Elle rencontra le sol avec dureté. Une dureté qui malheureusement commençait à lui être coutumière. Elle ne parvenait pas à se souvenir d'un moment où l'on avait pas été dure avec elle. Mais en même temps, elle n'avait aucun souvenir vieux de plus d'un mois et demi.
Tout avait commencé quand elle s'était réveillée dans une cage, une cage trop petite pour qu'elle puisse s'y redresser, à peine assez haute pour qu'une fois assisse sur ses genoux, elle soit toujours forcée de courber la tête pour ne pas la heurter contre les barreaux de sa cage. Et surtout, une douleur horrible et lancinante à la tête. Le genre de douleur qui vous donne l'impression que votre crâne n'est qu'un gros fruit trop mur et bouffi, prêt à éclater. Et après des heures à ne sentir que ça, vous le souhaiteriez presque pour qu'au moins la douleur s'arrête.
Elle avait ensuite réalisé avec horreur qu'elle ne parvenait même pas à se rappeler son nom. Sa seconde plus mauvaise surprise avait été de remarquer qu'elle était presque nue dans la cage. Tout juste si on lui avait laissé un bout de haillon en travers de la poitrine et une sorte de pagne dégoutant serré aux hanches.
Ensuite le maître était arrivé. Gras, bouffi à la fois par l'excès de bonne chère et par son arrogance. Un homme portant un saroual claire et un gilet de cuir brun orné de délicats motifs en fil d'or. Un torse comme une barrique de vin avec un pelage digne d'un chien dégarni. Un visage au petits yeux sombres, pétillants de méchanceté, encadrés par d'énormes moustaches aussi noire que la nuit et une énorme barbe descendant suffisamment bas pour cacher son cou de taureau. Et l'homme souriait. Mais d'un sourire sinistre, le genre qui la mit immédiatement mal à l'aise.
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Tu as un nom esclave ? Avait-il demandé d'un ton si mielleux qu'elle avait eu l'impression d'en sentir toute la gluance sur sa peau.
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Je... Avait-elle tenté de répondre.
Une gifle avait cinglé à travers son visage avant qu'elle n'ai eu le temps de répondre, si violente qu'elle avait été jetée de côté par l'impact, la lèvre fendue.
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Baisse les yeux quand tu t'adresse à ton maître chienne ! Avait sifflé l'homme d'un ton furieux.
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Mais, je... avait-elle protesté en tournant la tête dans la direction de son maître.
Elle était pourtant persuadée que la politesse voudrait qu'elle regarde son interlocuteur dans les yeux. Elle ne comprenait pas pourquoi il était aussi vulgaire avec elle. Elle comprenait le sens du mot "esclave", mais ne comprenait pas en quoi il s'attachait à elle.
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SILENCE ! Avait repris le maître en la giflant sur l'autre joue. La renvoyant valser dans la direction opposée.
Elle s'était tue. Elle avait attendu au sol, tremblante.
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À partir de maintenant, tu n'a plus de nom ! Lui avait appris le gros homme.
Je t'en donnerais un quand tu l'aura mérité. Désormais tu m'appartiens et je vais te dresser comme la chienne barbare que tu es !-
Je ne suis pas un animal... Avait-elle faiblement protesté.
Et l'homme l'avait attrapé par ses longs cheveux sales, tirant sur eux pour la relever, la faisant crier de douleur. Elle avait voulu agripper la main pour soulager la pression. Du moins avait-elle tenté car ses poignets étaient attaché par des chaînes trop courtes à des anneaux fichés dans le mur.
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Tu es ce que je déciderais que te seras ! Si demain je décide que tu es une truie, tu te roulera dans la boue pour moi ! Si après-demain je décide que tu es un poisson, tu demeurera sous l'eau jusqu'à ce que je t'autorise à en sortir ! Dit, il en la secouant par la tête, ses hurlements ne semblant pas le déranger plus que cela.
