Voilà, elle rêvait, maintenant, voyons voir. Je la suivais dans le couloir, devant son propre spectacle, offerte pour sa première fois. J’avais ouïe dire de cela, comme j’avais oui dire du reste, alors quand son double s’adressa à elle, je ne pouvais que lui susurrer qu’elle avait raison, tout n’était que de sa faute… j’accentuais cela, et je reconnus que je rendais encore plus sordide cette image qu’elle ut par la suite, pour le plaisir même de la voir horrifier, pleurer, transpirante.
« Ça aussi c’est ta faute »
Je me faisais petite voix, chuchotant à son oreille.
« Et ça recommencera. Parce que tu n’as pas compris la leçon… »
La scène changea, ou plutôt s’adapta, cette fois, c’étaient les couloirs de sa fac, un tableau de liège avec une photo explicite de la jeune femme, non anonymisée cette fois, avec de la semence sur le visage et un « merci pour le repas » assorti d’horaires et d’un QR Code en dessous. C’était d’une vulgarité consommée, mais c’était bien, comme ça. Elle avait de quoi voir ça., et elle devrait voir ça. Pour comprendre qu’elle allait recommencer.
« Tu l’as cherché… »
Et cette voix qu’elle seule entendait, se répercutait, encore, encore, et encore, avec mille et une intonation, mille et une tessiture différente, comme si toutes les personnes quoi l’avaient utilisée le lui disait, ensemble ou chacune à son tour… une accusation unanime.
Et pourtant… pourtant, je lui offrais une porte de sortie. Un visage d’elle, quand tout avait commencé.
« Pourquoi tu ne m’as pas protégée ? Tu m’as laissée seule… »
Et les visions continuaient ainsi, avec sa propre voix, à son tour, enfonçant le clou.
« Tu aurais du faire n’importe quoi pour m’aider et me protéger ! »
Et voilà qu’enfin, la voix de son sensei se fit entendre, lointaine, comme un écho au bout d’un couloir, couloir où elle se trouvait.
« Je te promets de t’aider et de te protéger. »
Viendrait-elle à son professeur pour implorer, le temps d'un rêve, sa protection quel qu'en soit le coût ?