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Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

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Miya Diablo

Dieu

Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

lundi 05 juillet 2010, 00:10:50

Le rituel était chaque soir le même. D'abord, elle dardait son regard bleu dans les moindres recoins de la salle du bar de Pablo, où elle travaillait depuis plus de deux ans maintenant. La grande salle était coupée en deux, par un immense paravent ; un coin bar conventionnel d'une part, et de l'autre, une scène et un espace pour danser, plusieurs tables circulaires autour de cette piste improvisée.

Miya, vêtue ce soir-là d'une longue robe de satin rouge, fut une fois de plus déçue de ne pas voir ce visage qu'elle espérait toujours voir. Pourtant, pas l'ombre d'un regret ne traversa son visage. Elle souriait, parce que le métier le lui obligeait. Elle s'installa au piano - elle avait pris des cours pour tuer un peu son ennui, et essayer de s'occuper un peu - et ses longs doigts fins, peut-être un peu tremblants, entamèrent lentement quelques notes au piano, et sa voix, juste, puissante, commença à chanter :

I hear the ticking of the clock
I'm lying here the room's pitch dark
I wonder where you are tonight

(Celine Dion Glee - 'Alone')

Une fois de plus, elle avait décidé de chanter quelque chose de mélancolique, qui reflétait son état d'esprit. Chaque soir, elle se demandait où pouvait se trouver Ryuga, s'il était seulement en vie - et plus que tout, la demi déesse espérait le voir pousser cette porte un soir, même au bras d'une autre femme, même amnésique, n'importe ! Elle se serait même contenté de juste le savoir en vie. Cela faisait près de deux ans qu'elle l'attendait. Elle avait encore des siècles pour le pleurer.

Mais Miya refusa de se laisser aller en public. Aussi enchaina-t-elle par deux chansons un peu plus rythmées, bien moins mélancolique - on ne la payait pas pour faire pleurer son public ! Aussi, quand elle eut fini pour la soirée, elle salua d'une courbette polie, et passant par le comptoir, elle regagna l'autre partie du bar. Pour une fois, cette partie était presque déserte, et avec un peu de chance, on lui ficherait la paix pour la soirée ! Elle prit un cocktail au bar, et vint s'installer sur une banquette, d'où elle pouvait surveiller la porte d'entrée - on ne savait jamais...

Elle but une longue gorgée fraîche avant d'allumer une cigarette - les Mild Seven, dont l'odeur lui rappelait celle des chemises de son amant. C'était d'ailleurs la seule raison pour laquelle elle s'était mise à fumer, juste pour retrouver une odeur fantôme. Une autre chanteuse avait pris le relai sur la scène, et Miya laissa sa tête aller en arrière, les yeux fermés.

Eric Carter

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Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 1 lundi 05 juillet 2010, 09:44:12

La journée avait été longue. Très longue. Trop longue. Eric était blasé, fatigué. Il avait besoin de tout, sauf de rentrer chez lui et de se mettre devant la télé. Il avait besoin de compagnie. Ou d’une distraction tout du moins. Call girl ? A quoi bon payer une fille qu’on peut lever gratos dans un bar ? Surtout quand on avait et sa belle gueule et son porte-feuilles. Quoiqu’il n’avait pas la moindre envie d’offrir un verre à qui que ce soit, pas plus qu’il ne voulait se mettre une mine et finir minable. Il voulait juste boire un verre. Il en avait besoin.

Après des heures de vidéo conférence entre New-York et son bureau, pour négocier le prix de nouveaux appareils de navigation sur les derniers chasseurs, il avait l’impression que sa tête allait exploser. Médicament et alcool, mauvais mélange. Alors le doliprane et après le verre. De toutes façons, l’alcool ça ne serait pas pour tout de suite, il avait encore des mails à envoyer…

Il était relativement tard quand Eric avait fini par quitter son bureau et la tour de verre où se trouvait le siège social d’AeroCorp, la firme pour laquelle il travaillait. Si au matin il avait porté une cravate en vu de la vidéo conférence qu’il aurait à tenir avec des investisseurs, il y avait belle lurette qu’il l’avait desserrée et qu’elle pendait tristement, large et dénuée d’intérêt, autour de son cou. Il n’y avait même plus de voiturier pour lui amener sa bagnole… Peu importe, il était venu en moto. Soyons réalistes, ça ne coûtait rien une moto au Japon. Une belle Kawa noire. Histoire de passer inaperçu. Enfin presque. Le bruit du puissant moteur suffisait à lui seul à le faire remarquer. Mais en temps normal, Eric n’était pas contre attirer l’attention sur lui.

Malheureusement pour Miya, ce ne fut pas son amant perdu qui poussa la porte de son bar ce soir là. C’était un grand homme aux épaules carrées, à la stature imposante, aux yeux verts intenses et cheveux diaphanes. En costume de prix, son allure était d’une élégance indéniable. Comme le client lambda, qu’il était, pourtant, il gagna une des tables du bar, d’où il pourrait écouter distraitement la chanteuse sans qu’elle ne lui casse les oreilles le cas échéant. Fatigué, il se laissa aller contre le dossier de sa chaise, termina d’enlever sa cravate et déboutonna les deux, trois premiers boutons de sa chemise. Il respirerait mieux ainsi. Ses mains trouvèrent ensuite son visage et il se frotta les yeux avec insistance, histoire de reprendre ses esprits en attendant qu’une serveuse ou un serveur vienne s’enquérir de sa commande.

