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Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

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Hadrian Kensley

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Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

Réponse 15 mercredi 19 avril 2023, 17:55:37

- Je ne savais pas...Il faut dire que la vie en général, je n'y connais rien. Si vous me permettez, j'aimerais réitérer mon offre. Cette promesse...Donnons-nous deux mois. Deux mois de nos existences durant lesquelles je vous aiderai à trouver des informations sur les portails. Pendant ce temps-là, vous m'apprendrez les rudiments d'une vie de véritable vampire, et non l'ombre que je suis aujourd'hui. Est-ce que deux mois vous suffiront ?

«  Cela me semble acceptable, » dit-il avec un hochement de tête satisfait, étirant un bras pour lui serrer la main.

Un pacte avait été formé. Certes, les bénéfices n’étaient pas particulièrement significatif pour lui, mais au moins, elle lui avait fait une offre somme toute beaucoup plus raisonnable qu’une éternité de servitude. S’il n’était pas homme à nécessairement abuser de la bienveillance ou de la naïveté d’autrui, hormis celle qu’il comptait dévorer par la suite, il n’allait pas se priver d’un moyen de retourner chez lui. Terra, c’est bien joli, mais Hadrian n’était rien sinon un vampire de ville, surtout que tous ses instincts lui hurlaient de trouver un endroit à forte concentration urbaine avant d’attirer l’attention d’un Lupin.

Ah, les Lupins. Les Loup-Garous, que les kines les appelaient. Il n’y avait probablement rien en ce monde de plus terrifiant que ces saloperies. Imaginez un monstre de quatre mètres de haut, tout en fourrure, capable de vous scinder en deux d’un coup de dents. Les vampires étaient dangereux eux-mêmes, mais un Lupin transformait la planète en un réseau d’espionnage pour trouver leurs ennemis. Les arbres, les plantes, les animaux, si un Lupin veut vous trouver, il vous trouvera sans le moindre effort. Si l’argent était une excellente façon de se protéger contre un Lupin, il fallait déjà être capable de s’en servir avant que cette saloperie ne vous tue. Hadrian n’avait, dans sa longue vie, que rencontré deux loups-garous, et c’était pendant la guerre contre le Troisième Reich. Difficile de prétendre être les bons gars quand certains de vos semblables ont bossé pour Hitler et certains étaient même sa garde rapprochée. Hadrian se souvenait même d’avoir collaboré avec les Chasseurs pendant le débarquement de Normandie pour neutraliser les Lupins avant qu’ils ne ruinent les efforts des Alliés, une alliance difficile qui avait failli lui coûter sa non-vie quand ces enfoirés se sont retournés contre lui et ont tenté de le mettre également à mort. Ah, elle est belle, l’humanité ; toujours honnête et droite, n’est-ce pas ?

À la suite de ce pacte, il leur sembla de bon ton de mettre fin à leur discussion. Le soleil n’allait pas tarder à se lever, et Hadrian n’avait aucune envie de s’efforcer à garder les yeux ouvert. Allongé sur la fourrure, il ferma les yeux, ignorant complètement les crises existentielles de sa semblable, qui semblait peiner à trouver le sommeil et le repos ; en même temps, il avait accepté de la former, pas nécessairement de la traiter comme son bébé. Lentement, sa peau perdit de plus en plus de couleur, virant au blanc craie. Ses cheveux perdirent leur lustre et, privé de sang, ses doigts devinrent fins et squelettiques. L’homme qui, plus tôt, semblait beau, fort et charismatique ressemblait maintenant à un cadavre, émacié et fragile. Il paraissait un peu plus vieux, mais cela était probablement simplement dû à son état de torpeur et à l’arrêt de toute fonction vitale. Il semblait simplement malade, mais toujours aussi charmant.

Cependant, le vampire fut tiré de son repos par un gémissement. Mais c’est pas vrai ! râla l’homme. Elle ne va pas me foutre la paix ! Il se tira de sa fourrure, récupérant rapidement ses attributs plus charmants et dévisagea la jeune femme qui gigotait. Elle s’éloigna alors allant trouver un coin pour dormir tranquille mais, maintenant qu’il était réveillé, il était fort mécontent.

Il s’approcha de la jeune femme, la prenant par le bras et la forçant sur ses jambes avant de la tirer de nouveau vers la fourrure et, plaquant une jambe derrière les siennes, il la fit basculer dans une chute parfaitement contrôler et se retrouva donc au-dessus d’elle. Il la dévisagea de ses grands yeux bleus. Il resserra la mâchoire et émit un grondement sourd avant de s’approcher et de plaquer ses lèvres sur celle de la jeune femme, glissant sa langue dans sa bouche. Calypso sentit alors un liquide chaud couler dans sa bouche et sa gorge, lui prodiguant de grandes vagues d’apaisement, et donc put en déduire ce que le vampire avait fait ; il s’était mordu la langue.

