... »
« Colère... »
« Union... »

Et Nika continuait à tomber. On disait que, quand on prenait conscience qu’on rêvait, on pouvait réussir à contrôler ce rêve. Et ben, c’était des conneries. Nika ne contrôlait absolument rien, et voir ces immenses visages indistincts, imparfaits, qui l’observaient, ces yeux qui tournoyaient autour d’elle, l’effrayaient plus que de raison. Elle n’avait jamais fait un rêve de ce genre, et... C’était flippant.

*
*  *

« Vous n’appartenez pas à l’armée tekhane. »

Rozalia se contenta d’hausser les épaules. La réponse était évidente, et elle ne répondit donc pas. Jambes croisées, elle était bien moins agressive que Nika ou Rinako. Elle fonctionnait ainsi, tout simplement, car elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant que ses propres renforts n’arrivent. Il n’y avait donc pas de raisons de paniquer.

« De quel contingent relevez-vous ?
 -  Je vous l’ai dit : aucune des armées officielles. Je suis une indépendante qui fait partie d’un groupe dont vous n’avez probablement jamais entendu parler. Probablement comme vous. »

L’homme ne répondit pas, maintenant le silence. Il y avait d’autres gardes dans cette pièce, mais Rozalia n’avait nullement peur. Un léger silence plana entre les deux, jusqu’à ce que Rozalia le rompe.

« A quel corps appartenez-vous ? Êtes-vous un organisme paramilitaire ?
 -  C’est moi qui pose les questions. »

*
*  *

Silencieusement, Rayka écoutait Rinako lui parler. C’était bien une Celkhane, avec la fierté et l’arrogance propre aux Celkhanes. Une jeune peste qui croyait tout savoir de la vie, et qui, surtout, croyait tout connaître de ce que signifiait être soldat. Rayka lui distribua parfois quelques électrochocs, mais la Celkhane était bien trop fière pour montrer sa peur. Cependant, Rayka ne se faisait pas d’illusions. Rinako ne connaissait rien à rien, et, si elle admirait son courage, elle y voyait ici surtout de la témérité. Car il fallait être téméraire et stupide pour défier son bourreau.

« Je suis une soldate, pas une gamine qui joue à la guerre. Et une des conditions de base pour être soldates c'est le sens du sacrifice... De soi, j'entends. »

Rayka manifesta sa surprise. Triompher d’un Annexien, ce n’était pas donné à n’importe qui. Rinako avait tout d’un jeune prodige militaire. Comme elle jadis... Rayka devint légèrement nostalgique en repensant à cette époque lointaine... Celle où elle était une fière recrue celkhane, impétueuse et terriblement forte, pleine d’énergie, celle qui poursuivait toujours l’entraînement au-delà des heures régulières, qui poussait son corps au-delà de ses limites. Rinako décrivait sa conception de la soldatesque, une conception qui semblait faire des soldats des armes à feu :

« Je suis une bonne petite soldate. J'entends l'alarme : je fonce. »

Un sourire traversa les lèvres de Rayka, qui hésita à déclencher les électrochocs. Elle choisit de ne pas le faire, et se rapprocha lentement de Rinako.

« Tes yeux ont l’air très intéressés par ma balafre, non ? Elle est particulièrement laide, non ? Je suis sûre que tu dois peut-être te demander pourquoi je la garde... Peut-être que je l’exhibe comme un trophée de guerre... N’est-ce pas ? Mais ce n’est pas pour ça... Tu es vraiment à côté de tes pompes, ma grande. Tu ne sais rien du sacrifice de soi. Je n’ai jamais songé à ôter cette cicatrice, car elle me rappelle... Hum... Peu importe... »

Rayka se retourna vers Rinako, et avança rapidement vers elle. D’une main ferme, elle la saisit au menton, et la força à croiser son regard... Ce qui, naturellement, ne fut pas trop difficile.

« Une vraie petite Celkhane... J’étais comme toi, jadis... Bien sûr, je n’ai pas tué un Annexien, mais mes exploits militaires parlent pour moi. Je suis sûre que, dans ta petite tête, tu veux savoir ce que je fais là. Ce qu’une paria, une renégate sans honneur, fabrique ici, et comment elle a pu s’infiltrer sans que l’armée tekhane ne la voit... »

Rayka s’arrêta là, et se retourna, marchant à nouveau vers son bureau, et lui adressa un franc sourire.

« Je fais comme toi, poulette : je chasse les Formiens, et je les massacre. »

Naturellement, elle ne comptait pas en dire plus, et Rinako devrait se contenter de cette énigmatique explication.

« Tu ignores tout du sens du sacrifice, ma petite beauté... La vie d’un soldat, ça ne se résume pas qu’à tuer l’ennemi. Toi qui as l’air si sûre de toi, dis-moi... Comment doit-on rester une bonne petite soldate, quand l’ennemi apparaît comme moins monstrueux que soi ? Quand les vrais monstres sont ceux qui sont dans ton camp ? Quand le sens du devoir se heurtera à ton humanité, Rinako, car cela arrivera, que feras-tu ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 12 juillet 2012, 17:15:41
Elle peut pas m'électrocuter jusqu'à ce que je perde connaissance au lieu de me faire subir ses conneries ? Me tenir la jambe trois plombes sur sa balafres pour finir sur peu importe. Évidemment que peu importe. Je m'en fous de sa vie. Je ne compte pas lui laisser plus de place dans la mienne qu'un paragraphe dans mon rapport, et une décoration quand je l'aurais tuée. Sur ce point-là elle peut bien me penser à côté de mes pompes. J'aimais déjà bien Nika quand j'ai eu envie de la cramer, alors celle-là : elle cause à un mur. Et alors ? Je connais les règles du jeu, je n'ai pas appris qu'à me battre. Rayka la Pute n'est qu'une traîtresse et une terroriste. Pour changer ça elle n'a qu'une solution : renverser le Conseil pour écrire l'Histoire à sa place. Puisqu'elle a opté pour la violence, ça suppose qu'elle devra me tuer. Et si elle ne me croise pas sur sa route, si elle prend les commandes de Caelestis : ça ne me gênera pas plus.

C'est fou ce qu'on a déjà comme points communs, mais ce ne fera pas de nous des alliées, encore moins des amies. Même si elle avait raison en disant que je ne sais rien, ce n'est certainement pas d'elle que je veux apprendre. La seule chose qui pourrait encore la sauver de moi, c'est la logistique qu'elle pourrait mettre dans la tronche de Mastermind et des Formiens. Parce que la mission que je me suis fixée ne me plaît pas. Éliminer Mastermind revient à sauver les miches des Annexiens et de leur supposée éminence grise. Je dois déjà choisir le moindre mal, ce que je vis comme un échec en soi. Grâce à moi, les Formiens vont pouvoir continuer à enlever, séquestrer et violer des femmes. Les transformer en incubateurs avec une méthode toute sauvage et instinctive. Et j'ai de moins en moins de facilité à me convaincre des avantages de cette option. Dans le fond, ne vaut-il mieux pas qu'ils nous tuent toutes ?

Alors qu'elle aille se faire foutre avec sa science de la vie et ses raisonnements.

" Quand le sens du devoir se heurtera à ton humanité, Rinako, car cela arrivera, que feras-tu ? "

Je réalise seulement qu'elle vient de me poser une question. Honnêtement ça rentre par une oreille et ça sort par l'autre.

" J'en ai aucune idée, et de toutes façons t'en as rien à foutre. T'as passé trop de temps chez les Ashnardiens, ma vieille. De quoi t'espères me convaincre ? Je suis la seule à remarquer que je suis ta prisonnière ? Sérieusement tu crois que je vais me ranger de ton côté après m'être faite droguer, frapper et électrochoquer ? En plus les putains de pinces me scient les bras ! Alors si tu crois que tes conneries m'intéressent, là tout de suite : tu te fous le doigt dans l'œil ! "

Bien sûr, le doigt que je viens de lever pour imager le propos n'est pas mon index. Il est un peu plus long.

" Tout ce qui m'intéresse dans ta balafre, c'est si ta gueule viendra avec quand je vais la déchirer ! Mais comme je peux pas vérifier tout ce que je veux c'est que tu me foutes la paix ! Alors crache ta putain d'histoire, qu'on en finisse ! Promis : je ferais semblant d'être choquée ! De toutes façons je serais pas sincères parce que je m'en branle ! "

Et puisqu'elle ne me grille toujours pas, je lui lance un sourire en coin. Je me moque d'elle, ouvertement.

" T'as jamais été comme moi. T'es exactement le même genre de connasse que celles pour qui je bosse. Si tu voulais leur passer dessus : t'avais qu'à te lancer en politique. Et si t'arrives à les déboulonner sans que je m'occupe de toi, j'en aurais rien de plus à foutre de ta vie. Je sers Caelestis. Le Conseil peut bien crever, ça m'empêchera pas de dormir. De toutes façons les sièges ne sont jamais vides longtemps... "

Et après c'est moi la gamine. Depuis que je suis en service j'ai éliminé des trafiquants d'armes et d'esclave, sauvé plusieurs dizaines de leurs victimes, et depuis ce matin c'est les Formiens que je repousse. Il faut bien que quelqu'un s'en charge. Si je dois me salir les mains et faire des choses monstrueuses pour continuer je n'hésiterais pas. Si je dois porter les péchés des politiciennes pour garder mon accès à l'armurerie je le ferais. Parce que j'ai besoin d'armes pour repousser les Formiens, libérer des esclaves, et buter des esclavagistes. C'est ça, mon sacrifice.

Pardon, maman. Il n'y a que devant toi que je pourrais en avoir honte... Mais tu n'es plus là.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 14 juillet 2012, 21:12:38
« Alors, posez-les, qu’on en finisse. »

Rozalia était légèrement impatiente, mais surtout nerveuse. Tôt ou tard, les renforts arriveraient. Il fallait juste tenir d’ici là. Elle espérait que Rinako et Nika n’avaient pas fait trop de conneries, mais, à vrai dire, elle se doutait bien, les connaissant, qu’elles risquaient justement d’énerver leurs geôliers. Pour Nika, c’était une certitude absolue. En revanche, pour Rinako... La Celkhane était impulsive, brave et courageuse, mais bien plus sensible qu’elle ne voulait le laisser croire. Dans une telle situation, Rozalia ne la voyait pas céder en larmes, plutôt s’énerver, et c’était justement ça qui risquait de lui être fatal. Ces types ne plaisantaient pas.

« Que savez-vous d’ExCorp et de la Ruche ? »

Sur le coup, Rozalia fut prise à contrepied. Comment ces gars pouvaient-ils bien connaître la Ruche ? C’était l’un des nombreux termes officiels et officieux employés pour désigner cette immense complexe souterrain qui était sous Tekhos, et qui avait été démantelée. Se raccrochant à ce qu’elle savait, Rozalia lâcha :

« ExCorp était un puissant groupe industriel spécialisé dans l’armement et la recherche militaire.
 -  Était ?
 -  Aux dernières nouvelles, la justice a prononcé la dissolution de la société.
 -  Officiellement, ExCorp n’existe plus. Tout comme la Ruche. Officiellement, bien entendu. »

Rozalia fronça les sourcils, se doutant de ce que l’homme voulait dire. Elle secoua la tête, et lâcha, amère :

« Qu’est-ce que vous voulez dire ?
 -  Vous le savez très bien. »

*
*  *

Nika continuait à tomber, vivant une expérience hors du commun. Elle était comme Bowman à bord du Discovery One, se rapprochant de l’orbite de Jupiter pour découvrir un immense monolithe noir qui l’amenait à découvrir les mystères et les splendeurs de l’univers. Elle tombait sans arrêter, frôlant des planètes, voyant des civilisations, des arbres immenses avec des huttes, des créatures gigantesques de la taille de gratte-ciel, tandis que les voix continuaient à lui parler, et qu’elle se sentait partir. Elle se voyait plonger dans des champs kaléidoscopiques.

*Savoir... Le savoir de la perpétuelle infinie...*

Des étoiles explosaient, donnant lieu à des supernovas qui fauchaient des systèmes solaires entiers, balayant des millions, voire même des milliards d’années de civilisation, d’Histoire, balayant les écosystèmes pour ne laisser que le cimetière de glace de l’espace. La destruction programmée de l’Univers à travers sa reconstruction, dans un cycle perpétuel et éternel de chaos. Et Nika passait à travers les explosions des étoiles, s’enfonçait dans les trous noirs, comme si rien ne pouvait l’arrêter. Elle traversait les galaxies, elle chevauchait les étoiles et les constellations, s’enfonçant à chaque fois dans des planètes. C’était comme un tour de manège géant, un simulateur aux sensations incroyables. Elle se sentait mourir, vivre, renaître, disparaître, prenait conscience qu’une entité supérieure semblait la dominer

Et Nika, progressivement, commençait à comprendre.

*
*  *

Rayka écouta Rinako cracher sa colère... Et elle finit par secouer la tête. Une vraie Celkhane... Ça, elle ne pouvait pas le nier. Têtue, butée, arrogante, colérique... Mais sa fureur n’était qu’un masque. Dans le fond, elle était terrorisée. Elle était loin de chez elle, prisonnière, et Rayka pouvait à tout moment lui faire sauter la cervelle. Cette perspective était d’ailleurs de plus en plus tentante, et, si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait depuis longtemps abattu cette insupportable gamine. Mais elle n’était pas responsable de toute cette opération.

« Entendons-nous bien, petite conne lâcha-t-elle alors sur un ton sévère et froid. Je te hais. Je hais tout ce que tu représentes, je hais ton visage, je hais tes cheveux, je hais ton patriotisme celkhan exacerbé. Si ça ne tenait qu’à moi, je t’aurais depuis longtemps ouvert la poitrine, et t’aurait fait bouffer ton propre cœur. Tu crois que je veux juste changer le Conseil ?! Que je me bats pour une alternance politique ?! Tu es tellement conne et imbue de toi-même que tu en es pathétique. C’est tout Caelestis que je veux raser ! »

Voilà qui était dit. Sans ombrages. Rayka sentait la colère monter, et décida de se calmer. Elle secoua lentement la tête, et fit signe à l’un de ses hommes. Immédiatement, Rinako eut droit à une nouvelle séance d’électrochocs, et Rayka la regarda, avec un sourire malsain et pervers, se tortiller sur la chaise. Elle reçut alors sur son ordinateur un message, et le consulta. Elle fronça les sourcils, le lisant attentivement, puis un nouveau sourire vint éclairer ses lèvres. Reportant ensuite son attention sur Rinako, elle fit finalement signe d’arrêter cette séance.

« Tu crois donc qu’on n’a rien en commun, ma belle ? Tu es donc conne à ce point ? Tu crois vraiment que tu es venue ici de ton plein gré ? Tu crois vraiment que tu aurais pu survivre jusque-là si Il n’avait pas décidé de te laisser survivre, si Il n’avait pas choisi d’envoyer ses troupes mettre ton joli petit cul en pièces ? Nous avions besoin d’une Celkhane, et, quand Il a vu que tu avais des problèmes avec un Annexien, alors, Il nous a envoyé te sauver. C’est toi qu’Il veut, car c’est toi qui lui permettra de détruire Caelestis. Tu crois donc vraiment que tu es de taille contre Lui ? Tu ignores tout. Ton arrogance te masque la réalité. Tu es toute seule, Rinako. »

Rayka décida de l’achever, avec un léger sourire :

« Tes copines ne sont pas des Celkhanes. Nous en avons eu la confirmation il y a quelques minutes. Elles sont donc sans intérêt. Je vais de ce pas aller ordonner leur exécution. »

Rayka s’écarta de Rinako, et s’empara d’un appareil de transmission.

« Madame ? crachota une voix.
 -  Nous avons confirmation qu’elles ne sont pas Celkhanes. Abattez-les.
 -  Bien, Madame. »

L’ancienne Celkhane regardait silencieusement Rinako. On entendit un peu de bruit depuis le transmetteur, le déclic d’une arme, et...

*BANG !*

Satisfaite, Rayka éteignit alors le transmetteur.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 22 juillet 2012, 17:52:28
" Entendons-nous bien, petite conne. Je te hais. Je hais tout ce que tu représentes, je hais ton visage, je hais tes cheveux, je hais ton patriotisme celkhan exacerbé. Si ça ne tenait qu’à moi, je t’aurais depuis longtemps ouvert la poitrine, et t’aurait fait bouffer ton propre cœur. Tu crois que je veux juste changer le Conseil ?! Que je me bats pour une alternance politique ?! Tu es tellement conne et imbue de toi-même que tu en es pathétique. C’est tout Caelestis que je veux raser !
- Et t'étais obligée de me tenir la jambe un quart d'heure pour en arriver là ? "

Je suis une ado en colère avec des convictions en béton armé, donc le cauchemar vivant des tous ceux qui viennent me déblatérer des raisonnements tortueux et des menaces. Alors forcément : je prends fessée sur fessée. Et à base d'électrochocs la fessée fait très mal. Tout mon corps se tend et se cambre sur la chaise. Mes mâchoires se serrent tellement fort que j'ai l'impression que mes dents vont se briser. Je le souhaite même, que ce soit fait pour de bon. Mon esprit agressé cherche par un refuge pour échapper à la douleur mais il ne trouve que... La terre ?

Quand la torture prend fin je retombe mollement assise sur ma chaise. Mes muscles sont pris de spasmes à cause des impulsions électriques qui tardent à se dissiper. Je suis à bout de souffle et ma tête me fait souffrir le martyr. Est-ce que j'ai fantasmé, ou est-ce que j'ai bien ressenti la terre à travers mes pieds ? Pendant un instant il m'a bien semblé percevoir tout ce qui se passait autour de moi, au niveau du sol. Mais avec ces menottes... Ou les électrocutions parasitent leur effet ?

Penser à tout ça me demande déjà un effort considérable, alors suivre ce que Rayka est en train de me dire... Heureusement que ça pique ma curiosité, sinon je n'écouterais même pas. Il, Lui. Je sais pas de qui elle parle, mais je crois que j'ai une vague idée. Je relève des yeux larmoyants vers ma tortionnaire.

" Il peut toujours courir. "

Comment je n'y ai pas pensé plus tôt ? Une troupe comme celle-là dans la zone de quarantaine, derrière les lignes formiennes. C'est pourtant la seule explication logique : Rayka est sous l'influence de l'ennemi, peut-être depuis le début. Mastermind, Overmind ou une autre monstruosité : peu importe. Si elle est bien l'esclave de quelqu'un ça change tout.

" Tes copines ne sont pas des Celkhanes. Nous en avons eu la confirmation il y a quelques minutes. Elles sont donc sans intérêt. Je vais de ce pas aller ordonner leur exécution.
- Quoi ? Non ! "

Mais tu parles qu'elle va m'écouter. Quand le coup de feu éclate à travers les parasites de la radio, je joins mes poignets pour glisser les doigts sous les bracelets des menottes. Quitte à me faire avoir par une marionnette, je ne vais pas me laisser faire. Et une de mes deux compagnes d'infortune est peut-être encore en vie. Ryaka vient se planter devant moi.

" Il est impatient de te rencontrer. Et de te renvoyer sur Caelestis. "

En guise de réponse je lui envoie un coup de pied à l'intérieur du genoux, et un autre en pleine face alors qu'elle chute. La réponse ne se fait pas attendre : une nouvelle séance d'électrochocs. Je tombe de la chaise, tordue par la souffrance de la tête aux pieds. Mais doigts se crispent sur les bracelets des menottes. Et alors que Rayka se relève en vomissant encore plus d'insultes et de promesses de punitions de la part de son mystérieux chef, je ne pense qu'à une chose : le feu.

Je ne sais par quel miracle mais j'arrive à rouler sur le ventre pour cacher ce qui se passe à mes poignets. Ça marche, je sens le métal qui s'attendrit sous doigts. Mais la séance s'arrête trop tôt, me laissant étalée au sol. Rayka vient s'accroupir à côté de moi et me tire les cheveux pour me faire relever la tête.

" C'est ça, gaspille tes forces. Ce sera encore plus facile pour Lui de... "

Je lui fait fermer sa grande gueule d'un coup de coude. Et c'est reparti pour un tour, peut-être un cran au-dessus. La douleur est insoutenable, je n'arrive plus à penser à autre chose. Je veux crever pour échapper à ça. Mais soudain j'explose. Ce qui se passe ensuite ne m'est arrivé que rarement. En fait je ne l'ai jamais vraiment vécu, je l'ai vu sur des enregistrements de sécurité. Ceux des nuits où je faisais des cauchemars, quand je transformais ma chambre en cheminée volcanique sans me réveiller. Je ne commande rien. L'air et le feu m'enveloppent, me portent. Les menottes tordues et fondue restent au sol alors que je me relève d'un bond. Les pinces ne tardent pas à les rejoindre et les deux connards de Rayka sont trop choqués par la torche humaine qui vient de s'embraser sous leurs yeux.

Je charge le premier pour le percuter d'un puissant souffle d'air enflammé. Il s'écrase contre la machine de torture qui se brise et l'électrocute. Je suis un courant d'air, une flamme à peine consciente. Le deuxième n'a que le temps de porter la main à sa ceinture que je le fais voler à travers la tente. Puis au tour de Rayka. Elle dégaine vite, mais pas plus vite que le vent. Elle tend à peine son pistolet que ma main se referme dessus. Tordre le métal n'est pas difficile : une simple question de température. La commandante mercenaire doit lâcher prise et reculer, le visage déjà aussi rouge que son propre sang.

" S'Il me veut : Il va m'avoir ! "

Je tourbillonne sur moi-même, libérant un puissant souffle enflammé qui fait s'envoler la tente et envoie au sol tout ce qu'elle contient. Puis je fonce à travers le camp et lançant tellement de flammes dans tous les sens que personne ne peut voir où je me trouve. Autant essayer de trouver une flamme dans un incendie, ou un courant d'air dans une tempête. Hommes, femmes, véhicules : je fonce dans tout ce que je vois et rien n'est assez lourd pour pour résister aux bourrasques qui m'accompagnent. Mes pouvoirs ont pris le dessus, mon corps veut filer comme le vent, se répandre comme le feu. J'ai peut-être tué Rayka pourtant j'ai fait le maximum pour l'épargner. Je suis peut-être en train de perpétrer un carnage alors que je préfèrerais garder tous ces gens en vie, au moins le temps de savoir à quel point ils sont volontaires dans leur entreprise.

Si Rozalia et Nika sont encore en vie, je risque de les tuer sans même m'en rendre compte. Mais je n'ai plus assez de volonté pour reprendre le contrôle. Le vent se déchaîne à travers les tunnels, les flammes attaquent tout ce qui peut brûler, et l'immense grotte tremble chaque fois que mes pieds touchent le sol. Je suis devenue une catastrophe naturelle, furieuse et aveugle. Plus rien ne peut m'arrêter, la seule chose à faire est de se terrer dans un coin en attendant que ça passe.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 23 juillet 2012, 14:07:21
« Qu’est-ce que vous voulez dire ?
 -  Vous le savez très bien. »

Oui. Oui, Rozalia le savait, mais elle avait peur de ce que ça impliquait. Quelles étaient les motivations de Mastermind ? Les Héroïnes n’avaient jamais vraiment réfléchi à cette question, mis à part Overlord. Encore une fois, Rozalia ne pouvait que se reprocher de ne pas avoir écouté plus attentivement cette dernière. Quelqu’un d’aussi puissant ne pouvait sûrement pas attaquer Tekhos pour de simples raisons idéologiques liées au sexe. Overlord avait toujours été convaincu que Mastermind dissimulait quelque chose, et que le complexe tekhan souterrain illégal n’avait été que la partie émergée d’un vaste iceberg. Visiblement, un autre volet de l’énigme se dessinait, et Rozalia avait tout d’un coup très peur de voir ce qu’était la partie immergée. Elle ignorait ce que Mastermind cherchait, mais déclencher une violente guerre entre Formiens et Tekhans n’étaient sans doute que la partie émergée de son plan.

« ExCorp a certes été démantelé, et liquidé, judiciairement parlant, mais ce n’est pas pour autant que tous les fonds détournés par ses dirigeantes se sont volatilisées, expliquait patiemment l’homme. ExCorp s’est... Réincarné.
 -  Comme un phénix ? »

Il y eut un bref moment de flottement, et Rozalia était certaine que l’homme s’était mis à sourire.

« Oui. Comme un phénix. Et vous, je pense que vous avez fait partie des emmerdeuses qui... »

L’homme s’interrompit soudain, et Rozalia entendit clairement le bip de son transpondeur. L’homme pesta, et reçut la communication.

« Madame ? »

Un petit moment de silence. Tournant la tête, Rozalia serra les dents. Elle réalisa qu’ils étaient désormais seuls. En intimité. Ce n’était pas spécialement censé la rassurer. L’obscurité absolue régnait dans cette pièce.

« Bien, Madame. »

L’homme se redressa alors, récupéra un objet que Rozalia analysa comme un pistolet, et le pointa tout simplement vers elle. Dans l’un des reflets de la lampe qui l’éclairait et l’éblouissait à moitié, elle vit le canon de l’arme, et ferma les yeux. Elle allait mourir ainsi ? Elle espérait que ce ne serait pas trop rapide. On dit que, aux portes de la mort, toute la vie se met à défiler devant vos yeux. C’était un foutu mensonge. Rozalia ne sentit rien d’autre que le néant, et une légère forme d’anxiété. Mourir ainsi, c’était trop bête, quand même. Elle sentit le temps se suspendre, et...

*BANG !*

Rozalia eut un léger frisson, se tendit sur le siège, et se demanda quand la douleur viendrait. Bizarrement, elle ne ressentait rien. Est-ce qu’elle était déjà morte ? Non, impossible... Elle entendit un corps s’effondrer lourdement, et rouvrit alors les yeux. Elle vit alors le cadavre de celui qui avait pointé une arme avec elle, avec une partie de la tête en moins. Le transpondeur s’était éteint, et Rozalia leva la tête, voyant une forme s’avancer. La lampe qui l’éclairait s’éteignit brutalement, et un néon sur le plafond s’alluma en grésillant. Rozalia distingua alors les contours d’une forme invisible, avec un pistolet qui semblait tenu en l’air. Le camouflage optique se découpa alors, et Rozalia eut un sourire.

« Tu as mis le temps !
 -  Le camp est lourdement gardé se justifia la femme. J’étais là depuis cinq minutes, mais... Si j’étais intervenue tout de suite, ça n’aurait pas été drôle. »

Elle portait une cagoule noire, qu’elle retira rapidement. Rozalia vit le délicat visage d’une autre Celkhane : Ghost. Cette dernière se dépêcha d’appuyer sur un bouton, libérant les entraves magnétiques de Rozalia, qui se releva immédiatement, et récupéra l’arme du type qui avait été refroidi. Elles n’avaient même pas le temps d’un baiser.

« Nika est en danger, il faut aller la secourir.
 -  Bizarrement, elle ne se trouve pas dans les cellules de détention, mais dans un complexe de sécurité.
 -  Il faut croire qu’elle a du leur taper sur le système... »

Un léger sourire de la part de Ghost.

« Ravie de te voir là, en tout cas.
 -  J’étais dans le secteur. C’est le bordel, là-haut. Les Tekhanes ont demandé au Conseil d’envoyer des troupes, et j’ai réussi à rejoindre les volontaires. Quand les lunettes de Killer ont émis un signal d’urgence, Brainstorm l’a relayé jusqu’à moi. J’ai fait du mieux que j’ai pu, ensuite. »

Rozalia entendit des bruits de pas précipités. Des gardes venaient probablement voir ce qui se passait, et ramasser les détritus, à savoir son hypothétique cadavre. Il y eut alors une violente explosion, et toutes les lampes s’éteignirent brutalement, avant de se rallumer subitement. Rozalia se précipita, avec Jill, vers la fenêtre, et elles virent une grosse tente s’envoler, tandis qu’une espèce de tornade de feu faisait fuir dans des hurlements des mercenaires.

« Je crois que Rinako a l’air furieusement énervé...
 -  Elle prend exemple sur Nika ?
 -  Je crois bien. »

Soupir. Ghost secoua la tête, et s’approcha des bracelets qui avaient enchaîné Rozalia. Elle les retourna, et en sortit de petits cristaux.

« De l’obsidienne... Bizarre...
 -  Comment ça ? demanda Rozalia, qui reprenait peu à peu conscience.
 -  L’obsidienne sert à entraver les effets magiques, mais toutes les académies magiques s’accordent pour dire que ces cristaux ne sont pas très efficaces contre des individus ayant un potentiel magique élevé. C’est à cette fin que la dymérite existe.
 -  Ne la joue pas à la Elaine, Jill, je sais tout cela... lâcha Rozalia, fatiguée et agacée.
 -  Okay... Ce que tu ne sais peut-être pas, c’est que les Celkhanes suivent des tests magiques plus importants que ce qu’on croit, et que le Sergent Rinako a été détecté comme une femme avec un potentiel magique énorme. En tant que Celkhane, Rayka devrait savoir cela. L’obsidienne ne suffisait pas à limiter les effets de sa magie. Pourquoi utiliser de l’obsidienne, alors ? Ça n’a pas de sens... »

Dehors, Rozalia entendait des coups de feu, des hurlements, et de violentes explosions. D’immenses torchères de feu semblaient se dresser.

« Je me demande si elle n’est pas une Source... nota pensivement Rozalia.
 -  Non, lâcha tout de go Ghost. Elle est juste une magicienne au potentiel gigantesque, et, comme toutes les magiciennes manquant d’expérience, de fortes émotions peuvent lui faire péter les plombs. La magie la domine entièrement, et elle est incapable de se contrôler. Elle continuera jusqu’à épuiser toutes ses réserves.
 -  Il faut aussi sauver Nika... »

Les deux femmes se regardèrent, et s’attribuèrent automatiquement les rôles.

« L’armurerie est à côté du poste de sécurité. Ce dernier est de l’autre côté du camp. Je vais essayer de calmer la petite Celkhane de mon côté. »

Il suffisait pour cela qu’elle retourne à son équipement, et trouve son fusil de précision qu’elle avait dissimulé, avant d’entrer dans ce bureau. Il y avait là ses munitions spéciales, notamment des munitions précieuses, extrêmement rares, qu’elle n’avait pu se procurer que grâce à l’aide d’Overlord : des fléchettes avec de la dymérite. Si elle arrivait à toucher Rinako, cette dernière serait incapable d’utiliser sa magie. L’inconvénient, c’est qu’il faudrait que son organisme élimine toute la dymérite, ce qui pouvait prendre quelques heures. Mais elles n’avaient pas d’autres solutions.

Rozalia ouvrit la porte. Les gardes s’étaient éloignés, et elle fila. Ghost, elle, passa par la fenêtre, et sauta sur le sol, activant son camouflage optique. Le sol trembla sous ses pieds, manquant la faire tomber. Dans la cour principale, le chaos régnait. Les soldats tiraient avec rage sur la tempête de feu, mais n’avaient pas le temps d’ajuster les tirs. Rinako ressemblait à un ange du chaos, fauchant les ennemis, les pulvérisant. Les voitures explosaient. Ghost fut un temps ébahie par ce spectacle macabre et sinistre, mais non moins magnifique. Elle vit un corps exploser dans les airs, s’envolant avant de s’écraser sur un toit. Une Jeep démarra, avec une femme qui tenait la mitrailleuse. Elle tenta de tirer, mais un jet de feu vint sur elle, et la Jeep explosa.

*Allez, remue-toi les fesses !*

Ghost se dépêcha, courant. Elle grimpa un escalier de maintenance à l’arrière d’un préfabriqué, et arriva sur le toit, où elle vit son équipement, derrière un autre préfabriqué. Elle s’abrita derrière, s’accroupit, sortit le chargeur de son fusil de précision, et ouvrit une boîte noirâtre dans son sac à dos, qui contenait toutes ses munitions. Elle décida d’opter pour une balle à blanc, l’ouvrit, et répandit à l’intérieur un liquide translucide. De la dymérite. Elle fourra ensuite la munition dans le chargeur. Une seule balle. La dymérite était trop précieuse pour qu’on la gaspille. Elle avait néanmoins à disposition un autre chargeur contenant des munitions perforantes.

*Ils se remettront bien vite de leurs émotions, et, même si tu es dangereuse, une balle te tuera aussi facilement que n’importe qui...*

La moitié du camp brûlait, mais les tueurs étaient des professionnels. Rinako se battait sans aucune stratégie, envoyant des rafales de feu un peu partout, oud es ondes de vent qui fauchaient parfois violemment les ennemis. Une lame de vent découpa ainsi un mercenaire, lui arrachant ses membres et le coupant en deux. Prudemment et soigneusement, Jill visait, ayant fait un zoom important. Rinako bougeait malheureusement sans cesse, et tout son corps était auréolé de feu, rendant difficile de la distinguer avec les flammes. Elle cessa de respirer, afin de limiter autant que possible les tremblements de sa main, et finit par appuyer sur la gâchette.

La balle fila, découpant l’air, et elle était à peine partie que Ghost avait appuyé sur le bouton permettant de relâcher le chargeur, et rentrait immédiatement l’autre. Le tir fendait l’air, se rapprochant de Rinako, dont la main tendue répandait une langue de feu sur trois tueurs qui hurlaient de douleur. La balle passa à plusieurs mètres au-dessus d’un tueur qui avait pointé son fusil à pompe sur la Celkhane, se rapprochant d’elle. D’autres hommes et femmes sortaient d’un bâtiment en feu, en toussotant et en éternuant, enflammés. D’autres étaient brûlés à vif, et se tortillaient sur le sol.

*Cette femme représente un danger pour Caelestis et pour Tekhos. Dans un tel état de rage, elle ferait un massacre.*

Si elle avait été plus vieille, Jill l’aurait sans doute abattu. Elle était d’un patriotisme exacerbé, et toute menace potentielle se devait d’être éliminée. Néanmoins, Rinako était jeune, énergique, et c’est ce qui l’avait décidé à tirer une balle à blanc. Le tir l’atteignit en pleine tempe. En moins d’une seconde. Perfect shoot. Les flammes et les bourrasques s’éteignirent brutalement. La balle avait rebondi sur la tempe de la Celkhane, et la dymérite fut absorbée dans son corps, se répandant rapidement dans son cerveau. Rinako cessa de léviter, et tomba à genoux.

Les mercenaires furent légèrement surpris, une surprise qui dura quelques secondes, et qui fut suffisant pour Jill. Elle ouvrit le feu rapidement. Son premier tir faucha la gorge de l’homme armé d’un fusil à pompe. Son sang se répandit sur le sol, alors qu’il s’écroulait sur le sol. Sans attendre, elle visa un autre mercenaire, larguant de puissantes balles perforantes. Une balle atteignit les joyeuses d’un autre tueur, et une troisième atteignit un mercenaire au niveau du cœur. Ce dernier se tenait sur l’escalier de sortie d’un préfabriqué, et il se mit à tomber.

Ghost espérait que la femme avait compris qu’elle devait la rejoindre, car elle ne pourrait pas la protéger éternellement.

« Remue-toi le cul... » soupira-t-elle.

Ghost était de l’autre côté de la cour. Il allait falloir courir ! Car les mercenaires lâchaient également leurs bêtes, comme de gros chiens d’assaut qui semblaient impatients d'aller déchiqueter la juteuse Celkhane.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 24 juillet 2012, 15:45:15
Je ne comprends pas tout ce qui se passe autour de moi. Je vais trop vite pour vraiment voir. Je distingue des gens, ils pointent vers moi des choses qui crachent des flammes. Mes flammes sont plus grandes et plus chaudes. Elles partent dans toutes les directions pour tout dévorer. Elles volent devant moi pour ouvrir la voie, filent sur les côtés pour me protéger, traînent derrière moi pour me couvrir. Le vent me porte mieux et plus vite que mes jambes ne l'ont jamais fait. Mes jambes ne me servent plus à rien, ni mes bras. Mes yeux sont le dernier lien entre le monde et moi. Et le monde est devenu minuscule, il se limite à cette grotte dans laquelle je me sens piégée.

Je sens l'odeur de la fumée. Le tissu, le plastique, l'essence, la poudre et la chair brûlent. Ça pue, je n'aime pas cette fumée, elle m'agresse et elle me fait peur. Des traits filent autour de moi, des gouttelettes lourde percutent parfois mon corps. Ça fait mal, je n'aime pas ça, ça me fait fait paniquer encore plus. Les gens qui restent m'attaquent ou me fuient, ils me veulent du mal. Ils sont dangereux, je ne les aime pas, je dois les tuer. Je ne le veux pas, je ne veux plus rien. Je ne sais plus comment ou pourquoi je suis venue jusqu'ici, je sais ni comment ni pourquoi je vais en sortir. Mais je le dois. Je n'ai plus de volonté, de désirs ou d'émotions. Je ne ressens que la douleur et la peur qui me poussent à me battre de toutes mes forces. Il ne me reste que l'instinct de survie, je suis un animal acculé qui fait le tour du piège en cherchant une sortie. Mon existence entière ne se résume qu'à cela, tout le reste a brûlé et la tempête en a dispersé les cendres.

Mon corps n'est plus qu'un pantin de chair douloureux porté par le vent et caressé par les flammes apaisantes. Autour de lui le chaos est total. Je vois des gens qui lèvent des armes vers moi, mais je les dépasse déjà et le feu les balaie. Je vois quelque chose de gros qui commence à avancer et dessus quelqu'un qui tourne une arme vers moi. Les flammes et le vent arrivent avant moi, percutent le véhicule pour le retourner et je m'en suis déjà détournée quand j'entends une explosion. Je ne trouve pas de sortie. Ici il n'y a que de la fumée, de la poussière et des gens qui me veulent du mal. Je dois partir quitte à tout raser et creuser moi même un tunnel vers l'air libre.

Soudain quelque chose explose près de moi. Je baisse les yeux vers une traînée blanche qui descend devant un bâtiment. Il y a deux personnes, la première fait sauter sa grosse arme de son épaule pour la recharger, l'autre tire. Une deuxième roquette qui vient droit sur moi, mais que les flammes font exploser bien avant. Je fonds sur les deux menaces puis ce sont elles qui fondent alors que je m'engouffre dans le bâtiment. Dans cet espace confiné je suis forcée de ralentir pour ne pas m'écraser contre mur. Je dois... Je dois... reprendre... le contrôle...

Le couloir étroit ravagé par les flammes me contraint à l'accalmie, et ma volonté tente de percer à travers l'instinct. J'en ai mal au crâne. Je ne suis pas un animal, je ne suis pas arrivée ici par hasard. J'essaie désespérément d'attraper les morceaux éclatés de mon esprit, mais les rassembler est aussi difficile que monter un château de carte pendant un tremblement de terre. Maman. Caelestis. Rayka. Lui. Mastermind... Nika et Rozalia ! Je repars comme une boule de feu qui défonce une porte et arrive à l'air libre. Retour au chaos, mais je tente malgré tout de me calmer. J'arrive même à m'arrêter et reprendre pied au sol. Mon corps est à bout de force, mes jambes me portent à peine et l'instinct reviens au galop pour me porter. Je tend le bras vers trois soldats, qui ont sûrement remarqué mon état de faiblesse, et les noie dans les flammes.

Soudain quelque chose percute ma tête et m'envoie au sol. Mes pouvoir ont disparu à nouveau, il ne me reste plus que mon corps. Je tente de me relever mais je m'étale face contre terre. Je ne suis pas en état. La drogue, les coups, les électrochocs et maintenant les gouttelettes de métal fondu qui me brûlent la peau. Je souffre tellement que j'en suis épuisée, je n'arrive même pas à crier. Mon corps brisé reste lourdement écrasé au sol. Il refuserait de bouger si je le lui demandais. Je ne le lui demande pas, je suis même trop fatiguée et sonnée pour ça. Mes yeux entrouverts et brouillés par les larmes ont à peine la force de tourner dans leurs orbites.

Je vois des soldats qui avancent en tirant, tous vers le même point de la cour. Ils aboient des ordres et des consignes, quelque chose à propos d'un tireur isolé. Ils passent autour de moi comme si j'étais déjà morte. Est-ce que je le suis ? Je suis pas certaine de respirer encore. D'énormes molosses passent à leur tour, à toute vitesse en suivant les ordres de leurs maîtres. Puis je sens un souffle dans mon dos. J'entends un grognement et... je sens quelque chose, un liquide chaud qui coule autour de mon bras.

Une paire de rangers entrent dans mon champ de vision, je lève les yeux pour ne découvrir qu'une ceinture, une main qui tient un couteau et en essuie la lame ensanglantée sur un pantalon militaire. Le couteau regagne son fourreau à la ceinture, les jambes de plient. Ryaka. Elle passe ses bras sous mon corps et me jette sur son épaule. Je vois le sol défiler, un molosse égorgé qui finit de se vider de son sang, et encore le sol qui défile. Puis peu à peu, mes yeux se ferment.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 25 juillet 2012, 17:09:56
Rinako avait pété les plombs, et offrait à Rozalia une parfaite diversion. Sonnée, cette dernière reprenait peu à peu pied avec la réalité. Elle avançait le long d’un couloir grisâtre. Les lumières clignotaient furieusement, tandis qu’elle entendait des cris et des explosions. Elle avait presque l’impression d’être sur un champ de bataille. Rozalia se mit à courir le long du couloir, quand ce dernier se mit à trembler. Elle trébucha, et ceci lui sauva la vie. Sur sa droite, il y avait une série de vitres crasseuses donnant sur la grotte, et toutes ces vitres explosèrent quand des jets de feu jaillirent au-dessus de sa tête. Une odeur de brûlé et de soufre vint emplir ses narines. Redemption se redressa, approchant d’une cage d’escaliers, et vit deux mercenaires descendre rapidement.

« Il faut la stopper !
 -  Vite ! »

Il n’était pas bien compliqué de comprendre de qui ils parlaient. Elle les laissa prudemment passer, et descendit également l’escalier. Il était en fer, avec des barres rouillées, mais elle cessa de les suivre. Elle le vit se ruer vers la cour principale, avant qu’une grosse boule de feu ne les fauche dans des hurlements. Rozalia perdit quelques précieuses secondes en voyant une tornade géante de feu. Elle espérait que Ghost arriverait à la calmer, mais la tireuse d’élite n’y arriverait pas toute seule. Sans perdre plus de temps, Rozalia courut le long d’un autre couloir. Elle ignorait vraiment où elle allait, mais, fort heureusement, elle ne tarda pas à trouver un plan d’évacuation. Repérer l’armurerie et les quartiers de haute sécurité ne fut pas difficile.

Comme elle l’avait pressenti, ces deux structures se tenaient à l’arrière de la base. La femme les rejoignit rapidement, et constata quelque chose d’anormal. Le quartier de haut sécurité était accessible par une grosse porte en béton armé. Cette porte était ouverte, et quatre gardes se tenaient devant... Rien d’anormal jusqu’ici, si ce n’est qu’ils étaient tous morts. Rozalia se pencha sur les corps. Il y avait des traînées de sang partout, et, si elle vit des impacts de balles sur l’un des gardes, elle vit, en revanche, sur un autre, que son corps avait... Avait comme explosé par endroits. Ça, ce n’était pas Rinako... Rozalia se releva, et contempla silencieusement la porte entrouverte. Elle ne voyait pas l’intérieur du couloir, mais avait le pressentiment qu’il devait y avoir derrière quelque chose de macabre. Elle s’y aventura néanmoins, et ne fut pas déçue.

Il devait bien y avoir une douzaine de cadavres à l’intérieur. Le sang, naturellement, était partout dans un petit couloir. Des traînées écarlates recouvraient les murs, le sol, avec des flaques ici et là. Certains corps de soldats avaient totalement explosé, ne laissant plus que des squelettes fumants et couverts de sang. Rozalia s’avança lentement, mortifiée par ce macabre spectacle. Mentalement, elle se demandait qui avait bien pu faire ça, mais, dans le fond, elle le savait très bien. Elle n’arrivait juste pas à l’admettre. Elle continua à s’avancer, et finit par voir une porte ouverte. Deux cadavres à l’intérieur. Des soldats dont les têtes avaient explosé.

*Nika... Ce ne peut être que Nika... Elle les a tous massacrés... Mais... Comment ?*

Rozalia entendit une puissante explosion, et tourna la tête. Elle sortit à nouveau de la pièce, et remonta le long du couloir, pénétrant dans l’armurerie. Elle constata que quelqu’un avait fouillé, en balançant un garde à travers la fenêtre de la petite armurerie. Sur une table, Rozalia trouva ses effets personnels, la broche de Rinako, mais les lunettes de Nika n’étaient plus là, tout comme ses armes. Elle ne voyait pas pourquoi les mercenaires les auraient entreposés ailleurs. Rozalia serra les dents. Nika ne devait sûrement pas être très loin. Redemption s’avança, récupéra sa dague et son arc, ainsi que son transmetteur.

« Ghost, tu t’en sors ?
 -  Ça vire au cauchemar, lâcha une Ghost paniquée. Ils ont emmené la Celkhane, et... Putain ! Ils sont trop nombreux !
 -  J’arrive, j’arrive ! »

Rozalia éteignit la transmission, et courut vers Ghost. Cette dernière, en effet, était dans une situation critique. Rinako était trop sonnée pour faire quelque chose, et l’une des mercenaires, que Ghost avait reconnu comme étant Rayka, une criminelle internationalement recherchée, l’avait emmené avec elle, tandis que les tueurs ouvraient le feu avec rage sur la planque de Ghost. Elle avait du se planquer derrière le préfabriqué où elle se tenait, et entendait les balles crépiter autour d’elle, s’écrasant contre le mur du préfabriqué où elle se planquait. Sans perdre son sang-froid, même si ses mains se mettaient à trembler, Jill ouvrit son sac àdos, et retira certaines parties de son fusil à lunettes, en mettant d’autres, et parvint ainsi, en un temps record, à transformer son sniper en un fusil d’assaut.

Ce fut là qu’elle entendit les aboiements. Jill grogna, et se dépêcha de déposer son fusil d’assaut pour sortir de sa ceinture un pistolet. Une arme de poing qui serait plus indiquée contre les chiens, tout en attrapant dans son autre main un couteau de combat. Les combats au corps-à-corps n’étaient clairement pas sa spécialité, mais elle avait reçu une formation malgré tout. Elle pointa l’arme, et vit le premier chien débarquer depuis l’escalier extérieur, bondissant vers elle. Elle ouvrit le feu, et son tir explosa une partie de la tête du chien de combat, le tuant sur le coup dans un petit jappement. Jill aimait bien les chiens. Mais, quand sa survie était en jeu, il fallait savoir faire des sacrifices. Un autre chien jaillit, et Ghost le loupa. La créature bondit vers elle, visant sa gorge avec ses immenses crocs. Ghost tenta de réfréner la panique qui montait, en utilisant son adrénaline. Le chien tomba sur elle, et elle tenta de le retenir avec sa main gauche. Ses dents claquaient dans le vide, à quelques centimètres à peine du visage de la Celkhane, qui se débattit avec lui, avant de le planter à plusieurs reprises dans le bide avec son couteau. Un coup sec, suivi d’un autre coup. Le chien perdit progressivement sa férocité, le sang se mettant à couler sur le sol, et Ghost put le pousser.

Elle vit alors un homme monter. Malheureusement, elle n’avait plus son pistolet, qui avait roulé à un bon mètre. Le tueur avait un fusil d’assaut dans les mains, et le pointa vers Jill, qui lança la seule arme dont elle disposait : son couteau. Elle visa entre les deux yeux, et atteignit l’épaule. Le couteau se planta dans le manteau blanc du type, qui, du coup, loupa son tir. La rafale longea le corps de Jill, la poussière se soulevant à chaque balle. Sans attendre plus longtemps, la soldate roula sur la gauche, récupérant au passage son arme, et ouvrit le feu. Elle toucha l’adversaire à la cuisse et à l’épaule, le faisant tomber par l’arrière. Soufflant lentement, Ghost attrapa son fusil d’assaut, et ouvrit le feu, afin de calmer les tueurs qui s’apprêtaient à monter. Les balles durent filer au-dessus de leurs têtes, les contraignant à un peu plus de retenue.

*Bordel, bordel, bordel, me voilà dans de beaux draps ! Du calme, Jill, inutile de paniquer...*

Pour autant, elle paniquait. Ghost était faite pour l’infiltration, la couverture, le soutien, pas pour la ligne directe. Ses mains tremblaient nerveusement, sans qu’elle ne parvienne à se calmer. Elle entendait les ennemis parler entre eux, et devinait la présence d’une bonne vingtaine de tueurs en contrebas, pointant leurs armes sur cette position. L’un des tueurs arma son lance-missiles, visant le préfabriqué, et largua un tir. Le missile fusa en l’air, et explosa au contact du préfabriqué. Il y eut une violente explosion. Les murs frêles, presque inexistants, de l’habitacle, explosèrent, et la déflagration souffla Ghost. Trois tueurs en profitèrent pour s’élancer sur le toit, et pointèrent leurs armes sur la Celkhane sonnée, qui en avait encore perdu son arme.

Jill toussait. Elle s’était reçue sur le corps des débris, et voyait trouble. Ses oreilles sifflaient, et elle vit, juste devant elle, son pistolet. Mais elle n’aurait jamais le temps de le prendre. Elle tendit malgré sa main gantée, partiellement déchirée ici et là, pour s’emparer de l’arme, quand une flèche vint atteindre dans la gorge l’un des trois hommes. Surpris, les tueurs se tournèrent vers l’origine cette flèche, mais une autre jaillit, et abattit le deuxième tueur. Jill avait alors attrapé le pistolet, et ouvrit le feu. Au moins six balles filèrent, explosant la poitrine de son adversaire, perçant son gilet pare-balles.

Quelqu’un l’aida alors à se redresser, et elle entendit à nouveau des sons :

« Abattez-les !
 -  Elles ne peuvent pas s’échapper ! »

Tournant la tête, Ghost vit Redemption, qui essuya quelques traces de sang venant salir le visage parfait de la blonde.

« Ni... Nika ?
 -  Envolée... Mais je crois qu’elle est le cadet de nos soucis, maintenant... »

Ghost ne pouvait qu’acquiescer. Les mercenaires se rapprochaient lentement.

« Et Rinako ?
 -  J’ai... J’ai échoué... avoua Ghost.
 -  C’est con. J’avais réussi à récupérer sa broche. »

La Celkhane ne put que rire. Les mercenaires se rapprochaient. Il avaient des mitraillettes, des fusils à pompes, des lance-grenades, et ceux avec les lance-missiles visaient le toit. Jill et Rozalia étaient dans le fond, ce qui faisait qu’on ne pouvait pas les voir depuis le sol.

Pendant ce temps, Rayka était en train de s’éloigner avec d’autres troupes. Le camp était obsolète, maintenant. Les Tekhanes finiraient de toute manière par le remarquer. Il fallait donc suivre les ordres, et prendre le large. Et Il voulait la Celkhane. Pourquoi ? Rayka l’ignorait, mais elle ne comptait pas discuter les ordres. Sans doute voulait-Il la contrôler, la dompter, la maîtriser. Elle doutait qu’il y arrive, mais elle ne l’aurait jamais dit ouvertement.

« Pressez l’allure ! »

Le groupe avançait dans une galerie, à côté d’une espèce de char d’assaut souterrain (http://img88.xooimage.com/files/b/9/2/char-souterrain-36996cb.png)*. Ce redoutable engin avançait avec des chenilles, et n’avait pas de canons, privilégiant des espèces de longs tuyaux crachant des jets de feu dans tous les sens. Un appareil parfait pour nettoyer les galeries, et qui avait été volé à l’armée tekhane.

« En restant sur cette galerie, nous devrions éviter les patrouilles tekhanes. »

Les mercenaires étaient pressés, et Rayka finit par s’arrêter, décrétant une pause. Elle relâcha Rinako, l’attachant par de solides cordes, et la calant contre les murs. La Celkhane semblait toujours aussi perdue. Elle était à point pour le Maître. Rayka lui fit un sourire guère rassurant, promenant le bout de sa lame sur les belles joues de Rinako.

« Tu piques de sacrées crises de colère, toi, ma petite perle... Je comprends mieux pourquoi Il te veut. Mais je ne souhaite prendre aucun risque. »

Rayka se releva, et sortit un pistolet, plaçant des cartouches spéciales. Elle tira un jet électrique sur le corps de Rinako. La douleur devait être atroce, car ce jet allait irriter tous ses nerfs pendant plusieurs secondes. La douleur resterait ensuite latente pendant plusieurs minutes. Rayka s’écarta ensuite pour aller s’occuper de son itinéraire. Rinako, de son côté, restait là, et devait alors entendre des murmures... Une énigmatique voix qui semblait lui parler. Une voix issue des profondeurs de son esprit ? Un mécanisme d’autodéfense inconscient ? Difficile de le savoir... C’était la voix de sa mère.

« Rinako... Rinako... Tu es forte, Rinako, tu es ma fille... Ces gens te tueront... Et tu ne peux pas me rejoindre à ton âge... Rinako... Rinako... Rinako... Sens le souffle froid remontant le long de ton échine... Il n’y a rien d’attirant à aller là où je suis, Rinako... Bats-toi... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 28 juillet 2012, 19:55:11
Je suis ballotée, enfin je crois. Je sens quelque chose appuyer contre mon ventre mais les yeux fermés je n'arrive pas à savoir où je suis, ou plutôt comment. Où sont le haut et le bas ? j'ai vaguement l'impression de sentir mon corps tiré dans une direction mais j'ai l'impression qu'il pèse dans une autre. je ne distingue ni les bruits ni les odeurs qui m'entourent. Il y en a, pourtant je n'arrive pas à faire le tri. Je me sens étrangement... Je ne sais pas. Je ne suis pas bien, mais je ne suis pas mal non plus. Je m'en fous ou je n'arrive pas à me sentir concernée par ce qui peut se passer. Tout est noir dans ma tête, mon esprit est vidé autant que mon corps et c'est... reposant, enfin je crois.

Mais faut bien que ça cesse. j'entrouvre les yeux par réflexe quand on me met par terre. Posée ou jetée : mystère. Mon corps est manipulé, je ne me défend pas malgré les pointes de douleur ça et là. quelque chose me cisaille les poignets et les chevilles. Je me fais ficeler comme un rôti et je ne résiste pas plus. Je ne vois que de la lumière et de vagues mouvements, tout est flou. Quelqu'un est tout près. On me relève et je vois une silhouette qui peine à se dessiner. Je sens quelque chose de froid et pointu contre mon visage. Une voix lointaine me parle je n'arrive pas à saisir tous les mots. Il est question de colère, ou de risques. La silhouette s'éloigne.

Soudain je sens quelque chose. Tout mon corps se tend et tremble, mes yeux se ferment à nouveau d'eux-mêmes pour pleurer encore plus. C'est horrible, il me semble. De la douleur qui se arrive en continue pendant une éternité, puis persiste ensuite quand mes muscles se détendent. Je ne sais pas lequel de mon esprit ou de mon corps est le plus engourdis. Je sens qu'il se passe des choses mais je ne fait que deviner qu'on m'agresse. Et je sombre à nouveau dans le vide. Je ne veux pas me réveiller, je pense même que je ne le dois pas.

" Rinako... "

Quoi ?

" Rinako... "

Cette voix... Maman ?

" Tu es forte, Rinako, tu es ma fille... "

Maman... Non... Ça peut pas être toi...

" Ces gens te tueront... Et tu ne peux pas me rejoindre à ton âge... "

Et pourquoi pas ? Ils t'ont tuée, toi... Et ils se foutaient de ton âge... ou du mien.

" Rinako... Rinako... Rinako..."

Arrête, maman... Arrête ça ! Je t'en supplie !

" Sens le souffle froid remontant le long de ton échine... "

Je ne veux pas... Tout ce que je sens encore c'est que tu me manques...

" Il n’y a rien d’attirant à aller là où je suis, Rinako... "

Toi, tu y es !... Pourquoi, maman ?!... Pourquoi tu reviens maintenant pour me dire ça ?!... Moi je ne t'en ai jamais voulu, même à l'époque où je ne comprenais pas !... Je faisais tout ce que tu voulais du mieux possible !... J'étais pas toujours très sage, mais j'étais gentille, avec tout le monde !... Elles te disaient toutes que j'étais une bonne fille et je faisais tout pour l'être !... Et quand tu souriais, moi j'espérais !... Mais tu repartais toujours !... C'était pas à toi que j'en voulais : c'était à moi !... Et quand tu... quand tu n'es pas revenue... je m'en suis voulue encore plus...

Je n'avais pas été assez sage et gentille... Je n'avais pas été une fille assez bonne pour sa mère veuille rester près d'elle... Maintenant je sais que les choses ne sont pas aussi simples... Je sais tu ne voulais faire de moi une excuse pour laisser prospérer toutes ces ordures et souffrir toutes leurs victimes... Je sais pourquoi tu partais au risque de ne pas revenir... Je le sais, puisque j'ai suivi tes pas...

Alors pourquoi ?!... Maintenant que c'est à moi de te retrouver, pourquoi tu ne veux pas de moi ?!


" Bats-toi... "

Pourquoi, maman ?... Je me suis battue toute ma vie pour que tu sois fière de moi, même quand tu n'étais plus là... On ne revient pas toujours et c'est toi qui me l'a appris... Elles ont été assez nombreuses à me le répéter quand je pleurais toutes les larmes de mon corps... Elles m'ont dit que tu n'avais pas eu de chance, que parfois les choses tournaient mal et qu'on y pouvait rien... Elle mont dit que...

Soudain mes yeux se rouvre. Je serre les dents sur la douleur atroce qui courre encore dans tous mon corps. Je n'ai plus de forces, plus de pouvoirs, je suis pieds et poings liés. Je suis plus impuissante encore que je devais l'être en sortant du ventre de ma mère. Ma vision trouble me permet à peine de distinguer un pistolet qu'une main range dans son holster, accroché à une ceinture. Ce ne sont pas mes muscles qui tirent pour relever ma tête : ce sont les nerfs. Je n'ai plus qu'eux. Mon corps est encore secoué par des spasmes quand je découvre le visage balafré de la femme qui se tient devant moi.

" Rayka... "

Ma voix est tellement enrouée que je dois avoir l'air de grogner. Elle s'accroupit devant moi avec un sourire moqueur, et soutient sans mal mon regard.

" T'es pire qu'une teigne, toi.
- Je vais pas... te tuer... "

Son sourire se teinte de surprise, puis d'ironie.

" Tu me rassures. À te voir comme ça, j'avais encore un doute.
- Je vais... te...
- Me massacrer ? Me torturer ? Me faire payer ? Dit-moi si je chauffe ou je brûle.
- Te ramener. "

À voir comment son visage narquois se ferme, inutile de préciser où. et c'est à mon tour d'élever un sourire, ou au moins d'essayer.

" J'ai hâte de voir comment tu vas t'y prendre ! "

Elle se relève pour ordonner à un de ses hommes de me porter à sa place. On dirait que j'ai réussi à faire vraiment peur à la grande méchante Rayka. J'espère qu'elle m'a vraiment prise au sérieux, parce que je ne plaisantais pas. Mais pour l'instant je ne suis pas en état. Ma tête retombe avec un soupir, mes yeux se ferment à nouveaux.

Elles m'ont aussi dit... que tu t'étais battue jusqu'au bout...


Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 30 juillet 2012, 02:34:55
Rayka était irritée par le toupet de cette petite femme. Elle ordonna au convoi de reprendre la marche. Le temps leur était compté, et elles allaient devoir slalomer entre les forces tekhanes dispersées dans la région. Elle hésitait sur la conduite à tenir. Elle ne rêvait que d’une chose : tuer cette insupportable gamine. Mais Il ne le voulait pas. Il avait ordonné qu’on la lui amène, et elle ne reviendrait pas sur ses ordres. Il était derrière tout ça, et elle savait qu’Il avait raison, qu’Il ne pouvait la décevoir. Le char se remit en marche. Elle regarda Rinako. Elle s’était à nouveau évanouie. Et ce fut à ce moment que le doute la saisit.

*Elle est peut-être morte susurrait une voix dans sa tête. Tu es la première à savoir que les Celkhanes sont physiquement et mentalement plus fragiles que ce qu’elles aiment à croire. Elle est éloignée de tous ces proches, et est émotionnellement au bout du rouleau. Peut-être que tu l’as achevé... Tu devrais vérifier... Et, quand bien même elle serait morte, Il ne pourrait t’en vouloir. Il a déjà une Celkhane : toi. Que pourrait-il bien faire d’une écervelée comme toi ?*

Rayka s’arrêta alors. Elle fit la moue, ayant soudain une idée en tête, et se tourna vers le garde qui se tenait derrière elle.

« Dépose-là, j’ai besoin de vérifier quelque chose. »

L’homme ne posa aucune question superflue, sachant combien Rayka pouvait être autoritaire, et qu’il valait mieux ne pas la contrarier. Celkhane un jour, Celkhane toujours. Il laissa retomber la frêle magicienne, et Rayka se pencha vers elle, l’observant silencieusement. Elle prit alors son pouls pendant plusieurs secondes et lâcha alors, sur un ton sentencieux :

« Elle est en train de mourir. »

Elle annonça ça sur un ton froid et détaché. Le garde à côté d’elle tiqua.

« Vous êtes sûre ? lâcha-t-il.
 -  Vous n’avez qu’à tâter son pouls. »

Le garde obtempéra, et posa ses doigts sur la tempe de Rinako. Immédiatement, l’homme que Nika avait appelé Mastermind agit. Il n’était pas bien difficile de modifier la perception d’une chose aussi fluctuante que prendre le pouls d’une femme. S’il n’avait pas agi, le garde aurait cru que Rayka, soit s’était trompée sur son diagnostic, soit était folle, car, si le pouls de Rinako était assez faible, il était régulier, stable, et indiquait juste que la Celkhane était dans les pommes. Au lieu de ça, il en arriva au même résultat que Rayka, et ne dit rien, sachant que cette dernière n’aimait pas l’insubordination.

« Il ne risque pas de vous en vouloir ?
 -  C’est sans importance décréta Rayka. Elle n’était qu’une option dans notre plan. »

Rayka était loin, bien loin de savoir à quel point elle se trompait. Mais on ne pouvait que la comprendre ; Il ne lui avait rien dit, car Il n’en avait pas saisi l’utilité. Mastermind suivait son propre projet, et ce plan n’impliquait pas encore la mort de ces créatures, ces Héroïnes qu’il manipulait depuis les évènements de Tekhos Metropolis. Son plan allait bientôt se concrétiser. La caravane partit donc, laissant Rinako au milieu de la galerie, seule, abandonnée.

*
*  *

Ghost et Redemption étaient dans une fâcheuse posture. Devant le préfabriqué, un soldat avait sorti un lance-missiles, et le pointait vers le préfabriqué. Le tir les tuerait pour de bon, et il visait soigneusement cette structure, lorsqu’une voix se mit à résonner dans sa tête.

*Vise plus haut... Tu n’es pas foncièrement sûr que l’explosion les tuera, car les préfabriqués ont été construits avec un acier résistant. En revanche, si tu vises la paroi au-dessus d’elles, elles seront écrasées.*

Le tireur hésita à appuyer sur le bouton permettant d’envoyer le missile. Deux de ses collègues s’impatientèrent.

« Bordel, tu attends quoi ? Il faut qu’on en finisse ! »

L’homme hocha la tête, et leva le canon de son arme, visant la paroi, au-dessus du préfabriqué. Il appuya alors sur le bouton, et le missile se fracassa contre la paroi. Il y eut une violente explosion, et les rochers se mirent à tomber dans un éboulement tonitruant. Il y eut de la poussière partout, et le préfabriqué ne supporta pas cet éboulement. Il se rompit sur ses fondations, les planches en acier cédant Quand la poussière commença à redescendre, il n’y avait aucune trace des cadavres. Les mercenaires se tournèrent vers le capitaine, qui était le seul habilité à donner des ordres, et qui allait logiquement demander à ce qu’on retrouve les corps, pour s’assurer que ces diablesses étaient mortes.

Une voix vint toutefois dans son esprit, et lui glissa une meilleure idée :

*Le trajet est long, et vous avez déjà perdu trop de temps. Personne n’aurait pu survivre à une telle chute. Il faut reprendre la route. Ordonne le départ pour rejoindre vos positions et passer à la suite des opérations.*

Le capitaine hocha la tête, et lâcha d’une voix forte :

« Inutile de perdre des heures à fouiller les décombres. On s’en va avant que les Tekhanes ne débarquent ! »

Les mercenaires hochèrent lentement la tête, et le suivirent sans poser de plus amples discussions. Ils laissèrent un camp massacré, que les sentinelles tekhanes trouveraient effectivement dans une heure ou deux. Elles auraient bien du mal à comprendre ce qui avait pu se passer dans le coin. Ghost et Redemption, quant à elles, parvinrent difficilement à s’extirper des rochers. Elles n’avaient du leur survie qu’à un petit bouclier de protection tekhan que Jill avait, et qui avait dressé une espèce d’écran ayant amorti la plupart des rochers. Le générateur du petit bouclier était toutefois épuisé, le gadget ne servant donc plus à rien

Elles poussèrent des gravats pour s’extirper des débris. Redemption fut la première à sortir, et aida Ghost à sortir.

« C’est pas passé loin, cette fois ! »

Ghost et elle soufflaient longuement, reprenant leur souffle. Rozalia avait des écorchures et des ecchymoses un peu partout, mais tout cela était superficiel. Pour Ghost, en revanche, c’était un peu plus grave. L’une de ses chevilles avait souffert, et elle peinait à rester debout.

« Et je n’ai plus qu’un seul flingue... » lâcha-t-elle avec un sourire contrit.

Elle essaya de marcher en avant, mais boitait, et manqua tomber. Jill, en sueur, alla s’asseoir contre un rocher, tandis que Rozalia observa sa blessure. Elle pissait le sang.

« J’ai vu une infirmerie pendant que je descendais chercher Nika... Je vais aller chercher de quoi...
 -  T’as pas le temps pour ça, Rozalia...
 -  Ça, c’est à moi d’en décider !
 -  Je peux marcher, j’ai juste... Besoin de repos. En d’autres termes, il faut que tu te dépêches. On a encore une Celkhane et Nika à récupérer, mais je crains de ne pas pouvoir t’aider... Ne t’occupe pas de ma blessure, je vais me rendre à l’infirmerie, me faire un bandage, et j’attendrais soigneusement l’armée tekhane.
 -  Je ne peux pas te laisser ici !
 -  Tu le peux, et tu le feras rétorqua la blonde. Tu veux qu’il m’arrive quoi ? Les mercenaires sont partis, et les Formiens ne passeront pas par là. L’armée tekhane va bientôt débarquer, et je fais partie de l’armée celkhane. Il ne me sera pas bien difficile de les convaincre. »

Rozalia fit la moue, comme si elle pesait le pour et le contre. Mais elle devait bien reconnaître que Jill avait raison, et qu’épiloguer ne serait que contreproductif. La femme afficha donc un léger sourire, puisse pencha vers Ghost, et l’embrassa sur le front.

« Merci pour ton aide. »

Elle allait partir, quand Ghost lâcha :

« Attends ! »

Elle sortit de sa poche un petit objet, qu’elle balança vers Rozalia.

« C’est encore un prototype, mais il permet de détecter les ondes psychiques que les Annexiens émettent entre eux. Il émet des ondes, et balaie la zone, et repère les signaux psychiques. Les Annexiens ne sont rien de plus que des télépathes, on peut donc les repérer.
 -  Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ? »

Ghost reprit son souffle, et enchaîna :

« D’après ce qu’on sait, les blessures laissées par certains Annexiens ne sont pas sans effet secondaire. Il est possible que l’Annexien qui a blessé Nika ait, en la blessant, laissé une part de son âme en elle... Cette parcelle est en train d’essayer de se servir du corps de Nika pour créer une connexion télépathique avec l’Overmind. Mais Nika n’est pas une télépathe, alors elle doit avoir des espèces de crises psychiques. Quand elle aura une de ces crises, cet appareil devrait la repérer. »

Rozalia hocha la tête. Nika, effectivement, avait été blessée à la joue par l’Annexien. Ghost indiqua ensuite par quelle direction Rayka avait filé, et elle s’élança par là, traversant une longue galerie. Elle courait rapidement, et finit par apercevoir, au bout d’une quinzaine de minutes, un corps allongé sur la galerie. Surprise, elle s’arrêta, pesant le pour et le contre. Un piège ? C’était probable... Rozalia attrapa un caillou, et le lança vers Rinako. Ce dernier résonna contre le sol en ricochant, mais personne ne se manifesta. Elle s’avança alors très lentement, pensant à l’existence d’hypothétiques mines, mais n’heurta aucun fil. Attrapant d’autres cailloux assez gros, elle les lança dans toutes les directions, mais il n’y eut aucune explosion. Rozalia était pour le coup bien trop naïve pour penser que les mines de proximité ne se laissaient pas berner aussi facilement, mais, comme elle ne vit aucune explosion, elle se rua vers Rinako, et la prit dans ses bras.

« Rinako ! Rinako ! On se réveille, petite Celkhane ! Allez, allez, vite ! J’ai un cadeau pour toi ! »

Dans une main, Rozalia tenait en effet la broche de la Celkhane.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 05 août 2012, 15:21:06
Citer
Je suis dans un tunnel. Il fait sombre, l'air est irrespirable. Il fait chaud aussi. Une chaleur étouffante, agressive. Un poids m'écrase le dos. Je suis à peine capable de me traîner à quatre pattes. J'avance. Je ne cède pas, car je n'ai pas le droit de céder. Je lance mes bras en avant l'un après l'autre, et je tire. Je transpire de partout, j'ai même des frisson. Le sol est brûlant, je le sens. la sueur me pique les yeux et les larmes suffisent à peine la diluer pour que je garde les paupières ouvertes. Je suis écrasée par la fatigue, pourtant je tiens. Je le dois. Je suis une Celkhane. Un jour je serais une grande soldate, une guerrière, des dizaines de vies dépendront de moi. Comme maman. Je suis née pour ça, pour tenir jusqu'au bout.

Pourtant je m'effondre. J'arrive encore à ramper un peu, puis la fatigue l'emporte... Trop lourd... Je ne peux pas me relever... Mes yeux ne veulent plus s'ouvrir...

Je suis dans un tunnel. Il fait sombre, l'air est irrespirable. Ça pue la fumée, tout sent le cramé et les vapeurs toxiques. Pourtant j'ai froid. Je suis si fatiguée. Mes yeux ne sont qu'entrouverts. Je prends une grande inspiration et lance mon bras en avant. La poussière me fait tousser alors que mes doigts se crispent sur le sol de sable et de graviers. Je tire mais je n'arrive à me traîner que sur une poignée de centimètre. J'entends encore la voix de ma mère, des échos dans ma tête. Elle me dit qu'ils vont me tuer, mais maintenant ils ne sont plus là. Elle me dit de me battre mais je suis toute seule. Elle me dit des choses auxquelles j'ai répondu, et qui maintenant n'ont plus de sens. Je m'accroche à ces mots aussi fermement qu'en tirant sur mes bras pour ramper, mais je ne trouve pas la force.

Mon visage finit par retomber contre le sol. Malgré les cailloux pointus je le trouve bien assez confortable... J'ai envie de dormir... Je peux plus rien faire d'autre...

Citer
Je suis allongée, sur le dos, les bras le long du corps. Est-ce que je suis morte ? Je ne sais pas. Mes yeux refusent encore de s'ouvrir. Je sens que je suis sur quelque chose de dur, d'inconfortable. Quelque chose me recouvre et me compresse des pieds jusqu'au cou. Ma tête est un peu relevée. J'ai chaud, je transpire encore. Mais l'air que je respire est frais. Mes lèvres sont sèches, elles collent. Il y a quelque chose sur mon visage. C'est fin, ça coure un peu partout. Je n'arrive toujours pas à ouvrir les yeux ou à bouger. Et je sens encore quelque chose d'autre. Ça tire ce qui me couvre en restant appuyé le long de ma hanche. J'essaie de parler, mais je n'arrive qu'à pousser péniblement une plainte enrouée. J'ai l'impression que ma gorge est bourrée de verre pilé.

Soudain la chose que je ne peux pas voir disparaît de ma hanche. Mon cœur s'emballe. J'ai peur. On m'a raconté des tas d'histoires sur les Formiens. Ils capturent des femmes pour leur faire des choses horribles, dans le noir. Est-ce que c'est ce qui va m'arriver ? Je tremble en sentant une présence qui bouge lentement près de moi, qui passe au-dessus de moi. Mais ce qui vient se poser sur mon front n'a rien d'horrible, ni de sombre. Un baiser tendre, dont je reconnais tout de suite les lèvres.

" Ça va aller, mon petit ange... Ça va aller. "

Maman...

" Maman... "

Je n'arrive qu'à soupirer comme pour la retenir, mais elle n'est déjà plus là depuis si longtemps. J'ouvre péniblement les yeux pour découvrir le visage de Rozalia. J'ai mal au crâne, et encore plus de mal à revenir à cette foutue grotte formienne. Mon esprit a un pied dans cette chambre d'hôpital à Caelestis. La première fois que ma mère m'y retrouvait en rentrant de mission, elle indemne et moi en soins intensifs. À peine cinq mois avant que je ne la perde, c'est elle qui avait failli me perdre. Et même si je l'ai vécu moi-même, je sais que pour elle le calvaire a été encore pire. J'ai passé trois jours dans le coma, maintenue en vie par des sondes, des pompes et des moniteurs. Mes poumons tellement dégradés qu'ils n'apportaient plus assez d'oxygène à mon sang, les yeux et toutes les voix respiratoires rongées par les émanations toxiques, et les tissus musculaires effilochés par le poison infiltré dans mon sang. Quelques minutes de plus dans ce conduit et c'est ma mère qui aurait accompagné un cercueil au mémorial.

On s'était faites engueuler, sévèrement. Toutes les gamines de la bande, plus encore celles qui avaient été tenues pour responsables. On nous avait même menacées de nous coller des puces pour garder un œil sur nous en permanence. Pour des enfants qui rêvent de devenir soldats le parc d'attraction ne suffisait pas toujours. On s'amusait souvent dans les conduits d'aération de la caserne ou de l'aéroport militaire, pour jouer à la guerre contre les Formiens. Et ce jour-là une fille avait tiré les cheveux de son petit frère, parce que selon elle il avait bien fallu un traître à la botte de l'ennemi. Le petit frère s'était enfui en pleurant... vers les échangeurs thermiques des générateurs de l'aéroport. Et je n'avais même pas réfléchi avant d'ordonner aux autres d'aller chercher du secours. Parce que du haut de mes six ans j'étais partie le chercher dans ce que je savais être l'un des endroits les plus dangereux de l'archipel. Je ne m'étais même pas demandée ce que ma mère aurait fait à ma place, parce que la question ne s'était pas posée.

Je l'avais retrouvé déjà à l'agonie, et blessé, le tibia brisé en train de pisser le sang. Je l'avais chargé sur mon dos et je l'avais traîné aussi loin que possible, juste assez loin pour que les secours nous retrouvent à temps. Trois jours de coma, puis trois semaines d'observation pour moi. Pour lui bien plus longtemps, l'affaire lui avait coûté sa jambe, un œil et un poumon. Mais il avait survécu, et sa grande sœur n'avait plus jamais osé lui faire de mal. Alors pour se faire engueuler : on s'était toutes faites engueuler. Moi la tête brûlée, la méchante grande sœur, et les autres qui avaient suivi. Bien sûr le petit blessé y avait échappé, trop jeune et bien assez puni pour son inconscience. On y avait eu droit de la part de tout le monde, des parents au personnel de l'aéroport. Une seul personne avait pris notre défense en bloc : ma mère. Et elle l'avait fait quitte à risquer la cour martiale pour insubordination.

Je me souviens encore de la scène, quand elle nous avait défendues bec et ongles devant tout le monde. Nous toutes alignées comme devant un peloton d'exécution, et elle en train d'engueuler ses propres supérieures. En train de leur rappeler qu'on voyait toutes nos mères partir pour des endroits dangereux, dont elles risquaient de ne pas revenir. Qu'on ne pouvait que prendre d'elles cet exemple qu'elles le veuillent ou non. Et que quand la connerie qui aurait pu coûter des vies avait été commise, on avait toute suivi l'exemple au mépris des conséquences. Que sa propre fille avait mis sa vie en péril pour en sauver une autre et qu'elle en était fière. Que le reste de la bande était parti chercher des secours en sachant très bien qu'elles y récolteraient la danse de leurs jeunes vies. Et qu'on avait si bien suivi l'exemple qu'on n'avait pas hésité à faire tout ça pour le garçon du groupe. Cette dernière pique lui avait valu une mise à pied.

Et c'est en me remémorant tout ça, en revivant la crise dans ma tête d'un bout à l'autre, que je sens monter la colère. Une évidence telle que je me maudis de ne pas l'avoir vue. Cette voix dans ma tête pendant que j'étais dans le coaltar, c'était bien celle de ma mère. Mais les mots n'étaient pas les siens. Rozalia aurait moins de mal à se faire passer pour elle même si ma mère était blonde, rien qu'en me tenant dans ses bras elle est bien plus proche du personnage. Ma mère ne me parlait jamais de mort, de choses froides. Il n'y a qu'avec moi qu'elle se donnait le droit de ne pas parler du pire, même après qu'il ait failli arriver. Et surtout, surtout, elle ne m'a jamais dit que j'étais sa fille. Ça tout le monde me l'a dit, et je le sais. Dès mes plus jeunes années j'étais la petite tête brûlée, la digne fille d'une grande tête brûlée. Elle ne m'a jamais appelée sa fille, ou ne m'a jamais dit que je l'étais. Pour elle, j'étais son petit ange.

Je serre les dents, et les doigts en m'agrippant à la tenue de Rozalia. Les larmes aux yeux je prends ma broche pour faire jouer un pouce tremblant sur ses anneaux. La voix de ma mère ne tarde pas à chantonner doucement.

" La nuit tombe doucement, et... "

Je fais jouer à nouveau mon pouce pour passer la petite comptine. La plus belle berceuse du monde, vu que ma mère l'a imaginée rien que pour moi. Mais si je ne la fais jamais écouter à personne, c'est parce que je sais très bien qu'elle n'est pas si géniale, et que même aussi doucement ma mère chantait comme une casserole. Si on me le faisait remarquer je pense que je ferais un massacre en règles. Je relâche l'anneau. Queles secondes de silence s'écoulent.

" ... Ça va aller, mon petit ange... Ça va aller. "

Des larmes de colères me montent aux yeux alors que je m'accroche à Rozalia pour me relever. Puis j'avance de quelques pas, toute tremblante. De faiblesse d'abord, puis très vite de rage. Je remets ma broche en place. Cette voix qui a résonné dans ma tête n'était pas ma mère. Ma mère ne m'aurait pas parlé comme ça, elle n'aurait pas oublié que j'étais son petit ange, surtout pas pour me dire des choses que je pouvais me dire moi-même. Des choses que je suis en train de me dire, parce que j'ai entendu sa vraie voix me promettre que ça va aller. Je suis en plein territoire formien. Quelque chose ou quelqu'un a profité de ma faiblesse pour s'insinuer dans ma tête, et il a fait une grave erreur en usurpant la voix de ma mère avec son petit discours.

Une saloperie bien mégalo, tellement convaincue de sa supériorité qu'elle ne fait même pas attention. Ça va aller, mon petit ange... C'est pourtant pas compliqué, et ça aurait largement suffit. C'est tout ce dont j'aurais eu besoin pour repartir. Mais ça ne suffisait pas à une saloperie obsédée par le contrôle. C'était trop peu, trop vague, ça laissait trop de pistes. Ça ne faisait pas confiance à la gamine pour repartir toute seule. Ça n'était pas la voix de ma mère. C'était celle d'une ordure inhumaine qui est entrée dans ma tête pour violer mes souvenirs les plus précieux et intimes, et essuyer sa queue télépathique dans les ailes de mon ange à moi.

Je serre les poings et souffle longuement. Puis je me tourne vers Rozalia.

" Merci d'avoir ramené ma broche. "

Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi. Je suis loin d'être remise de tout ce que j'ai subi, mais je suis bien réveillée. Et je sens que mes pouvoirs reviennent doucement. Qui ou quoi ? Lui, Le fameux marionnettiste qui tire les ficelles de Rayka. Mastermind. Je ne sais pas pourquoi elle m'a abandonnée dans ce tunnel, mais c'était une grave erreur.

" Je suis prête. On trouve cet enfoiré, on le tue et je le réduis en cendre. "

On fera pas plus simple comme plan. Ma mère est morte, il aura intérêt à mettre le paquet pour se servir d'elle à nouveau. Trop confiant dans l'ascendant qu'il croyait avoir sur une gamine à qui sa maman manque terriblement, il a grillé son joker. Il m'a même rendue folle de rage, mais en tant qu'orpheline j'ai appris à la contenir, ma rage.

" Où est Nika ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 05 août 2012, 21:25:25
« Maman... »

Un délicat soupir s’échappa des lèvres de Rinako. La Celkhane émergeait progressivement du sommeil dans lequel elle était, revenant à la réalité. Rozalia la regarda silencieusement, faisant la moue, comprenant bien mieux pourquoi Nika l’avait engueulé dans le bunker... Ça semblait appartenir à une autre vie, alors que c’était tout récent. Rozalia maintint le petit corps de la magicienne entre ses bras. Elle semblait alors extrêmement fragile, extrêmement faible. L’une des mains de Redemption vint caresser sa joue.

« Ça va aller, Rinako, ça va aller... »

Le temps pressait. Rayka était en train de s’éloigner, mais Nika aussi, et l’endroit était toujours infesté de Formiens. La situation était de plus en plus critique. Heureusement, ce n’était pas dans le genre de Rozalia de paniquer, mais il fallait bien reconnaître que la situation ne se prêtait guère aux réjouissances.  Elle avait du abandonner Ghost, ce qui était une défaite pour Rozalia. Sa devise était de ne jamais abandonner personne, et, même si elle savait que la Celkhane pourrait se défendre, la savoir seule, blessée, en territoire ennemi, la terrorisait. Et puis, il y avait aussi Nika. Nika, qui était en fuite, quelque part dans les corridors... Nika, qui était envahie par un Annexien... Ça faisait beaucoup pour les épaules de Rozalia... Et elle devait aussi veiller sur Rinako. Bien qu’elle ne soit pas une Héroïne, mais une soldate celkhane, elle restait aussi une petite fille. Cet aveu qu’elle venait de faire... Ce Maman, c’était... C’était la preuve que Rinako n’était pas aussi forte qu’elle le voulait, et que sa force était sa faiblesse. Elle reposait sur sa colère, sur sa rage, mais sa rage reposait sur sa souffrance et sur sa solitude.

*Ta puissance est comme un colosse aux pieds d’argile, Rinako... En toute logique, je devrais t’assommer, et te ramener avec Ghost... Tu n’as rien à faire ici. Tu devrais être à Caelestis, à rigoler avec tes copines, à en embrasser une, à pester sur tes contrôles, à attendre la fin de soirée pour aller faire les magasin, à regarder des films idiots, mais qui te feront rire comme une baudruche...*

Oui, Rozalia aurait du la soulever. Rinako n’était pas bien lourde, et elle ne pouvait pas utiliser sa magie. Elle aurait pu l’emmener auprès de Ghost sans problème. Pourtant, elle ne le fit pas. Rinako, non seulement lui en aurait voulu à mort, mais aurait de toute manière fait tout ce qui était en son pouvoir pour revenir. Rozalia espérait juste ne pas faire une bêtise, mais elle ne voulait pas sous-estimer la Celkhane. Rinako émergeait peu à peu, cessant de délirer. Elle avait pris la broche, la triturant entre ses doigts, avant de finalement se redresser, et de marcher un peu. Rozalia en profita pour consulter l’appareil que Ghost lui avait délivré. Il n’émettait rien, et elle pesta, tandis que Rinako était prête à se remettre en chasse.

« Où est Nika ? »

Le ton était ferme, mais tranchant. Rinako allait mieux, et se forçait à paraître forte. Le résultat était plutôt convaincant. Rozalia fit la moue, et donna à Rinako quelques explications. Elle lui expliqua qu’elle s’était reçue une balle de dymérite, et qu’elle ne pouvait pas utiliser sa magie pour le moment. Les effets seraient temporaires. Rozalia dut ainsi lui expliquer qu’elle avait laissé une alliée en arrière, une autre Héroïne, une Celkhane. Il était peu probable que Rinako la connaisse.

« On n’a pas pu sauver Nika... Car elle s’était déjà sauvée toute seule. »

Rozalia lui reparla du combat contre l’Annexien, et de la blessure que Nika avait eu. L’Annexien était un adversaire particulier, dont les griffes étaient imbibées de poison.

« On n’a pas tué l’Annexien... Cette fumée noire qui s’échappait de son corps... Il est rentré dans l’esprit de Nika... Et essaie de la transformer. Elle a massacré tous ses gardes, et Ghost m’a donné cet appareil pour que je puisse la pister. »

Rozalia s’avança le long de la galerie.

« Tout ce qu’on a à faire, c’est attendre qu’un signal psychique soit émis... Je suppose que Nika doit être en train de se battre, et elle aura besoin de nous. »

Redemption avança le long de la grande galerie, et partit alors sur la gauche. Elle grimpa par un petit talus, s’engageant dans une galerie bien plus étroite, et aida Rinako à monter. De cette manière, elles auraient moins de chance de tomber sur des patrouilles tekhanes. Rozalia hésitait à encourager Rinako, à lui dire que tout irait bien. Elle avait trop peur que la Celkhane le prenne mal. Le conduit était très étroit, forçant Rozalia à avancer courbée, jusqu’à débarquer dans une grotte. Rozalia se laissa descendre, et s’avança un peu... Et l’appareil vrombit alors. Elle regarda le détecteur greffé à son poignet, et vit un petit point blanc clignoter furieusement.

« Nika ! »

Elle n’était pas très éloignée. Rozalia s’avança rapidement, traversant cette profonde grotte, jusqu’à atteindre, au bout de cinq ou dix minutes, l’emplacement où Nika était...

C’était une vaste rivière souterraine, probablement la même que celle où elles avaient auparavant affronté les fourmis géantes. Sur sa droite, il y avait une imposante cascade au loin, et, sur sa gauche, une grande rivière souterraine. L’endroit était immense, faiblement éclairé par quelques rayons de soleil.

« Nika ! s’exclama Rozalia d’une voix forte. Nika, je sais que tu es là ! Nika ! Tu as besoin de moi ! De nous ! Nika ! »

Rozalia s’avança, longeant la rivière. Elle ignorait si l’eau était profonde ou non, mais elle supposait que non. Elle fit un essai, se penchant. Le courant n’était pas rapide, il y avait donc peu de chance qu’elle soit emportée. L’eau lui arriva à mi-hauteur. Elle était froide. Redemption allait vers l’autre côté.

« Nika ! Nika ! »

La voix de Nika lui répondit alors. Elle émanait de la paroi.

« Va... Éloigne-toi, Rozalia, je... Je ne le contrôle pas... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 11 août 2012, 03:52:25
De la dymérite. J'aurais du reconnaître, mais la douche froide que ça m'a collé ne m'a pas laissée reconnaître grand-chose. Tout n'est encore très clair dans ma tête, à vrai dire c'est un foutoir monstrueux. Et la saleté qui coule dans mes veines ne va pas aider. je retient toujours mes émotions, ou au moins je les contrôle pour ne pas me transformer en torche humaine comme au camp. Mais privée de la menace j'ai tendance à perdre de vue la nécessité de me contrôler. La dymérite me rend complètement irascible. Avec une journée pareil ce sera encore pire. La dymérite me fait l'effet d'être un lézard dont on a coupé la queue et qui glande en attendant que ça repousse. Plus de pouvoir, plus d'armes : ça y est, je suis la gamine que tout le monde voit au premier abord. J'en ai pour des heures à retrouver ma pleine puissance. Et je vais être en dents de scie.

" Et merde ! "

Ça commence. Nika est sous influence ennemie. Comme si on n'avait pas encore assez de chances de se faire buter ! En plus elle a laissé nos seuls renforts au camp, sans penser à ramasser un flingue par terre. Et je fais quoi si une bestiole arrive ? Je lui crache à la gueule ? Jusque là Rozalia s'était plutôt démarquée pour son sens tactique, mais là franchement ! Je voudrais faire les cent pas pour me calmer un peu. Impossible, je traîne des pieds jusqu'à la paroi alors que la belle brune finit de tout me raconter. C'est bien joli de vouloir retrouver Nika ! On fait quoi quand elle nous tombera dessus ? Les deux dernières expérience que j'ai avec des femmes contrôlées par l'ennemi ne m'ont pas fait bonne impression. Rayka doit être au bout des traces de chenilles qui se déroule par terre.

L'autre espèce de fourbe qui a voulu me faire éclater le crâne dans le bunker : elle est devenue quoi ? Je commence à en avoir marre. Et je préfère m'énerver que de commencer à paniquer. Il y a de quoi ! On est en territoire ennemi, cernées par les mercenaires et les Formiens, un tiers de notre effectif a retourné sa veste, on doit éliminer une super-cerveau qui peut s'inviter chez les autres n'importe quand. Sans armes, ni pouvoirs, ni la moindre putain d'idée de ce qui se passe : j'ai l'impression d'être aussi utile qu'une enclume dans le sac d'un parachutiste ! Pourtant je vais bien devoir faire avec pour éliminer le méchant et sauver toutes ces demoiselles ! Et le monde aussi, j'oubliais...

J'évite de trop l'ouvrir en suivant Rozalia pourtant j'en ai bien envie. Je me sens lourde, lente, maladroite. Je réagis à deux à l'heure. J'ai mal partout, les membres qui tremblent encore par moment en souvenir des décharges électriques. Je me traîne comme un boulet. Mais sert les dent et je m'essuie les yeux de temps en temps. Je suis crevée, je n'ai plus que la rage pour me faire avancer. Je suis allée trop loin pour reculer. Raison de plus pour réussir, et faire carton plein ! Nika me doit encore une cuite, j'ai promis à Rayka de la ramener au bercail, et je dois encore une vengeance à l'enfoiré qui a pris ma mère pour un pantin. Et que personne ne vienne me dire que je suis inconsciente ou débile : tout ce qu'on fait depuis dix heures du matin est débile et inconscient. Deux femmes pour ça ? Il aurait fallu une armée entière et la plus grosse tête nucléaire de l'arsenal de Tekhos.

Nous débouchons finalement dans une immense grotte. La rivière souterraine apporte un peu de fraîcheur, et ça fait un bien fou.

" Nika ! Nika, je sais que tu es là ! Nika ! Tu as besoin de moi ! De nous ! Nika !
- Doucement, on sait pas ce qui traîne dans le coin. "

Visiblement Rozalia ne comptais pas sur l'effet de surprise. Je reste un peu en retrait, de l'eau jusqu'à mi-cuisse. J'agite les doigts. Allez, bordel ! On se réveille ! Il faut au moins que j'arrive à sortir un peu de chaleur. Et l'autre qui beugle. On va se faire couper en tranches.

" Va... "

Je me retourne. Nika. Je ne la vois pas mais je recule vers Rozalia.

" Éloigne-toi, Rozalia, je... Je ne le contrôle pas... "

D'après ce que j'ai compris, Nika a fait un vrai carnage au camp. Et elle personne ne lui a collé de bâton dans les roues. Donc c'est tout vu : on est mortes. Enfin, au moins moi. Elle n'a prévenu que sa copine et ça m'étonnerais que j'y échappe... Ou alors celui qui la contrôle me veut aussi ? Après tout je serais une pondeuse de première pour les Formiens : ils sont peut-être capable de me faire transmettre mes pouvoirs à une progéniture. Et comme jusqu'ici la logique du pire est la meilleure. J'aurais mieux fait de me jeter de l'archipel quand j'ai appris pour mes pouvoirs. Ces trucs me gâchent la vie, qu'ils soient actifs ou pas.

" Fait chier ! "

Je me retourne vers Rozalia et lui pique sa dague. Mais je la lui rend immédiatement. Je la lui colle dans les main me tournant à nouveau pour me plaquer dos à elle, puis je guide la lame jusque sous ma gorge. Et je l'y garde.

" Depuis que je suis arrivée tout le monde en a après mon cul. "

C'est sans doute le meilleur moment pour ça. En un éclair je vois défiler tous les morts qui ont parsemé ma vie. Les corps de ma mère et de ses sœurs d'armes, sur des civières ou dans des cercueils. Je revois le Mémorial où mon corps à moi ne reposera pas car personne ne viendra le chercher ici. Les ennemis que j'ai tués, leurs agonies, leurs regards, leurs lèvres entrouvertes alors que leurs poitrines s'affaissaient pour la dernière fois. Et je me mets à trembler. J'ai peur de mourir. Je l'ai parfois démenti, souvent caché, rarement oublié. Mais maintenant, sachant ce que je pourrais faire entre les mains de l'ennemi. Maintenant que l'étau se resserre : j'ai encore plus peur de survivre.

Sans lâcher la main de Rozalia, je relève les yeux vers elle. Je serre les dents et j'essaie mais je sens bien que je ne cache pas tout. L'armée peut être une vocation, un idéal, une voie de garage, une erreur : elle reste avant tout un travail... Et en signant on sait que mourir fait partie du boulot. Je ne me voyais pas finir comme ça. Pourtant c'est le seul recours que je vois.

" Mastermind me veut vivante... Ne le laisse pas m'avoir. "

Si me supprimer est tout ce que je peux faire pour au moins le ralentir, alors il n'y a pas hésiter.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 11 août 2012, 12:54:29
« Fait chier ! »

Rozalia tourna la tête, mais n’eut pas le temps de faire grand-chose que Rinako prit l’une de ses dagues, et se la planta sous la gorge, comme si elle tentait de se suicider. Redemption la regarda en fronçant les sourcils, ne comprenant pas à quoi cette dernière jouait. Était-elle tout simplement inconsciente ?

« Depuis que je suis arrivée tout le monde en a après mon cul. »

Lentement, Redemption comprit que la jeune Celkhane était moralement épuisée. Une fois qu’elles auront mis la main sur Nika, il faudra faire une pause. Rinako ne tiendrait pas longtemps comme ça. Elle commençait à comprendre que l’armée n’était pas comme dans les jeux vidéos ou les programmes de simulation. La théorie se confrontait à la pratique, et le choc était toujours violent, en laissant parfois certains sur le carreau.

« Mastermind me veut vivante... Ne le laisse pas m'avoir. »

Rozalia ne disait rien. Intervenir pouvait amener Rinako à agir pour de bon. La dague de Rozalia était assez tranchante, et l’eau la retarderait. Si elle pensait que Rinako ne faisait que du cinéma, Redemption ne voulait pour autant pas l’amener à se trancher par erreur. Elle avait le regard fixé sur la Celkhane, sur sa belle gorge et sur la lame qui la coupait en deux, prête à la trancher.

« Rinako... » murmura Rozalia, nerveuse.

L’Héroïne entendit alors du mouvement en hauteur. Levant la tête, elle comprit que Nika n’était pas loin, et semblait souffrir. L’appareil de Ghost se mit alors à vrombir dangereusement, émettant de nouvelles et fortes vibrations. Rozalia paniqua, et une nouvelle onde mentale explosa alors, au milieu d’un hurlement hystérique. L’onde de choc renversa Rozalia et Rinako, soufflant la première qui disparut dans l’eau.

*La bouche fermée, garde la bouche fermée !*

Sa tête heurta le sol, elle roula par terre. L’onde de choc avait agité cette petite rivière, et elle continua à rebondir, jusqu’à parvenir, plus par miracle qu’autre chose, à s’agripper à un rocher qui sortait du sol. Plus de peur que de mal, fort heureusement. Rozalia se redressa lentement, sonnée, et vit que Rinako ne s’était pas tranchée la gorge. Une forme apparut soudain en l’air. Nika ! Nika qui... Qui lévitait dans les airs ? Par tous les Anges ! Rozalia n’en croyait pas ses yeux. Nika semblait ailleurs, yeux clos, et son corps flottait dans les airs. Elle se rapprocha lentement de sa partenaire, et le sort sembla se rompre. Nika tomba dans l’eau, inanimée, et Rozalia la rattrapa, la soulevant.

« Nika ! Nika, putain ! »

Rozalia se dépêcha de retourner au rivage. Nika était inanimée, mais son pouls battait toujours. Elle prit sa température. Chaude. Redemption se redressa en soupirant, et aida Rinako à revenir sur la terre ferme.

« Il faudra qu’on parle, Rinako, glissa Rozalia. Mais, pour l’heure, je crois que tu ne verras aucune objection à ce qu’on se repose. »

Redemption alla s’adosser contre un rocher en soufflant lentement, et ferma les yeux. Dommage que Rinako ne soit pas encore capable d’utiliser sa magie, elle aurait pu confectionner un feu. De toute manière, se déplacer était impossible, avec Nika dans cet état. Il faudrait déjà attendre que la jeune Tekhane aille mieux. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi, avant que Rozalia ne décide de rouvrir les yeux, de reprendre son souffle, lentement, et de se mettre à parler :

« Je sais que ce que je vais te dire ne va pas forcément te plaire, mais je pense que tu commences à le réaliser. Être une militaire, Rinako, ce n’est pas difficile parce qu’on affronte des ennemis, qu’on combat, qu’on souffre et qu’on se blesse. Quand on affronte quelqu’un, l’adrénaline nous permet de nous surpasser, de nous croire invincibles... Alors, partant de là, un affrontement n’est pas la chose que tu dois craindre... Mais ça, je suppose que tu le sais, non ? »

Elle parlait sur un ton calme et détendu, essayant de remettre de l’ordre dans ses pensées.  Elle leva une main pour désigner la région :

« C’est de ça, véritablement, dont tu dois réussir à passer outre. Cette absence, quand on ne sait plus quoi faire, quand on ne peut plus contacter le QG, quand une mission devient de plus en plus périlleuse, et que tu as l’impression que tu vas mourir. Dans ce genre de situations, un combat peut être même libérateur, et te redonner confiance en toi... Quoi qu’il arrive, Rinako, tu dois toujours te dire que tu t’en sortiras, tu dois t’accrocher à la moindre parcelle d’espoir, et ne laisser aucune place, même la plus infime qui soit, au doute. Tu dois être une fanatique de la vie, Rinako, et ne laisser aucun espace à la Mort. Car, dans ton métier, le doute est un lent poison, la souffrance quelque chose à exclure. Tu as choisi une voie difficile, Rinako, une voie qui implique un mental d’acier, et, quand bien même tu n’aimes pas qu’on te le dise, tu es encore assez jeune. Rassure-toi, tu te débrouilles à merveille pour ton âge... A vrai dire, je pense qu’à ta place, il y aurait longtemps que j’aurais tourné de l’œil... »

C’était un long discours, et Rozalia ignorait totalement si Rinako y sentirait des échos, ou si elle parlait dans le vide. De toute manière, puisqu’elle était lancée...

