Un début d'orage [ PV ]

Les rues … Une horreur. La jeune femme eut une moue dédaigneuse. Elle détestait les rues belles et propres, avec de grands arbres et des gens. De nature agoraphobe, elle se réfugiait avec plaisir dans les rues lugubres et les culs de sacs, s’installant pour chercher de l’inspiration pour son nouveau roman. Elle commençait à être connue pour avoir réécrit les contes de manière plus noire et sanglante qu’ils ne l’étaient, et prenait plaisir à écrire. Des choses viles, sales, crues, sadiques, que l’on n’ose pas lire à voix haute … Elle eut un sourire satisfait en remarquant des ruelles, et se quitta la grande rue propre et bétonnées pour entrer dans les rues pavées et sales. Elle devait écrire, à nouveau, et cette fois elle allait donner une claque énorme en réécrivant « Raiponce », ce conte où une fille aux longs cheveux fait entrer son prince dans la tour grâce à ses cheveux. Elle sentait bien qu’elle allait chambouler des choses. Déjà son roman «  Sang grillon » allait sortir sur les écrans.

Les ruelles l’appelaient. Elle eut un sourire. Avec la pluie qui allait arriver et le vent qui se levait, elle sentait que les idées fuseraient … Elle continua à marcher, se fichant bien du fait qu’elle soit perdue. Elle se laissait enivrer … Tout était parfait pour commencer à écrire. Elle s’installa dans une ruelle en cul de sac, sortant son calepin pour y griffonner quelques idées. La soirée allait être marrante …

    Se balader dans les fines ruelles sombres de cette grande mégalopole japonaise n'était pas une bonne idée pour les jeunes innocentes...La nuit tombé, de nombreuses créatures et êtres malsains rodaient à la recherche de proie ou de chair fraiche. Lorsque la lune siégeait en reine dans sa cour d'étoiles scintillantes, quand le clocher avait sonné douze fois, drogués et alcooliques, filles de joie et mendiants quittaient les ruelles. Minuit, c'était l'heure des vampires, des lycans et des sorcières en quête de sang, de chair et innocentes vierges. 

Ruelles malfamées, sombres, puantes l'alcool à plein nez, aux poubelles débordantes, devenaient le terrain de chasse des créatures nocturnes. Et le vent qui se levait et qui débutait sa course, sifflotant, susurrant de douces paroles aux oreilles des passants, ne pouvait qu'annoncer le début de la pluie et de l'orage mais aussi l'arrivée de ces êtres nocturnes. D'ailleurs, des gouttes commençaient déjà à tomber, un fin crachat qui allait surement s'accentuer. Une personne censée n'oserait pénétrer dans le labyrinthe de ruelles, surtout de nuit, sous la pluie et le vent et bientôt sous le tonnerre. Mais Seffer Aelias avait bien noter qu'une jeune femme impétueuse et surement un peu trop sur d'elle, avait osé pénétrer dans son terrain de chasse...Il serait le minotaure du centre du labyrinthe, et elle, la jeune fille offert par Minos en sacrifice au minotaure.

Joyeux, fougueux et plein de vie, Aelias n'était qu'un jeune vampire, curieux et aimant jouer, il aimait jouer avec ses victimes et en faire la connaissance, pour mieux les approcher, les séduires et puis les modres. Un peu comme le grand méchant loup dans le conte de Charles Perrault, rappelez vous du loup qui approche de sa proie et entame une discussion avec la gentille chaperon rouge...

Vêtu d'un pardessus au motifs extravagants, en damier noir et blanc, il n'était pas sans rappelé celui qu'on appelait le "Gentleman des Taudis" dans la Londres victoriennes, un célèbre homme qu'on appelait aussi Jack l'éventreur, même si Seffer n'avait nullement l'intention de l'éventer. Non, non, il était un gentleman, il désirait juste boire son sang puis laisser le corps inanimée dans le cul de sac.

Elle était dans un cul de sac, elle s'était piégé elle même, ne s'offrant aucune échappatoire a moins qu'elle n'ait, comme Seffer, des pouvoirs mais il en doutait. Marchant d'un pas lents, dans la nuit, sous la pluie et les premiers coups de tonnerre, le jeune vampire observait sa proie, pour la moins étrange. Une sorte de princesse de conte de fée, même si sa peau blafarde donnait l'impression de voir une reine des glaces, il allait la réchauffer...Le vampire arriva à elle et sourit, dévoilant ses dents de vampire, mais la jeune femme était perdu dans son calepin et ne le vit pas arriver.

- Il n'est pas prudent, Mademoiselle, d'errer dans ces rues, à une heure pareille...Vous n'imaginez pas les horribles créatures qui rodent ici.

