Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Miya Diablo le lundi 05 juillet 2010, 00:10:50

Titre: Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le lundi 05 juillet 2010, 00:10:50
Le rituel était chaque soir le même. D'abord, elle dardait son regard bleu dans les moindres recoins de la salle du bar de Pablo, où elle travaillait depuis plus de deux ans maintenant. La grande salle était coupée en deux, par un immense paravent ; un coin bar conventionnel d'une part, et de l'autre, une scène et un espace pour danser, plusieurs tables circulaires autour de cette piste improvisée.

Miya, vêtue ce soir-là d'une longue robe de satin rouge, fut une fois de plus déçue de ne pas voir ce visage qu'elle espérait toujours voir. Pourtant, pas l'ombre d'un regret ne traversa son visage. Elle souriait, parce que le métier le lui obligeait. Elle s'installa au piano - elle avait pris des cours pour tuer un peu son ennui, et essayer de s'occuper un peu - et ses longs doigts fins, peut-être un peu tremblants, entamèrent lentement quelques notes au piano, et sa voix, juste, puissante, commença à chanter :

I hear the ticking of the clock
I'm lying here the room's pitch dark
I wonder where you are tonight

(Celine Dion Glee - 'Alone') (http://www.youtube.com/watch?v=yUWf7Q5LFjI)

Une fois de plus, elle avait décidé de chanter quelque chose de mélancolique, qui reflétait son état d'esprit. Chaque soir, elle se demandait où pouvait se trouver Ryuga, s'il était seulement en vie - et plus que tout, la demi déesse espérait le voir pousser cette porte un soir, même au bras d'une autre femme, même amnésique, n'importe ! Elle se serait même contenté de juste le savoir en vie. Cela faisait près de deux ans qu'elle l'attendait. Elle avait encore des siècles pour le pleurer.

Mais Miya refusa de se laisser aller en public. Aussi enchaina-t-elle par deux chansons un peu plus rythmées, bien moins mélancolique - on ne la payait pas pour faire pleurer son public ! Aussi, quand elle eut fini pour la soirée, elle salua d'une courbette polie, et passant par le comptoir, elle regagna l'autre partie du bar. Pour une fois, cette partie était presque déserte, et avec un peu de chance, on lui ficherait la paix pour la soirée ! Elle prit un cocktail au bar, et vint s'installer sur une banquette, d'où elle pouvait surveiller la porte d'entrée - on ne savait jamais...

Elle but une longue gorgée fraîche avant d'allumer une cigarette - les Mild Seven, dont l'odeur lui rappelait celle des chemises de son amant. C'était d'ailleurs la seule raison pour laquelle elle s'était mise à fumer, juste pour retrouver une odeur fantôme. Une autre chanteuse avait pris le relai sur la scène, et Miya laissa sa tête aller en arrière, les yeux fermés.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le lundi 05 juillet 2010, 09:44:12
La journée avait été longue. Très longue. Trop longue. Eric était blasé, fatigué. Il avait besoin de tout, sauf de rentrer chez lui et de se mettre devant la télé. Il avait besoin de compagnie. Ou d’une distraction tout du moins. Call girl ? A quoi bon payer une fille qu’on peut lever gratos dans un bar ? Surtout quand on avait et sa belle gueule et son porte-feuilles. Quoiqu’il n’avait pas la moindre envie d’offrir un verre à qui que ce soit, pas plus qu’il ne voulait se mettre une mine et finir minable. Il voulait juste boire un verre. Il en avait besoin.

Après des heures de vidéo conférence entre New-York et son bureau, pour négocier le prix de nouveaux appareils de navigation sur les derniers chasseurs, il avait l’impression que sa tête allait exploser. Médicament et alcool, mauvais mélange. Alors le doliprane et après le verre. De toutes façons, l’alcool ça ne serait pas pour tout de suite, il avait encore des mails à envoyer…

Il était relativement tard quand Eric avait fini par quitter son bureau et la tour de verre où se trouvait le siège social d’AeroCorp, la firme pour laquelle il travaillait. Si au matin il avait porté une cravate en vu de la vidéo conférence qu’il aurait à tenir avec des investisseurs, il y avait belle lurette qu’il l’avait desserrée et qu’elle pendait tristement, large et dénuée d’intérêt, autour de son cou. Il n’y avait même plus de voiturier pour lui amener sa bagnole… Peu importe, il était venu en moto. Soyons réalistes, ça ne coûtait rien une moto au Japon. Une belle Kawa noire. Histoire de passer inaperçu. Enfin presque. Le bruit du puissant moteur suffisait à lui seul à le faire remarquer. Mais en temps normal, Eric n’était pas contre attirer l’attention sur lui.

Malheureusement pour Miya, ce ne fut pas son amant perdu qui poussa la porte de son bar ce soir là. C’était un grand homme aux épaules carrées, à la stature imposante, aux yeux verts intenses et cheveux diaphanes. En costume de prix, son allure était d’une élégance indéniable. Comme le client lambda, qu’il était, pourtant, il gagna une des tables du bar, d’où il pourrait écouter distraitement la chanteuse sans qu’elle ne lui casse les oreilles le cas échéant. Fatigué, il se laissa aller contre le dossier de sa chaise, termina d’enlever sa cravate et déboutonna les deux, trois premiers boutons de sa chemise. Il respirerait mieux ainsi. Ses mains trouvèrent ensuite son visage et il se frotta les yeux avec insistance, histoire de reprendre ses esprits en attendant qu’une serveuse ou un serveur vienne s’enquérir de sa commande.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le lundi 05 juillet 2010, 17:55:49
Miya ouvrait les yeux, chaque fois que la porte grinçait. Pas une seul fois n'apparut son inspecteur. Les visages des clients qui entraient, elle ne les retenait pas, ils lui importaient peu, pour ne pas dire que leur existence lui insupportait. Parfois, elle souhaitait tous les voir disparaître ! Elle qui avait été si heureuse, et si arrogante de montrer son bonheur, détestait à présent tous ceux qui s'affichaient comme elle l'avait fait au bras de Ryuga. Elle ne nota même pas Eric, pourtant, c'était la première fois qu'il venait, et il avait pourtant un physique qui aurait du taper dans l'œil de n'importe qui.

Elle fut forcée de le remarquer quand Pablo, la patron, lui tapota à l'épaule pour lui demander un coup de main en salle. Au moins, pour la salle pas trop pleine, comme lui s'occupait de la partie avec la piste de danse. Miya écrasa donc sa cigarette avec un soupir - on pouvait noter à quel point elle allait moins bien qu'à une époque, où elle aurait clairement dit à son patron qu'elle était serveuse seulement le jour, par le soir. Elle avait le choix entre trois tables, dont deux avec couples - quelle horreur, c'était bien sa veine. Sans essayer de paraître sympathique, elle demanda seulement leur commande ; au contraire, elle fit un effort pour Eric, par un simple sourire :

- Et qu'est-ce que je vous sers, à vous ?
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le lundi 05 juillet 2010, 18:49:44
Difficilement, les doigts d'Eric finirent par relâcher l'arrête de son nez, qu'ils avaient pincé dans l'espoir de réveiller un peu ses sens, et ses pupilles vertes se dardèrent sur la jeune fille, au ton de la voix, qui venait de s'adresser à lui. Il ne répondit pas de suite, peut-être Miya serait-elle agacée par le temps qu'il prenait, mais la vérité était qu'il était intrigué. Les autres serveuses ne portaient pas de tenues aussi extravagantes. Comprenons-nous bien, elles sont extravagantes pour une serveuse, pas pour une femme. Une femme brune aux yeux bleus...

Vous ne devriez pas porter de rouge.