Hadrian n’avait cependant pas inventé ce procédé. De fait, les pouvoirs vampiriques et les actions qui étaient associés étaient souvent inspirés de la mystique humaine. Il y avait une raison pour laquelle les gens voyaient des corrélations entre les comportements des vampires et ceux des prédateurs sexuels ; c’était que les pouvoirs vampiriques étaient plus efficaces lorsque leur victime pouvait conceptualiser le pouvoir. Dans le cas du procédé actuel, en l’embrassant et lui donnant le sang, il lui prodiguait le fameux « baiser » du vampire. Ce baiser pouvait signifier la morsure, bien sûr, mais les vampires étaient, dans la mystique collective, de grand séducteurs, et donc, leur baiser langoureux était obligatoirement (bien sûr) doté d’effets surnaturels, non ?

Après le baiser, le vampire recula, laissant derrière lui une Calypso aux lèvres maculées de sang. Hadrian regarda la jeune demoiselle, ses doigts effleurant son ventre, remontant légèrement sous les loques qui protégeaient encore sa pudeur, caressant sa peau.

« Si le sommeil t’échappe, » dit-il d’une voix grave. « Je peux m’assurer que les cauchemars ne te reviennent pas. Un service sans frais, bien sûr; appelons-ça une faveur pour célébrer notre nouvelle collaboration. »

C'était une offre, purement et simplement. Même si les deux vampires n'avaient pas nécessairement démontré d'attirance l'un pour l'autre, et qu'Hadrian n'était pas assez arrogant pour croire qu'il était irrésistible, sauf lorsqu'il désirait l'être, il pouvait imprégner en elle un sentiment de confort et de plaisir qui supplanterait des souvenirs sombres ou des cauchemars, au moins pour un temps. Une forme plus puissante d'hypnose, en quelque sorte.

Calypso Wymfire

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Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

Réponse 16 mardi 18 juillet 2023, 23:23:27

Des cauchemars hantaient l'inconscient endormi de la jeune femme toutes les nuits. Les rares fois où sa nuit est plus calme, c'est que son esprit est plongé dans l'obscurité la plus oppressante et la plus totale. Ce néant ressemblait alors au seul répit que lui accordait sa triste existence. Cependant, il lui arrivait de remuer lors de ses cauchemars. Tout son corps se crispait, tordu de par ses mauvais songes, ses muscles tendus à lui en donner des crampes...C'était également encore le cas, sauf qu'à la différence de d'habitude, quelqu'un se tenait à côté d'elle et se prenait des coups...Pour ne pas plus déranger son sauveur et lui laisser le plaisir d'un repos bien mérité, Calypso alla se reclure dans un coin de la grotte, assise à même le sol. Ramenant les genoux contre elle, la jeune femme chercha à retrouver le chemin des songes, malgré la difficulté...

Ce fut une chose qui ne dura pas longtemps...Alors qu'elle cherchait Morphée, la nouvelle sang-froid entendit des bruits de pas vers sa direction. Le sentant approcher, par réflexe et par peur de se faire battre, elle leva les bras en croix au dessus de sa tête pour se protéger. Brusquement, Hadrian agrippa Miss Wymfire, et la força à se dresser sur ses faibles jambes. Ensuite, il l'allongea de force sur la fourrure d'ours. Calypso avait beau remuer pour se défaire de cette emprise, c'était peine perdue...

La demoiselle semblait figée dès lors qu'elle posa son regard dans les grands saphirs de l'homme. Soudainement, il plaqua ses lèvres sur la bouche de Calypso. Sans réellement comprendre, d'instinct, la sang-froid tapa de ses mains sur le torse d'Hadrian pour le faire reculer, en vain. Il faut dire qu'elle n'avait pas sa force, sa taille, son expérience...Son visage se tordit en une grimace de dégoût sur le moment. Ce liquide qui coule dans sa gorge, était-ce le sang du vampire ? Bien que l'idée ne semblait pas la ravir, une multitude de sensations vinrent l'envahir...Si son cœur battait encore, pour sûr, il irait au grand galop. Si des couleurs pouvaient apparaître naturellement sur son teint de porcelaine, ses joues pourraient se teindre de rose, voire de rouge...

