Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

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Muse

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8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

mardi 13 avril 2010, 15:38:13

- Oh, mais je t’en prie, tue-moi !
Qu’attends-tu donc, que je frémisse devant toi ?

Muse regarda, dévisagea l’homme face à elle. Il était bien mal de vouloir détrousser ainsi la belle demoiselle, qui n’était pas sans défense. Tel un animal aux multiples tentacules, elle venait de jeter sur cet homme une giclée d’encre. Et lui, furieux, essayait de la viser, malgré sa cécité. L’encre dans les yeux ne pardonne pas. Ainsi, il s’imaginait s’en tirer ?
Naïveté ne fait pas de quartier, en ces lieux. Elle n’eut qu’un geste, pour signer l’arrêt de mort de l’inconnu. En un éclair, elle s’approcha de lui, et, plaçant sa main sous sa gorge, l’immobilisa. Froidement. Sans violence.


- Apprends, mon ami
Que je ne suis pas fille à manier ainsi.
Tu es ma proie, je suis le prédateur.
Et je compte bien te faire entendre raison.
Je jure, tu mourras sur l’heure !
Et ces seules paroles te serviront d’oraisons.

Elle inspira, et lentement écrivit, sur le ventre de l’homme quelques vers. Ainsi, il connaîtrait la douce joie qu’est celle de mourir en souffrant, tandis que l’homme savourait  les souffrances des malheureux voleurs du 8éme cercle de l‘Enfer. Les voleurs étaient éternellement condamnés à subir des morsures de serpents, à mourir, renaître, puis souffrir à nouveau.
 Elle eut un faux sanglot, et recula, le laissant tomber sur le sol. Il remua, s’agita, et resta ainsi sur le sol, sous l’œil de la spectatrice unique de cette comédie. Grimaces, râles, il n’avait comme seul spectacle celui d’une femme qui le regarde crever.
Dix minutes passèrent, il trépassa enfin. La femme remit gracieusement sur son dos sa cape brodée, et passa sa main sur son front. Mort, il était mort.


- Tu auras eu la chance de mourir dans la nature
Et ton sang servira donc à nourrir cette verdure.
Tu vois, tu n'es pas si inutile que ça !

L’air était glacial, ha, le printemps était trop frais. Elle fit rapidement demi-tour, et continua sa marche dans les rues. Croiserait-elle un poète, un artiste, un homme, ce soir ?
"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
" Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles "

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«Chère imagination, ce que j'aime surtout en toi, c'est que tu ne pardonnes pas.»

William Dolan

E.S.P.er

Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 1 mardi 13 avril 2010, 16:43:18

       -Chuuut, intima Dolan en mettant un doigt sur sa bouche.

       Il faisait nuit, les arbres gardiens de l'intimité de la scène que se déroulait à leurs pieds, projetaient leurs ombres menaçantes sur la jeune fille maintenue au sol par deux hommes en smoking noir. Cependant, il ne s'agissait pas d'une fille à proprement parlé. La différence résidait dans le fait qu'elle était pourvue d'une paire d'oreilles et d'une queue qui se balançait avec frénésie. La créature, donc, fixa intensément Dolan qui était flanqué d'une troisième brute. La haine transpirait de ce regard et on pouvait y lire une certaine concentration, comme si elle voulait faire fondre l'avocat par la seule force de ces mirettes. William la gratifia d'un sourire désolé.

       -Ca ne marche pas sur moi ma douce enfant, fit-il d'un air sincèrement navré. C'est dommage, tu aurais pu t'échapper mais je savais que le seul portail que tu connais se trouve ici. Je t'y ai donc attendu.

       La terranide s'était échappée le soir même. Elle avait utilisée le don d'hypnose de ses yeux pour soudoyer sa sentinelle et faire en sorte qu'il la libère. Ceux sont des incidents qui arrivent. Une bonne leçon pour Dolan qui fera un peu plus attention aux pouvoirs de ses esclaves dorénavant. En effet, il avait pris ses précautions ; aucuns de ses hommes ne regardaient la prisonnière dans les yeux et tous portaient des lunettes de soleil malgré l'obscurité. Seul William fixait sa prisonnière avec une insolence calculée.
       Les deux costauds relevèrent la jeune fille et la poussèrent devant Dolan. Celle-ci profita qu'elle fut à portée pour cracher sur son tortionnaire. La crachat s'écrasa sur un verre de ses lunettes, et tandis qu'un homme en smoking retira les lunettes pour les nettoyer, un autre appliqua un coup de poing vicieux dans l'estomac de la femme, qui lui fit vider tout l'air de ses poumons.

       -Maintenant que vous m'avez fait part de l'ampleur de votre frustration, commença William en remettant ses lunettes. Nous allons pouvoir rentrer à la maison.

       Sur ces mots le cortège se dirigea hors de la forêt. Alors qu'ils franchirent la frondaison des arbres et qu'ils débouchèrent sur un sentier, William aperçut une jeune femme qui marchait. Les quatre hommes s'arrêtèrent net, fixant le seul témoin de quelque chose qui ressemble grandement à un kidnapping.

       -Fuyez, souffla la jeune terranide qui se faisait soutenir par ses deux bourreaux.

       -C'est, en effet, ce que je ferais aussi, continua Dolan en acquiesçant face à la belle inconnue. Mais c'est un peu tard pour ça.