Non pas parce que ça lui allait mal, loin de là, mais parce que le noir de ses cheveux et le bleu de ses yeux s'accorderaient bien mieux avec du noir, du bleu, de l'argenté même, un bleu marine peut-être même. Mais le rouge attirait l'oeil plus qu'il ne le devrait et empêchait l'observateur, pour peu qu'il soit comme Eric à ses heures, indiscret de jouir de la joliesse du bleu des yeux de la jeune femme. C'était dommage. Sa phrase était dite sans animosité, il constatait simplement. Détournant les yeux de la serveuse, il glissa une main dans ses cheveux diaphanes et regarda rapidement la carte.

Un scotch s'il vous plaît mademoiselle. Et prenez donc quelque chose pour vous, je vous l'offre. Une serveuse en satin rouge mérite bien un petit pourboire de son choix.

Pourboire. Pour boire. Quelques piecettes remplacées ici par un verre que Miya serait libre de boire où et quand elle le souhaiterait, il paierait juste la note. Se détournant de la jeune femme à nouveau, il essayait toujours de se réveiller. Sa main, après ses cheveux, glissa sur son cou et passa dans sa nuque, contre laquelle elle appuya, faisant craquer ses vertèbres. Un verre, pas plus. Il irait au lit ensuite et croiserait les doigts pour que Morphée ne le boude pas trop cette fois. Sinon, il prendrait de quoi faire sa nuit.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le lundi 05 juillet 2010, 22:44:39
Miya s'était vue gratifiée d'une qualité, depuis la disparition de Ryuga : la patience. Incroyable, n'est-ce pas ? Finie, la demi déesse qui se serait emportée face à l'attitude de ce détestable client. Elle aurait peut-être fini, au bout de cinq minutes, par le laisser réfléchir dans son coin, le temps de servir les deux autres couples. Mais elle n'eut pas à attendre longtemps. Quoique ce n'est pas la réponse qu'elle avait escomptée.

La chanteuse leva un sourcil, un brin vexée par la remarque du jeune homme. Elle l'aimait bien, sa robe rouge... Bien sûr, elle était longue, elle n'avait pas de décolleté plongeant, et les manches échancrées ne laissaient rien voir de sa grâce habituelle dans chacun de ses gestes. Mais Miya n'avait plus aucune raison de chercher à plaire à qui que ce soit. L'époque où elle se vêtait de robes si courtes qu'elle paraissait plus dénudée qu'habillée était révolue depuis belle lurette. Mais elle aurait presque pu envoyer Eric bouler, ou lui demander seulement un "pourquoi ?" assez méchant. Miya était peut-être dépressive, et gagné quelques qualités ; elle restait quand même une belle femme qui aimait qu'on le lui dise. Alors, sans un mot supplémentaire, elle se dirigea vers le comptoir préparer les thés et le scotch - et pour elle, cet éternel cocktail d'une étrange couleur verte. Bien entendu, elle se débarrassa d'abord des couples, avant de finir par l'homme aux cheveux clairs... Elle posa le scotch devant lui, et attendit quelques secondes avant de demander :

- Puis-je m'asseoir avec vous pour boire ce verre ?

Elle avait du se retenir de demander : "dois-je". Mais ça aurait été trop ; peut-être que cet arrogant personnage aurait cru qu'elle se plierait à ses quatre volontés... Puis, elle se souvint avec nostalgie que tout avait commencé par un verre payé par Ryuga... Son pouce vint caresser l'anneau qui ornait son annulaire gauche - bijou qui contrastait par sa simplicité, par rapport aux broches et bracelets qu'elle portait à côté.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le lundi 05 juillet 2010, 23:37:16
Le regard que portait Eric sur Miya n'était pas aussi lubrique qu'elle semblait le croire. Il semblait bien plus intéressé par le pourquoi une serveuse en robe rouge que par ses courbes gracieuses. Le trentenaire aimait les belles femmes, c'était indéniable, il aimait leur corps chaud, leur peau douce et leur odeur suave et sucrée, ou bien légèrement poivrée selon les parfums, mais ça n'était pas un pervers. Il était loin d'être un crève la nique qui ne pensait qu'avec ses parties génitales. Sa réussite dans le domaine du travail pouvait en attester, il était loin de classer ses priorités comme le commun des mortels, à savoir l'amour d'abord, le sexe ensuite et on voit pour le reste. Non, pour lui c'était d'abord le reste, le sexe ensuite et après on voit s'il y a de quoi faire avec l'amour. Inutile de préciser que cette étape n'avait jamais été franchie.

Toujours est-il qu'il ne fit pas attention à l'air contrarié de la jeune femme brune et reporta plutôt son attention sur la chanteuse. Il n'applaudissait pas, de toutes façons, il écoutait à peine. Il ne remarqua pas plus le temps que mettait Miya à lui apporter sa consommation, quand il était aussi léthargique, peu de choses l'importaient de toutes façons.
Le bruit du verre déposé devant lui sur la petite sembla le ramener quelque peu à la vie. Il se redressa dans son fauteuil et eut le temps de se saisir du verre, et de le porter à sa bouche avant que la voix de Miya ne remplace à nouveau celle de la chanteuse dans les oreilles du jeune homme. Il reposa  lentement son verre et lui désigna la chaise en face de lui de la main, d'un geste invitant.


Je vous en prie. Si vous en avez envie, asseyez-vous.

Elle n'y était absolument pas obligée, et pouvait très bien prendre sa consommation au bar si elle souhaitait. Le fait qu'Eric paie le verre n'établissait aucun contrat tacite entre eux qui contraindrait Miya à se joindre à lui. De plus, il était tard et il était fatigué. Donc tout sauf d'humeur à imposer sa présence à qui ne la rechercherait pas. Si Miya voulait d'emblée être cassante et désagréable, autant dire que la mine fatiguée qu'affichait Eric était un gage que ça n'était pas trop le moment de l'asticoter de trop près. Surtout qu'il ne voyait jusqu'à maintenant rien à se reprocher, ni dans ses paroles ni dans sa conduite.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le mardi 06 juillet 2010, 00:44:43
Miya n'avait pas vraiment envie de s'asseoir avec un nouveau venu au bar (car à présent qu'elle le regardait, elle était sûre de ne l'avoir jamais vu avant), mais d'un côté, elle n'avait rien d'autre à faire - et puis, elle avait une bonne vue sur la porte d'entrée. Elle s'assit donc avec grâce face à Eric, croisa élégamment les jambes. Contrairement à la plupart des hommes qui essayaient d'avoir son attention, celui-ci semblait trop fatigué pour ne serait-ce que se rendre compte de la magnifique demi déesse qui lui faisait face - ce qui lui allait parfaitement, pour une fois, dirons nous ! Au moins, il ne l'assommerait pas avec des compliments mille fois entendus, qui ne satisferont que vaguement son égo, dans l'espoir fou qu'il réussisse à la faire tomber sous son charme... Elle porta son verre à ses lèvres, but une longue gorgée de son breuvage, et sortit un paquet de cigarettes de sa poche.

- Puis-je ?

Selon la réponse d'Eric, elle allumera ou non une cigarette, et lui en proposera une. Comme Miya ne sait pas quoi dire, elle boit à nouveau lentement à son verre, l'oeil rivé sur la porte qui s'ouvre - sur un couple déjà légèrement ivre, puis commence à fredonner la chanson interprétée sur la scène. Elle essaye de se changer les idées en se plongeant corps et âme dans son boulot - ce n'est pas gagné... La chanson parlait d'amour - pourquoi fallait-il que les filles aiment chanter des chansons d'amour !? - et rendait Miya mélancolique. Elle attendant depuis deux ans un homme, ignorant seulement s'il était en vie - rien que cela. L'immortelle, elle, était toujours éperdument amoureuse de lui, espérant chaque jour qu'il finirait par réapparaître, ou qu'elle arriverait à passer à autre chose. Elle avait dit que si au bout d'un an, elle n'avait pas de nouvelles, elle arrêterait de l'attendre. Les paroles sont tellement plus faciles que les actes !