Miya Diablo

Dieu

Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 2 lundi 05 juillet 2010, 17:55:49

Miya ouvrait les yeux, chaque fois que la porte grinçait. Pas une seul fois n'apparut son inspecteur. Les visages des clients qui entraient, elle ne les retenait pas, ils lui importaient peu, pour ne pas dire que leur existence lui insupportait. Parfois, elle souhaitait tous les voir disparaître ! Elle qui avait été si heureuse, et si arrogante de montrer son bonheur, détestait à présent tous ceux qui s'affichaient comme elle l'avait fait au bras de Ryuga. Elle ne nota même pas Eric, pourtant, c'était la première fois qu'il venait, et il avait pourtant un physique qui aurait du taper dans l'œil de n'importe qui.

Elle fut forcée de le remarquer quand Pablo, la patron, lui tapota à l'épaule pour lui demander un coup de main en salle. Au moins, pour la salle pas trop pleine, comme lui s'occupait de la partie avec la piste de danse. Miya écrasa donc sa cigarette avec un soupir - on pouvait noter à quel point elle allait moins bien qu'à une époque, où elle aurait clairement dit à son patron qu'elle était serveuse seulement le jour, par le soir. Elle avait le choix entre trois tables, dont deux avec couples - quelle horreur, c'était bien sa veine. Sans essayer de paraître sympathique, elle demanda seulement leur commande ; au contraire, elle fit un effort pour Eric, par un simple sourire :

- Et qu'est-ce que je vous sers, à vous ?

Eric Carter

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Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 3 lundi 05 juillet 2010, 18:49:44

Difficilement, les doigts d'Eric finirent par relâcher l'arrête de son nez, qu'ils avaient pincé dans l'espoir de réveiller un peu ses sens, et ses pupilles vertes se dardèrent sur la jeune fille, au ton de la voix, qui venait de s'adresser à lui. Il ne répondit pas de suite, peut-être Miya serait-elle agacée par le temps qu'il prenait, mais la vérité était qu'il était intrigué. Les autres serveuses ne portaient pas de tenues aussi extravagantes. Comprenons-nous bien, elles sont extravagantes pour une serveuse, pas pour une femme. Une femme brune aux yeux bleus...

Vous ne devriez pas porter de rouge.

Non pas parce que ça lui allait mal, loin de là, mais parce que le noir de ses cheveux et le bleu de ses yeux s'accorderaient bien mieux avec du noir, du bleu, de l'argenté même, un bleu marine peut-être même. Mais le rouge attirait l'oeil plus qu'il ne le devrait et empêchait l'observateur, pour peu qu'il soit comme Eric à ses heures, indiscret de jouir de la joliesse du bleu des yeux de la jeune femme. C'était dommage. Sa phrase était dite sans animosité, il constatait simplement. Détournant les yeux de la serveuse, il glissa une main dans ses cheveux diaphanes et regarda rapidement la carte.

Un scotch s'il vous plaît mademoiselle. Et prenez donc quelque chose pour vous, je vous l'offre. Une serveuse en satin rouge mérite bien un petit pourboire de son choix.

Pourboire. Pour boire. Quelques piecettes remplacées ici par un verre que Miya serait libre de boire où et quand elle le souhaiterait, il paierait juste la note. Se détournant de la jeune femme à nouveau, il essayait toujours de se réveiller. Sa main, après ses cheveux, glissa sur son cou et passa dans sa nuque, contre laquelle elle appuya, faisant craquer ses vertèbres. Un verre, pas plus. Il irait au lit ensuite et croiserait les doigts pour que Morphée ne le boude pas trop cette fois. Sinon, il prendrait de quoi faire sa nuit.

Miya Diablo

Dieu

Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 4 lundi 05 juillet 2010, 22:44:39

Miya s'était vue gratifiée d'une qualité, depuis la disparition de Ryuga : la patience. Incroyable, n'est-ce pas ? Finie, la demi déesse qui se serait emportée face à l'attitude de ce détestable client. Elle aurait peut-être fini, au bout de cinq minutes, par le laisser réfléchir dans son coin, le temps de servir les deux autres couples. Mais elle n'eut pas à attendre longtemps. Quoique ce n'est pas la réponse qu'elle avait escomptée.