Alors que l'homme se recula, sans vraiment réfléchir, Calypso se lécha les lèvres, retrouvant sur la pointe de sa langue ce goût unique. Ouvrant soudainement grand les yeux, la jeune femme se figea de sentir les doigts d'Hadrian cheminant sur sa peau de nacre au niveau de son ventre. Que cherchait-il à faire ? Certes, il l'avait prévenu mais Miss Wymfire n'avait rien fait en soi pour l'exciter ou pour que ça dégénère ainsi ! Suite à la proposition du vampire, elle papillonna des yeux. Que devrait-elle penser ? Calypso n'était pas naïve, mais elle était encore pure...Pourtant, elle décida de jouer l'innocente.

- Un service sans frais ? Que mes cauchemars ne reviennent pas ? Vous voulez dire que vous pouvez utiliser la magie pour me soulager ? Je ne suis pas habituée à ce genre de choses, même si j'ai pu en observer de loin...Et puis, qui serais-je si je ne croyais pas en la magie alors que je suis devenue une créature surnaturelle ? Mais je le sens, que vous êtes bien plus puissant que moi...

Le flatter ? Pas vraiment. C'est tout ce qu'elle pouvait ressentir, en réalité. Elle était faible, frêle de base. Il était bien plus grand et fort qu'elle. Un instant, elle ramena sa main aux doigts fins sur son homologue qui lui caressait le ventre. Pour l'arrêter ? Peut-être. Ou peut-être pas...

Hadrian Kensley

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Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

Réponse 17 lundi 17 juin 2024, 22:23:06

Voyant qu'elle n'était pas du tout préparé, physiquement ou mentalement, à passer à un acte physique, le Tremere retira sa main de sur la jeune femme. L'horreur. Transformer une enfant ayant vécu si peu, c'était à la limite de l'intolérable à son idée, parce que dénuée de toute expérience, elle ne peut même pas jouir de sa condition. C'était… eh bien, au bas mot, c'était parfaitement attristant.

"Puissant, dis-tu ?" Il eut un léger ricanement à ce compliment. "Et encore, je ne suis loin d'atteindre le niveau de mes prédécesseurs. Hormis peut-être celui qui m'a engendré."

Le Caïnite prit la main de Calypso dans la sienne, précédemment posée contre son ventre, mais qui maintenant s'en éloignait, mettant fin à ce contact.

"Parmi mes talents, altérer l'esprit d'une autre personne n'est pas le plus difficile, mais il requiert une forme d'état second. Cela ne marche pas sur les Caïnites car nous sommes généralement insensibles à la douleur, et même à la plupart des sensations. Cependant, cela ne semble pas être ton cas; tu réagis au toucher, c'est donc que malgré ton statut de vampire, tu es encore, techniquement, vivante."

Il prit la main de la jeune femme et ouvrit sa veste pour la glisser dessous, pressant les doigts de la jeune femme contre sa poitrine, au niveau de son cœur.

"Les Caïnites n'ont plus de fonction vitale. De fait, nous ne ressentons presque rien. Les seules sensations fortes que je suis capable de ressentir, à ce point, sont les douleurs intenses, et le plaisir du Baiser. Je suis cependant capable de feindre la vie. C'est un peu comme un humain qui se rappelle, soudainement, qu'il doit faire un effort conscient pour respirer; faire battre le cœur, faire circuler le sang dans le corps. Même notre cerveau. Notre corps est animé par une seule force, et ce n'est pas encore certains si cette force est le vitae, ou notre âme."

Il relâcha doucement la main de la jeune femme, pour qu'elle puisse prendre ses distances à son aise.

"Mais toi, c'est différent. Tes nerfs sont encore vivants, je le vois à tes réactions. Tu peux sentir, goûter, à la façon des humains. Et ton esprit est encore très humain, donc vulnérable à mes talents. Je peux donc t'induire dans cet état second, et comme je ne suis pas maître dans l'art de l'hypnose, et que je doute que la douleur t'intéresse, la meilleure option serait de profiter du paroxysme du plaisir, ce bref moment de blanc parfait qui ponctue l'orgasme, pour te débarrasser de tes cauchemars. Temporairement, certes, mais ce serait un début."

Il marqua une pause, un moment, puis recula brièvement.

"Dire cette phrase à voix haute sonne parfaitement ridicule, j'en suis parfaitement conscient. On dirait une phrase cliché venue tout droit d'un roman pour adultes à deux ronds, mais crois-moi, ce n'est pas moi qui a inventé cette méthode."