Dit il d'un ton aimable et amical. Parler avec ses proies étaient amusant et propre à presque tous les vampires, il suffisait de penser a ce fameux comte Dracula.

- Puis je vous aider ? Ou vous faire découvrir des lieux plus sordides, si c'est cela que vous chercher...

Blanche Neige referma avec violence son calepin, un réflexe qu’elle avait pris, de peur qu’on ne lui vole ses idées. Dans ses moments là, elle se souvenait qu’une de ses amies allemandes prononçait un «  Quoi qu’y a ? » d’une voix innocente. Mais Blanche Neige n’était pas de ce genre. Elle fréquentait beaucoup de ruelles, d’endroits glauques, et n’avait pas peur des gens qui y traînait. Alors, quand elle entendit la première phrase prononcée par l’homme, elle songea à un clochard un peu trop saoul et n’osa pas lever la tête, l’ignorant royalement.

 Mais la seconde phrase attira son attention. Elle fronça les sourcils et leva les yeux lentement vers l’inconnu, avant de sursauter discrètement. Elle le dévisagea de son regard froid, avec ses yeux sombres qui était devenue une des caractéristiques de la jeune femme. Qui était-il ? Son instinct de conservation ( elle n’aimait pas le mot instinct féminin ) lui ordonna de rester sur ses gardes. Il y avait trop de gens étranges … Mais la proposition d’un petit tour était tentante. Elle inspira longuement, soulevant son torse au passage, comme si elle allait plonger en apnée, et eut un claquement de sa langue contre son palais avant de répondre de sa voix douce qui ne correspondait pas à son physique froid :

-   Effectivement, ça m’intéresse. Si vous en connaissez des bons, dignes de ce nom, je vous suis. Sinon, je reste.

Elle avait voulue adopter un ton froid, mais ne réussissait pas tellement. Elle commençait à ressentir une légère fraîcheur sur sa peau pâle. Elle se massa vivement les bras, et jeta à nouveau un œil sur l’homme. Il faisait peur …

      La pluie commençait à tomber de plus en plus fortement mais c'était des gouttelettes grasses, qui descendaient du ciel,  ne faisant que révéler encore plus la mocheté apparente des bas fonds, tandis que l'orage tonnait de plus en plus forts et que quelques éclairs avaient faits leurs apparition. La peau si blafarde de cette reine des glaces n'étaient pas sans provoquer l'étonnement chez le vampire, qui n'avait rien vu de tel auparavant, aussi quand elle ferma son calepin fermement, comme si elle avait peur que les idées s'envolent, et qu'elle le scruta avec ses yeux sombres, le suceur de sang se décida à lui donner un surnom, dans sa tête bien sur, surnom qui lui collait parfaitement : Blanche Neige. Sauf que bien évidement, la pomme, c'était elle.

La mort et la misère, le coté sordide d'une vie avait toujours fasciné les mortels, le vampire le savait parfaitement, c'était une tentation courante et un moyen fiable d'attirer une proie dans des lieux sombres et isolés, lui promettant de découvrir des lieux nouveaux et des sensations nouvelles et fortes ou juste satisfaire la curiosité. Une jeune femme censée ne pénétrait jamais dans les tortueuses ruelles des bas fonds, ou sévissait les pires criminels et violeurs, si ce n'était pour voir de plus près ses habitants et ses horreurs. l se souvenait bien de sa vie passé, lui qui avait traversé les époques, il se souvenait particulièrement bien des années passés dans l'Angleterre victorienne sur Terre. En pleine période de l'affaire Jack L'éventreur, les gens de bonne famille, en dépit du bon sens, se pressaient de se rendre dans les quartiers louches et sur les scènes de crimes comme l'East End, et surtout Whitechapel, dans le but de découvrir le frisson...et ensuite bien sur, de se vanter devant leurs amis.

La mort, les crimes et les horreurs fascinaient les gens aussi avait il volontairement placer cette proposition dans la conversation, la jeune reine des neiges avait, de suite, cesser de l'ignorer, et de mendiants, il passait à guide touristiques pour sensations fortes et morbides...

- Effectivement, ça m’intéresse. Si vous en connaissez des bons, dignes de ce nom, je vous suis. Sinon, je reste.

Désormais, il était le meneur de la danse. Bien ! Très bien ! Excellents ! Seffer lui ferait le guide de ces bas fonds, lui montrerait ce qu'elle désire voire, lieux de réunion de criminels en tout genre, lieu de crimes avec encore les cadavres, abattoirs spéciaux (humains) et tous autres lieux sordides qu'elle voudrait mais à la fin de la visite, le pourboire serait un peu particulier...Une gorgée de son sang et bien d'autres choses...N'avait elle pas compris que la plus belle chose horrible qu'elle allait voir, c'était Seffer en personne. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever.

