Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une question de calibre (Sarah)

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Zorro Wolfen

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Une question de calibre (Sarah)

dimanche 26 avril 2020, 02:30:06

Le soleil était haut dans le ciel, dardant ses rayons implacables sur les Terres du Chaos, les noyant dans une désagréable chaleur, inhabituelle pour la saison. Heureusement un vent léger s’était levé, apportant avec lui une fraicheur miséricordieuse et les embruns salés venus de l’océan tout proche.

Les yeux fermés, Zorro leva le nez en l’air pour savourer cette brise bienfaitrice et humer ce parfum qu’il n’avait pas senti depuis longtemps. Des souvenirs à moitié oubliés, datant d’une autre vie, lui revenaient en mémoire, des images de vagues à perte de vue, d’immensités bleutées sillonnées par d’imposants navires, d’histoires de fantômes et de trésors maudits, des chants parlant d’amours d’aventures et de richesses …
A ses côtés son cheval s’ébroua, tirant le mercenaire de ses pensées. Il jeta un œil amusé à la monture, admirant sa robe noire qui luisait sous le soleil ardant. Il l’avait nommé Dwylidian, en l’honneur de son ancien compagnon, laissé dans l’autre monde. C’était une belle bête, rapide et endurante, dotée d’une vive intelligence, qu’il avait acquis récemment. Ou plus exactement qu’il avait gagné lors d’une course à laquelle il avait participé, dans le cadre d’un contrat. Un contrat qui s’était montré particulièrement lucratif, suffisamment en tout cas pour qu’il puisse enfin s’équiper dignement, laissant tomber les frusques défraîchies et usées jusqu’à la corde qu’il portait depuis son arrivée en ces lieux.

D’ores et déjà, entre autres choses, il s’était fait faire une armure de cuir et de métal, simple mais efficace et surtout qui lui allait comme un gant puis il avait longuement écumé les boutiques d’armuriers et forgerons de Nexus à la recherche d’une personne capable de lui fournir une arme digne de ce nom. En vain. Les unes après les autres, il avait rejeté toutes les lames qu’on lui avait proposé. Aucune de ces merveilles, ainsi que les nommaient leur vendeur, n’avait trouvée grâce à ses yeux : trop lourdes, trop fragiles, mal équilibrées, bien trop chères… Par dépit, il avait fini par se rabattre sur arme de moindre qualité, qui ne lui convenait guère mieux mais qui au moins valait son prix.
C’est alors qu’il avait entendu parler d’un artisan vivant dans un village en bord de mer, dans les contrées du Chaos. Un artisan qui, a en croire la rumeur, effectuait de véritables petits miracles et savait créer des armes capables non seulement de toucher depuis plus loin qu’un arc, mais aussi d’infliger bien plus de dégâts.

Zorro n’avait pas hésité bien longtemps. Quoique dubitatif, il voulait laisser sa chance à cet artisan. Et puis de toute manière, il ne trouverait pas son bonheur à Nexus, et cela faisait déjà quelques temps qu’il voulait visiter Ashnard et ses alentours. L’occasion était trop belle !

Quelques heures plus tard, le Loup pénétrait dans un petit village. Ici l’odeur de la mer était plus forte, imprégnant chaque bâtisse, chaque habitant de son emprunte particulière. Le bruit des vagues, leur lent va et vient envoûtant, résonnait à travers les ruelles, souligné à intervalle irrégulier par le cri des oiseaux marins ou les appels d’un boutiquier.
Suivant les indications d’un citoyen, un vieil homme au visage ridé et au teint buriné par des années passées sous le soleil de l’océan, Zorro se dirigea vers un bâtiment en bordure du village, à l’autre bout, après avoir réservé une chambre à l’auberge du coin et laissé Dwyl’ aux bons soins d’un garçons d’écurie.

Il poussa la porte, faisant discrètement résonner un petit carillon et pénétra dans les lieux.
Partout autour de lui, où que se posa son regard, exposés dans des vitrines ou sur les murs, se trouvaient des armes comme il n’en avait encore jamais vu. Des manches courts et courbes, prolongés par d’étranges assemblages de pièces métalliques et de tuyaux, le tout ouvragé avec une finesse incomparable et un art consommé. Dans son monde natal, le voyageur avait déjà vu des arbalètes de poing, des canons et même, quelques fois des couleuvrines, armes de prédilection du petit Peuple. Les armes ici exposées y ressemblaient étrangement, mais dans une version miniaturisée. Néanmoins si elles étaient aussi efficaces que les bâtons à feu, en dépit de leur taille, alors, en effet, il s’agissait là d’armes redoutables. Même si le mercenaire doutait qu’elles soient réellement à son goût.

Alors qu’il explorait la boutique, errant entre les vitrines, effleurant les créations du regard, une voix s’éleva. Sans surprise, il se tourna vers le fond de la boutique, derrière le comptoir où une jeune femme était apparue. Il se dirigea vers elle tout en la détaillant.
Plutôt jeune, elle ne devait pas avoir plus d’une trentaine d’années. Une silhouette attirante, mise en valeur par ses habits, de grands yeux en amandes couleur saphir et une crinière de cheveux de feu, la demoiselle devait sans doute susciter bien des passions. Alors qu’il s’en approchait, son parfum vint lui caresser les narines, une odeur douce, légère, celle de sa peau, habillé d’une légère touche de rose. De rose et aussi de métal. Et de poudre. Si son odorat ne trompait pas l’hybride, à n’en pas douter il se trouvait en présence de la personne qui confectionnait toutes ces armes. Ainsi l’artisan était donc une artisane.

Un discret sourire ourla ses lèvres alors qu’il s’inclinait en une révérence fantasque, saluant la jeune femme. Heureusement qu’il n’avait jamais prêté foi à ces idioties si chères à bien des mâles sur le talent et la place des femmes dans la société.

-Gente dame, je te salue. Je suis Zorro, Zorro Wolfen un … aventurier dirons-nous. Je suis à la recherche de quelque chose pour remplacer cette camelote, se présenta-t-il en désignant la poignée de l’épée qui dépassait de son épaule, et quelqu’un à Nexus m’a parlé de ton atelier. Et de ton talent.

Il lui sourit d’un air affable. En dépit des apparences, il ne cherchait pas à séduire la demoiselle, il se montrait simplement courtois. L’expérience lui avait appris qu’on ne perdait jamais rien à l’être, bien au contraire. Se retournant à moitié, il désigna la boutique d’un geste de la main avant de lui faire face de nouveau, ses yeux d’émeraude brillant de curiosité.

-Je dois néanmoins avouer que je ne m’attendais à pas à tout ça. Et que je ne comprends pas grand-chose à ton art ; la dernière fois que j’ai vu une arme semblable, c’était d’un nettement plus gros calibre. Du style pour abattre un mur. Pas le genre d’arme qu’on peut mettre dans sa poche en somme ! Ni à la portée de toutes les bourses, tant elles étaient compliquées à fabriquer. Si tu voulais bien m’expliquer, j’en serais honoré.

Il doutait toujours de vouloir posséder une telle arme, n’ayant pour référence que les canons évoqués, et commençait à douter aussi d’avoir assez pour s’en offrir, mais son intérêt, lui, était bien réel !
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Zorro Wolfen

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Re : Une question de calibre (Sarah)

Réponse 1 samedi 23 mai 2020, 20:01:33

Un charmant rire échappa à la jeune femme devant la fantasque révérence du mercenaire, un rire qui lui arracha un léger sourire amusé.
Alors qu’il confessait sa totale méconnaissance des armes à feu, quelque soit leur taille, la jeune armurière sortit de derrière son comptoir tout en se présentant. Zorro en profita pour la détailler plus attentivement, par réflexe, notant ses discrètes tâches de rousseur, ses habits pratiques mais néanmoins élégants et s’efforçant de ne pas regarder plus que nécessaire son large décolleté. La demoiselle était charmante, mais il n’était pas là pour ça. Alors autant rester professionnel !

Légèrement appuyé contre le comptoir, bras croisés, l’air sérieux et une légère moue dessinée sur ses lèvres, il écoutait et observait la rouquine alors qu’elle lui expliquait le fonctionnement de ses armes. Celui-ci semblait fort simple : charger, viser puis tirer. Un fonctionnement finalement commun à toute les armes à distance, qu’il s’agisse d’un arc, d’une arbalète ou de ces arbalètes de poing que le mercenaire avait eu l’occasion de tester par le passé, arbalètes qui, ainsi qu’il pouvait le constater, ressemblaient beaucoup à ces fameux "pistolets" que Sarah lui présentait.
Zorro n’avait jamais vraiment aimé ces arbalètes miniatures, leur reprochant leur manque de puissance et de précision, des défauts qui, à en croire la rousse, ne concernaient pas ses chefs-d’œuvre.

Les explications se terminèrent, laissant le voyageur à la fois dubitatif quant à son intérêt, curieux de voir l’arme en action et enthousiasmé par la passion qui se dégageait de l’artiste. Sans compter que cette dernière l’intriguait ; maintenant qu’elle se tenait proche de lui, outre son charme indéniable, il sentait en elle comme une part de noirceur, quelque chose, son instinct peut-être, qui lui disait "attention, cette femme est plus dangereuse qu’il n’y parait". Il n’aurait guère été surpris d’apprendre qu’elle se servait régulièrement de ses réalisations…

Il allait demander s’il y avait la possibilité de tester l’un au l’autre des pistolets ou fusils, quand la jeune femme le devança, lui proposant d’essayer une des armes qui lui faisait de l’œil. Tout sourire, il hocha la tête.

