Arène Finale - Shad VS Cirillia

Shad ne put retenir un petit battement de queue qui montrait sa joie en voyant que Cirillia s’en était également sortie et qu’elle semblait être prête à en découdre. Observant la lame que Ciri’ pointait vers elle, la Lycane grogna, chancelant quelque peu :

« Je n’attends pas moins de ta….part ? »

Alors que tout  portait à croire qu’enfin les deux femmes pourraient se jeter l’une contre l’autre, leur environnement se mis soudain à faire des siennes. L’eau du Marais se mis à créer un important tourbillon, des bulles éclatèrent à sa surface comme si cette même eau avait été portée à ébullition et le sol tout entier se mis à trembler. Plantant rapidement ses griffes dans la terre, la Louve s’assura d’avoir un bon point d’encrage, observant légèrement incrédule et abasourdit le changement qui s’opérait tout autour d’eux sans qu’elle ne puisse réellement rien y faire, mise à part être spectatrice. Mais que se passait-il bon sang ?  Du sol  terreux il ne resta bientôt plus rien, remplacé par un sol de plaque que les pattes de la Louve refusèrent de toucher, son corps flottant en partie en l’air. Observant rapidement les alentours, l’Okami manqua de s’étouffer en remarquant qu’elles avaient été téléportées dans un vaisseau spatial ! Comment en était-elle venue à une telle conclusion ? Oh peut être que l’espace intersidérale qu’elle pouvait voir par l’une des baies d’observations ou bien le manque d’apesanteur l’avait-elle mis sur la voie ?

« Bon au moins..Y’a pas de monstres… » Maugréa t-elle avant de «  nager » en l’air pour se déplacer, se dirigeant vers l’une des parois de ce vaisseau à l’apparence abandonnée. Arrivant rapidement vers cette dernière, l’animal posa ses quatre pattes dessus ; se repliant sur elle-même et se propulsa vers la Sorcelleuse, comptant utiliser son allergie à ses poils pour l’empêcher de riposter et s’enflammer aux derniers instants. Avec le manque de gravité, qui sait ce qui allait se passer si elle tenterait de lancer une attaque à longue portée ?  Mais tandis que son corps filait droit vers celui de Ciri’, la Louve fut percutée par une espèce de membres surdimensionnées terminées par une griffe. Le coup ne fut pas mortel, par chance, mais l’envoya valdinguer ici et là dans cette petite pièce étroite, passant une à deux fois proche de Ciri’. Si elle viendrait à la blesser, l’Okami ne remarquerait que lors de son arrêt les coups qui lui auraient été portés.

La bête, une créature humanoïde se mis à hurler, utilisant l’un de ses bras griffes pour se maintenir au sol, envoyant l’autre tel un fouet pour tenter de frapper l’une des deux concurrentes. Se stabilisant, la Lycane observa la créature, qui en guise de réponse, ramena son bras griffe vers elle et la refrappa lui faisant quitte la pièce  et accessoirement….tomber sur le sol, le système de gravité marchant semblant marcher dans le couloir.  Profitant de ce fait, la Louve ouvrit la gueule et envoya plusieurs slaves de flammes sur la bête, qui se mit à courir aux travers des couloirs, brûlant sur place. Ne perdant pas une seconde de plus, la Louve se dirigea à nouveau vers son adversaire, profitant de son handicap pour rendre ses mouvements incertains   Le corps à corps…Elle devait miser sur le corps à corps tout en prenant garde à sa lame et…à ses signes. Cela ne risquait pas d’être une partie de plaisir.

D’autant plus que le monstre solitaire de par ses cris se mis à en attirer d’autres qui se mirent à converger tout droit vers l’emplacement des deux combattantes.

Le lieu était parfait pour un combat final... La cascade à côté, le lac, une petite clairière... C’était à la fois sobre et solennel, et, surtout, éloigné, pour l’instant, des monstres. Cirillia reprenait son souffle et ses forces. Elle savait que cette Louve pouvait s’enflammer, ce qui était dangereux... Et il y avait aussi l’infection. Mis à part ça, c’était une louve classique, soit une bête que Cirillia traquait en temps normal... Et encore, elle affrontait parfois des meutes de loups dirigés par un Warg. Des bêtes puissantes, mais un seul coup d’épée suffisait à les tuer. Donc, elle devait se méfier du feu et de son infection... Affronter cette créature ne l’enchantait pas plus que ça, mais, si telle était la volonté des Dieux... Bandant les muscles, Ciri’ s’apprêta  à se battre, genoux repliés... Quand unt remblement de terre jaillit soudain.

Écarquillant les yeux sous la surprise, elle vit alors un maelstrom se former à hauteur du lac, l’eau se mettant à tourbillonner à toute allure, le sol vibrant dangereusement, manquant de la renverser. Quel nouveau monstre pouvait bien provoquer un tel chaos ? Une taupe géante ?! Cirillia battit des bras... Avant de voir le plateau d’où elles venaient de tomber disparaître, explosant sous leurs yeux, tandis que le sol disparut également, et que tout se mit à changer. Un plafond froid et métallique apparut, tout comme des murs, et elle se surprit... À flotter. À flotter dans les airs, comme une sorte d’oiseau ! Sauf qu’elle était incapable de se diriger, et que son dos heurta le mur.

*Nom d’un bordel à cul !*

Médusée, Cirillia ne comprenait absolument rien à ce qui venait de lui arriver. Est-ce qu’elle avait reniflé un champignon hallucinogène dans les marais ? Mais non, ce n’était pas une hallucination, car elle n’avait pas de sensation de vertige, ni de malaise. Juste... Juste le sentiment d’être... D’être ailleurs. D’avoir flotté d’un marais pourri à une sorte de couloir froid et sombre, où elle semblait flotter en apesanteur. Ciri’ n’était pas astronaute, elle n’avait jamais vu une fusée, elle était encore une paysanne médiévale, pour ainsi dire. Elle avait entendu parler, dans les auberges, de fusées tekhanes capables de s’envoler dans les cieux, mais, pour elle, tout cela était absurde. Certes, elle savait que Terra était une planète, et qu’il existait une infinité d’autres planètes, mais s’envoler là-bas ? Absurde ! Les Formiens venaient de l’espace, quelle idée d’y aller ! Elle n’avait donc aucune notion de gravité zéro, et ne comprenait tout simplement pas pourquoi elle flottait là, pourquoi les sons semblaient étouffés...

...Et pourquoi elle entendait de drôles de bruits dans les murs. Elle vit alors Shad se mettre en boule, avant de foncer vers elle... Quand la grille à l’entrée d’un conduit s’ouvrit sur un impensable monstre, une sorte d’abomination hors-norme, qu’elle n’avait encore jamais vue auparavant.