« Dis-moi ce que tu as sur le cœur, Rinako... Ce qui te chagrine au point que tu veuilles te mettre un couteau sous la gorge... J’ai besoin de savoir si je peux toujours avoir confiance en toi. Est-ce que c’est toujours le cas ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 11 août 2012, 18:17:27
Je reste plantée dans l'eau avec le couteau sous la gorge. Qu'elle vienne, la marionnette ! Qu'elle essaie de m'attraper ou d'attaquer Rozalia ! Même l'annexien qui tire les ficelle doit être capable de comprendre. Après tout, ses minions foncent à l'abattoir par légions entières. Ce n'est pas le même sens du sacrifice que de se poser en bouclier humains, mais il doit y avoir assez de raccords. Et soudain l'onde de choc m'envoie valdinguer dans l'eau. Je me retrouve à m'agiter sans repères sous la surface. Je bois la tasse mais je ne lâche pas l'arme. L'instinct de survie ne me laisse pas le choix. Je gesticule en cherchant un équilibre, ou au moins le haut et le bas. C'est peut-être de sentir le manche lacé de cuir entre mes doigts, mais je bataille dans la brume boueuse. Je lance mes mains et mes jambes à la recherche de la surface. De l'eau, encore de l'eau, de la caillasse au fond, puis de l'eau et... De l'air ! Mais je dois m'y reprendre quelques fois, la bouche obstinément fermée, pour enfin me rétablir.

Je retrouve l'air pour prendre une inspiration qui me brûle la gorge et les poumons. Mais comme ça fait du bien ! Puis je commence à nager pour trouver une profondeur où mes pieds touchent le fond. Le courant m'a vite embarquée à perpèt', et je dois encore me fatiguer un peu plus pour revenir. Nika a réapparu et en la voyant allongée aux pieds de Rozalia j'ai peur pendant un instant. En approchant je m'essuie les yeux, et je croise les bras. Cette flotte est gelée, et à l'air libre c'est encore pire. Je grelotte et je claque des dents. Visiblement Nika ne saigne pas, ni lame ni flèche plantée dans son corps. Elle est inconsciente.

Je viens me tasser au pied d'un gros rocher, en hochant la tête à la proposition de Rozalia. Et je soupire les yeux fermés. Cette journée de merde n'en finira-t-elle jamais ? Je crois qu'un sourire s'étire sur mon visage quand mon esprit va caresser une rêve fou : me réveiller dans mon lit. Je voudrais rouvrir les yeux pour me retrouver dans ma chambre, et voir la porte s'ouvrir au bout de quelques seconde sur le visage de ma mère. Que toutes ces années n'aient été qu'un long et affreux cauchemar, qui disparaîtrait avant le petit déjeuner. Et quand ma mère me le demanderait, moi-même je ne saurais pas pourquoi je la serre si fort dans mes petits bras avant de partir pour l'école. Pourtant je pourrais peut-être lui dire à quel point je l'aime.

Mais non. La grotte, le cauchemar, et encore une femme qui me parle comme à une gamine. Et je dois vraiment faire pitié comme ça. Une gamine qui a voulu jouer les grandes filles, qui n'a pas tenu le rythme et qui reste assise, frigorifiée. J'écoute, et je comprend parce qu'il n'y a rien de vraiment nouveau pour moi. Et j'hésite à utiliser l'arme que j'ai dans la main. Les lambeaux de rêves qui flottent encore dans ma tête, et la jeune femme bien réelle étalée sous mes yeux me disent que c'est la solution raisonnable. Au lieu de ça je me traine jusqu'à Rozalia pour me blottir contre elle, trouver un peu de chaleur pour dissiper mes frissons. Elle doit bien se rendre compte que ce n'est pas le besoin de tendresse maladif d'une gamine bouleversée, ou pas seulement. et c'est d'autant plus claire que ma voix est chevrotante, ponctuée de claquement de dents.

" Je suis gelée. "

Je laisse s'écouler un peu de temps avant de répondre, la tête posée contre l'épaule de la brune. Je les mes idées se tasser, passer au tamis pour retenir ce que je vais dire. Je ne fais pas vraiment le tri, il se fait tout seul. Si bien que quelques minutes plus tard les mots se mettent à sortir tout seuls.

" Quand j'étais petite, ma mère passait beaucoup de temps en opex. Je passais beaucoup de temps avec d'autres filles de militaires, et les enfants des réfugiées. Un jour on jouait près d'un endroit dangereux, et un garçon un peu plus petit que moi y est allé. Et je suis allée le chercher. Depuis il a autant de synthétique que d'organique dans le corps. Mais il est vivant parce que je suis allée le chercher. "

Et les mots s'enchaînent avec une évidence qui me surprend.

" J'étais déjà une soldate à l'époque, ma mère m'avait élevée comme ça. Et je n'ai pas été la première orpheline de l'archipel. Toutes mes amis vivaient avec la même peur, pas seulement pour leurs mères mais pour celle des autres. Quand l'une d'elle ne revenait pas, on se demandait toutes qui serait la prochaine. On le disait pas, mais on le pensait. À six ans. Et on parlaient déjà du jour, dans des années, où on ramènerait le corps d'une d'entre nous à ses enfants. on était des gamines, on en jouait, mais au fond de nous on savait que ça viendrait pour certaines. Je savais que ça viendrait pour moi. À quelques mois près, c'est ma mère qui aurait pu me perdre.  "

Je me colle un peu plus contre la brune. Le froid passe doucement, mais il n'y a pas que ça qui me fait frissonner.

" Rayka... La commandante des mercenaires. C'est une Celkhane. Mastermind la contrôle, et elle a voulu me convaincre de la rejoindre. Elle m'a dit qu'il me voulait vivante, que je faisais partie de son plan. Elle a parlé de détruire Caelestis, et même si c'est pas sa priorité il y viendra. Et... Et je crois que... Je crois qu'il est entré dans ma tête, au moins une fois. Ce matin Recon a essayé de nous tuer, et c'était une vrai dure comme toutes les soldates de son arme. Rayka était la meilleure soldate de Caelestis quand elle a changé de camp. Et... "

Je tourne les yeux vers l'autre brune, qui est encore endormie devant nous.

" Je connais pas Nika... Mais elle non plus c'est pas une tendre... "

Je relève les yeux vers Rozalia. J'ai évidemment une larme ou deux qui coulent, mais ce n'est pas comme si j'étais en train de faire un caprice. Je suis dangereuse, mortellement dangereuse. Je l'ai su à la seconde ou les première flammes ont jailli de mes doigts. Recon, Rayka, Nika : aucune d'elle ne m'arrive à la cheville en matière de destruction aveugle. Si je devais suivre le regard d'un autre, je ferais beaucoup trop de mal. Et si j'arrivais à vivre avec, ce ne serait plus moi.

" Moi aussi je dois te faire confiance... Si on en arrive là... Jure-moi que tu ne les laisseras pas m'avoir. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 11 août 2012, 23:32:22
Rozalia accueillit le petit corps trempé et tremblant de Rinako Cette dernière expliqua avoir froid, et Redemption se contenta d’un léger sourire, tout en ne disant rien. Les mots viendraient tout seul, et elle se contenta de poser sa main sur le bras opposé de Rinako, de la maintenir contre elle, tandis que la Celkhane, progressivement, vint à se confier. Elle commença par lui dire qu’elle avait toujours été une soldate, et, silencieusement, Redemption nota les similitudes entre le passé de la Celkhane et le sien. Ceci la rendit étrangement triste et nostalgique, la replongeant à l’époque où elle vivait dans les forêts et écumait les villages, elle et ses Rats. Elle avait toujours été une commandante. Aujourd’hui, elle avait toujours un groupe à diriger, des rates dangereuses et puissantes, mais qui avaient besoin d’être dirigées. Rinako en vint ensuite à exposer ses craintes : que Mastermind ne parvienne à la contrôler, comme il avait contrôlé Recon et Rayka. Parler de Rayka amena Rozalia à sourciller. Elle connaissait l’histoire de cette femme... La vraie, pas la version officielle. Mais la raconter à Rinako ne serait peut-être pas la meilleure chose à faire. Elle était déprimée, épuisée, et remettre en cause sa loyauté envers Caelestis ne pourrait apporter que de mauvais choses. Parfois, la vérité devait savoir attendre.

Le regard des deux femmes finit par se croiser. Les yeux de Rinako étaient rouges, signe qu’elle était probablement sur le point de pleurer. Rozalia savait ce quelle allait lui demander, mais elle priait pour que les lèvres de la Celkhane ne formulent pas cette demande, priait pour qu’elle se contente de lui demander un câlin, quand Nika se réveillerait... Mais ce ne fut pas ça que Rinako demanda, et ce qu’elle dit fut assez douloureux à entendre !

« Moi aussi je dois te faire confiance... Si on en arrive là... Jure-moi que tu ne les laisseras pas m'avoir. »

Elle savait très bien ce que cela impliquait. Rinako était trop intelligente, trop futée, pour qu’on lui mente. Elle savait que les risques que Mastermind la contrôle étaient sérieux... Et elle se sentit responsable. Nika n’avait jamais voulu que Rinako vienne, c’était elle qui avait insisté. Sans doute s’était-elle revue en Rinako, plus jeune, invincible, vadrouillant sur les routes... Une courageuse tête brûlée que rien n’effrayait. Rozalia ferma lentement les yeux. Ses lèvres remuèrent, trahissant son désarroi, et elle soupira longuement. Quand elle les rouvrit, elle ne put empêcher ses yeux de s’embuer, et de laisser une larme couler de sa joue. Elle ne répondit pas directement à Rinako ; elle ne le pouvait pas. Ce que ça impliquait était trop pour qu’elle se permette d’y répondre d’emblée, pour qu’elle puisse le faire.

« Tu sais, Rinako, je suis une orpheline, moi aussi... Mais je n’ai même pas le moindre souvenir de mes parents... J’ai grandi dans un orphelinat affreux, où nous étions maltraités, battus, et destinés à être des esclaves pour entretenir les finances de cet orphelinat décrépi. C’est là-bas que j’ai accompli mon premier meurtre, en exécutant le directeur de l’orphelinat. Toute ma vie, j’ai eu charge d’âmes. Avant Nika et les autres, il s’agissait de vauriens, de petits gredins qui avaient à peu près ton âge. On braconnait dans les fermes, on détroussait des chariots et de petits commerces... »

Rozalia parlait lentement, les souvenirs revenant à la surface, remontant sans qu’elle ne puisse les stopper. Elle ferma à nouveau les yeux, soupirant, et secoua la tête, navrée et irritée. Elle soupira à nouveau, et regarda Rinako, puis lui fit un petit sourire mélancolique. Son pouce se posa alors sur les lèvres de Rinako, les caressant très doucement.

« Je suis bien moins forte que ce que j’en ai l’air, Rinako... Et toi, tu es bien plus forte que ce que ton joli petit corps frêle semble en dire. Mastermind en a après toi, oui, et je me demande même s’il ne nous manipule pas depuis le début... Bon sang, il y a de quoi en devenir paranoïaque... »

Sa main avait libéré les lèvres de la Celkhane.

« J’ignore quelles sont ses intentions, mais je suis convaincue que détruire Caelestis ou Tekhos n’est pas ce qui l’intéresse. Appelons ça une intuition. Je ne pourrais malheureusement pas te protéger de lui, Rinako. Pas toute seule... Je ne voulais pas le faire, mais je crois que nous n’aurons pas le choix. Je ne connais qu’une seule femme qui soit à même de pouvoir combattre Mastermind... Je serais incapable de faire ce que tu me demandes, Rinako. Si jamais tu devais tomber aux mains de l’ennemi, je ferais ce qui est en mon pouvoir pour te neutraliser, oui, mais je ne pourrais jamais aller plus loin. »

Plus elle y réfléchissait, et plus elle avait le sentiment qu’elle n’aurait pas le choix. Elles étaient initialement venues sur une intuition, intuition qui venait de se confirmer. Mastermind était là, et les ordres d’Overlord étaient, à ce sujet, très précis. Elle l’avait déjà affronté, et avait compris qu’aucune des Héroïnes ne pouvait l’affronter. Il était un télépathe hors norme, et seule Isabelle, avec sa foi inébranlable, pouvait le faire chanceler.

« Mastermind n’est pas invincible, Rinako. Il est comme tous les prédateurs. Il veut te donner l’impression qu’il est partout, et que tu ne pourras rien faire contre lui, mais tu dois garder foi en toi et tes capacités. En toi, en ton identité, et en ce que tu es. Car il explorera toutes tes failles pour parvenir à ses fins. Rayka était un coup facile. Après ce qu’elle a vécu, elle voue une haine éternelle à Caelestis. Et, de toute manière, je pense que je vais aller prévenir Isabelle. C’est... »

Rozalia ne put terminer, car elle entendit Nika tousser. Elle tourna la tête, et vit cette dernière entreprendre, lentement de se redresser. Elle se retourna, s’appuyant sur ses avant-bras, et éternua à nouveau.

« Arff... Putain de bordel de merde ! » lâcha-t-elle.

Elle avait l’air d’aller mieux.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 16 août 2012, 18:32:30
Disons que l'avenir est réjouissant. Je suis au bout du rouleau mais c'est pas le moment de douter, bien sûr. Comme si j'étais pas une bombe atomique désarmée que Mastermind n'a qu'à se pencher pour ramasser. Je suis une militaire professionnelle et une arme de destruction massive vivante : je n'ai pas le droit de tomber aux mains de l'ennemi, quelque soient ses intentions. Ça aussi on nous l'apprend, et on nous y prépare. Certaines d'entre nous sont trop dangereuses pour se faire capturer, il faut bien un moyen de protéger les autres quand on devient une menace. Je ne garde pas un pistolet que pour les cas où mes pouvoirs ne seraient pas suffisants. Mais je ne l'ai plus. Si on en arrive là je devrais trouver un autre moyen.

Si on en arrive là, je ne peux pas écarter cette option. On en a toutes trop pris dans les dents. Mon corps est harassé, perclus de douleur et empoisonné à la dymérite. Je me traîne à peine au bon rythme à force d'acharnement. Je suis tout simplement un boulet. Jusque là j'ai été utile, ça je ne dis pas. Mais depuis l'Annexien je suis un poids mort et ça ne fait qu'empirer. Ça n'a rien d'extraordinaire vu la journée qu'on a eu. Alors la drogue, les coups, l'obsidienne, les décharges électriques, ma crise de fureur et la dymérite en point d'orgue : je ne suis plus en état de les aider. En fait sur le coup je ne suis plus en état d'aider qui que ce soit. En plus Rozalia ne m'a pas remonté le moral en me racontant sa vie. Je devrais la laisser continuer sans moi et rebrousser chemin pour trouver une patrouille tekhane. En plus elle va appeler du renfort qui sera utile contre Mastermind.

" Arff... Putain de bordel de merde ! "

J'imagine que ce réveil est plutôt bon signe, mais ça ne suffit pas à me faire sourire. Je me décolle de Rozalia pour m'adosser au rocher, toujours assise. La fine équipe qu'on forme : une meneuse qui s'effondre, une tueuse contaminée par un Annexien, et un gamine fatiguée. je ne suis pas du genre à reculer, mais ça commence à faire beaucoup. Être une magicienne sans pouvoir me flingue le morale pourtant je n'ai pas que cette corde à mon arc.

Je tourne la tête vers Rozalia et je lui donne une tape mollassonne sur la cuisse pour attirer son attention.

" Dit à ta copine d'apporter une arme pour moi. "

Mon regard repart puis reviens comme je pense à quelque chose.

" Et un petit truc à manger. "

Puis je commence à frictionner les cuisses en regardant Nika émerger. J'ai encore froid mais ça passe, en revanche je commence à m'engourdir. Je dois réveiller tout ça. Et tant que j'y suis, j'arrive un tirer un petit sourire pour Nika.

" J'étais sûre que t'attendrais la fin de la séquence émotion pour te réveiller. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 18 août 2012, 15:01:32
C’était donc l’heure du réveil de Killer Boom. En l’entendant geindre, Rozalia avait immédiatement abandonné Rinako, et s’était penchée vers elle. Lentement, Nika entreprenait de se relever, sonnée, et perturbée. Elle avait mal au ventre, et se sentait... Et bien, le seul mot qui lui venait à l’esprit était qu’elle était barbouillée. Rozalia se pencha donc vers elle, quand Rinako la tapa à l’épaule. Rozalia se retourna donc, légèrement surprise, et esquissa un sourire léger, absent, à la demande de la Celkhane :

« Dit à ta copine d'apporter une arme pour moi. »

Sa copine ? Il devait probablement s’agir de Ghost. Interloquée, Rozalia ne répondit pas, sur le coup, et Rinako en profita pour enchaîner :

« Et un petit truc à manger.
 -  Ben, euh... »

A vrai dire, à l’heure actuelle, Ghost devait déjà être entre les mains des Tekhanes, alors, pour ce qui est de lui rapporter de la nourriture, ou des armes... Mais il est vrai que les femmes n’avaient pas mangé depuis longtemps. Le Formien, c’était comestible, ou pas ? Rozalia se souvenait d’avoir entendu parler de viande formienne, mais il fallait faire attention. Soit c’était empoisonné, soit c’était comestible, mais affreux. Mais bon, dans cette circonstance, on n’allait pas faire la fine bouche non plus.

*Non mais, à quoi je pense, là, moi ?! On se réveille, Rozzie !*

Elle avait clairement d’autres soucis que son estomac, notamment Nika. Cette dernière émergeait lentement, et Rozalia l’aida à se remettre sur pied. Elle regarda à droite et à gauche, et Rinako, à nouveau, en profita pour parler. La Celkhane, visiblement, était très épuisée :

« J'étais sûre que t'attendrais la fin de la séquence émotion pour te réveiller. »

Nika ne dit rien, et s’écarta de Rozalia, avant de mettre une main devant sa bouche, et de roter. Un geste très féminin ! Rozalia soupira, et Nika s’écarta d’elle, rejoignant l’eau à proximité, et vomit dans l’eau, émettant un son guère enthousiasmant. Redemption fit la moue, et attendit que Nika revienne. Cette dernière tremblait, s’avançant vers les femmes, et Rozalia l’aida à ne pas tomber. Nika glissa ensuite, et s’affala à côté de Rinako, soupirant longuement. Elle passa une main sur son front, puis sur ses yeux, et secoua la tête.

« Putain, j’ai la dalle... »

Rozalia n’ajouta rien, et croisa les bras.

« Un Annexien t’a envahi l’esprit, tu as éclaté la cervelle d’une douzaine de mercenaires, et la seule chose à laquelle tu penses, c’est... Ton ventre ? »

Il y eut un court moment de silence, avant que Killer ne finisse par répondre, en haussant les épaules :

« Ben quoi ? »

Rozalia soupira, et se retourna, estomaquée. Nika tourna alors sa tête vers Rinako, et lui fit un léger sourire.

« Quand tu auras des gosses, toi, tu auras des choses à leur raconter !
 -  Nika ! » s’exclama Rozalia en secouant la tête.

Nika haussa les épaules, et un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres, avant qu’elle ne regarde à nouveau Rinako, avant d’observer son corps nu, et sa poitrine.

« Je sais pas si je t’ai déjà dit que t’étais affreusement sexy, toi...
 -  Nika !
 -  Nika, Nika, Nika, Nika ! répliqua cette dernière, excédée. T’as que ça à la bouche ou quoi ?! »

Rozalia se tut, surprise, et ses joues rougirent furieusement, avant qu’elle ne fronce les sourcils, et ne croise les bras. Nika était naturellement provocante et vulgaire, mais, là, ça allait clairement au-delà de la Killer habituelle. Nika secoua la tête, et regarda à nouveau Rinako, mais de manière... Assez lubrique. Elle avança même une main pour la poser sur la joue de la Celkhane en souriant.

« Tu sais, Rinako, je connais bien des moyens de t’aider à te détendre... »

Rozalia ferma les yeux, et retourna vers Nika, et lui attrapa la main, l’écartant de la joue de Rinako.

« Toi, Nika, je crois que l’Annexien a quelque peu atteint tes inhibitions...
 -  Je sens surtout que j’ai la dalle !
 -  Malheureusement, il n’y a rien à manger...
 -  Soit je mange, soit je bute des saloperies, soit je baise, enchaîna Nika.
 -  Bien que la dernière option soit la plus réalisable sur le moment, je préconise de la remettre à plus tard... »

En temps normal, Nika était difficile à gérer, mais, si en plus, elle ne contrôlait plus ce qu’elle disait. Redemption fit donc la moue. Il y avait quelque chose d’anormal, quelque chose qui dépassait le cadre des simples inhibitions. Elle avait été contaminée par un Formien. Or, les Formiens... Peu à peu, l’évidence s’imposa à ses yeux, et elle fit signe à Rinako de se rapprocher d’elle. De cette manière, elle put s’entretenir à voix basse, tandis que Nika se permit un commentaire :

« Jolis culs. »

Redemption s’éclaircit la gorge, et avertit Rinako :

« Je pense que l’infection de l’Annexien a excité les parties primaires de la psyché de Nika. Les Formiens sont des prédateurs sexuels, alors je suppose que ses pulsions sexuelles ont été renforcées... »

Ce fut tout ce qu’elle put dire avant que Nika n’intervienne à nouveau, en posant ses mains sur les épaules de Rinako :

« Dis, Rinako, il y a une question qui me taraude l’esprit...
 -  Nika..., tenta de l’avertir Rozalia.
 -  Quand on a l’âge de dégommer des Formiens à tire-larigot, on devrait aussi avoir l’âge de savoir se faire plaisir, alors, dis-moi... »

Sur un ton un peu plus bas, Killer demanda :

« Est-ce que tu t’es déjà touchée ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 26 août 2012, 17:15:25
Nika ouvre à peine la bouche que je pointe le doigt vers elle.

" Tiens ! Je suis pas la seule... Depuis le temps qu'on coure dans tous les sens... "

Toujours assise au pied de mon rocher, je sens que mon cerveau fait le tri dans les priorités. Ça ne colle peut-être pas avec l'impératif de garder un mental d'acier, mais je dois relativiser un peu si je veux me relever. Et pourquoi gaspiller mon énergie à m'angoisser pour tout ce que je ne contrôle pas ? On s'est payé une sacré randonnée mais on tient encore debout, enfin il faudra que je vérifie mon cas.

" Quand tu auras des gosses, toi, tu auras des choses à leur raconter !
- Nika ! "

La réplique de Nika m'aurait laissée sur le cul si je n'y étais pas déjà. Des enfants ? C'est bien le moment d'en parler ? En plus je n'ai que seize ans et demi, je ne pense pas à ces choses-là. Mais ce qui me surprend surtout c'est que la brune aborde le sujet, surtout avec la gamine du groupe. Moi qui voulais éviter de stresser c'est raté. Je me mets à rougir en évitant soigneusement le regard de Nika. Je suis affreusement gênée par sa façon de parler et de me dévorer des yeux. Et je me fige carrément quand elle me touche. Je devrais protester, m'écarter ou me lever. Pourtant je reste là à... frissonner ? c'est plus fort que moi, cette femme est tellement belle, sexy et confiante. Un moment j'ai vraiment envie qu'elle m'aide à me détendre.

Heureusement Rozalia vient à ma rescousse. Dans mon état de faiblesse je vois mal comme j'aurais pu résister à cette prédatrice sexuelle. À la tentation, aussi. Elle m'a déjà tenu dans ses bras, et si mes besoins étaient différents je dois bien reconnaître que ça m'a donné un petit coup de chaud. Elle me drague ouvertement, même lourdement. Ça ne m'arrive pas souvent, et je n'ai que rarement l'envie de céder. Je ne veux pas passer entre les bras de n'importe qui. En réalité très peu de femmes me font vibrer. Je sais que j'ai mon petit succès, pourtant celles-ci me voient rarement comme je le voudrais.

D'après Rozalia tout vient de l'infection, et ça se tient. Se battre, manger et copuler : les Formiens ne font que ça. Donc la brune est...

" Ishhhh... "

... Juste derrière moi, ses mains sur mes épaules et son souffle intolérablement près de mon oreille. Je frissonne sous ses doigts, sa voix me donne la chair de poule, je suis coulée sur place. Elle pourra se vanter d'avoir rejoint la courte liste des femmes qui me mettent dans cet état. j'en ai déjà vu quelques unes de très près, et garder mon sang-froid a été difficile. D'autant plus sur le terrain.

" Est-ce que tu t’es déjà touchée ? "

Cette fois je m'échappe, et me retourne immédiatement pour reculer d'un pas.

" C'est... Ça te regarde pas ! "

Comme si mes pensées intimes en avaient pas assez pris aujourd'hui. Comme si les ennemis ne suffisaient pas, maintenant le peu d'alliées que j'ai veulent aussi me fouiller la tête. Évidemment que je me suis déjà touchées, quelques fois. Même toute seule j'ai trouvé ça horriblement gênant. Ça m'a plu, je ne le nierais pas, mais croiser ensuite ces femmes qui me font fantasmer, en chair et en os... Heureusement que j'ai su faire abstraction pendant ma première mission. Et je sens qu'une certaine brunette va très certainement me faire rêver quand je serais toute seule dans ma chambre.

J'essaie de me calmer, mais la panthère noire en chaleur me met si mal à l'aise que j'en ai les jambes qui tremblotent. Je rougis, pourtant je frissonne. Je n'ai jamais autant regretté de ne pas porter une vraie armure de combat. Je me sens soudain ridicule de monter au front dans cette tenue de danseuse de bar exotique. D'autant plus que je danse vraiment sur le terrain. C'est ma technique de combat, pourtant il faut se rendre à l'évidence : les autres tirent avec de gros flingues dans des armures lourdes, moi j'agite mes fesses à moitié nue. En fait je m'étonne qu'on ne m'ait pas encore mis le nez dedans de cette façon.

" Je sais que c'est plus fort que toi, Nika, mais je t'en supplie : arrête ! C'est pas le moment ! "

Je n'ai pas besoin de plus de brèches dans mon armure déjà bien attaquée. D'autant que je ne suis plus état de me défendre contre qui ou quoi que ce soit. Je me rapproche de Rozalia. Si elle pense le même genre de choses, au moins elle n'en parle pas.

" Et on devrait se tirer d'ici avant qu'une bande de Formiens nous tombe dessus. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 27 août 2012, 18:39:40
« C'est... Ça te regarde pas ! »

Cette réponse arracha un sourire sur les lèvres de Nika. Rinako devint rouge écarlate, signe qu’elle était gênée, et ne savait plus où se mettre. Elle argua ensuite que ce n’était pas le bon moment de parler de ça, mais, pour Nika, c’était justement le bon moment. Oui... Oui, elle s’était déjà touchée, cette petite, mais... Avait-elle été au-delà ? Était-elle toujours vierge, ou avait-elle déjà consommé ? Le doute était permis, et cette idée arracha un nouveau sourire sur la bouche de Killer Boom, exhibant ses belles dents. Sa gêne manifeste était un aveu à elle toute seule. La menace des Formiens n’inquiétait alors nullement Nika. Tout ce qui l’intéressait, c’était de contempler les formes de la Celkhane, ses hanches superbes, son corps délicieux... Elle était jeune, mais potable, comme en attestait les rougeurs sur les joues de Rinako. Rien qu’à l’imaginer se caresser, Nika en ressentait des fourmillements le long du corps.

« Et on devrait se tirer d'ici avant qu'une bande de Formiens nous tombe dessus. »

Rinako essayait de penser à autre chose, mais Killer se contenta d’hausser les épaules.

« Il m semble que le moment ne pourrait être mieux trouvé, ma belle... Se réconforter mutuellement... On ne t’a jamais dit que tes rougeurs te rendaient encore plus...
 -  Il faut trouver de quoi se nourrir, intervint Rozalia, se mettant entre les deux, avant de planter son regard dans celui de Nika. Ce que tu as derrière la tête ne peut pas s’accomplir l’estomac vide, n’est-ce pas ?
 -  C’est pas faux, dut admettre Nika. Partez devant, je... Je surveille vos arrières. »

Vu la manière dont elle prononça ce dernier mot, Rozalia ne se fit aucun doute sur ce que Nika avait en tête. Il fallait se méfier. Les pulsions sexuelles d’un individu étaient particulièrement fortes, mais elles étaient encore amplifiées pour Nika, car le virus de l’Annexien agissait sur elle. La laisser derrière à mater des fesses était donc, au-delà du caractère indécent, dangereux, car cela risquait d’attiser la flamme de désir, et faire perdre à Nika son sang-froid. Conservant la tête froide, Rozalia imposa à Nika de passer devant, et cette dernière, tout en pestant, finit par obtempérer. Rozalia se retrouva ainsi à côté de Rinako, surveillant attentivement l’ancienne flic, qui était devenue assez instable.

*Cette mission est en train de partir de travers... songeait-elle pensivement. Il faut que j’arrive à prévenir Isabelle... Mais je suis sous terre, avec pour alliée une Celkhane qui ne peut pas utiliser ses pouvoirs, et une bourrine qui est en manque... Quelle fine équipe !*

Elle essayait de faire de l’humour. Un échec. La marche du trio à travers une galerie les amena à se rapprocher d’une grande grotte. Nika maugréait, résistant à l’envie de se caresser. Elle continuait à avancer, et s’arrêta brutalement. Rozalia entendit alors un mouvement sur sa droite, et banda immédiatement son arc,. Nika se mit alors à chanceler, se tenant la poitrine, et poussa un cri de douleur.

« Aaaaahh !! »

Qu’est-ce qui se passait encore ?! Rozalia la vit tituber, manquer tomber. Elle s’avança vers elle, mais la femme se redressa, en sueur.

« Mes... Mes bébés, ils... Ils se font massacrer... »

Elle serra les dents, sentant des images atroces venir... Des images de carnages, où des créatures tentaient de fuir, en étant massacrées par des rafales de balles, par des créatures en acier qui les pulvérisaient, les incendiaient, les charcutaient... Elle tituba à nouveau, cette secousse lui faisant atrocement mal. Tout son corps hurlait de douleur, et elle s’appuya à nouveau à un rocher, poussant un autre cri, se mettant à pleurer tant elle souffrait. Ses fils... Ses fils se faisaient massacrer alors qu’ils tentaient de fuir. C’était une immonde boucherie, un massacre écœurant ! De quel droit osaient-ils ? Oui, de quel droit osaient-ils ainsi massacrer les siens ? Faire preuve d’un tel dégoût de la vie ? Elle sentit une bouffée de rage, de haine, et de fureur, exploser dans son âme, et quand Rozalia l’attrapa par l’épaule, Nika réagit instinctivement. Elle se retourna, attrapa Rozalia par la gorge de la main gauche, et pointa contre sa tempe son pistolet, tenu par la main droite. Les yeux de Rozalia s’écarquillèrent de surprise en voyant l’arme, les mains de Nika qui tremblaient, et ce regard empli de haine et de souffrance.

« Ni... Nika !
 -  Elles... Elles sont en train de les tuer ! Là, juste à côté ! Je les entends ! Je les entends, Rozalia ! Les tiennes... Elles massacrent les miens ! Je les entends, et... Je suis impuissante, impuissante, IMPUISSANTE ! Aaaah ! Mes bébés, mes bébés ! »

Nika desserra la gorge de Rozalia, se prenant la tête entre les mains en gémissant. Elle manqua tomber à genoux devant cette onde, et tenta lentement de se redresser. Ce fut à ce moment que Rozalia vit un Formien jaillir juste derrière Nika. Une abominable créature (http://img89.xooimage.com/files/b/0/7/28790-376bd2c.jpg) qui avait deux bras énormes, deux jambes, deux bras plus petits, une queue, et des espèces d’excroissances oranges à la place d’oreilles. La bête grisâtre était toutefois blessée, et chancelait sur place. Nika se retourna, et se mit à pleurer en voyant ce spectacle. Rozalia tenait son arc, prête à décocher une flèche, mais ne savait plus quoi penser.

« Mon pauvre... Mon pauvre... »

Rampant vers la créature, Nika ne semblait nullement inquiète, et le Formien s’avança lentement vers Killer Boom. Rozalia crut lire une lueur dans le regard du Formien... Une lueur de douleur, de tristesse. L’image la bouleversa, à tel point qu’elle ne savait plus quoi faire. Une voix dans sa tête lui hurlait de décocher sa flèche, d’en finir avec ce monstre avant qu’il n’attaque Nika, mais elle eut à peine le temps de penser cela que les deux mains de Nika caressèrent les joues du monstre, et qu’elle l’embrassait sur la tête.

« Ta douleur est ta douleur, car tu fais partie de ma Horde... »

Le Formien émit un léger gémissement, et Nika ferma les yeux, retenant ses sanglots. Elle sortit son arme, serra les dents.

« Tu ne mérites pas cette douleur... Retourne auprès de ton Créateur... »

Elle appuya sur la gâchette, achevant le Formien. Rozalia était mortifiée, comprenant que l’Annexien qui vivait en Nika continuait à gagner de la place, et qu’elle avait du sentir la mort de Formiens à proximité, de Formiens qui auraient du appartenir à cette créature effroyable qui avait massacré des Tekhanes. Rozalia s’approcha lentement, et attrapa Nika par l’épaule.

« Nika... » commença-t-elle.

L’intéressée secoua la tête, et entreprit de se relever, libérant la carcasse du Formien.

« Je sais ce que tu penses, Rozalia... Que ce ne sont que des Formiens. Pour les humains, les Formiens ne sont que des prédateurs sexuels, des bêtes stupides qui ne pensent qu’à se reproduire... »

Rozalia ne dit rien pendant quelques secondes, avant de répondre, attentive, essayant de choisir la réponse qui lui semblait la plus adaptée :

« Parce qu’ils sont autre chose ? »

Nika secoua lentement la tête, avant de sourire.

« C’est curieux... Et assez ironique, dans un sens, car, pour eux, nous correspondons exactement à cette description. »

Rozalia manqua riposter quelque chose, mais elle entendit alors des bruits. Nika ne dit rien alors que des projecteurs venaient les englober. Elle était de flanc face aux Tekhanes qui avancèrent, et les pointèrent avec leurs armes, et regarda silencieusement, avec une lueur de regret, l’énorme exosquelette de combat qui se tenait là. C’était cette machine, cette machine terrifiante, semblable à mille démons, qui avait massacré tous les Formiens.

(http://nsa30.casimages.com/img/2012/08/26/mini_12082607351193275.jpg) (http://nsa30.casimages.com/img/2012/08/26//12082607351193275.jpg)

Les Tekhanes pointaient leurs armes sur elles, jusqu’à ce qu’une voix familière se mette à résonner :

« Baissez vos armes, c’est un ordre ! »

Alors, au milieu de la mêlée, Rozalia vit une femme bien connue s’avancer vers elles. Elle avait un peu de sang sur une joue, un pistolet-mitrailleur fumant dans une main, mais c’était avec le sourire qu’Ashley Williams se présenta à elles.

« Et bien... Quelle joie de vous voir toujours en vie ! Je pensais justement à vous... Vous voulez toujours rejoindre la Fourmilière, alors ? Ça tombe bien, il s’agit de notre prochaine destination ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 01 septembre 2012, 16:30:23
Nika commence vraiment à me courir. je frissonne de partout à chacun de ses mots ou de ses regards. J'ai l'impression qu'elle sait, comme si elle m'avait vu seule dans mon lit en train de me toucher. Comme si elle m'avait entendu soupirer les noms et les grades pendant que j'agitais mes doigts en moi-même. Et elle me trouble. Elle est si belle et sensuelle, si confiante aussi. Sans Rozalia je ne sais pas ce qu'elle serait déjà en train de me faire, mais je sais que je ne résisterais pas. Il faut bien lui donner raison sur un point : j'ai vraiment besoin de réconfort en ce moment. Sans compter que, même si c'est sans doute l'un des plus gros clichés du monde, je n'ai pas envie de mourir vierge.

Au moins nous nous remettons en route. Si une bande de Formiens ou de mercenaire nous tombe encore dessus je ne donne pas cher de notre peau. Soudain Nika a l'air de se prendre une balle en pleine poitrine. Je n'ai pas le temps d'aller l'aider à se relever qu'elle menace déjà Rozalia avec son arme. Mon esprit fatigué a tu mal à mettre tous les éléments dans le bon ordre. D'autant que je commence à me dire qu'on touche le fond du cauchemar, du moins quand la grosse saloperie boiteuse s'extirpe de son trou.

Et quand je pige j'en ai un frisson. J'espère que je me goure, mais Nika a l'air plus touchée que je le croyais. Elle n'est pas simplement sous l'influence de la vermine qui l'a infectée : elle est en train de devenir cette vermine. Elle pense et elle agit comme elle. Elle ressent, avec ses sentiments d'humaine, ce que subissent ses "bébé". Ça fait vraiment froid dans le dos de la voir agir ainsi à l'égard de l'ennemi. Et ça fait un peu mal aussi. Moi elle n'a jamais hésité à se payer ma tête ou me rentrer dedans, et elle joue les anges de compassion avec une de ces ordures sur pattes. S'il y a bien une chose que je n'aurais jamais imaginée, c'est d'être un jour jalouse d'une crevure formienne.

Journée de merde, j'aurais mieux fait de rester sur Caelestis et d'aller rendre visites à mes amies réfugiées.

Et elle les défends, par-dessus le marché ! Je n'ai encore pas le temps de m'en mêler qu'on est à nouveau dérangées. Cette fois au moins c'est par les Tekhanes. Je ne retiens ni un gros soupir de soulagement ni un grand sourire avant d'aller me mettre au garde à vous devant le Lieutenant Williams.

" Contentes de vous revoir aussi, mon lieutenant ! "

La troupe est en route pour la Fourmilière. Du bon renfort armé comme j'aime, avec un gros robot de combat anti-personnel : j'ai l'impression que la Mère Noël a lu dans mes pensées. Je lance un regard en coin à Nika en espérant qu'elle ne se fera pas trop remarquer. Il ne manquerait plus que l'excitation reprenne le dessus et qu'elle se mette à draguer lourdement Ashley. Quoi que j'en doute vu sa réaction aux récents combats de cette dernière contre ses "bébés".

" Vous avez quelques rations énergétique, mon lieutenant ? On a rien mangé depuis des heures. Et l'ennemi m'a confisqué mon arme. "

Je fais confiance à Rozalia pour relier les points entre eux du mieux qu'elle peut. Mastermind, les Formiens, les mercenaires... Je m'y perds, moi. Je suis une soldate : cibles, objectifs, plans, règles d'engagement et marche de manœuvres. Le reste me passe au-dessus de la tête. Je fais des efforts mais tout ce fatras me pompe les neurones. Sans compter que les deux héroïnes ont des choses à cacher, à commencer par l'état de Nika. Je risquerais de faire une gaffe qui vaudrait à la brune une balle dans la tête.

Les soldats qui accompagnent le Lieutenant me donne de quoi me caler un peu l'estomac, ce qui m'aidera à métaboliser un peu plus vite la dymérite. Et surtout une mitraillette avec une ceinture de magasins. Je vérifie l'arme avec un sourire de plus en plus satisfait. Légère, compacte : exactement ce qu'il me faut. Je suis pas à cent pour cent, mais au moins je suis de nouveau opérationnelle. Et je remarque que mon moral grimpe en flèche. Il n'y a pas de secret, en territoire ennemi ça fait toujours du bien de sentir qu'on a du répondant.

La ceinture de munition à une épaule et la mitraillette en bandoulière sous l'autre, je rejoins Nika pour lui tendre une barre de céréales. Mais dès qu'elle me la prend je la chope par la nuque pour la forcer à se pencher vers moi, et pouvoir murmurer à son oreille sans risque qu'on nous entende. ma voix est basse, mais vibrante de rage.

" Ces saloperies ne sont pas tes bébés, Nika. Ce sont des ennemis qui infectent ton crâne. Et quoi que tu puisses penser d'eux ou ne nous : n'oublie pas ce qu'ils font à nos bébés ! Ne me dis pas que tu as déjà oublié ce que l'Annexien a fait sous nos yeux ! Et rappelle-toi que ce monstre a fait une victime de plus en t'infectant ! "

Je lâche mes provisions pour attraper mon arme et la braquer sur son ventre, à l'aveuglette.

" C'est la guerre, Nika. Je sais pas ce qui se passe dans ta tête mais dehors c'est très clair : ils ne s'arrêteront pas avant d'avoir tué ou converti en poule pondeuse toutes créatures de cette planète. Et on ne s'arrêtera pas avant de les avoir tous éliminés. C'est de la survie, ça se passe de cas de conscience. Alors n'oublie pas dans quel camp tu es ! "

Je baisse mon arme. Et je frissonne un peu de dégoût en parlant.

" Et arrête de me draguer ! Tu me plais, mais j'ai pas envie de me dépuceler dans un ménage à trois avec un Annexien. C'est trop glauque. "

Je la relâche et ramasse les barres de céréales et de protéines pour attaquer un semblant de repas. J'espère que Nika va se reprendre, parce que je commence à me dire que d'ici la fin de cette sombre aventure j'aurais dû tuer plus de mes semblables que de Formiens.


La mitraillette : http://www.creativeuncut.com/gallery-21/art/me3-gun-cerberus-m-25-hornet-submachine-gun.jpg
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 02 septembre 2012, 03:22:54
Avec la venue des renforts, Rozalia se sentit bien plus rassurée. Soupirant lentement, elle masqua sa joie, car Nika la préoccupait. Elle espérait surtout pouvoir réussir à contacter la base, et demander l’assistance d’Overlord. Ashley était également heureuse de revoir ces trois irréductibles, et offrit à Rinako, non seulement une barre de céréales, mais aussi une arme. Elle ordonna ensuite de marcher, de retourner jusqu’au campement. Le voyage vers la Fourmilière serait long et difficile, et ce n’était pas avec cette petite équipe qu’Ashley y arriverait. Le groupe marcha donc, le robot de combat en avant. Ashley se retourna assez rapidement, et ordonna à Rozalia de venir vers elle. Sans doute avait-elle compris que, des trois, Rozalia était celle qui avait la tête sur les épaules, la chef, qui pourrait lui donner des explications. Non sans un regard nerveux pour Nika, dont le comportement l’inquiétait, elle s’avança, laissant Nika et Rinako ensemble.

Au bout de plusieurs secondes, Rinako proposa à Nika une barre, qui l’accepta... Ce fut ensuite l’occasion d’une petite discussion entre quatre yeux pour les deux femmes, discussion aux termes de laquelle Rinako suggéra à Nika de rester concentrée, de s’en tenir à la mission, et d’arrêter son délire avec les Formiens. Nika ne dit rien.

« Et arrête de me draguer ! Tu me plais, mais j'ai pas envie de me dépuceler dans un ménage à trois avec un Annexien. C'est trop glauque. »

Nika sourit alors lentement, et laissa Rinako s’éloigner, sans rien dire. Elle lui parlerait plus tard. Pas maintenant. Il y avait trop d’oreilles indiscrètes, et, si jamais les Tekhanes apprenaient l’état mental défaillant de Nika, elle serait bonne pour finir à l’isolement... Une perspective qui ne la tentait pas énormément. Rozealia, de son côté, parla à Ashley du campement de mercenaires, de la présence de Rayka (à ce nom, Ashley eut un rictus), et des Formiens... Ainsi que de la présence, de plus en plus confirmée, de Mastermind. Selon elle, Mastermind cherchait à prendre le contrôle de la Fourmilière, et une espèce de guerre civile avait lieu entre les Formiens fidèles à l’Overmind, et ceux qui soutenaient Mastermind. C’était dans cette perspective que Nika, Rozalia et Rinako avaient affronté un Annexien particulièrement cruel, et qu’elles avaient réussi à le tuer.

Ashley les félicita. Tuer un Annexien n’était pas facile. Rozalia se garda bien de mentionner les effets secondaires de cette bataille, et Ashley lui expliqua ensuite qu’elles avaient trouvé une autre Celkhane dans les ruines d’un camp de mercenaires. Sa présence ici était particulièrement suspecte, mais les communications étaient saturées, et Ashley n’avait donc pas pu voir si elle était là de manière officielle ou non. Il s’agissait de l’agent Valentine, et, à la mention de Ghost, Rozalia éprouva un indicible soulagement. La savoir toujours en vie était un grand réconfort pour elle. Même si elle ne s’en faisait de toute manière pas trop...

« Et c’est quoi votre plan ? Se ruer dans la Fourmilière, c’est...
 -  Suicidaire ?
 -  Ben… »

Rozalia haussa les épaules, comme pour confirmer son point de vue. Elle était embarrassée, et, pendant ce temps, Nika les rejoignait. Elle ne dit qu’une seule chose à Rinako, en posant une main sur ses cheveux :

« Tu es une vraie Celkhane, toi... Absolue, manichéenne à souhait... Tu as été bien formée... Mais, si la vie était aussi simple que tes ordres de missions, Rayka serait toujours une Celkhane... Tu ignores tout des Formiens, mais je suppose qu’il est plus facile de se persuader que l’ennemi d’en face est un monstre, plutôt qu’un individu conscient, qui éprouve du plaisir, des pensées, de l’amour... Il faut savoir diaboliser l’ennemi quand on est un soldat, c’est pour ça que je n’ai jamais pu rejoindre l’armée. »

Nika haussa les épaules, puis se posta devant Rinako, et se rapprocha d’elle. Elle pencha sa tête, et l’embrassa sur le front. Un geste assez affectueux, qu’elle arrêta bien vite, et lui fit un léger clin d’œil, avant de conclure :

« Et, pour ce qui est de te draguer, ma belle, je crois que c’est déjà fait. Ne t’en fais pas pour moi. Je sais que je suis différente, mais... J’ai encore toutes mes facultés. »

Elle rapprocha à nouveau son visage du sien, et retint un nouveau baiser. Elle sourit, puis la laissa seule, rejoignant Rozalia et Ashley. La lieutenante expliquait à Rozalia que les huiles avaient un plan complètement farfelu, qui portait autour de l’utilisation d’une arme révolutionnaire censée mettre fin à la guerre.

« Rien que ça ? demanda une Rozalia dubitative.
 -  C’est une bombe à neutrons, expliqua Ashley. Notre objectif est de la mettre dans la Fourmilière, de l’armer, et de foutre le camp avant qu’elle n’explose. »

Une bombe à neutrons était l’évolution militaire de la bombe nucléaire. C’était une bombe propre, au sens militaire du terme, car l’explosion de la bombe était minime, tout comme les effets de la radiation. Une bombe à neutrons émettait des neutrons, en augmentant drastiquement leur émission dans son rayon d’action, rayon qui dépendait de la taille de la bombe. Une bombe à neutrons d’un kilotonne peut libérer un souffle se faisant ressentir dans les 600 mètres, environ. Une bombe de 10 kilotonnes émettait un souffle sur plus d’un kilomètre. La bombe à neutrons des Tekhanes faisait 10 kilotonnes, et pulvériserait l’intégralité de la Fourmilière. On l’appelait aussi bombe tactique, dans la mesure où les effets de la radiation disparaissaient quelques jours seulement après son explosion.

Un neutron interagit surtout avec un proton et avec des tissus organiques constitués d’eau. Concrètement, la bombe à neutrons permettait de surcharger les atomes, et de détruire les molécules. Une arme parfaite. Nika ne dit rien, serrant les lèvres. Tout ça, c’était un putain de génocide ! D’après les scientifiques, la bombe tuerait tous les Formiens, car leurs études avaient montré que les organismes formiens étaient assez similaires aux organismes humains. Des essais et des expériences, qui continuèrent à agacer Nika, avaient montré l’efficacité de cette bombe.

« Nous y voilà. »

Le campement était assez grand, et très original. Il s’agissait d’une espèce de gros dôme blanchâtre, la forme permettant d’éviter des intrusions. Le dôme était au centre d’un camp avec une palissade et des vigiles. La bombe à neutrons était dans un caisson hermétique au sein du dôme. La pièce était surveillée par des tourelles de défense, et seul le personnel habilité (des hauts gradés) pouvaient y accéder, en rentrant un code. La bombe se trouvait elle-même dans un caisson verrouillé, qui flottait à l’aide de petites turbines.

« Je vous encourage de vous reposer, Mesdames. Rompez. »

Ashley les laissa, et Nika resta avec Rozalia et Rinako.

« Je... Je vais aller voir Ghost, Nika... Rinako, si on ne se revoit pas, je te souhaite une bonne nuit. Reposez-vous, c’est important. »

Nika hocha la tête, puis regarda Rinako. Elles étaient devant le dôme, et beaucoup de soldates s’activaient. Nika observa cette structure, puis la Celkhane, et lui fit un petit sourire :

« Je t’aurais bien proposé de dormir avec moi, ma belle, mais je crois que je vais aller tenter ma chance ailleurs... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 02 septembre 2012, 13:04:53
Je crois que je ne me suis pas sentie aussi bien depuis que j'ai quitté Caelestis, ce matin. On est nombreuses, lourdement armées, et le Lieutenant Williams a des ordres. Je me retrouve un peu à la maison, même si le danger est toujours présent. Pourtant je sens un frisson de gêne dans mon dos. Les deux femmes qui m'accompagnent depuis le début cette interminable aventure, qui on frôlé la mort et affronté les pires horreurs avec moi, redeviennent des étrangères. C'est l'uniforme, le signe que je suis parmi les miens. Inutile de les connaître pour leur faire confiance, ceux devant moi ouvre la marche, et ceux derrière moi protègent mes arrières. Et au moindre appel je n'aurais qu'à pointer mon arme pour les aider.

Les deux louves solitaires qui m'accompagnent ne peuvent sans doute pas comprendre ce genre de choses. D'ailleurs elles ne le veulent sans doute pas. Je suis une vraie Celkhane, ça oui. Mais Rozalia n'a pas l'air de comprendre ce qu'est une Celkhane. Elle oublie que notre principal ennemi n'est pas la Fourmilière. Que nous n'avons pas le luxe qu'elle nous prête de voir tout blanc d'un côté et noir de l'autre. On ne cherche pas à profiler nos cibles, loin de là. Quand on arrive c'est pour nettoyer par le vide et ça ne nous pose aucun problème. Notre cause est tout autant de sauver et protéger les faibles que de les venger. Je sais par expérience qu'on se bat contre des monstres, et tant qu'ils sont des bêtes stupides les Formiens ne sont pas les pires.

Je laisse quand même filer un petit sourire pour Nika. Puis je profite qu'elles me laissent là pour faire un petit tour. Le camp est déjà dressé et je n'étais pas prévue au programme, mais on m'accorde quand même une tente. En fait l'histoire de la gamine Celkhane qui a carbonisé un Annexien a déjà fait le tour de la troupe, et notre survie jusque là force le respect de certains. J'ai même droit à quelques indiscrétions sur le briefing : on fore dans le tas pour lourder l'arme absolue et on dégage avant que ça pète. Ça ne me rassure pas forcément pour demain, mais demain c'est encore très loin.

Me retrouver dans ce camp me fait un drôle d'effet. En territoire ennemi, à l'abri tout relatif de la ligne défensive. Après tout ce que j'ai traversé aujourd'hui je me fous du danger. D'une minute à l'autre l'alerte peut être donnée, les mitrailleuses automatiques peuvent se mettre à hurler, ou un officier peut arriver en annonçant que le plan a changé. La mission reprendra bien assez tôt, je ne sais pas quoi faire en attendant mais je veux profiter au maximum de cette accalmie. Et je ne me l'avoue pas encore, mais quand les deux grandes brunes reviennent je sais déjà comment.

Rozalia veut aller retrouver sa fameuse amie, et elle me souhaite bonne nuit avant d'y aller.

" Rozalia ! "

J'hésite une seconde, puis finalement je lui dis ce que j'ai sur le cœur.

" Tu as raison, je ne sais pas grand-chose des Formiens. Une bête stupide, on ne peut pas lui en vouloir de suivre ses instincts. Mais un être sensible et intelligent qui commet toutes ces horreurs : on est trop tentées de se dire que... que le tuer ne suffit pas. J'ai tué près d'une vingtaine d'hommes lors de ma première mission, des Tekhans tout ce qu'il y avait d'humains. Si on ne les voyait pas comme des monstres pervers, des menaces à éliminer, on finirait par craquer et devenir pires qu'eux. On est pas débiles, mais on est bien obligées de trouver un moyen pour ne pas sombrer... Et... "

Je la regarde dans les yeux, un peu inquiète. C'est un compliment, mais je ne sais pas si elle le prendra comme tel. Tout ce qu'elle a fait aujourd'hui, et ce qu'elle m'a raconté sur sa vie, font que je pense sincèrement ce que je vais dire.

" Tu aurais fait une excellente sous-off', une des meilleures. "

Je ne la salue pas, elle n'est pas de l'armée. Mais je lui souhaite quand même bonne nuit avant de me retrouver seule avec Nika. Et je n'ose pas la regarder en face tellement je crève de honte. Je devrais me trouver une ration plus consistante à avaler, puis filer dormir tant que je le peux. Mais j'ai beau être crevée je sais que je n'arriverais pas à dormir, pas en sachant qu'elle est dans le secteur. Je me sens conne de seulement imaginer que je pourrais la laisser filer. Ma fierté est retombée avec le reste. On a tellement peu de temps, tellement peu de chances que le calme dure. Et tellement de chances qu'ensuite tout tourne mal. Qu'on ait survécu jusqu'ici tient du miracle.

Annexien ou pas, je désire cette femme. Je ne peut pas me le cacher, et je ne le lui cache pas non plus. Je rougis, le regard baissé vars mes mains alors que je me triture nerveusement les doigts. Des raisons de la laisser filer, j'en ai à la pelle. Elles ne font pas le poids. Je la veux, c'est plus fort que moi, ici et maintenant. Et je ne veux pas qu'elle me câline en me chantant une berceuse, ou qu'elle parle pour me rassurer. Je veux qu'elle m'embrasse, qu'elle me touche comme moi je me touche. Je veux soupirer son nom et qu'elle puisse l'entendre. Je ne peux pas m'empêcher de me dandiner un peu d'un pied sur l'autre rien qu'en y pensant. Elle avait raison : si je suis assez grande pour tuer je suis assez grande pour ça. Je ne suis plus une gamine, mais il ne manque encore quelque chose pour être une femme. Je ne veux pas attendre de rentrer à la maison pour qu'elle me le donne.

" Attend, Nika. "

C'est tellement embarrassant que pendant ma seconde d'hésitation j'espère entendre l'alerte sonner. Mais rien. Je fait un vague geste de la main sur le côté, fixant toujours le le sol.

" Ma tente est... juste là. "

Je relève les yeux vers la magnifique brune. Je sens très bien la tête que je fais et je voudrais me coller des tartes tellement c'est pathétique. Je me mordille la lèvre avec les sourcils en pointe, tremblants. J'ai la chair de poule et la gorge qui se dessèche.

" T-tu veux bien... "

J'avale ma salive.

" R-rester... avec moi... c-cette nuit ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 03 septembre 2012, 00:03:32
« Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis ».  La formule ne venait pas d’un grand stratège historique, mais d’un film terrien que Rozalia avait vu. Le Parrain 2. Elle comptait justement appliquer ce proverbe en se renseignant sur Rayka. Pour cela, elle ne pouvait pas compter sur Rinako, car, bien que la Celkhane ne manque pas de volonté, elle était encore trop jeune pour remettre en cause son combat, et pour admettre que le monde n’était pas aussi manichéen que les ordres de mission le disaient. Rozalia, honnêtement, n’aimait que moyennement Caelestis. Leur sexisme virulent lui posait problème. Quant à leur relation avec l’esclavage... Et bien, Redemption était loin d’être une fervente admiratrice des pratiques esclavagistes, mais Terra n’était pas la Terre. Rozalia croyait en l’autodétermination des peuples, et, dans la mesure où Nexus, Ashnard, et même Tekhos, étaient des États esclavagistes, Caelestis apparaissait comme l’État-criminel dans ce contexte. Bien sûr, elle conservait ses opinions pour elle-même, et, de toute manière, ça ne l’empêchait pas d’apprécier Jill, ou Rinako. Mais, des deux, il n’y aurait que Jill qui pourrait vraiment lui dire ce qui s’était passé avec Rayka. Rozalia s’attendait à un truc moche, car elle avait vaguement conscience que la version officielle de l’histoire était fausse. S’il y avait bien une personne dans ce camp qui pourrait lui en dire plus, ce serait bien Jill.

De son côté, Nika se dirigeait vers le dôme, quand la voix de Rinako retentit.

« Attends, Nika. »

Un léger sourire, fugace, traversa les lèvres de Killer, avant que la belle femme ne se retourne. Elle vit la gêne transparaître du corps de la Celkhane, son regard fuyant, ses pieds qui avaient envie de danser. Elle parla d’une voix hachée, timide, faible. Visiblement, affronter Nika était encore plus difficile que de défier un Annexien. Rinako était désarmée. Toute son expérience, tous ses entraînements, sa magie, ses armes, ne pouvaient l’aider contre ce qu’elle ressentait, et ce qu’elle avait envie de faire. Et Nika, en toute honnêteté, se sentait soulagée.

« T-tu veux bien..., commença-t-elle, hésitante, r-rester... avec moi... c-cette nuit ? »

Inutile d’en dire plus. Non seulement Nika avait envie de cette femme, mais, avec le virus formien en elle, elle était encore plus envieuse. Se retournant, Nika se rapprocha d’elle. Rinako était un peu plus petite qu’elle, la tête de la Celkhane arrivant à hauteur de sa poitrine. Nika posa chacune de ses mains sur les joues de la femme, et promena ensuite ses pouces sur ses lèvres, jouant avec, avant de poser une main derrière sa tête, glissant ses doigts dans sa longue chevelure. Elle colla ainsi la tête de Rinako entre ses seins.

« Évidemment que je le veux, ma belle... »

Elle relâcha un peu Rinako, afin de la laisser respirer, et se rendit dans la tente de cette dernière, hors du dôme. Elle tenait Rinako par la main, sans se soucier du regard des autres soldates. Nika, après tout, ne faisait pas partie de l’armée. Sa seule présence ici pouvait lui valoir une peine d’emprisonnement, mais elle savait qu’elle ne risquait rien. Demain, toutes les femmes présentes ici allaient affronter les Formiens au cœur de la Fourmilière, dans une mission-suicide. Un peu de réconfort, ce n’était vraiment pas de trop par rapport à ce qui les attendait.

Dans la tente, Nika attendit que Rinako entre, et, sans attendre plus longtemps, l’envoya s’allonger sur la couchette. Elle referma la tente, et s’allongea à côté de Rinako, allumant une petite lampe pour les éclairer. Le sac de couchage était très inconfortable, la tente étroite. Un claustrophobe aurait pété les plombs dans un lieu aussi exiguë, et il est probable qu’elles auraient très chaud. Allongée à côté de Rinako, Nika lui caressait une hanche, frottant avec ses jambes celles de la Celkhane. C’était doux et sensuel ; Nika ne voulait pas la forcer. Leurs lèvres se frôlaient, et, avec un sourire, Nika fit le premier pas.

Une simple mise-en-bouche. Un délicieux baiser, qui prit son temps, tandis que les mains de Nika, tels des serpents, s’enroulaient autour des épaules, et glissaient le long du dos de la magicienne, frottant sa belle peau. C’était vraiment une très belle femme, et la douceur de son corps était comme Nika avait pu l’imaginer... Ses lèvres étaient délicieuses, tendres, semblables à des espèces de succulents fruits qu’on voudrait dévorer. Un soupir traversa les lèvres de Nika, qui rompit son baiser pour mieux le reprendre, ne laissant que peu de répit à Rinako. Les préliminaires... Si importantes, si délicieuses. Il ne fallait pas s’y méprendre ; tout, ou presque, se déroulait pendant cet instant. C’est à ce moment que le désir, latent, émergeait progressivement, enflait et grossissait Une période donc très importante, a fortiori quand c’était la première fois. Nika, tout en embrassant cette belle femme, avait glissé sa main sur le bas de son dos, et s’en servait comme appui pour faire glisser le corps de la magicienne par-dessus le sien. Leurs hanches se touchaient, leurs soupirs se répondaient, et Nika se retrouva dessous.

« Je... Je sais que je suis du genre forte tête, Rinako, mais... Je suis... Je suis honorée que tu aies décidé de le faire avec moi... La première fois est très importante, tu sais. Fondamentale, même. »

Nika lui fit un léger sourire, et l’embrassa sur le bout du nez.

« Rassure-toi, aucune de mes partenaires ne s’est jamais plainte de mes performances sexuelles... Mais, avant tout, il y a quelque chose que je meurs d’envie de faire depuis... Depuis que je l’ai vu, je crois... »

Le désir sexuel avait cet avantage (ou inconvénient) qu’il déformait et amplifiait tout. Il arrondissait les courbes, améliorait les angles, embellissait le regard. Une chose merveilleuse... Et il donnait à Nika l’impression forte d’avoir toujours, dans le fond, désiré Rinako. Était-ce vrai ou faux, elle l’ignorait, et, à vrai dire, elle s’en fichait. Sa main glissa, et fila sous sa culotte, afin de presser l’une de ses fesses. Un soupir traversa à nouveau les lèvres de la femme, qui en ferma les yeux.

« Haaaa... J’en aurais presque rêvé... Ton cul est formidable, ma chère ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 06 septembre 2012, 01:25:01
Cette femme me fait fondre. Je devrais enrager de me sentir si petit et démunie entre ses mains. J'ai une envie folle de tendre juste un peu la langue pour effleurer son pouce entre mes lèvres entrouvertes. Je n'ose pas. Mon cœur bat la chamade, j'ai envie de lui sauter dessus sans vraiment savoir ce que je ferais. Mais la honte me cloue sur place. Je repense à tout ces briefing, ce qu'on nous a dit sur les esclaves sexuelles. Tellement menacée, battues ou droguées, tellement bien dressée qu'elle en devenaient consentantes. Au point de demander ou supplier le sévices les plus rabaissant. Bordel ! C'est exactement ce que je ressens. Je passe les mains dans son dos pour mieux m'étouffer dans son décolleter. Je pourrais mourir là tant que ça n'a pas l'air trop obscène, mais je préfère vivre pour la suite.

Évidemment qu'elle veut. Je devrais lâcher sa main, ça ne fait vraiment pas sérieux devant les autres soldats. D'un autre côté elle n'est pas militaire, ce n'est même pas mon armée. Et plutôt me couper le bras que la lâcher. Mais tout le monde nous voit et nous regarde, j'ai l'impression qu'on me frotte la nuque avec une brosse métallique. Je suis rouge comme une tomate, je sursaute plus que je ne marche, mais je nous mène finalement à la tente. Et je rentre à peine que Nika me pousse presque sur la couchette. Une tente standard en territoire ennemi entre deux situation de mort imminente, avec une mercenaire inconnue contaminée par un Annexien. On est loin de la première fois de mes rêves mais je ne m'encombre pas de ce détail.

Mais reste allongée sur le dos, encore tétanisée, dressée sur les coudes. Je suis des yeux chacun de ses gestes, je la dévore du regard. je me maudits intérieurement. Touche-la ou barre-toi, Rinako ! Mais fait quelque chose ! Ça me tue de rester plantée là comme une incapable. Mais c'est tellement grisant aussi. Je suis allongée pourtant j'ai le vertige, comme si le sol allait soudain s'ouvrir sur un abîme sans fond. Mon cœur bat si fort quand elle s'allonge à son tour que j'ai l'impression qu'il va exploser. Elle est si près. Elle me touche, tout disparaît hormis son visage. Je sens son souffle sur mes lèvres. Je me sens tellement mal, j'ai peur de tomber dans les pommes ou de vomir, rien que d'y penser j'en ai l'estomac qui se noue.

Puis ses lèvres. Mes yeux se ferment tout seuls. Un puissant frisson me tord tout entière alors qu'elle m'attire contre elle. Mon corps se décide enfin à réagir. Je glisse mes deux jambes sous la sienne, et une main dans son dos. Je crois que c'est seulement maintenant que je percute. Je vais le faire, pour de vrai. Ce dont elles parlent toutes à la casernes, ce qu'elles font toutes. Ce que certaines veulent faire avec moi et que je rêve de faire avec si peu. Je connais à peine Nika, pourtant c'est l'une des plus belles femmes que j'ai vues de ma vie. Et je ne cherche pas à faire le tri dans les sentiments qu'elle m'inspire. Pas de temps à perdre avec ça, pas ici, pas maintenant.

Et elle n'arrête pas, elle me laisse à peine respirer. C'est tellement bon. Je sens que je me détends. Je n'ai jamais ressenti une chaleur pareille, je fonds contre elle sans pouvoir ni vouloir me défendre. Je suis tellement bien entre ses bras, entre ses jambes, et entre ses lèvres. Ça pourrait presque être un câlin. D'ailleurs c'en est un, non ? Mais ce n'est plus un câlin de gamine.

" Je... Je sais que je suis du genre forte tête, Rinako, mais... Je suis... Je suis honorée que tu aies décidé de le faire avec moi... La première fois est très importante, tu sais. Fondamentale, même.
- Je... Je sais. "

Je ne sais pas quoi dire d'autre. Je ne peux rien dire d'autre. Je voudrais mettre des mots sur ce que je ressens, mais ils se dérobent. Je la veux, je la désire comme une femme peut en désirer une autre. J'en suis sûre, je le sens. Puis je reste toute conne une seconde, et je souris. Elle me rassure sur ses performances. Ça pète un peu le romantisme mais je prends quand même. Quelque part ça m'aide à me détendre : je suis en de bonnes mains. Des mains que je laisse courir, un peu crispées. Je me cambre sur leur passage, mes doigts se tendent dans le dos de Nika. Elle... me... Pelote le cul ?

Et elle a l'air d'adorer ça, en plus. Moi je vire au rouge tomate. On ne m'a jamais touché comme ça. Et elle me complimente, en plus, à haute voix. C'est affreusement gênant. Pourtant ça me fait frémir.

" M-merci. "

J'enfouis mon visage au creux de son cou comme pour cacher ma gêne, mais je ne peux pas m'empêcher de me dandiner un peu contre elle. Pour protester ? Je ne sais pas trop. Je crois que j'aime ça, moi aussi. Non, j'en suis certaine. C'est la première fois qu'on me touche comme ça, à cet endroit et de cette façon. Sa peau est si près de mon visage, le bout de mon nez la frôle. Je n'ai qu'à tendre les lèvres. Je veux le faire. Allez ! Lève juste un peu la tête ! Tend les lèvres ! Ose, bordel !

" Haaah... "

J'ose. Dans un souffle, mes lèvres se pressent tendrement au creux de son cou. C'est... Chaud, et doux aussi. Je sens une artère qui palpite sous mes lèvres. J'aspire juste un peu avant de relâcher. Un tout petit baiser. Puis un autre, et encore un autre. J'ai l'impression qu'une barrière vient de tomber, je ne m'arrête plus. Ma main descend lentement dans son dos, puis hésite à poursuivre plus pas que son dos. Mes doigts rampent doucement. J'ai du mal à y croire moi même, mais je suis en train de caresser ses fesses. À travers mon gant et son pantalon, mais je suis bien en train de la toucher. D'ailleurs il faut que je me débarrasse de mes gants, et de mes collants aussi, de ma culotte et de mon plastron.

Je tressaille soudain, toute tremblante. Ma main décolle des fesses pourtant si agréables de Nika. Je me dandine sous de très désagréables frissons. Je m'écarte un peu en levant les yeux vers elle.

" Excuse-moi. "

J'ai l'impression de commettre un crime pour en éviter un autre, mais il le faut bien. Mes mains filent vers mes cheveux pour décrocher ma broche. Je t'aime toujours, maman, mais je veux pas que tu vois comme ça. Je me retourne pour glisser ma broche sous le sac de couchage, à l'abri.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 07 septembre 2012, 21:21:12
Rinako la terrible, Rinako la redoutable Celkhane, la puissante magicienne qui avait attaqué toute seule un camp de mercenaires surentraînés, qui défiait des hordes de Formiens, s’était effacée. Il ne restait plus qu’une délicieuse jeune fille qui était terriblement angoissée, et, pour des raisons incompréhensibles pour Nika, gênée de ce qu’elle faisait. La soldate avait laissé la place à une adolescente qui était devenue femme trop vite, à une femme à qui on avait appris de tuer, et non de vivre, à qui on avait appris d’arracher la vie, et de l’honorer. L’Annexien en Nika souriait devant cette ironie, devant ces femmes qui, tout en dénonçant la barbarie supposée des Formiens, étaient formées à tuer. Nika, elle, trouvait cela assez triste, mais elle n’était pas une militaire. Et, l’un dans l’autre, les deux facettes de la personnalité éclatée de Killer se retrouvaient en un point précis : une chose physique, tangible, matérielle ; Rinako avait un très beau fessier.

Avec un plaisir pervers, Nika malaxait ses fesses sans hésitation, sentant la Celkhane trembler contre son corps, près de son cou.

*Rassure-là, réconforte-là, elle n’est qu’une adolescente qui se masque derrière sa magie dévastatrice. Aide-là à comprendre qu’il n’y a là rien d’inquiétant, rien de dangereux, et que ce qu’elle vit ici est tout simplement formidable.
Profite-en ! Savoure ce corps délicieux, ce corps tremblant ! C’est en toi qu’elle a confiance, c’est sur toi que les espoirs de cette meurtrière reposent ! Rappelle-toi sa colère, sa rage, sa fureur, sa puissance. N’est-ce pas merveilleux, cette sensation ? Ce sentiment de contrôle ? Laisse-toi absorber, et profite-en !
*

Deux impulsions contradictoires, chacune stimulées par les gènes de l’Annexien qui se promenaient dans son corps. Mais Nika n’était pas une mauvaise personne, et, tout en ayant une main bien posée sur le postérieur de Rinako, elle leva l’autre. Dans le schéma-type du couple de lesbiennes, Nika aurait probablement été la femme dominante, celle qui dirigeait le ménage, et protégeait la partenaire. Ce revirement de personnalité chez Rinako, s’il pouvait se comprendre, n’en était pas moins perturbant... Il surprit un peu Nika. Tout en elle transpirait la nervosité. Que ce soit ses joues chaudes, son corps qui tremblait, ses muscles tendus, ses soupirs, ses frémissements, les hésitations dans sa voix, la manière dont ses doigts gantés avançaient...

...Et le pouvoir, Nika, effectivement, le ressentait. Il n’y avait là rien de plus gratifiant que de faire l’amour avec une vierge, de l’éduquer, de la former, de la marquer à vie. Elle eut un éclair de lucidité dans le plaisir qu’elle ressentit. Yeux clos tandis que Rinako se promenait sur son postérieur, elle comprit tout le plaisir pervers qu’un détraqué sexuel, un violeur, devait ressentir en prenant une vierge, en la violant, tout le plaisir, cette sensation de puissance et de supériorité. Nika aussi le ressentait.  Elle était sqa première fois ! Elle pouvait lui offrir une prestation que Rinako n’oublierait jamais, une performance qui la poursuivrait à chaque fois qu’elle se coucherait la nuit, et que des rêves chauds viendraient la poursuivre, à chaque fois que, profitant d’une permission, elle s’offrait des caresses solitaires dans sa chambre, en vérifiant scrupuleusement que la porte était fermée à double tour.

*Il est curieux, tu ne crois pas, que les humains se sentent aussi gênés pour une chose aussi naturelle et délicieuse ? Comme si, quelque part, dans les profondeurs de votre inconscient, vous vous refusiez à éprouver du plaisir, vous vous refusiez à accepter cette part d’animalité qui habite en chacun de vous... N’est-ce pas là la plus belle preuve que vous vous refusez d’être heureux ?*

Les pensées et les désirs de l’Annexien se mêlaient avec les siens, les embellissant, les modifiant, les pervertissant. Une mémoire fantôme, des souvenirs qui n’étaient pas les siens... Elle frémit et se reprit quand Rinako remua sous son corps, veillant à s’écarter d’elle.

« Excuse-moi » se justifia-t-elle.

Sortant brièvement de ses pensées, Nika la regarda se redresser, et ôter sa broche. Elle fronça les sourcils. Cette broche avait-elle une signification particulière ? S’étant retournée, la Celkhane avait sorti sa broche, et veillait à la mettre sous le sac de couchage, à l’abri, bien dissimulée. Encore une fois, la voix goguenarde et sceptique dans sa tête parla.

*Elle se croit forte, mais, comme tous les Terriens, ce n’est qu’un mensonge. Le sens-tu ? Le comprends-tu enfin ? Pourquoi nous vous traitons comme des animaux ? Pourquoi nous ne vous apprécions pas ? Vous vous prenez pour des seigneurs, mais vous n’êtes que des serfs. Votre existence toute entière est un masque, un écran de fumée. Regarde-là, regarde-là donc ! Oui, admire-là ! Elle tue pour se réfugier. Sa broche lui rappelle sans doute un être cher. Si tu savais réfléchir, tu pourrais la sentir penser, sentir son esprit, pareil à un volcan en éruption. Elle a honte. Honte de ce qu’elle fait. Vous, les humains, êtes tellement amusants ! Éprouvera-t-elle la même honte quand elle tuera des Formiens ? Quand elle massacrera les siens ?*

Fermant les yeux, Nika s’était relevée, et se glissa dans le dos de Rinako, glissant ses mains à hauteur de son ventre, les rejoignant près de son nombril. Sa tête se plaqua contre sa nuque, son nez glissant sur ses cheveux, avant qu’elle ne parle d’une voix calme et tendre :

« Tu as le droit d’être nerveuse, Rinako... »

Elle l’avait d’autant plus que ça excitait encore plus Nika, mais elle ne comptait pas le dire.

« Mais tu n’as pas le droit d’avoir honte, ma belle. Crois-moi, il n’existe rien de plus beau au monde que ce que nous allons faire. »

Nika l’embrassa sur l’épaule, et poursuivit, tout en caressant ses cotes.

*Détruire vous est plus facile que construire, tuer est plus facile que d’enfanter. Vos liens sont lents à se construire, mais sont si faciles à se couper... Vous vous rechignez à montrer les belles choses de la vie, mais vous n’hésitez pas à montrer la mort en direct, à en faire un grand show multimédia. Ne le comprends-tu donc pas ? Vous n’êtes pas des héros. Vous êtes les émissaires du chaos, des agents de destruction parfaits et accomplis.*

Elle l’embrassa à nouveau, glissant sur sa joue, et retourna lentement Rinako. Un sourire attendrissant sur les lèvres, Nika s’absorbait dans sa tâche, afin de faire taire la voix, la voix qui continuait à la narguer, à la provoquer. Elle caressa sa joue, se mordillant les lèvres, puis glissa l’une de ses mains dans celle de Rinako, la soulevant, afin de la maintenir, ses doigts se glissant entre les siens.

« Si ta mère nous regarde, je pense qu’elle serait beaucoup plus heureuse de savoir que sa fille prend du bon temps, plutôt que de la savoir entre la vie et la mort contre des légions de Formiens. N’aie pas peur, Rinako... Et ne te juge pas, ne pense à rien... N’envisage pas le lendemain, ce que les autres diront, ne pense qu’à toi et à moi, car il n’y a que nous deux qui importe... »

Elle s’approcha un peu plus, et l’embrassa à nouveau, puis retourna la prendre dans ses bras. Nika retourna ensuite s’allonger lentement, avec Rinako dans les bras. Elle lui caressait avec douceur le dos, tout en continuant à l’embrasser, entrecoupant ses brefs baisers de soupirs. La Celkhane dans les bras, Nika la relâcha, et la laissa s’allonger à côté d’elle. Son regard plongé dans le sien, Killer parla sur un ton un peu plus bas :

« A toi d’agir, maintenant, Rinako. Mon corps est tien. Caresse-le. Embrasse-le. Chéris-le, et laisse-toi porter par le courant. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 13 septembre 2012, 17:26:35
Encore heureuse, tient ! J'ai jamais été aussi verveuse de ma vie, alors en avoir le droit est bien la moindre des choses. Ses mains sur mon ventre, on souffle chaud sur ma nuque et dans mes cheveux. je tremble comme une feuille, je vais m'effondrer. Elle est tellement plus belle et mieux faite que moi, elle a tellement plus d'expérience aussi. Moi je suis qu'une pucelle plate comme une planche à repasser. J'y connais rien et j'ai même pas ce qu'il faudrait pour compenser. L'horreur, elle va me retourner comme une chaussette en deux minutes et elle restera sur sa faim. Elle va peut-être même rien me faire du tout tellement je suis paniquée. Ça doit pas donner envie, si ?

" Mais tu n’as pas le droit d’avoir honte, ma belle. Crois-moi, il n’existe rien de plus beau au monde que ce que nous allons faire. "

Ma belle, ça m'aide pas vraiment, bizarrement. Je n'ai pas honte de le faire. Enfin, je dois reconnaître qu'un peu quand même. Je suis sensée rester opérationnelle au cas où. Même si ce n'est pas mon armée je suis quand même en train de m'affaler sur le règlement tant que sur les règles de survie. J'ai surtout honte par avance de ne pas lui rendre tout ce qu'elle me donnera, et profiter de son état de faiblesse. Elle n'aurait peut-être pas accepté si elle avait été en pleine forme. J'ai peur qu'elle s'en veuille. Pourquoi je pense à autant de choses déprimantes ?! C'est quoi ce cauchemar ?! Comme si j'avais pas assez de raisons de m'en faire, il faut que je m'en rajoute à la pelle !

Intérieurement je pète un boulon. Mais de l'extérieur je ne fais que trembler comme une feuille, le souffle court, sans savoir quoi dire ou faire de mes dix doigts. Et je frissonne en me dandinant, un peu chatouilleuse. Puis je me dandine à nouveau pour revenir face à elle. Je me laisse manipuler et chouchouter comme un doudou. Je ne sais pas si c'est de la faire faire ou si c'est naturel, mais ma lèvre inférieure vient se coincer entre mes dents. Voir nos doigts entremêlés me fait quelque chose, quelque chose de plus. je frissonne. Elle, moi, pas de lendemain. C'était l'idée de base, non ? C'est justement parce qu'on risquait de ne voir le lendemain que j'ai voulu sauter le pas. Pour ce qui est de me juger je crois que tout le monde fait pareil : on verra demain.

Je la suis allongée, retrouvant déjà assez de confiance pour poser la main sur sa hanche. J'ai encore la sensation de ses lèvres sur les miennes, et ça me donne de plus en plus chaud. Je tend les lèvres chaque fois que les siennes reviennent, et me laisse fondre entre ses bras, sous ses caresses. J'essaie d'oublier tout ce qui n'est pas devant mes yeux, ou sous mes doigts. Tout ce qui n'est pas elle. Mais le désir a encore du mal à s'imposer au milieu de tout le reste. puis quand elle s'écarte, et surtout quand elle parle : je me fige, la bouche entrouverte.

Je n'arrive pas à répondre, d'ailleurs je n'ai pas à me plaindre. Mais qu'est-ce que je dois faire ? je baisse les yeux sur ce corps magnifique, qui m'est complètement offert et je ne sais pas où ni comment le toucher, ni avec quelle partie de mon corps. Avec toute et partout, ça j'en ai envie. je sais pas par où commencer. Ma main remonte sur sa hanche mes doigts frôlent son haut. TILT ! Je suis vraiment nunuche... Je ramène mes bras entre nos corps allongés, peut-être un peu trop nerveuse. Je vais presser les petites palettes en haut de mes gants qui se relâche. je m'en débarrasse vite pour les envoyer au diable. Mes yeux reviennent dévorer la belle brune, son visage, sa gorge, puis retour à son visage.

" Je peux... Ouvrir ta chemise ? "

Nunuche ! Évidemment que je peux, on est là pour ça.Je baisse les yeux pour me concentrer sur les boutons que je libère doucement un à un. C'est bizarre. J'ai tellement l'habitude de porter mes gants que j'ai l'impression que tout est plus clair, et que mes doigts sont affreusement tremblants. Mais le tissu noir se relâche autour de sa poitrine. Est-ce que je... Ou ce serait aller trop vite ? Je finis déjà d'ouvrir sa chemise. Tout un pan s'est affalé sur le matelas, et je relève l'autre d'une main timide. J'ai la gorge sèche. Nika est trop belle, je me sens toute petite à côté d'elle. Je pose la main sous ses côtes, et moi-même je frissonne.

" Ta peau est très douce. "

Je relève les yeux vers ceux de Nika.

" Je... n'ai pas... honte... Enfin, pas pour ça... Je devrais pas... Mais c'est surtout... "

Je baisse les yeux un instant en me mordant la lèvre, cherchant les mots que je vais bien pouvoir mettre sur mes pensées. Je dois être rouge comme une tomate.

" Ma mère te ressemblait... beaucoup... Et elle... elle a jamais eu le temps de... de me parler de ces choses-là... "

Je ferme les yeux. Je n'ai pas tout dit, évidemment que non. Mais est-ce que je peux vraiment ? Est-ce que je dois oublier demain au point d'avouer ça ? C'est tordu. Je crois que m'envoyer un Formien ne rendrait pas aussi honteuse. Alors est-ce que je peux le dire à Nika ? Est-ce qu'elle ne va pas tout arrêter ou se moquer de moi ? Je serre les dents un bon coup.

" Ce qui fait honte c'est que... j'ai peur de... de penser qu'en fait... c'est avec elle que je suis... en ce moment. "

J'avais huit ans quand elle morte. Ma mère était la plus gentille, la plus forte et la plus belle femme au monde. Elle était très belle. Je ne sais pas ce qui serait arrivé si elle avait vécu, mais je n'avais plus que des souvenirs à aimer en grandissant. Et j'ai fini par trop les aimer, il faut croire. Ce n'est pas pour rien que je fantasme sur si peu de femmes. Elles ont toute quelque chose qui lui ressemble. Toutes des guerrières, des femmes de tête, de belles grandes brunes pour la plupart. Et quand je rêve de celles-ci en me touchant, finis par m'apercevoir que le visage qui me sourit n'est plus le leur. Ça devrait me faire peur, mais ça me plaît encore plus.

Je roule sur le dos, levant les mains devant mon visage.

" J'suis une tordue... "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 15 septembre 2012, 01:31:45
Lentement, très lentement, mais sûrement, Rinako se décrispait un peu. Cette belle Celkhane était pour Nika un réel supplice, car la Tekhane avait justement du mal à prendre son mal en patience. Rinako était nerveuse, paniquée, sur le point de craquer, et Nika veilla à ne rien dire. A ce niveau-là, elle prendrait tout mal. Si elle lui disait de se calmer, Rinako paniquerait encore plus, et, si elle essayait de faire une touche d’humour, c’en serait de même. Au moins, cette fille ne simulait pas. C’était une vierge jusqu’au bout des ongles ! Touchant... Oui,c’était touchant. Nika ne dit donc rien, pas plus quand Rinako commença à ôter la chemise de sa partenaire, ou quand elle retira ses gants... Quand bien même ce fut dommage, car Nika avait un fantasme sur les longs gants féminins. Elle regarda les délicats doigts de Rinako, de véritables doigts semblant appartenir à une fée. Difficile d’imaginer que de si belles mains avaient un tel potentiel destructeur, que de si délicats doigts avaient le pouvoir de tuer... Rinako ne ressemblait plus à la magicienne, mais bien à une jeune femme effrayée.

Elle retira lentement la chemise de Nika qui la laissa faire, un léger sourire sur les lèvres. Killer Boom était inhabituellement calme, ses yeux détaillant le corps de la Celkhane. Elle se doutait qu’il y avait quelque chose. Rinako était terriblement nerveuse, ses joues rouges la faisant ressembler à une grosse sucrerie que Nika avait envie de dévorer sur place. Oui, c’était très difficile, et ça risquait de l’être encore plus, car Rinako se remit à bloquer...

*J’oubliais à quel point la première fois pouvait être difficile... soupirait intérieurement Nika. Ronger son frein n’est vraiment pas facile...*

Rinako complimenta la douceur de sa peau, et Nika eut un léger sourire :

« Ta peau est très douce.
 -  Autant que la tienne... »

Nika tenta de s’avancer, de caresser à nouveau le corps de la Celkhane, mais elle s’arrêta. Elle sentait que cette dernière n’y était pas, qu’il y avait quelque chose qui la bloquait. Elle partit, se justifiant, et Nika dut à nouveau réfréner ses pulsions. Cette diablesse allait la pousser à bout, et Nika se sermonna d’avoir flashé sur elle. Elle aurait du aller séduire Ashley Williams, elle était sûre que ça aurait été plus facile avec un haut gradé. En temps normal, elle n’était rien contre l’idée de former de petites vierges sur les voies de la débauche et de la luxure, mais le fait est que ce n’était justement pas un temps normal. Nika était passablement en manque, sexuellement frustrée, les gènes de l’Annexien agissant en elle pour amplifier son envie de baiser.

« Ma mère te ressemblait... beaucoup... Et elle... elle a jamais eu le temps de... de me parler de ces choses-là... »

Ce qui leur faisait un point en commun ; Maman Nika n’avait jamais parlé à Nika de ces histoires-là. A vrai dire, Maman Nika n’avait jamais parlé à sa fille de beaucoup de choses. Elle avait fait sa propre éducation. Nika devait se retenir, elle avait presque envie de donner des gifles à Rinako pour revenir au moment présent. Qu’était donc cette soldate ? Elle avait supposé tantôt qu’elle était inapte au combat, mais elle réalisait maintenant à quel point elle avait tapé dans le mille ! Rinako était définitivement trop jeune dans sa tête pour participer à des opérations militaires de cette envergure. Elle l’avait prouvé au camp des mercenaires, quand elle était entrée dans une rage folle, et, même ici, elle continuait à le prouver.

Nika ferma lentement les yeux, sentant l’exaspération la gagner. Malheureusement pour Rinako, la Tekhane n’avait pas la patience de Rozalia, ou le calme d’Elaine. Elle était bien plus impulsive, surtout dans cet état. Elle sentait que Rinako était sur le point de se laisser aller, mais qu’il restait encore quelques barrières. Or, Nika ne se voyait pas prendre le thé en lui faisant une séance de psychanalyse sur le complexe d’Œdipe, soit l’attirance qu’un enfant vouait pour sa mère... L’attirance sexuelle.

« Ce qui fait honte c'est que... j'ai peur de... de penser qu'en fait... c'est avec elle que je suis... en ce moment. »

La langue de Nika claqua contre son palais tel un léger serpent, et elle se rapprocha, tandis que Rinako fuyait, se couchant sur le dos en observant le plafond de la tente. Nika se rapprocha d’elle, et posa sa main sur la main gauche de Rinako, Nika étant à sa gauche. Elle souleva la main de la jeune femme, et la baisa lentement.

« Rinako... Je ne sais pas comment ça se passe sur ton Archipel flottante, mais, ici, chez les habitantes du plancher des vaches, quand on compare celle avec qui on veut faire l’amour à sa mère, ce n’est pas forcément très apprécié. »

Nika l’embrassa à nouveau, puis ajouta rapidement, de manière à ce que Rinako n’ait pas le temps d’objecter :

« Je veux bien croire que ta mère ait été une femme exemplaire et formidable, mais il est temps pour toi de grandir. Malheureusement, je ne peux pas me mettre à ta place, car ma mère n’était, ni exemplaire, ni formidable. Si tu veux tout savoir, c’était une putain de junkie. »

Nika rapprocha son visage de celui de Rinako, retournant à l’assaut, se mettant au-dessus d’elle. Elle glissa l’une de ses mains pour caresser la joue de la Celkhane, et l’embrassa doucement sur les lèvres.

« Le seul contact que j’ai eu avec cette ratée était d’aller voir les dealers du coin pour lui offrir sa dose. Tu vas donc me faire le plaisir de laisser nos mères là où elles sont, mon cœur, et de ne penser qu’à nous. »

Ce n’était pas très psychologue, pas très fin, mais Nika n’avait jamais été une grande psy’. Elle laissait ce rôle à Rozalia, mais, en ce moment, Redemption n’avait nullement les moyens d’écouter les problèmes de Rinako vis-à-vis de sa mère. Elle était dans une histoire bien plus sinistre et bien plus sordide, écoutant Ghost lui confier les dossiers secrets de Caelestis, ceux que l’armée enfermait à double tour dans des archives, et ne ressortait jamais. Nika embrassa une nouvelle fois les lèvres de Rinako.

« Ta mère te manque... Mais je ne suis pas elle... Et c’est ta première fois... »

Nika l’embrassa à nouveau, et ce fut à son tour de s’écarter. Elle alla chercher sa chemise, et commença à la remettre.

« Tu n’es pas dedans, ça ne sert à rien. J’ai eu tort, c’était stupide. »

Nika tournait le dos à Rinako. Elle avait eu tort. Ce n’était pas d’une amante dont la Celkhane avait besoin, mais d’une mère de substitution. Et Nika, indéniablement, ne pouvait pas assumer ce rôle. Surtout pas en ce moment. A ce niveau-là, insister pouvait déclencher deux réactions : soit Rinako se rendrait, soit elle la repousserait. Et, si c’était tentant d’insister, Nika ne le désirait pas. Car c’était la première fois de Rinako, la première fois qu’elle allait offrir son corps à quelqu’un, et Nika ne voulait pas qu’elle en ait des regrets, qu’elle se sente forcée. Ce devait être volontaire. Et puis, la comparer à sa mère... Très mauvais choix tactique. Nika n’avait jamais aimé sa mère, alors ça réfrénait un peu ses ardeurs.

Secouant la tête, elle se retourna vers Rinako, et planta son regard dans le sien.

« La première fois qu’on couche avec quelqu’un, Rinako, est sacrée. Déterminante. J’ai gâché la mienne, alors je sais de quoi je parle. Il faut être sûr de vouloir le faire, alors... Regarde-moi dans les yeux, Rinako, et dis-moi que tu veux me faire l’amour. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 18 septembre 2012, 15:14:30
De toutes façons je m'y attendais. Nika a beau continuer, je sens que tout se dissipe autour de moi. La chaleur et la saveur disparaissent, il n'y a plus que... je ne sais même pas quoi, une tente où se joue une pitoyable parodie. Si la première fois est si importante, je ne pouvais pas y aller la peur au ventre. Il fallait bien que je le dise pour essayer de m'en libérer, pour qu'elle me le fasse oublier. Mais non. À quoi je m'attendais, de toutes façons ? Tout est déjà fini et je commence déjà à vibrer rancune parce qu'elle continue sans vraiment essayer de m'y faire reprendre goût.

Encore une qui n'entend que ce qu'elle veut entendre quand c'est le reste qui compte. Je viens seulement de lui avouer ma plus grande honte, après tout, et la peur que j'avais d'y céder. Et tout ce que j'entends dans sa réponse, c'est : "Ta mère était une sainte ? Contente pour toi, t'as eu de la chance. Maintenant soit belle et tait-toi. "

Je me redresse assise sur le lit alors qu'elle ce tourne pour remettre sa chemise. J'en profite pour ramasser ma broche et la remettre en place.  C'est ma première fois ? Non, ça aurait pu être ma première fois. Et quelque part je ne suis pas déçue d'en rester là, je suis même contente. J'ai évité le pire. Trop fatiguée, trop démoralisée, trop apeurée par tout ce qui se passe autour de moi. Je me suis laissée aller, c'était une erreur. Et si la première fois est si précieuse, je trouverais bien de meilleures mains à qui la confier. Je ne suis pas dedans, c'est le moins qu'on puisse dire. Je l'ai invitée, presque suppliée, je l'ai ramenée ici devant tout le monde, je l'ai laissée faire de moi ce qu'elle voulait, je l'ai comparée à la femme la plus importante de ma vie, et je lui avoué sans me cacher le fantasme pervers qu'elle devait chasser de ma tête.

Qu'est-ce que j'aurais dû faire, bordel ? Me jeter sur elle comme une affamée ? Je suis vierge, moi. Elle n'arrête pas de me traiter de gamine, ou comme un bout de viande depuis que la vermine l'a griffée. Et tout à coup c'est elle qui me la joue vexée ? Qu'elle remballe son tableau de chasse et sa triste histoire avec sa poitrine. Si elle ne pige pas la réponse à mon regard c'est qu'elle est conne. Hors de question que je la supplie encore. Je ramasse mes gants, la ceinture de munitions et la mitraillette que je me cale sous l'épaule, et je vais ouvrir la tente.

" Désolée, j'ai eu un moment de faiblesse. "

Et je sors. Qu'elle aille se faire foutre par qui elle veut. Ici elle en trouvera qui "seront dedans", elle en aura autant qu'elle veut. J'ai eu tort, sur tout le ligne. En traversant le camp à la recherche d'un coin où me tasser, je me maudis silencieusement d'avoir été si conne. Il fallait bien que finisse par retenir la leçon, cette fois elle est bien entrée. Je suis une Celkhane, depuis ma naissance et jusqu'au bout des ongles. Je ne suis pas une Tekhane qui se tourne les pouces et nous laisse faire le sale boulot pour calmer le jeu avec ses ennemis. Je ne suis pas une Nexusienne qui se laisse gentiment pourrir par ses voisins trop dangereux et effrayants. Je ne suis pas une Ashnardienne qui enlève et torture à tour de bras, ni une Terranide qui ne peut que subir ou crever. Je ne suis d'aucune de ces nations qui s'acharnent à maintenir les choses en place en prétendant les condamner.

Je suis une Celkhane, et ce que j'aurais dû savoir depuis longtemps c'est qu'on est seules contre tous. Lors de ma première mission, on a tué près d'une centaine d'hommes. Pour ce genre de choses on nous traite d'extrémistes androphobes. Mais des femmes en auraient pris autant si elles avaient aussi été des kidnappeuses, des tortionnaires, trafiquantes d'armes, d'esclaves et d'organes, violeuses, meurtrières et pédophiles. Et ces mecs étaient des Tekhans. Ce n'est pas une branleuse de flic qui croit tout savoir qui leur est tombée dessus : c'est nous. Et on a sorti de là quasiment une esclave par cadavre de geôlier. J'avais oublié que pour nous, la seule reconnaissance qui devait vraiment compter, c'est celle de ces femmes et de nos sœurs d'armes. Et jusqu'ici je suis comblée de ce côté-là.

Je passe par la tente des fournitures pour y prendre une couverture, et je repars. Je suis une étrangère ici. Je n'ai personne à tuer, à délivrer ou à qui parler. Je n'ai pas ma place, et je n'ai plus envie de m'en faire une. J'ai une mission : tuer Mastermind et tout ce qui se dressera entre lui et moi. Finit les bons sentiments. Rayka ne reverra jamais Caelestis, elle ne verra plus rien d'autre que ces tunnels et mon visage si je la chope de face. Nika, Rozalia, Williams et ses troupes : on est pas amantes, on est pas amies, on est pas copines. On est des alliées de circonstances, ça s'arrête là. Je fais le boulot et adieu tout le monde, on se reverra à la prochaine tuile.

Direction les abords du périmètre défensif. Je me trouve une pile de cantines pour y tasser ma couverture encore plier et m'asseoir. La mitraillette en travers des cuisses, je ferme les yeux. Je dormirais mieux ici que dans une tente, je serais mieux seule que mal accompagnée. De toutes façons elles ne me laisseraient pas dormir sans essayer de me bourrer le crâne.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 19 septembre 2012, 23:59:57
Retenir sa respiration, et faire attention aux tremblements de la main... Viser n’était pas la seule préoccupation. Certes, il fallait que la flèche aille là où l’arc le souhaitait, mais il fallait aussi tenir compte de ces imperceptibles tremblements de la main. Avec le temps, Rozalia faisait presque cela par automatisme. Elle retint donc sa respiration, ne laissa qu’un œil ouvert, banda son arc, tirant sur la corde, puis la relâcha d’un coup sec. La flèche fila, émettant des arcs électriques autour de la pointe, et, quand elle se planta dans le robot usager, il y eut des crépitements, et la grenade chargée à l’extrémité de la pointe explosa ensuite, faisant partir la tête du robot.

Comme à son habitude, Rozalia s’était levée tôt ce matin, et observa la scène avec un léger sourire satisfait. Elle était pleinement remise, et avait récupéré un arc, ainsi qu’un carquois, et des munitions, dont des flèches spéciales. Elle s’avança, retourna vers le campement. C’était le jour, mais, à cette profondeur souterraine, aucun rayon de soleil ne venait explorer le camp, et seule l’activité ambiante permettait de savoir que le jour venait de se lever. Rozalia se rapprocha donc, étouffant un bâillement.

« Breefing dans quinze minutes ! » entendit-elle en s’avançant.

C’était la dernière ligne droite. D’ici quelques heures, l’expédition s’enfoncerait dans la Fourmilière. En surface, des combats supplémentaires avaient éclaté dans la nuit le long des tranchées. Une simple illusion. La véritable bataille aurait lieu en profondeur, et Rozalia était heureuse que Nika n’ait rien fait de stupide. Sa subite affection envers les Formiens aurait tout à fait pu conduire cette dernière à tenter de désamorcer la bombe à neutrons que les Tekhanes avaient confectionné. Rozalia, à dire vrai, trouvait que cette méthode était excessive. Ennemis ou non, il s’agissait d’exécuter un véritable génocide, mais la liberté d’action de Redemption était réduite... Et elle l’était d’autant plus qu’elle se devait désormais de trouver Nika, pour lui annoncer les instructions d’Overlord. Rozalia avait en effet réussi à contacter cette dernière dans la soirée, suite à sa longue conversation avec Ghost au sujet de Rayka. Une conversation perturbante, et, après y avoir mûrement réfléchi, Rozalia avait décidé de ne pas en parler à Rinako quand elle la reverrait. Il était inutile de lui embrouiller la tête. Son patriotisme était un élément cher pour la Celkhane, sans doute parce qu’il lui rappelait sa défunte mère.

*Mais où est donc Nika ?!*

Rozalia se perdait dans ce vaste camp, et se reprocha de ne pas avoir suffisamment veillé sur Killer Boom. Avec le gène de l’Annexien dans sa tête, cette dernière ne pouvait pas réfléchir intelligemment. La laisser seule était peut-être une erreur de la part de Rozalia... Grommelant, elle décida de rejoindre le discours, qui était en fait une retransmission vidéo émanant de la part du lieutenant-colonel Caldwell. Elle avait un visage sévère une casquette, et des yeux bleus perçants. Rozalia l’imaginait volontiers séductrice. Ses quelques rides lui donnaient un air de femme mûre lui allant à merveille.