La chanteuse leva un sourcil, un brin vexée par la remarque du jeune homme. Elle l'aimait bien, sa robe rouge... Bien sûr, elle était longue, elle n'avait pas de décolleté plongeant, et les manches échancrées ne laissaient rien voir de sa grâce habituelle dans chacun de ses gestes. Mais Miya n'avait plus aucune raison de chercher à plaire à qui que ce soit. L'époque où elle se vêtait de robes si courtes qu'elle paraissait plus dénudée qu'habillée était révolue depuis belle lurette. Mais elle aurait presque pu envoyer Eric bouler, ou lui demander seulement un "pourquoi ?" assez méchant. Miya était peut-être dépressive, et gagné quelques qualités ; elle restait quand même une belle femme qui aimait qu'on le lui dise. Alors, sans un mot supplémentaire, elle se dirigea vers le comptoir préparer les thés et le scotch - et pour elle, cet éternel cocktail d'une étrange couleur verte. Bien entendu, elle se débarrassa d'abord des couples, avant de finir par l'homme aux cheveux clairs... Elle posa le scotch devant lui, et attendit quelques secondes avant de demander :

- Puis-je m'asseoir avec vous pour boire ce verre ?

Elle avait du se retenir de demander : "dois-je". Mais ça aurait été trop ; peut-être que cet arrogant personnage aurait cru qu'elle se plierait à ses quatre volontés... Puis, elle se souvint avec nostalgie que tout avait commencé par un verre payé par Ryuga... Son pouce vint caresser l'anneau qui ornait son annulaire gauche - bijou qui contrastait par sa simplicité, par rapport aux broches et bracelets qu'elle portait à côté.

Eric Carter

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Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 5 lundi 05 juillet 2010, 23:37:16

Le regard que portait Eric sur Miya n'était pas aussi lubrique qu'elle semblait le croire. Il semblait bien plus intéressé par le pourquoi une serveuse en robe rouge que par ses courbes gracieuses. Le trentenaire aimait les belles femmes, c'était indéniable, il aimait leur corps chaud, leur peau douce et leur odeur suave et sucrée, ou bien légèrement poivrée selon les parfums, mais ça n'était pas un pervers. Il était loin d'être un crève la nique qui ne pensait qu'avec ses parties génitales. Sa réussite dans le domaine du travail pouvait en attester, il était loin de classer ses priorités comme le commun des mortels, à savoir l'amour d'abord, le sexe ensuite et on voit pour le reste. Non, pour lui c'était d'abord le reste, le sexe ensuite et après on voit s'il y a de quoi faire avec l'amour. Inutile de préciser que cette étape n'avait jamais été franchie.

Toujours est-il qu'il ne fit pas attention à l'air contrarié de la jeune femme brune et reporta plutôt son attention sur la chanteuse. Il n'applaudissait pas, de toutes façons, il écoutait à peine. Il ne remarqua pas plus le temps que mettait Miya à lui apporter sa consommation, quand il était aussi léthargique, peu de choses l'importaient de toutes façons.
Le bruit du verre déposé devant lui sur la petite sembla le ramener quelque peu à la vie. Il se redressa dans son fauteuil et eut le temps de se saisir du verre, et de le porter à sa bouche avant que la voix de Miya ne remplace à nouveau celle de la chanteuse dans les oreilles du jeune homme. Il reposa  lentement son verre et lui désigna la chaise en face de lui de la main, d'un geste invitant.


Je vous en prie. Si vous en avez envie, asseyez-vous.

Elle n'y était absolument pas obligée, et pouvait très bien prendre sa consommation au bar si elle souhaitait. Le fait qu'Eric paie le verre n'établissait aucun contrat tacite entre eux qui contraindrait Miya à se joindre à lui. De plus, il était tard et il était fatigué. Donc tout sauf d'humeur à imposer sa présence à qui ne la rechercherait pas. Si Miya voulait d'emblée être cassante et désagréable, autant dire que la mine fatiguée qu'affichait Eric était un gage que ça n'était pas trop le moment de l'asticoter de trop près. Surtout qu'il ne voyait jusqu'à maintenant rien à se reprocher, ni dans ses paroles ni dans sa conduite.

Miya Diablo

Dieu

Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 6 mardi 06 juillet 2010, 00:44:43

Miya n'avait pas vraiment envie de s'asseoir avec un nouveau venu au bar (car à présent qu'elle le regardait, elle était sûre de ne l'avoir jamais vu avant), mais d'un côté, elle n'avait rien d'autre à faire - et puis, elle avait une bonne vue sur la porte d'entrée. Elle s'assit donc avec grâce face à Eric, croisa élégamment les jambes. Contrairement à la plupart des hommes qui essayaient d'avoir son attention, celui-ci semblait trop fatigué pour ne serait-ce que se rendre compte de la magnifique demi déesse qui lui faisait face - ce qui lui allait parfaitement, pour une fois, dirons nous ! Au moins, il ne l'assommerait pas avec des compliments mille fois entendus, qui ne satisferont que vaguement son égo, dans l'espoir fou qu'il réussisse à la faire tomber sous son charme... Elle porta son verre à ses lèvres, but une longue gorgée de son breuvage, et sortit un paquet de cigarettes de sa poche.

- Puis-je ?