- Avec plaisir. Cependant, je n’y connais vraiment rien, et je m’en voudrais d’abîmer l’une de tes créations par mon inexpérience. Si tu as des modèles plus … simples, ce serait peut-être mieux ?

Laissant Sarah choisir des armes de test pour lui, il la suivit de son pas souple sur le pas de tir avant de lui demander une démonstration – une image valant mille mots.
Alors qu’elle se mettait en position, il la regarda avec intensité, mémorisant ses gestes, insensible en apparence à sa silhouette qu’il ne pouvait s’empêcher de remarquer. Et d’apprécier !
Une détonation retentit, surprenant l’aventurier qui porta instinctivement la main à la poignée de son épée et se mit en position. Il tint la pose un court instant, avant d’éclater d’un rire frais devant sa bêtise : les gros modèles faisaient un vacarme de tout les diables, nulle raison pour que les modèles de poches ne soient pas tout aussi bruyant !
Remit de sa surprise et de son hilarité, il attrapa le pistolet que lui tendait la belle et prit place, étonné par le poids de l’objet. Avec hésitation, il imita la rousse, écoutant ses recommandations et la laissant, au besoin, corriger sa position, tâchant de ne pas être perturbé par son odeur agréablement fleurie.
Les mains autour de la crosse, solidement campé sur ses jambes, il leva le canon d’un geste souple, visa et … loupa la cible d’une bonne vingtaine de centimètres, creusant un impact dans le mur ! Heureusement que personne ne pouvait passer derrière ! Il s’était pris le recul en pleine figure, ne devant qu’à ses réflexes et une solide constitution de ne pas se prendre le canon dans les dents. Il lança un regard mi-amusé mi-contrarié à la rousse à côté de lui avant de lui tirer la langue.

- Ça, tu ne m’avais pas prévenu ! Vilaine fille …

Maintenant averti, il se remit en position, visa soigneusement … et explosa la cible. Un sourire triomphant éclaira son visage. Certes son tir n’était pas aussi beau que celui de l’experte, mais au moins l’avait-il réussi.

Avec la permission de la demoiselle, il essaya encore quelques tirs, améliorant rapidement sa prise en main et sa précision. L’arme, finalement, lui plaisait bien. Une fois habitué, elle était légère, précise, pratique et surtout, dévastatrice ! Le seul point négatif que Zorro pouvait lui trouver, c’était son manque total de discrétion, un défaut somme toute mineur une fois la bataille engagée.
Profitant de l’occasion, il essaya un fusil que la belle avait rapporté. Les sensations lui plurent moins, mais il apprécia grande la portée de tir, lorsque Sarah la lui révéla.

Finalement, après qu’il lui ait rendu ses créations, le mercenaire et la créatrice retournèrent dans la boutique.

- Je vais être honnête avec toi Sarah, au début j’étais moyennement convaincu. J’ai l’habitude des épées, et malgré tout je continuerais de les utiliser. Mais ta passion, ton amour pour ce que tu fais, et cette session d’essais ont vaincu mes réticences.

Il lui offrit un grand sourire avant de poursuivre.

- Par contre je suis généralement exigent sur la qualité de mon équipement, quand je l’achète alors du coup j’ai deux questions pour toi : pourrais-tu me faire une paire de pistolets sur-mesure, chose dont je ne doute pas vu ton talent, et surtout quel serait grossièrement ton prix ?

Il lui expliqua rapidement ce qu’il souhaitait – des pistolets adaptés à sa main, si possible plus silencieux et plus précis, quitte à perdre en puissance de feu, et surtout pouvant être rechargé rapidement.
Son sourire fondit comme neige au soleil lorsqu’elle lui annonça son tarif. Ou plus exactement comme un flocon de neige en plein désert aride, par grand soleil.
Une grimace le remplace et il se fendit d’un horrible juron venu tout droit de son pays d’origine.

- Slwt ó cachu ! Je ne sais pas si …

Sortant sa bourse de sous son armure, il compta rapidement ses pièces avant d’afficher une moue profondément navrée.

-C’est ce que je craignais. Je n’ai pas assez, même si tu me fais un prix. Il va falloir que j’économise plus. Désolé de t’avoir fait perdre ton temps. Je reviendrais un autre jour, quand j’aurais une bourse à la hauteur de ton talent.

Toujours grimaçant de dépit, il rangea sa monnaie et tendit la main vers l’armurière.

- En tout cas sache que ce fut un réel plaisir de te rencontrer, et que ce sera une joie de te revoir belle demoiselle. Hésite pas à me contacter si tu as besoin d’aide pour quoi que ce soit !

Sur quoi il se dirigea lentement vers la sortie, caressant du regard les armes exposées…
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Zorro Wolfen

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Re : Une question de calibre (Sarah)

Réponse 2 lundi 08 juin 2020, 01:44:16

- ATTENDS !

Zorro se figea sur place, la main sur la poignée de la porte. Alors que la jeune femme hésitait, bafouillante, aussi charmante que maladroite, il se retourna et l’observa, la tête penchée sur le côté, les bras croisées, l’air sérieux, presque sévère, attentif à ce qu’elle lui disait.

Amusé malgré lui, bien qu’il n’en laissa rien paraître, il la regardait se débattre dans sa propre argumentation. De toute évidence, la rousse n’avait pas l’habitude de faire ce genre de propositions. Sans doute était-ce même la première fois, sans doute avait-elle agit sur l’impulsion du moment, sans réfléchir. Cela étonnait le mercenaire, de fort agréable manière. D’autant qu’il s’agissait là d’une occasion en or ! Un travail, un salaire qui lui permettrait de réduire le coût de ses armes, la possibilité d’apprendre, si ce n’est à les fabriquer, du moins à les entretenir et les réparer, et tout ça sans faire beaucoup d’efforts puisque comme le disait Sarah, tout le monde pouvait prendre des commandes et faire l’ouverture d’une boutique. En tout cas tout ceux qui savaient lire et écrire, ce qui était fort heureusement son cas.

En bref, il aurait été fou de refuser. Néanmoins … Néanmoins quelque chose le retint. Ce n’était pas la question du logement, non. Même si loger et manger à l’auberge pendant la durée de ce contrat aurait été contre-productif, il pouvait toujours trouver un lieu où camper à l’extérieur et chasser en dehors de ses heures de travail pour se sustenter. A moins que l’armurière ne l’hébergeât chez elle ?

Non, décidément, ce n’était pas la question du logement qui l’embêtait. Alors quoi ? Retenant un profond soupir, il se perdit dans ses pensées, son regard lointain errant sur le visage de la demoiselle, maculé de fusain qui lui donnait un air sauvage. Il n’avait toujours pas donné de réponse, et il savait qu’il allait falloir qu’il en donne une rapidement, avant que la proposition ne lui file sous le nez ou que le silence ne devienne pesant. Décroisant les bras, il se gratta la barbe, signe de perplexité et se décala soudainement d’un pas.

Juste à temps ! La porte s’ouvrit en carillonnant, laissant place à un nouvel arrivant. Il avança d’un pas, quittant le contre-jour. L’inconnu portait l’uniforme typique des soldats, broigne légère, cotte de maille, casque et tunique aux couleurs de l’Empire. Il parcouru la boutique des yeux, glissant sur Zorro sans le voir, et son visage s’éclaira lorsqu’il aperçut l’armurière.

- Ha Sarah ! Celle que je voulais voir !

Se renfonçant dans un coin de la boutique, le Loup Noir laissa la boutiquière et son client discuter, essayant de ne pas les écouter et réfléchissant à son problème, ses yeux verts brillant légèrement dans le clair-obscur. En réalité, la réponse était fort simple : la proposition était TROP belle. Il avait bien plus à y gagner que la belle, et cela heurtait douloureusement son éthique, tant personnelle que professionnelle. Avoir des principes pouvait parfois s’avérer être un véritable calvaire …

Le soldat finit de passer sa commande – une série de fusil pour l’armée ashnardienne – et quitta les lieux en faisant de nouveau sonner la clochette suspendue. Alors Zorro sortit de son coin d’ombre et s’approcha de la jeune demoiselle avant de se planter devant elle et de lui offrir un demi sourire gêné. Il se passa la main dans les cheveux et entama.

- Ecoute Sarah, ta proposition … Je suis un mercenaire. J’emploie plus souvent le terme d’aventurier, qui sonne de manière moins péjorative et offre plus d’opportunités de travail, mais les faits sont là : je me fais payer pour accomplir des tâches. Souvent ingrates. Presque toujours sanglantes. Ce que tu me proposes …

Il s’interrompit. Prit une respiration. Continua.

- Ce que tu me proposes, c’est presque trop beau pour moi. Je serais fou de refuser, aussi vais-je accepter, mais j’ai tellement plus à y gagner que toi, que je me sens fautif. Alors je vais te faire une contre-offre. Tout d’abord, prend moi à l’essai une semaine. Voir si je te conviens. Ensuite, et pendant, à tout instant, n’hésite pas à me confier d’autres tâches que simplement prendre les commandes et faire l’ouverture. N’importe quoi. Faire des courses, aller soustraire de l’argent aux mauvais payeurs, laver la boutique ou chez toi … Peu importe. Sauf peut-être d’aller me trimballer nu dans les rues en faisant le derviche tourneur avec mon sexe. Il n’y aurait pas grand intérêt ! ajouta-t-il en pouffant.
- Second point. J’ignore ce que tu envisages pour me loger et à vrai dire, peu importe. Si tu décides de m’héberger, j’accepte avec plaisir, mais dormir à la belle étoile ne me dérange pas. Je n’ai qu’une demande : laisse-moi héberger mon cheval chez toi. Tu n’auras pas à t’en occuper, mais au moins je le saurais en sécurité. Plus qu’à l’auberge.
On fait comme ça ?