« Soldates, soldats, nous sommes à un moment crucial de notre histoire ! Vous tous portez en vous les germes des héros qui sauveront notre fière nation du chaos formien ! Vous vous êtes engagés dans une mission périlleuse, dangereuse, dont les chances de survie sont faibles. Vous disposez du meilleur équipement de pointe dont nous disposons, ainsi que de machines de combat qui ont été spécialement conçues par nos scientifiques pour lutter contre les Formiens dans les tavernes. Mais votre adversaire ne se résumera pas qu’à d’innombrables Formiens. Vous devrez aussi lutter contre le temps. »

Caldwell parlait d’une voix forte, et Rozalia l’écoutait en croisant les bras. Elle remarqua que tous les hauts-gradés étaient sur une estrade, à l’exception du capitaine Williams. Ashley avait été promue hier, et son absence surprit Rozalia. Comme il était dans son naturel de craindre le pire, elle se mit à craindre que Nika n’ait choisi de la tuer... Hypothèse affreuse, mais, si l’infection formienne avait continué dans ce sens...

Ce fut à ce moment qu’une forme jaillit dans son dos, et qu’elle sentit des bras s’enrouler autour de son torse, avant que des lèvres ne se posent dans le creux de son cou.

« Coucou, ma belle Rozzie ! » s’exclama Nika en l’embrassant.

Quand on parle de la louve... Tandis que Caldwell exposait le contenu du plan-N, Rozalia se retourna, et fronça les sourcils, d’un air réprobateur. Nika savait que Rozalia n’aimait pas qu’on l’appelle Rozzie, et le sourire rayonnant de cette dernière signifiait clairement que, outre qu’elle trouvait sa plaisanterie amusante, elle s’était bien amusée cette nuit.

« Ah, Nika ! Il fallait que je te parle, justement...
 -  Hummm... Je suis toujours prête pour discuter avec une belle femme, moi... »

Tout en parlant, Nika caressa les hanches de Rozalia, qui sourit lentement, et lui répondit, en se laissant caresser par la femme.

« Overlord est au courant de tout ce qui se passe, mais elle ne peut que difficilement intervenir... Au sein de la Fourmilière, sa présence serait plus nuisible qu’autre chose, et nous avons pour ordres de... Nika, est-ce que tu réalises que tout le monde nous observe ?!
 -  Mmmhmm ? »

Nika s’était blottie contre le corps de Nika, et embrassait cette dernière dans le cou, remontant sur sa joue, tout en approchant dangereusement ses mains de ses fesses. En tournant la tête, Rozalia vit alors le capitaine Williams arriver, tandis que Rozalia lui embrassait le cou.

« Dis-moi, Nika... Tu as passé la nuit où ?
 -  Dans un lit, sur et dans une femme délicieuse... »

Rozalia haussa les sourcils, regarda à nouveau Ashley, et retint un petit soupir, comprenant l’incorrigible Tekhane avait passé la nuit. Elle secoua la tête, et tenta de se défaire de la prise tendre de Nika, pour revenir aux instructions d’Overlord.

« Nos ordres sont de nous replier, afin de te soigner...
 -  Ça, ma belle, c’est hors-de-question, répliqua Nika en embrassant l’Héroïne dans le cou, à nouveau. Ta peau est merveilleuse...
 -  Et... En quoi est-ce impossible, justement ?
 -  Parce que je ne peux pas laisser les Tekhanes détruire toute une civilisation...
 -  Notre place n’est pas ici, Nika. »

Killer leva la tête en fronçant les sourcils.

« Notre place est partout où il y a de l’injustice, Rozalia... Les Formiens et les Tekhanes sont manipulés par Mastermind, et, si, pour l’heure, il est plus avantageux d’être près des Tekhanes, le moment venu, il nous faudra rejoindre les Formiens, pour en terminer avec cette histoire.
 -  Fais attention, ce sont presque des propos séditieux que tu tiens... Rinako pourrait...
 -  Rinako est une soldate ! Comme tous les soldats, elle a choisi de s’occulter la réflexion au profit d’ordres idiots et stupides ! Il est plus facile pour un soldat de se dire que l’adversaire d’en face est un ennemi cruel et implacable, mais la réalité est parfois bien plus nuancée ! »

Le ton était incisif, et Rozalia comprit que les choses avaient du mal se passer entre Nika et Rinako... Rozalia mentirait en prétendant être surprise. Nika n’avait jamais été particulièrement patiente, et Rinako avait du se replier comme une coque de noix. Vu l’état dans lequel était Nika, et dans lequel elle était toujours, il avait du y avoir une dispute. Rozalia se forçait à repousser Nika, qui revenait sans cesse se blottir contre elle.

« Tu me rends folle, Rozalia... Ne me dis pas que tu trouves le discours de Caldwell passionnant !
 -  Pas vraiment, non...
 -  On a bien une ou deux heures devant nous avant que les Tekhanes ne se mettent en route... Et, quand bien même j’ai assouvi l’essentiel de mes pulsions cette nuit, ma libido est loin d’être totalement rassassiée...
 -  Alors, c’est une urgence médicale, si j’ai bien compris ?
 -  Vouiii... minauda Nika en embrassant Rozalia sur la joue.
 -  Si c’est pour la bonne cause, je veux bien me dévouer... »

Nika eut un sourire satisfait, et Rozalia se laissa entraîner. Les deux femmes se rendirent dans une zone discrète, une source chaude. Rozalia n’osait pas se l’avouer, mais elle avait bien besoin d’un peu de sexe. Sa conversation avec Jill sur Rayka l’avait ébranlé, et, dans ce domaine, Nika était on ne peut plus compétente. La Tekhane fut la première à se déshabiller entièrement, et à plonger dans l’eau, cette dernière lui arrivant à mi-nombril.

« Allez, Rozalia, viens te détendre, ma belle... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 20 septembre 2012, 02:11:48
Je me réveille en sursaut, comme d'un cauchemars mais je n'ai pas l'impression d'avoir rêvé. J'ai la bouche pâteuse d'avoir dormi à l'air à peu près libre des cavernes, et le sommeil n'a pas vraiment été réparateur. Il faut dire qu'assise, on dort pas si bien que ça. Je saisi l'arme qui est encore posée sur mes cuisses, et je me relève en baillant. Mes yeux papillonnent un peu il y a du monde, ça sent la fumée. Sans doutes quelques tirs d'entraînements qui m'auront réveillée. Je m'en fous pas mal. Il n'y a pas d'alarme ni de vraie fusillade alors je ne pense qu'à trois choses : réveil, petit déj', mission. Autant me concentrer sur l'essentiel, j'ai fait assez de conneries hier.

Je m'ébroue avant de passer la mitraillette en bandoulière, et je baille à nouveau en ramassant la couverture. Je ne sais pas comment ça se passe ici, mais sur Caelestis on nous apprend à ne laisser derrière nous que des explosifs armés et des douilles vides. Puis repart dans le camp. Briefing ? Si ça doit sortir de ces haut-parleur je l'entendrais d'assez loin. mais je repasse immanquablement devant la tente que j'ai laissé à Nika. D'ailleurs la porte s'ouvre donc je presse le pas. Je veux pas la voir, je sens qu'elle va me donner une bonne raison de lui planter une balle quelque part. Je n'ai pas cogité des masses une fois installée. Trop crevée. D'ailleurs j'en profite pour agiter ma main libre en claquant des doigts. Quelques flammes jaillissent, attirant des regards et des appels que j'ignore royalement. Je suis de nouveau opérationnelle à cent pour cent.

Le temps de poser la couverture et d'attraper de quoi déjeuner, je repars vers la masse. J'y plonge en profitant de ma petite taille. je suis assez sortie du lot pour l'instant. Je me plante à côté de quelques soldates déjà équipées, et j'écoute Caldwell déblatérer son intro. Mais je me fige. Une voix chasse la sienne, une voix que je ne voulais pas entendre, derrière. Je tourne la tête en scrutant les plastron et les épaules qui m'entourent. Je dois me retourner complètement pour les apercevoir entre les femmes derrière moi. Rozalia, il n'y a qu'elle pour s'habiller comme ça. Et Nika est trop occupée à la bécoter et la peloter pour me remarquer.

Dire que j'ai cru être leur amie, que j'ai même offert ma virginité sur un plateau d'argent à une des deux. C'est ça qui me traite de gamine et qui prétend me faire la leçon ? Je ne suis pas la seule à les regarder, mais je dois être la seule à vouloir leur pyrograver ma main sur la gueule. je tend l'oreille en essayant d'effacer la voix de Caldwell. Je saisit des bribes. Détruire une civilisation, l'injustice Mastermind, les Formiens... Et la suite, cette connasse la dit assez fort pour que je n'en rate pas une miette. Elle devrait s'estimer heureuse que je n'ai pas été une vraie bonne petite soldate, cette pute : je lui aurais troué le crâne à la moindre occasion. Par définition, même par diagnostic, elle est une ennemie dans les rangs. Mais j'ai besoin d'elle. Aux Tekhanes le gros œuvres, il y a des détails que je ne dois pas laisser filer. Et ça recommence à se bécoter avant de filer main dans la main.

Plus rien à voir de ce côté-là. Je repars dans la foule en laissant le discours. J'ai l'estomac noué et le cœur qui se serre, pourtant dans ma tête tout est clair et je m'efforce déjà de m'y résoudre. Éliminer Mastermind est une priorité, liquider les Formiens dans leur ensemble est un impératif de survie qui échappe à tout le monde depuis trop longtemps. Si Nika tente d'agir contre : je devrais la neutraliser par tous les moyens. Si Rozalia s'oppose à cette nécessité elle devra en avoir autant. Je n'ai pas le droit de les laisser mettre en péril ce qui est peut-être la seule chance d'éliminer la menace formienne, qui pèse sur toute notre planète et donc sur Caelestis. C'est simple, c'est direct et c'est inattaquable. Sans compter que cette salope de Nika a sans doute passé la nuit avec une soldate qu'elle n'hésitera pas à faire tuer aujourd'hui.

Je ne tarde pas à arriver à la tente des communications. C'est la cohue mais au bout d'une demi-heure j'ai enfin ma liaison avec Caelestis. Enfin un vrai visage ami se décide à surgir dans tout ce bordel. Motoko, l'opératrice de l'escadron.

" Sergent ! On essaie de vous joindre depuis hier ! Vous allez bien ?
- Ça va. "

Ça va pas, elle nous connaît toutes bien assez pour le voir. Je suis aussi dure et froide qu'une mur de béton. Le pire c'est que je n'ai même pas à me forcer. Je me demande si c'est ce que ressent le Lieutenant Tetsuhiko ?

" Les communications passaient pas, et j'ai pas eu le temps de contacter la base.
- On est au courant. Les Tekhane nous ont tenues informée, mais on ne participe plus aux opérations. Vous devez rentrer au plus tôt pour être débriefée. Un transport est sur le départ pour vous rapatrier.
- Non. "

Je ne rentre pas dans les détails. Une seule chose peut encore justifier ma présence si les Tekhane nous retirent du coup. C'est la seule carte que je peux jouer sans quoi elles auraient l'autorité légitime pour me renvoyer sur Caelestis. Alors je ne me prive pas.

" Rayka Lochtis est sur zone. "

C'est rare d'avoir plus de cinq seconde de silence sur un canal occupé par l'opératrice Nagafusa. Elle n'en revient pas.

" V-vous êtes sûre, sergent ?
- Clairement identifiée. Elle est encore là, je reste. Informez tout le monde ! Je suis en mission spéciale à partir de maintenant.
- D-d'accord mais... Vous voulez du renfort ?
- Plus le temps. Que le rapatriement se tienne prête. Yukimitsu, terminé.
- Sergent ! "

Une autre seconde de silence. Juste assez pour me demander ce qu'elle veut me dire et comment.

" Faites attention ! "

Un autre jour, un jour passé, je lui aurait promis avec un sourire. Aujourd'hui je coupe la transmission et je pars. J'ai sans doute encore du temps à tuer. Jusqu'ici Nika et Rozalia ont toujours attendu que les Tekhanes bougent pour se mettre en marche. Si je savais dans quelle direction aller, j'irais seule. Parce que cette fois je le suis vraiment. J'ai un objectif, une mission, personne n'a l'autorité pour m'en détourner. Et personne n'aura l'occasion de m'en convaincre. De toutes façons, dans ces tunnels, je ne vois pas qui pourrait y arriver. Je préfère ne pas chercher Nika et Rozalia, je pense savoir comment je risquerais de les trouver.

Je retourne à la pile de cantines pour m'asseoir à nouveau à même le sol. Mes pouvoirs sont bien revenus, et grâce à mon affiliation à la terre qui se réveille je peux suivre à peu près ce qui se passe autour de moi. D'ici je verrais arriver quiconque voudra venir me gonfler en attendant le départ.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 20 septembre 2012, 23:51:26
Il n’y a pas à dire, ça faisait du bien. Nika, en temps normal, était toujours un bon coup, mais, ici, avec les gènes de l’Annexien dans sa tête, elle était... Encore plus vicieuse et performante. Ça tenait effectivement de l’urgence médicale. Rozalia sortit du bassin d’eau chaude parfaitement rassérénée, et rejoignit le camp, restant toutefois à bonne distance. Elle ignorait ce qui passait par la tête de Nika, mais elle ne pouvait s’empêcher d’évaluer la pertinence de ses propos. Et si les Fomiens n’étaient pas aussi cruels qu’on le disait ? Certes, Rozalia avait vu bien des Formiens se livrer à de terrifiantes monstruosités, mais les Tekhanes n’étaient pas en reste. Les Formiens capturaient les Tekhanes pour se reproduire, et ainsi survivre. Dans un sens, c’était presque une question de survie. Inversement, les Tekhanes capturaient les Formiens pour les disséquer, utiliser sur eux des armes chimiques expérimentales, les cloner, les recréer, étudier leur douleur, et même parfois se servir de leurs gènes pour développer des sex-toys que les laboratoires militaires revendaient à prix d’or à des distributeurs civils, afin de se faire de l’argent.

*Qui est vraiment le plus monstrueux ?*

De deux maux, il fallait choisir le moindre... Rozalia essayait d’appliquer cette théorie, mais ce n’était pas aussi facile qu’on le pensait. Les Tekhanes lui ressemblaient, et elle avait donc naturellement confiance à être de leur côté... Mais ce n’est pas parce que l’individu d’en face était différent qu’il était forcément monstrueux. Redemption ne savait plus quoi en penser. En revanche, elle savait que continuer cette mission était une erreur. Ghost était blessée, et Nika n’était pas dans son état normal. De plus, Mastermind était un adversaire bien trop dangereux pour elles. Continuer ainsi était de la folie, mais elle ne voyait pas comment convaincre Nika. L’activation de cette bombe posait quelques problèmes moraux. Comme Nika, Rozalia ne pouvait pas fermer les yeux en se disant que c’était là tout ce que la Fourmilière méritait. Et, de plus, elle se doutait que Mastermind était en train de piéger les Tekhanes. Il n’avait pas monté tout ça pour se faire battre par une simple bombe. Cet homme était tellement bien informé qu’il était sûrement déjà au courant de l’existence d’une bombe à neutrons.

Auquel cas, toute cette histoire n’était encore qu’un piège de ce dernier, une manière pour lui de s’emparer d’une bombe à neutrons. En somme, ceci faisait pour Rozalia une raison importante de ne pas se replier. Il fallait neutraliser Mastermind, et, pour cela, Rozalia savait qu’elle allait avoir besoin de Nika, et de son lien avec la Fourmilière. Seul l’Overmind pouvait venir à bout de Mastermind, mais il fallait commencer par rentrer dans la Fourmilière pour en savoir plus. Il y avait trop de questions en suspens, et, comme si ça ne suffisait pas, Rozalia était minée par les explications de Jill sur Rayka. Si jamais Rinako la retrouvait... Il allait également falloir se méfier de la Celkhane. Rozalia se rappelait encore du tourbillon de feu et de flammes, cette espèce de rage frénétique incontrôlable. Elle était persuadée que Rinako aurait pu les tuer, et la relation avortée entre Nika et Rinako allait conduire Redemption à devoir encore plus se méfier de la jeune femme.

*Quel bordel...*

Elle soupira, avant d’entendre Nika la rejoindre sur la butte surélevée où elle se trouvait. En contrebas, on chargeait le convoi vers le cœur de la Fourmilière, et Nika observa la scène.

« Le plan de Caldwell est complètement insensé.
 -  Je sais que tu es contre...
 -  Ce n’est pas à cause de ça. Toute cette stratégie remonte de Caldwell, c’est son initiative. Mais les Tekhanes n’arriveraient jamais à atteindre la Fourmilière en temps normal, c’est impossible.
 -  Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

Nika se mordilla les lèvres, comme si elle réfléchissait. Les exosquelettes et les armures motorisées sortaient des hangars, avançant lourdement.

« Ce que chaque Tekhane pense secrètement au fond de son cœur : que c’est une mission-suicide. Et, ce que j’en pense, c’est que Caldwell le sait parfaitement, et que les Tekhanes vont droit dans un traquenard, en livrant à Mastermind une bombe qui a la puissance de raser la capitale de Tekhos en quelques secondes. »

C’était plus ou moins ce que Rozalia pensait, mais elle n’était pas dans l’armée. Ceci revenait à compromettre Caldwell, mais Nika était, sur le coup, un peu plus renseignée que Rozalia. Elle était une Tekhane, après tout, et elle savait, grâce à Ryouka et à ses talents magnifiques en informatique, que Caldwell était une arriviste qui avait gravi la hiérarchie à toute allure, et qui prévoyait de siéger dans les plus hautes instances militaires. Elle s’était spécialisée dans les renseignements, le contre-espionnage, et la recherche militaire. Une série de termes vaseux et creux pour désigner tous les projets secrets de l’armée qui faisaient le chou blanc des théoriciens du complot. Les informations sur Caldwell étaient classifiées, très difficiles d’accès, et, tout ce que Nika savait de cette femme, c‘était qu’elle avait brillamment réussi ses études, finissant major de sa promotion, un exploit. Nika imaginait mal un génie militaire envoyer toute une division à la mort.

La technologie des Tekhanes leur donnait l’illusion qu’elles allaient réussir à traverser les défenses de la Fourmilière sans problème. Les énormes robots de combat, les Dreadnoughts, les armures de combat renforcés, les armes de pointe, faisaient des Tekhanes des guerrières redoutables... Mais, ici, elles s’avançaient dans le cœur d’une puissance qui les dépassait complètement, dans les profondeurs d’un astéroïde-univers infiniment complexe. On ne détruirait pas la Fourmilière à l’aide d’une simple bombe. Les deux femems finirent par descendre. Les Tekhanes portaient toutes des armures assistées. L’ensemble était terrifiant de puissance, et les Tekhanes, naturellement, pensaient écraser les Formiens sans difficulté.

Les Tekhanes enfilaient toutes trois types d’armures assistées :

 - L’armure de proximité (http://img86.xooimage.com/files/5/1/2/armure-c-c-3817fb0.jpg), souple et ample, portait de longues griffes sur les mains, faites pour percer des armures en métal, et des carapaces particulièrement résistantes. Elles étaient en adamantium, et les armures disposaient de camouflages optiques. Les éclaireurs récupéraient donc ces armures de pointe.

 - L’armure de fantassin (http://img87.xooimage.com/files/d/6/9/armure-fantassin-3817fe5.jpg) était l’armure assistée de base. Elle était solide, complète, et comprenait un sac à dos détachable comprenant des munitions supplémentaires, des grenades... Chaque Tekhane équipée de cette armure disposait d’un fusil d’assaut équipé d’un lance-grenades, et de pistolets.

 - L’armure Brute (http://img89.xooimage.com/files/3/c/7/armure-lite-3818008.jpg) proposait un blindage renforcé, et était bien plus lourde, car elle permettait de tenir des armes lourdes : lance-missiles, fusils plasma, lasers gatlings, puissants lance-flammes... Les Brutes constituaient le cœur de l’infanterie d’élite déployée pour pénétrer dans la Fourmilière.

Chaque armure assistée disposait d’un transmetteur, d’une puce de localisation, et d’un appareil respiratoire ainsi que d’un filtre pour éviter les empoisonnements, et protéger les corps des radiations éventuelles. L’opération était dirigée par le PC central, en hauteur. Une cellule de crise avait été formée, regroupant plus de 200 techniciennes. Outre les armures assistées, la division souterraine comprenait de nombreux tanks et de robots de combat. Outre les Dreadnoughts, il y avait aussi des tourelles mobiles d’assaut (http://i25.servimg.com/u/f25/13/05/72/46/vehicu10.jpg), automatiques, assurant un appui feu de pointe.

L’opération tekhane consistait à attaquer les défenses extérieures de la Fourmilière depuis le sol, tandis que la division urbaine profiterait de la diversion pour s’infiltrer. A cette fin, Caldwell avait rapatrié de nombreux renforts, et une véritable armée se tenait en hauteur, sur le point d’intervenir. De nombreux journalistes avaient été conviés, et des émissions spéciales diffusaient sans arrêt l’intervention militaire à venir. Caldwell avait assuré une longue conférence télévisée où elle avait assuré la victoire de Tekhos, et l’annihilation définitive des Formiens. A cette fin, les centres de recherche militaires tekhans avaient déployé leur dernier bijou en matière d’artillerie, afin de soutenir les troupes au sol : des plateformes d’artillerie mobile (http://i25.servimg.com/u/f25/13/05/72/46/artill10.jpg), les PAM-1,  et les plateformes d’assaut mobile (http://i25.servimg.com/u/f25/13/05/72/46/artill11.jpg), les PAM-2.

Dans de telles circonstances, personne ne pouvait douter du succès de cette opération. Faire une percée jusqu’à être dans la Fourmilière, déclencher la bombe, et se replier. Dit comme ça, ça semblait simple, mais Nika savait pertinemment que cette opération serait un véritable cauchemar. L’une des capitaines était en train de dicter se sordres depuis une estrade :

« La priorité est de protéger la bombe et les codes d’activation permettant de l’actionner. Pour ouvrir le caisson, seules quelques personnes ayant été désignées hier par les scientifiques, sur approbation des supérieures, pourront enclencher la bombe, à l’aide des codes d’activation. »

Ashley Williams faisait partie des personnes disposant des codes d’activation, qu’elle avait du mémoriser par cœur. Pour ouvrir le caisson et ainsi activer la bombe, il fallait se soumettre à un scanner rétinien et vital. Le caisson ne s’ouvrirait que si la personne avec le bon œil, et en vie, se présenterait devant elle.

« Nous partirons d’ici trente minutes. L’assaut principal commencera en hauteur dans deux heures. Selon les plans de nos drones et de nos sondes, nous serons près des défenses extérieures de la Fourmilière, et nous espérons que le combat en hauteur perturbera la défense formienne pour que nous puissions nous infiltrer. Avant de voir la composition du convoi, si vous avez des questions, je vous suggère de les poser maintenant, car vous n’aurez pas d’autres occasions ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mercredi 26 septembre 2012, 20:01:47
Les Tekhanes sortent le gros matériel. Mais pour intervenir au sein de la Fourmilière je comprend qu'elles préfèrent se passer de Celkhanes. On est pas entraînées pour ça, d'ailleurs on ne soutien que rarement Tekhos dans contre les Formiens. Certaines nous voient encore comme un groupe dissident, presque terroriste, qui se torche avec les accords internationaux. Un point de vue défendable, il faut le reconnaître. Mais au moins on ne se torche pas avec la dignité et la vie des faibles. J'aurais pas dû rester là à glander, je commence à gamberger. À moins que le méga-complot de Mastermind ne remonte à très loin, Rayka n'a pas trahi sous son influence. Mais maintenant elle est son esclave, et nous prêtons toutes le même serment : ne jamais abandonner la lutte tant que les esclaves ne seront pas libre, et leur maîtres hors d'état de nuire.

Il y a encore un quart d'heure je pensais à la meilleure façon de la tuer. Il faut bien que je me change les idées, tout ce bordel autour de moi ne me concerne plus. Je pourrais tirer ma révérence à Nika et Rozalia, d'ailleurs j'en ai bien envie. Plein le dos de supporter leurs réflexions et leurs jugements. Mais c'est trop évident pour m'échapper. Un plan-miracle avec un grosse bombe pour raser la Fourmilière ? Si c'était possible ça aurait déjà été fait. Qu'est-ce que Rayka et ses troupes foutaient ici ? Mastermind me veut mais il ne pouvait pas savoir que je viendrais. Les Formiens n'ont rien à cirer d'une bombe qu'ils ne pourraient utiliser sans percer leur zone de quarantaine en force. Les Tekhanes ne peuvent pas être assez désespérées pour croire que ça suffira.

Alors mathématiquement, je vais encore devoir me coltiner les deux vieilles. Elles veulent Mastermind, Mastermind me veut, je veux Rayka, Rayka est avec Mastermind, et tout le monde semble en avoir après cette bombe. Ça me fait bien chier, d'autant que je vais louper un autre épisode de ma série préférée, mais je me lève et je traverse tout le boxon ambiant à la recherche de Rozalia et Nika. J'espère qu'elles ont fini de se papouiller, parce que sinon je leur tape une crise. Les Tekhanes en sont encore à se balancer des consignes et se donner des précisions. Rien à cirer, c'est pas mon opération.

Je finis par trouver les deux emmerdeuses en haut d'une but, à admirer le spectacle avec sans doute encore des tonnes de commentaires à faire sur tout ça. Mais je ne perds pas de temps une fois plantée devant elle.

" On va mettre les choses au clair une bonne fois : je vous aime pas. Vous me gavez depuis plus de vingt-quatre heures, et plus tôt on aura fini plus tôt je pourrais rentrer chez moi. Les Tekhanes ont renvoyé toutes les forces de Caelestis chez mémé. Je reste parce que j'ai une déserteuse à choper morte ou vive. Mais comme Rayka bosse pour Mastermind et comme j'imagine que tout ce bordel va les intéresser, je dois rester avec vous. Alors vous me doute où quand et comment. Le reste je m'en balance. "

Je lève un doigt pour marquer l'énervement déjà bien lisible sur mon visage.

" Et méfiez-vous ! La prochaine qui me cherche : je lui fous le feu au cul et je me barre. "

Merde ! Pourquoi il a fallu que je parle d'avoir le feu au cul ? Nika va sans doute pas laisser passer ça...
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 27 septembre 2012, 03:04:38
« Ah, au fait... J’ai récupéré un petit quelque chose aux cuisines... »

Nika tourna la tête, et vit Rozalia sortit un petit sachet comprenant quelques madeleines. Nika eut un léger sourire. Elle n’était pas sûre que ce soit la ration réglementaire au sein de l’armée, mais elle n’allait pas faire la fine bouche. Elle attrapa une madeleine et commença à la manger.

« Puisque tu me prends par les sentiments... »

Nika attrapa la madeleine et la mordilla. Ce fut à cet instant que Rinako débarqua devant elles, et son regard sérieux, sourcils froncés, donna à Nika l’envie de pouffer, tant il contrastait avec son tendre petit corps. Rozalia haussa les sourcils, et Rinako les invectiva alors, parlant d’un ton rapide, nerveux, excité. Rozalia se contenta de la regarder, tandis que Nika tenait dans la main sa seconde madeleine, jusqu’à ce que, visiblement, la Celkhane en pétard ait terminé son petit discours. A l’entendre, elle était presque forcée de voyager avec les deux femmes, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Rozalia savait très bien quelle était la cause de sa colère. Elle était frustrée... Frustrée et gênée. Parce qu’elle avait cédé aux avances de Nika, et parce qu’elle les avait repoussés en même temps. Sans doute avait-elle l’impression d’avoir rompu son serment de fière petite soldate celkhane, et elle était dans un tel état que Rozalia décida de ne pas lui parler de Rayka pour le moment.

« Et méfiez-vous ! La prochaine qui me cherche : je lui fous le feu au cul et je me barre. »

Les deux Héroïnes se regardèrent, et Nika avala une partie de sa madeleine. Rozalia lui tendit alors le sachet.

« Tu veux une madeleine ? »

Ce fut Nika qui intervint, avec son tact légendaire :

« Tu peux te casser, trésor, on n’a pas besoin de toi. »

Rozalia soupira, et décida d’agir rapidement, sachant que Rinako était plus fragile qu’elle ne voulait le laisser croire.

« J’ignore pourquoi tu nous en veux, Rinako, mais, si tu n’as pas confiance en nous, on ne peut pas voyager ensemble. Nous allons effectivement entrer dans la Fourmilière, et tenter d’offrir à l’Overmind la possibilité de reprendre le contrôle de la Fourmilière, afin de stopper ce conflit, et éviter que cette bombe n’explose. Comme tu t’en doutes, ce voyage ne sera pas une partie de plaisir, et, si tu te méfies de nous, tu seras plus pour nous une menace qu’autre chose... Et inversement. »

Le ton de Rozalia était à la fois calme, pédagogue, et ferme. Nika soupira et se redressa, puis s’éloigna. Elle avait d’autres choses à faire que rester avec cette peste arrogante, et Rozalia apprécia le geste. Le tempérament explosif de Nika pouvait poser problème. Réfléchissant rapidement, Redemption ajouta :

« Rayka ne fait pas partie de notre mission. A vrai dire, nos ordres de missions sont de nous replier, mais Nika est infectée... Et j’ai le sentiment que l’Overmind cherche à se servir d’elle pour reprendre le contrôle de la Fourmilière. Et... Je sais ce qui s’est passé entre toi et Nika cette nuit, Rinako. Elle ne me l’a pas dit, mais je ne dirigerais pas les Héroïnes si je ne savais pas  lire ce genre de choses. Je comprends donc que tu sois en colère... Nika l’est sans doute encore plus que toi, mais elle a un certain talent pour masquer ses sentiments... »

Rozalia eut un soupir, et se redressa.

« Nous allons nous séparer du groupe par une crevasse en hauteur que j’ai repéré ce matin en allant m’entraîner. Nous le ferons d’ici une heure. Ceci te laisse le temps de voir si tu veux venir avec nous ou pas. Et, dans l’absolu, j’aimerais que tu ailles à l’infirmerie. Demande à parler à Jill, c’est... C’est une Celkhane, et... Disons qu’elle pourra te donner de plus amples informations sur Rayka. Si tu veux poursuivre cette dernière, il vaut mieux que tu saches tous les versants de l’histoire, mais... Bah, après tout, tu fais comme tu veux. Tu veux qu’on te traite comme une grande personne, et c’est ce que je vais faire. »

Terminant son discours, Redemption donna quelques explications :

« Tu es un bon élément, Rinako, une bonne soldate... Même si ce n’est pas réciproque, je te respecte... Mais sache que je n’accepterais pas de voyager avec toi si je dois avoir des doutes sur ta fiabilité à notre égard. »

Et ce fut sur ces mots que Rozalia se retourna, et laissa Rinako là, sur la butte. Elle était désolée pour elle, mais elle ne pouvait pas non plus porter sur ses épaules toute la misère du monde. Rinako voulait qu’on la considère comme une grande personne, c’était son droit, mais elle allait comprendre que, pour être une grande personne, il fallait savoir encaisser en silence, et accepter sa frustration. Rozalia ne lui mentait pas quand elle disait que Nika regrettait cette nuit-là. Mais Nika n’était pas du genre à se confier, ou à ouvrir son cœur aux autres. C’était comme ça ; il fallait la connaître pour savoir que, derrière son allure désinvolte et insouciante, il y avait une femme qui prenait très au sérieux beaucoup de choses.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 01 octobre 2012, 00:28:49
Y'a vraiment pas moyen avec ces deux-là ! Je sais pas. Soit on parle pas la même langue, soit c'est moi qui fait trop simple alors qu'elles aiment se compliquer la vie. Sur le coup j'ai bien envie de prendre Nika au mot et de me barrer. Mais je ne laisse que trop de chances à Rozalia de se rattraper. Bordel ! Comme si j'étais une gamine sortie de ses jeux vidéos ! Je suis sous-officier, l'esprit d'équipe ça me connaît ! Mais ces deux-là ne sont pas des équipières, juste deux touristes avec un plan foireux qui ne font que se foutre dans la merde en jouant les reines du bal à la sortie. Combien de fois je leur ai sauvé la peau en vingt-quatre heures ? Elles ne font que se reposer sur moi et les soldates qu'elles croisent. Elles traitent tout ce qui les entoure comme des sous-fifres et elles se permettent en plus de nous juger.

Je pourrais lui balancer tout ça si elle m'en laissait le temps. Mais de toutes façons elle doit déjà le savoir vu qu'elle lit dans les pensées. Et visiblement elle n'a pas plus d'égard pour moi que l'autre connasse, qui s'est empressée de trouver du monde pour soulager ses besoins de chatte. J'aurais pas dû perdre mon temps à venir leur parler. C'est ça, des héroïnes ? Tant mieux pour elles, moi je suis une militaire. J'en fais un peu qu'à ma tête parfois mais ce n'est pas pour la gloire. Je suis formée à agir seule ou en équipe, pas à trainer des boulets explosifs aussi dangereux qu'elles. Tant pis, qu'elles retournent se papouiller en attendant leur créneau.

Et sur quelques dernières notes de condescendance bien assommante, madame se barre. Pas la peine de répliquer. Elle veut le dernier mot comme tous ceux qui sont venus avant ? Je les lui laisse. Et je me retourne aussi en déployant la crosse de ma mitraillette. Je ne dois rien aux Formiens ni aux Tekhanes. Je me fous royalement de la triste histoire de Rayka. Les rapports douteux ne sont rien de plus que des rapports douteux. Si je la chope vivante elle aura une chance de s'expliquer, sinon je ramènerais ses plaques et les cadavres resteront dans le placard à balais du gouvernement. Leur fameuse copine, sans doute celle qui m'a chopé avec son tampon de dymérite, n'est pas là sous les ordres de Caelestis. J'en aurait été informée pendant mon contact. Alors qu'elles se démerdent entre elles.

En fait je suis la dernière Celkhane à des centaines de kilomètres à la ronde. Je suis seule, et je dois bien avouer que je me sens trahie après tout ça. J'ai la rage en marchant vers la sortie du camp, mais je me sens aussi libérée d'un poids. J'ai un objectif, carte blanche pour y parvenir, ni soutien ni entrave. J'ai une arme avec pas mal de réserve, mes pouvoirs sont revenus, je suis reposée et nerveuse, pleinement consciente. J'élimine dans ma tête tout ce qui ne compte plus. Il ne reste que moi, ma cible et ces tunnels. Mastermind va sans doute encore essayer de m'en faire voir mais il ne m'aura plus avec le fantôme de ma mère. Elle est morte depuis assez longtemps pour que je me fasse une raison, et tout ce qui s'est passé depuis hier n'a fait que me le prouver.

Je ne me laisse retarder par les gardes que le temps de leur dire que je suis en mission spéciale pour Caelestis, et que je me fous royalement de leur mission-suicide. Pour moi cette bombe n'est qu'une échéance. Je devrais encore me soucier que tout ce bordel soit un piège et que Mastermind veuille récupérer cette arme de destruction massive. Honnêtement je n'arrive plus à me sentir concernée. Je mettrais tout ça dans mon rapport une fois revenue. Pour l'instant je m'enfonce dans les tunnels encore sûrs et fourmillants de patrouille, que j'évite pour ne pas avoir à me justifier encore. Les Tekhanes sont assez grandes pour s'en sortir sans les Celkhanes ? Très bien. On lutte contre les esclavagistes, pour les bestioles on ne fait que donner un coup de main. Les Zéroïnes peuvent s'en tirer sans moi ? Encore mieux. On a rien à faire ensemble et je suis pas mécontente d'avoir enfin les mains libres.

Mes pouvoirs me semblent même un peu différents. J'esquive facilement les patrouilles : je les sens à travers la terre à des dizaines de mètres à la ronde. Je n'avais jamais atteint une puissance comparable à celle que j'ai développé hier au camp des mercenaires, pas consciemment du moins. Quelque chose a changé, je le sens. les vibrations de la terre ne me quittent plus depuis que je me suis réveillée, pas plus que les mouvements de l'air. Je n'ai pas à me contrôler ou me concentrer, c'est tout simplement parfait. C'est peut-être d'avoir pété un câble, ou pris une telle dose de dymérite alors que j'étais gonflée à bloc ? Les deux ? je verrais une fois à la base, en attendant ça m'arrange bien.

Je trouve Rayka, je la capture ou je la bute, je rentre livrer ce que j'aurais ramené et me faire débriefer. Ensuite je prends plus long bain de ma vie en rattrapant mes épisodes de "Celkhan Maiden" en VOD. Et je tire la chasse sur tout ce bordel en attendant ma prochaine mission. Si mes amies réfugiées savent où je suis elles doivent se faire un sang d'encre, et les filles de l'orphelinat, je préfère ne même pas y penser.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 02 octobre 2012, 02:26:25
Nika et Rozalia n’eurent pas à attendre trop longtemps l’arrivée de Rinako, car elles la virent partir seules. Les sentinelles tekhanes tentèrent bien de l’arrêter, mais sans effort. Le visage de Rinako était aussi fermé que le cul d’une nonne, et elles décidèrent de ne pas s’en occuper. Après tout, elle n’appartenait pas aux corps d’armées celkhanes.

« Tu l’as vraiment mise en pétard... » lâcha Rozalia avec un léger sourire.

Nika haussa les épaules. Le sort de cette petite conne fanatique lui était bien indifférent. Quelqu’un prêt à se sacrifier sans réfléchir pour son pays n’était pas pour Killer une personne intéressante, mais une cinglée bonne à enfermer. Rozalia en profita pour lui parler de Rayka, lui expliquant que Rayka, à la base, était une Celkhane assez semblable à Rinako... On comprenait dès lors mieux les hésitations de Redemption à lui parler ouvertement de Rayka ; la magicienne aurait du mal à accepter de se faire comparer à elle. D’après Ghost, Rayka était une fille d’esclaves, qui avait été sauvée lors d’un commando celkhan, et s’était retrouvée à l’Archipel volant. Elle avait dès lors accepté de rejoindre les commandos celkhans.

« Elle était extrêmement talentueuse lors des missions d’entraînement, et d’une inébranlable détermination. Pour le Conseil, Rayka était un très bon élément, un modèle, et elle fut utilisée lors des programmes militaires de rapprochement entre Tekhos et Caelestis. Elle fut l’une des rares Celkhanes à pouvoir diriger une brigade tekhane. »

Rayka avait mené des missions d’infiltration pour le compte de Caelestis, allant dans des harems sordides, tuant des esclavagistes, et travaillant aussi pour les Tekhanes. Elle avait permis la libération d’une scientifique tekhane dans un bunker contrôlé par des raiders. En bref, Rayka était un excellent élément. Une Celkhane-modèle, qui avait ensuite rejoint une mission  spéciale confiée par le Conseil.

« C’était une mission assez particulière... L’escouade était dirigée par Angela Swedan, un Capitaine qui est toujours au sein de l’armée celkhane. Il s’agissait d’une opération d’infiltration et de reconnaissance dans un domaine forestier. Les Celkhanes devaient s’infiltrer dans une ville jouxtant le château d’un seigneur vampire qui traitait ses sujets avec cruauté, et les vendait comme esclaves. »

Rozalia soupira en fermant les yeux. La mission était d’obtenir des informations sur le château, le seigneur vampire, mais il y avait eu des complications... Les Celkhanes avaient été repérées par le seigneur vampire, qui avait envoyé sur elles ses monstres et ses puissants gardes. Les Celkhanes s’étaient enfuies dans la forêt, sous le feu ennemi, avec pour mission de rejoindre un point d’exfiltration dans les montagnes. Le problème était que, durant leur escapade du château, l’une des Celkhanes s’était blessée à la jambe, et avait besoin de soins et de repos. La sacrifier était impossible pour Swedan, et le commando choisit donc de se réfugier dans une petite ferme isolée au milieu de la forêt.

« La ferme était tenue par un homme et ses deux fils... Et c’est là que les choses ont commencé à dégénérer... »

Nika hocha la tête, mais Rozalia n’eut pas le temps d’en dire plus, car, au même moment, Ashley vint vers elles. Elle offrit un sourire étincelant sur Nika, mais sans aller jusqu’à lui faire une accolade. Elle restait une soldate, après tout, et une soldate ne se laissait pas aller à ce genre de choses. C’était... Irresponsable, professionnellement parlant.

« Je venais vous avertir que nous allons bientôt partir...
 -  Vous pensez vraiment y arriver ? demanda Rozalia.
 -  Je comptais vous poser la même question... »

Touchée. Rozalia eut un léger sourire. Croisant les bras, Ashley précisa quelques informations complémentaires :

« Vous savez, j’ai déjà participé à des missions bien plus difficiles que celles-ci... Alors, oui, nos chances de survie sont faibles, mais ce n’est pas pour autant que nous allons nous retirer. Nous disposons d’un équipement très évolué, de pointe, nous sommes nombreuses, et bien organisées... L’ennemi est fort, mais nous aussi... Et il ne faut pas se leurrer, la situation actuelle ne peut plus durer... Notre stratégie de confinement atteint ses limites. La Fourmilière est de plus en plus forte. »

Nika ne dit rien, et hocha la tête.

« De plus, j’espère que vos agissements pourront nous aider...
 -  Comment ça ? demanda Rozalia.
 -  D’après ce que j’ai compris, la Fourmilière est déchirée entre les Formiens qui sont restés fidèles à l’Overmind, et ceux qui sont hostiles à ce dernier. Si vous arrivez à redonner à l’Overmind le contrôle, les Formiens se battront entre eux, et nous pourrons plus facilement installer la bombe.
 -  Je vois... On se rendra donc mutuellement service... » résuma Redemption.

Ashley hocha la tête, et Nika se mit à parler :

« Prends soin de toi, Ashley... »

L’intéressée eut un léger sourire, et haussa les épaules. Inutile de s’en faire pour elle.

« Moi, je suis au milieu d’une armée. Honnêtement, c’est vous deux, les cinglées... Vous... Et cette Celkhane... Elle est partie vers les lignes de front, je ne donne pas cher de sa peau. »

Ashley n’était pas très loin de la vérité... Mais ce n’était plus du ressort des deux Héroïnes.

« Je regrette sa décision, avoua Rozalia, mais c’est ainsi. Si nous la retrouvons, nous lui viendrons en aide... »

Rozalia, toutefois, en doutait... Et, plus elle y réfléchissait, plus elle se demandait si Rinako n’était pas, sans s’en rendre compte, manipulée par Mastermind... Si ce dernier n’avait pas attisé sa fureur et son fanatisme pour la forcer à quitter Nika... Nika était infestée par l’Overmind, ce qui leur offrait une forme de protection mentale contre les agissements de Mastermind... Mais ce n’était pas le cas pour l’intrépide Celkhane, qui était livrée à elle-même.

Les Formiens grouillaient autour de Rinako. Innombrables. Invisibles. Mais présents. Une horde toute entière qui avançait sous elle, sur elle, à côté d’elle, le long des murs, leurs innombrables pattes grouillant autour d’elle, au fur et à mesure qu’elle avançait. Mais aucun ne l’attaquait. Ils étaient là sans être là, et alors que Rinako avançait, le décor autour d’elle évolua. Un vent frais vint secouer ses cheveux, et la terre laissa progressivement place à de l’herbe... Et ce fut ensuite l’Archipel celkhan qui se matérialisa devant elle... L’une des nombreuses pelouses de l’Archipel, où on pouvait voir de petites Celkhanes jouer, avec un homme assis sur une chaise... Un homme qui semblait indifférent, et avait un étrange costume, des gants en argent, et buvait du thé. Une silhouette indiscernable. Mastermind.

(http://nsa30.casimages.com/img/2012/10/01/mini_121001015022145292.png) (http://nsa30.casimages.com/img/2012/10/01/121001015022145292.png)

Lentement, l’homme se redressa, alors que les Celkhanes qui jouaient à l’esclavagiste et à l’esclave s’arrêtèrent, en voyant un point brillant au loin, un point qui se rapprochait de plus en plus. Le point se rapprochait de plus en plus, et on put brièvement distinguer la forme d’un vaisseau. Un vaisseau en feu, qui se rapprochait du bouclier celkhan, et se ruait droit vers la pelouse. Les Celkhanes hurlèrent, mais sans succès. Le petit vaisseau s’écrasa avec fracas sur le bouclier, et la bombe qui se trouvait à l’intérieur se libéra alors. Les ondes traversèrent le bouclier, et filèrent tout droit vers l’Archipel, soufflant les Celkhanes comme des fétus de paille dans des hurlements de douleur figé, avant de toucher Rinako...

L’illusion disparut ensuite, et il ne resta plus dans l’esprit de Rinako qu’une phrase, qui disparut tout aussi rapidement qu’elle était arrivée :

« Donnez-moi ce que je veux... Et je m’en irais. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 05 octobre 2012, 20:42:02
Il y a une seconde encore, j'étais dans un tunnel formien à trotter à contre-courant de hordes de monstres qui fonçaient vers la guerre. Et d'un coup je suis sur Caelestis. J'ai encore ma mitraillette et je ne me prive pas de la braquer dans tous les sens. Mais la pointe vite vers le... truc qui se lève de la chaise. C'est ça, Mastermind ? Vaguement un mec, avec une tronche de couille en miroir poli ? Les gamines qui jouent comme le reste du décors sont à peu près convaincants, mais un mec sur Caelestis... Enfin, un mec comme celui-ci. Je baisse mon arme pour lui faire face. Sans lui planté au milieu, le tableau aurait pu me troubler. C'est une illusion, je le sais et il ne fait rien pour que je l'ignore. Alors quoi ?

J'aperçois les gamines derrière lui. Elles ne jouent plus, elles avancent en regardant quelque chose dans le ciel. Je tourne la tête pour voir le missile. Mes yeux reviennent à l'homme sans visage, noirs et menaçants. Alors c'est une menace. Se servir de ma mère n'a pas si bien marché, donc il va au plus simple. Plutôt décevant de la part d'un soi-disant super-cerveau. J'en reviens au missile qui ne tarde pas à s'écraser sur le bouclier... Et soudain une onde balaie tout, les gamines en premières lignes, et m'arrive dessus.

Dans la seconde je suis de retour au tunnel. Il fait toujours aussi sombre, ça vibre de partout et de la poussière tombe du plafond. Envolée, le soleil, l'herbe et les enfants qui jouaient. Envolée la tronche de vibro funky ringard. Il ne reste que sa voix mais je n'y répond pas. Je repars au pas de gymnastique. Rien à cirer de rien. Rayka est la seule clé que je vois. La petite chienne de chasse perso de Mastermind, la mieux placée pour donner des infos de gré ou de force. En plus il est bien gentil, ce con, mais comment je suis sensé deviner ce qu'il veut. Je sais qu'il y avait une bombe à énergie dans la vision qu'il m'a montré, et je suis peut-être conne mais il y en a justement une dans ces tunnels. Quand les Tekhanes se seront faites réduire en pièces il faudra bien quelqu'un pour la récupérer.

Par extension en chopant Rayka je court-circuite Mastermind. Vivante elle balancera peut-être, morte elle ne pourra plus servir à ce monstre. Tout le monde a l'air de lui trouver des excuses, personne ne veut piger qu'elle est jugée d'avance. À moins que le grand méchant buveur de thé n'ait été dans le coup depuis le début, c'est on ne peut plus clair. Elle avait peut-être de bonnes raisons de trahir, mais elle s'est vendue aux Ashnardiens. Elle a piégé et tué des commandos entiers, frayé avec toute la vermine qui veut notre peau. Les esclavagistes, les trafiquants, les rebelles tekhans... Quelque soit son histoire, elle doit répondre de ses actes.

Je finis par m'arrêter, un peu essoufflée. J'étends ma lampe en me faufilant dans un boyaux étroit. Il y a de la lumière plus loin dans le tunnel, et des voix. Je me planque et j'attends. Difficile de distinguer clairement les impressions avec toute la vermine qui fait trembler le sol... Un véhicule, léger... Trois personnes à pied... Ils lambinent, ils doivent chercher quelque chose...

" Elle est sûrement morte, je vois pas pourquoi on s'emmerde.
- Parce que la patrouille l'a pas retrouvée hier.
- Elle a dû se faire ramasser par les Tekhanes, ou se faire bouffer par des Formiens.
- Le Commandant Lochtis a dit d'ouvrir l'œil au cas où elle revenait. Cette petite salope a rasé notre camp de base.
- Alors pourquoi on lui a pas collé une balle dans la tête en partant ? "

Intéressante question à laquelle personne de répond. je suis en train d'appliquer la méthode dans l'ordre suivant : canonnier, chauffeur, et les trois glandus de gauche à droite. J'avoue que ça passe près une fois ou deux, mais l'effet de surprise aidant je les étale tous les cinq. Et j'en profite pour jeter un œil au flingue bizarre du meneur, avec des galons de caporal mal cousus sur sa veste. Magnétique mais le chargeur est étrangement long...

" Fait chier ! "

Je laisse tomber l'arme et le magasin. Des aiguilles d'obsidienne, cerclées de métal. Cette salope de Rayka a l'air d'avoir retenu la leçon. Et si Mastermind veut toujours que je serve ses plans, alors la chienne prend beaucoup de liberté avec les ordres de son maître. De toutes façons j'avance droit vers un piège depuis que j'ai quitté le camp. Je chope une gourde pour boire un bonne rasade, et roulez jeunesse ! Pas facile de manœuvrer une tout-terrain dans ce tunnel, mais je ne mets pas longtemps à le retourner. Il y a un affichage tête haute sur le pare-brise, derrière les traces de sang. Un plan qui va me mener droit à Rayka. Alors je fonce.

" Équipe 3 ! Au rapport ! Pourquoi vous faites demi-tour ? "

Merde, la radio ! Si je réponds pas je suis grillée. Heureusement qu'il y avait une femme dans l'équipe, avec le bruit du moteur et du vent je ferais peut-être illusion. Je prend le micro en poussant l'accélérateur à fond, mon regard allant du plan au tunnel. Faudrait pas que je me vautre.

" On est tombés sur une équipe Tekhane !
- Quoi ? Si près ?
- On s'est fait embusquer ! On a rien vu venir ! Moins trois ! J'ai un blessé ! Il pisse le sang, faut que je revienne ! "

Pas de réponse ?

" Le mot de passe. "

Au moins j'aurais essayé.

" Dites à Rayka qu'elle a le choix : elle fait ses valises ou ses prières. "

Au temps pour la finesse. Et ils ont sans doute un moyen de pister les véhicules. Il faudra que je largue celui-là, en attendant ça m'économise des forces et du temps. Plus qu'à trouver un embranchement... Et espérer que je tomberais pas nez à nez avec une horde de monstres.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 06 octobre 2012, 20:42:27
« Euh... Nika ?
 -  Ne fais rien de stupide…
 -  Nika, je ne suis pas sûre que ce soit une…
 -  Elles ne nous veulent aucun mal.
 -  Ce n’est foncièrement pas l’impression que j’ai d’ici... »

Difficile de lui en vouloir. Leur marche avait rapidement été compliquée. Le long d’une grotte sombre, les deux Héroïnes étaient tombées sur de nouveaux Formiens, près d’un cocon. Il y avait d’énormes toiles d’araignées un peu partout, des œufs, et, naturellement, de grosses araignées velues qui s’avançaient tout autour d’elles, les encerclant dangereusement. Rozalia tenait son arc, prête à dégainer, mais Nika lui avait fait signe de ne rien faire. Il y avait bien une cinquantaine d’araignées, de taille variable. Elles étaient d’une laideur repoussante. Outre les pattes classiques et la forme arachnide, elles avaient des espèces de longs poils sur le dos, et des pinces crochues à l’avant. Il s’agissait indéniablement d’araignées particulièrement laides (http://images.wikia.com/stephenkingsthemist/images/8/89/Mist_Spider.jpg), et le simple fait de les voir de si près donnait à Rozalia des frissons d’horreur. Fort heureusement, elle n’était pas particulièrement arachnophobe. Lentement, Nika se rapprochait, et fléchit un genou devant l’une des araignées.

Killer ne parla pas, mais communiqua par pensée. L’Annexien continuait à agir en elle, et elle ne tarda pas à parler à voix haute, précisant à Rozalia ce qui se passait :

« Ces Formiens sont fidèles à l’Overmind.
 -  Super...
 -  Ils peuvent nous conduire au centre de la Fourmilière en évitant les défenses de Mastermind.
 -  Et je suppose que refuser leur invitation n’est pas au programme ?
 -  Si ces araignées voulaient nous tuer, répliqua une Nika excédée, elles l’auraient fait depuis longtemps. Écoute, je sais bien que tout cela est étrange... Même pour moi... Mais, si on les laisse, on n’entrera jamais dans la Fourmilière. J’ignore ce que Mastermind a fait à l’intérieur de ce truc, mais il a l’air de contrôler pas mal de choses. Il doit exister de petits passages étroits que seuls les Formiens connaissent. »

Rozalia se mordilla les lèvres. Ce truc était complètement différent, mais Nika avait raison. A elles seules, cette mission était une véritable opération-suicide. Elles n’atteindraient jamais ce qu’elles recherchaient sans l’aide de l’Overmind... Mais ça ne lui plaisait pas pour autant. Comme rebrousser chemin n’était plus une option, Rozalia finit par hausser les épaules.

« Comme nous avons fait l’amour, les araignées sentent sur toi mon odeur... C’est pour ça qu’elles n’ont pas tenté de te violer.
 -  De me... ?! Parfois, Nika, je trouve que tu parles trop...
 -  Parfois seulement ? »

Rozalia croisa les bras. Rien qu’à l’idée d’être violée par ces trucs, elle en avait envie de vomir. Elle imaginait leurs pattes se faufiler en elle, leurs pinces... Un haut-le-cœur s’empara d’elle, et elle ferma les yeux. Il n’y avait que Nika pour fournir ce genre de détails croustillants. Comme quoi, l’utile pouvait parfois rejoindre l’agréable, et les araignées se mirent à avancer.  Elles étaient nombreuses, très nombreuses, et, sans Annexien pour les guider, difficiles à contrôler. Nika savait que sa position était instable. Les Formiens sentaient en elle l’odeur de l’Annexien, mais savaient aussi que cette femme n’était pas un Annexien, mais une délicieuse créature, excitant leurs hormones. Le pire était à craindre, mais se battre, pour le moment, était une perte de temps. Nika pouvait sentir le doute tirailler les insectes géants. Certains voulaient leur sauter dessus, et d’autres préféraient rester fidèles aux instructions.

Redemption, de son côté, essayait de ne pas vomir devant ce spectacle. Les araignées grouillaient tout autour d’elle, et elles avançaient le long de conduits étroits et tortueux, évitant des stalactites qui pointaient dangereusement, formant de redoutables griffes en suspension. La jeune femme n’était nullement rassurée par tout ce qu’elle voyait autour d’elle, et sa dague énergétique la démangeait. Le groupe continuait encore à marcher, quand les araignées s’agitèrent. Des images affluèrent dans la tête de Nika.

« Elles se méfient... Et elles ont faim... Il y a... Un campement d’humains à côté...
 -  Les Tekhanes ? »

Ce serait étonnant, vu que ces dernières étaient en arrière. Nika secoua d’ailleurs négativement la tête. Si ce n’était pas les Tekhanes, il ne pouvait s’agir que d’une seule autre faction : les mercenaires de Rayka. Le groupe approchait du campement, s’avançant dans d’étroites galeries. Nika et Rozalia devaient s’accroupir, et voyaient, depuis des trous dans la paroi, le camp. Il y avait de nombreuses tentes, et des véhicules de combat. Des individus avec des combinaisons de lance-flammes, des chars, et de nombreux hommes.

« Malgré la démonstration de force de Rinako, ils sont encore nombreux... »

Depuis cette position, Rozalia pouvait les voir ouvrir des caisses, et parvint à entendre quelques bribes de conversation :

« La Celkhane arrive !
 -  Pourquoi on est obliges d’utiliser des balles tranquillisantes ? Ça n’a pas de sens ! »

L’homme secoua la tête négativement.

« Abruti ! Rayka veut l’offrir au Grand Patron ! Ce dernier ne veut pas sa mort.
 -  C’est pourtant elle qui...
 -  Tu comprends pourquoi elle a hurlé cette nuit. Le Grand Patron ne veut pas de sa mort, il veut qu’on la lui amène. »

C’était justement ce à quoi Rayka s’effectuait. Elle savait que Rinako venait de se faire repérer, et elle lui envoya un message, sur la radio que la jeune femme venait d’utiliser :

« Rinako ? Tu n’as aucune chance contre nous, tu dois bien le réaliser... Nous sommes mieux équipés, plus nombreux, et nous savons à quoi nous avons affaire... Cependant, il semblerait que j’aie quelque peu négligé les ordres de mon supérieur... Tu l’as impressionné, et il veut te voir, te parler... Nous seuls pouvons te guider à lui, car les Formiens nous laisseront passer. Nous avons des munitions chargées de dymérite, Celkhane. Si tu t’approches, nos tourelles de défense te dégommeront... Et, quand bien même tu arriverais à nous vaincre, penses-tu sincèrement réussir à traverser toute seule les défenses de la Fourmilière ? Peu importe la manière dont on retourne l’équation, Rinako, tu n’y arriveras pas toute seule ! Tu veux voir celui que tu appelles Mastermind et le confronter ? Tu veux me libérer de son emprise ? Je peux te mener directement à lui, dans son repaire, et tu pourras lui parler. »

Rayka se tut un peu, reprenant son souffle, et reprit :

« Pourquoi crois-tu qu’il se soit adressé à toi à plusieurs reprises, hein ? Il te veut... Cesse donc ta croisade ridicule, et rends-toi. Il a les moyens de te faire passer pour une traîtresse, Rinako, et tu le sais aussi bien que moi. Tu sais que cette opération va foirer ! Et, quand une bombe à neutrons se baladera dans la nature, les Tekhanes auront besoin d’un bouc-émissaire ! Quand bien même tu arriverais à sortir d’ici, à réussir ta mission, tu serais une traîtresse à ta Nation. Les Celkhanes te traqueront comme elles m’ont traqué ! Accepte l’invitation de Mastermind ! Comme preuve de ma bonne foi, indique-moi un lieu de rendez-vous, et je m’y rendrais. Seule, et sans arme. »

Après ce que Rayka avait vécu cette nuit, elle pouvait tout à fait affirmer ça. Parfois, la mort était préférable à la vie.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 09 octobre 2012, 04:24:06
Ces tunnels n'en finissent pas, et les marqueurs sur l'affichage tête haute sont encore tous hors-champs. Je fonce pied au plancher, forçant sur le volant chaque fois que je décolle du siège pour que la pédale ne quitte pas le sol. Et c'est peut-être la vitesse qui me fait ça mais mon cerveau turbine comme jamais. Je ne suis plus sûre de rien, pas même de ce que je pense. Pour une deuxième sortie sur le terrain il faut dire que je suis plutôt gâtée, et avec cette ordure de télépathe dans l'équation tout est remis en question. S'il peut faire parler le fantôme de ma mère ou me montrer Caelestis, il peut sans doute se montrer encore plus insidieux.

Je blinde comme je peux les piliers de ma volonté. Première vérité inébranlable : ma mère est morte, elle n'est plus de ce monde, elle ne reviendra pas. Ça fait mal de devoir me concentrer là-dessus, mais c'est ce que j'ai de plus profondément ancré dans le cœur et la tête. Deuxième vérité inébranlable : je suis une Celkhane. Je suis né Celkhane, j'ai vécu et je vivrais jusqu'au bout en tant que telle. Et prêté un serment que ma mère est morte pour tenir : dédier ma vie aux autres femmes, toutes celles qui souffrent et risquent la mort, celles qui résistent ou se rendent. Celles qui ont besoin de moi vivre ou survivre, gagner ou garder leur liberté. Qu'importe les épreuves et la résistance qu'on m'oppose, qu'importe qu'on me comprenne ou non, qu'importe la reconnaissance ou les médailles. J'ai rivé ma vie dans un plateau de la balance, et je mourrais avant de m'en laisser arracher... mais une fois morte je ne pourrais plus me battre, alors je survivrais d'une manière ou d'une autre.

Maintenant que je suis ici, seule face à ce qu'une armée entière ne pourrait pas accomplir, c'est tout ce qui me reste. Et ça ne rend la tâche que plus grande. Rayka me fait plus de peine qu'autre chose. Difficile de croire que cette femme si obsédée par les moindres désirs d'un monstre a fait la fierté de mon armée. Dire qu'après sa défection le fossé s'est creusé à nouveau entre les Celkhanes et les réfugiées. Elle n'est pas aussi détestée que pour une blessure d'orgueil, mais parce qu'elle traumatisé toute la nation. Caelestis a vacillé dans le ciel en apprenant qu'une réfugiée devenue l'une de ses protectrices les plus célèbres avait trahi et était passée à l'ennemi. La peur d'être suspectées pour les réfugiées, celles d'être frappées au cœur pour les Celkhanes.

Pour celle qui comme moi passaient depuis leur enfance chaque moment libre auprès des réfugiées, la blessure a été plus profonde encore. Mais ma hiérarchie ne m'a jamais laissé que le droit de me venger, pas de comprendre. Et ce qu'elle fait de son côté est inexcusable. Quelques soient les raisons qui ont abouti à la mort de ses sœurs d'armes lors de sa dernière mission, Rayka s'est vendue aux Ashnardiens. Elle a choisi son sort quoi qu'elle en dise en se mettant à traquer nos commandos en mission et en formant les esclavagistes à leurs tenir tête. Alors rien ne changera mes plans à son égard : morte ou vive.

Mais je ne peux sacrifier à cette femme les milliers de Tekhanes qui vont se faire tailler en pièces. Ici je semble être la seule à vouloir agir pour empêcher ça. Et c'est bien mon rôle, non ? Tout Terra se fout complètement du sort des esclaves, il n'y a que Caelestis pour prendre les armes. Et on ne recule pas face à l'ampleur de la tâche, on se relève et on avance, on lutte jusqu'au bout. Et quand on a dépassé toutes les limites, on continue. Alors il faut que je trouve un moyen : Rayka morte ou vive, Mastermind neutralisé, autant de survivantes Tekhanes que possible, et la foutue bombe... Mais Mastermind n'est au mieux que la moitié du problème. Il y a aussi l'Overmind qui n'attend que de reprendre le contrôle total et toutes nous tuer. Sans compter les Zéroînes qui n'ont visiblement pas la moindre idée de ce qu'elles foutent depuis le début.

J'attrape la radio, d'après le plan de l'affichage tête haute, je suis presque arrivée.

" Désactive tes tourelles, Rayka. Ton maître sera sans doute pas content que tu lui amènes un cadavre. "

J'arrête la bagnole avant la grande salle indiquée par le plan. Puis je descend pour finir la route à pied, en tenant mon arme bien haut au-dessus de ma tête. Puisque je ne peux pas frapper, je dois chercher l'ouverture.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 09 octobre 2012, 10:40:20
« Qu’est-ce qu’on fait ? » demanda Rozalia.

La question à mille crédits... Les araignées s’agitaient de plus en plus, le lien de soumission les empêchant de laisser libre cours à leurs pulsions étant de plus en plus étiolé, de plus en plus instable. Et la présence d’autres individus compliquait encore plus la chose. Pour les Formiens, un bon Annexien aurait du attaquer ces créatures, qui étaient bien trop proches de la Fourmilière. Que leur commandant ne donne pas l’ordre les troublait énormément, et elles hésitaient de plus en plus. Les Formiens étaient des créatures loyales, mais également dominées par des pulsions primaires, et ces deux sentiments se balançaient. C’était comme diriger une meute d’animaux sauvages ; il fallait montrer qu’on était le plus fort pour les contrôler... Et on n’était pas le plus fort quand, face à un ennemi, on préconisait de se planquer.

Nika, cependant, ne tenait pas à attaquer. Sans les araignées pour les guider, la progression vers Mastermind serait impossible. Elle sentait que ce dernier ne savait pas qu’elles étaient là, car il était préoccupé par Rinako, et par l’autre Celkhane, Rayka. Il y avait quelque chose de bizarre en elle, même Nika parvenait à le sentir. Elle n’avait pas encore abattu toutes ses cartes, et Rozalia ne lui avait pas encore expliqué toute l’histoire... Et même Ghost ne savait pas tout. La version officielle présentait pour elle des lacunes, des failles inexplicables par rapport à la mentalité de Rayka. Mais il n’y avait jamais eu de contre-enquête. Le Conseil s’était contenté de la version de Swedan, sans creuser plus loin. D’autres avaient creusé, fouiné, fait des recherches, retourné sur le terrain, et c’était à partir de ces investissements personnels que Ghost avait pu reconstituer une version différente, en trouvant des éléments qui ne concordaient pas. Le Diable est dans les détails, et ce proverbe n’avait jamais été aussi vrai.

« Le mieux est de continuer...
 -  Tu sais aussi bien que moi qu’elle ne pourra pas affronter toute cette puissance de feu ! riposta Rozalia.
 -  Elle a choisi son chemin ! On ne peut pas se permettre de l’aider, elle doit se démerder. »

Rozalia soupira, regardant à nouveau la cour en contrebas. Ils étaient nombreux, armés, et bien équipés. Des mercenaires ; ils étaient une véritable armée. Rinako se ferait mettre en pièces si elle tentait le forcing. Mais Nika avait raison... La priorité était la mission : stopper ce psychopathe qui se cachait dans la Fourmilière, et éviter un carnage. Plus le temps passait, et plus Rozalia avait l’impression que cette histoire ne finirait pas bien. Elle voyait mal un merveilleux happy end, mais espérait pouvoir au moins sauver les meubles.

« Alors, en route... » lâcha-t-elle, résignée.

Il était totalement impossible d’amener Rinako. Elle était une pelote de nerfs sur le point d’exploser ; le contrôle déjà faible que Nika avait sur ces bestioles s’effacerait complètement si elle les rejoignait. Il fallait se faire une raison. C’était difficile à admettre, mais c’était clairement la meilleure chose à faire. Les Héroïnes reprirent donc leur route.

Pendant ce temps, à l’entrée de ce camp improvisé, les tourelles automatiques se pointèrent vers la forme solitaire qui avançait. Elles l’avaient en joue, mais ne tiraient pas. Plusieurs gardes étaient à l’entrée, et des viseurs rouges éclairaient le corps de Rinako, remuant sur elle, glissant. Des tireurs d’élite dissimulés sur des promontoires rocheux la tenaient également en joue. Le message était clair. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette... Rayka était exposée. Il aurait été possible de la tuer avant que la cavalerie n’ouvre le feu, mais sa mort serait la seule chose que Rinako puisse faire avant d’être transformée en gruyère. Rayka portait une lourde verte, et ses yeux semblaient fatigués. Des cernes noires indiquaient qu’elle avait peu dormi, mais elle était toujours consciente.

« Il est temps d’y aller, Rinako. Juste toi et moi... Au milieu d’une armée de Formiens. »

Pas de salutations, Rayka allait droit à l’essentiel. Elle se retourna, et se mit à marcher, s’aventurant dans le camp, les gardes laissant passer la Celkhane. Rayka ne disait rien, mais elle titubait parfois, et un œil observateur aurait pu voir des gouttes de sueur perler sur son corps. Elle n’avait aucune trace d’ecchymose, aucune blessure, mais c’était comme si elle ressortait d’une séance de bastonnage. L’ancienne Celkhane s’approcha d’une espèce de tram particulier. Il était fait de végétaux.

« Il nous conduira tout droit au repaire de mon Maître... Et je suppose qu’Il te donnera le droit de me tuer... C’est pour ça que tu es venue, n’est-ce pas ? Que tu as choisi de rester dans cet enfer ? Alors, sois rassurée. Tu pourras bientôt accomplir l’heureuse et juste vengeance des Celkhanes... Pour autant qu’une vengeance ait jamais été juste. »

Le monorail se mit à démarrer. Il n’y avait aucun rail, mais il était traîné par de longues membranes sur le plafond, et filait à travers des conduits.

« Navrée pour l’inconfort, ce moyen de transport n’a pas été conçu pour des humanoïdes. »

Le monorail continuait à filer dans l’obscurité, jusqu’à ralentir lentement... Et par approcher de sa destination. Quand il sortit de l’obscurité, Rinako et Kayla étaient enfin dans la Fourmilière, et même plus loin que ça. Elles semblaient flotter au-dessus d’une immense mer infinie, bleuâtre, et, au centre, trônait une structure indescriptible. Une forme géométrique noirâtre qui semblait en mouvance permanente.

« Admire cela, Celkhane. Rares, très rares, sont les humains, et même les Formiens, qui ont pu voir cette structure. Nous approchons du Triangle de Verre, dans les profondeurs les plus éloignées de la Fourmilière, là où les règles normales ne s’appliquent plus. »

Plus on se rapprochait du sol, et plus on pouvait voir que la mer se détachait par endroits, formant des ilots rocheux et désertiques, couverts d’une texture formant comme un mélange entre le sable et la cendre.

(http://nsa32.casimages.com/img/2012/10/09/mini_121009105117363653.jpg) (http://nsa32.casimages.com/img/2012/10/09/121009105117363653.jpg)

Le monorail finit par s’ouvrir en deux, et les deux femmes tombèrent plusieurs mètres en contrebas, se recevant sur le sol. Les parois du Triangle semblaient remuer, comme si elles étaient vivantes, organiques. Rayka se releva, et retira sa veste. Elle portait un débardeur assez court, et on pouvait voir, sur son dos, un spectacle assez sinistre : une série de cicatrices anciennes, très anciennes, qui avaient visiblement été récemment rouvertes. Les plaies étaient rouges, à vif, et, si le débardeur cachait bien l’essentiel de son dos, elle avait des cicatrices un peu partout, et en nombre conséquent. La douleur devait être terrible.

« Ne t’amuse pas à les compter, il y en a 77. Elles sont mon châtiment pour toutes mes erreurs passées... »

Rayka n’en dit pas plus, et se mit à marcher, s’avançant vers le Triangle.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 09 octobre 2012, 14:27:41
Pas besoin de la tuer, vu son état même moi j'aurais qu'à souffler dessus pour la mettre au sol. Et c'est clairement pas moi qui l'aie mise dans cet état. Une esclave. Elle a mal servi son maître et en a pris pour son grade. C'est ça, où elle a eu les yeux plus gros que le ventre cette nuit. Toutes les deux au milieu d'une armée de Formiens ? Sans aller jusqu'à me dire que j'ai vu pire, hier j'ai pas été loin du compte. En fait depuis que je sortie du vaisseau transport j'en ai pris plein la gueule, de tous les côtés et de toutes les façons possibles. Bien sûr j'ai failli mourir, et plus d'une fois, mais contre ça j'ai pu me défendre.

Les Formiens veulent me tailler en pièces, mais eux, au moins, ils ferment leurs gueules. Quelque part il y a un équilibre : on fonce dans le tas et on se bat, les derniers debout ont gagné. J'aurais dû en rester à ça. Mais il a fallu que je me laisse convaincre par ces deux connasses qui n'ont pas arrêté de se foutre de mon sens du devoir alors qu'elles en profitaient, de railler sur mon âge et mes capacités alors que je faisais tout pour sauver leurs culs et leur mission foireuse. Et quand mon tour est venu de demander, elles m'ont envoyée sur les roses l'une après l'autre. Par-dessus le marché, Mastermind me vole ma mission par la bouche de Rayka.

" Tu me saoules. "

Même lui me prend pour une gamine. Il va me refiler son jouet à bousiller ? De plus en plus décevant. C'est pas le tout de lire dans la tête des gens, faut arriver à piger ce qu'on voit. Il veut me faire marcher à la menace ou me soudoyer avec une vengeance expéditive ? C'est insultant. Je laisse la justice aux bureaucrates et aux religieux, ceux que ça concerne. Et ce n'est pas moi que je vengerais si je la tue, alors il faut le faire dans les formes. On m'a assez reproché mon engagement envers ma nation et mon armée, il serait temps que j'assume. Dans un cas comme celui-là la vengeance ne suffit pas. Je suis pas une arriérée qui règle tout par la violence et se dit que ça merde parce que c'est comme ça. Je suis pas non plus un mec qui sort les baloches pour se rassurer.

Pas ici, ni maintenant. À moins que ça vienne sur le tapis en toute logique, après tout elle m'a bien emmerdé avec ça hier.

" Ouais, une cabine de téléphérique en racines c'est pas le pied. Merci pour mes courbatures. "

Serre les dents, ma fille. De ce côté-là, par contre, j'ai vu pire. Parce qu'on est entraînées jeunes tout le monde s'imagine que nos manœuvres sont des rando pédestres pour gamines pourries-gâtées. Et il faut croire que ces conneries ont la vie dure, parce que malgré tout ce que j'ai fait ce matin on me traitait encore comme si je sortais du centre aéré. S'il y avait eu de quoi me faire une combinaison de combat intégrale, et un casque pour aller avec, je crois que finalement ça m'aurait arrangée. Tout le monde m'aurait vu comme un petit soldat, petit mais soldat. Au lieu de ça je suis trop jeune, frêle et mignonne pour avoir le droit de l'ouvrir.

Et la sortie scolaire arrive devant le monument formien qui devrait me couper le souffle. D'accord c'est impressionnant, c'est gros et je m'attendais pas à ça dans un nid de bestiasses. Mais c'est super-moche, en parfait accord avec le contexte bien glauque. En plus c'est la gerbe : ça remue de partout. Le cœur de l'ennemi. J'ai moins envie de m'extasier que d'y foutre le feu pour faire sortir Mastermind à découvert et le rôtir. Puisqu'on est pas nombreux à s'être ramenés, il faudra bien que je tente ma chance.

" J'ai toujours eu du bol... "

Les racines se déploient soudain en Rayka se casse la gueule. Les règles normales ont beau pas s'appliquer, il y a de l'air et je peux encore me laisser glisser dessus pour arriver en douceur. J'arrive juste derrière elle au moment où elle découvre son dos. Alors voilà comment il la tient. Voilà tout ce que ce connard est capable de faire et qu'il a déjà tenté avec moi : rouvrir les vieilles blessures. Mais les miennes me donnent de la force. Celles de Rayka l'affaiblissent

Soixante-dix-sept entailles pour ses erreurs passées. Encore faut-il savoir de quelles erreurs on parle. D'ailleurs si je caresse ma broche, ce n'est pas pour me rassurer.

" Puisque t'en parles... "

Je me demande si elle pige ses erreurs au fur et à mesure. La première a été de me tourner le dos, je frappe du pied derrière son genoux. La deuxième a été de me dévoiler sa faiblesse, je cogne droit entre les omoplates pour l'envoyer face contre terre. Et la dernière de m'avoir scié les nerfs avec un flot de conneries sans queue ni tête. J'écrase son épaule d'un genoux en lui tordant le bras.

" Maintenant tu vas cracher le morceau ! Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit-là ? Et du concret ! Sinon c'est pas compliqué : suicide ou pas je me casse d'ici ! Je vous laisse tous vous démerder entre tarés ! Je rase tout sur mon passage ou j'en crève, mais ton connard de maître devra se démerder sans moi ! "

J'accentue légèrement la torsion de son bras. C'est ce qu'il y a de bien avec les blocages articulaires : pas besoin d'être aussi balèze que l'adversaire pour le tenir.

" Vas-y ! T'arrêtes pas de te plaindre mais tu donnes pas des masses d'infos ! Alors parle, bordel ! Qu'est-ce qui s'est passé avec Swedan et ces putains de fermiers ? Magne-toi avant que je change d'avis ! Et crois-moi : si je veux me barrer c'est pas toi qui pourras me retenir ! "

Parce que je vais pas la buter. Je prendrais ses plaques, je lui cramerais les pieds, et je laisserais le détail pour la vermine. De toutes façons sans moi elle ne sortira pas vivante de ce trou à merde. Elle ne me suivra pas de son plein gré, et elle est trop lourde pour que je la porte. Mais si Swedan a manqué à son devoir il faudra que je m'occupe d'elle en rentrant, avec la version de Rayka enregistrée ce sera plus facile.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 09 octobre 2012, 15:31:18
Soixante-dix-sept marques. Soixante dix-sept indélébiles blessures. Les premières que le bourreau lui avait infligées, les seules qu’elle n’avait jamais voulu que les chirurgiens lui retirent. Elle le sportait sur son corps, ces marques, car ils lui rappelaient qu’elle avait franchi la ligne, atteint le point de non-retour... Ce point où on réalise qu’il n’y a pas de fond dans la descente, que le trou n’est pas un puits, mais un abîme sans fond. On essayait tous de se persuader en se disant qu’une chute se termine un jour, et qu’on peut ensuite remonter, mais c’était un leurre. On tombait sans arrêt dans la vie, depuis qu’on naissait. C’était ainsi. On était né pour tomber, jamais pour monter, né pour chuter, pour être humilié, battu, insulté, pour souffrir, pour pleurer, pour être frustré, pour être bercé de fausses illusions, pour être nourri par de faux espoirs... Parfois, on arrivait à ralentir la chute en s’accrochant à des parois, à des interstices, mais, au bout d’un moment, le bout de bois se rompait, et la chute, interminable, se poursuivait. Il n’y avait qu’un seul fond, une manière de souffrir. Placer le canon dans la gorge, bien au fond, jusqu’à sentir le métal froid, et avoir envie de vomir, puis appuyer sur la gâchette. Combien de fois Rayka avait-elle fait ce geste ? Senti le métal froid dans sa bouche ? Et tenter d’appuyer sur la gâchette... Mais ça aurait été faire preuve de lâcheté, ça aurait été fuir ses responsabilités. Elle méritait de chuter, elle méritait de tomber, de continuer encore à tomber, à s’enfoncer sous les couches les plus profondes de la souffrance et du désespoir. La mort était la seule chose qu’elle attendait de la vie.

Rinako l’avait plaqué au sol, lui hurlant dessus, et, si la douleur était bien là, elle n’était rien, comparée à celle que Rayka avait ressenti cette nuit.

« Vas-y ! T'arrêtes pas de te plaindre mais tu donnes pas des masses d'infos ! Alors parle, bordel ! Qu'est-ce qui s'est passé avec Swedan et ces putains de fermiers ? Magne-toi avant que je change d'avis ! Et crois-moi : si je veux me barrer c'est pas toi qui pourras me retenir ! »

Rayka ne put s’empêcher de glousser, et lâcha, acerbe :

« Te barrer ? Rinako, putain ! Tu veux qu’on te considère comme une adulte, mais tu continues à raisonner comme une attardée ! Tu sais ce que ça signifie, de grandir, ma jolie ? Ça signifie comprendre une vérité très simple... On est tous des putains d’esclaves, Rinako. Caelestis, Ashnard, peu importe les noms qu’on leur donne, ce sont tous des bourreaux qui nous envoient nous sacrifier pour des causes qui ne nous concernent pas, pour des problèmes qui ne nous concernent pas, pour des situations qui existaient avant notre naissance. Tu crois sincèrement pouvoir te barrer ? Oh putain, mais sois réaliste ! Tu es au cœur de la Fourmilière ! Tu n’auras pas le temps de faire trois pas que tu seras en pièces détachées ! »

Le sol se mit soudain à vibrer sous leurs corps, et des formes apparurent alors autour des deux femmes. L’espèce de pierre qui se trouvait là évoluait, se modifiait, grossissait, et, peu à peu, cinq ou six golems (http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20081205143627/witcher/images/e/e9/Golem_ConceptArt.jpg) se mirent à les entourer, et poussèrent Rinako sans ménagement. Ryaka entreprit alors de se relever, tandis que les golems disparaissaient. Ce fut désormais à Rayka de toiser la femme.

« Retiens cela, leçon d’une ancienne Celkhane à une autre... Notre seule véritable liberté, c’est de choisir le meilleur maître possible. Le jour où tu auras compris cela, Rinako, alors tu pourras enfin te considérer comme une adulte. Maintenant, arrête tes conneries, et suis-moi. Tu veux connaître les réponses, hein ? Savoir ce qui s’est passé dans cette putain de ferme ? Savoir pourquoi j’ai trahi mes sœurs jurées pour des esclavagistes ? Tu veux comprendre l’inexcusable ? Pourquoi j’ai tué des Celkanes ? Les réponses sont là-dedans. »

Elle désigna du doigt le Triangle. Rayka cracha un peu de sang sur le sol, et se mit ensuite en marche. Tandis qu’elle s’avançait, le sol devant elle évolua, et une espèce d’escalier noirâtre se forma. Elle avança, et atteignit une espèce de plate-forme faisant penser à un manège. Il y avait devant elle une espèce de petit tram, comme les longs chariots des montagnes russes. Rayka grimpa dans la nacelle.

« C’est parti, Rinako... Un tour dans le Bolid’ ! »

Lorsque les deux femmes furent à bord, le train se mit à démarrer, lentement, et le décor autour d’elle changea. Rinako voulait des réponses, elle allait les avoir... En direct... Le train s’enfonçait dans une espèce de belle forêt éclairée, et s’arrêta près d’une ferme.

C’était une belle journée pour Tom. L’ancien bûcheron n’avait plus les forces de couper le bois pour le vendre au marché. Couper le bois, mine de rien, c’était très fatigant. La hache était lourde, et il fallait porter les morceaux de bois dans le chariot, puis le conduire au marché, et rester toute la journée à essayer de vendre aux bonnes gens du bourg des morceaux de bûche pour l’hiver qui s’annonçait. Bien sûr, il aurait pu engager un charretier, mais Tom préférait plutôt former Jonah, l’un de ses fils. Le plus jeune, mais aussi le plus robuste, contrairement à Miles. Miles était un bon petit gars, mais il était incapable de soulever une hache, et il était, comme le Vieux Jones aimait à le dire quand il venait partager une bonne bouteille avec eux, un intellectuel. Il s’occupait donc de la ferme, des plantations, et des vaches, et c’était, en toute logique, à Jonah, qu’il reviendrait de s’occuper de la scierie.

Tom était fier de sa famille, et il y songeait en revenant chez lui, poussant avec ses puissants bras un chariot rempli de morceaux de bois. Tom était épuisé, et savait qu’il ne pourrait pas faire cet exercice encore bien longtemps. Il avait des cheveux grisonnants, des points de côté de plus en plus fréquents, mais il fallait bien que quelqu’un aille couper le bois pour qu’on se réchauffe. L’hiver s’annonçait particulièrement rugueux, et il allait devoir batailler dur auprès du prévôt pour que ce dernier autorise l’envoi d’une milice afin de chasser les loups. L’an dernier, il avait perdu la belle Berthe et la grosse Marthja à cause de ces saloperies. Et ce n’était pas Boule-de-Bois, leur chien, qui était beaucoup moins combatif depuis la mort d’Élizabeth (paix à son âme) qui allait les protéger. Il se contentait d’aboyer à la mort. Tom eut encore une brève pensée pour sa défunte femme. Elle lui manquait tant, parfois. Quand il priait le Seigneur à la messe, il espérait qu’elle était heureuse là-haut, près des Anges et des Saints. Il était impossible qu’elle ait été ailleurs qu’au Paradis, le révérend le lui avait assuré. Une bonne femme, dévouée et fidèle. Une sainte innocente qui ne s’était donné qu’à un seul homme. Une brave fille de fermières. Une violente grippe l’avait emporté.

Alors qu’il rentrait chez lui, il entendit Boule-de-Bois hurler à la mort. Ce n’était pas les hurlements joyeux qu’il poussait parfois, mais des hurlements, comme si qu’un putain de loup rôdait dans le coin. Tom eut soudain une peur bleue pour ses fils, et se mit à courir rapidement, abandonnant son chariot. Un incendie, peut-être ? Non, il aurait senti le feu, et il faisait trop froid pour cette hypothèse. Il atteignit l’arrière de la grange, et Boule-de-Bois avait, dans un couinement, cessé d’aboyer. Il contourna la grange, filant vers l’entrée de la ferme... Et sursauta en voyant ses deux fils cloués au sol, Miles serrant les dents, Jonah tremblant comme une feuille.

« Mais qu’est-ce que... ?! »

Au-dessus d’eux, il y avait deux femmes dans des armures noirâtres, qui pointaient sur eux de drôles d’engins... Tom connaissait suffisamment le monde étranger pour comprendre qu’il s’agissait d’armes à feu, et il entendit alors du bruit derrière elle. Les femmes portaient des casques recouvrant leurs visages.

« J’en déduis que vous devez être leur père, n’est-ce pas ?
 -  Ne... Ne nous faites pas de mal ! s’exclama l’homme. Écoutez, j’ai de l’argent dans...
 -  La ferme, mâle ! Nous ne sommes pas venues pour vous voler, mais pour nous réfugier ! »

Se réfugier ? Il n’y comprenait rien, et restait interloqué. Une autre femme apparut, et elles ôtèrent alors leurs casques. Celle qui venait d’apparaître était Rayka... Mais une Rayka différente, plus jeune, plus séduisante, avec une longue chevelure noirâtre et finement noué en une queue-de-cheval.

« Votre seigneur nous pourchasse, expliqua Rayka, et mes camarades et moi réquisitionnons cette ferme, le temps de nous y réfugier.
 -  Je... »

L’homme se reçut alors un coup sur la tempe, et tomba au sol. Rayka fronça les sourcils, et Swedan, avec une belle chevelure blonde, posa sa botte sur la tête de l’homme.

« T’es sourd ou quoi, espèce de singe ?! Ton seigneur, ce gros taré qui écorche des femmes, nous pourchasse, et ratisse toute la forêt ! Alors, on va se planquer chez toi le temps que ça se calme !
 -  Mais...
 -  Ta gueule ! rugit Swedan. Sache que ce sera encore plus déplaisant pour moi que pour toi. La seule vue d’un mâle me donne envie de vomir, alors je te conseille de pas jouer aux cons, le débris ! On se réfugie chez toi, et vous êtes nos otages le temps que ça se calme dehors, et qu’on puisse mettre les voiles ! »

Swedan était violente, nerveuse. Elle connaissait les mâles ; il fallait les dompter rapidement, les dresser pour qu’ils comprennent qui était le patron.

« Okay, okay, mais ne nous faites pas de mal ! réussit à bafouiller le fermier.
 -  ’Fais pas le con, et il ne t’arrivera rien ! »


L’image disparut ensuite, se brouillant, et la nacelle reprit son avance, lente, suivant un rail, avançant au milieu de l’obscurité. Rayka ne disait pas un mot, se replongeant dans ses souvenirs. Les réponses venaient, mais, pour que Rinako comprenne, il fallait être exhaustif.

« J’aurais du agir tout de suite, au lieu d’attendre... commentait Rayka. Mais tu es bien placée pour le savoir, non ? On ne conteste pas les ordres d’un supérieur au sein de l’armée. »

Bien loin de là, Nika et Rozalia, elles, continuaient à avancer. Le plafond se mit soudain à trembler violemment, et elles s’arrêtèrent, interdites.

« Ça a l’air de barder là-haut...
 -  Les Tekhanes vont faire tout ce qu’elles peuvent pour que les Formiens se concentrent dans la plaine, plutôt que de descendre. C’est drôle à dire, Nika, mais je crois que nous sommes ici à l’abri... Plus ou moins... »

Le long couloir tremblait dangereusement, la poussière se mettant à tomber autour d’elles. Les Tekhanes devaient balancer tout ce qu’elles avaient. On pouvait entendre d’ici les coups sourds des explosions, des BOM-BOM lointains, véritables défis à l’imagination. Nika espérait qu’il y aurait des rediffusions à la télé. Le spectacle avait l’air de promettre !
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 09 octobre 2012, 18:26:01
Plus on avance plus cette femme me fait pitié. Finalement c'est pas compliqué : elle est dépressive. Si elle croit que les tas de gravats me font salir ma culotte elle se goure lourdement. J'ai des pouvoirs affiliés à la terre, et si je n'en fait pas l'étalage c'est parce que les golems disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus et parce que je n'ai pas encore eu ce que je veux. Et puis c'est pas des monticules de caillasses qui vont me rattraper une fois en l'air. Je ne dis pas qu'une monstrueuse volée de saloperies ne viendra pas me courser en vol, mais je brûle aussi. Scarface veut se rassurer en se disant que j'ai pas le choix ? C'est d'autant mieux. On verra comment elle réagit quand on lui coupe les ailes.

Je suis plus à une volée d'insultes et d'opinions merdiques près. Je crois que la mienne est faite : cette femme n'est pas une Celkhane, elle n'en a sans doute jamais été une, et je vais pas me torturer la tronche pour elle. C'est une meurtrière, tout ce que je veux savoir c'est à quel point elle est coupable. Alors direction le manège. Je m'appuie dans un coin les bras croisés et je regarde.

Le pauvre paysan qui trime, le chien qui gueule puis qui couine, les garçon au sol tenus en respect : jusque là rien de si choquant. Puis Swedan, et la connaissant : toujours rien de choquant. Cette salope est androphobe au dernier degré. On est connues pour nos opinions très tranchées sur la gente masculine, mais on est pas des sauvages. Pas toutes. Et sur le terrain, un civil reste un civil. On vient pas pour leur défoncer la tronche, on se bat aussi pour qu'ils pigent que l'esclavage est une saloperie. Mais bien sûr, moi je fais partie des pauvres connes qui ont trop de principes. Et pas des chieuses qui ferment leur gueule au lieu de relever leur supérieure.

De toutes façons, Swedan est en taule à l'heure qu'il est. Sur le plan moral, venant de cette connasse rien ne peut m'étonner. Et tout me pousse à prendre ce que je vois avec beaucoup de réserves. Rayka est instable, et ces images sortent sûrement de sa tête.

" Envoie la suite. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 10 octobre 2012, 00:04:03
« On était quatre. »

Tandis que le train filait dans l’obscurité, Rayka énumérait la liste des Celkhanes présentes :

 - Angela Swedan, leur Capitaine. Une femme forte, connue pour avoir des opinions tranchés, et qui n’aimait pas particulièrement les hommes. Son père violait sa femme et sa grande sœur, et elle avait donc des raisons de se méfier d’eux et de leurs pulsions.

 - Rayka. Elle était alors une Celkhane dévouée et fidèle, une redoutable guerrière.

 - Lana Sukumiku. Lana était la plus jeune des Celkhanes, qui vouait une forte adulation pour Sweden, qu’elle considérait comme une héroïne depuis l’épisode du ranch dans le canyon, où Sweden avait réussi à sauver une mission commando mal partie, en libérant de nombreux esclaves, et en neutralisant tout un trafic d’esclavages impliquant des raiders.

 - Kira Sutchumi. Spécialiste en armes blanches et infiltration, elle était la spécialiste du quatuor, une femme intelligente, qui savait conserver son sang-froid, et qui s’occupait de la logistique.

« A cette époque, les stratégies de base des commandos celkhans prévoyaient généralement l’usage de quatre unités. Trop, c’était prendre le risque de se faire repérer, et moins, c’était le risque d’avoir droit à une mission-suicide. Sweden nous dirigeait, et il ne nous appartenait pas de discuter ses ordres. Ça ne m’avait jamais posé problème ; j’étais une militaire, je savais où était ma place. Servir, et obéir. Réfléchir quand c’était nécessaire, mais respecter la hiérarchie et le commandement. Ne pas discuter les ordres. Tu sais ce que c’est. »

Le manège commença à lentement s’arrêter, et un autre souvenir déferla.

Le soleil se couchait faiblement dans la forêt, et Tom, tremblant, était dans le salon, en train de mettre du bois dans la cheminée, sous le regard vigilant de Rayka. Elle portait son fusil d’assaut devant elle, et était assise sur le canapé. Les Celkhanes étaient maintenant là depuis cinq jours, mais les patrouilles se poursuivaient. Kira était partie en exploration, et les Celkhanes attendaient son rapport. Rayka avait le visage fermé, observant sans rien dire l’homme. La relation entre les Celkhanes et les fermiers était des plus tendues. Les Celkhanes ne les appréciaient pas, et les fermiers étaient trop peureux pour faire quoi que ce soit, pour tenter d’agir. Tom tremblait nerveusement, et Rayka finit par se racler la gorge.

« On ne vous fera rien, vous savez... » lâcha-t-elle.

Le fermier âgé ne répondit pas, et Rayka se mordilla les lèvres, avant de répondre.

« Nous ne sommes pas les méchantes dans cette histoire, poursuivit Rayka. Croyez bien que je suis désolée de vous imposer ça, mais nous agissons dans l’intérêt du bien commun. »

Swedan se trouvait à l’étage, et Rayka était intimement convaincue, à l’époque, de ce qu’elle disait. Certes, ce n’était pas bien de kidnapper des gens, mais elles le faisaient pour la bonne cause, pour venir à bout des esclavagistes, pour lutter contre l’esclavage et ces pratiques barbares et avilissantes. Elle en était alors persuadée. Tom ne dit rien, empilant les bûches, et démarra le feu en empilant des morceaux de papier usagés, les roulant en boule pour démarrer le feu. Ce fut à cet instant que Rayka entendit des coups sourds, suivis de craquements, et de pleurs venant à l’étage. Elle se retrouva, en même temps que Tom, et il fut le premier à monter à l’étage. Miles était dans la grange, à nourrir les bêtes, alors il ne pouvait s’agir que de Jonah... Swedan avait du aller le voir, et il entendit alors l’enfant pleurer.

« Oh non... » soupira Rayka.

Elle s’avança à la suite de l’homme, et entendit des hurlements. L’enfant pleurait, et se reçut un autre coup, un choc sourd, qui le fit taire... Ou, du moins, le fit cesser de pleurer, puisqu’il se contentait désormais de lentement gémir, blessé et prostré.

« Mais qu’est-ce qui vous a pris... ?!
 -  Ta gueule ! »

Un autre coup sec, et, en grimpant à l’étage, Rayka vit le père à terre, après s’être reçu un coup de crosse. Il se reçut ensuite un coup de pied en pleine tête, et Rayka s’approcha. Elle dévisagea froidement Swedan.

« Que se passe-t-il ? »

Swedan ne répondit rien, crachant sur le sol, tandis que le père, sonné, blessé, tentait de se relever. Angela sortit alors son arme de poing, un pistolet, et le pointa sur la tempe de l’homme, en vociférant, les dents serrés :

« Toi, salopard, tu bouges pas, ou je t’explose !
 -  Capitaine ?!
 -  Restez en-dehors de ça, Caporal !
 -  Mais...
 -  Discuteriez-vous mes ordres ?! »

A ces mots, Rayka se raidit, et secoua la tête. Elle se sentait raide. Elle avait posé une question stupide. A cette époque, elle savait déjà ce qui se passait. Comment aurait-elle pu ne pas savoir ? C’était limpide, tellement évident... Mais il était tellement plus simple de se retourner, et de fermer les yeux, d’oublier ce visage larmoyant, ce nez qui saignait, ce regard plein de haine. Dès cet instant, Rayka avait su... Mais elle n’avait rien fait. Non. Elle s’était retournée, et avait descendu les marches, essayant de ne pas entendre les coups sourds et répétés.


« Je n’ai jamais compris pourquoi Swedan avait frappé ce gosse... Ou, du moins, j’essayais de me persuader que je ne le savais pas. Elle s’était contentée de dire que le marmot tentait d’envoyer un corbeau annoncer que les Celkhanes étaient ici... Quelle excuse bidon... Les Celkhanes ne nous apprennent pas à aimer. On nous apprend à tuer, à haïr l’ennemi, à contrôler notre rage. La plupart de nos soldates sont d’anciennes captives, des femmes qui ont souffert des traumatismes, et on ne nous apprend pas à vivre en les oubliant. On nous apprend à les utiliser pour se battre, pour trouver une motivation de se battre. Swedan a vu son père violer et torturer sa sœur. »

Il était évident que la proximité avec des hommes la rendrait folle, et attiserait sa haine et sa rage... Tout comme le fait de devoir fuir, d’être coincée dans une ferme misérable, à se cacher d’hommes. Le train, quant à lui, reprenait sa silencieuse progression. Le Bolid’ continuait son tour sans personne pour le stopper.

« On a fini par les enfermer dans la cave, et on les nourrissait avec des gamelles, en les enchaînant. Comme des chiens. Swedan affirmait qu’on ne pouvait pas faire confiance à des mâles qui essayaient de se carapater, ce que l’un des fils du fermier avait réellement essayé de faire. Lana l’avait surpris en train de s’enfuir par les champs, et il avait reçu une correction sévère. »

Le train continuait à s’enfoncer, descendant une longue pente.

« Et puis, deux ou trois jours après, on a reçu des informations. Une patrouille ennemie a approché de la ferme... On les a capturés, et ils nous ont parlé d’un convoi d’esclaves qui était en route le long d’un canyon. Sur une carte, le responsable de la patrouille, pensant probablement que cela l’épargnerait, nous a indiqué sa localisation précise. On a hésité, et on a décidé d’agir. Le seigneur local était un vrai pervers, un malade, et on ne pouvait pas laisser tous ces esclaves, des individus que ses hommes avaient récupéré en pillant des villages, ramener chez lui. On a exécuté les patrouilleurs. On devait rationner les provisions, et trop de prisonniers pouvaient poser des problèmes. »

Rayka retint son souffle. Cela faisait des années, mais elle s’en souvenait encore comme si c’était hier.

« On est parties à l’aube pour trouver le convoi, et sauver les esclaves. Notre baroud d’honneur avant de rejoindre le point d’exfiltration... Ils avançaient le long d’un canyon, les gardes se tenant en hauteur. Ils avaient des caravanes, des chameaux, des dromadaires, et des hommes armés. Il y avait des familles entières qui avançaient dans le canyon... Hommes, femmes, enfants. Ils n’étaient pas enchaînés. Un luxe inutile, pensions-nous ; ils étaient coincés dans le canyon, et des chaînes auraient ralenti le convoi. »

Elle soupira à nouveau, et finit par dire ce à quoi Rinako devait s’attendre, sentant son corps trembler.

« Ils étaient... Ils étaient soixante-dix-sept. 77 esclaves. »

*
*  *

« Je dirais qu’on approche...
 -  Je dirais surtout que cette grotte ressemble à toutes les autres grottes qu’on a déjà pu traverser depuis...
 -  Depuis quand c’est moi l’optimiste et toi la pessimiste ?
 -  Depuis que tu t’es liée d’affection pour ces choses arachnoïdes ?
 -  Allons, je suis sûre que tu les adores !
 -  Je préférerais me faire prendre par un troll plutôt que d’être touchée par l’une de ces indescriptibles horreurs.
 -  Quelle poétique comparaison ! Non, vraiment, tu tiens tant que ça à me faire dégueuler ? »

Rozalia soupira, n’ajoutant rien. Inutile d’envenimer encore plus les choses. Tout était déjà bien assez compliqué comme ça. Les grondements et les explosions étaient toutefois de plus en plus fortes, et il était probable que Nika se fonde là-dessus pour affirmer que la Fourmilière était proche. Ce n’est pas que Rozalia était claustrophobe, mais elle préférait volontiers un autre décor que ce sinistre conduit étroit où on risquait à tout moment de se faire mal.

Lentement, aux sons des explosions, Rozalia entendit d’autres bruits... Des sons étranges, comme... Comme des milliers de pattes qui remontaient. Un grondement sourd, irrépressible, de plus en plus intense, qui, sans qu’elle ne puisse se l’expliquer, lui donna des frissons. Elle trembla un peu, et vit alors un rayon de lumière obstruer de temps en temps apparaître. Nika s’avança de ce trou dans la paroi, et regarda dehors...