       Les trois brutes étaient tendues. Prêtes à intervenir au moindre geste de l'inconnu, car ils savaient ce qu'il en coutait de laisser partir un témoin. Seul Dolan était parfaitement détendu. Ou du moins, en apparence. Mais il savait que cette femme ne pouvait pas lui échapper, alors autant se montrer courtois.

       -Si vous voulez bien être mon invité, proposa-t-il avec un sourire avenant et une main tendue.

       "Ne m'oblige pas à aller te chercher" ajouta-t-il pour lui même.
« Modifié: mardi 13 avril 2010, 17:04:04 par William Dolan »

Muse

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Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 2 mardi 13 avril 2010, 16:59:57

Ainsi, il y avait une autre forme de vie dans cette forêt ? Ah, plaisant ! La muse s’arrêta, en les voyant arriver. Une joyeuse compagnie des plus  inattendues. Qu’était-ce donc que ce cirque ? Elle remit promptement sa cape sur ses épaule, et s’arrangea pour conserver sa bouteille d’encre prés d’elle. Ses doigts étaient encore noircis par son ancienne attaque, plus tôt, envers le voleur, dont le corps se reposait éternellement au milieu des herbes. D’un pas peu assuré, elle avança légèrement, afin de capter le regard de cette bande d’inconnu.
Elle entendit la phrase de l’homme, celui qui semblait le moins apte à user de ses poings pour arriver à ses fins, et se redressa de tout son long, avançant encore pour leur faire face. Afin qu’ils voient à quelle genre de personne ils avaient affaire.
Ainsi, Muse se présentait en robe noire, travaillée, ancienne, qui tomba avec grâce le long de ses fines jambes. Elle portait une longue cape, du même noir, aux broderies argentées. Sa peau était d’une pâleur à faire frémir, et ses yeux scrutaient, curieux et amusés, les gens face à elle. Ses cheveux noirs étaient maintenus de manière anarchique par des pinces, quelques perles blanches étaient accrochés aux mèches qui restaient.
Elle fixa la main tendue.


- Votre invité, dites-vous ?
Et à quel jeu jouerons-nous ?
Je n’ai pas pour habitude de me laisser ainsi faire.
Et si vous pensez qu’à une brave enfant vous avez affaire,
Je me ferais un plaisir de vous détromper.
Je ne veux pas vous suivre, veuillez me laisser.

Elle avança, à nouveau, pour se poser face à eux, mais en gardant quelques mètres entre elle et les inconnus, les fixant de nouveau. Mais, quelle affaire était-ce ? Qui était cette femme, qu’ils maintenaient ? Qui étaient ces gens ?

- Vous êtes des barbares, je crois
Les humains ne sont pas tous comme mes amis.
Si vous osez poser la main sur moi,
Je vous assure que ce sera votre dernière nuit.
Je ne ferais que ce qui me plaira
Et vous n’aurez rien à redire sur cela.

Autant prévenir tout de suite, pensa-t-elle, après avoir prononcée ses paroles avec une intonation digne d’une menace. Elle leur jeta un dernier regard, puis fit volte face, prête à repartir.
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William Dolan

E.S.P.er

Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 3 mardi 13 avril 2010, 20:02:58

       William retira sa main comme si on lui avait piqué le bout des doigts. Les femmes sont si cruelles! Savent-elles à quel point c'est dur d'être ainsi jeté? D'abord il se faisait cracher dessus, ensuite on refusait sa délicieuse invitation, et enfin, on le traitait de barbare. Quelle humiliation!
       Le gentleman soupira en lorgnant ses brutes apprivoisées. Cette charmante jeune fille avait sans doute eu peur de ces gros ours. Et il y avait de quoi. Pourtant, elle n'avait pas eu assez peur à son goût. Elle aurait dû se mettre à trembler et craindre pour sa vie. Puis logiquement, elle aurait dû se tourner vers la seule personne qui lui montrait un peu de gentillesse : Dolan. D'habitude ça fonctionnait très bien.

       -On la laisse partir? S'insurgea Tetsuzo avec un regard furibond.

       Tetsuzo était l'un de ses ours. Un ours impatient en plus. Dolan lui jeta un regard dédaigneux.

       -Bien sûr que non, lui répondit-il comme si c'était une évidence.

       L'homme sourit et sortit son arme à feu. Il la pointa sur le dos de la jeune fille alors que Dolan regardait la scène avec un intérêt non dissimulé.

       -Reviens par là ma jolie, ordonna Tetsuzo à la jeune fille qui s'éloignait.

       Le "clic" caractéristique du révolver qui s'arme, perça le silence de la nuit. Armer un pistolet était tout à fait inutile puisqu'il suffisait d'appuyer sur la gachette pour qu'il crache la mort sous forme de balle en acier. Dans ce cas pourquoi? … Parce que ce son fait peur… Il rappelle juste qu'un cran d'acier de quelques millimètres retient le chien du pistolet et donc que la vie de la personne dans la ligne de mire ne tient qu'à ce petit cran.
       William adorait ce bruit mais il restait méfiant. Rien ne lui avait échappé. Cette fille était très étrange. Elle parlait en alexandrins. Ou peut-être n'était-ce que des rimes – il n'avait pas prit le temps de compter -. Et puis, le terme "humain" qu'elle avait employée n'était utilisé que par ceux qui ne sont pas humains justement. L'esper était habitué aux bizarreries, surtout à proximité d'un portail.