Selon la réponse d'Eric, elle allumera ou non une cigarette, et lui en proposera une. Comme Miya ne sait pas quoi dire, elle boit à nouveau lentement à son verre, l'oeil rivé sur la porte qui s'ouvre - sur un couple déjà légèrement ivre, puis commence à fredonner la chanson interprétée sur la scène. Elle essaye de se changer les idées en se plongeant corps et âme dans son boulot - ce n'est pas gagné... La chanson parlait d'amour - pourquoi fallait-il que les filles aiment chanter des chansons d'amour !? - et rendait Miya mélancolique. Elle attendant depuis deux ans un homme, ignorant seulement s'il était en vie - rien que cela. L'immortelle, elle, était toujours éperdument amoureuse de lui, espérant chaque jour qu'il finirait par réapparaître, ou qu'elle arriverait à passer à autre chose. Elle avait dit que si au bout d'un an, elle n'avait pas de nouvelles, elle arrêterait de l'attendre. Les paroles sont tellement plus faciles que les actes !

Pourtant, si elle avait actuellement envie de monter dans sa chambre pour y pleurer toutes les larmes de son corps, rien d'autre qu'une joie simulée d'être là, et une passion réelle pour le chant, même si sa voix ne montait pas aussi fort que plus tôt dans la soirée.

Eric Carter

Invité

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Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 7 mardi 06 juillet 2010, 08:56:18

Pauvre Miya… Elle était malheureuse, pleurait intérieurement son amour perdu, et malheureusement pour elle, elle n’était pas tombée sur quelqu’un d’empathe pour trois sous, tout simplement parce qu’en temps normaux les états d’âmes de gens qu’ils ne connaît pas l’indiffèrent et qu’il n’a pas l’hypocrisie de prétendre le contraire comme beaucoup, et donc il ne compatirait pas, loin s’en faut, à son malheur. Pire encore, puisqu’il ne semblait pas à même d’apprécier sa beauté à sa juste valeur. Peut-être que si d’ailleurs. Peut-être qu’il en était très conscient, mais qu’il n’était pas comme tous les autres clients de ce bar.
La vérité était bien là. Eric trouvait Miya très belle, raison pour laquelle il s’était permis de lui offrir un verre et de critiquer sa tenue. Pourquoi ? … Les voies du Seigneur son impénétrables.

Il la regarda s’asseoir, sans lourde insistance ni ce genre de lourdeur que pouvaient avoir certains regards qui ne manquaient pas de caresser Miya en temps normal lorsqu’elle exerçait sa profession, et cette fois pu prendre une gorgée de sa boisson sans passer pour un malotru. Il esquissa un geste de la main, pour lui signifier qu’elle pouvait fumer à sa guise.


Je vous en prie, faîtes comme chez vous.

Un petit sourire en coin, dévoilant des dents parfaitement droites et blanches. Elle était bien plus dans son bar qu’il n’était dans le sien, c’était amusant. Il refusa cependant poliment la cigarette qu’elle lui tendit. Il avait en horreur cette petite chose qui faisait jaunir les dents, donnait mauvaise haleine, donnait une voix de camionneur… Non vraiment, la cigarette c’était vraiment mauvais pour son charisme. Sans parler de l’odeur de la nicotine. Il préférait celle de son parfum. Un parfum masculin, frais mais musqué à la fois. Peu commun, pas comme le Mâle de Jean Paul Gaultier. Non, lui ça venait d’un créateur un peu plus méconnu.

Une fois que Miya eut allumé sa cigarette, Eric trouva bon d’engager la conversation.


Alors… Auriez-vous l’obligeance de m’expliquer pourquoi une serveuse, aussi ravissante soit-elle, porte-t-elle une robe de satin rouge et pas l’uniforme que portent ses collègues ? Êtes vous libre de porter ce que bon vous semble au travail ? Ou bien êtes-vous la favorite de votre patron et des clients et cette robe n’est là que pour vous distinguer ?

Ses yeux verts en demi teinte brillaient de curiosité et d’intérêt poli. Il n’estimait pas avoir été particulièrement indiscret, il ne lui avait rien demandé de vraiment personnel ou compromettant. Même pas son nom, c’est dire…

Miya Diablo

Dieu

Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 8 mardi 06 juillet 2010, 22:42:19

Miya alluma donc une cigarette, et fit des efforts pour ne pas recracher la fumée dans la direction d'Eric. Il avait un sourire charmant, il fallait l'admettre, mais la demi déesse n'était pas le genre à tomber dans les bras du premier venu - hum, normalement... Il y a toujours une exception pour confirmer la règle et Dieu merci, cette exception était déjà survenue... Elle battit des cils quelques secondes, comme si elle se réveillait, et regarda Eric dans les yeux quand il engagea la conversation. Elle lui sourit ; un sourire faux, qu'elle servait à longueur de journée. Il pouvait paraitre sincère, peut-être un peu forcé, mais il n'était pas dans les intentions de Miya d'être désagréable. 2crasant sa cigarette, elle saisit son verre, et son index se décolla pour montrer la scène :

- Je suis chanteuse, le soir. D'où la belle robe qui ne sied pas du tout au boulot de serveuse que je fais en journée, ou parfois le soir quand la patron a besoin d'un coup de main...