Avec un nouveau sourire, un vrai cette fois, il lui tendit la main, prêt à sceller le contrat et à démarrer une nouvelle vie, provisoirement.
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Zorro Wolfen

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Re : Une question de calibre (Sarah)

Réponse 3 dimanche 21 juin 2020, 19:47:17

Zorro hocha la tête avec un sourire satisfait. Les conditions négociées lui convenaient, épargnant son étrange sens de l’honneur. Etrange, mais nécessaire : lorsque l’on est mercenaire, en particulier mercenaire solitaire, seul l’honneur et un code moral implacable vous différencie d’un vulgaire brigand et vous permet d’obtenir une réputation sure. Et donc du travail.

Le contrat scellé par une poignée de main ferme, l’estomac du mercenaire gargouilla bruyamment à l’évocation du repas, lui tirant un vilain rictus.

- J’en connais un qui apprécie particulièrement l’idée du repas. Il faut dire que la route fut longue et le déjeuner… frugal.

Il marqua une brève hésitation puis haussa les épaules. Il avait failli accepter l’idée d’aller chercher Dwylidian immédiatement mais s’était ravisé. Après tout, il avait déjà payé pour une journée complète de soins à l’écurie et ne serait probablement pas remboursé. Autant que son compagnon équin profite d’un repos bien mérité. Il reviendrait le chercher à la fin de la journée. Et comme ça il en profiterait pour libérer la chambre qu’il avait réservé à l’auberge. Heureusement qu’il ne l’avait pas payée d’avance !

- Après vous gente dame. Vers l’aventure et le repas !

Ouvrant la porte de la boutique, il la tint ouverte en s’inclinant de manière exagérée. Une bouffée de parfum floral chatouilla agréablement ses narines sensibles lorsque Sarah passa devant lui puis il se redressa et la suivit dans les rues de la petite ville, au milieu des embruns venus de la mer et de la chaleur qui se réverbérait sur les murs des maisons. Ils n’eurent pas longtemps pas longtemps à marcher, la maison de la jeune femme ne se trouvant qu’à quelques mètres de sa boutique, légèrement en retrait du village. Un emplacement agréable et pratique qui plut au mercenaire. Au moins n’aurait-il pas besoin de se lever aux aurores pour aller ouvrir la boutique. Même si à vrai dire il comptait tout de même se lever tôt, par habitude.

A l’invitation de son hôtesse, il pénétra dans la demeure, regardant autour de lui avec curiosité. La bâtisse était étonnement grande pour une personne seule, suffisante pour une petite famille. Sans doute Sarah l’avait-elle héritée de ses parents ? Ou alors son travail payait suffisamment bien pour qu’elle puisse s’offrir une maison confortable. Car celle-ci l’était. Spacieuse juste ce qu’il faut, bien orientée, joliment meublée, elle semblait imprégnée de la personnalité de sa propriétaire. Zorro s’y sentit rapidement à l’aise, en dépit d’une légère gêne. D’une certaine manière, elle lui rappelait son vieux domicile. En plus grand.

- Jolie maison. On s’y sent bien, commenta-t-il avec un sourire sincère.

Incapable de rester en place sans rien faire, il proposa son aide pour faire le repas et se retrouva à mettre le couvert pour eux deux, tandis qu’une douce odeur de nourriture se répandait dans la maisonnée. Le repas fut tranquille, ponctué de conversations légères et de plaisanteries. L’aventurier se régala. Cela faisait plusieurs semaines, si ce n’est plusieurs mois, qu’il n’avait pas mangé en aussi charmante compagnie, et il se rendait seulement maintenant compte que cela lui avait manqué. N’en déplaise à Dwyl’, mais les chevaux n’ont pas une conversation particulièrement intéressante, à plus forte raison que l’aventurier ne comprenait pas leur langue.
Il en profita pour lui poser diverses questions sur le travail qu’elle attendait de lui, conscient tout de fois que ses tâches seraient sans doute amenées à évoluer, et l’interrogea courtoisement sur elle-même. Depuis combien de temps exerçait-elle ? Vivait-elle seule ? Comme en était-elle venue à concevoir ses œuvres ? Qui lui avait appris son art ?

Le repas fini, ils firent la vaisselle ensemble, l’armurière fit visiter les lieux à son invité, lui indiquant l’endroit où il dormirait et les pièces essentielles à toute maison, comme les lieux d’aisance, puis ils retournèrent ensemble à la boutique.
Ils y restèrent tout du long de l’après-midi. Parlant peu et observant beaucoup, Zorro la regarda travailler en silence, admiratif devant sa dextérité et sa concentration, discrètement charmé par la courbe de sa nuque lorsqu’elle penchait la tête sur son travail. Lorsqu’un client entrait dans la boutique, faisant sonner joyeusement la petite clochette suspendue à la porte, il s’effaçait dans un coin, suffisamment loin pour ne pas gêner le client mais assez proche pour regarder comment Sarah agissait.
En somme, la plupart du temps, le travail était assez simple : écouter le client, noter la commande, le conseiller au besoin – chose que Zorro apprendrait sur le tas – puis lui souhaiter une bonne journée. Vraiment rien de bien sorcier !

La fin de la journée approchant, Zorro s’éclaircit la voix.

- Je vais te laisser si tu veux bien. J’avais réservé une chambre à l’auberge, il vaut mieux que je décommande avant qu’il ne fasse nuit. Que l’aubergiste puisse donner la chambre à quelqu’un d’autre ! On se retrouve chez toi. Et je te présenterais Dwylidian !

Chose dite, chose faite. L’aubergiste lança un regard dépité au mercenaire mais ne protesta pas, et Zorro arriva à la maison de l’armurière quelques minutes plus tard. Avec un demi-sourire amusé, il présenta le hongre à la jeune femme.

- Dwyl’, voici Sarah. Nous allons rester chez elle quelques temps. Sarah, voici Dwylidian, aussi appelé Dwyl’, un ami fidèle.

Un ricanement lui échappa. La pistolero ne pouvait pas le savoir, mais dans la langue paternelle du voyageur, dwyll’ idian signifiait justement « ami fidèle ». Même si en l’occurrence cette amitié était fort récente.
Les présentations faites, le mercenaire conduisit son compagnon sur le terrain attenant à la maison et le descella. La bête était propre et bien nourrie – il avait bien fait de la laisser à l’écurie – aussi n’eut-il pas besoin de faire sa toilette. Quelques caresses, deux trois mots, puis il lui souhaita bonne nuit, emportant l’encombrante selle avec lui, la portant comme si elle n’avait pesée guère plus de quelques dizaines de grammes. Il la posa dans sa chambre et en profita pour ôter son armure et l’ensemble de son équipement, ne gardant à la taille qu’une ceinture légère et un poignard. Non pas qu’il se sente en danger, il ne s’agissait là que d’une simple question d’habitude. Après une brève hésitation, il retira aussi ses bottes, poussant un soupir de soulagement lorsque ses pieds quittèrent leur carcan de cuir. Ses chausses avaient beau être confortables, il était bon de les enlever après une longue journée de marche.

Pieds nus, il quitta la pièce et se mit à la recherche de son hôte. Ne la trouvant pas, et supposant qu’elle devait soit être dans sa chambre soit en train de se laver, il se mit à cuisiner en l’attendant, puisant dans les ingrédients qu’il avait tiré de ses sacoches de selles.
Bientôt une douce odeur émana des fourneaux alors qu’il préparait un ragoût tout simple, l’agrémentant d’aromates. Fouillant dans la cuisine, il dénicha quelques légumes, qu’il coupa grossièrement et ajouta à la préparation. Il finissait de mettre la table et de goûter sa préparation quand l’armurière réapparut.

- Pile à l’heure pour le repas ! Je me suis permis de t’emprunter quelques légumes pour le ragoût.

Galant, il lui tira une chaise et attendit qu’elle s’installe avant de sortir la marmite du feu. Le repas, simple mais savoureux, se déroula comme celui de midi, à la différence près qu’il y eu cette fois de nombreux restes. C’était là le grand défaut de Zorro lorsqu’il faisait la cuisine pour plus d’une personne : il en faisait toujours trop !

Repas fini, vaisselle faite, le voyageur alla prendre une douche, prenant plaisir à sentir l’eau chaude couler sur son corps, dessinant des sillons humides sur sa peau bronzée par le grand air, glissant dans les creux de ses muscles et le lavant de la crasse de plusieurs jours de voyage. Ce n’est qu’en sortant de l’eau, encore dégoulinant, qu’il s’aperçut qu’il avait oublié un léger détail. Entrouvrant la porte de la salle de bain, il glissa la tête et une partie du buste par l’entrebâillement et lança.