       Tetsuzo pointa son arme sur sa cible ; son œil et le viseur parfaitement alignés avec le dos de la jeune fille. "Encore un pas" pensa-t-il. Encore un pas et il pourrait appuyer sur la gachette. Ainsi ce n'était pas lui qui l'avait tué, c'est elle qui l'avait forcé à le faire. C'est ce genre de raisonnement qu'il affectionne par-dessus tout, car il a remarqué que ça fonctionnait tout le temps. Un moyen rapide et efficace de blanchir sa conscience. Si les gens font ce qu'il dit, il ne leur arrivera rien. Comme les sales garces qu'il viole de temps en temps – c'est plus excitant que de payer -, il est obligé de les tuer parce qu'elles crient. C'est de leur faute. Il ne fallait pas crier. Pas crier…

       Tetsuzo fit passer sa langue sur ses lèvres sèches. Cette fille lui flanquait la frousse. Il n'osait pas se l'avouer mais c'était le cas. Ca ressemblait à un mauvais film d'horreur. La nuit, la fille étrange, le fou qui braque une arme sur un monstre plus fort que lui. Sauf que le fou c'est lui.

       -Allez, m'oblige pas à te trouer la peau et viens voir papa, lacha-t-il d'une voix froide.

       Dolan lui n'avait aucune réaction. Il se contentait de regarder la scène d'un air amusé.
« Modifié: mardi 13 avril 2010, 20:31:30 par William Dolan »

Muse

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Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 4 mardi 13 avril 2010, 20:46:27

Le déclic de l’arme. La jeune femme ne bougea pas.
Les pas dans sa direction. Elle ne remua même pas le petit doigt.
Les paroles dans le vent. Elle se retourna.
Faisant face à cet homme, cet ignorant, cet inconnu, qui espérait l’assassiner. Devait-elle rire, pleurer ? Elle toussa juste, légèrement, les yeux clos, puis les ouvrit. Pour le fixer, dans les yeux, s’arrangeant pour qu’il la regarde profondément, sans cesser de la regarder. Elle tendit le bras vers lui, et le seul réflexe de l’homme fut de tirer. La balle vint se jeter sur le ventre de Muse. Elle soupira. Elle eut finalement un sourire.


- Sache qu’on ne tue pas une âme,
Ni avec un flingue, ni avec une lame.
Mes menaces sont à prendre au sérieux,
Si vous n’êtes pas aptes pour ce jeu dangereux.
Tu vois, même toi, tu perds.
Tu ne peux même pas compter sur ton revolver.
Mes paroles ne sont pas à prendre à la légère
Pour toi qui veux être mon adversaire.

Elle fit claquer ses doigts, et les regarda ensuite. Ils étaient couverts d’encre. Elle s’approcha de l’homme, et, brusquement, coinça sa main sous la gorge de Tetsuzo. Non sans cesser de le fixer. Non sans cesser de le regarder droit dans les yeux, des yeux aussi noir que l’encre, aussi profond que les abysses. Elle posa son doigt sur son front, et écrivit, d’une belle plume : «  Sur tout le sable, en chute lente, pleuvaient de grands flocons de feu, comme neige sur l’alpe un jour sans vent ».
Puis elle recula. L’homme tomba aussitôt à genoux, à ses pieds, le visage grimaçant. Elle essuya ses doigts sales sur la veste du futur-mourant, et se mit à regarder la troupe, derrière.
Immobile. Ils regardaient le spectacle, sans doute.
Elle fixa l’homme qui, plus tôt, se sentait en domination sur elle. Il allait mourir, avec cette souffrance atroce, celle d’un feu qui coule sur sa peau.


- Cela vous plaît-il, ainsi,
De regarder mourir l’un de vos amis ?
Mes paroles ne sont jamais vaines.
Cet homme va crever, avec pour tout sensation
Celle d’un feu en exaltation.
Mes paroles ne seront jamais vaines.

D’un pas lent, d’un mouvement et d’un déhanché souple et gracieux, elle s’avança vers eux, pour arrêter sa marche à quelques centimètres de William. Il semblait le moins violent, mais non pas le moins méchant. Elle inspira, longuement, les dévisageant un par un/

- Y aura-t-il un prochain ?
Ou comprenez vous enfin que vos efforts sont vains ?
Partez, je vous prie, disparaissez
Trop de sang a coulé.
Mon rôle n’est pas de vous assassiner.
Je vous l’ai dit, je ne fais que ce qu’il me plaît.
Et vous n’avez pas le pouvoir de me contrôler.
Un humain ne peut pas tenir entre ses mains
Une entité qui y soit opposée.
Si vous recommencez,
Je vous éteins un à un.