« Oh putain… »  s’exclama-t-elle devant ce qu’elle avait sous les yeux.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 11 octobre 2012, 19:44:58
" Arrête de chialer, t'es pitoyable. "

Pas la peine de cacher que j'ai les nerfs en pelote. Fini de prendre des gants. Qu'elle me rentre dans le lard si elle ose, mais cette connasse n'a eu de fierté que quand elle me croyait incapable de me défendre. Et elle a sans doute trop peur de se faire taper sur les doigts par son maître.

" L'ex-colonelle Angela Swedan est en isolement haute sécurité à Eternum. Elle crèvera de vieillesse dans une cellule, pour l'exemple. Parce qu'elle a voulu abandonner trente-cinq garçons pendant une mission d'intervention-récupération. Et quand sa jeune lieutenante a objecté et l'a relevée de son commandement elle a failli la tuer. "

Je décroise les bras pour me cramponner au bord de la nacelle contre lequel je suis appuyée. Qu'est-ce que j'ai envie de lui coller une branlée en disant tout ça ! Au corps à corps je suis de taille. J'ai été entraînée à me battre par tous les moyens contre des mecs ou des créatures qui seraient largement plus grandes et fortes que moi. Bien sûr je me la jouerais pas à mains nues devant un Orc, mais une femme ne me fait pas peur.

" Sort un peu la tête de ton cul, Rayka. Swedan, toi et beaucoup d'autres : vous étiez pas des Celkhanes. Vous auriez jamais dû avoir une arme entre les mains, ni un grade supérieur. Mais il n'y avait personne d'autres. Aujourd'hui la nouvelle génération fait le tri, et les fruits pourris comme vous on les chope pour les épingler sur le mur de la honte. Caelestis a été fondée sur un principe simple : protéger toutes les femmes, libérer tous les esclaves et mettre fin à l'esclavage. C'était déjà vrai à ton époque et tu t'es engagée à mourir pour ça s'il le fallait. Mais de ce que j'ai vu t'as été bien contente de l'oublier parce que Swedan avait plus de galons. C'est ça ta trahison. "

J'en ai plein le dos qu'on me prenne pour une gamine écervelée alors que toute ma vie est un combat sans fin. Un combat dont je n'ai pas à rougir à la face du monde même si le principe a l'air naïf.

" Tout ce qui m'intéresse dans ton histoire, c'est de savoir si j'aurais d'autres culs à botter en rentrant. Je veux savoir qui a fait quoi, et qui doit tomber. Traduction : les Celkhanes d'aujourd'hui font le ménage jusque chez elles. Alors envoie la suite, et commence à te faire à l'idée que je vais t'envoyer squatter la cellule voisine de celle de Swedan. "

J'espère que tu vois tout ça, Mastermind. Si tu crois que tu peux me retourner aussi facilement qu'elle, tu vas être déçu... Mais c'est peut-être pour ça que t'as besoin que je m'approche autant ?
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 12 octobre 2012, 11:17:06
Elles y étaient. La Fourmilière, une sorte d’immense dôme, était devant elles. Il y avait un vaste précipice entre la grotte où elles se tenaient et la surface étrange de la Fourmilière, et des milliers de Formiens grimpaient le long des parois. Nika vit ainsi passer devant le trou d’où elles observaient la région des araignées géantes, des arachnoïdes, et d’autres créatures grimper. Il y eut ensuite des séries d’explosions, probablement des obus et des missiles envoyés par les Tekhanes Les projectiles explosaient contre la surface de la Fourmilière, révélant alors une espèce de couche lisse, mais Nika pouvait voir quelles couches supérieures se reformaient rapidement. Toute la zone tremblait, et on pouvait entendre les coups de feu et les bruits de la bataille. Nika se retourna alors vers Rozalia.

« Je dois y aller seule. »

Rozalia secoua la tête.

« C’est une...
 -  Rozalia, tu le sais aussi bien que moi; je suis la seule capable de rentrer dans la Fourmilière. Si tu y vas, les autres Formiens t’attaqueront.
 -  Alors, je fais quoi, moi ? soupira-t-elle.
 -  Retrouve Ashley, et assure leur fuite. Je vais essayer de neutraliser Mastermind avant qu’il ne soit trop tard... »

La manière dont Nika le disait signifiait clairement que, pour elle, il était trop tard. Peu importe ce que leur ennemi avait en tête, elle était de plus en plus convaincue qu’il avait déjà eu ce qu’il voulait. Le jeu n’était pas équitable : il avait toutes les bonnes cartes en main. C’était comme faire une partie de tarot face à quelqu’un qui avait une triple poignée. On ne pouvait rien faire d’autre que compter les points qu’il accumulait en serrant les fesses, et en essayant de sauver tant bien que mal quelques misérables têtes. Rozalia secoua la tête.

« Sois prudente, Nika...
 -  On se retrouve au bunker.
 -  Tu as intérêt. »

Nika ne répondit pas, et continua à suivre les araignées. Lorenza eut un dernier regard pour le chaos qui se déchaînait dehors, et choisit un autre chemin, se dépêchant de rejoindre le convoi.

*
*  *

« Ça ne sert à rien... Tu t’obstines à juger sans comprendre. Pour avoir le droit de juger quelqu’un, Rinako, il faut commencer par comprendre ce que ladite personne a fait, ce qui l’a motivé... Et, pour cela, il faut déjà savoir ce que cette personne a fait. Toi, tu ne sais rien, et tu te refuses à comprendre. J’en ai assez de toi et de ton arrogance. Tu penses sincèrement pouvoir m’arrêter ? Nous arrêter ? Et tu penses sincèrement que j’ai trahi Caelestis ? »

Rayka était écœurée. Sa patience était à bout. Elle opta pour un autre ton, résigné et battu :

« Ma mission consistait à t’emmener au Triangle. J’aurais du l’écouter quand il m’a dit que ça ne servirait à rien, que tu étais trop complexée par ton jeune âge pour comprendre Tu ignores tout ce qui se passe autour de toi, Rinako. Tu continues à croire que je souhaite la ruine de ton Archipel, alors que j’ai du accepter d’être une traître pour préserver Caelestis. Mais peu importe... Tu veux jouer à la justicière ? Tu veux sauver le monde ? Lutter contre les méchants et les envoyer au trou ? T’y connais rien, Rinako Yukimitsu... Et il est trop tard pour ça. »

Rayka disparut alors, se transformant en cendres qui s‘envolèrent au vent. Et le train, subitement, s’accéléra énormément, le simages défilant si vite à droite et à gauche qu’on ne pouvait les comprendre... Un cayon désertique où une fumée blanchâtre dangereuse s’envolait vers le ciel... Une scène intense dans une cave... Un œil qu’on crevait avec un fer rouge... Et le train, toujours, filait rapidement, fonçant vers une espèce de fenêtre qui se rapprochait rapidement. Une sortie ! Lorsqu’il l’atteignit, le train se volatilisa, et Rinako tomba sur le sol, atterrissant dans une espèce de grotte avec de nombreux piliers. Aucune sortie apparente dans cette grande pièce... L’entrée par laquelle elle était venue n’était plus que de la paroi. Une présence sombre se mit alors à descendre le long des piliers. Un Formien très étrange, qui semblait également agressif, qui se mit à atterrir sur le sol. Il était grand, et sa forme était indescriptible, tant elle était chaotique :

(http://nsa31.casimages.com/img/2012/10/12/mini_12101210082997218.jpg) (http://nsa31.casimages.com/img/2012/10/12/12101210082997218.jpg)

La Chimère semblait avoir quatre bras, deux longues ailes, plusieurs yeux bleuâtres, plusieurs jambes, et un long corps serpentin avec une queue énorme. Son torse se mit à luire d’une intense énergie violette, et il en largua une puissante onde de choc, extirpant de son corps ses émanations magiques, puis envoya des boules de feu violettes vers Rinako.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mercredi 24 octobre 2012, 15:44:42
" Franchement c'était bien la peine de l'ouvrir pour dire ça ! "

Je crois que je deviens un peu dingue. Rayka se désagrège sous mes yeux et la première chose que je pense c'est que j'ai parlé trop fort. La deuxième c'est que je suis encore en train de me faire pourrir le cerveau par l'autre boule à facette ! Si c'est le cas la nacelle est convaincante, parce que je manque de passer par-dessus bord quand elle se met à filer. Je vois des fusillades, des explosions et je ne sais pas trop quoi d'autre. Ça s'enchaîne et j'ai du mal à garder les yeux ouverts à cause du vent.

Je n'ai pas le choix, de toutes façons. Je suis piégé ici, que ce soit réel ou non, alors je dois prendre les choses comme elles viennent. Et la première c'est le sol. Je me fais bazarder par terre comme un tas de caillasse trimbalé par un wagonnet. Je me relève vite. C'est grand, c'est sombre, et...

" Bordel de merde ! "

C'est occupé par ce qui est sans doute la plus énorme, informe et infâme saloperie que j'ai vue de ma vie ! Illusion ou pas elle a l'air très fâchée de me voir arriver. Ça m'étonnerait que ce truc soit Mastermind, donc par-dessus le marché je me suis encore faite avoir ! Je jette un coup d'œil pour voir mais je suis prise au piège, même le tunnel du train a disparu. Il va falloir jouer la montre en attendant de trouver comment attaquer. Je n'ai même plus d'armes, seulement mes pouvoirs, et ce truc ne va pas me lâcher. Déjà il me crache des saloperies enflammées dessus.

Je pars en courant sur la côté, puis je me mets à sauter. Vive le vent, je file rapidement autour de la pièce, entre les colonnes. Toujours pas de sortie et ça ne fait que ralentir le monstre. Il va falloir que je me batte, reste à espérer qu'il ne résiste pas au feu, parce que je me vois mal sortir un souffle assez puissant pour soulever ce truc dans une pièce si encombrée. Et je n'ai pas non plus la terre pour m'aider, je ne sais pas ce qu'il y a sous mes pieds.

Je m'arrête derrière un pilier. Feu de la main gauche, vent de la droite que j'amène au-dessus des flammes. Je dois faire vite et bien, ce qui n'a rien de simple dans une telle situation. J'étouffe les flammes dans un courant d'air tournant. L'explosion ne lui fera peut-être pas grand mal, il vaut mieux que je tape où il faut. Soudain la gueule hurlante du monstre arrive sur ma droite. Je libère ma petite bombe magique qui file droit entre les crocs pour éclater. À voir le backdraft on pourrait croire que ce truc crache du feu. Je profite du souffle pour reprendre de la distance, puis je repars à entre les colonnes.

Ce gros enfoiré est sur son terrain. Malgré sa masse impressionnante et tout ce qui dépasse de son corps, il n'a aucun mal à suivre. mais je ne peux pas simplement voler dans un environnement comme celui-ci, trop d'obstacles. Même si leurs nombre diminuent. En dépassant une colonne j'entends un gros choc derrière moi, ce n'est qu'en changeant de direction que je vois de quoi il était question : il a éclaté un pilier. Il s'est aussi dégagé le champ pour me bombarder encore. J'esquive, je fuis, et je risque un coup d'œil de temps en temps pour chercher la faille.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 25 octobre 2012, 11:02:22
Des tunnels, des tunnels, et encore des tunnels... Si on lui avait dit que la Fourmilière se résumait à marcher accroupie, Nika ne l’aurait pas cru. Elle s’enfonçait dans des boyaux étroits et sinueux, suivant les difformes araignées qui l’encerclaient, formant un indescriptible cortège. Le cœur de Killer tambourinait lentement dans sa poitrine. Elle redevenait peu à peu elle-même, et les araignées le sentaient. Dans sa position, si jamais ces Formiens venaient à l’attaquer, elle serait en très mauvaise posture. Elle se cramponnait à son arme, sentant la sueur couler sur son corps... Et ça ne venait pas que de la forte chaleur ambiante. Les araignées continuaient à avancer, et Nika dut même, à plusieurs endroits, ramper.

Ils finirent néanmoins par atteindre leur cible, mais refusèrent d’aller plus loin. Nika regarda par un trou dans une paroi, et vit un spectacle assez fascinant. Elle était au-dessus d’une espèce de grand lac interne, avec une curieuse île au centre. Un indescriptible bâtiment, ressemblant à une grotesque figure géométrique noirâtre, se tenait là.

*Qu’est-ce que c’est que ce truc ?*

Nika en fut éberluée. Les araignées refusaient de s’approcher, comme si cet endroit les terrifiait, et elle se mordilla les lèvres. Le doute n’était pas vraiment permis. Elle savait ce qu’était cet endroit. Le repaire de Mastermind. En plein cœur de la Fourmilière. Nika soupira, mais se refusa de laisser la place à la panique, ou, inversement, à la joie. Elle avait l’occasion d’en finir avec lui. Il ne restait plus qu’à atteindre ce bâtiment... Un saut serait probablement la plus mauvaise idée qui soit. Elle continuait à y penser lorsque la structure autour d’elle se mit à dangereusement vibrer. C’en fut trop pour les braves araignées, qui se mirent à fuir. Le décor, autour d’elle, se mit à changer rapidement. Une espèce de forêt se mit à pousser au-dessus du lac, des arbres se mettant à pousser, ainsi que du lierre et de la végétation tout autour d’elle. Curieuse et intriguée, Nika toucha alors un peu plus attentivement la paroi... Et comprit que ce qu’elle avait pris pour de la simple rocaille était en fait quelque chose d’infiniment... Différent.

Tout cet endroit était organique. Killer Boom n’avait jamais rencontré une telle structure. Pourquoi donc cet endroit était passé d’un lac à une forêt, c’était une question à laquelle elle n’aurait sans doute jamais la réponse. Tout ici dépassait son entendement. En levant la tête, elle vit une espèce d’étoile fictive, répandant de légers rayons, qui permettaient de voir sans difficulté.

*Peut-être pourrais-je utiliser ce lierre pour rejoindre cette structure ? Je suis bonne en escalade, après tout !*

Elle se rapprocha du lierre... Lorsqu’une explosion retentit au milieu des arbres, accaparant à nouveau son attention.

Plusieurs arbres s’envolèrent, et un énorme Formien apparut. Depuis sa position, Nika ne voyait pas grand-chose, mais elle vit clairement des arbres s’envoler dans tous les sens, provoquant un énorme grondement, et entendit le Formien rugir. Ce dernier était blessé, mais ça, Nika ne pouvait pas le savoir. Blessé et furieux.

Et il avait de quoi l’être. Tous les Formiens étaient des créatures sexuelles, et ceci s’appliquait aussi pour lui... Mais dans le mauvais sens du terme. La frustration, il n’avait connu que ça, afin que cette frustration déclenche sa haine et sa rage, son agressivité et sa fureur naturelles. Il ne cherchait même pas à violer cette femme, il voulait simplement la massacrer, l’étriper, et dévorer son cadavre. La résistance de cette intruse attisait sa haine et sa rage, et il se rua encore vers elle.

Les attaques du Formien faisaient voltiger des arbres. Il balançait de sa main gauche un feu bleuâtre qui soufflait les arbres, et son abdomen continuait à luire dangereusement. Impuissante, Nika ne pouvait rien faire, mais vit malgré tout sur qui le Formien s’acharnait. Il vit en effet Rinako s’envoler comme une petite feuille, et rebondir sur le sol, roulant par terre. Rayka revint alors, une brève apparition que Nika ne put pas voir. Jambes fléchies, elle parla brièvement à Rinako.

« Est-ce là tout ce dont ton agressivité est capable, Rinako ? Ce n’est pas si étonnant, en fin de compte, que tu apprécies tant ta mère ; tu es aussi faible qu’elle. »

Elle disparut ensuite, à nouveau dans une volute de cendres, et le Formien bondit en l’air, atterrissant près de Rinako, ses pattes énormes faisant vibrer le sol.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 04 novembre 2012, 13:39:17
Cette saloperie de monstre ne me lâche pas d'une semelle, et même si je ne cherche plus à comprendre ce qui se passe j'ai du mal à ne pas me poser de questions. D'où sortent ces foutus arbres ? Qu'est-ce qui es réel ou pas ? Je suis où, bordel ? Et surtout, la boule explosive lui a vraiment fait mal ou pas ? Je file à travers cette forêt sortie de nulle part, sous un déluge de flammes violettes et de débris d'arbres déracinés. Cette bestiole est sévèrement remontée.

Un tronc vient s'écraser devant moi. Je saute par-dessus et me tasse à couvert. Je dois souffler une seconde et prendre l'initiative, sinon il va m'avoir à l'usure.

" Est-ce là tout ce dont ton agressivité est capable, Rinako ? Ce n’est pas si étonnant, en fin de compte, que tu apprécies tant ta mère ; tu es aussi faible qu’elle. "

Elle sort d'où, cette voix ? Le temps de repérer Rayka elle me refait le coup de tomber en cendre. Pas une seconde pour lui dire que je l'emmerde ou lui balancer une boule de feu.

" Revient me dire ça en face, pouffiasse ! "

J'aurais peut-être pas dû me lever pour gueuler ça,parce qu'une boule de feu violette explose à côté de moi et m'envoie bouler. Je me retrouve à plat ventre au pied de l'arbre que j'ai pris en plein dans les côtes. Je suis cassée en deux, j'arrive plus à respirer et je tremble de partout. J'ai mal partout, d'un côté la brûlure et les éclats de bois et de terre, de l'autre le choc contre l'arbre. En me redressant tant bien que mal à quatre pattes je vois la grosse vermine qui approche. Elle me fixe, et quelque chose me dit qu'elle veut savourer ma visite avant d'en finir. Je sers les dents et les poings. Reprend-toi, ma fille !

" Je... crève pas... Ici ! "

Mes doigts s'enfoncent dans le sol qui se met à vibrer en continu. Devant moi la bestiole pose une patte qui s'enfonce dans la terre qui devient meuble autour de nous. Je n'y pense même pas, tout se fait naturellement. Je laisse mes pouvoirs filer instinctivement. Ce gros tas de griffes est plus lourd que moi, je tourne ça à mon avantage. Puis je bondis. Il est rapide mais il n'aura pas assez d'allonge pour m'avoir maintenant que le vent me porte dans les airs. Restent ses flammes violettes, mais il est trop empêtré pour me suivre. Je tourne autour de lui mais je sais que mon arsenal est trop limité à cette distance, et j'ai besoin de mes mains pour planer. Alors je pique vers les arbres pour les enflammer autour de la bestiole qui rugit et crache à mon passage.

Je me pose au sol, dans son dos à bonne distance. Tout brûle autour de lui alors que je recommence à filer à pieds. Je me penche parfois pour laisser une main traîner au sol, je lâche des impulsions. La vibre sous ses pas, mais aussi sous les miens. On m'a toujours reproché d'être trop fonceuse avec mes pouvoirs. Je les guide par la pensée et des gestes très simples, pas de formules magiques. Et aujourd'hui est le jour maudit où ce que j'aurais dû apprendre devrait me sauver la vie... Si après ça Mastermind me sort une dissertation de littérature je suis morte.

Comme je ne peux pas former un golem pour aller poutrer le méchant monstre, je déploie mon arsenal. Et ça semble fonctionner. À chaque pas cette grosse saleté s'enfonce un peu plus dans le sol. Il me cherche à l'aveuglette entre les arbres enflammés, incapable de me sentir à travers la fumée battue par le vent. Et la terre l'avale un peu plus , centimètre par centimètre, je peux le ressentir d'où je suis. Il approche en rasant tout sur son passage, à coups de lame, de griffes ou de flammes violettes. Il n'est plus bien loin, séparé de moi par un tronc épais, quand je me laisse tomber accroupie pour planter mes doigts dans la terre et faire pivoter mes mains.

" Je te tiens ! "

La terre se rétracte et se densifie instantanément autour de ses pattes. Le piège ne fera pas long feu mais je me suis créée une fenêtre dont je vais profiter. Je me redresse et dépasse l'arbre d'un bond porté par le vent, au passage j'attire les flamme dans mes mains et retombe face au monstre. Il rugit dans ma direction, tirant sur ses pattes pour essayer de se dégager et gagner l'allonge nécessaire pour m'atteindre. Déjà les flammes les flammes s'élèvent de mes paumes.

" Heureusement que j'ai personne dans les pattes, cette fois... Danses des Serpents de Feu ! "

Je suis repartie. Je m'approche d'un pas dansant, je tourne sur moi-même, je virevolte autour de ce monstre qui ne sait plus où donner de la tête ni du reste. Il va avoir droit aux plus beaux morceaux de mon répertoire de techniques persos. Les traits de flammes s'étirent, m'entourent comme des rubans. Alors que je contourne mon ennemi qui se dégage peu à peu. Je le laisse faire le temps de me gonfler à bloc, et quand sa première patte échappe au carcan de terre je lance l'attaque.

" Le Tango des Crotales Ardents ! "

Il doit pas savoir ce qu'est un crotale, ni un tango, mais le dire m'aide à me concentrer. les traits de feu filent dans l'air jusqu'à ce qui ressemble le plus aux mains du monstre, les "queues" de mes serpents viennent s'entrelacer contre son ventre et s'agiter autour ses pattes. Il recule, sans doute surpris par l'attaque de ce monstre intangible, puis avance. Je danse également pour piloter mes marionnettes de flammes. Mais j'ai du mal à tenir le rythme du fait que je suis bien plus petite que lui. Tant pis, le tango n'est qu'une mise en bouche. Trois pas en avant, trois pas en arrière, il tourne et se débat sans parvenir à se défaire de mes serpents. Mais il lâche son épée et bat furieusement des ailes. Je ne peux pas maintenir les flammes plus longtemps.

Fin du premier mouvement, le deuxième sera plus brutal. cette fois c'est tout mon corps qui s'enflamme alors que je le charge de face.

" Le Baiser du Cobra de Feu ! "

Sans doute ce que j'ai de plus percutant. Pourquoi le cobra ? Tout simplement parce que je bondit en écartant les bras et que l'unique serpent de feu que cela génère a une collerette de cobra. Une fois en l'air le lance mes mains en avant, et propulse les flammes. Droit dans la tronche du monstre, il prend tout de plein fouet. La tête du serpent vient éclater contre la sienne, le corps suit et balaie ses pattes.

Je retombe au sol pour la suite, une de mes techniques préférée que je mourais d'envie d'essayer sur un gros monstre de ce genre. Mes bras s'enflamment, les les croise devant moi alors que le monstre reprend difficilement ses esprits.

" La Salsa des Pythons Incandescents ! "

Ça, il va vraiment pas aimer. Je lance mes serpents épais à l'assaut. Ils se dressent et tournoient avant de l'enlacer. Mes petits spectacles de danse ne sont pas faciles car je ne pilote pas les mouvements de mes partenaires, je ne peux que suivre. Maintenant que j'ai l'occasion de tester tout ça sur ce terrain, je dois bien reconnaître que ça m'excite. Je suis peut-être vraiment tarée, mais voir les gros rubans de feu, les guider contre le corps de ce monstre : je trouve ça très sexy. Il faut bien que ce le soit pour une salsa.

Je suis tout à la fois le sol sur lequel il piétine, les flammes qui le dévorent et l'air qui les pousse. Je suis partout autour de lui, je le domine en suivant ses mouvements. Il recule et je le suis, il avance et je me laisse pousser, il se débat et mes constricteurs enflammés l'enlacent. Mes serpents tournoient et virevoltent, glissent sur lui et en lui par sa gueule ouverte, suivant l'air qu'il inspire. Cette grosse saloperie cuit sur place, ses ailes sont déjà réduites à leurs propres armatures squelettiques.

Il finit par s'effondrer sur le flanc, et je mets fin à mon petit numéro. Sa gueule entrouverte aspirent difficilement l'air chargé de fumée pour le recracher constellé de petites braises. J'approche doucement du monstre mourant. Difficile de m'y retrouver dans mes sentiments. Ce truc me fait pitié, j'ai envie de l'achever au lieu de le laisser agoniser. J'ai aussi un peu envie qu'il se relève pour lui offrir la primeur d'autres danses jusqu'ici réservées à des cibles d'entraînement en milieu contrôlé. Son dernier œil valide me fixe, du moins je crois, mais il est incapable de relever la tête.

Soudain, sans doute dans un dernier sursaut, il lance une griffe dans ma direction. Son membre tendu à l'extrême se fige à deux doigts de ma poitrine, à peine trop court. La griffe se met à trembler comme le monstre met ses dernières forces à tenter de m'atteindre. Puis elle se brise avec un craquement osseux. Dans un dernier souffle la créature commence à se désagréger comme l'Annexien qu'on a étalé la veille. J'ai gagné. Mais quelque part je suis triste de voir cette créature disparaître lentement sous mes yeux. Je me suis donnée à fond, tout autant qu'elle, mais contrairement à elle je ne sais pas pourquoi. Sauver ma peau et quoi ? J'ai sans doute fait le sale boulot de Mastermind.

Non, c'est une certitude. Alors que le corps de la créature s'affaisse je remarque des traits de lumière qui s'échappent des craquelures de son abdomen. Je le contourne pour voir ça de plus près. C'est peut-être pas bien prudent et mais je plonge les mains à travers les crevasses qui s'élargissent. À l'aveuglette je trouve quelque chose qui reste bien compact, et lisse. La poussière me révèle une sorte de globe brillant que je scrute.

" Qu'est-ce que c'est que ça ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 04 novembre 2012, 22:49:34
Depuis sa position, Nika n’était clairement pas en état de secourir Rinako. Or, elle avait le fugace sentiment que son aide pourrait lui être utile. Regardant autour d’elle, elle entreprit donc de commencer à descendre le long de la paroi, s’agrippant au long lierre, essayant de descendre sans lâcher prise. De cette hauteur, une mauvaise chute serait fatale, et elle n’avait pas encore spécialement envie de mourir... Surtout pas ici. Une odeur de soufre remontait dans toute la pièce. La forêt brûlait incroyablement bien, le feu se répandant, et Nika pouvait, en descendant, entendre Rinako hurler sa rage, combattant l’Annexien dans une tornade de feu. Un indescriptible chaos, duquel il se dégageait une espèce de charme indescriptible. Nika était à la fois fascinée et horrifiée, et glissait le long du lierre. Il était solide, et supportait plutôt bien son poids. Elle continuait à descendre, essayant de se dépêcher, entendant le Formien hurler de rage et de douleur. Il souffrait, mais était aussi furieux. Sa haine ne cessait de grandir. Il continuait à se battre sans relâche, mais ses mouvements étaient entravés, et la souffrance qu’il ressentait l’empêchait de correctement se battre. La Celkhane le dominait, et parvint à terminer le combat. Ses flammes affaiblissaient progressivement la solide carapace du Formien, qui heurtait les arbres en feu, sa peau commençant à se craqueler.

Lorsqu’il mourut, Nika était à mi-chemin, silhouette indiscernable dans cette immense pièce. L’atmosphère était chargée de soufre, et elle ne vit pas l’orbe que Rinako venait de récupérer. Un objet incroyablement lumineux, blanc et parfait. On aurait dit une espèce de boule de cristal, tandis que le cadavre du Formien se désagrégeait, et que la forêt, lentement, disparaissait. La végétation s’en allait bien trop rapidement, et Nika eut un silencieux juron, les lierres se rétractant.

*Dépêche-toi, vite !*

Elle n’entendit pas Rinako exprimer sa stupeur devant cet objet qui ne se désagrégeait pas :

« Qu'est-ce que c'est que ça ? »

La forêt avait disparu dans un nuage de cendres, laissant une terre brûlée, où un homme apparut. Il était vêtu de vêtements noirs et élégants, et s’avançait lentement vers la femme. Il s’agissait de Mastermind, et il s’avançait, décontracté, vers Rinako. Au même moment, ou presque, une fléchette alla se planter dans la nuque de la Celkhane. Elle était tirée depuis un fusil de précision à l’autre bout de la grotte, et répandit une toxine dans les veines de la Celkhane. S’avançant lentement, Mastermind prenait son temps, et tapa alors dans ses mains, félicitant la Celkhane.

« Excellente performance ! Vous êtes définitivement l’une de mes Celkhanes préférées, chère Rinako. Ce talent inné... J’en ai frémi. Vous avez accompli avec brio votre mission. Initialement, je comptais... Hum... Vous en dire un peu plus... Mais, après tout, on n’attend pas forcément d’un outil qu’il comprenne ce à quoi il sert. Vous avez accompli ce que je demandais, et c’est là l’essentiel. »

Il était maintenant près de Rinako, et se pencha, récupérant l’orbe. Il la souleva à bout de bras, cette dernière irradiant. Elle dégageait une signature magique extrêmement faible.

« Oui, c’est bien elle... »

L’homme parlait silencieusement, et se retourna.

« Ma tâche dans la Fourmilière est finie... J’ai l’Orbe... Il ne reste plus qu’à partir. Quant à vous... Cette toxine que cette chère Recon vous a administré est ma récompense. Ne vous faites pas souffrir, et laissez-vous mourir. D’ici quelques minutes, l’Overmind reprendra le contrôle... Et je crois qu’il n’appréciera pas trop de savoir que vous avez tué son Gardien, et dérobé sa précieuse Orbe. Alors, si je peux vous donner un seul conseil, c’est de vous laisser mourir. »

Recon était la tireuse d’élite qui avait fait partie des premières équipes d’éclaireurs. Elle avait été capturée, et asservie par Mastermind, qui tenait dans le creux de sa main l’orbe. Son autre main gantée vint tendrement caresser les longs cheveux de la Celkhane. Nika, de son côté, ignorait la teneur de cette conversation, et s’agrippait aux rochers, descendant bien plus difficilement. Toute la structure était à nouveau en train de trembler, et on pouvait entendre des rugissements.

« Rayka n’était pas avec vous, mais ça, vous avez du le comprendre... Elle supervisait l’escouade qui s‘est chargée de s’emparer de la bombe. Vous pouvez mourir sereine, je n’ai pas prévu de l’utiliser sur Caelestis, ni même sur Tekhos. Cette bombe, comme cette orbe, auront une fonction bien plus importante, mais dont le rôle ne vous concerne pas. Vous avez été admirable. Vraiment. Une parfaite soldate. Votre mère aurait été fière de vous. »

Mastermind se redressa, commença à s’éloigner, et s’arrêta subitement, comme s’il avait une idée derrière la tête. Il se retourna alors.

« Cette orbe valait tout ça... Ce n’est pas une orbe magique, mais elle est la clef de tout... Des jours meilleurs approchent... Soyez heureuse, vous avez contribué à l’avènement d’une nouvelle ère ! »

Il s’éloigna alors, laissant Rinako seule, tandis que l’immense pièce continuait à trembler dangereusement. D’énrormes tentacules se mirent à apparaître lors des recoins de la pièce. Ils étaient marrons, avec des carapaces et des pointes noirâtres, et on pouvait également entendre des bêtes grogner. Des milliers d’araignées approchaient par les trous et les cavités, fondant rapidement vers Rinako, dévalant les parois. Mastermind n’était plus là, mais Rinako, pour autant, n’était pas toute seule.

« Rinako ! Bordel !! »

Nika avait finalement, essoufflée, réussi à la rejoindre, et se pencha vers elle, tâtant son pouls. Elle lui ôta la fléchette.

« Reste avec moi, Celkhane... Reste avec moi. »

Nikavoyait une marée d’araignées se rapprocher rapidement d’elles. Elles étaient innombrables, et de toutes les tailles. L’Overmind avait repris le contrôle, et l’infection de l’Annexien dans ses veines avait totalement disparu. Mastermind s’était enfui, sans que Nika ne sache comment, et, à moins d’avoir une bombe nucléaire en stock, elle ne voyait pas comment s’en sortir. Elle attrapa son flingue, vérifia son chargeur. Il était plein.

*Peut-être bien que je vais crever ici finalement...*

Les araignées continuaient à se rapprocher, et de nombreuses vibrations parcouraient encore toute la structure.

« Je suis désolée, Rinako... Finalement, il semble que je vais avoir bien du mal à t’offrir cette cuite. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 17 novembre 2012, 15:11:42
Je ne sens déjà plus la fléchette quand Mastermind se barre. ce gros con qui est venu se foutre de ma gueule comme un gamin qui torture une mouche après lui avoir arraché les ailes, c'était bien Mastermind ? Rien à foutre. Je crois que je viens d'avoir la plus profonde et subite introspection de ma jeune vie. Je vais crever. Je sais déjà comment dans les grandes lignes. Je vais faire démembrer, incapable de me défendre à cause d'un poison merdique. À Caelestis on gravera mon nom sur le Monument aux Mortes, la place près de ma mère dans le Mémorial sera attribuée à une autre. On regrettera la gamine, on honorera la soldates, puis peu à peu le souvenir de Rinako Yukimitsu se tassera dans les mémoires. C'est le premier morceau, mais en-dessous il y a des trucs flippants.

J'ai fait le compte de ce qui m'attend sur Caelestis : mon freezer plein de glace au chocolat, ma télé avec mes séries préférées... et c'est tout. Finalement je suis bien une gamine qui joue aux soldates. Je viens de réaliser que j'ai mis toute mon énergie à préparer un départ pour le front, un allé simple. J'ai passé autant de temps à chercher la mort que ma mère à m'apprendre à vivre. Mon plus gros caprice est sur le point d'être exaucé, je l'avais tellement bien enrobé de devoirs et de convictions que même moi j'ai réussi à ne pas le voir. Flippant. Mais maintenant que j'y suis je ne sais plus si je veux vivre ou mourir. D'un côté comme de l'autre je n'ai rien à attendre, j'ai tiré un trait sur tout. Je n'ai pas de famille, aucune relation sentimentale, même plus vraiment d'amies. Il n'y a qu'une petite lueur dans tout ça, infime car je m'employais à l'étouffer. Pourtant elle persiste, elle résiste envers et contre tout. Est-ce que j'ai encore quelque chose à espérer ? Est-ce que ça sert à quoi que ce soit ? De toutes façons je ne sens plus mon corps et il ne répond pas à ma volonté. Maintenant que je suis dans cet état il n'est plus vraiment temps de trouver une raison de vivre.

" Rinako ! Bordel !! "

Qu'est-ce qu'elle fout là, celle-là ? Elle a fini par passer en mode Annexien et elle va faire voler ma culotte ? On dirait pas. Elle doit être encore plus conne et suicidaire que moi si elle est venue ici. En tous cas je sens quelque chose : ce sol est vraiment pas confortable. C'est bon signe, mon corps se réveille. J'arrive à cligner des yeux. Par contre, j'arrive pas à lui dire que je risque pas de partir en courant dans la seconde. l'engourdissement passe, je sens mes pouvoirs qui chauffe mon corps. Réaction instinctive au poison, et efficace. Il faut que ça chauffe, que je cuise cette saleté qui coure dans mes veines. Soudain je roule sur le côté et je m'enflamme un bon coup.

" Nika... "

Je me jette littéralement sur elle pour me pendre à son cou. Et je le serre fort. Pour l'instant elle est tout ce que j'ai.

" Désolée pour hier soir, j'aurais pas dû réagir comme ça. J'ai paniqué. "

Assez de sensibleries, on est dans la merde. Je la relâche et fais un tour d'horizon, préparant déjà une boule explosive entre mes mains.

" On peut encore se barrer. La fléchette venait de par-là, et Recon peut pas être allée bien loin en si peu de temps. Donc on a peut-être un chemin sûr dans cette direction. Faut courir ! Je déblaie le terrain avec mes pouvoirs, tu me suis de près. Mais surtout tu me touches pas, tu te brûlerais les mains ! Si on atteint un tunnel en vraie terre je pourrais le faire s'effondrer pour bloquer toutes ces bestioles. "

Je lui lance un regard par-dessus mon épaule.

" Après ça c'est moi qui te paie un verre. "

La petite bille brillante qui flotte entre mes mains, dans une sphère d'air saturé en CO2, va faire très mal en éclatant. Je l'envoie filer droit vers la marée de bestioles.

" Fonce ! "

Et je pars en courant, laissant déjà la flammes nimber mes bras.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 18 novembre 2012, 14:25:37
Ils étaient une légion. Innombrables. Nika n’avait jamais vu autant de créatures converger vers elles. Elle était partie pour un dernier baroud d’honneur, et sentit alors Rinako lui sauter dessus, la surprenant. Nika manqua tomber à la renverse, et pencha sa tête vers la petite Celkhane.

« Désolée pour hier soir, j'aurais pas dû réagir comme ça. J'ai paniqué. »

Un léger sourire éclaira les lèvres de Killer Boom, qui ne tarda pas à lui répondre, en lui caressant brièvement les cheveux :

« Ne sois pas désolée, tu as bien fait... Je n’étais pas moi-même. »

Elle n’en dit pas plus, car le moment, après tout, ne se prêtait pas à ce genre de choses. Rinako le réalisa aussi, car elle s’écarta rapidement d’elle, et l’Héroïne contempla ensuite la zone. Les Formiens se rapprochaient, et toute la structure était en train de se transformer. Elles étaient au cœur de la Fourmilière. Rinako lui suggéra alors une idée complètement folle pour s’en sortir. Poursuivre Recon... Le seul problème était qu’il y avait, entre cette galerie et elles, des Formiens. Le plan de Rinako était d’utiliser sa magie pour dégager le passage. Il allait falloir jouer serré, et Nika vérifia son chargeur.

C’était un plan risqué, mais c’était, soit ça, soit défendre contre d’innombrables Formiens. Nika hocha lentement la tête, comprenant qu’elle ferait mieux de ne pas rester près de Rinako. Elle espérait juste que cette dernière ne commettrait pas l’erreur de se surmener, ou de rentrer dans le même état de transe que dans le camp de Rayka. Toute la structure vibrait dangereusement. Nika ne comptait toutefois pas le lui dire ; Rinako le prendrait mal.

« Après ça c'est moi qui te paie un verre lança-t-elle, faisant sourire Nika.
 -  Tenue. »

Nika vit les Formiens se rapprocher de plus en plus. Ça allait être serré... Leurs chances de survie étaient infimes, mais, pour Nika, c’était une situation assez habituelle. Elles allaient devoir faire vite, fuir avant que les Allemands arrivent, comme disait l’autre. Nika n’attendit pas vraiment que Rinako lui ordonne de foncer pour courir. Elle ouvrit le feu, abattant les plus proches Formiens, des espèces de créatures avec de longues griffes à la place de bras, leur explosant leurs têtes. Les Formiens grognaient et hurlaient, les poursuivant, et Rinako se mit à les attaquer, ouvrant le passage en lançant de puissantes gerbes de feu. Entendant des bruits terrifiants, Nika eut un sursaut d’horreur en voyant, au milieu de cette horde d’ennemis débarquant de partout, d’immenses créatures colossales. Des espèces de chevaux colossaux (http://images4.wikia.nocookie.net/__cb20110505204628/stephenkingsthemist/images/3/3c/Behemoth.png) avançaient lentement,  avec d’énormes tentacules remuant tout autour de leurs torses. Nika avait rarement vu un être aussi grand. Ses pas faisaient trembler le sol, et elle comprit que cette mission était définitivement suicidaire.

Nika continuait à ouvrir le feu, tandis que des flammes et des corps calcinés explosaient tout autour d’elle. Rinako était vraiment une femme dangereuse, et elles étaient en train de défier toute une armée ! Elles fonçaient dans la masse, profitant du désarroi des Formiens pour passer. Ces derniers se remettaient de l’endoctrinement de Mastermind, offrant ainsi aux deux femmes une petite fenêtre de sortie. Nika pouvait voir une galerie, vers laquelle Rinako se diriger. Elles s’y engouffrèrent rapidement, et les murs, lentement, se rapprochaient.

« Merde ! »

Elle grimpait rapidement, mais sentit quelque chose s’agripper à sa cheville. Un truc gluant, qui la fit tomber sur le sol. Elle se retourna, et vit qu’un Formien... Lui avait craché dessus ! Sa bave formait une espèce de lien aqueux et gluant la retenant. Nika pointa son arme sur lui, et ouvrit le feu, lui explosant une partie de la tête. Elle sentait les parois se rapprocher, et s’agrippa en hauteur, levant sa main pour trouver une espèce d’appui sur lequel s’appuyer. Elle souleva son corps, se retourna, et recommença à courir, pliée en deux. Son souffle lui manquait, et elle se mit à courir rapidement, sentant les Formiens les poursuivre.

Les deux femmes couraient rapidement, dans une obscurité ambiante, et Nika heurta à plusieurs reprises différents obstacles, s’écorchant, se blessant, se griffant. Sa tête heurta quelque chose de dur, et elle poussa un juron prononcé.

« Bordel de saloperie de galerie de merde à la con ! ‘Fais chier !! »

Elle continua à courir, jusqu’à sentir une lueur de plus en plus aveuglante. La surface ? Déjà ? Impossible ! Nénamoins, c’était la seule route possible. Nika suivait donc cette lumière, Rinako juste devant elle, et elle réalisa alors que la lumière venait de roches phosphorescentes. Les deux femmes glissèrent alors de la galerie, et tombèrent ensemble, roulant sur une espèce de substance rosâtre, avant de se retrouver à même le sol... Rinako finissant allongée sur Nika, sa tête près de ses seins, les mains de Nika près des fesses de cette dernière. Nika secoua lentement la tête.

« Saloperie... J’ai mal partout, bordel... »

Elle attendit que Rinako se pousse, et entreprit de se retourner, se redressant lentement. Elles étaient dans une grande et silencieuse galerie, avec des stalactites énormes au-dessus d’elles, et des abysses noirâtres en contrebas.

« Il n’y a plus qu’à retrouver Recon... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 23 novembre 2012, 01:49:16
 « Pour une fois on est d’accord ! »

Ce tunnel merdique veut nous écraser. Ce n’est pas de la roche, pas vraiment. Je viens de me déchaîner, je suis crevée et je ne sais pas pourquoi mais même avec des flammes dans la main je vois à peine mes pieds. Et quand je vois de la lumière, je suis bien assez conne pour lever la tête et avant de me casser la gueule. Cela dit, je ne me plains pas de l’atterrissage même si sur le coup c’est assez gênant.

« Saloperie... J’ai mal partout, bordel... »

Je roule vite sur le côté pour la libérer de mon poids en bredouillant une excuse. Allez ! Debout ma fille, t’es pas encore sortie de là ! J’aide Nika à se relever. Je ne sais pas si c’est la chute ou le reste mais elle fait peine à voir. Je n’en dis rien, et je dois dire que je ne suis pas franchement vaillante non plus. Nous commençons à avancer prudemment. Plus qu’à retrouver Recon, mais même ici traquer une commando éclaireuse reste quelque chose de très dangereux.

Je garde tous mes sens en alerte, et mes pouvoirs aussi. Pas de vent, je me contente donc de surveiller ce que la terre alentour a à me dire. Au moins on est plus entourées de cette saloperie extra-terrestre qui arrête pas de changer de forme.  Mais vu que je suis fatiguée et que je n’ai plus à me défouler les doutes reviennent. Je me mordille la lèvre dans la pénombre pour me retenir d’ouvrir ma grande gueule. Encore un coup à passer pour une gamine débile, et c’est pas le moment. Je ne tarde pas à tendre le bras pour arrêter Nika.

« Attend, y’a un truc qui cloche. »

Je m’accroupis pour poser une main au sol. Je sonde, et je ne tarde pas à comprendre ce qui m’a alerté. Je me redresse et me tourne vers la grande brune.

« On a deux petits problèmes qui posent un énorme problème. D’abord le tunnel est instable, mais quand même pas sur le point de s’effondrer. Et ensuite je sens des petits objets dans le sol, des petites boules. Je pense que c’est des micro-mines de proximité. Pas de quoi nous réduire en bouillie si on marche dessus, mais largement assez pour nous écorcher un pied. Si elles sont armées en réseau et si on les déclenche : elles pètent toutes en même temps et le tunnel s’effondre… Marche exactement où je marche, y’en a pour une quinzaine de mètres. »

Juste par sécurité j’allume une flamme dans ma main et je commence à avancer l’entement. Je n’ai pas besoin de regarder où je marche, en fait je surveille les pieds de Nika comme je peux. Et… Et puis merde !

« Heu… Nika ? Je sais que c’est pas le moment mais… Enfin… C’est pas pour t’emmerder, mais je t’ai dit que ma mère était morte quand j’avais huit ans. J’étais trop jeune pour… Je veux dire qu’elle… »

Si je finis pas ma prochaine phrase elle va nous faire sauter pour échapper à mes conneries. J’ai commencé, faut bien que je finisse. Je marche sur la pointe des pieds dans un champ de mines au beau milieu du territoire des Formiens, en traque d’un télépathe et d’une tueuse qui ne nous laisseront aucune chance si par miracle on leur tombe dessus. Et j’arrive encore à être embarrassée.

« J’ai jamais appris à… »

Finalement, quinze mètre c’est pas si long. On est presque au bout qu’and un cri retentit derrière nous. J’attrape le poignet de Nika de ma main libre pour lui rappeler de ne pas bouger, mais je me dévisse le cou. Au moins une bestiole est à nos trousses, et elle se fout complètement marcher sur une mine.

« Regarde bien mes pieds ! On y est presque ! Encore quelques pas ! Attention ! Plus à droite ! »

On doit avoir l’air d’une gamine qui apprend à sa mère à marcher, mais heureusement, je crie vite autre chose.

« C’est bon ! Coure ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 23 novembre 2012, 11:46:30
Dans les situations difficiles, il fallait toujours positiver. Au moins, ses lunettes étaient intactes, et ça, c’était une bonne chose. Elle se relevait donc, reprenant peu à peu son souffle. Elle ne devait vraiment pas être dans ses meilleurs jours, avec le sang qui s’échappait de ses lèvres, ses joues rouges, et cette impression de plus en plus prononcée sur son visage d’en avoir ras le bol. Les deux femmes étaient perdues dans les entrailles de la Fourmilière, encerclées par une armée surpuissante, et poursuivant une tireuse d’élite et un télépathe surpuissant.

*Je dois être dingue, c’est ça… La prochaine fois, je demande une mission dans les tropiques, avec des palmiers, dus able chaud, et la mer à perte de vue... Et une légère bise de vent aussi... A boire le jus des noix de cocos et à me saouler la gueule avec du rhum... Ça me changera de ces grottes pourries et de ces saloperies de créatures extraterrestres innommables.*

Elle râlait mentalement, suivant Rinako, quand cette dernière leva le bras en fermant le poing, heurtant Nika, faisant sursauter cette dernière.

« Attend, y’a un truc qui cloche. »

Vraiment ? Mis à part qu’elles étaient perdues au milieu de la Fourmilière, et avaient eu un bref aperçu de ce que pouvait signifier les 666 Légions de l’Enfer, Nika ne voyait pas du tout ce qui pouvait clocher. Elle ravala toutefois sa mauvaise humeur acerbe, tandis que Rinako, se retournant vers elle, lui expliqua deux choses : une chose qu’elle savait déjà, et une chose qu’elle découvrait. Elle savait en effet déjà que l’intérieur de la Fourmilière n’était pas un matériau fait de roches, comme une grotte classique, mais un alliage plus subtil, quelque chose d’organique et de vivant. La Fourmilière n’était pas un élément propre à Terra, mais quelque chose qui venait des profondeurs de l’espace. Partant de là, tout était possible. Rinako lui expliqua ensuite qu’il y avait devant eux de petites mines de proximité. Fronçant les sourcils, Nika modifia l’affichage de ses lunettes, et détecta effectivement quelques petits signaux à proximité... Comme des espèces de spores qui éclateraient si on s’en approche trop.

« Bien observé », lâcha-t-elle.

Elle suivit prudemment Rinako, revenant à la situation présente. Contrairement aux apparences, elle n’était pas encore sortie de la galère. Elle avait encore une mission à accomplir, et, même sans ça, sortir de la Fourmilière risquait d’être très compliqué. Nika n’avait aucun plan de cette immense structure, et ignorait totalement si elles se rapprochaient de la sortie, ou allaient se perdre pendant des heures dans des dédales sinueux avant de tomber sur des milliers de Formiens qui s’offriraient une tournante morbide et glauque. Nika continuait à suivre prudemment Rinako, lorsque cette dernière crut juger le moment opportun, au milieu d’un champ de mines, pour se confier.

« Heu… Nika ? Je sais que c’est pas le moment mais… Enfin… C’est pas pour t’emmerder, mais je t’ai dit que ma mère était morte quand j’avais huit ans. J’étais trop jeune pour… Je veux dire qu’elle… »

Elle s’embrouillait, et Nika espérait surtout qu’elle n’irait pas marcher sur une mine. Dans un film, ce serait probablement où on entendrait, selon les choix du réalisateur, une musique d’ambiance bien stressante, avec des accords brusques revenant rapidement, tandis que la caméra ferait des gros plans sur les discrètes mines, tremblant légèrement comme pour craindre qu’elles n’explosent, ou un silence total, afin de faire ressortir la tension nerveuse habitant les actrices. Mais, dans le petit monde de Nika Spänje, c’était le moment où on choisissait de parler chiffons. Elle se mordilla les lèvres, ne disant rien, et Rinako poursuivit... Ou, plutôt, essaya de poursuivre :

« J’ai jamais appris à… »

Nika s’arrêta soudain, croyant entendre du bruit derrière elles. Rinako l’attrapa alors par le poignet, la tirant hors du champ de mines, mais les bruits se rapprochaient. Assurément des Formiens... Et ces abrutis fonceraient droit sur leurs propres mines ! Rinako lui ordonna de courir, et Nika ne se fit pas prier, se mettant effectivement à s’élancer à toutes jambes, soufflant lourdement, entendant les bruits se rapprocher.

*Ne regarde pas derrière, ne garde pas derrière !*

Elle voyait les murs défiler, et le sol trembla. Les bêtes avaient atteint les mines, et ces dernières explosèrent de concert rapidement. Le couloir se fissura alors en deux, et Nika vit le sol onduler, se mettant à glisser vers le bas. L’extrémité du couloir, selon ses lunettes, n’était plus qu’à quelques mètres, mais les mines avaient rempli leur office, coupant el couloir en deux. Les deux extrémités tombaient ainsi dans une espèce de gouffre noirâtre, se plaçant à la verticale, comme si on avait coupé un pont en son milieu. Nika se sentit glisser, et s’agrippa à un rocher, tout en attrapant Rinako par la main, tandis que la partie du couloir se mettait à la verticale.

En contrebas, un vide abyssal et noirâtre guère tentant, d’où s’échappait quelques odeurs de puanteur particulièrement atroces.

« Bordel ! »

Nika tenait Rinako par la main, mais ses lunettes notèrent assez rapidement d’autres évènements guère attirants. La sortie du couloir n’était qu’à trois ou quatre mètres au-dessus, et il y avait plusieurs points d’accroche, mais le haut du couloir commençait à se fissurer. Nika pouvait voir des brèches apparaître, et, en contrebas, la situation se compliqua également lorsqu’une immense forme sombre approcha, remontant des profondeurs.

« Si la Fourmilière est un être organique, ce truc doit probablement remplir le rôle d’appareil digestif... »

Utilisant ses lunettes, elle vit une créature énorme, ronde, avec une gueule massive hérissée de dents tranchantes, qui remontait vers elles, son corps se soulevant par le biais de gros tentacules qu’il utilisait pour se pousser.

« Trouve un endroit pour t’agripper, Rinako, et grimpe. »

Le plus rapide serait le mieux, mais Nika ne voulait pas presser Rinako. Elle savait toutefois que cette dernière était trop loin d’une prise, et entreprit donc de la faire se balancer, en remuant son bras de gauche à droite pour qu’elle puisse se balancer, et ainsi pouvoir sauter sur quelque chose.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 03 décembre 2012, 00:48:13
« Bordel c’est quoi ce truc ?! »

Les bombes qui pètent, le tunnel qui s’effondre et qui se transforme carrément en toboggan couvert. Le truc en bas pue la mort et veut visiblement la nôtre. Sérieux : si je sors de là vivante j’aurais plus peur de rien. Un estomac géant qui nous course, comme si on avait besoin de ça ! On va devoir se taper toute la Fourmilière Galactique pour sortir.

« Je vois une prise !... Lâche ! »

J’ai jamais autant flippé de me retrouver dans le vide. Ici je peux pas faire souffler le vent pour me porter. Le tunnel est trop étroit, un coup à me briser tous les os du corps sans parler de ce qui arriverait avec Nika sur mon dos. Autant lâcher prise et fermer les yeux, mais ce n’est plus au programme. Je manque de rebondir contre le mur, heureusement que j’arrive à saisir une prise. Je suis pas alpiniste et on a vraiment peu de temps, des blocs entiers commencent déjà se détacher et tomber le long du couloir. La nouvelle saloperie, ex-aequo avec l’Annexien niveau dégueulasserie, continue de grimper vers nous.

Grimpe, ma fille ! Tire sur les bras, pousse sur les jambes, attrape, pose et recommence ! Pas facile, ça tremble de partout et la moindre aspérité rocheuse pourrait soudain se détacher. C’est plus difficile de concentrer la rage dans mes muscles que mes pouvoirs, les limites ne sont pas les mêmes. Et j’ai beau porter des gants je commence à avoir mal aux mains. Je lève les yeux vers Nika, qui galère au moins autant que moi un peu plus haut. Encore heureux pour elle parce qu’elle n’aurait eu aucune chance. Je sens quelque chose s’enrouler autour de ma cheville alors que je tentais de gagner quelques centimètres pour atteindre une prise à droite.

Pas le choix, je m’enflamme. J’espère ne pas blesser Nika en faisant ça, mais le tentacule merdique a l’air de piger le message. Suspendue par les mains je le chasse d’un coup de talon avant de reprendre ma montée. Encore un effort et il faudra cavaler pour s’échapper. Au moins on devrait rattraper Mastermind et sa pouffiasse vu qu’on arrête pas de courir. Dès qu’une de mes mains se libère je lâche une flamme pour dissuader la vermine de nous choper, mais plus elle approche plus ses tentacules sont nombreux. Une fois de retour sur Caelestis je n’aurais pas volé une deuxième chance, et elle sera bien différente de la première. La prochaine fois...

Pour ça il faut survivre, serrer les dents même si les muscles de mes bras et mes jambes tirent de plus en plus. La poussière qui tombe avec les rochers me fait larmoyer autant que la panique et la douleur. J’y suis presque, Nika se traîne déjà dans le tunnel. Ma main finit par atteindre le bord du vide. Avec un grognement douloureux je me hisse pour passer un coude, puis l’autre. Je dois battre des pieds comme un chien pour arriver à grimper avec l’aide de la grande brune. Trop essoufflée, je ne la remercie qu’en la poussant en avant. Il faut qu’on se casse.

Soudain je m’étale face contre terre, encore saisie aux chevilles. Mais cette fois il y a bien plus d’un tentacule et ils m’enserrent méthodiquement en remontant mes jambes pour étouffer les flammes au fur et à mesure. Je lance un regard par-dessus mon épaule, et reste pétrifiée d’horreur un instant. D’autres appendices bien plus épais et puissants sont en train de pulvériser la roche, d’élargir le passage pour me tirer vers un gouffre puant garni de crocs. Nous tirer, parce que je vois que Nika aussi est prise.

Je reviens face contre terre, mess doigts endoloris raclent le sol à travers mes gants. C’est pas de la roche terrane, mais c’est quand même de la roche. Toute la zone est instable et la grosse saleté n’arrange rien. Je n’ai qu’une seconde pour repérer une faille et agir dessus. Le tunnel est secoué par une secousse, la vermine informe se prend des tonnes de roches dessus mais ce n’est pas ce que je visais. Soudain ce sont les tentacules qui se font écrasée par de gros blocs qui s’entassent en travers du tunnel. Ils se mettent à s’agiter, convulser, juste assez pour me permettre de m’échapper. Je me glisse péniblement sur le sol avant de me relever et tituber sur quelques pas pour rejoindre Nika.

« Ça tiendra... pas longtemps... »

Je ne peux pas en dire plus pour l’instant. Je suis trop essoufflée pour l’instant, et ma gorge me brûle. Mais je peux avancer. Je renifle un bon coup, m’essuie le visage d’un revers du poignet, et tente d’oublier que j’ai mal partout.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 04 décembre 2012, 23:54:30
La situation était dramatique. En soi, rien de surprenant. Les missions de Nika finissaient souvent de manière dramatique, mais celle-ci méritait clairement de figurer dans le Top 3 des situations les plus problématiques auxquelles elle avait été confrontée. Killer se trouvait dans les profondeurs de l’un des endroits les plus dangereux de Terra, la Fourmilière. Elle y traquait un télépathe surpuissant, et était dans un couloir en train de tomber, tiré par une espèce d’abomination abyssale qui avait une gueule avec des rangées de dents énormes, et de nombreux tentacules. Nika essayait de s’agripper, de grimper, mais elle sentait les tentacules se rapprocher. Elle ouvrit alors le feu sur la bestiole, mais les balles semblèrent rebondir contre sa peau solide, s’enfonçant dans sa gueule sombre. Pestant, l’Héroïne se força à grimper, sentant la paroi devenir de plus en plus instable.

*C’est pas le moment de traîner ici ! Rappelle-toi tes formations d’escalade !*

Au sein de la police, Nika avait suivi des cours d’escalade avancés. Lors des courses-poursuites urbaines, il fallait savoir gérer toutes les situations. Elle se rappelait les nombreux cours, à cette différence près qu’elle n’avait personne pour la tenir avec une ligne de survie au cas où elle tomberait, et où les prises étaient bien plus difficiles. Prendre son temps. Ne pas paniquer. Tu parles d’une connerie. Il faisait noir, ça puait atrocement, et elle n’avait clairement pas le temps d’analyser le chemin à prendre. Elle soufflait comme un buffle, la sueur coulant de ses joues, et elle continua à grimper. Elle s’enfonçait dans la paroi, cherchant des interstices, des cavités, des failles pour s’appuyer. C’était difficile, surtout qu’elle sentit à un moment un tentacule s’enrouler autour de sa cheville, la tractant vers les profondeurs de ce tunnel en train de rompre.

Tournant la tête, Nika programma la visée de son pistolet à l’aide de ses lunettes spéciales. Elle tira une balle incendiaire en visant, avec ses lunettes, le point de départ du tentacule. Ce tir serait très particulier, car, en ciblant cette zone, les lunettes émirent un signal précis, qui allait aiguiller ses tirs. Nika ouvrit le feu à plusieurs reprises, et des balles enflammées jaillirent du canon rugissant de son arme, heurtant la base du tentacule, le déchirant partiellement. Le monstre lâcha prise, envoyant de nombreux autres tentacules. Se retournant, Nika tenta de grimper, soulevant son corps avec ses bras, cherchant d’autres appuis, et parvint ainsi, progressivement, à sortir de ce trou. Elle rampa dans le tunnel, épuisée, sentant ses poumons l’élancer douloureusement. Elle passa une main sur ses cheveux, les rabattant en arrière, et ouvrit le feu sur le monstre, tandis que Rinako se débrouillait pour grimper. Malheureusement, de nombreux tentacules se mettaient à l’encercler, malgré les tirs répétés de Nika.

« Bordel ! » s’exclama cette dernière.

Rinako parvint à s’agripper au sol, s’y hissant à moitié, Nika tentant de la tirer, mais des tentacules la saisirent par les chevilles, tirant Rinako en arrière. Killer ne put l’aider trop longtemps, car elle fut également attrapée par les longs tentacules qui se rapprochaient d’elle. Rinako réussit alors à terrasser le monstre, en parvenant à faire s’effondrer une partie du toit. La bête poussa des grognements de rage, mais offrit à la Celkhane le temps nécessaire pour s’extirper.

« Ça tiendra... pas longtemps... »

Sans plus attendre, Nika la prit par la main. Toute la zone vibrait, et les deux femmes, épuisées, se mirent à courir. Elles parvinrent à sortir de la zone de danger, et Nika s’arrêta alors, se pliant en deux, posant ses mains sur ses genoux. Elle se laissa ensuite tomber sur le sol, respirant lourdement, yeux clos, soupirant fortement.

« Putain de bordel de merde ! »

Elle soupira encore, sentant ses mains trembler. Des spasmes nerveux la parcouraient.

« Quand je pense que ma sœur adore ces saloperies de films avec des tentacules partout... Putain ! »

Dire des injures était une bonne manière de se soulager, afin de penser à autre chose. Elle regarda à droite. Le couloir s’enfonçait dans l’obscurité, mais elle avait clairement besoin de faire une pause, le temps de se détendre. Killer soupira à nouveau, et regarda Rinako, se rappelant les paroles de la belle magicienne, avant que les Formiens ne leur tombent dessus.

« Tu sais.. J’ai jamais connu ma mère. Y a des choses qu’on apprend pas dans un manuel d’instruction, ou dans un cours, ni même avec des parents. »

Elle soupira. Nika passait du coq à l’âne, et se redressa lentement. Inutile de préciser ce à quoi elle faisait allusion en parlant de « choses ». Elle lui fit un petit sourire, posant ses deux mains sur chacune de ses épaules.

« Ce n’est pas une question liée à l’âge. Tant qu’on ne l’a pas fait, on se sentira toujours idiots... Je ne fais pas exception à la règle... Je n’aurais pas du me comporter ainsi avec toi, Rinako... Je n’étais pas totalement moi-même, mais ce n’est qu’une demi-excuse. »

Elle lui caressa les joues brièvement, et les relâcha, puis s’écarta.

« Si on s’en sort, je crois qu’il faudra plus qu’un seul verre pour oublier tout ça... »

Elle regarda devant elle, commençant à s’avancer, et s’arrêta alors, levant un doigt, comme si elle avait une idée subite derrière la tête. Elle se retourna alors, souriant légèrement face à Rinako.

« La chose qui me fait craquer chez toi... Ce sont tes gants. »

Sur ce, elle lui fit un léger clin d’œil, et commença à s’avancer dans un couloir particulièrement sombre. Décompresser, surtout dans ce genre de situations, c‘était indispensable.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 09 décembre 2012, 23:57:17
" Elle est grave, ta sœur. "

Comme si je pouvais l'ouvrir avec mes séries à l'eau de rose. Pourquoi c'est plus facile de se retrouver dans un bain de tentacule que dans les emmerdes sentimentales de MES héroïnes préférées ? Je respire, je me relève, c'est pas le moment de traîner. Et soudain voilà que Nika se met à jouer les... les moi. mais à sa façon, ce qui est... C'est bizarre. En fait c'est moins bizarre que graveleux. Je mets à rougir d'embarras sans trop oser la regarder. Je m'efforce de sourire quand elle me regarde mais c'est vraiment trop la honte ! Visiblement elle continue sur ce que j'ai lancé tout à l'heure, mais elle est à côté de la plaque... pas de beaucoup, mais à côté.

Dire qu'on est en train de parler de ça dans un moment pareil alors que je voulais parler d'autre chose tout aussi mal placé dans ce contexte. Les "choses" dont elle parle, je les vois d'ici. D'ailleurs je sens que de retour à la maison les erreurs d'hier soir vont vite être balayées. Bon, de toutes façons je pourrais toujours lui en parler à ce moment-là. Par contre je baisse un peu plus la tête quand elle évoque la catastrophe d'hier.

" Je... J'ai pas été très sympa non plus... "

Allez ! Ressaisit-toi, ma fille ! Pour une fois fait confiance à la dame : autour d'un verre en rentrant. Ok, je me ressaisirais dans cinq minute, quand j'aurais évacué le sang qui me monte au visage. En la suivant je ne peux pas m'empêcher de lever la main pour regarder mes gants. je ne me souviens plus trop de ce que j'ai ressenti la première fois que je les ai portés. Les six vêtements que je porte et les deux tenues de rechange que j'ai à la caserne sont les seuls à supporter les températures que je peux générer. Depuis le temps je ne fais plus attention, mais c'est vrai que c'est plutôt sexy.

Forcément les combinaisons et moi ça fait deux. Par habitude j'ai beaucoup de mal à supporter d'avoir le corps entièrement couvert. Mais bon, ça non plus n'est pas vraiment une urgence. Je voudrais lui retourner le compliment, je voudrais vraiment, seulement je ne trouve pas. Même dans son état de fatigue et de saleté, sa tenue reste sexy, elle a une poitrine à me faire crever de jalousie, des cheveux magnifique, des fesses parfaites... Et c'est le moment où je me dis qu'il faut absolument que je lui offre un verre.

" Toi, tu... J'adore tes... "

Je vais arriver à dire une phrase complète oui ou non ?

" Tu es... très belle. "

Je suis vraiment une quiche. Si elle a pas compris que je sais pas parler aux filles... Il me manque, ce verre qu'on doit prendre. On va en rester là pour l'instant. Il me faut vite quelque chose à combattre pour me défouler, de préférence une sniper passée à l'ennemi ou un gros enfoiré télépathe qui aurait mieux fait de me finir à coups de bottes quand il en a eu l'occasion ! Je le flamberais bien en remerciement de sa méthode pour me pousser à l'introspection.

Bon, je détache mon regard des fesses parfaites qui se dandinent devant moi à chaque pas. Je dois être aux aguets, à tout moment un e horde de saloperie peut débouler en perçant le mur, ou la saleté tentaculaire peut revenir. J'ai encore bien tiré sur la corde pour aujourd'hui, mais je me rends compte que mes pouvoirs ne sont définitivement plus les mêmes. Ou c'est moi qui ne suis plus la même ? Je n'ai plus peur de ma puissance. Elle est là, elle ne me quitte pas, mais je la maîtrise. Je crois que je n'avais jamais autant utilisé mes pouvoirs, encore moins dans un endroit qui ne soit pas surveillé et sécurisé. C'est peut-être ça, la clé. Sur Caelestis je ne me suis jamais lâchée que sous contrôle, par peur de provoquer une catastrophe. je n'ai fais que défouler ma force aveuglément ou travailler la précision de mes techniques. Mais ce qui s'est passé hier au camp de Rayka était une première.

Les tunnels nous conduisent rapidement à d'autres tunnel, un réseau dont je guette les ramification à travers la roche qui nous entoure. J'ai du mal à y voir clair dans ces minéraux extra-terrestres, c'est un peu comme si je regardais à travers la brume un monde qui n'est pas sous le même spectre lumineux. Mais je finis par percevoir une éclaircie.

" À environ vingt mètres il y a un tunnel à droite. Pas facile mais ça nous sortira rapidement de la météorite. Par contre je sais pas si c'est par là que Mastercouille et sa porte-flingue sont passés... En tous cas pas mal de bestioles ont l'air d'aller dans cette direction, les Tekhane sont peut-être là-bas. "

Si Mastercouille y est ça va chauffer pour lui. Si les Tekhanes y sont Rayka aussi, sans doute. S'il n'y a que des bestioles on aura qu'à tailler la route jusqu'à l'extérieur.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 12 décembre 2012, 20:56:40
« Tu es... très belle. »

Nika lui répondit par un clin d’œil amusé, sans rien dire. Elle avait remarqué à quel point Rinako était gênée. Visiblement, parler de beauté féminine était plus difficile que d’affronter un énorme monstre tentaculaire. Les paradoxes de la vie... Nika ne voulait pas la gêner encore plus. Dans ce genre de situations, il était bon de décompresser un peu, de plaisanter, afin de relâcher cette tension qui s’emparait de vous. Pour autant, Nika ne pouvait pas se permettre de plaisanter constamment... Pas en ces circonstances. Elle ignorait toujours où elle se trouvait au sein de la Fourmilière, et continua à avancer. De temps en temps, elle percevait d’infimes vibrations, signe d’une âpre bataille extérieure. Il était difficile de comprendre ce qui pouvait se passer au sein de la Fourmilière en ce moment. Il y avait, non seulement une guerre dehors, mais aussi dedans. Utilisant ses lunettes, Nika avait élargi le signal de réception au maximum, afin de recevoir des signaux. Pour l’heure, les lunettes ne recevaient rien, et un autre programme se chargeait de configurer un plan.

Il n’y avait que des tunnels, des galeries, des boyaux. Nika réalisa progressivement que le duo suivait un énorme tunnel, immense, pouvant permettre à une armée entière de passer. Ils surplombaient ce vaste puits, le remontant en passant par des espèces de conduits étroits, des genres de canalisations, par rapport à ce tunnel. Elles étaient au-dessus de ce dernier. Toute la question était de savoir si elles avançaient vers la sortie, ou si elles s’enfonçaient dans la Fourmilière. Les lunettes n’étaient pas assez précises pour aider Nika, qui se fiait donc à son instinct. L’obscurité ambiante était rompue par des espèces de roches phosphorescentes. Les deux femmes continuaient à avancer, jusqu’à arriver à un embranchement. Rinako émit alors quelques suggestions. Nika l’écouta silencieusement.

« On prend ce tunnel, décréta-t-elle. Je ne pense pas que MasterMind aura eu envie de traîner dans ces galeries plus que nécessaires. »

Nika s’avança donc, s’enfonçant dans un tunnel qui devint assez étroit, la forçant presque à ramper. Le tunnel descendait ensuite en décrivant une boucle, une espèce de toboggan étroit. Elle descendit lentement, ayant incroyablement chaud, frissonnant en imaginant quel genre de créature pouvait bien emprunter ce genre d’endroits. Elle finit par glisser, le tunnel devenant visqueux et de plus en plus penché. La chute fut assez brève, et Nika se reçut sur un sol poussiéreux. Elel se releva, toussant à moitié, et entendit alors des bruits de combat. Elle s’avança prudemment, courant le long d’un couloir, et vit alors une scène assez curieuse.

Des Formiens en train de tuer d’autres Formiens. L’image était assez troublante. Ils s’entredéchiquetaient avec rage, se dévorant, se griffant, plantant des griffes dans le corps d’autres Formiens. L’un des deux groupes prenait toutefois clairement l’avantage sur l’autre, et Nika vit, depuis des trous dans les murs, d’autres Formiens débarquer. Ils étaient tous de taille humaine, se déplaçant généralement à quatre pattes. Il y avait de gros lézards restant sur les murs, des Lurker (http://images2.wikia.nocookie.net/__cb20080902130949/deadspace/fr/images/8/80/Concept_crouching_lurker.jpg) lançant des piques mortelles qui démembraient les Formiens. Depuis sa position, Nika vit également des Reaper (http://i.neoseeker.com/ca/resident_evil_5_conceptart_D9IIN.jpg) utilisant leurs pattes pour les mêmes offices. Après quelques hésitations, elle décida de s’éloigner rapidement, avançant lentement, et s’enfonça dans une galerie. Mastermind se rapprochait. Il avait du corrompre quelques Formiens pour ralentir la poursuite des autres.

« Nous ne sommes pas les seules à le poursuivre, réalisa-t-elle. L’Overmind pourchasse également celui qui a contesté son autorité, et tué tant des siens. »

Nika avança un peu plus, et s’arrêta alors. Ses lunettes percevaient un signal radio, faible, mais proche. Elle s’avança un peu, quittant la galerie, et perçut plus nettement le signal.

« Les Tekhanes... »

Killer n’eut qu’une brève hésitation, avant de suivre le signal. Elle courut rapidement, et aperçut rapidement de nombreux cadavres en contrebas. Nika descendit le long de la pente. Il y avait des cadavres de Tekhanes, mais aussi des mercenaires. Elle s’avança un peu, et comprit que le signal qu’elle percevait était celui de la bombe.

« Je crois qu’on a raté la fête... »

Pile au même moment, une série de projecteurs s’allumèrent depuis un promontoire, visant Nika et Rinako. Des tireurs.

« Baissez vos armes ! s’exclama une voix que Nika reconnut. Elles sont avec nous ! »

Nika vit les lumières s’abaisser. Il n’y avait plus beaucoup de Tekhanes. Elle vit une femme s’approcher, et reconnut Ashley.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda d’emblée Nika.
 -  Les mercenaires nous ont attaqué. On s’est défendues comme on a pu.
 -  Qui a gagné ?
 -  On est encore debout... On s’apprêtait à partir.
 -  Et la bombe ?
 -  Elle a été enclenchée. Elle explosera dans vingt minutes. Plus rien ne peut empêcher ça. »

Est-ce que Rayka était morte ? Si elle avait dirigé l’assaut des mercenaires, elle avait probablement été tuée... Mais il était aussi possible qu’elle se soit enfuie. Dans tous els cas de figure, Nika n’avait pas vraiment le temps de s’en assurer.

« Je vous conseille vivement de venir avec nous. »

Nika considéra Ashley, et haussa les épaules.

« Nous avons encore une cible à éliminer dans cet endroit... Celui qui est responsable de tout ça.
 -  Vous êtes sûres ? »

Le ton d’Ashley était légèrement sceptique. Elle devait se dire que les deux femmes allaient probablement mourir. Cependant, Nika ne pouvait pas laisser passer cette chance d’en finir avec Mastermind.

« Il est à proximité. Si nous avons le temps, nous reviendrons ici.
 -  On vous laissera un véhicule... Mais il vous faudra au moins dix minutes pour vous mettre hors de distance de l’explosion.
 -  C’est largement suffisant. »

Ashley haussa les épaules. Nika choisit de ne pas perdre de temps, et s’avança vers un autre tunnel. Elle ne proposa même pas à Rinako de partir avec les Tekhanes. Elle savait que cette dernière aurait pris ça comme une insulte personnelle.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 15 décembre 2012, 18:17:15
Je me doutais un peu que des trucs de ce genre se déroulaient dans la Fourmilière, mais l'avoir sous les yeux c'est autre chose. Les Formiens sont en pleine guerre civile, mais le plus étonnant c'est quand même qu'ils arrivent à se reconnaître. Sans un des pouvoirs de l'Overmind, un truc mental, le style que je pigerais jamais et qui me gonfle. En tous cas c'est bon pour nous, et on en profite pour passer tranquillement au large. Mais ça grouille dans le coin, Les bestioles sont des dizaines de milliers un peu partout.

Ces tunnels sont une vraie galère, on grimpe, on rampe, on descend, on monte. La nature ne connaît pas les escaliers. En revanche elle connaît le sang et dans ce milieu de clos ça commence à sentir la mort. En déboulant dans la grande salle je ne suis pas surprise de la trouver pleine de corps, mais ça reste un choc. Il y a des cadavres dans tous les sens. Je n'ai pas le temps de répondre à Nika que nous sommes prises pour cible. Les Tekhane, et le Lieutenant Williams. Je devrais sans doute les écouter.

Je les écoute pas, je m'approche même pas. Je pars déambuler dans la pièce à la recherche d'une balafre sur un visage. Rayka. Jusqu'à nouvel ordre elle est en vie et en cavale, le nouvel ordre est peut-être allongé à quelques mètres de moi, déjà froid. J'en profite pour charogner une mitraillette semblable à celle qu'on m'avait donnée la veille, et des munitions. J'ai beau retourner les corps aussi vite que possible pas de Rayka. Même les pires mutilations me laissent de glace, ou plutôt brûlante de l'intérieur. Je n'ai plus qu'elle dans la tête, des morceaux de réalité et d'illusion, de vérité et de mensonges. Elle seule peut m'apporter de vraies réponses, je n'y renoncerais pas avant d'avoir tâté son absence de pouls.

Mais on doit repartir. Je rejoins Nika juste à temps pour capter notre échéance. Dix minutes pour se mettre à l'abri ? Au moins ma grande brune est du même avis que moi. je lui emboîte le pas en vérifiant ma mitraillette. Armée, sécurité enlevée, prête à tirer. Je serre les lèvres pour ne pas sourire dans le dos de Nika. Ce qui s'est passé entre nous, ou plutôt ce qui ne s'est passé, valait mieux. Mais de ce qui s'est passé avec une autre... Je me fais peut-être des films mais le lieutenant Williams avait vraiment l'air de s'inquiéter en retenant ses troupes. Un point pour la réputation de l'héroïne.

Je range ça dans un coin de ma tête, comme le reste on verra autour d'un verre. Le dernier que j'ai bu c'était avec le Lieutenant Tetsuhiko, et la conversation n'est pas partie sur des notes joyeuses. Alors Nika, je pourrais attaquer en la cuisinant sur sa petite nuit. Je sens que je rougis rien que d'y penser. Allez ! Remet-toi au boulot, ma fille !

" Mastermind a Recon et peut-être Rayka avec des troupes, sans compter les Formiens... Tu crois que c'est jouable en si peu de temps ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 15 décembre 2012, 19:36:08
Nika s’avançait hors de la grotte, montant par une galerie. Rinako restait derrière elle. Elle avait regardé les nombreux cadavres, cherchant celui de Rayka, mais sans la trouver... Du moins, si tel avait été le cas, elle le lui aurait probablement dit. Les deux femmes s’avançaient rapidement dans un couloir. Dans un coin des lunettes de Nika, le compte à rebours défilait. Dix minutes pour sortir hors de la zone de l’explosion... Il fallait donc retrouver l’orbe en moins de dix minutes, ce qui était quasiment surréaliste... Mais il en faudrait plus pour décourager Nika. Elle avait un compte à régler avec ce maudit télépathe. Et fuir... Fuir n’était pas envisageable. De plus, elle ne pouvait pas laisser Rinako y aller seule. Nika savait que les Celkhanes étaient réputées pour être têtues, et ce n’était pas Rinako qui inverserait la tendance. Elle traquerait Rayka. Pour quelle raison, Nika l’ignorait, mais le fait est qu’elle ne pouvait décemment pas partir. Rinako semblait aussi inquiète que Nika, et ne tarda pas à le lui prouver :

« Mastermind a Recon et peut-être Rayka avec des troupes, sans compter les Formiens... Tu crois que c'est jouable en si peu de temps ? »

Nika se retourna vers elle, et hocha la tête.

« Si ça ne l’était pas, je ne le ferais pas. »

Son ton était péremptoire, mais Nika était bien moins sûre de ce qu’elle disait. Toutefois, si elle admettait ses doutes envers Rinako, elle était plus ou moins sûre que cette dernière douterait encore plus. Ce n’était pas une question d’âge, mais Killer avait une meilleure expérience que Rinako, et la Celkhane le savait. Elle devait probablement, inconsciemment, la voir comme une sorte de vétéran. Ce n’était pas pour rien si c’était elle qui était devant. Elle reprit sa route, cherchant un indice : savoir où était Mastermind. Ce fut à cet instant que sa radio se mit à crachoter. Nika grogna, énervée, mais le signal se stabilisa, devenant de plus en plus clair, jusqu’à ce qu’elle reconnaisse la voix de sa sœur.

« Nika ? Nika ? Nika ?!
 -  Inutile de gueuler dans mes oreilles !
 -  Ah, super ! Désolée, j’ai du pousser le signal à fond... Je n’arrivais plus à te contacter, j’étais morte d’inquiétude ! Tu aurais pu...
 -  Écoute, Ryouka, c’est vraiment pas le moment, là !
 -  La situation est critique là-haut. Les Tekhanes sont submergées.
 -  La bombe explosera dans moins de vingt minutes, et il faut que je trouve Mastermind, que je l’empêche de fuir. Tu me feras le bulletin d’informations plus tard. Contente-toi de me dire si tu peux m’aider à le trouver ou pas. »

Nika entendit Ryouka soupirer, et cette dernière se mit à faire des recherches. Comme elle avait un signal, elle put obtenir une localisation de la position de Nika, et, à partir de là, en utilisant un satellite militaire, elle chercha un point de sortie, et ne tarda pas à trouver quelque chose.

« Les cartes militaires sont assez imparfaites là-dessus, mais il y a un tunnel de sortie à quelques centaines de mètres de ta position. Je suppose qu’un vaisseau devrait réussir sans problème à s’y poser pour permettre à un petit groupe d’en sortir. Du moins, je ne vois pas comment il pourrait sortir autrement. »

Nika avait mis le haut-parleur, permettant aussi à Rinako d’entendre ce qu’elle disait.

« Je vais t’indiquer sa position, mais tu dois te dépêcher...
 -  Je pensais faire un pique-nique, à vrai dire... Avec Rinako, on se disait que la viande de Formiens devait être excellente.
 -  Rinako ? Elle est avec toi ?
 -  Oui... Et elle t’écoute, en ce moment même.
 -  Oh... »

Sur le coup, Ryouka ne savait pas quoi dire, et se racla la gorge.

« Tu la dragueras plus tard, la coupa Nika. Indique-moi le chemin à prendre, et allons-y. »

Nika mit fin à la conversation, et avança ensuite rapidement, s’engageant dans un étroit corridor. Elle se dépêcha, et, au bout de plusieurs minutes, aperçut le vaisseau. Il était blanc, petit, et elle vit, devant, Mastermind, Rayka, et plusieurs mercenaires. Rayka était au sol, tremblant de douleur.

« Tu passes ton temps à échouer, Celkhane, commenta Mastermind.[/b][/color]
 -  Je... Quelle importance, vous l’avez...
 -  Quelle importance ? Tu crois que ça Lui servira comme excuse ?
 -  Non, je...
 -  Tu ne nous es plus utile. »

Mastermind tendit sa main vers la tête de Rayka, et lança une décharge. Cette dernière poussa un hurlement de douleur, et s’écroula sur le sol. Les mercenaires embarquèrent alors à bord du vaisseau. Il était temps d’agir.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 17 décembre 2012, 01:44:00
Pendant un instant je voudrais que ma broche se mette à transmettre, histoire de plus tenir la chandelle à Nika qui parle à je sais pas qui. Ryouka, le nom me dit quelque chose mais je ne cherche pas vraiment. Et quand la grande brune se décide à mettre le haut-parleur, c'est pour me faire rougir. Apparemment la femme à l'autre bout est gênée par ma présence, donc je le suis aussi, et que l'autre espèce de bourrine se mette à parler de drague n'arrange rien de mon côté.

Bref ! Retour à la mission, et visiblement sur le finish. Mastermind est effectivement dans le coin et on remonte sa piste. Que je vois le dos de ce bâtard et j'en fais de la pâtée pour Formiens ! Mais ce qu'on trouve au bout du couloir me percute comme une balle. Rayka est au sol, elle morfle au pieds de son maître, sans doute pour la dernière fois. Il y a dix minutes je la voulais morte ou mourante par terre, mais là... Là tout ce que j'arrive à voir c'est une femme en train de se faire maltraiter par un homme. Le plus gros enfoiré qui se soit tenu devant moi, et il va en réchapper.

Le temps de compter les sept mercenaires qui sont avec lui, de décider qui je plombe en premier, Rayka hurle et tout le monde tourne les talons.

" Bande d'enfoirés ! "

J'aurais sans doute du chuchoter un truc à Nika, mais elle pige bien assez ce qui me passe par la tête. Je sors de notre cachette en mitraillant. Comme à l'entraînement, comme la première fois sauf que les sommations ne sont pas d'actualité. Je dévale le tunnel en passant d'un côté à l'autre. Droite, tout droit en tirant, gauche, et ainsi de suite. Ces connards n'ont pas une seconde pour m'aligner : rester en face de la sortie revient à attendre une rafale de ma part.

Mais ils se replient dans le vaisseau en couvrant leur patron. Et il manque quelqu'un dans ce groupe, quelqu'un qui se croit hors de ma portée, perchée sur un parapet rocheux à trois mètres du sol, cinq sur la gauche, dans l'ombre à la sortie du tunnel. Mon dernier pas dans le couloir fait trembler le sol, je ne la vois pas encore mais je sais que la paroi se fracture. Quand je débouche dans la grande salle je n'ai qu'à me tourner, Recon est déjà au sol sous un déluge de caillasse. Pour elle je vise. Sous cet angle ma première balle fait éclater sa clavicule, lui coupant presque le bras gauche à l'épaule. La deuxième lui transperce la cuisse. La troisième lui emporte l'index et le majeur de la main droite. Elle risque plus de me plomber mais elle n'est pas morte.

La clique des enfoirés fait chauffer les moteurs mais je vais pas les laisser se barrer en boîte de conserve. D'ailleurs je vais les cuire directement dedans. je bondis sur le toit avec un, coup de vent, et braque immédiatement l'un des moteurs. Un bruit dans mon dos, des claquements métalliques et le signal sonore typique des accumulateurs chargés. je roule en avant par réflexe et dégringole de la carlingue. Au moins j'ai échappé à la tourelle. Quand je me redresse Mastermind est devant moi, ou plutôt son image moqueuse.

" Ces moteurs sont blindés.
- Et le cockpit ? "

Soudain une vive douleur me transperce le crâne. J'en bave ! Mon esprit devient un tambour de machine à laver, la tourbillonne dans tous les sens et je m'y noie. Je jette mon arme ma ceinture de munitions avant de tomber à genoux.

" Ton acharnement finira par te perdre.
- Dégage ! "

C'était moins pour lui que pour Nika si elle est venue jusque là. Parce ce que Mastermind a oublié que mes pouvoirs étaient innés, naturels, instinctifs. Ils se foutent que l'agression vienne de l'intérieur ou de l'extérieur, ils y réagissent. Je brûle, le vent souffle dans les tunnel et la terre tremble. L'attaque mentale gagne en puissance, ma défense aussi. je ne prétend pas cramer des pensées ou les balayer, je suis une soldate, je n'attaque que les choses concrètes.

" Plus fort, connard ! Fait-moi mal ! "

Les paris sont ouverts. Pile le vaisseau décolle et s'emplâtre à cause du vent, face la grotte s'écroule sur nous. Ou ils peuvent sortir histoire que je les carbonise.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 19 décembre 2012, 00:24:44
Les ennemis avaient même eu la gentillesse de leur offrir un moyen de sortie : un vaisseau ! Il ne restait plus qu’à monter dedans, et à partir. Le seul bémol, c’était que la navette était déjà occupée. Nika réfléchissait à une stratégie. Peut-être les prendre en tenaille ? Leur avantage, c’était que les ennemis étaient exposés. Si elles se dépêchaient, elles pouvaient ouvrir le feu depuis deux endroits à la fois. Ce faisant, elles auraient un net et décisif avantage. L’inconvénient, c’est que les ennemis ne tarderaient plus à décoller. Nika en était encore à réfléchir quand elle entendit Rinako hurler sa rage, et partir à l’assaut, en tirant à tout berzingue.

« Bande d'enfoirés ! »

Nika pesta, et se lança également à l’action, ouvrant le feu depuis sa position. Elle atteignit un mercenaire à la jambe, tandis qu’ils se regroupaient autour de la navette. Elle chercha à atteindre Mastermind, mais ce dernier était déjà rentré dans la navette, dont les moteurs se mirent à s’allumer, répandant de la poussière dans la petite grotte. Nika visa le cockpit, ouvrant rageusement le feu en visant les pilotes. Les vitres étaient malheureusement blindées, et elle jura, continuant à ouvrir le feu, espérant en venir à bout. Rinako, de son côté, sauta sur el toit de la navette, qui commençait à s’envoler. Une tourelle se déploya sur le toit, amenant Rinako à sauter, et Nika vit les canons de combat de la navette se pointer sur elle.

« Oh merde ! »

Elle bondit en avant, évitant les deux tirs, mais il y eut une intense explosion. La déflagration l’emporta, et elle roula violemment sur le sol. L’une de ses lunettes explosa, et elle lâcha son arme, s’écroulant dans la poussière. Elle se releva, et arracha ses lunettes brisées, clignant des yeux, tandis que la navette, dans un grondement infernal continuait à s’envoler. Mastermind se dressait devant elles, tandis que le vaisseau continuait à s’envoler. Rinako était furieuse, et Nika sentit une migraine s’emparer d’elle. Elle vit deux colonnes de feu jaillir des bras de Rinako, mais, malheureusement, un bouclier protégeait le vaisseau.

*Je peux pas échouer maintenant ! Mais ça fait mal !*

Impossible de prendre son arme. Elle se tenait la tête entre les mains, et le vaisseau continuait à filer. Cependant, les deux femmes n’étaient pas les seules à le poursuivre. De nombreux Formiens débarquèrent d’autres galeries, et se mirent à attaquer le vaisseau. La tourelle sur le toit tira avec rage, pulvérisant les Formiens, surchargeant les boucliers. L’image de Mastermind disparut, et Nika s’empara de son arme. Sans assistance de visée, elle ouvrit le feu au jugé, et vit plusieurs Formiens attaquer la cabine de pilotage avec leurs pattes tranchantes. Le verre de protection explosa, et une patte défonça le poumon du pilote, l’arrachant de son fauteuil pour le balancer dans le vide dans un hurlement. Privé de pilote, le vaisseau se mit à tournoyer sur lui-même, et heurta la paroi, avant de se mettre à descendre rapidement.

Voyant le danger, Nika se tourna vers Rinako. Il se dégageait d’elle une aura de haine et de magie, et elle l’attrapa par la taille, l’écartant.

« Il nous tombe droit sur la gueule ! »

Le vaisseau s’écrasa violemment par terre, et le choc renversa encore une fois Nika. Elle tomba dans une espèce de talus poussiéreux, ses oreilles bourdonnant. Elles sifflaient, et Nika cligna des yeux, toussant. Tournant la tête, à travers ses yeux voilés, elle vit les mercenaires de Mastermind affronter les Formiens, et chercha des yeux son arme. Le vaisseau crachotait, les moteurs émettant une chaude vapeur. Elle entreprit de se redresser, et vit un mercenaire pointer sur elle la gueule de son fusil d’assaut... Avant qu’un Formien ne lui enfonce une pointe dans la boîte crânienne.

Nika tituba, et sentit alors une onde magique. Les Formiens semblèrent alors se calmer, et, au milieu des cadavres, elle vit l’ennemi. Mastermind. Il utilisait ses dons pour contrôler les Formiens. Crachant du sang, Nika se mettait à ramper, n’ayant plus la force de se relever. Elle sentait quelque chose de poisseux s’écouler de son front, et comprit qu’elle avait du s’ouvrir la tête. Avançant sur la terre, elle aperçut son arme, et l’attrapa, essayant de viser l’homme. Les Formiens tournoyaient autour de lui. Ils étaient petits, inoffensifs en temps normal, mais la situation n’était pas vraiment normale. Elle réussit à ouvrir le feu, mais Nika voyait tellement mal que la balle se perdit dans le vide.

« Vous ne voulez donc pas mourir, lâcha Mastermind. Je devrais vous accorder une mort rapide, mais, à cause de vous, je risque probablement de mourir. Alors, je pense que je vais me faire plaisir. »

Nika grogna, essayant de répondre quelque chose. Alors qu’elle avait les oreilles bouchées, elle avait clairement l’homme, et comprit qu’il lui avait envoyé un message télépathique. Elle reçut alors une puissante attaque cérébrale, et poussa un inaudible hurlement, avant de s’effondrer.

L’obscurité fut toutefois assez courte. Nika se réveilla en entendant des hurlements, des cris, et des explosions, puis sentit une main se poser sur son épaule. Elle leva la tête, et aperçut une soldate, ainsi que des tours en feu. Un ciel d’apocalypse.

*Mais qu’est-ce que je fous là ?*

Elle entendit une violente explosion à côté, et vit alors que des espèces de chars remontaient la rue, tandis que des hommes armés ouvraient le feu sur tout ce qui bouge, incendiant des femmes qui suppliaient de les épargner. Elle tourna la tête vers la soldate, mais la tête de cette dernière explosa alors. Nika se mit à ramper, et se mit à courir, tentant d’éviter les balles, mais s’en reçut une dans le pied. La douleur était insupportable, et elle se mit à tomber sur le sol. Alors qu’elle rampait, elle vit alors un homme se tenir devant elle.

« Ainsi donc, c’est ça, le premier cauchemar qui te vient à l’esprit ? Navrant... »

Elle gémit faiblement.

« Qu’est-ce qu’un cauchemar ? Bien des gens considèrent qu’un cauchemar n’est que l’expression d’un contre-fantasme inconscient, mais j’aurais tendance à avoir une vision un peu plus religieuse des choses. Nous sommes dans le monde des esprits, une prison éternelle dont tu ne sortiras jamais... Car le temps, ici, ne répond pas aux mêmes logiques que dans d’autres mondes. »

L’homme se retourna vers elle, et elle vit sa figure.

« Explorons ensemble les tréfonds de ton inconscient, veux-tu ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 24 décembre 2012, 16:42:46
Je m’effondre. Mastermind a relâché la pression, enfin je pense. Je suis au radar et j’ai encore la tête comme un conduit d’échappement de navette. Je sais que c’est un bordel noir autour de moi mais je n’arrive pas à m’y remettre. J’entends Nika me dire quelque chose alors que je me relève, et je me fais plaquer au sol. J’ai comme un blanc, soudain. Je me relève difficilement et regarde autour. Il fait sombre, la nuit, je suis dehors. Je ne reconnais pas cet endroit encore flou.

« Décidément vous êtes pleine de ressources, sergent. »

Je me retourne beaucoup moins vite que je le voudrais. Mon arme a disparu. J’écarte les bras pour enflammer mes mains.

« T’es un homme mort !
- De toute évidence. »

J’envoies deux boules de feu qui se percutent et éclatent, mais le temps que les flammes disparaissent Mastermind n’est plus là. Soudain on m’attrape les poignets, par derrière. Cet enfoiré est dans mon dos et il me bloque. J’en appelle encore aux flammes mais rien n’y fait. Il force mon poignet à passer devant mon visage, et je vois les flammes qui meurent sans raison apparente.

« Ici tu ne peux rien contre moi, petite peste.
- Tu crois ? »

Un bon coup de talon sur le pied, je rue en tournant les poignets pour me soustraire à une étreinte qui a déjà disparu, tout comme mon adversaire.

« Une vrai sauvage, pas étonnant quand on sait d’où tu viens.
- Le coup de la voix désincarnée, ça fout pas franchement la trouille ! J’te prends d’une main sous dymérite, si tu veux !
- Regarde plutôt ce qui se passe autour de toi ! »

Soudain tout se clarifie et s’anime. Je suis sur une crête, en contrebas se trouve une grotte aux abords jonchés de cadavres. Autour de moi des Celkhanes sont au combat. Elles tiennent la position pour couvrir le vaisseau derrière nous. Mais ces Celkhanes ne sont pas n’importe lesquelles. Pas encore de balafre, mais je reconnais très bien Rayka. Elle est encore plus jeune que dans les visions de la ferme. Swedan aussi est là.

« Sergent ! Bougez-vous le cul ! On va se faire déborder !... Ok ! Couvrez la sortie ! Elles arrivent ! »

Je ne sais pas trop à quoi tient cette opération mais elle se passe mal. Qu’est-ce que ça va être, cette fois ? Je vois de loin une soldate qui sort de la grotte pour se poster et commencer les tirs de suppression. Puis d’autres soldates sortent avec un groupe d’esclaves. Soudain une pluie de roquette s’abat sur la colonne. Armure ou pas tout le monde vol en morceau sous les yeux de Swedan et son groupe.

« Pour ça aussi, je m’en veux. »

Rayka. Elle est juste à côté de moi, debout les larmes aux yeux.

« Désolée, Rinako.
- Sergent ! Répondez ! Sergent Yukimitsu ! »

Yukimitsu ? C’est mon nom, ça ! Et celui de... ma mère ? Mais comment elle aurait pu mourir à cette époque ? La voix désincarnée de Mastermind ne se prive pas de répondre.

« Elle n’est pas morte ce jour-là. En fait elle n’a même pas dû être blessée. »

Le décore change, un couloir large taillé dans la pierre. On doit être dans une sorte de château. Rayka est encore là, et elle se mordille la lèvre sans oser me regarder en face. Alors son maître reprend.

« Rayka s’est fait une raison. Le sergent Yukimitsu, première du nom, n’avait pas eu de chance. Et il fallait se venger des méchants rebelles tekhans qui l’avaient tuée. Rayka se torture encore avec cette histoire, comme avec toutes les autres depuis. Mais ce n’est pas à elle que tout cela s’adresse. »

Bien sûr que non, c’est à moi. Je vois Rayka et une autre soldate débouler au fond du couloir. Équipement léger, suppresseurs fixés : ça sent l’élimination à plein nez. Elles approchent à pas rapides et silencieux, l’arme à l’épaule. Ne sachant trop quoi faire je les suis, mais l’autre Rayka me retient par le bras.

« N’y va pas, Rinako ! »

Mais j’y vais, presque malgré moi. je les suis à travers les couloirs jusqu’à une grande porte. Elles se postent, échangent un regard, puis entrent ensemble. Une chambre, grande et luxueuse. Au pied du lit une femme est affalée par terre, une Neko allongée avec la tête sur ses jambes. Elles sont nues toutes les deux, elles portent des marques de coup et du sperme dégouline encore par endroit. Penchée sur sa compagne, la femme lui caresse la tête, penchée sur elle pour murmurer des mots que je n’entends pas. Mais mon cœur se serre. Rayka étouffe un juron avant de les rejoindre. Bizarrement, quand elle relève la tête de l’esclave, elle a l’air aussi choquée que moi.

« Sergent Yukimitsu ? »

Ma mère. Je ne peux pas le croire, je ne veux pas. C’est encore un mensonge, forcément. Pas ma mère, pas ici, pas dans cet état. Jamais. Les larmes aux yeux elle scrute les traits de Rayka avant de baisser la tête.

« Elle veut pas se réveiller. »

Elle ne se réveillera plus, Rayka en a la confirmation en tâtant son pouls. Mais ma mère continue de la caresser.

« Debout, ma chérie. Ça y est, on s’en va.
-   Sergent...
-   Elle va se lever.
-   Non, Elle va pas se lever.
-   Elle est juste un peu paresseuse.
-   Elle est morte, sergent ! »

J’ai beau lutter cette scène ne peut être que réelle. C’est sans doute un mensonge, encore un coup bas de cet enfoiré de Mastermind. Il a enfin trouvé dans quel sens tirer le levier. Ma mère fond en larme en étreignant le corps sans vie de la Neko.

« Non ! T’es pas morte ! Réveille-toi !
-   Sergent ! On doit filer !
-   Réveille-toi, Rinako ! Ma chérie ! Je t’en supplie ! Ouvre les yeux !
-   Rayka ! On doit dégager !
-   Désolée, sergent ! »

Et là-dessus la jeune soldate fait ce que n’importe quelle soldate ferait : elle emmène de force l’esclave en état de choc malgré ses pleurs et ses cris. J’entends d’ici Mastermind qui se frotte les mains. Rinako... Il n’y a pas que mon nom qui trouve son explication ici. Rayka est ferme, mais elle fait aussi attention à ne pas bousculer le ventre de ma mère... Son ventre trop gros pour être vide.

La scène change encore, sans personne pour me faire la transition. Caelestis, un bureau de l’état-major où Swedan et ses soldates sont au garde à vous devant une générale. Leurs rapports sont sur la table.

