Ce travail risque de le tuer à petit feu, entre les heures de cours entre le lycée et l'université en plus des cours à domicile chez une star de la pop et ses orgies régulières dans son harem. Beaucoup d'hommes rêveraient d'avoir une vie comme la sienne sur le papier. Qui irait se plaindre d'avoir des dizaines de partenaires différentes à portée de main ? Libérant un soupir de fatigue, Arlan est attablé à son bureau au sein de la salle des professeurs, vide. Tout le monde était déjà parti et il est sur le point d'en faire autant. De nombreux documents sont étalés sur son espace de travail : copies de devoirs, formulaires d'orientation, lettres de parents d'élèves. Sa popularité devenait si grande chez la gente féminine que certaines mères de famille lui envoyaient des mots coquins accompagnés de photos suggestives directement au lycée. Cela devait leur procurer un certain frisson car n'importe qui pourrait ouvrir ces fameuses lettres ou en découvrir le contenu d'une manière ou d'une autre. Il lui faudrait des journées de 48h et deux ou trois bites au bas mot pour satisfaire toutes ses prétendantes. Pourtant il est sur le point de rentrer seul et profiter d'une soirée de repos bien méritée. Après quelques minutes à ranger son bureau, séparant tous les documents par genre en formant plusieurs piles... à l'exception des lettres qui, elles, finissent dans sa serviette, il vérifie que ses tiroirs sont fermés à clé avant de quitter la salle qu'il ferme à son tour.
*TCHKLKLKL* La porte est bien fermée. Le lycée n'est pas forcément vide malgré l'heure tardive. On peut même dire que Mishima ne dort jamais car il y a toujours quelqu'un, quelque part, en train de baiser. Que cela soit un rapport consenti ou un viol, ce lycée ne s'arrête jamais. Si un jour quelqu'un décide de passer une lumière d'ultraviolets sur les murs de ce lycée c'est l'AVC assuré. Aucun recoin, fissure ou joint de cette écolen'a dû être épargné par des fluides corporels. Pas seulement d'humains d'ailleurs. Mais c'est une autre histoire...
L'enseignant se dirige d'un pas lent dont la fatigue se fait clairement ressentir jusqu'au parking pour rentrer chez lui. Seul un lampadaire illumine faiblement l'endroit, à croire que la sécurité est une option pour les responsables de cet endroit. Pressé de s'en aller et de profiter de sa soirée, Arlan jette sa serviette et sa veste sur la siège passager avant de prendre place devant le volant. Il vérifie le positionnement de son rétroviseur, attache sa ceinture, insère la clé dans le contact et démarre. Sa voiture quitte alors le parking dans le plus grand silence. Fait rare, Seikusu semble étrangement calme ce soir. Pas de voyous qui agressent de vieilles dames, de violeurs en rut qui harcèlent de jeunes femmes innocentes, de prostituées qui cherchent des clients de façon trop actives. Même la route est plus dégagée que d'habitude. Tout se passe bien, très bien, trop bien ! Alors qu'il roule tranquillement, une lumière aveuglante apparait de nulle part et entoure tout son être. Son corps disparaît alors petit à petit. D'abord ses bras, puis ses jambes ainsi que sa tête, allant de l'extérieur vers l'intérieur jusqu'à le faire se volatiliser.
Le voilà dans un endroit inconnu. Sûrement la pire de ses craintes vu sa paranoïa maladive. L'endroit est éclairé mais ne possède qu'une seule sortie, une porte en bois. Son premier instinct est de trouver une échappatoire alors qu'il n'en possède visiblement aucune. En plus d'une jeune femme ressemblant à une domestique se trouvent trois étranges créatures d'origines magiques à première vue. Sans pouvoir l'expliquer, il se sent bizarre, comme si son corps n'était pas le sien. Est-ce dû à son transfert ? Téléportation ? Difficile de mettre un mot sur ce qui vient de lui arriver. Surtout qu'il était au volant de sa voiture quelques secondes auparavant. Cela peut paraître stupide mais il se demande si sa voiture a terminé dans le décor, blessant quelqu'un. Ou pire... Alors que ses méninges sont en plein brainstorming pour assimiler toutes ces nouvelles information la jeune femme prend la parole et lui explique être une magicienne. D'un autre plan ? Elle parle d'un autre monde ? Son maître lui a souvent parlé de monde ou de dimensions différentes de la sienne. Des endroits où vivent des créatures qui finissent parfois par faire le chemin inverse pour venir semer terreur et destruction sur Terre. Arlan a souvent combattu des créatures surnaturelles comme des esprits malin, des shapeshifter ou autres ghoules. Il n'avait pas un don très développé pour sentir leur présence mais cela arrivait parfois. Et là... rien. Certains de ses pouvoirs sont peut-être bloqués par la magicienne ou cet autre monde dont elle parle. Seul le temps le dira.
Elle dirige une auberge ? Elle ? Dans sa tenue de domestique ? Soit elle le prend pour un idiot, soit il y a anguille sous roche. Le passage sur les clientes nymphomanes et le poste de gigolo qu'elle veut qu'il remplisse ont eu don de l'achever. C'est trop, trop d'informations nouvelles et étranges. Déjà épuisé mentalement là voilà qui le qualifie d'enseignant lubrique qui saute sur tout ce qui bouge. Bon, tout n'est pas faut là-dedans car il a abusé de plusieurs de ses élèves à son arrivée avant d'avoir son propre harem. Sauf qu'aujourd'hui il est plus une victime de sa popularité que l'inverse. La situation est si folle qu'il ne cherche même pas à discuter et joue le jeu.
« Bien sûr, une jeune domestique qui dirige un bordel ? Et puis quoi encore ? Des succubes qui se baladent le cul à l'air et des créatures à moitié animales qui assurent la sécurité de la maison ?
Admettons que ce soit vrai, pourquoi je deviendrai un gigolo pour toi alors que j'ai déjà toutes les femmes que je veux d'où je viens ? Et je suis où d'ailleurs ? Et d'où sortent ces créatures ? Et comment je rentre chez moi ? »
D'un naturel calme et réfléchit, l'homme enchaîne les questions sans s'arrêter et ne sait même pas si il espère une réponse de son interlocutrice.