Il l'avait ensuite relâchée et donner des instructions. Elle avait été menée dans une cour intérieure, une belle fontaine de pierre blanche décorée de fleurs y trônait et elle avait réalisé qu'elle était morte de soif. Mais les serviteurs du maître ne la laissèrent pas s'approcher de l'eau. Il l’amenèrent à une endroit où se trouvaient des séries d'anneaux fichés dans le sol dallé. Elle cria de surprise quand il lui retirèrent le peu de vêtements qu'il lui restait, puis elle fut ligotée, les genoux à deux anneaux séparés pour la forcer à écarter les cuisses et se dévoiler. Ses mains furent attachées dans son dos et reliées par une corde à un autre anneau plus en arrière d'elle, la tirant dans une position inconfortable lui faisant pousser sa poitrine en avant pour épargner ses épaules.
Elle avait longuement pleuré de cette humiliation. Mais les hommes la laissèrent ensuite, seule, dans la cour. Et le soleil s'y leva petit à petit. AU début, elle frissonna de sentir la chaude caresse du soleil sur sa peau. Puis quand il fut pleinement levé, elle commença à trouver cette chaleur désagréable. Elle était à genoux depuis bientôt trois heures quand elle avait commencé à appeler. Elle se sentait mal, elle n'avait visiblement pas l'habitude de passer tant de temps, nue au soleil.
Personne n'avait répondu. Elle avait recommencé à pleurer tant sa tête avait recommencé à la faire souffrir, elle s'était sentie nauséeuse et transpirait si abondamment qu'elle mouillait les dalles sous elle. Puis ses bras et ses genoux avaient commencé à lui faire mal. Et ce soleil écrasant qui lui avait brûlé la peau...
Elle avait perdu connaissance peu après. Pour s'éveiller en hurlant quand on lui avait jeté un sceau d'eau froide sur le corps.
Le maître était de retour, protégé du soleil par deux hommes portant une sorte de petit toit de toile au bout de perches. Et elle qui était nue, sa poitrine exposée et les cuisses ouvertes devant tous ces hommes.
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Maintenant ton dressage commence chienne... Avait gloussé le gros noble.
Elle avait hurlé, pleuré, crié sans que rien ne s'arrête. Un mois à dormir à peine, dans la cage qui l'empêchait même de s'allonger, un collier de fer la retenant au mur par le cou pour qu'elle s'étrangle si elle commençait à se sentir partir. Passant des heures ensuite exposée au soleil dans cette position humiliante, les muscles crampés au point de lui sembler rigides comme du bois, sa peau rougissant et brulant au soleil, se cloquant par endroits.
Elle avait été privée de boire le premier jour. Son maître lui avait fait supplier pour obtenir un peu d'eau le deuxième jour. Elle avait pu boire quelques gorgée, rien de plus. Il n'y avait aucun commun et elle avait été forcé de se soulager soit dans sa cage ou à l'endroit où elle était attachée. Elle était sale comme une bauge à porcs et sentait au moins aussi mauvais. Si bien que le troisième jours, plutôt que de salir un bol à son contact, son maître avait ordonné de l'hydrater au moyen d'un lavement.
Elle avait crié, hurlé, supplié, s'était débattue de toutes les maigres forces qui lui restaient, mais un tube avait été enfoncé dans son anus et son estomac avait été rempli de tant d'eau qu'elle avait cru qu'il allait se déchirer. Et là encore, elle avait été forcée de se soulager devant tout le monde.
Le quatrième jours, elle avait reçu la possibilité de supplier pour sa nourriture. On lui avait donné quelques quartiers de fruit après qu'elle se soit exécutée, mais sans lui libérer les mains, elle avait du mangé la tête dans les mains qui lui tendaient sa nourriture. C'était infantilisant et avilissant, mais elle avait trop faim pour négliger de pouvoir manger.
Son maître avait ensuite poser des questions sur ce qu'elle savait faire, mais elle avait été incapable de répondre. Alors son maître s'était énervé. On lui avait apporté
un fouet composé d'une long lanière de cuir plat. Elle avait crié en sentant le fouet mordre sa peau sans la traverser sur ses épaules et son dos déjà cloqué et couvert de coups de soleil.