Elle les regarda longuement, puis resta immobile, sans partir. Les râles du torturés couvraient le silence de la nuit, et elle attendait un signe qui indiquerait que tout serait fini. C'était à eux de décider.
Finalement, lasse ou même impatiente, elle fit un demi-tour sur elle même brusque, et s'éloigna d'eux, la tête haute, sans jeter un regard sur l'homme, qui mettrait sûrement une heure à agoniser.
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William Dolan

E.S.P.er

Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 5 mercredi 14 avril 2010, 00:20:16

       William regarda le coup de feu partir et ne fut pas surpris de voir la jeune fille s'en sortir indemne. Il se doutait bien que cette histoire allait mal tourner pour le pauvre Tetsuzo. Il se félicitait de l'avoir envoyer en éclaireur. Même si cela avait causé sa mort ; ce n'était pas une grande perte. Tetsuzo était un homme foncièrement mauvais, une brute imbécile. D'ailleurs si Dolan ne l'avait pas rabroué lorsqu'il s'était adressé à la jeune fille avec autant de grossièreté, c'est parce qu'il se doutait qu'il n'allait pas tarder à le regretter. Bien qu'il n'avait pas vraiment l'air en état de regretter quoique ce soit.

       Soudain, le juriste sursauta. Mais ce n'était pas parce que Tetsuzo se tordait de douleur sur le sol en émettant des borborygmes ineptes. La terranide s'était mise à crier devant ce spectacle d'horreur. Il avait presque oublié sa déplaisante présence. William lui jeta un regard courroucé qui ne la calma pas le moins du monde. Puis, il risqua un coup d'œil aux deux hommes de main qui la tenaient, en espérant que l'un d'eux ait la bonne idée de la calmer. Malheureusement, ils n'en menaient pas large non plus. Ils fixaient la jeune tueuse, qui commençait à se rapprocher, avec des yeux exorbités.

       William ne paniquait pas, même s'il sentait qu'il avait de nombreuses raisons de le faire. Il observa le corps secoué de spasmes. Quelque chose était écrit sur son front mais il bougeait trop pour décrypter ce qui y était inscrit.
       La jeune fille s'arrêta à quelques centimètres de lui et il eut tout le temps nécessaire pour la détailler avec précision. Elle proféra ses menaces alors qu'il la contemplait tout sourire. Puis lorsqu'elle eut finie, il se tourna vers ses "compagnons".

       -Faites quelque chose pour notre pauvre ami qui souffre, ordonna-t-il d'une voix faussement peinée.

       L'un des gorilles de Dolan, sans doute le plus intelligent, comprit le message et acquiesça en silence. Tout en tenant la terranide, il sortit son arme à feu et tira dans la tête du malheureux qui cessa aussitôt de bouger. Le coup de feu fut aussitôt accompagné d'un autre cri de la terranide qui commença à sangloter.
       William put enfin lire ce qui était écrit sur le front de feu Tetsuzo. Un poème… "Sur tout le sable en chute lente, pleuvaient de grands flocons de feu, comme neige sur l'alpe un jour sans vent". William mit un certain temps avant de reconnaître la poésie dantesque. Hésitation qu'on pouvait attribuer au fait qu'il était face à une poète dont les vers étaient mortels.
       Mais déjà, celle-ci tournait les talons. Les deux hommes de main interrogèrent Dolan du regard, portant toujours leur prisonnière sanglotant.

       -Beau travail messieurs, fit-il d'un ton strictement professionnel. Je n'aurai plus besoin de vos services pour ce soir.

       Les deux se regardèrent interloqués mais William avait déjà rattrapé la mystérieuse inconnue. Il n'avait pas vraiment peur d'elle. Au pire il s'en tirerait avec un vers écrit sur le front mais rien de bien méchant. La curiosité le poussait à rencontrer celle qui avait massacrer son homme de main et qui ne semblait pas aussi dangereuse qu'au premier abord. En effet, William ne l'imaginait pas aller au commissariat pour dire qu'elle l'avait vu en train de kidnapper une jeune fille aux oreilles de chat.

       -Votre façon de faire est très… poétique, fit-il en arrivant à son niveau. Je sais que j'en ai l'air mais je ne suis pas si méchant que ça. Simplement, "la volonté absolue ne consent pas au mal ; mais la volonté y consent dans la mesure où elle craint, par refus, de tomber dans un plus grand malheur."

       William gratifia la jeune fille d'un sourire entendu suite à sa référence à Dante. Cette phrase édifiante résumait bien la cause du mal. Les hommes mauvais sont des victimes… En d'autres termes : Pauvre Dolan.

Muse

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Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 6 mercredi 14 avril 2010, 01:10:54

La jeune femme tourna doucement la tête vers l’inconnu, s’arrêtant de marcher.
Citer du Dante ? Elle eut un sourire envers cet homme. Allons, qui était-ce, celui là ? N’avait-il pas compris sa leçon ? Elle eut une inclination du visage, un petit sourire venant éclore sur ses lèvres. Était-ce un poète, ou quelque chose de ce genre ? Il n’en avait pas l’allure.
Et il la trouvait poétique. C’était le bon mot, la bonne phrase. Elle passa sa main dans sa nuque, puis dévisagea William un moment, avant de recommencer à marcher.


- Vous me semblez le seul ici
A être un homme instruit.

C’était, oui, un compliment. Dissimulé, certes, mais un compliment tout de même, et pas des moindres. Qui dit instruit, dit cultivé, et dit intéressant. Un mélange joyeux et parfait au yeux de la muse. Elle sourit à nouveau.

- Allons, je ne vous ai pas effrayé ?
Je pensais que vous partiriez,
Et ce, sans hésitation,
Devant la peur de recevoir une nouvelle correction.

