C’est à regret qu’elle observe Souta s’éloigner d’elle, le suivant d’un regard doux et serein, typique de ces états de détente après l’extase. Plus aucune tension, plus de questions en tête… Ce sera court, mais elle profite de chaque seconde de réelle liberté. Il commande des pizzas, elle se marre en l’entendant… « T’es pas croyable… y avait encore tout ça… » Son index lui désigne les pauvres et malheureux plats sous plastiques qui patientent depuis si longtemps dans l’espoir qu’on les mange.
Il a passé une commande pour un régiment, estime-t-elle, mais elle a pu voir comme il est goinfre… et à tous les niveaux, peut-elle désormais affirmer. Sa tête se penche sur le côté comme un gentil cocker quand il retire son t-shirt trempé de sueur, sans pouvoir se retenir de sourire niaisement. Quelle plastique plaisante… Surtout luisant comme le sont ses muscles saillants…
Le regard qu’il lui lance la fait frémir, il a l’air d’un prédateur, c’est évident. Merde, encore ? Elle est encore sur son petit nuage, mais ses yeux suivent le cheminement des siens jusqu’à son sexe en manque d’attentions. Kara ricane un peu, avant de grimper sur le sofa, à quatre pattes pour s’approcher du fauteuil qui le jouxte, où se trouve Souta.
« T’en as jamais assez ? »
C’est une question rhétorique, elle se doute qu’il est le genre d’homme insatiable. Une seconde, elle doute, se demande si elle est à la hauteur, aimerait se rasseoir pour discuter. Mais dire quoi ? Souta fait les choses naturellement, d’instinct… Il ne se pose pas autant de question. Il a envie qu’elle s’occupe de lui, il s’assoit, il réclame. C’est simple. Sans prise de tête. Kara se mord la lèvre, sentant redescendre son état serein lentement mais surement.
Ils avaient trente minutes.
Elle l’avait entendu réclamer ce délai au livreur.
Mais elle ne voulait pas avoir l’impression d’être une sage et obéissante petite chienne à son service. Il exerçait une sorte de domination latente, même lorsqu’il ne la prenait pas sauvagement… C’était pesant. Elle craignait de regretter.
Stop, il fallait arrêter de penser.
Elle se pencha en avant, appuyée sur l’accoudoir, et colla le plat de sa langue sur son membre un peu mou, pour remonter jusqu’à presser son nez sur son ventre. Juste une fois. Puis, relevant les yeux vers lui, un petit sourire délicieux aux lèvres, Kara murmura.
« Dans ta douche. » Sa voix avait repris quelques timbres habituels. « T’es tout poisseux, je veux quelque chose de bien propre dans ma bouche. Je vais t’aider, tu vas voir. »
Sans attendre, elle attrapa sa main, et le tira jusqu’à sa salle de bain en plaquant son index sur sa bouche pour lui interdire de dire quoi que ce soit. Pas de protestation admise. Elle n’était pas dans un état assez assuré pour se laisser totalement aller, et craignait que quelques moqueries ne la paniquent.
Alors, elle fit couler l’eau, d’abord froide, en tenant Souta des deux mains, se rapprochant pour l’embrasser le temps que la douche se réchauffe. La vapeur envahissant la pièce la renseigna sur la fin de l’attente, et la jeune femme lui offrit un sourire adorable, s’assurant qu’il était bien nu comme un ver… le tirant, puis le poussant sous l’eau, le temps de se débarrasser de ses propres vêtements.
Elle prit une seconde pour l’admirer en entier, se demandant si tout ça c’était bien pour elle… Et le rejoignit en frissonnant. Sans attendre, elle s’accroupit, se penchant pour embrasser son genou, puis le second, et remonter ses baisers humides et dégoulinants jusqu’à son aine, l’os de son bassin qu’elle croque légèrement. Lentement, elle laisse la chaleur envahir la pièce, comme son amant, caresse l’intérieur de ses cuisses, remonte malaxer ses fesses si musclées. Prenant son temps, l’eau ruisselant sur son visage, Kara passe son nez contre la hampe qui durcit déjà, frotte sa joue jusqu’à se faire légèrement cogner, signe qu’il redevient plein de vigueur…
En ronronnant, elle tire la langue et lève le regard tout là-haut vers Souta… Et se retrouve aveuglée par l’eau qui entrent dans ses yeux. Elle glousse de sa bêtise en collant son visage contre son bas-ventre qui pulse contre sa pommette. Quelle idiote, elle pensait avoir l’air sexy…
Reprenant un peu sérieusement, elle tire de nouveau la langue, sans faire la même erreur cette fois, et lape doucement la base de son sexe, sa langue dépassant de plus en plus bas contre ses bourses, puis remontant très lentement jusqu’à son gland qui se dévoile à mesure de ses coups de langue. Elle prend son temps, il faut qu’il soit bien propre, après-tout.