- Qu'est ce que je vais pouvoir vous montrer ?...Faudrais pas que vous tombiez dans les pommes, on va commencer simple, un lieu isolé et fascinant pour un amateurs de sensations morbides...

Les affaires de boucheries étaient la première fascination pour les amateurs de mort, de sang et de gore. Il fallait voir comment les gens s'étaient battus pour acheter la cuisinière de Landru, le criminel français, dans laquelle, il brulait en partie ses victimes. Seffer pensait à une vieille boucherie particulière...Ou on abattait pas les bœufs mais les humains, le propriétaire avait sombré dans la folie et mit fin aux jours de sa famille mais aussi de ses clients, personne n'avait osé approcher de l'endroit après la mort du propriétaire, les cadavres étaient toujours présents...En fait, le lieu importait peu ni l'affaire en question, c'était juste un endroit clos, en sous sol, isolé, ou personne n'entendrait la jeune femme.

- Il existe une vieille boucherie ou on abattait pas les bœufs mais des hommes. L'oeuvre d'un fou mais au combien, cette œuvre est délicieuse...Cela vous convient pour un début ? j'ai plus beau dans ma poche, mais je préfère le garder pour la fin de la visite.

Pour ne pas se découvrir, le vampire ne souriait pas, par peur, qu'elle ne remarque ses canines et que son plan soit éventée. Il tendit la main pour qu'elle la prenne.

- C'est une battisse non loin d'ici...Prenez ma main.

Blanche Neige eut alors une moue étrange. Partagée entre la curiosité qui faisait briller ses yeux, et la prudence qui lui donnait une moue d’enfant capricieuse. En bref, un tableau étrange. Ce ne fut que l’idée qu’elle donnerait à nouveau la nausée à des gens et qu’elle apporterait la peur dans leurs chaumières avec ses contes glauques qui lui donna envie de suivre le jeune homme. Elle attrapa sa main et se releva, calant son calepin sous son bras droit, et épousseta sa robe. La robe de Blanche Neige. La parfaite réplique. Tout aurait pu être un conte de fée, si on ne regardait pas les yeux de la jeune femme. Car dans ses yeux, la noyade était violente, une morsure atroce, des algues collantes, des rochers aiguisés, une tempête turbulente … Elle toussa, pour s’éclaircir la voix.

Elle allait le suivre, oui, elle allait le suivre. Qui ne tente rien n’à rien, n’est ce pas ? Elle avait déjà eu face à elle plusieurs cas de dangers horribles, mais jamais on ne l’avait impressionnée. Et c’est pas demain la veille, songea t’elle.

-   L’idée me plaît.

Elle s’était voulue toujours aussi froide.

-   Montrez-moi ça, histoire qu’on soit à l’abri de …

Un grondement orageux lui coupa la parole. Elle ne termina pas sa phrase. Elle serait à l’abri, là-bas, au moins. Ce qui n’était pas trop tôt … sa robe prenait l’eau, et elle la sentait s’alourdir, tout comme elle sentait les frissons de froid envahir son épiderme.

     La curiosité, quel vilain défaut ! La dernière femme de Barbe Bleu n'avait pas compris cette notion et avide d'un savoir interdit, elle avait franchis la mauvaise porte, ce que ferais bientôt cette jeune reine des neiges. A la différence qu'il n'y aurait pas les princes et cousins de la femme de Barbe Bleu et a la différence de ce dernier, il ne finirait pas transpercer pas des lames. Son regard noir faisait penser à la mer, la pluie se voyait bien dans le reflet et le vampire ressentait un peu le mal de mer juste en plongeant son regard dans ces yeux sombres...Elle lui prit la main, acceptant de le suivre, signant comme un pacte, refermant le piège tendu par le vampire.

Sous la pluie et les coups d'éclairs, la robe de Blanche Neige se gorgeait d'eau telle une éponge tandis quelle devenait lourde et encombrante...Plus tard, elle ne le serais plus. Le prédateur nocturne l'entraina alors dans les bas fonds de la ville, par maintes ruelles ce qui n'étaient pas sans perdre encore plus la jeune femme, si elle survivait, pourrait elle encore retrouver son chemin ou vagabonderait elle sans but...Heureusement pour Seffer, elle ne semait pas de cailloux comme le petit poucet et ne perdrait pas sa chaussures en cristal comme Cendrillon, personne ne pourrait les suivre.

- Nous ne sommes plus très loin. C'est une jolie bâtisse...Si on enlève le sang dans les sols et les murs, et les quelques cadavres qui restent...Personne ne les a encore réclamer.