Pourtant, si elle avait actuellement envie de monter dans sa chambre pour y pleurer toutes les larmes de son corps, rien d'autre qu'une joie simulée d'être là, et une passion réelle pour le chant, même si sa voix ne montait pas aussi fort que plus tôt dans la soirée.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le mardi 06 juillet 2010, 08:56:18
Pauvre Miya… Elle était malheureuse, pleurait intérieurement son amour perdu, et malheureusement pour elle, elle n’était pas tombée sur quelqu’un d’empathe pour trois sous, tout simplement parce qu’en temps normaux les états d’âmes de gens qu’ils ne connaît pas l’indiffèrent et qu’il n’a pas l’hypocrisie de prétendre le contraire comme beaucoup, et donc il ne compatirait pas, loin s’en faut, à son malheur. Pire encore, puisqu’il ne semblait pas à même d’apprécier sa beauté à sa juste valeur. Peut-être que si d’ailleurs. Peut-être qu’il en était très conscient, mais qu’il n’était pas comme tous les autres clients de ce bar.
La vérité était bien là. Eric trouvait Miya très belle, raison pour laquelle il s’était permis de lui offrir un verre et de critiquer sa tenue. Pourquoi ? … Les voies du Seigneur son impénétrables.

Il la regarda s’asseoir, sans lourde insistance ni ce genre de lourdeur que pouvaient avoir certains regards qui ne manquaient pas de caresser Miya en temps normal lorsqu’elle exerçait sa profession, et cette fois pu prendre une gorgée de sa boisson sans passer pour un malotru. Il esquissa un geste de la main, pour lui signifier qu’elle pouvait fumer à sa guise.


Je vous en prie, faîtes comme chez vous.

Un petit sourire en coin, dévoilant des dents parfaitement droites et blanches. Elle était bien plus dans son bar qu’il n’était dans le sien, c’était amusant. Il refusa cependant poliment la cigarette qu’elle lui tendit. Il avait en horreur cette petite chose qui faisait jaunir les dents, donnait mauvaise haleine, donnait une voix de camionneur… Non vraiment, la cigarette c’était vraiment mauvais pour son charisme. Sans parler de l’odeur de la nicotine. Il préférait celle de son parfum. Un parfum masculin, frais mais musqué à la fois. Peu commun, pas comme le Mâle de Jean Paul Gaultier. Non, lui ça venait d’un créateur un peu plus méconnu.

Une fois que Miya eut allumé sa cigarette, Eric trouva bon d’engager la conversation.


Alors… Auriez-vous l’obligeance de m’expliquer pourquoi une serveuse, aussi ravissante soit-elle, porte-t-elle une robe de satin rouge et pas l’uniforme que portent ses collègues ? Êtes vous libre de porter ce que bon vous semble au travail ? Ou bien êtes-vous la favorite de votre patron et des clients et cette robe n’est là que pour vous distinguer ?

Ses yeux verts en demi teinte brillaient de curiosité et d’intérêt poli. Il n’estimait pas avoir été particulièrement indiscret, il ne lui avait rien demandé de vraiment personnel ou compromettant. Même pas son nom, c’est dire…
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le mardi 06 juillet 2010, 22:42:19
Miya alluma donc une cigarette, et fit des efforts pour ne pas recracher la fumée dans la direction d'Eric. Il avait un sourire charmant, il fallait l'admettre, mais la demi déesse n'était pas le genre à tomber dans les bras du premier venu - hum, normalement... Il y a toujours une exception pour confirmer la règle et Dieu merci, cette exception était déjà survenue... Elle battit des cils quelques secondes, comme si elle se réveillait, et regarda Eric dans les yeux quand il engagea la conversation. Elle lui sourit ; un sourire faux, qu'elle servait à longueur de journée. Il pouvait paraitre sincère, peut-être un peu forcé, mais il n'était pas dans les intentions de Miya d'être désagréable. 2crasant sa cigarette, elle saisit son verre, et son index se décolla pour montrer la scène :

- Je suis chanteuse, le soir. D'où la belle robe qui ne sied pas du tout au boulot de serveuse que je fais en journée, ou parfois le soir quand la patron a besoin d'un coup de main...

Elle boit une gorgée, et finit même son verre. Miya leva les yeux au ciel et ajouta :

- Mais j'avoue que mon patron et mes clients m'aiment bien. Ne croyez pas qu'il y a un quelconque sous entendu de prostitution, quelle horreur ! Je chante très bien, c'est tout.

Un peu d'auto-congratulation ne pouvait pas lui faire de mal, surtout que le jeune homme ne semblait pas prêt de lui faire le moindre compliment... Si d'un côté, c'était quelque chose dont elle prétendait se lasser tant on lui en faisait, cela vint presque à lui manquer. Pourtant, elle décida de ne pas laisser son sale caractère reprendre le dessus. Elle haussa une épaule et son sourire s'agrandit un peu :

- Vous aimez l'opéra ?

Une serveuse passa pour prendre le verre de Miya, et lui murmura quelque chose qui la fit rire doucement. Non, elle ne retenait que rarement le titre des chansons ou des opéras qu'elle chantait... La demi déesse avait un sacré répertoire - quand on s'ennuie, on s'occupe comme on peut ! - mais ne retenait pas le moindre titre, ce qui posait parfois problème. Elle ignorait totalement comment alimenter la conversation avec cet inconnu, alors autant parler de quelque chose qu'elle connaissait.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le mercredi 07 juillet 2010, 09:42:53
Malheureusement, ou heureusement tout dépend du point de vue, pour Miya, Eric ne prenait jamais ou presque en compte les expressions de la bouche des gens quand il parlait avec eux. Tout simplement parce que c’était un homme pratique qui avait remarqué que si la bouche pouvait mentir allègrement, les yeux non. On disait que les yeux étaient les fenêtres de l’âme. C’est bien vrai. Vous pouvez sourire en pleurant. Vous pouvez sourire quand vous êtes malheureux, même si ça demande du courage et de la force de caractère, de volonté. Mais vos yeux ne peuvent mentir. Ils n’ont pas le même éclat, la même expression quand vous souriez sincèrement et quand vous simulez. Aussi Eric nota-t-il que Miya n’était pas ce qu’elle semblait être, sans relever cependant. Il n’était pas là pour dresser son profil psychologique, et du reste il s’en moquait royalement. Après tout, il venait juste de la rencontrer, ignorait son nom. Alors qu’était-elle pour lui ? Rien. Donc pas la peine de se prendre la tête.

Pas la peine d’être désagréable pour autant d’ailleurs, et si la demi-déesse s’offusquait de son manque d’empressement auprès d’elle, c’était son affaire. De plus, quand elle avait bu, il avait vu l’anneau à son annulaire gauche. Elle était mariée donc, et l’esprit de compétition pour une femme, alors qu’il en existait tellement, ne faisait pas vraiment partie de ses prérogatives, à moins que la jeune femme en question ne lui fasse du rentre dedans. Miya ne courait donc aucun danger, ça ne serait pas lui qui irait lui conter fleurette ou lui chanter la sérénade. Elle voulait l’indifférence des hommes, ou tout du moins la paix ? Elle venait de l’avoir d’Eric. Il faut faire attention à ce que l’on souhaite.