« Qu’est-ce que c’est que ce truc ?! »

C’était... Comme une parodie d’être humain, avec des bras humains mal placés, et deux longues griffes en forme d’appendices dans le prolongement des épaules, ainsi qu’un morceau de mâchoire en moins. Une sorte de grand échalas d’humain, faisant plus de deux mètres de haut, avec un pantalon militaire, et une peau ouverte par endroits, révélant une chair tuméfiée... Avec du sang coagulé. Cirillia, en tant qu’experte, comprit instantanément qu’elles avaient affaire à un zombie, et que tout ça puait les Formiens.

Avaient-elles atterri dans la Fourmilière ? Ça ressemblait plus à un genre de base secrète tekhane dans les profondeurs de l’océan.

S’agrippant à des tuyaux, Ciri’ se hissa en avant, jusqu’à ce que la gravité l’appelle, tandis que Shad se mit à enflammer la créature, qui battit des bras en grognant, tapant contre les murs. La sorceleuse atterrit sur le sol. La Louve se rapprochait d’elle, et Ciri’ se redressa, près d’une porte fermée... Entre-temps, on pouvait entendre d’autres bruits émanant des murs.

« Désolée, Shad... Mais chacun ses problèmes. »

La gravité zéro allait aider Ciri’, qui tendit la main vers elle. C’était un couloir clos, et Aard fusa. Le Signe n’était pas très fort, mais suffisant pour repousser la Louve... Et, au même moment, Ciri’ entendit une grille éclater dans son dos. Elle se retourna, et vit un autre de ces monstres se redresser, et réagit instinctivement... En le décapitant.

Son épée trancha la tête du monstre, qui rebondit contre un mur. Aucun geyser de sang, mais, alors qu’elle s’attendait à voir la bête tomber sur le sol, cette dernière se redressa sur place, et s’avança vers elle... Et l’une de ses pointes fusa vers on épaule.

*Quoi ?!*

La griffe transperça son corset, laissant une entaille, et elle repoussa le monstre en lançant à nouveau Aard, puis courut vers la porte... Mais tambourina contre cette dernière, sans trouver de poignée. Dans son dos, le monstre se rapprochait rapidement, et son regard fut happé vers un pavé bleu sur sa droite. Elle appuya dessus, et la porte s’ouvrit dans un coulissement, laissant le tezmps à Ciri’ de bondir en avant, une griffe venant frôler son dos. Elle atterrit dans un autre couloir, et se mit à courir à toute allure, grimpant des escaliers métalliques, sentant la bête décapitée s’élancer à sa suite, sans tomber sur le sol.

Cirillia courut sur la droite à un embranchement, en reprenant son souffle. D’autres conduits explosèrent, libérant davantage de ces saloperies. Elle voyageait de Charybde en Scylla...

De quoi vous faire regretter le marais puant dans lequel on l’avait largué !

S’apprêtant à bondir sur son adversaire et à profiter de son handicap d’allergie aux poils de loups, l’Okami fut soudainement soufflée par une onde magique qui l’expédia quelques mètres plus loin. Se relevant en titubant et en maudissant sa gueule de bois, la Louve dû admettre qu’elle avait un autre souci sous les bras à présent. Comment pouvait-elle espérer atteindre Ciri ‘ si cette dernière avait de quoi la repousser ?  Utiliser ses flammes ? Au vue de leur arène actuelle…Cela risquait d’être du cinquante-cinquante. Cependant, elle n’eut guère le temps de songer à une autre perspective d’approche qu’un cri strident lui parvint aux oreilles. Se retournant, la Terranide se mis à blêmir en ayant dans sa ligne de mire le monstre qu’elle avait brûlé tantôt et qui était en train de courir vers elle, le corps toujours en flamme comme si de rien n’était. Mais pire que tout, c’est que ce cher petit ami monstrueux n’était pas seul. Le petit salopiaud avait rameuté ses copains avec lui.

Subitement, un objet ovale attira l’attention de la Louve qui baissa le regard pour voir une tête décapitée roulant jusqu’à ses pattes.

« Tiens elle vient d’en avoir un ? Wait…c’est quoi ce… »

Bruit ? Faisant volte-face, la Louve put voir que le monstre décapité par son adversaire était toujours vivant et parfaitement apte au combat. En gros,  les flammes ne leur faisaient rien et être décapités non plus. C’était quoi ces merdes que les Dieux leur avait envoyé ? Que fallait-il faire pour les faire passer de vie à trépas ? Après le marais remplit de goules et d’autres immondices, voilà venir le vaisseau abandonné avec des monstres qui ne pouvaient pas être tués.  Oh joie !  Mais trêves de bavardages ! Une lame passant proche de son museau fit réaliser à la Louve qu’elle avait de la compagnie. Laissant Cirillia avec son copain  du moment, la Lupine pris une autre direction pour attirer à elle son petit  fan club privé.  Mais, en passant près d’une bouche d’aération, un énième monstre fit éclater la grille et parvint à laisser une estafilade à l’une de ses cuisses postérieures, ce qui l’empêchait à présent de courir. Et allez, encore un autre problème ! 

Repoussant son agresseur avec une sphère enflammée, la Louve se mis à boiter vers la zone de non –gravité.  Car pas de gravité,  moins de problèmes de déplacement. Sauf que,  un haut de cœur la prit subitement et la pauvre Terranide s’arrêta pour vomir tripes et boyaux. Maudit handicap à la con. N’avais-je pas dis au départ qu’elle maudissait sa gueule de bois ?  Et ce ne fut qu’en se déplaçant rapidement sur le côté, non sans lâcher un juron  à cause de sa blessure qu’elle évita une griffe mortelle et qu’elle se remit  en route aussi rapidement qu’elle le pouvait en direction de la salle visée. Tout en se dirigeant vers son objectif et en se demandant comment son adversaire et elle allaient s’en sortir avec ses monstres, la Louve parla soudainement à voix haute, espérant que cette dernière l’entende :

« Bon ! Ils survivent visiblement, on fait une nouvelle trêve pour essayer de les tuer ou pour les  piéger dans un lieu clos ? »

Le son de sa voix se répercuta dans les couloirs obscurs du vaisseau. Au même instant, la Louve rentra à nouveau dans la salle qui ne contenait pas de gravité. Certes, elle aurait dû mal à utiliser ses facultés pyrotechniques, mais elle arriverait pour le moment à mieux esquiver les attaques mortelles de ces enculés de monstres qui refusent de mourir. Merde. Rester aussi à voir si son adversaire accepterait de faire une nouvelle trêve. Tu parles d’un « simple duel ».

