Elles ne firent pas l’amour ce soir. Avoir une fille semblait les assagir, car, si Kyli n’avait pas été là, Ivy aurait sûrement pénétré encore Harley. Au lieu de ça, elles se contentèrent de parler de leur avenir. Pour que Kyli s’immisce dans la foule, Pamela avait conçu une fiole, un mutagène qui lui offrirait, comme sa mère, la capacité de changer de forme. Afin de réussir cela, Pamela s’était vaguement inspirée de la plante
houttuynia cordata, la plante caméléon, dont la couleur changeait en fonction de son éclairage à la lumière ou non. Grâce à cela, comme sa mère, Kyli pourrait avoir une apparence humaine, où elle ressemblerait à n’importe quelle fille. Ivy l’avait même inscrite au lycée. Harley, de son côté, envisageait de former un gang. Elle avait déjà son projet en tête, l’aide de Bernie, son castor empaillé, un entrepôt dans le quartier de la Toussaint, et comptait passer des entretiens d’embauche pour former ses Quintettes. Le cas échéant, Pamela était bien disposée à l’aider, et elles finirent ainsi par s’endormir.
Pamela dormit du sommeil du juste, une main caressant les cheveux de Kyli, et, quand sa fille se réveilla une première fois, sa mère dormait... Et elle dormait encore, ce qui amena sa fille à la réveiller. Naturellement, Pamela ouvrit les yeux. Pour la réveiller, Kyli avait pris l’habitude de suçoter ses seins, mordillant ses tétons. C’était un réveil des plus agréables, et Pamela ne put que sourire, rassurant Kyli sur son côté enfantin.
«
C’est ça que j’aime chez toi, Kyli... Tu es une grande fille avec des caprices de petite fille, et c’est ça que j’aime beaucoup. Ne grandis pas trop vite, il faut bien que je profite un peu de toi. »
Elle lui sourit à nouveau, l’embrassant doucement sur les lèvres.
«
Tu as aimé les vêtements d’Harley, hein ? Sache aussi, ma douce petite fleur, que nous allons également déménager. On va emménager dans un appartement en centre-ville, ce sera mieux pour toi. »
Une nouvelle vie se profilait à l’horizon. Kyli allait rejoindre le lycée, tout en continuant à perfectionner ses talents d’Alraune. Quant à cet endroit... La Nature continuerait à pousser ici, et à fleurir, comme une sorte de sanctuaire végétal, sous terre, que personne ne viendrait déranger. Un paradis vert, tandis qu’elles, elles retourneraient à la surface.
Pour mener une nouvelle vie...
ÉPILOGUE
Les coups de feu résonnaient, et le criminel filait à toute allure.
«
Il faut l’arrêter ! -
Il a tiré sur Harvey ! Ne le sous-estimez pas ! »
Les deux agents de sécurité avançaient le long des couloirs, filant à toute allure vers les cuves chimiques de l’usine.
ACE Chemicals Processing Plant était l’une des usines les plus connues de Gotham City. Fermée à maintes reprises, et rouverte grâce aux industriels véreux et à une batterie d’avocats se souciant fort peu de l’impact environnemental de l’usine, cette dernière avait été fermée une première fois, quand il y a des années, le chef du gang des Red Hood était tombé dans une cuve. Son corps n’avait jamais été retrouvé, mais avait donné naissance au redoutable Joker, qui avait par la suite revisité l’usine, pour balancer Harleen Quinzel dans l’une des cuves, symbolisant sa transformation en Harley Quinn.
Actuellement, l’usine était en train de s’ouvrir, et les cuves fonctionnaient à nouveau, utilisant un produit toxique qui filait ensuite dans les égouts. C’était là que le rôdeur se rendait, un individu qui avait tenté de détruire l’usine, mais avait été surpris par les gardes. Il en avait tué un, blessant un autre en lui tirant à l’épaule, et, depuis lors, l’alarme résonnait dans l’usine. C’est ainsi que l’homme courait à bride abattue, filant le long du hall central, avec une série de cuves et de pompes comprenant un liquide verdâtre.
Épuisé, il se retourna, et tira sur les gardes le pourchassant, les balles rebondissant contre la rambarde. L’un d’eux sembla paniquer, et tira alors. Un individu qui avait gagné une compétition de tir il y a quelques années, et qui ne trembla pas. Le tir atteignit l’homme à l’épaule, le faisant hurler... Et il bascula par-dessus, tombant dans la cuve dans un grand hurlement de douleur.
«
Oh merde... -
Ce con est tombé ! »
Ils se pressèrent près de la pompe... Se penchant vers elle.
«
Je ne vois rien... -
Il est sûrement mort... »
Des bulles flottaient à la surface, avant de se calmer... Puis des bruits de pas se firent entendre de l’autre côté de la plateforme Surpris, l’un des agents brandit son pistolet, disposant d’une lampe-torche, éclairant une massive silhouette qui se rapprochait.
«
Que... Qui êtes-vous... ?! »
La cuve se mit alors à remuer, de multiples bulles venant se former à sa surface.
«
N’est-elle pas magnifique ? Ma chère a élève a bien progressé depuis que je la formais... Je suis si fier d’elle, si vous saviez... -
Que... Y se passe quoi, bordel... ?! -
N’ayez peur, votre existence égoïste sera bientôt insérée dans un tout qui vous dépasse et vous transcendera... C’est un moment un peu douloureux, certes, mais tellement gratifiant après. »
Les deux gardes continuaient à déglutir, et des tentacules jaillirent alors de la cuve, les agrippant. L’agent tenant son arme de service fit feu en vain, atteignant la silhouette mystérieuse qui se rapprochait, puis, dans des hurlements paniqués, tombèrent dans la cuve, disparaissant dans cette dernière. Sans que la balle ne semble gêner le mystérieux individu, puisque cette dernière avait rebondi contre son torse, la créature s’avança jusqu’au-dessus de la cuve, et vit le liquide toxique continuer à remuer, rougissant furieusement.
«
Oui, tu avais faim... Et c’est bien normal, ta Maîtresse t’a oublié, mon pauvre petit. Elle s’est trouvée une autre fille, et je sens ta jalousie, ta colère... Tu dois me reconnaître... J’ai créé ta mère. »
Les tentacules émergèrent de la cuve, se rapprochant de cet être massif. Lui qui avait jadis été un humain avait maintenant connu l’élévation. Celui qu’on appelait jadis Jason Woodrue était maintenant le redoutable
Plant Master, et tendit sa longue main griffue, caressant l’un des tentacules. Un immense corps sortait de la cuve, renversant du produit toxique tout autour, tandis que l’alarme rugissait, furieuse.
«
Et toi ? Comment dois-je t’appeler ? »
La forme émergeait maintenant de la cuve, et sa voix, tonitruante, jaillissant de multiples bouches, comme autant de ses victimes, se mit à parler, énonçant toute sa rage, toute sa haine, envers la femme qui l’avait créé, et qui l’avait ensuite abandonné pour se doter d’une fille, qui était maintenant l’objet de la haine de cette créature furieuse :
«
Appelle-nous... HARVEST !! »
FIN (?)