Elle boit une gorgée, et finit même son verre. Miya leva les yeux au ciel et ajouta :

- Mais j'avoue que mon patron et mes clients m'aiment bien. Ne croyez pas qu'il y a un quelconque sous entendu de prostitution, quelle horreur ! Je chante très bien, c'est tout.

Un peu d'auto-congratulation ne pouvait pas lui faire de mal, surtout que le jeune homme ne semblait pas prêt de lui faire le moindre compliment... Si d'un côté, c'était quelque chose dont elle prétendait se lasser tant on lui en faisait, cela vint presque à lui manquer. Pourtant, elle décida de ne pas laisser son sale caractère reprendre le dessus. Elle haussa une épaule et son sourire s'agrandit un peu :

- Vous aimez l'opéra ?

Une serveuse passa pour prendre le verre de Miya, et lui murmura quelque chose qui la fit rire doucement. Non, elle ne retenait que rarement le titre des chansons ou des opéras qu'elle chantait... La demi déesse avait un sacré répertoire - quand on s'ennuie, on s'occupe comme on peut ! - mais ne retenait pas le moindre titre, ce qui posait parfois problème. Elle ignorait totalement comment alimenter la conversation avec cet inconnu, alors autant parler de quelque chose qu'elle connaissait.

Eric Carter

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Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 9 mercredi 07 juillet 2010, 09:42:53

Malheureusement, ou heureusement tout dépend du point de vue, pour Miya, Eric ne prenait jamais ou presque en compte les expressions de la bouche des gens quand il parlait avec eux. Tout simplement parce que c’était un homme pratique qui avait remarqué que si la bouche pouvait mentir allègrement, les yeux non. On disait que les yeux étaient les fenêtres de l’âme. C’est bien vrai. Vous pouvez sourire en pleurant. Vous pouvez sourire quand vous êtes malheureux, même si ça demande du courage et de la force de caractère, de volonté. Mais vos yeux ne peuvent mentir. Ils n’ont pas le même éclat, la même expression quand vous souriez sincèrement et quand vous simulez. Aussi Eric nota-t-il que Miya n’était pas ce qu’elle semblait être, sans relever cependant. Il n’était pas là pour dresser son profil psychologique, et du reste il s’en moquait royalement. Après tout, il venait juste de la rencontrer, ignorait son nom. Alors qu’était-elle pour lui ? Rien. Donc pas la peine de se prendre la tête.

Pas la peine d’être désagréable pour autant d’ailleurs, et si la demi-déesse s’offusquait de son manque d’empressement auprès d’elle, c’était son affaire. De plus, quand elle avait bu, il avait vu l’anneau à son annulaire gauche. Elle était mariée donc, et l’esprit de compétition pour une femme, alors qu’il en existait tellement, ne faisait pas vraiment partie de ses prérogatives, à moins que la jeune femme en question ne lui fasse du rentre dedans. Miya ne courait donc aucun danger, ça ne serait pas lui qui irait lui conter fleurette ou lui chanter la sérénade. Elle voulait l’indifférence des hommes, ou tout du moins la paix ? Elle venait de l’avoir d’Eric. Il faut faire attention à ce que l’on souhaite.


Vraiment ? Je croyais…

Pointe d’humour, évidemment.

Je ne crois que ce que je vois, mademoiselle. Et je vois que vous avez l’air de tout sauf d’une vulgaire catin. Donc ne montez pas sur vos grands chevaux, ça ne me serait même pas venu à l’idée que vous puissiez vous prostituer. Qui plus est, je ne fréquente pas les bordels. Donc l’eussiez-vous été, nous ne nous serions jamais parlé.

Eric avait autant de défauts qu’un curé pouvait en bénir, ironie du sort ?, mais pas celui d’aller fréquenter les filles de joie. Et puis à quoi bon payer quand on pouvait en lever trois en boîte sans débourser quoique ce soit ? La fraîcheur de l’insouciance en plus. Non vraiment, les catins n’étaient pas son truc du tout. Quant au fait qu’elle chante bien, elle pouvait bien s’autocongratuler autant qu’elle le voulait. Ca ne choquait pas Eric, qui marchait souvent à l’autosuffisance. La question de la jeune femme le fit sourire cependant. Il attendit patiemment que la collègue de Miya qui était venue lui chuchoter quelque chose à l’oreille s’en aille pour recapter son attention et répondre à la question qu’elle lui avait posé.

Non, je regrette mais je ne suis pas un mélomane averti. Sans dire que je déteste ça, une dizaine de minutes me suffisent. Je préfère le son saturé des guitares électriques ou les rythmes d’une batterie. Vous êtes une chanteuse d’Opéra je suppose ?

Il le supposait, sinon Miya lui aurait demandé s’il aimait la pop ou autre. Il ne voulait pas la vexer, mais il n’avait pas pour objectif d’être à sa botte non plus. Loin de là. La femme qui soumettrait Eric Carter à sa volonté n’était pas encore née.