- Euh Sarah ? Je suis désolé, mais aurais-tu une serviette à me prêter ? Complètement oublié d’en prendre une avant …

Il espérait qu’elle pourrait lui en fournir une. Sinon tant pis, il filerait aussi rapidement que possible dans sa chambre et se sécherait naturellement. Par chance, il faisait encore bon. 
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Zorro Wolfen

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Re : Une question de calibre (Sarah)

Réponse 4 jeudi 09 juillet 2020, 18:27:02

Zorro n’eut pas longtemps à attendre. A vrai dire, à peine avait-il fini de demander une serviette à Sarah que la voix de la jeune femme s’éleva de la pièce d’à-côté – sa chambre s’il ne se trompait pas. L’instant d’après elle en sortait dans sa tenue décontractée encore humide qui moulait ses formes voluptueuses et son pantalon trop large qui lui tombait sur les fesses, dévoilant l’exquise chute de ses reins. Une chute où le regard du mercenaire s’égara momentanément, jusqu’à ce qu’il en prenne conscience et relève les yeux, à l’instant même où la rouquine se redressait et s’approchait de lui avec les serviettes.
Lorsque leurs regards se croisèrent, le voyageur béni intérieurement son organisme peu sujet au rougissement et s’empara des linges avec un merci un peu trop vif, avant de refermer la porte.

Il s’enveloppait dans la plus grande des deux serviettes, agréablement surpris par sa moelleuse douceur, autrement plus confortable que les chiffons rêches auquel il était habitué, quand la voix de la rouquine s’infiltra à travers le mince panneau de bois.

- Je vais bientôt aller me coucher ! Je te laisse les clefs de la boutique sur la table pour demain, j'ai quelques courses à faire le matin donc tu pourras ouvrir avant que j'arrive ! Je n'en aurais pas pour bien longtemps, s'il y a des clients, tu pourras toujours dire de repasser plus tard ou noter ce qu'ils veulent ! Je te fais confiance ! Passe une bonne nuit !
- Pas de souci, bonne nuit à toi.

Blottit dans la serviette, il attendit quelques instants que Sarah aille dans sa chambre. Il l’entendit descendre les marches vers le rez-de-chaussée, sans doute pour poser les clés sur la table comme elle venait de l’annoncer, puis remonter à l’étage et s’enfermer dans sa chambre. Il patienta encore un moment, histoire de s’assurer qu’elle n’en ressorte pas au mauvais moment, puis sortit de la salle de bain, la grande serviette nouée autour de sa taille. Rapidement, sans un bruit, il gagna sa chambre, referma la porte derrière lui. Il laissa tomber la serviette à ses pieds et se dirigea, nu, vers la fenêtre de la pièce qu’il ouvrit en grand pour profiter de l’air frais de la soirée.

Un souffle de vent venu du large s’engouffra dans la pièce, chargé de son odeur d’iode et d’aventure, ébouriffant les cheveux du mercenaire. Face à la fenêtre, les yeux fermés, ce dernier entama une série de gestes lents et contrôlés, maitrisant sa respiration. Chaque mouvement était exécuté avec fluidité, chaque inspiration gonflait ses poumons au maximum, chaque souffle les vidait complètement. Peu à peu, au fil de sa danse, il atteignit un état de calme presque parfait. Alors il s’immobilisa, les mains jointes à hauteur du nombril et, sans à-coup, bloqua sa respiration. Il resta ainsi sans bouger, bercé par le vent marin. Les secondes s’écoulèrent, se transformant en minutes. Son cœur battait lentement dans sa poitrine, à un rythme régulier. Boum. Boum. Boum … Finalement, il prit une profonde et lente respiration. Cligna des yeux. Reprit conscience de son environnement. L’esprit encore dans un état second de calme sérénité, il se dirigea comme dans un rêve vers son lit. Habituellement, il se contentait d’une méditation profonde de quelques heures qui apportait tous les bienfaits nécessaires à son corps. Cette fois, il se laissa plonger dans le sommeil, en habits d’Adam, un courant d’air caressant sa peau bronzée par une vie de grand air. Et les rêves emportèrent son esprit.

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J’avance dans une forêt obscure, inconnue. La nuit est avancée, mais nulle lune n’est visible par-delà les rares trouées qui parsèment les arbres. Juste un ciel d’un noir d’encre, plus profond encore que le gouffre de l’enfer. Pourtant j’avance sans difficulté et tout me semble clair, comme si une lueur blafarde filtrait à travers les ténèbres de cette forêt. Pas un souffle de vent, pas un bruit ne se fait entendre dans les feuillages. Seulement, au loin, le hurlement sinistre de quelque bête crépusculaire. A ce son, sans savoir pourquoi, je hâte le pas, de plus en plus, jusqu’à courir comme un fou.
Derrière moi, la forêt flambe.

Changement de décor.

Je flotte maintenant dans le ciel nocturne. La lune, haute, éclaire un petit village, non loin de la mer. D’où je me trouve, j’aperçois une ombre encapuchonnée qui avance d’un pas sûr entre les maisons endormies, jusqu’à une bâtisse en retrait. Je la vois qui frappe à la porte. Celle-ci s’ouvre, éclairant la silhouette, qui semble enlever sa capuche. Pourtant, je ne distingue pas ses traits. Alors que je m’approche, l’ombre pénètre dans la maison et la porte se referme. La scène se brouille.

Je suis maintenant dans un espace sans ombre ni lumière. Je ne saurais dire si je flotte ou si je suis assis quelque part. Je ne saurais même dire si je possède un corps. Tout ce que je perçois, ce sont des sons. Des voix, l’une féminine, l’autre masculine. La voix féminine m’est étrangement familière, mais impossible de l’identifier. Des bruits écœurants de mâchouillements, puis brusquement, un éclat de voix, suivit du son sourd d’un coup de poing, d’un tissu qui se déchire et d’autres éclats de voix incompréhensibles.

Soudainement, c’est comme si un voile se levait de mes yeux. Le décor reste vague, flottant dans une sorte de brume faite de ténèbres profondes, de flammes rougeoyantes et de sang, mais une silhouette se distingue nettement devant moi. L’angoisse me saisit. La silhouette se retourne lentement et apparait devant moi cette face issue de mon passée. Longs membres recouverts d’une carapace chitineuse grisâtre. Grands yeux vitreux luisants d’une flamme malsaine, visage semblant tout droit sorti de l’esprit malade d’un savant fou. Odeur putride de sang, de bile et de pourriture. Le démon s’avance vers moi. S’immobilise. Impossible de bouger. Ses mandibules immondes s’agitent, comme si elle me parlait puis d’un coup elle se jette sur moi, ses griffes écartées révélant l’espace de bouche pleine de gros qui remplace sa paume. Un bruit d’explosion retentit à mes oreilles alors que la créature m’atteint à la gorge. Une voix semble murmurer.