Seffer Aelias lui montrait, en même temps, sur le chemin, les bas fonds de la ville. Un véritable labyrinthe de rues, ruelles, cul de sac malfamée. Lieu de rendez vous des personnes les plus louches du simple alcoolique et mendiants aux démons des enfers et égorgeurs satanique. Les rues étaient souvent pavées et sales, des ordures sur le sol ou dépassant des poubelles, souvent à coté de cadavres de bouteilles de rhum et leurs propriétaires dormants dans les caniveaux. Des habitations miteuses bordaient toujours ces rues et on se demandait comment était ce possible qu'elles tiennent encore debout. Ces décors étaient familiers pour le prédateur nocturne qui en avait vu tellement dans sa vie, qu'il avait cessé de compter.

Maintenant fermement la main de la jeune femme pour pas qu'elle s'échappe, il serait bête que son diner disparaisse, ils arrivèrent à l'endroit tant désiré. Le vampire se souvenait bien de cet endroit puisque qu'en réalité, l'ancienne maison du boucher et de son carnage, était devenu sa demeure. C'était une demeure en brique rouge, salie par la crasse, la poussière et la pollution, des vitres brisés et quelques graffitis laissaient présager que la demeure était maintenant à l'abandon. Aelias entraina la jeune femme dans la cour arrière du bâtiment et lui montra une trappe dans le sol.

- C'est pas là que le boucher faisait entrer les gros morceaux de viandes pour les stocker, animales mais principalement humaines. Beaucoup de corps y sont encore...Allons y.

D'un simple coup de pied, le jeune vampire brisa la trappe et laissa alors entrevoir un escalier menant dans l'obscurité. La Reine des glaces ne pouvaient pas avoir peur d'un simple escalier mais le vampire se demandait si elle avait compris que cela était un guet appens. Une fois les marches descendus, ils arrivèrent dans une grande cave, sombre, glauque et humide, sans rayon de soleil et éclairé par le feu de quelques torches. On voyait bien encore de nombreux corps inanimée présents sur le sol, mais aussi pendus dans les airs, accrochés au plafonds par des crochets...Au centre, un fourneau, mais surtout un piédestal, un cercueil, le lit de Seffer.

- Je paris que cela vous surprends...Vous m'aviez demander un lieu inhabituel, morbide, en voila un ! La cache d'un vampire ! Y a pas mieux, non ?

Laissant la jeune femme seule quelques minutes dans la pièce, près du cercueil. Il partit en arrière et ferma la trappe, en faisant exprès que la reine des neiges entendent bien le bruit du cadenas et de la clef qui tourne dedans. Désormais, cette cave était aussi son tombeau...Home sweet home ! Murmura le vampire avant de redescendre vers Sa reine des neiges.

Le trajet avait était long, douloureux pour ses pieds maintenus dans des chaussures à talons. Et, de plus, l’homme maintenait sa main avec violence, ce qui rendait Blanche Neige méfiante. Elle ne connaissait rien à toutes ces rues, toutes ces horreurs, tout à coup tout lui paraissait abstrait et dangereux. Malheureusement, la curiosité prenait le pas sur chacun des mouvements de la belle, et elle voulait savoir, bien qu’elle sentait une sensation affreuse naître au fin fond de ses entrailles. Elle sentait son cœur d’affoler, son ventre lui faire mal. Sa tête hurlait «  Vas-t’en », mais ses pieds l’entraînaient toujours plus loin. Elle se contenta donc de le suivre, la gorge nouée désormais.

Ce fut avec une peur panique qui s’emparait de ses membres qu’elle descendit les escaliers. «  Il est pas normal, ce type, merde … », songea t’elle en manquant de glisser en dissimulant son angoisse. Ses yeux reflétaient une mer chamboulée, qui ne sait plus où elle va, avec des vagues énormes, une écume violente … « Non, il est pas normal … REMONTE ! » Mais ses jambes n’obéissaient plus à son cerveau. Elle descendit donc, et regarda autour d’elle.

Aucun son ne pu franchir ses lèvres. Aucun … elle sentit ses mains trembler en contemplant le spectacle que lui offrait cet endroit. Il l’avait eue. Elle voulut se retourner, mais les mots qu’il prononça la clouèrent sur place. Elle sentit ses mains se crisper, et serra les poings, se retournant vers l’homme pour l’abattre, mais elle ne pu que comprendre le manége infernal. Un sous sol. Un cadenas. Un vampire. Elle se mordit la lèvre inférieure, voulant calmer sa peur. Elle mit du temps avant de reformuler sa phrase.

-   Laisse-moi sortir, lâcha t’elle d’un ton tremblant d’angoisse et de colère.