« Vous avez fait un excellent boulot, mesdames. Mais vos rapports ont été modifiés pour tenir compte de la présence du Sergent Yukimitsu. Vous direz que son extraction était un objectif de la mission.
-   Pardon ?
-   Lochtis, ferme-la !
-   Cet objectif a été brillamment rempli. Le sergent Yukimitsu était en mission d’infiltration et sa couverture a été compromise. Tout est déjà archivé.
-   Mais...
-   C’est un ordre, mesdames. Nous avons une réputation à défendre auprès du peuple et de nos ennemis. Vous avez foiré en beauté, sur toute la ligne ! Yukimitsu s’est faite passer pour morte afin d’infiltrer les réseaux ennemis, et vous l’avez sortie de ce guêpier. Vous êtes des héroïnes, alors foutez le camp de mon bureau avant que je vous colle toutes au frigo à vie ! »

Je n’ai pas le temps de tout encaisser que Mastermind revient à la charge. Il se présente devant moi alors que tout s’efface autour de nous. Il n’a pas peur, bien au contraire.

« Alors, qu’en dis-tu ?
- Conneries.
- Je t’assure que non. Nous ne sommes ni dans ta tête ni dans la mienne. Ces souvenirs sont ceux de Rayka, et je n’y ai touché que pour te les montrer.
- Vous mentez. »

J’arrive à peine à souffler. J’essaie de cacher que je suis complètement effondrée, même si je sais que ça ne rime à rien.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 25 décembre 2012, 15:12:47
Les cris. Les hurlements. La douleur. Les larmes. Nika courait dans des couloirs sombres, blessée, essayant de fuir une menace invisible et omniprésente. Elle courait dans des dédales sinueux et sombres, avant de se retrouver dans une ville en ruines. Probablement une cité tekhane, à en voir les autres tours. Mais la cité était en miettes, ravagée par les flammes. On entendait des hurlements terrifiés. Elle s’avançait le long d’une cour en ruines, passant près de débris jonchant le sol. Le ciel était pourpre, composé d’énormes nuages écarlates. Des éclairs déchiraient parfois ce dernier, s’abaissant sur les toits de gratte-ciels, faisant tomber ces derniers. Ils tombaient comme des châteaux de cartes, s’effondrant sur eux-mêmes. Killer s’avança lentement, passant à travers une brèche dans un mur, et aperçut une bretelle d’autoroute. Un pont avec de nombreuses carcasses de voiture. Il y avait de la poussière partout, obscurcissant parfois sa vue. Nika descendit lentement, le long d’un petit gazon. Elle arriva sur la route à trois voies, et sentit la structure trembler sous ses pieds. Il y avait ici et là des trous dans la voie autoroutière, d’épaisses crevasses et des failles. Nika regarda autour d’elle.

« Mais où est-ce que je suis ?
 -  Tu es une guerrière, glissa alors une voix, sans qu’elle ne puisse savoir d’où elle venait, comme une espèce de voix off. C’est donc en tant que guerrière que tu dois mourir.
 -  Je t’emmerde, connard ! »

L’homme ne répondit pas. Ce n’était pas nécessaire. Nika entendit alors des cris venant d’en haut, des grognements. Levant la tête, elle vit des espèces de formes noirâtres, d’immenses oiseaux ressemblant à des ptérodactyles, fondre sur elle. Elle ouvrit le feu depuis sa position, et rebroussa chemin, courant rapidement vers les carcasses des voitures, afin de se protéger des redoutables créatures, qui s’approchaient rapidement. Ces bêtes étaient affamées, Killer le savait. Et particulièrement dangereuses. Se retournant, elle se mit donc à courir vite, jusqu’à rejoindre un bus rouillé qui traînait au milieu de la route. Nika bondit à l’intérieur, et tira à travers une fenêtre. Elle abattit l’un des monstres ailés, qui se mit à perdre rapidement de l’altitude, mais ce fut son seul exploit de sa piètre résistance. Les ptérodactyles atterrirent ensuite sur le toit du bus, et elle les entendait croasser, tout en tentant, avec leurs serres, de déchiqueter le toit du bus.

« Merde, merde, merde, merde ! »

Si c’était un rêve, il était terriblement réaliste ! Elle se mit à ouvrir le feu à travers la carlingue, essayant de faucher les monstres. Mais ces derniers continuaient à hurler, et Nika devenait de plus en plus paniquée. Elle reculait en tirant, écrabouillant la gâchette de ses doigts moites. Et puis, les coups de canons de son Eagle devinrent de faibles gémissements quand la culasse tapa dans le vide. Clic. Clic. Clic. Clic. L’arme n’était plus chargée, et Nika n’avait aucun chargeur. Au-dessus sa tête, les plaques du bus s’arrachèrent, révélant les longues têtes triangulaires hideuses des monstres. Elle regarda autour d’elle, cherchant quelque chose, n’importe quoi. Mais on n’était pas dans un jeu vidéo, il n’y avait pas de fusil à pompe abandonné sur un siège, ni de boîtes de munitions. Prenant ses jambes, Nika se mit à nouveau à courir, filant de l’autre côté du bus, sautant par une vitre brisée, et zigzagua entre les voitures, sentant les monstres la poursuivre. Ils volaient derrière elle, la traquant avec rage, et elle en sentit un se rapprocher, ses serres luisantes s’apprêtant à la déchiqueter. Pour l’éviter, Nika sauta sur le sol, roulant dans un très faible espace entre deux voitures. Les serres claquèrent dans le vide, mais un autre ptérodactyle se posa sur les deux voitures, sa tête hideuse fondant alors sur Killer. Elle l’évita en roulant sur le côté, et chercha un objet contondant sous une voiture. Les pattes du ptérodactyle s’enfonçaient dans les véhicules ancestraux, et elle ne vit rien. La gueule du ptérodactyle se releva, et d’autres se rapprochèrent. Il attaqua à nouveau, et son bec s’enfonça dans le ventre de Nika.

Ensuite, ce fut le trou noir.

« Tekhos a une grande importance pour toi... Sans doute parce que tu y es née... C’est un bon début... »

A quoi fabriquait-il ? Que cherchait-il ? Nika entendait une voix lui parler dans son sommeil, voyait des images défiler devant ses yeux à toute allure, comme si la pellicule était enrayée. Les couleurs se confondaient, et ce fut une sirène d’alarme qui la sortit de son songe.

« ALERTE ! ALERTE ! LE VAISSEAU EST ATTAQUÉ PAR LES SKULLS ! ALERTE ! ALERTE ! LE VAISSEAU EST ATTAQUÉPAR LES SKULLS ! TOUT LE PERSONNEL DE COMBAT DOIT IMMÉDIATEMENT SE RENDRE AU PONT PRINCIPAL ! JE RÉPÈTE...
 -  Officier Spänje, réveillez-vous, vite ! »

Et l’officière rouvrit les yeux. Elle se tenait dans sa cabine, et l’alarme lui vrillait les tympans. Les Skulls ? Impossible ! Pourquoi les attaqueraient-ils ? Ce vaisseau n’était pas un cargo militaire, juste une vulgaire péniche commerciale qui transitait d’un système à un autre. La soldate de 2ème classe Penelo lui gueulait dessus, mais à juste titre. Nika entendit des hurlements d’agonie dans le couloir, et Penelo se retourna.

« Ils sont là ! Bordel, ils sont en train d’attaquer un vaisseau commercial, c’est une déclaration de guerre ! La Fédération ne laissera pas passer ça !
 -  Pour l’heure, Soldat, les considérations politiques de la Fédération ne me préoccupent que peu. Les Skulls attaquent une péniche commerciale, et j’entends bien sauver autant de civils que possible ! »

Elle ouvrit le tiroir de sa table de chevet, et en sortit son pistolet. C’était un ZEB-Hyperion 0.13, le nouveau modèle. Elle se rapprocha lentement de la porte, faisant signe à Penelo de se taire, en posant un doigt sur ses lèvres. Elle s’approcha du couloir, entendant des hurlements et des coups de feu. Nika avait, en tant que Capitaine de la garde, une chambre spéciale dans l’aile des passagers, et elle vit que les Skulls, comme à leur habitude, se comportait en vulgaire pillards, tuant les passagers, les pillant, ou les violant. Nika en vit trois rentrer dans une chambre, forçant la porte d’un violent coup de pied. Elle fit alors feu, tirant avec une précision légendaire, abattant les Skulls. D’autres, surpris, sortirent des chambres où ils se trouvaient, et Nika tira sur eux. Elle en abattit un autre, mais les pirates restants ouvrirent le feu à leur tour. Les balles sifflèrent autour d’elle, la forçant à se cacher dans une chambre. Un couple en train de faire l’amour avait été abattu sauvagement. Elle nota que le mari était dessus, et qu’il lui manquait la partie de la tête.

Les balles pleuvaient autour d’elle, et Nika répliqua. Le modèle 0.13 présentait l’avantage d’être fiable par rapport aux anciens modèles, et de proposer plusieurs modes de tir très complets. Elle sélectionna la balle explosive, et en tira une seule. Le projectile heurta le sol, et créa une violente explosion qui pulvérisa les Skulls, les démembrant sauvagement. Sans prendre le temps de souffler, Nika se mit à courir. Devant l’urgence, elle n’avait pas son uniforme, simplement des vêtements civils. Elle débarqua dans le living room du quartier, et vit l’ascenseur monter. Elle s’abrita derrière un fauteuil. Sa priorité était de rejoindre le pont de commandement afin de retrouver sa sœur, et de la protéger. Elle entendit alors du bruit sur sa droite, et vit la soldate Penelo, contre un canapé.

« Je vous avais dit de rester en arrière ! la sermonna Nika.
 -  J’ai senti que vous auriez besoin d’aide... » tenta de se justifier Penelo.

Nika faillit bien lui dire de retourner en arrière quand les battants de l’ascenseur s’ouvrirent, livrant passage à plusieurs Skulls. Bénéficiant de l’effet de surprise, Nika ouvrit le feu. Son premier tir atteignit la tête d’un des bandits, l’envoyant s’écraser sur le sol. Les autres répliquèrent en tirant sauvagement, et Nika plongea de côté, continuant à tirer. Ce fut comme si le temps défilait au ralenti. Les trajectoires des balles tournoyaient autour d’elle, creusant des sillons dans l’air. Ses tirs atteignirent un Skull à l’épaule, à la jambe, et au thorax. Nika atterrit ensuite sur le sol, et continua à tirer, atteignant la jugulaire d’un troisième bandit. Penelo en profita alors pour se redresser, faisant feu avec son fusil d’assaut. Malheureusement, elle eut moins de chance que Nika, car une balle vint l’atteindre à la gorge.

« NON ! » hurla Nika.

Poussant un cri de rage, elle sortit de son abri précaire, un meuble, et ouvrit le feu, abattant les autres Skulls, puis s’approcha de Penelo. Elle était morte sur le coup, et, avant que Nika ne puisse se relever, elle sentit son appareil radio crépiter dans son oreillette.

« Nika... ‘Suis... Submergée...
 -  Ryouka ? Ryouka, j’arrive !
 -  Non.. Trop tard... Communications... Brouillées...
 -  Arrête de dire des conneries, okay ? Il n’est jamais trop tard !
 -  Balle... Hémorragie imminente... Croiseur de combat... Fenêtre... »

Curieusement, Nika comprenait clairement ce que la voix fatiguée de sa sœur était en train de lui dire. Elle s’approcha de la vitre d’observation du salon, et vit, à proximité de leur vaisseau, un croiseur de guerre skull. Le doute n’était plus permis : les Skulls avaient rompu les pourparlers diplomatiques entre la Fédération et leur empire colonial. Elle vit que les Skulls étaient en train de se replier, et comprit ce qui allait se passer. Le croiseur fit feu sr la péniche, l’écartelant en deux, avant d’utiliser leurs surpuissants canons de combat pour pulvériser les différents morceaux de la péniche qui flottaient dans le vide.

Et ce fut le trou noir.

« Être soldate... Tu affirmes détester l’armée, mais, toi et moi, nous savons que ce ne sont que des mensonges. Tu as été façonnée par la violence. Et les rêves ne mentent pas. »

Elle avait envie de lui dire d’aller se faire foutre, mais rien ne sortait. Elle flottait dans un abîme noirâtre, sans comprendre ce qui lui arrivait, sans être en mesure de le repousser.

« Il veut savoir qui nous sommes, lâcha alors une autre voix dans sa tête. Il sonde ton inconscient, mais l’esprit humain est comme une forteresse. Même lui ne peut s’immiscer dans tes pensées profondes sans difficulté. Ne le laisse pas faire, car il n’est que l’envoyé d’une autre menace. »

Elle ignorait qui était cette voix, mais elle avait des accents chaleureux, réconfortants.

« Tu n’as jamais été en mesure de protéger qui que ce soit... Plutôt paradoxal, quand on sait les serments que tu as fait sous le regard de la Lune, un soir de nuit étoilé. Tu peux cacher la vérité aux autres, tu peux même la cacher à toi-même, mais, dans le fond, toi et moi, nous savons tous les deux. »

Elle voulait qu’il se taise, que cette voix horrible, méchante, railleuse, s’éloigne. Elle voulait que l’autre voix revienne, mais elle restait désespérément muette. Elle se sentait tomber, mais n’avait pas l’impression de chuter. Elle flottait dans un espace noir, une zone-tampon où il n’y avait rien, rien d’autre que des questions et des interrogations. Qui es-tu ? Que fais-tu là ? Réalises-tu quelque chose d’important ? As-tu l’impression que le monde irait mieux sans toi ? Qu’il serait différent ? Ou n’es-tu qu’une poussière au milieu des étoiles ? Un atome vide, une coque sans coquillage qui, du fond de sa propre arrogance, estime avoir une quelconque importance ?

« Par rapport à qui t’identifies-tu ? La vie n’a de sens que parce qu’elle est collective. »

Ryouka... Ryouka, sa sœur. Perverse, coquine, désinvolte, mais tellement fragile, bien plus sensible et plus romantique qu’elle n’osait se l’avouer. Sa perversion était un bouclier masquant ses fractures, comme pouvait l’être le sang bouillant de Nika.

« Tu as toujours été une soldate, une exécutrice. S’intéresse-t-on à l’épée du chevalier, ou au chevalier ? Peut-on définir l’identité d’une épée, d’un outil, sans parler de son artisan ?] »

De belles ailes blanches se formaient dans l’esprit de Nika. Des ailes pures, avec des plumes magnifiques, tendres, chaudes, soyeuses. La bonté et la grâce en personne. Et le décor, peu à peu, apparut. Une ruelle sombre. Elle, le flingue à la main, un uniforme de policière sur les épaules. Un voyou était à ses pieds, terrorisé. Elle l’avait frappé sur le sol avec la crosse de son arme, afin qu’il lui donne la planque d’un violeur notoire. A Tekhos, le viol d’un mâle sur une femme était l’une des infractions les plus graves du droit pénal. La peine de mort était généralement admise dans ce genre de situations. Il faisait nuit, et elle envisageait de plus en plus d’éclater le cerveau de ce type, de lui tirer une balle. Personne ne le saurait, sauf elle. Et ce minable, indéniablement, ne méritait pas de survivre. Elle s’était relevée, le doigt sur la gâchette, prête à ouvrir le feu... Quand elle avait senti le vent remuer autour d’elle.

« Penses-tu que sa mort changera les choses ? » avait alors demandé une voix magnifique.

Levant la tête, Nika avait alors aperçu une étincelante forme blanche, avec de longues ailes, descendant lentement du ciel.

« Nika, non ! Tu dois penser à autre chose !
 -  Qui... Qui êtes-vous ?!
 -  C’est donc là que tout a changé... Ou, du moins, que tu croyais que tout avait changé... Mais tu sais ce qu’on dit, pas vrai ?
 -  Rien qu’une simple femme... Comme toi, Nika.
 -  Il n’est qu’un messager ! Ne le comprends-tu pas ? Tu dois INVERSER les choses !
 -  Il faut que tout change pour que rien ne change.
 -  Comment connaissez-vous mon nom ? Est-ce que vous m’espionnez ?!
 -  On n’accuse pas une Ange d’espionner, ma chère. Je te surveille, en réalité.
 -  Vous vous prenez pour ma mère ?
 -  Je laisse cette fausse prétention aux Dieux. Je ne suis qu’une modeste gardienne.
 -  Elle t’a menti. Elles t’ont toutes menti. Personne ne se soucie de toi. Tu n’es qu’un outil utilisé dans une bataille dont les enjeux te dépassent.
 -  Déclinez votre identité, ou j’interpréterai votre silence comme une menace qui me placerait dans une situation légitime pour faire usage de violence !
 -  Mon identité ? Toi-même, sais-tu qui tu es ? Une identité, ça ne se résume pas à un nom, pas à un vulgaire bout de papier ou à un numéro d’identification sur une plaque. Une identité, Nika, c’est une âme, et la tienne est en peine.
 -  Tu es une femme forte, Nika... Tu l’as toujours été ! Tu DOIS me faire confiance. Cet homme n’est qu’une interface, mais son esprit est relié à celui qui est derrière toute cette histoire. Il a pénétré ton esprit, afin de dévoiler nos secrets, mais tu peux inverser la tendance. Grâce à moi, tu peux rentrer dans son esprit, Nika.
 -  Tu n’as toujours été qu’un outil au service des autres, une femme sans valeur, sans importance. N’as-tu pas envie de vivre ta vie pour une fois ? De pouvoir réellement choisir ? D’avoir une importance dans le monde ? »

C’était le croisement. Il n’y avait plus qu’elle... Elle, et ce voyou allongé devant elle. Elle pointait son flingue sur sa tête, et hésitait. Le doigt était sur la gâchette.

« Laisse-le partir !
 -  Tire ! »

Elle hésitait. Le canon de l’arme tremblait... Mais le coup de feu, jamais, ne vint. Elle ferma les yeux, et entendit alors les vrombissements d’un train. Quand elle rouvrit les yeux, elle se tenait désormais dans un métro, et avait son uniforme de policière. La station, souterraine, était éclairée par quelques néons blafards. A droite, Nika vit le plan des lignes suburbaines, et fronça les sourcils. C’était probablement le plan le court qu’elle ait jamais vu, puisqu’il se composait d’une seule ligne avec quelques rares stations :

(http://img90.xooimage.com/files/b/f/5/map-metro-3a9ef7f.png)

Nika n’eut pas le temps de vraiment faire attention à ce rapide plan. Elle regarda un écran d’indication qui clignotait en-haut. Il était brisé, éclaté, mais ça n’empêchait pas des affiches d’y figurer. Elle les lut lentement, en s’avançant :

Avez-vous déjà essayé un safari dans les Malterres de la Discorde ? Pensez à prendre la navette spéciale ! Des tarifs exceptionnels y sont assurés par Blaine, chauffeur émérite !

Pensez à acheter votre lotion pour vous protéger des Tommyknockers. Lorsqu’ils frapperont à votre porte, il sera trop tard !

Une envie particulière ? Allez voir Leland Gaunt ! Vous trouverez ce dont vous avez toujours rêvé !

Vous êtes actuellement à la station des Méandres et du Regret Infini. Le prochain train est à l’approche.

Nika vit, à sa droite, un escalier qui montait. Il y avait une lumière vive, mais l’escalier était barré par un grillage de sécurité. Elle s’avança le long de la rame, et vit alors un taggueur. Il dessinait avec des bombes rouges quelque chose sur le mur.

« Hey, vous ! Il est interdit de tagguer dans les lieux publics ! » hurla Nika.

L’homme tourna la tête, mais termina de tracer ses lettres, avant de se mettre à courir.

« Poursuis-le ! »

Elle se mit à courir, tandis que le train approchait. Toutes ses lumières se mirent à briller furieusement

« Tu penses pouvoir infiltrer mon esprit sans te faire remarquer ? Tu n’es qu’une débutante ! »

Killer Boom entendit de nombreux bruits de pas, et le grillage de sécurité de l’escalier s’ouvrit. Elle s’intéressa alors au tag, et fronça les sourcils. Il était... Très particulier. Elle voyait une espèce de curieux œil rouge menaçant, le fond de la pupille ressemblant à la longue queue d’un serpent :

(http://img92.xooimage.com/files/4/2/a/sans-titre-1-3a9ee4e.png)

Le métro arriva alors, et Nika vit qu’il était rempli de commandos lourdement armés, avec des chiens. Elle poursuivit alors son taggueur, tandis que les balles se mirent à exploser autour d’elle. L’homme était parti dans un couloir sombre sur sa droite, et elle s’élança à sa poursuite, filant devant de nombreuses affiches publicitaires concentrées autour d’une femme : Miranda. Il s’agissait d’affiches publicitaires romantiques, amoureuses, où Miranda était à chaque fois le modèle. Elle voyait le taggueur courir au loin, avant de se réfugier dans les toilettes. Derrière Nika, une armée lui courait aux fesses, et elle fila dans les toilettes, ouvrant la porte d’un solide coup de pied, et tira sur le fugitif. Le taggueur se rua dans une cabine, et elle le poursuivit. Il n’y avait pas de toilettes à l’intérieur, mais un énorme tableau... Représentant une tour immense. Elle y pénétra.

Plus rien n’avait ici d’importance. Le ciel était en sang, d’un rouge sombre. Il y avait du vent ici, et, dans son dos, elle pouvait voir un immense château flotter dans le ciel, sur une montagne qui semblait elle-même flottée dans les airs, retenue au sol par de colossales chaînes noirâtres. Ce château était très éloigné, et elle sentit un indicible frisson de terreur s’emparer d’elle en voyant cette structure maléfique. Et, devant elle... Une construction iconoclaste, insolite, se dessinait. Une immense tour noire. Une tour sombre massive, colossale. Un feu semblait brûler à son sommet. La Tour semblait plantée devant un immense océan. Nika ignorait totalement ce qu’était cette structure, mais la Tour se mit alors à s’illuminer. Une lueur violette remonta le long des étages, se mettant à irradier, et le feu qui brûlait à son sommet devint également violet, tandis que le sol se mettait à vibrer dangereusement.

« Il est dit que celui qui sera au dernier étage de la Tour sera Dieu. Pas ‘‘un’’ Dieu, mais Dieu. »

Nika se retourna. Mastermind était derrière elle, mais son corps était en train de se désagréger, de disparaître.

« On ne peut pas l’empêcher. Il arrive. Son messager est en marche. »

La Tour continuait à luire, et la porte, alors s’ouvrit. Il y eut une surpuissante explosion magique, qui se mit à tout englober. Nika ferma les yeux, son hurlement mourant dans la tempête magique qui déferlait tout autour d’elle.

*
*  *

« Nika ! Nika ! Réveille-toi, merde ! »

Elle cligna des yeux. Les sons lui revenaient, ainsi que le toucher, et elle réalisa qu’elle était allongée sur le sol, dans la poussière. Nika releva la tête, et vit, à travers ses yeux brouillés, le vaisseau de Mastermind. Une forme la retourna alors, et elle vit Rozalia. Redemption l’avait finalement retrouvé, mais, sur le coup, Nika ignorait totalement où elle était, et ce qu’elle fabriquait ici. Elle tenta de parler, mais n’entendait pas ce qu’elle disait. Rozalia lui hurlait dans les oreilles.

« La bombe va exploser dans une minute ! Tu es la seule à savoir piloter ce vaisseau avec Rinako ! Réveille-toi ! »

La bombe ? Rinako ? Une minute ? Le vaisseau ? Les souvenirs affluèrent alors rapidement dans l’esprit de Nika. La Fourmillière, la bombe à neutrons, la Celkhane nerveuse... Mastermind ! Où était-il ? Une minute.... Une minute ? Ceci sembla réveiller Nika, qui se releva. Les moteurs du vaisseau vrombissaient, répandant de la poussière partout, et elle vit, sur le sol du vaisseau, le cadavre de Mastermind, trois flèches plantées dans le corps. Titubant lentement, Nika rejoignit le vaisseau, et rampa à l’intérieur. La vitre avait été explosée, il y avait du sang sur le fauteuil et les commandes, des voyants d’alarmes clignotaient dans tous les sens. Elle rejoignit le fauteuil en cuir, agissant plus par instinct qu’autre chose. Rozalia, de son côté, était partie récupérer Rinako, lui aboyant les mêmes ordres. Nika tremblait, et appuya sur plusieurs boutons. Les moteurs étaient chaudes, mais la coque avait souffert.

*Mais qu’est-ce que je fous là ?*

Rozalia, de son côté, déposa Rinako, mais sentit alors une main s’agripper à sa cheville. En se retournant, elle vit qu’un corps était à moitié enseveli dans la poussière. Elle tendit ses mains, et sortit le corps affaibli de Rayka, montant également sur le vaisseau, qui se mit alors à décoller. Il tanguait dangereusement vers la droite.

« Rinako ! hurla Nika, du sang s’échappant de ses lèvres. Aide-moi à faire sortir ce tas de boulons de ce trou ! »

Elle avait besoin d’un copilote pour stabiliser le vaisseau. Nika appuya sur d’autres commandes, et une image hologra   phique apparut, montrant une caméra du dessus, permettant de se diriger en évitant les éclats. Des morceaux de roches tombaient du sol, alors que le trou, leur seule lumière de sortie, était en train de se refermer progressivement.

« Dépêchez-vous ! s’exclama Rozalia. Les Formiens déboulent en masse ! »

Utilisant son arc, Rozalia envoyait de nombreuses flèches faucher les Formiens. Elle prenait plusieurs flèches par poignée, une flèche entre chaque doigt, et les balançait à la chaîne. Nika avait la désagréable impression de sortir d’une longue cuite.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 30 décembre 2012, 16:37:28
La réalité me revient en pleine poire, version violente. La grotte est en train de s’effondrer et Rozalia me hurle dans les oreilles de me bouger. La vague d’adrénaline repousse au fond de mon esprit tout ce qui ne concerne pas ma survie immédiate, moins l’angoisse des dégâts que ça fera en revenant.

« Arrête de gueuler, bordel ! »

Je file dans le cockpit avec la peur au ventre et les doigts qui tremblotent. On doit s’arracher, rien d’autre ne compte. Mais le cadavre de Mastermind ne m’aide pas à faire le tri. Impossible de chasser la question : a-t-il disparu de ma tête quand Rozalia l’a planté, ou bien avant en sachant que le mal était fait ? Je rage en me jetant dans le siège de copilote pour attaquer le tableau de bord. Forcément c’est Nika qui pilote alors que j’ai un brevet de pilote de l’armée Celkhane. Et encore elle rame en hurlant aussi.

« Tire sur le manche au lieu d’raconter ta vie ! »

La carlingue en prend pour son grade, et mine rien j’ai fait du dégât.

« Fonce ! Ça tiendra pas longtemps. Le circuit d’admission du réacteur gauche va lâcher, si le vaisseau se coupe pas en deux avant. Alors met la gomme ! »

Je suis pas le genre de magicienne qui fait léviter les épaves, si on fonce pas le plus vite et le plus loin possible on est mortes. Si on explose en vole on aura au moins échappé à la bombe. Je fais courir mes doigts sur le tableau de bord pour tenir tant bien que mal ce tas de ferraille en l’air. On éclate méchamment la peinture en s’arrachant à la faille, mais une fois à l’air libre le vaisseau peut tracer sa route. Ça tremble de partout, l’appareil tombe en pièces. Heureusement un convoi de véhicules est aussi en train de s’éloigner de la Fourmilière. J’affiche le radar sur l’écran holographique.

« Y’a un plat à environ six cent mètres, là ! On devrait pouvoir se poser en cata. »

J’attrape la radio en scannant un maximum de fréquences.

« Mayday ! Mayday ! Appel à la colonne Tekhane dans le secteur 12, du Sergent Yukimitsu !
-   Ici le Lieutenant Williams ! On vous reçoit, Sergent !
-   Lieutenant ! On est dans le tas de ferraille qui va tomber à une demi-borne de vous !
-   On passe vous prendre.
-   Avec quelques pansements ce sera pas du luxe. »

Je ferme le canal et... Et voilà. À moins d’éclater en l’air on est sauvée. Plus rien pour faire diversion, tenir à l’écart ce que le tas de viande à présent morte à l’arrière m’a montré et fait comprendre. Des mensonges, encore, des illusions, de la manipulation, des conneries ! Forcément ! Mais me penchant pour jeter un regard à l’arrière je vois Rayka. D’où elle sort ? Qu’est-ce qu’elle fout là ? Elle me fixe avec un regard qui me pétrifie. Mon cœur rate un battement avant de partir au galop, un frisson horrible me laboure la nuque et l’arrière du crâne. Pas d’erreur possible, on pense bien à la même chose. Je sais déjà que mes espoirs sont vains, qu’elle ne sera pas crédible si elle me raconte que tout était faux.

« Est-ce que...
-   Rinako... Je suis désolée... »

Elle est en train de claquer sous mes yeux. Je ne sais pas vraiment comment mais ça se voit. Son nez pisse le sang, ses oreilles à peine moins et son regard se voile. Je sens ma gorge qui se serre et je n’arrive à rien d’autre que remuer poussivement la tête pour marquer mon refus en la suppliant du regard.

« Kross... Trouve... Kross... »

Ses paupières ne tiennent déjà plus ouvertes quand elle soupire ce nom. Sa tête penche lentement alors que son corps s’affaisse sur le fauteuil. Puis plus rien, adieu Rayka Lochtis... Je suis complètement perdue, tout à coup. Tout s’est effondré, et je n’ai plus personne à blâmer ici et je ne sais ni pourquoi ni comment blâmer quiconque. Tout ma vie vient de partir en miettes.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 01 janvier 2013, 20:45:10
L’appareil tremblait de partout. Nika en avait mal aux bras, à force de maintenir le manche. Il y avait des alarmes qui hurlaient partout, et des messages d’erreur qui s’affichaient sans cesse sur le tableau de bord, avec des voyants d’alerte qui clignotaient. Rien à voir avec les simulateurs aériens de Ryouka. Nika maintenait fermement le manche, essayant d’empêcher que l’appareil ne s’écrase contre le mur.

« Fonce ! Ça tiendra pas longtemps. Le circuit d’admission du réacteur gauche va lâcher, si le vaisseau se coupe pas en deux avant. Alors met la gomme !
 -  Huurrmpffff... grogna Nika. Et moi qui comptais rester pour leur demander des autographes. »

Les rochers tombaient sur le toit du vaisseau, le fissurant. Nika poussait le vaisseau dans ses ultimes retranchements, et ce dernier, tant bien que mal, parvint à sortir de la faille. Cette dernière se referma ensuite, et Nika put décoller. Elle était en sueur, son visage était maculé de croûtes, de poussière, et de gouttes de sueur, l’ensemble plaquant ses cheveux sur sa tête. L’appareil décolla, et elle put voir une scène chaotique en contrebas. Il y avait des milliers et des milliers de Formiens qui se ruaient vers les tranchées tekhanes. Depuis leur position, Nika vit les Formiens jaillir depuis d’énormes trous dans la Fourmilière, trous qui se refermaient ensuite, jusqu’à cracher de nouveaux monstres. C’était toute une légion de monstres qui fonçait sur le sable. Elle vit alors, dans un coin, un convoi qui fuyait la Fourmilière, en affrontant des hordes de Formiens.

*C’est sûrement Ashley...*

Nika était ravie de voir qu’elle s’en était tirée. Rinako inspecta la carte, et ne tarda pas à trouver une zone plate dégagée, tout en appelant des renforts. On allait probablement déployer des hélicoptères pour les prendre. Killer soupirait. Est-ce que ce cauchemar était terminé ? Elle vit Rinako se rapprocher de Rayka, qui était assise contre la carlingue, juste derrière elles. Rozalia, elle, se tenait au fond, sur un siège, le corps de Mastermind à ses pieds. Ce n’était pas une illusion, cette fois. L’illusionniste avait rendu l’âme. Et Nika avait incroyablement mal à la tête. Rinako tenta de parler avec Rayka, qui répondit faiblement. Nika était trop concentrée sur son pilotage pour tenir compte de ce qui se disait. Elle vit les lèvres de Rayka remuer lentement, murmurant quelques mots, mais, avec les moteurs du vaisseau, Nika n’entendit rien. Rayka s’affaissa, sa tête penchant sur le côté. Nika lut dans le regard de Rinako une sorte de résignation silencieuse, d’indicible souffrance.

« Positive, Rinako, on s’en est... »

Nika n’eut pas le temps d’achever. Il y eut une explosion souterraine, un terrifiant vrombissement. Pendant un bref moment, surréaliste, tout sembla se taire. Plus aucun son ne vint les agiter. Ce fut comme si le temps lui-même s’était suspendu. Dans un sursaut d’horreur, Nika comprit que la bombe des Tekhanes venait d’exploser. Elle vit le sol s’affaisser en contrebas dans un premier temps, puis une explosion souterraine, d’une puissance incommensurable, envoya tout voltiger en l’air. La bombe à neutrons venait d’exploser, et, en quelques secondes, des dizaines d emilliers de Formiens furent fauchés par l’impact. Regardant la Fourmilière, Nika vit cette dernière se désagréger, et crut entendre un hurlement d’agonie, comme si de smillions d’âmes venaient de périr. Un champignon sembla se former, et il y eut ensuite une surpuissante onde de choc. Le vaisseau n’était malheureusement pas assez éloigné. Tout ce que Nika vit fut les couches extérieurs de la Fourmilière s’écrouler. Ensuite, le sable et la terre se répandirent n’importe où. Les alarmes rugirent, mais le sifflement du vent les noya. Le sable s’insinua dans la bouche de Nika, lui irritant les yeux, s’enfonça dans ses narines, ses oreilles, et le vaisseau partit en vrille, tournoyant follement dans l’air.

Puis il n’y eut plus rien.

*
*  *

« ...’Bi... »

*
*  *

« Elle émerge ! »

Ryouka ? Que faisait-elle ici ? Où était-elle ? Nika vit des flashs lumineux, une lumière éblouissante. Elle voulut gémir, mais n’entendait rien.

« Il est encore trop tôt... »

Et elle sombra à nouveau.

*
*  *

« ...Réussite totale. Selon les autorités, les Formiens n’ont jamais été autant affaiblis. L’état-major tekhan espère mener une contre-offensive qui... »

Elle tenta de rouvrir les yeux. Ses paupières étaient infiniment lourdes. Ce fut trop difficile.

Et, encore une fois, elle sombra.

*
*  *

« Je ne l’ai jamais vu dans cet état... Il s’est passé quelque chose là-dessous, c’est sûr...
 -  J’aurais du venir plus rapidement... »

Cette voix... Striker ? Nika se mit à s’agiter. Où était-elle ? Elle entendit alors une série de bips nerveux, agressifs. Des machines étaient en train de s’affoler.


BIP ! BIP ! BIP ! BIP !

Et les voix, immédiatement, revinrent.

« Merde ! Elle s’agite !
 -  Elle fait une tachycardie ! Laissez-moi faire ! »

Cette voix douce et sensible... Elaine ? Mais où était-elle ? Que se passait-il ici ? La panique explosait en elle, mais elle sentit quelque chose s’emparer d’elle, une espèce de douce mélopée, de douce lumière noirâtre, qui la fit sombrer.

*
*  *

Ce fut la musique qui vint la tirer de son sommeil. Avant même qu’elle ne puisse ouvrir les yeux, elle sentit une musique qu’elle connaissait bien. Phil Collins. Phil fucking Collins, comme elle la surnommait.

« No you'll never change her, so leave it, leave it
Get out quick cos seeing is believing
»

« Tu vois, Elaine, c’est comme ça qu’on danse dans les boîtes... Essaie de suivre le rythme ! Allez, remue-toi ! »

Nika commença à ouvrir les yeux. Une sensation de vertige. Tout était flou, mais elle discerna, au bout de quelques secondes, un néon blafard, avec des carrés blancs sur le plafond.

« Allez, Elaine, ouais, comme ça ! Ah non, tes ailes, attention ! »

BOONG !!!

« Oops...
 -  Bah, c’est pas grave. Tape dans tes mains, et chante avec moi. Sheeeee’s an eaaaasy looooveeer...
 -  Raah putain, fermez-là... »

Son cri ne fut rien de plus qu’un râle, et elle se mit à remuer la main, jusqu’à renverser quelque chose. Immédiatement, les deux femmes se retournèrent.

« Elle est réveillée ! » s’exclama Elaine, avant de bondir vers Nika.

Nika ne tarda pas à voir une énorme tête devant ses yeux, et leva les mains en signe de protestation. Ce n’est pas que le beau visage d’Elaine était désagréable à voir, mais elle était un peu trop fatiguée. Elle tourna la tête sur sa gauche, et vit Ryouka.

« Bordel... Mais qu’est-ce que je fous là ?
 -  Toujours aussi grognon... Je dirais que tu es rétablie ! »

Nika soupira, fermant les yeux.

« Nous sommes à la base. C’est une longue histoire...
 -  Rozalia ? Rinako ? Où... ?
 -  Rozalia est rétablie depuis cinq jours... Enfin, elle est sortie du coma. Elle est consignée au bunker, le temps de se remettre de ses multiples blessures.
 -  Multiples blessures ? Cinq jours ? Mais que... ?!
 -  Repose-toi, Nika... Tu as le front tout chaud. Je suis sûre que tu dois avoir une migraine...
 -  Ma frangine a toujours des migraines. C’est une vraie cocotte-minute là-dedans !
 -  La ferme...
 -  Et elle est tellement aimable ! Parfois, je me demande si ton père ne serait pas un Orc, Nika, ça expliquerait bien des choses. »

Nika soupira à nouveau. Inutile de se battre avec Ryouka, c’était une vraie peste.

« Et Rinako ?
 -  Elle était aussi amochée que toi... Vous avez dormi plus longtemps que Rozalia, car Mère vous a maintenu en léthargie, le temps de guérir vos séquelles mentales. Elle a passé beaucoup de temps dans ton esprit à tout remettre en ordre, Nika...
 -  Mais je me demande si elle n’a pas loupé quelques trucs...
 -  Rinako est allongée ici. Si tu t’es réveillée, elle ne devrait pas tarder. »

Nika tourna la tête sur sa droite et vit, sur un autre lit, la petite Celkhane. Elle sentit une onde de soulagement la traverser, et ferma lentement les yeux, sereine.

« Tu m’avais pas menti ! Elle est terriblement sexy ! Tu crois qu’elle acceptera de me faire une visite guidée de son Archipel ?
 -  Tu n’auras qu’à lui demander quand elle ouvrira les yeux... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 04 janvier 2013, 13:28:49
Il fait noir, mais il y a du bruit. Je suis vivante ? Je pense bien : je serais pas aussi défoncée si j'étais morte. Ça veut dire que j'y couperais pas. J'espérais vraiment crever quand le vaisseau est tombé, pour échapper à ce que je venais d'apprendre. Je me souviens de tout, on ne pourra plus me mentir. Je suis dans l'armée depuis si longtemps que ça coule dans mes veines, et malgré tout ce que j'ai pris dans la gueule ces derniers jours c'est ancré, enraciné en moi plus profond que jamais. Tant que j'ai des forces, jusqu'au dernier souffle, je dois me relever.

Alors je me redresse, et j'ouvre les yeux. Je dois serrer les dents parce que je suis vraiment assommée. je suis dans une chambre d'hôpital, je crois. Il fait sombre, une télé allumé éclair un peu une femme aux cheveux courts endormie dans un fauteuil, et une autre qui dort dans le lit voisin. Je vire le masque à oxygène qui me dessèche les lèvres depuis je sais pas quand. Exit la perfusion aussi. Je me traine hors du lit, puis à travers la chambre en titubant dans le noir. Je veux pas les réveiller, je veux voir personne pour l'instant.

Heureusement qu'il y a une salle de bain. La lumière m'aveugle et relance une vilaine douleur qui me transperce le crâne. Je me traine devant le miroir, et c'est seulement là que je vois la tête que j'ai. Mon visage sort du flou, une marque encore violacée autour de l'œil gauche et un pansement autour de la poitrine sous ma blouse. Pas de trace de ma broche, mais je l'aurais jetée si je l'avais vu sur ma tête. Me voilà seule face à moi-même, vraiment seule. Est-ce que j'ai toujours été aussi différente de ma mère ? Est-ce que je tiens vraiment rien d'elle ?

Elle m'a menti, elles m'ont toutes menti. Je me le suis dit à la seconde où j'ai vu clair dans le jeu de cet enfoiré. J'aurais pu mourir avec cette idée, j'ai bien cru que ça s'était produit. Je ne sais pas combien de temps je suis restée sur ce lit mais ça a été suffisant. J'ai passé et repassé tout ça dans ma tête, dans mes cauchemars. Je suis réveillée, maintenant. Mon esprit s'est remis en route. D'abord confirmer mes infos, ensuite : la cible. Kross... Je sais pas qui t'es, je sais pas ce que t'as fait, mais ton nom est tout ce qui me reste.

Je laisse tout monter, jusqu'à sentir l'envie de hurler me brûler la gorge et les larmes se tasser au bord de l'explosion. Puis je serre les dents et je ravale tout. C'est difficile, je manque de craquer une ou deux fois. Mais je tiens, parce que je n'ai rien d'autre. On m'a dépouillée de tout le reste. Je suis seule, j'ai toujours été seule. J'ai toujours été une étrangère et l'éclairage a changé sur ma vie. J'enrage. Toutes ces années à encenser cette femme, l'aimer en gobant ses mensonges. Et toutes ces salopes que j'appelais "tata" quand j'étais gamine, et qui m'ont laissée tomber comme une merde après l'enterrement. Il était temps que la gentille fille bien élevée aille rejoindre le fantôme de sa mère.

Un coup d'eau sur le visage, puis je me fixe dans les yeux. En fait c'est assez libérateur. Je n'ai plus de compte à rendre à personne.

Ça n'a pas fait passer le calmant, mais au moins je ne fonds pas en larmes. C'est sans doute Nika ou Rozalia qui dort à côté. Après tout, elles ou d'autres, ça n'a plus d'importance. Je ressors pour aller m'allonger au bord de mon lit. J'ai assez dormi pour l'instant.


Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 04 janvier 2013, 21:31:47
Nika était partante pour aller tout de suite à l’entraînement. Son corps l’était moins, et, des deux, c’est son corps qui gagna. Ryouka partait peu. Elle qui avait l’habitude de s’enfermer dans son antre, devant son énorme ordinateur, à faire la grande geek, avait visiblement été ébranlée par ce qui se passait. Chez les Spänje, il était rare qu’on manifeste de la tendresse et de l’amour. Comme toute sœur qui se respecte, il fallait lire à travers les gestes. Mais Nika connaissait suffisamment sa sœur pour savoir qu’elle avait eu de grosses frayeurs. Le soir s’installa dans l’infirmerie, puis la nuit, et Nika dormait à poings fermés. Ryouka était également affalée sur le fauteuil. Elle dormait fréquemment ainsi, puisqu’elle passait parfois des journées entières devant son ordinateur. Une geek hardcore, qui avait déjà passé 34 heures d’affilée à programmer. Quand Rinako se leva pour aller dans une salle de bains, elle ne réveilla aucune des deux Spänje. Nika émergeait de temps en temps, mais était trop fatiguée pour pouvoir réellement réussir à se maintenir.

Pour autant, la nuit de Rinako ne fut pas solitaire, car, au bout d’un certain temps, la double porte de l’infirmerie s’ouvrit en coulissant, livrant passage à une femme. Avec ses longues ailes de plumes rouges, Elaine était facilement reconnaissable. Elle venait de terminer sa méditation magique, et faisait son examen quotidien. Sur le coup, elle ne remarqua pas que Rinako était réveillée, et commença par Nika. Elle promena lentement ses mains le long de son corps, ses paumes se mettant à émettre une vive lueur blanche. Yeux clos, Elaine laissait la magie la guider. Nika était guérie. Il fallait juste attendre que son corps reprenne des forces. Elle n’avait rien à faire, mais restait consciencieuse. Elle avait passé des heures et des heures à la recoudre, se débrouillant pour ne laisser aucune cicatrice. Elle était plutôt fière de son œuvre. Elaine s’avança ensuite lentement vers Rinako, et, en se penchant vers elle, elle constata que la jeune femme était réveillée.

« Oh ! s’exclama Elaine, surprise. Bonsoir, Rinako ! Je suis Elaine... C’est moi qui t’ait soigné. »

Pensant que la Celkhane devait se demander où elle était, Elaine s’empressa de faire quelques précisions :

« Je suis l’une des amies de Nika. Tu n’as rien à craindre, tu es entre de bonnes mains ici. »

Elaine pencha lentement la tête sur le côté :

« Comment te portes-tu ? »

L’Ange avait une voix douce et fluette, avec l’accent mélodieux des anges. Elle avait aussi d’autres raisons, plus personnelles, de s’intéresser à la Celkhane, mais elle ne comptait pas l’embêter avec ça pour le moment. Pour l’heure, elle restait dans son travail. Sans connaître les détails, elle savait que l’aventure dans la Fourmilière avait été douloureuse. Il suffisait de voir l’état de leurs corps pour le réaliser. Il était donc, à son sens, normal qu’elle cherche à savoir si Rinako allait bien.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 05 janvier 2013, 13:37:38
Même si je voulais dormir je ne pourrais pas, pourtant je suis assommée. Après ce que je viens de traverser, et ce que je traverse encore, je ne devrais pas m'étonner d'être une épave. En fait il vaudrait mieux que je m'y habitue parce que je vais avoir du mal à remonter cette pente-là. Pour le moral c'est mort, de ce côté-là je suis bien au-delà de mes limites. De toutes façons je vais avoir besoin de la meilleure condition physique possible pour me faire réintégrer rapidement. Hiérarchie des priorités. Si je rentre à la maison pour pourrir tout le monde en exigeant des réponses c'est la catastrophe assurée.

Je ne sais pas combien de temps je passe à somnoler sur mon lit, trop faible pour me redresser, trop méfiante pour me laisser sombrer. Pendant un moment j'ai un gros doute. Je vois une femme aux mains qui font de la lumière, avec deux grandes ailes dans le dos, en train de peloter la femme dans le lit voisin. J'émerge un peu mieux quand elle s'approche. Au moins elle est réelle. Elle est belle, c'est indéniable. Une Ange, visiblement gentille, peut-être un peu nunuche. Il y a deux jours je lui aurais souri dans la seconde, aujourd'hui j'en suis incapable.

Mais je m'inquiète pas, ça non. Je crois que plus rien ne peut vraiment m'inquiéter. J'arrive tant bien que mal à me redresser assise pour répondre.

" Elle a des tonnes d'amies, Nika. "

Ça sent pas la joie de vivre. Je ferme les yeux et je souffle un coup.

" Merci. "

Simple politesse. J'ai une fâcheuse tendance à en vouloir à tout le monde. Elles auraient dû me laisser mourir là-bas, pour ce que ça aurait changé. Je vais pas être facile à vivre dans les temps à venir. Comment je me porte ?

" J'ai mal partout, je suis complètement desséchée et je meure de faim. "

Je suis aussi crevée, je sens que je pourrais exploser d'une seconde à l'autre en me foutant royalement des victimes que ça ferait. Mon corps est trop mal en point pour l'exprimer, mais j'arrive encore à cacher la boule de rage et de haine qui bouillonne au fond de moi. Le seul soleil qui me reste. Et merde, tant pis.

" Je peux contacter Caelestis ? "

Ces femmes ne dépendent d'aucune autorité, elles font ce qui leur chante et en savent sans doute long sur les sales petits secrets tekhans et celkhans. Je dois trouver et remonter une piste plus vieille que moi, et ici je n'aurais de compte à rendre à personne. Si j'arrive à me coller seule à un terminal je pourrais peut-être trouver quelque chose concernant Kross. Mais alors que je me lève, une idée bizarre me vient... Ou plutôt une envie.

" Rayka Lochtis... Vous avez son corps ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 10 janvier 2013, 17:19:36
Elaine le sentit assez rapidement ; la petite Celkhane était d’humeur bougonne, troublée... Comme si quelque chose la hantait. Elle pouvait sentir le trouble, la confusion, et une certaine forme de colère briller dans ses yeux. Red Armor n’était pas une Ange très maligne, elle était plutôt naïve, mais elle savait plutôt bien voir les sentiments des autres.

« Elle a des tonnes d'amies, Nika.
 -  Nous sommes un peu une famille » acquiesça  Elaine avec un léger sourire.

Elle resta à côté de Rinako, sachant qu’elle devait l’examiner. Comme il faisait nuit, elle n’allait pas prévenir les autres, mais en référerait à sa mère dès qu’elle serait levée... Ainsi qu’à leur invitée. Rinako, de son côte, signala, sans réelle surprise, qu’elle avait faim. Elle remercia Elaine, mais l’Ange avait clairement l’impression que c’était plus par simple souci des convenances, que vraiment pensé. C’était un peu frustrant. Elle avait passé des heures sur le petit corps brisé de la Celkhane, elle avait dépensé beaucoup d’énergie pour la soigner, et avait le sentiment que la Celkhane était complètement déprimée. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer dans cette Fourmilière ? Certes, Elaine était une Ange, soit un individu désintéressé, mais, même pour un individu désintéressé, lire de la reconnaissance dans les yeux des autres faisait toujours plaisir. Rinako semblait complètement atterrée.

« Je peux contacter Caelestis ? » demanda alors la jeune femme.

L’Ange hocha rapidement la tête. Contrairement à son habitude, Elaine parlait peu, car elle était surprise, et même doublement surprise. D’une part, Rinako était réveillée, et, d’autre part, elle semblait presque malheureuse d’être encore en vie.

« Et bien... Oui, ça l’est, mais il faudra attendre demain... »

Il faudrait passer par Ryouka, et cette dernière dormait sereinement dans son fauteuil. La Tekhane agitée ressemblait à un adorable petit bébé quand elle dormait. Si seulement elle était moins perverse, Elaine aurait adoré dormir avec elle. Elle sortit de telles pensées de sa tête. Rinako revenait peu à peu dans le monde des vivants, et lui demanda si le corps de Rayka était ici. Elaine hocha rapidement la tête.

« Nous avons essayé de la soigner, mais... Son esprit était trop fragmenté pour que ma mère arrive à recoller les morceaux.. Quoiqu’il en soit, je ne peux pas vous autoriser à vous lever. Rallongez-vous ! »

Elaine l’aida même, la poussant gentiment.

« C’est moi qui vous ait soigné, et vous êtes encore trop affaiblie pour vous déplacer. Reposez-vous... »

C’était dit sur un ton aimable, mais assez ferme. Elaine ne plaisantait pas avec ses patientes.

« Nous vous avons récupéré, tous les cinq, avant les Tekhanes. Vous, Nika, Rozalia, Rayka, et Wallace. Vous le connaissiez sous l’acronyme de Mastermind, mais je pense qu’il est préférable d’appeler les gens, surtout les défunts, par leurs noms d’origine. Rayka avait, comme vous, de graves blessures physiques, mais, comme vous et Nika, d’importantes lésions spirituelles. Ma mère a travaillé jour et nuit sur vos esprits, pour les recoller, les reconstruire, mais elle vous expliquera ça mieux que moi. En revanche, elle n’a pas réussi à soigner Rayka... »

Elle n’était pas morte, mais dire qu’elle était vivante était un peu excessif. Elaine haussa ses ailes, et se redressa.

« Vous avez été nourrie par intraveineuse. Ce n’est pas très nourrissant, mais on ne pouvait rien faire d’autre. Je vais aller vous chercher un peu de soupe, et de l’eau... Et ne bougez pas ! »

Elaine sortit à nouveau, et revint un quart d’heure après, avec un bol de soupe chaude, et de l’eau. Elle les déposa sur un plateau coulissant, comme dans n’importe quel lit d’hôpital, et laissa Rinako se restaurer.

« Vous avez eu beaucoup de chance, vous savez... C’est presque un miracle... Et... Pour Caelestis, ne vous inquiétez pas. Ma mère a prévenu vos autorités que vous étiez là. Le Conseil a même envoyé l’une de ses représentantes, afin de discuter avec vous de ce qui s’est passé ici... Et je crois qu’il était aussi question de vous remettre une décoration pour vos agissements. »

Encore une fois, Elaine pensait que, si Rinako cherchait à contacter les Celkhanes, c’était pour leur rassurer sur son état de santé, pour qu’elles ne pensent pas qu’elle était morte.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 11 janvier 2013, 23:45:17
Je commence à comprendre Nika, mais ce n'est pas à cause d'elle que je regrette d'avoir porté ma mère aux nues. Je grogne en regagnant le lit, je n'ai pas la force de me débattre. Je pourrais essayer mais ce ne serait pas bien malin, d'autant moins vu que je compte squatter leur réseau sans en traitre. J'écoute donc la bonne doctoresse qui arrête pas de parler de sa vieille. Mais je suis peut-être trop méchante, si ça se trouve la sienne ne l'a pas noyée dans le miel pour lui cacher qu'elle était la fille biologique d'une crevure. Wallace ? Bin il avait raison de se faire appeler "Mastermind", même si ce genre de nom vous fait passer pour un bouffon prétentieux une fois mort. Bien fait pour sa sale gueule !

En revanche Rayka est foutue. Je m'y attendais mais ça ne compte pas vraiment, elle en a dit assez. Ce n'est pas pour l'interroger que je veux la voir. En fait je ne sais pas vraiment ce que je veux, peut-être quelque chose pour me dire que je commence à repartir après tout ça. une nouvelle base, un nouveau repère que j'aurais choisi seule. Quelque chose d'autre que la broche posée sur ma table de chevet. De nouveau seule je fixe le plafond. Kross... Cross ?... Kroth ?... Je trouverais bien le moment venu. Homme ou femme, en fait ? Trouver ce ou cette Kross ne sera sans doute qu'un début de piste. Et encore : si ce nom va bien avec une personne ! Ça peut aussi bien être un nom de code ou une merde complètement vide de sens bourrinnée dans nos cervelles par l'autre espèce d'enfoiré. Si la grande nunuche m'avait annoncé qu'il était vivant, elle aurait eu du mal à me remettre sur ce plumard.

Enfin, elle revient avec de la soupe et de l'eau. Tant mieux, je sais pas si j'aurais eu la foi de mâcher trois plombes de la bouffe solide. Je me redresse dans le lit et recule pour m'asseoir et la laisser apporter le plateau. Je sais pas si ça vient de moi mais je la trouve amère, cette soupe. une chance ? je crois que j'aurais eu plus de chance si une horde de Xénos m'avait gaulée éclaté la tête dans le bunker. Quand je pense au nombre de fois où j'ai défié la mort depuis le début de cette aventure merdique. Je l'ai combattue, frôlée, appelée, repoussée : une vrai danse. Et je m'en sors pour ça. Caelestis et le Conseil peuvent crever, mon rapport ne fera pas état de tout et personne ne pourra le vérifier. Et la médaille...

Je sais pas pourquoi, c'est quand elle en parle que je manque de recracher ma dernière gorgée de soupe. Je repose le bol en essayant de ne pas en renverser, mais c'est pas un succès. J'ai la gorge serrée, comme obstruée. Une grosse pointe de rage, mais j'en suis pas encore au point de maudire cette pauvre femme qui dégouline de gentillesse. En fait je suis sur le point de fondre en larme en lui sanglotant de me prendre dans ses bras. Mais pour une raison ou une autre je baisse la tête et m'obstine à essayer de tasser le trop-plein d'émotions qui me fait trembler.

" Je... fatiguée... "

Putain t'es une actrice née, Rinako ! Sauf que c'est pas sensé être la scène où tu larmoies en perdant ton souffle ! Je me glisse à nouveau sous la couverture, maladroitement vu que je manque de renverser le plateau en remuant les jambes en-dessous. Je tourne le dos sans trop savoir ce que je veux, que cette nouvelle inconnu vienne me câliner comme une gamine ou qu'elle me laisse craquer comme une grande. Mais c'est Nika qui pionce à côté, et je veux surtout pas qu'elle me voit comme ça. Elle me connaît déjà trop, elle ne me croira peut-être pas si je dois remettre ça sur compte des saloperies qu'elle m'a vue combattre.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 13 janvier 2013, 11:50:15
« Je... fatiguée... » murmura-t-elle, fuyant la conversation.

Et, sans plus de cérémonie, Rinako se retourna, lui présentant son dos, tapant sur le plateau. Elaine agit rapidement, attrapant le bol, et le posa sur la table de chevet, puis replia le plateau, l’éloignant. Elle n’était pas complètement stupide, et avait clairement vu que quelque chose troublait profondément la Celkhane. En tant qu’Ange, Elaine pouvait percevoir ça, et, en tant qu’adepte de la magie blanche, elle le sentait encore plus. Rinako était perturbée. Ce n’était pas physique, et ce n’était pas non plus lié aux attaques mentales de Wallace. De même, ce n’était pas non plus lié au fait qu’elle ne soit pas chez elle. Savoir que Caelestis allait la décorer ne lui faisait ni chaud, ni froid. Or, de ce qu’elle en savait, Rinako était une militaire, et les soldats appréciaient ce genre de décorations. Qu’est-ce qui pouvait donc la tracasser à ce point ? Elaine ne pouvait que supposer, car elle ne pouvait pas lire dans les pensées, et ne voulait de toute façon pas le faire.

Red Armor aurait pu s’en aller, la laisser, mais elle sentait bien que quelque chose n’allait pas. Le moral de la Celkhane était au plus bas, elle avait pu le voir dans ses yeux. Elaine s’assit alors délicatement sur le rebord du lit, penchant la tête de côté. Les anges, malheureusement, pouvaient parfois être insistants.

« Tu es fatiguée, oui, mais je crois que ce n’est pas le sommeil qui luttera contre cette fatigue-là... »

Elaine parlait de sa voix douce et calme, et poussa un léger soupir, en secouant la tête.

« Toi, Nika, les autres... Vous passez votre temps à jouer les grandes, à prétendre que tout va bien. Malheureusement pour toi, Rinako, tu es ma patiente, et je prends ce genre de choses très au sérieux. »

Elle tendit lentement une main vers Rinako. Cette dernière se mit à luire, et elle la posa doucement sur son épaule, fermant les yeux, inspectant l’état de son corps. C’était la petite analyse qu’elle faisait, tout simplement. Elle vit ainsi que le corps de Rinako était parfaitement cicatrisé, et lui relâcha l’épaule. Ce contact n’avait pris qu’une poignée de secondes.

« Physiquement, tu es en excellente santé, Rinako. Mais je suis quelqu’un qui croit que le mental influe sur le physique, et réciproquement. »

Elaine était du genre agaçante, car elle ne lâchait pas l’affaire. Elle ne cherchait qu’à aider, mais avait compris que les humains fonctionnaient de manière très paradoxale, pouvant aussi bien rejeter de l’aide que l’accepter. L’Ange restait sur le rebord du lit, sachant pertinemment que Rinako l’écoutait, et essaya de choisir avec soin ses mots :

« Je ne prétends pas comprendre ce qui te traverse l’esprit, Rinako, mais je sais que parler aux autres fait beaucoup de bien. Tu dois le voir à mes ailes, je suis une ange... Et, de ce que je sais de ton pays, vous appréciez beaucoup les Anges. Tu n’as pas de crainte à avoir, Rinako. Ce que tu as du vivre dans la Fourmilière devait être très éprouvant. Et, même si Nika ne voudra jamais le dire, je sais que son esprit a été violemment marqué par ce qui s’est passé. Ne sois pas aussi bornée qu’elle, car, quand bien même Nika est adorable... Parfois, elle est quand même sacrément chiante... Du moins, c’est mon opinion. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 14 janvier 2013, 17:07:22
Elle va pas me laisser dans mon coin, logique avec les ailes qu'elle a dans le dos. Un ange. Depuis le temps qu'on bassine avec ces créatures il faut que je m'en prenne une maintenant ! Même si je ne voulais pas taire ce que j'ai sur le cœur par sécurité je n'aurais pas envie de tout lui vomir dessus. je ne veux pas lui mentir non plus. Je pleure pour de bon mais je résiste d'une certaine façon, espérant qu'elle se lasse et décide de me laisser encaisser toute seule. Je ne vais pas tenir bien longtemps et elle ne fait qu'accélérer ma chute. Je la sens s'asseoir derrière moi, je sens sa main qui diffuse un frisson moins douloureux que les autres. Et sa voix... Je me fous de ce qu'elle dit mais sa voix est tellement douce.

J'ai trop besoin de craquer, et de sentir que je ne suis pas complètement seule. Je prends un grande inspiration et roule sur le dos. Au travers des larmes elle n'est qu'une silhouette brumeuse dans la pénombre. Un ange. Avec un petit gémissement plaintif je me redresse pour me coller à elle, m'accrocher de toutes mes faibles force. Et je chiale de plus belle, comme une gamine. J'en crève de honte. Pas de pleurer ou de passer pour une fillette, ça je m'en fous royalement. Ce que j'ai sur le cœur et que je défoule par mes sanglots et tellement mauvais, tellement sale. J'ai l'impression de souiller de ce parangon de vertu en me blottissant contre elle.

Je ne sais pas si c'est tout ce que j'ai pris dans la tronche à la Fourmilière mais ça fatigue de pleurer. Je ne sais pas combien de temps ça prend mais je reprend doucement le contrôle presque malgré moi. Mes spasmes se calment peu à peu, ma gorge se desserre.

" Ma mère... me manque tellement... "

Ça au moins ça surprendra personne, et ça brouillera les pistes. Mais c'est sincère. Je lui en veux comme j'aurais jamais cru lui en vouloir. Pourtant si elle passait la porte je sais que je lui pardonnerais tout dans la seconde. Pour une Celkhane ce genre de sentiments est à se foutre en l'air, et je réalise seulement maintenant pourquoi ça ne pouvait coller avec personne, pourquoi je n'ai jamais vraiment eu envie de me lier avec les autres. Je n'ai donné mon amour qu'à une personne et je l'ai fait sans compter, sans rien retenir. Dès mes plus jeunes années j'ai appris à aimer aveuglément, absolument, sans rien demander en retour. Prête à tout encaisser, tout pardonner et oublier pourvu qu'elle m'aime aussi.

C'est vraiment pas le moment de réaliser des choses pareilles. Tout me tombe sur la gueule tellement vite et brutalement que je n'ai aucune chance d'y résister. J'en saisi la logique. J'ai déjà vu ça, on me l'a expliqué. Ces filles qui ne tirent aucune joie ni aucun soulagement à être délivrées. Celles qui se défendent sur le terrain quand on veut leur enlever leurs chaines, qui deviennent folles au point de tuer ou attenter à leur vie quand elles apprennent que leurs geôliers sont morts. D'une façon ou d'une autre j'en suis venue à ressentir ça pour la femme qui m'a mise au monde. Qu'elle m'ait menti ne compte déjà plus sachant qu'elle aurait pu avorter ou me confier à l'orphelinat.

J'étais plus qu'une bonne fille, ou pire selon le point de vue : j'étais son esclave. Où se trouve la limite entre la plus obéissante des enfants et une chose désespérément soumise ? Je disais oui à tout, je souriais tout le temps, j'acceptais dans la seconde et je ne me plaignais jamais. C'est la seule façon que je connais d'aimer quelqu'un, une façon qu'on juge malsaine d'où je viens et que tout le monde a pourtant toléré. C'était sans doute plus facile que de voir la réalité en face. Avec un peu de recul c'est même trop clair : je suis la fille d'une esclave et d'une soldate, sur les plans je suis aussi acharnée qu'elle. Personne n'avait besoin qu'on foute la petite Rinako en thérapie, encore moins pour confirmer que le mal s'était glissé jusque sur Caelestis.

Personne sur l'Archipel ne supportera d'être aimée comme ça, du moins pas une Celkhane. Et si quelqu'un s'en rend compte je n'aurais que de la pitié, on me collera à l'asile, on me forcera à changer. Une bande de pétasses en blouses blanches aux poches pleines de médocs viendra me faire la relecture de ma vie. Elles essaieront de me faire accepter un point de vue évident : ma mère était perturbée, traumatisée, elle ne pensais pas qu'à la longue ça ferait des dégâts, elle m'a élevée de son mieux et m'aimait par-dessus tout. Et une fois privée d'elle je n'ai fait qu'aggraver les choses. Mais ça prendra pas, je préfère être l'esclave de mes sentiments et de mon éducation que la leur, à ces salopes de menteuses. Enfermer quelqu'un, le droguer et lui rabâcher ce qu'il doit penser, le garder prisonnier jusqu'à ce qu'il ait tout accepté : c'est pas de l'esclavage quelque part ?

En attendant je suis calmée. Accepter tout ça m'a bien fatiguée, et libérée aussi. Je sais où j'en suis, je n'ai simplement aucune idée d'où je vais. je suis bien, là. Dans les bras d'Elaine, la tête posée sur sa poitrine les yeux fermés. J'en profite encore un peu avec un soupir.

" Merci... "

Je pense que j'ai torché toutes les introspection possibles ces derniers jours. Le reste... Pas maintenant, le reste. Je veux me faire câliner encore un peu, et je me laisse aussi aller. Je me redresse un peu plus pour déposer une bise sur la joue de l'Ange, c'est ma tête que je pose sur son épaule.

" J'avais besoin de me défouler... Ça va mieux maintenant. "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 15 janvier 2013, 20:39:41
Elle était comme le barrage qui était en train de rompre sous la tempête. Elaine le sentait, le percevait. Elle n’aurait pas su comment l’expliquer concrètement, mais ça se voyait. Qu’avait-il donc bien pu se passer dans cette Fourmilière ? Elaine ne voulait pas se faire trop entreprenante, trop collante. Elle était naturellement tournée vers les autres, car c’était ainsi que sa mère l’avait éduqué. C’était le fardeau commun des Anges, ce qui les singularisait : le détachement. Du moins, c’était la vision de sa mère, Isabelle. Tous les anges ne la partageaient pas forcément. Pour le coup, cette qualité sembla faire ses preuves. Rinako se retourna à nouveau, et, sans qu’Elaine n’ait quoi que ce soit à rajouter, elle se jeta dans ses bras pour pleurer. Red Armor ne dit rien, se contentant de conserver le silence en prenant Rinako dans ses bras, serrant fort son petit corps contre le sien. Ce n’était pas vraiment le genre de choses devant une intéressée, mais sa mère était très sceptique à l’égard de Caelestis, tant pour leurs motivations, que pour la manière dont les Celkhanes œuvraient. Lutter contre l’esclavage en formant d’anciens esclaves, et en envoyant des enfants se battre, c’était, pour Isabelle, très paradoxal. Il suffisait de voir Rinako fondre en larmes comme une madeleine pour comprendre cet état de choses.

Rinako pleurait à chaudes larmes, déversant une tension qui avait du s’accumuler tout au long de cette mission. Le corps presque nu de la Celkhane se serrait contre le sien, et Elaine lui caressait tendrement le dos, remuant ses mains sur son corps désormais propre et bien réparé.

« Ma mère... me manque tellement... » réussit-elle à souffler.

Elaine battit des sourcils. Était-ce là l’origine de sa souffrance ? C’était une question à laquelle Elaine, en l’état, ne pouvait pas répondre. Elle aurait volontiers aimé le faire, en savoir plus sur la Celkhane, mais ce n’était, ni l’heure, ni le moment. Alors, elle se taisait, laissant Rinako se calmer, sans lui demander de se taire, de se contrôler. Elle la laissait écouler ses larmes, car Elaine était du genre à penser que la souffrance devait s’exprimer pour sortir, qu’il ne fallait pas la conserver en soi. Autrement, elle vous rongeait progressivement. Silencieuse, Elaine laissait Rinako se reposer entre ses seins, sa confortable petite poitrine. Elle a cessé de pleurer, respirant lentement, se reprenant peu à peu. Ce sera leur petit secret. Nika était toujours comateuse, et il n’y avait aucune raison qu’Elaine se mette à lui parler.

Rinako vint alors la remercier, faisant légèrement sourire Elaine, qui lui caressait tendrement les cheveux, agissant presque comme une mère le ferait. Elle ne cherchait pas à se substituer à la mère de Rinako, bien sûr, mais, parfois, un câlin, ça ne pouvait faire que du bien. La tête de la Celkhane se mit à remuer, et Elaine sentit ses lèvres se poser brièvement sur sa joue.

« J'avais besoin de me défouler... Ça va mieux maintenant. »

Elaine sourit lentement, et continua à lui caresser le dos, la maintenant contre elle. Elle glissait sa paume le long de son dos, et promenait ensuite uniquement le bout de ses doigts, la grattant tendrement. Rinako devait se sentir bien contre elle. On disait que les anges avaient une peau particulièrement douce, bien plus qu’un humain normal. Et Elaine était une ange relativement calme, ce qui, selon les dires de sa mère, en faisait une très bonne magicienne blanche. Ses sorts curatifs étaient même encore plus efficaces que ceux de sa mère, car elle avait en elle une espèce de paix intérieure.

« Alors, je suis satisfaite, Rinako. »

En soi, la Celkhane n’avait pas à la remercier, car Elaine était une Ange. C’était son rôle, mais, en même temps, ça faisait toujours plaisir. Elle continuait lentement à la caresser. Elaine crevait d’envie d’en savoir plus sur ce qui était arrivée avec sa mère, mais ce serait inconvenant de poser cette question. Elle était d’ailleurs loin de se douter que les troubles de Rinako étaient bien plus profonds que ça.

« Ta mère serait fière de toi, Rinako, lâcha alors Elaine à voix basse. Tu es revenue d’entre les morts, dans les profondeurs d’un des endroits les plus dangereux du monde. Ton esprit a subi une attaque cérébrale qui aurait pu le détruire à jamais. »

La conclusion en était logique, et Elaine l’embrassa tendrement sur le front.

« Tu es une femme forte, Rinako. Ne crois jamais ceux qui prétendront le contraire. »

Red Armor pensait sincèrement ce qu’elle disait, et ne relâcha pas son emprise sur le corps de la Celkhane. Tant qu’elle ne lui demanderait pas, elle resterait là, à la câliner avec toute l’affection dont une Ange était capable.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mercredi 16 janvier 2013, 14:43:13
Finalement l'Ange n'est pas si chiante. J'avais peur qu'elle se mette à me cuisiner en profitant de mon état de faiblesse. Même si j'ai fait un petit point je n'ai pas changé du tout au tout en quelques minutes. Je dois digérer ça, ce revirement de ma vision de moi-même qui pose des questions encore insolubles. Je dois trouver comment accorder les deux moitiés si distinctes, à demi-guerrière, à demi-soumise. je me laisse un peu aller à la curiosité, ce qui me distrait du reste. Je vais devoir gérer ça mais il y a bien une chose qui ne change pas : ma mère a été une victime et des gens devront n répondre devant moi. On me rabâche assez que je suis une gamine. Je suis jeune, j'ai tout le temps. Et avec dix-sept ans de retard l'affaire peut attendre encore quelques jours. Ça aussi il faut que ça décante, et la question est plus grave que des angoisses de pucelle.

En attendant je profite. C'est si agréable de jouer les koala contre cette femme, je pourrais y passer la journée. Je me demande si ma mère serait vraiment fière de moi. Pour le combat il n'y a pas à se poser la question, même si niveau prudence il y a des claques qui se perdent. Pour le reste, en revanche... Remarque il n'y a pas grand-chose à dire du reste, rien n'est fait. J'ai juste des idées, beaucoup d'idées, très troublantes pour certaines. Tous mes repères se sont effondrés, tout ce que je devais tenir pour acquis m'a échappé. C'est angoissant, mais grisant aussi. Tout est à revoir, à explorer.

Mais ça aussi, plus tard. Et pas avec elle. Elaine est une championne pour les câlins, mais je ne l'imagine pas avec assez de poigne pour me donner ce que je veux dans d'autres domaines. En fait je ne vois qu'une personne avec assez de poigne, et je lui dois un verre. Donc tout se règlera en temps voulus. Je souris à l'Ange.

" Tout le monde a ses faiblesses, je connais un peu mieux les miennes. "

Je ne sais pas si j'ai raison mais quelque part je pense mieux comprendre ma mère. Après toutes ces années j'ai l'impression d'avoir finalement réussi à être plus proche d'elle, de suivre ses pas ailleurs que dans l'armée. Pour l'instant ça me va de penser comme ça, alors je ne cherche pas la petite bête. Je remues doucement contre le corps d'Elaine pour me gaver encore un peu de sa chaleur et de sa tendresse. Je ne cherche plus ma mère à travers les autres femmes, je n'en ai plus besoin. Et je n'ai pas non plus honte de prolonger gratuitement les câlineries de cette si gentille inconnue. Et je suis toujours bien fatiguée. J'ai fait le ménage dans ma tête, et mon corps s'est chargé du reste. Pour un peu je demanderais à Elaine de s'allonger avec moi, et de me garder dans ses bras jusqu'à se que je m'endorme.

Au lieu de ça je me pends à son cou pour monter lui faire un autre bisou, plus appuyé que le précédent.

" Vous, vous êtes super forte en câlins. "

Ça fait un peu gamine, mais en la relâchant pour tourner les yeux vers le lit voisin ce n'est pas comme une gamine que je regarde la grande brune endormie. Elle a salement morflé aussi, peut-être plus que moi ? Je sors tout doucement du lit, et pose un doigt su mes lèvres pour faire comprendre à Elaine que je vais rester discrète. J'approche à pas de loup le lit de Nika. Avec la plus extrême délicatesse possible, j'écarte une mèche du bout des doigts pour la ramener derrière son oreille. Sa joue dégagée, j'y dépose aussi un petit baiser. Un remerciement aussi, et je suis loin du compte. Elle a fait bien plus que toutes les autres pour moi, sans elle je me serais laissée crever.

Puis je reviens m'asseoir au bord du lit avec Elaine avant de repartir à l'assaut de ma soupe. Elle a pas mal refroidi mais j'ai tellement faim que je m'en cogne. je crois que l'évidence a fini par son chemin dans ma petite tête. On s'en est sorti, on est vivante, et qu'importe ce qui m'attends j'ai bien le droit de m'en réjouir. Entre deux gorgée de soupe tiède, je relève les yeux vers l'Ange.

" Elle va comment, Nika ?
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 19 janvier 2013, 10:53:36
Elaine était peut-être douée pour les câlins, mais Rinako avait aussi une peau qui semblait être faite pour eux. La douceur de sa peau était très attirante, et l’Ange adorait y poser ses doigts, la gratter, sentir le corps de cette jeune femme se presser contre elle. Les minutes s’écoulaient délicieusement, et Elaine sentait bien que ce geste affectueux rassurait la Celkhane. Elle se pencha vers elle, et l’embrassa à nouveau sur la joue. Elaine rougit tendrement, clignant des yeux en souriant, puis planta son regard angélique sur Rinako.

« Vous, vous êtes super forte en câlins. »

Elaine sourit lentement, répondant assez rapidement :

« J’ai lu un livre, une fois, qui disait que, si tous les hommes et les femmes de cette planète prenaient plus de temps à se faire des câlins, le monde irait bien mieux... Je te remercie, Rinako. »

Sans être vraiment candide, Elaine était une grande idéaliste, une Ange qui pensait que le monde n’allait pas bien, et qu’il devait aller mieux. Comment pouvait-on espérer s’épanouir dans un environnement où chacun se méfiait des autres ? C’était limpide pour elle, mais elle n’allait pas embêter Rinako avec ça. La petite Celkhane se mit à remuer contre elle, et Elaine comprit qu’elle en avait assez de ce câlin. Il fallait dire qu’elle la frottait depuis de nombreuses minutes. Red Armor la laissa partir, et elle la vit lentement se rapprocher de Nika. Allongée à côté d’elles, l’Héroïne impulsive était en train de dormir, yeux clos. Elaine ne fit rien pour l’en empêcher, car Rinako était détendue. Elle venait de pleurer, d’évacuer sa souffrance, et Elaine l’avait aidé à retrouver (un peu) le moral.

Rinako se rapprocha de Nika, qui continuait à dormir, et lui écarta une mèche de cheveux. La manière dont elle la touchait... Elaine n’était pas naïve. Qu’est-ce que Rinako ressentait vraiment pour Nika ? D’après ce que Rozalia avait indiqué dans ses rapports, Rinako et Nika étaient restées seules assez longtemps, et avaient bravé la mort. Ce genre d’épreuves, naturellement, créaient de forts liens, et ceci semblait être le cas. Rinako embrassa Nika sur la joue, mais cette dernière ne rougit pas, ni ne broncha. Elle continuait de silencieusement dormir, reposant son esprit. Rinako la touchait avec une grande délicatesse, lentement et timidement, comme si elle se tenait devant une espèce d’idole qu’il ne fallait pas fêler. La Celkhane retourna ensuite sur son lit, s’asseyant à côté d’Elaine, devant son aile droite.

La Celkhane récupéra la soupe, qui était probablement devenue tiède, et continua à la boire. Même une soupe, ça n’était pas très nourrissant, mais elle allait devoir s’en contenter, pour le moment. Elle avait été nourrie pendant plusieurs jours sous intraveineuse, et repasser directement à un plat plus nourrissant n’était pas forcément recommandé. L’Ange observait son délicat dos. C’est vrai qu’elle était belle... Elaine se doutait que Nika n’avait pas du s’intéresser uniquement à elle pour ses capacités de combat.

Rinako tourna alors la tête, et lui posa une question qui ne la surprit pas vraiment :

« Elle va comment, Nika ? »

Elaine eut un léger sourire amuse, mais entreprit de rapidement lui répondre, de dissiper ses doutes :

« Après votre crash, vous étiez toutes dans un état assez déplorable. Le souffle de la bombe vous a fait perdre le contrôle de votre appareil, et ce dernier a violemment heurté l’une des nombreuses crevasses provoquées par son explosion. C’est presque un miracle que l’appareil n’ait pas explosé, mais il a fait une série de tonneaux, et... Bon, je suppose que je peux te le dire, maintenant, mais... On vous a retrouvé en plusieurs morceaux... »

L’Ange baissa lentement la tête, se massant la nuque, puis reprit rapidement :

« Ma mère s’est téléportée près de vous, et nous avons commencé à vous soigner. Ce fut épuisant pour moi, mais j’ai réussi à remettre vos corps en place. Cependant, vos blessures n’étaient pas que physiques. Vos esprits étaient aussi dans un état brisé. C’est ma mère qui s’est débrouillée pour vous soigner, et Nika avait un peu plus souffert que toi. Mai, comme toi, elle a été soignée. Il faut lui laisser le temps de se reposer, mais, dès demain matin, elle sera réveillée. Elle a d’ailleurs émergé il y a quelques heures, mais la fatigue l’a emporté. »

Elaine haussa les épaules, remuant légèrement ses ailes, et se rapprocha alors de Rinako, un sourire espiègle sur le visage :

« Mais, sinon, pourquoi Nika te préoccupe-t-elle tant, hum ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 19 janvier 2013, 18:57:22
Elle a bien refroidi, cette soupe. Mais heureusement que c'est pas du solide, entendre Elaine parler de "morceaux" m'aurait coupé l'envie de mâcher. Je commence à me dire que cette saleté de Fourmilière est vraiment vivante et consciente vu qu'elle a tout fait pour nous retenir jusqu'au bout. En tous cas on en est sorties et je suis pas près d'y remettre les pieds. J'écoute l'Ange qui me raconte tout ça, reprenant mon souffle entre deux gorgées de soupe tiède. Mais alors que je relève le bol une énième fois mon geste s'arrête de lui-même une seconde.

Nika a plus souffert que moi pourtant elle s'est réveillée la première. Elle est plus forte que moi, ça coule de source. J'ai enduré et repoussé toutes les attaques que j'ai pu sans me rendre compte qu'il me pilotait jusque dans ma défense. Et à la fin il n'a pas eu à se fouler pour me mettre à terre. Maintenant que j'ai laissé couler, au sens propre, je peux prendre la mesure de mes erreur. L'habitude des débriefings et des rapports, de se décortiquer soi-même une fois en sécurité. Pour la première fois de ma vie je suis face au vide, et je me trouve anormalement calme devant cet état de fait.

Poursuivre ma petite vie sur Caelestis n'est plus une option, du moins jusqu'à ce que j'y vois plus clair. Quitte à ne pas savoir où je vais autant m'épargner de tirer des plans sur la comète. Je suis pas en état de réfléchir, ce n'est ni le lieu ni le moment, et je suis fatiguée. Pour l'instant je préfère me limiter à ce que j'ai sous les yeux, même si je n'arrive pas à les détacher du visage de la grande brune endormie. je voudrais aller me glisser sous ses draps, tout contre elle. Quel meilleur endroit pour finir ma nuit ?

Encore une mauvaise idée, ça la réveillerait sûrement. Le bol reprend sa lente course vers mes lèvres.

" Mais, sinon, pourquoi Nika te préoccupe-t-elle tant, hum ? "

Heureusement que j'ai pas commencé à boire, je crois que j'aurais recraché ma soupe. Je sens que je rougis et j'espère que je le cache au moins un peu en m'enfilant ce qui reste dans le bol d'une traite. Qu'est-ce que je peux répondre à ça ? Qu'elle m'a sauvé la vie plus d'une fois ? Que lorsqu'il s'est agit de coller deux idiotes dans la merde c'est systématiquement tombé sur nous ? Que j'ai quitté la tente des heures trop tôt pour de mauvaises raisons ? Je prends bien mon temps pour reposer le bol, d'autant que ça me détourne d'Elaine et de son petit sourire. Elle a déjà sa réponse, forcément.

Un dernier regard à la belle endormie, ce qui est une raison de plus de se préoccuper d'elle, et j'en reviens à l'Ange. J'en mène pas large, j'ose à peine lever les yeux plus haut que son menton, mais je ne me cache pas vraiment.

" Elle a promis de m'offrir un verre quand tout serait fini. "

Pas la peine d'en dire plus, j'imagine. Nika ne doit pas offrir des verres à tous bouts de champ sans arrière-pensées. Je suis pas franchement à l'aise de reconnaître un tant soit peu devant un Ange que je me fous pas mal de ce verre. Je suis pas amoureuse de Nika, ou si je le suis je ne m'en rends pas compte. Mais j'ai envie d'elle, envie qu'elle prenne soin de ma première fois. Je qu'elle fasse de moi une femme, elle et aucune autre. Puisque j'en suis à tout remettre en cause je peux bien réclamer ce que je me suis interdit jusque là.

Et puis zut. Dans le fond j'ai rien à cacher. Qu'est-ce que ça a de si grave ? Elaine doit avoir plus que des doutes et elle finira par l'apprendre quand ce sera arrivé.

" Quand on était là-bas, le soir on a rejoint un poste avancé tekhan. C'était le premier endroit à peu près sûr qu'on trouvait depuis le matin. Je me suis retrouvée seule avec elle et je... Je lui ai demandé de... passer la nuit avec moi. "

Mes yeux reviennent à Nika. Je nous revois sous la tente, ses gestes tendres, sa voix douce, ses mots rassurants... et ma connerie.

" Je sentais qu'elle faisait de son mieux. Mais j'étais à bout de nerfs. J'ai sauté sur la première excuse et je suis partie... Si je lui en avais vraiment voulu, je l'aurais virée de la tente... Au lieu de ça j'ai passé la nuit dehors, toute seule avec mon arme. "

Au point où j'en suis, autant aller au fond des choses. Je baisse les yeux, mais cette fois je ne réclame pas de câlin.

" La vérité c'est que je voulais pas revenir, alors ça m'arrangeait bien de l'avoir envoyé chier... Je suis partie toute seule dans la Fourmilière en me convaincant que j'allais réussir toute seule. Mais c'était du suicide et je le savais très bien... Je me suis retrouvée seule, incapable de bouger, les Formiens sortaient de partout. Ça aussi ça m'arrangeait bien... Et... "

Je passe le dos des doigts le longe de ma joue, de la mâchoire au coin de l'œil. Je n'avais même pas senti sortir cette larme. Je ne sais pas si je regrette d'avoir voulu mourir ou d'avoir survécu, sans doute les deux à la fois. Un peu moins le deuxième en fixant à nouveau Nika. Je lâche un long souffle en détaillant son visage endormi, à mille lieues de la résignation qui s'y lisait à ce moment-là.

" Tout à coup j'étais dans ses bras. "

Tout à coup quelqu'un était venu en personne pour me sauver, de moi-même plus que des milliers de monstres qui me fonçaient dessus.

" Je pouvais plus abandonner... Pas comme ça... Alors je me suis relevée, et j'ai balancé tout ce que j'avais pour nous frayer un passage. "

Par réflexe, comme une bête bien dressée. Debout ! Attaque ! J'ai foncé dans le tas sans compter mes forces, je l'ai suivie parce qu'elle était là. Il n'y avait personne d'autre pour me donner une raison, et elle ne m'aurait pas laissée en arrière si j'avais trouvé une excuse. J'en avais déjà trop trouvé pour trop de choses. J'en ai assez des excuses.

Je relève les yeux vers ceux d'Elaine.

" Elle m'a sortie de là... Mais je me suis rendu compte qu'elle s'était préoccupée de moi depuis le début, à sa façon... "

J'étire un petit sourire avant de tourner à nouveau la tête vers Nika.

" Bornée et sacrément chiante. "

Je laisse passer un moment, et je finis par bâiller avant de reculer sur le lit.

" Je devrais me recoucher. "

Les crises de larmes, les introspections et les confessions : c'est déjà fatigant une par une alors toutes en même temps...
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 19 janvier 2013, 22:33:02
Elaine avait effectivement des soupçons. Naïve, elle l’était certainement, car elle était très idéaliste, et les gens idéalistes ont toujours trop tendance à faire confiance aux gens. Candide et niaise, en revanche, elle ne l’était pas. Elle savait ce qui tracassait Rinako, et les rougeurs sur ses joues étaient un indice certain. L’Ange ne dit rien, attendant que la Celkhane se confie. Elle jetait des regards fréquents vers Nika, comme si elle hésitait, et, lentement, se mit à parler. Elle avait du mal à regarder Elaine, comme si elle ne savait pas où se mettre. Lentement, elle vint lui expliquer toute l’histoire. Nika offrant un verre à Rinako... Était-ce exceptionnel ? Elaine avait du mal à cerner Nika. Elle était l’une des toutes premières Héroïnes, et était plus ou moins celle qui avait permis de s’installer dans ce bunker. Il devait probablement s’agir d’une délicate marque d’attention, et le reste fut assez simple à comprendre. Elles avaient tenté de faire l’amour, et Rinako avait eu peur. Elle rejetait tout sur elle, employant des mots assez durs. Sans doute devait-elle inconsciemment idéaliser Nika, voir en elle une espèce de modèle... Il était toujours plus facile de se critiquer soi-même, que de remettre en cause la vertu de son modèle.

Rinako lui expliqua qu’elle avait visiblement essayé de se suicider. Elaine ne disait rien. Le suicide était mal, et, s’il était tentant de porter un jugement, l’Ange s’en priverait bien. Ce n’est pas ainsi qu’elle concevait sa fonction. Nika avait aidé Rinako à échapper aux Formiens, et lui avait visiblement donné une autre raison de vivre... Comme quoi, la belle brune dissimulait très bien son jeu. Elaine se permit également de la regarder. Nika Spänje. L’une des Héroïnes les plus explosives du groupe. Quand il fallait l’envoyer en mission, on hésitait toujours sur le choix de la coéquipière. Le choix le plus détonant était de lui mettre Lorenza. Deux têtes brûlées qui œuvraient ensemble. Ça promettait un sacré cocktail !

« Elle m'a sortie de là... Mais je me suis rendu compte qu'elle s'était préoccupée de moi depuis le début, à sa façon... » conclut Rinako en regardant l’Ange.

Assise sur le bord du lit, Elaine n’avait soufflé mot pendant ce long monologue. La soupe de Rinako était terminée, et elle comprit qu’elle allait devoir laisser la Celkhane se reposer.

« Je devrais me recoucher » finit-elle par dire.

Oui, effectivement. Elaine hocha lentement la tête, et se releva, la laissant au milieu du lit. Elle n’allait pas la gêner plus longtemps, mais elle avait quand même encore des choses à lui dire.

« Tu n’as pas à avoir honte, Rinako... La luxure ne se résume pas qu’à éprouver du désir pour quelqu’un d’autre. Si ce devait être un péché, alors il n’y aurait personne au Paradis, et nous ne serions pas des anges. »

Elle était tentée d’en dire plus, de développer, mais ça aurait été inutile. Alors, elle se contenta de se pencher vers elle, et déposa un baiser sur le front de Rinako, avant d’attraper la couverture, et de la remonter sur les épaules de cette dernière.

« Repose-toi, Rinako... Et sache que Nika est un excellent choix pour découvrir les plaisirs charnels. »

De la bouche d’une Ange, de tels propos pouvaient paraître assez incongrus, mais les anges, en vérité, n’avaient jamais défendu la chasteté... Du moins, au sens où les religieux l’entendaient traditionnellement. Elaine n’allait toutefois pas se lancer dans une discussion théologique qui n’intéresserait qu’elle, et s’éloigna donc, délaissant Rinako. L’Ange était sereine. Ses patientes se portaient bien. Et elle était convaincue que Nika se réveillerait le lendemain matin.

Son instinct ne lui mentait pas.

Au matin, il était difficile de différencier le jour de la nuit. L’infirmerie étant souterraine, le même éclairage était là. Ryouka avait un jour proposé d’installer des vitres holographiques, comme on pouvait en trouver dans les complexes souterrains, afin de donner aux Héroïnes la notion du temps, mais Isabelle avait rejeté cette idée, source, selon elle, de confusions. Nika se réveilla assez rapidement, et cligna des yeux, ses pupilles s’adaptant rapidement à la lumière. Elle remua ses yeux dans ses orbites, et sentit la mémoire revenir, ainsi que les souvenirs. Elle ne se rappelait en revanche pas de son faux-départ hier, et poussa un long gémissement en s’étirant.

« Gnnnnnnnnnnnnnn... Bordeeel ! »

Elle entreprit de se redresser, et bâilla, un bâillement qui se transforma en gémissement quand ses os craquèrent. Redressée, elle continua à s’étirer, avant de bâiller encore, à s’en décrocher la mâchoire, et resta assise, secouant lentement la tête. Visiblement, elle n’était pas morte... Et elle reconnaissait cet endroit. Elle était à la maison ! Et, mieux encore, elle n’avait pas mal à la tête ! Le paradis, en somme.

« Home sweet home... » lâcha-t-elle pour elle-même.

Elle n’avait pas encore note la présence de Rinako dans la pièce.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 20 janvier 2013, 00:30:10
Je suis réveillée. Je sais que je suis réveillée même si j'ai les yeux fermés. Je veux pas les ouvrir, si quelqu'un me voit je vais être obligée de me lever. Je veux pas me lever, je veux rester au point mort sur ce lit encore un peu. J'ai l'impression que je viens juste de fermer les yeux après le départ d'Elaine, et sa dernière réplique rassurante. Rozalia, Williams et maintenant un Ange : Nika a de sacré références. Ça m'a bien faite sourire sur le coup, et j'ai eu du mal à trouver le sommeil avec tout ce que ça m'a inspiré. Bref ! Je vais encore faire semblant de dormir le plus longtemps possible.

" Gnnnnnnnnnnnnnn... Bordeeel ! "

J'ai pensé à voix haute ou...? J'entends quelqu'un qui remue et qui geint même si je suis encore dans le gaz. j'ouvre un œil, et l'autre dans la foulée. En fait je sors du lit le plus vite possible, et j'y retombe assise. Cette nuit j'ai à peine bougé à cause de la fatigue. Là je me rends compte que j'ai passé plusieurs jours allongée après vingt-quatre heures presque non-stop de fusillades, crapahute dans des tunnels, séance de torture physique ou psychique, cascades en tous genre et un crash qui m'a laissée "en morceaux", dixit celle qui a tout recollé. Résultat : je suis toute raide et j'ai les muscles qui tirent jusqu'aux paupières.

Mais je me lève vaillamment pour approcher à petits pas tremblants du lit où Nika s'est redressée. Ses beaux cheveux bruns en bordel après tout ce temps sur l'oreiller, et le corps uniquement couvert d'une petite blouse d'hôpital comme la mienne. Ok, j'ai envie d'elle et je me lance dans une grosse période de laisser-aller. Mais c'est pas pour me faire dépuceler que j'approche. En plus si elle est dans le même état que moi on serait bonnes pour rester au lit quelques jours de plus... Je me fais encore des double-sens dans ma tête. Elaine doit avoir raison : je vais bien.

Visiblement elle n'est pas surprise de se réveiller ici, pour le reste je sais pas. Je m'assoie au bord du lit pour la prendre dans mes bras et me coller à elle au maximum. Je serre pas bien fort donc ça doit pas tant la gêner.

" C'est fini. "

Je préfère dire ça que demander comment elle va. J'ai aucune envie de remuer encore ce qu'on a vécu toutes les deux ou chacune de notre côté. Et l'infirmière va sans doute pas tarder à se pointer, Elaine ou sa mère. Sans compter cette Celkhane qu'elles ont fait venir et qui doit crever d'envie d'avoir mon rapport. Nika aussi va avoir des trucs à régler. Je sais pas pour elle mais je préfère un câlin plutôt que rester dans mon lit en attendant que ça me tombe dessus.

Et si Nika a un avantage sur Elaine niveau câlins, c'est bien sa grosse poitrine. Je regrette encore plus de pas m'être glissée dans son lit parce qu'avec un doudou pareil j'aurais dormi comme un bébé. Tant qu'à me coller à elle, la tête juste contre son épaule, je lui passe les premières nouvelles.

" Elaine a dit qu'on allait bien, nous et Rozalia. Elle va sans doute pas tarder. "

Je relève les yeux vers elle avec un sourire.

" Je suis tellement contente qu'on s'en soit sorties... "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 20 janvier 2013, 12:56:14
Depuis combien de temps était-elle restée allongée ? Nika n’avait pas ses lunettes, et ne savait donc pas quelle jour il était. En fermant les yeux, elle voyait des flashs subits, flous, obscurs, sans pouvoir déterminer s’ils étaient réels, ou simplement le fruit de son imagination. Ce qu’elle savait, en revanche, c’est qu’elle était en vie, et qu’elle avait du passer un long moment dans le brouillard. Elle se rappelait de la fin. Mastermind, le vaisseau qui s’enfuit, et une bataille psychique, dont elle avait, par contre, du mal à se rappeler les tenants et les aboutissants. Elle revoyait juste une énorme tour, un genre de silhouette diffus se perdant dans l’obscurité, avec des lueurs violettes, puis sa mémoire revenait ensuite. Elle se revoyait dans cette machine endommagée, une espèce de vieux coucou prêt à se rompre. Tout tremblait, ses bras la démangeaient, et elle essayait de sortir. Elle revoyait le soleil l’éblouir, les milliers de Formiens, puis une explosion... Ensuite, elle se rappelait avoir vu du sable partout, entendant les alarmes, els cris, puis le sifflement du sable... Et ensuite, elle se retrouvait ici.

Elle sentit alors quelque chose se blottir contre elle, un corps doux et chaud, et, en tournant la tête, Nika vit...

*Rinako ? Mais qu’est-ce qu’elle fout ici ?*

Nika s’était attendue à ce que Rinako soit retournée à Caelestis, au lieu d’être adoptée par ses congénères. Elle la vit dans une robe de patiente, comme celle que Nika portait, et comprit que leur crash avait du être très douloureux. Elle se mit à craindre pour Rozalia, car, si on avait également amené Rinako, c’est qu’il y avait eu urgence pour les soigner. Elaine avait du passer des jours sur eux. Nika, sur le coup, ne réagit pas au câlin inattendu de Rinako, clignant des yeux, reprenant peu à peu pied avec la réalité.

« C'est fini » glissa-t-elle, tout simplement.

Nika le savait, mais était encore trop faible pour lui faire une petite blague... Et surtout trop inquiète au sujet de Rozalia. C’était une sœur d’armes, après tout. La perdre n’était pas envisageable, surtout que Nika, pour le coup, se sentirait assez responsable. Rinako était collée contre elle, et Nika s’éclaircit la gorge, avant que Rinako ne réponde d’elle-même à la question qu’elle se posait.

« Elaine a dit qu'on allait bien, nous et Rozalia. Elle va sans doute pas tarder. »

L’Héroïne se sentit soulagée, et sentit la tension naissante disparaître. Si Rozalia allait bien, alors, effectivement, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un happy end digne d’une grosse production tekhane. Elle croisa le regard de Rinako, qui pétillait d’une lueur que Nika n’avait pas vu sur Rinako depuis un certain temps: une sorte de joie.

« Je suis tellement contente qu'on s'en soit sorties... »

Nika hocha lentement la tête, de haut en bas, puis attrapa Rinako par les aisselles, et la souleva, la mettant sur le lit, entre ses jambes. Elle écarta d’un geste la couverture qui la recouvrait, et Rinako se retrouva ainsi à califourchon devant Nika. Une position particulièrement tendancieuse, mais Nika n’avait (pas encore) envie de ce genre de choses. Elle sourit à son tour à Rinako, et prononça ses premiers mots depuis une période indéterminée :

« Et moi, je suis heureuse de te voir, ma petite Rinako. »

Elle la prit à son tour dans ses bras, lui offrant un câlin. Il fut toutefois de durée assez courte, car Nika écarta ensuite poliment Rinako, avant de sortir de son lit. Elle gémit en posant ses pieds sur le sol, et se redressa. Ses jambes manquèrent se dérober sous ses pieds, et elle s’agrippa sur le rebord du mur. Elles tremblaient, et Nika sentit des petits fourmillements remonter dans son corps, des frissons qui piquaient.

« Alors, Rinako, qu’est-ce que ta belle petite frimousse fait encore ici ? Je ne peux pas décemment croire que tu préfères le paysage d’un bunker à celui de ton archipel volant... »

Rinako n’eut toutefois pas vraiment l’opportunité de répondre, car la porte s’ouvrit à nouveau, révélant Elaine. Avec ses ailes rouges, l’Ange était facilement reconnaissable, et sourit en voyant Nika rétablie.

« Nika ! »

D’un battement d’ailes, Elaine s’envola, et rejoignit Nika, lui faisant à ce tour un câlin. Nika soupira, se demandant ce qu’elles avaient toutes à vouloir la câliner.

« C’est la saison, ou quoi ?
 -  Pardon ?
 -  J’ai l’impression qu’on me prend pour une peluche… »

Ce fut à ce moment qu’une autre voix intervint, Nika ne pouvant en voir la destinataire, à cause des longues ailes d’Elaine.

« De l’ours en peluche, je crois que tu ne dois avoir que la première partie... »

Cette voix était aisément reconnaissable. C’était Ryouka, sa sœur ! Elaine s’écarta gentiment, et Nika vit sa sœur, dans sa tenue moulante et ses collants. Les deux sœurs se regardèrent lentement, et, sans surprise, Nika eut droit à un troisième câlin.

« Pauvre idiote, soupira Ryouka contre son épaule, si tu savais comme j’ai eu peur…
 -  Hum... Vu comment tu m’étrangles, je pense que je devais être dans un piètre état. »

Ryouka lui fit une petite bourrade avant de s’écarter, puis regarda brièvement Rinako.