- Le sang appelle le sang.

~~~~~~********¤¤¤☼¤¤¤*******~~~~~~

Zorro se réveilla en sursaut, roulant par réflexe hors de son lit, en position de défense. Il lui avait semblé entendre un bruit étrange, comme un vague grincement. Encore en partie sous le choc de son rêve, il lui fallu quelques minutes pour se calmer. Assis sur le bord de son lit, il se passa les mains sur les yeux, laissant le vent nocturne le débarrasser de sa sueur et de son angoisse.

-Le sang appelle le sang …

Finalement, apaisé, il se recoucha et se rendormit rapidement. Les cauchemars étaient fréquents pour lui. Au petit matin, il n’en garda aucun souvenir.

Ce fut la lumière des premiers rayons du soleil filtrant à travers ses paupières closes qui le tirèrent du sommeil. Il était encore tôt. Tant mieux. Il en profita pour prendre le temps de s’étirer. Préparant ses affaires, pantalon de lin noir et chemise grise de la même matière, ceinture de cuir et accessoires indispensables, il se dirigea sans bruit vers la salle de bain et entreprit une toilette rapide, poussant le vice jusqu’à tailler sa barbe. Après plusieurs jours de voyage, elle en avait grand besoin ! Et puis cela lui donnerait une allure plus présentable pour les prochains clients. Alors qu’il se rinçait le visage, son regard tomba sur un petit tas de parchemins qu’il n’avait pas vu la veille. Curieux, il s’en empara et les parcourut des yeux, ses sourcils se fronçant au fil de sa lecture. Tous, sans exception, étaient des affiches de têtes mises à prix, certaines pour une bouchée de pain, d’autre pour une somme autrement plus coquette.
Perplexe, le mercenaire reposa les feuillets où il les avait trouvés et descendit dans la cuisine pour prendre une collation avant d’aller ouvrir la boutique. Sur la table il trouva, comme prévu, les clés de l’atelier. Le porte-clé attaché, un petit chat usé par le temps, le fit sourire.

Son déjeuner avalé en vitesse, il quitta la maison, n’oubliant pas de refermer derrière lui, et se dirigea d’un pas alerte vers la boutique, saluant au passage Dwyl’, qui broutait non loin avec l’efficacité d’une tondeuse. Le mercenaire allait devoir veiller à faire faire de l’exercice à son compagnon, s’il ne voulait pas que celui devienne gros et gras à souhait.

Arrivé à la boutique, il batailla un moment avec les clés mais finit par réussir à ouvrir la porte. Il alla poser les clés derrière le comptoir, à l’abri et à un endroit où il était sûr de les retrouver, plutôt que dans ces escarcelles déjà bien remplies, et commença sa journée.
Manifestement, l’armurière avait déjà fait le ménage la veille avant de partir, aussi n’avait-il pas grand-chose à faire. Il rangea quelques papiers, redonna un rapide coup de balai, s’occupa des quelques clients de passages, pour la plupart forts surpris qu’il se charge d’eux, prit leur commande et occupa son début de matinée du mieux qu’il put.

Il était au fond de la boutique, en train de réarranger la position d’un pistolet après l’avoir examiné pour lui-même sous toutes les coutures pour commencer à se familiariser avec l’objet quand le carillon résonna et que la porte s’ouvrit, laissant apparaître Sarah et son doux parfum à contre-jour. Il termina ce qu’il était en train de faire après l’avoir salué et la rejoignit devant le comptoir.

- Comme tu vois la matinée fut plutôt tranquille. Deux trois clients sont passés pour prendre une commande, Madame Maxime te passe le bonjour et t’offre le petit panier de pain que j’ai posé juste là derrière et un client et venu te voir parce qu’il avait un problème avec le chien de son fusil. Je t’avouerais que je n’ai pas compris de quoi il parlait, mais je lui ai dit que l’experte arriverait bientôt. Il repassera d’ici une demi-heure de ce qu’il a dit.

Tout en parlant, Zorro avait rassemblé les différentes commandes et il tendit les feuilles à la jeune femme. Ce n’est qu’alors, maintenant qu’elle n’était plus à contre-jour, qu’il remarqua son visage tuméfié. Il poussa un juron vulgaire tout droit venu de chez lui et posa les feuilles sur le comptoir.

- Bordel Sarah ça va ? Tu as affronté un ours ou bien ?

Sans attendre de réponse, il lui prit délicatement le visage entre les mains et le tourna doucement vers la lumière, inspectant la lèvre fendue de sa patronne, marque irrégulière et rugueuse sur ses lèvres pulpeuses, ainsi que les bleus qui marbraient son visage et sa pommette. Un voile rougeâtre obscurcit son regard émeraude.

- Il faut régler ça rapidement. Attend, ne bouge pas.

La lâchant d’une main et sans lui laisser le temps de protester, il sortit d’une de ses besaces un petit flacon sphérique. Lorsqu’il l’ouvrit, une odeur rafraîchissante de plantes embauma l’atmosphère. Il préleva un peu du baume régénérant et du bout des doigts, le plus délicatement possible, il en appliqua d’abord sur la pommette de la rouquine, puis ses autres bleus avant de finir par lui caresser doucement et longuement la lèvre inférieure, n’hésitant pas à en remettre plusieurs couches pour faciliter la guérison. Son œuvre achevée, il l’examina d’un œil critique, vérifia qu’il n’avait rien oublié, et lui sourit.

- Tu m’as dit que tu irais faire des courses ce matin … Tu aurais pu préciser qu’il s’agissait de courses de chars et que tu allais avoir un accident ! Ou alors la vie d’armurière est plus dangereuse que ce que je pensais.

Avec un clin d’œil, il lui tendit le baume, refermé.

- Tu peux le garder, ce n’est pas compliqué d’en refaire. Bon sur ce, c’est quoi le programme patronne ?
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Zorro Wolfen

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Re : Une question de calibre (Sarah)

Réponse 5 mercredi 09 septembre 2020, 01:03:57

Les bras croisés, sourcils froncés, Zorro se mordillait inconsciemment la lèvre inférieure tout en écoutant Sarah lui raconter les mésaventures récentes qui selon elle expliqueraient la présence des ses bleus et autres écorchures.

Son récit était cohérent, l’explication vraisemblable. Après tout, comme elle le disait elle-même, être une femme dans un univers d’homme n’était pas facile tous les jours. Encore moins dans le monde des armes. Néanmoins, le mercenaire restait dubitatif. Plusieurs détails ne collaient pas.
Tout d’abord les blessures de la jeune femme. Il n’était certes pas un chirurgien spécialisé, mais tout du long de sa longue vie, il avait vu, et subit, un nombre incalculable de blessures en tout genre. Il savait comment elles se comportaient, comment elles se manifestaient au cours du temps et comment elles cicatrisaient. Même chez une jeune femme comme l’armurière. Qu’elle marque facilement ou non. Hors de ce qu’il avait pu voir, ces blessures semblaient tâter plus du milieu de la nuit que du milieu de la matinée, comme elle l’insinuait. Sans compter que le village était relativement petit. S’il y avait eu une altercation, il en aurait au moins entendu la rumeur lointaine.

Et comme si cela ne suffisait pas, il y avait l’attitude de la rouquine, qui ne collait pas vraiment avec ce qu’il connaissait d’elle. Ce comportement de faible femme sans défense, de petite chose fragile qui a besoin de l’intervention d’hommes forts pour la protéger. A vrai dire, le Loup Noir l’imaginait plus volontiers braquer un de ses pistolets sur la tempe d’un éventuel agresseur et lui flanquer un bon coup bien senti dans les parties génitales, voire tirer dedans, plutôt que se rouler en boule et encaisser les coups en implorant de l’aide. Enfin, il ne l’avait rencontré pour la première fois même pas vingt-quatre petites heures plus tôt. Il ne pouvait guère prétendre la connaître réellement. Il pouvait fort bien se tromper. Mais il en doutait.

- … Dans tous les cas je suis contente tu as assuré ce matin !


Avec un léger soupir, il décroisa les bras. Après tout, si elle ne voulait pas en parler, il n’avait pas à la forcer. Il fallait qu’il perde cette manie de se mêler des affaires des autres ! Même si plus d’une fois, elle lui avait valu de trouver un travail. Qu’il ne se faisait généralement pas payer. Tu parles d’un mercenaire à la manque !

Sans insister, il suivit son employeuse dans l’arrière-boutique pour observer comment elle s’y prenait pour faire son inventaire et préparer les bons de commande, tâchant de retenir autant de choses que possible le plus rapidement. Elle avait l’air tellement fatiguée … Un peu d’aide lui ferait le plus grand bien ! Et sans doute un massage.
Avec un demi-sourire à peine dissimulé, il s’imagina un bref instant lui en proposer un et se retrouver, comme il imaginait un potentiel agresseur se retrouver, avec une balle de pistolet logée dans une zone particulièrement sensible de son anatomie. Malgré son amusement, l’idée le fit déglutir et il se reconcentra sur ce que Sarah faisait.

Le bon de commande remplit, il fila au bureau de messagerie locale afin que le courrier soit envoyé à qui de droit et retourna à la boutique en trottinant d’un pas léger. Le temps de faire l’aller-retour, la matinée touchait doucement à sa fin. Comme le jour précédent, ils s’absentèrent le temps de dîner chez la jeune femme, se contentant des restes abondants de la veille, puis revinrent à l’armurerie.
Au bout de la première heure, le fameux « client au chien » revint, comme convenu. Sans surprise, le chien dont le client et l’armurière parlaient n’avait rien d’un animal à quatre pattes poilu. Il s’agissait en réalité d’une toute petite pièce de métal servant, s’il avait bien compris les explications de sa formatrice, à amorcer la détonation de la poudre contenue dans l’arme, provoquant une explosion qui expulserait le projectile mortel jusqu’à sa cible. L’explication, pour simple qu’elle fut, fit plaisir à l’apprenti armurier : il aimait réellement apprendre de nouvelles choses, et il s’agissait là de ses premiers pas dans un tout nouveau monde.

La réparation de cette petite pièce prit quelques heures, le travail requérant une certaine minutie à cause de sa petite taille, heures que Zorro mit à profit pour en apprendre toujours plus, quand il n’était pas retenu en boutique par l’un des rares clients de la jeune femme.
