Au volant de sa voiture, Virginie roulait tranquillement sur les routes de Seikusu. Une simple balade, comme elle en faisait régulièrement ces dernières semaines. Le permis de conduire fraîchement obtenu, elle prenait beaucoup de plaisir à rouler, en totale liberté. C'en était même à la limite grisant. En plus, ça lui permettait de se parfaire, et d'affiner ses réflexes de conductrices, alors pourquoi se priver ? Peut être parce qu'elle n'avait pas de voiture, en fait...
Elle était actuellement au volant de la voiture de sa mère, qu'elle lui empruntait souvent, et parfois sans son aval, comme c'était le cas aujourd'hui... Le mobile de Virginie, rangé dans son sac à main, sonna soudainement, ce qui la surprit quelque peu. Elle y plongea sa main et fouilla, afin de le récupérer, alternant avec précautions les coups d'oeil entre le sac et la route, mais elle ne remarqua pas que le feu tricolore était passé au rouge...
Han ! Zut !
Elle avait grillé inconsciemment le feu au moment où une voiture arrivait, et elle l'avait malheureusement emboutie. C'était tout de même assez léger, pas de quoi s'affoler, en théorie. Le problème était que ce n'était pas sa voiture ! Paniquée, elle sortit en trombe du véhicule, voulant s'assurer qu'il n'était pas accidenté, et elle fut profondément soulagée de voir que la sienne n'avait visiblement rien... Un soulagement de courte durée.
« Police, papiers s’il vous plait ! »
Elle ouvrit de grand yeux, surprise et très contrariée. C'était une voiture de police qu'elle avait abîmé ! La panique la gagna à nouveau, ennuyée à l'idée d'avoir une amende, un retrait de permis... Ou pire encore ?
Je suis vraiment, vraiment, VRAIMENT désolée monsieur l'agent !
Il lui présenta un alcotest, dans lequel elle souffla sans poser de question, docile. Elle était sobre, et n'avait rien à cacher, sans compter qu'il valait mieux ne pas contrarier le policier. Mais même malgré ça, il lui annonça qu'elle resterait encore quatre heures avec lui...
Qua... Quatre heures ??!!!
Elle ne pouvait pas se permettre de rester autant de temps avec lui, pas en sachant que sa mère risquait de rentrer dans moins de deux heures. Et elle devait déposer sa voiture devant chez elle avant cette échéance, ou bien ça allait chauffer pour elle ! Virginie était quand même dans de beaux draps, là...
S'il vous plait ! Je ne peux pas rester aussi longtemps avec vous... j'ai beaucoup de choses à faire, et, ma famille m'attend...
Elle lui adressa un regard peiné, implorant, comme pour mieux l'attendrir et lui faire abandonner cette idée de la garder aussi longtemps. Ou tout du moins réduire le délais, c'était l'essentiel. Ses excuses n'étaient que des mensonges éhontés, mais elle tenait à tout prix à éviter d'arriver en retard chez elle, vraiment...