Elle fronça les sourcils, et serra les dents, jetant son calepin sur le sol. Son visage se crispa. Elle ressemblait à un cadavre sortit de sa tombe, avec ses vêtements trempés, ses cheveux qui lui collait au visage, son maquillage dégoulinant. Un grondement apparut subitement, faisant sursauter la jeune femme. Elle était étrange, à passer du stade femme en colère à femme apeurée. Inconstante, dirons-nous.

       La situation était un peu ironique...comme la souris se précipitant dans la cage, voyant un morceau de fromage dedans. Quelle idiote la souris ! Comme le chaperon rouge qui parle au loup, quelle stupide fille ! Ou encore la femme de Barbe Bleu...Si seulement, les femmes n'étaient pas si curieuses, si pressés de découvrir la vie, il y aurait moins de filles mordus au cou. L'atmosphère glauque de la pièce se faisait maintenant ressentir plus tandis qu'on entendait le tonnerre à l'extérieur.

Blanche Neige s'était jeté dans le piège du vampire...volontairement, il ne l'avait pas forcé, non c'était un gentleman. Dans sa curiosité, elle s'était fait prendre. Seffer lui avait fait découvrir un lieu sordide et morbide, et maintenant voila qu'elle se plaignait. Quel fille ingrate ! Elle qui désirait tant voir un lieu exceptionnelle, elle l'avait maintenant devant les yeux, et elle désirait sortir ! Cela vexait le prédateur nocturne.

-   Laisse-moi sortir, lâcha t’elle d’un ton tremblant d’angoisse et de colère.

La reine des glaces n'était plus si froide que cela...D'ailleurs, elle n'avait plus vraiment l'apparence d'une princesses de contes de fées. Des yeux encore plus sombres, une peau encore plus pales et un visage crispé au maquillage dégoulinant. Elle ressemblait à un cadavre pas encore enterré, à une reine des vers...parfait ! Une reine des vers et un vampire, ca fait un joli couple pour un moment court, éphémère.

Il s'approcha d'elle et passa sa main sur ses longs cheveux, gorgés d'eau...De toute facon, elle ne pouvait pas fuir...Il avait cadenassé la trappe.

- Tu m'avais demandé un endroit exceptionnelle, le voila...N'est tu pas contente ?

Un peu fou et psychopathe sur les bords, le vampire s'approcha encore un peu plus près et regarda le plafond avec une certaine nostalgie.

- Ma cachette, le meilleur des endroits sordides, non ? Regarde ces corps, ces cadavres que tu voulais tant voir, ils sont chacun, une de mes œuvres...Il ne voulait pas approcher mon cerceuil, va le voir ! Je serais vexé sinon !

Un sourire apparut alors, un grand sourire dévoilant ses canines.

La jeune fille retint son souffle quand il l'approcha, reculant de quelques pas. Elle était terrifiée par ce traquenard. Il l'avait eue avec une facilité déconcertante ... Elle sentit son pouls s'accelerer, la peur qui commençait à enfler en elle, ses yeux cherchant une issue probable, son souffle devenant irrégulier et violent. Les symptomes d'une infection qu'elle offrait à chacun des personnages de ses romans prenait vie en elle : l'angoisse. Elle avait peur de cet homme qui s'approchait, peur de ses yeux, peur de ses gestes, peur de ce lieu qui l'entourait et qu'elle ne connaissait pas. Elle eut un sursaut en sentant sa main dans ses cheveux, se retenant de crier. Mais pour le moment, il ne lui faisait pas de mal. " Cesse d'essayer de positiver, idiote ! " Elle inspira une fois encore violemment, et voulut capter le regard de l'inconnu.

Il parla une seconde fois, et elle se retint à nouveau d'hurler. Un cercueil, il voulait la tuer, il voulait l'egorger, lui faire du mal ... " En même temps, t'es pas lâ pour un massage, grogna sa conscience " Elle eut un frisson qui la traversa, un frisson perceptible et violent qui agita tout ses membres. Elle osa un regard vers son cercueil, pensant qu'il allait la tuer, et elle vit une chose qu'elle ne s'attendait pas à voir. A l'instant où elle aperçut les canines, elle suffoqua, reculant violemment pour qu'il ne l'approche plus, aucun son ne parvenant à sortir de ses lèvres, la peur au ventre. Elle heurta le cerceuil et tomba sur le sol en maugréant et espérant qu'il la laissât tranquille.

- Non, non ... murmura t'elle. Ce n'est pas possible ...

Elle voulut se relever, mais heurta à nouveau le sol et le cerceuil, et eut un mouvement de recul quand elle remarqua qu'elle touchait un cercueil. La peur enflait davantage en elle ...

- Ne m'approche pas , balbutia t'elle difficilement.