Vraiment ? Je croyais…

Pointe d’humour, évidemment.

Je ne crois que ce que je vois, mademoiselle. Et je vois que vous avez l’air de tout sauf d’une vulgaire catin. Donc ne montez pas sur vos grands chevaux, ça ne me serait même pas venu à l’idée que vous puissiez vous prostituer. Qui plus est, je ne fréquente pas les bordels. Donc l’eussiez-vous été, nous ne nous serions jamais parlé.

Eric avait autant de défauts qu’un curé pouvait en bénir, ironie du sort ?, mais pas celui d’aller fréquenter les filles de joie. Et puis à quoi bon payer quand on pouvait en lever trois en boîte sans débourser quoique ce soit ? La fraîcheur de l’insouciance en plus. Non vraiment, les catins n’étaient pas son truc du tout. Quant au fait qu’elle chante bien, elle pouvait bien s’autocongratuler autant qu’elle le voulait. Ca ne choquait pas Eric, qui marchait souvent à l’autosuffisance. La question de la jeune femme le fit sourire cependant. Il attendit patiemment que la collègue de Miya qui était venue lui chuchoter quelque chose à l’oreille s’en aille pour recapter son attention et répondre à la question qu’elle lui avait posé.

Non, je regrette mais je ne suis pas un mélomane averti. Sans dire que je déteste ça, une dizaine de minutes me suffisent. Je préfère le son saturé des guitares électriques ou les rythmes d’une batterie. Vous êtes une chanteuse d’Opéra je suppose ?

Il le supposait, sinon Miya lui aurait demandé s’il aimait la pop ou autre. Il ne voulait pas la vexer, mais il n’avait pas pour objectif d’être à sa botte non plus. Loin de là. La femme qui soumettrait Eric Carter à sa volonté n’était pas encore née.

Un petit sourire insolent étira les lèvres d’Eric. Cette jeune femme semblait avoir un caractère assez fort, le genre à s’emporter facilement. Sans doute le jeune homme allait-il s’amuser à la provoquer. Le client est roi, non ?
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le mardi 20 juillet 2010, 23:58:17
(HJ : désolée pour le temps de réponse, j'espère réussir à répondre plus vite à l'avenir x) )

Miya grimaça. Elle avait été une fière jeune femme ambitieuse et parfois une sacrée garce avec la gente masculine. Puis elle avait perdu son frère, vu la destruction de son monde, erré très longtemps avant de se réveiller dans ce monde, où elle était tombée amoureuse. Miya avait beaucoup changé, et malgré tout ce qu'elle pouvait dire, il restait de son ancienne vie ce besoin quasi obsessionnel d'affection et surtout, de se sentir admirée.

Eric la déroutait. Elle semblait le laisser totalement indifférent. Rien que pour cela, elle ne savait pas si elle devait s'en faire un ami précieux ou l'égorger sur place. La façon dont il parlait, et dont il la traitait, l'horripilait au point d'en sentir des frissons. Un nouveau verre lui fut servi par la même serveuse qu'il y a quelques secondes à peine, et la demi déesse le saisit pour boire une longue gorgée, les yeux clos. Doucement, elle essaya de se calmer, et quand elle reposa son verre, elle servit un nouveau sourire à Eric :

- Je ne suis pas particulièrement fan d'opéra. Sous prétexte que j'aurai la voix d'une cantatrice, certaines de mes collègues se sentent obligées de m'amener en voir. C'est intéressant, mais trop long, comme vous dites.

Mais Miya n'avait jamais eu le coeur à le dire aux filles qui tentaient de lui changer les idées. En fait, quand on lui proposait quelque chose, elle disait rarement "non", espérant qu'en faisant quelques activités en-dehors du bar lui permettrait de se changer les idées. Jusqu'à présent, pas grand chose n'avait fonctionné, pour être honnête. Elle ne désespérait presque pas de trouver quelque chose qui finirait par l'occuper... En attendant, elle se tuait à la tâche. Et tenait compagnie à certains clients, comme maintenant. Portant son verre à ses lèvres, Miya demanda :

- Je suppose que vous pourriez me conseiller un endroit où écouter un bon rythme de batterie ?

Un peu de musique qui bouge un peu plus ne pourrait pas franchement la tuer : pourquoi était-elle entourée de filles qui aimaient des musiques gnan-gnan aux paroles mièvres ? Ce n'était pas pour améliorer son moral, c'est sur !
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le mercredi 21 juillet 2010, 09:49:56
(Hj : Je t’en prie, ça arrive à tout le monde. Il faut que le rp reste un plaisir et non une obligation ;) )

C’était typique. Les femelles se plaignaient quand on les regardait, elles s’offusquaient quand on ne le regardait pas… Comme ces blondasses en boîte qui vous demandent de les regarder dans leurs yeux trop maquillés alors qu’elles ont décolleté jusqu’au nombril… Nous ne sommes que des hommes ! Bref, elles n’étaient jamais contentes ou satisfaites de ce qu’elles avaient. Miya avait espéré ne pas avoir Eric aux fesses, elle l’avait relativement soft et détaché et n’en était pas contente. Et après, on se demandait pourquoi il n’avait jamais tenu à être amoureux… Les femmes sont trop prise de tête pour lui. Peut-être que si un jour il tombe sur une qui sait immédiatement ce qu’elle veut et ne s’amuse pas à jouer les mijaurées, peut-être auraient-ils moyen de s’entendre. Dans le cas contraire… C’était tout simplement hors de question.

Miya avait la descente raide. Plus raide que lui en tous cas, qui prenait son temps pour savourer son alcool. A moins que ça ne soit pour se donner un prétexte pour rester en compagnie de la jeune femme ? Après tout, ne s’était-il pas dit en arrivant « un verre et je vais me coucher » ? Si. Donc tant qu’il ne l’aurait pas terminé, il ne rentrerait pas chez lui mais une fois que ça serait le cas, il y avait fort à parier qu’il s’en aille. Il n’était pas du genre à recaver. Intéressante en tous cas la réponse de la serveuse/chanteuse ou plutôt chanteuse/serveuse à l’heure actuelle. Un compliment qu’elle s’attribuait elle-même peut-être en se servant d’une excuse qu’on avait dû lui donner une fois à l’Opéra. Elle ne réalisait pas à quel point il serait facile pour Eric de faire voler en éclats sa prétention à coup de « Peut-être que c’était pour que vous constatiez ce que donnent les vraies et bonnes chanteuses sur scène ? » mais ça aurait été de la méchanceté gratuite. Néanmoins, il gardait cette petite feinte à l’esprit au cas où la jeune femme deviendrait imbuvable par la suite. Il ne répondit rien à cela, se contentant de sourire d’un air narquois et passa une main large dans ses cheveux diaphanes.

Demande prévisible par la suite, mais qui montrait que la jeune femme savait s’adapter. Bien quand on veut survivre. Mais insuffisant pour Eric.


Et bien… Vous disposez de plusieurs endroits. Je ne vous en dresserai pas de liste exhaustive évidemment, mais je vous en citerai quelques uns.

Il se redressa, joignit ses doigts en posant ses coudes sur la table et ancra ses yeux vert d’eau dans le visage de Miya.

Vous avez ma voiture, mon appartement, certains kiosques du parc, des bars-concerts et si vous vous y connaissez un peu en musique, vous avez les concerts de certains artistes. Cela dit, si vous en avez les moyens, je vous déconseille de rester au Japon pour voir des concerts mais de voyager, aux States par exemple, où ce sont des shows gigantesques.

Lui-même voyageait souvent, et allait voir concerts, matchs de base-ball et de baskets autant qu’il le pouvait. Notamment le base-ball lui plaisait beaucoup.