Puis le soir arriva, suivi du repas puis d’une nouvelle journée.


Rapidement, une routine s’installa.

Au petit matin, Zorro se levait avant Sarah, préparait une rapide collation pour elle et pour lui-même, engouffrait rapidement sa part puis sortait de la maison pour saluer Dwylidian. Le fidèle destrier semblait tout particulièrement apprécier de n’avoir rien à faire de la journée, si ce n’était de brouter l’herbe verte du jardin et se reposer à l’ombre des murs épais.
Les salutations matinales effectuées, le mercenaire se dirigeait ensuite vers la boutique en courant tranquillement, histoire de se maintenir en forme, et déverrouillait la porte. Puis il faisait rapidement le tour des étagères, vérifiant la propreté des lieux et surtout si rien n’avait bougé, puis s’installait derrière le comptoir, prêt à accueillir les premiers clients.

Généralement, Sarah le rejoignait un peu plus tard. Parfois ils discutaient dans la boutique, d’autres fois ils allaient tout deux dans l’atelier où la jeune femme lui enseignait les rudiments de son art et, surtout, du métier, l’employé surveillant le tintement clair de la clochette d’une oreille, concentré sur les explications. Il apprenait vite, et la première semaine n’était pas écoulé qu’il savait déjà se débrouiller pour la majorité des tâches à effectuer, à l’exception notable de la création des armes en elles-mêmes.

Puis venait l’heure du repas, qu’ils prenaient le plus souvent ensemble, parfois accompagnés de Dwyl’ pour profiter du beau temps, puis reprise du travail jusqu’à l’heure de la fermeture. Là, tandis que Sarah se lavait et se reposait, Zorro allait le plus souvent faire un tour en ville, s’arrêtant à chaque fois, par habitude de mercenaire, devant le tableau des primes qu’il avait fini par trouver, puis retournait au logis faire quelques exercices quotidiens avant d’aller se laver à son tour et de partager un autre repas avec la rouquine.


Ce fut au cours d’un de ces repas, alors que le week-end approchait, qu’il aborda, indirectement, le sujet des avis de recherches qu’il avait vu le premier soir dans la salle de bain de Sarah et qu’il avait entre-aperçu à d’autres occasions.

- Hmm tient, en parlant de Madame Maxime. Je suis passé devant chez elle ce soir – elle te passe le bonsoir et voudrait savoir si tu es disponible après-demain pour partager un souper avec elle – et j’ai jeté un œil sur le panneau d’affichage à côté de sa maison. Vieille habitude. Apparemment, un certain John "la Fouine" a été abattu il y a quelques jours dans un village voisin. Il était sur la liste des têtes mises à prix, mais personne n’est venu réclamer la récompense.

Il avala une gorgée d’eau fraîche tout en regardant la jeune femme sans expression particulière.

- J’ai posé des questions aux gens autour, et il semblerait que ce ne soit pas la première fois qu’une prime comme ça disparaisse sans que personne ne vienne la chercher. A en croire les gens, vous avez une sorte de justicier local !

Le ton était amusé, mais nullement moqueur. Il admirait ce genre de personnes, même s’il n’en approuvait pas toujours les méthodes et que son côté mercenaire râla sur la disparition d’un revenu potentiel.
Revenant à son assiette, il dévora une miche de pain et proposa un peu d’eau à son hôte dont le verre était vide.

- Il semblerait aussi qu’il utilise une arme à feu. Hey imagine … un pistolero justicier local. Si ça se trouve, tu le connais !

Cette fois, si le ton était toujours enjoué, comme celui d’un enfant face à une idole, son regard c’était imperceptiblement fait plus pénétrant. Oui, il l’avait dit, il fallait qu’il arrête de se mêler des affaires des autres. Et il avait essayé. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Il n’insista cependant pas plus et poursuivit le repas sur une note plus badine. Ce n’est qu’au moment de faire la vaisselle qu’un sujet qu’il voulait aborder depuis un jour ou deux lui revint.

- Ha au fait Sarah. Je voulais te demander … Je ne sais pas comment tu fais d’habitude, mais est-ce que je pourrais me libérer un jour ou deux de temps en temps ? Cela m’embête de vivre à ta charge, j’aimerais aller chasser. Et puis cela ferait faire un peu d’exercice à Dwyl’. A force de brouter ton gazon, il va devenir gros et gras …
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Zorro Wolfen

Créature

Re : Une question de calibre (Sarah)

Réponse 6 lundi 22 mars 2021, 01:40:41

L'agitation de la jeune femme étonna le mercenaire. Certes, ses questions n'étaient pas totalement innocentes, ses insinuations encore moins, quoique subtiles – Sarah n'avait aucun moyen de savoir qu'il avait entre-aperçu les avis de recherches qu'elle gardait dans son sac, ni même qu'il avait depuis constaté que certaines de ces affiches et celles du tableau de prime étaient les mêmes – mais de là à avoir une réaction aussi … étrange ! C'était presque comme si la belle armurière voulait lui cacher quelque chose. A vrai dire, c'était totalement comme si elle voulait lui cacher quelque chose.

Néanmoins il n'insista et la remercia chaudement lorsqu'elle lui permit d'aller promener Dwyl de temps à autres. Evidemment, le mercenaire comprenait tout à fait qu'elle ne le laisse pas partir trop souvent. Après tout, il était sensé lui servir d'assistant, et la veille au soir Alan, le soldat de premier jour, était revenu commander plus d'armes auprès de la rouquine. La rumeur d'une bataille contre Nexus se faisait peu à peu entendre, avec son lot de travail supplémentaire pour les facteurs d'armes locaux.


Alors que la jeune femme disparaissait à l'étage pour prendre son bain, le voyageur prit la relève de la vaisselle, terminant de l'essuyer et de la ranger en secouant la tête.

-Sacrée petite … Enfin petite, façon de parler.

Bien que professionnel, Zorro n'avait pu s'empêcher de remarquer l'indéniable féminité. Outre son parfum floral et sa crinière fauve, la jeune femme disposait d'autres atouts, et si sa tenue de travail n'en laissait deviner qu'une partie, celle qu'elle portait chez elle était bien plus généreuse. Sans même chercher à le voir, l'hybride avait plus d'une fois eu la vision de ses seins apparaissant au travers de son haut légèrement transparent, ou celle de ses fesses bombées ou de la ligne intérieure de ses jambes lorsque son pantalon trop large glissait. Visions des plus agréables qu'il se retenait de mentionner, essentiellement pour ne pas incommoder son hôte. Essentiellement. Il avait toujours été sensible aux charmes des femmes, tout gentilhomme qu'il soit.

La vaisselle finie et rangée, le mercenaire sortit brièvement de la maisonnée pour bouchonner son ami équin puis remonta à l'étage. En passant à côté de la salle de bain, son oreille sensible capta des clapotis d'eau, indiquant que son instructrice était toujours dans son bain. Sans s'y attarder, il poursuivit sa route jusqu'à sa chambre dont il ferma la porte.


Cela faisait parti de sa routine : après le repas et avant de se laver, il faisait quelques exercices afin de se maintenir en forme. D'aucuns diraient que faire du sport juste après le repas est une très mauvaise idée. Son métabolisme particulier n'était pas du même avis.

Debout face à la fenêtre et au soleil couchant, il retira sa chemise et ses chaussures avant de les lancer en vrac à côté du lit et entama lentement les mouvements de la Danse de la Lune et de l'Océan, un enchaînement de plus en plus intense d'étirements et de musculation pratiqué par l'élite des guerriers lycans et que sa mère lui avait enseigné, il y avait fort fort longtemps.


A moitié plongé dans la transe de l'exercice, il entendit soudain un fort bruit d'eau, une voix résolue et un bruit de cavalcade. Un bref instant après, Sarah l'appelait depuis le rez-de-chaussée. Il répondit et profita du bref instant qu'il lui fallait pour remonter les escaliers afin de sortir de sa transe.

-Je voudrais te parler quelques minutes … Si tu as le temps !
-Bien sûr, entre !

Oublieux de sa mise actuelle, il roula par-dessus le matelas deux places pour aller ouvrir la porte à son hôte. Ce qu'il vit en tirant le battant lui fit hausser les sourcils de surprise : Sarah se tenait juste derrière, enveloppée sommairement dans deux serviettes, l'une sur la tête, l'autre autour du corps, la seconde découvrant légèrement sa cuisse. Sa peau exaltait encore l'odeur chaude de l'eau et des bougies parfumées qu'elle avait allumé, en plus de son odeur propre qui aimait tant caresser les narines du demi-elfe.

Sans rien laisser paraître de plus, il s'écarta pour la laisser entrer et la regarda s'installer sur le lit, la serviette dévoilant un peu plus ses atours.


-Je voulais revenir sur la conversation que nous avons eu ce soir … Tu as dû trouver ma réaction étrange…

Le mercenaire répondit d'un simple hochement de tête, curieux de voir où cela aller mener. Elle débuta, lui tendant la photo d'elle et ses parents qui trônait habituellement en bas, et il l'observa en s'asseyant, souriant avec une sorte de nostalgie au fond des yeux devant le bonheur manifeste qui irradiait du cliché.

Il l'écouta ensuite raconter son histoire sans l'interrompre, un pli sérieux barrant son front, lisant les journaux et documents qu'elle lui présentait. Son expression ne changea pas tout du long du récit. A peine quelques contractions.

Des parents abattus devant ses yeux, avec les armes qu'elle avait elle-même réalisée, l'incapacité et même le refus d'agir des autorités … Il n'osait même pas imaginer dans quel état avait dû se retrouver la jeune fille à l'époque. Certes lui-même avait eu son lot d'expériences traumatisantes et il en faisait encore des cauchemars, mais il était alors déjà nettement plus âgé que l'armurière. Et il était profondément impressionné par sa force de caractère. Réussir à continuer sa vie comme elle l'avait fait, au même endroit … A sa place, il aurait certainement cherché à se venger à tout prix, même s'il savait maintenant que cela n'apporte jamais rien de bon.