« Maintenant que vous êtes réveillées, je pense qu’on va enfin pouvoir organiser cette petite réunion.
 -  Hum ?
 -  Toute l’organisation est là, Nika. Toutes les Héroïnes. Il y a même une Celkhane qui est venue pour s’assurer que nous ne cherchions pas à kidnapper Rinako.
 -  Tu veux que je me rendorme, c’est ça ?
 -  Oh, mais je ne t’imposais pas d’y aller tout de suite... Déjà qu’en temps normal, nous avons un mal de chien à te traîner dans nos réunions... Il est sept heures du matin. Disons que la réunion aura lieu à... A Midi ? Ça devrait vous laisser le temps de vous préparer.
 -  C’est une bonne idée. Profitez-en pour me préparer un petit-déjeuner, je suis aussi affamée qu’un ogre après une cure.
 -  Belle comparaison. Je la retiendrais. »

Nika haussa les épaules. Elaine observa rapidement les corps de Rinako et de Nika, puis s’écarta. Nika, de son côté, était troublée par une question, un problème, et entreprit de la poser à Rinako quand sa sœur s’éloigna également :

« J’ai l’impression de puer de la gueule... Pas toi ? »

Il était plus que temps d’aller se doucher.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 26 janvier 2013, 17:35:33
Elle est heureuse de me voir, et sur le coup je me fous bien de ses questions très pertinentes. Je suis même un peu contrariée de la laisser à ses copines. Quoi que celle qui dormait dans le fauteuil doit être sa sœur, Ryouka. Mignonne, dans un autre style. Le planning ne tarde pas à être posé. Quartiers libre jusqu’à la réunion ? Tant mieux, j’ai faim. Et Nika n’a pas tort, on a autant besoin d’une douche l’une que l’autre. Ma vie part à la dérive mais je vais pas me laisser aller, d’autant que je risque de moins lui plaire si je pue la mort quand on en viendra à ce fameux verre.

En tous cas on est sans doute aussi emballée l’une que l’autre à l’idée de se farcir un débriefing. Quoique... Après tout ça le ciel commence à me manquer, mais je suis tout de même curieuse à l’idée de faire cette réunion. Honnêtement je suis plutôt curieuse de rencontrer d’autres héroïnes, je commence à me dire qu’être sexy à tomber est un de leurs critères de sélection. Pour le coup ça ne change rien au petit souci d’hygiène qui se pose pour Nika et moi.

« Normal, paraît qu’on a dormi pendant des jours... Et déjà, dans la Fourmilière, on devait plus trop sentir la rose sur la fin. »

La frêle jeune fille en moi se sent défaillir rien qu’à l’idée, heureusement qu’il y a une commando blasée par-dessus. Pas la première fois que je finis dans un état aussi pitoyable, je supporte tant que j’ai pas de quoi y remédier. Encore que ! Il y a tellement de trucs glauques qui ont giclé dans tous les sens qu’on a déjà été dingues de s’embrasser ! Dégueulasse, j‘en ai la soupe de cette nuit qui bouillonne. Heureusement pour ma sensibilité on est de retour à la civilisation. Je me dirige vers la salle de bain avec Nika.

« Preum’s pour la brosse à d... Ha... »

Une seule baignoire... J’avais zappé ce détail. Pas de cabine de douche, juste la baignoire, et le lavabo. J’ai dû y passer une heure cette nuit et j’ai pas fait gaffe, comme quoi j’étais perdue loin dans ma petite tête. Et le chemin du retour avec Elaine pour me tenir la main a pas pu m’aider sur ce point.

Je vire au rouge d’un coup, mes yeux tombent vers le carrelage. Un pas en arrière.

« T’as qu’à... y aller... Je passerais après. »

Courage, fuyons !
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 27 janvier 2013, 15:01:24
« Normal, paraît qu’on a dormi pendant des jours... Et déjà, dans la Fourmilière, on devait plus trop sentir la rose sur la fin. »

Ce n’était pas Nika qui allait la contredire sur le coup. Dans le feu de l’action, on ne sentait rien, mais, une fois l’adrénaline retombée, tous les à-côtés remontaient. Plusieurs jours à dormir... Elles avaient vraiment du revenir dans un sale état. De nombreuses questions affluaient à l’esprit de l’Héroïne. Où était passé Mastermind ? Rayka ? Qu’en était-il de l’état de la Fourmilière après l’explosion de la bombe à neutrons ? Les Formiens avaient-ils enfin été éradiqués de la Terre ? Car la bombe, elle, avait bien explosé, Nika s’en souvenait clairement. Les Tekhanes étaient-elles en pleine euphorie, faisant la fête dans la rue, dansant sur les voitures, s’embrassant à tour de bras, poussant des hurlements hystériques ? Est-ce que leur mission-suicide avait réussi ? Mais, surtout, ce qui tracassait vraiment Nika, c’était de savoir si les petites fesses de Rinako étaient aussi belles à voir qu’à toucher. Dans cette espèce de pyjama d’infirmerie, les formes n’étaient pas vraiment mises en valeur, mais Nika se souvenait d’un corps très beau, avec un délicieux petit cul.

*Même mon imagination n’aurait pas été assez cruelle pour m’imaginer un tel fessier...*

Suivant Rinako, Nika se dirigea vers une petite salle de bains propre à l’infirmerie. Le bunker comprenait aussi des douches, les baignoires étant plutôt rares. On était en plein désert, après tout, et l’acheminement en eau n’était pas souvent excellent. L’eau venait de grosses pompes sous le bunker, qui la pompaient depuis une rivière souterraine, cette dernière étant ensuite traitée par des machines pour être débarrassée de toutes les saloperies usuelles, afin de se promener ensuite dans les tuyaux du bunker. En réalisant qu’il n’y avait qu’une seule baignoire, et plutôt petite, la Celkhane se mit à virer au rouge pivoine. Nika la regarda, un léger sourire sur les lèvres. Elle avait presque oublié ce curieux paradoxe. Une guerrière infatigable, qui n’hésitait pas à aller au cœur de la Fourmilière, mais qui, face à la perspective du sexe, devenait aussi timide qu’une jeune vierge effarouchée... Ce qui, à la vérité, était d’ailleurs ce qu’elle était.

Nika s’avança lentement, et déclencha l’eau. La baignoire ressemblait à une baignoire classique, pas à ces grands bassins de caïd où on pouvait s’étaler sans problème. A l’origine, il s’agissait d’un bunker militaire, et il y avait eu une douche à la place de la baignoire. Nika fit couler l’eau chaude, et se retourna vers Rinako. Elle regardait ses pieds, en se rapprochant timidement de la porte. La scène en était presque comique.

« T’as qu’à... y aller... Je passerais après » murmura-t-elle.

Killer Boom croisa les doigts, et se rapprocha de Rinako, avant de la dépasser, et de fermer la porte, coupant toute forme d’échappatoire. Elle se retourna ensuite, restant près de la Celkhane, jusqu’à ce que cette dernière l’observe.

« Ce bunker est situé dans un désert... Et le problème premier d’un désert, c’est le manque d’eau. Il faut rationner notre production d’eau, alors nous prendrons un bain ensemble. »

C’était un argument utilitariste. Nika lui fit un léger sourire, et l’embrassa sur le front... Avant que son estomac ne se mette à gargouiller.

« Il n’empêche... Je trouve ça flatteur que tu continues à avoir peur de moi, alors que tu t’es retrouvée dans les profondeurs de la Fourmilière. Ça doit vouloir dire que je suis plus dangereuse que toute une Horde de Formiens, non ? »

Nika plaisantait. Elle s’écarta, et ôta sa robe d’infirmière, finissant toute nue, offrant la vue de son dos (et de ses fesses) à Rinako. Elle posa un doigt dans l’eau, et diminua l’arrivée d’eau froide. Elle était un peu tiède. Nika se retourna alors, posant ses mains sur le rebord de la baignoire.

« Allez, viens... Ne me dis pas que tu n’as jamais vu une fille à poil. De toute manière, il ne t’arrivera rien, je crève la dalle. »

Et, disant cela, Nika alla dans la baignoire, et posa sa tête contre le rebord. Rinako n’aurait pas d’autres options que de s’allonger sur le corps de Nika, la baignoire ne fournissant pas d’espace supplémentaire pour qu’elle s’étale à côté d’elle.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 31 janvier 2013, 23:59:34
Je le sens pas, le coup de l’économie d’eau. En fait j’ai du mal à croire que Nika se plierait à ce genre de directive aussi spontanément. Je suis pas idiotes, la baignoire n’est vraiment pas assez grande pour deux, on va être serrées comme des sardines... On va être collées l’une contre l’autre, toutes nues dans l’eau... Ça m’aide pas à me détendre, en fait je crois que je passe par de nouvelles gammes de rouge en réalisant que je suis piégée avec elle. Mais son petit baiser sur le front me laisse une drôle d’impression. Je crois que je suis un peu déçue qu’elle n’en fasse pas plus.

« Dangereuse ? »

Je l’ai à peine soufflé, elle n’a sans doute pas entendu. Elle est dangereuse, je l’ai vue à l’œuvre, mais ce n’est pas ça qui m’impressionne. Ce qui m’impressionne c’est justement ce qu’elle me colle sous le nez. Je détourne la tête en comprenant qu’elle se déshabille, mais je détourne les yeux pour ne rien manquer. Ce serait vraiment dommage d’en rater une miette. J’espère qu’un jour j’aurais une poitrine comme la sienne, et autant d’aisance à la dévoiler à une autre. Sous la tente on s’est touchées, mais pas déshabillées.

Rien qu’à cette idée je prends une douche froide. Côté pile ou face je suis une planche à repasser comparée à cette femme. Il va rien m’arriver mais j‘ai envie qu’il m’arrive des choses ! Trop de contradictions, je chope le premier prétexte venu pour jouer la vexée. En plus, les vapeurs de la semaine à transpirer dans un lit d’hôpital sont plus nettes une fois une fois que l’eau chaude entre en jeu. Ça calme !

« Bien sûr que j’ai déjà vu des filles à poil ! Tu crois qu’on a toutes des salles de bain privées à la caserne ? »

Ok, c’est un gros mensonge. Mais au moins je tremblote déjà plus autant. Allez, ma fille ! Elle est canon mais elle pue, autant que toi mais c’est pas une raison. Il se passera rien dans cette baignoire et c’est pas dommage !... Pas dommage du tout même si elle est vraiment sublime, cette femme. Je me déshabille en résistant comme je peux à l’envie de partir en courant ou me trouver une excuse. Par contre je planque d’une main ma... Enfin, surtout la petite flamme violette. C’est trop ridicule, je savais que j’aurais pas dû faire ça en m’épilant. Savoir que quelqu’un va voir ça, c’est pas pareil que toute seule devant le miroir.

Je me glisse dans la baignoire avec elle, ou plutôt sur elle vu le peu de place qu’on a. Je fais ce que je peux pour pas trop l’embêter, mais je dois remuer entre ses cuisses pour trouver une bonne position.

« Désolée... C’est vraiment petit... »

Et elle prend de la place, ou c’est juste parce que je sens ses deux gros seins dans mon dos ? Je me laisse glisser autant que possible entre ses cuisses et me retrouve avec les jambes repliées et la tête à hauteur de sa poitrine. Je crois que si l’idée c’est de barboter on trouvera pas mieux. Je me tord le cou pour arriver à capter son visage du coin de l’œil. Qu’est-ce qu’elle a la peau douce ! Tout à coup mon souffle m’échappe et je frissonne encore.

« Heum... Je... Ça va ?... Je... Je te gêne pas trop. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 01 février 2013, 11:23:36
Nika mit en marche  l’eau du robinet, et alla s’allonger sur la baignoire, toute nue. Elle tourna alors la tête vers Rinako, qui était extrêmement gênée, et timide. Elle était digne du beau sexe : illogique envers elle-même. Elle n’avait pas peur à l’idée de se retrouver dans les profondeurs de la Fourmilière, mais, à être nue avec Nika, elle en perdait tous ses moyens. Elle se mit à s’énerver, essayant, bien inutilement, de cacher sa gêne :

« Bien sûr que j’ai déjà vu des filles à poil ! Tu crois qu’on a toutes des salles de bain privées à la caserne ? »

Le ton était assez hargneux, mais Nika se contenta d’un léger sourire énigmatique. La Celkhane entreprit alors de se déshabiller, ôtant sa robe de patiente. Elle était très mignonne, nue. Sa poitrine n’avait pas la taille de celle de Nika, mais elle restait assez agréable à regarder, tout comme le reste de son corps. L’eau commençait à remplir la baignoire, lentement, et la Celkhane la rejoignit. Nika la vit essayer de dissimuler son entrejambes, et ne dit rien. Elle crut deviner quelques poils pubiens, et se dit que Rinako ne devait pas s’épiler. Les deux femmes commencèrent à se poser, Rinako se mettant sur elle, seule manière de pouvoir s’installer.

« Heum... Je... Ça va ?... Je... Je te gêne pas trop.
 -  Hum... Laisse-toi faire, attends... »

Nika déplaça un peu la Celkhane, et l’installa un peu mieux sur son ventre, dans une position assez romantique. L’une des mains de Nika se posa sur la nuque de Rinako, caressant ses longs cheveux, la tête de cette dernière oscillant entre ses seins et son visage. La seconde main de Nika glissa le long du bas de dos de Rinako, attrapant les jambes de la femme, les positionnant un peu mieux, et elle se mit à lui caresser le ventre, grattant avec ses ongles sa peau tendre et délicate, délicieusement chaude. Elle remua un peu la tête, l’eau les remplissant.

« Je crois que je vais devoir mettre de l’eau froide pour que ton corps cesse de ressembler à une cocotte-minute. Tu me fais penser à Elaine quand on la serre dans les douches... »

Nika eut un léger sourire, et embrassa encore Rinako sur le front, puis la força à se relever un peu plus, afin que leurs visages soient plus proches. Leurs nez se caressèrent silencieusement, et l’autre main de Nika se posa sur ses cheveux.

« J’ai passé des jours sans pouvoir vraiment goûter à la peau d’une femme... Et la tienne est magnifique. Je comprends mieux pourquoi ma sœur adore les petites timides. »

Il ne se passait rien. Nika se contentait de perturber un peu Rinako, lui faisant des propositions indécentes, mais sans encore essayer de la toucher. Elle continuait à lui caresser le corps, veillant à ne pas s’attaquer encore à ses fesses, et alla l’embrasser sur les lèvres. Un baiser assez bref, qu’elle rompit au bout de plusieurs secondes. Il s’agissait juste de frotter ses lèvres, de sentir le contact d’une salive contre elle. L’eau continuait à les remplir.

« Tu as vraiment de belles lèvres... »

Elle frotta son nez contre l’une des joues de Rinako, et continua encore à la narguer :

« Ryouka, ma sœur, fantasme sur les Celkhanes... Tu la trouves comment ? Et Elaine ? Elles sont plutôt sexy, non ? Je pense que Ryouka adorerait t’épiler. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 08 février 2013, 00:57:27
Mon cœur bat à tout rompre. Je la laisse faire et c’est bien ce qui me fait monter la pression. Je ne peux rien faire à par me laisser manipuler comme un pantin. Ce qui me fait vraiment rougir, ce qui me donne en vie de sauter hors de cette baignoire, ce n’est pas de me laisser faire. J’aime ça. J’aime la sentir tirer mon corps où elle veut, suivre ses mouvements pour me placer comme elle préfère. J’aime être une poupée entre les mains de Nika. Mais si je n’avais l’excuse de cette baignoire étriquée je partirais en courant.

Elle joue avec moi, je le sais bien, mais comment lui résister ? Pourquoi lui résister, surtout ? Je vais pas recommencer à me cacher derrière le vieux principe que les Celkhanes se laissent pas faire. Tout ce qu’elle fait et tout ce qu’elle dit fait monter la fièvre en moi. Quand je repense au peu de fois où je me suis touchée toute seule, à l’abri des regards... Le peu qu’elle me fait est déjà mille fois plus intense. Rien à voir avec la température de l’eau mais je n’ai pas le temps de le lui dire. Elaine. Avec ce qu’elle m’a dit cette nuit j’ai la tête pleine d’image d’une belle grande brune qui serre un ange rougeoyant sous la douche.

Nika ne me laisse vraiment pas respirer. Je n’ai plus l’habitude d’autant de tendresse, c’est étouffant. J’en veux plus même si c’est insupportable. À tel point que je pense même pas à la contredire pour la suite.

« Tu n’aimes pas les petites timides ? »

J’imagine que je peux prendre ce baiser pour une réponse. La baignoire va finir par déborder mais je pense qu’elle s’en moque autant que moi. Je me sens tellement bien comme ça, désirée et dorlotée par une si belle femme comme la petite pucelle que je ne cherche plus à nier. Mais je sais trop ce que la petite timide a donné la dernière fois. Me laisser complètement manipuler comme une poupée désarticulée n’est pas une si bonne idée. Moi aussi je dois prendre soin de ma première fois, et je veux que Nika soit motivée par un peu plus que mes fesses. Je n’ai pas oublié qu’elle avait l’air de beaucoup les aimer.

Allez ! Riposte, ma fille ! Ou elle va croire que l’autre tronche de boule à facette t’as lobotomisée. Même si ça me gêne je sourie tout autant qu’elle, son visage à deux doigts du mien. Elle ne me connaît sans doute pas assez pour mesurer à quelle point je me fais violence en entrant dans son jeu. Je dois passer sur ma condition de petite timide. D’ailleurs ma voix n’est pas aussi assurée que je le voudrais.

« Ça t’exciterait de me voir avec ta sœur ou tu as peur de ne pas t’en sortir toute seule ? »

Une petite timide, vierge de surcroît, ne devrait pas dire des trucs pareils une femme comme ça. Mais pourquoi je me priverai de jouer ? J’espère bien qu’on est deux à n’attendre que ça, pas de raison que je sois la seule à me ronger les ongles en attendant.

« Je rigole. Ryouka est super mignonne, dommage qu’elle dormait quand je me suis réveillée cette nuit. Heureusement qu’il y avait Elaine. Elle m’a dit... je sais plus trop, mais il y avait Nika et plaisir charnel dans la même phrase. »

Je relève les yeux vers les siens, les lèvres entrouvertes une seconde.

« Apparemment tu as raison de te vanter. Et tu as raison sur autre chose... »

Ma deuxième phrase tend vers le murmure alors que je tends le cou vers son oreille.

« On pue vraiment de la gueule. »

Je me redresse avec un petit rire, prenant appui sur le bord de la baignoire pour lancer mon autre main chercher une fleur de lavage.

« T’auras du mal à prendre soin de ma première fois avec une haleine de bouche d’égouts ! Et je préfèrerais plier les débriefings pour être toute à toi après. Lève le bras ! »

Ça fera pas de mal de régler toutes ces affaires et la paperasse qui pourrait aller avec. Il ne me restera ensuite que des choses sur lesquelles je n’ai aucune prise. Mais on va commencer par se décrasser.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 08 février 2013, 15:26:24
Si Nika la narguait, ce n’était pas que pour la voir rougir, et se tortiller. Certes, c’était toujours amusant de voir une petite timide s’empourprer, ne plus savoir où se mettre, mais Nika cherchait autre chose. Elle voulait voir Rinako se dévergonder, elle la provoquait pour faire ressortir en elle cette soldate brave, entêtée, légèrement suicidaire, qui l’avait repoussé, qui avait affronté Mastermind, et qui s’était rendue au cœur de la Fourmilière, dans l’un des endroits les plus dangereux de la planète. Elle voulait la faire craquer, justement pour oublier un autre échec. Deux de suite, ce serait terriblement frustrant.

« Ça t’exciterait de me voir avec ta sœur ou tu as peur de ne pas t’en sortir toute seule ? » finit-elle par dire.

Cet aveu fit sourire l’Héroïne, qui sentait bien toute la difficulté que la Celkhane avait. Elle était timide, c’était dans sa nature. Comme Elaine. Elle pouvait se battre pour ceux qu’elle aimait, mais elle semblait incapable d’agir toute seule. Les Celkhanes étant généralement d’anciennes esclaves, soit elles étaient toujours soumises, soit elles refusaient cet état de soumission pour devenir des femmes sauvages, impitoyables, proche du fanatisme. De toute manière, Caelestis était un Archipel fanatique, vouant une obsession compulsive à l’égard des esclavagistes. Rinako continuait à lui parler, revenant sur sa sœur. Elle ignorait probablement à quel point sa sœur était perverse, bien plus que Nika. La paie que Ryouka recevait était dépensée dans deux types d’achats : des logiciels pour améliorer les performances et les fonctions du superordinateur de la base, et dans le domaine sexuel, que ce soit l’achat de films érotiques tridimensionnels, de pilules hormonales, de séjours dans des maisons de charme, d’escort girl, de cyber-sex. Sa dernière envie était de se faire greffer dans le corps des nanomachines à caractère sexuel. L’élève avait depuis longtemps dépassé le maître, mais Ryouka assumait pleinement son appétit sexuel, un appétit qui, de toute manière, était plutôt conforme aux mœurs tekhanes. Selon le point de vue où on se plaçait, sa sexualité débridée apparaissait ainsi comme nymphomane, ou comme acceptable.

« T’auras du mal à prendre soin de ma première fois avec une haleine de bouche d’égouts ! lâcha Rinako. Et je préfèrerais plier les débriefings pour être toute à toi après. Lève le bras ! »

Un sourire sur les lèvres, Nika obtempéra docilement, levant l’un de ses bras, tout en coupant l’arrivée d’eau, la baignoire étant suffisamment pleine. L’eau était chaude, et elle se sentait excitée. De l’eau chaude, et une femme chaude sur elle, il y avait dans cette image la recette du bonheur. Nika la laissait donc faire, et lui rendit la pareille.

« Oh, je comptais bien m’occuper de toi uniquement en étant toute propre. Mais il faudra se méfier de Ryouka. Si elle nous voit ensemble, elle risque de s’en mêler... Mais quelque chose me dit que ça ne te dérangerait pas particulièrement. »

C’était, du moins, ce qu’elle espérait, car elle, en tout cas, ça ne la dérangerait pas. Le bain se poursuivit ainsi, sans qu’il n’y ait rien de particulièrement sexuel. L’atmosphère restait plutôt sensuelle, Nika retournant, à plusieurs reprises, embrasser la petite Celkhane, lui caressant le dos. Elle la lava avec le shampooing, frottant son corps assez longuement, et la Celkhane fit de même. Elle s’attarda, naturellement, sur les fesses de Rinako, les frottant, sans véritablement chercher, pour l’heure, à les presser, ou à les caresser. Elle se contentait de la nettoyer, avec lenteur, douceur, et avec un zeste de perversion.

« Tu as vraiment une peau très douce, Rinako. On dirait que tu as été faite pour les câlins et les baisers. Je suis sûre qu’Elaine a essayé de t’en faire un... »

C’était une chose que la fille d’Isabelle adorait faire : des câlins. Quitte à vous faire passer pour des gamines quand elle venait vous voir en demandant un câlin. Cependant, il fallait bien reconnaître qu’elle avait des doigts de fée. A chaque fois qu’une Héroïne avait besoin d’un massage, on allait généralement voir Elaine. Le bain dura assez longtemps, l’eau finissant par devenir tiède, et Nika finit par se retirer. Elle appuya sur un bouton à droite, qui permit d’ouvrir les tuyaux d’évacuation de l’eau. La technologie permettait bien des choses pratiques. Les deux femmes se retirèrent, trempées. Leurs affaires étaient dans un casier métallique dans un coin, mais, avant de sortir de la salle de bains, il y avait encore une chose à faire. S’approchant du lavabo, Nika décida de lutter pour de bon contre son hygiène en prenant un dentifrice, et une brosse à dents.

« Quand on a l’haleine d’un troll, Rinako, voici le remède ultime. »

Et elle se brossa les dents, devant le miroir, en profitant surtout pour observer les formes de la Celkhane.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 08 février 2013, 23:45:07
Elle me rend complètement dingue à me chauffer comme ça. Et le pire c’est que plus elle m’aguiche plus les idées qui me viennent son tentantes. Elle n’a pas l’air gênée que ça de parler de sexe et de sa sœur en même temps. Et c’est vrai qu’elle est mignonne, sa sœur. Je commence déjà à imaginer ce que je pourrais faire pour qu’elle s’en mêle. D’ailleurs comment elle s’en mêlerait ? Est-ce qu’elle essaierait de me piquer à sa grande sœur ? Ou alors... Non ! Quand même pas ?! Les deux sœurs ensemble ? Il va falloir que j’en ai le cœur net.

En attendant il faut déjà nettoyer le reste, et Nika n’hésite pas une seconde à en profiter. Rien de méchant je sens bien qu’elle insiste inutilement à certains endroits. Et je la laisse faire, puisqu’elle a envie de se faire mal toute seule. Je ne lui rends pas le quart des de ses caresses et de ses petits baiser, mais c’est surtout parce que je suis trop stressée. J’ai envie d’elle ! Je sais même pas comment ça va se faire, je sais juste que ça va arriver et que ça me tue d’attendre ! Surtout que je suis déjà toute nue avec elle.

Tant qu’à faire je lui donne matière à réfléchir avec un petit rappel des faits.

« Elaine m’a dorlotée come un bébé au moins une heure cette nuit... Mais t’es pas mauvaise non plus en câlins. Je me souviens que dans le bunker tu t’es pas faite prier. »

Tous ces effleurements commencent à me taper sur le système. Je suis à deux doigts de me jeter sur elle en la suppliant d’y aller franco, tant pis si on pue de la gueule ! Heureusement elle sort de l’eau, et ce peu d’éloignement suffit à me refroidir un peu. Reprend-toi, ma fille ! Un coup de brosse à dents et faudra liquider les entrées inutiles sur l’agenda. Me retrouver devant le miroir à me brosser les dents avec Nika me fait une drôle d’impression. Je repense à ma conversation avec Suki, sur la vie en couple et les gosses. Une seconde j’essaie de l’imaginer là, à la place de Nika, dans une scène qui serait sans doute quotidienne... Suki. Est-ce qu’elle voudra encore de moi si je lui raconte tout ?

Je chasse tout ça de mes pensées. Je serais de retour sur Caelestis bien assez tôt, et après ce qui m’est arrivé j’ai toutes les raisons de craindre pour mon petit rêve. Après le bain la douche froide, et pas le genre que je pourrais oublier avec un câlin. Nika doit bien se rendre compte que mon humeur est retombée d’un coup, mais je lui laisse pas le temps d’essayer de la relever. Je me rince la bouche vite fait et je m’habille... Pas complètement. Je garde mes gants à la main et adresse un petit sourire à la grande brune, avec un clin d’œil.

« Je te ferais craquer plus tard. »

Je qui la salle bras nus, ce qui n’est pas une habitude quand je porte tout le reste. Je croise Elaine qui rayonne de me voir toute propre et en pleine forme avant de m’indiquer où se planque la gradée que Caelestis a envoyé me chaperonner. Désolée Nika mais je dois mettre mes gants pour une autre. Mine de rien c’est mon uniforme réglementaire, je vais avoir affaire à une supérieure. Et je retrouve vite ma tête de bonne soldate des commandos. Je la connais pas, cette femme. Je l’ai jamais vue, son nom me dit rien, j’ai jamais dépendu d’elle. Services spéciaux ? Ça m’étonne pas. Rayka, Mastermind, la Fourmilière, et je suis pas naïve au point de croire qu’on me demandera rien sur les saloperies qui se tramaient dans le bunker.

J’ai une folle envie de lui coller son gentil sourire au mur en lui tordant un bras dans le dos pour la faire parler. Elle doit savoir des choses sur Rayka et Swedan, peut-être même sur ma mère ? Ce serait pas très subtil. Alors : « oui, ma colonelle. Non, ma colonelle. Je ferais un rapport complet. » Et tant qu’à faire je prendrais un peu d’avance sur ce qui sera « oublié » à la relecture. Ça leur apprendra à bien me former, l’information est une arme autant qu’une armure suivant ce qu’on en fait. Je vais pas leur rapporter gentiment tout ce que j’ai appris sur les vilains petits secrets de l’archipel. Tout ce qu’elles s’empresseront de nier avant de trouver un moyen de me faire fermer ma gueule.

Je la remercie quand même quand elle évoque une décoration bien méritée. Ma mère en avait reçu une elle aussi, un peu avant ma naissance.

Je lui pète un garde à vous bien comme il faut avant de prendre congé. Au moins elles rallongent aussi la perm’ que j’ai foutue en l’air en allant jouer les zéroïnes pour sauver Tekhos des hordes formiennes. Tant mieux, j’ai quelque chose de très important à faire avant de rentrer. D’abord retrouver la grande brune, ensuite voir comment ça se passera si la petite sœur s’en mêle. Je sais même pas si j’aurais le courage d’essayer d’aguicher l’une ou l’autre devant du monde. Mais je suis trop excitée de savoir que je vais enfin découvrir ça... Et il faudrait que je me décide à mettre des mots sur ça. Je sais déjà que la grande est pas timide, et à l’en croire la petite non plus. L’une ou l’autre, je sens que je vais enrichir mon vocabulaire.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 09 février 2013, 17:13:55
Elles se brossèrent les dents, et Rinako fut la première à se rhabiller, ses vêtements étant en effet bien plus courts, et moins nombreux, que ceux de Nika. En revanche, elle choisit de ne pas mettre ses gants, offrant à Nika un petit sourire espiègle.

« Je te ferais craquer plus tard la nargua-t-elle.
 -  Tu as intérêt » répondit Nika.

Rinako s’en alla ensuite, devant probablement retrouver la Celkhane qui s’était invitée. Nika, de son côté, termina de s’habiller, tout en se demandant comment les heures qui suivraient le débriefing allaient se dérouler. Elle savait que Ryouka voudrait lui faire l’amour, car c’était pour elle une manière de décompresser, de s’assurer que sa grande sœur allait bien, et aussi parce qu’elle adorait lui faire l’amour. En même temps, elle allait aussi devoir s’occuper d’un dossier resté en suspens : Rinako. Un plan à trois semblait la meilleure option. Pour une première fois, Rinako allait avoir la formule royale, tous suppléments compris. Nika termina de s’habiller, et sortit de la salle de bains, se sentant propre. Elle tomba tout droit sur Elaine.

« Je suis heureuse de voir que tu t’es bien remise, Nika.
 -  Oui, ça fait chaud au cœur. Merci, Elaine.
 -  Oh, je n’ai fait que mon devoir... répliqua humblement l’Ange, en rougissant légèrement.
 -  Quand commencera la réunion ? s’enquit Nika.
 -  Dans une heure. »

Ça lui laissait le temps d’aller casser la croûte au réfectoire. La remerciant, Nika se dirigea donc vers cette autre partie du bunker, s’attaquant aux viennoiseries. La nourriture venait chaque Dimanche, achetée depuis la ville la plus proche par l’une des Héroïnes. C’était généralement Bunny qui cuisinait, cette dernière étant aussi une bonne cuisinière. C’était ainsi elle qui s’était chargée des pains aux chocolats et des pains aux raisins que Nika engloutissait sans vergogne. Elle versa également du beurre sur des tranches de pain, et mangea avec appétit, jusqu’à être rassasiée.

« Oh putain, ça fait du bien ! » s’exclama-t-elle, le ventre plein.

Elle se redressa ensuite, satisfaite, puis rejoignit le salon, au premier étage, qui servait aussi de lieu de réunion. En chemin, elle tomba sur Rinako, et constata que cette dernière avait remis ses gants. Nika lui caressa les cheveux, et les deux femmes se rendirent ensemble dans la salle de réunion. C’était une salle assez confortable, avec des canapés, des fauteuils, et un fond blanc avec un vidéoprojecteur. Toutes les Héroïnes étaient là, et Nika fit à Rinako une présentation rapide de tous les membres. Shea’Rin était avec Tifa, et ce fut vers elles que Nika commença par se rendre :

« Shea’Rin, voici Rinako. »

Shea’Rin regarda Nika en fronçant les sourcils, puis tourna la tête vers Rinako, et posa sa main sur sa propre poitrine :

« Shea’Rin..., fit-elle, avant de poser sa main, doigts écartés, sur le torse de Rinako. Rinako... »

Tifa la félicita, et Shea’Rin, en se concentrant, se mit à parler :

« Je... Suis... Enchantée-de-te-rencontrer, Rinako... »

Shea’Rin semblait faire des progrès. Nika leva le pouce en clignant de l’œil, puis s’écarta.

« Shea’Rin, expliqua-t-elle à Rinako, vient d’une tribu très isolée. Sa langue natale est très éloignée de la nôtre, alors, elle a beaucoup de mal à communiquer avec nous. Elle préfère utiliser le langage des signes. »

Shea’Rin était très intelligente. Nika continua son petit tour, serrant la pince de Lorenza, l’ancienne raider, autre bourrine de l’équipe, qui traquait désormais les raiders dans les Badlands. Elle salua Penelo, une magicienne instable, réincarnation d’une puissante magicienne, elle présenta Jill, une autre Celkhane, ainsi que Bunny, la « poupée Barbie » au sourire plastiqué, qui évita toutefois un sourire commercial. Nika termina devant Ryouka.

« Tu as de très beaux gants, Rinako. Et des collants super sexy. »

Le tour fait, Elaine ne tarda pas à venir, suivie d’Isabelle et de Rozalia, les deux fondatrices du groupe, ainsi que de la responsable celkhan, en uniforme. Rozalia avait quelques bandages sur le corps, et alla s’asseoir sur un fauteuil, tandis qu’Isabelle, après avoir salué les Héroïnes, alla voir Rinako.

« Permets-moi de te féliciter pour ce que tu as accompli, Rinako. J’espère que ton séjour ici sera agréable. Je m’appelle Isabelle. »

Overlord s’écarta ensuite, et s’adressa à la cantonade.

« J’ai estimé nécessaire de faire une réunion pour que nous discutions ensemble des récents évènements. Eu égard à la situation délicate dans laquelle Nika, Rozalia, et notre invitée Rinako se sont retrouvées, par l’intermédiaire de Jill, une responsable celkhane a été contactée. »

Cette introduction faite, Isabelle reprit, tandis que Ryouka avait sorti un ordinateur portable, et mis en marche le vidéoprojecteur.

« Pour vous résumer la situation, il y a plusieurs jours, les services de renseignement tekhans ont détecté une forte activité au sein de la Fourmilière, inaugurant une attaque formienne. Cette attaque fut d’envergure, et, si j’ai bien compris, Rinako s’était portée volontaire pour soutenir les Tekhanes dans l’effort de guerre.
 -  En voilà une qui a des couilles, commenta Lorenza.
 -  De notre côté, nous avions de bonnes raisons de penser qu’il y avait dans la Fourmilière un ennemi que nous pourchassions depuis plusieurs mois, un puissant télépathe se faisant appeler Mastermind, et qui s’était illustré en tentant de créer un putsch à Tekhos. De manière fortuite, Rinako est rentrée en contact avec Nika et Rozalia, tandis que les Tekhanes ont, après avoir repoussé l’assaut des Formiens, décidé d’élaborer une stratégie risquée consistant à placer une bombe à neutrons au cœur de la Fourmilière. La bombe a explosé, tandis que Nika, Rozalia, et Rinako ont toutes les fois affronté Mastermind. D’après ce que j’ai compris, notre homme recherchait dans la Fourmilière un mystérieux objet qui est en notre possession, une orbe, que j’analyse depuis plusieurs jours, afin de comprendre son fonctionnement. Mastermind a été vaincu après avoir lancé sur Nika et Rinako une attaque cérébrale puissante, qui a bien failli détruire vos esprits, comme c’est le cas de Rayka, autre Celkhane, sur laquelle je reviendrais plus tard. »

Le résumé avait l’air complet.

« Pour commencer, avez-vous des questions ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 10 février 2013, 17:00:55
Je suis pas rendue. La réunion ne va plus tarder. Ça me laisse peu de temps pour chasser consciencieusement cette colonelle de mes pensées, et tout Caelestis tant que j’y suis... J’ai la dalle ! Je préfère me prendre l’estomac que la tête tant que je peux. Je déambule dans les couloirs pendant plusieurs minutes avant d’entendre une voix déjà connue, et appréciée.

« Rinako ! Je te cherchais.
-   Qu’est-ce qui se passe, Elaine ? »

Elle me rejoint au trot pour tendre un sandwich.

« Tu n’as rien mangé de solide depuis des jours. Tu vas t’effondrer au milieu de la réunion si tu restes l’estomac vide.
-   Merci. »

J’attaque la bouffe et c’est fou ce que ça fait du bien ! L’ange aux ailes rouges me guide vers la salle de réunion alors que je prends un plaisir dingue à savourer mon sandwich. Je sens bien que c’est mon premier repas consistant depuis des jours, même si je les ai passés à dormir. En tous cas ça a l’air de se rassembler, dans le coin. Je remarque un regard de Nika pour mes gants.

« J’ai dû les remettre, c’est mon uniforme réglementaire. »

Ça m’étonnerait qu’elle mette ça dans les mauvais côtés de l’armée celkhane, encore moins quand elle me caresse les cheveux. Je souris à cette petite attention en me dépêchant de finir mon sandwich, et je fais bien parce qu’il y a des présentations à faire. Comme je m’y attendais... Y’a que des canons dans cette équipe ! Je vais m’installer ici, moi. Je crois que j’ai vu le gros des dangers du terrain, et je suis déjà copine avec une ou deux. Quoi ? J’ai bien le droit de rêver. Même si Shae’Rin est un peu bizarre. J’ai du mal à cacher ma surprise et mon embarras quand elle se présente.

« Moi aussi. »

Ouais bin c’est normal d’être aussi nerveuse quand un truc comme ça vous tombe dessus ! Et en repartant je remercie Nika de son explication avec un coup de poing sur le bras en grognant.

« T’aurais pu le dire avant ! J’ai cru qu’elle aussi elle s’était faite lobotomiser par un télépathe ! »

Franchement elle m’a pas aidée sur ce coup-là. Je me retourne les mains jointe sous le menton en mimant avec mes lèvres un « désolée » pour Shae’Rin, et aussi un « baka » en pointant Nika du pouce. Et aux suivantes ! De près elles sont encore plus mignonnes, et il y en a pour tous les goûts. Autant dire que pour une fille qui se cherche c’est un magasin de bonbon. On finit par en arriver à Ryouka, qui ne se gêe visiblement pas pour me faire rougir... Les gants et les collants. Je préfère pas demander si elles aiment pas ma culotte et mon plastron, je les entends déjà me répondre que je serais mieux sans.

Enfin ! C’est vrai que je ferais pas tâche dans cette fine équipe de tarées, surtout si les frangines me découvrent un fond pervers. Mais vu que ma supérieure vient de se pointer j’oublie ça. J’oublie aussi le câlin à Rozalia sachant que j’ai les services spéciaux sur le dos. J’attendrais la fin de la réunion pour aller m’aplatir devant elle. J’y tiens vu comment j’ai réagi la dernière fois. Et en la suivant du regard en direction du fauteuil, j’espère que je dois pas prendre ça comme un signe de rancœur. En tous cas j’ai droit à une nouvelle pointe d’embarras de la part d’Isabelle, la mère d’Elaine si j’ai tout suivi.

« Je... J’ai fait que... n’importe quoi, en fait. »

J’ai fait que sauver mon cul après l’avoir mis dans le pétrin, plutôt. Mais ça fait du bien d’être gênée par modestie, pas pour des gaffes ou parce qu’on en a après mes fesses. Je reste près de Nika pour la suite, et comme je connais l’essentiel pour l’avoir vécu j’en profite pour lorgner vers la petite sœur. Elles ont l’air de bien s’entendre, j’espère que je vais pas provoquer de jalousie. Et puisque j’ai tout le temps, si c’est le cas, je rétablirais vite l’équilibre. Question de principe ! Nous les Celkhanes on lutte contre l’injustice ! Alors si je dois donner de ma personne auprès de toutes ces femmes je m’en ferais un devoir !

Ok, ça peut prêter à confusion sur mes sentiments pour Suki, qui a quand même dû pas mal s’inquiéter pour moi. Mais à ce niveau j’ai du retard sur elle et je compte bien prendre les devants en rentrant. Ça va pas être simple vu que dans la foulée je prendrai le large de Caelestis pour régler mes problèmes. Un petit clin d’œil à la réplique de... Lorenza ! Ça en fait des noms à retenir. Puis je laisse tranquillement l’Ange finir son rappel des faits, qui relie certains des derniers points qui restaient isolés dans le tableau. Je remarque aussi que la colonelle tique très légèrement à l’évocation de Rayka. Il faudra aussi que j’aille voir son corps après la réunion.

En attendant pas de question... Parce que je doute qu’un « on en a pour longtemps ? » soit très bien accueilli. Et si je peux en savoir plus sur tout ça ce sera pas plus mal.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 11 février 2013, 01:50:55
La première question fusa assez rapidement, de la part de Nika, qui était assise à côté de Rinako :

« Est-ce que la bombe a marché ? Ces saloperies de Formiens ont clamsé ou ça a chié ? »

Isabelle, depuis longtemps habituée aux questions très directes de Nika, haussa les épaules.

« La bombe a explosé, oui... Et la Fourmilière a été fortement endommagée. Toutes les couches la protégeant ont été détruites, ainsi que la grande majorité des cocons et des ruches qui se trouvent à l’intérieur. Les Hordes qui attaquaient les Tekhanes ont été pulvérisées.
 -  Ils ont chié dans leur froc, ces pédés, résuma Lorenza.
 -  Je n’aurais pas dit mieux, répliqua Isabelle, dont la patience, légendaire, se justifiait encore. Toutefois, les Tekhanes n’ont pas pu profiter de cet avantage pour porter un coup décisif. »

Il y avait, comme elle l’expliqua, plusieurs raisons à ça. La première, c’est que les lignes défensives avaient été sérieusement embouties. Épuisées, en sous-munition, les Tekhanes n’avaient pas pu réunir leurs maigres forces pour partir à l’assaut. La seconde raison, c’est que l’état-major avait sous-estimé la puissance de la bombe, et l’état fragilisé des terrains. Quand la bombe avait explosé, elle avait provoqué de grandes fissures, des gorges interminables, le sol ayant été profondément miné par les nombreux tunnels creusés par les Formiens. Cet effondrement du sol avait constitué un nouvel obstacle, provoquant un nuage de poussière qui s’était répandu dans toute la zone. De même, l’explosion électromagnétique de la bombe avait saturé les réseaux de communication, créant une sorte de black out.

« C’était la première fois qu’un équipement de ce genre était utilisé en situation réelle, et non à travers des simulations informatiques. Néanmoins, la Horde a été détruite, et les Formiens, en toute connaissance de cause, devront panser leurs nombreuses blessures, avant de pouvoir envisager un nouvel assaut de cet envergure. »

Dommage que la bombe n’ait pas permis d’en finir avec eux. Nika hocha la tête, n’ayant plus aucune question. Ce fut Penelo qui intervint à son tour.

« J’aimerais en savoir plus sur cette orbe que Nika et Rinako ont récupéré. D’après ce que j’ai compris, cet objet était ce que Mastermind recherchait. De quoi est-elle capable ? »

La voix de Penelo était douce et fluette.

« Je vous entretiendrais sur ce sujet plus tard. Aucune question supplémentaire ? »

Il y eut un léger silence. Overlord comprit qu’il n’y en aurait pas, et aborda le premier sujet, tandis qu’une diapositive fut enclenchée par Ryouka. Sur le fond blanc, le visage souriant d’une femme avec une queue-de-cheval apparut, fixant l’objectif.

« Voici Rayka Lochtis. Ce cliché a été amené par la colonelle Jun, qui est une invitée exceptionnelle. »

Jun hocha lentement la tête, comme pour saluer les différentes Héroïnes.

« Rayka Lochtis était une Celkhane d’élite, commença Jun. Une ancienne fille d’esclave qui s’est battue avec acharnement pour les idéaux celkhans. »

Une brève lueur de désapprobation traversa le regard d’Isabelle, qui eut toutefois la sagesse d’esprit de ne rien dire. Jun présenta sommairement Rayka, avant de venir sur cette fameuse mission, que Rayka avait, en une époque qui semblait appartenir à une vie, parlé à Rinako.

« Cette mission consistait à neutraliser un puissant seigneur esclavagiste, et à libérer un convoi comprenant 73 esclaves. Le convoi devait passer le long d’un canyon, les esclaves étant reliés entre eux par des chaînes, surveillés en hauteur par des bandits, des raiders, et des mercenaires. Il s’est cependant avéré que les renseignements étaient inexacts, et que le convoi était lourdement défendu. De plus, l’escouade à laquelle Rayka appartenait était poursuivie par les démons du seigneur. Elles s’étaient réfugiées dans une ferme, et prévoyaient d’attaquer le convoi, libérer les esclaves, et fuir. »

Jun s’éclaircit la gorge.

« Ce fut un désastre total. De toute l’escouade, Swedan est la seule à avoir réussi à rejoindre le point d’extraction, Rayka ayant été capturée par les ennemis. Les 73 esclaves, selon les dires de Swedan, avaient été abattus par les esclavagistes dans leur tentative de les délivrer, et Rayka les avait trahies. Cette version devint la version officielle, et Rayka fut considérée comme ennemie d’État. »

Isabelle choisit ce moment pour intervenir :

« Rayka étant toujours en vie, j’ai pu inspecter son esprit. Il a beau être morcelé et détruit, j’ai trouvé ses souvenirs, ce qui me permet d’apporter quelques précisions à cette version des faits. Quant à savoir si c’est la vérité, je ne peux l’affirmer, car les souvenirs sont, par nature, friables, et se modifient avec le temps, surtout quand votre esprit est en mille morceaux. »

Isabelle prit son temps, observant brièvement Rinako. Elle savait, car, en reconstruisant les esprits de Rinako et de Nika, elle avait eu accès à leurs souvenirs. Elle savait ainsi que Rinako avait côtoyé de très près Rayka, mais qu’elle n’avait pas eu toute la version des faits.

« Le convoi était effectivement lourdement défendu, et le projet de Swedan était d’utiliser un mortier au phosphore blanc pour détruire les véhicules ennemis, et pouvoir ainsi libérer les esclaves. Malheureusement, le phosphore blanc est une arme dangereuse, et les projectiles sont retombés dans le canyon. Tous les esclaves ont été tués. Les Celkhanes sont descendues par la suite dans le canyon. Ces 73 morts sont le prix de l’incompétence de Swedan, de son fanatisme et de sa hargne exacerbée envers les esclavagistes. »

73 morts... C’était plus qu’un désastre, c’était un véritable carnage. Le ton et le choix des mots étaient révélateurs ; cette critique s’adressait aussi à Caelestis. Ces 73 morts étaient le fait d’une nation qui confondait la justice et la vengeance, qui se livrait, sans tenir compte des conséquences, à une chasse aux sorcières.

« En retournant vers la ferme, Rayka a menacé de destituer Swedan, de porter tout ça aux supérieures. Les autres membres de l’escouade la soutenaient. Swedan savait ce qu’elle risquait pour avoir abattu les civils. La loi ne pardonne pas aux criminels de guerre. Il y a eu un combat. Rayka a été laissée pour morte, mais elle était plus résistante, pour son malheur, que ce que Swedan croyait. Le seigneur esclavagiste l’a retrouvé, et l’a torturé. Je vous passe les détails, mais elle n’en est pas ressortie indemne.
 -  Alors, elle cherchait à se venger de Caelestis ? demanda Tifa.
 -  Oui... Et non. C’est... C’est légèrement plus compliqué. Elle a fait partie des convois rouges. C’est de cette manière qu’elle est tombée entre les mains de l’Empereur fou, le Roi Cramoisi. »

Lorenza fronça les sourcils :

« Les convois rouges ?
 -  Je ne vais pas vous faire un cours d’Histoire, mais, pour simplifier, l’Empire a jadis connu une guerre civile, menée contre un Empereur d’une cruauté qui aurait fait rougir les Princes infernaux. Il s’appelait l’Aballah, mais on lui donnait bien des surnoms : le Roi Cramoisi, le Roi Pourpre, en raison du long manteau rouge qu’il porte, ou encore le Seigneur des Araignées, en raison de sa forme démoniaque arachnoïde, et de sa passion pour les araignées. La guerre civile a chassé l’Aballah, qui n’a pas été tué, et s’est rendu dans ses terres natales. L’Empire a tenté, à plusieurs reprises, de l’achever, envoyant des troupes, des mercenaires, des guerriers, mais personne n’a jamais réussi à le vaincre. Par conséquent, les Ashnardiens ont décidé de l’oublier, envoyant à ce dernier des condamnés à mort, afin qu’il puisse se nourrir, sans menacer la paix de l’Empire. Rayka a fait partie des convois, et le Roi a visiblement décidé de ne pas la tuer. »

Plusieurs Héroïnes clignèrent des yeux. Sur le coup, ça faisait beaucoup à avaler.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 11 février 2013, 19:37:30
Les Formiens, d’une certaine façon je les avais oubliés ceux-là. Statu quo, donc, même avec la super bombe des Tekhanes. Mais ça n’a pas été inutile. La soldate en moi se trouve un peu de satisfaction même si je suis tout ça avec pas mal de réserve. La Fourmilière n’a jamais été si durement touchée. Les Tekhanes ont payé le prix fort mais elles ont pu montrer à l’ennemi que ses remparts n’étaient pas si hermétiques. Sans compter que trois touristes ont massacré un Annexien, et même si c’était en grande partie dû à l’autre tronche de cake j’ai mis la pâtée à une grosse saloperie visiblement importante. Même si l’Overmind et ses minions ignorent la peur ils devront prendre en compte que des coups ont été portés très loin au sein de leur tanière. En soi c’est déjà une victoire, la prochaine fois ce sera pire des deux côtés.

Je verrais sur le moment si je me pourrirais encore un week-end pour sauver le monde. En attendant on passe à un sujet qui me parle un peu plus : Rayka. Bizarrement la colonelle remonte un peu dans mon estime pendant son petit rappel historique. Ça ne lui plaît d’en parler, ça saute aux yeux. Elle le fait pourtant, elle assume la crasse. Mais à la seconde où Isabelle se met en avant la rengaine de recommence. Bouh qu’elles sont vilaines, c’est Celkhanes ! Si ça l’amuse de ressasser des événements vieux de quinze ans pour faire passer tout Caelestis pour un nid de psychopathes : qu’elle s’amuse ! Je suis mithridatisée avec ce que Nika et Rozalia m’ont soufflé dans les bronches. À part les frangines coquines je me fous bien de ce qui se passe ici. Et vu comme je me suis défoncée pour sortir Rayka de là, je préfère pas les laisser retourner le couteau dans la plaie.

J’écoute qu’à moitié, bien callée dans un fauteuil. Un coup sur le côté pour reluquer Nika, un coup devant pour mater Ryouka. C’est la grosse question tactique qui me perturbe : est-ce qu’elles font ça entre elles ? C’est que la grande était pas dans son état normal après l’Annexien, ça a peut-être faussé le jeu. Je sais donc pas à quoi tiennent leurs rapports mais les hypothèses éclatent dans ma tête comme du pop-corn... bien chaud et sucré. Et est-ce qu’elles le feraient avec moi entre elles ? Me recoller les morceaux dans le bon ordre, vu ce que je me suis fanée pour les aider, c’était la moindre des choses. Je suis pas ingrate mais faut pas non plus pousser. À part le câlin d’Elaine me faire sauter sera sans doute ce que j’aurais de plus proche d’un signe de gratitude alors si je peux avoir du rab... Ça me ferait une première fois d’enfer ! De quoi combler un peu l’avance que Suki a sur moi. Ça aussi, vaut mieux que la Colonelle Jun l’ignore. Suki reste ma supérieure. Je dois commencer à rougir et je sourie déjà toute seule alors que c’est pas l’ambiance. Faut que je pense à autre chose mais j’ai pas trop envie.

Parce que si je commence à écouter sérieusement ça va m’énerver. Si je m’énerve je vais pas pouvoir m’empêcher d’ouvrir ma gueule seule contre toutes. Quitte à parler à mes pompes je profite du fauteuil, d’ailleurs très confortable. Ces pauvres choux d’Ashnardiens ont donc laissé prospérer le merdier ? La grosse surprise venant d’un peuple qui pratique religieusement l’esclavage sous un régime féodal ! Faudra que je demande un autre sandwich à Elaine après la réunion, et que j’aille voir Rayka. En attendant les Ashnardiens sont conformes à leur réputation : plus de danger immédiat ? Plus de copains ! Un peu comme la troupe que je me tape depuis le bunker. Ok, je suis vache, Elaine a été assez gentille pour pas m’en remettre une couche cette nuit. Elaine... couche... nuit... Je devrais pas la regarder comme ça sous le nez de sa mère qui nous fait un exposé.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 14 février 2013, 17:59:10
« Pardonnez mon scepticisme, mais j’ai du mal à croire qu’un ennemi impérial soit toujours en vie... Surtout un ancien Empereur. »

La remarque venait de Tifa, une Terrienne. Il était normal qu’elle ne sache pas tout, et cette histoire de guerre civile n’était pas vraiment quelque chose dont les Ashnardiens se vantaient. Isabelle continua tranquillement ses explications, tandis que Jun croisait les bras, restant debout, observant les Héroïnes. Nika était à côté de Rinako, et, en tant qu’experte de « je-fais-semblant-d’écouter », elle savait que Rinako semblait plus préoccupée par le tour de poitrine de Nika, que par les explications concernant Rayka. Ou alors, par ce que Ryouka et Nika devaient faire ensemble. Autant laisser encore un peu de mystère. Pour l’heure, elle se forçait à écouter, car ce n’était pas tous les jours qu’Isabelle organisait une réunion extraordinaire, surtout que le point devait être fait. Nika avait aussi des questions en suspens.

« ...La question du Roi Pourpre divise toujours une partie des Ashnardiens. La légitimité de l’empereur actuel, Mordret, est vacillante, en raison de l’enlisement dans le conflit nexusien. Certains reprochent ses faiblesses, son laxisme. Dans cette situation, le Roi Cramoisi apparaîtrait comme un moyen de débloquer ce conflit. C’est une question d’autant plus épineuse que les terres de l’Aballah sont à la périphérie est de l’Empire, dans l’une des zones les plus arides et les plus dangereuses du monde. Les Malterres de la Discorde feraient passer la jungle de Zerrikania pour une promenade de santé... »

Malterres de la Discorde... Allez savoir pourquoi, cette expression évoquait vaguement quelque chose à Nika, qui fronça les sourcils, essayant de se rappeler où elle l’avait entendu, mais sans succès. Elle décida de n’y prêter aucune importance, car Isabelle termina son exposé sur l’Aballah, avant d’en venir à un autre sujet crucial : Mastermind.

« La dépouille de Mastermind sera remise aux autorités celkhanes, de même que Rayka, qui, je pense, sera internée dans un hôpital de guerre. Si on ne pourra jamais véritablement comprendre ce qui lui est arrivé, j’ai plus d’informations sur notre homme. Je sais d’ailleurs qu’il s’appelait Devin Wallace, et je vous recommanderai, désormais, au nom du respect dû aux morts, de l’appeler ainsi.
 -  Le respect dû aux morts ?! s’emporta Nika. Ce type était un putain d’enculé de fils de pute !
 -  Je pense que la réalité est un peu plus complexe que ça... Je tiens à préciser d’emblée que mes interprétations ont été corroborées par Penelo, notre magicienne. »

Nika serra les lèvres.

« Devin Wallace, reprit Isabelle, était un vulgaire truand sévissant à Tekhos il y a cinquante d’années. En inspectant dans les archives des services de police, Ryouka a découvert que ce dernier avait un casier judiciaire, et avait été poursuivi pour divers activités de contrebande, notamment du trafic de stupéfiants. Il convoyait des camions le long des Badlands, entre Tekhos et Ashnard, afin de revendre dans les rues de Tekhos des produits illicites fabriqués à Ashnard. »

Un trafic qui était toujours d’actualité aujourd’hui, en raison de la grande anarchie régnant dans cette terre frontalière entre Ashnard et Tekhos, les Badlands.

« Devin Wallace a disparu un beau jour de la circulation, et aucune enquête policière n’a été menée sur son compte.
 -  Où veux-tu en venir, Isabelle ? demanda Rozalia.
 -  J’ai fouillé l’esprit de Wallace. Comme vous le savez, chaque individu a un seuil de tolérance à la magie plus ou moins fort, dépendant d’un grand nombre de critères. Ce seuil détermine le potentiel magique des individus. Par exemple, celui de Nika est faible, voire presque inexistant, tandis que celui de Penelo est très élevé.
 -  Un flingue et des balles, ça vaut tous les sorts du monde, rétorqua Nika.
 -  Tu oublies les explosifs !
 -  Il existe plusieurs manières, plusieurs techniques, de déterminer approximativement ce potentiel magique, même postmortem, tant que le corps n’a pas encore complètement pourri. Concrètement, et de manière schématique, le corps d’un magicien défunt dégage une sorte de résonance magique, qui permet, quand on la maîtrise, à certains magiciens de survivre à la déchéance physique. Ceci vaut aussi pour de simples individus, et donne lieu aux fantômes. »

Pour l’heure, Nika suivait, mais pressentait le pire.

« Là où les choses deviennent curieuses, c’est que je n’ai ressenti aucune résonance sur le corps de Wallace, pas la moindre petite interférence magique. Cet individu est aussi sensibilisé à la magie que Lorenza est sensible à la poésie.
 -  La poésie, c’est pour les tarlouzes ! lâcha Lorenza, en essayant de prendre une voix d’homme viril. C’est pas avec des fleurs piqués dans un jardin qu’on séduit une femme moderne, mais avec un gun, un gros, qui gueule bien, et défonce tout sur son passage ! »

Isabelle ferma les yeux, tandis qu’Elaine rougit jusqu’aux oreilles en comprenant l’allusion.

« Bref...
 -  Si Wallace n’avait aucun talent magique, alors comment faisait-il pour perturber nos esprits ? Il utilisait un appareil ?
 -  C’était bien de la magie, mais ce n’était pas lui qui la produisait, alors qu’il l’envoyait.
 -  Euh... Là, ça commence à devenir confus. »

Isabelle continua ses explications.

« Loin d’être un exercice physique, la magie est avant tout issue de l’esprit. C’est ce qui permet à certains nécromanciens de survivre à la mort de leur corps. En l’état actuel des choses, l’esprit de Devin Wallace était totalement aseptisé.
 -  Aseptisé ?
 -  Même un enfant esclave, qui aurait été torturé, battu, humilié, et brisé pensant des années, ne pourrait être dans un tel état. Le cerveau de Wallace continuait à fonctionner, mais son esprit, lui, avait été totalement effacé, anéanti. L’individu que vous avez affronté n’était pas Wallace, mais quelqu’un qui avait totalement pris possession de son corps. »

Un léger frisson parcourut le corps de Nika.

« J’ignorais qu’un tel sort était possible, qu’une telle possession, à un si haut niveau, pouvait s’établir. J’ignore qui est ce mage, mais je sais qu’il a subi un revers. Grâce à vous, Rinako et Nika.
 -  On est des Héroïnes, ouais ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 16 février 2013, 02:47:16
Et donc bla-bla-bla, le Roi Gras-moisi, tout ça tout ça... je vois rien de franchement passionnant jusque-là. Si ce gros connard est dangereux il n’y a qu’à lui faire sa fête. Isabelle en fait des tonnes inutilement, je trouve. Mais je suis une soldate. Quand on me donne une cible je me fous de sa biographie du moment qu’elle est dans le camp ennemi. Dans ce cas précis il n’y a pas à trainer des heures. Quant à la merde que ça pourrait foutre à Ashnard... Si ces cons se bouffent entre eux ce sera pas plus mal, si on passe derrière pour achever les gagnants ce sera encore mieux. En attendant on a bousillé Mastermind, la tête de son boss doit tomber et c’est pas avec un cours d’histoire qu’elles vont avancer. Moi ? J’ai à faire ailleurs. Ma cible n’est sans doute pas liée à leurs magouilles.

La suite est déjà un peu plus constructive. Le cadavre de Mastermind va sans doute finir en petits cubes dans des éprouvettes, j’en aurais presque de la pitié si on parlait pas d’une grosse pourriture. En revanche Rayka transformée en légume pour le restant de ses jours... Quoi qu’elle ait fait, quelles qu’aient été ses raisons, elle aurait dû crever dans ce nid monstre plutôt qu’en sortir dans cet état. Elle a passé sa vie à souffrir et se battre, une vie de soldate... Finalement je sais pas si c’est une bonne idée d’aller la voir dans cet état. Pour le respect dû aux morts dans le cas présent, je suis plutôt de l’avis de Nika. En revanche je me permets prendre les aficionadas de flingues à contre-poils quand ça vient sur le tapis. Je le fais avec un grand sourire condescendant.

« Soyez pas dégoûtées, les filles. On vous aime bien comme vous êtes. »

Une façon comme une autre de temporiser. Je connais le couplet sur le potentiel magique, et on nous a formées contre les télépathes. Même en termes de magie les Celkhanes raisonnent de façon scientifique. Si ça a été observé et quantifié on le note, mais tout reste possible. Je sens venir un très sale coup, j’en ai le poil qui se hérisse. Heureusement Lorenza en redemande ! Contrairement à Elaine je rougis pas. Mais je regarde même pas la bourrine de service en la pointant nonchalamment du pouce.

« Celles qui pensent comme elle et qui ont des vues sur ma petite fleur de femme moderne : je vous annonce que c’est mort. »

Et quoi ? Pourquoi j’aurais pas le droit de les vanner un peu ? Et c’est rien de méchant. Avec ce qui va tomber derrière... ce que je laisse tomber en toutes lettres. De la part d’Isabelle ça passera mieux. De mon côté je suis moins surprise qu’énervée. On savait déjà que Mastermind, ou Wallace le dealer, était un pion. Un gros pion, mais un pion quand même. Pour la plupart les Zéroïnes ont du mal à avaler un truc pareil. La Colonelle, en revanche, n’a pas l’air plus surprise que moi. L’armée celkhane traite quotidiennement d’individus qui cherchent à contrôler le plus de gens le plus efficacement possible. Niveau magie ou technologie on en connaît un rayon sur le sujet, et Tekhos partage ses infos sur les Formiens.

Mais bon ! Ça fait partie de ces trucs sur lesquels je n’ai aucune emprise. Pas de plans sur la comète, on a dit. Alors je me contente d’être une héroïne comme Nika le dit... Avec quand même quelques réserves et une petite moue.

« Mouais... Pas que je dénigre ce qu’on a fait, mais je pense qu’on était pas les plus indiquées. »

Je sourie en coin à Nika.

« Le super-cerveau s’est ramassé devant une obsédée et une pucelle. Fallait envoyer Lorenza avec un recueil de poésie. »

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 16 février 2013, 21:11:41
« Le super-cerveau s’est ramassé devant une obsédée et une pucelle. Fallait envoyer Lorenza avec un recueil de poésie.
 -  Et un gun, un gros » renchérit l’intéressée.

Isabelle secoua la tête, et soupira à nouveau, avant de s’adresser à Rinako :

« Je crois qu’il n’y a personne de vraiment indiquée pour s’infiltrer dans la Fourmilière. Vous avez fait ce qu’il fallait faire.
 -  N’empêche qu’on en a chiées... D’ailleurs... Si tu n’étais pas intervenue, Rozalia, je crois qu’on serait toutes mortes là-dessous. Pourtant, même si ma mémoire est encore assez fragmentaire, je me souviens clairement t’avoir ordonné de ne pas rentrer dans la Fourmilière, et de ne pas me suivre. »

Rozalia haussa les épaules.

« Si nous devions suivre tes ordres, Nika, notre petite communauté n’existerait plus depuis longtemps.
 -  Ce qui veut dire ?
 -  Que tu es contagieuse. »

Nika soupira, et n’ajouta rien, tandis que Bunny ouvrit la bouche, demandant ce qu’était l’objet récupéré dans les entrailles de la Fourmilière, cette mystérieuse orbe.

« Ce dont je suis sûre, c’est que ce n’est pas une orbe qui amplifie les pouvoirs magiques, ou, de manière plus générale, une orbe qui permet un effet magique quelconque.
 -  Alors, quelle est la nature de cette orbe ? Je vois mal Mas... Wallace organiser tout ça, pour récupérer une simple orbe décorative.
 -  L’orbe a bien une fonction, mais je ne sais pas quelle est cette dernière.
 -  L’âge te rend sénile ? demanda Nika, surprise.
 -  L’âge ne t’apprend pas la politesse, en tout cas, rétorqua Isabelle avec un léger sourire. Ce que je veux dire, c’est que cet orbe a un effet, mais je suis incapable de le comprendre... Ou, plutôt, je ne suis pas sûre de l’effet qu’il déclenche. A ce stade, je ne peux émettre que des hypothèses, mais, si ces dernières venaient à se confirmer, alors cet orbe que nous détenons est d’une valeur bien trop élevée pour que nous la conservions.
 -  Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu nous prends pour des mauviettes ?! »

Isabelle secoua la tête.

« Nous avons affaire à des individus qui ont planifié pendant des années un plan consistant à faire un coup d’État à Tekhos, uniquement afin de trouver l’emplacement de cet orbe. Nous avons affaire à un télépathe dont le niveau est tel qu’il est parvenu à rivaliser avec l’Overmind. Nous avons affaire à des gens dénués de scrupule, dont la puissance et la patience nous écrasent totalement. Crois-tu vraiment que tes pistolets peuvent arriver quelqu’un comme ça ?
 -  Une balle, ça a toujours...
 -  Pas dans cette situation ! l’interrompit Isabelle. Tu as failli mourir, Nika ! On t’a retrouvé en plusieurs morceaux, dispersée dans le sable. Ton vagin était rempli de poussières, et ton esprit était complètement pulvérisé ! Il n’a fallu que quelques secondes à ce télépathe pour mettre en pièce vos deux esprits. Arrête de jouer les gros bras, Nika, on ne joue pas dans la même cour ! »

Nika serra les dents, mais ne répliqua pas. Que pouvait-elle répliquer, au juste ? Elle savait que sa survie tenait tout simplement du miracle. Cette mission avait été un foutu cauchemar. Isabelle avait raison, mais admettre sa faiblesse, c’était toujours difficile. Overlord se calma rapidement. Elle était épuisée, et, surtout, affaiblie. Elle avait du, avec sa fille, remodeler, aussi bien physiquement que mentalement, les corps de Rinako et de Nika. Même les anges avaient une limite, et Nika savait qu’Isabelle tenait beaucoup à elle.

« A ce stade, j’irais amener l’Orbe au Conseil des Archanges. Elles seules ont le talent nécessaire pour corroborer mes doutes. Et il est probable que je leur laisserai cet engin de malheur.
 -  Alors... Ça s’arrête là ? demanda Nika. On a failli crever, et on va laisser ce connard s’en tirer ?
 -  Bien sûr que non. Nous continuerons à trouver des informations sur lui, mais en bénéficiant d’une aide extérieure. En attendant, Nika, je veux que tu te reposes. Cette réunion est terminée. Je vous remercie de votre attention. »

Isabelle baissa la tête, et Ryouka éteignit le projecteur, tandis que les camarades de Nika sortirent rapidement. Les grands yeux de Shea’Rin témoignaient du fait qu’elle n’avait quasiment rien compris. Tifa était, comme Penelo, troublée. Lorenza, elle, était frustrée. Visiblement, elle n’aurait pas été contre l’idée d’utiliser sa gatling contre ce maître-chanteur qui, comme dans tout roman d’heroic fantasy, tissait sa toile dans l’ombre. Il ne resta finalement plus dans la pièce que Nika, Rinako, et Ryouka.

« Voilà une situation très intéressante...
 -  Tu as entendu la dame, Ryouka, je dois me reposer lâcha Nika en se relevant, un sourire espiègle sur les lèvres.
 -  Tu n’oserais pas me faire ça, hein ?! »

Nika ne répondit rien, se contentant d’un léger sourire, avant de sortir. Ryouka soupira, baissa la tête, puis regarda Rinako.

« C’est quand même une sacrée salope… »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mercredi 20 février 2013, 13:55:24
La boule disco va leur faire de grosses soirées, apparemment. Même sur Caelestis je décrocherai à ce niveau-là. On est dans l’après, la partie qui concerne le commandement et les analystes. Rien d’assez tangible pour une soldate. J’en profite pour faire un petit tour d’horizon en écoutant d’une oreille. La pauvre Shea’Rin est complètement larguée. Déjà que c’est pas facile à suivre quand on maîtrise la langue, avec un mot sur deux dans le meilleur des cas elle est bien à plaindre. Une de ses copines lui fera bien un petit résumé édulcoré. Par contre je regrette d’écouter un tant soit peu au moment du vagin plein de poussière ! Je veux bien qu’avec une équipe comme ça les images fortes soient une habitude, mais Isabelle aurait pu nous épargner ça !

Nika ravale sans doute une réplique à voir sa tête. C’est vrai qu’on a failli y rester, et qu’on nous le rappelle si clairement me donne encore plus envie de passer entre les mains de la grande brune en cuir. Mais quand tout le monde se lève, j’en ai une autre à choper avant qu’elle ne sorte. Vu la vitesse à laquelle tout le monde s’enfuit, j’hésite pas. Je percute presque Rozalia pour passer les bras autour de sa taille et me coller à elle.

« J’ai pas eu l’occasion de te remercier de nous avoir sauvées... »

Je vais pas lui proposer de venir participer avec Nika, mais c’est clair que je me sens au moins aussi redevable. Je relève la tête avec un regard sans doute un peu inquiet. C’est que j’ai peur de me faire jeter.

« ... Ni de... Hum !... Ni de m’excuser pour ce que j’ai dit là-bas. J’ai été conne. Pardon. »

Il a fallu que tousse pour ne pas le dire d’une trop petite voix. Au moins c’est dit et je la laisse filer. Je me retrouve seule avec les frangines coquines et... Je sais pas pour elle mais de mon côté la tension monte d’un cran. Ryouka le prend super bien apparemment, jusqu’à ce que Nika lui fasse faux bond. Ça sent la vieille manœuvre pour se faire désirer. Me voilà donc avec la petite sœur sexy, pas très flatteuse envers son aînée. Je reviens vers elle avec le sourire, et déjà les joues qui rosissent

« C’est que tout le monde me dit depuis le début... Enfin, pas dans le même sens. »

Arrivée près d’elle j’ai juste le temps de voir les belles fesses de la brune passer la porte. Je me tourne vers Ryouka.

« Personne m’a dit où vous caché la cuisine. Tu veux bien me montrer ? »

Peut-être que Nika sera moins fatiguée si elle voit sa petite sœur récupérer son quatre heures à la seconde où elle tourne la tête. En même temps elle m’a pas spécialement donné l’impression de vouloir que je la suive. Et puis Ryouka est déjà plus près de mon âge. Mine de rien, à par des instructrices et des supérieures, je n’ai fréquenté quasiment que des filles de mon âge. Huit ans d’instruction militaire, je ne sors presque jamais. La veille de l’attaque j’étais sortie, avec Suki. Rien que d’y penser j’ai envie de le lui dire, alors que je ne la connais même pas. Juste pour le dire. Est-ce que je me suis inventé une excuse tortueuse ou est-ce que je le crois vraiment ? Mes yeux partent un peu dans le vague avec tout ça.

« Le soir juste avant l’attaque, je suis sorti avec... une fille... Elle avait bu... Revenais avec le petit déj’... J’étais peut-être déjà sur le terrain quand elle s’est réveillée ? »

J’ai refoulé cette question à chaque fois qu’elle s’est revenue, aussi longtemps que j’ai pu. Est-ce qu’elle a su ? À quel moment ? A-t-elle aussi eu le temps d’embarquer avant que les Celkhanes ne soient écartées ? A-t-elle tenté de me rejoindre ? L’en a-t-on empêchée ? Est-ce qu’elle le pensait quand elle m’a dit qu’elle m’aimait ? Est-ce que j’ai seulement envie, une irrésistible envie de me faire dépuceler par les frangines coquines ? Ou ai-je vraiment envie d’être un femme avant de revoir Suki ?

« On a seulement dormi ensemble... Et j’ai pas... J’ai pas eu le courage de revenir dans la chambre... »

Je ne suis déjà plus la même qu’il y a quelques jours, mais ça ne suffit pas. Je ne sais pas si j’aurais le courage de l’attirer dans un coin, seule à seule, et lui dire ce que je ressens pour elle. Je devrais oublier que c’est ma supérieure, et y voir plus que la gamine à peine plus âgée que moi. C’est une femme que je veux, et que je veux être en allant vers elle. Finalement mon baptême du feu n’est toujours pas fini. J’ai manqué d’esprit de corps, ces derniers temps. Je balaie tout ça d’un soupir.

« C’est vrai que t’aimes bien les petites timides ? »

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 20 février 2013, 16:23:32
Avant de réussir à sortir, Rozalia fut accostée par Rinako. L’énergique petite Celkhane s’était presque jetée sur elle, la surprenant. Rozalia avait toujours des pansements ici et là, et baissa la tête vers la jeune femme, lui caressant brièvement ses très longs cheveux. N’étant pas née de la dernière pluie, Rozalia avait vu le lien qui s’était tissé entre Nika et Rinako. D’une piteuse voix, la Celkhane présenta ses excuses pour son comportement.

« ... Ni de... Hum !... Ni de m’excuser pour ce que j’ai dit là-bas. J’ai été conne. Pardon. »

Rozalia lui sourit.

« Comme je suppose qu’il ne servirait à rien de te dire que tu n’as pas à t’excuser, je vais me contenter de te dire que, en sauvant Nika, et en faisant en sorte que notre mission ne soit pas un échec, tu es entièrement pardonnée, Rinako. »

Elle lui fit un clin d’œil, et la laissa là. Nika se retira ensuite, ne laissant plus que deux personnes dans la pièce : Rinako, et Ryouka. L’intéressée observa le léger rosissement sur les joues de Rinako, et se contenta d’un léger sourire amusé.

« Personne m’a dit où vous caché la cuisine. Tu veux bien me montrer ? »

Faire la guide touristique était un rôle qui plaisait très bien à Ryouka, mais elle n’eut pas vraiment le temps de répondre que la Celkhane enchaîna sur d’autres remarques, relativement personnelles. A sa surprise, Ryouka apprit donc que, avant l’attaque, Ryouka était sortie avec une fille, probablement une autre Celkhane, et ceci la troublait... Tout en troublant également Ryouka, qui se demandait comment articuler ça avec le désir que Rinako ressentait ça pour Nika. Si cette dernière éprouvait du désir pour une autre femme qu’elles, il risquait d’y avoir des soucis. Rinako continua à lui exposer ses doutes. Il ne s’était rien passé entre elles, mais elle n’aurait pas été contre.

« C’est vrai que t’aimes bien les petites timides ? » demanda-t-elle alors, comme pour changer de conversation.

Surprise, Brainstorm ne répondit pas sur le coup, avant faire la moue. Elle était assise sur le fauteuil, à l’emplacement où, il y a quelques minutes, Nika se tenait.

« Hum... J’aime beaucoup de choses, Rinako. Mais j’ai une nette préférence pour les jeunes femmes timides et les Celkhanes. Pourquoi les Celkhanes ? Je ne sais pas, mais je vous trouve attirante... Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas vraiment. Et, pour ce qui est des timides... Disons qu’il y a deux extrêmes : les partenaires talentueux, femmes ou mâles, ceux qui t’emportent pour un rodéo magique en te laissant briser en mille morceaux au bord du lit, et les partenaires inexpérimentés, les timides, les soumis, qui se soumettent, et tentent de surmonter leur peur et l’impression que ce sont des nuls inintéressants. Pour une perverse comme moi, ça a son charme. »

C’était un résumé rapide, mais complet. Ryouka se releva, s’extirpant du fauteuil, et se rapprocha de Rinako.

« Le rougissement de certaines filles timides me fait parfois penser à une grosse pomme que j’aurais envie de croquer, c’est tellement mignon... »

Elle faillit presque la caresser, mais se retint, se contentant de l’observer avec un léger sourire. Cette Celkhane était vraiment à craquer. Ryouka se retourna alors, et alla éteindre son ordinateur portable.

« Tu sais, j’ai suivi des cours d’informatique avancée à l’université de Tekhos Metropolis. TM-02. »

Devant la taille de la métropole, il y avait plusieurs universités. Pourquoi Ryouka parlait de ça ? Ce n’était pas innocent, bien entendu, et elle poursuivit donc :

« Il y avait un cours d’Histoire informatique particulièrement ennuyeux, servi par un prof’ monocorde. Une camarade m’avait offert un cadeau pour m’aider à surmonter ce cours où je m’endormais presque... Une culotte électronique assez spéciale, puisqu’elle comprenait deux godes qui s’enfonçaient et vibraient à moi à l’aide d’une pression du doigt sur le bouton d’une télécommande. Tu as déjà joui en plein cours, au milieu d’individus qui pianotent à toute allure sur leurs claviers, Rinako ? Crois-moi, c’est le genre de fantasmes qui te hantent toute ta vie. »

Ryouka s’en servait encore. Elle avait du se mordre la lèvre pour ne pas soupirer trop fort, alors que ses copines l’observaient en la filmant, utilisant des modes de caméra spéciaux pour centrer sur sa cyprine à travers la culotte. Quand on voyait un film érotique tekhan, on s’ennuyait devant les films terriens. Indéniablement.

« D’ailleurs, note-le à l’avenir, mais, quand Nika s’ennuie lors de réunions, elle utilise un programme dans ses lunettes pour regarder des films érotiques. »

Ryouka éteignit pour de bon son ordinateur, puis se rapprocha de Ryouka, un sourire sur les lèvres.
 
« Tu voulais savoir où était la cuisine, non ? Alors, allons-y ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 24 février 2013, 01:47:14
Comparée à sa frangine, Ryouka a d’emblée l’air d’avoir le dessus sur plusieurs tableaux. Plus instruite, plus maline, plus discrète aussi, plus faible mais plus douce. Et bizarrement, quand elle se met à parler, ça fait pas pareil. Pas du tout ! Je lui sors ma petite histoire de cœur en suspend et je noie le poisson en essayant de l’aguicher un peu. Là-dessus elle va crescendo dans le pervers. Au début je me vois bien dans le groupe des timides. De toutes façons, je vais pas lui faire un rodéo dès le départ. Et le fait de coucher avec des mâles... Bon, je suis pas androphobe mais je dois bien avouer que ça me dit moyen. C’est les poils, je sais pas pourquoi : ça me branche pas. Et le peu que j’ai profité de la poitrine de Nika m’a convaincue.

Bref ! Le premier morceau reste assez distant, on va dire. Pas trop de détails, juste ce qu’il faut pour me mettre dans un état où elle doit avoir envie de me croquer. Quand elle part sur la fac je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Une copine. Une amourette ? Ah non, tiens ! Je sens tout le bas de mon visage qui tire atrocement, mais à part ce sourire nerveux je suis pas capable de grand-chose. Vu comme j’ai la tronche qui cuit, je dois être pourpre. Plus rouge que rouge ! Infrarouge !

Ma dernière vraie salle de classe remonte à mes huit ans, même par surprise c’est plutôt incompatible avec ce qu’elle me raconte. Pour le reste c’est l’école militaire, et rien que de m’imaginer avec un truc pareil entre les cuisses au milieu des autres recrues, je crève de honte. Pas mieux pour les lunettes de Nika. D’autant qu’une petite maline s’est faite choper à jouer à ça et... Et en fait elle a été nommée caporale assez vite et transférée comme aide de camp d’une générale. Même des recrues jeunes, naïves et pucelles ont vite pigé que ça n’avait rien à voir avec ses aptitudes de soldate.

« Ok... On y va... À petits pas... »

Je suis trop crispée pour marcher normalement, là. Mais je suis le rythme. Il faut que je l’affranchisse, parce que si elle a d’autres histoires comme ça en banque je vais faire une syncope. Pas qu’elle soit complètement vicelarde à me bouffer du regard comme une bête. En fait elle reste tout à fait légère et sympa, très amicale. Dans le genre « tu vois c’que j’veux dire. » L’ennui étant que justement : non, je vois pas. Je vois la théorie mais elle part trop dans la pratique. Elle est pas au courant que je suis pucelle ou quoi ?

Allez ! Respire un bon coup, ma fille ! Quand tu seras sur le terrain faudra bien que t’essaies d’assurer !

« Ryouka... »

Qui m’a foutu un nœud coulant autour du cou ? Dire que je prenais sa sœur pour une bourrine à cause de ses allusions salaces. On peut dire que la cadette a dépassé l’aînée. Je toussote un petit coup pour me dénouer un peu la gorge.

« Je... Je suis... vierge... Tu dois déjà le savoir. »

J’espère que ça aura changé avant que le monde entier soit au courant.

« Je... Je me suis touchée que quatre ou cinq fois dans ma vie... Quatre, en fait... La ou cinquième c’était après des manœuvres. J’avais pris une flashball électrique en plein dans le nichon droit. Je me suis seulement massé la poitrine sous la douche en rentrant... Je me suis aussi pincé les tétons et c’était pas désagréable, mais avant que ça aille plus loin on s’est repris dix bornes à marche forcée. »

Qu’est-ce qu’on en a bavé avec cette instructrice ! La moitié de la compagnie a démissionné. On me reproche d’être une acharnée, mais ça vient pas tout seul ces choses-là. Bref ! Je suis pas plus relax qu’avant.

« Je crois que... que j’ai jamais eu... d’orgasme... En fait j’en suis sûre... Une fois je me suis... touché le... Enfin, mon lit a pris feu quand ça devenait trop... Chaud ? »

Tiens ? C’est marrant, ça. Merde ! C’est inquiétant, aussi. Ce petit coup de stress me fait au moins réagir.

« Mais je risque pas de me transformer en torche humaine ! Je me maîtrise beaucoup mieux ! Déjà dans la Fourmilière Nika avait commencé à me toucher et il s’est rien passé... Rien de rien... »

J’ai soupiré la fin. Je regrette encore un peu, même si ça aurait pu changer dramatiquement la suite des événements. Quoi de plus dramatique que de se retrouver en morceaux dans une carcasse de vaisseau dans le désert ? Très simple : se retrouver en morceaux dans des carcasses bien vivantes de Formiens. Là je vois mal comment les jolies emplumées auraient pu nous récupérer. Toujours est-il qu’on arrive à la cuisine. C’est fou tout ce qu’elles ont à bouffé ! Mais si je me goinfre je vais passer l’aprèm’ à me traîner et je déteste ça. J’ai trop l’habitude des rations : du consistant et nourrissant en petites portions... Bon, une petite salade composé c’est léger. Paupiettes de veau en sauce avec des nouilles ? Viande ! Féculents !...Non. Il faut que je surveille mon régime, ne serait-ce que par égard pour le pognon monstre que coûte mon petit uniforme. Si je rentre plus dedans ce sera une grosse perte du budget de l’armée... je vais prendre des haricots vert à la place des nouilles. Et un sorbet poire-citron pour boucler.

À table ! Et en remuant ma salade dans son petit bol je me mordille la lèvre. J’ose à peine relever les yeux vers Ryouka.

« Il paraît que ça fait mal quand... Quand on... La première fois. »

Parler de déchirure d’hymen est encore au-dessus de mes forces. J’éprouve même un frisson assez dérangeant quand ma fourchette perce la première feuille de salade.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 26 février 2013, 09:56:16
« Ok... On y va... À petits pas... »

Ryouka souriait sous cape, sachant très bien dans quelle situation Rinako devait se trouver. Le moteur s’enrayait devant les anecdotes très croustillants de la geek. C’était une question de proportion. Les geeks terriens avaient tous une propension assez forte à la perversion, alors, les geeks tekhans... C’était curieux. La psychologie humaine était quelque chose de curieuse, car Ryouka était plus ou moins sûre que Rinako n’avait jamais vraiment du confier ce genre de confidences aussi rapidement à quelqu’un, et que, si elle avait eu le choix, elle n’aurait probablement pas opté pour une informaticienne perverse qui lui racontait qu’elle se branlait en cours avec un gadget technologique lui permettant d’avoir des orgasmes pendant que la professeur expliquait comment la programmation tekhane avait abandonné les codes hexadécimaux pour des codes permettant de mieux appréhender le système binaire, base de l’informatique. La vie réservait son lot de surprises, et, alors que Ryouka avançait le long des couloirs menant à la cuisine, Rinako l’interpella, et commença à lui raconter quelques anecdotes. Si une vampire avait été à la place de Ryouka, elle aurait probablement mouillé sa culotte, à voir dans quel état de gêne extrême Rinako se trouvait.

Parlant d’une voix lente, Rinako confia à son tour quelques anecdotes à Ryouka : ses éveils à la sexualité, quand elle se touchait les seins. Elle lui annonça aussi être vierge, et n’avoir jamais connu d’orgasme. Son anecdote sur la douche la fit légèrement sourire, son histoire formant comme un écho qui rappelait à Ryouka son propre passé... Son premier orgasme, son premier amour, cette époque où elle était naïve, et où elle était tombée amoureuse d’un mec qui l’avait balancé comme une vieille choucroute pourrie. Rinako parlait difficilement, hachant chaque mot, et lui expliqua que, quand elle avait failli approcher l’orgasme, elle avait tout simplement foutu le feu.

*Voilà le genre de choses qu’il faut dire pour encourager ses amants ! Elle, elle nous met littéralement le feu...*

Devant l’avalanche de jeux de mots qui affluèrent dans l’esprit de Ryouka, elle décida de se concentrer, car la Celkhane lui confiait des choses qui lui pesaient. La sexualité... Rares étaient les systèmes qui en prenaient vraiment compte, qui éduquaient les individus à vivre sa sexualité à l’appréhender, et à l’affronter. Au lieu de ça, la sexualité était conçue comme une chose tellement privée et intime qu’elle en devenait taboue. Ryouka avait toujours été sceptique envers ce genre de systèmes, surtout qu’elle connaissait des sociétés où le sexe n’était nullement tabou, comme les Amazones.

« Mais je risque pas de me transformer en torche humaine ! précisa alors Rinako, comme pour dissiper les doutes de Ryouka. Je me maîtrise beaucoup mieux ! Déjà dans la Fourmilière Nika avait commencé à me toucher et il s’est rien passé... Rien de rien... »

Rien de rien... Aussi bien dans le sens « J’ai-pas-tout-fait-cramer », que dans le sens « Il-s’est-rien-passé ». Ryouka, bras croisés, se fendit d’un léger sourire complice, comprenant ce que Ryouka voulait dire. La pauvre Celkhane... Dans un sens, elle s’identifiait à elle.

« Ne t’inquiète pas, Rinako, tout se passera bien... » finit par dire Ryouka.

La jeune femme marcha ensuite vers la cuisine, atteignant cette dernière. La cuisine, pour le coup, était plutôt bien fournie, et elles s’assirent à une table, Rinako optant pour une salade avec des haricots verts, tandis que Ryouka prit un repas assez classique : un bol de riz. Ryouka s’assit en face de Rinako, quand cette dernière lui parla d’un autre sujet qui la préoccupait :

« Il paraît que ça fait mal quand... Quand on... La première fois. »

La langue de Ryouka fila le long de ses lèvres, alors qu’elle redressa lentement sa tête, observant silencieusement la Celkhane. Il s’écoula plusieurs secondes, pendant lesquelles Ryouka réfléchissait, avant qu’elle ne largue quelques éléments de réponse :

« Ça fait mal, oui, acquiesça Ryouka, ne pouvant nier l’évidence. La douleur physique est indéniable. »

Elle parlait assez lentement, détachant chaque mot, plongée dans son passé.

« J’avais peur... J’ai toujours eu peur de faire l’amour, tout en étant étrangement attirée par ça. Ça... Ça m’inquiétait. Je ne sais pas trop, j’avais peur de quantité de choses... De ne pas être à la hauteur, de ne pas ressentir ce que tout le monde ressent, de me mettre à pisser le sang, que ça me crève une veine, et que je finisse à l’hôpital, que je finisse en cloque... Je m’imaginais quantité de scénarios catastrophes tout en ayant irrépressiblement envie de le faire. »

Elle ne savait pas trop si son discours était cohérent, rationnel, mais, dans le domaine du sexe, peu de choses l’étaient, à vrai dire.

« Je... C’est Nika qui m’a pris ma virginité... Une erreur de ma part... J’aimais quelqu’un... Le premier amour. Celui où tu perds le sens des réalités, où ton esprit s’emballe, et où tu idéalises le bellâtre... Il m’a largué comme une vieille chaussette... Je dirais qu’il doit s’en mordre les doigts, vu que les mecs adorent les femmes perverses, mais, quand il m’a largué, je... Enfin, je suis tombée de haut, tu vois... Je... J’étais résolue à lui offrir la chose la plus intime qui soit à une femme. J’allais lui confier mon hymen, et je voyais ça comme... Comme dans ces films qu’on regarde, ces contes qu’on vous dit sur l’amour parfait, sur cet amant tant espéré. »

Ryouka haussa les épaules.

« J’ai failli me trancher les veines. Je me souviens encore de tous les détails. J’étais dans l’un des taudis d’une ville tekhane, et mon grand amant, qui faisait partie d’un gang de rues dans lequel Nika était, m’avait laissé en plan, en me disant que j’étais ‘‘trop jeune’’ et que sortir avec une gamine ne ferait pas très bien vis-à-vis de ses potes... Oui, c’est con, un mec... C’était dans une salle de bains abandonnée, et le soleil perlait à travers les fenêtres brisées. Il y avait... Un miroir brisé, et je pleurais comme une madeleine. Je me suis écrasée dans la baignoire, en me disant que ma vie n’avait pas de sens, que je n’étais qu’une gamine des rues, et que personne ne se soucierait de moi si je disparaissais. Je ne voyais plus l’intérêt de vivre, alors, j’ai été vers ce miroir brisé, je me suis relevée, j’ai pris un bout de ver, et je l’ai dirigé vers mon poignet. Mes doigts tremblaient. Je me revois encore, tendant le bras droit, comme ça, le bras gauche levé, le bout du miroir oscillant. Je m’étais coupée rien qu’en le prenant, et je me disais que ce serait bien fait pour eux, pour tous ces hypocrites qui m’ont toujours rejeté, qu’ils regretteront ma mort, et que je me foutrais de leur gueule... »

Elle reposa ses mains, et cligna des yeux.

« C’est là que Nika est intervenue. Elle s’inquiétait, et j’ai compris, par la suite, qu’elle avait collé un poing dans la tête du mec, avec ce raffinement qu’on lui connaît. Elle est ensuite montée me voir, et m’a empêché de commettre l’irréparable. Je m’attendais à ce qu’elle me gifle, à ce qu’elle m’en colle une pour avoir fait une telle connerie... Mais elle s’est contentée de me tenir dans ses bras, elle n’a rien dit, et j’ai continué à pleurer. »

Emportée par ses émotions, par le poids du passé, Ryouka avait transformé une réponse rapide en un long discours, un véritable monologue... Mais pouvait-elle s’arrêter maintenant ? Une fois qu’on était sur la piste, on ne pilait pas en plein milieu, mais on continuait jusqu’à la ligne d’arrivée. Buvant un peu d’eau, elle reprit donc :

« Je ne sais pas combien de temps j’ai pleuré, mais je me souviens avoir entendu les mots du gang partir. Tu sais... Nika et moi, on est pas des sœurs... Pas au sens biologique du terme, en tout cas. Et on n’a pas de noms. Spänje, ça t’évoque quoi, à part une flaque de merde sur le sol ? Nika, pour moi, à cette époque, c’était juste un garçon manqué. Elle était déjà très sexy, avec un penchant pour les lunettes de soleil,  Moi, j’étais la cinquième roue du carrosse, le boulet de l’équipe... Une ancienne religieuse qui fuyait le couvent pour s’amuser avec eux... Et mes yeux rouges n’inspiraient pas franchement la camaraderie... C’est d’ailleurs comme ça que j’ai rencontré Nika. Des garçons du couvent l’avaient attaqué dans une ruelle pour me frapper, parce qu’ils pensaient que mes yeux rouges signifiaient que j’étais une démone, et Nika les a délogés... En les tapant là où ça fait mal... Mais j’avais jamais pensé que Nika tenait à ce point à moi. Quand elle a du choisir entre le gang et moi, elle n’a pas hésité. Elle est montée dans la salle de bains, et, là, elle m’a fait une promesse. Elle a tenu le morceau de miroir brisé, et elle m’a entaillé la paume, puis s’est entaillée sa propre paume, et elle a dit qu’à partir de ce moment, elle et moi, on serait comme des sœurs... Des sœurs qui veilleraient l’une sur l’autre, jusqu’à ce que la mort nous sépare... Et, comme il fallait bien se trouver un nom de famille, Nika a opté pour le nom de l’entreprise qui a fabriqué le miroir. ‘‘SPÄNJE’’. C’est le nom qui figurait en petites lettres d’imprimerie. »

Le grand secret des sœurs Spänje... Un bout de verre, et une société morte depuis des années spécialisée dans la construction de miroirs.

« Cette garce m’a fait rire, et elle m’a dit que, si j’avais encore la force de rire, c’est que je ne tenais pas tant que ça à cet abruti. Alors, je lui ai demandé pourquoi elle agissait ainsi.. Pourquoi elle abandonnait la protection d’un gang pour une pauvre cloche comme moi. Et c’est là qu’on a fait l’amour. Dans la baignoire. »

Ryouka se racla la gorge, et revint au moment présent.

« Le sexe, c’est douloureux, mais tu verras que cet aspect est à la fois marginal et nécessaire. Tu ne dois pas craindre la douleur, Rinako. Tu es une soldate, je suppose que tu le sais : la douleur est ce qui permet d’apprécier la vie. Si je n’avais pas été aussi déprimée ce soir-là, il est tout à fait possible que le sexe ne soit pour moi qu’un simple plaisir taquin, et non une passion à laquelle je m’adonne activement, au point de pouvoir sans problème me considérer comme une grosse perverse. Tu as raison d’avoir peur, Rinako, mais, fais-moi confiance... Avec moi et Nika comme profs, on te fera adorer ça ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 28 février 2013, 17:45:16
Ryouka va un peu plus loin que ma question. Au moins elle ne rentre pas dans les détails trop techniques. Je suis tout de même un peu gênée, je mange tout doucement en l’écoutant parler. La première fois lui a fait, différemment et bien plus que je ne m’y attendais. Je garde mes commentaires pour moi, ils n’auraient rien de bien intéressant ou constructif. Entre les Celkhanes et les gangs masculins c’est la haine pure et dure. Je suis pas naïve, je sais qu’on incarne tous les principes qui les collent au ban de la société tekhane. Mais ce qui me demande le plus gros effort d’imagination c’est de me représenter une perverse pareille en ado naïve... Religieuse en plus ?

Mais je m’y vois. Le premier amour, celui qu’on idéalise, qui ne peut être que le seul et unique, le bon. La bonne. Suki. Il n’y a pas si longtemps elle était encore ça pour moi. Combien de temps ça lui a pris pour défoncer mes illusions ? Mais je comprends mieux l’attitude des héroïnes à mon égard. Certaines filles n’encaissent pas. La fille que je remplaçais dans l’unité de Suki doit encore être en dépression, comme quoi même blindées n’importe qui peut craquer. En revanche Nika qui déboule pour sauver Ryouka, puis laisse tout tomber pour s’occuper d’elle... C’est elle qui est venue me chercher au cœur de la Fourmilière.

Qu’elle enchaîne la suite comme ça : ça me fait pas non plus recracher mes haricots verts. Le pacte de sang, le premier nom qui vient pour officialiser... et dans la baignoire. Je l’imagine pas réagir autrement, sur le vif elle reste dans le vif. Tout ça pose beaucoup de questions, et la conclusion encore plus. La douleur... Dans mon expérience la douleur n’aide pas à apprécier grand-chose. Physique ou mentale elle revient au même : ça va pas, on soigne ou on serre les dents. On l’écoute ou on la repousse mais on ne la laisse pas prendre le dessus. Comme sur la chaise quand Rayka avait le doigt sur le bouton. C’est une chose que Caelestis a planté trop profondément en moi pour que j’arrive à l’oublier. Au-delà de la technologie, des principes, des secrets et tout ce bordel : tenir est la seule chose qui compte.

Et là je me retiens encore d’aller faire un gros câlin à Ryouka. Je lui souris en attaquant mon sorbet.

« J’espère que je vais pas dire une connerie, mais je la trouve pas si moche ton histoire. En tous cas elle a une belle fin. Et ça t’a amenée jusqu’ici... Après, que tu sois une perverse... »

Je glisse la première portion de glace sur ma langue, puis je la laisse fondre en me redressant. Mes sourcils se haussent avec mes épaules.

« Tu sais, je voudrais pas détruire tes fantasmes mais toutes les Celkhanes sont pas des ados timides. Quand tu croises des vétéranes à la sortie de la douche, t’as pas intérêt à traîner. Enfin, je dis tu... Toi, je pense pas qu’elles te feraient peur. »

Pour les jeunes recrues, en revanche... Un peu comme moi en ce moment, plus ou moins j’imagine. Après elles ne s’en plaignent pas souvent. Je rougie en repensant à celles qui ont tenté leur chance avec moi. Il n’y en a pas eu tant que ça. Mais mon sourire se teinte d’ironie. Je soupire en remuant lentement la tête, et je me redresse sur ma chaise.

« C’est marrant. Depuis que j’ai rencontré Nika et Rozalia, tout le monde me sort des opinions tranchées sur Caelestis. C’est critique sur critique, tellement que je cherche même plus à répondre. Mais quand je veux je me faire dépuceler... Plus personne se dit que je suis sergente dans les commandos celkhans... »

Pas la peine de rentrer dans les détails. On m’a appris et j’ai vu de mes yeux que cette chose si géniale peut être horrible. Partant de là le débat est clos : celles qui sont pas contentes des Celkhanes peuvent parler dans le vent. Les seules balles que je regrette d’avoir tiré lors de ma première mission sont celles qui ont manqué leur cible. Mais moi, dans tout ça ? Je relève les yeux vers Ryouka, vers ses grands yeux rouges.

« Je sais ce que le sexe peut avoir de monstrueux. Je sais rien d’autre, en fait. Alors je... Je... »

Je serre les dents une seconde. Tu vas cracher le morceau, ma fille. Et tout de suite !

« Je me fous que ça chatouille ou que ça pique quand on se fait déchirer l’hymen... J’ai pas peur de me faire dépuceler. Et depuis que Nika a vaguement laissé entendre que ça pourrait se faire avec toi aussi : je suis encore plus sur les nerfs. J’attends que ça ! Je meure d’envie de baiser avec vous deux. Je veux savoir enfin pourquoi c’est aussi bon ! Et je veux me gaver le plus possible ! Je veux en découvrir un maximum ! »

C’est pas en attendant que ma princesse charmante perturbée boive le verre de trop que ça va avancer. Et de mon côté le sexe ne m’évoque que ce que j’en sais. Vaguement que ça peut être bon, qu’on peut faire l’amour si on trouve la bonne. Mais ce qui est précis n’a rien d’attirant, bien au contraire. Même toute seule j’ai à peine eu de petites sensations agréables, c’est bien trop peu. Rien que d’avoir avoué mon impatience j’ai le cœur qui bat à cent à l’heure. J’en peux vraiment plus de poireauter si près du but !