De fait, c'était une ancienne technique qui appartenait apparemment à un autre clan, des maîtres de l'illusion et de la manipulation mentale, mais qui était également reconnu pour être une bande de rapaces, amateurs de mensonges et de subterfuge. Il ne savait pas exactement pourquoi cette technique fonctionnait aussi bien sur les humains, il était loin d'être un psychologue ou un spécialiste du cerveau humain, mais comme il avait connu certains succès, notamment avec certains de ses employés au passé brumeux, il ne le remettait plus vraiment en question.

Mais il savait que Calypso était une femme, une femme seule. Une femme qui avait été abusée, et forcée dans un monde de violence pour lequel elle n'avait aucune affinité, et très peu de chance de survivre, avec aucun allié fiable pour l'empêcher de tomber dans le piège des autres qui n'auraient assurément aucun scrupule à manipuler sa pureté et son innocence.

"Tes cauchemars t'appartiennent, au final, et le risque est le tien."

Calypso Wymfire

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Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

Réponse 18 samedi 03 août 2024, 23:03:58

Calypso demeurait immobile, absorbant chaque mot d'Hadrian avec une mixture d'intrigue et d'appréhension. Le vampire devant elle, bien que menaçant par sa seule présence, parlait avec une douceur et une assurance qui contrastait avec ses instincts de prédatrice. L’idée de plonger dans un état de second par le biais du plaisir était à la fois dérangeante et étrangement tentante, un échappatoire aux terreurs nocturnes qui la hantaient sans répit.

Elle se mordilla la lèvre inférieure, pesant les options qui s'offraient à elle. La proposition d'Hadrian semblait à première vue indécente, elle qui n'avait jamais rien vécu d'un point de vue sentimental ou même sexuel, mais au fond, elle percevait un brin de sincérité inattendue dans les paroles de l'homme face à elle. Était-ce là encore une preuve de la naïveté de Calypso ? Peut-être bien. Peut-être que cette solution était la clé pour la libérer, même temporairement, de ses démons intérieurs.

- Je crois comprendre, Hadrian...Si cela peut me permettre de trouver un peu de paix, je...Alors je veux bien essayer. C'est vrai que ça m'effraie un peu car je n'y connais rien, vraiment rien à tout ça...Aussi bien à votre monde, que tout ce qui touche à l'intimité entre deux personnes.

Qu'elle se sentait ridicule. C'était si difficile qu'elle était novice en tout. D'un point de vue sexuel, elle était toujours vierge. D'un point de vue sentimental, la seule fois qu'elle a pu éprouver quelque chose pour quelqu'un, ce salopard l'avait transformé en ce qu'elle était aujourd'hui, et visiblement, il avait mal fait la chose, vu qu'elle ressentait encore des choses comme une humaine. Et même d'un point de vue vampire, elle n'y connaissait rien. On ne lui avait jamais appris toutes ces choses-là ! Elle ressemblait tellement à un enfant qui venait juste de naître et qui devait affronter le monde mais seule, une petite orpheline livrée à elle-même.

Elle n'était même pas un vrai vampire. Déjà qu'elle ne se nourrissait que de sang de rat, bien que peu nutritif, c'était la volonté même de Miss Wymfire que de ne blesser personne, jusqu'à aujourd'hui. Hadrian venait de lui apprendre que sa transformation n'avait pas été complète, vu qu'elle pouvait encore ressentir des choses, que sa peau pouvait rougir, tout comme à l'instant, avouant ses faiblesses. Elle ne pouvait se cacher derrière cette humanité qu'elle avait perdu, ni sur cette nouvelle vie dont elle ne connaissait pas les us et coutumes.

- Je ne sais pas à quoi m'attendre mais...Je...J'ai envie de vous faire confiance.

Ses paroles étaient hésitantes, mais il y avait une détermination nouvelle dans le regard de Calypso. La vulnérabilité était apparente, mais sa volonté de se battre contre ses cauchemars surpassait sa peur. Elle posa sa main sur celle de Hadrian, un peu tremblante et le feu aux joues. Elle était clairement intimidée. Il était un être bien plus puissant qu'elle, et elle se sentait clairement comme une proie entre les griffes d'un prédateur redoutable. Il l'était, en soi, mais il ne semblait pas lui vouloir du mal. C'était déjà ça.

Hadrian Kensley

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Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

Réponse 19 lundi 25 novembre 2024, 03:41:07

L’idée même qu’on lui fasse confiance lui était si étrange que pendant un moment, Hadrian fut même tenté de rire au nez de la pauvre ingénue. Si ce n’était, cependant, de sa propre expérience et de son âge, peut-être qu’il aurait également espéré qu’un mentor ne se présente et ne lui offre sa protection et son éducation, et donc il ne pouvait pas trouver en lui l’effort de la ridiculiser.

