La beauté démoniaque ne tarda pas à le rejoindre, insultant à la fois son flair et son désir littéralement palpable dans l'air en le rejoignant vêtue. Certes, sa robe n'était pas bien lourde et n'était pas bien difficile à défaire, mais, tout de même, il afficha une moue taquine qui lui évitait d'avoir à lui demander depuis quand elle avait décidé de faire des manières ; avec lui en particulier.
Oh ! Bien sûr, elle aimait lui faire payer le petit tour qu'elle lui avait joué de son vivant. Ca remontait à si loin ! Mais elle s'en rappelait toujours, de la gloire, de la sensation de toute-puissance qu'elle avait ressenti dans son palais converti en lupanar, juste avant de mourir, brûlée, seule, au milieu de la foule en colère, pour renaître, hurlante de colère, au milieu de la ziggourat de pierre qu'était encore ce palais infernal, bien avant qu'il devienne le patchwork décadent qu'il était aujourd'hui.
Car oui, malgré ces durs sentiments, ils avaient traversé beaucoup, ensemble, et elle continuait de le vouloir, et lui de revenir à elle. On disait que celles qui avaient compté ne s'oubliaient jamais, après tout.
"Trois jours, hein ?"
Asmodée croisa les bras en prenant un faux air renfrogné. Il était excellent menteur, mais il ne cherchait pas à la duper. Il aimait jouer avec elle et à son petit accès ronchon succéda une approche souriante, sournoise. Il la contourna en la frôlant et en la reniflant, se glissant dans son dos. Il passa ses bras autour d'elle, une main glissant sous le pan de sa robe et sur son bas-ventre, l'autre prenant possession de sa poitrine sans hésitation à travers le tissu. Son membre viril lui appuya contre les fesses sans la moindre pudeur.
Elle jouait à le repousser mais il pouvait sentir le désir sur elle ; celui qu'elle avait pour lui autant que celui qu'elle trainait derrière elle.
"Oh mais crois-tu que je n'ai rien remarqué ? Mais mi casa es su casa, non ? Pourquoi ne pas me montrer ?"
Malicieux, il fit appel à ses pouvoirs. Ils flottèrent tout près du sol et filèrent à travers les portes s'ouvrant et se refermant à leur passage, rejoignant en une seconde la fête qui continuait de battre son plein. Les démons présents marquèrent une pause et les âmes damnées les imitèrent, à la fois effrayés et fascinés. Le prince les dévisagea d'un œil charmeur avant de leur intimer de continuer comme s'il n'était pas là ; mais sans omettre d'ajouter une pointe d'excitation à celle qui imprégnait déjà les lieux, les relançant de plus belle.
Puis son regard se porta sur la belle humaine, les yeux rivés sur Jezabel, que possédait un incube. Il ricana et poussa sa belle à elle d'une claque sur les fesses.
"Allons ! Reprends où tu en étais !"
Quant à lui, il ne resterait pas seul. Une humaine restée seule le fixait d'un air possédé, et elle tomba presque à ses pieds lorsqu'il lui fit signe d'approcher du bout du doigt. Agrippée à son pantalon léger, elle était à bout de souffle et fit des yeux ronds quand la ceinture se relâcha et que la nudité du prince s'imposa à elle. Une main tendre dans ses cheveux, Asmodée l'invita à rendre le spectacle exceptionnel.