Mais je souris. Maintenant que je l’ai dit à haute voix, ça pèse moins lourd... Par contre, la honte : ça pèse ! J’arrive plus à tenir ma tête droite, et j’ai les yeux à la dérive sur le fond de glace au citron fondu dans sa coupelle.

« Et je... j’devrais réfléchir avant de dire des trucs pareils à une perverse assumée... »

Quoique... Après tout j’en veux pas une mais deux pour ma première fois.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 28 février 2013, 20:51:51
Ryouka avait balancé d’une traite toute son histoire. Elle ne se sentait pas soulagée. Toutes les Héroïnes connaissaient cette histoire, et il n’y avait effectivement aucune honte à la dire. Maintenant, en tout cas... Il y a des années, c’était le genre de sujet sur lequel Ryouka se braquait, tant elle avait honte de son comportement. L’amour véritable... Une belle connerie, selon elle. Elle préférait cette relation épanouie et sûre qu’elle avait avec Nika, une relation qui n’était fondée sur aucune obligation, une relation libre et sûre. C’était paradoxal, car c’était le caractère instable et infidèle de cette relation qui contribuait à la rendre souple et certaine. Rinako mangeait sa glace, et lui répondit. Elle lui expliqua qu’elle ne recevait que des séries de critiques sur Caelestis depuis qu’elle était ici, au point de la blaser. Rozalia n’avait sûrement pas vraiment pu lui exposer tout son point de vue, car, dans l’absolu, elle était plus réservée et plus réfléchie que Nika, une tête brûlée. Sur Caelestis, les avis étaient généralement divisés, mais il était effectivement connu qu’Isabelle n’appréciait guère l’Archipel, qu’elle avait toujours vu comme une réponse hâtive et tardive, et mal organisée, contre le développement d’Ashnard. Mais le moment ne se plaçait pas vraiment pour un débat de ce genre, d’autant plus que Ryouka, sur cette question, était un peu moins tranchée que Nika. La Celkhane finit par balancer ce qu’elle avait sur le cœur, faisant sourire Ryouka :

« J’attends que ça ! Je meure d’envie de baiser avec vous deux. Je veux savoir enfin pourquoi c’est aussi bon ! Et je veux me gaver le plus possible ! Je veux en découvrir un maximum ! »

Ryouka comprit que Rinako devait songer au sexe depuis assez longtemps, et que sa rencontre avec les sœurs Spänje avait réveillé cette envie, au point où il était difficile de la repousser. Rinako se mit à nouveau à rougir, se refermant comme une huître, pour bredouiller quelque chose qui avait l’apparence d’excuses timides et gênées. Ryouka se pencha un peu vers elle, et répondit assez rapidement :

« Il y a perversion et perversion, Rinako. Je suppose que tu t’en doutes, mais, quand je te dis que je suis une perverse, je ne suis pas totalement sérieuse. J’aime le sexe de manière assez disproportionnée, c’est un fait, mais ce que j’aime est bon et sain. Je... Je te le dis car j’ai grandi dans un couvent religieux, comme fille abandonnée, avec des moralisatrices, qui enseignaient la chasteté, les bienfaits de la pureté... Mais je ne crois pas que rester vierge soit une trace de pureté. Alors, pour balayer toutes tes interrogations... »

Et Ryouka se pencha encore un peu plus, parlant un peu plus bas, presque sur le ton de la confidence :

« Rassure-toi, Nika et moi, on te baisera fort. On te tringlera comme tu n’en as jamais rêvé dans tous tes fantasmes. Je te ferais l’intégrale, Rinako, et je te baiserais tellement que tu passeras en une journée du statut de ‘‘jeune vierge’’ à celle de ‘‘professionnelle confirmée’’. »

Voilà ce que Ryouka lui promettait. Tout simplement. Et, maintenant qu’elle en parlait, elle avait également très envie de passer aux choses sérieuses. Elle se tortilla un peu sur son siège, se rabaissant en arrière, observant Rinako. C’était vraiment une très belle femme.

« Et je sais que les Celkhanes ne sont pas toutes aussi timides que toi... J’ai même cru comprendre que certaines d’entre vous avaient un tempérament... Explosif. »

Elle ne faisait référence à personne en particulier, si ce n’est à un fait divers qu’elle avait lu il y a quelques mois, sur une « Celkhane en combinaison orange » qui avait été dans un bar masculin à Tekhos, afin de se livrer à une rixe. Un fait divers assez particulier, qui n’avait jamais connu de réponses.

« J’aurais aimé parler politique avec toi, et discuter de toutes les controverses liées à Caelestis, mais, plus je te vois manger ta glace, et plus j’ai une envie phénoménale de te baiser. Par conséquent, le mieux pour nous est d’aller voir Nika, et de passer aux choses sérieuses. »

L’intéressée devait sûrement se trouver dans le meilleur endroit, selon elle, de tout le bunker.

L’armurerie.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 07 mars 2013, 17:06:39
La jolie geekette perverse me fait la bande-annonce du spectacle à venir. Bon et sain ? C’est vague mais on va pas se lancer dans un débat lexicologique. Je suis toute fébrile d’avoir lâché le morceau, j’ai encore plus envie d’y être. Je commence à me dandiner nerveusement sur ma chaise, j’ai envie de me lever et d’aller me frotter à Ryouka. Et surtout j’ai chaud ! J’ai déjà ressenti cette chaleur, elle n’a jamais été si intense. Chasteté et pureté ? La bonne blague ! Sur Caelestis on aime bien les anges, en revanche les bonnes sœurs qui s’enferment dans leurs couvents et s’acharnent à rester chastes et pures : c’est des folles.

Ryouka se penche vers moi, mon cœur s’emballe. Elle balaie mes interrogation si efficacement que j’en ai le vertige. Je me sens frissonner alors que je retiens un soupir. Elles vont me baiser, toutes les deux, forts... J’ai aucune idée de ce que ça va donner et je crève d’envie de le découvrir. Ma nuit avec Suki est ce que j’ai eu de plus approchant, et c’était déjà tellement agréable de la sentir contre moi.  Aujourd’hui je vais en avoir au moins deux fois plus entre les bras, contre mon corps partout. Trois, même ! Suki est plus proche de mon gabarit que du leur : ni aussi grande, ni aussi... charnue ?

J’ai d’autres mots qui me viennent en tête mais charnu me donne plus de frissons.

« Je suis pas aussi timide sur le terrain, quand je sais quoi faire. »

À elles de m’apprendre. Les frangines coquines. Rien que de connaître leur histoire c’est encore plus excitant. Vite, la dernière cuillère de glace avant que je prenne feu ! Je préfèrerais avaler ma cuillère que de parler de mon cher archipel natal. C’est pas le moment, et après ça le sera pas plus. Heureusement elle aussi est partante pour autre chose.

« Alors qu’est-ce qu’on fait encore là ? »

À l’assaut ! L’opération de recherche et défloration est lancée. Une mission urgente, les troupes sont sur les dents. Le temps d’aller reposer les plateaux on se met en route. La jeune vierge en moi brûle de milles question sur ce qui va faire d’elle une professionnelle confirmée. Qu’est-ce qu’elles vont me faire ? M’enlacer ? M’embrasser ? On va se toucher ? En haut, en bas, devant, derrière ? Et dedans, qu’est-ce que ça va me faire ? Même moi je n’ai jamais essayé... Tu sauras tout bien assez tôt, ma fille.

Je ne m’en suis même pas rendu compte mais en route je n’ai pas pu m’empêcher de me rapprocher de Ryouka. Je même tout contre elle, un bras dans son dos et la main sur sa hanche. J’ai envie de contact, de sensations pour m’aider à tenir. J’en peux plus ! Chaque pas fait frotter mes cuisses l’une contre l’autre. Je... mouille ? Pas de quoi surcharger le système de traitement de ma culotte, mais assez pour que je sente le textile synthétique glisser contre ma petite fente. J’ai le bassin qui me démange, mais pas autant que la langue. L’idée de la glisser entre les cuisses d’une autre femme doit paraître répugnante pour les parangons de pureté et de chasteté dont la belle aux yeux rouges me parlait.

Moi j’en ai trop entendu sur ce sujet. Je veux goûter le sexe d’une autre femme – ou deux, est-il besoin de préciser. J’en connais qui sont accros comme à une drogue, un vrai régal. J’en ai même entendu expertiser, se décrire le goût de l’autre, comparer ce qu’elles pensaient des autres... Autant dire que ça a été long de rester planquée dans un coin des douches, elles n’ont pas fait que parler. Mais si elles avaient su que j’étais là elles auraient simplement attendu que je sorte. Il faut dire que j’avais quatorze ans. C’est cette nuit-là que j’ai foutu le feu à mon lit.

Bref ! Guidé par la cadette perverse je ne tarde pas à retrouver l’aînée torride. L’armurerie ? Bizarrement ça me fait passer le gros du stress. Je nous voyais débouler dans une chambre, sa chambre. J’ai déjà moins l’habitude de ma propre chambre que du reste de la base sur Caelestis... Une armurerie, c’est un peu la maison pour moi. C’est un endroit que je connais, que je maîtrise pour y avoir passé des jours entiers. Ça sent la graisse, la poudre, un peu de poussière et de sueur comme dans un vestiaire de salle de sport. Et il y a une grande athlète qui révise ses bases sur une table. Ça a dû lui manquer, de nettoyer son flingue.

« Alors c’est comme ça que tu te reposes ? »

Je frissonne toujours mais l’excitation a pris le pas sur l’angoisse. Je suis plus confiante ici, plus que je ne le serais dans sa chambre ou la mienne. Une armurerie c’est le passage obligatoire avant l’action, et il va y avoir de l’action, non ? Le fait d’être enfin seule avec les deux joue aussi dans mon retour au calme. Je me décolle de Ryouka pour rejoindre sa grande sœur. Je me glisse dans son dos, passant les mains sous ses bras pour l’enlacer, et j’approche les lèvres de son oreille.

« Tu sais quoi ? Ta sœur a une envie phénoménale de me baiser, et moi de la laisser faire. Mais on voulait pas te laisser toute seule, à te tripoter le calibre dans ton coin. »

Mes mains désertent son ventre pour rejoindre le bord de ma culotte et entrer à l’éveuglette le code qui désactive les sécurités. Vu la coupe de mon uniforme et ses spécificités, je ne me déshabille pas comme les autres soldates. Une combinaison, même toute détendue et ramollie : elle couvre. Moi, si ma culotte triple de taille je me retrouve les fesses à l’air. Même chose pour mon plastron. Donc en désactivant les sécurités, je ne les rends pas plus large que des vêtements qui seraient à ma taille. Il n’y aura qu’à faire glisser le moment venu.

« Cette fois je m’échapperais pas... et je garderais mes gants. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 08 mars 2013, 23:38:37
Nika se trouvait effectivement dans l’armurerie, où elle inspectait ses nouvelles armes. Elle avait reprogrammé ses nouvelles lunettes, physiquement similaires aux anciennes, et contemplait surtout ses deux nouveaux flingues. Elle avait perdu son arme lors de l’explosion de la bombe à neutrons, et, puisqu’Overlord lui avait interdit de sortir, autant profiter de son temps autrement qu’en consultant la collections de films pornos de Ryouka. Nika était également très légèrement sur les nerfs, l’amenant à essorer et à nettoyer plus que de raison les deux armes sur la table. En réalité, Nika était en manque, d’un point de vue sexuel, et devait résister à l’envie de se rendre dans le repaire de sa sœur, avec son énorme ordinateur, dans la salle de contrôle, afin de lui faire l’amour à la sauvage, en la plaquant contre le mur. Rinako aussi l’attirait. La Celkhane... Dans le camp, elle n’avait pas pu aller jusqu’au bout, car la petite femme s’était rétractée comme une huître. Ses longs cheveux roses, ses gants, ses longues bottes, et sa culotte... Honnêtement, cette femme était un appel hurlant au désir charnel. Comment rester de marbre en la voyant ? Tout simplement impossible.

C’est alors qu’elle se faisait cette réflexion que Ryouka et Rinako entrèrent. Nika releva la tête en les voyant. L’armurerie était une pièce se divisant en deux : le stockage des armes, et la salle de tirs, avec des cibles. Nika était assise sur une chaise, et vit, à la manière dont Ryouka et Rinako étaient collées, qu’elles ne venaient pas pour lui apporter un morceau de gâteau. Elle le perçut dans les yeux de Ryouka, ainsi que dans l’attitude de Rinako, qui semblait beaucoup moins rigide. Frôler la mort avait cet effet de vous amener à radicalement changer de mentalité à l’égard de ce que vous croyiez comme acquis.

« Alors c’est comme ça que tu te reposes ? lui demanda Rinako, ce qui fit sourire Nika.
 -  C’est plutôt pas mal... »

Rinako s’approcha d’elle, tandis que Ryouka restait dans son coin, bras croisés. Elle avait senti Rinako se coller contre elle, et se retenir de ne pas lui sauter dessus avait été difficile. C’était une vierge en chaleur, et il n’y avait rien de plus excitant. Elle affrontait le sexe, était face au désir, mais en étant désarmée, et, en essayant de le dissimuler, elle ne faisait que le rendre plus explicite encore. Elle se glissa dans le dos de Nika, qui en fut surprise, ayant, après tout, toujours en tête l’image de cette femme râleuse qui les avait repoussé, pour partir seule dans les profondeurs de la Fourmilière. Il fallait croire que Rinako avait légèrement changé. Elle s’avança vers Nika, se glissant dans son dos, et lui susurra quelques mots doux contre son oreille :

« Tu sais quoi ? Ta sœur a une envie phénoménale de me baiser, et moi de la laisser faire. Mais on voulait pas te laisser toute seule, à te tripoter le calibre dans ton coin. »

Nika se contenta de sourire en coin, tournant légèrement la tête.

« C’est gentil de penser à moi... »

Tournant donc la tête, elle vit Rinako brièvement s’écarter, glissant ses mains dans sa culotte. Surprise, se demandant ce qu’elle fabriquait, Nika entendit ensuite un curieux bruit, et comprit que la Celkhane avait du ôter des protections pneumatiques, ou dans ce genre-là, pour maintenir sa culotte. L’équivalent moderne des ceintures de chasteté, qu’on distribuait dans certains couvents.

« Cette fois je m’échapperais pas... promit une Rinako bien déterminée, et je garderais mes gants. »

Cette fois-ci, ce ne fut pas Nika qui répondit, mais Ryouka.

« T’échapper sera difficile, Rinako, quand tu seras prise entre nous deux... »

Ryouka les rejoignit, mais, le temps qu’elle arrive, Nika avait déjà embrassé Rinako. Elle posa ses lèvres contre les siennes, se redressant du fauteuil, et lui caressa ses hanches, glissant dans son dos, la soulevant légèrement, avant de la poser sur le bureau, où elle alla glisser ses mains sur le sommet de ses jambes, les écartant, tout en continuant à voracement l’embrasser.

« Si tu n’étais pas vierge, Rinako, je t’aurais fait l’amour sur cette table... Mais, puisque c’est ta première fois, il vaut mieux faire ça dans les règles. »

Nika s’écarta ainsi de Rinako, la libérant, puis se rapprocha de Ryouka, et l’embrassa à son tour, la plaquant contre une grosse caisse métallique comprenant des armes et des munitions.

« Tu l’as drogué ? »

Ryouka se contenta d’un léger sourire, en approchant ses mains de l’agréable postérieur de sa sœur.

« Douterais-tu de mes capacités de négociation, Nika ? » répliqua-t-elle.

L’intéressée fit la moue, et embrassa Ryouka sur la bouche.

« Bon... Comme je pense que Rinako ne pourra pas tenir cinq minutes de plus, nous devrions directement aller dans une chambre. »

Chose dite, chose faite. Ryouka sortit la première, et Nika utilisa brièvement ses lunettes, passant dans un mode spécial, fonctionnant sur la chaleur thermique. Elle put ainsi voir que Ryouka était également très excitée. Sans doute moins que Rinako. Nika tendit sa main, afin de prendre celle de Rinako, et elles sortirent de l’armurerie. Il leur fallut quelques minutes pour rejoindre les chambres individuelles, Ryouka fermant la porte derrière elles.

La chambre comprenait un grand lit avec une délicate couverture rouge, et était faiblement éclairée par des ampoules dans les coins, lui donnant ainsi une ambiance tamisée, une atmosphère sensuelle. Nika posa ses mains sur les épaules de Rinako.

« Voici l’endroit où tu vas perdre ta virginité, ma belle Celkhane... Largement préférable à une tente dans une grotte... »

Elle n’attendit que quelques secondes avant de pousser Rinako, envoyant cette dernière au milieu du lit. Ryouka et Nika s’allongèrent alors à côté d’elle, à droite et à gauche, posant leurs mains sur le corps de Rinako, Ryouka lui caressant la joue opposée, tandis que Nika optait pour les hanches. Les deux sœurs ne dirent rien, n’annoncèrent pas le signal de départ, et se mirent à embrasser Rinako sur les lèvres, l’une après l’autre. De longs baisers sensuels, où la langue s’enfonçait dans les belles lèvres de la Celkhane, tandis qu’elles se pressaient contre elle. Ce petit manège dura quelques minutes, avant que Ryouka ne rompe le dernier baiser, caressant avec l’un de ses doigts ses lèvres.

« Alors, dis-moi, Rinako, à chaud... Quelle est la bouche que tu préfères ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 11 mars 2013, 00:36:52
La réplique de Ryouka me tire un sourire plus amusé qu’excité. Elle ne m’a pas vu à l’œuvre, pour me retenir il faut s’y mettre. Nika a bien fait de ne pas essayer sous la tente. Mais pour s’enfuir il faut une raison. Ce fameux soir elles sont toutes venues de moi, plus mauvaises les unes que les autres. Aujourd’hui c’est différent. Cette fois je pose les mains sur les belles hanches de Nika, dressée sur la pointe des pieds pour lui offrir mes lèvres. Je me laisse guider, encore timide mais certainement pas hésitante. Rien à voir avec l’angoisse que je ressentais sous la tente. J’ai la tête vide, épurée de tout ce qui n’est pas dans cette pièce en cet instant. En fait il ne reste plus que Nika, Ryouka et moi. C’est bien suffisant.

Je crois que ma mère n’a pas vécu assez longtemps pour être autre chose à mes yeux. Je ne l’ai jamais vu comme une femme, et c’est sans doute ça qui me travaillait. Mais c’était une femme, ni plus ni moins, avec ses qualités mais aussi ses faiblesses. Maintenant que j’ai aperçu ce qui se cachait dans l’ombre de ma plus grande idole, je n’ai plus honte de mes travers. Et avec ces deux-là je suis curieuse, motivée, un peu anxieuse aussi mais c’est d’autant plus excitant. mes mains ne quittent le corps de la belle brune que quand elle me pose sur la table, pour s’y appuyer. Mais elle m’abandonne, ce que e ne prend pas comme un drame.

« Je vous fais confiance, c’est vous les pros. »

Mon sourire retombe d’une mesure avant de s’étirer encore plus quand je les vois s’embrasser. Je passe en mode kitty face avec les yeux qui brillent et tout. Je me retiens quand même de joindre les mains devant moi comme la dernière des niaise que je suis mais que je ne veux pas montrer.

« Vous êtes trop craquantes toutes les deux ! »

Elles sont belles, c’est clair. Sexy, c’est indéniable. Excitantes, ça aussi. Mais deux sœurs adoptives qui se roulent une pelle sous mes yeux ça me rend toute chose, même si elles parlent de me droguer. Allez ! En route pour la chambre ! Je me laisse guider par la main de Nika, disons que je ne suis pas très concentrée sur le trajet. Je les dévore des yeux toutes les deux, tour à tour, prise de frissons. J’ai du mal à ne pas sautiller à chaque pas tant je suis excitée.

L’entrée dans la chambre me met un coup, j’en ai le souffle coupé. Ça me fait un peu le même effet que... ma première mission. Bien sûr c’est très différent, mais la tension vibre de la même façon. Je suis gonflée à bloc, un pied sur le terrain sombre et douillet où je vais perdre ma virginité. Mieux qu’une tente dans une grotte.

« C’est clair. »

Les mains rassurantes de la grande brune m’envoient sur le lit. Le temps de rouler sur le dos je suis cernée. Mais sur ce terrain il est inutile de résister. Je suis trop ignorante, je le sais et elles le savent. Ne trouvant pas quoi faire d’autre, je pose les mains sur les cuisses de chacune pour répondre à leurs attentions. Mon corps brûle de l’intérieur, c’est enivrant, j’en ai le vertige. Je cuis comme sur une plaque chauffante, mes muscles se contractes, se tendent. Mon corps se tord, cambré, il ondule. J’étouffe, je perds mon souffle.

Quand les lèvres de Nika se posent sur les miennes mon cœur s’emballe, mais je ne cherche pas à lui échapper. Elle me relâche à peine que Ryouka prend sa place. Chacune à son tour, chaque fois pour un baiser un peu plus marqué. Je me laisse guider. Ryouka entrouvre mes lèvres avec les siennes, Nika trouve ma bouche assez ouverte pour y glisser sa langue, Puis j’accueille celle de Ryouka un peu moins maladroitement, sur quoi ma langue monte se faufiler contre celle de Nika, jusque dans sa bouche. Mes mains sont remontées. Les bras pliés que je caresse leurs cheveux ou appuie leurs baisers. Rien que les baisers : ça me plaît énormément. Avec les caresses en plus je suis aux anges. Il y a mieux, même si j’ai un peu de mal à y croire. Si ma culotte n’était pas imperméable elle serait toute mouillée à l’heure qu’il est.

Première pause à l’exercice, première réaction à chaud, c’est le cas de la dire.

« Je... Je sais pas. »

Je suis bien timide pour le dire. Je suis encore pucelle, il y a de quoi être impressionnée. Mais je n’en reste pas là. D’abord je lève les yeux vers Nika.

« J’aime bien comme tu presses ta langue contre la mienne. Ça me donne des frissons partout. »

Plus je parle plus e trouve amusant. Je tourne la tête vers le regard rouge de Ryouka.

« Toi c’est ta façons de la faire tourner, ça me donne le vertige... Mais je sais pas que je préfère. »

Puis je hausse les épaules en regardant le plafond.

« Niveau goût c’est Nika que je préfère. Mais c’est peut-être parce que c’est la première femme à m’avoir embrassée pour de vrai. »

Sans tourner la tête j’adresse un regard et un sourire en coin à la petite sœur.

« Elle a de l’avance, ça joue peut-être. »

Qu’elles ne se fassent pas de soucis : j’en veux plus, autant de l’une que de l’autre.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 11 mars 2013, 23:16:16
Confortablement allongée entre les deux femmes, Rinako connaissait un avant-goût du Paradis. Deux belles femmes, deux superbes créatures rien que pour elle. Elle vivait un fantasme éveillé, et son excitation, palpable et visible, était compréhensible. A sa place, Nika aurait probablement mouillé toute sa culotte. Nika et Ryouka l’embrassaient ainsi à tour de rôle, et la situation était bien différente de ce qui avait eu lieu dans la tente. Nika le sentait à travers les réactions de Rinako, qui était bien plus sereine. Était-ce le fait d’avoir frôlé la mort ? D’avoir accompli la mission ? D’avoir eu droit à un entretien avec Ryouka ? Autant de questions qui ne trouveraient pas de réponses, et qui étaient balayées devant la seule qui importait : qui, des deux sœurs, ôterait à Rinako sa virginité ? L’intéressée fit à leur question une sorte de réponse de Salomon, tranchant en faveur de Nika, mais sans réelle conviction. Les deux se blottissaient contre elles, leurs mains caressaient son corps nu. Nika et Ryouka ne parlaient pas entre elles, se connaissant d’instinct, et sachant très bien comment agir quand elles étaient ensemble. Ryouka embrassa Rinako sur le nez, avant de se rapprocher de ses lèvres.

« Ton premier baiser, hein ? Je vais te montrer, moi, ce qu’est un vrai baiser… »

Et elle pressa à nouveau ses lèvres, pour un baiser assez long, glissant l’une de ses mains sur la nuque de Rinako, s’en servant comme appui, tandis que l’autre venait caresser sa joue. Elle avait fermé les yeux, afin de savourer la bouche de la Celkhane, roulant sa langue dans sa bouche. Elle caressa ses lèvres, ses dents, puis s’attaqua à la langue de Rinako, optant pour un long ballet, frottant cette dernière, produisant de petits chocs électriques qui la faisaient soupirer. Ryouka respirait par le nez, et retira sa langue lentement, comme pour inciter celle de Rinako à la suivre. La Celkhane ne bougeait quasiment plus, sous un baiser qui, dans une certaine mesure, rappelait à Nika celui de ses jeunes amoureux qui, pendant la pause de récréation, s’isolait dans un coin pour s’embrasser sans arrêt, jusqu’à ce que la sonnerie résonne. Ryouka profitait de ce ballet pour remuer très légèrement sa tête, afin de frotter son nez contre celui de la Celkhane, le bout glissant sur son nez. Elle lui roulait une pelle, à la perfection. Les deux femmes s’embrassaient tendrement, et Nika, pour ne pas rester en reste, décida de s’occuper d’une autre partie du corps de Rinako.

Elle s’écarta un peu, et posa ses mains en haut de ses jambes, les écartant légèrement, puis remonta le long de ses bottes, avant d’embrasser la culotte de la jeune femme. Elle se glissa ainsi entre ses jambes, et lécha la culotte, à hauteur du sexe de Rinako, mais sans jamais, à aucun moment, lui ôter ce sous-vêtement. Elle frottait à l’emplacement de son vagin, et s’écartait parfois, afin d’embrasser son aine. Nika remuait lentement sur le lit, et Rinako était prise en étau, écrasée par les deux femmes. Ses mains saisirent le rebord de la culotte, glissant dessus, et elle les posa sur les fesses de Rinako, continuant ensuite à l’embrasser ici. Ses dents saisirent le tissu, et elles tirèrent légèrement dessus, avant de la relâcher.

Cette séance dura plusieurs minutes, avant que Ryouka ne finisse par retirer ses lèvres, esquissant un léger sourire en contemplant le magnifique visage, légèrement rougi, de la Celkhane. Elle attendit que cette dernière rouvre les yeux, caressant avec ses doigts les lèvres de cette dernière.

« Tu vois, Rinako... Ça, c’est un baiser. De celui dont on fait les contes... Est-ce que tu as l’impression de ressortir d’un rêve, hum ? »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 17 mars 2013, 02:03:11
Apparemment mon initiatrice aux envoûtants yeux rouges relève le défi. Et l’exception confirme la règle : la ramener ça peut payer. J’entrouvre les lèvres pour accueillir les siennes, puis sa langue. Je me laisse attirer toute entière par ce baiser. Pas de timidité ni d’hésitation. J’ai assez côtoyé de femmes plus âgées que moi pour reconnaître l’expérience. Je frissonne, je soupire, je supplie à chaque souffle. Elle prend un malin plaisir à me faire languir en grattant doucement ma nuque. J’ai l’impression d’être une batterie en charge, la tension s’accumule à l’arrière de mon crâne et s’écoule dans mon corps engourdis. Et enfin sa langue se décide à rejoindre la mienne.

Je suis jeune, mais niveau sensations fortes j’en ai vu plus que beaucoup d’autres. Pourtant je n’avais encore rien vu. Ma langue répond à la sienne, prudemment, elle la suit et la caresse sans que j’y réfléchisse. Quand Ryouka fait mine de s’écarter mes lèvres s’ouvrent en grand, je tends le cou et la langue pour rattraper la sienne. J’en veux plus. Sa bouche contre la mienne, dans la mienne, et nos salives qui se mélangent. Un délice intégral qui m’assomme, j’arrive à peine à remuer la tête pour la suivre. Mes paupières sont quasiment closes, je sais pas si je dois les rouvrir ou les fermer pour de bon, j’ai trop chaud pour réfléchir à ce point.

« Hmm ? »

Je les rouvre. Nika profite de la diversion pour me prendre en traîtresse, ou elle s’ennuie et veux sa part. Peu importe. Seule la sensation de ses mains, de son corps qui bouge sur le lit, me fait réagir. J’ouvre les cuisses. Je sais où elle, exactement où je l’attends, où je l’ai déjà empêchée d’aller. Ryouka est très mignonne, sans doute experte et visiblement motivée. Mais c’est Nika que je veux en première. C’est elle la femme qui doit faire de moi une femme.

Elle me ressemble, ou à celle que je veux être. Pas dans ses opinions ou ses sentiments, ni dans son expérience. Seulement dans ce que j’ai vu. Elle se bat de toutes ses forces, elle monte au front tête baissée. Pas besoin de la connaître plus pour savoir que le combat est son élément, sa vie n’a jamais plus de valeur que quand elle risque de la perdre. Je veux savoir où et comment elle y trouve un intérêt quand elle n’est pas sur la sellette. Et plus encore que sa petite sœur elle me met au supplice en épargnant ma culotte. En tant que soldate j’ai l’habitude de subir bien pire, mais je ne me rappelle pas avoir connu quelque chose d’aussi insupportable.

Je ne sais pas combien de temps je passe à la merci de ces deux femmes. Des heures ? Non, sans doute pas. Je me retrouve néanmoins allongée à bout de souffle, vaguement ancrée dans la réalité par les caresses et les mots de Ryouka. Je ne peux pas m’empêcher de chatouiller son doigt du bout de la langue. Mon sourire s’étire un peu plus.

« Non... »

Un conte ? On a déjà fait la tanière des méchants monstres, mais je vois mal un roulage de pelle et un « elles vécurent heureuses et eurent beaucoup d’enfants ». Pas un rêve non plus, un bordel illogique et dérangeant qui s’efface heureusement très vite. Mais il faut dire que ‘ai du mal à me rappeler de rêves heureux. En revanche j’ai une image bien réelle.

« Je me sens comme... un peu comme... quand je vole. »

Pour une autre ça voudrait tout dire. Pas pour moi.

« Y a voler et voler... Avec mes pouvoirs je suis aussi légère que le vent... Je suis aussi pilote de chasse dans les commandos. »

C’est d’autant plus raccord que je ne suis seule ni en l’air ni dans ce lit. Aux commandes d’un vaisseau on est pas seule. Il y a les ailières, l’opératrice tactique, le vaisseau lui-même des commandes de vol à l’équipement de survie. Avec mes pouvoirs c’est autre chose, mais il y a le vent. L’air lui-même qui me porte, qui me parle à sa façon, qui me répond quand je lui fait savoir où je veux aller.

« Les deux sont très différent... Intenses chacun à leur manière... Je pourrais jamais avoir les deux à la fois. »

509,7 km/h, le vent d’origine naturelle le plus rapide enregistré sur Terra, généré par une tornade. Comme mes pouvoirs sont liés à l’air je me suis un peu renseignée. Mais là je parle de me laisser porter à plus de 3 500 km/h. Je parle d’un coup de vent qui faucherait les buildings de Metropolis comme des aigrettes de pissenlit. L’Apocalypse éolienne. Et si l’occasion se présentait, je me jetterais dedans même si je sais très bien mon corps serait rapidement réduit en charpie.

Je regarde les deux frangines tour à tour.

« Quand j’imagine ce que ça ferait... C’est un peu l’impression que j’ai en ce moment. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 17 mars 2013, 12:42:00
Rinako comparait sa situation au fait de voler. Ryouka l’observait silencieusement, ayant bien senti à quel point la Celkhane avait apprécié son baiser. Comme pour la tester, à chaque fois qu’elle avait tenté de retirer ses lèvres, Rinako l’avait forcé à continuer le baiser, ce que Brainstorm avait fait sans la moindre difficulté.

« Quand j’imagine ce que ça ferait... C’est un peu l’impression que j’ai en ce moment. »

Ryouka lui sourit, tout en continuant à la caresser avec ses doigts, appréciant de sentir la langue de Rinako titiller son doigt. Il y avait du potentiel dans cette femme, comme chez n’importe quelle Tekhane. Quand on haïssait les mâles, il y avait forcément une situation de frustration sexuelle. C’était, du moins, la théorie de Ryouka. Elle avait le sentiment que Rinako deviendrait assez rapidement une belle petite perverse, comme elle les aimait. Un sourire léger sur les lèvres, Ryouka pencha la tête sur le côté, et vit que Nika continuait à harceler la belle culotte de la jeune fille.

« Dans ce cas, j’imagine que tu devrais atteindre assez facilement le septième ciel, comme on dit lâcha-t-elle, piètre tentative de rebondir sur sa comparaison. Et nous serons là pour t’assurer un bon atterrissage. »

Elle écarta sa main, et alla saisir la main opposée de Rinako, la relevant lentement, la tenant à hauteur de la paume.

« Pose ta main sur la tête de Nika, caresse ses cheveux, et force-là à te soulager. Ma sœur est une rebelle qui aime bien frustrer ses partenaires. »

A vrai dire, c’était également vrai pour Ryouka. C’était la marque de fabrique des sœurs Spänje, deux belles perverses. Une geek et une bourrine. Des sœurs complémentaires, unies dans la sexualité. Nika sentit la main de Rinako se poser sur sa tête, guidée par celle de Ryouka, et commença à jouer avec la culotte de la jeune fille, tirant dessus. Elle glissa ses mains dans le dos de la Celkhane, et tira depuis cette position, décollant ainsi sa culotte de son agréable petit derrière. De son côté, Ryouka relâcha la main de Rinako, et préféra s’attaquer à ses seins. Elle avait un délicieux soutien-gorge, qui, comme le reste de ses vêtements, était aussi dur que résistant. Son armure était ridicule, mais le peu qu’elle protégeait, elle le protégeait bien. Elle promena ses mains sur ses seins, éprouvant la résistance du soutien-gorge, et remonta sur ses lanières, puis alla dans le dos de Rinako. Elle trouva l’attache permettant de les ôter. C’&était un soutien-gorge révolutionnaire, qui ne s’embêtait pas d’un nœud à l’ancienne, mais d’une espèce d’encoche. Elle le retira, puis passa sa main sur le ventre de Rinako, glissant ses doigts entre ses seins, et tira sur le vêtement, avant de le jeter sur le sol. Elle avait de jolis petits seins qui pointaient vers le haut, comme pour signifier leur manque d’attention. Un sourire sur les lèvres, Ryouka se blottit un peu plus contre le corps de Rinako, et posa une main sur son sein opposé, le frottant entre ses doigts, glissant à hauteur du téton, et pencha sa tête pour sucer l’autre, là aussi, en ayant comme point central son téton. Elle l’aspirait entre ses lèvres, et glissait sa langue sur son téton, le titillant amoureusement, le mordillant délicatement, ou pinçant l’autre.

Nika continuait à lécher sa culotte, mais l’avait progressivement écarté. Elle put ainsi voir la fente intime de Rinako, un spectacle féérique, et sourit, avant d’embrasser sa peau, juste à côté de son sexe. Oui, Ryouka n’avait pas tort en disant qu’elle aimait bien frustrer ses partenaires. C’était aussi une forme de douce vengeance par rapport à la frustration que Rinako avait suscité chez Nika, dans la tente. Elle léchait sa peau, frottant son nez contre sa peau.

« Hum... Ça sent bon par là ! » lâcha-t-elle.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 26 mars 2013, 01:17:36
Le Septième Ciel. Depuis le temps que je me demande ce qui se passe à cette altitude... Je suis timidement les gestes et les consignes de mon instructrice de vol. Ça fait bizarre d’être dans cette situation, d’avoir la tête de Nika entre mes cuisses. Je ressens un drôle de frisson de l’avoir là, sous ma main. Je dois lever la tête pour la voir. C’est grisant. Je dois la forcer d’après Ryouka. C’est bien gentil de le dire mais je sais pas trop comment faire. Toutes ces nouvelles sensations ne m’aident pas à réfléchir. C’est la première fois qu’on me déshabille depuis longtemps, et rien que ça c’est... excitant !

Pas de réflexion sur mes petits seins, et honnêtement la façon qu’à Ryouka d’utiliser sa bouche me convient parfaitement. Même si je voulais je crois que je ne pourrais pas empêcher mon corps de réagir. Mes doigts glissent dans les cheveux de Nika, sans les gants elle sentirait sans doute mes ongles. Mes jambes écartées tremblent, comme choquées par les frissons. Des fesses aux mollets je sans mes muscles qui se contractent par intermittence, mes chevilles roulent, mes orteils s’agitent nerveusement. Mes bras sont dans le même état sauf que mes doigts se crispent. Dans les cheveux de Nika mais également ceux de Ryouka, juste au-dessus de sa nuque.

Et au milieu ma colonne vertébrale se prend pour un ressort. Elle s’arque, tendant tout mon corps. Je veux qu’elles me touchent encore plus. Je ne vois pas ce que Ryouka pourrait me faire de plus excitant, mes seins ne m’ont jamais fait cet effet. J’ai leur qui bat à tout rompre, ça cogne dans mes tempes. Et ça empire encore quand je sens l’air sur ma petite fente. C’est pas trop tôt ! Ryouka a raison sur sa sœur : elle se fait désirer. Quelque chose me dit que sous la tente elle aurait été bien plus directe. À mon tour de l’être, si ma petite tête surchauffée a bien tout compris.

« Aaaaaah ! »

Un petit gémissement, chevrotant à cause du frisson qui m’a empêchée de le retenir. Je viens juste de percuter : je suis en train mouiller juste sous son nez. Elle regarde, elle renifle, elle frotte ses lèvres et je sais pas quoi autour. Un doigts ? Son nez ? Elle a la tronche en plain dessus. C’est trop gênant, j’peux pas... Mais qu’est-ce que tu délires, ma fille ?! T’es venue pour ça ! Et pas pour être la petite soumise passive que Ryouka a décrite. Je veux devenir une femme pour pouvoir enfin prendre les devants avec une femme. Ce n’est pas en leur servant de jouet que je saurais mieux m’y prendre. Les sœurs Spänje ne seraient pas au courant ? Dans les sociétés technologiquement avancées les jeunes sont encore plus capricieuses : elles veulent tout tout de suite.

Alors il suffit que Nika me cherche encore un petit peu et je fais la première connerie qui me passe par la tête. J’attire la sienne, talons bien calés sur le matelas pour soulever mon bassin.

« Et niveau goût... ça dit quoi ? »

Pas foutue de la sortir en un seul morceau tant mon souffle s’est emballé quand j‘ai senti le sien. Si chaud, si près... Autant dire que si la brune veut relever la tête ce n’est pas ma main tremblante qui l’en empêchera. Mon corps se tend encore plus. Je serre les dents pour ne pas flancher. Je veux réagir, je dois réagir même si j’ai les yeux qui papillonnent sans s’ouvrir complètement. Mon autre main glisse de la nuque de Ryouka. Mes doigts suivent le col de sa combinaison à l’aveuglette. Ça doit bien s’ouvrir par quelque part. Moi aussi je veux les toucher, sentir leurs peaux, les goûter...

Elles ne vont sans doute pas me laisser faire si facilement, mais je finirais bien par y avoir droit.

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 28 mars 2013, 10:18:21
Prisonnière entre les deux femmes, la courageuse Celkhane était désemparée, sans pouvoir réagir. Elle n’arrivait pas à trouver les bonnes armes. Ryouka pouvait sentir sa gêne, son trouble. Elle tremblait sur place, la petite vierge. Ceci, paradoxalement, ne faisait que la rendre encore plus mignonne. L’une de ses mains glissait délicieusement le long du corps de Ryouka, cherchant probablement un moyen de lui ôter sa combinaison, faisant frémir Ryouka, qui se surprit à soupirer de plaisir. Son autre main s’était posée sur la tête de Nika, et elle essayait de contraindre cette dernière à s’occuper de son intimité, redressant pour cela son beau petit corps. Lelit craqua délicieusement, mais Nika n’eut plus d’autre choix, et, fermant les yeux, elle enfonça sa langue dans l’intimité propre de Rinako, la fourrant entre ses lèvres intimes, glissant le long de sa peau, jusqu’à titiller son clitoris. Ryouka, de son côté, caressait la joue opposée de Rinako, se refusant à l’embrasser, afin de l’entendre gémir. Avec son autre main, elle avait rejoint celle de la Celkhane, caressant les cheveux bruns de Nika.

« Ma pauvre, tu es toute rouge... »

Ryouka la narguait, naturellement. C’était tellement excitant ! Elle se pencha vers elle, et l’embrassa dans le cou, évitant soigneusement de gêner sa sœur, qui utilisait exclusivement sa langue, ses mains posées sur les couvertures. Elles se déplacèrent rapidement, filant sous le corps de Rinako, afin d’attraper chacune de ses fesses. Elle vint les presser, tout en se redressant un peu, très légèrement, de manière à pouvoir raffermir sa prise sur le derrière de la Celkhane. Elle écarta chacune de ses fesses l’une de l’autre, et continua à la sucer, creusant ses joues en aspirant l’air, provoquant des bruits de succion, sa langue allant ensuite se glisser entre ses lèvres intimes. La manière dont Ryouka mouillait et se contorsionnait indiquait clairement que la belle était des plus excitées, et devait attendre ce moment depuis bien longtemps.

« Tu aimerais me déshabiller, hum ? Est-ce là ce que tes doigts cherchent à faire ? » demanda Ryouka sur un ton espiègle.

Elle portait une robe noire avec des rayures rouges, et la fermeture Éclair était dans son dos. Il lui avait fallu de l’expérience pour parvenir à l’enfiler et à la retirer sans difficulté... Ainsi qu’un aimant magnétique qui permettait directement aux dents de se rapprocher, pour remonter la languette plus facilement. L’avantage de la technologie... Elle pouvait comprendre la difficulté de Rinako, et Brainstorm l’aidait, en remuant un peu son corps, de manière à permettre aux doigts de Rinako de s’approcher de sa fermeture. Cette dernière remontait jusqu’à son cou, sous un repli du vêtement.

« Là... Concentre-toi, ma chérie... Et gémis, c’est si bon de t’entendre gémir... »

Avec sa main sur sa joue, elle glissait son pouce, caressant les délicieuses lèvres de Rinako. Elle devait être dans une position très enviable. A bien des reprises, Ryouka aurait aimé être dans cette position, un peu enfantine, ignorante... Elles n’avaient pas les mêmes attentes, car Ryouka, même en utilisant de la chirurgie pour se refaire un hymen, n’était plus du tout vierge. Rinako, elle, était encore pure, blanche, ignorant tout du sexe. Ce qu’elle découvrait était quelque chose qui la marquerait durablement à vie, dont elle ne parlerait jamais, mais dont elle se souviendrait toujours. Et les sœurs Spänje avaient l’honneur de la déflorer. Il était normal de la faire un peu patienter, et de l’entendre gémir. Les gémissements... Ryouka adorait ça, et, tandis que Nika continuait à lécher, elle remuait son dos, afin de permettre à Rinako d’atteindre sa fermeture, et de pouvoir, si elle y arrivait, à la retirer.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 01 avril 2013, 01:01:49
Je suis toute rouge. Au moins elle n’a pas dit « ma pauvre, tu transpires comme une vache ». Même si niveau humidité mes aisselles n’ont pas la palme d’or. Si mes pouvoirs magiques étaient affiliés à l’eau je veux même pas imaginer ce que ça donnerait. Je ne suis pas capable de penser plus loin, quant à parler.

« Nyah... Hinh... Hmmm... »

Voilà tout ce qui sort de ma bouche, la dernière partie quand je me mordille la lèvre. Une sorte de bourdonnement sourd me fait vibrer le crâne et m’engourdit le cerveau. Heureusement ça ne m’assomme pas au point de me faire échapper à ce que ces deux déesses m’offrent de sensations paradisiaques ! J’ai incendié ma chambre pour bien moins que ça. Au moins je ne suis pas en état d’avouer aux deux frangines coquines que je suis déjà à genoux. Je laisse mon corps réagir tout seul. Je sens mes muscles qui se tendent, les frissons qui se répandent en vagues jusqu’à me faire dresser les cheveux sur la tête.

Ce torrent de plaisir a une source tempétueuse dont j’espère je ne pas tirer maladroitement les cheveux. Qu’est-ce que c’est bon d’avoir une langue à l’intérieur ! Je n’ai jamais rien senti me toucher à cet endroit, à part mes doigts le peu que j’ai essayé. Chaque pression, chaque caresse m’arrache un gémissement. Quand elle se retire je ne peux pas m’empêcher de lâcher un petit cri plaintif. Mais très vite elle me gémir à nouveau en suçotant mes lèvres, ou crier en attaquant mon clitoris. C’est de la triche mais j’adore ça ! Et les lèvres de Ryouka sont comme un récif dans la tempête, qui trouble agréablement le courant.

À travers tout ça j’ai du mal à sentir ce que j’ai sous les doigts, encore plus avec mes gants. Si je n’était pas au top du rouge, j’ai dû y arriver. J’ai honte de me l’avouer mais sentir les mains de Nika sous mes fesses m’excite encore plus. Rien de comparable avec ce que sa langue provoque. Même pucelle une soldate celkhane a toute la théorie, et ce que j’ai vu en live de la pratique n’avait rien d’excitant. Mais aujourd’hui il s’agit de moi. C’est mon corps que je veux explorer à travers les leurs et leur expérience.

« Trou-VÉH ! »

Forcément ! Il fallait que Nika me suce le clitoris comme une paille au moment où je trouve enfin la fermeture de Ryouka. Elle qui aime m’entendre gémir : elle doit être aux anges. Je frissonne plus, je tremble. Elle est marrante, elle ! Comment elle veut que je me concentre ? Serre les dents, ma fille ! Enfin, métaphoriquement vu que t’as un pouce dans la bouche. Je lèche et je suçote le doigt de Ryouka quand je ne suis pas trop occupée à gémir. Et j’arrive tant bien que mal à retrouver la fermeture de sa robe. Je participe pas des masses, mais c’est déjà ça.

Soudain je sens que quelque chose arrive, un truc énorme.

« Hah ! Nikyaaaaah ! »

Je participe plus du tout ! Sauf si me cambrer comme l’arc de Rozalia avec les bras qui partent d’un coup sec compte pour de la participation. J’ai le cerveau qui plante. Ma bouche reste grande ouverte longtemps après que j’aie perdu mon souffle. Je sais pas ce qui m’arrive. c’est tellement intense que ça fait presque mal, mais j’ai jamais rien connu d’aussi bon ! Quand je reprends mes esprits je suis affalée sur le lit, tremblante et brûlante. Heureusement pour mes copines c’est une image. mes doigts sont encore serrés sur le drap. Ils se détendent. La chambre tourne autour de moi, j’ai beau rouler des yeux et de la tête je n’arrive pas à me rétablir.

« Qu’est-ce... s’est passé... ?

Le peu de fois où j’ai été aussi secouée n’est pas à mettre dans la case des bonnes expériences, contrairement à aujourd’hui. J’ai la tête qui tourne et des spasmes qui cavalent le long de mes membres. J’avale le peu de salive que j’ai dans la bouche.

« Soif... »

Je ne lutte pas vraiment pour que ça passe, je veux profiter. Je sens déjà que je redescends. J'espère que j'ai pas arracher les cheveux de Nika ou la robe de Ryouka.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 01 avril 2013, 12:33:26
En temps normal, Ryouka aurait probablement éclaté de rire. Il y avait bel et bien quelque chose de comique dans la manière dont Rinako réagissait au traitement des deux sœurs. La manière dont son corps se tortillait, dont elle rougissait, dont elle peinait à se concentrer... Son corps faisait face à des sensations qu’elle n’avait jamais expérimenté, face auxquelles elle était aussi démunie qu’un nouveau-né. Elle suivait le courant sur la barque en espérant que la femme la manœuvrant ne l’envoie pas contre un récif. Hasardeuse, la main de Rinako sur Ryouka cherchait maladroitement et difficilement sa fermeture Éclair. Sentir cette main gantée glisser le long de son corps faisait frémir Brainstorm, qui s’en mordillait les lèvres. Quel spectacle ravissant ! Le visage de Rinako était baigné de rouge, et elle parvint à nouveau à saisir, entre le pouce et l’index, sa fermeture... Mais ce fut le moment où Nika, après une ultime percée dans son intimité, réussit à lui faire atteindre le point de rupture, cette zone névralgique où le plaisir culminait au firmament.

Nika savait que l’orgasme de la Celkhane viendrait vite. Elle était vierge, après tout, et elle aurait été déçue que Rinako mette du temps à jouir. Elle avait eu l’air de tellement attendre ce moment qu’elle ne put se retenir. Nika sentit la main de la Celkhane se crisper fermement sur sa tête, lui rappelant que cette dernière avait une force exceptionnelle, tandis que le taux de cyprine dans son vagin connut une forte hausse. Nika manqua étouffer sous cette venue, mais avait, fort heureusement, une expérience suffisamment forte pour accueillir cette venue soudaine de mouille sans suffoquer sur place. Elle accueillit donc avec joie la cyprine de la belle Rinako, tandis que Ryouka, de ses grands yeux curieux, ne perdait pas une miette de ce spectacle. Elle imaginait déjà le petit film privé qu’elle ferait, avec une série de gros plans sur le visage de Rinako, et de plans plus larges, montrant la position du trio, la tête ensevelie de Nika, et le corps bombé de Rinako. Tous ses muscles tendus se détendirent, et elle sembla, pendant quelques secondes, s’emporter dans un tourbillon de désir. Ce spectacle ravit Ryouka, qui se sentit tremper sa culotte. Cette séquence ne dura que quelques secondes, mais elle avait quelque chose de merveilleux, au sens magique du terme. L’expression-même du désir, voilà ce que Brainstorm vit.

« Qu’est-ce... s’est passé... ? » demanda faiblement cette dernière.

Ryouka lui répondit en glissant quelques doigts le long de son menton, caressant sa belle peau chaude et moite. Elle la vit avaler sa salive, avant d’articuler faiblement un mot. « Soif ». Souriant, Ryouka se pencha, et l’embrassa sur les lèvres.

« Ce qui s’est passé ? répéta alors Ryouka. Et bien, pour faire simple, je dirais que tu as eu droit à la rétribution des héroïnes. »

Ce n’était pas forcément simple, mais ça sonnait tout de même mieux que de lui balancer qu’elle avait « joui comme une vieille pute en chaleur »... Et, par là, Ryouka, bien entendu, ne visait nullement les expressions particulièrement raffinées de Nika pour décrire la manière dont Ryouka se cambrait jadis pour « évacuer le trop-plein ». L’intéressée vint justement se redresser, revenant à nouveau à hauteur du visage de Rinako, et enfonça alors deux doigts dans son intimité.

« Tu as soif, hum ? Malheureusement, il n’y a pas d’eau à proximité, mais, à défaut, je peux te proposer un autre breuvage... 100% naturel, sans conservateur. »

Elle remuait ses doigts dans la fente de Rinako, et les sortit. Ils étaient trempés, dégoulinant de cyprine, et elle les approcha de la bouche, avant de les glisser entre les lèvres de la brave Celkhane. Une autre chose que Nika adorait faire. Il suffisait de voir son regard pour y lire le plaisir, l’excitation. Elle aussi, elle avait visiblement eu terriblement envie de faire l’amour avec la Celkhane. Le genre d’envie qu’on ne repousse pas facilement. Faire patienter Nika à ce point, c’était courageux, en un sens, car Nika, pour être honnête, n’était pas vraiment le synonyme de « patience ». Un léger sourire amusé venait éclairer les lèvres de Nika, alors qu’elle remuait lentement ses doigts dans la bouche de Rinako.

« C’est bon, hein ? Rassure-toi, si tu veux encore, tu en as craché toute une pelletée. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 06 avril 2013, 01:02:25
On est loin du plus gros K.O. que j’aie pris – encore heureuse, c’était pendant la mission – mais c’est tellement plus agréable que je n’arrive pas à me convaincre de reprendre pied. Ça me rappelle un peu cette fois où je m’étais cramé les muqueuses dans les conduits d’aération trop près de l’aéroport militaire. En fait un peu plus tard, parce que les calmants étaient un peu trop balèzes pour une fillette de huit ans. Pendant deux jours j’arrive à peine à bouger la tête et je croyais que toutes les peluches de l’archipel venaient me rendre visite.

Là c’est un peu pareil, sauf qu’au lieu de peluches c’est deux perverses qui me tripotent. Si c’est comme ça qu’elles sont payées je comprends qu’elles bossent ici.

« Hinh ! »

Au moins j’arrive à remuer un peu plus. Je sais même pas à qui sont ces doigts, pour ça il faudrait que j’arrive à relever la tête. Et y’a pas d’eau !

« Oui... »

Oui, j’ai soif. J’ai la gorge aussi sèche que je suis trempée de sueur. Ce serait le moment de me payer ce verre. Que... ? Des doigts ? Les doigts de Nika. Ils sont tout mouillés. Je les lèche et les suçote sans vraiment réfléchir. C’est quoi ? J’ai jamais goûté un truc pareil. C’est bizarre mais je vais pas faire la fine bouche. Je pourrais même m’y faire. Je demande d’où ça... ? Hey, minute ! C’est pas les doigts que j’avais dans la chatte y’a deux secondes ? Tout à coup je voudrais m’enfoncer dans le matelas pour disparaître. Ma langue et mes lèvres se figent, comme tout le reste de mon corps. Je recule lentement la tête. Je viens de lécher ma propre cyprine, c’est dégueulasse ! Ça sort de mon corps, quoi !

Non, c’est pas ça le problème. Le problème c’est que j’ai adoré ça. Si je pouvais me coller la tête entre les cuisses je le ferais tout de suite. J’imagine que ça vaut aussi pour les Spänje Sisters. Bin ça va vite ! Je plus vraiment pucelle et déjà perverse... Je suis déjà perverse ! Cool !  Ça va, je progresse. Mais je vais pas attendre que Nika se lasse de me titiller et vienne essorer le drap au-dessus de ma bouche. Est-ce que j’en veux encore ?

« Non... »

Je tousse un petit coup. Ça va déjà mieux même si je suis encore un peu engourdie. Mais j’ai la tête qui s’est remise un peu en marche. Mes doigts s’agitent dans le dos de mes deux compagnes et je me mordille la lèvre une seconde. J’ai l’impression qu’on pourrait cuire un œuf sur mon visage et mes yeux descendent d’eux-mêmes.

« Je veux... les vôtres... »

Je suis très touchée – au propre comme au figuré – mais j’ai envie de participer.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 06 avril 2013, 12:13:01
L’expression faciale de Rinako, quand elle réalisa que ce qu’elle suçait était sa propre cyprine, fut un autre délice savoureux. Le visage de Ryouka se fendit d’un appétissant sourire, alors que Nika vint lentement retirer ses doigts trempés, un sourire amusé éclairant son visage. La belle Celkhane aux longs cheveux violets était tranquillement en train de s’enfoncer dans les chaudes et délicieuses voies de la perversion et de la lubricité. On ne lisait nulle répulsion dans son regard, rien d’autre qu’un désir franc et sincère, qui se couplait à une sorte de gêne infantile la rendant encore plus agréable à regarder. Au moins, Nika s’estimait contente. Elle avait du attendre avant d’avoir ce moment, mais le jeu en valait la chandelle, car Rinako était tout simplement magnifique.

« N’est-elle pas magnifique ? » souffla Ryouka dans l’oreille de sa sœur, qui confirma tacitement.

Rinako se remettait lentement, et finit par rejeter l’offre de goûter à sa propre cyprine, préférant, au contraire, goûter à celle des sœurs Spänje. Les intéressées n’en furent pas spécialement surprises. Contrairement au sperme, qui était assez gluant et râpeux, et pas franchement bon, la cyprine était un peu plus agréable à boire. Plus fluide, pourrait-on dire. Et puis, ça sortait du corps d’une femme, donc c’était forcément meilleur.

« Les nôtres, hum ? Madame est gourmande, alors... » lâcha Nika en lui tapotant le bout du nez.

Ryouka s’assit sur ses jambes, tandis que Nika s’écarta de Rinako. Il restait encore à déterminer laquelle des deux allait se dévouer, et il leur suffit d’un regard pour le savoir. Certaines sœurs se comprenaient parfois intuitivement, et, même si Ryouka et Nika ne partageaient pas le même sang, elles avaient cette faculté d’être sur la même longueur d’onde, et de se comprendre rapidement, sans grande difficulté. C’est ce qui se passa, et Nika s’assit en face de Rinako, écartant bien ses jambes, donnant ainsi une voie royale vers son sexe. Ryouka, pour l’heure, allait donc se contenter de supporter Rinako. Un choix logique. Des deux, c’était Nika qui s’était enfoncée dans la Fourmilière, et avait failli y passer. Il était donc normal qu’on ‘occupe d’elle prioritairement. Ryouka se pencha vers Rinako, et l’aida, non pas à se redresser, mais à se mettre à quatre pattes. L’une de ses mains se posa ensuite, tout naturellement, sur les fesses de la Celkhane, comme pour l’amener à avancer. Ryouka savait que Rinako était partagée entre deux sentiments, et que la balance était en train de se pencher.

« Va, Rinako, pars à l’assaut... »

Comme pour mieux la narguer, Nika se touchait délibérément devant elle, glissant une main sous sa minijupe pour frotter son sexe. Elle lâcha alors :

« Je suis aussi desséchée qu’un cactus en train de cuire en plein désert. Viens régler ce problème, Rinako... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mercredi 10 avril 2013, 16:43:02
Je reprends pied, assez poussivement il faut bien le reconnaître. Me faire tapoter le bout du nez comme une gamine y joue, pas de la façon dont on pourrait s’y attendre. Dans ce lit je ne peux pas me défendre ou me cacher de ce que je suis. Une gamine. Une gamine qui n’y connaît rien mais qui est ravie d’apprendre ce nouveau jeu avec ses nouvelles copines.

« Pas gourmande... Je suis encore en pleine croissance, moi. »

Et il paraît que nous, les Celkhanes, on est championnes pour trouver des excuses. Allez, on se remue ! L’aide de Ryouka n’est pas de trop, j’ai la tête qui tourne un peu. Et Nika ne fait que me donner encore plus le vertige. Mais une fois redressée je sens une pointe électrique filer le long de mon dos. Ryouka pousse encore. Je suis le mouvement avec un frisson... dérangeant. Je comprends bien ce qui coince en  me retrouvant à quatre pattes entre elles. Alors voilà la suite du programme ? La tête entre les cuisses de l’une, le reste gentiment offert à l’autre ? Comme une...

Comme une salope ? Une esclave ? Une chienne ? Où sont les nuances qui s’épare l’une de l’autre ? Je reste pétrifiée quelques secondes, crispée des pieds à la tête. Réveille-toi, ma fille ! Tu peux pas faire un truc pareil ! Je sens bien que ma fierté ne le supporte pas. Je suis une Celkhane, et les Celkhanes ne se mettent pas à quatre pattes. Je pourrais aussi me laisser tomber à plat ventre, ça ne ferait que différer la suite des réjouissances. Je pourrais peut-être aussi leur avouer que je suis toujours une conne de Celkhane et que je préfèrerais autre chose. Ce serait mentir. Je sais très bien ce qu’il en est, et cette position est déjà assez gênante. Ryouka me pousse littéralement au cul et ça appelle forcément une réaction.

Mes lèvres s’entrouvrent, mais rien ne sort immédiatement. Je ferme les yeux une seconde de plus et les rouvre en tournant la tête vers Ryouka.

« À vos ordres, madame. »

Hier encore, ou il y a une semaine, j’aurais dit tout autre chose et sans sourire. Pourquoi pas ? Pourquoi je ne devrais pas me laisser faire, obéir ? Je ne cherche même pas l’excuse de ma virginité, d’ailleurs je ne suis plus si vierge que ça. Quel mal ça peut bien me faire de garder le cul en l’air pendant que je goûterais la première chatte de ma vie ? En quoi ça fera de moi une traîtresse ? D’autres y passent sans qu’on leur demande leur avis, et ça n’a l’air d’emmerder personne. Peut-être que c’est comme ça que je veux me rebeller ? Après tout je ne vais pas les tuer et on serait jamais d’accord sur grand-chose. À part baiser on a pas grand-chose à faire ensemble, et j’aime bien être avec elles.

J’avance, à quatre pattes, en dévorant la grande brune du regard. J’ai l’impression de tirer sur des chaînes qui lâchent l’une après l’autre. J’ai déjà fait le deuil de mes rêves romantiques de pucelle, je finis d’enterrer ma fierté. Je balance tout ce qui passe dans le gouffre le plus profond. La peur, la honte, cet instinct conditionné qui dit qu’on ne se met à quatre pattes que sur ordre ou pour éviter les balles. Arrivée à portée je repousse d’une main la jupe de Nika pour ouvrir la voie à mon visage. Cette odeur... C’est fort. Pas que ça pue, ça monte à la tête. Je ne laisse pas sa main s’enfuir si vite. Je la retiens par le poignet et lui lèche à nouveau les doigts en la regardant dans les yeux.

« J’espère que tu vas mouiller autant que moi. »

Et à l’assaut ! Je ne suis pas très en confiance, en fait j’ai surtout peur de ne pas savoir quoi faire. C’est pas compliqué, mais c’est difficile à suivre quand on vous le fait. Je penche la tête jusqu’entre les cuisses de la brune. Pas si sèche qu’elle le dit, et j’imagine que c’est un peu de ma faute. J’ouvre la bouche, en grand, et je passe la langue sur ces lèvres comme je n’en ai jamais embrassées. J’ai bien réussi à me vider la tête parce que la première pensée qui la traverse se résume à « c’est meilleur chaud ». Mais d’un seule passage de la langue je n’ai pas eu grand-chose. Alors je recommence, de bas en haut, et encore, de plus en plus vite. Si j’ai le menton qui frôle le matelas, derrière mes fesses sont toujours bien levées. J’en frémis. Cambrée comme ça je sens que je ne cache plus rien. Je sens l’air sur ma petite fente encore humide... et sur mon autre trou que mes fesses doivent laisser voir.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 10 avril 2013, 21:39:49
En forçant Rinako à se mettre à quatre pattes, Ryouka sentit une certaine résistance. Elle ne sut pas si Nika le réalisa, mais il était probable que sa sœur l’avait également senti. Ryouka le ressentait très bien, car, en essayant de pousser Rinako, elle ne sentit pas ce qu’elle aurait normalement du sentir : l’engouement naturel. Au lieu de ça, la Celkhane semblait réfléchir. On disait des Celkhanes qui partaient en mission qu’elles étaient généralement d’anciennes esclaves, et qu’elles n’avaient jamais totalement guéries de leur condition passée. Il en résultait un rapport ambivalent avec l’esclavage, fortement opposé à tout ce qui, de près ou de loin, s’apparentait à l’esclavage, et ce alors même que, fondamentalement, les Celkhanes étaient asservies à la cause celkhane d’une manière qui frôlait parfois, pour certaines, le fanatisme. Rinako devait probablement se sentir particulièrement humiliée d’être ainsi à quatre pattes, ce qui, pour le coup, n’était nullement l’intention de Ryouka. Elle avait juste estimé cette position plus simple et plus sensuelle pour rester dans une ambiance sexuelle.

*N’oublie pas qu’elle est plus jeune que toi, et que ses réactions peuvent être étonnantes...*

C’était précisément le cas en l’espèce, et Rinako finit par s’avancer, lentement, un membre après l’autre, puis écarta la minijupe de Nika, qui se contentait de lui sourire de temps en temps, la regardant à travers ses lunettes. Papillonnant des yeux, Brainstorm décida de passer à autre chose, et de ne pas trop s’attarder sur ces quelques troublantes secondes. Rinako arriva devant Nika, et lâcha quelques mots, afin de se replonger dans la scène :

« J’espère que tu vas mouiller autant que moi.
 -  Ça, ma choupette, ça dépendra de ton coup de langue répliqua tout simplement Nika.
 -  Et de ses doigts » renchérit Ryouka.

Si la Celkhane avait été un peu plus libérale, Ryouka se serait sans doute permise de la gifler sur les fesses, pour mieux la motiver, mais, si le simple fait de se mettre à quatre pattes entraînait un blocage, une fessée risquait de déclencher le feu aux poudres. Ryouka se mordilla donc les lèvres, tandis que Rinako vint s’allonger entre les jambes de Nika, qui posa ses deux mains sur la tête de cette dernière, afin de guider cette dernière vers son sexe. S’allonger était une erreur de langage, car, concrètement, Rinako avait les fesses relevées, offrant à Ryouka une vue irrésistible, qui lui donna encore envie de les fesser. C’était comme si elle tendait le fouet pour se faire battre ! Maudite Celkhane ! Elle en avait les doigts qui tremblaient, tandis que Rinako léchait avec avidité, de haut en bas. Elle manquait encore d’expérience, et Nika entreprit donc de la guider, de la conseiller.

« Hum... Plus profond, Rinako... Prends ton temps, je te sens tendue comme un arc sur le point de claquer... »

Les mains de Nika glissaient sur les cheveux de Rinako, les caressant tendrement, glissant des mèches de cheveux derrière ses oreilles, tandis qu’elle avait bien écarté les jambes.

« Aaaah, oui, c’est mieux... Cherche le bouton, et appuie dessus... Tu vois, ce n’est pas bien compliqué... »

Nika parlait sur un ton bas, légèrement essoufflé, tandis que Ryouka avait posé ses mains sur la croupe de Rinako, les frottant, une fesse contre l’autre, sans les gifler, mais les pressant parfois entre ses doigts. Elle écartait une fesse l’une de l’autre, et lécha sa croupe, fourrant sa langue le long de la sombre raie filant entre ses fesses, son nez se rapprochant de son trou. Elle embrassait chacune des fesses, puis se redressa, et embrassa désormais le dos de Rinako, vers le bas, tout en remontant ensuite ses mains sur son corps, courbé en avant, sentant les lignes de peau qui se repliaient parfois du fait de sa position, grattant sa peau, avant de revenir sur ses fesses, où elle retournait les caresser. C’était, tout simplement, une sorte de massage érotique, alors qu’elle revenait sans cesse près de son fondement.

« Il te tente, hein ? lâcha alors Nika.
 -  Tu sais que j’ai toujours bien aimé les culs étroits… »

Killer Boom sourit, puis haussa la tête.

« Notre tâche est de lui faire la totale, je crois... »

Une lueur d’amusement perla dans les yeux de Ryouka, qui approcha ensuite l’un de ses doigts de son anus, le glissant très lentement. Elle prenait des risques, mais le sexe, après tout, consistait à prendre des risques. Et, quand on avait le cul dressé comme ça, c’est qu’on avait bien des arrière-pensées dans la tête.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le samedi 13 avril 2013, 09:27:01
C’est vrai que c’est excitant et plaisant de faire ça. C’est troublant aussi d’être dans cette position, le cul en l’air. Je croyais que Ryouka allait se jeter dessus, après tout elles hallucinent toutes les deux sur mes fesses. Je me cambre même un petit peu en espérant ça lui fera envie mais rien. Mes histoires d’incendie ont peut-être fini par lui faire peur ? Maintenant que j’ai retrouvé mes esprits j’ai envie de savoir ce qu’elles voulaient en faire, de mes fesses. Tant pis, j’ai autre chose de génial à essayer.

À explorer, plutôt. En bonne recrue j’écoute mes instructrices. Moins tendue ça risque d’être difficile, mais plus profond : je peux faire. Et c’est super ! Ça fait bizarre de pousser comme ça avec la langue, et de la sentir comprimée. C’est chaud dedans, et tout doux. C’est surtout humide. La cyprine de Nika est bien meilleure que la mienne, j’en aspire autant que je peux. Plus j‘agite la langue plus ça coule dans ma bouche, j’avale tout ce qui vient et je soupir à chaque souffle. Il faut encore que j’utilise mes doigts mais ils sont tellement bien sous les fesses de Nika ! Et je dois trouver le bouton.

« Mmm-haaaah ! »

Ryouka se décide enfin à me tripoter le cul ! Je frissonne des pieds à la tête. Je ne sais pas si c’est d’avoir attendu mais elle a l’air de se lâcher. C’est presque dérangeant de sentir des doigts qui me touchent avec autant d’insistance à cet endroit. Et une langue c’est encore pire ! Je ne peux pas m’empêcher de remuer sur le lit, de partir en avant comme pour y échapper. Un réflexe que je maîtrise de mon mieux mais qui fait remonter ma tête sur le ventre de la grande sœur.  Cette fois il faut bien qu’une de mes mains quitte le confort du derrière de la brune pour s’occuper de sa fente. Mes doigts s’enfoncent doucement alors que Ryouka dérive sur le reste de mon corps.

Mais mon petit cul en veut encore, je ne peux pas m’empêcher de le remuer. Pas moyen de me plaindre ma langue est trop occupée à caresser le bouton. D’ailleurs Nika réagit. Elle mouille tout de suite plus et je sens mes doigts un peu plus comprimés en elle. Mon autre main caresse sa cuisse. Elle a de si belles formes, dès qu’elles me laissent souffler je me vautre sur son corps ! Mais c’est pas pour tout de suite. Il la tente, mon cul ? Tant mieux, c’était agréable quand elle le touchait et le léchait, j’en veux plus ! Et Nika qui répond pendant que je lui lèche le clitoris. Elle croit ? Moi, je crois que ça la surprend de se faire aspirer son petit bouton. Je remue aussi les doigts au maximum, juste quelques secondes puis que je fais n’importe quoi.

« Je suis venue pour ça-AH ! Haaaaaa.... »

C’est un doigt ? La vache ! Ça c’est dérangeant ! C’est gênant de sentir quelque chose entrer par ce côté. Tout mon corps tremble et je sens mon petit trou se contracter autour de l’intrus. Des réflexes physiques qui voudraient me faire rejeter Ryouka. Mais j’ai pas envie de la rejeter. Je connais l’orgasme depuis deux grosses minutes et je suis déjà en train de me faire doigter le cul. J’ai honte, je ne sais même pas vraiment pourquoi, et je sais encore moins pourquoi ça m’excite autant ! Peut-être parce qu’aujourd’hui j’ai décidé de m’en foutre ? Jusqu’ici je n’avais jamais fait sciemment quelque chose dont j’aurais honte. Je ne peux pas retenir un nouveau soupir, les paupières mi-closes et le visage mollement écrasé contre sur ventre. Je dois encore être toute rouge et c’est dur de lever les yeux. En plus je parle plus à sa poitrine qu’à son visage.

« Désolée... Je t’oublies un peu... Gyah ! »

Je me relaisse glisser en arrière, ce qui me fait d’autant relever les fesses et donc pousse encore plus le doigt de Ryouka. J’ai plus de force dans le bras, Nika doit être déçue de me sentir remuer si faiblement les doigts. J’espère que je me rattrape bien en tétant son bouton, même si je lèche un peu en-dessous de temps en temps. Mais c’est difficile, aussi ! Je suis complètement obsédée par le doigt de sa petite sœur. Mon anus arrête pas de se contracter autour pourtant le malaise passe. Je pense même que je commence à aimer ça. Non, je sais que j’aime ça. Ce dont je ne suis pas certaine de mouiller autant que tout à l’heure avant qu’elles ne m’enlèvent ma culotte.

En parlant de ça je retire mes doigts et relâche le clitoris de la grande brune. J’échange les places pour plonger à nouveau la langue dans sa fente.

« J’adore boire ta mouille, Nika... Hmmm... »

Je profite de l’entracte pour tourner la tête vers la petite sœur. Je distingue à peu près sa silhouette et ses yeux rouges si troublants. Je me mordille la lèvre une secondes mais je ne résiste pas à l’envie de me sentir encore plus honteuse.

« Ryouka... Tu... Tu peux aussi... toucher ma chatte ? »

J’espère qu’elle a entendu la fin parce que la voix m’a un peu manqué. Mais j’aurais assez vite la réponse et je mes lèvres retrouvent déjà celles de Nika.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 15 avril 2013, 23:20:35
*Ça, c’est une vraie vierge… Putain, je vis un moment historique !*

Toute perverse qu’elle était, Ryouka aimait bien deux types de partenaires : les confirmées, qui vous emportaient pour un rodéo infernal, et les petites nerveuses, les timides, qui s’initiaient au sexe, et qui étaient intéressantes, en ce sens qu’on les voyait en direct s’affronter. Un duel fondamental entre le plaisir sauvage et primaire, qui vous submergeait progressivement comme un raz-de-marée, et le désir de refouler cela, afin de rester maître de soi-même... Ou maîtresse, en l’occurrence. Rinako s’inscrivait clairement dans cette seconde perspective. Son petit cul était délicieusement étroit, et Ryouka avançait lentement son doigt, sachant qu’il ne valait mieux pas trop forcer. La sodomie était un terrain plus glissant que d’autres, car les fesses étaient un endroit sensible. Elle enfonçait donc lentement son doigt, sa main libre caressant l’une des fesses de la Celkhane, glissant sur sa chair tendre. Elle percevait les vibrations de cette dernière, ses soupirs et ses gémissements. Brave fille. Elle lui tapota légèrement le cul, comme pour la féliciter de son endurance. Rinako, quant à elle, tentait désespérément de se concentrer sur sa tâche... Mais il était difficile de se concentrer, après tout, quand on avait un doigt dans les fesses. Rinako se débrouillait comme elle pouvait, mais le défi était de taille.

Nika sentit alors un certain relâchement, bien naturel, mais qui ne l’arrangeait pas... Car l’Héroïne mouillait. Cependant, Rinako ne pouvait décemment espérer fuir à ses obligations, car Nika avait toujours une main posée sur sa tête, maintenant fermement cette dernière. Elle n’avait pas l’intention de laisser la jeune femme se retirer si facilement. Oh ça non ! Nika la maintenait avec plaisir, et Rinako finit par enfoncer sa tête, alternant entre ses doigts et sa langue.

« Haaa-haaaa... Encore, Ri... Encore ! »

Les doigts inquisiteurs et curieux de la Celkhane avaient atteint le point G, la zone de plaisir, ce petit bouton qui, quand on appuyait dessus, diffusait des ondes de plaisir terrifiantes à travers tout le corps. Elle l’avait atteint, et jouait avec, le pinçant, l’appuyant, l’enfonçant, provoquant des frissons de plaisir dans tout le corps de Killer Boom. Les Celkhanes avaient la réputation d’être de très bonnes partenaires sexuelles, et Nika était convaincue que Rinako ferait honneur à cette réputation. Nika sentit alors les doigts se retirer pour être remplacée par la bouche de la Celkhane. De moins en moins nerveuse, et donc de plus en plus excitée, Rinako lui lâcha quelques mots encourageants :

« J’adore boire ta mouille, Nika... Hmmm... »

L’intéressée sourit, répondant par un léger soupir. Elle remuait lentement ses jambes sous le corps fin et élégant de Rinako, tandis que Ryouka continuait à enfoncer son doigt en elle, lentement. Ce dernier était bien enfoncé, et les parois internes de la jeune femme se contractaient autour de ce dernier, laissant progressivement de la place. Pour Ryouka, il était de plus en plus tentant d’utiliser l’appendice qu’elle s’était fait greffer dans les laboratoires tekhans, afin de prendre dignement Rinako, comme il se doit, mais elle se contrôlait, se rappelant que la femme était encore vierge. Il fallait donc y aller par à-coups, et prendre son temps. Ne pas précipiter les choses.

Ryouka se faisait plaisir, remuant son doigt, et se retenait de gifler les fesses de Rinako. La tentation était difficile ! Il fallait qu’elle arrive à mieux se contrôler... Et, tandis que Brainstorm hésitait, Rinako lui fit une proposition des plus intéressantes :

« Ryouka... Tu... Tu peux aussi... toucher ma ch... ? »

Elle n’entendit pas le mot « chatte », mais le devina. Elle perçut un léger sifflement, et se mordilla les lèvres, faisant glisser son autre main, le long du bassin de la jeune femme la rapprochant de son antre, tout en se penchant. Ryouka avait toujours un doigt dans les fesses de Rinako, un doigt qu’elle remuait, tandis qu’elle rapprochait son autre main, venant titiller son sexe.

« Hum... lâcha-t-elle, pour la faire patienter. En théorie, je devrais refuser, mais, comme tu me fais craquer, je vais t’accorder ce petit plaisir... »

Ryouka voulait la faire sortir de ses gonds, voulait que Rinako se lâche. Elle caressa avec deux doigts l’intimité de la jeune femme, glissant le long de ses lèvres intimes. Preuve de sa grande expérience en la matière, aucun tremblement ne venait perturber son contrôle. Elle glissa alors un doigt dans la fente de Rinako, tout en se penchant sur elle, pressant un peu plus Nika. Ses lèvres se posèrent dans le creux du cou de la jeune femme.

« Je veux que tu hurles ton plaisir... Que tu te laisses complètement aller... Fais-moi plaisir, Rinako, et défonce la chatte de ma salope de sœur. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 18 avril 2013, 15:03:59
J’ai moi-même du mal à croire que je prends autant de plaisir, et que j’arrive à en vouloir plus. Même les petites tapes sur mes fesses m’excitent ! C’est pas bien, je vais sans doute avoir horriblement honte de tout ça... Raison de plus pour en profiter ! Pour l’instant je me lâche. J’ai déjà du mal à suivre le rythme, alors si je me retenais en plus j’imagine pas le malaise.

Nika n’a pas l’air mal à l’aise avec ma langue dans la chatte. Je n’ai pas dit que j’aimais ça seulement pour l’exciter, ou en fait si : plus elle est excitée plus elle mouille dans ma bouche. En fait ça n’a rien de si étonnant. Des efforts physiques, peu de possibilités d’initiative, en gros de l’action et d’autres qui me disent quoi faire. Rien à voir avec un parcours d’entraînement mais sur le principe ça y ressemble, et je suis à fond pour le travail d’équipe en ce moment !

Ryouka ne devrait pas mais je la fais craquer. C’est trop mignon ! Sans doute du pipeau mais ça colle à l’ambiance, alors je prends comme ça vient. Elle me touche, me caresse. Elle me pénètre aussi et son doigt dans mon petit trou n’a plus rien de dérangeant. Je le trouve très bien au il est à remuer à travers mon anneau qui se contracte un peu autour.

« Hinh ! »

Les deux en même temps : c’est trop bon ! Je sens les doigts de Ryouka qui remuent, leurs mouvements qui se répondent à travers ma chair. Impossible de ne pas gémir, et donc impossible de continuer à m’occuper de la grande sœur. Attention, sergent : le manquement au devoir est une faute très grave ! Et pas de circonstances atténuantes pour abandonner deux femmes qui me donnent tant de plaisir. La cadette ne manque pas l’occasion d’en remettre une couche. Elle veut que je hurle ? Ça va sans doute pas tarder. Elle veut que je me lâche ? Je suis déjà en chute libre. Elle veut que je défonce sa salope de sœur ?

Pendant une seconde j’ai un doute. Même si j’avais assez de souffle pour y revenir je vois mal comment une langue peut... Idiote, t’as aussi des doigts ! Je prends appuie d’une main et pose ceux de l’autre sur la fente trempée de la brune. Je suis nerveuse, j’ai encore peur de mal faire. Mais suivant l’exemple je ne tarde pas à glisser un doigt en elle. Le majeur.

« Ni-kyah ! Hinh ! Pardon ! Peux plus-Hah ! La bouche ! »

J’agite mon doigt à l’intérieur, je ne suis jamais allée aussi loin avec mon propre corps. La sensation de ses parois chaudes autour de mon doigt est assourdie par mes gants. Je sais qu’elle mouille, je le devine plus qu’autre chose à travers la matière imperméable. Et elle, qu’est-ce que ça lui fait ? Ça doit être plus lisse qu’un doigt normal. Je glisse en elle avec une facilité étonnante, mon doigt manque de sortir quand un frisson un peu trop vif perturbe les mouvements de mon poignet.

J’essaie de reproduire le rythme que Ryouka imprime à mes orifices, assez maladroitement il faut dire. J’espère que ça lui plaît quand même. Je vois floue, et j’ai du mal à tenir sur trois pattes. D’autant que je tourne la tête en espérant trouver de beaux yeux rouges, et de douces lèvres. J’ai aussi pris goût aux baisers. Maintenant que ma bouche est libre, pourquoi se priver ?
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 18 avril 2013, 21:21:58
Allongée, Nika se sentait... Plutôt bien. Rinako avait pour elle la chance des circonstances. Après l’épisode raté (et à oublier) de la tente, Nika avait frôlé de très près la mort. Elle avait passé une semaine à être réparée, à ce qu’on lui recolle les morceaux, et, comble du miracle, s’en sortait avec un nombre infime de cicatrices. Alors, il fallait bien qu’elle célèbre ça, d’autant plus que, pour Nika, même dans le coma, une semaine sans sexe, c’était une véritable traversée du désert. Son corps était en manque, et la Celkhane tombait à pic pour la soulager. Sa langue remuait en elle, tandis que Killer Boom sentait clairement sa sœur s’amuser. Bah, elle ne pouvait pas le lui reprocher. Parmi toutes les choses dans le monde qui faisaient fantasmer Ryouka, on trouvait les uniformes militaires moulants, les Celkhanes, et les vierges. Parfois, elle avait la chance de tomber sur une combinaison des trois. Pour Rinako, deux éléments étaient retenus, et sa courte tenue compensait l’absence d’une combinaison en latex. Nika ne se faisait donc aucun souci pour le plaisir de sa sœur, mais, pour l’heure, c’était elle qui était aux honneurs, et elle en profitait pleinement.

« Humm... Haaa... » soupirait-elle lentement, se tortillant sur le lit.

La langue de Rinako remuait de plus en plus rapidement, jusqu’à ce qu’elle finisse par glisser l’un de ses doigts gantés en elle, dans cette zone particulièrement humide. Un frisson remonta le long de tout le corps de la jeune femme. Ses mains se posèrent encore une fois sur la tête de Rinako, qu’elle pressa entre ses doigts, solidement, mais sans chercher ici à plaquer sa tête contre son bassin. Nika savait que c’était la première fois de Rinako, et que la Celkhane était comblée. Il ne fallait donc pas trop lui en demander, car elle découvrait de nouvelles sensations de plaisir, particulièrement inédites.

« Le doigté de ma sœur est merveilleux, hum ? Je peux le sentir d’ici, Rinako... A quel point tu es excitée !
 -  Et moi donc… lâcha alors Ryouka, se mêlant à la conversation. J’ai pu sentir son corps frémir quand je lui ai giflé les fesses. »

Ryouka se pencha alors. Alors qu’elle continuait à doigter la Celkhane, une idée amusante lui était venue à l’esprit, une idée qu’elle comptait naturellement mettre en œuvre. Elle se pencha donc, et parla désormais sur un ton plus bas, continuant à remuer ses deux mains. Mine de rien, ceci nécessitait une certaine expérience, car on avait trop souvent tendance à négliger l’une des mains, au profit de l’autre. Il fallait conserver sa prise tout en remuant son corps, et, fort heureusement, l’expérience de Brainstorm jouait en sa faveur. Ryouka, comme sa sœur, mouillait, mais ceci était moins perceptible. L’envie était à vrai dire de plus en plus forte de faire sortir son sexe masculin, cette verge qu’on lui avait greffée à Tekhos Metropolis.

« C’est un bon début, soldat Yumikitsu... Ta formation sexuelle est très prometteuse, mais je suis convaincue que tu peux faire encore mieux... »

Elle frottait ses seins contre le dos nu de Rinako, et avança un autre doigt.

« Glisse un autre doigt en elle... Comme ça, voilà... »

Tout en parlant, Ryouka donnait l’exemple, et glissa un second doigt dans son vagin. Elle se mit à les remuer en même temps, et les enfonça, jusqu’à sentir le clitoris. Là, elle écarta chacun de ses doigts, dessinant un faible espace, afin de presser le bouton de plaisir, d’appuyer dessus. Avec son autre main, Ryouka avança un second doigt, et frotta les fesses de Rinako, le long de sa croupe, avant de l’enfoncer également, devant forcer.

« J’adore cette résistance...Je suis la première à fouiller ton beau petit cul… C’est une très grande fierté pour moi, ma belle. Pardonne ma familiarité, mais, honnêtement, tu es terriblement bonne à baiser ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 19 avril 2013, 14:59:12
Mais comment elles font pour parler aussi bien ? Ryouka ce n'est pas étonnant, mais quand j'étais à la place de Nika j'avais un peu de mal. Au moins j'arrive à piger ce qu'elle disent, et à me faire comprendre d'une certaine façon.

" Hinh ! Oui... Excitée... "

Une excitation nerveuse qui fait trembler tout mon corps, surtout mon bras droit qui remue pour donner du plaisir à Nika. Et le commentaire de Ryouka me tord d'un autre frisson bien moins agréable. Oui, ses petites fessées m'ont excitée. Je n'ose pas l'avouer. Je suis la honte de l'archipel et à mon retour on va me donner une médaille. Mais sous la honte il y a autre chose. J'aime ça, c'est ce que je veux et s'il faut des excuses je les chercherais plus tard. Elle a bien senti, elle bien compris et je ne suis pas obligée de m'abaisser à le dire... du moins si elle ne tarde pas trop à recommencer.

Pas tout de suite ! Ses mains font tellement mieux en ce moment. D'ailleurs c'est impressionnant ! Elle arrive à jouer des doigts dans mes deux orifices, et à me parler à l'oreille. Je suis plus petite qu'elle mais ça ne doit pas être facile pour autant. Avec tous ces efforts et ces sensations intenses j'ai les larmes aux yeux, je vois flou. Les mains de Nika sur ma tête m'en autant sur son plaisir que la petite tâche d'ombre qui danse lentement sur son ventre. C'est fou ce que ça bouge un nombril, en fait.

Et soudain la langue de Ryouka touche un point plus sensible que ses doigts : ma fierté ! Ouais, j'en ai quand même un peu. Il a fallu que je donne tout pour devenir sergent aussi vite ! Je suis pas une bleusaille !... Ha bah si, en fait. Mais je fais de mon mieux ! Elle est marrante, c'est pas elle qui se fait lécher et doigter depuis tout à l'heure... De quoi je me plains, au final ? Bon ! Il va falloir que je gagne mes galons encore une fois. J'espère que ça va pas me prendre sept ans de plus. Et elle me chatouille le dos avec ce qui a tout l'air d'être sa poitrine... Je redresse un peu la tête.

" Instructions ? "

Un autre doigt... Comme ça... Mon index n'a aucun mal à se glisser dans la chatte de Nika, mais j'ai du mal à aller et venir sans tressaillir toutes les deux secondes. Surtout quand la petit sœur Spänje offre le même traitement à mon cul.

" Gyahinh ! "

Mon corps résiste, et y trouve un peu de répit. La gêne physique et la douleur qui reviennent me distraient un peu du reste. La seconde suivante l'excitation revient au galop. Tous ce qu'elles font et tout ce qu'elles disent me rend folle, surtout Ryouka. Ses mains ne vont plus au même rythme. Devant ils sont beaucoup plus joueurs, derrière ils poussent encore avec lenteur et fermeté. Je resserre mon petit anneau quand elle dit qu'elle aime ça, ou plutôt je le laisse réagir à l'intrusion. Maîtriser mon souffle et ma voix est de plus en plus difficile.

" Merci... "

Je serre les dents, mais ce n'est pas parce que ça mal. D'ailleurs la douleur ne fait qu'épicer un peu plus tout ce plaisir. Je sens que ça revient, je vais encore finir KO... Et c'est pas une bonne nouvelle ! Honnêtement je ne regrette déjà plus la tente, il faut l'avouer. Quoique j'aurais pu avoir Nika d'abord et les deux ensuite ? On s'en fout, c'est pas le problème ! Nika ne m'a pas eue pour elle toute seule, je ne veux pas lui faire faux-bond une fois de plus. Je ne sais si Ryouka est au courant mais elle ne m'aide pas ! Elle n'est pas là pour m'aider. Elle est mon instructrice : elle me met à l'épreuve.

Je peux encore prendre l'initiative et je le fais. Je laisse mon coude retomber sur le matelas, et mon autre bras prend de la vitesse. Je sors des rails pour ne pas être la seule à partir dans le décors. Ma tête descend se poser sur le bas-ventre de la brune, ma langue sort en reconnaissance. Cap au sud pour prendre d'assaut le petit bouton offert tout en haut de ses lèvres. Le mien est pilonné tout comme mon petit trou, la résistance est intenable. Mais je ne dépose pas les armes. Je m'acharne à tenir, forcer le rythme de mes doigts. Quand ils entrent me reste de ma main tape sur les lèvres intimes de Nika, quand je tressaille ils s'agitent à l'intérieur. la tête de travers je suçote son clitoris entre deux gémissements plaintifs.

Tout s'embrouille dans ma tête. Mon corps va craquer, il veut craquer. C'était tellement bon la première fois que j'ai du mal à me convaincre de retenir le plaisir. C'est pas logique, même pour mes instincts les plus irrationnels. Une seule idée me fait gagner quelques secondes, quelques gestes de plus : plus je résiste, plus elles m'assaillent. L'une de ses doigts et de ses commentaires pervers, mais non moins touchants. L'autre de ses gémissements de sa mouille éclabousse mon menton et ma gorge. Mais la bataille est perdue d'avance.

Ma résistance ne s'effondre pas : elle est carrément désintégrée d'un coup. La deuxième part de la rétribution des héroïnes est plus violente que la première. Une fraction de seconde je me revois sur la chaise où Rayka m'a torturée. La tension qui tend mon corps n'a rien à envier à l'intensité des décharges électriques. Mais je ne m'enflamme pas. J'attendais ce choc avec impatience, la récompense de mes vaillants efforts. Je sens ma chair qui tremble et se contracte autour des doigt Ryouka. Mon bras gauche se tend, me redresse et j'arrive à peine à garder les doigts dans la fente trempée de Nika.

Après la décharge mes forces m'abandonnent. Je retomber en avant et mes genoux glissent sur le draps imbibé. Ma tête tombe sur quelque chose d'humide, mais surtout de doux et tendre. Suis étalée de tout mon long, mon bras engourdi est encore sous mon ventre, et mes doigts remuent mollement. Je ne sais pas si j'ai réussi à la faire jouir avant de m'effondrer sur sa poitrine.

" Nika...? "

De ma main libre je m'essuie les yeux pour les lever vers le visage de la brune. Je vais avoir du mal à reprendre mon souffle tant que j'aurais pas le verdict.




Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 20 avril 2013, 21:43:36
Ryouka devrait se débrouiller pour avoir quatre bras. Deux, ce n’était pas assez. Elle en voulait un autre pour fesser la petite Celkhane. Mais, dans la vie, on ne pouvait pas avoir tout ce qu’on voulait, et Ryouka allait devoir se « contenter » de fouiller et de défoncer les deux trous de Rinako. Elle se voyait dans la peau d’une partie de ping pong. Parfois, elle envoyait la balle dans l’autre camp, mais, de l’autre côté, elle la renvoyait. Concrètement, elle s’occupait du vagin de Rinako, avant de se concentrer sur son anus, l’occupation en question consistant à remuer ses doigts. Si le vagin était lisse, mouillé, et donc plus facile pour glisser, ses fesses étaient serrées, étroites, et résistantes... Mais c’est ce qui faisait leur charme, après tout. Dans le dos de Rinako, Ryouka vint se redresser, se remettant en position assise, et continua à glisser ses doigts, une main après l’autre, offrant à Rinako un réel plaisir. Elle en savait suffisamment sur le sexe pour voir que la Celkhane n’en pouvait plus, et approchait du second orgasme. Un autre avantage à coucher avec des vierges : leur inexpérience les amenait à jouir très rapidement... Même s’il fallait reconnaître que, vierge ou non, ne pas jouir en étant prise en sandwich par les sœurs Spänje relèverait du sacrilège, et ce d’autant plus que Ryouka ne ménageait pas la Celkhane. Sous l’excitation, et en sentant ce petit cul serré, elle avait de plus en plus envie de sortir son sexe pour la prendre  solidement par l’arrière. Yeux fermés, elle s’imaginait presque en train de le faire. Ce serait... Magnifique ! Tout simplement !

Mais, pour l’heure, Ryouka prenait son mal en patience. La contentée, l’heureuse, c’était Nika. Allongée sur le lit, elle subissait les assauts de plus en plus incisifs de la Celkhane, et ses murs de défense battaient en brèche. Rinako avait pour elle sa beauté, son inexpérience, l’ensemble formant un charme attirant, une sorte de postulat sexuel qui, en soi, excitait Nika. Ce postulat était encore accru par la dévotion de Rinako, qui léchait avidement. Elle finit par remettre ses doigts, alternant entre sa langue et ces derniers. Elle semblait presque faire ça de manière instinctive, et, sous le plaisir grandissant, ses mains tendaient à se crisper sur les longs cheveux de Rinako. La Celkhane s’acharnait sur elle, avec l’énergie du condamné, ce qui traduisait son plaisir explosif. Ryouka le sentait, et s’acharnait désormais sur son vagin, défonçant son clitoris. Rinako sembla s’effondrer sur place.

« Haaa... Haaaa... » soupirait Nika, qui, pour le coup, n’arrivait également plus à parler.

Elle s’exprimait par soupirs, et Ryouka connaissait suffisamment les réactions de sa sœur pour savoir qu’elle approchait également du point névralgique, de la zone de rupture. Elle se tendit comme une corde de violon, et se déchargea rapidement, en poussant d’inaudibles soupirs, ses joues rouges traduisant son plaisir. Ses mains moites lâchèrent les cheveux de Rinako, et Ryouka retira progressivement ses doigts. Deux d’entre eux dégoulinaient de mouille, et elle les suça. Comme la mouille était sur ses gants, il en restait quelques traces, mais ceci était loin de la déranger. Au contraire, c’était comme une sorte de marque sexuelle délectable. Elle sentait la mouille tacheter ses gants, la ressentant légèrement sur ses doigts, et elle se permit de sourire. Rinako, de son côté, se redressa un peu, visiblement épuisée, et logea sa tête dans un endroit confortable : entre les seins de Nika.

« Nika...? » demanda-t-elle, d’une petite voix craintive.

L’intéressée caressait les cheveux de Rinako, longuement, glissant ses doigts le long de ses mèches, comme pour lui faire de longues mèches. Elle rencontrait parfois des nœuds de résistance, et forçait un peu afin de dénouer la magnifique chevelure de la Celkhane.

« Hum... ?! répliqua Nika, en reprenant son souffle. Tu as un joli coup de main, Rinako » la complimenta-t-elle.

Elle soupira, avant de reprendre :

« C’est vrai que ça fait du bien, putain, de jouir un bon coup... »

Ça, Ryouka ne pouvait que le confirmer. Brainstorm les observait, et finit par s’allonger à côté d’elles, tout en caressant le dos de Rinako, glissant tout naturellement vers ses fesses, glissant le long de ses hanches pour épouser la forme rebondie de son postérieur, avant de remonter, tout en glissant quelques mots :

« Je sais que la poitrine de ma sœur forme un excellent oreiller, Rinako, mais ne compte pas t’endormir si vite… Quand on s’attaque aux sœurs Spänje, ce sont les deux qu’il faut satisfaire. »

Elle se redressa, souriant, et l’embrassa sur la nuque, frottant ses seins contre son dos :

« Bien sûr, mon ange, si tu sens ton corps s’engourdir, sache que je dispose de techniques très efficaces pour te stimuler... » susurra-t-elle.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 22 avril 2013, 15:09:04
« Pas aussi bon que ton coup de langue. »

Je débute, peut-être bien mais c’est loin d’être aussi calculé que ce qu’elles m’ont fait. Surtout Ryouka, en fait. Ce qu’elle a fait de ses doigts... Je devrais peut-être passer plus de temps à pianoter ? En tous cas pour une fois on est d’accord du premier coup. Mais ça fait aussi du bien de faire un petit câlin et de reprendre son souffle. Ça va finir par vraiment me donner soif, tout ça. Parce que je sais très bien que c’est pas fini et je veux continuer : je n’en ai goûté qu’une sur deux.

Et la deuxième vient gentiment me rappeler qu’elle veut ce que j’ai promis en se glissant derrière moi pour me caresser. Et un nouveau frisson. Pas nouveau au sens où je ne l’ai jamais ressenti, mais il ne m’a jamais excitée de cette façon. D’ordinaire ce frisson est bien plus rapide. Pas une décharge massive, un choc violent et intense qui vous tord sur le lit pendant qu’une jolie perverse vous trifouille les orifices. C’est tout aussi primaire, mais c’est bien la première fois que je le ressens ainsi. Ce n’est pas une fin au soi comme un orgasme, en fait c’est tout le contraire.

D’habitude ce frisson tend mes muscles, mais juste un peu. Il monte se loger dans ma nuque comme pour prendre le commandement de mon organisme. Il se répand dans mes membres, une légère secousse pour s’assurer que tout le monde est sur le coup. Et il ne dit qu’une chose : que mon dos est exposé. Ici il n’y a aucun danger, mais d’aussi bonnes raisons de me secouer un peu. Je lâche un soupir plaintif, les yeux fermés, en frottant ma joue contre la poitrine de la belle brune.

« Moi j’ai de grande sœur avec des gros nichons pour me faire un bon oreiller. »

Il y a bien une ou deux de mes supérieures qui feraient l’affaire. Mais il y en a une en particulier qui n’a pas une grosse poitrine, et que je veux revoir avant toutes les autres. Mais plus tard. Je lâche un petit rire à la réplique suivante de la petite sœur.

« Il faudra que tu me montres ça, Ryouka. Mais... »

Je me dandine pour quitter à regret la poitrine de Nika, non sans quelques petits baisers. Me retrouvant face à Ryouka je lève la cuisse pour la poser sur sa hanche, et frotter doucement la jambe sur la sienne. Elle a vraiment de beaux yeux. Moins de poitrine que sa grande sœur mais bien assez pour plaire à mes doigts.

« Je suis d’attaque pour... Comment tu dis, déjà ? Défoncer ta chatte comme celle de ta salope de sœur ?... Et si tu veux bien, je peux aussi doigter ton cul ? Je suis là pour apprendre. »

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 22 avril 2013, 20:17:39
« Je suis d’attaque pour... Comment tu dis, déjà ? Défoncer ta chatte comme celle de ta salope de sœur ?... Et si tu veux bien, je peux aussi doigter ton cul ? Je suis là pour apprendre. »

Ryouka esquissa un léger sourire. Cette pauvre petite Celkhane innocente venait de plonger à pieds joints dans cette sphère qu’elle envisageait avec une certaine peur : celle du sexe et des plaisirs charnels. Et les sœurs Spänje l’avaient plutôt bien contaminé, puisqu’elle adoptait leur langage si poétique, si délicat, et si romantique. Ryouka lui répondit avec un léger sourire, avant de l’embrasser sur le nez, glissant une main sur la nuque de la Celkhane, et l’autre... Sur ses fesses. Nika restait allongée, s’appuyant sur ses avant-bras.