Hadrian n’était pas comme la plupart des « anciens »; certes, il avait un certain âge, et il était d’une génération puissante, au point que très peu d’autres semblables pouvaient prétendre avoir autorité sur lui dans l’ère moderne, mais il avait connaissance et compréhension des concepts modernes, tels que le consentement ou les rapports de pouvoir, et il ne faisait aucun doute dans son esprit que, compte tenu de leur différence d’âge et de son ancienneté en tant que vampire, ce qu’il proposait à Calypso n’était rien plus ni moins qu’un abus. Cependant, ils étaient tous deux vampires; ils étaient condamnés, même dans le meilleur des cas, à abuser d’autrui, ou même d’abuser de soi-même, que ce soit par soif de pouvoir ou soif tout court.

Les vampires comme Hadrian étaient des prédateurs, et cela ne se limitaient pas seulement à chasser une proie pour s’en nourrir. Par nature, ils étaient des choses qui détruisaient autant le corps que l’esprit, voire même l’âme des gens, dans certains cas. Comme si, d’instinct, ils étaient menés aux actes les plus sordides, et que les éviter requérait un effort conscient. Une chose terrifiante pour un être humain, qui n’ont pour instinct que la survie et l’hédonisme. Hadrian ne comptait plus le nombre de vampire qui, non content de se nourrir, succombaient à leurs plus bas instincts, violant les plus grands interdits du monde pour satisfaire leurs morbides fascinations pour le vice et la cruauté.

Hadrian, cependant, était un homme digne, même dans sa déchéance. Et il refusait de prendre plaisir à l’exploitation d’autrui, tant que ceux-ci n’avaient pas mérité sa colère et son mépris.

Il s’approcha donc d’elle et, comme dans une tentative de rendre la chose moins répugnante, pour lui, qui était fier comme un Lasombra, et elle, qui ne savait assurément pas ce qu’un Lasombra pouvait être, il leva une main, et la posa contre son épaule, comme pour lui donner confiance, plantant son regard vermeille dans le sien, et il replaça une mèche des cheveux immaculés de la jeune femme derrière son oreille. Elle était terrifiée. Tentée, certes, il pouvait e voir, mais cette tentation ressortait uniquement de son désir de se débarrasser de ses cauchemar, chose qu’il ne pouvait que trop bien comprendre

« Inutile de précipiter les choses, » décida-t-il en se penchant sur elle. « Si la peur te prend, tu n’as qu’à lever la voix, et tout s’arrête. »

Le ton du Tremere était calme, confiant mais surtout courtois, comme on imaginerait les hommes chevaleresques d’un temps révolu. Bientôt, cependant, les lèvres de la demoiselle rencontrèrent les siennes, et il les baisa doucement, une première fois, pour tester les eaux, la main du vampire ainé quittant son épaule pour se poser sur sa joue, avec toute la douceur que le monstre en lui pouvait se permettre.

Le baiser, en toute apparence des plus chastes, ne dura que quelques brèves secondes, et il y mit fin en reculant un peu, juste assez pour qu’elle puisse le regarder dans les yeux, et pour confirmer si elle serait capable d’aller plus loin qu’un simple baiser.

Calypso Wymfire

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Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

Réponse 20 dimanche 26 janvier 2025, 19:54:00

Ces souvenirs...Cet épais brouillard, où l'air y était fort humide qu'on aurait pu presque le saisir à pleines mains. Ce n'est pas qu'un simple voile. C'est comme un labyrinthe sans murs, où chaque mouvement paraît inutile. Il emprisonne, il engloutit tout sur son passage. Les formes familières s'effaçaient petit à petit, ne les réduisant qu'à de vagues silhouettes, incertaines de leur propre réalité. Il s'agissait là d'un oubli lent et progressif, un effacement pourtant aussi délicat qu'une caresse. Calypso avait beau chercher à se raccrocher à quelque chose de tangible, mais tout lui glissait entre les doigts, comme si son passé cherchait à la fuir. Une voix lointaine murmurait, un écho d'un moment qu'elle sait avoir vécu, mais qui semblait vouloir s'effacer aussitôt qu'elle tentait de fouiller dans sa mémoire. Un vide qui s'étendait, où chaque pas ressemblait quasi à un naufrage dans l'inconnu.