Il termina sa lecture un peu avant que la rouquine ne finisse ses explications et en profita pour la regarder plus attentivement. Son histoire, il le sentait, était vraie.

Cependant, quelque chose ne collait pas. Déjà, pourquoi gardait-elle des avis de recherches dans son sac ? Il aurait pu croire que cela était pour suivre les exploits de son mystérieux bienfaiteur, mais alors elle n'aurait pas été surprise d'apprendre qu'il poursuivait son œuvre. Et puis surtout, un justicier solitaire punissant les malfrats de par le monde, des rumeurs circulerait sur lui. Or, même s'il n'était là que depuis peu, le mercenaire n'avait entendu de telles rumeurs qu'aux alentours de ce village. Et pourquoi ce héros n'aurait-il rapporté son bien qu'à Sarah ? Certes tous les meurtriers ne gardent pas de trophée, mais rien que laisser une lettre peut apporter le soulagement aux autres victimes. Et puis il y avait cette odeur sur la jeune rousse. Légère, maquillée par d'autres parfums, mais une odeur qu'il ne connaissait que trop bien. L'odeur du sang. Une odeur qui ne se contente pas de souiller le corps mais qui tâche aussi l'âme …

Sans s'en rendre compte, sans même savoir si Sarah pouvait l'entendre ou pas, il laissa échapper un murmure.

-Le sang appelle le sang …


Il n'avait plus guère de doute. Il voulut relever la tête, en parler à Sarah, lui dire qu'il comprenait pourquoi elle le faisait mais qu'elle devait arrêter de suivre ce chemin sanglant. Non pas par manque de force, mais parce que continuer à le faire ainsi la conduirait irrémédiablement dans l'Abîme. Il voulut lui dire que cette voie n'était pas la bonne, peut-être la sermonner un peu.

Le regard brillant de larme de la belle jeune femme, derrière son sourire lumineux l'en empêcha. Plus tard peut-être.


-Si tu as des questions n'hésite pas ! Profitons d'être ici pour en parler …

Doucement, il secoua la tête et prit sa main fine dans la sienne, la pressant légèrement.

-Je n'ai pas de question.

Prit d'une soudaine impulsion, il tira la jeune rousse par le bras, l'attirant contre son torse en oblitérant totalement la légèreté de leurs tenues respectives, lui vêtu de son seul pantalon, le torse encore chaud et légèrement brillant, elle à peine recouverte d'une serviette, ses cheveux détachées encore humide du bain.
Il referma ses bras autour d'elle, passa sa main dans sa nuque et caressa lentement sa crinière flamboyante alors qu'il lui parlait à voix basse.

-Sarah, je … Tu m'impressionnes. Je ne connaissais pas tes parents, mais je suis sûr qu'ils seraient fier de toi. Tu as surmonté des épreuves terribles, tu as continué d'avancer. Bien des personnes auraient abandonnées, bien avant toi.

Il s'écarta et lui embrassa le front, gentiment, avant de lui caresser la joue et d'essuyer une larme qui s'était cachée au milieu de ses mignonnes tâches de rousseurs.

-Je voudrais juste te dire de te méfier de la vengeance. C'est étrange pour un mercenaire de dire ça, mais parfois, souvent, le sang est la pire des solutions.


Toujours dans cette position, son regard émeraude se planta dans les saphirs de la jeune femme et il lui sourit, avant de lui adresser un clin d'œil.

-Bon, et si on s'occupait un peu de ce cou douloureux, que tu le masses depuis tout à l'heure ?

Occupé à essayer de trouver les bons mots pour Sarah puis pour détendre l'atmosphère devenue pesante au fil du récit, toujours presque collé à elle, il n'avait toujours pas prêté attention à leurs mises. De même qu'il n'avait pas encore percuté que ses mains, qu'il avait finalement retiré des épaules de la rousse, étaient posées sur sa cuisse et à proximité de ses fesses.

Cela n'allait cependant pas tarder.

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Zorro Wolfen

Créature

Re : Une question de calibre (Sarah)

Réponse 7 lundi 28 juin 2021, 00:19:10

Pour innocente qu'elle soit, la brève étreinte que Zorro et Sarah avaient échangé avait semé le trouble dans le cœur du mercenaire. Dans le cœur ou plus exactement dans son corps, accélérant son rythme cardiaque et lui échauffant les sangs. Il avait beau savoir se contenir, se comporter en gentilhomme et faire comme si de rien n'était, il n'en demeurait pas moins que la jeune femme, son odeur caressante, l'élégance de ses courbes amples, sa voix affirmée, le dessin de ses lèvres et ses discrètes tâches de rousseurs, tout cela envoûtait l'homme qu'il était. En bref, il la trouvait superbe. Superbe et ô combien désirable.

Alors qu'elle s'éloignait, affirmant être une femme forte – affirmation avec laquelle il était tout à fait d'accord – il inspira discrètement, tentant de reprendre le contrôle de ses sens.
Peine perdue ! A peine la rouquine s'était-elle détachée de son torse que sa serviette glissa de plusieurs centimètres, offrant au regard de l'homme le spectacle affolant de son décolleté voluptueux et du dessin de ses aréoles pâles. Sarah ne sembla pas s'en soucier outre mesure, aussi le voyageur ne fit-il pas de commentaire. Même quand elle lui sourit et lui adressa un clin d'œil tout en lui caressant la main, lui faisant brusquement prendre conscience de là où elle était.

Par la sainte culotte de la Mère, cette fille était en train de lui faire perdre la tête ! Il la regarda, peinant à calmer l'étincelle de désir qui s'était allumée dans sa poitrine, et lui rendit son sourire alors qu'elle lui parlait.

-Je vais me mettre en place …
-Tu veux que je te …

Trop tard.

Il n'avait pas fini sa phrase pour lui proposer de la laisser seule quelques instants que déjà elle lui tournait le dos, à genoux sur le matelas, et ouvrait en grand sa serviette. Si le tissu masquait encore les fesses de l'armurière, en partie du moins, leur forme demeurant visible, moulée par l'éponge humide, il ne dissimulait en revanche en rien la chute marquée de ses reins, pas plus qu'elle ne cachait la courbe ample de ses seins sur les côtés de son torse élancé ou les deux adorables fossettes dans le bas de son dos.
Alors que son souffle se bloquait dans sa poitrine et que son cœur tambourinait violement, surpris, Zorro resta de marbre, incapable de détacher ses yeux de la belle alors qu'elle s'installait sur le matelas, à plat ventre, ses jambes douces frôlant les siennes.

"Bon sang Zorro, tu n'es plus un adolescent depuis longtemps, et ce n'est pas la première fois que tu vois une femme nue, ou presque. Qu'est-ce qui te prend, elle t'a ensorcelé ou bien ? Ou alors c'est la lune qui te travaille ?"

En son for intérieur, le demi-lycan s'avait fort bien qu'aucune des deux options n'étaient vraies. Sarah n'était pas mage, elle n'en avait de toute manière pas besoin, et il s'en fallait de plusieurs jours que la lune ne l'affecte. Non, c'était simplement que la jeune femme éveillait sa libido de manière particulièrement puissante. Une libido qui, depuis qu'il était en ce monde, avait d'ailleurs tendance à être plus aigüe qu'auparavant.

-Je vous en prie Monsieur, Madame n'attend que vous …

La voix de la rousse le tira de ses pensées, lui arrachant un pouffement amusé. Il se secoua et se déplaça sur le lit tandis qu'elle dégageait sa nuque, lui répondant sur le même ton.

-Alors si Madame est prête, je vais commencer mon œuvre. Que Madame me dise si elle désire quelque chose !

Il se plaça au-dessus de ses fesses, remerciant les dieux connus et inconnus qu'elle lui tourna le dos. Ainsi elle ne pouvait voir la bosse qui déformait son pantalon, le serrant désagréablement.
De nouveau il respira profondément, tentant de se calmer, et s'assit avec précaution sur les cuisses galbées de Sarah, veillant à ne pas trop peser dessus et à ce que sa bosse ne s'appuie pas sur elle.

-Si la serviette te gêne tu peux toujours … la pousser à ta guise !

Zorro haussa les sourcils. Ca, il ne s'y attendait pas. Et pourquoi donc la voix de la jeune femme avait-elle été aussi basse sur la fin de sa phrase. Est-ce que par hasard … Il secoua la tête, refusant pour le moment d'envisager cette éventualité, refusant d'interpréter ce que son odorat sensible lui soufflait, en particulier depuis que son hôte avait dégagé sa nuque, libérant son odeur suave et enivrante.

-J'y penserais, au besoin.

Sans plus de cérémonie ni te détour, il termina de s'installer, ses fesses pressées contre les jambes féminines, le buste courbé vers l'avant, ses mains aux paumes larges et aux longs doigts appuyées sur les omoplates de la demoiselle.

-De ton côté, n'hésite pas à me dire ce que tu veux. Plus fort, moins fort, là, pas là … Et si je n'ai pas les mains trop froides !

Il gloussa au dernier commentaire. Lui ? Les mains trop froides ? Peu probable, à moins de les plonger dans la neige avant ! Il avait naturellement le corps chaud, et les émotions que Sarah agitait en lui le rendait d'autant plus brûlant.
Il ferma les yeux pour ne plus voir la vision de rêve qu'elle lui offrait, même s'il devenait ainsi plus sensible à la douceur de sa peau marquée par les légères boursouflures de ses cicatrices, et il se concentra.

Doucement, ses mains s'animèrent. Avec douceur, presque une caresse, il les passa sur les épaules de la jeune femme, insistant au creux de sa nuque avant de remonter jusqu'à la base de son crâne, juste sous ses cheveux de feu. De ses pouces, il massa avec délicatesse le creux qui s'y trouvait, avant de descendre le long de sa colonne, décrivant de petits cercles tout en pétrissant doucement la peau sur les côtés.
Lentement, il poursuivit jusqu'aux fossettes du dos de la rouquine, puis plus bas jusqu'à sentir sous ses doigts les bords de la serviette. Tranquillement, il en suivit le contour jusqu'à atteindre sa taille puis remonta avec la même lenteur, glissant et pressant sur ses flancs, le bout de ses doigts frôlant les lignes de sa poitrine écrasée contre le matelas.

-Tu veux un oreiller peut-être ? Pour être mieux installée ?

Il attendit sa réponse, ses désirs, avant de reprendre. Il lui massa longuement les épaules et la nuque, glissant ses index et majeurs sur la courbe de sa mâchoire pour dénouer son cou avant de poursuivre.