« Ainsi donc, tu me laisses le choix... Hum... Puisqu’il s’agit de t’apprendre... »

Et Ryouka embrassa Rinako sur les lèvres, un beau baiser, presque magique, tandis qu’elle amenait Rinako à se plaquer contre elle, ses lèvres glissant contre les siennes, avec délectation. Brainstorm, à son corps défendant, embrassait magnifiquement bien, ce qu’elle faisait en ce moment, fourrant sans hésitation sa langue dans la bouche de la jeune femme. Ce fut un baiser assez long, mais qui se termina plus rapidement que Ryouka ne l’aurait souhaité.

« Tu as de la chance que je t’aime bien, petite Celkhane... Généralement, j’initie les vierges au sexe en les attachant, et en les forçant à me regarder faire l’amour avec une autre femme... »

Tout en contant cette petite anecdote, Ryouka caressait les cheveux et les joues de la Celkhane, rabattant ses mèches de cheveux derrière ses oreilles. Un petit sourire éclairait ses lèvres.

« Ça aurait été horrible, hein ? »

Elle l’embrassa sur la joue.

« C’est comme ça que j’ai fait avec Elaine... »

Étant aussi belle que coincée, Elaine avait toujours intéressé Ryouka, qui avait réussi à la séduire en utilisant quelques techniques bien à elle. Elle relâcha alors Rinako, et se mit à quatre pattes, cambrant lentement son dos.

« Occupe-toi donc de mes fesses, Rinako, tu serais adorable. »

Ryouka s’était penchée, ce qui faisait que sa minijupe s’était relevée. Il suffirait de l’écarter pour avoir accès à sa culotte, et, partant de là, à ses fesses. Vu que Rinako s’était déjà occupée du vagin de Nika, pour Ryouka, il semblait plus judicieux de l’envoyer s’occuper d’un autre trou, un peu plus étroit, un peu plus discret, mais à ne pas négliger. Surtout pas.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 29 avril 2013, 20:03:28
Le choix ? C’est vrai que les deux même temps ça aurait été trop gourmand de ma part, mais je n’aurais pas besoin de me concentrer à fond pour la caresser un peu entre les cuisses. Elle vraiment bien, je me demande si j’arriverais à faire au moins aussi bien avec Suki. En attendant j’apprends avec beaucoup d’attention et de plaisir. Ryouka me raconte ensuite ses petites habitudes. Attachées ?! Houlà ! Faut pas non plus trop en demander. Je ne supporte pas d’être attachée, la dernière fois j’ai rasé tout un camp de mercenaires.

Elaine ? Elaine... Ça ne manque certainement pas de jolies filles dans le coin, et une aussi douce que la belle ange semble l’être ne serait pas pour me déplaire. On verra, si ça se trouve elles me ramasseront peut-être encore à la petite cuillère ? Pour l’instant Ryouka me présente sa croupe et puisque ce serait adorable de ma part... Je la contourne à genoux pour arriver derrière cette très tentante paire de fesses. Je pose les mains sur ses cuisses, mes gants sont encore couverts de la cyprine de Nika. Puis je remonte lentement jusque sous sa minijupe. Et je souris.

« Une culotte ? Je m’attendais plus à un string ou rien du tout... Ou peut-être les jouets dont tu m’a parlé ? »

J’écarte un peu la petite culotte pour vérifier ça. Pas jouets.

« Hmmm ! Tu dois avoir hâte après tout ce qu’on vient de faire, ta sœur et moi, non ? »

D’ailleurs je consulte la grande brune du regard, voir si j’arrive au moins à l’amuser en titillant un peu sa cadette. Je glisse les doigts sous sa culotte pour les faufiler à l’aveuglette entre ses fesses. Je suis peut-être une novice mais trouver son petit trou n’a rien de sorcier. Je le caresse doucement du bout d’un doigt, décrivant de lents cercles qui le font frémir.

« Le mien aussi réagissait comme ça ? Ou c’est parce que tu aimes tellement ça que tu ne peux pas attendre ? »

S’il y a une chose certaine, c’est que je ne suis pas trop brutale. En fait je prends un malin plaisir à faire traîner les choses. Elle qui s’amuse à traiter tout le monde salope et faire supplier, j’essaie de me montrer digne de son enseignement. Je me penche pour déposer un petit baiser sur sa fesse toute douce. Puis je retire ma main pour attraper sa culotte et la tirer lentement, mais sans m’arrêter avant de sentir la résistance du tissu qui se tend entre ses fesses. Et je me penche sur elle pour lancer ma main libre vers sa nuque.

« Au fait : hors de question de m’attacher. Mais j’aurais bien aimé vous voir faire l’amour toutes les deux. Si le côté horrible est bien de ne pas se toucher en vous matant, il aurait suffi de me remettre ma culotte avec la sécurité anti-viol. »

Je reviens en arrière et détend sa culotte pour l’écarter, en même temps que ses fesses. Mes pouces viennent rouler sur son petit œillet dévoilé et je vois enfin ce que j’ai senti quelques secondes plus tôt. Je trouve ça fascinant, cette façon dont le petit anneau de chair se contracte sous mes doigts. Et je me penche encore pour glisser ma langue en renfort. Je chatouille le petit trou sans encore y entrer, laissant couler ma salive pour le préparer à la suite.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 30 avril 2013, 13:41:02
« Hmmm ! Tu dois avoir hâte après tout ce qu’on vient de faire, ta sœur et moi, non ?
 -  Tu n’as pas idée... » répliqua l’intéressée.

Ryouka, effectivement, avait « hâte », et, en l’espèce, ce mot tenait plutôt de l’euphémisme, afin de décrire le volcan qui brûlait en elle. Nika et Rinako avaient pris leur pied, mais elle, elle, la pauvre petite Brainstorm, on l’avait allégrement négligé. Elle ne s’en était pas plainte, car elle couchait avec une Celkhane, après tout, mais, maintenant, elle avait l’occasion de passer aux choses sérieuses avec elle. Rinako, comme toute bonne élève, avait reçu une formation, et s’appliquait maintenant à utiliser ce qu’elle avait appris, en se concentrant sur le fessier de Ryouka. Elle fut visiblement surprise de voir que Ryouka n’avait pas de string, mais c’était volontaire. Les strings ne l’excitaient pas. Quitte à avoir des sous-vêtements, elle préférait qu’ils épousent ses formes, et surtout son fessier. En général, elle alternait entre un shorty, une culotte noire en cuir, ou une culotte à godes. Cependant, elle portait de moins en moins ce jouet, non pas parce qu’elle s’en lassait, mais parce qu’elle avait l’occasion de se connecter au réseau du cybersexe. Pourquoi se contenter de deux sexes artificiels quand on avait la possibilité, à l’aide d’une machine terriblement sophistiquée, d’être pénétrée par des centaines de membres en même temps ?

*Je me demande ce que ma petite fleur dirait si je l’invitais à s’asseoir sur le fauteuil... Elle en deviendrait folle...*

Et elle risquerait de se transformer en torchère vivante en entendant des centaines d’hommes et de femmes l’insulter en la baisant virtuellement. Autant qu’elle se contente des sœurs Spänje, pour le moment. Nika, de son côté, les observait en souriant. Elle trouvait que Rinako était plutôt convaincante, mais les circonstances jouaient en sa faveur. Ryouka était déjà en manque en venant les voir, et elle avait du compenser sur elle tandis que les deux batifolaient ensemble. Il était donc normal qu’elle soit toute tremblotante, et ce d’autant plus que c’était une Celkhane qui pelotait les fesses de Brainstorm. Une Celkhane ! Son fantasme, avec les anges ! Ryouka aimait coucher avec ce qui sonnait pur à ses oreilles, et, même si l’action des Celkhanes était critiquée d’un bout à l’autre de Terra, pour Ryouka, elles étaient pures.

« Le mien aussi réagissait comme ça ? Ou c’est parce que tu aimes tellement ça que tu ne peux pas attendre ? » demanda alors Rinako.

Elle confirmait les doutes de Nika. Oui, les deux femmes étaient contagieuses. Ryouka, qui serrait la couverture, retourna la tête, tout en sentant la Celkhane l’embrasser.

« Le tien tremblait aussi... Mais je dois bien admettre que j’adore ça... Sentir de belles mains peloter mon cul, des lèvres se poser dessus, les griffer, les gifler, les fouetter, hum... J’adooore qu’on m’explose les fesses, alors, ne te prive pas, Rinako ! »

Pour le coup, la Celkhane avait une cliente de choix. Ryouka tremblait sur place, et Rinako glissait son doigt, la rendant impatiente. Il avait fallu que Nika la contamine ! Diable ! Nika était en effet le genre de personnes qui adoraient faire souffrir Ryouka en la faisant patienter des heures, avant de finalement avoir la bonté de la soulager. Et, tout en commençant à glisser son doigt, Rinako leur avoua qu’elle ne serait pas contre l’idée de voir les deux sœurs se faire l’amour. Ceci amena Nika à se redresser, tandis que Rinako se penchait pour enfoncer son doigt dans les fesses de Brainstorm, approchant parfois sa langue. Pour une novice, elle se débrouillait bien ; Nika devait être une bonne formatrice. Killer Boom se redressa donc, afin de se rapprocher de Rinako, et l’embrassa sur la nuque, écartant un peu ses cheveux.

« Je vais te proposer un défi, Rinako... Fais-moi jouir ma petite salope de sœur, et, rien que pour toi, nous ferons l’amour toutes les deux, sous tes yeux... Et tu pourras même toucher, si tu n’arrives pas à contrôler tes doigts... »

Ça, pour le coup, c’était de l’offre !

« Et... Je dirais que tu peux glisser un second doigt... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le jeudi 02 mai 2013, 12:11:25
Je passe le bout de mes doigts libres sur la fesse de Ryouka en appuyant un peu.

« Pour les griffures, comme tu peux le sentir, c’est pas compatible avec les gants. Mais je trouverais bien quelque chose. »

Rien que de le dire j’ai une idée ! Pas la petite fessée que je lui colle, ça elle l’attendait. Je ne peux pas m’empêcher de rire. Clac ! Et sa jolie fesse qui rebondit sous ma main, qui commence à rosir à la troisième fessée. Je fais lentement aller et venir mon doigt, appréciant la chaleur et la pression de sa chair, les contractions de cette petite bague vivante que je commence à adorer porter. C’est grisant d’être à cette place, celle qui agit, qui contrôle. Je sens bien qu’elle en veut plus, je me demande si elle se retient de peur que je ralentisse encore ? La grande sœur est une sacré emmerdeuse, une charmante peste dans son genre, je la vois bien jouer le même jeu.

Un défi ? Une plage aux premières loges pour les voir faire entre expertes ? Voilà une bonne motivation, même une excuse pour simplement me conformer à ce qu’elles m’ont dit. Sodomiser la petite sœur avec mes doigts, et sans retenue. Mais je n’oublie je veux encore jouer un peu.

« Ah bon ? Tu es sûre ? Je ne sais pas trop, j’ai l’impression qu’elle est encore un peu froide. »

Son cul est chaud, ça oui, mais la température de mon doigt monte lentement. Je n’ai pas osé tenter ça avant, en fait je n’y avais pas pensé. Trop stressée, et trop envie de découvrir toutes ces sensations. Maintenant je peux me concentrer, jouer de mes pouvoirs avec précision. Trois ou quatre degrés au-dessus de la température corporelle : la fièvre. Mon majeur ressort presque entièrement, puis revient avec mon index en décrivant de petits cercles. Et je lui fais aussi sentir ma langue, elle aussi un rien trop chaude pour être honnête.

« Ça doit être ce qu’on appelle brûler de désir. »

D’accord : c’était facile. Mais je m’en fous, je suis une gamine. Ma main libre empoigne la fesse de Ryouka pour l’écarter, laisse plus de place à mon autre main. J’accélère, je veux mon show privé.

« Bon ! Exploser, tu as dit... »

Je ne monte pas à la vitesse maximale dont mon poignet est capable. Je tourne la tête vers Nika avec un sourire en coin.

« Au fait, pour ton petit défi, j’aurais droit à un petit bonus-surprise si je contrôle mes doigts ? »

Un simple oui ou non pour que ça reste une surprise, et avant ça il faut encore que j’accélère. Je fais aller et venir mes doigts, les écarte un peu, les remue de plus en plus vite et fort. L’index de mon autre main vient s’y joindre et je ne peux m’empêcher de rire, je m’amuse follement à fouiller le joli cul de cette perverse ! Et par expérience je sais que les mots peuvent exciter tout autant que les gestes. Je prends ma plus petite voix, c’est ça ou jouer la militaire qui lui ordonne de jouir et ça n’irait pas avec mon statut de novice.

« C’est vrai que les Celkhane te font fantasmer, Ryouka ? J’espère que je suis à la hauteur, je fais vraiment de mon mieux pour te faire jouir... En plus je sais même pas si on peut vraiment jouir uniquement par là... Et puis j’ai vraiment envie de vous voir faire l’amour toutes les deux, ta sœur et toi...  »

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 03 mai 2013, 00:41:23
Nika observait la scène avec amusement. Elle observait la manière dont Rinako, lentement, glissait et se laissait transporter sur les berges du désir et de la perversité. Elle alla même jusqu’à gifler le cul de Ryouka, qui gémit de plaisir, et le fit plusieurs fois, faisant rebondir à chaque coup les belles fesses courbes de sa sœur. Le masochisme était quelque chose que Brainstorm adorait, comme quasiment tout ce qui était lié au sexe. Au comble de l’extase, la jeune femme aux cheveux argentés se laissait prendre, remuant ses fesses, ses mains serrant les couvertures sur lesquelles elle s’appuyait. Comme tout ça devait être délicieux pour elle ! Cette sensation de plénitude, d’extase sensorielle ! Oui, Ryouka gémissait de plaisir, savourant les doigts gantés de Rinako en elle... Et sentit ses derniers se réchauffer, provoquant des frissons d’excitation supplémentaires. Rinako, sans mauvais jeu de mots, était tout simplement en train de jouer le feu, utilisant sa magie pour augmenter sa chaleur corporelle, et glissait ses doigts rapidement dans le fondement de sa partenaire.

« Aaaaah-haaaa... » gémissait Ryouka, incapable de parler correctement.

Rinako allait l’embrasser, et elle accueillait ses lèvres, tout en tremblant sur place, de la sueur coulant de ses joues. Rinako se remettait ensuite en position, prenant progressivement une certaine assurance. Que ce soit dans les gestes, le comportement, ou ses réactions, elle était de plus en plus maîtresse d’elle-même, ce qui était naturellement très gratifiant pour Nika. Dans le dos de Rinako, elle lui caressait les hanches, glissant le long de sa peau nue pour atteindre son bassin, où elle glissait ses doigts sur les belles petites fesses de la Celkhane, les pressant... Et les tapotant aussi un peu.

« Au fait, pour ton petit défi, s’enquit alors Rinako en tournant la tête vers elle, j’aurais droit à un petit bonus-surprise si je contrôle mes doigts ? »

Un bonus-surprise ? Hum... Nika réfléchit un peu, et donna une nouvelle gifle.

« Je récompense les femmes assidues à leur tâche, Rinako... »

Elle l’embrassa ensuite dans le cou.

« ...Mais je ne crois pas que ce bonus-surprise sera ‘‘petit’’... » glissa-t-elle ensuite, en l’embrassant sur l’oreille.

Visiblement, l’idée de faire un peu de voyeurisme semblait plaire à Rinako. Cette hypothèse ne dérangerait sûrement pas Ryouka. Nika savait qu’elle avait déjà participé à des espèces de soirées filmées en live sur le Net, couchant avec de nombreuses femmes, recevant en échange quantité de crédits. Et, naturellement, Ryouka conservait, dans son ordinateur, toute une base de données correspondant à sa vidéothèque privée de films érotiques, retransmettant toutes ses propres aventures sexuelles. Rinako se mit alors à narguer une nouvelle fois Ryouka, avec un certain talent, il fallait bien le reconnaître. Judicieusement, elle choisissait une voix petite et délicate, presque enfantine. Il était effectivement difficile de jouir « par là », sans contact avec le clitoris.

« Haaan... Oui, Rinako, je... Oh, j’ai l’impression d’avoir des flammes dans le cul, ça... Ça me fait frissonner, aaah ! »

Des flammes dans le cul... Voilà une manière fort élégante de le dire. Nika sourit, et se désintéressa du massage du postérieur de Rinako, avant de se glisser à côté de sa sœur. Elle faufila ses doigts sous elle, et caressa ainsi son intimité.

« Vois ça comme une solidarité féminine et guerrière, Rinako », fit Nika, en lui adressant un clin d’œil.

Ryouka cambrait longuement son dos, afin de mieux apprécier les doigts de Rinako, mais aussi ceux de Nika.

« Je connais ma petite sœur, enchaîna Nika. Elle ne va pas tarder à jouir... Et il y aura de la mouille à boire... »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le dimanche 05 mai 2013, 14:09:36
Un gros bonus-surprise ? J’espère que je serais de taille à en profiter. En tous cas mes deux doigts bien chauds accélèrent un peu, tout comme mon poignet. Plus vite, plus profond, et je les remue pour bien fouiller les recoins de Ryouka. Des flammes dans le cul ? Je dirais qu’elle a le feu au cul depuis que je l’ai vue, et sans doute plus longtemps que ça. On dirait que j’ai réussi à surprendre l’experte. Je laisse s’envoler un petit rire en palpant généreusement la fesse que je ne lèche pas.

« Je maîtrise aussi l’air et la terre. Il faudra se revoir pour creuser ça. »

Je profite que Nika revient près de moi pour aller fourrer ne nez dans son cou. Entre la transpiration et la cyprine il y a tellement d’arômes entêtants, à travers ses longs cheveux c’est encore meilleur. Et le goût salé de sa transpiration excite mes papilles. Je sens la petite sœur qui remue, levant un peu plus les fesses. J’agite les doigts pour étirer un peu plus son petit trou, juste pour faire plaisir. Mais le petit eu ne fait pas long feu. Je me fige une seconde avant de relever la tête.

« De la mouille ? Preum’s ! »

Je n’ai pas encore goûté celle Ryouka, je l’ai pas encore sentie couler dans ma gorge et sur mon visage. D’ailleurs je crois que je vais faire ça. Pas facile mais j’arrive à m’allonger sur le dos sans avoir à quitter son petit cul. Je tourne la tête entre ses cuisses pour lécher les filets de son délicieux sirop. Mon autre main rejoint la première, glissant un doigt de plus pour varier un peu l’angle des plaisirs.

« Continue, Nika ! Fait-la mouiller, j’ai soif. »

Je suis déjà sous une douce pluie chaude, bouche ouverte et langue tirée en suivant les gouttelettes qui se forment entre les doigts de la belle brune. Je m’en détourne une seconde pour mordiller légèrement la peau de la cadette avant de lever les yeux.

« Ryouka. Baisse la tête s’il te plaît. Je veux que tu regardes quand tu éclabousseras mon visage. J’ai envie voir tes jolis yeux quand tu jouis. »

Ça oui : je les veux mes galons de perverse ! Mais il faut reconnaître qu’elle a de très beaux yeux. Ceux que je croise dans le miroir chaque matin ne sont pas vraiment normaux, il faut l’avouer. Ceux de Ryouka : je les trouve magnifique. Dire qu’on lui a mené la vie dure à cause de ça, elle devait faire des jalouses avec ses deux rubis étincelants.

Je lève les yeux en reprenant la pose, la bouche ouverte et la langue tirée pour attendre mon rafraîchissement. Mais doigt farfouillent toujours en elle, je m’amuse même à désynchroniser mes mains. L’index solitaire tourne et pousse dans tous les sens alors que celui accompagné de son copain le majeur s’amuse à aller et venir autour. D’un côté, de l’autre, puis un doigt de chaque côté. De quoi contenter mon instructrice, du moins j’espère. Et depuis tout à l’heure les doigts de Nika ne sont plus seuls à caresser la peau de sa petite sœur, il y a aussi mon souffle chaud qui doit balayer tout son bas-ventre.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le lundi 06 mai 2013, 00:26:48
« De la mouille ? Preum’s ! » s’exclama-t-elle joyeusement.

Et, sans que Nika n’ait le temps de dire quoi que ce soit, elle vit Rinako s’allonger sous le corps de Ryouka, en se débrouillant pour, tout en posant sa tête, continuer à enfoncer ses doigts, à poursuivre sa sodomie. Ryouka poussa de nouveaux soupirs, des gémissements délicieux et langoureux. Nika avait toujours adoré l’entendre gémir, crier, et même hurler. C’était son petit plaisir personnel, et elle continua donc à remuer ses doigts, pinçant le clitoris de la femme, le pressant, sentant ses doigts s’humecter. C’était sale, mais ô combien enivrant. Parfois, ses doigts glissaient sur la tête de Rinako, frottant sur sa peau, raclant contre son menton. Une peau douce, fébrile, tremblotante. Comme c’était bon ! Nika devait se concentrer, son regard se fixant essentiellement sur le fessier de Ryouka. Sa sœur portait encore sa robe, mais Nika savait que ça ne la dérangeait pas. Bien au contraire. Ryouka adorait jouir dans ses vêtements. Probablement un souvenir de l’époque où elle était à la fac’ de Tekhos Metropolis, et où les amies de Ryouka s’amusaient à la faire jouir en cours, tâchant ses vêtements, l’amenant à frotter son corps sur la chaise.

Rinako demanda alors à Ryouka de la regarder pendant l’orgasme. Une demande étrangement romantique, selon Nika, qui se permit un léger sourire, continuant à remuer ses deux doigts. Killer Boom se débrouillait très bien avec ses doigts. Une vraie petite fée, et Ryouka baissa sa tête vers Rinako, croisant son regard. Elle avait les joues rouges, et des gouttes de sueur glissaient le long de sa peau. Une vraie petite tomate, délicieuse et magnifique, qu’on avait envie de croquer. Rinako aussi devait être bien rouge, sous le corps de la femme.

« Tu l’entends, Ryouka ? Interdiction de relever la tête ! »

L’intéressée soupira, fermant les yeux.

« C’est... C’est pas la partie la plus difficile, ça ! » grogna-t-elle.

Nika sourit. Elle avait encore une main libre, et l’utilisa pour gifler l’une des fesses de Ryouka, frappant plutôt fort, ce qui la fit hurler. Un délicieux cri qui résonna dans la pièce. Elle continua ensuite à remuer ses doigts, sentant la mouille dégouliner encore plus. Des frissons traversaient tout le corps de Ryouka, qui ferma les yeux, les rouvrit, et soupira longuement, en atteignant son orgasme. Tout son corps sembla se tendre, et la mouille explosa, comme un jet, fusant hors des doigts de sa sœur aînée. Cette dernière retira donc ses doigts, trempés.

« Et voilà... Régale-toi, ma belle Rinako, je crois qu’il y a amplement de quoi nourrir ta belle petite langue. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 07 mai 2013, 09:18:10
Ryouka n’a même pas les seins à l’air. Je ne suis plus si sollicitée que ça, je peux penser un peu au tableau. Ça doit bien compter, sinon on serait tout à poils. Et je trouve assez amusant de penser qu’avant de relever la jupe de la petite sœur on était à l’opposé l’une de l’autre. Sa petite robe, mes gants et mes cuissardes : il y a de quoi en habiller une en entier, mais une seule. Je trouve ça marrant. Mais on est pas là pour jouer avec nos fringues. Ryouka est magnifique comme ça, avec ses cheveux argentés ébouriffés autour de son visage rouge-tomate elle fait un peu Noël. Je m’abstiens à nouveau de commenter même si ça me fait rire. On garde les jeux de mots graveleux sur les cadeaux de Noël pour une autre fois : pas trop d’émotions d’un coup.

Et puis bon, la Mère Noël c’est encore l’idole des enfants, je vais me garder un peu de cette innocence. Je suis sur un tout autre cas : les salopes. C’est bien gentil de le dire mais je n’ai pas eu l’occasion de voir à quoi ça ressemble en vrai. Elle a presque l’air de souffrir, ou plutôt non : elle est clairement en souffrance. Elle veut tellement jouir que ça fait. Les fessées aussi doivent faire un peu mal mais elle n’a pas l’air de vouloir se défendre. Est-ce que c’est vraiment vrai toutes ces conneries ? Le côté excitant de la punition, de la position de faiblesse. Il y en a qui aiment ça. Les esclavagistes qui se font coincer ne se privent pas de donner ce prétexte et ces connards ne coupent pas au châtiment. Le dressage, le conditionnement, finir par aimer ça parce qu’on a rien d’autre à espérer de la vie...

Reste qu’il y en a qui aiment ça, qui se soumettent volontairement et prennent le dressage comme d’autres prennent des cours de peinture pour se détendre. C’est encore trop tôt pour me préoccuper de ça. Pour une première fois la douche de mouille est bien suffisante. C’est chaud et éclabousse tout mon visage. La bouche grande ouverte et les paupières en train de jouer les papillons j’accueille l’explosion de Ryouka en admirant le spectacle. Elle jouit assez calmement, du moins je pense. Moi j’ai crié jusqu’à manquer de souffle avant de m’effondrer. La belle aux yeux rouge frémit et soupire, mais quelle sourire sur son visage rouge ! Elle a l’air tellement apaisée pendant une seconde, tellement comblée, le bonheur total.

Moi j’agite la langue en cherchant guettant les dernières gouttes avant de me lécher les babines. Je retire mes doigts doucement et me redresse un peu. Ma langue passe lentement sur sa petite fente, cueillant son lot de gouttelettes, puis j’y dépose un petit baiser avant de sortir d’entre ses cuisses. Je me redresse et passe une main derrière ma tête pour écarter mes cheveux trempés. La tête penchée j’offre mon cou à Nika avec un petit sourire en coin.

« Qu’est-ce que tu penses de mon parfum ? Pas trop écœurant, j’espère ? J’en ai mis une tonne. »

Bon, d’accord c’est nul ! Mais je suis une débutante toute excitée par ce nouveau monde de plaisirs qui s’offre à elle. Et j’essaie déjà de retenir l’envie de me toucher. Je sens qu’elle va vite devenir insupportable. Mine de rien je pourrais revenir au score et surtout voir ce qu’elles me préparent pour la suite. Je sais que c’est pervers mais je suis d’autant plus excité qu’elles sont sœurs, même à leur façon bien précise. Vont-elles faire l’amour tendrement comme dans les films ? Ou vont-elles baiser comme des salopes ? Jusque-là elles n’ont pas fait dans la finesse. Après un petit baiser aux lèvres de Ryouka je recule à genoux sur le lit, me mordillant la lèvre.

« Hanh ! J’vais avoir du mal à faire honneur au légendaire mental d’acier des commandos celkhans... »

Même liée à la glace je sens que ce serait perdu d’avance. Ces deux femmes magnifiques ensemble, deux perverses accomplies qui promettent un bonus-surprise si je trouve assez de volonté pour ne pas me masturber. Ce nouveau monde de plaisir met également les mots sous une toute nouvelle lumière. Et il y a ce désir brûlant de me toucher, d’explorer mon corps à travers mes propres mains et en plus des leurs. Cruelle tentation ! T’es mal barrée, ma fille ! Je quitte le lit pour... Tiens ! Le gros fauteuil à roulettes devant le bureau a pas l’air trop mal. Et je pourrais me faire les griffes sur les accoudoirs pour m’occuper les doigts.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 07 mai 2013, 16:02:32
Rinako était aux anges, et, après l’orgasme de Ryouka, elle s’écarta lentement du corps de la jeune femme. Brainstorm s’étala un peu sur le lit, la laissant sortir, respirant lourdement. Elle avait joui, et chaque orgasme était une forme de délivrance, de purge. De délivrance contre la frustration qu’elle ressentait. C’était comme grimper une montagne. L’ascension était difficile, laborieuse, jusqu’à atteindre le sommet, où on se retranchait dans ses dernières forces pour gravir les quelques ultimes mètres vous séparant des hauteurs... Et la descente, ensuite, venait rapidement, dans la joie et la bonne humeur, dans l’extase. De purge aussi, car jouir occultait toutes ses pensées. Elle ne songeait plus à rien, si ce n’est à ce plaisir montant entre ses cuisses, à ce sentiment de plénitude. Rinako, de son côté, alla flirter avec Nika, qui se colla contre elle, reniflant son cou, avant de l’embrasser. La Celkhane semblait heureuse, et, en l’état, c’était l’essentiel. Se relevant, elle alla s’asseoir sur un fauteuil, posant ses bras sur les accoudoirs, attendant pour la « surprise » qu’on lui avait promise.

Nika se glissa près de Ryouka, qui se redressa lentement.

« Allons, Ryouka, ne me fais pas croire que tu es épuisée... »

A cette idée, la femme tourna la tête, et creusa légèrement son dos.

« Épuisée, moi ?! s’exclama-t-elle d’une voix offusquée. Il en faut plus pour me vaincre, ma belle ! J’ai fait du cybersexe en ligne pendant plus de quinze heures d’affilée ! »

Une belle prestation. Nika se permit de légèrement sourire, puis se rapprocha de Ryouka. Sur le lit, les deux femmes vinrent s’embrasser assez langoureusement, Ryouka caressant les cheveux de sa sœur aînée, tandis que cette dernière frottait ses cuisses, remontant ensuite vers son dos, attrapant la délicate fermeture Éclair de sa robe-combinaison. Leurs langues jouèrent l’une contre l’autre. Il suffisait de les voir pour constater à quel point ce baiser semblait naturel. Les deux femmes se connaissaient aussi bien que des sœurs, ou, plutôt, en la circonstance, comme de longues amantes passionnelles. Nika tenait la fermeture, et la fit lentement descendre, frottant contre la peau de Ryouka. La fermeture finit par arriver à hauteur des fesses de la femme, jusqu’à se retirer. Nika rompit brièvement son baiser, et frotta son nez contre celui de Ryouka.

Ses mains se glissèrent dans le dos de Ryouka, et elle écarta les pans de cette dernière, faisant lentement glisser la combinaison. Brainstorm tendit ses mains, et la combinaison glissa le long de ses bras. Elle glissa ensuite ses mains dans ses cheveux, n’ayant plus que son soutien-gorge et ses collants. Elle regarda Rinako en tournant la tête, un léger sourire, puis ôta son soutien-gorge.

« Le spectacle te plaît, ma chère Celkhane ? » demanda-t-elle alors.

Elle lui fit un clin d’œil, puis s’allongea sur Nika. Les deux femmes se mirent à s’embrasser dans le lit, les mains de Nika venant s’attarder sur le dos de la femme, ainsi que sur ses fesses. Ses ongles grattaient contre sa peau nue et douce. Nika adorait ça : sentir Ryouka sur elle, frotter son corps contre le sien. Et Ryouka aussi aimait ça, car elle pouvait s’emmitoufler dans les bras de sa sœur, sa grande sœur protectrice, qui avait toujours veillé sur elle, et l’avait toujours protégé, aussi bien contre les adversaires extérieurs, que contre ses propres ennemis intérieurs. Elles s’embrassèrent ainsi pendant un certain temps, l’un des doigts de Nika venant s’aventurer dans le fondement de sa sœur, lorsque cette dernière releva son corps, rompant le baiser.

« Je crois qu’il est temps de montrer à notre chère Celkhane le cadeau que j’ai prévu pour elle...
 -  Ma foi, je crois que c’est bon, oui. »

Ryouka sourit, puis s’écarta un peu. Elle finit par se relever, offrant la vue de son dos à Rinako, et se concentra un peu, avant de faire sortir de son corps le sexe masculin qu’elle s’était fait greffer à Tekhos Metropolis. En voyant la verge pointer, Nika cligna des yeux, légèrement surprise, comme à chaque fois.

« Bien ! Reprenons où nous en étions ! » s’exclama-t-elle.

Elle s’allongea alors à nouveau sur Nika, et enfonça son sexe en elle. Nika poussa un cri de plaisir, et donna une grosse claque sur les fesses de sa sœur. Voilà qui était bon !

« Oh putain, ça, ça m’avait manqué ! »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 13 mai 2013, 00:10:04
Il est confortable, ce fauteuil. Ça me fait penser que je vais enfin pouvoir revoir l’aménagement de ma chambre. Mais plus tard ce genre de choses. Les mains sur les accoudoirs. J’ai pas le droit de me toucher même si ce que je vois est terriblement excitant ! Elles sont allongées sur le lit à s’embrasser en remuant l’une dans les bras de l’autre. Nika déshabille sa petite sœur alors que leurs langues se caressent encore. C’est trop sexy ! Mais il faut bien qu’elles se décollent pour que Ryouka se débarrasse de sa robe. Elle me regarde en retenant ses cheveux et c’est là que je me rends compte : mes cuisses bougent. Elles frottent lentement l’une contre l’autre. Je me redresse sur le fauteuil et m’ébroue. Si j’en suis déjà là, dans deux minutes je me rendrais compte que je me masturbe.

« J’adore ! Mais je sens que je vais avoir beaucoup de mal à me retenir ! »

Elle n’a pas autant de poitrine que sa grande sœur mais toujours plus que moi. Et c’est reparti, cette fois allongées l’une sur l’autre. C’est encore pire ! J’arrive à peine à me retenir de remuer sur le fauteuil pour tromper mon excitation. Je pense sérieusement à me frotter comme un animal, c’est dire si je suis en train de devenir une perverse ! Elles sont là, à se tripoter en s’embrassant, et moi je me mordille la lèvre en les dévorant du regard. Quelle idée de merde j’ai eu ! J’aurais dû rester au milieu au lieu de faire la maline. Au lieu de voir ce qu’elles me réservent je suis en train de me priver de ce qu’elles seraient en train de me faire.

Surprise ?

« ... »

Surprise, ma fille ! Celle-là tu l’as pas vu venir ! Ryouka est une... Elle a un... Et c’est là que je me rends compte que j’ai la bouche grande ouverte depuis près d’une minute, et les yeux qui piquent. Heureusement pour moi elles sont déjà trop occupées à baiser pour se payer ma tête. Je papillonne des paupières en m’assurant que j’ai pas bavé comme... Bin comme cette sergent-instructrice qui s’attendait pas à ce que je capture le drapeau adverse en vol plané. Bref, ça m’a quand même collé un sacré choc. Je ne sais pas vraiment si je vais... Quoi que Nika a l’air de prendre un plaisir incroyable à se faire... Et Ryouka n’y va pas de main morte !...

Je me replace nerveusement sur le fauteuil, une fois de plus. Cette fois je ne les fixe pas de la même façon, mais peut-être avec encore plus d’intensité. Tout ça pose un nombre de questions. Je suis au courant de comment ça marche, je sais qu’à une époque on avait que les hommes pour se reproduire. Je sais que pour faire des bébés la « bonne vieille méthode » est toujours aussi répandue même si les femmes peuvent l’appliquer entre elles. J’ai quand même des doutes sur la tolérance de mon vagin à ce que Nika a tout l’air d’adorer. Le vrai soucis c’est que je n’ai jamais fantasmé sur les hermaphrodites, je n’y ai tout simplement jamais pensé. Je me suis fait des petits films romantiques, un peu coquins, mais ils n’impliquaient que des femmes.

Je n’avais qu’un seul parent, ma seule mère était une femme. Les garçons que j’ai connus quand j’étais gamine étaient élevés comme des filles. D’un autre côté, maintenant je sais que j’ai eu un père. Il n’y avait pas grand-chose de masculin dans ma vie avant ça, et ce qui vient d’y apparaître n’est pas de nature à m’exciter... Tout ça me trouble au plus haut point. J’essaie de chasser de mes pensées le peu de vécu franchement ignoble que j’ai avec les membres masculins. Ce n’est pas si difficile en réalité : plus je les vois, moins ça semble si horrible.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 16 mai 2013, 19:06:09
Nika et Ryouka avaient bien du mal à se concentrer sur Rinako. Nika était pénétrée par Ryouka, et Dieu sait que sa chatte en avait eu besoin, de sentir une grosse queue la défoncer ! Dans ce domaine, Ryouka était une femme terriblement talentueuse, ce qui se confirmait en ce moment. La manière dont elle prenait sa sœur était épique. Les mains de Nika vinrent se crisper sur les fesses de Ryouka, ses ongles s’enfonçait dans sa chair, alors que Brainstorm remuait vigoureusement en elle, faisant trembler le lit sous ses puissants assauts. Elle ne la ménageait pas, et c’était tellement bon ainsi ! Nika grognait sous le corps de Ryouka, et enfonça un doigt dans le fondement de cette dernière, faisant grogner cette dernière.

« Uuuuurfff... !! grogna Ryouka.
 -  Haaaan, ma salope !! »

Nika soupirait en se tortillant, et son autre main frottait les cheveux de Ryouka, à hauteur de sa nuque. La peau de Brainstorm était douce et chaude, en sueur. Cette sensation était tellement merveilleuse ! Deux femmes au corps chaud et délicieux qui se frottaient l’un contre l’autre, faisant craquer et vibrer le lit. Ryouka, yeux clos, gémissait et grognait, tout en continuant à la pénétrer. Oh oui, elle faisait preuve d’une vive énergie, d’une passion dévorante, comme à chaque fois qu’elle couchait avec Nika. Ryouka avait beau être une nymphomane, une véritable traînée, qui n’hésitait pas à se prostituer en ligne, elle faisait toujours preuve, avec Nika, d’une certaine dose de romantisme. L’une de ses activités préférées était clairement de se prostituer en ligne, et ce souvenir lui revenait en tête, car elle adorait faire à Nika des strip-teases délicieux quand cette dernière était en mission. Ryouka se connectait pour cela sur un site Internet spécialisé dans le sujet, touchant un pourcentage d’un revenu dépendant du nombre de personnages qui regardaient, en ligne, les danseuses. Ryouka avait déjà réussi à attirer jusqu’à 15 000 internautes en même temps.

Son sexe défonçait joyeusement Killer Boom, qui lui gifla les fesses, frappant fort en soupirant, tout en continuant à la défoncer. Les deux femmes continuaient à se prendre, et Nika eut une brève pensée pour Rinako. Les deux femmes se faisaient l’amour, et les minutes déferlèrent rapidement, se noyant dans un tourbillon fiévreux et ardent de plaisir. Ryouka finit par soupirer, par gémir dans l’oreille de Nika, et se déchargea dans le ventre de sa sœur. Elle donna quelques légers coups, atteignant un bel orgasme, particulièrement long. Des petits cris s’échappèrent de ses lèvres, et elle se mit à jouir pendant plus d’une minute, crachant son sperme sans interruption, se déchargeant à chaque coup. A chaque fois, des gouttes de sueur tombaient de ses cheveux pour filer sur le corps de Nika.

Les mains de Ryouka, qui tenaient les épaules de la femme, finit par les poser sur le lit, et s’allongea tendrement sur le corps de Nika, faisant craquer son corps. Nika ne retira pas son doigt de son fondement, continuant à le remuer, et pressa son autre main sur l’un de ses seins. Elles vinrent encore s’embrasser.

« Est-ce que tu as joui, ma coquine ?
 -  Si ce n’était pas le cas, tu ne laisserais pas ton sexe en moi, hum ?
 -  J’adore cette sensation, cette mouille qui coule tout autour de mon membre... » se confessa Ryouka.

Ceci fit sourire Nika, qui frotta lentement son nez contre le sien. Elle la comprenait plutôt bien... Ryouka l’embrassa alors, assez longuement. Le baiser dura de nombreuses secondes, les deux femmes se mettant à gémir, le membre de Ryouka profondément enfoncé dans le corps de sa sœur. Elle donna quelques nouveaux coups de butoir, en sentant l’érection revenir. Son sexe se remit à grossir, et Nika la repoussa alors, rompant le baiser.

« Rinako n’est pas Elaine, tu sais... »

Ryouka se mordilla les lèvres, puis se redressa. Son sexe glissa hors du corps de Nika, laissant une fine traînée de sperme. Elle se retourna vers Rinako, un sourire sur les lèvres, avec sa verge qui pointait fièrement devant elle. C’était une panoplie complète, incluant les testicules. Elle se rapprocha un peu de la Celkhane, en roulant lentement des hanches, posant sa propre main sur son sexe humide et sale, le frottant.

« Alors, Rinako ? Le spectacle te plaît ? Tu aimerais en faire partie ? »

Elle parlait sur une voix sensuelle et lente, chaude et sourde.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 20 mai 2013, 18:40:12
Au moins j’ai ma réponse : elles baisent. Elles font moins de commentaires graveleux, c’est la première fois que je vois un truc pareil, mais elles baisent : ça c’est sûr. Et elles adorent ça toutes les deux. Mes réserves sont repoussées un peu plus loin à chaque soupir, chaque gémissement. Mais il y a une autre sensation qui monte et me fait frissonner, bien que j’aie de plus en plus chaud. Je pourrais pas encaisser un truc pareil ! Je l’ai dit très clairement : je veux baiser. Quitte à me faire dépuceler je veux en faire autant que possible. Mais Ryouka défonce littéralement sa grande sœur ! Je sais plus si mes cuisses se serrent parce que je mouille ou parce que mon vagin fait une crise d’angoisse !

Elles jouissent... Elles en ont... En tous cas elles se calment. Elles s’embrassent encore, c’est trop mignon et sexy à la fois... Une minute : elles remettent ça ! C’est plus des perverses, c’est des bêtes en chaleurs ! Un instant de plus pour évaluer la situation, c’est pas du luxe. Elles commencent à me faire peur. Nika ne laisse pas sa cadette repartir. Je ne suis pas Elaine ? C’est clair ! Je vois pas ce qu’elle veut dire, mais je vois qu’Elaine est plus grande et qu’elle a les hanches plus larges. En gros elle a fini ses poussées d’hormones, elle. Moi j’en ai pas encore fini avec ça.

Malgré ça je ne peux pas détacher mon regard de ce gros truc qui tangue dans ma direction au rythme des hanches de Ryouka. Je sens ma gorge s’assécher au son de sa voix, j’avale ma salive alors qu’elle arrive tout près.

« Je... »

Je... ne suis pas certaine de vouloir donner le top départ trop vite à une perverse de son calibre. Pas avant de m’être faite à l’idée. Je lève une main pour glisser les doigts sur cet organe fascinant. Ça sent fort la belle brune en chaleur, et aussi une odeur... particulière. C’est doucereux et entêtant. Je fais lentement descendre mes doigts le long du sexe tendu.

« C’est chaud... »

Et je sens que sa palpite dans mes mains. Je relève les yeux vers le visage de Ryouka avec un sourire un peu gêné.

« J’ai jamais fantasmé là-dessus... Je pensais qu’à des filles normales. Enfin, je veux dire... Pas des hermaphrodites. »

Je sais comment ça marche, en théorie, mais je préfère oublier. Question de contexte. Ici c’est « je vais te mettre ça et tu vas aimer » ; pas « ils vont vous mettre ça et ça va faire mal ». Je baisse les yeux et relève le membre de la belle aux cheveux d’argent. D’ailleurs elle est encore attirante comme ça, en nue et en sueur. Ou c’est cette odeur qui me monte à la tête. Je penche sur le côté pour voir ses testicules... Je suis encore moins à l’aise avec ces trucs-là. J’ai déjà vu des hermaphrodites dans les douches, elles n’en avait pas. Je lève une main en-dessous pour les toucher très délicatement. Il paraît que c’est fragile.

Je ne peux pas retenir un petit rire. C’est bizarre. Je sens deux petits trucs durs à l’intérieur, un peu comme une olive, qui glisse dans son petit sac de peau.

« C’est pas comme j’imaginais. Mais bon, ces trucs-là... »

Je relève les yeux avec un petit sourire en coin.

« On m’a seulement appris à les éclater. »

Même si elle crève d’envie de retourner sur le fauteuil son instinct de conservation doit bien la titiller un peu. Je relâche ses boules et fait lentement aller et venir ma main le long de son gros machin encore gluant.

« Tu vas devoir m’expliquer comment on en prend soin... Je dois le prendre dans ma bouche, c’est ça ? »

Sans la quitter des yeux j’ouvre grand en approchant ma tête. Pas difficile à guider sans regarder, son truc. C’est chaud, et ce goût bizarre mélangé à celui de Nika. c’est pas désagréable, mais je n’ai pas non plus ce que j’ai une pire sur la langue.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 21 mai 2013, 14:46:46
Ryouka aurait dit que cette scène, malgré sa dimension érotique évidente, était cute. Rinako était en train de passer, en une journée, du statut de petite vierge effrontée à celle de femme confirmée. Elle allait découvrir bien des pratiques, et elle s’attaquait maintenant à cette pratique taboue et fascinante chez les Tekhanes : le coït. Si le coït masculin était, pour bien des Tekhanes, et encore plus pour les Celkhanes, une sorte de pratique sauvage similaire à la zoophilie, le coït féminin était bien plus acceptable, car il était fait entre deux femmes. Ryouka s’était mise face à Rinako, mains sur les hanches, et, lentement, Rinako caressait le sexe avec ses doigts. Des frissons remontaient le long du corps de Brainstorm. Sa verge était légèrement trempée, que ce soit de sperme ou de cyprine, mais elle était toujours tendue. L’Héroïne se mit à légèrement soupirer de plaisir, les joues légèrement rouges. Sa partenaire faisait glisser ses doigts le long de sa verge, avant de s’attaquer à ses testicules. Ryouka avait choisi un sexe réaliste, soit de se faire aussi intégrer des testicules. C’était plus onéreux, mais il y avait moins de risques que de se faire simplement greffer une verge. Elle ne disait rien, sa poitrine se soulevant et s’abaissant, tandis que Rinako, lentement, découvrait une verge. Tout son corps semblait témoigner de ce sentiment paradoxal qui l’animait : peur et attirance. Elle était partagée entre cette peur primaire et fondamentale du sexe masculin, et une attirance pour ce dernier, pour le plaisir fort qu’elle ressentirait. Mais, à la base, le sexe, dans le fond, n’était-il pas un mélange de peur et d’amour ?

« On m’a seulement appris à les éclater. »

Ryouka pencha la tête sur le côté. Comment était-elle censée interpréter ça ? Elle ne dit rien, sentant Rinako continuer à jouer avec ses testicules. La manière dont elle agissait était similaire à ce que Ryouka avait fait face à un premier phallus. Elle avait découvert le sexe masculin avec un homme, un Tekhan. Elle s’était imaginée quelque chose d’énorme, mais, quand elle avait abaissé le pantalon de l’homme, elle avait vu quelque chose de bien plus petit que ce qu’on montrait dans les films érotiques. Par la suite, Ryouka avait compris que, quand une femme se faisait greffer un sexe masculin, elle pouvait en choisir de la taille qu’elle voulait, ou presque. Généralement, les sexes étaient de belles érections, et Ryouka avait ainsi opté pour une belle et grosse verge... Même s’il y avait plus gros. Cependant, elle aimait bien inclure un peu d’harmonie.

Elle s’amusait aussi à titiller les testicules, à les remuer, à les caresser, et à les prendre en bouche. Ryouka lui posa ensuite une question, et ouvrit tout grand la bouche, ce qui la fit légèrement sourire. Les mains de Ryouka se posèrent sur la tête de Rinako, caressant ses joues, se glissant dans ses mèches de cheveux.

« Oui... Il y a plusieurs manières de le prendre en bouche... La plus simple consiste tout simplement à ouvrir grand les lèvres pour le prendre, puis à les refermer, mais il y a des méthodes plus sexy... Embrasser et lécher la verge avant de la prendre, par exemple, la mordiller tendrement, frotter son nez dessus... Ne t’inquiète pas, dans ce domaine, le talent vient surtout de la pratique. Moins il y a de théorie avant la pratique, et mieux c’est, car... C’est plus innocent... »

Ryouka termina son discours, en donnant un coup de rein en avant, qui envoya son sexe dans la bouche de Rinako. Il heurta ses dents, avant de filer à l’intérieur. Un frisson remonta le long de son corps quand elle sentit la langue de Rinako.

« Oooohhh, si c’est bon !! » soupira-t-elle.

Elle commença à remuer légèrement son basin, et donna quelques instructions :

« Pose tes mains sure ms fesses, sers-t-en comme appui… Et… Huummm… Respire par le nez, aussi… N’hésite pas à… Aaaaah… A explorer mes fesses, surtout…. »
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 24 mai 2013, 14:37:12
Je dois bien collé à la jeune pucelle docile dont elle parlait tout à l’heure. Ça me déplaît pas tant que ça de la voir de si bas, de sentir ses doigts dans mes cheveux. Ses petites caresses devraient sans doute me mettre hors de moi mais il n’en est rien. Je me suis mise de moi-même dans cette position, sans qu’on m’y contraigne de quelque manière. Je suis là pour apprendre et j’écoute attentivement ma leçon.

Je commence comme elle me dit, en le prenant dans ma bouche. Je referme mes lèvres dessus, mais je me débrouille pour ne pas le toucher avec les dents. Il paraît que c’est très sensible, d’où l’intérêt de cogner dessus en cas de problèmes. Je fais timidement aller et venir ma tête, caresse la chair chaude et tendue sans plus d’assurance du bout de la langue. Des baisers et des léchouilles pour faire plus sexy. Le mordiller ? On va attendre un peu avant d’essayer, mais frotter mon nez dessus : ça je peux et je le fais. Ça n’a pas l’air de lui déplaire, et à moi non plus au final. Ça me laisse un peu le temps de faire connaissance avec ce... cet étrange truc.

Mais ma bouche a l’air de déjà lui manquer, il se cogne même en entrant. Houlà ! Rire avec ça dans la bouche : le rendu final est pas génial. Je presse ma langue sous son membre qui commence à aller et venir, je sens les petits replis de peau qui glisse dessus et le bout lisse sous mon palais. Ces goûts encore nouveaux envahissent ma bouche, je les respire, ils s’emparent de moi. Ça me monte à la tête comme la fièvre. J’en veux plus ! Et plus de caresses, plus de contact. Je remue doucement la tête sous ses doigts, les yeux levés tantôt vers les siens tantôt vers sa poitrine. Deux beaux rubis scintillants échangent leur place avec deux alléchants petits bonbons roses, chacun son tour.

Je veux plaire à cette femme, c’est plus compliqué et je m’en contente. Je veux qu’elle ait envie de moi, qu’elle soit assez comblée pour me donner encore du plaisir. Je le veux assez pour rester assise devant elle, la laisser profiter de ma bouche, même l’y inviter en pressant ma langue contre son membre. Et finalement je n’en ai pas tant fait moins pour Nika dans cette chambre, elle aussi a bien profité de ma bouche. S’il faut absolument rétablir l’équilibre je serais ravie de glisser mes doigts dans son petit trou.

La grande brune va devoir attendre un peu, sa sœur a demandé la première. Dommage, à travers mes gants je ne peux pas vraiment sentir sa peau. Respirer par le nez j’avais bien compris, peloter son doux popotin c’est cadeau. Ma fille, je crois que tu deviens accro aux fesses ! Mais est-ce vraiment un mal ? Ça ne donnera jamais un orgasme mais même à travers mes gants j’aime bien sentir sa chair sous ma main, et aussi mes doigts comprimés bien au chaud. J’en ai déjà glissé deux dans son petit trou, ce qui me conforte un peu plus dans mes nouveaux goûts. L'index et le majeur de la main droite, l’autre presse et écarte sa chair pour en libérer l’accès.

Je n’explore pas vraiment, en fait. À peine glissées à travers ce petit anneau frémissant je remue les doigts en petit cercles lents. Ils entrent un peu plus ou ressorte légèrement selon les mouvements de son bassin. Et il n’y a pas qu’en haut que ça bouge, Je me dandine sur mes propres fesses en frottant mes cuisses entre elles. Ça m’excite follement, tout ça ! Et je sais très bien que ma bouche ne sera pas le seul endroit où ce gros truc va entrer. J’ai bien envie de lâcher sa fesse pour m’occuper un peu de moi, et s’il faut une excuse je l’ai déjà sur le bout de la langue. D’une autre côté j’aurais plus de mal à m’occuper de son petit trou.

Ok, il me faut des renforts et je ne peux pas les appeler verbalement. Nika n’aura sans doute aucun mal à comprendre, mais va-t-elle accepter ? Je le saurais dans une minute. Je fais tourner un peu le fauteuil et j’ouvre les cuisses. Ma main abandonne la fesse de Ryouka pour pointer du doigt mon ventre... Ou ma cuisse... Bref, pointer le doigt vers le bas. J’ai les cuisses ouvertes, elle aura pas besoin d’un plan pour trouver !

« Hummmm... »

Et ma main revient s’occuper du popotin de Ryouka, en commençant par une petite claque sans doute pas très adroite.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le samedi 25 mai 2013, 13:56:32
C’était comme avaler une grosse sucette. Une belle grosse sucette exigeante, à la matière indescriptible. Ryouka avait goûté à bien des sexes, et se devait bien d’admettre que la texture d’un pénis était particulière... Molle et dure, humide et sèche... C’était très difficile de la décrire, mais il y avait généralement, à toutes ces variables, une constante : une sorte de forte excitation en voyant une belle et grosse verge, bien tendue, avec des veines qui saillaient, une verge qui avait l’air en souffrance, qui avait l’air d’avoir tout un tas de trucs à décharger, mais sans personne pour la recueillir. Rinako engloutit le sexe de Ryouka, qui sentit des frissons la traverser. Le plaisir masculin et le plaisir féminin étaient à la fois semblables et fondamentalement différents. Tout tournait autour du sexe, bien sûr, mais, quand le plaisir était véhicule dans une verge, c’était un plaisir exigeant, intense, qui voulait de l’action brute, qui vous encourageait à agir. Il y avait une sorte de frustration différente de celle qu’on ressentait quand on n’avait entre les jambes qu’un trou. La femme voulait recevoir, et l’homme voulait donner. Il fallait croire que la Nature avait donné au mâle le rôle actif, et à la femelle le rôle passif... Jusqu’à ce que la technologie s’en mêle, et bouleverse cette règle.

Le sexe masculin de Ryouka se glissait lentement dans les lèvres de la Celkhane. Brainstorm adorait faire des gorges profondes, car elle adorait glisser sa verge aussi loin que possible, mais, pour l’heure, elle sentait bien qu’elle allait devoir se retenir. Rinako découvrait beaucoup de choses aujourd’hui, mais elle semblait avide de nouvelles expériences, de parfaire les choses qu’elle faisait, d’explorer de nouveaux horizons. Ses lèvres se posaient sur le membre de Ryouka, qui sentit également les mains gantées de sa partenaire se poser sur ses fesses. Elle poussa un nouveau gémissement, les joues rouges, et posa ses propres mains sur la tête de la Celkhane, afin de caresser ses cheveux, ses joues, et, plus simplement, d’avoir un appui.

« Lààà, c’est bien, ma petite puce, c’est très bien... »

Elle la félicitait, lui parlait comme si elle était une de ses élèves... Mais, dans le fond, n’était-ce pas un peu ce que Rinako était ? Une cadette qui s’instruisait dans d’autres domaines que l’éradication de Formiens ? Elle semblait apprécier cette fellation, et Ryouka remuait très lentement son bassin. Elle faisait preuve d’une douceur qui était assez rare chez elle, une grande nymphomane qui ne s’en cachait pas du tout. Les yeux de Rinako observaient son corps, remontant entre son ventre et ses yeux, croisant au passage ses deux monts de chair. Elle devait sans doute lire dans tout le corps de Ryouka les frissons de plaisir qui perlaient dans la lueur de ses yeux.

Cette scène semblait tellement réussie que Ryouka vit Rinako pointer de son doigt son vagin. Elle sourit devant ce geste, qui, en quelque sorte, témoignait d’une grande innocence. Elle avait écarté ses jambes, et remuait un peu ses fesses de droite à gauche, comme si elle avait quelque chose qui la démangeait. Cependant, Ryouka était certes douée, mais elle n’avait pas de bras extensibles. Ce n’était donc pas à elle qu’il revenait de s’occuper de la partie basse du corps de la Celkhane.

« Sœurette, je crois que... »

Ryouka n’eut pas besoin de terminer sa requête, car elle se reçut une belle gifle sur les fesses, qui la fit légèrement sursauter, enfonçant un peu plus son membre dans la bouche de la Celkhane. Ce n’était pas la giflette de Rinako, ça, mais une belle et forte claque qui résonna.

« C’est comme ça qu’il faut gifler notre Ryouka nationale, Rinako ! »

Nika s’était postée dans le dos de Ryouka, et, après sa belle gifle, observa un peu la scène.

« Hum... Je vais t’apprendre un truc, Ryouka... Le sexe, ce n’est pas que rester à la surface des choses. »

Tout en parlant, elle attrapa l’un des doigts de Rinako, et le dirigea vers la croupe de la femme.

« Là... Enfonce-le... Vas-y, vas-y, on nettoie suffisamment ce trou pour s’assurer qu’il n’y a rien de sale dedans... Glisse ton doigt... Là, voilà...

Ryouka poussa un nouveau gémissement en sentant l’intrusif doigt de Rinako se glisser en elle. Nika sourit, embrassa Ryouka dans le cou, puis se mit dans le dos de Rinako, posant ses mains sur ses épaules.

« Je suis sûre que tu as l’impression d’avoir un feu entre les cuisses... »

Et, vu que Rinako était une femme qui aimait bien s’enflammer, au sens strict du terme, l’allusion n’était pas fausse. Nika caressa lentement le cou de Rinako, prenant un plaisir vicieux à la faire patienter. Elle caressa ainsi tendrement son cou, glissant sur sa peau, puis fléchit les genoux. Ses seins heurtèrent le dossier du fauteuil, et elle descendit l’une de ses mains sa tête à côté des oreilles de Rinako, et consentit enfin à glisser un doigt dans son vagin.

« Utilise ta langue, Rinako... Caresse cette belle queue... Avec ta langue... Joue avec... »

Après tout, il fallait bien conseiller cette petite !
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mercredi 29 mai 2013, 01:01:02
Avec la place pour étendre son bras forcément c’est facile... Je pensais pas que Ryouka allait sursauter, je me suis pris un coup tout au bout du palais. J’ai pas l’habitude de jouer à ça, j’ai failli m’étrangler toute seule. Je sens déjà un goût nouveau dans ma bouche, quelque chose visqueux qui se mélange à ma salive. Soit c’est un détail dont je n’ai pas entendu parler, soit elle commence à jouir et j’y connais vraiment rien ! Mais visiblement c’est le moment de poser la question.

C’est le moment de fouiller à nouveau un autre sujet. J’adore sentir mon doigts rentrer dans ce petit orifice, s’enfoncer dans la chair chaude qui le comprime. Je fais aller et venir mon index dans le cul si douillet Ryouka, d’abord lentement en le remuant pour élargir son petit anneau. Le feu entre les cuisses ? Je dirais plutôt que le feu n’attend que quelque chose à dévorer ! Mais elle attend quoi, la grande sœur ? Elle me colle, elle me chauffe, et surtout elle prend son temps.

« Honf ! »

C’était quoi, ça ? J’espère qu’avec une bite dans la bouche tout le monde pousse des gémissements aussi ridicules, sinon elles ont pas fini de se payer ma tête. Sur le moment e ne me plains pas, Nika sera capable de retirer ses doigts. Utiliser ma langue ? C’est déjà ce que je fais. Jouer ? Je vois pas grand-chose à faire avec ce truc... Au moins la consigne est simple, l’observer ne doit donc pas être si compliqué.

J’abandonne la deuxième fesse de Ryouka pour saisir son membre à la base. Elle a dit de... Je sors son membre de ma bouche pour reprendre mon souffle, et j’en profite pour essayer ce dont elle m’a parlé. Je le lèche, je dépose un petit baiser sur le bout tout chaud, puis retour au chaud. Je fais aller et venir mes lèvres, en fait tout mon corps en gardant les accoudoirs comme repère sous mes coudes. J’ai envie de bouger, je lutte pour ne pas serrer les cuisses sur la main de Nika. Ça la ferait peut-être fuir et ce n’est pas le but recherché. D’ailleurs, tant que j’y pense, je glisse mon majeur à travers le petit œillet de Ryouka.

Retour à l’air libre pour le gland couvert de salive. Cette fois je tente autre chose. Ma main remonte, mes lèvres descendent. Une fois près de la base de de pieux de chaire ferme, j’essaie le mordillement. Enfin je mordille pas vraiment, je presse un peu les dents. C’est dingue ce que la peau est souple et élastique à cet endroit, ça doit faire mal quand on le pince. Alors en remontant je relève tout le visage pour laisser le sexe de Ryouka glisser sur mon visage sans la lâcher des yeux. Sur mon visage et le bout de ma langue.

Et je le reprend dans ma bouche pour étouffer mes soupirs qui tendent déjà vers le gémissement.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 02 juin 2013, 11:15:09
Il n’y avait pas à dire, Rinako était très bien traitée. Prise entre Nika et Ryouka, elle était en train d’explorer des versants de plaisir dont elle n’avait pu que subodorer l’existence. Le sexe de Ryouka continuait à jouer dans sa bouche, et Nika, penchée, essayait de ne pas restreindre les mouvements de la Celkhane, tout en enfonçant ses doigts en elle. Elle sentait la mouille, elle sentait le corps de la Celkhane se tendre lentement, ses jambes se remuer de gauche à droite, alors qu’elle se tortillait sur le fauteuil. Elle pouvait sentir les jambes de Rinako se rapprocher l’une de l’autre, avant de s’écarter autant que possible, comme si elle voulait que rien ne réfrène Nika, que rien ne l’amène à retirer ses doigts. Heureusement pour elle, Nika était d’humeur généreuse, et ne voulait pas continuer à jouer avec Rinako, simplement lui faire plaisir. Ses doigts remuaient donc en elle, et Rinako enfonça alors un doigt dans les fesses de Ryouka.

« Haaaa... » gémit Brainstorm.

Elle trembla, et sentit alors Rinako cesser sa fellation, afin d’alterner les plaisirs. Pour une petite vierge venant tout juste d’être déflorée, elle se débrouillait bien, et elle aventura sa bouche et sa langue vers la base de la verge, tout en utilisant son autre main pour caresser son membre. Elle mordilla sa peau, et Ryouka soupira à nouveau, commençant à trembler, tout en remuant légèrement son bassin, d’avant en arrière. Elle remonta ensuite son visage, frottant avec sa joue le flanc de la verge, avant de l’approcher avec ses lèvres, puis de recommencer à le sucer.

Ryouka soupirait sans rien dire, yeux clos, sa poitrine se soulevant lourdement, et Nika agit à sa place. Elle remuait deux doigts dans le vagin de la Celkhane, les glissant, soit simultanément, soit en alternance. Elle aussi, elle savait y faire, avec la danse des doigts. Elle approcha sa bouche de l’oreille de Rinako, et la mordilla légèrement, en avalant une partie entre ses lèvres, la suçant, tirant un peu dessus, avant de se mettre à lui parler :

« Tu sais que Ryouka filme toujours ses ébats, hum ? Essaie de te visualiser la scène, ma belle... Un gros plan sur ton visage en train de faire cette fellation... »

Nika embrassa Rinako sur la joue.

« Tu es très douée, ma chérie... »

Ryouka ne pouvait que confirmer, à travers des soupirs et des gémissements. Son sexe la faisait souffrir, tout comme son fondement, que Rinako se plaisait à dominer de son doigt, suivant en ce sens les recommandations de Killer Boom. Ryouka posa ses mains sur la tête de Rinako, s’y cramponnant, et donna des coups de reins plus prononcés. Sa verge devenait douloureuse, insistante, encore plus qu’auparavant, et elle savait très bien ce que ça signifiait.

« Elle va jouir... Dans ta bouche... »

Nika connaissait suffisamment les signes avant-coureurs pour que cette expertise ne laisse pas l’ombre d’un doute.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 03 juin 2013, 16:08:54
Si je n'avais pas les lèvres fermées autour de la chair brûlante de Ryouka, je serais en train de gémir. C'est presque étonnant de sentir à quel point la grande brune est généreuse, elle ne cherche pas à me rendre folle en tournant autour du pot. L'expression est appropriée vu qu'elle fouille déjà ma petite fente à deux doigts. Ces bruits humides me montent à la tête, quelque part je trouve ça gênant. mais ce qui me fait vraiment rougir c'est de m'imaginer sur un écran, prise entre ces deux femmes aussi superbes qu'avides. Je tourne le regard pour essayer de trouver la caméra, mais ma tête continue d'aller et venir le long de ce membre, en rythme avec ma main.

Elle filme vraiment ? Je ne sais pas ce qui est le plus fort, l'angoisse ou l'excitation. Je ressens un frisson pervers à m'imaginer observée alors que je me fais dépuceler. Et je suis vraiment le centre de cette scène torride. J'ai l'impression que des gens sont planqués dans un coin à nous observer, nous détailler... nous juger. Et je ne vois qu'une réaction possible. Je glisse un second doigt à travers le petit œillet de Ryouka et mon poignet s'active un peu plus. Puisqu'elle filme autant montrer honnêtement que j'aime ce qui se passe. Qui aura le culot de me faire la leçon ?

Certainement pas Ryouka, vu comme elle s'accroche à ma tête. Elle en veut plus et ne prend pas la peine de demander, et je la laisse faire. Je serre un peu plus les  lèvres et presse la langue à chaque retour de son gland dans ma bouche. Nika dit qu'elle va jouir, et elle ne sera pas la seule. Tout ça est si excitant ! Les doigts de la grande brune qui clapotent entre mes cuisses vont me faire venir aussi. Mais Ryouka va jouir dans ma bouche. Qu'est-ce que ça va donner ? Une éclaboussure, comme quand Nika a joui tout à l'heure ? Sans doute pas tout à fait, mais quelque chose va sortir : ça c'est sûr.

Soudain la belle aux cheveux d'argent attire ma tête et pousse son membre jusqu'à l'orée de ma gorge. Je n'ai pas le temps de gargouiller une plainte que quelque chose de chaud et épais envahi ma bouche. J'arrive à en avaler une partie mais ça sort encore par petites giclées. Ça déborde de mes lèvres. Je rejette ma tête en arrière pour reprendre mon souffle, abandonnant du même cou le petit orifice de Ryouka.

" Hinh ! Trop... Hah !... Ni-kyah ! "

Et c'est tout entière que je pars en arrière, cambrée sur le fauteuil avec le bas du visage dégoulinant de... sperme. Ryouka vient d'éjaculer dans ma bouche, je le réalise seulement. Elle vient de jouir, de me remplir à tel point que je n'ai pas pu tout avaler. J'agrippe soudain les accoudoirs en me tendant comme un arc. Dire que si ça se trouve elles vont montrer tout ça en HD à leurs copines. Si elles filment n'importe qui pourra me voir comme ça, à moitié à poils avec du sperme dégoulinant jusque sur ma poitrine. C'est trop ! J'ai honte de jouir en pensant à ça, mais je jouis quand même ! Les jambes étirées, les chevilles tordues par la tension me foudroie. J'éclabousse les doigts de la belle brune en serrant les dents.

" G-Guh... Gniiiiiih... Gyaaaaaaaaaaaaaaah... "

Enfin, la vague passe. Je me laisse retomber mollement dans le fond du fauteuil avec un long soupir. je frissonne, je frémis en reprenant mon souffle avec un grand sourire et le regard un peu lent.

" Je vais vraiment devenir... une grosse perverse... avec vous deux... "

Et je laisse s'envoler un petit rire en attendant avec impatience la suite du programme.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mardi 04 juin 2013, 13:14:03
À ce stade, Ryouka eut conscience du second doigt s’enfonçant dans ses fesses, et ce fut l’expression ultime de son plaisir, le dernier point avant l’orgasme. Elle posa ses mains sur les cheveux de Rinako, se cramponnant à elle, et enfonça encore plus son sexe, optant pour une gorge profonde. Son sexe était tendu, prêt à exploser, et, en fermant les yeux, elle soupira lentement, tous ses muscles se détendant d’un coup, avant de finalement jouir. Contrairement à une femme, le sexe d’un homme ne laissait pas de liquides préliminaires avant de jouir. Il se concentrait pour tout larguer en un seul coup, donnant lieu à une espèce de sourde et profonde libération. Ce n’était pas de la joie, ni du plaisir, c’était... Comme une délivrance. Il fallait s’imaginer avoir une envie terrible d’uriner, terrible et insupportable, de celle qui vous donnait mal au ventre dans la pièce. Il fallait s’imaginer cette sensation qu’on ressentait quand on était aux toilettes, qu’on pouvait vider sa vessie. Au début, on avait mal, une souffrance qui remontait le long de l’estomac, et, ensuite, un doux sentiment venait, une sorte de merveilleuse béatitude, de félicité. Multipliez ce sentiment par dix, et on avait quelque chose d’approchant à ce que Ryouka ressentait en se déchargeant dans la bouche de Rinako.

Elle donna de légers coups, remuant rapidement son bassin, tout en crachant son sperme, lâchant plusieurs giclées, remuant le corps de Rinako, qui se tortilla sur le fauteuil. Nika donnait également le change, enfonçant ses doigts dans son vagin, cherchant son clitoris, l’enfonçant d’un doigt, ou le pinçant. Elle entendait Rinako gémir, devenir toute rouge, tremblant de plaisir. Elle allait s’abandonner également, c’était une certitude. Du sperme jaillit le long des belles lèvres de Rinako, alors que Ryouka, pour le coup, avait un formidable orgasme. Elle était du genre à jouir longuement, et Nika la trouvait toujours magnifique quand elle était comme ça. Son corps était tout rouge, sa tête se basculait légèrement en arrière, ses lèvres semblant se figer dans une expression de douleur et de plaisir, des petits soupirs s’échappant de ses lèvres. Nika n’était pas aussi sexiste que la plupart des Tekhanes, mais ça ne l’empêchait pas de trouver Ryouka craquante avec son sexe masculin.

Rinako eut également un orgasme, un bel orgasme, que Nika sentit. Elle bascula son corps en arrière, retirant ses doigts de la croupe de Ryouka, avant de jouir, de jouir avec plaisir, le sperme glissant de ses lèvres, s’échappant sur sa belle peau blanche pour filer près de ses seins, tandis qu’elle se tortillait sur la chaise, jouissant assez longuement, pour le plus grand plaisir de Killer Boom. Le fauteuil grinçait tendrement, tandis que Rinako finit lentement par se calmer, basculant sa tête en arrière, le sperme glissant du rebord du fauteuil pour tomber sur le sol.

« Je vais vraiment devenir... une grosse perverse... avec vous deux... » souffla alors Rinako.

Le sexe de Ryouka était toujours tendu, et elle se masturbait lentement, devant les yeux de Rinako.

« Grosse ? Ma chérie, nous ne sommes pas à Nexus ici... Tu ne pourras prétendre à ce titre que quand tu coucheras virtuellement en ligne avec des centaines de personnes en même temps dans une séance de cybersexe. »

C’était quelque chose qui promettait... Nika avait toujours résisté à l’envie d’aller faire du cybersexe, trouvant cette expérience... Un peu trop extrême pour elle. Mais Ryouka, parfois, quand elle avait des congés, s‘enfermait dans son bureau. Son fauteuil spécial pouvait servir pour le cybersexe. Elle était nourrie par intraveineuses, et pouvait rester en ligne pendant des jours, à se faire virtuellement remplir, avec des sensations physiques très réalistes.

« Alors, Rinako, comment veux-tu que se passe la suite ? Quelle est ta préférence ? A quatre pattes ? Dessous ? Dessus ? »

Touten enchaînant les questions, elle pencha la tête sur le côté, de droite à gauche, faisant une petite moue innocente, tandis que le bout de son sexe tapotait sous le menton de Rinako. Le sexe était légèrement trempé. Rinako n’eut pas spécialement le temps de répondre que Nika enfouit deux doigts dans la bouche de la Celkhane, remplis de sa mouille.

« Là... Je sais que tu aimes bien, alors... Lèche bien... » susurrait-elle.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le mardi 04 juin 2013, 16:07:48
Bin voilà autre chose : faut passer le diplôme en ligne, maintenant ! Mais je commence à me dire que Ryouka va chercher toutes les excuses pour me garder dans sa chambre... Ça m'excite encore plus ! Mais on verra le cybersex plus tard. Pour l'instant j'ai du réel juste sous le nez. Je me redresse sur le fauteuil pour le reprendre dans une main, mais j'ouvre à peine les lèvres que les doigts de Nika s'y faufilent. Je ne peux retenir un petit soupir de plaisir. J'adore lécher des doigts couverts de mouille, même si c'est la mienne. En fait jusqu'ici je préfère ça à une verge.

Je tourne la tête vers Nika, accueillant d'autant plus ses doigts pour les suçoter et les caresser de la langue. Je n'oublie pas Ryouka et son gros machin encore dur, que je masturbe lentement. D'ailleurs ça va être le moment de perdre un peu plus ma virginité. Je profite d'avoir la bouche prise pour retourner dans ma tête les propositions de la petite sœur. Quatre pattes ? Dessus ? Dessous ? Qu'est-ce que j'en sais ?! J'étais encore une pucelle lesbienne il y a une demi-heure. En relâchant les doigts de la grande brune je ne suis pas très assurée, je sens même que je rougis de dire un truc aussi bête. J'ose même pas relever les yeux vers Ryouka.

" Bah... Comme Nika ? "

En même temps j'ai pas des masses de points de comparaison ! Et quitte à encaisser ce gros machin, autant commencer doucement... Enfin, je parlerais pas de douceur pour qualifier ce que ces deux bourrines ont fait sur le lit ! Je quitte le fauteuil pour aller m'allonger. Je frissonne, ça me fait bizarre de me mettre dans cette position, de m'offrir sans défenses. Mes cuisses tremblent presque, je dois poser les mains dessus pour ne pas les laisser se resserrer. Je me mordille la lèvre un moment en fuyant du regard Ryouka et son gros machin. Puis je trouve le courage de relever un regard un peu anxieux.

" Tu... Tu es sûre que... ça va rentrer ? "
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 07 juin 2013, 07:56:39
« Bah... Comme Nika ? »

Devant cette réponse authentique, les deux sœurs se mirent à sourire. Au moins, c’était dit ! Ryouka posa ses mains sur ses hanches. Elle avait noté à quel point Rinako s’était jetée sur les doigts trempés de Nika, comme une affamée. Dans un sens, Ryouka pouvait la comprendre. Un doigt, ce n’était pas aussi impressionnant qu’un sexe, et c’était sans doute plus conforme à la manière dont une Celkhane envisageait le sexe, soit comme un rapport exclusif entre deux femmes, un sexe masculin apparaissant dans tous les cas comme contre-nature. Il existait après tout bien des Celkhanes qui se refusaient à avoir le moindre rapport s’apparentant à quelque chose de masculin, ce qui allait même jusqu’à du dégoût visuel. Il fallait de tout pour faire un monde.

Nika se redressa, posant ses mains sur les épaules chaudes et tendres de la Celkhane, avant de la lâcher, tandis que Ryouka s’écarta sur le côté, montrant ainsi à Rinako la vue du lit.

« Alors, en piste, ma beauté... » souffla-t-elle à l’attention de Rinako.

Elle lui sourit, puis laissa à Rinako le temps de s’installer. La courageuse Celkhane redevenait une femme paniquée, alors qu’elle s’approchait du moment tant redouté du coït, celui où quantité de questions vous assaillaient l’esprit. Serait-ce douloureux ? Est-ce que ça passerait ? Est-ce qu’on ressentira vraiment du plaisir ? Ryouka le savait, car elle avait également ressenti ça il y a longtemps, avant de réaliser que le coït n’avait rien de douloureux, tant qu’il était consenti. Mais, dans un sens, elle pouvait comprendre les hésitations de la Celkhane. Rinako s’était allongée, et tremblait comme une feuille, n’osant pas regarder Ryouka, qui vint lentement à se rapprocher. Nika, de son côté, restait silencieuse, en croisant les bras. Elle aussi, elle voyait toute la peur de Rinako, une peur légitime, qui, encore une fois, la surprenait. D’un côté, il y avait la guerrière ; de l’autre, une jeune femme, qui, face à l’éveil de la sexualité, retrouvait toute sa nervosité.

Rinako se permit alors une question qui fit sourire Ryouka. Brainstorm choisit de s’asseoir sur le rebord du lit, juste à côté d’elle, et posa une main sur les hanches de la femme, esquissant un léger sourire.

« J’ai choisi de me faire greffer un pénis de taille standard, Rinako... Il existe des femmes qui se font greffer des sexes bien plus gros. »

Le « taille standard » était déjà en soi assez énorme, mais, avec la technologie, on pouvait faire des sexes bien plus gros. Ryouka ne le voulait toutefois pas, car il y avait bien des inconvénients à avoir un truc aussi hors normes, que ce soit au niveau de la longueur, ou de l’épaisseur. Ryouka se pencha, et embrassa Rinako sur les lèvres, comme pour l’aider à se détendre, sentant bien à quel point la jeune femme était nerveuse. Le baiser se prolongea donc un peu, Ryouka se positionnant lentement pour finalement arriver au-dessus de la Celkhane, son sexe glissant contre son ventre. Elle savait que rien n’aiderait à plus détendre Rinako que de passer directement à l’acte. Ce serait la seule manière de l’empêcher de trembler.

« T’en fais pas, va, mon sexe s’enfoncera bien en toi, et ce sera divin... lui promit-elle. Écarte bien les jambes, Rinako, et, surtout, si tu as envie de crier, ne te retiens pas, car... Ce sera bien plus intense que quelques doigts en toi... »

Elle lui sourit encore, puis posa l’une de ses mains sur sa verge, et s’en servit pour la guider vers l’intimité de la Celkhane, tout en abaissant lentement son corps contre le sien... Et, lentement, sans la moindre difficulté, son sexe se glissa dans le trou, raclant les parois trempées, provoquant des frissons qui remontèrent dans les entrailles de l’Héroïne.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 10 juin 2013, 14:43:33
Bien plus gros ? Je sens mon vagin trembler d’angoisse à cette idée.  C’est qu’elle est marrante, Ryouka : sa taille normale prenait déjà de la place dans ma bouche ! J’ai jamais ouvert aussi grand les lèvres du bas, je sais pas si c’est possible. Et pour parler technique : j’ai pas les mensurations de Nika, je suis même bien en dessous ! Elle est pas grosse, c’est moi qui suis maigrichonne. 

Heureusement la belle geekette vient vite calmer mon anxiété de ses douces lèvres. Elles pressent sur les miennes, glissent alors que Ryouka bouge sur moi. Je frémis, puis tressaille en sentant la chair couverte de salive glisser sur ma peau. Mon cœur s’emballe, je sens son membre brûlant et lourd sur mon ventre, dur. Il monte jusqu’à mon nombril, elle qu’il ira aussi loin à l’intérieur ? Le baiser qui s’étire n’est finalement pas si apaisant, mais je sens soudain mes cuisses se contracter d’elles-mêmes. Ma tête a beau faire toute une montagne de ce gros sexe, mon corps se cambre pour le réclamer.

Autant dire que je bois les paroles rassurantes de Ryouka. Je ne demande qu’à la croire quand elle dit que ce sera divin, et j’écarte timidement les cuisses. Mes mains rampent le long de ses bras pour atteindre ses épaules. Crier ? Ça ferait si mal que ça ? Il faut dire qu’on a un entraînement pour résister à la douleur, l’idée que je puisse crier malgré ça n’est pas rassurante. Mais déjà je sens le bout de son sexe pousser contre mes lèvres intimes. Je baisse la tête et mes yeux s’ouvrent grands, tout comme ma bouche.

«  ... »

Ce n’est pas tant la douleur que la surprise qui me coupe le souffle, le choc de voir cet énorme piston de chair descendre entre mes cuisses. Je le sens, et je n’ai jamais ressenti quelque chose de vaguement approchant dans ma vie. Ça fait mal, ma chair ne s’est jamais tendue de cette façon. Mais ce n’est pas une douleur alarmante. Mon vagin n’a jamais été aussi rempli, son gros machin prend toute la place, même un peu trop. Je ne le ressens pourtant pas comme une agression, c’est plutôt une sorte de gêne. Ce n’est pas comme les doigts qu’elle m’a glissé dans l’anus, rien à voir.

Je me mordille encore la lèvre, mais je ne me retiendrais plus bien longtemps de gémir. La douleur décroît rapidement et c’est bien ce qui va me faire crier. Serrer les dents sur la souffrance est une chose, sur ce que je ressens en ce moment... Elle avait raison, c’est bien plus intense que les doigts, trop intense. Je ne comprends pas tout ce qui se passe, ce que mon corps est en train de faire. Soudain ça tire dans l’autre sens, le membre de Ryouka recule, je le sens au millimètre près. C’est encore plus intense ! Et il revient, ça n’en finit pas ! Je vais devenir dingue, je suis complètement larguée. Je ne sais qu’une chose, qui me fait soudain rejeter la tête en arrière pour crier, les yeux fermés.

« Gyah ! C’est bon ! Ryouka ! C’est trop bon ! »

Je reste agrippée à ses épaules, tendue comme un arc. À partir de la taille mon corps est cambré. J’en veux plus, je veux qu’elle reste en moi, je veux son corps contre le mien, je veux des baiser, des caresse et qu’elle continue de faire aller et venir son gros machin dans ma petite chatte. Je veux de la chair jusqu’à m’étouffer ! Mes mains abandonnent ses épaules pour grimper dans son dos. Je me hisse péniblement pour ne parvenir qu’à caresser brièvement ses lèvres du bout de la langue. Ryouka... Je me laisse retomber sur les matelas. Allongée les cuisses grandes ouvertes, j’ai l’impression de tailler un cent mètres à la nage. Tous mes muscles sont tendus, mon corps est en train de cramer une énergie monstre à rien foutre. Parce qu’on ne peut pas dire que je sois très active.

En fait, passer les jambes autour des cuisses de Ryouka pour lui servir de garde-fou est de loin ce que je fais de plus notable. Mais je prends trop mon pied pour m’en plaindre, et très vite il n’y a plus que ça qui compte. J’en ai les larmes aux yeux tant tout ça est intense.

Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 12 juin 2013, 21:23:28
Sans surprise, Rinako se mit à apprécier le coït. En un sens, c’était normal. Si l’acte sexuel était aussi horrible, il ne serait pas au cœur de toute chose. La Nature faisait bien les choses. Ryouka frissonnait de plaisir. En soi, faire l’amour avec une vierge ou une femme expérimentée n’apportait aucune différence. Un vagin restait le même, qu’il soit entre des pattes innocentes, des pattes expérimentées, des grosses, ou des maigrichonnes... Mais l’esprit humain avait pour lui cette richesse d’idées qui faisait que l’humain était capable de perversion, et voyait les choses différemment. Coucher avec une femme, c’était une expérience à chaque fois différente, unique et singulière. Rinako n’était pas assimilable à toutes les femmes que Ryouka avait prise. Ses réactions, ses hésitations, étaient toutes originales. La belle Celkhane était en train de se contorsionner sous le corps envahissant de Ryouka, qui sentait la belle chair chaude et humide de la Celkhane claquer contre son ventre, alors qu’elle commençait à remuer.

Faire l’amour avec une femme était toujours un immense plaisir pour Ryouka, surtout maintenant, surtout avec une aussi belle femme. Le coït était un acte sexuel que Brainstorm appréciait particulièrement. Son corps remuait contre le sien, et elle sentait Rinako se presser contre elle. Ses soupirs et ses cris la régalaient. Ses mains glissèrent de ses épaules, où elle s’y crispait, pour s’étaler un peu sur son dos, la faisant frémir. Ryouka gémissait également, soupirant et grognant en donnant des coups de reins. Elle s’appuyait sur les hanches de Rinako. La chaleur corporelle qui montait était terrible, la faisant suer. Des gouttes glissaient de ses joues et de ses cheveux. C’était très intense. Délicieux, mais intense.

« Huuum... Huuuuunnnn, huuuuunnnn !! »

Sentant les lèvres de Rinako la titiller, Ryouka allait l’embrasser, des baisers brefs et rapides, car, du fait de ses coups de reins, elle ne pouvait pas immobiliser sa tête, qui remuait d’avant en arrière, allant un peu dans tous les sens. Elle n’arrivait pas à parler, pas à dire ce qu’elle voulait lui dire, tant elle était absorbée par cette sensation, par ce désir et ce besoin de la pénétrer. Elle continuait ainsi à la prendre, jusqu’à sentir une main s’abattre sur ses fesses. Une belle gifle, dont l’expéditrice ne pouvait être que sa sœur. Nika s’assit à côté d’elles, et caressa tendrement les fesses de sa sœur, les pressant.

« Vous êtes très belles toutes les deux... Mais ne vous arrêtez surtout pas pour moi. »

Sur ce point, elle n’avait pas trop à s’en faire. Pour arrêter Ryouka en ce moment, il aurait fallu y aller manu militari, en l’arrachant du corps tendre et chaud de sa partenaire. Elle se dévouait à fond dans sa tâche, et ne supporterait tout simplement pas qu’on daigne l’en arracher.  Nika se pencha un peu plus, et l’embrassa dans le creux du cou, un endroit où elle savait que sa sœur était sensible. Cette dernière gémit, mais n’arrêtait pour autant pas ses coups de reins, son corps se soulevant et s’abaissant, s’écrasant contre celui de Rinako. Quand elle était jeune, Nika avait toujours eu peur de se retrouver dessous...  Elle avait peur de finir broyée, ou étouffée... À cette idée, elle se rappela ces séances où elle avait discuté, en rigolant, avec des copines, de ce qui se passerait, si elles tombaient sur un colosse, et qu’ils s’écrasaient sur eux. Ce serait comme se prendre un putain de camion dans le ventre ! avaient-elles dit... Nika chassa ces réminiscences, en donnant une nouvelle gifle sur le cul bien rond de Ryouka.

« Laisse-toi aller, Rinako... l’encourageait Nika. Tu es parfaite comme ça, ma puce... »

La manière dont son corps se tendait, dont elle gémissait, dont ses joues se couvraient de rouge, dont le lit tremblait sous leurs ébats... Mmmh, tant de choses excitantes ! Nika détestait être sur le banc de touche, mais, parfois, elle devait bien admettre que ça avait du bon. Le plaisir ressenti était différent, mais c’était une bonne expérience. Et puis, elle devait bien ça à sa petite sœur... Elle caressait tendrement son dos, le griffant légèrement, comme pour accompagner ses ébats, imprégnant ses doigts de la sueur qui jaillissait du corps de Ryouka.

*Elle ne la ménage pas... Ryouka, tu es vraiment incorrigible !*
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le lundi 17 juin 2013, 12:11:55
Je prends cher ! Je le sens, mon corps n’a jamais subi un truc pareil. Enfin, « subi » c’est peut-être beaucoup dire mais je vais pas me casser la tête à décortiquer. Le fait est que je suis pas très active et ce n’est pas une habitude. Heureusement je prends cher ! Ça me sort cette gêne de la tête. Je fous pas grand-chose mais déjà ça me crève, c’est génial ! En fait je fous tellement rien que j’en suis à essayer de comprendre ce qui se passe en moi.

Bon, il y a un gros truc qui passe en moi, et qui repasse, et qui continue. La douleur s’est tassé, assourdie par la tension de mes muscles et mon souffle qui m’échappe. Je n’ai pas besoin de comprendre, je n’ai besoin que d’oxygène : mon corps fait le reste. Chaque coup de rein balaie un peu plus de pensées, élague ce qui me reste de conscience jusqu’à me faire oublier tout ce qu’on m’avait dit ou que je m’imaginais sur le sexe. Il n’y a bientôt plus qu’une seule idée qui se cristallise dans ma tête : corps à corps.

Il n’y a vraiment rien d’autre et c’est tellement bon ! Ce que je ressens est si intense que je sais même plus si c’est du plaisir. En fait je ne le ressens pas comme du plaisir, pas directement. Une épreuve, mon organisme est agressé et trop content de se défouler. Tant pis pour les baisers tant que Ryouka me baise.

« Hinh ! Encore ! Gyah ! Plus fort ! »

Cramponnée aux épaules de mon amante, je tourne la tête pour me mordre le bras. Je n’y vais pas à moitié, je ne relâche que pour crier à nouveau. Je veux tenir encore, je veux tenir jusqu’au bout. Je veux qu’elle continue de me vider la tête à grands coups de sa grosse queue ! Mais j’ai perdu d’avance, je le sais très bien. D’abord je voyais flou à cause des larmes, maintenant tout est en train de virer au noir. Je sens mes muscles bandés qui commencent à trembler, c’est frustrant. Trop de tension, trop de résistance, je n’ai plus assez d’énergie. Les coups de reins s’enchaînent, se mêlent, je n’arrive plus à suivre. Je suis tellement dépassée que j’entends des voix... Non, il y a une troisième personne dans la pièce... Je crois... Et puis je m’en fous !

Je suis prise d’un vertige encore inconnu, de sensations totalement impossibles. Soudain je sens la queue de Ryouka cogner au fond de moi, une énième fois mais la plus claire depuis que j’ai commencé à perdre pied. En un éclair je me retrouve vidée de mes dernières forces, comme téléportée dans le néant. Ça ne dure qu’une fraction de seconde, je le sais, mais ça semble tellement plus long. Puis cette sensation insupportable, comme si le sexe de Ryouka voulait tirer le mien hors de moi, ou plutôt que le mien voulait le retenir. J’ai l’impression que ça racle, que ça crisse, comme une pierre à feu sur une lame. Je me mets à frémir au niveau de la taille, à tel point que j’ai peur que mon bassin se disloque.

Soudain tout mon corps se tend à nouveau, à l’extrême. C’est insoutenable, j’ai le cerveau en carafe pour de bon. Je sais pas où j’ai les bras mais j’agrippe et je tire. Heureusement ça n’a pas l’air d’être des cheveux, et avec les bras en croix ce serait étonnant. Je cambre à mort, mon dos va se péter en deux mais c’est plus fort que moi. Et mon bassin suit celui de Ryouka, je tire aussi sur les jambes instinctivement. Je me sens remuer autour de sa queue, je mouille comme une fontaine mais pas assez pour ce que je sens remplir mes entrailles. C’est chaud, c’est épais, putain qu’est-ce que c’est bon !

« KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Un autre orgasme plus brutal, plus puissant... plus dégradant aussi. Je jouis, je n’arrive pas à reprendre un tant soit peu de souffle, mon corps entier me fait souffrir tellement il a forcé. Pourtant je continue d’en réclamer. Ce n’est pas une secousse incontrôlée qui m’a mise dans cette position, ça ne vient pas des spasmes qui tirent mes muscles. Je lève ma chatte, j’en veux jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à...

... tourner de l’œil, ce qui ne tarde pas à arriver.

Quand la brume se dissipe je suis allongée sur le lit, je sens encore cette douce chaleur au creux de mon ventre. Et je suis vannée.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 20 juin 2013, 21:31:00
Le sexe masculin de Ryouka était dans le meilleur endroit du monde, l’endroit où un phallus ne pouvait que se sentir bien : la verge chaude et humide d’une femme, étroite et glissante. C’était comme être dans un lac. À chaque fois que Ryouka remuait son corps, le soulevant et l’abaissant, elle sentait la mouille autour d’elle, glissant le long de sa verge, se compressant entre sa queue et la peau de la femme, glissant le long de cette dernière pour sortir, n’ayant pas assez de place. Contrairement à ce qu’on pouvait penser, le plaisir n’était pas au rendez-vous... À moins de considérer la souffrance comme une forme de plaisir, ce qui, pour être honnête, n’était pas une assimilation à exclure. Quoiqu’il en soit, c’était la souffrance qui dominait le sexe masculin... La souffrance, jusqu’au point de rupture, jusqu’à la zone névralgique où toute cette tension accumulée dans le corps remontait, et se lâchait d’un seul coup, procurant une sensation éphémère de bonheur. C’était ça, pour elle, le sexe : caresser du bout des doigts le Bonheur... Bonheur qui, conformément à sa réputation, était éphémère. On avait à peine le temps de le savourer, de l’apprécier, qu’il s’évaporait, que les contraintes physiques et matérielles de ce monde reprenaient le dessus, tout en s’accompagnant d’un fort soulagement, d’une sensation d’excitation paisible, ainsi que d’un engourdissement...

Ryouka y allait à fond, haletant et gémissant, de la sueur glissant de partout. Elle se forçait, car elle sentait la fatigue venir. Son corps consommait, et elle carburait par sa perversion naturelle, par l’adrénaline qui battait dans ses veines, se forçant à ne pas écouter les battements précipités de son cœur, ses poumons qui commençaient à hurler, ses muscles qui gémissaient... Tout son corps était dans une espèce de transe qui l’amenait à se dépasser. Ce n’était pas lié qu’à Nika, qui les observait amusée, et qui giflait parfois Ryouka. C’était avant tout parce que son sexe était dans le plus chaud des trous, et qu’elle dansait sur cette femme. Les craquements du lit et les soupirs de Rinako, qui emplissaient ses oreilles, étaient les seuls indices dont elle avait besoin pour continuer ce mouvement en deux temps.

« Huuun-huuun... Oooohhh... Aaaaah-haaa !! »

Ryouka haletait et tremblait, des mèches de cheveux venant se plaquer sur son front. Quand son corps revenait se serrer contre Rinako, que leurs seins se glissaient entre eux, elle embrassait la femme dans le creux du cou, mordillant sa peau, sentant les gémissements de la Celkhane s’espacer. Elle cessait lentement de remuer, signe que tout son corps sentait le point culminant de la tempête approcher. Le raz-de-marée finit par venir, engloutissant toutes les digues, dévastant la plage, noyant les bateaux, et le cri de jouissance de Rinako fila dans les profondeurs du corps de Ryouka, achevant cette dernière. Elle ferma les yeux, son visage se figeant en une sorte de grimace de douleur, qui dura le temps qu’elle jouit. Elle remua lentement son sexe, et sentit ce dernier se vider. Elle sentit le sperme filer, avant de disparaître au loin, chaque mouvement de son corps envoyant de nouvelles giclées de sperme dans le corps de Rinako. Elle se débrouillait pour envoyer son membre aussi loin que possible.

En théorie, il était impossible que Rinako tombe enceinte. La technologie tekhane permettait de se faire greffer des membres lâchant un sperme infécond, mais, en pratique, il existait toujours un risque, infime, qu’un accident de parcours n’arrive... Mais ça n’était encore jamais arrivé avec Ryouka. Brainstorm devint comme sourde, insensible au monde environnant, pendant quelques secondes, quelques éternelles secondes, mais, comme à chaque fois, à peine en prit-elle conscience que la réalité s’imposa à elle... Et qu’elle manqua s’affaler sur le corps de Rinako, s’appuyant avec ses avants-bras, en haletant.

Son sexe semblait baigner dans un mélange de sperme et de cyprine, et, alors qu’elle fermait et rouvrait longuement les yeux, pour reprendre son souffle, elle vit que Rinako était comme assommée. Elle avait du mal à conserver les yeux ouverts, ce qui fit sourire l’Héroïne. Elle posa deux de ses doigts sur les paupières de Rinako, les frôlant en les abaissant.

« Repose-toi, ma belle, tu l’as bien mérité... »

Elle entreprit de retirer son sexe, quand elle sentit Nika s’activer autour d’elle.

« Que fais-tu ? s’enquit-elle.
 -  Elle aime tant la mouille qu’il ne faudrait pas qu’elle s’évapore si facilement... »

Nika tenait entre les doigts la culotte de Rinako, et la fit passer le long de ses jambes, jusqu’à la mettre sur son bassin. Ryouka sourit, comprenant l’intention de sa sœur, et posa sa main entre les jambes de Rinako, veillant à bien plaquer la culotte son sexe, avant de susurrer dans l’oreille de cette dernière.

« Certaines filles adorent baigner dans une culotte trempée... »

Ce serait l’occasion de vérifier si Rinako fait partie du lot ou pas.

Dans tous les cas de figure, cette petite était prometteuse.
Titre: Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)
Posté par: Rinako Yukimitsu le vendredi 21 juin 2013, 13:52:27
C’est bon ! Qu’est-ce que c’est bon ! Mais ça crève... Je suis vidée, je veux bien retrouver le lit de l’infirmerie avec son drap qui gratte. Quoi le drap trempé sur lequel je suis allongée est bien assez chaud pour être confortable. Je lutte intérieurement pour trouver la volonté de lutter extérieurement. Autrement dit je reste allongée. Ryouka m’a remplie comme une gourde, mais au lieu d’un petit câlin elle se retire. Je lâche un marmonnent vide de sens, juste pour marquer que je suis pas d’accord... Et un autre derrière. Qu’est-ce qu’elles veulent à mes jambes, ces deux-là ? Elles pourraient au moins demander avant de revenir à la charge.

J’aurais dû écouter les voix que j’entendais vaguement déconner autour de moi, mais faut dire que ça capte pas fort pour l’instant. Baigner dans... Elles m’ont remis ma culotte. Déjà fini ? Enfin, je sais pas si j’aurais profité au maximum d’un autre round. Et puis-Ho putain ! Je tressaille et me lève... me redresse ?... relève vaguement la tête. T’en as mis du temps, ma fille ! Je viens de percuter qu’elles m’ont remis ma culotte, ma tenue de combat, mon putain d’uniforme réglementaire imbibé de cyprine et de sperme ! Je suis mal, rien que d’imaginer... Non, mieux vaut ne pas imaginer, c’est trop... excitant ! Bordel : je suis une perverse ! Débutante, pas très certaine de ce qu’elle ressent, KO technique à la dernière manche, mais perverse.

On va demander l’avis du jury, même si j’ai du mal à garder les yeux en face des trous. Au moins le sourire vient tout seul.

« À votre avis... la culotte, je la garde... pour recevoir ma médaille ? »

Une idée excitante ! Mais si je pue le sexe à trente mètre à la ronde devant des gradées de l’état-major : c’est sur mon front qu’elles vont agrafer la décoration, avant de m’envoyer au conseil disciplinaire à coups de pompe au cul. Quoique vu le prix de ma culotte, ce sera directement la Cour Martiale pour dégradation de matériel. Le temps pour les frangines coquines de répondre à ma proposition perverse, on tape à la porte.

« Sergent Yukimitsu ? Vous êtes là ?
-   Présente, ma colonelle ! »

Merde, je me suis redressée assise droite comme un i à une vitesse affolante. La colonelle Jun vient m'annoncer la fin des quartiers libres.

« Le commandement veut vous débriefer. Départ immédiat !
-   À vos ordres ! »

Et merde de merde ! J’espère qu’elle est venue avec un transport lourd, histoire que je puisse prendre une douche. Le commandement qui me tombe dessus comme ça, c’est louche mais je m’y attendais un peu. Par contre je pars pas avant quelques derniers petits baisers et câlins aux frangines coquines. Elles vont sans doute continuer de s’amuser sans moi, mais je vais pas m’ennuyer non plus. Les secrets, les vieux mensonges, les honneurs... Suki... Je vais pas avoir une seconde pour souffler.