En plus d’être résistants, potentiellement immortels, et meurtriers, ces saloperies étaient très rapides ! Rien à voir avec des zombies classiques... Qu’est-ce que c’était que ces merdes ? Ciri’ courait à toute allure, en sentant toute une armée se former dans son dos, les monstres jaillissant depuis les conduits. Elle fila dans un autre couloir, après un embranchement, pour voir un autre monstre débarquer depuis le plafond, se redressant rapidement face à elle. Cirillia se dépêcha de se retourner, et, sans plus attendre, toucha le sol en formant le Signe d’Yrden, ce qui lui permit d’éviter la charge d’un monstre. Un autre s’approcha d’elle alors qu’elle cherchait à fuir dans un autre couloir, et son épée agit alors, se déplaçant rapidement, tranchant la longue griffe du monstre, à hauteur de l’épaule... Et elle vit alors la bête partir en arrière, venant heurter un mur, le corps agité de spasmes nerveux.

*Que... ?!*

La scène ne dura que quelques secondes, car les autres monstres se rapprochaient, mais Cirillia pensait bien avoir trouvé un point faible... Leurs griffes ! Néanmoins, impossible de profiter longtemps de son avantage, car les monstres étaient nombreux, et elle se remit donc à courir, en sentant une griffe lécher son corset. Elle manqua tomber sur le sol en se courbant en avant, et reprit sa course, sans entendre la Louve lui parler. Non seulement Ciri’ s’était éloignée, mais, avec tout le boucan que ces monstres faisaient, il lui était impossible de prêter attention à des sons trop éloignés.

Elle reprit donc sa course, sans savoir où elle était, ni même vers où elle se rendait, et se rendit dans une pièce sur sa droite, avec une grande baie vitrée devant elle, quelques plantes vertes pourries, et des bancs... Sans voir qu’un monstre se trouvait au-dessus d’elle, agrippé à un mur. Un petit monstre hideux, comme un gnome avec des yeux brillants, qui libéra alors de sa poche dorsale trois tentacules veineux, sanguinolents, avec des pointes mortelles... Ciri’, elle, se retourna pour voir la porte, et un monstre débarquer à toute allure.

Usant de sa fameuse esquive, elle évita sa charge, et le repoussa avec Aard, ayant assez d’espace pour trancher sa tête et l’une de ses griffes au passage, l’envoyant s’écrouler sur le sol. D’autres débarquèrent alors, et elle entendit alors le monstre se tenant sur le mur, avec ces trois tentacules qui pointaient vers elle.

*Hein... ?*

Instinctivement, elle lança Quen... Et, une seconde après, le monstre envoya, depuis ses pointes, trois tirs, des espèces de couteaux. L’un frappa Ciri’ entre les seins, la renversant sur le sol, un autre heurta un pilier... Et un troisième fila vers la fenêtre. Elle tomba sur le sol, et vit un monstre se rapprocher en hurlant... Puis la fenêtre explosa, et le monstre s’envola en battant des bras, aspiré dans le vide spatial.

N’y comprenant plus rien, Ciri’ réussit de justesse à s’agripper au pilier de le mezzanine, tout en entendant une alarme vibrer dangereusement, tandis qu’une espèce de puits la tirait, absorbant et valant les monstres, qui filèrent tous dans le vide en gesticulant des bras.

*Aaaah, la... La pression !!*

Elle se sentait attirée, et, en tournant la tête, vit une sorte de bouton rouge clignotant au-dessus de la vitre brisée. Elle considéra sa botte, dans laquelle il y avait sa dague, en sentant ses doigts glisser. Impossible de la saisir... Et elle sentit alors quelque chose vibrer entre ses seins. Baissant les yeux, elle vit la pointe acérée du gnome-tentaculaire. Quen et son corset en cuir avaient fait office de protection, et la pointe était restée plantée en elle. Cirillia la récupéra, ses fesses heurtèrent le pilier, et elle fonça vers la vitre, tout en laissant la pointe vers le gros bouton rouge clignotant.

La femme ferma les yeux vers le puits noir vers lequel elle filait... Puis, quand la pointe toucha le bouton, un volet d’urgence s’abaissa en quelques secondes, et elle heurta ce dernier, avant de s’étaler sur le dos.

« Aouch ! Nom de... »

Elle n’avait rien compris à ce qui venait de se passer, si ce n’est que son cœur battait la chamade à toute allure. La femme rouvrit lentement des yeux, et se redressa, se tenant l’arrière du crâne en grognant légèrement.

*Okay, ma chérie, je sens que t’aimerais bien faire la sieste, mais tu peux pas rester ici... Retrouve la Louve, et tue-là, qu’on en finisse avec ces conneries !*

C’était une bonne option... Cirillia se redressa donc, tout en sentant son dos lui faire un peu mal. Elle observa néanmoins la plaie entre ses seins, écartant les pans de son corset, et vit un petit point ensanglanté. Il n’y avait plus qu’à espérer que ces saloperies n’étaient pas empoisonnées ! Décoiffée, Cirillia regarda prudemment autour d’elle, et entreprit de grimper l’escalier menant à la mezzanine... Elle arriva ainsi à l’entrée d’un couloir voûté, avec une forte lumière venant du fond.

*Qu’est-ce que... ?!*

Avec une légère ligne de sang coulant de ses lèvres, Cirillia s’avança lentement, et arriva dans ce qui semblait être une sorte de terrasse semi-circulaire, avec une série de baies vitrées donnant sur une vue... Impensable.

Elle dut froncer les sourcils en voyant le Soleil... Mais il n’était pas une lointaine boule de feu brillant dans le ciel, non ! Il était... Immense. Elle s’approcha de la vitre, voyant cette immense boule de feu brûler devant elle. Quelques rochers flottaient dans ce qui semblait être... L’espace entre le soleil et cette station.

*Je n’y comprends plus rien...*

Le spectacle était majestueux, et elle vit, dans cette terrasse, plusieurs bancs en cuir, ainsi que, contre le mur opposé à cette visière, des griffes et des traces de sang.

Elle ignorait dans quoi elle avait débarqué... Mais elle avait hâte d’en partir !

Cette grosse boule de feu ne lui inspirait guère confiance...