Sourire accentué. Elle se remémora cet imbécile en train de mourir, et s’en sentie mieux. Au moment, si celui-là l’avait suivie, il savait à quoi s’attendre. Elle n’était pas sotte, ni folle. Et lui ne semblait pas si bête et méchant que ça. Pas tant que l’autre.
Ah, la nature humaine n’avait pas embellie, il faut le croire ! Les hommes étaient fous, et leur instinct de conservation s’évadait dés qu’il en avait l’occasion. C’était amusant à constater, parfois. Mais souvent, elle trouvait cela désolant, au point de chercher de bons artistes à inspirer, de se glisser dans leurs draps, leurs peaux, et d’y délaisser des soupçons infernaux. Et ils étaient peu ... Elle jeta un nouveau regard vers William.
 

- Mais , dites-moi,
Vous n'avez pas peur de demeurer prés de moi,
Aprés ce que viens de faire à votre ami ?
Vous ne devriez m'exprimer aucune sympathie.
« Modifié: mercredi 14 avril 2010, 09:36:15 par Muse »
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William Dolan

E.S.P.er

Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 7 mercredi 14 avril 2010, 18:23:21

       William jeta un petit coup d'œil derrière lui pour voir si ses ordres étaient bien suivis. Il fut satisfait lorsqu'il vit ses deux hommes prendre le large avec la terranide. L'un d'eux avait même eu la présence d'esprit d'emmener le cadavre. Si comme le disait la mystérieuse inconnue, ses hommes n'étaient pas instruit, au moins ils faisaient bien leur boulot.
        Un mince sourire s'étala sur la figure de l'avocat alors que la jeune fille continuait son monologue versifié. Il n'avait absolument aucune idée de quel genre de créature il pouvait s'agir mais l'écouter était des plus plaisant. Les mots et les phrases se perdent, tournent en rond, éclatent, de ci, de là sans aucun ordre. Les vers, eux, se croisent, s'appellent et se répondent pour former une harmonieuse symphonie rythmée et fluide. Alors quand en plus ils ont une signifaction, c'est le paroxysme du langage. William était aux anges.

       -Je ne cherche pas à vous nuire et j'ai abandonner l'idée de vous tuer, avoua-t-il sans gêne. Vous n'avez donc aucune raison de me tuer à votre tour. Et rassurez-vous je ne vous en veux pas d'avoir épuré mon personnel.

       Ce n'était pas la seule raison bien sûr. Quelque soit la magie que cette jeune fille utilisait, il y avait très peu de chance pour que ça fonctionne. Ca ne l'empècherait pas de le tuer, bien sûr, mais ça faisait toujours un atout dans la manche de Dolan. Certes, au final ça ne changeait pas grand chose mais c'était toujours une épine de moins sur le dos du hérisson.

       -A vrai dire, vous avez piqué ma curiosité, déclara-t-il. Je me demande quel genre de créature – sublime, inutile de le préciser – vous pouvez bien être.

Muse

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Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 8 mercredi 14 avril 2010, 19:10:23

La muse eut un sourire ravi, et regarda face à elle. Son manoir vieilli se dressait au bout du chemin. Instinctivement, elle accéléra le pas, hâtive de retrouver le bon feu qui dormait dans sa cheminée. Elle ne répondit pas tout de suite à l’homme, attendant plutôt d’être face à la grille de sa demeure. Haute, immense et insalubre, elle s’élevait au milieu d’un petit parc, sur une sorte de petite colline, et les arbres l’environnant semblaient vivants. C’était un spectacle assez affreux, il fallait le dire. La grille s’ouvrit, reconnaissant l’habitante des lieux.

- Je ne vais pas vous faire deviner
Car c’est sans doute la première fois que vous me voyez.
Je suis celle qui vient vous conter
Fables et histoires hantées.
Je suis celle qui inspire imagination,
Et qui fais naître la création.
Je suis celle qui a foulée de ses pieds
L’endroit au monde qui est le plus craint
Mais aussi le plus respectés,
Et c’est à lui que j’appartiens.
Je suis au service de ceux qui exhibent leurs idées,
Sans crainte, sans lâcheté.

Elle eut un sourire, ayant énoncé cette tirade tout en traversant les mètres entre la grille et la grande porte de la maison. La porte s’ouvrit brutalement, la muse eut un sourire ravi. Cette maison était, clairement, son élément, indissociable d’elle.
La porte s’ouvrit  donc, dévoilant un grand hall d’entrée où sur les murs étaient inscrits le chant 1 de l’Enfer de Dante, commençant par : " Au milieu de la forêt de notre vie, je me retrouvai par une forêt obscure car la voie droite était perdue ... ", d'une écriture fine, celle de Muse , laissant clairement comprendre aux visiteurs à quelle genre de personne ils avaient affaire.


- Je suis la muse des Enfers.