Parfois, il changeait de position, venant à côté de la jeune femme, creusant le matelas sous son poids, pour masser un côté de son dos à deux mains, appliquant largement ses paumes d'un côté, puis de l'autre. Parfois il se couchait presque sur elle, le torse à quelques centimètres de son dos, pour faire doucement rouler son coude le long de ses vertèbres. Parfois au contraire, il s'asseyait carrément sur ses cuisses, ne prenant nullement garde au placement de son membre sur les fesses de la belle, et appuyait sur son dos jusqu'à entendre un crac des plus satisfaisants.

Il procéda ainsi de longues minutes, variant la pression et les gestes selon les besoins, les yeux toujours étroitement clos, imperméable à tout ce qui n'était pas Sarah, repoussant de son mieux les assauts de son désir qui se manifestait toujours, sans même se rendre compte qu'à force de changer de position, la serviette avait glissé et se retrouvait en petit tas contre la hanche de sa "patiente".

Au bout d'un moment, les yeux encore fermés, il se redressa, faisant craquer son propre dos, et changea de position.

-Aux jambes maintenant.

Il attendit un instant, si jamais Sarah protestait. Après tout, initialement, il ne devait lui masser que le dos. Il estimait simplement qu'un massage réellement détendant passait aussi par le soin des jambes de la personne. Et puis pour être totalement honnête avec lui-même, il devait bien reconnaître qu'il avait envie de prolonger encore un peu le contact avec la belle armurière, de savourer la douceur de son corps sous ses mains.

En l'absence de protestation, à demi assis au creux de son dos, il entreprit de lui malaxer doucement les cuisses, enfonçant ses pouces dedans presque avec tendresse, lentement, d'abord avec hésitation puis avec plus d'assurance lorsqu'il eut fini de prendre ses repères. Il descendit jusqu'à ses fins mollets, n'hésitant pas à lui plier le genou pour le caresser, le masser à deux mains, allant même jusqu'à s'occuper de sa cheville, de la plante de son pied, puis de recommencer à la seconde jambe.
Puis, à tâtons, il vint se placer à ses pieds et reprit en sens inverse, à demi couché sur elle, son bassin et sa bosse frôlant ses orteils, massant l'intérieur de ses mollets puis de ses cuisses, lentement, avec attention, attendant de sentir la serviette pour s'arrêter et repartir en sens inverse.
Une serviette qui n'était plus là.
« Modifié: vendredi 21 juillet 2023, 03:46:51 par Zorro Wolfen »
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#A1A9D1

Zorro Wolfen

Créature

Re : Une question de calibre (Sarah)

Réponse 8 vendredi 21 juillet 2023, 08:19:40

Jusque-là, Zorro avait su se contenir.

Le massage qu'il offrait à Sarah était pourtant une véritable torture pour le mercenaire, une torture presque insoutenable de douceur. Son cœur, son sang, déjà échauffé par la simple présence de la jeune femme, la féminité de sa silhouette, l'envoûtement de son parfum, subissaient maintenant les assauts du contact de sa peau veloutée, marquée de fines cicatrices, de son odeur dans son affolante plénitude, des gémissements qu'elles laissaient parfois échapper quand l'homme passait sur une zone plus sensible de son corps.
Et le fait que l'hybride ait fermé les yeux, tant pour se concentrer sur ses gestes que pour échapper à la brûlante vision de la quasi nudité de son hôte, n'arrangeait rien à l'affaire. C'était comme si, privé de sa vision, il avait accru l'acuité de ses autres sens, bien plus qu'accoutumé. Et bien plus que nécessaire.
Pourtant, il avait résisté à la tourmente du désir qui naissait en lui, par respect pour la jeune femme et incertain de son désir à elle. Il avait résisté, ne s'autorisant comme tout écart que cette proposition de lui masser les jambes, espérant presque que la belle allait refuser.
Il avait hurlé, intérieurement, lorsqu'aucun refus n'était venu, sans savoir lui-même s'il s'agissait d'un hurlement de frustration ou de satisfaction. Ou des deux à la fois.

Maintenant que le mercenaire massait les jambes musclées de la jeune femme, les assauts de son désir reprenaient de plus belle, sauvages, impérieux. Il sentait la douce chair rouler sous ses doigts, comme une invitation, la chaleur de la peau qui semblait s'enflammer lentement, sa légère moiteur, et le parfum subtil, musqué, qui émanait maintenant de l'armurière.
Zorro retint un grognement, serrant plus fort les yeux pour ne pas céder à la tentation de les ouvrir. Était-il possible que ? Après tout, il y avait des signes, qu'il avait choisi d'ignorer, afin de ne rien interpréter. Il était redevable à la rouquine, pour l'hébergement, pour les armes qu'elle allait lui apprendre à forger, et il ne voulait pas prendre le risque de la déranger. Mais si vraiment …
Son membre, déjà dur, sembla vibrer derrière le rempart de son pantalon, et son cœur accéléra, cognant si fort contre sa poitrine qu'on devait l'entendre dans toute la chambre.
Il avait toujours les paupières closes, et tout à son émoi, il n'avait pas remarqué qu'il atteignait déjà le sommet des jambes de Sarah, là où avant la serviette marquait une frontière. Qu'il les dépassait, effleurant le pli léger marquant la naissance des fesses. Qu'il poursuivait encore, plus haut, sur le galbe sensuel de son séant, chatouillant la peau de la pulpe de ses doigts, ses pouces, plus bas, en épousant la forme.

-Ici… Arrête-toi… Hmmm… C'est parfait…

La voix de Sarah le tira de sa quasi-transe en un sursaut, le faisant cligner des yeux.

-Oh. Je …

Les mains fines qui se posèrent sur les siennes le coupèrent net dans son élan. Il les sentait, moites, pressantes, les ongles lui griffant la peau. Le sang tambourinait dans ses oreilles, et il lui fallut un incroyable effort pour reprendre un semblant de maîtrise sur lui, son corps commençant à se marquer d'une légère sueur.

-Un peu plus bas…

Jouant le jeu, Zorro garda les paupières étroitement closes, laissant la belle rouquine le guider. S'il avait encore des doutes quant à son envie, ils fondaient à une vitesse ahurissante, comme de la neige dans un volcan. Un volcan dont le corps sous ses doigts était la lave.
Il avait perçu le geste de la belle, ses jambes qui s'ouvraient jusqu'à frôler les siennes, de part et d'autre de son corps ; il sentait maintenant l'odeur de son intimité, preuve de son désir, comme un reflet étincelant de sa propre envie et, étrangement, il sentait sa volonté, sa détermination se raffermir.

-Encore un peu… Hmmmm-m.

Un sourire léger se peignit de lui-même sur le visage du mercenaire, un sourire doux, tendre même.
Il avait perçu l'hésitation dans la voix de Sarah, dans ses gestes. De toute évidence l'homme n'était pas le seul à avoir des doutes sur les désirs de l'autre.
Pour la première fois depuis le début du massage, si l'on oubliait sa précédente tentative, il prit la parole, la voix quelque peu rauque à cause de la tension et d'une étrange sécheresse. Rauque, mais douce, comme un souffle de vent en été.

-Doucement…

Et c'est doucement qu'il prit le relais, sans brusquerie afin que la rouquine ne se méprennent pas sur ses intentions.
Lentement, il glissa sous les mains qui retenaient les siennes. Ses pouces poursuivirent leur course, décrivant de tout petits cercles, jusqu'à ce que l'homme sente le bord de la fente de sa partenaire.
Il s'y arrêta, le temps d'un souffle, et repartit en sens inverse, sans se presser, commençant un massage profond de la croupe entre ses mains.
Que Sarah ait laissé ses mains en place, il les caressait en passant puis continuait. Progressivement, le massage devenait plus intense. D'abord de légers cercles, comme un palpé-roulé, sur le sommet des fesses et de plus en plus vers l'intérieur, jusqu'à frôler à nouveau les bords de la chaude et tentatrice intimité, s'y attardant brièvement, comme pour l'ouvrir plus, avant de repartir dans l'autre sens.
Ensuite des cercles plus amples, plus profonds, Zorro prenant l'ensemble des fesses dans ses mains chaudes et moites, pétrissant délicatement et profondément le haut des cuisses, prenant son temps, et assez largement pour les écarter doucement, avant de remonter par étapes, en grandes arabesques ondoyantes qui taquinaient l'entrejambe de la belle armurière, jusqu'à masser sa taille, fermement, et reprendre en marche arrière.
Puis enfin il changea de position, s'installant plus en avant sur les jambes de Sarah, maudissant son pantalon qui l'empêchait de profiter de son contact et mettait son sexe à la torture _ une vraie torture cette fois _ et il se pencha en avant, une main pressée, serrée, sur une fesse, et posa un baiser léger au creux de dos de sa "patiente", respirant avec délice l'odeur de sa peau, avant de glisser sa main libre entre ses cuisses élancées, caressant cette fois réellement son jardin intime avec le tranchant de la main alors qu'il approchait son visage du sien, assez près pour l'embrasser, les yeux cette fois bien ouvert, et souffler sourdement à son oreille.

-Sarah … J'ai envie de toi. Terriblement. Mais c'est toi qui vois. Que veux-tu ? Qu'on s'arrête ici ?

Il cessa ses caresses sur son intimité, faisant mine même de retirer sa main.

-Que l'on continue comme ça ?

La main revint, pressante, caressa la fente de la belle un bref instant avant qu'un doigt recourbé ne se glisse entre ses lèvres humides, sur une phalange environ, et n'agace les parois internes.

-Que je poursuive ton massage … de l'autre côté ?

Cette fois, la main quitta réellement l'entrejambe de la rousse pour venir dessiner du bout des doigts sur la courbe de ses seins écrasé sur le matelas et de commencer à glisser lentement de cet endroit jusqu'à sa position précédente, sans plus cacher le désir de l'homme.

-Ou autre chose ?

Et il tendit les lèvres pour lui mordiller l'oreille puis l'embrasser dans la nuque, avant de chercher sa bouche pour un baiser lourd de désir. Un désir que le mercenaire avait désormais bien trop de mal à contenir pleinement, alors qu'il ne lui restait que tout juste assez de contrôle pour partir, si, par le plus grand des hasards, la jeune femme préférait arrêter maintenant.
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