Pas de réponse. Soit son adversaire ne l’avait pas entendu, soit elle avait décidé de continuer leur combat. Par précaution, la Louve opta pour la deuxième solution afin de ne pas être prise par surprise. Pour le moment, il lui semblait cependant que son adversaire se trouvait à une certaine distance d’elle et que de ce fait, elle n’avait aucune idée de ce qui pouvait se passer de son côté. Qu’à cela ne tienne ! L’Okami avait déjà son lot de problème de son côté !  Comme elle l’avait prévu, les monstres la rejoignirent dans la salle sans gravité, envoyant leurs griffes mortelles sur elle. Utilisant l’effet d’apesanteur, la  Louve esquiva ces attaques, profitant du fait qu’ainsi, son ivresse ne risquait pas de lui faire perdre l’équilibre. S’éloignant le plus possible de l’entrée de la pièce, elle laissa les monstres pénétraient plus profondément dans la salle, l’une de leur griffe leur servant à rester au sol et donc à ne pas subir le manque de gravité. Mais cela réduisait fortement leur capacité mobile ainsi que leur vitesse. Soudain, un tentacule passa un peu trop proche de la gueule de la Louve qui par réflexe mordit profondément dedans,  en arrachant une partie. Quelle ne fut pas sa surprise de voir que la créature amputée se mis à émettre un autre cri  et à tout simplement…se retrouver inerte sur le sol.

« C’est ça leur point faible ? Sérieux, c’est à peine si j’ai une chance de les approcher ! - Maugréa-elle avant de porter son attention sur les autres créatures qui continuaient à s’approcher – Plus près…Allez plus près salopes…. »

Et les bestioles infâmes s’approchèrent, doucement mais sûrement, envoyant plusieurs fois leur crochet mortel que la Louve tenta tant bien que mal d’éviter. Jugeant au bout d’un moment qu’ils s’étaient assez avancés dans la pièce, elle « nagea » jusqu’au plafond pour profiter de la distance et se mis à diriger aussi rapidement que possible vers l’entrée de la pièce située à l’opposé de là où se trouvait les monstres. Atteignant la porte, elle frappa avec son museau sur un bouton au même moment où elle la franchissait, la fermant et enfermant les monstres à l’intérieur. Mais au dernier moment, une tentacule la frappa au niveau de sa cuisse déjà meurtrie et la fit tomber violemment sur le sol tout en se faisant sectionner par les portes qui se refermèrent brutalement. Un monstre en moins et quelques autres d’enfermés, ce qui allait laisser un petit temps de répit.

« Saloperie ! »

Se relevant comme elle le pouvait, la Louve se mis à boiter tout en marchant en direction du dernier endroit où elle avait vu Ciri.

« Sérieux, j’ai mal, j’arrête pas de vomir, j’ai du mal à marcher…Comment vous voulez que j’ai la moindre chance de gagner contre elle ?  Tiens de l’air ? »

Tournant sa tête vers un conduit d’aération, la Louve l’observa quelques instant, remarquant que ce dernier soufflait de l’air. Ce qui voulait signifier que certaines canalisations devaient encore fonctionner. Secouant sa tête qui commençait à tourner, la Louve observa les quelques poils qui s’en dessoudèrent et qui s’infiltrèrent dans la grille d’aération avant d’être emportée par cette dernière au travers du vaisseau. Ces poils…Ciri’en était allergique…Ne réfléchissant pas plus longtemps, la bête s’ébroua fortement lâchant plusieurs panaches de poils dans les conduits avant de reprendre sa route doucement.  Ne pouvant plus courir, l’animal marchait mais l’écho de ses griffes sur le métal lui empêchait toute attaque surprise. D’autant plus qu’elle n’avait pas la moindre idée de l’emplacement de Ciriillia, tout ce qu’elle remarquait c’était qu’il n’avait pour l’heure, plus la moindre trace de monstre. Comment s’en était-elle débarrassée ? Cela était un mystère pour la Terranide. Finalement, elle arriva dans la même pièce que son adversaire mais…complétement à l’opposé de cette dernière et le soleil au centre l’empêchait tout simplement de la voir.

« Mais que ? » s’étonna cependant la Terranide face à un tel spectacle.

Un bruit ignoble provenant de partout à la fois la fit sursauter et c’est en notant la présence de griffes de sang sur le sol et les murs que Shad compris qu’elle était loin d’être seule dans cette pièce. Ce qu’elle ne se doutait pas c’était qu’il y’avait deux personnes avec elle.

La grosse boule de feu était tellement éblouissante et aveuglante que Cirillia avait eu mal à voir le décor... Ce qui l’amena à réaliser tardivement qu’elle était sur une sorte de mezzanine, en hauteur. Sur sa gauche, il y avait le garde-fou, avec un escalier qui descendait sur une sorte de grand hall, en contrebas, avec de multiples baies vitrées inclinées. Un grand tapis rouge poussiéreux et miteux était en bas, au centre de ce long hall d’entrée. C’était visiblement l’entrée de cette base invraisemblable, située près d’une boule de feu de taille cosmique. Est-ce que c’était ça, le soleil ? Cirllia savait que la boule de feu qu’on voyait dans le ciel, chaque jour, était une étoile, soit une espèce d’immense boule de feu qui flottait dans l’espace, et qui était mille fois plus grande que Terra... Mais si éloignée qu’elle faisait une taille minuscule. Visiblement, cette station était très proche.

*J’ai entendu parler, une fois, de ces machins que les Tekhanes balancent hors de la planète... Est-ce qu’on est là-dedans ?*

Suite à sa téléportation, les questions se bousculaient dans son esprit, et elle observa à nouveau le sol, en contrebas. Il y avait, au fond, une sorte de bureau d’accueil, avec un logo sur le mur... Ciri’ fronça les sourcils pour parvenir à le lire :

« PURGATORY »

Qu’est-ce que ce nom signifiait ? Entendant du bruit, Cirillia tourna la tête, et avisa l’autre côté du hall, où il y avait également une mezzanine, et fronça les sourcils en reconnaissant la Louve. Elle avait donc survécu !

*Bien sûr... Si elle était morte, cette épreuve se serait terminée...*

Les deux femmes se jaugèrent. Ciri’ pouvait-elle l’atteindre avec son couteau de lancer ? À cette distance... Avec son arbalète, ça n’aurait posé aucun problème, mais, hélas, les Dieux avaient jugé bon de la jeter au milieu de zombies armés de griffes, sans son équipement de base. Si proche, et pourtant si éloignée... Il y avait là une certaine ironie mordante et acerbe qui la frappait de plein fouet. Cirillia hocha lentement la tête quand elle entendit soudain des bruits, venant des murs... Instinctivement, sa main se porta à son épée, mais elle se rétracta, et préféra prendre sa hache, nettement plus indiquée dans ce genre de situations.

Ces créatures étaient bien décidés à ne pas les laisser tomber si facilement, et, quand elle se retourna, Cirillia vit une bouche d’aération voler, pour laisser tomber un monstre, qui se rétablit sur ses pattes, et grogna... Avant que la hache ne s’abatte sur lui.