Après, si ce sont des noms de groupes que vous voulez, il faut le dire.

Il lui adressa un petit sourire. Eric avait commencé son énonciation par des endroits comme sa voiture et son appart’, enfin son loft. Message subliminal ? Peut-être, peut-être pas. Venant de quelqu’un parfaitement capable de l’envoyer chier en trois secondes, le doute était permis.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le vendredi 23 juillet 2010, 17:22:40
Les yeux de Miya se levèrent en même temps qu'elle soupira et souriant un peu, quand Eric commença sa liste par sa voiture et son appartement, entre flatterie et exaspération. Pourtant, elle décida de ne pas s'en formaliser, et de prendre tout cela comme un jeu. Pourtant, quand son interlocuteur parla de quitter le Japon pour voir les concerts donnés ailleurs, Miya secoua la tête. Elle croisa les mains, son pouce venant une fois de plus caresser l'alliance à son annulaire, et son regard dériva très vite vers la porte. Il était idiot de penser que Ryuga ne débarque à ce moment-là - n'espérait-elle pas son retour au bout de deux ans sans nouvelles, après tout ? Elle haussa une épaule, et elle murmura :

- Je ne peux pas quitter la ville. Je suppose que je devrai me contenter de quelques bars-concerts, ou de shows japonais moins impressionnants que les concerts américains.

Elle pouvait quitter Seikusu ; elle ne le voulait pas, là était la nuance. Ca aurait été bête, quand même, qu'elle s'absente le temps d'une soirée, et que le Destin décide que Ryuga réapparaisse à ce moment là ? Miya était assez stupide pour ne pas vouloir prendre le moindre risque de le louper, même si elle se doute que certaines de ses collègues attacheraient le policier s'il devait réapparaître, jusqu'à ce qu'elle rentre. Elle serra son verre entre ses mains jointes, et le remua pour créer une mini tornade avec sa boisson. La demi déesse resta silencieuse quelques instants, avant de sourire et de se lever pour s'incliner.

- Ce sera avec plaisir que j'écouterai pourtant un avant-goût de n'importe quel groupe dans votre voiture, sur la route, si vous acceptez de m'accompagner à un misérable concert japonais... Et si vous pensez pouvoir réussir à me supporter. J'essaierai de ne pas porter de rouge, cette fois.

Elle se redressa pour sourire à nouveau à Eric, attendant sa réponse avant de faire demi-tour pour s'éloigner... Et de se retourner, pour demander quand même :

- Puis-je connaitre votre nom ? Ou bien ne nous reverrons-nous jamais, en réalité ?

(Je suis désolée, j'essaye d'écrire, mais je ne fais pas long x) *va se fouetter*)
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le vendredi 20 août 2010, 09:29:56
[HS: Pardon du temps de réponse Miya.]

Eric haussa les épaules. Il n'était pas insensible à la douleur de la chanteuse, le problème c'est qu'il ne se sentait absolument pas concerné par elle, de ce fait... Si en fait, il y était plus ou moins insensible. Une fille, ça ne souffre réellement que par amour. Cette femme devait donc attendre quelque chose. Un ex parti, de la famille, il n'en savait rien et il s'en foutait en fait.

J'ai coutume de dire que quand on veut, on peut. Donc, si vous ne pouvez quitter le Japon c'est que vous n'en avez pas envie. Pourquoi? Ca vous regarde, ce ne sont pas mes oignons. Mais je vous conseillerai d'être franche quand vous parlez à quelqu'un, et ne sortez pas d'excuses bidon. Ca gâche la bonne impression qu'on peut avoir de vous au premier abord.

Lui-même était un véritable enfoiré et ne s'en était jamais caché. Enfin, tout un chacun le considérait comme un enfoiré vu qu'il disait toujours ce qu'il pensait, d'une façon particulièrement brute, sans même chercher à n'arrondir ne serait-ce qu'un peu les angles. Bien sûr, il savait être gentil. Mais pas comme ça, pas avec le ou la première venue. Les femmes avaient voulu l'égalité des sexes? Et bien elles en auraient pour leur argent avec Eric, il ne leur faisait pas de fleurs sous prétexte qu'elles avaient une belle paire de seins ou autre. Il était anglais et bien élevé, il en fallait plus, beaucoup plus, pour lui taper dans l'oeil et le laisser coi.

En parlant d'oeil cependant... Ceux d'Eric suivirent le geste de Miya qui se leva. Elle s'en allait? Marrant, il la pensait moins facilement impressionnable. Mais bon, advienne que pourra. Il leva son verre dans sa direction.


Ne mélangez pas tout mademoiselle... Je n'ai jamais dit que les concerts japonais étaient misérables.

Les femmes et leur sale manie de tout amplifier sans qu'on ne sache comment... Une horreur...

Et vous auriez raison de ne pas porter de rouge. Portez plutôt du bleu ou du noir, vous serez bien plus ravissante.

Il la salua d'un coup d'oeil avant qu'elle ne commence à s'éloigner et vida le fond de son verre cul sec. Il en contemplait le fond, vide, quand la voix de la chanteuse porta à nouveau jusqu'à ses oreilles. Évidemment, il ne prit pas la peine de détourner les yeux de son verre pour lui répondre, le rustre.

Si je dois vous emmener à un concert, ce serait mieux que vous le connaissiez. De même, il serait judicieux que vous me donniez votre numéro de téléphone.

Là par contre il se désintéressa de son verre pour lever vers la jeune femme un regard bleu vert éloquent.

Je ne crois pas au hasard et j'ignore si je reviendrai dans ce bar, alors vous savez quoi? Vous me donnez votre numéro, je vous donne mon nom et je vous appelle quand des artistes sympa passent en ville. Et si ça vous inquiète, il ne faut pas, je ne vais pas vous harceler.

Fatigué, il sortit son porte-feuille de sa poche et laissa de la monnaie sur la table pour sa consommation, avant de se lever, de ranger son affaire et de s'étirer, laissant tous ses os craquer douloureusement. Fatigué était un euphémisme. Il était épuisé, fourbu, groggy. D'une main, il se frotta les yeux et prit sa veste, avant de rejoindre Miya. Si elle devait encore travailler, il l'ignorait mais lui était sur le départ puisque sa compagnie de la soirée s'éclipsait.

Alors qu'est-ce que vous en dites? On fait affaire ou vous vous débinez comme vous vous débinez devant les voyages?
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le samedi 28 août 2010, 12:40:26
Miya soupira, légèrement irritée : elle n'avait pas pour habitude de raconter sa vie au premier venu... Alors être honnête envers quelqu'un, dans une moindre mesure, n'était pas vraiment dans ses capacités, surtout si elle devait parler de Ryuga. Elle imaginait très bien Eric se moquer d'elle, en fait, à attendre un homme que la police mettait dans le dossier "disparu mais très certainement mort". Non, Miya aurait pété un câble si que que ce soit se moquait de l'espoir qui faisait battre son coeur. Du coup, elle ne dit rien ; elle ne cherchait pas particulièrement à laisser une bonne impression au britannique... Ses yeux roulèrent quand il lui parla de porter du bleu ou du noir, mais elle hocha la tête.  De toute façon, si elle devait aller à un concert, elle ne mettrait surement pas une de ses longues robes de soirée...