Son maître avait reposé ses questions, mais elle était toujours aussi incapable d'y répondre et avait supplié en lui expliquant qu'elle ne se souvenait de rien. Il l'avait traitée de menteuse et lui avait ensuite demandé si elle avait soif. Elle avait hoché la tête, terrorisée. Le maître l'avait détachée et trainée à la fontaine par les cheveux. Elle comprit ce qu'il s'apprêtait à faire mais trop tard, il la plongeait déjà tête en avant dans le bassin, lui maintenant la tête sous l'eau malgré qu'elle se débatte et rue, mais ses mains toujours attachées dans le dos lui interdisaient de trouver une prise solide pour agripper. Il l'avait relevée hors de l'eau après qu'elle ai commencé à faiblir, puis recommencé aussitôt alors qu'elle avait à peine eu le temps de prendre une goulée d'air, lui faisant goûter à l'expérience des simulations de noyade. Ses cris s'étaient perdus dans l'eau, elle avait gaspillé ses forces à tenter de se débattre. Il avait continué jusqu'à ce qu'à nouveau elle perde conscience. Trois, puis quatre, puis cinq fois avant qu'elle ne sombre.
Et les jours suivant avaient été très semblables. Elle avait été battue presque chaque jours, et plusieurs fois on lui avait plaqué un linge sur la tête avant de l'arroser d'eau. Elle s'était débattue et avait crié et hurlé jusqu'à s'en briser la voix. Ses liens avaient mordu sa chair jusqu'au sang sous ses soubresaut et ses ruades. Cela avait duré presque un mois. Et à chaque fois qu'elle voyait venir ses bourreaux dans la cave où elle était attachée, elle pleurait avant qu'ils ne la touchent en sachant que la pause de la nuit, qui n'en était pas vraiment une, était finie et que l'enfer pouvait recommencer.
Puis on lui avait libéré les mains dans la cour. À son grand étonnement. Une autre esclave était désormais déléguée avec le long fouet plat pour la surveiller et elle devait rester avec les mains derrière la tête jusqu’à ce qu'on lui ordonne le contraire. Trop épuisée nerveusement et physiquement, elle avait obéi et fait ce qu'on lui avait ordonné. Ce jours-là, le maître l'avait félicitée en la nourrissant lui-même dans ses mains de gros grains de raisin juteux et sucrés.
Elle avait eu les genoux déliés le deuxième jours, mais toujours interdiction de bouger et elle s'y était soumise, restant dans cette position à genoux écartés qui était devenu la seule chose qu'elle connaissait. On lui avait autorisé à boire dans la fontaine tout son soûl ce jour-là.
Le lendemain on lui avait bandé les yeux et menée aux bains. Là, dans l'obscurité, elle avait entendu des voix de femmes rire, chanter et papoter. Elle n'avait pas compris la langue. Personne ne lui adressait la parole. Mais elle avait senti des dizaines de mains, douces et petites, se poser sur son corps pour la guider avec tendresse dans l'eau chaude. Les mains lui avaient fait sa toilette, lui avaient lavé les cheveux, avaient exposé chaque partie de son corps avec douceur pour le frotter avec des éponges douces.
Après les mauvais traitements, elle s'était abandonnée entre les mains des inconnues sans poser de question. Elle avait même soupiré de plaisir en sentant la crasse partir et encore plus quand on avait nettoyé son intimité. Elle avait tenté d'ouvrir la bouche pour exprimer sa gratitude, mais quelqu'un avait posé un doigt impérieux sur ses lèvres pour l'en empêcher.
Puis elle avait été tirée du bain et séchée avec délicatesse. Quelqu'un avait noué quelque chose autour de son cou et elle avait été tirée à travers des endroits frais, quittant le bain et les sons rassurants et féminins avec regret.
Son bandeau retiré, elle s'était trouvée dans une grande pièce ombrée et fraîche, son maître, presque entièrement dévêtu, la regardait avec une concupiscence plus qu'évidente.