« HAAAA !! » hurla Ciri’ pour se donner du courage.

Sa hache arracha l’un des griffes du monstre, et elle repoussa d’un coup d’épaule, le faisant tomber sur le sol. Elle leva sa hache à nouveau, et l’une des pattes du monstre la frappa au ventre, la faisant chavirer. En grognant, Cirillia tomba sur le sol, et le monstre se redressa en se rapprochant... Elle le repoussa à l’aide d’Aard, récupéra sa hache, et frappa à hauteur des jambes. Fort heureusement, la chair de ces monstres était peu résistante, comme si leurs os étaient affaiblis. Avec l’odeur de putréfaction se détachant de leurs corps, ça n’avait, en soi, rien de surprenant.

Le monstre tomba mollement sur le sol, et, alors que Ciri’ pensait l’avoir tué, elle vit l’une des pinces se planter dans sa botte.

« Aaaaahh !! Putain de merde... !! »

Elle s’écarta alors, et la griffe racla le sol, le monstre s’en servant pour avancer, tandis que du sang s’écoulait de la botte de cuir.

« Bordel... Tu vas crever, oui ?! »

Tenant toujours sa hache, un bruit résonna soudain dans son dos, et un autre monstre tomba en se ruant vers elle. Ciri’ le repoussa d’instinct, en envoyant la manche de sa hache sur sa tête, lui brisant le nez, et crevant l’un de ses yeux. Le monstre recula, laissant à peine le temps à la sorceleuse de relever sa hache, et de l’abattre, en plein sur son épaule, alors qu’il la chargeait. Ce faisant, le corps de la créature heurta le sien, et la renversa. Son pied rencontra la tête u premier monstre, et elle tomba à la renverse, laissant sa hache plantée dans le cou du second zombie.

Ciri’ se releva rapidement, et envoya Igni, enflammant le corps de ce zombie, l’amenant à reculer. Elle récupéra alors son épée, et frappa dans le ventre du monstre, ouvrant son thorax, montrant des organes putrides recouverts de ver, faisant tomber un sang acide. Elle pivota sur place, faisant une pirouette, et se servit de ce mouvement pour gagner de la vitesse, et abattit son épée, trancha un bras et une tête. Sa main se posa ensuite sur la manche de la hache, et elle posa son pied sur son torse, et s’en servit comme appui pour retirer sa hache.

« La vache... »

D’autres bruits se faisaient cependant entendre.

Toute la foutue armée était en train de se ruer sur elles !

Le regard de la Louve se posa sur son adversaire, ainsi elle était également dans cette étrange salle. Pour un petit effet de surprise, c’était à présent mission impossible. Observant l’environnement, la Louve ne put s’empêcher de se demander comment elle pouvait attendre son adversaire. Si proche et pourtant si éloignée…Mais si  la distance lui posait problèmes, cela devait être de même pour Ciri’. Au moins sur le coup, aucune des deux femmes n’avait un quelconque avantage. Mais il ne fallait pas oublier que ce fichu vaisseau était loin d’être vide et bien vite des créatures rejoignirent les deux femmes, se ruant sur elles dans l’objectif de les tuer. Sur le coup, la Louve se désintéressa complétement de son adversaire et opta pour sa propre défense. Ne pouvant plus réellement courir à cause de sa blessure à la cuisse, elle campait sur ses positions  et envoyait des  petites sphères de flammes au niveau des articulations des griffes de ses attaquants pour les faire exploser et les sectionner ainsi d’une certaine manière. Lorsque l’un des monstres s’approchait d’un peu trop près, l’animal s’embrasaient pour le faire reculer.  Le seul souci avec cette situation, c’était bien que Shad devait être particulièrement réactive sur tous les fronts pour ne pas se faire avoir et son état n’arrangeait pas les choses.

En effet, son ivresse rendait les tirs quelques peu imprécis. Bien que certains faisaient mouches, d’autres filaient soit sur le torse d’un monstre, sa jambe, un mur de la pièce ou plus dangereusement…contre la baie vitrée menant vers l’espace.  Et cette dernière bien que solide a force de coup commençait à se fissurer dangereusement. Au même instant, le système d’aération fit son office et bien que des monstres s’en échappaient par dizaines, les quelques poils que la Lycane y avait dispersé infiltré à présent la pièce où Cirillia et elle-même se trouvait.  Attrapant un bras griffu avec sa gueule, la Louve le sectionna tout en émettant un grognement, cette saleté avait réussi à lui érafler le flanc faisant gicler le sang et l’odeur ferreuse d’hémoglobine eut pour effet d’exciter encore plus les monstres qui redoublèrent d’ardeurs dans leurs attaques contre les deux femmes.

Poussée par l’ivresse et inconsciente du danger que cela pouvait représenter,  se mettant sur ses quatre pattes ou plutôt sur trois, celle meurtrie légèrement relevée ne touchant pas le sol, la bête envoya d’abords une autre slave de sphères, certaines touchant les monstres aux bons endroits, d’autres  frappant à des endroits plus…aléatoire.  Réussissant cependant à faire reculer de quelques mètres la horde devant elle, l’Okami en profita pour prendre une plus grande inspiration, agitant sa queue d’une manière à former une boule qui se mis à grandir…grandir…grandir jusqu’à ce…ayant un hoquet, elle fut relâchée  à toute vitesse, écrasant les monstres et les brûlant sur son passage. Mais  ce qui fut le plus dangereux avec cette attaque fut le point d’impact non prévu. A la base, Shad, poussée par l’ivresse avait pensé la faire exploser au milieu des monstres et s’en débarrasser une bonne fois pour toute…Son hoquet avait eu pour effet de l’envoyer sur la baie vitrée déjà fissurée et de l’éclater créant un important appel d’air.  Attirée par l’espace, le corps de la Louve glissa jusqu’à la rambarde entourant la mezzanine et s’y heurta de pleins fouet. Dans un même temps, les montres s’agitaient et cherchaient plus à atteindre leurs cibles plus qu’à trouver un moyen de ne pas être aspirés par le vide spatial….N’ayant pas de mains sur cette forme, il était ainsi impossible pour Shad de se mettre à se hisser pour tenter de trouver une voie de sortir et elle ne pouvait que subir la pression, son corps collée contre cette rambarde qui commençait à se déloger.