Elle avait prononcée cela de l’air le plus naturel du monde, puis se tourna vers son invité, tandis que les portes, doucement, se refermaient. Puis, avec un sourire :

- Vous prendrez bien un verre ?
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William Dolan

E.S.P.er

Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 9 jeudi 15 avril 2010, 22:55:55

       Sa question en suspens, William se laissa guider par la jeune fille. Une masse sombre se détacha alors dans les ténèbres de la nuit. L'avocat avisa qu'il s'agissait d'une propriété. Un manoir. Lui aussi en possédait un sur les bords du bois de Seikusu mais celui là n'avait rien à voir avec un manoir bourgeois.
       Une seule chose manquait dans ce tableau qui se livrait à Dolan : Un orage. Car tout le reste y était ; les arbres squelettiques étendaient leurs branches dépareillées vers le ciel dans une agonie figée. Gardiens du manoir qui les surplombait. Celui-ci, posé sur la colline qui officiait en tant que trône, semblait régner sur cette antichambre de l'enfer où William allait bientôt s'engager.

       Soudain, le bras de Dolan se mit à trembler alors qu'il franchissait la grille. Un sourire s'étala sur son visage lorsqu'il reconnut ce sentiment. Irrationnel, inutile et humiliant. C'est la peur. A peine y avait-il pensé que le bras cessa ses convulsions et le sourire s'élargit. Comme c'est excitant. Le sang-froid et le flegme de Dolan aurait-il failli? Oui, pendant cinq secondes…

       Malgré les explications de la jeune fille, Dolan n'était pas plus avancé. Alors qu'il tentait de comprendre ce qu'elle venait de dire, la porte du manoir s'ouvrit à la volée. Trop concentré pour penser à sursauter, il franchit le seuil et progressa dans le hall. Le chant premier de l'Enfer était incrit sur les murs, de cette même écriture souple et raffinée qu'il avait vu sur le front de son ancien employé. Un chef d'œuvre. Dolan attribuait ce titre à tous les ouvrages qu'il ne comprenait pas entièrement, même en l'ayant relut.

       "…Alors il se mut, et je le suivis"

       William ôta ses mires du texte et suivit donc son hôte qui lui révéla enfin son identité. Un peu plus tôt il avait la définition, et maintenant il avait le mot.
       La maitresse des lieux lui proposa alors un rafraichissement. William était curieux de savoir avec quel genre de liquide la muse se désaltérait.

       -Certainement, répondit William en lui rendant son sourire.

       William regarda une nouvelle fois autour de lui. Tout était sombre et lugubre. Un rien inquiétant, et donc excitant.

       -Vous avez bien choisi votre demeure ma chère. Effrayante et attirante. A votre image en quelque sorte.

       Il la gratifia d'un mince sourire et poursuivit en se rapprochant d'elle.

       -Je me demande pourtant si vous êtes à l'image de ce que vous inspirez. Il n'y a pas de bonté en vous, sinon vous auriez aidé la jeune fille que je gardais captive. Il n'y a pas non plus de cruauté car vous ne tuez que par nécessité.

       William interrompit son analyse et se tapota la lèvre inférieure d'un air pensif. Ses sourcils se froncèrent comme s'il ne trouvait pas de réponse à l'énigme dont il était le seul à avoir l'énoncé.

       -Cela m'intrigue, fit-il au bout d'un moment.

Muse

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Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 10 vendredi 16 avril 2010, 11:29:19

( Pardon, les vers ne sont pas terribles T.T )

La muse accueillit avec un sourire les paroles et compliments de l’homme. Oh, diable, les hommes n’avaient pas changés. Enfin, pas tous. Ils demeuraient des abrutis profonds – elle en avait eu l’exemple tout à l’heure, mais il restait tout de même ce que ses amies nommaient «  de beaux restes ». Même si, concernant celui-là, elle se doutait qu’il n’était pas le gentleman parfait.
Mais passons.
Elle fit signe à William de la suivre dans un de ses salons, où le Chant II de l’Enfer était tendrement noté sur les murs. Un salon richement décoré, où ici et là, des livres différents étaient posés : La Bible était posée sur l'Herbe Rouge, Phédre côtoyait l' École des Femmes, La Dame aux Camélias étaient collée l'Écume des jours ... Et tout cela sur le sol, mal rangés. Le meuble qui servait de bibliothèque affichait complet. Et seul l'Enfer, dans une reliure dorée, était posé au dessus de la cheminée, comme un trophée. Elle sortit d'un coffre de bois une belle bouteille d'alcool.


- Mon nom ne rime avec ni justice, ni autorité.
Mon seul but est qu’on me tienne en respect.
Je ne suis pas là pour défendre ou punir les humains,
Seuls, ils s’en sortent très bien.
Quand bien même ils ne s’en sortiraient pas,
Cela ne me préoccupe pas.
Je ne suis là que pour aider ceux qui font appel à moi,
Leur offrir ce que je possède déjà,
Leur faire découvrir les contrées qu’il ne connaissent pas.
Ne suis-je pas destinée à avoir ce rôle là ?

Elle prit une inspiration, et continua rapidement.

-   Quant à l’image que vous avez de moi …
Je ne véhicule que ce que j’ai au fond de moi.
 Je ne peux que me permettre,
De dire que lire l’Enfer, c’est me connaître.
Je ne suis ni arrogante, ni cruelle,
Et encore moins tout sucre, tout miel.
J’ai conscience de ce que je suis,
Et ne me permet aucun interdit.
Et je n’ai pas pour habitude de faire des concessions.