    Sa Reine ne désirait pas approcher du cercueil...De sa couche nuptial, dans un certain sens ou gamelle dans un autre sens. Le prédateur secoua la tête et soupira, il était pour le moins vexé, elle savait désormais sa vraie nature et pourtant, elle refusait de lui obéir, cela n'était pas une bonne idée pour la jeune femme mais au combien plaisant pour le vampire. Dans un certain sens, il comprenait pourquoi elle n'osait pas. La majorité des cadavres présents dans la pièces, tous des femmes si on y prêtait attention, étaient mortes dans ce cercueil, sous les crocs de Seffer. Aelias avait toujours été un peu trop gourmand....L'un de ces plus grands défauts.

Une maladie couvait chez Blanche Neige et les symptômes étaient clair, le docteur vampire Aelias les reconnaissaient rapidement et sans erreurs, puisqu'ils étaient en partie la cause de cette étrange, mais agréable, maladie. La jeune femme était de plus en plus pâle et se rapprocheraient bientôt du teint blafard d'un vrai cadavre comme ceux présents dans cette pièce. Elle respirait de plus en plus forts et de de façon rapide, il n'était pas difficile de faire le diagnostic. Seffer sourit de plus belle, dévoilant encore ses canines, la reine des neiges avait peur, c'était si agréable de voir quelqu'un avoir peur, elle était encore plus belle maintenant.

- Non, non ... murmura t'elle. Ce n'est pas possible ...

Mais que croyez t'elle ? Acceptez de suivre un inconnu n'était pas une bonne idée, elle avait oublié les leçons de sa génitrice, la reine avait oublié les contes de fées et leurs morales. Ne se souvenez t'elle pas du chaperon rouge...Le vampire se rapprocha, tout en émettant un petit rire tandis qu'elle reculez de plus en plus, de plus en plus proche du cercueil...Elle y allait à contrecœur mais cependant, la reine des neiges y allait...Bientôt, elle serait même dedans. Seffer approchait de la jeune femme quand celle ci tomba une première fois près de son cercueil. Feignant la délicatesse et la politesse du gentleman britannique, il demanda.

- Attention, vous allez vous faire mal...Cela ne serez pas beau à voir...Laissez moi approcher et voir si vous vous êtes faits mal, je pourrais soulager la douleur.

-  Ne m'approche pas , balbutia t'elle difficilement.

Décidément, cette femme était vraiment maladroite...Elle retomba une nouvelle fois, sous l'effet de la peur. Le vampire voulait vraiment qu'elle découvre son cercueil, le lit du vampire, c'était une question de politesse, de lui montrer encore plus sordides...De lui apprendre quelque chose aussi, que la morale d'un conte de fée n'était pas veines...Les supplications de la reine des neiges étaient veines et Seffer décida qu'il était temps qu'elle découvre son lit, de gré ou de force, il s'approcha d'elle rapidement et malgré ses supplications, il l'a saisit par les cheveux.

- Regarde !

Lui dit il tout en frappant du pied le cerceuil. Le couvercle, ornée d'une croix vola au loin dans la pièce et retomba avec fracas, laissant entrevoir une étrange surprise. Le fond du cercueil était recouvert de coussins en soie rouge sans, il semblait confortable à première vue, mais dans un sens, c'était logique puisqu'il s'agissait d'un lit, même si cela serait peut être le dernier lit de la reine des neiges.

- Je ne suis pas inculte, ni pas civilisée...Je connais un minimum l'hospitalité et voila ton lit...ton dernier lit !

Le prédateur nocturne souleva alors la jeune femme au dessus du sol puis la jeta dans le cercueil, sa chute fut alors amorti par les coussins et elle se retrouva dans le cercueil. Maintenant, elle ressemblait vraiment à Blanche Neige, sauf qu'a la différence de l'original, elle ne dormait pas dans un cercueil en cristal mais un vulgaire cercueil en bois, avec des coussins...C'était déjà ça, elle aurait put avoir pire. Celui orné de piques. Mais il était déjà occupée...

- En plus, j'ai de l'éducation, je ne mange pas dans le lit pour ne pas salir.

Il marqua une pause et sourit, ses deux canines brillaient.

- Quoique...

( Et là ... Syncope ! Arg ! x) )

Blanche Neige émit un cri digne d'une souris quand elle heurta les coussin, morte de peur. Ses membres étaient tétanisés, elle était tendue, terrifiée, crispée. Que faisait-elle là ? Qu'avait-elle encore fait ? " La conne, comme d'habitude " Elle voulut bouger, mais en fut incapable. Que se passait-il ? Elle d'habitude si prévenante, prudente, courageuse, se montrait terrifiée par un vampure ? Cette pensée la conforta un instant, elle se sentit soudain un peu plus courageuse, prête à l'avoir, mais elle savait ce qui l'attendait. Quelque chose d'horrible. Quoi que ferait le vampire, elle savait qu'elle en souffrirait. Elle se crispa à nouveau, sentant cette douleur atroce provoquée par la peur.

