La Halte Verte «
J’ai chaud ! -
Hodor ! -
Partage un peu ma souffrance, idiot ! »
Hodor ne dit rien, ne comprenant visiblement pas ce qu’Alice avait. Il avait néanmoins également assez chaud, comme en témoignait les grosses gouttes de sueur coulant sur son visage. Il fallait dire que, dans cet endroit qu’on surnommait «
La Halte Verte », ou tout simplement «
La Halte », il y avait une différence de degrés notable avec Sylvandell.
«
La Halte » était bâtie sur une petite montagne, au cœur d’une immense forêt luxuriante et très dense, dans une région assez montagneuse. Elle se trouvait au pied d’un immense ravin, et les rayons du soleil éclairaient de plein fouet la «
Halte Verte ». C’était un petit monastère isolé, qui ouvrait ses portes aux touristes par le biais d’une auberge et d’une maison de repos. Une manière comme une autre de récupérer un peu de pécule. L’endroit était très dépaysant, et était éloigné de tout. Aucune grande route commerciale à proximité, aucun royaume d’importance. C’était une zone assez vierge, où on n’était pas à l’abri de croiser dans la forêt quelques créatures. Néanmoins, le risque était assez minime.
Alice et Hodor avaient suivi une petite délégation sylvandine qui se rendait dans un petit royaume à proximité pour y négocier. Ledit royaume craignait en effet que l’Empire ne débarque, ayant sur le coup obtenu de judicieux renseignements de la part de ses espions. Dans la mesure où le royaume avait de solides forteresses, et surtout une flotte efficace, l’Empire envisageait de faire appel aux dragons dorés du royaume de Sylvandell, afin de réduire à néant leurs bateaux. Cette perspective ne réjouissait que fort peu les dirigeants du royaume, et ils avaient donc envoyé des émissaires pour tenter de trouver une solution pacifique. Le voyage étant long, Alice avait décidé de s’accorder une pause à «
La Halte ». Son père n’étant pas disponible, ce serait à elle que les négociations reviendraient. Partant de là, la caravane, soit un détachement de soldats, avait choisi de s’arrêter, de bivouaquer.
Malheureusement, Alice avait chaud, et avait donc quitté la «
Halte », se dirigeant vers des sources chaudes se trouvant en contrebas. Elle descendait pour cela un petit sentier escarpé, pour atteindre la forêt.
«
Apparemment, c’est aux pieds de cette petite cascade... Un peu d’eau ne pourra que me faire du bien. »
Silencieusement, Hodor la suivit. Les feuilles lui claquaient sur le visage, et la Princesse continua à avancer. Elle entendait des oiseaux gazouiller. La forêt était vraiment immense, mais elle ne vit aucun animal. Il devait pourtant y avoir beaucoup d’écureuils, de biches, de lapins, et autres... Mais aucun dragon. Elle suivit un petit sentier qui l’amena devant une espèce de petite bâtisse avec une palissade en bois. Les sources chaudes. Plusieurs individus faisaient déjà la queue. Alice se posta dans la foule.
Elle ne portait aucune robe. De simples vêtements normaux. Le voyage dans la calèche la lassait parfois, et elle avait tenu à faire un peu d’équitation, profitant de ce long voyage pour chevaucher un peu Éclipse, son cheval. Elle avait donc galopé. Les gens ne la reconnurent donc pas. Sylvandell n’était après tout pas non plus un royaume mondialement connu. En revanche, on haussa des sourcils en voyant Hodor. Faisant plus de deux mètres, et ayant des bras énormes, le demi-géant était une masse très impressionnante. Alice le regarda en souriant. Elle arriva ensuite devant le caissier, se sentant inexplicablement assez excitée à l’idée de faire la queue. A Sylvandell, quand elle allait par exemple au musée, et qu’il y avait une queue, on la laissait passer. De même pour les magasins, et les attractions. Il y avait toujours une place pour elle dans les auberges. Elle était une Princesse, après tout. Dans un sens, que personne ne la reconnaisse provoquait en elle de curieux frissons de plaisirs.
«
Deux places ? demanda d’une voix un peu surprise l’homme à l’accueil.
-
Non ! Hodor restera dehors. »
Le connaissant, il ferait probablement la sieste. Pour autant, l’idée de se séparer de la Princesse ne plaisait pas trop au demi-géant, et Alice dut le raisonner, en lui disant qu’elle n’était pas loin, et qu’elle n’hésiterait pas à crier si jamais il y avait un problème. Hodor continua malgré tout à protester, mais s’opposer à un ordre d’Alice était pour lui très difficile. En bougonnant, il s’écarta donc, et alla s’asseoir contre un arbre.
Pour le reste, la source chaude était au pied de la cascade, et était chaude. Une eau pure et propre, réchauffée par le sol. De la vapeur s’élevait parfois, et l’endroit était mixte. Contrairement aux
onsen, la nudité n’était ici pas nécessaire. C’était une sorte de piscine, tout simplement, qui était chauffée artificiellement. Il n’y avait en effet pas de source volcanique dans le coin, et Alice, dans un maillot de bain noir deux pièces, plongea dans l’eau. Le bassin était assez long, formant une espèce de U avec, au centre, un petit pont en bois. Des enfants jouaient près de la cascade, et Alice choisit de s’isoler dans un coin. Un dragon n’aimait pas l’eau, en temps normal, mais Alice faisait exception... Du moins, tant qu’elle avait pied.
*
C’est agréable !*