Shiro se sent un peu perdue. La façon dont Tessia lui a coupé le souffle, cette attirance presque sauvage qu'elle génère, rien de tout ça ne peut être d'origine humaine. L'infirmière se conforte dans l'idée que sa patiente a des pouvoirs spéciaux elle aussi. Et cela la met en joie : depuis sa consultation avec Midori, elle n'avait pas rencontré d'autres êtres comme elle, dotés de facultés hors du commun. Elle se demande alors si les aptitudes de Tessia seront utiles pour leurs futurs ébats. Car, dans son esprit, il ne fait aucun doute qu'elle va coucher avec la Senseï : la façon dont les deux femmes se sont embrassées a mit l'infirmière en appétit. Et à voir comment sa patiente s'est investie, il semble clair qu'elle aussi y a prit du plaisir.
Tessia observe Shiro. Elle se concentre surtout sur ses yeux et ses fausses oreilles de lapin, qu'elle n'a toujours pas enlevées à cause de tout ce qui s'est passé précédemment. L'infirmière se laisse regarder : elle adore quand on la déshabille du regard, même si ce n'est pas le véritable intérêt de sa patiente, puisque qu'elle ne regarde que très brièvement son opulente poitrine et ne cherche pas à lorgner sur ses appétissantes fesses. Après un bref examen visuel, elle attaque Shiro directement.
Vous vous amusez bien à traficoter mes inhibitions madame Ishimi ?
Shiro se pétrifie sur place. Tessia l'a percée à jour. Ses pouvoirs étaient son plus grand secret, qu'elle n'avait jamais partagé avec personne d'autre. Et maintenant, quelqu'un est au courant. Elle est très perturbée, mais pas inquiète pour autant, car elle sait que Tessia ne la dénoncera pas : d'abord parce qu'elle n'a aucune preuve sur laquelle elle pourrait appuyer sa découverte, et ensuite parce que Shiro sait que cette femme cache également un secret qu'elle n'aimerait pas voir étaler au grand jour, avec une preuve à l'appui : l'état de Rin, découlant directement de son baiser avec sa Senseï. Rien que cette aventure interdite suffirait à attirer de gros ennuis à Tessia. Shiro sent qu'elle a de meilleures cartes en main que l'enseignante, mais elle fait mine d'être inquiète, afin de donner une illusion de supériorité à sa patiente. Après l'avoir vu, cette dernière se lève de son lit.
« Attendez, vous ne devriez pas bouger tant que vous n'êtes pas... »
Tessia ne l'écoute pas. Elle est en pleine forme, et compte bien en profiter. Shiro la regarde aller jusqu'à la porte de l'infirmerie. Elle tourne la clé, oubliée sur la serrure par l'infirmière, et la glisse dans son décolleté. Shiro rigole déjà en s'imaginant la récupérer. Puis sa patiente revient la voir pour lui proposer quelque chose : si elle veut savoir comment Tessia s'y prend pour prendre l'énergie de ceux qu'elle embrasse, il va falloir la payer... en nature. L'infirmière n'y réfléchit pas à deux fois, elle est prête à sauter sur l'enseignante sans aucune retenue. Tessia s'adresse ensuite à Rin, que Shiro avait presque oublié avec toute cette agitation. L'élève, couchée dans un lit voisin, passe une main à travers le rideau qui la cache, et Shiro peut alors voir son petit visage penaud et son envie de se cacher sous ses couvertures, comme une petite fille prise en faute. Le genre de chose qui donne envie à Shiro d'aller se coucher dans le même lit et de faire plein de bisous et de câlins à sa patiente. Mais pour l'instant, elle préfère consacrer toute son attention à Tessia. Rin viendra plus tard.
La Senseï sourit et va s'asseoir sur le bureau de l'infirmière. Avant de commencer, elle veut la parole de Shiro que rien de ce qui sera dit dans son infirmerie n'en sortira.
« Évidemment. Je suis tenue de garder le silence sur tout ce que me disent mes patients. Peu importe de quoi il s'agit... »
Juste après, elle se dirige à son tour vers le bureau, et va s'asseoir sur les cuisses de sa partenaire. Elle la regarde tendrement, droit dans les yeux, avec un éclat d'envie qui lui brûle dans les yeux. Sans attendre plus longtemps, elle vient sceller ses lèvres aux siennes dans un baiser bien plus énergique que le premier qu'elles ont échangé un peu plus tôt. D'une main, Shiro vient caresser la nuque de Tessia, pendant que son autre main se frotte sur son ventre, chatouillant son nombril avec un doigt. Leurs couinements et gémissements respectifs se mêlent en même temps que leurs langues.
Shiro la relâche ensuite, fatiguée. Elle n'a pas encore complètement retrouvée les forces que Tessia lui a prises après leur premier baiser. Elle en profite pour jeter un coup d'œil rapide derrière elle, assez rapide pour voir Rin retourner se cacher sous ses couvertures quand l'infirmière la surprend en train de mater. Shiro ne peut pas s'empêcher de rire : la jeune fille, qui prétend qu'elle n'est pas intéressée par les caresses que se donnent les deux femmes, ne peut pas s'empêcher de les observer. C'est ce genre de contradiction entre ce qui est dit par la bouche et ce qui est fait par leur corps qui fait tant aimer les adolescentes à Shiro.
Avec sa voix d'E.S.P.er et sans bouger de sa place, elle s'adresse à Rin.
« Rin. Je sais que tu nous regardes. Et sache que nous n'avons aucun problème avec ça. Alors il est inutile de te cacher quand l'une de nous te surprend. Au contraire, si tu as assez de forces pour te lever, tu devrais même te rapprocher pour mieux voir. Ou, encore mieux, on peut venir te rejoindre dans ton lit pour que tu t'amuses avec nous.
Il n'y a pas de problème, n'est ce pas Tessia ? »
Shiro n'a que peu d'espoirs que Rin l'écoute : à son âge, elle a encore trop honte de ses désirs pour les assumer complètement. Elle continuera sûrement à les observer en cachette. Cependant, avec l'influence des pouvoirs de l'infirmière, il y a une petite chance, si elle a récupéré son énergie, qu'elle vienne les regarder d'un peu plus près.
Une fois qu'elle a fini de parler, elle retourne vers Tessia.
« Rin viendra plus tard. Pour l'heure, je suis tout à vous Tessia. »
Elle revient l'embrasser brièvement pour sentir à nouveau le goût de ses lèvres, un goût délicieux qu'elle ne se lasse pas d'avoir en bouche.
« Vous savez, cela fait longtemps que je n'ai pas pris de cours d'éducation sexuelle avec un vrai professeur. Que diriez vous d'être ma Senseï ? »
Elle se penche un peu plus et vient mettre sa bouche près de l'oreille de Tessia.
« A moins que vous ne préfériez être... ma maîtresse ? »