Dans un espace aussi grand, à savoir un vaste halld ‘entrée, il y avait fort peu de chances que quelques poils de loups puissent réveiller l’infection de Cirillia, qui, de fait, ne réalisa même pas la présence de la touffe de poils de Shad, étant en effet occupée à... Courir. Et à courir vite. Elle et Shad devaient être les derniers êtres vivants de ce machin, ce qui expliquait sans doute pourquoi les monstres les traquaient. Il devait très certainement s’agir de l’ancien équipage, assurément victime d’une sorte d’empoisonnement formien, ou un autre truc similaire. Ciri’ courait donc, rapidement, dévalant l’escalier qu’elle avait vu, et qui permettait de rejoindre le hall. Elle enjamba la rambarde pour aller plus vite, et arriva en contrebas, en faisant une roulade après un saut depuis l’escalier pour se réceptionner, et se redressa rapidement.

Un autre zombie débarqua devant elle, assez attirant des autres ; s’il n’avait pas de longues griffes à hauteur des épaules, il restait d’une laideur rare... Son estomac et ses tripes étaient à l’air, et une étrange lueur verte brillait à l’emplacement de ce qui était son estomac, tandis que sa chair tombait en décomposition, un trou béant en guise de gueule... Puis sa tête partit en arrière, et il lui cracha dessus... Balançant une salve de jets acides sur elle !

Ciri’ bondit en arrière, mais plusieurs gouttes la frappèrent sur le corps, faisant fondre sa peau, la brûlant méchamment en la faisant geindre.

« Haaaa... Bordel !! »

Un autre zombie apparut dans son dos, avec des griffes dressées vers elle, et elle bondit en avant. Dire que la situation devenait critique était un euphémisme, surtout que le zombie-cracheur balançait de nouvelles salves. Cirillia se mit à bondir, et se réfugia derrière une série de colonnes noires qui ornaient ce hall, de gauche à droite, et, en levant la tête, elle aperçut un immense lustre qui flottait au plafond, et qu’elle n’apercevait que maintenant.

D’autres zombies débarquaient depuis des conduits différents, formant une forêt de monstres. Des gros, des gras, des moches, des qui gémissaient, des qui lui crachaient du poison à la gueule... Dans quelle espèce d’enfer avait-elle débarqué ?

*C’est décidé, je deviens athée dès la fin de ce Tournoi de merde...*

Elle considéra à nouveau le lustre, puis se recula, rejoignant le bureau d’accueil, à l’extrémité du hall. Elle aurait pu faire tomber ce lustre avec ses bombes, mais, du fait des restrictions des Dieux sur ce Tournoi, elle n’avait que ses potions... Et le lustre était trop haut pour ses Signes.

*C’est pas comme si j’avais d’autres options... Merde, réfléchis ! Comment faire tomber ce putain de lustre ?*

En tout et pour tout, elle n’avait qu’une poignée de secondes avant que les espèces de Formiens ne lui sautent dessus. Options limitées, temps réduit... C’était un vrai cauchemar ! Mais elle ne comptait pas abandonner si facilement... Elle grimpa sur le bureau, et avisa l’immense logo qu’elle avait vue auparavant : le « PURGATORY » qui s’affichait. Sans attendre, elle bondit, et ses mains réussirent à s’agripper au « O ». La lettre, fixée au mur, vacilla sur place, et elle se hissa rapidement, relevant ses jambes pour que l’un des pieds s’appuie sur le milieu du « Y ». Elle releva une main, pour saisir la boucle interne supérieure de la lettre « R », et se hissa alors.

L’un des cracheurs atteignit la lettre O au moment même où elle se redressait. En hauteur, elle se maintint avec ses jambes sur les lettres « R » et « Y » du mot.

*Okay... ‘Te loupe pas, t’auras pas le droit à un second essai...*

Elle sortit son couteau de lancer, et le lança. Le projectile s’envola, et frappa le sommet du lustre, tranchant la corde le retenant. Le lustre vacilla, et les lettres soutenant Cirillia lâchèrent. Elle tomba en hurlant, et s’écrasa sur un antique fauteuil, l’explosant, tandis que, au même moment, le lustre s’explosait sur le sol dans un tonnerre assourdissant de fracas de verre et de bris de glace.

« ’Chier... Putain... ‘Del... De... Merde... »

Sa main s’appuya sur le bureau, et elle redressa sa carcasse, pour voir que le lustre avait fait son office, aplatissant les monstres, les démembrant, les explosant... Cirillia soupira lentement en s’épongeant le front... Elle allait presque s’autoriser un sourire quand les portes s’ouvrirent derrière elle... Et elle crut déglutir en voyant ce qui jaillissait.

« Vous vous foutez de ma gueule ?!! »

Une putain d’armée venait de débarquer ! Ciri’ se recula, mais n’alla pas bien loin, car ses fesses heurtèrent le rebord du bureau. Les monstres s’approchèrent en grognant... Quand la boule de feu de Shad (que Ciri’ n’avait, là aussi, pas spécialement vu, puisque le hall était déjà éclairé par les rayons de l’étoile qui brûlait à proximité) explosa brusquement.

Un sifflement se fit entendre, et Ciri’ partit en arrière, heurtant les restes du lustre, en voyant plusieurs zombies filer à côté d’elle. Les griffes de l’une s’enfoncèrent dans le bureau, formant deux belles entailles, avant qu’il ne s’envole, ne rebondisse contre un mur, et disparaisse dans l’espace. Quant à Ciri’, elle sentait les débris du lustre partir, morceaux par morceaux, tout en étant emmenée.

Shad avait fait exploser la vitre, comme elle tantôt, et elle regarda tout autour d’elle, recherchant le dispositif qu’elle avait aperçue dans la pièce, et qui lui avait permis d’abaisser des herses. Ciri’ glissait progressivement, s’avança en avant. Elle s’agrippa à la carcasse d’un monstre, ses doigts s’enfonçant dans une matière spongieuse, qui lui aurait donné envie de vomir, et elle s’avança encore, jusqu’à rejoindre le bureau, où elle réussit à poser une main. Le souffle était de plus en plus fort, et, lentement, difficilement, elle réussit à atterrir de l’autre côté, près d’une série de terminaux, où elle repéra un gros bouton rouge clignotant.

La femme appuya violemment dessus à plusieurs reprises, à s’en faire péter les phalanges, et les herses blindées s’abattirent rapidement, plongea   nt le grand hall dans une obscurité terrifiante, ainsi que dans un silence d’outre-tombe.

*Oh putain, j’en peux plus... Qu’on me donne une ferme à protéger et des brebis à mater...*

Il y avait des corps un peu partout, des projections de sang cadavériques, des membres découpés et démembrés qui s’étalaient dans tout le hall. Une lumière émanait de diodes rouges le long des murs et des colonnes, et Cirillia, assise derrière le bureau, constata qu’elle avait du sang un peu partout, que ce soit le sien, ou celui de ces saloperies.