Un instant, elle pensa qu'être dans ce cerceuil l'aiderait. Maintenant, elle savait que ce n'était pas ça qui empêcherait cet être de lui faire du mal. " Tu parles comme une vieille sans force, remue-toi ! Te laisse pas crever comme ça ! " Elle voulut ses sortes de spasmes violents, et attrapa les bord du cercueil pour se relever, fixant le vampire et attrapant ce qui lui restait de courage pour tenter de sortir.

- Je ... ne vous laisserais pas ... me faire de mal ! osa t'elle d'une voix tremblante.

Elle voulut donc sortir, mais glissa et heurta à nouveau les doux coussins avec un cru aigu et net. Elle se massa la nuque, sentant ses vêtements trempés contre sa peau, et le froid qui venat s'allier à la peur pour tenter de l'achever. Elle tremblait de froid, maintenant, et les vêtements lourds et collants à sa peau empêchait ses mouvements. " Un cauchemar ... C'est un cauchemar ... " Elle s'agrippa au bord, pour se tourner vers le vampire, le défiant du regard, un regard terrifié, souligné d'une pointe de courage.

- Je ne suis pas ... un aliment ! Je suis ... un être humain, une femme !  continua t'elle, comme si ces arguments pouvaient la sauver.

[ Syncope ? Toi ou Moi... = ) ]

   Pauvre petite créature innocente ! Si fragile, si douce...Du moins, elle semblait si fragile dans ce vulgaire cercueil en bois sombre, recouvert de coussins rouge, incapable de réagir, de se réveiller...de s'enfuir surtout.  On aurait vraiment dit Blanche Neige même si dans l'instant présent, le prince charmant n'était pas venue que pour le baiser...Seffer en aurait un, mais c'était avant tout son sang qui l'intéressait et la fin charmante, genre « vivent heureux et plein d'enfants », elle pouvait l'oublier...La reine des neiges avait perdu de son panache blanc et demeurait tétanisés, glacial, immobiles, comme les corps inanimée qui étaient présents dans cette pièce. Désirait elle les rejoindre aussi rapidement ?

- Je ... ne vous laisserais pas ... me faire de mal ! osa t'elle d'une voix tremblante.

- Mais que me fera tu, vulgaire mortelle...Surtout que je ne te veux aucun mal...Juste m'amuser.

Montrant ses dents à la reine des neiges, il désirait qu'elle tente de se relever pour qu'il puisse la remettre encore une fois dans le conteneur en bois, pour mieux montrer à sa proie qu'elle était impuissante...pour lui monter sa force surhumaine et ses autres pouvoirs. Il n'y avait aucune échappatoire pour la jeune femme si ce n'est la pitié du vampire, sentiment qui pour l'instant ne lui avait pas traversé l'esprit. Elle tenta bien de se relever mais elle tomba de nouveau, glissant et heurtant de nouveau les doux coussins, émettant aussi un cri aigu qui fit frémir de plaisir le vampire. 

Seffer l'enjamba et se posa sur elle, pesant de son poids pour l'empêcher de quitter le cercueil et pour entraver un peu ses mouvements désordonné et désespéré. La regardant de haut, il pouvait cette fois la toucher et la frôler sans qu'elle recule, qu'elle s'oppose oui mais elle ne pourrait pas s'opposer à lui éternellement. Toujours sur elle, il l'a caressa de sa main gauche au niveau du visage, puis rapprocha doucement son visage du sien, lui laissant voir ses canines, son autre main était sur sa taille.

- Je ne suis pas ... un aliment ! Je suis ... un être humain, une femme !  continua t'elle, comme si ces arguments pouvaient la sauver.

Le vampire sourit et émit un petit rire.

- Mais humains et nourriture ne sont pas incompatibles...surtout pour moi.

Sa main sur sa taille referma son emprise et serra fortement la peau.

- Quand a femme...J'ai bien l'intention d'honorer ce mot avant le diner. Cette robe n'est elle pas trop lourde ?