Debout, elle observait Eric vider son verre, et en contempler le fond. S'il admit qu'il serait bien plus pratique qu'elle connaisse son nom, il ne le lui donna pas pour autant. Il lui demanda son numéro, et le coeur de Miya battit un peu plus vite. Pas par appréhension ou quoi que ce soit... Juste parce qu'elle n'avait pas de portable. Ca avait été un sujet de taquinerie pendant longtemps, mais Miya était mal à l'aise avec tous ces trucs là. Et puis, tant que Ryuga n'était pas là, quelle utilité aurait-elle eue d'un téléphone ? Pourtant, elle se dirigea vers le comptoir, demanda le numero d'une de ses collègues - une certaine Anya, avec qui Miya s'entendait bien. D'ailleurs, cette dernière ne dit rien en voyant que le numéro était destiné à un homme, mais elle lui lança un regard lourd de reproches. Miya secoua la tête :

- Ce n'est pas ce que tu crois.
- Ca ne me regarde pas..
.

Eric approcha à ce moment-là, et envoya sa pique. Comme on peut s'y attendre, Miya réagit mal... On a un caractère de cochon ou on ne l'a pas...

- Je ne me débine pas. J'ai une très bonne raison de ne pas vouloir quitter le pays - et qui ne vous regarde pas.

Elle lui tendit la carte sur laquelle elle avait griffonné son nom et le numéro d'Anya. D'ailleurs, elle le lui précisa qu'elle n'avait pas de téléphone, mais qu'elle était toujours avec Anya, donc qu'elle serait à portée  de main quand il appellerait. S'il appelait. Elle garda cette dernière réflexion pour elle. Après avoir pris connaissance de son nom, elle s'inclina et se dirigea à nouveau vers la scène, pour son second tour de chant de la soirée.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le samedi 28 août 2010, 18:18:45
Aussi perspicace soit-elle, la demi déesse n'avait rien saisit des subtilités dont était fait Eric Carter. Elle était persuadée qu'il se moquerait de son chagrin d'amour? Et bien rien n'était moins faux. Eric riait de beaucoup de choses. Il riait de la politique, il riait des blondasses décolorées, il riait des femmes siliconées et des hommes liftés... Il irait de l'ironie du sort et de traits d'esprit fins. Mais du malheur des autres, non. Il ne s'était pas engagé dans l'armée pour que le prestige de l'uniforme lui permette de conquérir les femmes à la pelle et pour le plaisir de se sentir "supérieur" aux autres. Alors pourquoi rire d'une femme lorsque celle-ci voulait être fidèle à un homme qu'elle croyait encore en vie? Vraiment, c'aurait été... Dégueulasse. La fidélité est quelque chose de tellement difficile à conserver dans un couple, non vraiment Miya se trompait sur toute la ligne. Eric Carter n'aurait jamais ri de ses peines de coeur. Il était anglais, certaines choses étaient encore sacrée pour lui, et ce n'est pas parce qu'il se déclarait lui-même comme un imperméable à l'amour qu'il prônait le libertinage pour tout le monde... Mais de tout cela, jamais la chanteuse n'en aurait connaissance. Pour la simple et bonne raison que si elle ne racontait pas sa vie privée, Eric ne la questionnerait pas dessus. Question de discrétion.

Aussi, la seule réaction à laquelle eut droit la jeune femme, c'est un sourire amusé à sa propre réaction. Caractère de cochon avait-il été dit? Chose très intéressante, c'était ce qu'il y avait de plus drôle et de plus fascinant.


Tout doux mademoiselle... Vos affaires ne me regardent pas, mais ce n'est pas comme si je vous avais demandé de vous épancher sur moi... Et puis quoi encore!

Rustre jusqu'au bout, il explosa de rire. Eric avait tout sauf la patience de jouer aux psychologues avec les inconnu(e)s.

Très bien, c'est noté. Appel de ma part il y a, il sera laissé par un certain Julian. Merci pour la petite soirée mademoiselle, votre bonne humeur et votre enthousiasme sont vraiment agréables et exemplaires.

Adressant un large sourire après ces paroles ironiques à la chanteuse, il se détourna d'elle et leva les yeux au ciel en prenant le morceau de papier que lui tendait sa collègue, le tout sans se départir de son sourire. Il n'y avait rien de pire que de se montrer ainsi avec la gente féminine. Inaccessible, rustre, et parfaitement déplacé. La différence entre l'homme lambda et Eric, c'est qu'Eric ne jouait aucun rôle. Il était aussi charmant qu'il pouvait se montrer désagréable. mais c'était ce qui faisait son charme. Ou peut-être pas, quoiqu'il en soit il salua la collègue de Miya et quitta l'établissement, la petite carte en poche.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le lundi 30 août 2010, 00:49:44
Détestable. C'est le seul mot qui venait à l'esprit de Miya pour qualifier l'attitude du britannique. Elle en venait presque à regretter de lui avoir donné ce numéro ! Ses paroles ironiques l'exaspérèrent, quand il partit, et c'est donc avec une rage à peine contenue qu'elle monta sur scène. Inutile de dire que sa prestation fut limite désastreuse, ce qui acheva de lui miner le moral pour la soirée... D'ailleurs, dès la fin de la chanson, au lieu de rester se languir de son amant au comptoir en buvant le whisky que Ryuga avait l'habitude de boire avant, Miya monta tout de suite dans sa chambre, trouver refuge sous une douche brulante, où elle pleura un bon moment.

Miya n'oublia pas l'incident, mais plus les jours passaient, restant sans nouvelle du jeune homme, elle décida qu'il s'était juste jouée d'elle, qu'il ne comptait pas la rappeler... Qu'importe. Au moins, elle n'aurait pas à supporter cet air suffisant et ses paroles qu'elle trouvait blessantes. Il avait parlé d'honnêteté, de bonne impression au premier abord, mais Miya se bornait à ne pas vouloir se faire de proches. Tant mieux si les gens la détestaient ! Au moins, elle n'aurait pas à souffrir de leur disparition, comme elle était torturée par l'absence du seul homme a qui elle avait accordé confiance et amour...

Mais quelques semaines plus tard, enfin, un certain Julian laissa effectivement un message à l'attention de la demi déesse. Le rendez-vous était donné à 22h dans une petite salle de concert du centre ville. C'était juste après le seul tour de chant qu'elle ferait dans la soirée, et se souvenant des conseils avisés d'Eric sur sa tenue, Miya se vêtit d'un blue jean légèrement élimé, et d'un épais t-shirt à manches longues blanc, puis de sa veste de laine noire, puisqu'il commençait à pleuvoir. Elle rejoignit l'endroit du rendez-vous à pieds, marchant d'un pas rapide, et arriva quelques minutes seulement avant l'heure dite. Miya se posa à l'abri en attendant son cavalier de la soirée. A l'intérieur, elle entendait ce qui devait être le groupe précédent. Musique douce, voix légèrement ensorcelante, Miya se laissa bercée par le piano, les yeux clos.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le lundi 30 août 2010, 01:30:13
De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas a-t-on coutume de dire. Dans le cas d'Eric... Susciter l'un ou l'autre est le même exploit! Il était tellement blasé, tellement insouciant, tellement détaché des choses et des gens que c'était à se demander ce qui avait encore un peu d'importance pour lui. Certains disaient qu'une vie menée ainsi, désespérément solitaire, pourrait faire perdre la boule à n'importe qui. Mais à ceux-là, Eric répondait... "Oh là, tout doux!". C'est vrai quoi, il avait à peine trente ans! Et pour qui n'a pas envie de s'établir tout de suite, c'est encore sacrément jeune! De ce fait, autant rire de tout. Quand il vivrait posément, dans une maison plutôt que dans un appartement, il chercherait une femme avec qui avoir un foyer permanent. En attendant, tout lui passait par dessus l'épaule, il n'attendait rien de la vie et la trouvait déjà bien suffisamment généreuse avec lui de faire fleurir sa carrière. Contrairement à d'autres, Eric savait apprécier ce qu'il avait à sa juste valeur et ne demandait pas le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière. Pas quand il ne se donnait pas les moyens de tout avoir.