La respiration lourde, Ciri’ s’avança un peu, contournant le bureau, ses bottes marchant sur quelques bris de verre.

« La Louve ?! T’es là ?! »

L’écho lui répondit... Puis de la poussière tomba alors du plafond.

« Que... ? »

Un choc sourd... Des lézardes, plus de poussière, et...

*BOOOOOOOOOOOOOMMMM !!!*

Comme pour conclure cette séquence, un énorme monstre débarqua alors du plafond, défonçant ce dernier, avant de se poser violemment sur le sol, défonçant ce dernier, avant de pousser un hurlement, et de frapper le sol avec ses énormes poings. Ciri’ en fut déstabilisée, et tomba sur le cul, contemplant, médusée, ce dernier adversaire.

Une Brute !!

« Oh merde ! »

Soudain, le décors se met à changer. Créatures, projectiles, environnement, tout disparaît soudain alors qu'un décors grandiose émerge et que les cœurs angéliques entamment leur long chant de guerre. Une plaque constituée d'écritures cabalistiques émerge et ce grand cercle se met à flotter entre des mondes et des espaces sans logique apparente. Ici est la dernière arènes. Ici, les combattants entrent finalement dans l'arène du Multivers.

Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

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Autours de vous, le vide. L'espace ainsi que toute sa profondeurs et toute son immensité vous font face et vous contemplent. Bienvenue sur la plaque du multivers. Ici se rencontrent les dieux et créatures d'une puissance associée. Et pour cette ultime bataille, vous avez été envoyés ici. Mais qu'est-ce donc que vous voyez s'agiter parmi les étoiles ? Sont-ce des clones ? Vos doubles ? Ils sont avec vos adversaires, mais jamais la même combinaison. Passé ? Futur ? Présent ? Qu'importe ! Ici vous êtes, ici vous demeurerez pour la dernière confrontation.

NOM :
Le multivers

LOCALISATION :
Impossible à définir

DESCRIPTION :
Ici se trouve une sorte d'espace hors du temps et des dimensions connues. Ici est un lieux où la physique perds ses droits. Et surtout ici est une arène où la barrière entre les mondes est si mince que vous pouvez distinguer vos autres vous des différents plans en train de se battre avec d'autres versions de vos adversaires. Ce lieux est un lieu de convergence et de changement. Ordre et Chaos s’emmêlent ici plus intimement que nulle part ailleurs. Ici, même les dieux se méfient.

Ici, l’œil est tout puissant. Ici, Observateur fait loi.

L’appel d’air plaqué violemment la Louve contre la rambarde qui au vue de sa forme actuelle ne pouvait pas réellement tenter de se déplacer en se servant de ses mains qu’elle n’avait pas. Pour ainsi dire, l’Okami pensait que Cirillia allait utiliser cette ouverture  pour tenter d’en finir avec l’Okami en faisant sauter la rambarde et en laissant l’espace l’attirer à elle. Et pourtant…Ce n’est pas ce qui fut fait à sa grande surprise. Des volets métalliques furent abattus, coupant toute liaison avec l’extérieur, pile au moment où la rambarde où était plaquée la Louve avait cédé, la laissant retomber dans un bruit de fracas avec le reste des débris dans un coin de la pièce.  Tombant dessus, la Louve  eut le souffle coupé et dû se faire violence pour se relever, tremblotante, entendant au loin l’appel de son adversaire. Elle aurait pu lui répondre mais sur le coup, la force lui manquait. Son regard se posa tout autour d’elle, voyant des morceaux de cadavres ici et là, du sang tâchant les murs, le sol et le plafond, son propre sang goûtant de sa plaie qui s’était ouverte à nouveau à cause de l’impact. S’avançant en clopinant, la Louve s’apprêta finalement répondre à  l’appel de Ciri’. Mais c’était sans compter l’apparition d’une Brute. Un monstre tout aussi dégoûtant que les précédents.

« Bordel…c’est pas vrai…… »

Mais, alors que tout portait à croire que ce monstre allait leur apporter encore quantité d’ennui, le décor changea subitement et du vaisseau et de ses monstres il ne resta bientôt plus rien. Absolument plus rien mise à part le vide spatial autour des deux femmes. Un vide dans lequel elles pouvaient se mouvoir sans le moindre souci, un lieu où la Louve pouvait voir des nombreuses facettes d’elle-même, dans différents lieux, dans différentes époques.  Elle se vit lancer sa première attaque magique, une simple petite flammèche,  dans un autre plan elle se vit vivre sur Terre comme si elle ne l’avait jamais quitté.  Soudain, une vision d’un combat passa devant son champ de mire, elle se vit, sous sa forme de Terranide combattre un inconnu, une personne qu’elle identifia instinctivement comme l’adversaire de son double et le voyant porter une attaque, elle cria  un avertissement à elle-même  qui parvint à esquiver un coup de lame.  Puis une nouvelle vision, une sorte de château perdu au milieu de nuls part, des pièces cachées qu’elle explorait en compagnie de personnes qu’elle n’arrivait pas à identifier et surtout des monstres, des monstres et….encore des monstres !  Cela lui rappelait amèrement quelque chose mais avant qu’elle ait pu mettre le doigt dessus, une autre vision venait à elle où elle se voyait simplement esclave.

« Mais que…. »

Et ça continuait sans arrêt, des vues sur différentes moments de sa vie, des possibilités d’avenir, des avenirs parallèles qui maintenant ne pourraient pas se produire. Une véritable fourche de la destinée. Et soudain, plus rien. Plus de vision, juste la vue de son adversaire qui devait aussi avoir subi la même chose pour elle. La Lycane  hésita un moment, se demandant si elle avait la force de lancer une  attaque pour continuer leur combat et pourtant …elle ne l’avait pas. Elle n’avait plus envie de se battre, elle était fatiguée, lessivée, sa tête lui tournait, son corps tremblait à cause de la perte de sang,  ses attaques pouvaient être facilement déviés par Ciri’ et ne parlons même pas de l’impossibilité de se rendre au corps à corps pour tenter de profiter de son handicap aux poils de loups. Puis, soudain, une dernière vision, une où elle se vit se dédoubler, une part d’elle-même continuant le combat malgré la défaite apparente, ne voulant pas lâcher prise et son vrai soi qui restait là, à hésiter. L’Okami était loin d’être stupide et savait qu’elle avait perdu et que se battre dans son état n’apporterait rien.  Elle  attendit finalement que Ciri’ termine ses visions et déclara :

« J’abandonne. Je déclare forfait. Je n’ai plus la force de me battre. Bouger  pour moi est presque impossible, tu peux te protéger de mes attaques ou me repousser si je tente de me rapprocher. Et…Je préfère te proposer un duel où nous serions toutes deux au maximum de nos capacités plutôt que…tain ma tête – dit –elle en la secouant sous la migraine – plutôt que de t’offrir une victoire amère et fade….Tu mérites largement la victoire. – Elle la regarda – Maintenant si tu veux vraiment en finir par un combat, je tenterais de me battre mais..Je pense que tu seras plus déçue qu’autre chose. »

Déclarer forfait. Voilà qui était des plus logiques pour la Louve. Rester à voir maintenant comment aller réagir son adversaire. Car en toute logique, rien n’indiquait qu’une des deux devaient absolument mourir pour qu’il y’ ait un vainqueur.