À ses souvenirs qui s'effritaient, Miss Wymfire ressentait également une certaine sérénité. Cette colère, cette haine viscérale envers Robs...Elle n'était plus aussi brûlante et envahissante qu'avant, comme si, à force d'avancer dans son immortalité, la jeune femme se délestait. Le poids de ses souvenirs et de ses émotions passées s'évaporait avec le monde autour, celui qu'elle s'était construit dans les fondations de sa solitude, la laissant flotter dans un espace sans hier ni demain. Juste dans un éternel maintenant aussi déconcertant qu'apaisant.

Loin dans la brume, Calypso cherchait à se souvenir d'un passé qui lui semblait n'avoir jamais existé. Jusqu'où avait-elle été avec Robs ? Le soir de sa métamorphose remontait à si loin que sa mémoire n'en était plus si sûre...Un baiser ? Il y en avait peut-être eu mais elle ne se rappelait plus des sensations, ni même du goût. Juste cette terrible sensation de brûlure dans son cou et dans sa gorge. Rien de plus, tout du moins, c'est ce qu'il lui semblait. Si Robs l'avait touchée davantage lorsque la Miss Wymfire était inconsciente, elle n'en avait aucune preuve. Pour la sang-froid, elle était encore pure et chaste. Mais elle savait pertinemment en quoi consistait le sexe. Cet acte défendu, celui dont les paroles de son oncle faisaient écho. Pour le peu qu'elle se souvenait de lui,ce parent lui avait dit que son innocence, pour ne pas dire sa virginité, était un précieux cadeau pour son futur mari, lors de leurs noces prochaines.

Un grognement presque éteint lui serra la gorge. La jeune demoiselle aurait préféré effacer ce genre de souvenirs de sa mémoire. Au delà de cet aspect de chasteté, elle n'y connaissait pas grand-chose. Alors, oui, Calypso était terrifiée. Qui ne le serait pas à sa place, dans de telles circonstances, qui plus est ? Certes, Hadrian était un homme séduisant, à n'en point douter, et il semblait vouloir faire les choses correctement. Rien que de garantir son consentement rassurait énormément la vierge, elle qui hocha du chef pour valider les dires du noble vampire. Promis, si ça ne va pas, elle lui fera savoir.

Tous les gestes de l'homme n'étaient que délicatesse et surtout, empreints d'une certaine aisance, a contrario de la Miss Wymfire. Bientôt, ils s'échangèrent un baiser des plus classiques. Les lèvres de Hadrian étaient glacées, la jeune femme venant même presque les picorer instinctivement, comme s'il s'agissait d'une glace dont elle souhaitait encore goûter. Lorsqu'il se retira, Calypso eut un soupir de déception presque inaudible. Son regard semblait troublée. Une de ses mains vint se poser sur ses propres lèvres, avec une nouvelle sensation de brûlure mais pas désagréable. La tension dans le corps de Calypso commençait presque à se dissiper lors du baiser, remplacée par une chaleur douce...Réconfortante. La jeune femme, malgré une légère méfiance face à cette petite étincelle, ne pouvait nier la vague de sensations agréables juste après ce simple baiser. Se défaisant de cette main qui cachait sa bouche, la sang-froid fit preuve d'audace et se permit une caresse sur la joue gauche du vampire. C'était presque un appel à l'aide.

- Encore...S'il-vous-plaît.

Elle, la demoiselle sans vie, en haillons et aux griffes d'un redoutable prédateur. Celui-là même qui lui laissait le choix. Partir ou rester ? Que faire ? Elle ne craignait plus rien, que ce soit la Mort elle-même. La main de Miss Wymfire était tremblante...D'excitation ou de peur ? Était-ce réellement une supplique pour apaiser ses craintes, faire fuir ses terribles cauchemars ? Ou alors, était-ce une plainte presque solennelle pour satisfaire sa soudaine curiosité ? Seule la demoiselle pourrait répondre...Si elle le comprenait d'elle-même.

Hadrian Kensley

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Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

Réponse 21 vendredi 31 janvier 2025, 02:19:35

Comme dit précédemment, il y avait chez Hadrian une précaution saine, mais bien présente, et il ne montra aucun empressement dans ses avances, aussi bienvenue que la jeune demoiselle sembla le démontrer. Cependant, il dût admettre que le contact de cette main presque juvénile sur sa joue eut un effet fort sur lui qui, depuis longtemps, n’avait point connu le contact d’une semblable qui n’avait pas l’intention de le dlableriser, un des risques de non-vivre dans les rues de Seikusu. L’idée qu’une vampire ne se cache aucune hostilité à son égard le destabilisa presque, mais s’il fut troublé, il se garda bien de le montrer, car tout vampire digne de ce titre avait depuis fort longtemps appris à ne pas se laisser à démontrer une émotion.