Elle avait tremblé, frissonnant en se souvenant de tous ce qu'il lui avait fait. Quand il lui avait mis la main dessus, elle avait senti le dégout l'envahir. Puis, sans aucune douceur, l'homme lavait plaquée tête la première dans un amas de coussin et sorti sa verge dressée de sa culotte de lin. Elle avait recommencé à pleurer, se sentant vaincue. Mais au moment où son maître l'avait pénétrée, elle ne sut pas pourquoi, mais comme un réflexe profondément ancrée en elle, elle se retira, se retourna et le gifla à la volée dans le même mouvement.
La surprise s'était peinte sur son visage et celui de son maître. Puis la rage avait envahi ce dernier. Il avait appelé les gardes, ils l'avaient trainée hors de la pièce. Tirée dans une cour et attachée face à une croix de bois.
Elle n'avait plus de voix longtemps avant que le dernier coups de fouet ne s’abatte sur la peau de son dos, mais même si ce n'était que le fouet plat, incapable de traverser son épiderme, elle avait l'impression d'être broyée de l'intérieur.
Mais les sévices ne s'étaient pas arrêtés là. Elle avait privé son maître de son plaisir et on lui expliqua le lendemain que c'était très grave pendant qu'on l'attachait à un chevalet horizontal. Juste avant de lui enfoncer de force de longues tiges de bois garnies de pointes sur les flancs dans son intimité et son anus.
Elle avait hurlé encore plus fort qu'elle ne l'avait jamais fait. On lui avait ravagé ses orifices des heures durant pendant des jours. Elle avait perdu connaissance plusieurs fois. Le maître était revenu à de nombreuses occasions et des pauses avaient été faites pour lui permettre de la fouetter sur chaque partie de son corps, sauf son visage. Elle avait vaguement compris qu'il avait des projets pour elle, mais elle ignorait lesquels.
Ces trois dernier jours on l'avait enfin détachée et mise dans un chariot qui sentait mauvais, la laissant dormir et se reposer sans manger et en buvant à peine. Puis ce matin-là, on l'avait descendue du chariot, passée sommairement à l'eau et au savon, vêtue d'un simple pagne de tissus translucide laissant deviner son intimité qui malgré tout saignait encore, passé un voile sommaire autour du visage et accroché à son collier d'esclave deux chaînettes en bronze permettant à de très petits cache-tétons de reposer sur sa poitrine, ne couvrant presque rien.
Son maître lui avait donné un nom avant de la trainer dans une salle du trône où une superbe femme l'avait semble-t-il, reçue en cadeau.
Les yeux dans le flou, tremblante comme un petit chat famélique à qui l'on pouvait compter les côtes, elle garda le regard bas malgré que la femme lui ait retiré le voile qui couvrait sa figure. Elle avait compris la leçon : ne jamais regarder le maître en face. Ses lèvres étaient gercées à cause de la déshydratation, ses bleus très visibles là où ses coups de soleil n'avaient pas rougis sa peau qui pelait comme un animal en train de changer de peau et était cloquée par endroits. De sous les brassards de bronze qui recouvraient ses poignets et ses chevilles perlaient des gouttes de sang de ses plaies non refermées là où les cordes avaient brûlé sa peau et les fers mordus ses chairs.
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Je m'appelle... Commença-t-elle d'une voix grinçante d'avoir tant crié, son regard vide, comme morte.
Ouaf, la chienne... Termina-t-elle machinalement tandis qu'une larme teintée rose s'échappait de son oeil, ses glandes lacrymale étant tellement à cours d'eau qu'elle pleurait un mélange de liquide lacrymale et de sang.
Ce n'était en aucun cas un paiement pour quoi que ce soit. Au mieux, c'était un cadeau empoisonné, le genre qui risquait de coûter cher à se remettre, sans garantie qu'elle ne soit pas détruite irrémédiablement. Ce n'était plus juste du travail mal exécuté, c'était du salopage en règle avec pour objectif clair de ne rien donner d'utilisable. Il n'aurait manqué que le fond de teint sur la peau et lui brosser les dents pour rabaisser cela au niveau du plus vil des maquignonnages. La solution la plus simple et la moins coûteuse serait probablement de faire achever l'esclave sans nom. C'était, du moins, ce que suggérerais un esclavagiste professionnel.