L’immense bête était là, sous son nez, en poussant un hurlement de rage. Ciri’ le vit lever les poings, elle-même étant couchée sur le sol... Et elle vit alors le temps ralentir, se figer, tandis que le sol s’effrita, se disloquant progressivement. La sorceleuse vit tout disparaître autour d’elle, tout comme la Brute, et se retrouva dans un improbable endroit, au milieu de nulle part. Médusée, la jeune femme se redressa. Elle avait mal à la jambe, là où une griffe l’avait transpercée, ce qui faisait qu’elle aurait certainement du mal à se battre. Risquait-elle de boiter ? Elle en avait peur. L’adrénaline avait dopé la douleur dans ce combat contre ces monstres, mais, visiblement, elles avaient atterri... Dans un nouvel et improbable endroit, où Ciri’ voyait une espèce d’immense sphère bleuâtre tournoyer dans le ciel... Si tant est qu’on puisse appeler ce « plafond » le ciel. Car tout, au fond, était de la même couleur, un noir épais et profond. Autour d’elle, elle vit alors une succession de planètes, formant comme une longue ligne arrondie, et des images se formaient, indiscernables et multiples...

*Incroyable... Où ai-je donc débarqué ?!*

Elle tourna la tête, tellement abasourdie qu’elle n’en avait même plus mal... Puis la Louve se mit à lui parler, et, surprenant Ciri’, elle annonça son souhait de se rendre. C’était si surprenant, si étonnant, que Ciri’ se demanda même si elle avait bien entendu... Mais oui, c’est bien ce que la sorceleuse avait entendu. La Louve abandonnait. Elle abandonnait devant une sorceleuse blessée. Du sang coulait de ses quelques plaies, de son visage, de son corset déchiré, de son pantalon troué... Ce marais, puis cette étrange base, avaient été des épreuves très éprouvantes, et le grand final s’achevait sur un désistement.

Sans rien répondre, elle marcha, et vit des images autour d’elle...

...Elle vit la Louve, Shad, sous une autre forme, une forme démoniaque, dans ce qui semblait être une sorte de cérémonie infernale, face à un homme, un démon à la peau rouge et aux yeux bleus, dans un élégant costume violet, en train de lui sourire, et de l’embrasser, Shad portant une étonnante robe de mariée...

...Elle se vit dans une épaisse forêt sombre, recouverte de toiles d’araignée, se battant contre de multiples araignées géantes, en protégeant une étrange femme qui gisait à ses pieds, une femme à la peau pâle, belle et sombre, et qui était blessée...

...Elle la vit au sein du Palais d’Ivoire, en train d’apprendre la magie auprès d’Adamante Mélisi, la conseillère et garde du corps d’Elena Ivory...

...Elle se vit chevauchant un dragon, hurlant en utilisant des sorts magiques contre des créatures ailées, au-dessus du ciel en feu de Sylvandell, le Château royal étant réduit en poussière, tandis qu’une bataille ultime ravageait le royaume de la Princesse de Sylvandell...

...Elle la vit attachée et brisée, fouettée, un collier en dymérite autour de son cou, bloquant ses pouvoirs magiques, tandis qu’un homme hurlait devant une foule sinistre faite de visages grimaçants dans une ville en ruines, après la mort de la Reine et l’effondrement de toute une Nation jadis considérée comme rayonnement culturel dans tout Terra...

...Elle se vit en cruelle seigneur de guerre, ravageant des pays entiers pour se constituer une immense armée, en profitant du conflit entre Nexus et Ashnard pour augmenter sa force, son influence, et développer son propre Empire, un Empire de haine et de cruauté, dont les premiers jalons avaient été constitués quand elle avait tué le Roi de Sylvandell, et fait de sa fille son esclave...

Passé ? Futur ? Réalités alternatives ? Fantasmes ? Impossible à dire, les images éclataient autour d’elle comme un kaléidoscope troublant et hypnotique.

...Et, alors qu’elle s’était rapprochée de la Louve, elle vit la Fin.

...Un être d’une beauté blanche se tenait devant elle. Homme ou femme, il mélangeait les deux, et flottait dans les airs, une pureté irradiant de son corps, tandis qu’il descendait, auréolé d’étincelantes lumières blanches, vers un groupe d’hommes et de femmes qui semblaient tous épuisés et éreintés. Elle était là, au milieu d’eux, dans un endroit en-dehors de l’espace et du temps. Une femme se tenait là, une guerrière dans une élégante armure rouge, avec un lasso doré attaché à sa ceinture. Un homme était en train de voler, une cape rouge claquant dans son dos. Une femme à la peau noire et avec des pattes arachnéennes se dressait, à côté d’une espèce de Paladine avec des cheveux clairs... Et tous et toutes contemplaient l’être qui descendait lentement vers eux...

...Cirillia secoua la tête en clignant des yeux, et retourna à la zone présente.

La Louve était là, face à elle, tête baissée, et Ciri’ avait sorti sa lame, l’observant. Elle se voyait refuser ce forfait, l’affronter, et mourir... Sa blessure était plus grave que prévue, se transformant en hémorragie. Elle se voyait décapiter la Louve, levant sa tête, en hurlant aux Dieux d’aller se faire foutre... Et elle se vit, en compagnie de la Louve, en train de marcher dans un monde désolé, le long des ruines ensablées de Tekhos Metropolis.

Cirillia hocha lentement la tête, et posa la pointe de sa lame sur la tête de la Louve.

« Je ne ferais pas couler inutilement le sang... Et sûrement pas pour ces Dieux arrogants. »

La sorceleuse laissa tomber son épée, et fléchit le genou, puis posa sa main sur la tête de la femme, sans tenir compte de son allergie.

« J’accepte ta reddition. Mettons fin à ce combat. »

Elle leva la tête.

Il n’y avait maintenant plus qu’à attendre le jugement des Dieux.

FIN DU COMBAT

FIN DU TOURNOI, LES RÉSULTATS VOUS SERONT COMMUNIQUÉS DANS LES MEILLEURS DÉLAIS.