Un petit sourire insolent étira les lèvres d’Eric. Cette jeune femme semblait avoir un caractère assez fort, le genre à s’emporter facilement. Sans doute le jeune homme allait-il s’amuser à la provoquer. Le client est roi, non ?

Miya Diablo

Dieu

Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 10 mardi 20 juillet 2010, 23:58:17

(HJ : désolée pour le temps de réponse, j'espère réussir à répondre plus vite à l'avenir x) )

Miya grimaça. Elle avait été une fière jeune femme ambitieuse et parfois une sacrée garce avec la gente masculine. Puis elle avait perdu son frère, vu la destruction de son monde, erré très longtemps avant de se réveiller dans ce monde, où elle était tombée amoureuse. Miya avait beaucoup changé, et malgré tout ce qu'elle pouvait dire, il restait de son ancienne vie ce besoin quasi obsessionnel d'affection et surtout, de se sentir admirée.

Eric la déroutait. Elle semblait le laisser totalement indifférent. Rien que pour cela, elle ne savait pas si elle devait s'en faire un ami précieux ou l'égorger sur place. La façon dont il parlait, et dont il la traitait, l'horripilait au point d'en sentir des frissons. Un nouveau verre lui fut servi par la même serveuse qu'il y a quelques secondes à peine, et la demi déesse le saisit pour boire une longue gorgée, les yeux clos. Doucement, elle essaya de se calmer, et quand elle reposa son verre, elle servit un nouveau sourire à Eric :

- Je ne suis pas particulièrement fan d'opéra. Sous prétexte que j'aurai la voix d'une cantatrice, certaines de mes collègues se sentent obligées de m'amener en voir. C'est intéressant, mais trop long, comme vous dites.

Mais Miya n'avait jamais eu le coeur à le dire aux filles qui tentaient de lui changer les idées. En fait, quand on lui proposait quelque chose, elle disait rarement "non", espérant qu'en faisant quelques activités en-dehors du bar lui permettrait de se changer les idées. Jusqu'à présent, pas grand chose n'avait fonctionné, pour être honnête. Elle ne désespérait presque pas de trouver quelque chose qui finirait par l'occuper... En attendant, elle se tuait à la tâche. Et tenait compagnie à certains clients, comme maintenant. Portant son verre à ses lèvres, Miya demanda :

- Je suppose que vous pourriez me conseiller un endroit où écouter un bon rythme de batterie ?

Un peu de musique qui bouge un peu plus ne pourrait pas franchement la tuer : pourquoi était-elle entourée de filles qui aimaient des musiques gnan-gnan aux paroles mièvres ? Ce n'était pas pour améliorer son moral, c'est sur !

Eric Carter

Invité

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Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 11 mercredi 21 juillet 2010, 09:49:56

(Hj : Je t’en prie, ça arrive à tout le monde. Il faut que le rp reste un plaisir et non une obligation ;) )

C’était typique. Les femelles se plaignaient quand on les regardait, elles s’offusquaient quand on ne le regardait pas… Comme ces blondasses en boîte qui vous demandent de les regarder dans leurs yeux trop maquillés alors qu’elles ont décolleté jusqu’au nombril… Nous ne sommes que des hommes ! Bref, elles n’étaient jamais contentes ou satisfaites de ce qu’elles avaient. Miya avait espéré ne pas avoir Eric aux fesses, elle l’avait relativement soft et détaché et n’en était pas contente. Et après, on se demandait pourquoi il n’avait jamais tenu à être amoureux… Les femmes sont trop prise de tête pour lui. Peut-être que si un jour il tombe sur une qui sait immédiatement ce qu’elle veut et ne s’amuse pas à jouer les mijaurées, peut-être auraient-ils moyen de s’entendre. Dans le cas contraire… C’était tout simplement hors de question.

Miya avait la descente raide. Plus raide que lui en tous cas, qui prenait son temps pour savourer son alcool. A moins que ça ne soit pour se donner un prétexte pour rester en compagnie de la jeune femme ? Après tout, ne s’était-il pas dit en arrivant « un verre et je vais me coucher » ? Si. Donc tant qu’il ne l’aurait pas terminé, il ne rentrerait pas chez lui mais une fois que ça serait le cas, il y avait fort à parier qu’il s’en aille. Il n’était pas du genre à recaver. Intéressante en tous cas la réponse de la serveuse/chanteuse ou plutôt chanteuse/serveuse à l’heure actuelle. Un compliment qu’elle s’attribuait elle-même peut-être en se servant d’une excuse qu’on avait dû lui donner une fois à l’Opéra. Elle ne réalisait pas à quel point il serait facile pour Eric de faire voler en éclats sa prétention à coup de « Peut-être que c’était pour que vous constatiez ce que donnent les vraies et bonnes chanteuses sur scène ? » mais ça aurait été de la méchanceté gratuite. Néanmoins, il gardait cette petite feinte à l’esprit au cas où la jeune femme deviendrait imbuvable par la suite. Il ne répondit rien à cela, se contentant de sourire d’un air narquois et passa une main large dans ses cheveux diaphanes.

Demande prévisible par la suite, mais qui montrait que la jeune femme savait s’adapter. Bien quand on veut survivre. Mais insuffisant pour Eric.


