A chaque parole prononcée, à chaque mots articulée Kairi semblait sombrer un peu plus dans son passé. Un passé en dent de scie sûrement, du bonheur aux larmes ne disait on pas qu'il n'y avait qu'un pas?
Un pas qu'elle semblait d'ailleurs franchir assez aisément s'il en croyait ses explications.
Tel l'heure sur la pendule de la salle à manger, la joie et la tristesse se lisait sur son visage quand elle lui racontait ce qu'était son histoire, une histoire triste assurément, mais hormis dans les contes de fée connaissons nous des histoires heureuses?
*Nous sommes le théatre tragique des dieux.* -Soupira le démon-
Il l'écoutait, sans broncher, sans laisser rien transparaître. Contrairement à l'enfant sage à qui on raconte une histoire, lui se délecte de chaque passage lu, il ne pouvait en faire autant. Il avait en face de lui une femme triste, mélancolique et fermée au monde qui l'entourait et cela il le savait, il l'avait même sû la première fois qu'il eu croisé son regard. On peut changer beaucoup de chose chez quelqu'un avec un peu de chirurgie esthétique ou de sport, mais aucune science au monde ne peut modifier le regard d'une femme.
Il l'avait sû sans le savoir. Il l'avait vu sans y réfléchir mais un sixième sens l'avait avertit, l'avait intrigué, l'avait dérangé. C'était imperceptible, mais à partir du moment où il avait sû cela, c'était finis, il chercherait venir en aide quoi qu'il advienne. Pourtant lui aussi avait eu son lot de souffrance, cependant il les voulaient invisibles, effaçables, plus que cela : inexistantes.
Souffrir c'était pour lui être faible, on avait souffert parce que l'on était pas assez bon, pas assez doué. Il fallait cacher ce coté imparfait, le nier, l'enfouir. Et pourtant, c'était cela qui lui permettait de comprendre les autres dans leurs douleurs et leurs peines, de les comprendre d'un seul regard, il voulait effacer ce qui constituait son essence.
Elle pleurait. Le récit de Kairi était finis ou s'était finis de lui même et la jeune femme pleurait la perte de son ancien amant, plus que cela, de son amour qu'elle ne reverrait plus jamais.
La gorge nouée par ce récit tragique, Nicolas tenta tout de même de trouver des mots...Les mots qui feraient qu'elle pourrait affronter le futur, ceux qui la feraient espérer ou mieux : arrêter de désesperer.
Posant sa main sur l'épaule de Kairi, il dit.
"Je pense que personne ne pourra jamais comprendre exactement ce que vous ressentez, car personne ne sera jamais vous, ni lui. - Il parlait d'Hirano-. Mais il y a une phrase qui m'a aider lorsque je traversais des moments difficiles...c'est à dire tout le temps, cette phrase est la suivante."
Il marqua une pause, cette phrase...il l'avait en tête depuis qu'il l'avait lu. C'était la phrase d'un livre qu'il avait prit une fois parce que le titre lui plaisait, le labyrinthe, c'était cela le titre. Elle lui plaisait parce qu'elle reflétait une partie de lui même, une partie de son combat, de sa volonté de s'en sortir quoi qu'il arrive, même dans les pires moments on devait toujours tout faire pour se battre, ne jamais rien lâcher, ne jamais céder.
"Il n'y a pas de labyrinthe dont je ne puisse trouver la sortie."