Offrit-elle comme seule réponse. C’était vrai, elle n’était pas humaine, mais pas monstrueuse non plus. Elle tenait son rôle, dans cette immense pièce. Le rôle de la jeune femme qui vous glisse à l’oreille quelques tendres mots, qui vous faire découvrir un monde nouveau. La muse, juste la muse.
Puis elle se tourna vers lui, lui tendant un verre rempli d’une boisson qu’elle affectionnait particulièrement, une boisson russe offerte par un poète, à moitié entamée, et le regarda avec un air surpris.


-   Mais, quel est votre nom ?
Je me rends compte que je l’ignore tout à fait.
La morale voudrait que vous me le donniez.
Et je ne connais rien de vous !

Elle eut un sourire ravi. Ah, elle n’avait pas pour habitude de renoncer à la morale ! Une femme bien élevée comme elle … Elle but une gorgée de son alcool, et eut un tendre sourire. Elle ne regrettait pas un seul instant d’être ce qu’elle était.

"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
" Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles "

( Inside ...From within )

«Chère imagination, ce que j'aime surtout en toi, c'est que tu ne pardonnes pas.»

William Dolan

E.S.P.er

Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 11 vendredi 16 avril 2010, 20:44:55

[HRP] J'imagine à quel point s'exprimer en vers doit être difficile mais tu t'en sors très bien[/HRP]


       Son hôte était exquise. Elle avait un sens de l'hospitalité plutôt développé pour une… muse. Bien qu'il n'en ait jamais rencontré avant, bien sûr. Elle le guida dans une nouvelle pièce où le deuxième chant était écrit sur le mur à la manière du premier. Il devait y en avoir un rédigé dans chaque pièces. Devait-il conclure que ce manoir comportait 34 pièces? Ca serait trop facile.

       -Merci, fit-il en acceptant le verre.

       William renifla avec une certaine appréhension la boisson et conclut que l'affaire était buvable. Il y trempa donc ses lèvres et aspira un peu de cet alcool fort. Et tout en sirotant son breuvage, il jeta un coup d'œil au salon. D'ailleurs, "bibliothèque" aura été un nom plus adéquat pour qualifier cette salle. Des ouvrages étaient entassés dans des meubles qui semblaient se plier sous leur poids. D'autres livres gisaient ça et là, dans le désordre. Il y avait beaucoup de littérature de l'antiquité, et bien sûr, la Divine Comédie trônait sur le rebord de la cheminé… Mais Dolan avisa qu'il n'y avait que l'Enfer. Il aurait dû s'en douter, Paradis et Purgatoire n'avaient rien à voir avec la muse.
       La jeune femme lui demanda alors son nom.

       -Je m'appelle William Dolan, avocat et futur damné, précisa-t-il avec un gloussement. Je ne devrais pas en rire mais vous devez être habitué à l'insouciance des humains.

       L'avocat la gratifia d'un sourire d'excuse et reporta son attention sur le livre préféré de la muse. Il s'approcha de la cheminé et caressa la reliure doré.

       -D'après cet ouvrage, je serai aiguillonné par les flèches des centaures et brulé dans une mare de sang en ébullition, fit-il d'une voix froide.

       Il se tourna lentement vers la muse et prit une gorgée d'alcool.

       -Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris cette allégorie. Je suppose que ceux qui pourchassent et réduisent à néant les brebis de dieux doivent à leur tour subir les tourments de leurs victimes.

       Tout en fixant la muse de ses mires couleur émeraude, Dolan vida son verre. Jusqu'à ce qu'il rencontre la muse, l'Enfer était un livre et non un lieu. Le fait que cela soit réel dépassait l'entendement, mais après tout, l'existence de la muse également.

Muse

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Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 12 vendredi 16 avril 2010, 22:39:56

La muse eut un éclat de rire en entendant sa remarque, et reposa son verre doucement. Elle ne se moquait pas, non, elle était même séduite par ce genre de comportement audacieux. Ses yeux brillaient d'intêret. Peu d'homme se vantaient d'être damnés ! Aussitôt, elle attrapa un bâton d’encens et le fit brûler. Quelle remarque amusante venant de sa part ! Un homme qui, en riant, informe qu’il est un futur damné ? Il y avait bien de quoi rire, à ce moment. Elle attendit un instant que l’encens se fonde dans la pièce, et but une nouvelle gorgée.

- A ce que je vois,
La mort ne vous effraie pas.
Où êtes-vous juste un de ces humain,
Qui ne craint aucunement son destin ?

Elle souleva ses sourcil, l’air toujours aussi amusé, et s’approcha de William, l’auscultant du regard. Non, il n’était pas banal. Allons, était-il si méchant que ça ?
Les humains sont imprévisibles, songea -t-elle dans un souffle.


- Croyez-moi, j’ai visité l’Enfer,
Et je vous assure, mon cher,
Qu’il faut trembler
Avant de s’y aventurer
Sans doute pour l’éternité.