Et bien… Vous disposez de plusieurs endroits. Je ne vous en dresserai pas de liste exhaustive évidemment, mais je vous en citerai quelques uns.

Il se redressa, joignit ses doigts en posant ses coudes sur la table et ancra ses yeux vert d’eau dans le visage de Miya.

Vous avez ma voiture, mon appartement, certains kiosques du parc, des bars-concerts et si vous vous y connaissez un peu en musique, vous avez les concerts de certains artistes. Cela dit, si vous en avez les moyens, je vous déconseille de rester au Japon pour voir des concerts mais de voyager, aux States par exemple, où ce sont des shows gigantesques.

Lui-même voyageait souvent, et allait voir concerts, matchs de base-ball et de baskets autant qu’il le pouvait. Notamment le base-ball lui plaisait beaucoup.

Après, si ce sont des noms de groupes que vous voulez, il faut le dire.

Il lui adressa un petit sourire. Eric avait commencé son énonciation par des endroits comme sa voiture et son appart’, enfin son loft. Message subliminal ? Peut-être, peut-être pas. Venant de quelqu’un parfaitement capable de l’envoyer chier en trois secondes, le doute était permis.

Miya Diablo

Dieu

Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 12 vendredi 23 juillet 2010, 17:22:40

Les yeux de Miya se levèrent en même temps qu'elle soupira et souriant un peu, quand Eric commença sa liste par sa voiture et son appartement, entre flatterie et exaspération. Pourtant, elle décida de ne pas s'en formaliser, et de prendre tout cela comme un jeu. Pourtant, quand son interlocuteur parla de quitter le Japon pour voir les concerts donnés ailleurs, Miya secoua la tête. Elle croisa les mains, son pouce venant une fois de plus caresser l'alliance à son annulaire, et son regard dériva très vite vers la porte. Il était idiot de penser que Ryuga ne débarque à ce moment-là - n'espérait-elle pas son retour au bout de deux ans sans nouvelles, après tout ? Elle haussa une épaule, et elle murmura :

- Je ne peux pas quitter la ville. Je suppose que je devrai me contenter de quelques bars-concerts, ou de shows japonais moins impressionnants que les concerts américains.

Elle pouvait quitter Seikusu ; elle ne le voulait pas, là était la nuance. Ca aurait été bête, quand même, qu'elle s'absente le temps d'une soirée, et que le Destin décide que Ryuga réapparaisse à ce moment là ? Miya était assez stupide pour ne pas vouloir prendre le moindre risque de le louper, même si elle se doute que certaines de ses collègues attacheraient le policier s'il devait réapparaître, jusqu'à ce qu'elle rentre. Elle serra son verre entre ses mains jointes, et le remua pour créer une mini tornade avec sa boisson. La demi déesse resta silencieuse quelques instants, avant de sourire et de se lever pour s'incliner.

- Ce sera avec plaisir que j'écouterai pourtant un avant-goût de n'importe quel groupe dans votre voiture, sur la route, si vous acceptez de m'accompagner à un misérable concert japonais... Et si vous pensez pouvoir réussir à me supporter. J'essaierai de ne pas porter de rouge, cette fois.

Elle se redressa pour sourire à nouveau à Eric, attendant sa réponse avant de faire demi-tour pour s'éloigner... Et de se retourner, pour demander quand même :

- Puis-je connaitre votre nom ? Ou bien ne nous reverrons-nous jamais, en réalité ?

(Je suis désolée, j'essaye d'écrire, mais je ne fais pas long x) *va se fouetter*)

Eric Carter

Invité

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Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 13 vendredi 20 août 2010, 09:29:56

[HS: Pardon du temps de réponse Miya.]

Eric haussa les épaules. Il n'était pas insensible à la douleur de la chanteuse, le problème c'est qu'il ne se sentait absolument pas concerné par elle, de ce fait... Si en fait, il y était plus ou moins insensible. Une fille, ça ne souffre réellement que par amour. Cette femme devait donc attendre quelque chose. Un ex parti, de la famille, il n'en savait rien et il s'en foutait en fait.

J'ai coutume de dire que quand on veut, on peut. Donc, si vous ne pouvez quitter le Japon c'est que vous n'en avez pas envie. Pourquoi? Ca vous regarde, ce ne sont pas mes oignons. Mais je vous conseillerai d'être franche quand vous parlez à quelqu'un, et ne sortez pas d'excuses bidon. Ca gâche la bonne impression qu'on peut avoir de vous au premier abord.

Lui-même était un véritable enfoiré et ne s'en était jamais caché. Enfin, tout un chacun le considérait comme un enfoiré vu qu'il disait toujours ce qu'il pensait, d'une façon particulièrement brute, sans même chercher à n'arrondir ne serait-ce qu'un peu les angles. Bien sûr, il savait être gentil. Mais pas comme ça, pas avec le ou la première venue. Les femmes avaient voulu l'égalité des sexes? Et bien elles en auraient pour leur argent avec Eric, il ne leur faisait pas de fleurs sous prétexte qu'elles avaient une belle paire de seins ou autre. Il était anglais et bien élevé, il en fallait plus, beaucoup plus, pour lui taper dans l'oeil et le laisser coi.