Quoiqu'il en soit, les semaines séparant l'entrevue avec cette chanteuse au caractère bien trempé avaient été à l'image des autres. Les réunions s'étaient succédées, les heures de vol également, virées à moto et séances de natation tout en consultant rapidement les news à propos des différents groupes à passer en ville. Il avait finalement trouvé ce qu'il voulait, un groupe ni trop violent ni trop peu, histoire que la serveuse chanteuse ne se mette pas en tête qu'il l'entraînait écouter des groupes à l'eau de rose dans l'espoir d'obtenir ses faveurs. Et puis quoi encore... La drague et lui de toute façon...

Le groupe ayant été trouvé, il n'y avait plus qu'à contacter ladite serveuse. Coup de téléphone à son assistant, qui lui-même téléphona au numéro de l'amie de Miya, ça fait très téléphone arabe tout ça, et voilà que le rendez-vous était pris. A la date et l'heure convenue, manque de chance il pleuvait, Eric se présenta donc affublé d'un pantalon en jean noir, de santiag et d'un long manteau de cuir, noir également. Sous le manteau, une chemise toujours noire, et ses cheveux diaphanes désordonnés mais surtout trempés par la pluie, ce qui ne sembla pas le gêner outre-mesure.

Toujours particulièrement ponctuel, c'est à 22h pile qu'il se présenta devant la salle de concert. Repérer Miya ne fut pas particulièrement difficile. Avec un sourire, il s'approcha d'elle et son index passa rapidement sous son menton.


Allez Miya, c'est l'heure de se réveiller. Oubliez la première partie, le groupe en lui-même est plus intéressant.

Invitant la chanteuse à le suivre en mettant ses mains dans ses poches avec désinvolture, il dû cependant en sortir une pour donner les deux billets qu'il avait achetés avant de venir à l'hôtesse d'accueil, qui les déchira avant de les lui rendre. Il les fourra dans sa poche à nouveau et attrapa, avec une douceur relative tout de même, le bras de la serveuse pour être certain de ne pas la perdre dans la salle bondée. C'était le court moment qui séparait la première partie avec le groupe à l'affiche.

Venez, je nous ai pris des places dans la fosse, ça sera plus marrant!

Il lui afficha un très large sourire, dévoilant une rangée de dents impeccables, blanches et ordonnées, digne d'une pub de dentifrice, tout en la guidant vers les devant de la scène, leur taillant un chemin à l'aide de ses larges épaules. Il l'invita ensuite à passer devant lui pour qu'elle voit correctement et se mit à applaudir avec les autres spectateurs alors qu'un groupe composé d'homme prenait place sur la scène.

N'hésitez pas à me dire quand vous en aurez marre! Je vous inviterai à manger une glace!

Gardant ce même sourire, il détourna les yeux de la demi-déesse pour les porter à nouveau sur la scène, où les musiciens se mettaient à jouer leur première chanson.

(La chanson en question -Ici- (http://www.youtube.com/watch?v=kRLAyG3gKYg)
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le mardi 31 août 2010, 20:09:15
Miya sursauta quand elle sentit quelque chose lui effleurer le menton. Elle détestait être ainsi touchée sans que la personne n'y soit invitée. Elle rouvrit doucement les yeux pour croiser le regard d'Eric, et ne dit rien. Inutile de gâcher une hypothétique bonne soirée par son irritation. Aussi, la demi déesse ne manifesta son mécontentement qu'en serrant les dents, et elle finit par suivre le britannique, calquant son pas sur le sien pour rester à sa hauteur. Ils entrèrent dans la salle bondée durant la pause. Le temps de se frayer un chemin à travers les gens qui venaient à contre-sens, même si Eric permettait à la demi déesse de passer avec facilité dans le sillage qu'il creusait dans la foule. Une fois assez prêt de la scène, il l'invita à passer devant lui, et Miya ne disait toujours rien - qu'aurait-elle dit, de toute façon ? La lumière commençait déjà à baisser, et un groupe apparut sur la scène.

Le son puissant qui se dégagea de la sono fit sursauter Miya. Autour d'elle, la foule hurlait et commença à sauter plus ou moins en rythme. Un instant, elle resta tétanisée, presque apeurée de ce qui se passait. Et finalement, la chanteuse se réveilla un peu. Elle se laissa emporter par le rythme, la foule qui la bousculait à côté d'elle. Miya ferma les yeux quelques instants, immobile.

A la seconde chanson, sa tête se mouvait au rythme de la batterie.
A la troisième, elle avait presque l'impression qu'elle pouvait oublier toute la mélancolie qui la hantait depuis presque deux ans.
A la quatrième, Miya sautait comme une dératée, entraînée par la foule, essayant de garder un oeil sur Eric pour ne pas le perdre dans la foule.

Inutile de dire que si ça ne tenait qu'à elle, elle resterait jusqu'à la fin du concert. La crinière en bataille, un sourire sur les lèvres, cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas amusée comme cela. Quand ils sortirent de la salle de concert, la pluie avait cessé, et un vent frais soufflait doucement. Miya ne remit pourtant pas tout de suite sa veste, la gardant pliée sur son bras. Oh, bien sûr, il ne lui fallut qu'un coup d'oeil au ciel étoilé pour que son sourire devienne un peu triste, mais au moins, quelques heures, elle avait cru qu'elle pouvait vivre à nouveau. Miya fit face à Eric, tout en marchant à reculons, le regard encore brillant et les joues rougies par le froid.

- C'était... bien. J'ai beaucoup aimé. J'ai bien entendu une préférence pour les voix féminines, mais ce concert m'a vraiment fait passer un bon moment. Merci.

Elle refit volte face pour regarder où elle marchait. Miya pensait rentrer au bar, et en prenant tout naturellement le chemin, elle se souvint pourtant de la glace promise par Eric en passant devant un convini. La demi déesse lança un regard en coin à son cavalier et lui demanda simplement :

- Glace ? C'est moi qui régale, pour vous remercier...
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le mardi 31 août 2010, 20:59:42
Même si ça lui prit un certain temps, Miya se montra de bonne composition et mit de la bonne volonté pour tenter de passer un bon moment. Même si elle n'avait pas aimé le groupe, au moins cette petite délicatesse aurait suffit à l'homme aux cheveux blancs. Elle ne s'était pas montrée taciturne ni désagréable, voire même fait exprès de se prédisposer de façon à ne pas aimer la soirée, alors Éric ne pouvait qu'être content de la façon dont les choses se passaient. Pauvre Miya cependant... Devoir supporter la voix puissante d'Éric et des autres crier dans son dos, lever les mains et suivre le rythme, acclamer, applaudir, participer, vivre et suer au moins autant que les artistes eux-mêmes! La serveuse sembla se dérider cependant, au fur et à mesure que le concert se poursuivait et il eut le privilège de la voir même s'immerger complètement sur la fin. C'était très gratifiant. Ils étaient loin de sa robe de satin rouge et de ses airs de petite princesse capricieuse, un coup elle veut des compliments, un coup elle n'en veut pas. C'était une bonne chose, ça montrait que Miya était capable de composer avec des caractères différents et dont elle ne puisse prévoir les moindres gestes à l'avance. Un peu de spontanéité, voilà ce qui devait réellement manquer à la demi-déesse, son amour perdu mis à part.

Quand Éric estima que c'en était assez pour une première soirée, il invita Miya à partir, et ouvrit à nouveau leur passage jusqu'à la sortie. En sortant, il remit ses mains dans ses poches, après avoir désigné la veste de sa compagne de soirée de l'index.