La fin du baiser, et la protestation qu’elle fit naître sur les lèvres de Calypso, ainsi que l’appétit qu’il détecta sur son visage, le poussa à lui en accorder un second, qui ne fut pas plus pressé que le premier, mais assurément plus engagé. Une main du vampire se posa sous le menton de la jeune femme, et le saisit délicatement, alors que ses lèvres se posèrent sur les siennes. Il fut bref, encore une fois, mais à peine fut-il fini que le vampire revint à l’assaut, cette fois en écartant délicatement les lèvres de la jeune femme d’une pression sur le menton, et prenant d’assaut sa bouche ainsi découverte, glissant une langue froide et douce dans cette jeune bouche pâle, un geste qui manqua presque de trancher la première sur les canines acérées de la seconde.

Le baiser qu’il lui accordait, cependant, était fort loin du geste affectionné entre deux vampires, qui se différenciaient par leur nature. Le baiser des humains était le geste connu, accepté des populations comme un geste de tendresse, alors que le Baiser d’un vampire était quelque chose de si fort, si intense que certaines expertes du domaine l’avaient comparé, si une telle expérience pouvait l’être, à subir dix orgasmes simultanément, le tout boosté à fond par une surdose d’ecstasy. Cependant, si le geste était extrêmement agréable pour ses pratiquants comme pour ses récipients, pour deux vampires qui se l’accordaient mutuellement, c’était l’expérience la plus intense mais également la plus terrifiante qui requérait donc la pleine confiance des deux êtres, car mettre sa vie dans la gueule d’une autre personne est définitivement très basse dans les actions recommandées entre vampires, dans une catégorie qui, dans sa dangerosité, côtoyait celle de dire à un autre vampire votre localisation et la combinaison de sécurité du verrou qui garde votre cercueil fermé dans les heures de journée.

Suite à ce baiser, le Tremere allongea la jeune vampire d’infortune contre le sol, et l’observa un moment, avant de poser une main douce contre sa joue, et de caresser cette peau de poupée qui, maintenant, était figée à jamais dans cette apparence entre la femme adulte et la jouvence insouciante. Un triste sort, à l’avis du vampire, qui approchait déjà la quarantaine lors de sa métamorphose, car avec le corps d’un adulte, une vie prolongée est plus facile à dissimulée ; un homme ou une femme peut cacher les effets du temps dans ses années adultes, mais ce subterfuge devenait compliqué avec un corps et une peau de jeune femme.

Il se redressa lentement et retira sa veste noire, puis sa chemise rouge, jetant négligemment sa cravate et son vêtement d’un côté, et exposant sa peau nue à la vue de la jeune femme. Autour de son abdomen, cependant, se trouvait un grand bandage tâché de sang au niveau de l’abdomen. Il jugea bon de l’expliquer, pour éviter un malaise et une panique chez elle.

– Ne t’en fais pas, la rassura-t-elle. Ce n’est pas une blessure récente. C’est l’effet de ma malédiction ; les Caïnites, comme moi, gardent leur corps dans le même état que lors de leur transformation, et mon progéniteur n’a pas pris la peine d’attendre que ma blessure soit guérie avant de me transformer. Ce qui… complique… certaines choses. Mais l’avantage d’être mort, c’est que certains inconvénients ne me semblent plus aussi grave.

Calypso Wymfire

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Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]

Réponse 22 samedi 22 mars 2025, 23:02:35

Le lieu n'était vraiment pas idéal, et ce, pour un tas de bonnes raisons. L'ancienne tanière d'une famille d'ours, dont l'humidité ambiante ne faisait que renforcer le côté bestial de l'endroit. La fraîcheur environnante n'embêtait point la jeune femme, condamnée au froid pour l'éternité. De fines gouttelettes perlaient le long des stalactites de toute forme et de toute taille. Certaines glissaient jusqu'à atteindre le drôle de couple. L'eau suintait doucement des parois, dessinant des veines argentées sur la pierre. La cavité était vaste, où plus loin dans celle-ci, le sol de calcaire s'aplanissait, offrant un semblant de confort. Ici, le temps se suspendait. Le silence n'était troublé que par le clapotis des gouttes et le froissement discret des tissus quand les vampires se mouvaient.