En parlant d'oeil cependant... Ceux d'Eric suivirent le geste de Miya qui se leva. Elle s'en allait? Marrant, il la pensait moins facilement impressionnable. Mais bon, advienne que pourra. Il leva son verre dans sa direction.


Ne mélangez pas tout mademoiselle... Je n'ai jamais dit que les concerts japonais étaient misérables.

Les femmes et leur sale manie de tout amplifier sans qu'on ne sache comment... Une horreur...

Et vous auriez raison de ne pas porter de rouge. Portez plutôt du bleu ou du noir, vous serez bien plus ravissante.

Il la salua d'un coup d'oeil avant qu'elle ne commence à s'éloigner et vida le fond de son verre cul sec. Il en contemplait le fond, vide, quand la voix de la chanteuse porta à nouveau jusqu'à ses oreilles. Évidemment, il ne prit pas la peine de détourner les yeux de son verre pour lui répondre, le rustre.

Si je dois vous emmener à un concert, ce serait mieux que vous le connaissiez. De même, il serait judicieux que vous me donniez votre numéro de téléphone.

Là par contre il se désintéressa de son verre pour lever vers la jeune femme un regard bleu vert éloquent.

Je ne crois pas au hasard et j'ignore si je reviendrai dans ce bar, alors vous savez quoi? Vous me donnez votre numéro, je vous donne mon nom et je vous appelle quand des artistes sympa passent en ville. Et si ça vous inquiète, il ne faut pas, je ne vais pas vous harceler.

Fatigué, il sortit son porte-feuille de sa poche et laissa de la monnaie sur la table pour sa consommation, avant de se lever, de ranger son affaire et de s'étirer, laissant tous ses os craquer douloureusement. Fatigué était un euphémisme. Il était épuisé, fourbu, groggy. D'une main, il se frotta les yeux et prit sa veste, avant de rejoindre Miya. Si elle devait encore travailler, il l'ignorait mais lui était sur le départ puisque sa compagnie de la soirée s'éclipsait.

Alors qu'est-ce que vous en dites? On fait affaire ou vous vous débinez comme vous vous débinez devant les voyages?

Miya Diablo

Dieu

Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)

Réponse 14 samedi 28 août 2010, 12:40:26

Miya soupira, légèrement irritée : elle n'avait pas pour habitude de raconter sa vie au premier venu... Alors être honnête envers quelqu'un, dans une moindre mesure, n'était pas vraiment dans ses capacités, surtout si elle devait parler de Ryuga. Elle imaginait très bien Eric se moquer d'elle, en fait, à attendre un homme que la police mettait dans le dossier "disparu mais très certainement mort". Non, Miya aurait pété un câble si que que ce soit se moquait de l'espoir qui faisait battre son coeur. Du coup, elle ne dit rien ; elle ne cherchait pas particulièrement à laisser une bonne impression au britannique... Ses yeux roulèrent quand il lui parla de porter du bleu ou du noir, mais elle hocha la tête.  De toute façon, si elle devait aller à un concert, elle ne mettrait surement pas une de ses longues robes de soirée...

Debout, elle observait Eric vider son verre, et en contempler le fond. S'il admit qu'il serait bien plus pratique qu'elle connaisse son nom, il ne le lui donna pas pour autant. Il lui demanda son numéro, et le coeur de Miya battit un peu plus vite. Pas par appréhension ou quoi que ce soit... Juste parce qu'elle n'avait pas de portable. Ca avait été un sujet de taquinerie pendant longtemps, mais Miya était mal à l'aise avec tous ces trucs là. Et puis, tant que Ryuga n'était pas là, quelle utilité aurait-elle eue d'un téléphone ? Pourtant, elle se dirigea vers le comptoir, demanda le numero d'une de ses collègues - une certaine Anya, avec qui Miya s'entendait bien. D'ailleurs, cette dernière ne dit rien en voyant que le numéro était destiné à un homme, mais elle lui lança un regard lourd de reproches. Miya secoua la tête :

- Ce n'est pas ce que tu crois.
- Ca ne me regarde pas..
.


Eric approcha à ce moment-là, et envoya sa pique. Comme on peut s'y attendre, Miya réagit mal... On a un caractère de cochon ou on ne l'a pas...

- Je ne me débine pas. J'ai une très bonne raison de ne pas vouloir quitter le pays - et qui ne vous regarde pas.

Elle lui tendit la carte sur laquelle elle avait griffonné son nom et le numéro d'Anya. D'ailleurs, elle le lui précisa qu'elle n'avait pas de téléphone, mais qu'elle était toujours avec Anya, donc qu'elle serait à portée  de main quand il appellerait. S'il appelait. Elle garda cette dernière réflexion pour elle. Après avoir pris connaissance de son nom, elle s'inclina et se dirigea à nouveau vers la scène, pour son second tour de chant de la soirée.


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