( Non mais elle est trés bien cette robe, non mais oh ! Arf arf ... xD )

Un cauchemar … Elle peinait à croire que c’était réel. Mais la sensation collante du tissu la rappelait à l’ordre et à la réalité. Quand il l’enjamba, elle sentit sa dernière heure arriver un peu trop rapidement à son goût. Elle l’imaginait en train de planter ses crocs dans ses veines, et de boire son sang. Pour elle, c’était clair, elle allait crever. Sa respiration était bloquée, violente, elle étouffait de peur. L’angoisse saisissait sa gorge tout comme le vampire allait le faire. Mais elle resta interdite devant la dernière réponse qui sortit des lèvres du vampire. A cet instant, sa respiration bloqua instantanément. Elle se sentait dépassée par les événements. Quand il enserra sa taille, elle revint à la réalité, le visage rouge d’une sorte de timidité et de gêne.

Elle ne pouvait guère bouger ses mains, elle le sentait. Chacun de ses membres refusait de bouger, un mouvement devenait trop difficile à faire. Elle voulut pourtant bouger, protester, mais resta immobile, les bras repliés contre sa poitrine et son cou, le regardant avec le même regard qu’à une petite fille effrayée. Elle hoqueta violemment avant de parler.

- Je ne … suis pas sûre de … bien comprendre …

Un réflexe voulut qu’elle se recroquevilla sur elle-même, qu’elle serre sa robe mouillée contre elle, comme si c’était l’unique parade contre ce vampire. La scène était étrange, elle ne s’imaginait pas se retrouver dans ce genre de situations. Elle sentit ses joues la brûler et ses ongles rentrer dans la paume de sa main jusqu’à la faire saigner, morte de peur.

[ J'essaye juste d'être galant...De te débarrasser d'une robe si gênante. =) ]

   Qu'elle n'était pas mignonne dans le cercueil...On se serait dit dans un conte de fée, vous savez le moment ou le prince charmant vient embrasser la princesse endormie. Bon, ok...Le décor n'est pas très charmeur, pas de jardin et oiseaux mais cadavres et cercueil, en plus, Blanche Neige n'est pas consentante et elle finira avec des crocs de vampire dans le cou, mais ça ressemble quand même un peu...Pour Seffer, qui n'a plus toute sa tête.

- Je ne … suis pas sûre de … bien comprendre …

Passive, ne pouvant réagir, la reine des neiges semblent pas comprendre. Pourtant, elle, Blanche Neige, lui, le Prince, elle devrais comprendre logiquement. Mais bon, cela arrive, faut dire qu'elle s'attendais pas à ce qu'il joue avec la nourriture. Elle pensait surement qu'il allais la mordre et la tuer directement, aspirer son sang puis la laisser pour morte, il le ferai, c'est certain mais il désirait avant tout, tester la nourriture...dans tous les sens du terme.

- Cette robe est si gênante, vous seriez plus à l'aise...

Le suceur de sang maintenait la pression sur la jeune femme, il était encore près d'elle pendant qu'il disait cela, Seffer se redresse tandis que sa main passe sous la robe et caresse la cuisse de la reine des neiges, qui porte bien son nom vu la peau froide, glacial et blanche de la cuisse que caresse le jeune vampire. La seconde main se pose sur le haut de la jeune femme et d'un geste vif et puissant, Seffer Aelias arrache le haut de la jeune femme, laissant entrevoir le soutien gorge de Blanche Neige. Quel joli conte de fée, le prince vient en secours de la princesse contre la méchante robe qui menaçait de l'étouffer.

- Vous êtes déjà plus à l'aise, comme ça, non ?

( Crise de nerfs  … x) )

La jeune princesse poussa un cri aigu et bref, sentant une autre peur monter. Non pas celle de mourir, mais celle de … elle préférait ne pas y penser. Elle voulut se débattre comme elle pouvait en sentant le contact chaud de sa main contre sa peau gelée, mais ne put que remuer les jambes comme elle pouvait - c’est-à-dire très peu - pour essayer de se dégager. La tournure des événements ne lui plaisait pas … Elle sentait arriver quelque chose qu’elle craignait énormément. Une chose atroce, pour elle. Un vampire … «  C’est de la folie pure » Elle voulut tendre la main pour le bloquer, mais déjà elle sentait le tissu qui craquait, produisant un bruit violent et rapide : Son haut avait quasiment disparue.

La pudeur et la logique voulurent qu’elle porte ses mains pour se cacher le haut, refusant qu’il la voie ainsi. Ce qu’elle fit, non sans trembler, incapable d’aligner deux mots. Elle remuait de plus belle, sentant le regard du vampire la transpercer.

- Je ne … non, je …

Elle le fixa, l’air apeuré. «  Auras-t’il pitié ? » Elle sentit se tendre les muscles de sa cuisse, sa caresse délivrant une onde de frisson sur sa peau. «  Non, non … pas ça » Elle ne pouvait pas bouger, interdite devant ce vampire, remuant les jambes pour réfréner tout ce qu’elle risquait de ressentir.

- Vous ne pouvez pas … faire ça … répliqua-t-elle.