Calypso observait l'homme qui se tenait devant elle, le cœur étrangement agité. Un frisson, plus ancien que sa mémoire, plus fort que sa raison, parcourut sa peau glacée. Elle avait oublié ce que c'était d'attendre, ou plutôt d'espérer. L'amour, le vrai, n'avait jamais été pour elle, même déjà à l'époque de Robs, qui, même si ça n'avait été qu'un balbutiement, n'avait été en réalité qu'une vaste mascarade. Aujourd'hui, la sang-froid était figée dans un temps sans fin, spectatrice d'un monde qui n'était plus le sien. Et pourtant, à cet instant, Miss Wymfire était de nouveau une jeune fille, une toute nouvelle adulte, à la veille d'un bouleversement qu'elle ne comprenait pas encore...

Cette découverte, bien que fugace, rendit la demoiselle bien pensive. Hadrian avait beau avoir l'expérience, l'ancienneté mais aussi le pouvoir de faire du mal à la jeune femme, il n'avait rien d'effrayant. Elle se rapprocha doucement, une hésitation dans le souffle. Lui semblait la fixer d'un regard qu'elle ne connaissait pas ou plus. Il la regardait non pas comme un monstre, ni une ombre du passé, mais plutôt comme une femme, une âme encore capable de vibrer. Enfin, c'est ce que Calypso décryptait dans ces iris rouges...

Un murmure, une plainte, une demande...Et il l'avait clairement entendu, revenant gentiment à l'assaut des lèvres rosées de la jeune femme. La vampire se laissa aller à ce nouvel élan de douceur, une attention inhabituelle, scellant ses paupières comme pour profiter pleinement de ce moment extraordinaire.

Hadrian vint approfondir son baiser, brisant la barrière de leurs lèvres, allant titiller la langue de la demoiselle avec la sienne. Ça, c'était un vrai...déferlement de sensations. Le corps de la sang-froid se mit à trembler, transie par un nombre incalculable d'impressions. Son esprit se fit nébuleux, et malgré cette confusion, ses petites mains vinrent s'agripper au torse du vampire. Cette avalanche floue lui faisait perdre pied, autant que cela l'effrayait. Que lui arrivait-il ? Était-ce « normal » de ressentir tout ça ? Était-ce parce qu'elle était vampire désormais, ou un simple humain pouvait ressentir exactement la même chose ? À moins que tout ceci ne relevait que du fait que Hadrian était un immortel buveur de sang ? Tant de questions qui fusaient dans son cerveau.

Ses lèvres s'entrouvrirent davantage, dans une invitation inconsciente. Ce baiser ne fut pas une brûlure, ni même un choc. Ce fut comme une caresse, de celles qui, malgré le fait qu'elles soient faites en délicatesse, enivraient au point d'en perdre la raison. C'était très troublant pour la jeune femme, et c'est pour cela que l'immortel vint la rassurer de par ses gestes, autant que par ses paroles. Elle n'avait qu'à lever la voix, comme il lui avait notifié, pour qu'il cesse tout mouvement envers elle, mais pour l'instant, elle en demandait plus.

Hadrian l'allongea au sol, prenant le dessus sur elle, telle une proie coincée par son prédateur. Il se recula un instant pour se défaire de certains vêtements, Calypso se mordillant la lèvre inférieure sans même s'en rendre compte...Jusqu'à ce que ses beaux yeux s'ouvrirent en grands devant cet énorme bandage qui faisait le tour de la taille du vampire, papillonnant des cils, presque incrédule. Miss Wymfire entrouvrit la bouche pour lui poser mille et unes questions mais il la coupa dans son élan, satisfaisant sa curiosité directement...Mais pas entièrement. La jeune femme se releva un brin, s'accoudant sur le sol, une main se dirigeant vers ce tissu perpétuellement ensanglanté, une moue triste sur le visage.

- Ne souffrez-vous pas ?

C'était clairement une vilaine blessure. Du bout de ses doigts, elle effleurait le bandage rougi de sang. Calypso était une réelle inculte de sa propre condition et visiblement, elle n'était pas vraiment comme Hadrian, alors elle ne pouvait pas vraiment savoir ce qui en était de sa condition de Caïnite. Juste qu'il aura toujours cette chose au niveau de l'estomac. Ses yeux n'arrivèrent pas à se focaliser sur autre chose, la jeune femme se perdant dans une multitude de pensées.

- Je suis désolée...Ne puis-je rien faire pour vous aider ?

C'était sûrement maladroit comme demande, mais c'était sincère. Cet homme lui était venu en aide sans rien réclamer, alors si jamais elle pouvait lui rendre la pareille, Calypso n'hésiterait pas. Dans cette grotte oubliée des hommes, ils n'étaient plus de simples créatures maudites. Juste deux âmes errantes, liées par l'éternité, trouvant dans l'obscurité, une lueur que le monde leur refusait.


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