Elle lui adressa un sourire, levant un peu son verre. Ah, il ne savait pas à quoi ressemblait les contrées infernales ? Il ne savait pas quelle chance il avait. Beaucoup de gens en devenait fous à lier …

- Je suis une sorte de fleur, moi-même,
Sortie de l’Enfer même.
Je connais tout de cet endroit …

Elle but une nouvelle gorgée, tandis que l’Encens dessinait un paysage sordide, flottant dans l’air, accompagnant, illustrant les paroles de la muse, comme un avant goût de cet endroit jugé maudit.
"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
" Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles "

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William Dolan

E.S.P.er

Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 13 mercredi 21 avril 2010, 20:18:47

       L'odeur âcre et boisé de l'encens se dispersa dans la pièce, tandis que les volutes de fumées régalaient les yeux de leur ballet langoureux. Les nuages d'encens roulaient sur eux-mêmes, s'étiraient, dérivaient, puis disparaissaient, soufflées par un courant d'air. William fixa une fumée persistante, observant ses circonvolutions complexes et incontestablement artistiques. Lorsque celle-ci fut également dispersée, il reporta de nouveau son attention sur la muse qui avait fini de rire. Ne pipant mot pendant son discours, l'avocat attendit poliment que celle-ci eut terminé.

       -J'ai peur de la mort, confessa-t-il enfin. Quand à mon destin, je ne le crains pas parce que je ne le connais pas. Ne croyez pas que je suis un inconscient ; un risque-tout qui se jette tête baissée dans les ennuis. Il y a … des incohérences.

       William insista sur ce dernier mot en lançant à la muse un regard sans équivoque. Il prit délicatement l'ouvrage qui reposait sur la cheminé et entreprit de le feuilleter, le livre posé dans le creux de son coude, son verre à la main.

       -En vérité, je ne crois pas en l'enfer, avoua-t-il sans détacher ses yeux du livre. Tant de souffrances et de tortures. L'enfer est la justice divine, le dernier châtiment des hommes. Pourtant, le but de la justice est de corriger et non de se venger. Or les damnés n'ont pas de deuxième chance, ils souffrent… au nom de la vengeance. C'est contraire à la notion de justice. C'est malheureux que la justice divine, censée être parfaite, soit en fait la plus imparfaite qui existe.

       Il referma le livre et vint se poster devant la muse avec un sourire triomphant, le genre de sourire dont il se pare à la fin de chacune de ses plaidoiries. La déformation professionnelle sans doute.

       -Ce qui me porte à croire que l'enfer n'existe pas et qu'il ne s'agit que d'un épouvantail qui guide les pieux vers le droit chemin, conclu-t-il. Le bâton du berger en quelques sorte.

       Le livre le long du corps, Dolan vida son verre et fit une grimace lorsque l'alcool fort passa dans son gosier. Il souffla comme pour éteindre son feu intérieur et posa de nouveau ses mires vertes sur la maitresse des lieux.

Muse

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Re : 8éme cercle, 7éme bolge [ William ]

Réponse 14 vendredi 23 avril 2010, 18:52:16

La jeune muse soutint son regard, l’air empli d’un amusement sans bornes. Oh, il se permettait, ainsi, de lui tenir tête ? Elle eut un sourire, et caressa la fumée de l’encens du bout des doigts. Celle-ci parut, brusquement, vivante, et commença à remuer, à se décupler dans la pièce, se collant et se cognant aux murs, frôlant le sol et le plafond, s’agrafant à chaque recoins du lieu … pour donner vie à un paysage.
La jeune femme eut un petit rire, tandis qu’une forêt d’arbres grimaçants venait remplacer le tranquille salon.


-   7e cercle, second giron, articula délicieusement la jeune femme.
La forêt dont on ne connaît le nom,
Mais on la nomme, en effet,
La forêt des Suicidés.
Ici sont posés les violents contre eux-mêmes …

Elle souffla sur la fumée, et les arbres se contractèrent, devenant acteurs d’une pièce théâtrale grinçante, souffrante. Les arbres parlaient, murmuraient, gémissaient, et tout cela dans un ensemble absolument atroce, donnant envie de s’arracher les tympans, pour ne plus entendre ces implorations.
Mais la muse semblait s’en moquer. Elle se contentait de caresser du doigt ces arbres maudits.


-   Ne dis t’on pas que l’on récolte ce que l’on sème ?
Bienvenue dans un lieu damnés, maudits
Mais ne croyez pas que l’Enfer est ceci, 
Non, ce n’est qu’un avant-goût,
D’un lieu qui vous inspire rejet et dégoût.
Apprenez que l’Enfer existe bien,
Puisque je suis née de ses mains.
Qui croit à l’Enfer et au Paradis,
Y sera envoyé sans soucis.
Ce n’est qu’une question de croyances, d’idées.
Si tu y crois, cela ne peut qu’exister.

Souffla t’elle, langoureuse, en s’approchant de l’avocat pour plonger son regard dans le sien, un regard dangereux, allumé, animés, tandis que derrière les paroles et lamentations continuaient.

-   «  Nous entrâmes dans un bois, où nul sentier
N’était tracé.
Ses feuilles n’étaient pas vertes, mais sombres,
Ses branches n’étaient pas droites, mais nouées et tordues »

Récita t’elle d’une voix douce. Un extrait de Dante, évidemment. Et qu’elle connaît sur le bout des doigts. Elle s’approcha de son oreille, le frôlant tout à fait de sa peau froide et légère, et lui murmura :

-   Je peux vous y emmener quand vous voulez,
N’oubliez pas que de l’Enfer, je possède les clés.
Et que devant moi, aucune porte ne demeure fermée.
"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
" Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles "

( Inside ...From within )

«Chère imagination, ce que j'aime surtout en toi, c'est que tu ne pardonnes pas.»


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