Vous devriez la mettre, même si vous avez chaud. Vous allez attraper froid sinon.

Il haussa les épaules et accueillit son commentaire concernant l'agréable soirée qu'elle avait passé avec un sourire et satisfaction.

Je pourrai peut-être vous emmener voir des groupes à chanteuses féminines dans ce cas, si le cœur vous en dit?

A son tour à sa proposition, il loucha vers le convini.

Puisque vous insistez, ça serait mal venu de refuser.

Son sourire se faisant plus large, il la laissa volontiers prendre les devants. Il fallait qu'elle reprenne goût à l'initiative, que malgré les souffrances qu'elle avait pu endurer, elle puisse être indépendante de ça. Non pas oublier, mais trier les choses, faire la part. C'était difficile, ça se faisait progressivement, mais ça irait mieux si elle prenait la peine de faire ça.

Ca sera Noix de coco et sorbet framboise pour moi!
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le mercredi 01 septembre 2010, 11:59:26
Miya eut un sourire en coin : attraper froid ? La bonne blague... Pourtant, elle ne dit rien, touchée malgré elle par sa prévenance. Ryuga avait été si vite mis dans la confidence de son immortalité qu'elle lui rappelait souvent qu'il n'avait pas à s'en faire pour elle. Oh, bien sûr, Miya n'était pas pour autant invincible, contrairement à ce qu'elle pouvait croire elle-même. Peut-être qu'un méchant coup de froid la dérangerait quelques secondes, effectivement, mais pas plus longtemps. Pourquoi donc s'en soucier ? C'est donc têtue qu'elle garda sa veste sur son bras. Elle hocha la tête à la question d'Eric :

- Si vous pouvez me promettre que l'ambiance sera aussi bonne qu'au concert de ce soir, ce sera avec grand plaisir.

Si ça lui permettait d'agrandir sa culture musicale, et étoffer son répertoire de chansons, Miya était preneuse. La J-pop, ça va bien deux minutes, mais la demi déesse en avait parfois assez de reprendre des chansons qui ne lui plaisaient pas. Ce soir, le concert avait été une véritable illumination. Le style musical lui plaisait bien plus que ce que les radios japonaises pouvaient passer - quand elle prenait le temps d'écouter ce que la radio crachait...

Miya marcha donc vers le convini, et se pencha sur le bac près de l'entrée pour saisir le sorbet d'Eric, et après une hésitation, prit une glace framboise citron. Elle paya le vendeur qui lui accorda à peine plus qu'un regard, absorbé par une émission à la télé. Elle donna sa glace à Eric et ouvrit la sienne, croquant à pleines dents dedans.

- J'avoue être impatiente d'être au prochain concert. Je me suis vraiment bien amusée, ce soir...

Miya avait recommencé à marcher, mais s'arrêta au bout de quelques pas seulement, se retourna pour faire face à Eric.

- Serez-vous Gentleman et me raccompagnerez-vous jusqu'au bar ?
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Eric Carter le jeudi 02 septembre 2010, 19:49:55
Que Miya l'écoute ou pas, ça la regardait. Eric lui avait un donné un conseil, ignorant tout de ses pouvoirs de demi-déesse, en pensant bêtement avoir affaire à une humaine comme les autres. Or, une humaine comme les autres aurait attrapé un vilain rhume. Si elle le voulait son rhume, ça ne le concernait pas lui. Il remit donc ses mains dans ses poches avec nonchalance et suivit Miya.

Sa demande la fit sourire, mais la tête du trentaine se secoua négativement. Il ne lui en donna cependant pas les raisons immédiatement et l'écouta jusqu'au bout du bout, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'elle "lui mette la pression" quant à sa galanterie, pour la ramener jusqu'au bar avant de croquer dans sa glace, savourant la douce acidité du sorbet framboise avec la douceur de la glace coco, avant de hausser les épaules.


Demandé comme ça, je ne peux qu'accepter... Je ne peux néanmoins pas vous promettre que l'ambiance sera aussi bonne, et ce pour des tonnes de raisons. Tout ce que je peux vous promettre, c'est de faire mon possible pour vous faire passer une soirée toute aussi bonne la prochaine fois, si vous vous voulez qu'il y en ait une.

Il préférait être honnête maintenant plutôt qu'elle soit déçue par la suite. S'il lui promettait monts et merveilles, elle serait obligatoirement déçue. Les femmes, c'est comme ça. A moins de l'emmener diner sur la lune ou de lui faire retrouver un amant dont il ignorait l'existence, soit des choses complètement improbables. De ce fait, il faisait avec ce qu'il avait. La préparer psychologiquement à une déception, comme ça elle passerait une bonne soirée et serait agréablement surprise, comme ce soir là. Tordu? Oh... Si peu. C'était juste une sorte de micro manipulation plutôt gentille puisqu'elle visait d'avantage à faire éprouver des sentiments bénéfiques à la jeune femme plus qu'à la tromper. Quoiqu'il en soit, il avait sa conscience pour lui.
Titre: Re : Ne jamais cesser d'espérer... (Eric Carter)
Posté par: Miya Diablo le lundi 06 septembre 2010, 16:08:49
La question fatidique, discrète, sur une prochaine soirée fut posée, et Miya avit le choix. Elle avait déjà évoqué, avec sincérité - c'était assez rare pour le souligner - qu'elle avait hâte au prochain concert. Pourtant, elle fut prise d'un doute. Bien sûr, elle venait de passer une soirée merveilleuse, pour la première fois depuis longtemps ; tout comme c'était une grande nouveauté pour elle que d'avoir relégué Ryuga au second plan, le temps de ce concert. Et la demi déesse se sentait terriblement honteuse de cela, justement. Croquer dans la glace, le froid qui lui électrisa les gencives brièvement, ne l'interrompit même pas dans ses pensées. Elle ne savait pas si elle devait se réjouir d'avoir passé une soirée qui lui avait fait un bien fou, il fallait l'avouer, ou alors s'en vouloir à mort, fuir comme elle savait si bien le faire, et continuer à se faire chaque jour un peu plus mal. La demi déesse garde le silence et la tête basse. C'est si stupide d'hésiter ainsi, alors que le choix parait si évident...

- Je voudrais - vraiment... - passer une nouvelle soirée de ce genre, oui... Vous ne serez pas responsable si l'ambiance y sera moins bonne, je n'en doute pas.

La réponse est énoncée, Miya ne peut pas revenir sur sa décision. Elle en vient pourtant a espérer que ce prochain concert sera dans... Longtemps. Histoire d'essayer de se trouver une vague excuse pour ne pas culpabiliser - pas trop du moins. L'air frais reprend doucement ses droits, et Miya mord dans le cornet de la glace le temps de passer les bras dans sa veste de laine noire. Le silence devient pesant, et Miya fait demi tour, marchant une fois de plus à reculons, pour faire face à Eric.

- Parlez-moi des groupes que vous aimez. Jusqu'à présent, je me contentais d'écouter ce qui passait à la radio, ou dans les galeries marchandes. Je n'ai pas une très grande culture musicale, alors que j'aimerai me prétendre chanteuse.

Aujourd'hui, elle ne se lance pas de fleur : ce concert lui a juste fait prendre conscience de la présence qu'elle n'aura jamais sur scène, du groupe qui ne jouera jamais la musique qui convient à sa voix. C'est triste, surtout quand on aime voir le monde tourner autour de soi. Miya essaye de ne pas trop se montrer mélancolique, et continue à mordre dans sa glace, avec cependant un peu moins d'entrain.


(Honte à moi, c'est court - je suis sincèrement désolée ;__; )